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Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture Conseil exécutif ex Cent cinquante-quatrième session 154 EX/42 PARIS, le 2 avril 1998 Original anglais Point 8.5 de l'ordre du jour provisoire RAPPORT DE SYNTHESE PRELIMINAIRE A L'ONU SUR UNE CULTURE DE LA PAIX RESUME Le présent document est une version préliminaire du rapport de synthèse dans lequel figure un projet de déclaration et de programme d'action sur une culture de la paix, conformément à la résolution A/RES/52/13 de l'Assemblée générale des Nations Unies. Ce document doit être présenté à la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale par le Secrétaire général, en concertation avec le Directeur général de l'UNESCO. Le Directeur général soumet donc la présente version à l'examen du Conseil exécutif. Un résumé est présenté au début du rapport. Décision requise : paragraphe 129.

Point 8.5 de l'ordre du jour provisoire RAPPORT DE …unesdoc.unesco.org/images/0011/001112/111280F.pdf · 2014-09-26 · E. Mesures visant à assurer l'égalité entre les femmes

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Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la science et la culture Conseil exécutif ex

Cent cinquante-quatrième session

154 EX/42PARIS, le 2 avril 1998Original anglais

Point 8.5 de l'ordre du jour provisoire

RAPPORT DE SYNTHESE PRELIMINAIRE A L'ONUSUR UNE CULTURE DE LA PAIX

RESUME

Le présent document est une version préliminaire du rapport de synthèsedans lequel figure un projet de déclaration et de programme d'action sur uneculture de la paix, conformément à la résolution A/RES/52/13 del'Assemblée générale des Nations Unies. Ce document doit être présenté àla cinquante-troisième session de l'Assemblée générale par le Secrétairegénéral, en concertation avec le Directeur général de l'UNESCO. LeDirecteur général soumet donc la présente version à l'examen du Conseilexécutif.

Un résumé est présenté au début du rapport.Décision requise : paragraphe 129.

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TABLE DES MATIERES

Page

RESUME

I. INTRODUCTION : PROMOUVOIR UNE CULTURE DE LA PAIX- UN DEFI POUR LES NATIONS UNIES.......................................................... 3

II. RAPPORT SUR LES ACTIVITES DE L'UNESCOVISANT A PROMOUVOIR UNE CULTURE DE LA PAIX............................. 4

A. Les principes fondamentaux de l'éducation pour la paix, les droitsde l'homme, la démocratie, la compréhension internationaleet la tolérance............................................................................................... 4

B. Action au niveau mondial............................................................................ 5C. Action aux niveaux régional et national...................................................... 8D. Préparer l'avenir........................................................................................... 12

III. PROJET DE DECLARATION SUR UNE CULTURE DE LA PAIX ................ 13

A. Préambule.................................................................................................... 13B. Signification et portée d'une culture de la paix ........................................... 14C. La promotion d'une culture de la paix : domaines d'intervention

et principaux acteurs.................................................................................... 16

IV. PROJET DE PROGRAMME D'ACTIONPOUR UNE CULTURE DE LA PAIX ................................................................ 17

A. Buts.............................................................................................................. 17B. Stratégies ..................................................................................................... 19C. Mesures visant à promouvoir la non-violence et le respect

des droits de l'homme.................................................................................. 21D. Mesures visant à favoriser la participation démocratique

et le développement humain durable pour tous........................................... 22E. Mesures visant à assurer l'égalité entre les femmes et les hommes............. 23F. Mesures visant à soutenir la communication participative

et la libre circulation ainsi que la mise en commun des informationset des connaissances .................................................................................... 24

G. Mesures visant à promouvoir la compréhension, la toléranceet la solidarité entre tous les peuples et toutes les cultures.......................... 26

H. Coordination et mise en oeuvre du programme d'action ............................. 27I. L'Année internationale de la culture de la paix ........................................... 27

Projet de décision.................................................................................................. 29

(ii)

APPENDICES :

I Publications de l'UNESCO sur une culture de la paix

II Compte rendu succinct des réunions qui ont eu lieu avec les délégations permanentes àpropos du projet de déclaration et de programme d'action pour une culture de la paix(2 et 3 mars 1998)

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RESUME

L'Organisation des Nations Unies est aujourd'hui conviée à poursuivre avec unedétermination nouvelle et des moyens accrus sa mission fondamentale : préserver lesgénérations futures du fléau de la guerre. L'accomplissement de cette tâche exige que lesstructures et les manifestations institutionnelles de la guerre, mais aussi ses racines culturellesprofondes - la culture de la violence et de la guerre - soient transformées en une culture de lapaix.

La transition d'une culture de la guerre vers une culture de la paix a été retenue parl'UNESCO comme objectif prioritaire. Alors que nous entrons dans le XXIe siècle, elle estdéjà amorcée à de multiples niveaux. La culture de la paix met en jeu des valeurs, desattitudes et des comportements qui reflètent et favorisent la convivialité et le partage, en sefondant sur les principes de liberté, de justice et de démocratie, de respect de tous les droits del'homme, de tolérance et de solidarité, qui rejettent la violence, s'attachent à prévenir lesconflits à leurs sources en s'attaquant à leurs causes et à résoudre les problèmes par la voie dudialogue et de la négociation et qui assurent le plein exercice de tous les droits et les moyensde participer pleinement au développement de leur société.

Plutôt que d'intervenir dans les conflits violents après qu'ils ont éclaté pour s'employerensuite à consolider la paix, il est à la fois plus humain et plus efficace de prévenir d'abordcette violence en s'attaquant à ses causes.

La promotion d'une culture de la paix est une entreprise si vaste et si ambitieuse qu'ellene pourra être menée à bien qu'à condition de devenir une priorité pour l'ensemble du systèmedes Nations Unies. Si l'éducation, au sens le plus large du terme, est la principale formed'intervention, elle devra, pour porter ses fruits, aller de pair avec l'action en faveur de lajustice sociale et du développement humain durable. L'Organisation des Nations Unies jouedéjà à cet égard un rôle majeur, comme le montrent les résultats et le suivi de ses dernièresconférences mondiales, qu'il s'agisse de la contribution à la cause des droits de l'homme avecla Conférence de Vienne, à celle du développement humain durable avec les Conférences deRio et de Copenhague ou à celle de l'égalité entre les sexes avec la Conférence de Beijing.

La promotion d'une culture de la paix est une tâche commune susceptible de favoriserl'établissement d'un climat d'égalité et d'unité authentiques entre les Etats membres desNations Unies. Elle met l'accent sur les valeurs fondamentales pour la défense desquellesl'Organisation a été créée et a oeuvré, et sur leur incarnation dans les attitudes et lescomportements à tous les niveaux de la société. A la différence de bien d'autres défis auxquelsdoit faire face le monde contemporain, c'est une entreprise à laquelle chaque nation, grande oupetite, peut contribuer dans une égale mesure. De même, l'instauration d'une culture de la paixsera bénéfique à chaque nation et à chaque peuple, sans qu'aucun ne s'en trouve lésé.

Le présent rapport décrit les activités menées par l'UNESCO dans le cadre de son projettransdisciplinaire "Vers une culture de la paix". L'accent est mis sur l'éducation, tant formelleque non formelle et informelle, ainsi que sur les principes fondamentaux de l'éducation pourla paix et les droits de l'homme. On passe d'abord en revue les activités entreprises au niveaumondial, puis celles qui sont menées aux niveaux national et régional, en particulier dans lespays qui viennent de connaître des conflits, où elles sont coordonnées avec les efforts desNations Unies visant à consolider la paix.

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Conformément à la résolution 52/13 de l'Assemblée générale, le projet de déclaration etde programme d'action pour une culture de la paix présenté ci-après fait de la culture de lapaix non seulement un projet de l'UNESCO mais aussi une priorité pour tout le système desNations Unies. Les éléments pour le projet de déclaration comprennent un rappel du contextehistorique ainsi qu'un examen de la signification et de la portée d'une culture de la paix, desprincipaux domaines où il faut la promouvoir et des instruments de cette promotion. Dans lacontribution à l'élaboration d'un programme d'action, on évoque les buts visés ainsi que lesstratégies et les mesures à appliquer pour les atteindre. On inclut également des mesuresvisant à promouvoir la non-violence et le respect des droits de l'homme, la participationdémocratique et le développement humain durable, l'égalité entre les hommes et les femmes,la libre circulation et l'échange de l'information et des connaissances, la compréhension, latolérance et la solidarité entre tous les peuples et toutes les cultures.

Pour susciter un mouvement d'ampleur mondiale, des partenariats sont proposés avecdiverses organisations intergouvernementales, gouvernementales et non gouvernementales,ainsi que différents interlocuteurs - éducateurs, journalistes, parlementaires, maires - sansoublier les communautés religieuses et les organisations de jeunes et de femmes. Pour mieuxcibler les efforts sur la jeune génération, qui doit faire face à un monde en pleine mutationdans lequel les problèmes éthiques revêtent une importance croissante, on propose deformuler dans le langage de tous les jours une vision cohérente de la culture de la paix et de lapropager parmi les jeunes, en les invitant à participer à l'action menée par les Nations Unies.

Les organismes des Nations Unies et les Etats membres ont été invités à contribuer àl'élaboration de ce texte. A l'échelon international, la mise en oeuvre du programme d'actionexigera des mesures de coordination spéciales dans le système des Nations Unies afin de créerune synergie entre les nombreuses activités en faveur d'une culture de la paix. A l'échelonnational, les Etats membres sont encouragés à élaborer leurs propres plans d'action nationaux.Enfin, le programme d'action pourrait être lancé en l'an 2000, proclamé Année internationalede la culture de la paix par l'Assemblée générale des Nations Unies.

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I. INTRODUCTION : PROMOUVOIR UNE CULTURE DE LA PAIX- UN DEFI POUR LE SYSTEME DES NATIONS UNIES

1. Comme suite à la Résolution 52/13 de l'Assemblée générale, le Directeur général del'UNESCO soumet dans le présent document un rapport de synthèse contenant un projet dedéclaration et de programme d'action pour une culture de la paix. Le présent document faitfond sur le précédent rapport (A/52/292) soumis par le Directeur général au Secrétaire généraldes Nations Unies. Il montre en quoi les activités et programmes de l'UNESCO menés dans lecadre du projet transdisciplinaire Vers une culture de la paix constituent un atoutsupplémentaire pour la promotion d'une culture de la paix, expression contemporaine dumandat confié à l'UNESCO, qui est d'élever les défenses de la paix dans l'esprit des hommes.Cet atout supplémentaire consiste à assurer la synergie entre des optiques et des actionstransdisciplinaires très diverses et la coopération entre des acteurs venus d'horizons très variéset ayant des opinions très différentes, ce qui leur permet d'oeuvrer ensemble à la mise enoeuvre de ces actions, en dépit de leurs différences et des conflits qui les opposent, pourtendre vers des objectifs communs.

2. Le présent rapport s'inscrit dans le cadre des initiatives des Nations Unies en faveur del'édification de la paix, notamment la Décennie des Nations Unies pour l'éducation dans ledomaine des droits de l'homme (1995-2004), le suivi de l'Année des Nations Unies pour latolérance (1995) et l'Année internationale pour la culture de la paix (2000) récemmentproclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies dans sa Résolution 52/15, ainsi quedes programmes d'action adoptés par les récentes conférences mondiales des Nations Unies.

3. Avec la fin de la guerre froide, on attend désormais de l'Organisation des Nations Uniesqu'elle mette une énergie nouvelle et des moyens accrus au service de sa missionfondamentale : préserver les générations futures du fléau de la guerre (1). L'accomplissementde cette tâche exige que les structures et les manifestations institutionnelles de la guerre, maisaussi ses racines culturelles profondes - la culture de la violence et de la guerre - soienttransformées en une culture de la paix.

4. La transition d'une culture de la guerre vers une culture de la paix a été retenue commeobjectif prioritaire par la Conférence générale de l'UNESCO à sa 28e session, en 1995. Aprèsavoir examiné les premières expériences menées dans le cadre du programme Pour uneculture de la paix, créé en 1993, la Conférence générale a déclaré que cette transition est ledéfi majeur auquel le monde doit faire face en cette fin de XXe siècle, et elle en a fait l'un desaxes de la Stratégie à moyen terme de l'UNESCO pour 1996-2001 (2). Cette décision traduit,en l'appliquant à la réalité, le mandat confié à l'UNESCO aux termes de son Acte constitutif,selon lequel la paix exige davantage que des accords économiques et politiques desgouvernements : elle doit être établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et moralede l'humanité (3).

5. La promotion d'une culture de la paix, telle qu'elle a été définie par la Conférencegénérale de l'UNESCO et par l'Assemblée générale des Nations Unies, est déjà, à l'aube dutroisième millénaire, une réalité à de multiples niveaux. Cette culture implique des valeurs,des attitudes et des comportements qui reflètent et suscitent la convivialité et le partage, en sefondant sur les principes de liberté, de justice et de démocratie, tous les droits de l'homme, latolérance et la solidarité, qui rejettent la violence, s'attachent à prévenir les conflits ens'attaquant à leurs causes profondes et à résoudre les problèmes par la voie du dialogue et de

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la négociation, et qui assurent le plein exercice de tous les droits et les moyens de participerpleinement au développement de la société (4).

6. La promotion d'une culture de la paix est une entreprise si vaste et si ambitieuse qu'ellene pourra être menée à bien qu'à condition de devenir une priorité pour l'ensemble du systèmedes Nations Unies et les Etats membres. Il est donc logique que l'Assemblée générale ait, danssa Résolution 52/13, demandé que le projet de déclaration et de programme d'action concernel'ensemble du système des Nations Unies. De plus, en proposant que l'an 2000 soit proclaméAnnée internationale pour la culture de la paix, l'ECOSOC a, dans sa Résolution 1997/47,souligné le rôle essentiel que le système des Nations Unies pourrait jouer dans l'instauration etla promotion d'une culture de la paix.

II. RAPPORT SUR LES ACTIVITES DE L'UNESCO VISANT A PROMOUVOIRUNE CULTURE DE LA PAIX

A. Les principes fondamentaux de l'éducation pour la paix, les droits de l'homme,la démocratie, la compréhension internationale et la tolérance

7. Pour élever les défenses de la paix dans l'esprit des hommes et des femmes,conformément à sa vocation fondamentale, une culture de la paix doit privilégier le recours àl'éducation. Celle-ci ne couvre pas uniquement l'enseignement de type scolaire, maiscomprend également l'éducation extrascolaire et informelle dispensée dans l'ensemble desinstitutions sociales, y compris la famille et les médias. Pour citer le rapport à l'UNESCO dela Commission internationale sur l'éducation pour le XXIe siècle, le but est d'apprendre àvivre ensemble (5). En outre, comme le déclare la Commission mondiale de la culture et dudéveloppement dans son rapport à l'UNESCO, c'est par la culture que nous pouvonsdévelopper des façons de vivre ensemble diverses et pacifiques (6).

8. Ces principes fondamentaux ont été définis au cours des ans dans un certain nombred'instruments normatifs, déclarations et plans d'action, notamment la Recommandation surl'éducation pour la compréhension, la coopération et la paix internationales et l'éducationrelative aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales (Paris, 1974), le Plan d'actionmondial pour l'éducation aux droits de l'homme et à la démocratie (Montréal, 1993), laDéclaration et le Programme d'action de la Conférence mondiale sur les droits de l'homme(Vienne, 1993), la Déclaration et le Cadre d'action intégré concernant l'éducation pour la paix,les droits de l'homme et la démocratie (Paris, 1995), et le Plan d'action pour la Décennie desNations Unies pour l'éducation dans le domaine des droits de l'homme, 1995-2004. La mise enoeuvre de ces plans d'action relève du Comité consultatif de l'UNESCO pour l'éducation à lapaix, aux droits de l'homme, à la démocratie, à la compréhension internationale et à latolérance.

9. La Déclaration et le Plan d'action de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes(Beijing, 1995) et le Plan à moyen terme à l'échelle du système destiné à en assurer le suivisoulignaient la contribution des femmes au développement d'une culture valorisant la paix (7)et reconnaissaient que les problèmes persistants d'inégalité entre les sexes devaient êtrerésolus pour que puisse s'instaurer une culture de la paix. La Conférence générale del'UNESCO a reconnu à sa 28e session que la Déclaration de l'Organisation sur la contributiondes femmes à une culture de la paix, proclamée lors de la quatrième Conférence mondiale surles femmes, constituait l'un des textes de base servant à orienter la conception et la mise en

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oeuvre des activités relatives aux femmes et à la paix (8). Elle est actuellement en cours designature et est utilisée dans des contextes très divers.

B. Action au niveau mondial

10. Au niveau mondial, l'UNESCO continue de publier et de diffuser dans un grand nombrede langues des matériels éducatifs et de la documentation de base sur les droits de l'homme,l'égalité, la démocratie et la compréhension interculturelle. Une liste actualisée en est donnée àl'appendice I au présent rapport.

11. Une attention spéciale est accordée au rôle des manuels et autres matériels didactiquespour la promotion d'une culture de la paix. Un guide publié par l'Institut Georg-Eckert(Allemagne) fait le point de l'expérience accumulée dans les domaines de la recherche et de larévision de manuels, et des activités sont menées sur ces sujets dans de nombreuses régions. ASéoul (République de Corée), un certain nombre de commissions nationales pour l'UNESCOont pris part en septembre 1997 à un forum sur les manuels d'histoire pour le XXIe siècle. AuMoyen-Orient, une étude intitulée "The narrative of the Palestinian refugees in Israeli andPalestinian history and civic textbooks" (L'histoire des réfugiés palestiniens dans les manuelsisraéliens et palestiniens d'histoire et d'instruction civique) a été réalisée. D'autres étudesportant sur les manuels utilisés dans l'enseignement primaire et secondaire des paysbalkaniques sont prévues. Suite à une série de réunions et d'initiatives, la Réunion de Rio deJaneiro de septembre 1996, celle de Carthagène de novembre 1996 et des réunions sous-régionales avec les auteurs et éditeurs de manuels d'histoire et le gouvernement colombien,organisées en collaboration avec le Pacte andin et la Commission Andrés Bello, l'histoire del'Amérique latine sera présentée dans un esprit plus propice à une culture de la paix.

12. En vue de promouvoir la compréhension entre les cultures, l'UNESCO a produit unesérie d'ouvrages d'histoire en plusieurs volumes qui présente le développement humain danstoute sa complexité. Ces ouvrages montrent que l'histoire ne se résume pas aux batailles et auxconquêtes. Les titres parus sont les suivants : Histoire de l'humanité, Histoire générale del'Afrique, History of the Civilizations of Central Asia, Les différents aspects de la cultureislamique, Histoire générale de l'Amérique latine, Histoire générale des Caraïbes et Apportde la civilisation arabe à la culture latino-américaine par le biais de la péninsule ibérique.

13. Des projets spéciaux sur l'éducation pour les droits de l'homme et la démocratie,financés par DANIDA, sont actuellement en cours en Amérique centrale (Costa Rica,Guatemala, Honduras, Nicaragua, El Salvador, Panama) et en Afrique australe (Mozambique,Namibie, Zimbabwe). Ils sont axés sur la production de matériels didactiques, au niveauformel et informel et sur la formation d'éducateurs.

14. Le Système des écoles associées (SEA) de l'UNESCO continue de se développer : enmars 1998, il comptait 4.700 établissements répartis dans 147 pays, qui commencent à seconstituer en réseau électronique. Les écoles associées prennent part à un certain nombre deprojets régionaux et thématiques parmi lesquels : le projet de la Méditerranée occidentale etun projet SEA de jumelage pour la solidarité et le partenariat ; une campagne mondiale sur"Les scientifiques du futur : des femmes et des hommes" ; le projet UNESCO "La route del'esclave" (avec l'aide de la Commission nationale norvégienne pour l'UNESCO). Septfestivals sous-régionaux pour enfants sur la culture de la paix ont été organisés en 1995 auxîles Cook, à Costa Rica, en Grèce, à Grenade, en Jordanie, en Thaïlande et au Zimbabwe. Sefondant sur leurs résultats, le Système des écoles associées a préparé une "Valise de la paix"

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contenant un large éventail d'outils pédagogiques illustrés, destinés aux classes primaires, queplus de 70 Etats membres ont demandé à se procurer. De nombreuses écoles associéesparticipent à la deuxième Journée mondiale de la solidarité sur le thème de la défense desdroits de l'homme.

15. L'action en faveur de la paix est menée dans le cadre d'activités de promotion del'éducation multilingue entreprises par les réseaux universitaires LINGUAPAX etLINGUAUNI en collaboration avec la chaire UNESCO de linguistique à Mons, en Belgique,et le Centre UNESCO de Catalogne (Espagne). Parmi les projets de ces réseaux, on peut citerla promotion du khmer, langue nationale au Cambodge (en coopération avec l'Unioneuropéenne), l'enseignement de l'anglais en Libye et l'éducation bilingue en Amérique latine.

16. Au niveau universitaire, les chaires UNESCO sur les droits de l'homme, la démocratie etla paix encouragent l'adoption d'un système intégré d'activités de recherche, de formation etd'information et facilitent la coopération sous-régionale et régionale. Elles existent désormaisdans plus de 30 pays des régions Afrique, Europe, Etats arabes et Amérique latine, sanscompter un réseau régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Un réseau de chairesUNESCO sur la liberté d'expression est également en cours de création. Au Nicaragua, larevue trimestrielle consacrée à la culture de la paix que publie l'Université polytechniqueillustre la manière dont les établissements universitaires peuvent contribuer à faire largementconnaître les idéaux et les modes d'action qui permettent de lutter contre la violence et sescauses profondes.

17. L'UNESCO célèbre en 1998 le cinquantième anniversaire de la Déclaration universelledes droits de l'homme. Le plan d'action élaboré à cette fin met l'accent sur la mobilisation del'Organisation et de ses partenaires et privilégie les activités éducatives et les efforts desensibilisation. L'organisation de cette célébration était l'un des principaux points à l'ordre dujour des réunions auxquelles ont assisté en mars 1997 et mars 1998 les représentants d'unecinquantaine d'instituts des droits de l'homme et de chaires UNESCO sur l'éducation pour lesdroits de l'homme, la démocratie et la paix. Les participants ont également examiné la mise enoeuvre au niveau national de la Décennie des Nations Unies pour l'éducation dans le domainedes droits de l'homme (1995-2004) et sa coordination internationale par le Haut Commissaireaux droits de l'homme. Une conférence régionale sur l'éducation aux droits de l'homme enEurope, organisée en Finlande en septembre 1997, a recommandé une stratégie européennepour la mise en oeuvre de la Décennie et des conférences analogues sont prévues pour d'autresrégions.

18. Le prix UNESCO de l'éducation aux droits de l'homme a été attribué en 1996 àM. Jean-Bertrand Aristide, ancien président de la République d'Haïti et le prix UNESCO del'éducation pour la paix (1997) a été décerné à M. François Giraud (France). Le premier prixUNESCO Maires pour la paix dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes a étéattribué à Mme Gloria Cuartas Montoya, maire de la ville d'Apartado (Colombie) lors duCongrès international "Villes et éducation pour une culture de la paix" (Rio de Janeiro,septembre 1996).

19. Les facteurs liés aux différences entre les sexes qui entravent, ou au contraire favorisent,l'instauration d'une culture de la paix font l'objet d'une série d'initiatives entreprises parl'UNESCO en étroite coopération avec des institutions du système des Nations Unies et desorganisations non gouvernementales compétentes. L'action entreprise dans ce cadre viseprioritairement à soutenir des initiatives féminines en faveur de la paix, à renforcer la

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participation des femmes aux processus démocratiques, et notamment à la prise de décisionsdans les domaines politique et économique, à mobiliser les artistes et à favoriser les nouvellesespérances des hommes et des partenariats entre hommes et femmes fondés sur l'égalité entreles sexes. Un groupe d'experts sur les rôles des hommes et les masculinités dans la perspectived'une culture de la paix, qui s'est réuni à Oslo, Norvège, en 1997, a recommandé quel'éducation des garçons accorde davantage d'importance à des qualités telles que la sensibilité,l'affection et les capacités de communication, afin que les jeunes hommes puissent assumerles frustrations et les changements qui interviennent dans la vie sans avoir recours à laviolence.

20. Un projet de Déclaration sur le droit de l'être humain à la paix a été examiné par lesparticipants à une consultation internationale d'experts gouvernementaux qui s'est tenue àl'UNESCO en mars 1998, conformément à ce qu'avait demandé la Conférence générale à sa29e session. Considérant que l'humanité tout entière aspire à la paix, les participants ontreconnu le lien essentiel entre paix et respect des droits de l'homme et sont convenus qu'unengagement moral et éthique en faveur de la paix constituait un principe général au serviced'une culture de la paix. Dans le message qu'il a adressé aux participants, le Secrétaire généraldes Nations Unies a souligné l'importance de ce "nouveau droit". L'examen des résultats de laconsultation par le Conseil exécutif de l'UNESCO à sa 154e session fera avancer ce processus.

21. Ce sont initialement les éditeurs et directeurs de journaux latino-américains, réunis àPuebla (Mexique) en mai 1997, qui ont suggéré que l'Assemblée générale des Nations Uniesproclame l'an 2000 Année internationale pour la culture de la paix. Il est envisagé d'organiserdans d'autres régions du monde des réunions analogues de professionnels des médias pour uneculture de la paix.

22. Dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan d'action destiné à donner suite à l'Année desNations Unies pour la tolérance, les deux premiers réseaux régionaux sur la tolérance ont étémis en place dans les régions Méditerranée-mer Noire et Asie-Pacifique. L'objectif de cesréseaux est de mettre en rapport les commissions nationales de l'UNESCO, les établissementsd'enseignement, les ONG et les organisations régionales en vue de leur participation concertéeà des activités concrètes et des échanges : publication de "Classics of Tolerance", dialogueinterconfessionnel et interculturel, octroi de bourses à de jeunes chercheurs, etc. Le prixUNESCO Madanjeet Singh pour la promotion de la tolérance et de la non-violence a étéattribué le 16 novembre 1996 dans le cadre de la Journée internationale de la tolérance à Pro-Femmes Twese Hamwe, groupement de 32 organisations non gouvernementales de femmesrwandaises.

23. En tant que mouvement d'envergure mondiale, la culture de la paix revêt également uneimportance pour les membres des forces armées. A la suite du Forum militaire centraméricainpour une culture de la paix, qui s'est tenu en 1996, l'UNESCO apporte son concours à la miseen place d'une bibliothèque des forces armées et à la création d'une chaire sur la culture de lapaix afin de former des officiers dans les domaines de la paix, des droits de l'homme et de ladémocratie. L'UNESCO a organisé des réunions analogues avec les forces armées de sept paysd'Afrique de l'Ouest, membres de l'ANAD (Accord de non-agression et d'assistance en matièrede défense), en avril 1996, et avec l'Institut des hautes études de défense nationale de laFrance sur le thème "Des insécurités partielles à la sécurité globale", en juin 1996. Elle est entrain de préparer un manuel de formation dans le domaine de la paix, des droits de l'homme etde la démocratie destiné aux forces armées et aux forces de police et de sécurité.

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24. Un programme Sud-Sud de formation d'animateurs de l'action en faveur de la paix par etpour des soldats démobilisés, auquel participent des anciens combattants du Nicaragua, duGuatemala, du Mozambique et du Zimbabwe bénéficie du soutien de l'UNESCO.

25. Pour donner suite à la Déclaration sur le rôle de la religion dans la promotion d'uneculture de la paix (Barcelone, Espagne, 1994), un dialogue s'est engagé à Rabat, Maroc, enfévrier 1998, sous les auspices du Directeur général de l'UNESCO et de S.M. le roi du Maroc,entre les trois religions monothéistes en vue de promouvoir une culture de la paix. Dans laDéclaration de Barcelone, qui a été largement diffusée, les communautés religieusess'engagent à régler les conflits ou à les faire évoluer sans recourir à la violence et considèrentl'éducation pour la paix, la liberté et les droits de l'homme et l'éducation religieuse comme desmoyens privilégiés de promouvoir l'ouverture à autrui et la tolérance.

26. Afin d'encourager le dialogue interculturel, une série de projets parrainés par l'UNESCOétudie les routes qui ont relié cultures et civilisations à travers l'histoire. Le premier, intitulé"Etude intégrale des routes de la soie", a donné lieu à l'organisation d'expéditions et decolloques internationaux, à la réalisation d'études, à la production de publications et de films,au lancement de programmes internationaux de recherche, à la création d'institutsinternationaux et à la promotion du tourisme culturel dans des pays allant du Pacifique à laMéditerranée. Des projets plus récents se sont inspirés de ce succès. Il s'agit : du projet relatifà "La route de l'esclave", qui étudie les causes, les modalités et les conséquences du traficatlantique d'esclaves en Afrique, en Europe, dans les Amériques et dans les Caraïbes ; duprojet intitulé "Convergence spirituelle et dialogue interculturel", trait d'union entre le mondearabe, l'Europe et l'Afrique subsaharienne ; et du projet relatif à "La route du fer", qui étudie lerôle du fer dans les sociétés africaines traditionnelles et modernes.

C. Action aux niveaux régional et national

27. Conformément à l'esprit du Programme UNESCO pour une culture de la paix, lancé audépart dans le cadre des efforts déployés par les Nations Unies pour lutter contre laprolifération des conflits violents qui ont suivi la fin de la guerre froide, l'UNESCO aide sesEtats membres à mettre en oeuvre des programmes nationaux pour une culture de la paix etdes initiatives propres à renforcer la paix. Dans des programmes tels que ceux d'El Salvador,du Burundi, du Mozambique et de la Somalie, l'UNESCO incite les anciens belligérants àtravailler ensemble à la planification, à l'exécution et à l'évaluation des projets dedéveloppement humain, transformant le désaccord en coopération. De plus en plus, les actionsau niveau national portent sur la prévention des conflits violents et l'instauration de la paix àl'issue des conflits et, dans cette optique, les activités qui font appel à l'éducation, tantformelle qu'informelle, sont privilégiées.

28. En El Salvador, le programme de radio communautaire "Buenos Tiempos Mujeres", quiinforme sur les droits des femmes et effectue un travail de sensibilisation en direction desfemmes démunies, est maintenant diffusé par 45 stations et associé à une campagne éducativemenée à la base par des "agents de la paix" locaux et bénévoles. Ce projet a été dès le débutentrepris conjointement par l'UNESCO, les ministères et toute une gamme d'organisationsreprésentatives de la société civile. L'adhésion croissante des Salvadoriens à une culture de lapaix trouve son expression dans d'autres initiatives, parmi lesquelles les festivals annuels de laculture de la paix et le "Salon Cultura de Paz" du Parlement. Nombre de ces initiatives serapportent aux droits de la femme. On mentionnera en particulier les concours littérairesorganisés à l'intention des jeunes écrivains de sexe féminin, la mise en place d'un institut

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salvadorien pour la promotion de la femme et la présentation au Parlement d'un projet de loicontre la violence familiale.

29. Les accords de paix signés au Guatemala en 1996 confient à l'UNESCO laresponsabilité spéciale du soutien et de la continuité des systèmes éducatifs mis au point parles populations autochtones pendant la période où elles ont été chassées de leurs terres etdéplacées. En Haïti, l'UNESCO, en collaboration avec les pouvoirs publics et les organismesdes Nations Unies, apporte sa contribution à l'instauration d'une culture de la paix à traversdes projets de radio communautaire et par la création, aux niveaux national et provincial, declubs UNESCO qui dispensent une formation. Une série d'ateliers auxquels ont participé desdirigeantes d'organisations non gouvernementales a été organisée en Amérique latine en1996-1997 au titre du projet spécial sur les femmes au service de la paix civile.

30. Les participants à une réunion ibéro-américaine de médiateurs des droits de l'hommetenue en 1996 à Antigua, au Guatemala, ont signé une déclaration par laquelle ils se sontengagés à promouvoir la justice et le respect des droits de l'homme et ont mis sur pied unréseau de médiateurs des droits de l'homme pour une culture de la paix.

31. Le projet DEMOS, fondé sur les réalisations de cinq "laboratoires" en Amérique latineet dans les Caraïbes, a eu pour aboutissement le Sommet régional pour le développementpolitique et le respect des principes démocratiques tenu au Brésil, en juillet 1997. Sur cettebase, l'UNESCO a présenté un document au sixième Sommet ibéro-américain des chefs d'Etatet de gouvernement réunis à Santiago, au Chili, en novembre 1997. Le projet DEMOS est néde l'idée que la prévention des conflits est le meilleur moyen d'instaurer la sécurité et lastabilité indispensables à la démocratie. Il permettra de favoriser et de soutenir parl'intermédiaire des structures régionales appropriées des activités relatives à la gouvernance età la pratique de la démocratie dans d'autres régions, y compris l'Afrique australe et l'Europeorientale.

32. Au Burundi, la Maison de la culture de la paix de l'UNESCO mène des activités quimobilisent tous les secteurs de la société en faveur de l'éducation et de la formation pour lapaix ainsi que de la promotion de la démocratie et des droits de l'homme, et appuie lesactivités des associations locales. Elle travaille en étroite collaboration avec un large éventaild'institutions spécialisées des Nations Unies et de donateurs multilatéraux et bilatéraux. Dansle Rwanda voisin, l'éducation pour la paix et les droits de l'homme va de pair avec l'aide à laréinsertion des enfants dans le système scolaire national.

33. Au Mozambique, les activités entreprises dans le cadre du programme relatif à la culturede la paix portent sur la réalisation de matériels d'éducation et de sensibilisation et laformation, en liaison avec divers partenaires de la société civile, pour former des promoteursde la paix parmi les journalistes, les membres des organisations de défense des droits del'homme, les réfugiés rapatriés et les soldats démobilisés. A l'invitation du Président duMozambique, l'UNESCO a apporté son concours pour l'organisation en septembre 1997 d'uneconférence internationale sur la culture de la paix et la gouvernance, qui a adopté laDéclaration de Maputo.

34. Donnant suite à la demande du Président du Mali, l'UNESCO a organisé, encollaboration avec le gouvernement malien et des institutions spécialisées des Nations Unies,un forum sur la culture de la paix (mars 1997). Le forum a adopté la "Déclaration de Bamako"en faveur de la paix et a fait des recommandations concernant les principes démocratiques, la

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gouvernance et les droits de l'homme, les bases endogènes d'une culture de la paix au Mali,ainsi que le rôle des divers acteurs sociaux dans l'éducation pour la paix. En Côte d'Ivoire,l'UNESCO a fourni une assistance technique et financière à la Commission nationale pourl'UNESCO pour l'organisation d'une réunion sous-régionale sur les conflits et la culture de lapaix en Afrique et pour la création d'une chaire sous-régionale sur la culture de la paix àl'Université de Cocody.

35. Toujours en Afrique, comme suite à une demande du gouvernement angolais et de laMission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM III), l'UNESCO a aidé àorganiser une campagne en faveur de la culture de la paix et a accordé son appui pour le projetrelatif au "chant de paix angolais", écrit et interprété par des musiciens issus des deux campsen présence dans le pays. Des séminaires d'associations de jeunes pour la culture de la paixont été organisés, en Angola, par la Commission nationale pour l'UNESCO et, au BurkinaFaso, par Afrique Jeunesse, avec l'appui de l'UNESCO, ainsi qu'au niveau régional, au Togo,pour la Conférence panafricaine des associations et clubs UNESCO. Les actions en faveurd'une culture de la paix entreprises pour donner suite aux demandes formulées lors desréunions rassemblant des représentants de diverses composantes de la société somaliennes'appuient sur l'expérience acquise par l'UNESCO dans le cadre de son Programmed'éducation d'urgence et de reconstruction qui, ces dernières années, a pris en chargel'éducation des réfugiés et des populations déplacées de Somalie. Elles mettent en oeuvre lesrecommandations formulées par une série de colloques parrainés par l'UNESCO qui ontrassemblé des intellectuels des différentes parties en conflit dans le pays (Sanaa, au Yémen, enavril 1995 ; Addis-Abeba, en juin 1996).

36. L'UNESCO a été désignée institution pilote pour un élément de l'Initiative spéciale dusystème des Nations Unies pour l'Afrique intitulé "Communication au service de laconsolidation de la paix". Deux consultations à l'échelle du système ont eu lieu (Paris,novembre 1996, et Addis-Abeba, juin 1997) en vue d'adopter une stratégie et de lancer desactivités dans six pays pilotes choisis à cette fin. L'accent est mis sur le développement descapacités locales dans le domaine des médias et des communications, la fourniture de servicesconsultatifs techniques et la diffusion d'émissions de radio produites localement. Cetteinitiative complète l'action actuellement menée par l'UNESCO pour renforcer les médiasindépendants au Rwanda et au Burundi, où des maisons de la presse ont été mises en placepour apporter un soutien technique et moral aux professionnels des médias dans la sous-région.

37. Un projet spécial "Femmes et culture de la paix en Afrique" prévoit l'accomplissementpar des femmes de missions de paix interinstitutions dans les zones de conflit pour renforcerleur rôle d'agents de la paix et donner un plus large écho aux idées en faveur de la paixqu'elles expriment au niveau local. Des monographies et des documents d'information sur lesmeilleures pratiques des femmes en matière d'édification de la paix sont en cours d'élaborationdans un certain nombre de pays, dont le Burundi et le Congo.

38. Dans le cadre du programme national pour une culture de la paix des Philippines, auquell'UNESCO a fourni une aide, et comme suite à l'Accord de paix historique signé enseptembre 1996 entre le gouvernement philippin et le Front Moro de libération nationale dansl'île musulmane de Mindanao, le Président a créé un groupe de travail chargé de mettre enplace un centre pour la culture de la paix. A la demande du Président du Sri Lanka,l'UNESCO appuie un programme portant notamment sur l'éducation pour la paix et le

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règlement des conflits, qui vise à promouvoir une culture de la paix au niveau communautairedans le nord du pays.

39. La Commission allemande pour l'UNESCO a consacré sa 57e Assemblée générale(juin 1997) au programme relatif à la culture de la paix de l'UNESCO. La résolution adoptée àcette occasion appuie les initiatives prises par l'UNESCO afin de renforcer son action enfaveur d'une culture de la paix en élargissant ses principes de base et en favorisantl'application de programmes à orientation pratique dans les pays qui sont en transition ouviennent de connaître un conflit. Un soutien a également été exprimé aux activités découlantde l'"Initiative du service civil pour la paix", en particulier aux programmes de formation.L'Assemblée a par ailleurs préconisé des mesures visant à contrecarrer les tendances à lamarginalisation ou à l'exclusion des immigrants en facilitant leur intégration économique,sociale et politique, ce qui contribuerait à l'instauration d'une culture de la paix en Allemagne.

40. Dans l'ex-Yougoslavie, l'UNESCO a été l'institution pilote, dans le cadre du système desNations Unies, pour l'aide aux médias indépendants au cours de la période de reconstruction.Le programme UNESCO SOS MEDIAS comprend une banque de programmes de télévisionqui fournit gratuitement à toutes les stations de télévision bosniaques 300 heures d'émissionsde qualité propres à favoriser une culture de la paix, la tolérance, la compréhension mutuelleet la démocratie. Une antenne de la banque de programmes fournit désormais un appui auxproductions locales sous forme de ressources financières et de conseils spécialisés, selon lesmêmes principes.

41. L'adoption de mesures visant à promouvoir une culture de la paix dans la Fédération deRussie a été recommandée par une conférence internationale tenue sur le thème "Commentpasser des stéréotypes guerriers aux idéaux de paix par la culture et l'éducation", à Moscou, endécembre 1997, au Ministère des nationalités et des relations fédérales de la Fédération deRussie, et la mise en oeuvre de ces mesures est suivie par un réseau d'établissements éducatifset universitaires agissant en coopération pour promouvoir une culture de la paix dans ce pays.

42. En association avec le Conseil de l'Europe, la Commission européenne et d'autresorganisations intergouvernementales et non gouvernementales, l'UNESCO a lancé unprogramme global pour la promotion de l'instruction civique en Europe centrale et orientale.Le programme met en oeuvre les recommandations formulées par la Conférence del'UNESCO sur l'élaboration des programmes d'enseignement et l'éducation civique en Europecentrale et orientale, organisée par l'UNESCO à Vienne en octobre 1995, et une série deconférences et d'ateliers qui lui ont donné un prolongement dans les pays suivants :Turkménistan, Autriche, Bulgarie, Estonie, Pologne, Géorgie, Fédération de Russie, Finlandeet Danemark. Les activités comprennent la publication et la diffusion de manuels scolaires etde livres du maître sur l'instruction civique, des séminaires pédagogiques, des projetsinterécoles et un supplément hebdomadaire sur l'instruction civique au Journal desenseignants russes, qui compte de nombreux lecteurs.

43. En Europe centrale et orientale et en Asie centrale, les activités en faveur d'une culturede la paix se poursuivent dans le cadre du Forum international "pour la solidarité contrel'intolérance, pour un dialogue des cultures" (Tbilissi, 1995). L'UNESCO aide à la création duCentre international de Tbilissi pour le dialogue entre les cultures, pour la paix et la toléranceet du Centre d'Asie centrale pour la prévention des conflits (République kirghize). Deuxlivraisons de la nouvelle revue trimestrielle - Education for Culture of Peace and Toleranceand Conflict Prevention in Central Asia - ont été préparées. Il est prévu d'organiser un forum

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international "pour une culture de la paix et le dialogue entre les civilisations, contre uneculture de la guerre et de la violence", en 1998, à Kishinev, en République de Moldova, et unedeuxième conférence internationale sur la culture de la paix à Baden-Baden, en Allemagne, enaoût 1998 (la première a eu lieu en août 1997 dans le cadre de la neuvième Conférenceinternationale sur la recherche fonctionnelle et l'informatique).

D. Préparer l'avenir

44. Le projet transdisciplinaire de l'UNESCO "Vers une culture de la paix" a été revu etrenforcé par la Conférence générale à sa 29e session, en octobre 1997. Les trois grands axesd'action au titre de ce projet sont les suivants : (1) l'éducation et la formation à la paix, auxdroits de l'homme, à la démocratie, à la tolérance et à la compréhension internationale, ycompris l'élaboration et la diffusion de matériels didactiques et d'auxiliaires pédagogiques enplusieurs langues ; (2) la recherche axée sur les stratégies, les activités de sensibilisation,l'échange et la diffusion d'informations ; (3) le renforcement des capacités et le soutientechnique aux projets nationaux, sous-régionaux, régionaux et internationaux. Tous lessecteurs de l'UNESCO participent à la mise en oeuvre de ce projet.

45. Consciente qu'il est indispensable de donner au mouvement une envergure mondiale,l'UNESCO entend accorder la priorité à l'établissement de partenariats pour une culture de lapaix avec d'autres organisations intergouvernementales, gouvernementales et non gouverne-mentales, ainsi qu'avec différents interlocuteurs - éducateurs, journalistes, parlementaires,maires, intellectuels, membres des forces armées, représentants des communautés religieuses,artistes - sans oublier les associations de femmes qui agissent en faveur de la paix et de lanon-violence.

46. Certes, l'UNESCO continuera de jouer le rôle qui lui est dévolu s'agissant depromouvoir la culture de la paix, notamment par son action éducative mais la réalisation decet objectif exige le concours sans réserve de l'ensemble de la communauté internationale eten particulier des Nations Unies elles-mêmes. La participation active de tous lesgouvernements ainsi qu'un changement radical des politiques et des méthodes qu'ils pratiquentsont indispensables. Les institutions non gouvernementales et les individus peuvent être desinstruments efficaces de promotion et d'instauration d'une culture de la paix, et les institutionséconomiques multinationales ont elles aussi un rôle important à jouer à cet égard. Mais, endernière analyse, ce sont les croyances, les attitudes et les comportements des nations quidétermineront la réponse à la question de savoir si le XXIe siècle sera celui de la culture de lapaix et de la non-violence.

47. C'est dans cette perspective que le présent projet de déclaration et de programmed'action est présenté pour examen et discussion par les Etats membres et l'Assemblée généraledes Nations Unies. Il contient les premiers éléments dont l'intégration au texte définitifpourrait être envisagée. La mise en oeuvre de ce texte par le système des Nations Unies, lesEtats membres et les autres partenaires pourrait être un apport décisif pour le passage d'uneculture de la guerre et de la violence à une culture de la paix et de la non-violence.

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III. PROJET DE DECLARATION SUR UNE CULTURE DE LA PAIX

A. Préambule

48. Rappelant que la Charte des Nations Unies proclame : "Nous, peuples des NationsUnies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre, ... à proclamer ànouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de lapersonne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations,grandes et petites, ... à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de viedans une liberté plus grande, ... à pratiquer la tolérance, à vivre en paix l'un avec l'autre dansun esprit de bon voisinage..." (1),

49. Rappelant que l'Acte constitutif de l'UNESCO énonce "que, les guerres prenantnaissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées lesdéfenses de la paix ; qu'une paix fondée sur les seuls accords économiques et politiques desgouvernements ne saurait entraîner l'adhésion unanime, durable et sincère des peuples et que,par conséquent, cette paix doit être établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle etmorale de l'humanité..." (3),

50. Rappelant que la Déclaration universelle des droits de l'homme repose sur le principesuivant lequel "la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famillehumaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de lajustice et de la paix dans le monde ..." (9) et qu'elle proclame, entre autres, que "Tout individua droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne" (10), ... "Tout individu a droit à laliberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour sesopinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, lesinformations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit" (11), "Toute personne adroit à l'éducation... L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalitéhumaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous lesgroupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pourle maintien de la paix." (12),

51. Ayant à l'esprit les instruments internationaux pertinents des organismes des NationsUnies (13) et de l'UNESCO (14),

52. Notant que le Manifeste de Séville sur la violence, dont la Conférence générale del'UNESCO, à sa 25e session (1989), a décidé qu'il devrait être diffusé très largement, affirmequ'il est scientifiquement incorrect de dire que la guerre soit génétiquement programmée dansla nature humaine, et que "la même espèce qui a inventé la guerre est également capabled'inventer la paix" (15),

53. Reconnaissant que la Déclaration sur la contribution des femmes à une culture de lapaix, préparée par l'UNESCO pour la quatrième Conférence mondiale sur les femmes(Beijing, 1995), constitue un texte d'orientation fondamental en ce qui concerne la conceptionet la mise en oeuvre d'activités touchant les femmes et la paix,

54. Considérant que la fin de la guerre froide a ouvert de nouvelles perspectives pour la paixet la sécurité, la coopération et la compréhension internationales entre les nations et lespeuples, tout en permettant d'espérer un plus grand respect des droits de l'homme et desprincipes démocratiques tant dans les relations internationales qu'au sein même des nations,

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55. Exprimant sa profonde préoccupation devant la persistance et la prolifération, dansdiverses régions du monde, des manifestations de violence et des conflits d'ordre ethnique,religieux, linguistique ou autre qui déchirent certains groupes, à quoi s'ajoutent la montée dela xénophobie, du nationalisme agressif, du fanatisme et des fondamentalismes, la progressiondu terrorisme et l'essor du crime organisé, l'exclusion et la discrimination dont sont victimesles groupes sociaux vulnérables, tous phénomènes qui procèdent d'une culture de la violenceet de la guerre,

56. Considérant que dans un monde de plus en plus interdépendant, les menaces qui pèsent,à quelque niveau que ce soit, sur la paix et la sécurité civiles ont de graves répercussions àtous les autres niveaux, et que la quête de la paix doit donc être poursuivie avec autant dedétermination et d'énergie au niveau national qu'au niveau international,

57. Considérant que la paix ne saurait se réduire à l'absence de différends et de conflits,mais est un processus positif, dynamique, participatif, lié de façon intrinsèque aux principesdémocratiques, à la justice et au développement pour tous, qui favorise le dialogue et lerespect des différences et, en réglant les conflits grâce à des moyens non violents, ouvre lavoie à une compréhension et une coopération toujours plus poussées,

58. Considérant que l'abolition de la guerre, tâche qui doit rester au centre de nos prioritésdans la mesure où la guerre est plus que jamais un fléau, nécessite la transformation de sesstructures et de ses manifestations institutionnelles, mais aussi de ses racines culturellesprofondes, en une culture de la paix,

59. Proclame solennellement la présente Déclaration sur une culture de la paix afin que lesgouvernements, les organismes officiels, les institutions éducatives, culturelles et autres, lesorganisations non gouvernementales et la société civile dans son ensemble puissent s'inspirerconstamment de ses dispositions dans leur action et contribuer à promouvoir un mouvementmondial en faveur d'une transition rapide d'une culture de la violence et de la guerre à uneculture de la paix.

B. Signification et portée d'une culture de la paix

60. Si l'on prend le concept de paix dans son acception la plus large et la plus dynamique, laculture de la paix peut être définie comme l'ensemble des valeurs, des attitudes, des traditions,des comportements et des modes de vie qui traduisent et favorisent :

(a) le respect de la vie, de la personne humaine et de tous les droits de l'homme ;

(b) le rejet de la violence sous toutes ses formes et la volonté de prévenir les conflitsviolents en s'attaquant à leurs causes profondes de manière à résoudre lesproblèmes au moyen du dialogue et de la négociation ;

(c) la reconnaissance de l'égalité des droits et des chances entre les hommes et lesfemmes ;

(d) la reconnaissance du droit de tout individu à la liberté d'expression, d'opinion etd'information ;

(e) l'attachement aux idéaux de liberté, de justice, de démocratie, de tolérance, desolidarité, et aux principes de la coopération du pluralisme, de la diversité

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culturelle, du dialogue et de la compréhension entre les nations, entre les groupesethniques, religieux, culturels et autres, et entre les individus ;

(f) le souci de promouvoir une société solidaire qui protège les droits des faibles dansle cadre d'une action de longue haleine, au service d'un développement centré surl'homme et fondé sur le soutien mutuel ;

(g) la volonté de participer pleinement au processus tendant à répondre équitablementaux besoins des générations actuelles et futures dans les domaines dudéveloppement et de l'environnement.

61. La culture de la paix, ce n'est pas seulement un but, un objectif ultime à atteindre. C'estaussi un processus global associant les transformations institutionnelles et l'action à longterme pour élever les défenses de la paix dans l'esprit des hommes et des femmes. La culturede la paix, c'est le passage d'une logique de la force et de la peur à la force agissante de laraison et de l'amour. Elle constitue le cadre nécessaire pour la réalisation au plan mondial dudroit de l'être humain à la paix.

62. La culture de la paix est un processus qui naît des convictions et des actions desindividus, et qui évolue dans chaque pays en fonction du contexte historique, socioculturel etéconomique qui lui est propre. La transformation de la compétition violente en coopérationfondée sur une communauté de valeurs et de buts est une des clés de l'instauration d'uneculture de la paix. Elle exige en particulier que les anciens adversaires collaborent à laréalisation d'objectifs d'intérêt commun dans tous les secteurs, notamment celui dudéveloppement.

63. La culture de la paix doit engendrer une volonté et des efforts tendant à éliminer lapauvreté et les inégalités marquées existant au sein des nations et entre celles-ci, et tendantégalement à promouvoir par une action soutenue un développement humain durable etparticipatif qui constitue une base solide sur laquelle asseoir la culture de la paix.

64. La transformation d'une culture de la guerre et de la violence en une culture de la paix etde la non-violence est déjà en cours. La création du système des Nations Unies, fondé sur desvaleurs et des objectifs communs à toute l'humanité, a été en soi un signe majeur del'émergence d'une culture de la paix. Les instruments internationaux adoptés sous sesauspices, ainsi que les déclarations et les plans d'action formulés à l'issue de ses dernièresconférences mondiales, témoignent de l'existence de normes, de valeurs et d'objectifscommuns dont l'approfondissement progressif doit permettre de faire évoluer le conceptmême de culture de la paix.

65. Ces principes constituent la base d'une éthique mondiale et montrent bien que la plupartdes valeurs essentielles sont communes à toutes les grandes traditions morales ;fondamentalement, il n'y a pas d'antinomie entre les systèmes de valeurs des différentsgroupes de pays, entre le Nord et le Sud, entre l'Est et l'Ouest. En fait, l'édification d'uneculture de la paix est une tâche qui appelle la participation de chaque Etat dans un espritd'égalité et d'unité.

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66. Dans un monde en pleine mutation, où les questions éthiques prennent une importancecroissante, la culture de la paix offre aux générations futures des valeurs susceptibles de lesaider à façonner leur destinée et à participer activement à l'édification d'une société plus juste,plus humaine, plus libre et plus prospère, prélude à l'avènement d'un monde meilleur etpacifique.

C. La promotion d'une culture de la paix : domaines d'interventionet principaux acteurs

67. L'édification d'une culture de la paix exige une action globale, à la fois éducative,culturelle, sociale et civique, dans le cadre de laquelle chaque individu a quelque chose àapprendre et quelque chose à donner. Toutes les générations, tous les groupes sont invités àparticiper à cette tâche. Elle repose sur une stratégie ouverte, mondiale, qui vise un objectifprécis : faire en sorte que la culture de la paix devienne inséparable de la culture en tant quetelle et s'enracine dans le coeur et l'esprit des hommes et des femmes.

68. L'Etat, auquel il incombe au premier chef d'assurer le respect et la protection des droitsde l'homme et des libertés fondamentales, joue un rôle capital pour ce qui est d'instaurer, encoopération avec tous les partenaires de la société civile, les conditions nécessaires àl'émergence d'une culture de la paix.

69. L'éducation, au sens le plus large du terme, est le principal agent de l'édification d'uneculture de la paix. Tout doit concourir à cet objectif : le contenu de l'éducation, ses méthodes,son organisation, les relations entre le personnel administratif et enseignant et les élèves, lacommunication avec les familles, l'ouverture des établissements sur la communauté et lemonde du travail.

70. Les représentants de la société civile, notamment les acteurs de la vie politique,économique, sociale et culturelle, doivent s'employer résolument à promouvoir les principesdémocratiques et l'harmonie entre la société, l'individu et l'environnement, qui sont la basemême d'une culture de la paix.

71. Les médias ont un rôle essentiel à jouer ; outre leur éminente fonction éducative, il leurappartient de veiller à ce que puisse s'exercer pleinement le droit à la liberté d'opinion,d'expression et d'information, élément clé pour le renforcement de la paix et de lacompréhension internationale, et la promotion d'une culture de la paix.

72. Tous ceux dont l'activité a un impact direct et démultiplié sur les esprits ont aussi unrôle important à jouer dans la promotion d'une culture de la paix. Ce sont notamment lesdirigeants politiques, les responsables gouvernementaux, les parlementaires et les autres élus,en particulier à l'échelon local ; les enseignants à tous les niveaux du système éducatif et tousceux qui s'occupent de l'éducation non formelle des enfants et des adultes ; les intellectuels ;les dirigeants religieux ; ceux qui ont des fonctions d'encadrement ; les organisations nongouvernementales, en particulier les organisations de femmes et de jeunes. Tous peuventdevenir des "artisans de la paix" en acquérant eux-mêmes, puis en inculquant à d'autres, lesvaleurs, les attitudes et les comportements attachés à une culture de la paix. Il serait bond'encourager l'établissement de partenariats entre ces différents acteurs pour renforcer lessynergies et les complémentarités.

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73. Tous ceux qui exercent une activité scientifique, philosophique et créatrice ont un rôlespécial à jouer dans la promotion d'une culture de la paix : dans une optique dynamique etouverte, ils doivent s'employer à développer les connaissances, la recherche et la productiond'oeuvres artistiques allant dans le sens d'une culture de la paix, et ils doivent égalementveiller à faire bénéficier autrui de celles-ci.

74. Le développement d'une coopération internationale fondée sur les principes qui inspirentla Charte des Nations Unies et les actes constitutifs ou les constitutions des institutionsspécialisées des Nations Unies, et l'élargissement de cette coopération à d'autres acteurs et àde nouveaux domaines permettront de promouvoir les valeurs et les normes qui sous-tendentet favorisent la culture de la paix.

75. Si l'on veut que le système des Nations Unies puisse répondre aux défis d'un mondedont l'évolution s'accélère, il faut lui donner des moyens accrus pour agir au stade de laprévention des conflits tout en renforçant son rôle de conseil dans ce domaine et celui durèglement des conflits, ainsi que sa capacité de promouvoir les valeurs et les pratiquesfavorisant une culture de la paix et d'assurer la participation de tous au processus dedéveloppement. Les mesures dans ce sens devraient constituer un aspect majeur de la réformedu système.

IV. PROJET DE PROGRAMME D'ACTION POUR UNE CULTURE DE LA PAIX

Bien que rédigé initialement par l'UNESCO, ce projet de programme d'action s'adresse àl'ensemble du système des Nations Unies et de ses Etats membres, conformément à la Résolu-tion 52/13 de l'Assemblée générale des Nations Unies. A l'issue des consultations entre le Directeurgénéral de l'UNESCO et le Secrétaire général de l'ONU ainsi que les chefs des secrétariats des autresinstitutions spécialisées du système des Nations Unies, le texte ci-après devrait être considérablementenrichi par leurs contributions et suggestions spécifiques ainsi que par celles émanant du Conseilexécutif de l'UNESCO et directement des Etats membres.

76. A l'aube du nouveau millénaire, le passage d'une culture de la guerre et de la violence àune culture de la paix et de la non-violence est déjà amorcé à travers les initiatives qui semultiplient à différents niveaux. De plus en plus, la guerre et son idéologie sont perçuescomme obsolètes à mesure que l'on prend mieux conscience que le pouvoir fondé sur lerespect des droits de l'homme, la participation, le consensus et le changement social nonviolent est plus efficace que le pouvoir fondé sur la force et la violence. Les récentesinitiatives prises par le système des Nations Unies, notamment les diverses conférencesmondiales organisées sous son égide, ont déjà débouché sur des plans d'action qui prennent encompte les objectifs d'une culture de la paix : le respect des droits de l'homme (Conférence deVienne), le développement humain durable (Conférences de Rio et de Copenhague), lajeunesse (Forum de Vienne), l'égalité entre les sexes (Conférence de Beijing).

A. Buts

77. Face à la prolifération des conflits violents d'origine diverse à laquelle on assiste dansdifférentes régions du monde, les actions en faveur d'une culture de la paix entendents'attaquer aux causes profondes de la violence afin de la prévenir. Au lieu d'intervenir une foisque les violences ont éclaté pour s'employer ensuite à consolider la paix, il est préférable surle plan humain, et plus efficace, de mener une action préventive.

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78. Tout programme visant à instaurer une culture de la paix suppose une évolution desindividus et des institutions afin que les valeurs, les attitudes et les comportements façonnéspar la guerre et la violence, et qui contribuent en retour à les perpétuer, cèdent le pas à desvaleurs, attitudes et comportements propres à promouvoir la non-violence. La non-violence,telle qu'on l'entend ici, ne nie pas l'existence des conflits et la nécessité du changement social,mais elle affirme que les conflits doivent recevoir une juste solution et que le changementsocial doit passer par le dialogue et la négociation et non par la violence.

79. Pour que s'édifie une culture de la paix, il est capital que la conception du pouvoir et sapratique se fondent non plus sur la violence et la force mais sur la non-violence et le respectdes droits de l'homme. Un vaste effort d'éducation doit être entrepris, à l'initiative del'Organisation des Nations Unies, pour former, à tous les niveaux de responsabilité, desartisans de la paix qui sachent favoriser le dialogue, le respect des droits de l'homme, lamédiation, le désamorçage des conflits, la recherche du consensus et la coopération. Cettecampagne doit s'appuyer sur les principes universels des droits de l'homme, de la démocratieet de la justice sociale, tout en tirant parti des traditions et de l'expérience acquises par chaquesociété dans la quête de la paix.

80. Afin de donner à la paix cet ancrage dans la justice sans lequel elle ne saurait êtredurable, il faut que les structures autoritaires et l'exploitation d'autrui qui caractérisent laculture de la guerre fassent place à la participation démocratique et au développementdurable humain pour tous. Comme l'ont déclaré les participants au Sommet mondial pour ledéveloppement social (Copenhague, 1995), le développement social et la justice sociale sontindispensables à l'établissement et au maintien de la paix et de la sécurité entre les nations eten leur sein même. Inversement, il ne saurait y avoir de développement social et de justicesociale sans la paix et la sécurité et si tous les droits de l'homme et ses libertés fondamentalesne sont pas respectés (16). Le développement ne doit pas se mesurer uniquement en fonctionde la performance économique nationale globale ; il est essentiel de prendre aussi en comptesa dimension humaine. Il faut donner aux individus les moyens d'action et l'aide nécessairespour qu'ils puissent participer pleinement à la définition des objectifs, à la conception desprogrammes de développement, à l'exécution des activités et à l'évaluation des résultats afinque ces programmes bénéficient à tous (17) y compris ceux qui sortent d'une situation deconflit.

81. Comme l'a constaté la Conférence internationale des Nations Unies sur les femmes(Beijing, 1995), la paix est indissociable de l'égalité entre les sexes (18). Historiquement,l'inégalité entre les hommes et les femmes est toujours allée de pair avec la culture de laguerre ; la nouvelle culture qui se mettra en place devra donc être fondée sur l'égalité, ledéveloppement et la paix. Comme on l'a souligné lors de la Conférence, il est fondamental dedonner aux femmes des moyens politiques et économiques accrus et de faire en sorte qu'ellessoient équitablement représentées à tous les niveaux de la prise de décision pour leurpermettre de contribuer pleinement par leur expérience, leurs talents, leur vision et leurpotentiel à l'émergence d'une culture de la paix.

82. La liberté d'opinion, d'expression et d'information, conçue comme faisant partieintégrante des droits de l'homme et des libertés fondamentales (19), est un facteur déterminantpour le renforcement de la paix et de la compréhension internationale. Elle doit se substituer àla manie du secret et à la manipulation de l'information qui sont le propre de la culture de laguerre. Les médias peuvent beaucoup contribuer à l'édification d'une culture de la paix. Grâceaux moyens technologiques dont ils disposent et à leur développement généralisé, chacun peut

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désormais participer à la marche de l'histoire et, pour la première fois, un mouvementvéritablement mondial en faveur d'une culture de la paix devient possible. Mais il arrive aussiqu'on se serve des médias pour fabriquer et propager des représentations abusives de"l'ennemi", lancer des appels à la violence, voire au génocide, contre d'autres groupesethniques ou nationaux, et faire l'apologie de la violence sous toutes ses formes. En outre, latendance au secret se développe, justifiée par les impératifs de la "sécurité nationale" et de la"compétitivité économique", alors qu'on réclame précisément davantage de transparence dansla conduite des affaires publiques et la prise de décision économique. Il faudrait doncentreprendre à l'appui de cet objectif des actions qui exploitent à fond le potentiel qu'offrentles médias pour répandre l'information indispensable et promouvoir, grâce à lacommunication interactive, les valeurs, attitudes et comportements propices à l'instaurationd'une culture de la paix.

83. Il n'y a jamais eu de guerre sans "ennemi" ; pour abolir la guerre, nous devons doncremplacer le cliché de l'ennemi par la compréhension, la tolérance et la solidarité entre tousles peuples et toutes les cultures. Seule une démarche soucieuse de mettre en relief lesmultiples facettes de notre diversité en même temps que les aspirations communes et lasolidarité sociale qui nous unissent, et garantissant à tous sans exception la justice et lasécurité, nous permettra d'affirmer sans mentir que nous édifions une culture de la paix. Il fautdonc réaffirmer la volonté de mettre en oeuvre les mesures préconisées dans la Déclaration deprincipes sur la tolérance (Paris, 1995) et les autres mesures visant à promouvoir cette"solidarité intellectuelle et morale" qui, aux termes de l'Acte constitutif de l'UNESCO, est leseul fondement solide de la paix.

B. Stratégies

84. En plaçant la promotion d'une culture de la paix au centre des préoccupations desNations Unies, on peut favoriser un climat de véritable égalité et d'unité entre tous les Etatsmembres. Petite ou grande, chaque nation est en mesure de contribuer à cette entreprise, ens'appuyant sur des traditions et des pratiques qui confortent la culture de la paix : règlementnon violent des conflits, participation démocratique, partage des connaissances et desressources, compréhension et solidarité interculturelles. Mais chaque nation doit aussisurmonter des problèmes pour faire évoluer les croyances, les mentalités et les habitudes dansle sens d'une culture de la paix. Enfin, chaque nation a tout à gagner à l'édification d'uneculture de la paix tant à l'intérieur de ses frontières que dans les autres pays avec lesquels ellea des relations. C'est pourquoi les initiatives et les plans d'action adoptés par les Etatsmembres en vue de promouvoir une culture de la paix jouent un rôle central dans la mise enoeuvre du présent programme d'action.

85. De nouveaux partenariats concrets peuvent être conclus entre l'Organisation des NationsUnies, les autres organisations intergouvernementales et les milliers d'organisations nongouvernementales et de particuliers qui oeuvrent pour une culture de la paix. En aidant àconjuguer tous ces efforts, l'Organisation des Nations Unies peut susciter un mouvementmondial qui s'inspirera des exemples - devenus plus fréquents au fil du XXe siècle - detransformation sociale menée à bien sans recourir à la violence. On accordera une importanceparticulière à la participation des responsables locaux et communautaires y compris les élustels que maires et parlementaires, qui peuvent relayer le message et aider à élaborer lesprocessus de changement indispensables à la transition vers une culture de paix. Les

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éducateurs et les institutions éducatives à caractère formel, informel et non formel devraientêtre associés à ce processus, en utilisant les matériels pédagogiques pour une culture de la paixmis au point à l'aide d'une large gamme de technologies et de langages médiatiques.

86. Ce second apprentissage qui est une expression de la culture de la paix, "apprendre àvivre ensemble", doit s'appuyer sur les acquis de l'apprentissage premier, à savoir l'éducationde base. Il s'ensuit que l'alphabétisation universelle, au sens de l'éducation pour tous tellequ'elle a été définie par la Déclaration mondiale de Jomtien (20), est à la fois un préalable àl'édification d'une culture de la paix et un enjeu complémentaire ; ces deux objectifs doiventdonc être poursuivis selon une démarche intégrée et avec le souci de renforcer les synergies. Ilimporte tout particulièrement de lancer une campagne internationale en faveur du droit desfemmes et des filles à l'éducation.

87. La formation est l'élément clé pour permettre l'émergence de "promoteurs de la paix"qui favorisent l'assimilation et l'institutionnalisation des valeurs, attitudes, connaissances etcomportements qui fondent la culture de la paix. Ceux-ci peuvent jouer un rôle analogue àcelui de l'agent alphabétiseur - mais les techniques qu'ils aident les individus à maîtriser sontcelles de la médiation et du désamorçage des conflits. Après avoir suivi une formation qui leurpermet de s'initier aux méthodes et aux principes de la culture de la paix et qui vient s'ajouteraux compétences et à l'expérience qu'ils ont déjà acquises dans leur domaine propre, lespromoteurs de la paix mettent en pratique ce savoir-faire auprès de ceux avec lesquels ilstravaillent, afin que les conflits cèdent le pas à la volonté de coopération. La formation depromoteurs de la paix et leur constitution en réseaux est l'un des moyens les plus efficaces desusciter l'émergence d'un mouvement mondial en faveur d'une culture de la paix et d'aider àson rayonnement.

88. Pour faire en sorte que l'activité créatrice et la recherche scientifique contribuent audéveloppement et au partage des connaissances sur les conditions et les pratiquesindispensables à une culture de la paix, les chercheurs et les artistes créateurs doivent êtresystématiquement mobilisés et associés à cet effort.

89. Il faut que le processus de réforme du système des Nations Unies comporte un processuscontinu d'évaluation, de reformulation et de coordination des actions concernant lacontribution de chaque institution à une culture de la paix. Outre les tâches pédagogiquesnécessaires pour transformer les valeurs, les attitudes et les comportements et laformation/apprentissage des compétences requises pour résoudre les problèmes par ledialogue, la négociation, la médiation et la résolution des conflits, ces actions incluent lapromotion systématique d'une participation au processus de développement qui transcende lesclivages conflictuels.

90. Les actions visant à promouvoir une culture de la paix sont indissociables de toutes lesautres actions en faveur de la paix menées par le système des Nations Unies, qu'il s'agisse desinitiatives diplomatiques, des opérations de maintien de la paix, du désarmement ou de lareconversion des militaires ; elles doivent donc être coordonnées de façon à se renforcermutuellement. Il est nécessaire de transformer les économies de guerre en économies de paixcar nous ne pouvons nous permettre de financer à la fois l'effort de guerre et la quête de lapaix.

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C. Mesures visant à promouvoir la non-violence et le respect des droits de l'homme

91. Il faut accorder la priorité à l'éducation aux droits de l'homme, conçue non pas commeun savoir abstrait mais comme une pratique participative, afin que les principes fondamentauxdes droits de l'homme, tels qu'ils sont consacrés dans la Déclaration universelle des droits del'homme, la Convention relative aux droits de l'enfant et d'autres instruments normatifsadoptés par les Nations Unies, soient intériorisés par tout un chacun. Il faut redoubler d'effortspour appliquer les mesures prévues par la Conférence mondiale sur les droits de l'homme(Vienne, 1993) et le Congrès international sur l'éducation aux droits de l'homme et à ladémocratie (Montréal, 1993) dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pourl'enseignement des droits de l'homme. Il faut développer et renforcer les programmesd'initiation aux droits de l'homme destinés aux agents de la force publique et aux membres desforces armées.

92. Les programmes scolaires doivent être révisés conformément aux recommandationsformulées dans le Cadre d'action intégré concernant l'éducation pour la paix, les droits del'homme et la démocratie de 1995, adopté par la Conférence internationale de l'éducation et laConférence générale de l'UNESCO. Les systèmes éducatifs, à tous les niveaux, doivents'attacher à développer la solidarité, la créativité, le civisme, la prise en compte dessexospécificités, l'aptitude à résoudre les conflits par des moyens non violents et le senscritique. L'éducation pour la paix, les droits de l'homme et la démocratie devrait se faire à lafaveur de l'ensemble du processus éducatif, y compris à travers le fonctionnementdémocratique et participatif des établissements scolaires. Il importe de réviser les manuelsscolaires pour éliminer les stéréotypes négatifs et de réformer l'enseignement de l'histoire pourmettre l'accent autant sur les transformations sociales non violentes que sur les batailles ou ladimension militaire, en accordant l'attention voulue au rôle des femmes. La formationpréalable et en cours d'emploi du personnel enseignant ainsi que son perfectionnementdevraient mettre l'accent sur l'éducation pour la paix, les droits de l'homme et la démocratie ence qui concerne tant le contenu de l'enseignement que les méthodes pédagogiques.

93. Les établissements scolaires situés dans des zones en proie à de sérieux conflits inter-communautaires - au sein de communautés urbaines multiculturelles ou de sociétés déchiréespar la guerre, par exemple - ont besoin d'un soutien spécial. Il s'agira de renforcer le travaildéjà entrepris sur le plan éducatif, le but étant de dispenser un enseignement de qualité, touten contribuant à développer une culture de la paix au sein de la communauté locale enassociant élèves, enseignants, représentants des établissements scolaires et membres de lacommunauté à des activités de formation à la médiation et au règlement des conflits. Pour queces expériences aient un impact mondial, elles devront faire l'objet de recherches etd'évaluations participatives ; il faudra aussi mettre en place un réseau des établissementsbénéficiaires.

94. Un rôle de premier plan revient aux établissements d'enseignement supérieur,notamment les écoles normales et les instituts pédagogiques. En assurant la liaison avec lesactivités locales axées sur la culture de la paix et les autres établissements éducatifs dans lemonde, ils peuvent puissamment contribuer à impulser un mouvement mondial. Les chairesUNESCO sur la culture de la paix et les réseaux universitaires UNITWIN sont déjà engagésdans ce processus auquel la Conférence mondiale sur l'enseignement supérieur, prévue en1998, devrait apporter son soutien et dont elle devrait recommander l'élargissement.

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95. Des centres locaux et régionaux pour le règlement des conflits devraient être mis enplace dans le cadre des bureaux existants des organismes des Nations Unies dans le mondeentier. De tels centres dispenseraient une formation au règlement des conflits et à la recherchedu consensus, ce qui permettrait aux autorités locales et nationales, aux organisations nongouvernementales et aux organisations populaires de guider leurs communautés dansl'édification de la paix. Ces centres pourraient, sur demande, mettre des médiateursexpérimentés à la disposition des populations confrontées à des différendsintracommunautaires, transfrontières ou interethniques et des groupes prisonniers del'incompréhension et de l'injustice. Ils agiraient en liaison avec les programmesintergouvernementaux, gouvernementaux et non gouvernementaux visant au règlement desconflits, tels que le réseau de médiateurs des droits de l'homme en Amérique latine, lemécanisme de règlement des conflits actuellement mis en place par l'Organisation de l'unitéafricaine, et les Volontaires des Nations Unies qui sont les promoteurs de la paix dans le cadredes programmes de développement.

D. Mesures visant à favoriser la participation démocratiqueet le développement humain durable pour tous

96. Depuis la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Riode Janeiro, 1992), le développement durable est reconnu comme une composantefondamentale de tout progrès humain. Associé à l'engagement en faveur du développementsocial et de l'élimination de la pauvreté pris par les participants au Sommet mondial pour ledéveloppement social (Copenhague, 1995), il offre une base essentielle pour l'instaurationd'une culture de la paix. Il faut agir au niveau international pour que les politiques etprogrammes concourent à la réalisation d'objectifs de développement fixés d'un communaccord qui soient réalisables et permettent de satisfaire aux besoins fondamentaux etd'éliminer la pauvreté absolue. A cet égard, on veillera tout spécialement à réduire lesinégalités économiques criantes entre les nations et peuples de façon à supprimer les causespotentielles de conflit.

97. Ainsi qu'il est mentionné dans le Programme d'action du Sommet de Copenhague, l'aideau développement devrait associer tous les groupes sociaux concernés à la conception, àl'exécution et à l'évaluation de chaque projet. Pour atteindre cet objectif, les projets dedéveloppement doivent mobiliser non seulement les organismes gouvernementaux maiségalement les représentants de la société civile, y compris ceux qui sont en conflit avec lesautorités. L'expérience acquise par l'UNESCO en la matière dans le cadre des programmesnationaux relatifs à la culture de la paix et autres processus de développement participatif dusystème des Nations Unies a été positive. Elle a démontré que s'il fallait parfois plus de tempspour mettre en oeuvre les projets de développement dans un contexte conflictuel, l'adhésionde tous les antagonistes, une fois qu'on l'avait obtenue, contribuait à leur responsabilisation, cequi augmentait les chances de voir le projet désamorcer les violences éventuelles et donnerdes résultats plus durables. Pour favoriser ce processus, il convient de former les agentsaffectés aux projets de développement afin qu'ils servent aussi de promoteurs de la paix quiarbitrent, offrent leur médiation et facilitent la pleine participation des éléments en conflit etde ceux qui ont précédemment été exclus.

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98. Les accords de paix futurs devraient être enrichis par l'addition de programmesnationaux relatifs à la culture de la paix dans le cadre desquels les parties en conflit s'engagentà travailler ensemble à la conception, à l'exécution et à l'évaluation des projets dedéveloppement. Ces projets méritent d'occuper une place importante dans les activités deconsolidation de la paix qui accompagnent et suivent les opérations de maintien de la paix.

99. Au-delà de l'assistance technique fournie aux Etats pour la préparation et la surveillancedes élections, l'aide pour le déroulement du processus électoral devrait viser ledéveloppement des capacités endogènes nécessaires à la mise en place de l'ensemble desstructures démocratiques. Si la participation électorale est importante, la participationquotidienne de tous les citoyens à la prise de décision politique l'est encore plus. Il estessentiel de tenir compte des institutions traditionnelles et de la dynamique locale departicipation au processus de démocratisation, car il a été démontré que les tentativesd'imposition de modèles de démocratie étrangers étaient vouées à l'échec.

100. S'il n'y a pas de modèle universel de démocratie, il y a des principes de démocratie et degouvernance qui doivent être scrupuleusement respectés. Le système des Nations Uniesdevrait s'efforcer de promouvoir une gouvernance fondée sur des principes démocratiques etdes mécanismes décisionnels non autoritaires. Le principal objectif des réformes engagéesdevrait être de promouvoir un style de gestion qui privilégie le dialogue, la participation et larecherche du consensus plutôt que les rapports hiérarchiques, le désamorçage des conflits et lacoopération plutôt que la compétition institutionnalisée, le partage du pouvoir entre lesfemmes et les hommes plutôt que la domination de ces derniers, et la mise en commun del'information plutôt que sa rétention. En mettant l'accent sur l'acquisition permanente descompétences qui facilitent la communication interculturelle, la négociation, l'apprentissagefonctionnel et la maîtrise du changement, les nouvelles initiatives éducatives telles que leProjet d'école des cadres des Nations Unies peuvent insuffler les valeurs, attitudes etcomportements propices à une culture de la paix dans la gestion quotidienne à tous lesniveaux du système.

101. Il faudrait lancer un programme méthodique de recherche sur l'action des commissionsnationales de recherche de la vérité et de réconciliation mises en place à la suite de conflitsarmés, souvent dans le cadre d'accords de paix nationaux. A partir de l'expérience de cesorganismes et d'autres dispositifs institutionnels qui font de la justice sociale un moyen deréconciliation, on pourra mettre en place des initiatives et institutions nouvelles.

E. Mesures visant à assurer l'égalité entre les femmes et les hommes

102. Etant donné que la paix est indissociable de l'égalité entre les femmes et les hommes, ilest essentiel de déployer la volonté politique et les ressources nécessaires à la mise en oeuvredu Programme d'action de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 1995).Les actions proposées qui sont particulièrement importantes pour la culture de la paixconcernent l'égalité d'accès à l'éducation, la recherche sur les causes et les conséquences de laviolence à l'égard des femmes ainsi que la prévention de la violence, la réduction des dépensesmilitaires et des armements, la promotion des formes non violentes de règlement des conflits,la participation aux structures du pouvoir et à la prise de décisions, l'intégration d'unedémarche soucieuse d'égalité entre les sexes dans toutes les activités de formulation despolitiques et de planification, la protection des droits fondamentaux et l'élimination de ladiscrimination, et la liberté de s'exprimer et de participer à la prise des décisions dans le cadreet par l'intermédiaire des médias.

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103. Comme le souligne le Programme d'action de Beijing, la "pleine participation desfemmes à la prise des décisions, à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu'à toutesles autres initiatives de paix est essentielle pour parvenir à une paix durable" (21). Il faut doncsoutenir les initiatives des femmes en faveur de la paix, accorder aux femmes la formationnécessaire pour qu'elles puissent intervenir comme promoteurs de la paix, accroître laparticipation des femmes à la diplomatie préventive ainsi qu'au maintien et à la consolidationde la paix, et mettre en train des programmes spécifiques pour répondre aux besoins desfemmes touchées par les conflits armés. De plus, il convient de prendre des mesures concrètespour promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes dans la prise de décisionéconomiques et politiques et soutenir les femmes qui occupent déjà des postes stratégiques, envue de créer une masse critique de femmes dirigeantes, cadres et gestionnaires participant à laprise de décision. Une telle démarche s'impose dans le contexte actuel où l'expérience desfemmes, leurs compétences et leur potentiel sont sous-utilisés.

104. Il importe que les mesures prises dans le cadre de ce programme soient appuyées par desactivités de recherche et de formation portant sur les facteurs sexospécifiques qui entravent,ou au contraire favorisent, le développement d'une culture de la paix. Il faut privilégier desmodes de socialisation des jeunes garçons et des hommes qui les détournent de la volonté dedomination et du recours à la force, à l'agressivité et à la violence, pour renforcer leurscapacités émotionnelles et affectives et leur aptitude à communiquer. En remplaçantprogressivement la répartition sexiste, rigide et stéréotypée des rôles par l'égalité et lepartenariat, on libérera chez les femmes et les hommes tout le potentiel qui leur permettra degérer les conflits de manière créative et constructive et de s'adapter au partage du pouvoir.

105. Il faut mettre en oeuvre les mesures proposées dans le Programme d'action de Beijing envue de promouvoir une image équilibrée et non stéréotypée des femmes. Il faudrait apporterun soutien substantiel à la création et au développement de réseaux d'information féminins.De même, il faut mettre au point et adopter des programmes d'études, des matérielspédagogiques et des manuels qui aident les filles à avoir une meilleure image d'elles-mêmes etcontribuent à améliorer leur vie quotidienne et leurs possibilités d'emploi.

F. Mesures visant à soutenir la communication participative et la libre circulationainsi que la mise en commun des informations et des connaissances

106. Les récentes conférences mondiales des Nations Unies ont souligné la capacité desmédias de contribuer au développement, à la démocratie, au respect des droits de l'homme età la promotion de la femme. Il faudrait mettre en place un mécanisme de recherche, deconsultation et de prise de décision pour déterminer comment l'ONU, les Etats membres etd'autres institutions peuvent tirer parti des progrès technologiques accélérés et de laprolifération des systèmes de communication afin d'exploiter à fond ce potentiel en favorisantl'accès à l'information et aux moyens d'expression. Ce qu'il faut, ce sont des systèmes decommunication interactive qui permettent aux collectivités d'exprimer leurs besoins et departiciper aux décisions qui concernent le processus de développement, renforçant ainsi leprocessus démocratique. A cet égard, on pourrait considérer l'espace international decommunication (ondes hertziennes, satellites, etc.) comme un domaine appartenant à tous, quidemanderait à être réglementé et utilisé dans l'intérêt général, notamment dans l'optique demédias de service public internationaux.

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107. Il est essentiel que les divers moyens de communication soient mobilisés en faveur del'éducation pour une culture de la paix et de la non-violence, l'accent étant mis sur lacommunication interactive. Il faudrait prendre en considération et encourager de diversesmanières les films, jeux vidéos et programmes de radio et de télévision qui illustrent etconfortent les valeurs, attitudes et comportements propices à une culture de la paix,notamment des efforts régionaux et nationaux tels que le Programme de communications auservice de la consolidation de la paix mis en place dans le cadre de l'Initiative spéciale dusystème des Nations Unies pour l'Afrique.

108. Le soutien aux médias indépendants peut garantir l'accès de tous à des sources libres,pluralistes et indépendantes d'informations. C'est particulièrement important dans lessituations de conflit violent où les médias indépendants peuvent réagir contre la propagandexénophobe et la diabolisation de l'adversaire ; on l'a bien vu dans l'ex-Yougoslavie, où l'Appelinterinstitutions des Nations Unies, qui mentionnait pour la première fois "l'assistance auxmédias indépendants", a créé un précédent en 1994. Dans le cadre du programme UNESCOSOS MEDIAS qui vient en aide aux médias indépendants dans les zones de conflits depuis1993 aux côtés d'organisations de professionnels des médias et du Programme internationalpour le développement de la communication, le professionnalisme et le pluralisme des médiasindépendants doit être renforcé par le biais de nouvelles mesures de formation et d'assistancetechnique.

109. Il faut défendre avec vigueur la liberté de la presse contre tout ce qui la menace, ycompris mais pas seulement les mesures de restriction et la censure des gouvernements. Laliberté et la sécurité physique des journalistes et d'autres professionnels des médias appellentune reconnaissance et une protection spéciales car leur action met souvent en cause le secretqui sert de paravent à la corruption, à la violence et à l'illégalité. Il ne faut pas se contenter dedénoncer les agressions dont ils font l'objet (plus d'un millier d'attentats à l'encontre dejournalistes et d'organisations de presse enregistrés en 1996 par le Réseau d'échangeinternational pour la liberté d'expression) mais oeuvrer à l'instauration d'un climat dans lequella liberté de la presse puisse s'exercer sans crainte. Une application vigoureuse de la décisionde la Conférence générale de l'UNESCO exhortant à lutter contre l'impunité des crimesperpétrés contre les journalistes et les médias pourrait y contribuer.

110. Il est essentiel de promouvoir la transparence en matière de gouvernance et de prise dedécisions économiques, et d'étudier le phénomène de la tendance croissante au secret que l'onjustifie en invoquant les impératifs de la "sécurité nationale", de la "sécurité financière" et dela "compétitivité économique". Il s'agit de savoir dans quelle mesure ce souci du secret estcompatible avec l'accès à l'information nécessaire à la pratique démocratique et à la justicesociale et si, dans certains cas, au lieu de contribuer à la sécurité à long terme, il ne conduitpas à dissimuler des informations relatives à des procédés (écologiques, financiers, militaires,etc.) qui constituent une menace potentielle pour tout un chacun et appellent par conséquentun débat public.

111. L'étalage de la violence dans les médias contribue, dans l'esprit d'un grand nombre dejeunes, à engendrer le pessimisme et l'idée que la violence est plus efficace que la non-violence active. Il faut pousser plus loin l'étude de ce problème et favoriser la mise encommun et la diffusion des résultats des travaux de recherche, y compris l'information etl'évaluation relatives aux mécanismes d'autoréglementation chez les médias. Il faudrait inciterceux-ci à offrir aux jeunes une tribune où ils puissent s'exprimer et engager un dialogue

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constructif avec les autres groupes sociaux, et encourager la mise au point, l'échange et ladistribution commerciale de produits médiatiques véhiculant des valeurs autres et un messagepositif.

112. Comme l'a reconnu la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et ledéveloppement de 1992 dans Action 21, la mise en commun des informations scientifiques ettechniques est cruciale pour la promotion à l'échelle mondiale du développement durable, surlequel doit se fonder toute culture de la paix qui se veut solide (22). Sur la base desrecommandations d'Action 21 et de la suite qui leur a été donnée, il faudra redoubler d'efforts,en faisant appel aux toutes dernières technologies de la communication, pour mettre lesmoyens d'échange de l'information utilisés par les scientifiques et les techniciens à ladisposition de leurs collègues dans toutes les régions du monde, y compris en assurant lafourniture et l'entretien du matériel technique nécessaire ainsi que la formation.

G. Mesures visant à promouvoir la compréhension, la tolérance et la solidaritéentre tous les peuples et toutes les cultures

113. Les méthodes traditionnelles de recherche de la paix propres à chaque culture ont unrôle important à jouer dans l'effort visant à promouvoir une culture de la paix. Il faut en faireune composante essentielle de toutes les activités de consolidation de la paix et dedéveloppement au niveau local si l'on veut intégrer totalement celles-ci au contexte culturel.

114. Les travailleurs culturels peuvent être de très efficaces promoteurs de la paix. Puisquela créativité est la source et le moteur du développement en même temps que le garant de ladiversité culturelle, il importe d'encourager et de soutenir artistes et artisans dans les effortsqu'ils déploient pour contribuer pleinement à l'émergence d'une culture de la paix. Lors de lamise en oeuvre de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel,les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial doivent être préservés et présentés demanière à mettre en valeur la diversité et la richesse des cultures constitutives de cepatrimoine. A cet égard, la Commission mondiale de la culture et du développement(UNESCO, 1995) a recommandé d'apporter un soutien à la formation et au déploiement devolontaires du patrimoine culturel. Ces volontaires, associés aux Volontaires des NationsUnies, peuvent intervenir comme promoteurs de la paix en renforçant la compréhension et lacoopération interculturelles dans le processus de préservation de formes culturelles menacées(monuments, documents, langues, expression artistique). La mise en place, la présentation etla diffusion de cette expérience pourraient constituer pour l'UNESCO et les Volontaires desNations Unies une contribution conjointe à une culture de la paix.

115. Lors du bilan à mi-parcours de la Décennie internationale des populations autochtones,de nouveaux objectifs pourraient être fixés pour la seconde partie. Ce pourraient être desprojets et activités pratiques visant à améliorer les échanges d'information entre populationsautochtones, pour leur permettre de participer plus activement aux travaux des instances de lacommunauté internationale. On pourrait aussi envisager d'adopter une déclaration des droitsdes populations autochtones.

116. Il faut accorder un rang de priorité élevé à la mise en oeuvre du Plan d'action destiné àdonner suite à l'Année des Nations Unies pour la tolérance (1995), notamment en confiantaux institutions du système des Nations Unies le soin de prendre des initiatives et enrenforçant encore la coopération interinstitutions pour la réalisation de celles-ci. Desmanifestations, publications et émissions spéciales doivent être encouragées pour mobiliser

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l'opinion publique en faveur de la tolérance, un effort particulier étant notamment fait chaqueannée le 16 novembre, pour la Journée internationale de la tolérance.

H. Coordination et mise en oeuvre du programme d'action

Le présent projet de programme d'action sera encore enrichi des contributions du Secrétairegénéral de l'ONU et des responsables de toutes les institutions spécialisées des Nations Unies qui yont été invités par le Directeur général de l'UNESCO. Les suggestions et propositions des Etatsmembres, notamment celles qui ont été avancées lors des discussions organisées dans chaquerégion avec les délégations permanentes auprès de l'UNESCO les 2 et 3 mars 1998, ont été prises encompte dans la présente version du projet de déclaration et de programme d'action (23). D'autrescontributions ont été demandées aux Etats membres ; elles figureront, avec celles du Conseil exécutifde l'UNESCO à sa 154e session et celles de l'ONU et des institutions spécialisées, dans le documentque le Directeur général de l'UNESCO soumettra en juin 1998 au Secrétaire général de l'ONU.

117. Le concept de culture de la paix offre un cadre où tout un éventail d'activités, enparticulier des activités liées à la paix, au développement et à la démocratie, s'insèrent dansune démarche globale et holistique. En insistant sur les relations réciproques entre cesactivités et en en coordonnant la réalisation, l'ONU devrait pouvoir susciter une dynamiquequi en accroît l'efficacité et suscite des approches novatrices. Il importe donc de définir lesmoyens de coordonner les activités en matière de culture de la paix au niveau du système desNations Unies pour mettre en oeuvre ce programme d'action. On assurera de la sorte unecollaboration et une complémentarité efficaces avec l'ONU et ses institutions spécialisées,ainsi qu'avec les organisations gouvernementales, intergouvernementales et nongouvernementales, en vue de mettre en oeuvre ce programme d'action, qui sera assorti d'uncalendrier et d'un système de suivi.

118. Il est envisagé d'assurer le financement des activités de ce programme d'action àdiverses sources. Vu l'ampleur de ces activités, les crédits inscrits au budget ordinaire nesuffiront pas. Par conséquent, on pourra constituer un fonds de ressources extrabudgétaire etde contributions volontaires où des institutions publiques et privées pourront verser un soutienfinancier.

119. Pour la bonne exécution du programme d'action, les Etats membres et leurscommissions nationales pour l'UNESCO sont encouragés à mettre au point des plans d'actionnationaux pour une culture de la paix qui complètent ce programme d'action et facilitent leséchanges d'information et de données d'expérience avec les autres Etats, les organisationsrégionales et le système des Nations Unies.

120. Pour promouvoir un mouvement mondial, il conviendrait d'élargir et de renforcer entrel'ONU et les Etats membres des partenariats pour une culture de la paix, avec la participationde diverses organisations intergouvernementales, gouvernementales et non gouvernementales,ainsi que d'éducateurs, de journalistes, de parlementaires, de maires, de militaires, dereligieux, et le concours d'organisations de jeunes et de femmes.

I. L'Année internationale de la culture de la paix

121. En même temps que la Résolution 52/13 "Culture de la paix", l'Assemblée générale desNations Unies a adopté la Résolution 52/15 qui lui est étroitement associée et qui proclamel'année 2000 "Année internationale de la culture de la paix". Cette résolution fait écho à larésolution 1997/47 de l'ECOSOC qui recommandait cette proclamation et préconisait dedésigner l'UNESCO comme organe de coordination des activités de cette année. Ces deux

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résolutions de l'Assemblée générale se renforcent mutuellement et il est particulièrementopportun que la mise en oeuvre du programme d'action s'engage dans le contexte de l'Annéeinternationale. Conformément à la résolution susmentionnée de l'ECOSOC, l'UNESCO serachargée de coordonner les aspects interorganisationnels des programmes et des activités desautres organismes du système des Nations Unies et des autres organisations intéressées, ainsique de mobiliser les ressources nécessaires pour répondre aux besoins budgétaires de l'Année.

122. Au niveau international, l'Année souligne les priorités que sont la paix, ledéveloppement et la démocratie et le rôle essentiel que doit jouer le système desNations Unies dans la promotion d'une culture de la paix. Comme cette Année précèdeimmédiatement l'Année internationale des volontaires qui possèdent un fort potentiel d'actionau service de la paix, l'UNESCO et les volontaires des Nations Unies voudront peut-êtreexplorer les moyens concrets d'assurer une synergie totale entre la célébration de l'Année et lesactivités qui seront entreprises au cours des deux prochaines années.

123. Un groupe de lauréats du prix Nobel pourrait proposer à la session d'été 1998 del'ECOSOC de proclamer une Décennie de la culture de la paix et de la non-violence à partir del'année 2001. Cette initiative renforcerait l'efficacité de l'Année internationale et contribueraitgrandement à mobiliser la communauté internationale en faveur de la prévention et del'élimination de la violence.

124. Dans les pays, l'Année internationale pourrait servir à stimuler et lancer des plansd'action et à mettre sur pied les divers partenariats nécessaires à la mise en oeuvre desactivités de l'Année internationale comme cela a été mentionné ci-dessus. L'appui et lacollaboration des Etats membres dans ce domaine seront particulièrement bienvenus.

125. L'UNESCO soumettra à la session d'été 1999 de l'ECOSOC un projet de programmepour l'Année internationale de la culture de la paix reprenant les suggestions et propositionsdes Nations Unies, des Etats membres et d'autres partenaires, ainsi que les commentairessuscités par la version préliminaire du projet qui sera soumis au Conseil exécutif del'UNESCO en octobre 1998. Auparavant, un rapport sur l'avancement des préparatifs del'Année internationale aura été soumis à l'ECOSOC à sa session d'été 1998. Le programmeprévoira de renforcer le respect de la diversité culturelle et de promouvoir la tolérance, lasolidarité, la coopération, le dialogue et la réconciliation, en s'appuyant sur des activités tantnationales qu'internationales.

126. Un calendrier des événements mobilisateurs sera établi pour l'Année internationale de laculture de la paix. Outre les manifestations s'inscrivant dans le cadre spécifique de l'Année, denombreux autres événements pourront contribuer à en renforcer l'impact, y compris lesconférences mondiales de l'UNESCO sur l'enseignement supérieur (1998), la science (1999) etla communication (2000) et le projet d'Assemblée des peuples des Nations Unies à l'occasiondu nouveau millénaire. En préparation de l'Année internationale, on compte qu'un certainnombre d'Etats mettront en oeuvre en 1999 des projets pilotes destinés à mobiliser largementl'opinion publique avec la participation d'organisations intragouvernementales et nongouvernementales.

127. Mobiliser l'opinion publique en faveur d'une culture de la paix est en effet l'un desobjectifs essentiels de l'Année internationale. Un texte résumant dans un langage simple ladéclaration et le programme d'action devrait être largement diffusé, notamment auprès desjeunes. Il faudrait publier ce texte dans les diverses langues nationales, en utilisant comme

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supports aussi bien l'imprimé que les médias électroniques, et en l'accompagnant desuggestions sur les meilleurs moyens de s'associer au système des Nations Unies, aux Etatsmembres et aux organisations non gouvernementales pour réaliser les objectifs de la culturede la paix. Un système mondial de communication et d'échange d'information regroupant tousles partenaires et leurs activités pourrait être mis en place, en mettant l'accent sur laparticipation des jeunes. Pour être efficace, ce système devra être conçu sous forme d'unréseau décentralisé multilingue, qui exploiterait pleinement les avantages des dernièrestechnologies interactives de la communication, y compris l'Internet.

128. L'an 2000 est une date symbolique, celle du passage à un nouveau millénaire, quipourrait être perçue par l'humanité comme un moment historique à saisir pour se mobiliser enfaveur d'un changement radical. C'est donc une occasion unique d'inciter les gens à oeuvrerensemble à délaisser les valeurs, attitudes et comportements du passé, qui ont si souvent étécauses de guerres, de violence et d'injustice sociale, pour des valeurs, attitudes etcomportements qui rendront possible un avenir fondé sur une culture de la paix. Commel'affirme l'ECOSOC dans sa résolution, la proclamation d'une Année internationale de laculture de la paix au tournant du millénaire "permettrait de stimuler les efforts menés par lacommunauté internationale pour instaurer et promouvoir une culture de la paix qui ait uncaractère de pérennité" (24).

Projet de décision

129. Le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter le projet de décision suivant :

Le Conseil exécutif,

1. Rappelant la Résolution 52/13 intitulée "Culture de la paix", par laquellel'Assemblée générale des Nations Unies prie le Secrétaire général, avec leconcours du Directeur général de l'UNESCO, de lui présenter "un rapportcontenant un projet de déclaration et de programme d'action sur une culture de lapaix à sa cinquante-troisième session",

2. Se félicitant de la Résolution 52/15 par laquelle l'Assemblée générale des NationsUnies proclame l'année 2000 Année internationale de la culture de la paix,

3. Constate avec satisfaction que le Conseil économique et social de l'ONUrecommande, dans sa Résolution 1997/47, que l'UNESCO soit désignée commeorgane de coordination de l'Année internationale de la culture de la paix ;

4. Estime qu'il convient d'accorder une priorité élevée lors de l'élaboration du Projetde programme et de budget pour 2000-2001 (30 C/5) à la mise en oeuvre de ladéclaration et du programme d'action pour une culture de la paix et du programmede l'Année internationale de la culture de la paix ;

5. Invite les Etats membres qui souhaitent apporter de nouvelles contributions aurapport à présenter à l'Assemblée générale à le faire avant la fin mai 1998 pourqu'il puisse en être tenu compte lors de l'élaboration de ce document ;

6. Prend note avec satisfaction des dispositions prises par le Directeur général en vued'établir le projet de rapport à adresser au Secrétaire général de l'Organisation des

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Nations Unies en tenant compte des suggestions et commentaires émanant desEtats membres, du Conseil exécutif et du système des Nations Unies ;

7. Prend acte du fait que le Directeur présentera au Conseil économique et social unrapport sur l'état d'avancement des préparatifs de l'Année internationale de laculture de la paix, conformément aux dispositions de la Résolution 1997/47 duConseil économique et social ;

8. Lance un appel aux Etats membres pour qu'ils prennent des mesures en vue deplanifier la mise en oeuvre de la déclaration et du programme d'action pour uneculture de la paix, ainsi que les activités de l'Année internationale, tant au niveaunational que régional, et pour qu'ils associent activement les commissionsnationales à cette entreprise.

154 EX/42 - page 31

NOTES

1. Préambule de la Charte des Nations Unies.

2. Actes de la 28e session de la Conférence générale de l'Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la science et la culture, vol. 1, résolution 0.12, Stratégie à moyenterme pour 1996-2001.

3. Préambule de l'Acte constitutif de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, lascience et la culture.

4. Résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies A/RES/52/13, Culture de la paix,adoptée le 20 novembre 1997.

5. L'éducation - Un trésor est caché dedans, rapport présenté à l'UNESCO par laCommission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle (UNESCO,1996).

6. Notre diversité créatrice, rapport présenté à l'UNESCO par la Commission mondiale dela culture et du développement (UNESCO, 1995).

7. Rapport de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing 1995), Pland'action, Objectif stratégique E.4 (A/CONF.177/20, 17 octobre 1995).

8. Actes de la 28e session de la Conférence générale de l'Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la science et la culture (1995), vol. 1, résolution 5.15, Contributiondes femmes à une culture de la paix.

9. Déclaration universelle des droits de l'homme, Préambule.

10. Ibid., article 3.

11. Ibid., article 19.

12. Ibid., article 26.

13. La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948) ; laConvention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discriminationraciale (1965) ; la Déclaration concernant la promotion parmi les jeunes des idéaux depaix, de respect mutuel et de compréhension entre les peuples (1965) ; le Pacteinternational relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1966) ; le Pacteinternational relatif aux droits civils et politiques (1966) ; la Convention surl'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (1979) ; laDéclaration sur l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discriminationfondées sur la religion ou la conviction (1981) ; la Déclaration sur le droit audéveloppement (1986) ; la Convention relative aux droits de l'enfant (1989) ; laDéclaration sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ouethniques, religieuses et linguistiques (1992) ; le Programme Action 21 adopté par laConférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Rio de Janeiro,1992) ; la Déclaration et Programme d'action de Vienne de la Conférence mondiale surles droits de l'homme (1993) ; la Déclaration de Copenhague et le Programme d'action

154 EX/42 - page 32

du Sommet mondial pour le développement social (1995) ; la Déclaration et Programmed'action de Beijing de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (1995) ; et leProgramme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà du Forummondial de la jeunesse de Vienne (1996).

14. La Convention concernant la lutte contre la discrimination raciale dans le domaine del'enseignement (1960) ; la Déclaration des principes de la coopération culturelleinternationale (1966) ; la Recommandation sur l'éducation pour la compréhension, lacoopération et la paix internationales et l'éducation relative aux droits de l'homme et auxlibertés fondamentales (1974) ; la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux (1978) ;la Déclaration de la 44e session de la Conférence internationale de l'éducation (1994) etle Cadre d'action intégré concernant l'éducation pour la paix, les droits de l'homme et ladémocratie entérinés et approuvés par la Conférence générale de l'UNESCO à sa28e session dans la résolution 28 C/5.41 (1995) ; la Déclaration de principes sur latolérance (1995) ; et la Déclaration sur les responsabilités des générations présentesenvers les générations futures (1997).

15. Manifeste de Séville sur la violence, UNESCO, 1991.

16. Sommet mondial pour le développement social, Déclaration de Copenhague, article 5.

17. Sommet mondial pour le développement social, Programme d'action de Copenhague,paragraphe 82.

18. Rapport de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 4-15 septembre1995), annexe II, Programme d'action, paragraphe 131.

19. Déclaration universelle des droits de l'homme, article 19.

20. Déclaration mondiale sur l'éducation pour tous (Jomtien, 1990), UNESCO, 1990.

21. Rapport de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, op. cit., paragraphe 23.

22. Rapport de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement(Rio de Janeiro, 3-14 juin 1992), annexe II, Action 21, paragraphes 35.20-35.25.

23. On trouvera à l'appendice II un bref compte rendu des débats autour du projet dedéclaration et de programme d'action lors des réunions régionales d'information avec lesdélégations permanentes des 2 et 3 mars 1998.

24. Résolution E/1997/47 du Conseil économique et social de l'ONU, adoptée le 22 juillet1997.

154 EX/42Appendice I

APPENDICE I

PUBLICATIONS DE L'UNESCO SUR UNE CULTURE DE LA PAIX

* Les abolitions de l'esclavage 1793, 1794, 1848, de L.F. Sonthonax à V. Schoelcher.Actes du colloque international tenu à l'Université de Paris VIII du 3 au 5 février 1994.Collection : Mémoire des peuples. La route de l'esclave. Presses universitaires deVincennes et UNESCO (1995, F). ISBN : 92-3-203167-1.

* L'Afrique entre l'Europe et l'Amérique. Le rôle de l'Afrique dans la rencontre de deuxmondes (1492-1992), Elikia M'Bokolo. Collection Mémoire des peuples. La route del'esclave. UNESCO (1995, F). ISBN : 92-3-203149-3.

Biomedical Technology and Human Rights. Eugene B. Brody. Dartmouth/UNESCO(1993). ISBN : 92-3-102806-5.

Construisons des ponts au lieu de les abattre. Le Courrier de l'UNESCO. Une fenêtreouverte sur le monde. Vol. XLVIII, n° 1, p. 34-35. (1995, A, E, F).

Une "Culture de paix" pour l'Amérique latine. Sources UNESCO. Vol. 86, p. 6-16.UNESCO (1997, A, E, F).

* Central Asia and a Culture of Peace. Revue trimestrielle. Deux numéros en 1997.

* Certámen Latinoaméricano de Literatura Femenina Jóven 1996. Vol. I : Poesía yEnsayo. Programa Cultura de Paz, UNESCO/El Salvador (1996, E). Vol. II : Poesía yCuento. 1997. MEMORIA. UNESCO/El Salvador (1997, E).

* La ville : modes d'emploi. Recueil de pratiques novatrices 1996-1997 - Prix UNESCOMaires pour la paix. UNESCO (1998, A, E, F).

* Conflict Resolution: New Approaches and Methods. Peace and Conflict Issues Series.Vol. 4. UNESCO (1998).

* Construyendo la Paz. Revista Centroaméricana de Cultura de Paz. PublicaciónCuatrimestral de la Oficina de la UNESCO para Centroamérica y Panamá. Año 1/n° 1.Mai-août 1997 (1997, E).

* La contribution à la culture de la paix (II). Documents présentés au Séminaire del'UNESCO, Barcelone, 12-18 décembre 1994. (Centre UNESCO de Catalunya,Barcelone, 1995, A, F). LD : B-25134/95.

* Culture et civilisations. Struan Reid. Série : La route de la soie et des épices.UNESCO/Belitha Press, Londres. (1994, A, E, F). ISBN : 92-3-1929267-4.

* Cultura de Paz en El Salvador. Algunos comentarios sobre una Educación para la Paz.Jan Ooijens et Theo Oitheten. Colección Cultura de Paz. Serie : Informes UNESCO-San José. Oficina de la UNESCO para Centroamérica y Panamá. San José, Costa Rica.(1997, E). ISBN : 92-9136-025-2.

154 EX/42Appendice I - page 2

Culture et démocratie. Guy Hermet. UNESCO/Editions Albin Michel (1993, F, R,bélarussien).

La culture démocratique : un défi pour les écoles. Publié sous la direction de PatriceMeyer-Bisch. Série : Cultures de paix. UNESCO (1995, A, E, F). ISBN : 92-3-103093-0.

* Culture of Peace and Democracy. A Culture of Peace. A handbook.UNESCO/International Institute for a Culture of Peace and Democracy, Moscou. (1997,A, R).

Culture of Peace: A Viable, Urgent and Necessary "Utopia". Francisco José LacayoParajón. UNESCO/ELS (1996, A, E).

Déclaration et Cadre d'action intégré concernant l'éducation pour la paix, les droits del'homme et la démocratie. Brochure en couleurs. UNESCO (1995, A, Ar, C, E, F, R).

Déclaration de principes sur la tolérance et Plan d'action destiné à donner suite à l'Annéedes Nations Unies pour la tolérance. (1995, A, Ar, C, E, F, R).

Déclaration sur le rôle de la religion dans la promotion d'une culture de la paix (1995,A, E, F) et rapport final (1) de la Réunion sur la contribution des religions à la culture dela paix. UNESCO/Centre UNESCO de Catalunya (1994, A, E, F).

La contribution des femmes à une culture de la paix - Déclaration. UNESCO (1995,A, E, F).

Democratic Culture and Governance: Latin America on the Threshold of the ThirdMillennium. Luis Albalá-Bertrand. Hispanoamérica/UNESCO. (1993). ISBN : 92-3-102858-8.

* Démocratie : Questions et réponses. UNESCO (1995, A, F, amharique, géorgien etlituanien).

* Différents pas indifférents. Par les enfants de la Villeneuve d'Echirolles. Collège JeanVilar. UNESCO, Mairie d'Echirolles, Fonds d'Action sociale (FAS). (1997, F).

* Dire la tolérance (CLT-97/WS/9). UNESCO (1997, F).

Educación en Derechos Humanos: Texto Autoformativo. UNESCO (1995, E).

Education et culture de la paix : sélection bibliographique mondiale. Shapour Rassekh.IBEdata. UNESCO/BIE (1996). ISBN : 92-3-285001-X.

* L'éducation en Afrique pour le XXIe siècle. UNESCO-BREDA (1993, A, F). ISBN : 92-9091-023-3.

Education for Human Rights. An International Perspective. Douglas Ray et al. IBEStudies. Studies and Surveys in Comparative Education. UNESCO/Bureau internationald'éducation (1994). ISBN : 92-3-103039-6.

154 EX/42Appendice I - page 3

Education for International Understanding: An Idea Gaining Ground. UNESCO/Bureauinternational d'éducation. (1996).

* La Enseñanza de la Historia para la Integración y La Cultura de Paz. CONFERENCIAINTERNACIONAL. Informe Final Tomo I. Cartagena de Indias, del 23 al 26 denoviembre de 1996. UNESCO/Convention "Andrés Bello" (1997, E). Tomo II.Cartagena de Indias, del 23 al 26 de noviembre de 1996. UNESCO/Convention "AndrésBello" (1997, E).

Examples of School-Based Programs Involving Peaceful Conflict Resolution andMediation Oriented to Overcome Community Violence. International Center forCupertino and Conflict Resolution, Teachers College, Columbia University, UNESCOProject 1996. (ED-96/WS/10).

* Exploration à travers les terres lointaines. Paul Strathern. Série : La route de la soie etdes épices. UNESCO/Belitha Press, Londres (1993, A, E, F). ISBN : 92-3-102761-1.

* Exploration à travers les mers et les océans. Struan Reid. Série : La route de la soie etdes épices. UNESCO/Belitha Press, Londres (1993, A, E, F). ISBN : 92-3-102762-X.

* Rapport final de la troisième session du Comité consultatif pour l'éducation à la paix,aux droits de l'homme et à la démocratie. UNESCO (juillet 1997, A, F).

From a Culture of Violence to a Culture of Peace. Peace and Conflict Issues Series.UNESCO (1996). ISBN : 92-3-103290-9.

* Des insécurités partielles à la sécurité globale. ACTES du Symposium international,dans le cadre du projet de l'UNESCO "Vers une culture de la paix". Maison del'UNESCO, 12-14 juin 1996 (CAB-97/WS/1). UNESCO (novembre 1997, A, F).

* Género, educación y desarrollo P. Ruiz. UNESCO-OREALC (1992, E).

* Genoa Forum of UNESCO on Science and Society - Genoa Declaration on Science andSociety, First Reflection Meeting: International Symposium on Science and Power,Genoa, Italie. Dir. publ. : V. Kouzminov, S. Biggin et R. Santeso (1996).

Principes directeurs pour l'élaboration des programmes et manuels d'éducation àvocation internationale. UNESCO/International Education (1994, A, E, F).

* Guides pratiques LINGUAPAX pour l'Afrique. Collection guidée par Joseph Poth. N° 1,CIPA (1997, A, F), n° 2 à 5 CIPA (1997, F ; versions anglaise et portugaise en cours).

Manuel pour l'enseignement relatif à la résolution des conflits, aux droits de l'homme, àla paix et à la démocratie (ED-94/WS/35). UNESCO (1994, A, F).

* Highways of Culture and Commerce: The Silk Roads. Collection : Mémoire despeuples. UNESCO. (Sous presse).

Le droit de l'être humain à la paix - Déclaration du Directeur général (SHS-97/WS/6).UNESCO (janvier 1997, A, Ar, C, E, F, R).

154 EX/42Appendice I - page 4

Droits de l'homme : Questions et réponses. Leah Levin. UNESCO (1996), 3e édition.(Première parution en 1982, A, E, F, R, arménien, bulgare et bélarussien). ISBN : 92-3-103261-5.

* Images de l'Autre. La différence : du mythe au préjugé. Katérina Stenou, coéditionSeuil/UNESCO (1998, F).

The International Dimensions of Human Rights. Karel Vasak. Deux volumes. UNESCO(1982, A, E). ISBN : 0-313-23394-0, (vol. 1) 0-313-23395-0, (vol. 2) 0-313-23396.

Les dimensions internationales du droit humanitaire. Richard R. Baxter et ClaudePilloud. (1988, A, E, F). ISBN : 92-3102371-3.

Droit international : Bilan et perspectives. Mohammed Bedjaoui. Avant-propos deFederico Mayor. UNESCO (1991, A, F). ISBN : 92-3-102716-6.

International Practical Guide on the Implementation of the 1974 Recommendationconcerning education for international understanding, co-operation and peace andeducation relating to human rights and fundamental freedoms (1994).

Démocratie - Questions et réponses. David Beetham et Kevin Boyle. PolityPress/UNESCO (1995, A, E, F). ISBN : 92-3-103081-7

* Inventions et commerce. Struan Reid. Série : La route de la soie et des épices.UNESCO/Belitha Press, Londres (1994, A, E, F). ISBN : 92-3-102926-6.

L'éducation - Un trésor est caché dedans. Rapport à l'UNESCO de la Commissioninternationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle. Jacques Delors, Inám AlMufti, et al. UNESCO (1996, A, E, F).

La vie de Mahatma Gandhi (livre de coloriages pour enfants). UNESCO (1996, A, E, F).

* Living together with our differences. Collection of experiences for the NGO's.UNESCO (1995).

* LINGUAPAX IV. Barcelone, 24-27/II/1994. Centre UNESCO de Catalunya (février1995, A, F). ISBN : 84-920375-1-2.

* Les rôles des hommes et les masculinités dans la perspective d'une culture de la paix.Rapport. Réunion d'un groupe d'experts. Oslo (Norvège), 24-28 septembre 1997. (CAB-97/WS/5). UNESCO (1997, A, E, F).

* Manuel pour l'éducation aux droits de l'homme. Pour le premier et le second degré(Version préliminaire) (ED-97/WS/46). UNESCO (1997, A, F).

* Los Medios de Comunicación, la Prevención y la Cultura de Paz. Seminario Taller.22 y 23 de octubre de 1997. San Salvador, El Salvador. UNESCO, Programa de Culturade Paz, Oficina de la UNESCO en El Salvador (1997, E).

154 EX/42Appendice I - page 5

Rencontre des civilisations : conflit ou dialogue ? Andrey Grachev et Vladimir Lomeiko(SHS-96/WS/18). UNESCO (1996, A, F, R).

La mémoire de l'avenir. Federico Mayor. UNESCO (1994, A, E, F, R, catalan, roumain).ISBN : 92-3-103030-2.

La nouvelle page. Federico Mayor. Editions de l'UNESCO/Darmouth (1995, A, Ar, E,F, R, italien). ISBN : 92-3-102949-5.

* Les peuples autochtones et le système des Nations Unies - Un nouveau partenariat.Judith P. Zinsser, dans Etudes et documents d'éducation n° 62. UNESCO (1994, A, F).ISBN : 92-3-103046-9.

* Non à la violence ! Brochure. UNESCO (1996, A, E, F).

Non-military Aspects of International Security. UNESCO Studies on Peace and ConflictSeries. UNESCO (1995).

* Participación de la Juventud en la Construcción de una Cultura de Convivencia,Solidaridad y Paz en Centroamérica. CSUCA MEMORIA, 1996. EDUCA/CSUCA(1997, E). ISBN : 9977-30-305-3.

Peace! An Anthology by the Nobel Peace Prize Laureates. UNESCO (1995). ISBN :92-3-103193-7.

La paix : une idée neuve. Le Courrier de l'UNESCO. Une fenêtre ouverte sur le monde.Vol. XLVIII, n° 11. UNESCO (1995, A, E, F).

Peace and Conflict Issues after the Cold War. UNESCO Studies on Peace and ConflictSeries. UNESCO (1992). ISBN : 92-3-102770-0.

Peace and War: Social and Cultural Aspects. Dir. publ. Håkan Wiberg. Bel Corp,Varsovie (1995). ISBN : 83-902245-7-7.

* Peace Pack. Education Resource Kit for Elementary Teachers containing a teachers'handbook, activity cards, posters, video, puppets, etc. UNESCO (1997).

Privacy and Human Rights: An International and Comparative Study, with SpecialReference to Developments in Information Technology. James Michael.UNESCO/Dartmouth (1994). ISBN : 92-3-102808-1.

* Prix UNESCO Villes pour la paix. Brochure trilingue. UNESCO (1998, A, E, F).

* Quelle sécurité ? Vers une culture de la paix (CAB-97/WS/3). UNESCO (1997, F).

Recommandation sur l'éducation pour la compréhension, la coopération et la paixinternationales et l'éducation relative aux droits de l'homme et aux libertésfondamentales (ED/MD/32). UNESCO (1974, A, Ar, C, E, F, R).

154 EX/42Appendice I - page 6

Rapport de la Réunion d'experts sur la contribution des femmes à la culture de la paix(DRG-95/WS/6). UNESCO (1995, A, F).

A Richer Vision: The Development of Ethnic Minority Media in Western Democracies.Charles Husband, dir. publ. UNESCO Publishing/John Libbey (1994). ISBN :92-3-102941-X.

* Les routes de la soie. Patrimoine commun, identités plurielles. Collection : Mémoire despeuples. UNESCO (1994, F). ISBN : 92-3-2033034-9.

L'efficacité des écoles, l'éducation pour la démocratie et la non-violence. (ED-97/WS/23). UNESCO (1997, A, Ar, C, E, F, R).

* Science and Power. Federico Mayor et Augusto Forti. UNESCO (1995). ISBN :92-3-103199-6.

* Science for Peace Series. Vol. 1 : "Proceedings of the International Meeting on MilitaryConversion and Science: Utilisation of the Excess Weapon Plutonium". Vol. 2 :"Science, Technology and National Systems of Innovation". Vol. 3 : "InternationalSymposia on Science for Peace" (décembre 1995, janvier 1997).

Vol. 4 : "Illegal Nuclear Trafficking: Risks, Safeguarding and Countermeasures".Vol. 5 : "Nuclear and Biological Decommissioning: Management of Global SecurityThreats". Vol. 6 : "Possible Consequences of the Missues of Biological Sciences".UNESCO-ROSTE (1997).

* Grains de paix. Contribution de l'éducation préscolaire à la compréhensioninternationale et à l'éducation pour la paix (ED-85/WS/11). UNESCO (1989, A, F).

* Suguridad para la Paz. Una sinopsis del Simposio Interaméricano sobre Pacificación yConstrucción de la Paz. Larry Seaquist. Serie: Los Documentos de Venecia.(CAB-96/WS/2). UNESCO (1996, E).

Un sentiment d'appartenance : Principes directeurs pour l'éducation aux valeursdestinées à promouvoir la dimension humaniste et internationale de l'éducation.UNESCO/CIDREE (1993, A, E, F, R).

Manifeste de Séville sur la violence. David Adams. UNESCO (1991, A, Ar, E, F).ISBN : 92-3-102775-1.

Southern Africa after Elections: Towards a Culture of Democracy. Marias, Carrie et al.Windhoek, Gamsberg Macmillan (1996).

Le citoyen souverain - Education pour la démocratie. Philippe Augier. UNESCO (1994,A, Ar, E, F, R).

The Struggle against Discrimination: a Collection of International Instruments adoptedby the United Nations System. Janusz Symonides (SHS-97/WS/1). UNESCO (1996).

* Le suivi et la diffusion de la Déclaration de Barcelone sur la contribution de la religion àla promotion d'une culture de la paix (adoptée le 18 décembre 1994, lors de la réunion

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de Barcelone, 12-18 décembre 1994). Rapport Barcelone, octobre 1997.UNESCO/Centre UNESCO de Catalunya (1997, F). LD : B-43529-97.

* La tolérance : porte ouverte sur la paix, par Betty A. Reardon. Dans la série : Labibliothèque de l'enseignant. Trois tomes : Unité 1 : Unité pour la formationd'enseignants, Unité 2 : Unité pour l'enseignement primaire et Unité 3 : Unité pourl'enseignement secondaire. Editions UNESCO (1997, F). ISBN : 92-3-203376-3, 92-3-203377-1 et 92-3-203378-X.

* La tolérance au cinéma. Clés pour l'éducation à l'image dans l'enseignement (1995, A,F). Réédité en juin 1997 UNESCO/Internationale de l'éducation (A, E, F).

La tolérance : porte ouverte sur la paix. Manuel éducatif à l'usage des communautés etdes écoles. Version préliminaire (ED-94/WS/8) (1994, A, E, F, R, portugais). En troisvolumes : vol. 1 : Unité pour les formateurs d'enseignants ; vol. 2 : Unité pourl'enseignement primaire ; vol. 3 : Unité pour l'enseignement secondaire. UNESCO(1997, A, E, F).

La paix dans l'esprit des hommes. Sources UNESCO . Vol. n° 62, p. 7-16 (1994,A, E, F).

* Tsigane, heureux si tu es libre. Alain Reyniers, coord. scientifique (livre + CD-ROM),UNESCO (1998, F).

* UNESCO and a Culture of Peace: Promoting a Global Movement (CAB-95/WS/1)(1995). Revised and reprinted in 1997 in Cultures of Peace Series. UNESCO (1997).ISBN : 92-3-103391-3.

UNESCO and Human Rights: Standard-Setting Instruments, Major Meetings andPublications. Janusz Simonides et Vladimir Volodin. UNESCO (1996).

* UNESCO - Un idéal en action - Actualité d'un texte visionnaire. Federico Mayor, encollaboration avec Sema Tanguiane. Série : Cultures de paix. UNESCO (1997, A, F).ISBN : 92-3-103364-6.

* UNESCO LINGUAPAX (ARTAZA 1996 - III - 11-14). Séminaire international sur lespolitiques linguistiques. UNESCO ETXEA. (1996, A, E, F, basque + Résumés). ISBN :84-605-6140-2.

* Conférence régionale de l'UNESCO pour l'enseignement des droits de l'homme enEurope. Rapport des séances plénières et Stratégie de mise en oeuvre européenne.18-21 septembre 1997, Turku/Abo, Finlande. Publié par l'Institut des droits de l'hommede l'Université Abo Akademi (A, F). ISBN : 952-12-0082-0.

* The Venice Deliberations. Transformations in the Meaning of "Security" Practical StepsToward a New Security Culture. Publié sous la direction de Larry Seaquist. From TheVenice Papers (CAB-96/WS/1). UNESCO (1996).

Violations des droits de l'homme : quel recours, quelle résistance ? UNESCO (1988,A, E, F).

154 EX/42Appendice I - page 8

Violence : cahier de l'UNESCO. UNESCO (1995, A, Ar, F).

* Violence on the Screen and the Rights of the Child. Report from a Seminar in Lund,Sweden, Septembre 1995. 177 pages. (1996).

* Violence et terreur dans les médias - Etudes et documents d'information n° 102.UNESCO (1982, A, E, F).

La contribution des femmes à une culture de la paix - Déclaration (quatrièmeConférence mondiale sur les femmes). UNESCO (1995, A, Ar, C, E, F, R).

Répertoire mondial des institutions de recherche et de formation sur les droits del'homme - 3e édition (publication annuelle). UNESCO (1995, A, E, F). ISBN : 92-3-003204-2.

Répertoire mondial des institutions de recherche et de formation sur la paix - 8e édition(publication biennale). UNESCO (1994, A, E, F). ISBN : 0-631-19048-1.

World Directory of Research and Training Institutions in International Law. 3rd edition.(Biennial). UNESCO (1994). ISBN : 0-631-19049-X.

____________* Document paru depuis le rapport du Directeur général de l'UNESCO, 1997 (figurant

dans le document de l'ONU qui porte la cote A/52/292).

Note :1. A défaut d'indications complémentaires, les publications énumérées ci-dessus ne sont

disponibles qu'en langue anglaise.

154 EX/42Appendice II

APPENDICE II

COMPTE RENDU SUCCINCT DES REUNIONS QUI ONT EU LIEUAVEC LES DELEGATIONS PERMANENTES A PROPOS DU PROJET

DE DECLARATION ET DE PROGRAMME D'ACTIONPOUR UNE CULTURE DE LA PAIX

(2 et 3 MARS 1998)

1. Ces réunions avaient pour objectif de recueillir les suggestions des délégationspermanentes sur le projet de déclaration et de programme d'action pour une culture de la paixet l'Année internationale de la culture de la paix, comme demandé par l'Assemblée généraledes Nations Unies dans ses Résolutions 52/13 et 52/15, datées du 20 novembre 1997. Il estvraisemblable que des délégations présentent des observations et des propositions par écrit.

Réunion avec les délégations permanentes de la région Afrique

2. On a fait valoir qu'une culture de la paix devait revêtir à la fois un aspect constructif etun aspect subversif - la paix est plus que l'absence de guerre ; elle requiert justice, équité,démocratie et égalité. Dans ce sens, la promotion d'une culture de la paix relevait de tous lespays, et non seulement de telle ou telle région du monde. Plutôt que de donner l'impressionque la démarche en faveur d'une culture de la paix était une tâche qui concernait les pays endéveloppement et le Sud, il faudrait y voir une réflexion internationale sur des questions aussiimportantes que la fabrication et la vente d'armes, la violence dans les médias et l'inégalité desrelations économiques entre pays et régions qui contribuait à la pauvreté - elle-même causeprofonde de la violence. Pour que la promotion d'une culture de la paix aboutisse, il fallait queces questions soient traitées tant par les pays développés que par les pays en développement,sinon plus, et qu'elles figurent dans le projet de déclaration et de programme d'action pour uneculture de la paix.

3. Bien que certaines de ces questions aillent au-delà des domaines de compétence del'UNESCO, il a été noté que, dans ses résolutions, l'Assemblée générale lançait un appel enfaveur de l'élaboration d'une déclaration et d'un programme d'action à l'échelle du système desNations Unies dans son ensemble et que l'Année internationale de la culture de la paix pouvaitclarifier le rôle clé du système des Nations Unies dans l'instauration et la promotion d'uneculture de la paix.

4. Il a été généralement admis que l'éducation revêtait la plus haute importance, y comprisl'éducation non formelle à travers les médias, la radio, la télévision, la presse. Les programmesde formation à l'intention des journalistes devraient s'adresser aux journalistes de tous lespays. On a relevé en particulier qu'il importait de faire échec à la propagation de la violence etde la haine par la voie de l'Internet. L'accent a été mis expressément sur la nécessité de réviserles livres d'histoire. Au-delà de la simple tolérance, il a été jugé essentiel de promouvoirl'appréciation, la reconnaissance et le respect de la diversité culturelle, ethnique etlinguistique.

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Réunion avec les délégations permanentes des Etats arabes

5. Le quorum n'a pas été atteint, car une conférence majeure sur l'enseignement supérieuravait lieu concurremment au Liban, en présence de nombreux délégués permanents. Laréunion a donc été ajournée, étant entendu que la question serait expressément posée lors de laprochaine réunion du Groupe arabe.

Réunion avec les délégations permanentes de la région Asie-Pacifique

6. Les participants, qui représentaient de nombreuses délégations permanentes de la région,ont mis en évidence plusieurs paradoxes. Certains représentants, comme celui du Japon, ontinsisté sur la nécessité pour l'UNESCO de ne pas s'écarter de ses domaines de compétence ;d'autres, comme ceux du Bangladesh, de Sri Lanka, du Népal, de l'Afghanistan et desPhilippines, ont fait observer que tous les organismes du système des Nations Unies avaientretenu la culture de la paix comme objectif prioritaire, sans s'embarrasser de tellesconsidérations, et ont appréhendé la culture de la paix sous une optique plus large.

7. La Malaisie a souligné que la confiance, l'interaction, la coopération et le partage étaientles quatre piliers sur lesquels un programme d'action devait reposer. Les observations de l'Indeont été particulièrement intéressantes à cet égard. Précisant que le gouvernement indienappuyait sans réserve la culture de la paix, qu'il tenait pour être un legs de Gandhi, le déléguépermanent adjoint a énuméré les domaines sur lesquels une culture de la paix devrait porter :(a) éducation et culture ; (b) questions économiques, y compris l'élimination de la pauvreté ;(c) médias, y compris le contenu des médias et leurs lignes de force (non-violence etviolence) ; (d) questions politiques, y compris la paix dans les relations internationales ; et (e)désarmement, dans la perspective d'un désarmement complet et inconditionnel.

8. L'autre paradoxe relevé concernait la question du passage des paroles aux actes. On afait valoir qu'une bonne déclaration ne saurait être efficace en l'absence d'un programmed'action réaliste et appliqué. Le délégué du Népal a demandé si l'Assemblée générale nepouvait pas inclure dans la déclaration des dispositions qui lieraient les Etats membres, tandisque d'autres ont fait observer qu'une culture de la paix devait reposer sur l'éducation demanière à convaincre à la fois les particuliers et les Etats de modifier leur comportement.

9. Plusieurs délégations, dont celles de Sri Lanka et des Philippines, rappelant les conflitsviolents dans leur pays, ont souligné que la démarche en faveur d'une culture de la paixs'imposait avec force et qu'elle était tout à fait réalisable.

10. Le Laos s'est enquis du lien entre le projet de déclaration sur le droit de l'être humain àla paix en tant que fondement de la culture de la paix et le projet de déclaration visé dans larésolution 52/13 de l'Assemblée générale des Nations Unies. Pour le Japon, il ne faudrait pasétablir de lien entre le projet de déclaration sur une culture de la paix appelé à être soumis àl'Assemblée générale des Nations Unies et le projet de déclaration sur le droit de l'être humainà la paix.

Réunion avec les délégations permanentes de la région Europe

11. Les délégations permanentes de 29 pays européens, qui ont fait de la réunion celle qui arassemblé le plus grand nombre de représentants, ont évoqué plusieurs questions decoordination.

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12. Plusieurs délégations, considérant que les instruments juridiques relatifs aux droits del'homme relevaient de la responsabilité d'autres organismes des Nations Unies, ont émis lacrainte que le droit de l'être humain à la paix ne perturbe la coordination avec ces derniers.L'ambassadeur d'Allemagne a demandé expressément la suppression, au paragraphe 50 dudocument 29 C/INF.17, de la phrase suivante : "Elle constitue le cadre nécessaire pour laréalisation au plan mondial du droit de l'être humain à la paix."

13. De même, on a souligné qu'il fallait coordonner non seulement les activités del'Organisation des Nations Unies et celles de l'UNESCO, mais aussi assurer une coordinationavec les activités des autres institutions spécialisées des Nations Unies et organisationsinternationales. Le Secrétariat a répondu que le Directeur général avait consulté récemment lesinstitutions spécialisées et qu'il leur avait demandé de faire part de leurs observations aux finsde l'établissement des documents en question.

14. Enfin, on a fait valoir qu'il fallait maintenir une bonne coordination à l'intérieur mêmede l'UNESCO, afin que la démarche en faveur d'une culture de la paix revête une dimensionréellement transdisciplinaire et qu'elle associe tous les secteurs.

15. Des activités concrètes ont été proposées. Certaines concernaient le développement desinitiatives déjà lancées : éducation relative aux droits de l'homme, en particulier à l'intentiondes enfants et des femmes ; sensibilisation des journalistes à la culture de la paix ; protectionde la liberté de la presse. De nouvelles idées ont été émises, comme la préparation parl'UNESCO d'un programme hebdomadaire d'une heure sur la culture de la paix qui seraitdiffusé sur toutes les chaînes de télévision du service public, ou encore le recensement deceux à qui profite la culture de la guerre et de ceux à qui profite une culture de la paix,accompagné d'une analyse de la manière dont une culture de la paix pourrait se révéler être uninvestissement encore plus profitable.

16. Plusieurs délégations ont soulevé la question de l'évaluation du programme relatif à laculture de la paix, que le Secrétariat a promis de soumettre au Conseil exécutif à sa sessiond'automne de 1998. Elles ont souligné qu'il fallait agir avec circonspection en transmettant leséléments d'information à l'Assemblée générale des Nations Unies, alors que le programmelui-même, en particulier sa "valeur ajoutée", était en cours d'évaluation.

17. Certaines délégations, en particulier celles d'Israël et de la Croatie, ont évoqué leproblème de la violence dans leurs régions respectives et souligné que le monde d'aujourd'huiavait grandement besoin d'une culture de la paix.

Réunion avec les délégations permanentes de la région d'Amérique latineet des Caraïbes

18. Certaines délégations ont déclaré qu'elles avaient demandé, dès réception de la lettred'invitation, des instructions à leurs gouvernements, mais que ceux-ci, n'ayant disposé que dedeux semaines pour ce faire, n'avaient pas eu le temps de préparer une réponse officielle. Etsans instructions officielles, elles ne souhaitaient pas engager de réflexion ni de discussionofficieuse.

19. Ces délégations ont établi un lien explicite, ou solide, avec la consultation internationalesur le droit de l'être humain à la paix (5-9 mars 1998) et ont déclaré préférer attendre l'issue decette consultation avant que de se prononcer sur le projet de déclaration et le programme

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d'action pour une culture de la paix. Elles ont déclaré souhaiter qu'une autre réunion sur uneculture de la paix soit organisée ultérieurement, qui regrouperait de préférence toutes lesrégions du monde.

Questions d'ordre général

20. Dans l'ensemble, les délégations se sont félicitées de la possibilité qui leur avait étédonnée de procéder à des échanges de vues sur la question de la culture de la paix, et elles ontexprimé le souhait qu'après la présente série de réunions régionales, une autre réunion soitorganisée, à laquelle les délégués de toutes les régions pourraient participer dans le cadre d'unéchange de vues de portée mondiale sur ces questions, peut-être à l'issue de la 154e session duConseil exécutif.

21. A chacune de ces réunions, les participants ont demandé instamment que, comme dansle cas de toutes les Années internationales, les délégations permanentes et les commissionsnationales prennent part aux préparatifs de l'Année internationale de la culture de la paix afinque les initiatives puissent venir aussi bien de la base que des instances dirigeantes. A traversun dialogue avec la société civile, aux niveaux national et régional, les délégationspermanentes et les commissions nationales dégageraient des idées et des propositions qu'ellestransmettraient à l'UNESCO et qui pourraient aller d'activités individuelles à des programmesnationaux coordonnés pour une culture de la paix.

22. La liste des délégations permanentes qui ont participé aux réunions est disponible, surdemande, auprès du Secrétariat.