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Namibie Windhoek chiffres clés Superficie en milliers de km² : 824 Population en milliers (2006) : 2 052 PIB par habitant, valorisation dollars PPA (2006) : 17 377 Espérance de vie (2006) : 46.4 Taux d’analphabétisme (2006) : 15

POPULATION NAMIBIE

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POPULATION NAMIBIE

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  • Namibie

    Windhoek

    chiffres cls Superficie en milliers de km : 824 Population en milliers (2006) : 2 052 PIB par habitant, valorisation

    dollars PPA (2006) : 17 377 Esprance de vie (2006) : 46.4 Taux danalphabtisme (2006) : 15

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  • Namibie

    0 150 km

    WINDHOEK

    OCAN

    ATLANTIQUE

    Oranjemund

    Lderitz

    Grootfontein

    Walvis Bay

    Tsumeb

    Rundu B a n d e

    d e C a p r

    i v i

    Tsumkwe

    Gobabis Gaborone

    Upington

    Le Cap

    Lubango

    National ParkEtosha

    Aranos

    MalthahheMariental

    Rehoboth

    Karibib

    Otjiwarongo

    Grnau

    Bethanie

    Keetmanshoop

    Ruacana

    Oshakati

    Kamanjab

    Bge de Von Bach

    Okahandja

    Swakopmund

    Swakop

    Olifants

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    Ville de 100 000 - 500 000 hab.

    moins de 100 000

    aroport principalQQ aroport secondaire

    port de commerce

    port de pche

    route principale

    route secondaire

    voie ferre

    ANGOLA

    BOTSWANA

    AFRIQUEDU SUD

    Nossob

    Zambze

    Cunene

    Orange

    Okavango

    D s e r t d u K

    a a h a r i

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    s

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    Nam

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    LA NAMIBIE A CONNU PLUSIEURS ANNES de croissanceconomique modre, quexpliquent surtout les solidesperformances de la production de diamants et unepolitique macro-conomique prudente. La croissanceaffiche une moyenne annuelle de 4.5 pour cent sur lapriode 2000-05 et devrait atteindre 4.8 pour cent en2006 et 2007, puis 4.9 pour cent en 2008. Cependant,lconomie namibienne nest gure diversifie et sesrecettes budgtaires et dexportation reposentessentiellement sur lextraction minire. Elle est doncfortement expose aux fluctuations imprvisibles etparfois considrables des cours des matires premires.

    Cinquime pays du continent en termes de revenupar habitant et 11e dans lindicateur du dveloppementhumain, la Namibie reste confronte de grosses

    difficults sociales, notamment un taux lev de pauvretrurale (environ 42 pour cent), de fortes disparits derevenu ( 0.6, lindice de Gini est parmi les moins bonsau monde) et une grave pandmie de VIH/Sida. Laprvalence du VIH/Sida avoisine les 19.7 pour cent(2004), ce qui explique enpartie le recul de lesprancede vie la naissance de53.9 ans en 1970-75 48.6 ans en 2000-05.

    En Namibie, lapartheid continue davoir desrpercussions structurelles dramatiques, car la majoritde la population est exclue de lconomie productive,ce qui asphyxie lentreprenariat et le dveloppementprofessionnel au sein de la population noire. Des

    Figure 1 - Taux de croissance du PIB en volume et PIB par habitant(dollars PPA prix courants)

    Source : Donnes du FMI et du Bureau central des statistiques ; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prvisions (p).

    Une pauvret rurale endmique, de fortes ingalits de revenu et la pandmie de sida coexistent avec un environnement politique stable et ouvert.

    http://dx.doi.org/10.1787/702381038477

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    programmes de discrimination positive etdmancipation conomique des Noirs (Black EconomicEmpowerment BEE) ont t mis en uvre pour donnerlimpulsion initiale dun processus de transformationrapide, en offrant aux catgories auparavant dfavorisesles opportunits ncessaires pour une participation audveloppement conomique du pays. Malheureusement,les premiers rsultats sont dcevants. Certains prtendentque la plupart des opportunits (loctroi de concessionsde pche par exemple) ne bnficient qu un nombrerestreint de personnes disposant dun bon rseau derelations. Dans le btiment, o des pratiquesprfrentielles de passation des marchs pourraientventuellement donner la priorit des entrepreneursnoirs, la comptitivit suprieure des entrepriseschinoises constitue un obstacle supplmentaire. Cettesituation est exacerbe par le manque de comptences :10 pour cent des postes soit sont occups par despersonnes qui nont pas les comptences adquates,soit restent vacants, alors mme que le taux de chmagestablit 36.7 pour cent (au sens large, daprs lenqutesur la population active 2004). Bien quune proportionimportante des dpenses soit consacre lducation,la qualit de lenseignement reste mdiocre.

    Lenvironnement politique stable et ouvert, lapolitique macro-conomique saine et une dynamiquede croissance favorable se conjuguent pour ouvrir unefentre dopportunit qui permettra dentreprendre lesrformes structurelles ncessaires afin de diffuser pluslargement les bnfices de la croissance. Ces rformesseront sans aucun doute indispensables pour que les tauxde croissance du PIB court terme progressentconformment aux ambitieux objectifs nationaux fixsdans le programme Vision 2030.

    Dveloppements conomiquesrcents

    La Namibie est une petite conomie troitementlie celle de lAfrique du Sud. La croissance du PIB asubi des fluctuations considrables : aprs avoir enregistrune moyenne de 3.1 pour cent sur la priode 1998-

    2001, elle sest acclre 5.6 pour cent en 2002-04, puis a ralenti 4.6 pour cent en 2005-06. Elledevrait stablir en moyenne 4.8 pour cent en 2007 et 4.9 pour cent en 2008. La rcente acclration de lacroissance sexplique par la demande mondiale accruede minerais, qui se reflte dans les cours internationauxlevs des principaux produits de base exports que sontle diamant, luranium, le zinc, le cuivre et lor. La structureconomique est demeure relativement stable sur ladernire dcennie, les services produisant quelque 55 pourcent de la valeur ajoute. La confiance des entreprisesreste forte, comme en tmoignent les records conscutifsenregistrs par lindicateur du climat des affaires IJG1,tabli chaque mois par lInstitute for Public Policy Research(IPPR) bas Windhoek : en septembre 2006, cetindicateur a gagn 2.6 points, pour atteindre 139.5 points.

    Lindustrie minire, qui entre dans quelque 9 pourcent du PIB, est domine par lextraction de diamants,qui reprsente grosso modo 8 pour cent du PIB et a faitde la Namibie le septime producteur au monde envaleur en 2005. La taille et le polissage des diamantsparticipent galement lactivit conomique. NamDeb,entreprise dconomie mixte dtenue parts gales parltat namibien et De Beers, est le numro un dusecteur. Parmi les diverses autres mines hors diamant,citons Ongopolo (cuivre, qui a rouvert vers 2000 sousune nouvelle direction), Rosh Pinah (zinc), Skorpion(2003/04) et UraMine (2006), dont lexploitation nadmarr que rcemment. Rssing devrait oprer pleine capacit dans quelques annes, alors que LangerHeinrich lancera bientt sa production. Un troisimegisement duranium a galement commenc dtreexploit dbut 2007. En aot 2005, des licencesdexploration ptrolire ont t accordes BHP Billiton,Hunt Oil et Neptune.

    Bien que la part du secteur minier dans le PIB aitrecul par rapport son niveau record de 1990 (20 pourcent), ce secteur reprsente tout de mme 45 pour centdes recettes en devises et environ un tiers de la formationde capital fixe. Les dpenses dexploration ont atteint477 millions de dollars namibiens (NAD) en 2005, leurniveau le plus lev en dix ans, de 50 pour cent plus

    1. IJG (Irwin, Jacobs, Greene) Securities (Pty) Ltd est lun des prestataires de services financiers de la Namibie.

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    important en termes rels quen 1995. Nanmoins,lemploi direct qui en dcoule a t divis par deuxdepuis lindpendance en 1990 (ramen 7 400 personnes), ce qui reflte le passage duneextraction de diamants on-shore forte intensit demain-duvre des oprations sous-marines forteintensit de capital qui reprsentaient, en 2005, 52 pourcent de la production. Les recettes fiscales issues desactivits minires sont extrmement variables et trsdifficiles prvoir. Si celles issues du diamant ne sontjamais descendues moins de 6 pour cent du total etavoisinent actuellement 8 pour cent, les activits minireshors diamant ne reprsentaient quune moyenneannuelle de 1 pour cent des recettes fiscales ces dixdernires annes. Cette situation sexpliqueessentiellement par la formule de calcul de limptapplique depuis 1992, selon laquelle le tauxdimposition crot en mme temps que le taux debnfice. Cependant, cette formule laissait la porteouverte des abus et na pas permis aux autorits fiscalesde percevoir des sommes significatives. Mme depuislintroduction dun nouveau taux dimposition uniformeen 2000, la contribution du secteur non diamantifreaux recettes fiscales est reste relativement modeste.

    La production de diamants avait progress de50 pour cent en glissement annuel au troisime trimestre2006, aprs une expansion de 28.1 pour cent audeuxime trimestre de cette mme anne. Bien que lesrecettes dexportation du diamant se soient repliesentre les deux premiers trimestres 2006, elles ontcontinu de reprsenter le plus gros poste des recettesdexportation (environ 36 pour cent). Pour 2006, onestime que la production de diamants offshore a atteint

    le record dun million de carats, grce lutilisation detechnologies de prospection et dextraction sous-marinesde pointe ; dans le mme temps, la part relative de laproduction on-shore dclinait. Globalement, laproduction de diamants a pour la premire fois franchila barre des 2 millions de carats en 2006 et devraitencore augmenter en 2007. NamDeb affirme quilproduira 10 millions de carats dici 2010, si bien quede nouveaux records de production pourraient trebattus dans les annes venir. En janvier 2007, De Beerset ltat namibien ont achev les ngociations lancesen novembre 2005 concernant le renouvellement ducontrat de cinq ans. La Namibie a russi dynamiserles segments locaux de la taille et du polissage enrehaussant la part de la production de NamDeb destine tre vendue sur le march intrieur. Toutefois, De Beersreste matre des dcisions concernant les diamants de10.8 carats et plus.

    Lindustrie, qui reprsente plus de 11 pour cent duPIB, a enregistr une croissance ngative en 2005/06 enraison des pitres performances de la transformation dupoisson. Depuis quelques annes, les autorits sefforcentde dvelopper le secteur manufacturier. Louverture delusine de textile Ramatex Windhoek en 2003 devaitattirer de nouveaux investissements internationaux dansles zones franches dexportation. Pourtant, la Namibiea pti du dmantlement progressif de lAccord multifibreset le nombre de crations demplois attribus desNamibiens dans lindustrie textile est rest bien en dedes anticipations. Dautres grandes entreprisesindustrielles, telles que les laiteries, souffrent de la vigueurde la monnaie nationale, ainsi que de la concurrence delAfrique du Sud et de la Chine.

    Figure 2 - Ventilation sectorielle du PIB en 2005 (en pourcentage)

    Source : Estimations des auteurs sur la base des donnes du Bureau central des statistiques.

    http://dx.doi.org/10.1787/386317228032

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    Tableau 1 - Composantes de la demande

    Source : Donnes du Bureau central des statistiques ; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prvisions (p).

    1998 2005 2006(e) 2007(p) 2008(p)

    En pourcentage du PIB Pourcentages de variation, ( prix courants) en volume

    Formation brute de capital 25.8 25.6 7.3 5.5 8.7Publique 7.7 7.6 8.0 -5.0 5.0Prive 18.1 18.0 7.0 10.0 10.0

    Consommation finale 87.3 81.1 4.2 0.0 3.1Publique 31.5 29.4 7.0 -1.3 5.0Prive 55.8 51.7 2.7 0.7 2.2

    Solde extrieur -13.1 -6.6Exportations 45.0 35.1 7.5 10.0 6.2 Importations -58.0 -41.8 7.4 1.8 5.1

    La part de lagriculture dans le PIB a constammentdcru depuis lindpendance et oscille actuellementaux alentours de 6.8 pour cent. Ce secteur est dominpar la production de viandes (bovins, ovins et caprins).Grce aux pluies record enregistres en 2005,lagriculture a progress de 10 pour cent. Lanne 2006a aussi connu une pluviosit propice. Mais le recul dunombre de ttes de btail commercialises sest traduitpar une contraction denviron 6 pour cent sur les troispremiers trimestres 2006. En effet, les leveurs ontrepouss la vente dune partie de leur cheptel en vuedtoffer leurs troupeaux aprs les pluies favorables etce, en dpit des cours levs de la viande.

    Malgr une superficie agricole quasiment illimiteet du fait des conditions gologiques et climatiques, lerevenu gnr nest gure suffisant pour les 1.2 millionde Namibiens qui vivent de lagriculture et habitent,pour la plupart, sur des terres communautaires. Lademande de nourriture dpasse loffre et lcart estcombl par des importations de denres de basedAfrique du Sud et de Zambie. Une commercialisationpeu efficace, ltroitesse du march intrieur etlincapacit apporter de la valeur ajoute par desoprations de transformation et pntrer les marchsextrieurs sont autant dobstacles supplmentaires quifreinent lessor de lagriculture. La viande reste leprincipal produit dexportation. De nouvelles culturesdexportation ont rcemment t dveloppes dans le

    sud, en particulier le raisin, lhorticulture et le milchandelle/mahangu.

    La pche est galement un contributeur importantau PIB (environ 5.6 pour cent), mais elle est trs cycliquepuisquelle est influence par les conditionsmtorologiques, les prix de lnergie et le taux dechange. Aprs deux annes conscutives de dclin, lesecteur sest peu peu redress en 2005/06 bien que,pour la premire fois en octobre 2006, la pche aumerlu ait t interdite pendant quatre semaines etquune zone interdite la pche ait t introduite, lesnavires ne pouvant plus pcher des profondeursinfrieures 200 mtres. Des enqutes visant valuerlincidence de ces mesures ont fait tat de rsultatsmitigs. La plupart des poissons pchs en Namibie sontexports vers lEspagne, mme si le pays cherche trouver de nouveaux dbouchs en Asie, en particulierpour des espces telles que lormeau.

    Parmi les services, le tourisme sort du lot pour sacontribution aux recettes dexportation, bien que lapart des services publics soit encore plus leve. Letourisme (htellerie et restauration en tte) reprsente2.4 pour cent du PIB et 4.7 pour cent de lemploitotal ; sa contribution indirecte (telle quenregistredans les comptes satellites du tourisme) quivaudrait 16 pour cent du PIB et 17.7 pour cent de lemploitotal. Selon les estimations, le tourisme a progress de

    http://dx.doi.org/10.1787/351300072213

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    21 pour cent sur les trois premiers trimestres 2006, lenombre de touristes croissant la faveur de la publicitmondiale que constitue la prsence dans le pays devedettes hollywoodiennes. Le march de limmobilieraffiche galement une progression modre qui,conjugue de nouveaux investissementsdinfrastructure, soutient le secteur du btiment.

    En Namibie, les moteurs de la croissance sont lesexportations et les investissements privs dans le secteurminier. En 2005 et pour la troisime anne conscutive,les investissements miniers, qui stablissaient 477 millions de dollars namibiens (NAD), ontlargement surpass les investissements publics. Sur lapriode 2006-08, dautres investissements significatifsdevraient encore dynamiser la croissance, notammentlintroduction de nouvelles technologies pour lextractionde diamants, louverture de nouvelles mines duranium,le dveloppement du champ gazier de Kudu et laconstruction ultrieure dune centrale gaz.Paralllement, les importations de biens dquipementdevraient sintensifier, mais cette hausse sera plus quecontrebalance par les exportations record de diamantset duranium. Aprs une hausse substantielle en 2006,la consommation et les investissements publics devraientse contracter lgrement en 2007, sous leffet de larigueur budgtaire adopte afin de compenser la baisseprvue des taxes internationales (recettes de lUniondouanire de lAfrique australe Sacu). On anticipeen outre une certaine atonie de la consommation prive,tant donn les mdiocres performances de lagriculturetraditionnelle.

    Politique macro-conomique

    Politique budgtaire

    Vision 2030 dfinit la stratgie de dveloppementdu pays, qui se traduira en une srie de plansquinquennaux de dveloppement national (NationalDevelopment Plans NDP). Le cadre de dpenses moyen terme (CDMT) fixe les priorits budgtairespour les dpenses publiques et devrait tre align surle NDP. Cependant, la cohrence entre ces troisdocuments laisse dsirer. Vision 2030 met laccent sur

    le dveloppement industriel, tandis que le NDP seconcentre davantage sur la croissance pro-pauvres. LeCDMT repose sur trois piliers : a) la consolidation dela stabilit macro-conomique via une politiquebudgtaire prudente et le maintien dun arrimagecrdible au rand sud-africain (ZAR) ; b) la promotionde la croissance pro-pauvres par la stimulation de laconsommation et lincitation la diversificationindustrielle ; et c) la poursuite de la lutte contre lapauvret par linjection de ressources substantiellesdans la sant et lducation, ainsi que par des transfertsdaide (par exemple des prestations sociales noncontributives).

    Globalement, les pouvoirs publics mnent unepolitique budgtaire prudente : ils ont ramen le dficitde 7.5 pour cent du PIB en 2003/04 3.6 pour centen 2004/05 et 1.1 pour cent en 2005/06. Cetteprogression sexplique par des coupes dans les dpensesrenouvelables de biens et services, par une chute desdpenses dquipement et par des efforts pour amliorerle recouvrement de limpt et largir lassiette fiscale.En 2006/07, le budget devrait afficher un excdent(2.2 pour cent du PIB) pour la premire fois depuislindpendance. Nanmoins, y regarder de plus prs,on saperoit que cette volution sexplique davantagepar la hausse des recettes que par la limitation desdpenses. Les recettes douanires de la Sacu, quicomptent pour 40 pour cent du total des recettes et dons,ont constitu une manne inattendue qui a compenslalourdissement de la masse salariale de la fonctionpublique, dcoulant de laugmentation continue dunombre de fonctionnaires. Les agents de ltatreprsentent 4.3 pour cent de la population, et leurssalaires plus de 40 pour cent des dpenses totales(14 pour cent du PIB), chiffre bien suprieur lamoyenne des pays africains. Les recettes publiquesseront en outre amplifies par le produit (648 millionsde NAD) de la privatisation partielle de loprateur detlphonie mobile Mobile Telecommunications Limited(MTC).

    Vu lirrgularit des recettes douanires de la Sacu,la Namibie doit diversifier ses sources de revenu etdployer des efforts considrables pour toffer sesrecettes prennes. Il lui faut aussi se recentrer sur les

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    secteurs prioritaires, savoir la sant, lducation et lesinfrastructures, au dtriment des salaires et subventions.A cette fin, dans sa mission de consultation 2006 autitre larticle IV, le Fonds montaire international (FMI)a recommand que les autorits renforcentladministration fiscale et rvisent la structure, la qualitet la rmunration de la fonction publique.

    Dans le CDMT pour 2006/07-2008/09, la Namibiea introduit un certain nombre de rformes destines renforcer son administration fiscale et amliorer lerecouvrement, avec notamment un systme davantageset de pnalits pour les ministres, afin de les encourager redoubler defforts pour recouvrer les paiementscorrespondant aux services quils rendent. Une autremesure importante vise mettre un frein la fraudefiscale via des vrifications cibles. Du ct des dpenses,les autorits ont mis en place un systme intgr degestion financire, qui permettra damliorerladministration de toutes les transactions entre leministre des Finances et les ministres concerns.

    Sagissant des allocations sectorielles, lducationrecevra environ 26 pour cent du total du budgetoprationnel sur la priode du CDMT (dont les deuxtiers pour les dpenses de personnel), et la sant 10 pourcent (conformment lobjectif fix par les ministres dela Sant de lUnion africaine UA), soit une hausse de23 pour cent par rapport au budget 2006/07. La plupartdes fonds privilgieront les traitements antirtroviraux

    au bnfice des personnes touches par le VIH/Sida etfinanceront lembauche de 105 infirmiers expatris, quiexerceront en Namibie en 2007 et 2008. Les transactionsfinancires, qui comprennent les transferts tels que lesprestations sociales, les contributions au fonds daidemdicale (Medical Aid Funds) et les subventions auxentreprises publiques dficitaires, demeureront ledeuxime poste de dpenses (14 pour cent du budgettotal). Afin dallger la ponction exerce par les entreprisespubliques dans le budget de ltat, ce dernier a dcidde durcir les rgles de subventionnement. La dfensebnficiera encore de ressources supplmentairessubstantielles, un total de 9 pour cent du budget luitant consacrs, ce qui en fait le quatrime poste dedpense aprs lducation, les transferts et la sant.

    Malgr les efforts dploys par ltat pour amliorerle recouvrement de limpt, rduire les dpenses nonprioritaires et matriser lexpansion de la masse salariale,les projections indiquent que les budgets 2007/08 et2008/09 seront respectivement dficitaires de 2.2 et2.3 pour cent. Cette situation sexplique surtout parune baisse attendue des recettes douanires de la Sacude plus de 6 pour cent du PIB.

    Lamenuisement du dficit budgtaire ces derniresannes a stabilis la dette publique environ 33 pourcent du PIB. Les autorits se sont fix un objectifambitieux : ramener le ratio endettement/PIB de 33 25 pour cent dici la fin de la dcennie.

    Tableau 2 - Oprations financires de ltat (en pourcentage du PIB)

    a. Seuls les principaux postes de recettes et de dpenses sont dtaills. Source : Donnes du ministre des Finances ; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prvisions (p).

    1998 2003 2004 2005 2006(e) 2007(p) 2008(p)

    Recettes totales (avec dons)a 36.0 28.2 30.6 30.0 36.4 30.4 29.8Recettes fiscales 31.9 25.0 28.0 27.6 32.6 26.7 26.1Dons 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0

    Dpenses totales (et prts nets)a 40.1 35.7 34.2 31.1 34.2 32.7 32.1Dpenses courantes 35.1 30.0 28.9 27.2 29.1 27.9 27.7

    Sans les intrts 32.5 27.5 26.3 24.5 26.2 24.9 24.7Salaires 18.4 14.8 14.8 13.5 14.6 14.1 13.9Paiements dintrts 2.6 2.5 2.7 2.7 2.9 3.0 3.0

    Dpenses en capital 4.8 4.5 4.5 3.9 4.1 3.8 3.8

    Solde primaire -1.4 -5.0 -0.9 1.6 5.1 0.7 0.6Solde global -4.0 -7.5 -3.6 -1.1 2.2 -2.2 -2.3

    http://dx.doi.org/10.1787/747638136000

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    Politique montaire

    La Namibie est membre de la Zone montairecommune (ZMC), qui comprend galement lAfriquedu Sud, le Lesotho et le Swaziland. Comme dansdautres petits pays de la ZMC, la politique montairede la Namibie est dtermine par larrimage au randsud-africain. Chaque membre de la ZMC dispose desa propre banque centrale et conserve la responsabilitde ses oprations de change sur son territoire. Un accordbilatral avec lAfrique du Sud impose la Namibiedadosser lintgralit de sa monnaie en circulation des rserves de change. Cet arrimage lie galement laNamibie au cadre dfini par lAfrique du Sud pour leciblage de linflation : le taux dinflation de lune commede lautre doit converger vers la fourchette de 3-6 pourcent fixe par la banque centrale sud-africaine, la SARB(South African Reserve Bank).

    Depuis la mi-2005 nanmoins, linflation sacclre.En dcembre 2006, le taux annuel slevait environ6.1 pour cent, un sommet non seulement sur lannemais aussi depuis aot 2003 (6.7 pour cent), alorsquun point bas avait t enregistr en mai 2005, 0.9 pour cent. Laugmentation provient avant tout dela hausse des prix des transports jusqu la fin dudeuxime trimestre (sous leffet de lenvole des coursdu ptrole brut linternational), linflation des denresalimentaires, la forte demande intrieure et la faiblessedu taux de change. Les importations composent 80 pourcent du panier retenu pour le calcul de lindice desprix la consommation (IPC). Paralllement lvolution du CPIX (indice des prix la consommation,hors charges dintrts sur les titres hypothcaires) delAfrique du Sud, pays qui constitue la premire sourcedimportations pour la Namibie, linflation a atteint unemoyenne de 5.1 pour cent sur 2006, contre 2.2 pourcent en 2005, et devrait se stabiliser ce niveau en2007 et 2008.

    Pour contrer la monte des tensions inflationnistes,le comit de gestion de la politique montaire (MonetaryPolicy Management Committee) de la banque centrale(Bank of Namibia BoN) a relev son taux descomptede 150 points de base, 8.5 pour cent, entre juin etoctobre 2006. Ce resserrement cadre avec les mesures

    adoptes par la SARB. Compte tenu de la persistancedes tensions inflationnistes, la BoN a encore relev endcembre 2006 son taux de 50 points, 9 pour cent, la suite dun relvement identique de la part de laSARB. Ce taux a alors atteint son niveau le plus levdepuis octobre 2003, date laquelle il ressortait 8.25 pour cent.

    Lorsque la confiance vis--vis des marchs mergentssest dtriore en mai/juin 2006 et que le vaste dficitde la balance des oprations courantes de lAfrique duSud a commenc susciter une inquitude grandissante,la monnaie namibienne sest dprcie denviron 20 pourcent, atteignant dbut octobre 2006 un plancher de7.91 NAD pour un dollar amricain. Un inflchissementdes cours des produits de base tels que lor ou le platinea contribu affaiblir encore la monnaie. Bien quelrosion du taux de change renchrisse les importationsne provenant pas de la ZMC, elle peut aussi amliorerles perspectives pour les exportations non traditionnelleset amplifier les bnfices sur les exportationstraditionnelles. Vers la fin 2006, la monnaie sest denouveau apprcie, aux alentours de 7.10 NAD pourun dollar et 9.3 NAD pour un euro.

    La Namibie se caractrise par un taux dpargneprive lev, qui sexplique avant tout par les cotisationsde retraite des salaris du secteur public. De fait, le totaldes actifs des fonds de pension et des compagniesdassurance est quivalent au PIB. Lcrasante majoritde ces fonds est dirige vers les marchs financiers sud-africains, en raison du manque dopportunitsdinvestissement en Namibie. Afin den retenir une plusgrande partie dans le pays, le gouvernement est en trainde rdiger un amendement la loi sur les autorits desurveillance des institutions financires namibiennes(Namibia Financial Institutions Supervisory Authority Act),qui devrait encourager le dveloppement dinstrumentsde placement offrant aux investisseurs les mmesrendements que ceux attendus en dehors du pays.

    Position extrieure

    Environ 80 pour cent de lensemble des importationsproviennent dAfrique du Sud ou y transitent, tandisque les exportations vers ce pays ne forment que 30 pour

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    Tableau 3 - Comptes courants (pourcentage du PIB)

    Source : Donnes du FMI et de la banque centrale ; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prvisions (p).

    1998 2003 2004 2005 2006(e) 2007(p) 2008(p)

    Balance commerciale -8.4 -10.3 -5.0 -9.4 -7.3 -5.3 -4.4Exportations de biens (f.o.b.) 35.4 28.0 31.9 27.0 28.5 29.3 29.8Importations de biens (f.o.b.) 43.8 38.3 36.8 36.4 35.8 34.6 34.2

    Services -4.6 3.8 2.4 2.7 2.3 2.4 2.2Revenus des facteurs 3.1 1.3 1.2 1.2 1.0 1.1 1.2Transferts courants 12.8 10.2 11.7 11.2 14.0 12.1 10.1

    Solde des comptes courants 2.8 5.1 10.2 5.7 10.0 10.3 9.1

    cent du total. LUnion europenne (UE) constitue leprincipal march dexportation, avec notamment leRoyaume-Uni (diamants) et lEspagne (destinationfinale et de transit pour le poisson). Par ailleurs, laNamibie tire avantage de la loi sur la croissance et lesopportunits conomiques en Afrique (Agoa), grce plusieurs socits de confection asiatiques qui ne sont,en ralit, quune seule entreprise avec une ou deuxfiliales (Ramatex) et qui investissent dans des sitesdassemblage ; pleine capacit, ces usines devraientgnrer des exportations annuelles de marchandisesdune valeur suprieure 100 millions de dollars. LAgoaa cr plus de 6 000 emplois et induit des investissementsdinfrastructures, en particulier en appui aux secteursdu textile et du vtement. Les tats-Unis reprsententgalement une source considrable dimportationsdquipements lourds et de machines.

    Les ngociations en vue de lAccord de partenariatconomique (APE) entre lUE et les pays de laCommunaut pour le dveloppement de lAfriqueaustrale (SADC) savoir lAngola, le Botswana, leLesotho, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland etla Tanzanie se sont ouvertes en juillet 2004. LeBotswana a t dsign pour coordonner lensemble desefforts dlaboration de lAPE et pour prparer lespositions de ngociation, tandis que chacun des tatsparticipants sest vu attribuer la coordination dun oude plusieurs sujets de ngociation. La Namibie estcharge de la facilitation des changes et de lacoopration au dveloppement. En mars 2006, legroupe APE-SADC a prsent la Commissioneuropenne (CE) le document-cadre adopt, qui nonceles principes, objectifs et principaux lments dfinissantleur nouvelle approche vis--vis des ngociations APE.

    La Sacu a rcemment engag un cycle dengociations pour des accords de libre-change (ALE)avec dautres pays et groupes rgionaux. Les pourparlersavec lAELE (Association europenne de libre-change)et le Mercosur (March commun du cne Sud) ontabouti et attendent dsormais dtre inscrits dans lalgislation nationale des diffrents pays concerns.Quant lALE Sacu-tats-Unis, il est en suspens enraison de dsaccords sur plusieurs points, en particulierles nouvelles questions telles que linvestissement,la passation de marchs publics et la concurrence. Il seradonc remplac par une version moins complte intitule Entente de coopration en matire de commerce etdinvestissement (Trade and Investment Co-operationAgreement TICA). Des accords avec la Chine et lIndesont imminents.

    Les oprations de la Namibie avec le reste du mondese caractrisent par un lger dficit pour les biens et unlger excdent pour les services. Nanmoins depuis2006, le boum des exportations de diamants, dor, dezinc et de cuivre, la faveur de la hausse des coursinternationaux, a amenuis le dficit commercial. Enoutre, lessor des recettes douanires de la Sacu a propulslexcdent de la balance courante la hausse. La croissancedes exportations de minerais devrait se poursuivre sur2007 et 2008, amliorant dautant la balancecommerciale. Le compte des oprations courantes devraitaussi bnficier dun surcrot de recettes manant dutourisme et de linvestissement ltranger.

    Linvestissement direct tranger (IDE) estessentiellement ax sur le secteur minier, lequel a attir65 pour cent des grands projets sur la priode 2003-06. Dans lindustrie, la plupart des IDE asiatiques

    http://dx.doi.org/10.1787/665662273525

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    ont t de courte dure. Rhino Garments (filiale deRamatex) a ferm ses portes en 2005, tandis queRamatex a menac den faire autant pour obtenir denouvelles concessions de la part des syndicats et de ltat(en particulier concernant les contrlesenvironnementaux). Une rvision de la lgislation surlinvestissement est en cours, visant mieux dfinir lerle des incitations fiscales qui, dans le cas de Ramatex,comprenaient une rduction du taux de limpt surles socits et une exonration de la taxe sur la valeurajoute (TVA) sur les achats dquipement et intgrer la promotion des changes, de lIDE et deszones franches. Ce processus intervient paralllementaux discussions du deuxime Investor Roadmap (feuillede route pour les investisseurs), qui cherche identifierles principaux obstacles lIDE en Namibie. Le toutrcent forum commercial agricole (Agricultural TradeForum) devrait galement jouer un rle cl ensensibilisant les investisseurs et en les orientant vers laproduction et lexportation de produits pour lesquelsle pays dispose dun avantage concurrentiel, commeles graines de coton, le cuir, la laine de caracul, le

    raisin, la bire, le poisson, la viande bovine de boucherieet la laine.

    La Namibie faisant partie des pays revenuintermdiaire, elle na pas facilement accs desfinancements conditions prfrentielles. De fait,lappui des bailleurs recule. Laide budgtaire sous formede dons est passe de 1.5 pour cent des recettes en2005/06 0.6 pour cent en 2006/07. Ces fonds enprovenance exclusive de lUE sont destins auxinvestissements dans des projets relatifs leau et aurseau routier en zones rurales. Les agences britanniqueet nerlandaise de coopration au dveloppement se sontretires en 2006. Il est toutefois intressant de noter quela Namibie a t juge ligible pour laide au titre duCompte du dfi du Millnaire (Millennium ChallengeAccount MCA) des tats-Unis lors des cycles deslection 2006 et 2007, car elle se classait dans la trancheinfrieure des pays revenu intermdiaire. La Namibiedevrait recevoir environ 450 millions de dollars sur lescinq prochaines annes pour financer des projets dansle domaine de lducation, de llevage, du tourisme,

    Figure 3 - Part de lencours de la dette extrieure dans le PIB et ratio du service de la dette sur les exportations (en pourcentage)

    Source : FMI.

    http://dx.doi.org/10.1787/550183564348

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    du plan vert (green scheme, projet de soutien lagriculture locale), des produits naturels locaux et desroutes. La communaut des bailleurs sinquite de lacapacit dabsorption effective face des entres deressources aussi significatives, et nombreux sont ceuxqui craignent que laide apporte au titre du MCAnvince lactivit des bailleurs actuels.

    En dcembre 2005, Fitch Ratings a attribu laNamibie une notation de qualit investissement BBB-pour les emprunts en devises long terme du pays, F2pour les emprunts en devises court terme et BBBpour les emprunts en monnaie locale long terme,tandis que la notation globale du pays tait fixe A-.Cette note reflte lamlioration dans la solvabilitperue du pays : les prix auxquels les titres dtat sengociaient auparavant indiquaient une valuation durisque alors bien moins favorable. Malgr les possibilitsouvertes par cette notation souveraine favorable desadresser aux marchs des capitaux internationaux,ltat continuera dmettre des titres de dette sur lemarch intrieur afin de financer son budget.

    Questions structurelles

    Dveloppements rcents

    tant donn sa faible population (environ 2 millionsdhabitants), sa tradition de protection de lindustrienaissante et son histoire coloniale teinte de racisme,lconomie namibienne se caractrise par uneconcurrence rduite, une forte rglementation et uneattitude de recherche de rente largement rpandue.Les pouvoirs publics se sont engags dans un processusde rforme de la rglementation visant favoriser uneconcurrence indispensable, mais les rsultats obtenusjusqu prsent restent dcevants.

    Les entreprises dtat jouent un rle prpondrantdans lconomie. Daprs les derniers rapports annuelsen date, couvrant les exercices 2003/04 et 2004/05, lesdix plus grandes entreprises publiques totalisaient unchiffre daffaires quivalent 4 357 millions de NADet un bnfice de 46 millions (pour rfrence, le PIBstablissait 38 400 millions de NAD en 2005). Parmi

    elles, huit sont bnficiaires (Telecom Namibia,NamPower, TransNamib, the Roads ContractorCompany, NamWater, Namport, Nampost et NamibiaAirports Company) et deux dficitaires (Air Namibiaet Namibia Wildlife Resorts). Le rendement de lactifest trs positif pour les monopoles non rglements(tels que les oprateurs de tlcommunications ou lesprestataires de services postaux), tandis que les deuxentreprises dficitaires enregistrent une valeur comptablenette ngative. Seul NamPower bnficie dune notationde solvabilit internationale.

    Jusqu prsent, ltat a adopt une approche trsprudente vis--vis de la rforme des entreprisespubliques. Aucune privatisation na encore t conclueet, en ralit, ce terme na pas t employ dans lesexposs budgtaires depuis 1999. Air Namibia et lessocits de tlvision et ddition dtenues par ltat(dont NamZim, entreprise dconomie mixte constitueavec ltat du Zimbabwe et publiant le Sunday Times)ont reu un soutien budgtaire substantiel pour 2006/07(respectivement 153 et 78 millions de NAD), quandNamPower bnficiait dun transfert de 250 millionsde NAD pour amliorer sa situation financire avantle lancement du colossal projet de centrale gaz associe lexploitation gazire de Kudu, dune valeur de7 milliards de NAD. Dans le souci damliorer lagouvernance des entreprises publiques, les autoritsont finalement publi au Journal officiel une loi ad hocen septembre 2006. Cependant, une question nesttoujours pas tranche : la responsabilit oprationnellereviendra-t-elle lagence centrale de la gouvernance(Central Governance Agency) nouvellement instaureou un conseil pour la gouvernance des entreprisespubliques, agissant en tant que reprsentant de ltatet devant rendre compte au Premier ministre ?

    La rforme de la rglementation avance trslentement. Sagissant des entreprises de services publics,la clause dexclusivit reste la rgle et la Namibie nedispose daucune agence de rglementation autonome,bien quun certain nombre de commissions pour larglementation aient t tablies au sein des ministresconcerns, par exemple celui des Mines et de lnergieou celui de lInformation et de la Tl-radiodiffusion.Namibia Telecom administre la seule entreprise de

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    tlphonie mobile, MTC (Mobile TelecommunicationsLimited) depuis 1995, tout dabord en co-entrepriseavec le sudois Telia et, plus rcemment, avec PortugalTelecom. Une deuxime licence de tlphonie mobilea t accorde en 2006 et le nouvel oprateur,Powercom (co-entreprise entre NamPower et lenorvgien Telenor), commencera dexploiter la marqueCell One en 2007. En dcembre 2006, TelecomNamibia a enfin lanc un service Internet haut dbitet MTC devrait commercialiser des services 3G en2007. La Namibie dispose dune politique et dundroit de la concurrence (la loi sur la concurrence a tadopte en 2003) mais, en raison des limitations debudget et de capacits, la commission de la concurrence(Competition Commission) nest pas encore entre enfonction. Elle figure nanmoins dans le plan budgtairede lexercice 2007 et a donc de bonnes chances de voirle jour cette anne.

    En partie cause de la place considrable du secteurpublic, la perception quont les investisseurs du climatdes affaires sest dgrade ces dernires annes, commeen tmoigne le recul de la Namibie dans diversclassements internationaux sur la comptitivit. Lemanque de comptences, un droit du travail restrictifet un march financier peu profond sont autantdobstacles souvent mentionns. La Namibie souffredun srieux dficit dans diverses professions techniqueset ce problme est encore exacerb par les restrictionsqui psent sur les permis de travail et lapplicationalatoire des rgles existantes. En outre, la lgislationrend le processus de licenciement lourd et long lexcs,ce qui dissuade bien videmment les employeursdembaucher. Le droit du travail comporte galementdes dispositions trs gnreuses concernant les congsannuels et autres congs spciaux (pour raisons mdicaleset familiales). Conscient de ces problmes, legouvernement a soumis un nouveau projet de loi auparlement fin 2006, prvoyant notamment pour lesdiffrends autour des licenciements le transfert de lacomptence de la justice ordinaire des tribunauxdarbitrage tripartites.

    Tout comme lAfrique du Sud voisine, la Namibiea introduit la fin des annes 1990 la discriminationpositive, visant renforcer la participation des individus

    historiquement dsavantags. La politique de BEE metlaccent sur laccroissement de la participation de cespersonnes dans le capital des entreprises namibienneset donc sur le transfert des actifs, bien que dautrescritres, comme la proportion dindividushistoriquement dfavoriss occupant tel ou tel type deposte, entrent galement en ligne de compte. LesNamibiens noirs reprsentent actuellement 25 pourcent des directeurs excutifs, 45 pour cent des cadressuprieurs et 78 pour cent des cadres intermdiaires.Le BEE a particulirement bien russi dans le secteurhalieutique vers 2001-02, mme sil nest pas vraimentattest que les partenaires locaux aient apport unecontribution notable en termes dappui technique etde facilitation de laccs aux marchs. En 2006, danslopration de BEE la plus importante ce jour, OldMutual South Africa a transfr une partie de ses actions ses salaris noirs, des organismes confessionnels et un fonds spcial. Le CDMT 2006-09 fixe 33 pourcent la proportion de capital devant tre dtenue pardes Namibiens dans le secteur minier. Sil faut saluerles efforts visant redresser les torts discriminatoireshrits du pass, cette politique comporte le risquedasphyxier lesprit dentreprise et de perptuer uneculture de la recherche de rente. Un assortiment demesures de nature amliorer les conditions definancement des petites et moyennes entreprises (PME)et venir en aide aux institutions de micro-finance et les accompagner dans leur monte en puissance denature, en somme, allger le fardeau de la pratiquedes affaires en Namibie serait potentiellement bienplus bnfique au BEE.

    La rforme foncire est un autre domaine o lesprogrs sont lents. En Namibie, quelque 52 pour centdes terres sont dtenues en pleine proprit (terrescommerciales), tandis que les 48 pour cent restantssont placs sous le rgime communautaire. lindpendance, les terres commerciales, quireprsentent 74 pour cent de la superficiepotentiellement arable, taient aux mains de moins de4 100 personnes, essentiellement des exploitantscommerciaux blancs, qui formaient moins de 0.2 pourcent de la population totale. Actuellement, ltat facilitelaccs aux terres agricoles pour les citoyens autrefoisdfavoriss via des programmes dacquisition ngocie,

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    reposant sur le principe vendeur consentant-acheteurconsentant (willing seller, willing buyer). Les pouvoirspublics ont lanc un programme national derinstallation (National Resettlement Programme NRP),aux termes duquel une partie de la population a trinstalle sur des exploitations en pleine propritacquises par ltat. En outre, lAgricultural Bank ofNamibia propose un programme de prts reposant surla discrimination positive (Affirmative Action LoanScheme), destin apporter un soutien financier auxcultivateurs de terres communautaires afin quils puissentacqurir des terres commerciales.

    Ces deux programmes, qui ont bnfici quelque2 200 familles, ont permis de redistribuer entre 1990et 2005 4.5 millions dhectares (contre 9.5 millionsdhectares prvus), soit 12 pour cent des terres en pleineproprit du pays. Depuis avril 2004, des expropriationsdans lintrt public sont venues sajouter cesacquisitions sous la houlette de ltat. Dans un premiertemps, quelque 25 exploitations agricoles ont tidentifies. Depuis lors, des ngociations et le processusjuridique se poursuivent et trois exploitations ont djt acquises. Lobjectif est de redistribuer 15 millionsdhectares dici 2020.

    Le gouvernement namibien tudie diffrentesmanires damliorer son programme de rformefoncire, qui progresse lentement et freine la productionagricole. En 2003, une quipe technique permanentea t forme, avec pour mission dtudier le cadrepolitique et juridique existant, ainsi que la viabilitconomique, financire et environnementale de larforme foncire. Daprs lanalyse que cette quipe apublie en 2005, le processus de rforme manquedindicateurs quantifiables et transparents et ne prvoitaucun service de soutien adquat. Une valuation desrsultats de ce processus a rvl que les nouveauxexploitants agricoles recevaient trop peu de soutienpour leur permettre dtre conomiquement autonomes.La plupart des paysans ne peuvent survivre sans unrevenu dappoint. Cette situation sexplique surtoutpar des pnuries de main-duvre pour appliquer lesnouvelles pratiques agricoles et un manque daccs des capitaux de dpart, au cheptel reproducteur, auxcrdits dexploitation, aux quipements, linformation

    et aux conseils ainsi que par des infrastructuresagricoles mal entretenues.

    Lquipe technique a donc recommand ltatdamliorer lvaluation et la slection des bnficiaires,dassocier la socit civile au processus de rforme,dencourager les rinstallations librement consentieset de privilgier les travailleurs agricoles. Elle a en outreidentifi les services de support ncessaires aux nouveauxexploitants agricoles, notamment des cours dorientationpralables linstallation, des cours intensifs et dautresformations formelles, ainsi quun systme de parrainagevisant renforcer les liens entre agriculteurs et prestatairesde services.

    Accs leau potable et lassainissement

    La Namibie est lun des pays les plus aridesdAfrique : les prcipitations annuelles stablissent 360 mm et lvaporation 3 400 mm. La quantitdeau annuellement disponible est gale 422.5 millionsde mtres cubes, avec une rpartition gographiquehtrogne des ressources. Des agglomrations fortecroissance comme Windhoek et les villes ctires deSwakopmund et Walvis Bay connaissent en particulierde graves pnuries, qui appellent des dpensesdinfrastructures considrables en vue de renforcerlapprovisionnement. Les eaux souterraines constituentles ressources hydrologiques les plus importantes,reprsentant 40 pour cent de leau douce. Les cours deauprennes et phmres en apportent peu prs 30 pourcent et les eaux retraites environ 1 pour cent.

    Daprs lOrganisation mondiale de la sant (OMS),environ 98 pour cent de la population urbaine avaitaccs en 2004 des sources deau potable amlioreset 50 pour cent disposaient dun assainissementamlior. En zones rurales, on estime quenviron 81 pourcent de la population avait accs des sources deaupotable amliores. Cela reprsente un progrssubstantiel par rapport 1990 : seulement 42 pourcent de la population y avait alors accs. Peu davancesont t ralises sur le plan de lassainissement, puisqueseulement 13 pour cent de la population ruraledisposaient dinstallations dassainissement amliores,contre 8 pour cent en 1990. Globalement, malgr des

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    progrs modrs en la matire, la Namibie est en avancepar rapport lchancier prvu pour la ralisation delobjectif du Millnaire pour le dveloppement (OMD)relatif laccs leau potable. Alors quau total, 57 pourcent de la population avait accs leau potable en1990, ce taux est pass 87 pour cent en 2004, chiffresuprieur la cible de 78 pour cent.

    Quatre types dagents interviennent danslapprovisionnement en eau douce. Les agriculteursauto-fournisseurs en eau reprsentent la catgorie la plusimportante en termes dapprovisionnement (45 pourcent) et de fourniture aux utilisateurs finals (47 pourcent). Cre en 1997 en tant que compagnie des eauxoprant aux conditions du march et place sous latutelle du ministre de lAgriculture, de lEau et desForts, NamWater reprsente 40 pour cent delapprovisionnement global et fournit 22 pour cent delensemble de leau utilise par les municipalits,entreprises, mines, ainsi que par la Direction delapprovisionnement en eau en milieu rural (Directorateof Rural Water Supply). Les chelons infrieurs deladministration publique, notamment les municipalitset autorits rurales, entrent pour 12 pour cent dans lafourniture de leau et pour 29 pour cent danslapprovisionnement. Enfin, une partie modeste quoiquecroissante est assure par les entreprises minires.

    Comme dans la plupart des autres pays, les mnagesutilisent moins de 12 pour cent de toute leau capte.Leau courante est la source deau de boisson pour99 pour cent des mnages urbains et pour 58 pourcent des ruraux. Nanmoins, une proportionsignificative des mnages tirent leur eau de boisson decours deau ou de sources stagnantes. Leau non facture(inefficacits administratives, pertes lies auxinfrastructures physiques, erreurs de mesure) reprsenteune faible proportion des ressources de NamWater,mais ce manque gagner est bien plus lev pour laplupart des municipalits. Cette proportion se monte 20 pour cent ou plus pour 37 pour cent des servicesmunicipaux de distribution deau et, dans sept villes,leau non facture dpassait les 60 pour cent.

    Le livre blanc de 2000 sur la politique nationale deleau (2000 National Water Policy White Paper) dfinit

    la politique et la stratgie relatives la gestion desressources hydrologiques et aux services des eaux. Il traitede la ncessit de sparer les fonctions de fourniture,de gestion des ressources hydrologiques et de supervisionde la rglementation. Le secteur de leau est sous laresponsabilit du ministre de lAgriculture, de lEauet des Forts, tandis que le ministre de la Sant et desServices sociaux est responsable de lassainissement.Vot en 2004 en remplacement de la loi sur leau (WaterAct 54) de 1956, un nouveau projet de loi prvoitlinstauration dun conseil national de la rglementation,constitu de cinq membres dsigns par le ministre delAgriculture, de lEau et des Forts.

    Depuis le milieu des annes 1990, NamWater aprogressivement introduit des mcanismes derecouvrement des cots. Cette pratique a certainementpermis damliorer la gestion de la demande deauparmi les utilisateurs urbains, mais lirrigation, llevageet les mines bnficient toujours dune subventionimportante, puisque les cots damortissement etdexploitation nentrent pas dans la formule de calculdes tarifs. Une enqute de 2006 montre comment lesecteur minier est pass dune situation, en 1999, oil payait des tarifs nettement suprieurs aux cots, unesituation, en 2001/02, o il bnficiait de tarifsfortement subventionns. En 2005, un processus visant mettre jour le systme daffectation des cots deNamWater en fonction de diffrents dispositifs a tlanc : il devrait en rsulter un meilleur alignement descots et des tarifs et une affectation plus transparentedes subventions aux diffrentes catgories dutilisateurs.

    Un aspect important de la politique de tarificationde leau lchelon municipal tient au recouvrementeffectif des recettes. Il nexiste pas de donnes dtaillessur les cots et les redevances prleves par lesmunicipalits. Dans de nombreux cas, les autoritslocales ne sont pas jour dans le traitement de leursdclarations annuelles. Une vue densemble de quelquesautorits locales, datant de 2005, a montr que 40 85 pour cent des comptes mensuels traits taienteffectivement pays. Un certain nombre de villesaffichaient des arrirs de paiement vis--vis deNamWater pour leurs achats deau en gros, en raisonde dfaillances dans le recouvrement des paiements

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    Un approvisionnement en eau durable pour Windhoek

    La commune de Windhoek est desservie par trois barrages, administrs par NamWater. Cinquante puitscouvrent environ 4 pour cent du total de lapprovisionnement, alors que lusine de retraitement de Goreangabpourvoit 27 pour cent supplmentaires. Construite en 1968, lusine a t modernise et sa capacit portede 8 000 21 000 m3 par jour en 2001. Windhoek a t lune des premires villes au monde introduirele recyclage direct des effluents pour obtenir de leau de boisson. Les effluents purifis sont galement fournisaux consommateurs des fins de jardinage. Des programmes pousss de suivi permettent de sassurer quele niveau qualitatif requis est atteint aprs chaque traitement et que leau fournie au final la ville deWindhoek est de bonne qualit.

    En 2002, Windhoek a sign un contrat de plan avec la Windhoek Goreangab Operating Company(WINGOC). Cette dernire compte trois actionnaires, savoir Veolia Eau, Berlinwasser International etWABAG. Les ressources hydrologiques sont planifies sur un exercice allant de mai avril. En mai dechaque anne, aprs la saison des pluies et en coordination avec NamWater, le dpartement des Eaux planifielutilisation intgre des ressources. Sur 2005/06, lusine de recyclage de Goreangab a fonctionn 70 pourcent de sa capacit. En raison de volumes abondants dans les barrages, le dpartement a pu laisser les nappesphratiques se reconstituer et limiter les captages des forages 1 million de m3. Lapprovisionnement durablede la ville en eau reste la priorit absolue du dpartement. Ce dernier est galement responsable de la collecteet du traitement des eaux uses, qui seront pour lessentiel rutilises. Le site de Gammams Water Care Works,qui traite le gros des eaux dgout, a t construit dans les annes 1960 puis modernis plusieurs reprises.Certaines composantes des infrastructures sont relativement vtustes et lusine a de grandes difficults traiterla grande masse de boues rsiduaires.

    Afin que le volume demand puisse durablement tre fourni dans un contexte de pnurie, la municipalitde Windhoek a introduit en 1994 une gestion de la demande deau. Cette stratgie entend modifier les habitudesde consommation en faisant prendre conscience au grand public de limportance dconomiser leau et enappliquant un tarif progressif par tranche, o le prix augmente trs rapidement avec la consommation. Parmiles autres mesures, citons la rduction de la taille des parcelles rsidentielles, la mise en uvre dune lgislationaxe sur la conservation de leau Windhoek et lamlioration de la maintenance, ainsi que des mesuresvisant attnuer les fuites. En 2006, 10.3 pour cent de leau ont t gaspills ce qui constitue un excellent

    rsultat par rapport aux autres municipalits.

    auprs des usagers locaux. On estime quen fvrier2005, lencours des crances en souffrance des autoritslocales reprsentait une dette nettement suprieure 400 millions de NAD. Pour remdier au problme desarrirs de paiement sur les factures des usagers, plusieursvilles ont commenc dinstaller en 2003 des compteurspour le prpaiement de leau. Cette mesure, fortementcritique par les organisations de la socit civile, taitdemble voue lchec en raison de la quantitdquipements dfectueux. Un autre mcanisme, encorepeu rpandu, sest rvl plus efficace : des comits de

    leau crs lchelon communal collectent auprs desdiffrents mnages les sommes correspondant leauutilise pour les toilettes et les robinets collectifs.

    Quant savoir si les services relatifs leau sontabordables, des donnes reposant sur les tarifs appliqusen 2003/04 et 2004/05 montrent que les familles faiblerevenu ou les retraits ayant un revenu mensuel infrieur 600 NAD ne peuvent pas se permettre dutiliser les6 m3 deau par mois considrs comme le volumeminimum ncessaire une famille urbaine de cinq

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    personnes, tous les services lis lutilisation de leaucompris2. En milieu rural, la situation estvraisemblablement encore pire. Le non-paiement desfactures induit un cercle vicieux, qui incite NamWateret les autorits locales relever leurs tarifs pourcompenser les crances en souffrance. Cette pratiquerend le service inabordable pour les pauvres du pays.

    A Windhoek comme Rehoboth, le conseilmunicipal a lintention de subventionner les mnagesdmunis de sorte quils puissent disposer du volumeminimum deau (40 litres/personne/jour) un prixrduit. Cette disposition pourrait bnficier auxpersonnes faible revenu ou sans revenu. Toutefois,tous les mnages payent un droit mensuel de base,quelle que soit leur consommation. Ce droit estlgrement suprieur aux frais de consommation pourle minimum de 200 litres par jour, ce qui double la facturemensuelle. Windhoek applique actuellement un tarifprogressif par tranche : chaque mois, les 6 premiers m3

    sont fournis un tarif prfrentiel, tandis que sur latranche 6-36 m3 par mois, le tarif est fix au niveau durecouvrement des cots. Pour une consommationmensuelle suprieure 36 m3, on adopte la tarificationau cot marginal long terme. Lensemble desmunicipalits et NamWater saccordent dire que lastratgie adopte en Afrique du Sud, consistant fournirde leau gratuitement hauteur de 6 m3 par mois, estinefficace, car les municipalits ont normment demal couvrir les cots dapprovisionnement (240 dentreelles sur 273 sont confrontes de graves difficultsfinancires) et cette solution exacerbe le gaspillage.

    La municipalit de Windhoek pratique la gestionintgre de leau et constitue, par ailleurs, un exempledutilisation russie de sources non conventionnellesdeau supplmentaire. Les progrs technologiquespermettent la mise en uvre de partenariats public-priv novateurs autour de la rcupration de leau(voir encadr).

    Contexte politique etdveloppement des ressourceshumaines

    La Namibie jouit dune certaine stabilit politiqueet sest dote dun systme multipartite. Les lectionsgnrales de 2004 ont confirm la prdominance de laSwapo (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain),au pouvoir depuis lindpendance en 1990. La Swapoa remport 76 pour cent des suffrages et le nouveauprsident Hifikepunye Pohamba a t lu avec 76.4 pourcent des voix. Le nouveau gouvernement a fait de lalutte contre la corruption sa priorit. Si la Namibie estrelativement bien place par rapport aux autres pays ducontinent dans le classement annuel de TransparencyInternational, un certain nombre de scandales rcents,notamment ceux qui ont concern Avid Investment etOffshore Development Company, ont fait craindredans le monde des affaires et la socit civile que laposition apparemment inexpugnable de la Swapo naittransform le gouvernement en un instrument auservice du parti. En outre, tandis que lopposition fragmente ne prsente aucune menace srieuse pourla Swapo, le parti au pouvoir souffre de profondesdissensions.

    La Namibie est lun des pays o les ingalits derevenu sont les plus criantes au monde. Lindice de Giniy est de 0.6, si lon en croit les rsultats prliminairesde lenqute sur les dpenses et les revenus des mnagesen Namibie (Namibia Household Income and ExpenditureSurvey NHIES) 2003/04. Si ce chiffre indique uneamlioration par rapport au taux de 0.7 enregistr lorsde lenqute NHIES 1993/94, la Namibie se classetoujours parmi les pays les plus ingalitaires au monde.Les 10 pour cent de mnages aux revenus les plus levstotalisent prs de la moiti du revenu de lensemble dupays. Lincidence de la pauvret varie entre les diffrentescatgories socioprofessionnelles, ainsi quen raison dudualisme conomique dont souffre lconomie. On

    2. Dans le quartier rsidentiel de Tsumeb, 64 pour cent de la population dispose dun revenu infrieur ou gal 400 NAD. Rappelons que

    la rpartition des revenus est trs htrogne en Namibie. Le revenu par habitant des 25 pour cent de mnages ayant le plus faible

    revenu est denviron 1 600 NAD, contre presque 150 000 NAD pour les 2 pour cent de mnages ayant le revenu le plus lev.

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    estime que 42.2 pour cent de la population rurale viten dessous du seuil de pauvret national, contre 6.7 pourcent de la population citadine. En milieu urbain, lerevenu par habitant est environ le triple de celui observen zones rurales. titre dexemple des disparits entrecatgories socioprofessionnelles, citons les revenus desexploitants commerciaux, huit fois suprieurs ceux despaysans qui pratiquent une agriculture de subsistance.

    Malgr limportance des dpenses alloues lducation entre 20 et 26 pour cent du budget ces15 dernires annes le taux net de scolarisation nestque de 52 pour cent dans le secondaire, contre 95.7 pourcent au niveau primaire. Plusieurs facteurs entraventlefficacit du systme ducatif : hritage de lpoquedavant lindpendance, les rgions du nord enregistrentde mauvaises performances, car les enseignants ne sontpas forms correctement, le taux dencadrement est pluslev que dans les rgions du centre et du sud et lesinfrastructures bien moins dveloppes. Ce clivage seretrouve galement entre les zones rurales et les zonesurbaines. De plus, la qualit de lenseignementscientifique est mdiocre par rapport aux autresdisciplines et il nexiste quune cole technique danstout le pays.

    Afin de remdier aux ingalits dcoulant du passcolonial, les autorits ont engag une rforme de grandeampleur du secteur de lducation et de la formation,dans le cadre de Vision 2030. Outre lenseignementlmentaire gratuit et universel, la formation etlenseignement professionnels sont considrs commecruciaux pour que les salaris et travailleurs puissentacqurir les qualifications ncessaires lindustrialisationdu pays. Ds 1994, la Namibie a vot la loi sur laformation professionnelle (National Vocational TrainingAct). Plus de dix ans aprs, ses objectifs ambitieux nontpas t atteints. La formation professionnellenamibienne est confronte des problmes majeurs :inadquation entre les comptences offertes etdemandes, peu dtudiants admis et peu de diplms,fort taux dchec aux tests daptitude professionnelle,cots unitaires levs et gestion inefficace.

    Face ce manque defficacit de lducation et dela formation en gnral, ltat dploie avec le soutien

    de la Banque mondiale un programme damlioration(Education and Training Sector ImprovementProgramme ETSIP) cens faire progresser loffre deservices et les rsultats. Le cadre stratgique de lETSIPcouvre la priode 2005-20. Les principaux objectifssont lgalit dans laccs linstruction, la limitationde labsentisme des enseignants et le relvement destaux dinscription. La russite de cette rforme dpendrade lintensification de la coordination entre les diffrentschelons de lenseignement (lmentaire, secondaireet suprieur) et du bon fonctionnement des mcanismesdvaluation et de suivi. De surcrot, lun des principauxdfis relever qui constitue en mme temps unimpratif pour la russite de la rforme consiste associer davantage le secteur priv tous les aspects dusystme de formation, allant de lorganisation deformations la gestion du systme de formationprofessionnelle. Pour ce faire, il est crucial que lesentreprises soient incites proposer des formations encours demploi.

    Les premiers cas de VIH/Sida en Namibie ont trapports en 1986 et fin 2001, 230 000 adultes etenfants vivaient avec le VIH daprs le ministre de laSant et des Services sociaux. Selon la surveillancesentinelle 2004, le pays affiche un taux dinfection desadultes de 19.7 pour cent. Par consquent, lesprancede vie la naissance a recul de 53.9 ans en 1970-75 48.6 ans en 2000-05. Au-del des aspects humains,les cots conomiques et sociaux de lpidmie sontnormes. Daprs une rcente tude du FMI, lincapacit endiguer la propagation actuelle de la pandmiepourrait comprimer le PIB en volume dun point depourcentage sur la priode 2006-11. Depuis 1990,plusieurs plans successifs ont t mis au point en vuede matriser lpidmie. Le troisime plan moyenterme (Third Medium Term Plan MTP III), portantsur la priode 2004-09, a reu un soutien significatifde partenaires de la coopration, qui a permis unebaisse du prix des mdicaments. Le MTP III adopteune approche de gestion axe sur les rsultats pouratteindre des objectifs convenus lchelle nationale etinternationale en termes de prvention, daccs auxtraitements, de soins et de services daide. Le nombrede bnficiaires des thrapies antirtrovirales pourraitatteindre 50 000 dici 2009, contre une cible initiale

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    de 25 000 personnes. La pnurie de ressources humainescapables de grer et mettre en uvre la rponse nationalede manire parfaitement coordonne reste un grand dfi relever. Dailleurs, un groupe de travail sur laplanification des ressources humaines (National Human

    Resource Planning Task Force) a t cr en vue dedvelopper les capacits de formation dans tout le pays,afin de combattre la propagation et limpact duVIH/Sida.

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