Politique Nationale de Nutrition (2004)

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    Rpublique de Madagascar

    Politique Nationale

    de Nutrition

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    MICS Multiple Indicator Cluster Survey(Enqute Indicateurs Multiples)MENRS Ministre de lEducation Nationale et de la Recherche ScientifiqueMinPop Ministre de la PopulationMinSan-PF Ministre de la Sant et du Planning FamilialMSF Mdecins Sans FrontireMOST Micronutrient Strategies and Technologies Programmede lUSAID

    NAC Projet de Nutrition Assise Communautaire (avec lappui de lUNICEF)

    ODM Objectifs de Dveloppement du MillnaireOMS Organisation Mondiale de la SantONG Organisation Non GouvernementaleONN Office National de NutritionORSEC Plan dOrganisation de Secours

    PAM Programme Alimentaire MondialPADR Plan dAction pour le Dveloppement RuralPCD Plan Communal de Dveloppement

    PCIME Prise en Charge Intgre des Maladies de lEnfantPDS Prsident de la Dlgation SpcialePEV Programme Elargi de VaccinationPIB Produit Intrieur BrutPNAN Plan National dAction pour la NutritionPNN Politique Nationale de NutritionPNSAN Programme National de Surveillance Alimentaire et NutritionnellePNPDES Politique Nationale de la Population pour le Dveloppement Economique et SocialPSSA Programme Spcial de Scurit Alimentaire

    PTME Prvention de la Transmission Mre-Enfant (du VIH/SIDA)ROR Rseau dObservatoires Ruraux

    SAM Scurit Alimentaire des MnagesSAP Systme dAlerte PrcoceSDE Survie et Dveloppement de lEnfantSEECALINE Projet de Surveillance et ducation des coles et des Communauts en matire

    dAlimentation et de Nutrition largie (appui Banque Mondiale)SICIAV Systme dInformation et de Cartographie sur lInscurit Alimentaire et la Vulnrabilit

    SIDA Syndrome de lImmunodficience AcquiseSMI Sant Maternelle et InfantileSNGRC Stratgie Nationale de Gestion des Risques et des CatastrophesSRP Stratgie pour la Rduction de la PauvretSSP Soins de Sant Primaires

    TDCI Troubles dus la Carence en Iode

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    PRFACE

    Texte sur le processus insrer dans la Prface

    Llaboration de la Politique Nationale de Nutrition est le fruit dun processus participatif et multisectorielqui a dbut en octobre 2002. Ce processus a t initi et pilot par le Groupe Initiateur (compos duMinistre de la Sant et du Planning Familial, du Ministre de lAgriculture, de lElevage et de la Pche, etde la DPG du MEFB) au sein du Groupe dActions Intersectorielles en Nutrition (GAIN) qui regroupe lessecteurs et organisations intervenant dans la lutte contre la malnutrition. Le draft prpar par le Groupede Travail tait prt en dcembre 2003 et a t prsent aux ateliers rgionaux de validation au niveaudes six Faritany en fvrier 2004. Les recommandations ont t intgres au draft final et la validationtechnique du document de PNN a eu lieu en avril 2004 lors de latelier national inaugur par le Ministre

    de la Sant et du Planning Familiale et cltur par le Ministre de lAgriculture, de lElevage et de laPche.

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    RSUM

    1. ContexteLa malnutrition chronique qui touche un enfant sur deux Madagascar entrave le dveloppement humainet pose un srieux handicap au dveloppement socio-conomique du pays. Avec 70% de la populationvivant en dessous du seuil de la pauvret, le contexte de dveloppement de Madagascar est fortementdtermin par la lutte contre la pauvret de faon globale. En effet, la malnutrition est la manifestationdun ensemble de dterminants multisectoriels et pluridisciplinaires intervenant diffrents niveaux de lasocit - mme si dans ses formes les plus graves, elle pose un srieux problme de sant et desrisques de mortalit accrus. La lutte contre la malnutrition est un dfi majeur que doit relever le paysdurant la prochaine dcennie.

    Un ensemble de programmes et dactions ont t mis en uvre durant la dernire dcennie en vue delutter contre la malnutrition. Certaines actions comme les interventions de nutrition communautaire et lalutte contre les carences en micronutriments, ont dmontr des succs notables dans les zonescouvertes. Mme sil y a eu une approche plutt prventive dans la majorit des interventions mises enuvre par plusieurs secteurs avec une certaine coordination, le manque defficacit et de synergie ainsique la faible couverture de ces interventions nont pas permis une rduction tangible de la malnutrition

    au niveau national. La malnutrition ntant souvent vue que comme un problme de sant, elle netrouvait donc pas sa place dans lensemble des programmes de dveloppement socio-conomique.

    Ce document de Politique Nationale savre donc opportun et primordial pour Madagascar afin de : (i)Montrer le consensus national sur lampleur, la gravit et les consquences du problme de lamalnutrition Madagascar; (ii) Marquer lengagement politique combattre ce flau dimensionmultisectorielle ; (iii) Crer un cadre rfrentiel toutes les actions entreprendre en matire denutrition ; et (iv) Mettre en place un cadre institutionnel pour la coordination et la mise en uvre desinterventions nutritionnelles.

    2. But de la PolitiqueLe but de la Politique est d : Assurer le droit de la population Malagasy toute entire une nutritionadquate en vue damliorer la survie des enfants et de permettre un dveloppement maximal de leurspotentialits physiques et intellectuelles ainsi que de promouvoir la sant et le bien-tre des mres et desadultes, ce par la synergie des interventions multisectorielles.

    3. Objectifs GnrauxDici lan 2015 de: (i) Rduire de moiti la prvalence de la malnutrition chronique chez les enfants demoins de 5 ans, et (ii) Contribuer la rduction de la mortalit des enfants de moins de 5 ans.

    4. Objectifs spcifiquesDici lan 2015 de : (i) Rduire de moiti la prvalence de linsuffisance pondrale chez les enfants demoins de 5 ans ; (ii) Rduire de moiti la prvalence de la malnutrition aigu chez les enfants de moinsde 5 ans ; (iii) Rduire de trois-quarts la malnutrition aigu svre chez les enfants de moins de 5 ans ;(iv) Rduire de moiti la prvalence de linsuffisance de poids la naissance ; (v) Augmenter le tauxdallaitement maternel exclusif jusqu 6 mois de 50% 90% et maintenir le taux dallaitement maternel

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    dans tous les programmes de dveloppement ; et (vi) Collaboration avec les ONGs et la socit civile, etconsolidation du Partenariat Public-Priv tous les niveaux.

    6. Les stratgies oprationnellesLes stratgies adoptes dans le cadre de cette Politique reposent sur lexprience positive des stratgiesmises en uvres jusquici Madagascar dans la lutte contre la malnutrition, ainsi que les bonnespratiques au niveau global. Lintervention au niveau communautaire est le pivot central dinterventionmais toutes les autres stratgies sont complmentaires et essentielles pour une lutte efficace contre lamalnutrition.

    Les stratgies spcifiques de lutte contre la malnutrition protino-nergtique et les carences enmicronutriments seront mises en uvre par le biais de 11 stratgies oprationnelles : (i) Promotion delallaitement maternel et de lalimentation complmentaire ; (ii) Consolidation et extension desinterventions de nutrition communautaire tous les Fivondronana au niveau national en ciblant lesgroupes vulnrables ; (ii) Lutte contre les carences en micronutriments (TDCI, avitaminose A et anmieferriprive); (iii) Intgration des interventions nutritionnelles aux soins de sant primaires et renforcementdes liens avec les sites communautaires ; (iv) Prise en charge des enfants svrement malnutris auniveau des centres et des sites de nutrition communautaire ; (v) Amlioration de la scurit alimentaire

    des mnages (SAM) ; (vi) Intervention de nutrition scolaire sur tout le territoire ; (vii) Stratgie decommunication pour le plaidoyer, la sensibilisation et promouvoir le changement de comportement enmatire de nutrition ;(viii) Convergence des politiques de dveloppement (surtout en matire de luttecontre la pauvret et linscurit alimentaire) dans les sites de nutrition communautaire ; (ix) Prparation lurgence et rponses aux urgences nutritionnelles ; (x) Systme national de surveillance alimentaire etnutritionnelle en vue dassurer une base de donnes actualises et dinformer la prise des dcisions desresponsables ; (xi) Dveloppement de la capacit nationale ; (xii) laboration et application des normeset lgislations relatives la nutrition et lalimentation ; et (xiii) Intgration de la nutrition dans la luttecontre les problmes mergents les maladies non transmissibles et le VIH/SIDA.

    7. Le systme de coordination et de suiviLa mise en uvre de la Politique Nationale de Nutrition ncessite une structure pouvant assurer unecoordination multisectorielle efficace et donner des orientations aux intervenants des diffrents secteurs.

    Le montage institutionnel qui sera sous la tutelle de la Primature consistera de: (i) Conseil National deNutrition (CNN), qui sera un forum de conception, dlibration, consultation, concertation, orientation etcontrle des grandes lignes de la Politique Nationale de Nutrition ; (ii) Office National de Nutrition(ONN) qui sera charg de la mise en oeuvre de la Politique Nationale de Nutrition, de la coordinationtechnique, du suivi et valuation, recherche et dveloppement, temporelle et spatiale des activits

    spcifiques de nutrition menes par les diffrentes agences de mise en uvre ; et (iii) Agences de Miseen uvre (AMIO) qui sont les organes dexcution comprenant les les ministres sectorielles et leursservices comptentes, les programmes et projets nationaux, les institutions nationales, la socit civile, lesecteur priv et les ONG nationales ou internationales.

    Des structures appropries de coordination et de suivi de la PNN seront aussi mises en place au niveauprovincial rgional et commune

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    1. Contexte

    Madagascar est une le de 592.000 km2 avec une population de 17 millions dhabitants. La malnutritionchronique qui touche un enfant sur deux1 entrave le dveloppement humain et pose un srieux handicapau dveloppement socio-conomique du pays. En fait, Madagascar se trouve parmi les pays les pluspauvres avec un PIB par habitant denviron EU$ 2602 et un Indice de Dveloppement Humain (IDH) de0,484 (soit au rang de 149 sur 173 pays)3. Avec 70% de la population vivant en dessous du seuil de la

    pauvret4

    , le contexte de dveloppement de Madagascar est fortement dtermin par la lutte contre lapauvret de faon globale. De plus, la malnutrition tant la fois une cause et une consquence de lapauvret, la lutte contre la malnutrition sinsre aussi dans le cadre global de la lutte contre la pauvret(voire annexe 1).

    Les rformes conomiques adoptes durant les dernires dcennies n'ont pas permis jusquicid'amliorer les conditions conomiques et sociales de la population. Elles ont conduit une aggravationde la pauvret qui touche prs de trois quarts de la population - dont une grande partie se trouve enmilieu rural - et la dgradation des infrastructures sociales de base (sant, ducation, eau et

    assainissement) et des prestations de services. Ce contexte, fortement compliqu par la priodicit descatastrophes naturelles (cyclones, scheresse, invasions acridiennes, autres pidmies) a donc entranla dgradation de la situation nutritionnelle notamment des groupes vulnrables (enfants de moins de 5ans, et femmes enceintes et allaitantes) et des groupes marginaliss5.

    A linstar dautres pays pauvres, la malnutrition constitue une des causes de la forte mortalit infanto-juvenile et maternelle Madagascar la malnutrition est associe plus de 50% de la morbidit et de lamortalit des enfants gs de moins de 5 ans. La malnutrition contribue la complication de certainesmaladies infectieuses notamment les diarrhes, la rougeole, le paludisme, lhelminthiase et mme leSIDA. Elle occasionne ainsi des dpenses de soins supplmentaires et cela tous les niveaux : desmnages, ltat en passant par les communauts. Une malnutrition prcoce influe ngativement sur lacomptence cognitive et la capacit dapprentissage des stades ultrieurs des enfants. Elle comprometle dveloppement intellectuel et abaisse les rsultats scolaires, rduisant ainsi les bnfices desinvestissements lourds dans le secteur de lducation. La malnutrition constitue galement un facteurimportant de morbidit au niveau de la population active et de ce fait entrane une baisse de rendementet de productivit au travail. Le cot conomique de la malnutrition est donc norme pouvant enlever 2 3 points de la croissance conomique.

    La malnutrition ayant des consquences graves - qui pourraient tre irrversibles - sur le dveloppement

    physique et intellectuel des enfants, le pays a le devoir de protger la prochaine gnration de lamalnutrition et de ses squelles dsastreuses. La Constitution Malagasy ainsi que les diversesconventions internationales ratifies par Madagascar garantissent le droit des enfants une nutritionadquate afin dassurer leur survie et leur permettre de raliser leur potentialit en matire dedveloppement physique et intellectuel. La lutte contre la malnutrition est donc un dfi majeur que lepays doit relever durant la prochaine dcennie.

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    Ladoption de la Stratgie Nationale de Scurit Alimentaire, comme politique gouvernementale deScurit Alimentaire et de Nutrition, en 1997, suivi du Programme Spcial de Scurit Alimentaire(PSSA) et du Plan dAction pour le Dveloppement Rural (PADR) ; et

    Le Document de Stratgie de Rduction de la Pauvret (DSRP).

    De nombreuses interventions soutenues ou non par des bailleurs de fonds ont t engages par legouvernement et dautres oprateurs pour sattaquer unilatralement et intrasectoriellement lamalnutrition. Pour une meilleure synergie et cohrence des actions, il a manqu une structure decoordination relle et un cadre de rfrence. Bien que Madagascar se soit engag dans la mise en

    uvre des plans d'action de la Confrence Internationale sur la Nutrition (1992) et du Sommet Mondialde lAlimentation (1996), la concrtisation des rsolutions na pas t effective. De plus, le secteurnutrition ne figure pas parmi les domaines prioritaires dans les stratgies de dveloppement ou derduction de la pauvret du pays. La problmatique nutritionnelle nest trop souvent perue que commetant uniquement du ressort du secteur sant, et la coordination de toutes les interventions, le systmed'valuation, d'analyse et de surveillance de la situation nutritionnelle ont fait dfaut.

    Face cette prise de conscience et ces diffrentes lacunes dinformation et de coordination, undocument de Politique Nationale savre opportun et primordial pour Madagascar. Cette Politique se

    place dans le cadre global de leffort du Gouvernement damliorer le dveloppement humain commecondition primordiale pour acclrer le dveloppement socio-conomique du pays. Cette Politiquepropose des interventions nutritionnelles directes tout en tant un cadre pour assurer la synergie desinterventions relatives la nutrition des diffrentes politiques de dveloppement social et conomique (ycompris le DSRP) au niveau des familles et des communauts avec leur participation, ce, dans le butdamliorer la nutrition de la population toute entire, en particulier les enfants et les mres.

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    2. Situation de la Malnutrition Madagascar, la malnutrition demeure un problme majeur la fois de sant publique et socio-conomique qui touche une grande partie de la population, particulirement les enfants et les femmesenceintes et allaitantes. Elle concerne notamment la malnutrition protino-nergtique et les carencesdans les principaux micronutriments, savoir la vitamine A, le fer et liode. Ces deux formes demalnutrition peuvent se manifester en mme temps chez la mme personne.

    La malnutrition est souvent mal perue: on la considre comme un problme de sant sinon dinscuritalimentaire. En fait, elle est la manifestation dun ensemble de dterminants multisectoriels etpluridisciplinaires intervenant diffrents niveaux de la socit - mme si dans ses formes les plusgraves, elle pose un srieux problme de sant et des risques de mortalit accrus. Le statut nutritionneldun enfant est le rsultat des facteurs immdiats que sont un rgime alimentaire appropri et une bonnesant, qui dpendent des facteurs sous-jacents lis les uns aux autres - que sont les soins destinsaux femmes et aux enfants au sein de la famille, la scurit alimentaire et conomique au niveau desmnages, et laccs aux services de sant, leau potable et un environnement salubre. Ces facteurs

    sous-jacents reposent leur tour sur des facteurs profonds que sont la disponibilit et le contrle desressources potentielles humaines, conomiques et organisationnelles ; et les structures politique,culturelle, sociale et conomique. Enfin le niveau dalphabtisation et dinstruction de la populationpermet celle-ci une utilisation efficace dinformation et de ressources sa disposition pour amliorerson statut nutritionnel. Ces facteurs sont rsums dans le cadre conceptuel de la malnutrition lAnnexe2.

    2.1 La malnutrition protino-nergtiqueEntre les annes 1990 et 2000, la prvalence de la malnutrition chronique des jeunes enfants6 ne sest

    pratiquement amliore et reste stationnaire un niveau trs lev avoisinant les 50%. Quand lamalnutrition aigu (lmaciation), sa prvalence a presque tripl entre 1992 et 2000 de 5% 14%. Mmesil y a eu une lgre rgression des taux de mortalits, ils restent trs leves la mortalit infanto-

    juvnile 136 pour 1000, la mortalit infantile 88 pour 1000 et la mortalit maternelle 488 dcs pour100.000 mille naissances vivantes.

    Dune manire gnrale, la malnutrition infantile survient trs tt et parfois touche les enfants avant leurnaissance. Environ 11% des enfants ont un poids insuffisant la naissance (infrieur 2,5kg) et de cefait sont susceptibles de mourir durant le premier mois de vie avec une probabilit 2 fois suprieure celle des enfants de poids normal. 54% des dcs denfants de moins de 5 ans sont attribuables lamalnutrition. La phase critique de la chute de croissance des enfants se situe entre 6 et 23 mois, cest--dire au moment du sevrage les taux de la malnutrition tant de 33% 3-5 mois, 59% 12-23 mois et50% 24-35 mois. De mme 21% des femmes en ge de procrer souffrent dune malnutrition chroniqueavec un Indice de Masse Corporelle (IMC) infrieur 18.5 kg/m2.

    La malnutrition npargne aucune province de lle et touche aussi bien le milieu urbain que rural, ced i t t l l t h S l l MICS 2000 l l t iti h i i l l i (41%

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    prvalence du goitre, signe clinique de la carence en iode, a accus une spectaculaire rductionen passant de 42,5% en 1990 5% (2001) du fait de la consommation de sel iod dans 80% desmnages. De plus, le taux dexcrtion diode urinaire tait de 156,8 g/l8 en 1998 ce qui indiqueun apport adquat en iode.

    Une carence en vitamine A peut entraner la ccit et est associe une hausse de mortalitinfanto-juvenile. La carence en vitamine A constitue un problme de sant publique Madagascar selon les critres tablis par lOMS. Selon une enqute nationale en 2000 : chez lesenfants de 6-59 mois, le taux dhmralopie est de 2%, et le taux de rtinolmie infrieur 0,70mole/l est de 42% ; et chez les femmes de 15-49 ans, le taux dhmralopie est de 12%, et le

    taux de rtinolmie infrieur 1,05 mole/l est de 29%. Les anmies nutritionnelles diminuent la performance cognitive des enfants, augmentent le

    risque de petit poids la naissance et rduisent la productivit des adultes. Elles affectent plusde deux tiers des enfants gs de 6 35 mois ainsi que les enfants dge scolaire 6-14 ans. Demme, 42% des femmes en ge de procrer et 44% des femmes enceintes souffrent danmiepar carence en fer9.

    2.3 Les causes de la malnutritionLes causes de la malnutrition sont multiples et multisectorielles, les unes agissant directement, les autres

    indirectement. Les causes sous-jacentes de la malnutrition sont (i) les soins inadquats et habitudesalimentaires inappropris, (ii) laccs inadquat au service de sant et un environnement insalubre, et(iii) linscurit alimentaire au niveau des mnages. Soins inadquats et habitudes alimentaires inappropries. Bien que Madagascar soit une le

    disposant de potentialits agro-pastorales et halieutiques importantes, la ration alimentaire restedsquilibre, monotone et peu diversifie - trop riche en glucides, dficitaire en protines et pauvreen lipides, avec carence en vitamines et minraux10. Les pratiques de lalimentation des nourrissonset des jeunes enfants ne sont pas conformes la politique nationale et les recommandations delOMS. Mme si la grande majorit des mres allaitent leurs enfants (value plus de 95%), sa

    pratique sous optimale en hypothque les bnfices

    11

    . Les aliments de complment au lait maternelsont non seulement introduits trop tt mais plus de deux tiers des enfants de moins de 3 ansreoivent une alimentation de complment insuffisante en qualit et quantit. La mauvaise pratiquede lallaitement maternel et linadquation de lalimentation de complment expliquent laugmentationprogressive des niveaux de malnutrition chez les enfants de moins de 2 ans. De plus, les tabous etinterdits, touchant particulirement les groupes nutritionnellement vulnrables (enfants, femmesenceintes et femmes allaitantes), aggravent les carences alimentaires.

    Accs inadquat aux services de sant et environnement insalubre. La prvalence des maladieshabituellement lies la malnutrition reste encore leve : maladies diarrhiques (23%), fivre(paludisme) (36%), IRA (9%) et rougeole (3,4%). La couverture vaccinale nest que de (37%) pourles enfants compltement vaccins. Le taux dutilisation de la planification familiale natteint que 25%sur lensemble du pays. Par ailleurs, la prvalence du SIDA est passe de 0,02% en 1989 1,1%en 2003. Ltat du milieu notamment laccs leau potable reste encore le privilge dune minoritde la population : 75% des Malgaches n'ont pas accs l'eau potable avec des disparitsimportantes - 90% des ruraux contre 43% des habitants des centres urbains secondaires et 12% deceux des grands centres urbains. Le manque dhabilitation des communauts ne fait quaggraver lasituation (dgradation des installations)

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    Lindice de production vivrire par habitant, qui na cess de se dtriorer depuis les annes 60, aatteint le stade de 63% en 1995 partant de la base 100 en 1979-81 (FAO). La disponibilit de viandeet produits de pche par habitant reste faible (4,4 et 7 kg par an par habitant respectivement). Face laccroissement de la population (2.8%), cette faible performance du secteur agricole associe une diminution des importations de crales, a eu pour consquence la diminution de la disponibilitalimentaire par habitant. Les rendements agricoles restent faibles malgr les actions entreprises enmatire dencadrement et de vulgarisation. Le bas niveau de la production agricole qui est 90%une agriculture de subsistance - provient : des mthodes culturales inappropries, des exploitationsde petites tailles, des problmes daccs la terre, du faible niveau dpargne et non-accs au crdit,

    de la dtrioration des infrastructures rurales. Une forte proportion de la production est doncdestine lautoconsommation.

    Les causes profondes de la malnutrition relvent de la structure et lorganisation politique, culturelle,sociale et conomique du pays. Lvolution de lconomie malgache est sans doute le facteur le plusdterminant de la dgradation des indicateurs notamment de ltat nutritionnel des enfants et desfemmes. Les choix de dveloppement peu judicieux, la mauvaise rpartition des productions nationalesont abouti un effondrement des finances publiques et ont contribu lendettement du pays. Lesrsultats pour la population et les groupes vulnrables sexpriment en terme de diminution de pouvoir

    dachat, de non-accessibilit aux services sociaux, dinscurit alimentaire, de dlinquance juvnile. Faceaux stratgies de survie immdiates, de nombreuses familles clatent : exode rural des hommes laissantles femmes la tte des mnages. Cette situation est attribue :

    Lappauvrissement gnralis et continuel du pays : Face un taux de croissance dmographiquegalopante de 2,8%, lvolution du taux de croissance conomique ne suit pas : 3,1% par an entre1960 1972 ; 0,1% par an entre 1973 et 1984 ; 2,5% par an de 1985 1990 et 0,1% sur la priode1991 1996. Avec une nette amlioration de 4,3% pour les annes 1997 2000, la crise de 2002 aaggrav la situation en faisant chuter le PIB 12%, et a accru le taux de pauvret de 71% en 2001 74%14 en 2002. Le PIB/tte qui tait de $430 en 1960 est descendu $240 en 1999.

    La fminisation de la pauvret due la disparit de dveloppement conomique, sociale et politiqueau dtriment de la femme : les femmes ont en effet des difficults daccs aux crdits dues linsuffisance de garantie lie la faiblesse de leur base financire et de leur niveau dducation -51% des femmes contre 47% dhommes sont analphabtes et seulement 47% sont actives. Prs de19% des mnages sont diriges par des femmes. Par ailleurs, la dvalorisation du statut de lafemme due aux us et coutumes lis aux problmes culturels, la faible ducation de la femme, la faibleprise en compte de lquit entre lhomme et la femme, la faible participation aux dcisions politiques,conomiques et sociales, la mconnaissance des droits et la discrimination constitue des facteurs deblocage de la femme dans son panouissement.

    La situation gographique et les caractristiques physiques de Madagascar qui est rgulirementconfronte des situations durgence. Ces situations durgence rsultent de cataclysmes naturels impact violent (cyclones, inondations) ou volution lente (scheresse dans le sud), et entranentdes privations et menacent les acquis sociaux perturbant les services en faveur des femmes et desenfants.

    Les effets de catastrophes naturels sont aggravs par la dgradation de lenvironnement parlhomme: dforestation feux de brousse etc

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    2.4 La qualit et linnocuit des alimentsLes problmes lis la qualit et linnocuit des aliments ne sont pas moins proccupants. Ilsretiennent de nos jours de plus en plus l'attention aussi bien des oprateurs que des consommateurs etde la communaut scientifique en raison de leurs importantes implications sanitaires et socio-conomiques. Les nombreuses saisies et rejets dimportation et dexportation, les diffrents casdintoxication survenus ces dernires annes sont assez loquents. Ces problmes sont dus entre autres linsuffisance et linadquation des textes rglementaires existants, leur non-application,

    linefficacit et linsuffisance des infrastructures danalyse et de contrle.

    2.5 Les problmes mergentsDeux problmes mergents risquent de compliquer davantage la problmatique de la malnutrition durantles prochaines dcennies ce sont les maladies non transmissibles (MNT) et le VIH/SIDA. Les maladies non transmissibles. Ces maladies - qui regroupent le diabte, les maladies cardio-

    vasculaires et le cancer ont comme dterminants prventifs une alimentation et mode de viemalsaine. Mme si aucune enqute scientifique na encore t ralise, il y a des indications queles facteurs de risque comme lobsit, la consommation des aliments riches en graisses et

    cholestrol, la sdentarit, et la surconsommation dalcool et le tabagisme, touchent de plus en plusla population Malagasy, surtout les couches conomiquement aises. Le VIH/SIDA. Le problme de VIH/SIDA devient de plus en plus proccupant Madagascar. Bien

    que la prvalence de linfection au VIH soit encore faible, son volution ainsi que le nombre croissantde cas de SIDA de 1987 2000 sont alarmants - traduisant une croissance exponentielle vidente delpidmie. En effet, la forte prvalence des IST avec la syphilis qui constitue 15% des IST etprsente chez 11% des femmes enceintes, conjugue la pauvret ainsi que lmergence desfacteurs favorisant la propagation de la maladie rendent les gens de plus en plus vulnrables linfection. De mme la transmission de la mre lenfant durant la grossesse, laccouchement et lapriode post-natale prsente des risques particuliers. Il est estim actuellement que le VIH esttransmis par le biais de lallaitement maternel 10-20% des nourrissons dont les mres sontsropositives. Par ailleurs, les parents vivant avec le SIDA sont plus exposs au risque de lamalnutrition, ce qui rend leurs enfants plus vulnrables la malnutrition.

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    3. Analyse des Rponses

    Un ensemble de programmes et actions ont t mis en uvre durant la dernire dcennie en vue delutter contre la malnutrition.

    Mme sil y a eu une approche plutt prventive dans la majorit des interventions mises en uvre parplusieurs secteurs avec une certaine coordination, le manque defficacit et de synergie et la faiblecouverture de ces interventions nont pas permis une rduction tangible de la malnutrition au niveaunational.

    Ce chapitre analyse les programmes et actions existants en vue de dgager les bonnes pratiques surlesquelles peut se construire la Politique Nationale de Nutrition en vue dacclrer la rduction de lamalnutrition durant la prochaine dcennie.

    3.1 Interventions de nutrition communautaire

    Les interventions base communautaire ont une vocation prioritairement prventive. Madagascarpossde maintenant une bonne exprience des interventions de nutrition communautaire dmarresdans les annes 1990 et qui a dmontr lefficacit de ces interventions rduire le taux de lamalnutrition chez les enfants en lespace de quelques annes. Ces interventions ont t mises enuvre dans une centaine de districts dans le cadre des projets SEECALINE, NAC, PCIME-communautaire, AEN et dautres projets. Ces interventions, mme si elles comportent certainesnuances, sont toutes menes avec la participation active de la communaut et poursuivent une stratgieplus ou moins commune : mise en place ou redynamisation des structures communautaires et leurencadrement par des facilitateurs (agents communautaires, animateurs, ONGs) ; conduite des activits

    de surveillance et promotion de la croissance des enfants ; et communication pour le changement decomportement en matire de sant et nutrition visant particulirement les groupes les plus vulnrablesque sont les jeunes enfants et les femmes enceintes et allaitantes. Ces interventions encouragent aussiune meilleure utilisation des services de sant de base et des services de vulgarisation agricoles.

    Ces expriences ont montr une amlioration sensible de ltat nutritionnel des enfants dans les sitesdintervention communautaire. Ainsi, une rduction de la malnutrition de 10% 30% a pu tre observe,accompagne des changements positifs des comportements relatifs la sant et la nutrition. Laparticipation active de la communaut et la mise en uvre au niveau dcentralis sont aussi des pointsforts de cette stratgie de nutrition communautaire. Malheureusement la couverture gographiquelimite de ces interventions communautaires et le nombre important des exclus dans les sites de projet,ont rduit les retombes sur la prvalence globale de la malnutrition au niveau du pays. Les autresfaiblesses sont Iinsuffisance de structure de rhabilitation nutritionnelle au niveau communautaire etlimpact jug ngatif daide alimentaire sur la responsabilisation de la communaut.

    3.2 Promotion de lallaitement maternel et ducation nutritionnelleD l d d l liti ti l d ti d l ll it t t l l Mi i t d l S t

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    De par ces interventions il a t constat une certaine amlioration dans les pratiques de lallaitementmaternel et une meilleure disponibilit des supports dIEC avec des messages harmoniss. Nanmoins,il manque une stratgie globale de communication pour le changement de comportement, et il y a eu uncertain relchement dans les hpitaux ayant reu le label IHAB.

    3.3 Accs aux soins de sant primairesLaccs universel aux soins de sant primaires est primordial dans la lutte contre la malnutrition surtoutla sant maternelle et infantile comprenant la vaccination, la prise en charge prcoce des maladiescourantes des enfants 15 , les consultations pr et postnatales, et le planning familial. Toutefois la

    frquentation des centres de soins de sant reste encore limite mme si la stratgie avance et celle duporte porte ont aid amliorer la couverture de certaines interventions (AVA, FAV). La gratuit decertaines prestations contribuant lamlioration de ltat nutritionnel des enfants et des mres comme lasurveillance et promotion de la croissance, la supplmentation de masse en vitamine A et fer/acidefolique dans les coles et les services de CRENI/CRENA a permis daugmenter le nombre debnficiaires. Ladoption de lapproche PCIME16 au niveau des CSBs dans certains districts a permis une meilleure prise en charge des enfants malades. Par manque dinformation et daccs un serviceadquat de planning familial, lutilisation actuelle de la contraception reste encore faible, avec uneprvalence contraceptive denviron 25% ; 9% des femmes utilisant une mthode quelconque et 16% une

    mthode moderne

    17

    .En gnral, les liens entre les CSBs et les sites communautaires de nutrition sont faibles et demandedtre renforcs en vue damliorer lutilisation des soins de sant primaires par les mres et enfants condition ncessaire pour la rduction durable de la malnutrition.

    3.4 Rhabilitation nutritionnelle des enfants svrement malnutrisLe Ministre de la Sant a mis en place une structure dune trentaine des CRENIs au niveau des CHU,CHR et CHD, et une trentaine de CRENIs-jour au niveau des CSB II travers le pays pour la prise encharge des enfants 0-5 ans svrement malnutris. Nanmoins il y a un nombre insuffisant de cesinfrastructures et le lien avec les sites communautaires mrite dtre amlior ainsi que le systme derfrence et de contre rfrence.

    3.5 Lutte contres les carences en micronutrimentsLes carences en micronutriments qui prsentent des problmes de sant publique sont les Troubles dus la Carence en Iode (TDCI), lanmie ferriprive et lavitaminose A. Madagascar a connu des russitesremarquables dans la lutte contre les carences en iode et vitamine A.

    TDCI :La mise en uvre de la Politique Nationale de Lutte contre les TDCI par le Ministre de la Sant

    en collaboration avec le Ministre du Commerce a rapidement ramen ce problme sous contrle dansles annes 1990. La stratgie de cette politique repose sur liodation universelle du sel appuy par unelgislation sur le sel iod. Le Programme dIodation du Sel est mis en uvre avec la participation dessauniers. A prsent 80% des mnages consomment le sel iod mais ce taux varie dune faonimportante entre provinces et districts et le taux diodation nest pas toujours conforme aux normestablies. Le suivi du Programme travers les sept postes sentinelles au niveau des six provinces admontr sa russite Le contrle du taux diodation du sel iod est assur quantitativement dans les

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    de vitamine A. Les femmes accouches reoivent galement une dose de vitamine A dans les premires8 semaines mais la couverture reste faible car la proportion des naissances ayant lieu dans lestablissements sanitaires est faible (moins de 20%). Mme si plus de 65% des femmes viennent enconsultation postnatale le taux de supplmentation en vitamine A est inconnu. Ainsi la supplmentationde routine reste faible pour tous les groupes cibles.

    Anmie :Les diffrentes stratgies en matire de lutte contre lanmie rentrent dans le cadre la fois dela stratgie de la Maternit Sans Risque et de la Prise en Charge Intgre des Maladies de lEnfant.Chez les enfants de moins de 5 ans, il ny a pas encore de mesures prophylactiques. La supplmentation

    en fer se fait en cas danmie dclare selon le protocole dfini dans les algorithmes. Les femmesenceintes, les enfants de moins de 3 ans et les enfants scolariss reoivent leur supplmentation enfer/acide folique (FAF) au niveau des formations sanitaires ou des coles. La supplmentation en FAFdes femmes enceintes fait partie intgrante des consultations prnatales dont la couverture est denviron40%. La proportion des enfants de moins de 3 ans qui reoivent une supplmentation (curative) estinconnue. Concernant les enfants scolariss, plus de 2,7 millions au niveau de 6.800 coles reoiventune supplmentation hebdomadaire en FAF dans le cadre du Projet de Nutrition Scolaire. Les politiquesrelatives la lutte contre lanmie ferriprive ncessitent une actualisation en vue dassurer une couvertureadquate de tous les groupes risque.

    3.6 Scurit alimentaire et conomique au niveau des mnagesPlusieurs programmes et actions ont t entrepris pour assurer la scurit alimentaire des mnages etrduire la pauvret, mais les rsultats obtenus sont en de des rsultats escompts. Dans le sillage duSommet Mondial de lAlimentation en 1996, des politiques et programmes ont t labors et mis enuvre en vue damliorer la scurit alimentaire des mnages tout en amliorant le cadre de vie rurale etle niveau de pauvret.

    Ces politiques et programmes sont : Le Document Cadre de la Politique Economique (DCPE) (1997) La Stratgie Nationale de Scurit Alimentaire (SNSA)(1997) Le Projet de Soutient pour le Dveloppement Rural (PSDR) qui met en excution le Plan dAction

    pour le Dveloppement Rural (PADR)(1999) Le Programme National de Scurit Alimentaire Elargie (PNSAE) Le Programme Spcial de Scurit Alimentaire (PSSA)(1997)

    Le bilan cinq ans aprs (Bilan SMA+5) constate que les progrs accomplis ont t trop lents par leurmanque de coordination et souvent de complmentarit et de cohrence. Actuellement le PSDR et lePSSA, avec des moyens consquents, sont les principaux programmes de proximit mens par le

    MAEP dans la lutte contre linscurit alimentaire des mnages.

    Le Document de Stratgie pour la Rduction de la Pauvret (DSRP) labor en 2003 prend en compte ladimension scurit alimentaire des mnages et offre un cadre multisectoriel dinterventions dans la luttecontre la pauvret, de ce fait pour la malnutrition.

    Le Ministre de lAgriculture apporte un appui technique au niveau des sites de nutrition communautaire

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    et lvaluation de la situation nutritionnelle. La SNGRC prconise aussi lintgration de la rduction desrisques et de vulnrabilit aux catastrophes dans la planification macro-conomique. La reprise desactivits de dveloppement de la population sinistre reste un souci majeur.

    Le Comit National de Secours (CNS) du Ministre de lIntrieur est une structure institutionnelleintersectorielle et dcentralise efficace pour la gestion des risques et catastrophes en coordonnant lesefforts de tous intervenants et des agences de coopration bilatraux et multilatraux.

    3.8 Les instruments de collecte et danalyse dinformations nutritionnelles

    Il existe plusieurs instruments de collecte et danalyse dinformation nutritionnelle ayant pour but defournir des informations sur la situation nutritionnelle. Lutilisation de ces informations - souventdisparates et isoles est faite dune faon non optimale dans les prises de dcision et dans les actions.Il manque une structure de surveillance nutritionnelle pouvant agir comme banque de donnes et faireune analyse et synthse de toutes les donnes disponibles en vue de fournir des informations utiles auxresponsables pour la formulation des politiques, la planification et gestion des programmes, et fairelanalyse de tendance dans le temps et lespace.

    Les diffrents instruments en place sont :

    LInstitut National de la Statistique (INSTAT) travers la Direction de la Dmographie et desStatistiques Sociales (DDSS) et la Direction Statistique des Mnages (DSM) fournit la plusgrande base de donnes sur la situation nutritionnelle et alimentaire au niveau national partirdes enqutes priodiques et ponctuelles quil mne en collaboration avec divers ministres etpartenaires. Parmi les plus importants sont lEnqute Dmographique et de Sant (EDS),lEnqute Permanente auprs des Mnages (EPM), lEnqute Indicateurs Multiples (MICS) etlEnqute Anthropomtrique.

    Le Programme National de Surveillance Alimentaire et Nutritionnelle (PNSAN) au sein duMENRS a t conu au dpart pour faire lanalyse et synthse des donnes disponibles dediffrentes sources en vue de faire le suivi de limpact du programme dajustement structurel sur

    ltat nutritionnel de la population. Malheureusement cause des faiblesses internes et desproblmes dagencement aux autres instruments de collecte des donnes, cette mission na putre ralise et prsent leffort du PNSAN se concentre sur la surveillance nutritionnelle auniveau des sites de Nutrition Assise Communautaire (NAC).

    Le Systme dAlerte Prcoce (SAP) dans le Sud a t conu pour identifier les communes risques en matire de pnurie alimentaire suite aux scheresses. Lextension de ce dispositif lensemble du territoire sinscrit dans les actions mettre en uvre dans le cadre de la SNGRC.

    Complmentairement la mise en place du SAP, le Rseau dObservatoires Ruraux (ROR)assure le suivi de la situation socio-conomique des mnages ainsi que les pertes de rcoltes

    dans quatre rgions18

    du pays. Les renseignements recueillis servent particulirement commelments de dcision aux responsables des diffrents Ministres et organismes impliqus dans lascurisation alimentaire.

    Le Systme dInformation et de Cartographie sur lInscurit Alimentaire et la Vulnrabilit(SICIAV) a t mis en place en vue de fournir des informations sur les personnes et zonesvictimes ou exposes au risque de linscurit alimentaire. La mise en place dactions pilotesdans le cadre du Programme SICIAV est en cours

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    enfants scolariss de 6-14 ans reoivent une supplmentation hebdomadaire en FAF 19, et les enfantsscolariss (6-14 ans) ou non scolariss (3-14 ans) sont dparasits. A part lducation sanitaire etnutritionnelle, on fait aussi la promotion de la consommation du sel iod. Ces activits ont aid amliorer lalimentation des enfants et prvenir les carences en fer et iode avec une meilleureperformance scolaire.

    Les coles primaires dans la rgion du Faritany de Toliary touche par la scheresse et la pnuriealimentaire dune faon chronique bnficient des cantines scolaires leur fournissant un repas quotidien la mi-journe. Ce programme est gr par le MENRS avec lappui des ONGs distribuant des vivres en

    milieu scolaire.

    3.10 Coordination et gestionVu la nature multisectorielle des interventions de lutte contre la malnutrition, une coordination efficacesavre importante en vue dassurer une complmentarit, cohrence et synergie des programmes. Desstructures de coordination des interventions en matire de nutrition ont t mises en place mais lesystme de coordinationest faible tous les niveaux et constitue cet effet un facteur de blocage. Cettesituation entrane une faible synergie des interventions et une dispersion des efforts. En outre le peu oul'inexistence de considrations accordes des lments dordre nutritionnel dans les politiques et

    programmes de dveloppement conomique et social ne fait quenvenimer la situation, et doncaugmenter les populations vulnrables. Ainsi la volont et lengagement politiques exprims au plus hautniveau pour accorder la priorit la lutte contre la malnutrition ne sont pas toujours traduits en action.

    Dautres faiblesses releves sont : une conscientisation insuffisante de certains gestionnaires,responsables et techniciens de programme sur la problmatique de la malnutrition ; une insuffisance desressources humaines, financires et matrielles ; une insuffisance de la traduction des stratgies enactions spcifiques ; des interventions souvent trop ponctuelles ; la non application des textes lgislatifs ;les faibles implications des dcideurs ; et les problmes de nutrition vus prioritairement sous langle santavec faible implication multisectorielle

    Gnralement le Ministre de la Sant assume le rle de leadership en matire de lutte contre lamalnutrition et les carences en micronutriments et collabore troitement avec dautres ministres selon lancessit des interventions par exemple, avec le Ministre du Commerce sur lapplication deslgislations sur le sel iod et la commercialisation des substituts au lait maternel, et le Ministre delAgriculture sur la scurit alimentaire dans les sites de nutrition communautaire. Le MinSan-PFcollabore avec divers partenaires (nationaux et internationaux) dans la mise en uvre des activits denutrition ou PCIME au niveau communautaire. Le MinSan-PF labore aussi des protocoles techniquesen matire de nutrition, ex. supplmentation en vitamine A, prise en charge des enfants svrement

    malnutris, lalimentation du nourrisson et du jeune enfant. Le Projet SEECALINE, sous la tutelle de laPrimature, est un important intervenant en matire de nutrition communautaire et de nutrition scolaire,couvrant actuellement 50% du pays.

    Des structures de coordination ponctuelles comme le Comit National de Lutte contre les TDCI(CNLTDCI) et le Comit National de lAllaitement Maternel se sont avrs trs efficaces dans lacoordination de la mise en uvre des politiques nationales en matire de la lutte contre les TDCI et la

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    responsables de nutrition sur le terrain, elle a particip lanalyse et la ractualisation des politiquesrelatives la nutrition. Il existe un GAIN au niveau national et des GAINs rgionaux dans les 6 provinces.

    La lutte contre la malnutrition exige un large partenariat avec la socit civile, le secteur priv, les ONGs,les institutions nationales (groupes professionnels, universits) et la communaut internationale. Parmiles importants partenaires dans le domaine de la nutrition et de lalimentation on note les agencesinternationales telles que la Banque Mondiale, lUNICEF, lOMS, le PAM, lUSAID ( travers LINKAGESet MOST), la FAO, lUnion Europenne et la Coopration Japonaise, et les ONGs telles que CARE, CRS,MSF, ASOS, ASERN, ADRA,

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    4. Politique et Stratgies

    4.1 Politique4.1.1 Prambule

    Pour combattre la malnutrition et compte tenu des Objectifs de Dveloppement du Millnaire (ODM)auxquels souscrit le gouvernement malgache et afin dassurer un dveloppement rapide et durable,Madagascar, dans le cadre du DSRP, sest fix comme objectifs de :

    Rduire de moiti le taux de pauvret dans 10 ans, soit en 2013. Ramener de 49% en 2000 36% en 2005, la prvalence de malnutrition chez les enfants de

    moins de 5 ans.

    Llaboration de la Politique Nationale de Nutrition a t ralise dune faon multisectorielle etpluridisciplinaire dmontrant ainsi la complexit des problmes lis la nutrition et lalimentation ainsique des facteurs qui les dterminent. Ce document de politique nationale :

    Montre la reconnaissance par tout un chacun de lampleur de la malnutrition dans le pays et sesconsquences sur le dveloppement humain et socio-conomique;

    Marque lengagement politique ferme et dfinitif combattre ce flau dimension

    multisectorielle ; Fixe les objectifs atteindre et cre un cadre rfrentiel toutes les actions entreprendre en

    matire de nutrition ; et Met en place un cadre institutionnel pour la coordination et la mise en uvre des interventions

    nutritionnelles.

    4.1.2 Les Indicateurs de la Malnutrition

    Trois indicateurs sont couramment utiliss comme mesures de la malnutrition dpendant de lobjectif delvaluation. Ces indicateurs sont : Le retard de croissance mesur par le rapport taille/ge de lenfant. Cest un indicateur de la

    malnutrition chronique et est normalement utilis pour valuer limpact long terme desprogrammes de dveloppement socio-conomique.

    Linsuffisance pondrale mesure par le rapport poids/ge de lenfant. Cest un indicateur dela malnutrition gnrale et est normalement utilis pour valuer limpact des interventions

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    intellectuelles ainsi que de promouvoir la sant et le bien-tre des mres et des adultes, ce par lasynergie des interventions multisectorielles.

    4.1.4 Objectifs Gnraux

    Dici lan 2015 de :a. Rduire de moiti la prvalence de la malnutrition chronique (poids/taille

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    les politiques et programmes de dveloppement (ex. Rduction de la pauvret, scurit alimentaire,population) sont essentielles pour une meilleure efficacit et durabilit des interventions en matire denutrition.

    La malnutrition des enfants est dailleurs la manifestation des problmes multisectoriels qui se posent tous les niveaux de la socit (famille, communaut, rgion, national) voir annexe 2. Ainsi, lesconsidrations nutritionnelles devront faire partie intgrante de tous programmes de dveloppement etltat nutritionnel des enfants devra tre utilis parmi les indicateurs des rsultats des programmes dedveloppement social et conomique.

    4.2.1 Les stratgies spcifiques

    La lutte contre les diffrents problmes nutritionnels comporte des stratgies spcifiques qui ont faitlobjet de consensus international ainsi que de lexprience de leur mise en uvre Madagascar. Lalutte contre la malnutrition protino-nergtique reste un dfi majeur et demande un effort conjugu de lapopulation et des intervenants. La lutte contre les troubles dus la carence en iode est en bonne voie etla lutte contre lavitaminose A doit tre renforce. Par contre, lanmie ferriprive qui touche plusieursgroupes et demande une intervention plus forte.

    La malnutrition peut-tre jugule par la mise en uvre simultanment des sept Actions Essentielles enNutrition savoir :

    lallaitement maternel exclusif jusqu 6 mois, lalimentation de complment adquat et lallaitement maternel, lalimentation des enfants malades, notamment les malnutris, lalimentation adquate, notamment les femmes enceintes et allaitantes, la lutte contre lavitaminose A, la lutte contre la carence en fer, et

    la lutte contre la carence en iode.Les stratgies spcifiques pour la prvention de ces problmes nutritionnels comprendront :

    4.2.1.1. Malnutrition Protino-nergtique :La malnutrition stablit trs tt chez lenfant Malagasy et cest la priode de grande vulnrabilit quipourrait entraner un retard de dveloppement physique et mental. La dfaillance de la croissancesinstalle ds la premire anne et deviendra plus difficile corriger avec le temps. Une interventionprcoce (avant 3 ans) assure une meilleure efficience dans la prvention de la malnutrition et la rductionde la mortalit infanto juvnile. Linadquation de lallaitement maternel et lalimentation de complmentassocie aux maladies rcurrentes sont les causes les plus importantes de la malnutrition chez lesenfants Malagasy. Rduire la malnutrition chronique chez les femmes est important en vue de rduire lamortalit maternelle et prvenir linsuffisance pondrale chez les nouveau-ns autre facteur de mortalitnonatale et de malnutrition. Laction de la famille doit tre appuye par laccs au service de sant et unenvironnement sain, ainsi que par une meilleure disponibilit alimentaire en quantit et qualit.Lemphase doit tre mise sur la prvention de la malnutrition. Les stratgies spcifiques de lutte contre la

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    4.2.1.2. Troubles dus la Carence en Iode :Suite au succs relatif de la lutte contre la carence en iode, on ne voit plus les formes les plus graves desTDCI comme les avortements spontans, la surdimutit ou le crtinisme, et mme le goitre devient plusrare. Nanmoins, une grande proportion de la population ne consomme toujours pas du selsuffisamment iod et est expose la carence en iode mettant en danger le dveloppement intellectueldes enfants. Il faut sassurer que tous les sels produits et consomms Madagascar soientcorrectement iods. Les stratgies de lutte contre les TDCI comprendront :

    Iodation de tout sel destin la consommation humaine selon les normes tablies ; Consommation du sel adquatement iod par toute la population ;

    Application effective de la lgislation sur le sel iod ; Contrle qualitatif et quantitatif de liode dans le sel tous les niveaux (production, distribution et

    consommation) ; Suivi pidmiologique des TDCI au niveau des postes sentinelles.

    4.2.1.3. Avitaminose A :Lavitaminose A est un problme de sant publique Madagascar et touche les enfants et les femmesenceintes et allaitantes cause dun apport alimentaire inadquat en vitamine A. Dans sa forme la plusgrave, elle expose les enfants la ccit ou des lsions oculaires et dans sa forme sous clinique,lavitaminose A augmente le risque de mortalit et de morbidit, et affecte la croissance et ledveloppement des enfants. Une supplmentation en vitamine A assurera une protection rapide auxgroupes vulnrables mais elle doit tre complmente par la diversification du rgime alimentaire et lafortification alimentaire pour la prennisation des interventions. Les stratgies de lutte contrelavitaminose A comprendront :

    La diversification alimentaire en vue daugmenter lapport en vitamine A ; Supplmentation universelle en vitamine A des groupes vulnrables, notamment les enfants et

    femmes allaitantes (nouvellement accouche25) selon le protocole tabli ; Promotion de la fortification alimentaire en vitamine A ; Prise en charge rapide des enfants malades et vaccination anti-rougeoleux.

    4.2.1.4. Anmie ferriprive :Lanmie ferriprive est aussi un problme de sant publique touchant particulirement les femmesenceintes, les enfants dge prscolaire et dge scolaire cause dun apport alimentaire inadquat etdune faible biodisponibilit en fer. Elle est une des causes importantes de la mortalit maternelle et delinsuffisance de poids la naissance ainsi que de la baisse de la performance cognitive chez lenfant etde la productivit au travail des adultes. Une supplmentation en fer/acide folique est ncessaire pouramliorer rapidement le niveau dhmoglobine des groupes vulnrables mais cest difficile davoir unecouverture adquate. La diversification du rgime alimentaire et la fortification alimentaire doivent ainsi

    complmenter la supplmentation en fer/acide folique. Les stratgies de lutte contre lanmie ferriprivecomprendront : Promotion de la diversification alimentaire en vue damliorer lapport en fer et son assimilation ; Supplmentation en fer et acide folique des groupes vulnrables, notamment les femmes

    enceintes, les enfants (dage prscolaire et scolaire) et les adolescentes ; Promotion de la fortification alimentaire en fer ; Dparasitage des enfants et contrle du paludisme (chimiothrapie et moustiquaires

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    4.2.2 Les stratgies oprationnelles

    Les stratgies oprationnelles serviront la mise en uvre des stratgies spcifiques de lutte contre lamalnutrition protino-nergtique et les carences en micronutriments au niveau de tout le territoire en vuedatteindre les objectifs fixs dans cette Politique avant lan 2015.

    Les lments stratgiques de la Politique National de Nutrition sont prsents lannexe 3. Il fautsattaquer la malnutrition partir de la base et l o lefficience26 des interventions est la meilleure envue dassurer lenfant une alimentation adquate et une bonne sant. Lintervention de nutrition auniveau communautaire est donc le noyau central de cette action en vue de faire adopter des bonnespratiques en matire de nutrition, dhygine et de sant par les familles et communauts. Lintgrationaux services de la sant est un lment essentiel de cette stratgie en vue dassurer la prise en charge etla prvention des maladies infectieuses qui sont une des principales causes de la malnutrition et demortalit chez les enfants. Une convergence effective des services agricoles et des interventions pour larduction de la pauvret (DSRP) est aussi essentielle en vue dassurer la scurit alimentaire etconomique des mnages, autres facteurs sous-jacents de la malnutrition (voir annexe 2). Le succs

    de ces interventions demande une stratgie de communication pour mobiliser la participation active de lapopulation et des responsables dans la mise en oeuvre de cette Politique. Un systme national desurveillance nutritionnelle fournira les informations utiles aux responsables et les communauts pour lacoordination et suivi de la mise en oeuvre de la Politique.

    Des structures de coordination et suivi au niveau national et rgional seront mise en place en vuedassurer la collaboration et synergie multisectorielle, et que lengagement de ltat soit traduit danslaction. Les responsables rgionaux participeront llaboration des plans daction de manire assurerloprationnalisation de ces stratgies. La commune sera la structure la base qui assurera la

    coordination multisectorielle et suivie des interventions au niveau communautaire.La planification, la mise en uvre et le suivi/valuation des stratgies oprationnelles se feront au niveaunational, provincial/rgional et/ou communal, selon le cas.

    Les principes directeurs pour la mise en uvre des stratgies oprationnelles comprennent :

    Adoption de lApproche Droit (CDE, CDH, CEDAW). Renforcement de la coordination multisectorielle et de la cohrence des interventions ;

    Dcentralisation des interventions et des moyens suivant les zones risque ; Implication effective des autorits nationales, rgionales, locales et traditionnelles ; Priorit aux stratgies prventives dans la lutte contre la malnutrition ; Intgration de la lutte contre la malnutrition dans tous les programmes de dveloppement. Collaboration avec les ONGs et la socit civile et consolidation de lapproche 3P : Partenariat Public

    Priv tous les niveaux.

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    La stratgie comprendra :

    Promotion des pratiques optimales de lallaitement maternel cest dire, initiation prcoce delallaitement maternel en moins dune heure aprs laccouchement, allaitement frquent lademande de jour comme de nuit, lallaitement exclusif jusqu 6 mois et continuer lallaitement jusqu2 ans et au-del.

    Promotion de lalimentation complmentaire adquate, approprie, diversifie partir de 6 mois, ycompris la dmonstration et prparation des aliments locaux.

    Promotion de lallaitement maternel et de lalimentation des enfants malades durant et aprs leur

    maladie, y compris la thrapie de rhydratation par voie orale (TRO) en cas de maladiesdiarrhiques. Application de la Politique sur l Allaitement Maternel et du Code sur la Commercialisation des

    Substituts du Lait Maternel. Promotion de lalimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE) dans le cadre des Actions

    Essentielles en Nutrition au niveau de la communaut (aussi bien rural quurbain) et des formationssanitaires par le renforcement de la stratgie de communication pour le changement decomportement.

    Clbration de la semaine de lallaitement maternel et largir au-del de cette semaine le plaidoyer

    travers le mass media. Intgration de la formation en matire de lANJE dans le curriculum de formation professionnelle detous les agents (sant, agricole, communautaire, ).

    Consolidation et augmentation du nombre des Hpitaux, Centres de Sant de Base et Lieux deTravail Amis des Bbs pour la promotion de lallaitement maternel, ainsi que leur extension auniveau communautaire, y compris des groupes de soutien.

    Promotion des pratiques optimales en matire de lANJE dans les circonstances spciales (ex.VIH/SIDA et urgence).

    Recherche operationnelle sur les pratiques de lallaitement maternel et sur lalimentation

    complementaire, y compris les farines infantiles, et leur vulgarisation.

    Stratgie No.2 : Intervention de nutrition au niveau communautaireCette stratgie capitalise sur les expriences acquises dans la mise en uvre des interventions denutrition au niveau communautaire dans une centaine de districts et le rsultat de ces interventions depouvoir sensiblement rduire le taux de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans en espace dequelques annes tout en amliorant les comportements des bnficiaires en matire de nutrition, sant etdhygine. La malnutrition affecte le dveloppement physique et mental des enfants, affaibli la sant desmres et rduit la productivit des adultes. Elle est ainsi une cause importante de la pauvret et est un

    facteur bloquant de la croissance conomique. Il est possible datteindre lobjectif fix de la rduction dela malnutrition de moiti lan 2015 si la stratgie de nutrition communautaire est ralise sur tout leterritoire dune faon rigoureuse.

    La stratgie comprendra :

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    Promotion du dveloppement intgral du jeune enfant en intgrant les activits de dveloppementpsychosocial de lenfant aux activits nutritionnelles (ex. Approche DIJE) par le renforcement descapacits des familles, y compris les hommes.

    Participation communautaire toutes les tapes de planification, mise en uvre et suivie/valuationdes activits par lApproche 3A : Apprciation, Analyse et Action, et lutilisation du cadre conceptuelde la malnutrition. Renforcement des comptences des responsables dans lutilisation de cetteapproche.

    Focalisation sur les enfants de moins de 3 ans de la surveillance et promotion de la croissance touten ciblant tous les enfants de 0-5 ans pour toutes les autres activits.

    Intgration des groupes marginaliss dans les activits communautaires et le processus dedveloppement, et renforcement de la capacit multisectorielle de la population dans les zonesenclaves.

    Amlioration de la qualit et de lefficacit des prestations au niveau communautaire en adoptantlapproche intersectorielle et lapproche PCIME-communautaire et/ou SDE dans tous les sites.Dautres approches innovatrices (ex. BIDANI, Positive Deviance, etc.) seront aussi pilotes etadoptes.

    Accent sur la prvention de la malnutrition saisonnire (ex. soudure) - due linscurit alimentaire etaux maladies infectieuses (maladies diarrhiques, infections respiratoires aigues et paludisme).

    Distribution cible des supplments alimentaires aux personnes des groupes vulnrables (enfants,femmes enceintes et allaitantes) afin de renforcer la vocation prventive des interventionscommunautaire et dassurer la prennit de ces interventions27. La contribution des bnficiairesdevrait tre envisage [ex. approche Vivres contre Travail (VCT)]

    Renforcement des liens entre les sites de nutrition communautaire et les CSB ainsi que lutilisationeffective des soins de sant primaires par la communaut (PEV, PCIME, PF, CPN, IST/SIDA, etc.) voir Stratgie No.3. Rfrence des enfants svrement malnutris aux CRENA/CRENI et suivi auretour dans la communaut. Les sites mobiliseront les communauts pour des activits de sant enstratgies avances, ex. PEV, PF, CPN, supplmentation en micronutriments, etc. Participation dessites communautaires dans lapproche district du MinSan-PF : vente des produits sanitaires.

    Convergence des programmes agricole/pche/levage en vue damliorer la scurit alimentaire desmnages surtout pendant la priode de soudure (voir Stratgie 5).

    Convergence des actions entreprises dans le cadre du DSRP, la Politique de Protection Sociale ouautres programmes de dveloppement. (voir Stratgie No. 8).

    Harmonisation de lapproche dintervention et des modalits de mise en uvre au niveaucommunautaire.

    Les sites communautaires seront encadrs par des agents communautaires forms et/ou des volontairespour mener les activits et/ou des agents ou des ONGs/organisations de proximit pour promouvoirlinterface entre les communauts et les services techniques (sant, agriculture, sociale) ou programmesen vue damliorer laccs aux prestations de service ou bnfices (dons alimentaires, intrants agricoles,petits crdits, ). Les accoucheuses traditionnelles (AT) formes et quipes feront aussi partie delquipe. Les comits des communauts bnficiaires (CCB) participeront la planification, mise enuvre et suivi des interventions. Les communes seront responsables de la coordination avec le CSB,le service agricole, et les services sociaux de proximit, et dassurer leur convergence dans les sites de

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    carence en iode mme lgre - peut entraner un retard intellectuel des enfants ; lavitaminose A peutentraner la ccit et la correction de lavitaminose A par la supplmentation mne une rduction de23% de la mortalit infanto juvnile ; lanmie baisse la performance cognitif chez lenfant et augmente lerisque de mortalit maternelle et de petit poids la naissance.

    La stratgie comprendra :

    Mise en uvre des stratgies spcifiques de lutte contre les carences en micronutriments (voirSection 4.2.1).

    Prennisation des structures diodation du sel ventuellement la double fortification du sel en iodeet fluor en vue de la prvention des TDCI et caries dentaires respectivement. Amlioration de lacommercialisation du sel iod/fluor et assurance de la qualit jusquau niveau des consommateurs.Renforcement du partenariat public-priv.

    Mise en application effective de la lgislation sur le sel iod afin que toute la population soiteffectivement couverte.

    Diversification de la production et de la consommation alimentaire au niveau des sites de nutritioncommunautaire en vue damliorer lapport et la biodisponibilit en fer et vitamine A.

    Couverture adquate de supplmentation en vitamine A des enfants et des accouches

    comprenant la distribution au niveau des formations sanitaires et des sites communautaires. Supplmentation en FAF aux femmes enceintes - comprenant la distribution au niveau des CPN etdes sites communautaires.

    Supplmentation en fer et dparasitage des enfants de moins de 5 ans. Supplmentation hebdomadaire en fer et dparasitage des enfants scolariss et non scolariss.

    Faire la supplmentation hebdomadaire en FAF des adolescentes en intgrant lducation la viefamiliale.

    Renforcement de la lutte contre le paludisme dans les zones impaludes, en particulier la promotionde lutilisation des moustiquaires imprgnes dinsecticide, pour prvenir lanmie.

    Recherche-action en matire de fortification alimentaire en fer et vitamine A, suivi de pilotage,adoption des lgislations appropries et passage lchelle, avec approche de partenariat public-priv.

    Stratgie No.4 : Intgration des interventions nutritionnelles aux soins de sant primairesLa malnutrition forme avec les maladies infectieuses un cercle vicieux chez les jeunes enfants ; lesinfections rptes (maladies diarrhiques, infections respiratoires aigues, rougeole, palud) prcipitentlenfant vers la malnutrition qui son tour affaiblisse la rsistance des enfants aux maladies. Ainsi, lalutte contre la malnutrition ne peut russir sans une forte participation des services de sant dans cettelutte et un lien troit entre les CSB et les sites de nutrition communautaire. Laccs aux services de sant

    primaires qui est encore faible doit tre rendu universel. Aussi faut-il assurer la dcentralisation effectivede la prise de dcision assortie de ressources consquentes en vue dassurer la prennisation desactions entreprises ou entreprendre et dassurer la bonne gouvernance.

    La stratgie comprendra :

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    Appui soutenu des agents de sant aux sites de nutrition communautaire et aux agentscommunautaires selon un calendrier tabli, ainsi que des stratgies avances pour les interventionssant/nutrition.

    Intgration de cette stratgie lors de llaboration du plan de dveloppement des districts et du plande travail annuel.

    Stratgie No.5 : Prise en charge des enfants svrement malnutrisLe taux de mortalit grimpe dramatiquement chez les jeunes enfants svrement malnutris mme si le

    nombre absolu de dcs est plus important chez les enfants lgrement et modrment malnutris encomparaison avec les enfants svrement malnutris. Dj la malnutrition est associe plus de 50% dela mortalit infanto juvnile. Alors que tous les efforts doivent tre faits pour prvenir que lenfant basculedans la malnutrition et encore plus dans la malnutrition svre, une prise en charge de ces derniers estimprative dans le cadre dune politique visant la rduction de la mortalit infanto juvnile. Celademande la mise en place dun rseau de CRENI et CRENA et qui devrait tre ventuellement rationalis fur et mesure que le taux de malnutrition svre samliore. Il faut nanmoins faire attention quelaspect curatif de la malnutrition svre ne prenne pas le dessus sur laspect prventif en terme depriorit dans lallocation de ressources humaines et financires.

    La stratgie comprendra :

    Prise en charge correcte des enfants svrement malnutris au niveau des CRENIs, CRENIs-jour etCRENAs, avec des critres prcis dadhsion et de sortie.

    Extension des CRENIs et CRENAs vers tout le territoire, surtout dans les zones dinscuritalimentaire.

    Prise en charge et suivi au niveau des sites communautaire des enfants sortis des CRENIs/CRENAs. Prise en charge et suivi des enfants svrement malnutris (non rfrs aux CRENIs/CRENAs) au

    niveau communautaire. Systme de rfrence et de contre rfrence des enfants malnutris, y compris la prise en charge des

    frais occasionns par lvacuation sanitaire dun enfant svrement malnutri (tiers payant).

    Stratgie No.6 : Amlioration de la scurit alimentaire des mnages (SAM)Linscurit alimentaire qui touche 65% des mnages est lune des causes sous-jacentes importantes dela malnutrition. Lamlioration de la scurit alimentaire des mnages a pour but principal daider,damliorer et dorganiser les communauts vulnrables, rurales et urbaines, amliorer les mcanismesde survie des populations les plus exposes linscurit alimentaire et la malnutrition. Deuxconsidrations doivent focaliser lapproche pour lamlioration de la SAM la faible production (et

    productivit) de lagriculture de subsistance que pratique 90% de la population agricole et laugmentationabrupte de la malnutrition28 durant la priode de soudure. Contrler cette hausse aidera rduire le tauxglobal de la malnutrition, et surtout la malnutrition svre et la mortalit infanto juvnile qui font aussi despics pendant la priode de soudure. De plus, linscurit alimentaire et la pauvret sont troitement lies.Lapproche retenue pour cette stratgie est donc damliorer la SAM au niveau des sites de nutritioncommunautaire en utilisant les structures dencadrement existant au niveau de ces sites et la

    d i t h i i l /l / h d it

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    comportements positifs en matire de nutrition et habitude alimentaire, sant et hygine ; lengagementpolitique dans la lutte contre la malnutrition nest pas traduit dans le fait ; la nutrition ne trouve pas uneplace prioritaire dans les politiques de dveloppement ; et les ressources adquates ne sont pasalloues la nutrition.

    En vue de transformer cette attitude complaisante en une mobilisation nationale active pour rduire lamalnutrition de moiti dici lan 2015, il faut une stratgie de communication cohrente.

    La stratgie comprendra :

    Plaidoyer tous les niveaux afin d Assurer le droit une nutrition adquate (quantit et qualit) ; Sensibiliser les dcideurs sur la notion de nutrition et de scurit alimentaire des

    mnages ; les causes de la malnutrition ainsi que ses consquences sur ledveloppement humain et socio-conomique ;

    Intgrer la lutte contre la malnutrition dans tous programmes de dveloppement ; Utiliser le taux de la malnutrition parmi les indicateurs de dveloppement et de pauvret.

    Sensibilisation et implication des dcideurs et des autorits traditionnelles (Sojabe, Tangalamena,Ampanjaka, etc.).

    Information des responsables sur les politiques et programmes, et leurs rles dans la lutte contre lamalnutrition.

    Dveloppement et mise en oeuvre dun programme de communication pour promouvoir unchangement positif de comportement de la population en matire de nutrition, appuy par desrecherches oprationnelles. Ce programme adoptera une approche amliore, uniforme etharmonis en matire de communication ainsi quune approche multimdia tous les niveaux, etfacilitera la diffusion des informations. Il sera labor avec la pleine participation de la populationainsi que de tous les secteurs public, priv, ONGs et socit civile.

    Intensification du programme de communication interpersonnelle et de mass mdia (radio, TV,

    presse) au niveau des sites de nutrition communautaire et des formations sanitaires pourlamlioration des pratiques nutritionnelles et de sant. Les agents seront forms en techniques decommunications et utiliseront des outils appropris - en dialecte local (si ncessaire). Mobilisationdes media - y compris les media traditionnels - pour la diffusion des messages au niveau national,rgional et local.

    Valorisation du statut des femmes et promotion de lapproche genre pour favoriser lescomportements favorables la scurit alimentaire des mnages et une meilleure nutrition.

    Stratgie No.9 : Convergence des politiques de dveloppement

    Le but ultime des politiques de dveloppement socio-conomiques est damliorer la qualit de vie de lapopulation, dont ltat nutritionnel est une des composantes les plus importantes. Vu lampleur duproblme de la malnutrition Madagascar, et ses consquences sur le dveloppement humain et socio-conomique du pays, des considrations nutritionnelles doivent tre intgres aux politiques dedveloppement. En fait ces politiques de dveloppement sattaquent aux causes sous-jacentes etfondamentales de la malnutrition (voir Annexe 2), et pour que la lutte contre la malnutrition soit efficace etdurable il faut sassurer quil y a convergence et synergie de ces politiques

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    des interventions et lvaluation dimpact par les structures dcentralises et les communes. Celarenforcera ainsi la capacit des communes de participer leur propre dveloppement.

    La stratgie comprendra :

    Convergence des stratgies multisectorielles du DSRP dans les sites de nutrition communautaire envue de renforcer la synergie entre la PNN et la SRP. Initier cette approche en assurant laconvergence des programmes du DSRP dans les domaines de la sant, agriculture,eau/assainissement et scurit (surtout en milieu rural) dans un premier temps et poursuivre avec les

    autres programmes.- Le programme Sant qui vise lamlioration de laccs, plus particulirement despauvres, aux services de sant et comprend lapplication de la PCIME et la lutte contre lepaludisme.

    - Le programme Dveloppement Rural qui vise assurer la scurit alimentaire etoptimiser lutilisation des ressources .

    - Le programme Eau Potable et Assainissement surtout linitiative WASH qui vise sensibiliser la population vers un changement positif de comportement vis--vis de lhygine.

    - Le programme Gouvernance et tat de Droit qui inclus la scurit en zones urbaines eten milieu rural.

    Convergence de la Politique Nationale de la Population pour le Dveloppement Economique etSocial (PNPDES) au niveau des sites de nutrition communautaire, particulirement :

    - Laccs au service de planning familial ;- La rinsertion sociale des groupes marginaliss ;- Lamlioration de lhabitat.

    Participation la scolarisation universelle des enfants, y compris des filles. Le niveau dinstructiondes mres est associ un meilleur statut nutritionnel et de sant des mres et des enfants. Aussiun faible niveau dinstruction nest pas favorable labandon de certains us et coutumescontraignants. Les sites de nutrition communautaire peuvent encourager la scolarisation de tous les

    enfants dge scolaire. Utilisation du taux de la malnutrition (insuffisance pondrale) comme indicateur cl pour le suivi et

    valuation de limpact de la mise en uvre des stratgies du DSRP ces donnes sont djdisponibles au niveau des sites de nutrition communautaire.

    Intgration de la lutte contre la malnutrition comme un lment cl de tous politiques et programmesde dveloppement, y compris dans les Plans Communaux de Dveloppement. Utiliser lindicateur dela malnutrition pour valuer limpact sur le dveloppement humain.

    Stratgie No.10 : Prparation lurgence et rponses aux urgences nutritionnelles

    Les causes sous-jacentes de la malnutrition tant les mmes qui rendent les communauts vulnrablesaux risques et consquences des catastrophes naturelles (cyclones, inondations, scheresses, invasionacridienne), il est vident que toute action visant la prparation ou rponse aux urgences exige que ladimension nutritionnelle reoive une attention prioritaire dans la planification, mise en uvre et suivi desactivits durgence.

    Dans le cadre des actions coordonnes par le Comit National de Secours (CNS) du Ministre de

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    Un autre aspect trs important est de pouvoir fournir temps de donnes et information sur lampleur,ltendue et les risques des problmes nutritionnels afin daider la planification et mise en uvre desactivits de secours, y compris laide alimentaire et la mise en place des CRENIs/CRENAs. Le suivi de lasituation nutritionnelle dterminera larrt progressif des oprations post-urgence. La disponibilit desdonnes nutritionnelles fait aussi partie de la prparation lurgence en indiquant - dj avant le passagedune catastrophe - les zones fragiles et exposes aux risques de la malnutrition, permettant ainsi desinterventions rapides.

    La stratgie comprendra :

    Collaboration avec les comits de secours tous les niveaux (CNS, CRS, CLS) dans le cadre de laStratgie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes (SNGRC) pour les actions deprparation et rponse aux urgences relatives aux risques nutritionnelles. Plan ORSEC bienasseoir chaque niveau tout en assurant la composante nutritionnelle.

    Renforcement des systmes danalyse de la vulnrabilit des populations exposes aux risques decatastrophe. (Voir Stratgie No.10).

    Planification et ralisation des enqutes nutritionnelles rapides, en cas de catastrophe, pour ledpistage des zones et groupes vulnrables et la planification des secours nutritionnels encomplmentarits avec les secours dans les autres domaines (sant, eau et assainissement, etc.).Les enqutes de suivi valueront rgulirement lvolution de la situation nutritionnelle et dtermineralarrt progressif des oprations. Publication des rsultats des actions durgence chaqueintervention.

    Promotion et protection de lallaitement maternel exclusif des enfants jusqu 6 mois et continuationjusqu de 2 ans ou plus en vue de prvenir la malnutrition et la mortalit chez les jeunes enfants.

    Aide alimentaire (surtout dans les zones affectes par des pnuries alimentaires) et distribution desmicronutriments en priorisant les groupes vulnrables, en particulier les enfants, et les femmes

    enceintes et allaitantes. Mise en place des CRENIs et CRENAs (si ncessaire) pour la prise en charge des enfants

    svrement malnutris en vue de diminuer la mortalit. Intensification et extension des activits de nutrition communautaire dans les zones exposes aux

    catastrophes naturelles avant une catastrophe pour assurer une bonne prparation lurgence etaussi aprs la catastrophe pour assurer une rhabilitation plus rapide des communauts affectes.

    Intgration dune dimension nutritionnelle dans les activits de rhabilitation des infrastructures, ex.vivre contre travail (VCT), activits agricoles, etc.

    Stratgie No.11 : Systme national de surveillance alimentaire et nutritionnelleUn systme dinformation efficace est essentiel pour la coordination et suivi de la mise en uvre de laPNN. Ce systme devrait : Disposer des informations pertinentes et prcises sur la nature, ltendu et la gravit des problmes

    nutritionnels, leurs causes, les ressources et la faon dont ils voluent dans le temps et danslespace.F i t d d t d i f ti l ti d d i t

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    La stratgie comprendra :

    Organisation de tous les instruments existants de collecte et danalyse de donnes nutritionnelles etalimentaires au sein dun Systme National de Surveillance Alimentaire et Nutritionnelle. Extensiondes zones dintervention des instruments de collecte et danalyse dinformation, tel SAP et SICIAV.

    Mise en place dune Unit National de Surveillance Alimentaire et Nutritionnelle (UNSAN) pourentreprendre la gestion, lanalyse et la synthse des donnes nutritionnelles provenant desdiffrentes sources en vue dinformer la prise des dcisions des responsables et faciliter lchangedinformation entre les diffrents intervenants au niveau national et rgional. LUNSAN travaillera

    avec les diffrents services afin damliorer la qualit et dharmoniser loutput de leurs donnesalimentaires et nutritionnelles. LUNSAN organisera aussi un systme de rtro-information jusquauniveau communautaire tout en assurant que les donnes soient utilises avant tout au niveau local(communes, villages ou quartiers). Des Units Rgionales de Surveillance Alimentaire etNutritionnelle (URSAN) seront aussi mises en place.

    Intgration dans les RMAs des formations sanitaires des donnes relatives aux activitsnutritionnelles, y compris la supplmentation en micronutriments (FAF et vitamine A).

    Informatisation de toutes les statistiques alimentaires et nutritionnelles et leur diffusion sur lInternet etpar bulletins priodiques. Assurer la mise jour et la fiabilit des donnes.

    Harmonisation de la mthodologie des enqutes et la dfinition des indicateurs afin de rendre lesdonnes de sources diffrentes comparables et faciliter leurs interprtations.

    Utilisation du Cadre Conceptuel de la Malnutrition (voir Annexe 2) dans lanalyse des dterminants dela malnutrition en vue dassurer une base de donnes multisectorielles.

    Utilisation des indicateurs de la malnutrition parmi dautres indicateurs socio-conomiques dans tousprogrammes de dveloppement.

    Prparation (par lUCSAN) dune synthse annuelle des statistiques alimentaires et nutritionnelles quiservira de base pour la prparation du rapport annuel de lOffice National de Nutrition (voir Chapitre5).

    Stratgie No.12 Dveloppement de la capacit nationaleEn complmentarit avec la participation active de la population dans la mise en uvre de la PNN, il estncessaire davoir des structures institutionnelles capables dappuyer efficacement cet effort. Puisquela malnutrition a une dimension multisectorielle, ces capacits existent dj au niveau de plusieurssecteurs (voir Section 3.10) - publics comme privs - et mritent dtre renforces. Toutefois desnouvelles structures doivent aussi tre dveloppes en vue de mieux institutionnaliser la lutte contre lamalnutrition. Linsuffisance de personnel ayant des comptences techniques en matire de nutrition(sciences nutritionnelles et nutrition communautaire) ainsi que dans la planification, gestion et mise enuvre des programmes de nutrition, est un blocage srieux dans la lutte contre la malnutrition tous les

    niveaux et doit tre rapidement remdi. Le Ministre de la Sant est peru comme le point focal de lalutte contre la malnutrition de par son mandat gnral, ses comptences techniques dans la matire etles services et programmes sous sa tutelle Service de Nutrition, SMI, ducation sanitaire etnutritionnelle, promotion de lallaitement maternel, CRENI, distribution de micronutriments, etc.).Nanmoins, plusieurs autres secteurs excutent aussi des actions prventives (ou curatives) dans ledomaine de la nutrition et de la scurit alimentaire : secteur public Agriculture, Commerce, ducation,Pl R h h P l ti t t i d i lib i d t i li t i i

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    - la capacit technique, de programmation et de gestion du Service de Nutrition du MinSan-PF ;- la capacit du Service de Scurit Alimentaire du MAEP jouer un rle plus appuy dans la

    lutte contre la malnutrition que ce soit au niveau de lorientation des politiquesagricole/pche/ levage ou au niveau des interventions de nutrition communautaire.

    - les comptences au sein du DGPG dans lanalyse de limpact des politiques socio-conomiques sur la rduction de la malnutrition et renforcer la coordination multisectorielleen vue dune meilleure synergie dans la lutte contre la malnutrition.

    Dveloppement de la capacit de lUniversit et dautres institutions (cole Normale Niveau I, Centre

    de Formation Fminine et Foyers Sociaux du MinPop, laboratoires, etc.) dispenser des formationsen nutrition tous niveaux (formations initiales, spcialisations, perfectionnement, remise nouveau,etc.) ainsi qu entreprendre de la recherche dans les domaines de la nutrition et de lalimentation.LInstitut National de Sant Publique pourrait dispenser des formations en nutrition communautaire etgestion de programme de nutrition. Un partenariat avec des universits ou autres institutionstrangres sera recherch en vue dune collaboration acadmique.

    Formation des agents du secteur public et priv en matire de nutrition et de lalimentation en vuedassurer leurs comptences dans leurs domaines respectifs.

    Mise en place dun Centre de Documentation sur la nutrition au niveau national ainsi quau niveaurgional. Tous les rapports pertinents et documents multimdia produits dans le pays seront mis ladisposition du public dans ces centres. Les agences de cooprations seront invites fournir desdocuments.

    Informatisation de tous les services de nutrition tout en amliorant laccs lInternet etlutilisation des progiciels appropris en vue de renforcer leurs capacits danalyse, de planification etde gestion (ex. le progiciel PROFILESpour le plaidoyer, la programmation et la formation en matirede nutrition).

    Habilitation des structures dcentralises, particulirement les communes, coordonner les actionsmultisectorielles dans la lutte contre la malnutrition tout en utilisant le taux de malnutrition parmi lesindicateurs de rsultats, y compris le renforcement des capacits des groupements fminins.

    Renforcement de la capacit des services techniques et des institutions de recherche etdveloppement en matire de nutrition, y compris les recherches formatives et oprationnelles envue damliorer lefficience et lefficience des interventions.

    Stratgie No.13 : laboration et application des lgislations et normes relatives la nutrition etlalimentationLa mise en uvre de la PNN dpend dans une grande mesure du partenariat avec le secteur priv. Lesoprateurs conomiques mettent sur le march un grand ventail des produits alimentaires etnutritionnels ainsi que des services relatives la nutrition ou ayant un potentiel pour promouvoir cette

    Politique. La promulgation des normes et lgislations est ncessaire afin dassurer la qualit de cesproduit et de protger la sant de la population. Des lgislations concernant la production et la vente dusel iod ainsi que la commercialisation des substituts au lait maternel sont dj appliques dune faonplutt satisfaisante. Il y a des lacunes au niveau de la rglementation sur les normes, la qualit etlinnocuit des aliments cuits mis en vente surtout les aliments de rues ; la pressente lgislation datantde lpoque coloniale. Les carences en certains micronutriments tant des problmes de sant publiquedans le pays et lindustrie alimentaire pouvant jouer un rle important dans ce domaine il faut tablir des

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    place des structures de contrle de qualit des aliments tous les niveaux jusquau niveaux descommunes et des quartiers. tablissement des normes sur les produits alimentaires sur la base du Codex Alimentarius de la

    FAO. Mise en application effective des lgislations existantes relatives la nutrition et lhygine alimentaire

    dcret sur le sel iod, code sur les substituts au lait maternel, lgislations concernant le contrlesanitaire priodique des manipulateurs des denres alimentaires, etc. Les lgislations nationalespourraient tre renforces par des arrts provinciaux. Assurer que les textes et lgislations soientconformes aux protocoles en vigueur.

    Rglementation du commerce informel des aliments des rues et le transport des denresalimentaires. Mise en place dune structure dencadrement et contrle du secteur informel delalimentation, y compris llaboration des normes.