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Pétrole et nucléaire, quelle synergie ? Pierre René Bauquis

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Présentation de Pierre René Bauquis au cercle des actionnaires de Total le 25/11/2008.On y apprend quels sont les projets de Total dans le nucléaire, comme par exemple installer une centrale nucléaire en Alaska pour faire fondre les sables bitumineux !Ce document est à lire absolument !

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Le pétrole fournit 40% de l’énergie mondiale. C’est lui qui a régulé

jusqu’à présent le prix de l’énergie.

La production mondiale d’énergie exprimée en équivalent tonnes de

pétrole (TEP) est de plus de 10 milliards de tonnes/an. Pétrole, gaz et

charbon représentent à eux trois 85 % des énergies mondiales

consommées. Le reste se répartit moitié moitié entre le nucléaire et les

Energies Renouvelables dont l’hydraulique représente 75 %, ce qui

laisse moins de 2% pour les autres.

Le pétrole est une énergie qui a des capacités de réserve, d’où le rôle

d’arbitre qu’il a joué sur les prix. Cependant depuis 3 à 4 ans comme la

production de pétrole plafonne, c’est le charbon qui compense et

devient le régulateur.

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Les ressources les plus importantes, et de loin, se trouvent du Moyen Orient.

Pour le gaz il existe 2 pôles : le Moyen Orient et la Russie.

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Où investir ?

Avant tout sur l’exploration

Les tensions sur les prix ont commencé en 1973 avec leur multiplication par 6 ou 7 à la suite de la guerre

du Kippour. Ils ont à nouveau été multipliés par 3 ou 4 en 1979 après le départ du Shah. Depuis 1974, les

prix ont été maintenus à un niveau élevé par l’OPEP qui est un cartel (ce qui est contraire au droit

international). Cependant son jeu a été accepté car il faut un régulateur qui était assuré auparavant par les

majeurs.

Les prix ont néanmoins baissé en 1985 malgré les interventions de l’OPEP.

Aujourd’hui les cours échappent à l’OPEP en raison d’une augmentation de la demande par rapport à

l’offre. Les Prix sont donc très variables ce qui est un handicap pour les investisseurs qui ont besoin de

repères fixes. Il y a peu de visibilité sur les coûts actuels et il faut tabler sur le long terme.

Le pétrole joue un rôle majeur dans l’équilibre des finances mondiales. Ainsi les importations de pétrole

coûtent 600 milliards de $ aux USA (et même 750 dernièrement) ; de son côté l’Europe n’importe plus que

pour 100 milliards de $ ; la contrepartie de ses importations est un flux de $ vers les pays du Moyen

Orient (150 milliards) et les autres pays de l’OPEP. Le seul qui arrive à équilibrer ses importations de

pétrole par ses exportations est la Chine.

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Il existe une corrélation entre le PIB mondial et la production pétrolière

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Le peak oil : Pour produire un baril de pétrole, il faut d’abord le trouver.

La production suit la découverte avec un décalage de 37 ans. C’est ce

qu’avait prédit Till Hubbert pour les USA avec un pic en 1970, ce qui s’est

vérifié. Cette loi semble être confirmée à l’échelle mondiale, ce qui ressort

des courbes ci-dessous. Pour la mer du Nord, le pic est déjà derrière nous.

L’estimation du pic mondial est devenue possible depuis peu car les

réserves de tous les pays sont maintenant accessibles ce qui n’était pas le

cas auparavant. Le pic mondial des découvertes s’est situé en 1960 car

depuis leur rythme a fléchi. Les découvertes en mers profondes ne

changeront pas la tendance. La consommation mondiale actuelle est de 86

millions de barils/jour . La consommation qui augmentait à un rythme de

6,5%/an avant 1973, s’est stabilisée à la suite du premmie choc pétrolier à

1,5%/an et serait depuis stable à ce niveau d’après l’AIE. Le jour où l’on

arrivera à 0% de croissance est encore incertain. Cependant on considère

que le pic de la consommation serait atteint en 2020 avec 100 millions de

barils/jour

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Certains disent qu’il n’y aura pas de peak oil car c’est une question d’investissements. Tel n’est pas l’avis de TOTAL

(corroboré par l’AIE) pour qui le pic se situera au niveau de 95 millons de barils/jour en 2020 et restera à ce

niveau pendant quelques années :

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Le réchauffement climatique : De 1992 à 2006 la teneur de l’atmosphère en CO² est

passée de 350 à 376 ppm tandis que la teneur en oxygène baissait de 92 ppm. Même

si on réduit de 85 à 75 % les consommations d’énergies fossiles,l’emballement de la

teneur en CO² va se poursuivre.

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Quelles solutions de rechange? : Les énergies renouvelables et le nucléaire !

- Les énergies renouvelables autres que l’hydraulique : Actuellement toutes sont subventionnées.

Exemple l’éolien l’est à 200%.

- Le nucléaire - Mais attention aux les impasses ! Exemple : Des avions utilisant l’énergie

nucléaire pour leur propulsion ont été étudiés il y a quelques années aux USA et même réalisés

en URSS …

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Un moteur fusée nucléaire a été expérimenté au Nevada et a fonctionné.

Les pistes les plus intéressantes pour le nucléaire sont la production

d’électricité et le chauffage urbain. Ce dernier utiliserait de petites

unités nucléaires : 3 ont été expérimentées en 1974.

Il faut envisager l’utilisation de la chaleur avec un œil neuf.

Actuellement, elle ne peut pas être transportée très loin à cause des

déperditions que les isolants actuels ne permettent pas de maîtriser.

Pour les sondages profonds, on utilise de nouveaux isolants 10 fois plus

efficaces. On pourrait ainsi transporter de la chaleur sur des distances

atteignant 150 km sans pertes notables. Le problème est économique.

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Des unités nucléaires de dessalement de l’eau de mer ont été construites en 1964 au Kazakhstan.

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Pour produire de l’électricité, les vieilles centrales à charbon,

ont un rendement énergétique qui ne dépasse pas 30% (40%

dans les plus modernes).

Pour les centrales nucléaires, on en est aujourd’hui à la

génération 3 qui diffère de la précédente essentiellement par

une sécurité accrue. Pour les EPR qui appartiennent à cette

génération, la maîtrise d’œuvre est assurée par AREVA en

Finlande et par EDF en France à Flamanville. Dans les 2 cas, c’est

la technologie AREVA qui est utilisée.

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La génération 4 : Elle a déjà été étudiée depuis plusieurs dizaines d’années et le réacteur Phénix en est une des

concrétisations

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La température de fonctionnement des réacteurs augmentera (et donc leur rendement énergétique) et on

envisage d’aller jusqu’à 1 500°. Ce sont les réacteurs à haute température dont 2 seront de la génération 4.

A la fin du 19ème siècle l’hydrogène était produit par électrolyse et était surtout utilisé pour les engrais de synthèse

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A l’exception des fusées spatiales, l’hydrogène n’est pas utilisé comme source

d’énergie

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La récupération des sables bitumineux : On les fluidifie par la chaleur mais au prix de la perte de 30 % de l’énergie

contenue du produit extrait. Cette chaleur pourrait être plus avantageusement produite par des réacteurs

nucléaires : depuis 2007 cela semble réalisable (un réacteur devient rentable à partir d’une puissance de 100 à

200 MW). Dans l’Athabaska, 80% des bitumes sont produits par puits et injection.

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L’exploitation des sables de l’Athabaska, contenant des hydrocarbures

lourds est développée par plusieurs compagnies dont TOTAL. En

dehors du Canada, il y a également des sables bitumineux dans

l’Orénoque.

Aujourd’hui l’hydrogénation se fait par autoconsommation des

produits pétroliers. En la faisant à partir d’hydrogène produit par des

centrales nucléaires, on peut gagner 25 % d’énergie et minimiser les

émissions de CO. Les quantités à mettre en jeu justifient de grands

réacteurs.

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Le problème est la densité énergétique des carburants qui est

maximale quand ceux-ci sont liquides, ce qui confère aux

hydrocarbures une supériorité sur tous les autres.

L’utilisation de l’hydrogène dans les voitures reste problématique : son

transport coûterait 10 fois plus cher que celui du gaz quelque soit le diamètre

des gazoducs (sans compter l’énergie pour le comprimer en fin de parcours -

NDR).

Les produits bio dits BTL (Bio To Liquid) ne sont pas rentables (et génèrent de

graves problèmes – NDR)

Les carburants de synthèse, CTL (Coal To Liquid) et GTL (Gas To Liquid),

auxquels il faut ajouter les HTL (Hydrogen To Liquid ) pour l’hydrogénation,

seront produits à partir de la chaleur fournie par des réacteurs nucléaires.

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Le futur appartiendra vraisemblablement aux véhicules

hybrides rechargeables tandis que la voiture tout

électrique n’a aucun avenir.

Alors qu’aujourd’hui le pétrole assure 95 % de

l’énergie pour le transport, les biocarburants, le

nucléaire et les autres sources d’énergie

n’intervenant que pour moins de 1 %. Voici ce qu’on

peut envisager pour 2100 :

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QUESTIONS :

- Quel est le taux de récupération moyen actuel dans les gisements

de pétrole ? Réponse : 35 % avec l’espoir d’arriver à 45 %. Pour

l’IFP et Schlumberger, il serait possible d’arriver à 60 % mais c’est

un pari car il n’y a aucune technique en vue pour arriver à un tel

taux.

- Quelle est la part de la recette pétrolière qui va aux pays

producteurs ? Réponse : 80% sous forme de redevances et taxes

- Quelle sont les perspectives de la fusion nucléaire ? Réponse : le

réacteur ITER en cours de construction à Cadarache doit étudier le

confinement électromagnétique sur un temps plus long que

cecelui rélisés dans les réacteurs précédent (Tomawak, etc.) d’un

plasma à très haute température. ITER est un réacteur d’étude qui

n’a pas vocation à produire de l’énergie mais doit permettre la

conception de futures centrales basées sur ce principe à l’horizon

2050 ou 2100. Une autre filière est envisagée : concentrer

pendant un très court instant trois faisceaux lasers très puissants

(de l’ordre du GW) sur une minuscule balle contenant deutérium

et tritium.

- Quelle sont les possibilités des petits réacteurs nucléaires tels que

ceux utilisés dans les sous-marins ? Réponse : La puissance de ces

réacteurs est de l’ordre de 50 MW mais ont un coût très élevé du

KWh produit. Les plus petites centrales nucléaires

économiquement envisageables ne peuvent pas descendre en-

dessous de 200 à 100 MW. En RSA, un réacteur de 200 MW est en

cours de construction.

- Le développement du nucléaire ne représente-t-il pas un véritable

danger pour l’humanité ? Réponse : Un accident comme celui

Tchernobyl n’est pas à exclure statistiquement, malgré la fiabilité

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et la sécurité de plus en plus grande des réacteurs. Le vrai danger

est la défaillance humaine –ce qui fut le cas à Tchernobyl- ou la

malveillance. Les probabilités donnent un accident majeur tous les

50 ans. Il faut mettre cette éventualité en parallèle avec le coût en

vie humaines du charbon dans le monde, considérablement plus

important et qui se chiffre en dizaines voire en centaines de

milliers de morts (accidents, silicose, etc.) et que l’opinion a

pourtant accepté.

- Les déchets nucléaires ne représentent-ils pas un danger pour les

générations futures? Réponse : Les déchets actuels ont vocation à

être retraités, notamment dans les surgénérateurs, pour

finalement ne laisser qu’un petit volume de déchets à période très

longue. Ceux-ci seront enfouis dans des couches géologiques

profondes très étanches et stables qui permettront de les isoler

pendant des millions d’années. Le problème est de trouver des

communes qui les acceptent sur leur territoire en raison de la

frilosité des maires devant les craintes irraisonnées de l’opinion

publique.

- Quel est l’avenir des usines marée- motrices ? Réponse : Il n’en

existe pratiquement qu’une, celle de la Rance. Pour établir sa

véritable rentabilité, il faut prendre en compte son impact sur la

baie du Mont St Michel dont elle a modifié l’environnement.