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peut en aucun cas retarder I’adoption de mesures
effectives et proportionnees visant a prevenir un
risque de dommages graves et irreversibles a
I’environnement, a un coljt economiquement
acceptable )>.
Catherine et Raphael Larrere ont recemment
(( planche )) a ce propos sur trois colonnes (Biofutur
no 209, mars 2001). Une fois encore, I’Etat a choisi de
botter en touche en inversant la charge de la preuve.
Les lecteurs assidus des comptes rendus du Club des
laboratoires n’en seront pas surpris : Me Lucas-Baloup
nous a fait constater que la meme politique s’applique
pour les infections nosocomiales.
La mise en ceuvre de ce principe revient a imposer aux
equipes de chercheurs publics ou prives de prouver
I’innocuite du fruit de leur travail et - eventuellement _ a participer aux frais generes par I’organisation
d’une contre-expertise libre, sereine et competente
(sic).
Dans son numero special de janvier 2002, Biofutur
titrait : c( Les OGM secouent la democratic )a, et D.
Benoit-Browayes et J.J. Perrier enfoncaient le clou
dans leur editorial : C( . Quand les opposants
detruisent les cultures transgeniques, pourquoi le
gouvernement decide-t-i1 de suspendre la
presentation annuelle a la presse des travaux de la
Commission du genie biomoleculaire ? Pourquoi
organise-t-il un faux debat sur les OGM les 4 et 5
fevrier prochains 6. Paris ? . . )).
- Les Etats qui (( pensent bien ja sont des Etats democra-
tiques. La democratic ne commence-t-elle pas par
I’information objective du citoyen ? Quelle democratic
peut en meme temps se referer a cette signature
politique et simultanement imposer aux
consommateurs (electeurs) un mode de vie qu’ils
n’auraient pas choisi
puisqu’il leur a ete cache ?
Le principe de precaution est
apparu pour la premiere fois
dans un texte international en
novembre 1987 : la
Saviez-vous, chers
lecteurs des comptes
rendus du Club des
laboratoires, qu’il
existait une science
appelee la malher-
bologie (qui n’est pas,
dans ce contexte,
l’etude exhaustive des
ceuvres du poete
Malherbe [cc Enfin
Malherbe vint.. =] - NDLR) ?
Declaration de Londres.
Integre dans le traite de
Maastricht le 7 fevrier 1992, il
appartient au droit francais
depuis la loi Barnier de 1995.
Plantes transgkniques et traGabilit6
Ce n’est pas par hasard si pour les OGM les
exigences sont les memes que pour les produits
sanguins labiles, les produits derives du sang, les
farines animales ou la viande de bceuf. Elles emanent
dune reaction de bon sens de nos gouvernants
pour rassurer le consommateur, de contraintes
imposees aux producteurs et aux intermediaires de la
chaine commerciale, d’un reflexe de defense du
marche national face au risque d’importations de
produits mal identifies : origine, mode de production,
contrble de leur salubrite. A ce propos, quelques
reflexions..
- Une filiere sans OGM (cc taux zero =) est-elle
concevable ?
- Si I’on parle de cc taux zero a), de quels moyens
techniques dispose-t-on pour le verifier ?
- Quel taux retenir pour qu’un produit soit qualifie
cc sans OGM ), : -c 5%) < 1 %
ou bien < 0,l % ?
- Comment apprecier le
risque d’une contamination
fortuite ?
animales), le principe de
precaution a ete etendu a la protection de la Sante
publique (Cour de justice des Communautes
europeennes, arret du 5 mai 1998).
A titre d’exemple, pour exprimer la puksance de
I’utilisation de ce principe, en septembre 1998 le
Conseil d’Etat a prononce le sursis a execution d’un
art&e autorisant la commercialisation par Novartis de
son ma’is cc Bt as resistant a la pyrale. Mais qui apprecie
quoi et qui obtient le titre d’expert ?
- Les produits derives des
OGM, reputes depourvus de
proteines transgeniques ou
d’ADN genetiquement modifie
(huile de colza), doivent etre
list& et publies (port&a a la
connaissance des citoyens).
Qui dressera cette liste ?
Quels contrbles en valideront
la pertinence ? Yves Chupeau rappelle que, par PCR,
de I’ADN avait ete revele dans du Nescafe@ ! - Qu’en est-il des animaux dont I’alimentation est
basee sur du soja transgenique d’importation ?
- Faut-il mener de front une politique d’etiquetage
positif (le produit contient de I’ADN ou une ou des
proteines OGM) et d’etiquetage negatif (le produit est
affirme non-OGM, done produit a partir de matieres
Fr&&ique Angevin
premieres non issues de la transgenese), ou bien le
produit est affirm.4 sans OGM, issu d’un OGM, mais
dont la technique de fabrication et les contr8les
aff&ents le certifient sans OGM ?
-<c Produit sans OGM ~a implique-t-it de faGon tacite
I’acception d’un seuil, d’une limite de detection en
de@ de laquelle le produit sera certifie. Sit s’agit de
contrBler le taux de c~ promoteur 35 S aa en PCR, quelle
instance fixera le taux raisonnable ?
- Quand bien m&me I’Europe definirait le taux
consensuel, qui peut presager de I’effet cumulatif Ii6 &
I’ingestion de produits valid& ?
- Imposer une obligation de traCabilit6 implique le
respect de procedures de suivi des fili&es,
d’ktiquetage intermediaire et de contr8les permanents
dont le coljt risque d’&re un frein.
- L’achat d’un produit cc non OGM >a p&era plus lourd,
a n’en pas douter, dans le budget du citoyen
consommateur : est-ce acceptable ?
- Hors les contaminations fortuites, les cultures OGM
et non OGM, pour m&iter leur appellation respective,
doivent &re gbographiquement isol6es, les fili&es de
collecte et de preparation totalement &par&es. On
imagine dans un syndicat agricole I’achat d’une
moissonneuse-batteuse OGM peinte en rouge, et
dans un autre, ti plusieurs kilometres, la m&me peinte
en vert non OGM. On imagine les
ouvriers du SAV des machines,
gantbs, disposant de trousses g
outils dbdi&es g I’engin rouge ou
vert..
- Des start-up sorties des
incubateurs (Biofutur, septembre
2001) : Atlangene (Nantes), Kalig&ne
(Bordeaux), D-Genos (Angers),
Genescan (Strasbourg), Phylogbne
(Nimes) se consacrent au dhpistage
europi?en de laboratoires accredit&. Le depistage du
tc cancer vert a) (sic) de la Confbd&ation paysanne
aura done au moins un avantage : la creation
d’emplois !
h quad la gestion intelligente des OGM ? C’est la question posbe par F&d&ique Angevin.
L’avantage des plantes transgeniques est pour cette
specialiste une &idence.
Elles sont b&efiques pour I’agriculteur : - en termes d’effets directs tout d’abord. II s’agit
d’ambliorer les bilans environnementaux, c’est-&dire
de remplacer une application phytosanitaire plus ou
mains efficace par un ou des syst&me(s) de resistance
de la plante 6 des conditions abiotiques et/au des
prhdateurs. Le gain ne se situe pas au niveau du
rendement, mais bien $I celui de I’environnement : aux
consequences d’une accumulation de residus
herbicides souvent tr&s toxiques se substitue le
Glyphosphate@, nettement plus avantageux (cf. supra).
Le coton cc Bt a) permet de passer de 18,6 applications
g I’hectare (pour les herbicides traditionnels) $I
6,6 applications. _ en termes d’effets indirects ensuite. La culture de
soja transgenique tol&ant au Glyphosphate@ semble
etre une bonne solution. Au Canada, la simplification
des tithes diminue la main-d’ceuvre, la suppression
du labour avant le semis presente deux avantages : I’action Erosive est diminuee, le lever des graines
adventices est supprime. II en est de m&me pour les
vari&s de colza et de c&kales transgbniques sur
I’organisation du travail est important. Ces
caract&istiques sent-elles transposables en France ?
Le moindre travail du sol est un bon argument,
notamment dans le sud-ouest (probl&me d’krosion).
En revanche, dans le pays de Caux, I’agriculteur doit
faire face & la pollution de I’eau ; le fait de ne plus
labourer aboutirait a un effet contraire. A cela s’ajoute
la lutte contre les limaces, avec des produits
extremement toxiques (neurotoxicitk
directe de la rot&one).
La pbriode des semis ne correspond
pas en France g un moment de
grande activitb ; les exploitations
franqaises sont globalement plus
petites que celles de I’Ambrique du
Nord. L’effet positif sur I’organisation
du travail est mains &ident.
En fait, la pertinence s’appr6cie au
cas par cas : ainsi, une vari& de blB
des OGM : une capacite de detection transgbnique est resistante au virus
jusqu’g 0,Ol % en PCR temps reel. D’ici peu, il faudra de I’orge (le puceron vecteur doit &tre &adiq& &
prbvoir des dispositifs de certification <s special I’automne). Cette vari&?? permet de semer le blB plus
detection des traces d’OGM jp, done un rbseau t8t, mais il faut bgalement tenir compte de la pression