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LeeStrobel
Lee Strobel
huit témoignagesde viestransformées
Plaidoyerpour la
19.90 CHF / 17.90 €ISBN 978-2-88913-011-5
Ce livre raconte mon propre cheminement, qui a commencé suite à une rupture avec mon père. C’est le récit d’une quête très personnelle, celle de toute une vie, par laquelle j’ai voulu percer le mystère de la grâce. Au cours de mes recherches, j’ai découvert la preuve irréfutable de la grâce dans plusieurs vies: dans celle d’une orpheline; dans celle d’un jeune toxicomane; dans celle d’un repris de justice; dans celle d’un pasteur; dans celle du fils d’un évangéliste bien connu; et dans celle d’un Cambodgien qui a fui les Khmers rouges pour finalement croi-ser la route d’un criminel de guerre tristement célèbre.Suivez l’auteur dans ce voyage et découvrez avec lui comment la grâce de Dieu peut changer une vie du tout au tout.Un livre passionnant autant que bouleversant, plein d’espoir et d’émotion, qui ne peut laisser indifférent!
Journaliste de formation et juriste diplômé de l’Université de Yale, Lee Strobel a travaillé pendant treize ans pour le Chicago Tribune et d’autres quotidiens américains et gagné différents prix. Aujourd’hui, l’ancien athée exerce un ministère pastoral et d’enseignement au sein de l’église Willow Creek. Il a aussi publié plusieurs ouvrages, dont Plaidoyer pour la foi, Plai-doyer pour un Dieu créateur et Jésus: la parole est à la défense!
Lee Strobel
Plaidoyer pour la grâce
Huit témoignages de vies transformées
Plaidoyer pour la grâce
Titre original en anglais: The Case for Grace
Copyright © 2015 by Lee Strobel
Published by arrangement with The Zondervan Corporation L.L.C.,
a subsidiary of HarperCollins Christian Publishing, Inc.
All rights reserved.
Les sites Internet mentionnés dans le présent ouvrage le sont à titre d’in-
formation; cela ne signifie pas que l’éditeur en approuve le contenu en
totalité. L’éditeur décline en outre toute responsabilité quant aux change-
ments qui pourraient intervenir sur ces sites après la publication du livre.
© et édition française: Ourania, 2016
Case postale 128
1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse
Tous droits réservés.
E-mail: [email protected]
Internet: www.ourania.ch
Traduction: Odile Favre
Couverture: Olivier Leycuras
Photo de couverture: © Giorgio Pulcini - Fotolia.com
Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version
Segond 21, © 2007 Société Biblique de Genève
www.universdelabible.net
ISBN édition imprimée 978-2-88913-011-5
ISBN format epub 978-2-88913-593-6
Imprimé en France sur les presses de la Sepec
Table des matières
Remerciements ................................................................................................ 11
Préface ................................................................................................................. 13
Introduction: A la recherche de la grâce ............................................... 17
1. L’erreur ........................................................................................................... 21
2. L’orpheline .................................................................................................... 27
3. Le toxico ......................................................................................................... 55
4. Le professeur ............................................................................................... 77
5. Le tortionnaire ............................................................................................ 107
6. Le S. D. F. ........................................................................................................ 129
7. Le pasteur ..................................................................................................... 149
8. Le fils prodigue ........................................................................................... 173
9. Des mains vides ......................................................................................... 197
Epilogue: Grâce retenue ou grâce partagée? ........................................ 207
Pour aller plus loin ......................................................................................... 213
Annexe: La grâce dans la Bible ................................................................. 251
Autres ouvrages utiles sur le thème de la grâce ................................ 263
/ 17
Introduction
A la recherche de la grâce
[Dieu] attend d’être recherché. Il est dommage qu’il doive
attendre bon nombre d’entre nous si longtemps, et en vain.
A.W. Tozer 1
A llongé sur son fauteuil en cuir, dans son cabinet de travail au
plafond lambrissé, il regardait la télévision tout en jetant des
coups d’œil furtifs dans ma direction, comme s’il ne daignait pas
accorder toute son attention à notre confrontation. Par «rafales», il
me réprimandait, rouspétant et criant, mais son regard ne croisait
jamais le mien.
C’était la veille de la remise des diplômes, événement qui mar-
quait la fin de mes années au lycée, et mon père venait de me sur-
prendre en train de lui mentir… Bref, c’était un sale moment.
Finalement, il a basculé son fauteuil vers l’avant et m’a regardé
en face, les yeux plissés derrière ses lunettes. Puis, il a levé sa main
gauche en secouant son petit doigt, comme pour me narguer, et
m’a dit en martelant chaque mot: «Je n’ai même pas assez d’amour
pour toi pour remplir mon petit doigt.»
1 A.W. Tozer, A la recherche de Dieu, Alliance Chrétienne Missionnaire.
18 \ Plaidoyer pour la grâce
Il a marqué une pause, laissant ces mots faire leur effet. Il s’atten-
dait probablement à ce que je riposte, que je me défende, que je fonde
en larmes, m’excuse ou lui donne raison, bref, à ce que je réagisse
d’une manière ou d’une autre. Mais je n’ai pu que le fixer, le visage
cramoisi. Après quelques minutes d’un silence tendu, il a poussé un
profond soupir, a incliné à nouveau son fauteuil vers l’arrière et s’est
remis à regarder la télévision.
A cet instant, j’ai tourné le dos à mon père et je me suis dirigé à
grandes enjambées vers la porte.
Je n’avais pas besoin de lui. J’étais effronté, déterminé et ambitieux;
je me débrouillerais donc sans son aide et ferais mon petit bonhomme
de chemin. Après tout, j’allais bientôt gagner 100 dollars par semaine,
puisque j’avais trouvé un emploi d’été comme journaliste pour un quo-
tidien local à Woodstock (llinois). Je pourrais donc emménager seul
dans une pension.
C’est au moment où je claquais la porte arrière de la maison que
ce plan a vu le jour dans mon esprit. Je commençais alors ma longue
marche vers la gare, avec pour seul bagage un sac marin dans lequel
j’avais fourré des affaires. Je demanderais au journal de me garder
après l’été. Bien des reporters avaient réussi sans faire d’études spé-
cifiques, alors pourquoi ne serait-ce pas mon cas? Bientôt, je serais cé-
lèbre. J’impressionnerais les rédacteurs en chef de Chicago et finirais
par percer dans la grande ville. Puis, j’inviterais ma copine à venir
vivre avec moi. Une chose était sûre: j’étais fermement décidé à m’en
sortir par moi-même… et à ne jamais retourner à la maison.
Et un jour, je prendrais ma revanche: mon père ouvrirait le Chicago
Tribune et ses yeux tomberaient sur ma signature en première page. Il
verrait alors de quoi j’étais capable.
Mû par la rage, j’avais un but, et il était clair. Mais ce dont je ne me
rendais pas compte, en marchant sur le gravier le long de la grande
route, en cette soirée étouffante de juin, c’était qu’en réalité je me
/ 19Introduction
lançais dans une quête bien différente de celle que j’envisageais. A
l’époque, cela m’échappait, pourtant, un jour, cette quête allait trans-
former ma vie d’une manière que je n’aurais jamais pu imaginer.
Ce jour-là, j’ai commencé un long voyage… à la recherche de la
grâce.
/ 21
1. L’erreur
«Un jour, tu comprendras»
La psychanalyse (…) nous prouve quotidiennement que les
jeunes perdent leurs convictions religieuses dès que l’auto-
rité du père disparaît.
Sigmund Freud1
C e n’est que sur son lit de mort que ma mère a confirmé ce que
des années de thérapie m’avaient juste laissé supposer: j’étais
une erreur, du moins aux yeux de mon père.
Mes parents ont d’abord eu trois enfants – une fille, puis deux
garçons – et mon père a pleinement assumé sa paternité. Il a en-
traîné ses fils pour les championnats de base-ball, s’est occupé de la
troupe de scouts, a présidé le club des supporters de l’équipe du lycée,
offert des vacances à sa famille et assisté aux rencontres sportives et
aux remises de diplômes.
Puis, bien des années plus tard, la nouvelle est tombée: ma mère
était enceinte de moi.
– Ton papa a été… euh, disons simplement qu’il a été… surpris, m’a
confié maman durant les dernières semaines de sa vie. Nous avons
1 Sigmund Freud, Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci, Points, 2011.
22 \ Plaidoyer pour la grâce
passé en effet des heures à discuter lorsqu’elle s’est retrouvée clouée
au lit à cause d’un cancer. Nous n’avions jamais abordé le sujet aupa-
ravant, mais comme nous nous étions mis à parler très ouvertement
de l’histoire de la famille, je voulais saisir l’occasion pour obtenir
quelques réponses.
– Surpris dans quel sens?
– Pas de la bonne façon, a-t-elle dit après une courte pause, le re-
gard plein d’empathie.
– Est-ce qu’il était… en colère?
– Je ne dirais pas en colère. Frustré, plutôt… contrarié par les cir-
constances. Cela n’entrait tout simplement pas dans ses plans. Ensuite,
je l’ai convaincu d’avoir un autre enfant pour que tu aies quelqu’un
avec qui jouer.
Elle parlait de ma sœur cadette.
Cela me semblait cohérent. Car des années plus tôt, lorsque j’avais
parlé de ma relation avec mon père au psychiatre – de son attitude
distante à mon égard, du fait qu’il s’impliquait peu dans ma vie, des
disputes continuelles que nous avions et de ses accès de colère – il
en avait déduit que mon arrivée impromptue dans la famille avait
contrecarré ses projets d’avenir.
Je supposais qu’il avait pensé pouvoir jouir d’un répit bien mérité
après avoir élevé trois enfants. S’en sortant bien sur le plan finan-
cier, il avait certainement espéré voyager et profiter de sa liberté. Et
ce jour-là, enfin, ma mère me le confirmait.
En famille, nous habitions un quartier de la classe moyenne su-
périeure, au nord-ouest de Chicago. Mon père travaillait dur pour
développer son entreprise et pourvoyait à tous nos besoins maté-
riels; nous avions tout ce qu’il nous fallait, et même plus. Il était en
outre un mari fidèle et un ami dévoué, apprécié des voisins.
Pourtant, mon contact avec lui a toujours été glacial. Peut-être
avais-je besoin de plus de reconnaissance que les autres enfants, je
/ 23L’erreur
ne sais pas. Mais toujours est-il que je n’ai pas eu droit aux scouts, ni
à ses encouragements durant les matchs de base-ball, ni à sa pré-
sence lors de mes concours de rhétorique et cérémonies de remise
de diplômes. Et je ne me souviens d’aucune conversation profonde
que nous aurions eue ensemble. Je n’ai jamais entendu de sa part les
mots dont j’avais le plus besoin.
Avec le temps, j’ai appris que le seul moyen d’attirer son attention
était la réussite. Je me suis donc battu pour obtenir de bons résultats,
j’ai été élu président des élèves au collège, je me suis engagé comme
rédacteur en chef du journal du lycée, et j’ai même écrit une colonne
pour le journal local. Pourtant, malgré tout cela, je ne me rappelle
pas avoir entendu de la bouche de mon père une seule parole affec-
tueuse; pas une.
Mes parents étaient membres de l’Eglise luthérienne; en qualité
d’avocat, mon père siégeait au conseil d’administration car il offrait
des conseils juridiques gratuits (même si, en général, il se trouvait
sur le terrain de golf le dimanche matin).
Je me souviens d’un dimanche où nous sommes allés à l’église en
famille. Après le culte, mon père a ramené tout le monde à la mai-
son, mais il m’a carrément oublié. Je me rappelle très bien la panique
qui m’a saisi alors que je fouillais en vain le bâtiment à sa recherche,
mon cœur battant la chamade.
Il a bien sûr commis cette erreur par inadvertance, mais je n’ai pas
pu m’empêcher de la considérer comme un reflet de notre relation.
Les pères et la foiUn soir, quand j’avais environ 12 ans, je me suis disputé avec lui.
Je suis parti me coucher avec un sentiment de honte et de culpa-
bilité, en me promettant d’essayer de mieux me comporter, d’être
plus obéissant et de faire tout mon possible pour me montrer plus
24 \ Plaidoyer pour la grâce
aimable. Je ne me rappelle pas la raison à l’origine du conflit, en re-
vanche, la suite reste gravée dans ma mémoire, même 50 ans après.
La nuit, j’ai fait un rêve très particulier: je me préparais un sand-
wich dans la cuisine, quand, soudain, un ange lumineux m’est ap-
paru. Il a commencé à me parler de la beauté et de la gloire du ciel.
Je l’ai écouté un moment, puis j’ai dit, de manière assez pragmatique:
«C’est là que j’irai.» Je pensais bien sûr à ma vie après la mort.
La réponse de l’ange m’a sidéré: «Comment le sais-tu?»
Comment est-ce que je le sais? Quelle question étrange! «Eh bien,
euh, j’ai essayé d’être un enfant sage, ai-je balbutié. J’ai essayé d’obéir
à mes parents. J’ai essayé de bien me comporter. Je vais à l’église.»
«Ce n’est pas cela qui importe», m’a répondu l’ange.
Ces mots m’ont laissé complètement stupéfait. Comment cela pou-
vait-il ne pas avoir d’importance? Tous mes efforts pour être docile,
obéissant, satisfaire les exigences de mes parents et de mes profes-
seurs… J’ai été pris de panique, et plus une parole n’est sortie de ma
bouche.
L’ange m’a laissé réfléchir quelques instants, puis il a dit: «Un jour,
tu comprendras.» Et au même instant, il a disparu. Je me suis alors ré-
veillé en nage. C’est le seul rêve de mon enfance qui m’ait marqué. Je
m’en suis souvenu par intervalles au cours des années, et à chaque fois,
je me suis empressé de le chasser de mon esprit. Ce n’était qu’un rêve!
En grandissant, j’ai été de plus en plus troublé par les questions
spirituelles. Lorsque je suis entré dans l’adolescence, mes parents ont
insisté pour que je suive les cours de préparation à la confirmation
donnés par l’Eglise.
– Mais je ne suis même pas convaincu de tout ça, ai-je dit à mon
père.
Sa réponse a été sans appel:
– Vas-y! Tu pourras leur poser tes questions.
/ 25L’erreur
Les cours consistaient à apprendre par cœur le catéchisme, les
questions n’étaient guère appréciées et les réponses qu’on me donnait
étaient superficielles. Finalement, mes doutes n’ont fait que croître.
J’ai toutefois accepté d’aller jusqu’au bout, car je savais qu’une fois
confirmé, je pourrais décider moi-même si je voulais continuer ou
non d’aller à l’église. Et je connaissais d’avance la réponse.
A l’époque, j’ignorais que la relation d’un jeune avec son père peut
fortement influencer son attitude vis-à-vis de Dieu. Je ne savais pas
que de nombreux athées célèbres au cours de l’histoire (Friedrich
Nietzsche, David Hume, Bertrand Russel, Jean-Paul Sartre, Albert
Camus, Arthur Schopenhauer, Ludwig Feuerbach, Baron d’Holbach,
Voltaire, H.G. Wells, Madalyn Murray O’Hair et d’autres) s’étaient
sentis abandonnés ou profondément déçus par leur père, ce qui ne
leur avait pas donné envie de connaître le Père céleste.2
2 Cf. Paul C. Vitz, Faith of the Fatherless: The Psychology of Atheism, Spence, 1999. Page 16, Vitz écrit: «Freud affirmait (ce qui est simple et aisément compréhensible) qu’une fois qu’un enfant ou un jeune a été déçu par son père terrestre ou n’a plus de respect pour lui, croire en un père céleste devient impossible. Freud partait du principe que l’image qu’un enfant a de son père est intimement liée à sa compré-hension de Dieu. Ce principe a été plutôt bien développé ensuite par de nombreux psychologues, surtout des psychanalystes. En d’autres termes, l’athée qui éprouve un sentiment de déception ou d’amertume vis-à-vis de son père justifie par là, mais inconsciemment, son rejet de Dieu.» Bien des psychologues ont démontré que la relation entre un enfant et son père avait, avec d’autres facteurs, une influence sur sa conception de Dieu. Selon les recherches menées par Vern L. Bengtson, de l’Université de Californie du Sud, en ce qui concerne la transmission de la foi d’une génération à l’autre, «le fait d’avoir un contact étroit avec le père compte encore plus que d’avoir une relation proche avec la mère» (sauf dans le judaïsme). C’est une chose qu’il est intéressant de remarquer. Mais ce même professeur a déclaré: «Une foi fervente ne peut pas compenser une relation distante et froide avec le père.» Il a découvert que «si un père est un exemple, un pilier dans l’église, mais qu’il n’ap-porte ni affection ni encouragements à ses enfants, ceux-ci ne le suivent pas dans sa foi.» Cf. Mark Oppenheimer, «Book Explores Ways Faith is Kept, or Lost, Over Generations», New York Times, 31.01.2014; Vern L. Bengtson, Norella M. Putney & Susan Harris, Families and Faith: How Religion Is Passed Down across Generations, Oxford University Press, 2014.
26 \ Plaidoyer pour la grâce
C’est d’ailleurs ce que j’ai constaté plus tard par moi-même lorsque
je me suis lié d’amitié avec Josh McDowell, dont le père était alcoolique
et violent. «Je pensais qu’il était normal que les pères fassent du mal,
m’a confié Josh. C’est ainsi que j’ai grandi. Les gens me parlaient d’un
Père céleste qui vous aime, mais cela ne me procurait aucune joie. Au
contraire, j’en souffrais, parce que je ne pouvais pas faire la différence
entre le Père céleste et un père terrestre.»
Josh est devenu un «agnostique obstiné», comme il le dit lui-même,
jusqu’à ce que ses recherches sur la foi chrétienne l’amènent à la con-
clusion que la Bible était bien la vérité.3
Lorsque je suis devenu adulte, les doutes prenant racine en moi
et mes professeurs répétant régulièrement qu’avec les progrès de la
science, on n’avait plus besoin de Dieu, j’ai été de plus en plus attiré
par le scepticisme. Il y avait – dans ma famille et dans mon âme – un
manque qui produisait en moi une profonde détresse. Elle me tour-
mentait réellement, mais à ce moment-là, il m’était impossible de la
définir.
Des années plus tard, je roulais sur l’autoroute de Palatine, dans
l’Illinois – je me rappelle précisément l’endroit, l’heure et le beau so-
leil qu’il y avait à cet instant – quand j’ai allumé la radio et entendu
quelque chose qui a rempli mes yeux de larmes.
Je n’ai pas tout compris, mais il était question des pères, de la foi,
de Dieu et d’espérance. La personne qui parlait devait avoir presque
mon âge et sa vie, dans son horreur et sa brutalité incroyables, était
aux antipodes de la mienne. Cependant, j’ai immédiatement compris
qu’il y avait un lien entre nos histoires, une sorte de pont entre nous.
Il fallait que je la retrouve, que j’entende son histoire en tête-
à-tête, que je lui pose mes questions. Car quelque part, je savais
qu’elle détenait une pièce du «puzzle» de la grâce divine.
3 Cf. Charles Chandler, «From Disbelief to Devotion», Decision, 03.2014.
/ 27
2. L’orpheline
La grâce de Dieu va bien au-delà du pardon
Nous ne pouvons pas comprendre le christianisme mieux
que nous ne comprenons ce qu’est l’adoption. (…) De tous
les dons de la grâce, l’adoption est le plus grand.
J.I. Packer 1
S téphanie Fast n’a jamais connu son père. Elle suppose que c’était
un soldat américain – peut-être un officier – qui a combattu du-
rant la guerre de Corée (1950–1953). Il se pourrait même qu’il soit en-
core en vie quelque part. Mais nul ne le sait.
Ayant réussi à retrouver cette femme dont j’avais brièvement
entendu la voix à la radio, j’ai pris l’avion à Denver pour aller la ren-
contrer. Elle habitait une jolie petite maison située dans un environ-
nement boisé du Nord-Ouest Pacifique. Son mari, Darryl, un ancien
missionnaire, un homme très agréable, nous a apporté du café puis
nous a laissés discuter seuls au salon.
Stéphanie était pensive, lorsqu’elle a commencé à répondre à mes
questions, une douce cadence asiatique dans la voix. Par moments, elle
1 James Packer, Connaître Dieu, Editions Grâce et Vérité, 1986, pp. 239, 254.
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pour la
LeeStrobel
Lee Strobel
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Plaidoyerpour la
19.90 CHF / 17.90 €ISBN 978-2-88913-011-5
Ce livre raconte mon propre cheminement, qui a commencé suite à une rupture avec mon père. C’est le récit d’une quête très personnelle, celle de toute une vie, par laquelle j’ai voulu percer le mystère de la grâce. Au cours de mes recherches, j’ai découvert la preuve irréfutable de la grâce dans plusieurs vies: dans celle d’une orpheline; dans celle d’un jeune toxicomane; dans celle d’un repris de justice; dans celle d’un pasteur; dans celle du fils d’un évangéliste bien connu; et dans celle d’un Cambodgien qui a fui les Khmers rouges pour finalement croi-ser la route d’un criminel de guerre tristement célèbre.Suivez l’auteur dans ce voyage et découvrez avec lui comment la puissance de Dieu peut révolutionner la vie des hommes.Un livre passionnant autant que bouleversant, plein d’espoir et d’émotion, qui ne peut laisser indifférent!
Journaliste de formation et juriste diplômé de l’Université de Yale, Lee Strobel a travaillé pendant treize ans pour le Chicago Tribune et d’autres quotidiens américains et gagné différents prix. Aujourd’hui, l’ancien athée exerce un ministère pastoral et d’enseignement au sein de l’église Willow Creek. Il a aussi publié plusieurs ouvrages, dont Plaidoyer pour la foi, Plai-doyer pour un Dieu créateur et Jésus: la parole est à la défense!