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Pharmacologie des monoamines et contrôle de la respiration au cours du sommeil

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Page 1: Pharmacologie des monoamines et contrôle de la respiration au cours du sommeil

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Hypersécrétion de mucus dans la mucoviscidose et les dilatations des bronches : Relation avec l’inflammation neutrophilique

M. David (Travail réalisé sous la direction de D. Dusser et P.-R. Burgel)Laboratoire de Physiologie Respiratoire, UPRES EA2511, Hôpital Cochin-Paris, France.

Introduction : La présence d’un mucus visqueux dans les voiesrespiratoires est caractéristique de la mucoviscidose. La contributiondes mucines à l’hypersécrétion de mucus est controversée. L’infiltra-tion de l’épithélium bronchique par des polynucléaires neutrophilesest décrite, mais ses relations avec la synthèse et la sécrétion de muci-nes n’ont pas été étudiées.Matériels : Nous avons étudié les bronches distales issues de prélè-vements pulmonaires chirurgicaux de sujets adultes atteints demucoviscidose obtenus lors d’une transplantation pulmonaire(n = 18), de sujets atteints de dilatation des bronches localisée(n = 8), et de sujets témoins non-fumeurs (n = 10).Méthodes : Les sections ont été colorées par le bleu d’Alcian/PAS,mettant en évidence les glycoprotéines de mucus, et marquées àl’aide d’anticorps dirigés contre la mucine MUC5AC et l’élastaseneutrophile. L’analyse morphométrique du contenu endoluminalbronchique et des marquages épithéliaux pour le bleu d’Alcian/PAS,la mucine MUC5AC et l’élastase neutrophile, ont permis l’étude del’hypersécrétion de mucines et des relations avec l’infiltration del’épithélium par les polynucléaires neutrophiles.Résultats : Un contenu endoluminal occupant plus de 50 % de lalumière bronchique est présent dans 147/231 bronches (63,6 %) dessujets atteints de mucoviscidose et n’est retrouvé que dans 22/85 bron-ches (25,8 %) des sujets atteints de dilatation des bronches et 1/39 bron-ches (2,6 %) des sujets témoins. Le volume d’épithélium coloré parle bleu d’Alcian/PAS ou marqué pour la mucine MUC5AC est aug-menté chez les sujets atteints de dilatation des bronches et les sujetsatteints de mucoviscidose (P < 0,001 par comparaison aux témoins).Le nombre de polynucléaires neutrophiles intraépithéliaux est aug-menté chez les sujets atteints de mucoviscidose (P < 0,001 par com-paraison aux témoins, P < 0,05 aux sujets atteints de dilatation desbronches). Pour les sujets atteints de dilatation des bronches et demucoviscidose, le nombre de polynucléaires neutrophiles intraépi-théliaux est inversement corrélé à la présence de glycoprotéine demucus dans l’épithélium (r = - 0,57 ; P < 0,005) et positivement cor-rélé au contenu endoluminal bronchique (r = 0,56 ; P < 0,005).Conclusion : L’expression des glycoprotéines de mucus (dont lamucine MUC5AC) est augmentée dans l’épithélium des sujetsatteints de mucoviscidose ou de dilatation des bronches. Le recrute-ment de polynucléaires neutrophiles dans l’épithélium pourrait con-tribuer à la synthèse et à la sécrétion des mucines.

Pharmacologie des monoamines et contrôle de la respiration au cours du sommeil

C. Prenat (Travail réalisé sous la direction de P. Escourrou) EA 3544 IFR 75 ISIT, Faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry, France.

Introduction : Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil estune pathologie fréquente et encore incurable. La sérotonine joue unrôle important dans l’inhibition du circuit neuronal générant l’ato-nie musculaire au cours du sommeil. Or c’est l’atonie musculaire desmuscles dilatateurs du pharynx qui est à l’origine des apnées obstruc-tives. L’hypothèse est donc qu’une diminution de la transmissionsérotoninergique serait responsable de ces apnées.Matériel et méthodes : On utilise des souris sauvages etmutantes pour le récepteur 5-HT2A à la sérotonine (prédominantsur les motoneurones de la respiration) et pour la monoamine oxy-dase A (qui dégrade la sérotonine). Afin de voir le nombre d’apnéesde ces souris en fonction des stades de sommeil, on enregistre le som-meil (en implantant des électrodes d’électroencéphalogramme) et larespiration (en utilisant la pléthysmographie corporelle totale). Lessignaux sont envoyés sur ordinateur par système EMBLA. De plus,les souris sont traitées pharmacologiquement, ou mises en conditiond’hypoxie.Résultats : Les souris 5-HT2A ont plus d’apnées et plus longuesque les souris sauvages. Les sauvages traitées au MDL (antagonistedu récepteur 5-HT2A) ont au contraire moins d’apnées et moins lon-gues que les non traitées.Les souris mutantes pour la MAO-A ont plus d’apnées que les sourissauvages. Les souris traitées à l’ -MPT ou à la pCPA (inhibiteurs desynthèse de la noradrénaline et de la sérotonine respectivement) ontmoins d’apnées que les non traitées.Discussion : On trouve des résultats inverses pour une invalida-tion génétique du récepteur 5-HT2A et pour son blocage pharmaco-logique. Cela peut s’expliquer par une compensation par le récepteur5-HT2C ou par une anomalie de développement des mutantes.Les souris mutantes pour la MAO-A ont moins d’apnées que les sau-vages, ce qui est opposé à ce qu’on s’attendait à trouver. Ceci peutêtre dû à une compensation par la MAO-B.Conclusion : L’étude du récepteur 5-HT2A est donc trèsprometteuse : les souris mutantes pour ce récepteur sont un très bonmodèle animal apnéique.À long terme, cette étude devrait permettre de développer unepharmacologie de substances actives sur les apnées obstructives dusommeil.