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Pour les amoureux des passages de Paris - Suite Par Jean-Christophe Delville 19 J e continue ma petite visite des Passages et Galeries de Paris en me limitant aux plus connus tant sur le plan histo- rique qu’anecdotique (voir L’Echo du Grand Ruén°130 de juin 2009). Ces passages qui datent pour la plupart de la première moitié du 19 ème siècle, après leur initiation à la fin du 18 ème par Philippe d’Orléans (Philippe-Egalité) avec les galeries du Palais-Royal, se situent majoritairement sur la rive droite et plus particulièrement autour des Grands Boulevards dans le 2 ème et le 9 ème arrondissement. Nous avons passé en revue antérieurement les passages des Panoramas, Véro-Dodat, Choiseul, ainsi que les galeries Vivienne, du Palais-Royal, de Montpensier, du Beaujolais et de Valois. La galerie Colbert ainsi que la galerie Vivienne dans le 2 ème arrondissement, se trouvent sur l’emplacement de l’hôtel Bautru de Serrant. C’est Guillaume Bautru, seigneur de Serrant, qui le fit édifier vers 1635 sur les plans de Le Vau. Sa célèbre rotonde, couverte par une verrière, comportait en son centre une colonne de bronze supportant une sphère qui indiquait l’heure sur ses quatre faces. A la fin du second Empire, il y avait, jouxtant cette galerie et le passage du même nom, un café surmonté d’un hôtel meublé, l’hôtel Colbert, que les élèves de l’Ecole Polytechnique avait adopté ; le fait qu’il existait à proximité un magasin de gants à double usage, dont la patronne était fort recherchée, soit dit en pas- sant, y était peut-être pour quelque chose… La galerie Colbert est récemment devenue une dépendance de la Bibliothèque nationale. Le vide de sa rotonde donne l’impression d’une salle des pas perdus où l’on attendrait en vain qu’apparaissent les fantômes littéraires ou que se fassent entendre des voix d’outre-tombe. C’est ainsi que s’ouvre ici le musée Charles Cros, consacré à l’invention géniale du paléo- phone que ce poète imagina antérieure- ment au phonographe d’Edison. Empruntons maintenant la rue Vivienne pour découvrir le passage Jouffroy qui a été ouvert en 1847 sur une partie du jardin de l’hôtel Aguado et sur l’emplacement d’une maison appartenant au prince Taffakine. Il est situé entre le boulevard Montmartre et la rue de la Grange-Batelière. Un couloir assez obscur conduisait à l’entrée du Bazar européen dont le théâtre Sérafin occupait le sous-sol et où s’installa plus tard le Petit Casino. Le passage Jouffroy peut être considéré comme un haut lieu des explorations des Argonautes que furent les Surréalistes. Son entrée est ornée d’une pendule dont les aiguilles arrêtées symbolisent bien le temps perdu et retrouvé. André Breton dans son "Poisson soluble" y rencontre une femme aux seins d’hermine. Pour l’"Anicet " d’Aragon, son premier roman, ce passage sous verre se métamor- phose en jungle où les machines à coudre deviennent des bêtes féroces au milieu des- quelles se hasardent des ouvrières domp- teuses, ou en galerie des mannequins où des êtres fragmentairesoccupent la bou- tique du taxidermiste, où des corps morcelés s’étalent à la devanture d’un orthopédiste…

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Pour les amoureuxdes passages de Paris - Suite

Par Jean-Christophe Delville

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Je continue ma petite visite des Passages et Galeries deParis en me limitant aux plus connus tant sur le plan histo-rique qu’anecdotique (voir ″L’Echo du Grand Rué″ n°130

de juin 2009).

Ces passages qui datent pour la plupart de la première moitiédu 19ème siècle, après leur initiation à la fin du 18ème parPhilippe d’Orléans (Philippe-Egalité) avec les galeries duPalais-Royal, se situent majoritairement sur la rive droite etplus particulièrement autour des Grands Boulevards dans le2ème et le 9ème arrondissement.Nous avons passé en revue antérieurement les passages desPanoramas, Véro-Dodat, Choiseul, ainsi que les galeriesVivienne, du Palais-Royal, de Montpensier, du Beaujolais etde Valois.

La galerie Colbert ainsi que la galerie Vivienne dans le 2ème

arrondissement, se trouvent sur l’emplacement de l’hôtelBautru de Serrant. C’est Guillaume Bautru, seigneur deSerrant, qui le fit édifier vers 1635 sur les plans de Le Vau.Sa célèbre rotonde, couverte par une verrière, comportait enson centre une colonne de bronze supportant une sphère quiindiquait l’heure sur ses quatre faces. A la fin du secondEmpire, il y avait, jouxtant cette galerie et le passage dumême nom, un café surmonté d’un hôtel meublé, l’hôtelColbert, que les élèves de l’Ecole Polytechnique avait adopté ;le fait qu’il existait à proximité un magasin de gants à doubleusage, dont la patronne était fort recherchée, soit dit en pas-sant, y était peut-être pour quelque chose…La galerie Colbert est récemment devenue une dépendancede la Bibliothèque nationale. Le vide de sa rotonde donnel’impression d’une salle des pas perdus où l’on attendrait envain qu’apparaissent les fantômes littéraires ou que se fassent

entendre des voix d’outre-tombe. C’estainsi que s’ouvre ici le musée Charles Cros,consacré à l’invention géniale du paléo-phone que ce poète imagina antérieure-ment au phonographe d’Edison.

Empruntons maintenant la rue Vivienne pourdécouvrir le passage Jouffroy qui a étéouvert en 1847 sur une partie du jardin del’hôtel Aguado et sur l’emplacement d’une

maison appartenant au prince Taffakine. Il est situé entre leboulevard Montmartre et la rue de la Grange-Batelière. Uncouloir assez obscur conduisait à l’entrée du Bazar européendont le théâtre Sérafin occupait le sous-sol et où s’installa plustard le Petit Casino.

Le passage Jouffroy peut être considérécomme un haut lieu des explorations desArgonautes que furent les Surréalistes.Son entrée est ornée d’une pendule dontles aiguilles arrêtées symbolisent bien letemps perdu et retrouvé. André Bretondans son "Poisson soluble" y rencontreune ″femme aux seins d’hermine″. Pour l’"Anicet" d’Aragon, son premierroman, ce passage sous verre se métamor-phose en jungle où ″les machines à coudredeviennent des bêtes féroces au milieu des-quelles se hasardent des ouvrières domp-teuses″, ou en galerie des mannequins oùdes ″êtres fragmentaires″ occupent la bou-tique du taxidermiste, où des corps morceléss’étalent à la devanture d’un orthopédiste…

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En poursuivant sur les grands boulevards, le passage desPrinces commence boulevard des Italiens et finit rue deRichelieu ; cette voie a été ouverte en 1860 sur l’emplacementde l’hôtel des Princes, palace de prestige appartenant au ban-quier Mirès. La revue "Fantaisiste" y installe son bureau ; s’ycôtoyaient entre autres Théodore de Banville, Baudelaire etCatulle Mendès.

Au n°24, le restaurant Peters était très célèbre, sa clientèleétant attirée par des personnalités telles que Villiers de l’Isle-Adam et par des journaux qu’on y trouvait. Le 4 février 1864"Le Figaro" y donna d’ailleurs un grand banquet.

En continuant vers l’est, toujours dansle 2ème, on trouve le passage du Caireouvert en 1799 sur l’emplacement ducouvent des Filles-Dieu. Il comportetrois galeries : St Denis, Ste Foy et duCaire. Le dallage était alors constituépar les pierres tombales des religieusesdu couvent. Le passage connut unegrande vogue car il fut l’un des pre-miers à proposer aux clients et aux

badauds des boutiques élégantes à l’abri des chevaux, desvoitures mais aussi de la pluie et de la boue. Leur principaleindustrie était alors l’impression lithographique.

Dans le 3ème, le passage Vendôme com-mence rue Béranger et finit place de laRépublique. Il a été aménagé à partirde l’ancien passage du Jeu-de-Paumeouvert en 1800 sur l’emplacement dela chapelle de l’ex-couvent des Filles-du-Sauveur. Il longeait l’ancien jeu dePaume (sport ancêtre du tennis, rappe-lons-le) construit pour le Comte d’Artois,futur Charles X. Son nom fut remplacé

en 1827 par celui de Vendôme dû au voisinage de la rueVendôme actuellement rue Béranger.

Restons dans le 3ème avec le passage de l’Ancre, appelé del’Ancre-Royale avant la Révolution, puis de l’Ancre-Nationalede 1792 à 1805. Garni de boutiques il devait son nom àune enseigne. L’auberge ″Au grand Saint Pierre″ où Nicolas

Sauvage remisa en 1637 les vingt premières voitures publiquesappelées fiacres, se trouvait à l’angle de ce passage et de larue St Martin.

Toujours dans le 3ème, le passage Molière a été créé en 1791lorsque fut ouvert, rue Quincampoix, le théâtre Molière quiavait l’entrée des artistes de ce côté. Ce théâtre avait été

construit par Boursault, futur membre de la Convention ; ilcomportait trois rangs de loges, un parterre et un pourtourorné de glaces, luxe jusqu’alors inconnu. C’est la représenta-tion du Misanthrope qui l’inaugura le 4 juin 1791. Il devinten 1793 le théâtre des Sans-culottes, puis passage des Nour-rices et reprit ensuite son ancienne appellation.

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Dans le 10ème, on peut citer le passage Brady et le passagedu Désir situés tous deux entre les rues du Faubourg SaintMartin et du Faubourg Saint Denis. Le passage du Désirs’appelait autrefois passage du Puits ; il reçut en 1789 deshabitants du quartier son nom actuel dû à un hôtel garni. Lepassage Brady, plus récent, doit son nom à l’architecte quil’a ouvert en 1828 ; il fut amputé de sa partie centrale par lepercement du boulevard de Sébastopol sous Napoléon III.

Abandonnons un instant l’Histoire pourentrer un peu dans la fiction. Peut-êtreconnaissez-vous Dominique Sylvainqui, avec Fred Vargas, fait actuellementhonneur au roman policier français ?Ancienne journaliste elle a créé dansses romans un certain nombre de per-sonnages dont les plus célèbres enquê-teuses sont Lola Jost, ex-professeur defrançais et surtout ex-commissaire depolice dans le 10ème et Ingrid Diesel,

jeune kiné américaine de choc au passé mouvementé quiavait appris à masser balinais à Bali, thaï à Bangkok etshiatsu à Tokyo !

Dans le roman ″Le passagedu Désir″ cette dernière, quiy exerce justement sonmétier, a un faible pourMaxime Duchamp qui tient,passage Brady, un restau-rant au nom envieux ″Bellesde jour comme de nuit″.A partir d’un crime sordide

commis dans le quartier, le tandem Jost - Diesel va tenter decoincer un tueur obsessionnel qui évolue dans un milieuinterlope.

Terminons cette revue des passages dela rive droite par le passage Dieu, situédans le 20ème, du nom d’un proprié-taire (la religion n’est pas en cause…).Au-delà du boulevard de Charonne,vers le Père-Lachaise et plus précisé-ment autour de la place de la Réunion(un quartier voué à Alexandre Dumas,honoré d’une rue Monte-Cristo !) sedéploie un extraordinaire labyrinthed’impasses et de voies sans issue quiportent des noms étranges comme cepassage Dieu où Jules Romainsemmenait ses amis. Une fois les ″Copains″ furent invités àun rendez-vous dans un bistrot de ce passage. On les priade s’habiller dans le style du quartier, plutôt louche. Lescopains se mirent à boire du vin rouge au zinc en attendant

Romains qui tardait à arriver ; ils cru-rent qu’il leur avait posé un lapin. Il yavait bien dehors un personnage assezsinistre, la casquette sur l’œil, qui lesobservait d’une façon peu rassurante.″Et si c’était Romains ?″ dit quelqu’unen plaisantant. Il entra finalement dansle bistrot : c’était bien Jules Romains quiavait réussi à se rendre complètementméconnaissable.

Nous traversons maintenant la Seine et trouvons sur la rivegauche les célèbres galeries de l’Odéon. Combien d’auteurs n’espérant plus être joués dans ce templedu théâtre qu’était l’Odéon, ont tourné autour et flâné sousses galeries que la maison Flammarion avait transformées enéventaires de libraires. Ceux-là aussi ont disparu comme lesfantômes qui ont hanté ce haut lieu depuis le Second Empire.Baudelaire et Balzac y feuilletaient les œuvres des autres écri-vains. Alphonse Daudet, Vallès, Villiers de l’Isle-Adam, Zola,Courteline et bien d’autres, venaient régulièrement consulter

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la toujours trop lente diminution de la pile de leurs propresœuvres en guignant celles de leurs confrères… Léon-PaulFargues y venait ″humer l’odeur des muses″, Marcel Schwoby reniflait les parfums à bon marché des cousettes qui fai-saient causette quand le Luxembourg était trop chaud ou trophumide !

Situé entre la rue Saint André-des-Arts et le boulevard SaintGermain le passage (ou cour) du Commerce-Saint-André futouvert en 1735 sous le nom de passage du Jeu-de-Metz,s’appela ensuite cour du Commerce, puis passage de laCour-du-Commerce et reçut enfin son appellation actuelle en1877. Il se trouve sur l’emplacement du fossé de l’enceintede Philippe-Auguste entre les portes de Nesle et de St Germain. Le prestigieux café Procope devenu café-restaurant a son

entrée principale 13 rue de l’Ancienne-Comédie mais pos-sède aussi une entrée dans notre passage. C’est le plus anciendes cafés littéraires et sans doute un des plus hauts lieux dela littérature à Paris. Son histoire remonte à 1670, date à laquelleun noble sicilien de vingt ans, venu de Palerme chercher for-tune à Paris, François Procope, de son vrai nom FrancescoProcopio dei Coltelli, aidait à la foire St Germain les ArméniensPascal et Maliban qui y débitaient, en plein vent, l’arôme nou-veau appelé café. Il s’installa à son compte en 1675 fit debrillantes affaires, acheta trois petites maisons, les revendit ets’installa dans l’immeuble actuel. En 1689 la Comédie-Française s’installa au jeu de paume. Les dames de qualitén’ayant pas l’habitude d’entrer dans ce genre d’établissementse faisaient porter un café à leur carrosse immobilisé devantle café.

Puis le café devint un lieu de discussion : on y vit La Fontaines’affronter à Regnard, Voltaire à Piron, Marivaux à Marmontel,Beaumarchais à Helvétius, Rivarol à Chamfort. C’est d’un assautphilosophique entre Diderot et d’Alembert qu’est née l’idée

de l’Encyclopédie. On peut aussi citer d’autres clients nonmoins prestigieux, tels Rousseau et surtout Voltaire qui y pos-sédait au premier étage un bureau réservé qu’on peut encoreadmirer de nos jours.

Quelques années plus tard ce fut le lieu de rencontres desrévolutionnaires, Danton, Marat, Camille Desmoulins, Fabred’Eglantine, Legendre. C’est d’ici que partit le mot d’ordrepour les attaques des Tuileries des 20 juin et 10 août 1792.

Au temps du Romantisme, ce fut le caféde Musset et George Sand, ThéophileGautier ou Balzac. Gambetta y intro-duisit la mode de fumer la pipe en pu-blic. Le café fut vendu le 24 avril 1872à la baronne Thénard. Il abrita un cer-cle artistique où se réunirent Verlainequi s’y soûlait d’absinthe, AlphonseDaudet, François Coppée, Huysmans,sans oublier Oscar Wilde qui enivraitses voisins de bons mots.

Passage du Commerce-St-André on trouve également :Au n°4 un atelier de serrurerie contient une tour du rempartde Philippe-Auguste.Au n°2 un hôtel meublé que Sainte-Beuve occupa ; il y écrivit"Volupté" et y reçut sa maîtresse Adèle Hugo, épouse deVictor. Jules Vallès traqué par les Versaillais, s’y réfugia, dé-guisé en infirmier en mai 1871.Au n°8 l’imprimerie où Marat fit paraître "L’Ami du Peuple"jusqu’à son exécution par Charlotte Corday dans sa bai-gnoire. Notons que dans son journal il alla jusqu’à demanderles têtes de 270 000 personnes…Au n°9 l’atelier du charpentier allemand Schmidt où le doc-teur Guillotin expérimenta sa macabre invention. Quelquetemps avant il l’avait proposée en s’écriant : "Le couperet sif-fle, la tête tombe, le sang jaillit, l’homme n’est plus ; avec ma

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machine je ferai sauter vos têtes en un clin d’œil et vous nesentirez qu’une légère fraîcheur sur le cou".

On trouva qu’il tranchait un peu trop dans le vif et son rapportfut momentanément classé !

Au sud de cette cour se trouve la statue de Danton, sur le bou-levard Saint Germain, à l’emplacement de l’ex-n°20 de cepassage où Danton occupa depuis 1789 un grand apparte-ment de sept pièces au-dessus de l’entresol. Il était donc àdeux pas du Procope.

Passage de l’Hirondelle (Actuellement rue de l’Hirondelle)

Il est situé entre la place St-Michel et la rue Gît-le-Cœur. Connudès 1200 sous le nom Arrondale-en-Laas, il porta ensuite lenom d’Hyrondale, de Lyrundelle et d’Irondelle en relationavec une enseigne représentant une hirondelle (en vieux fran-çois : arondale).

La création de la place Saint Michel en 1855 l’ampute demoitié ; actuellement la rue de l’Hirondelle présente la parti-cularité de communiquer avec la place St-Michel par unescalier et un passage voûté discret, ce qui lui donne l’aspecttranquille d’une impasse retirée dans un quartier très animé.A deux pas, rue Hautefeuille, au n°15 naquit Charles Baudelaireen 1821. Il avait six ans quand mourut son père ; un an aprèssa mère se remaria pour habiter rue St-André-des-Arts ; elledéménagea la même année pour s’installer rue du Bac.

Mais Baudelaire reviendra dans ce quartier, fréquentant aun°25 du passage de l’Hirondelle le cabaret de La Bolée où ilemmena sa maîtresse et muse Jeanne Duval, la «VénusNoire». C’est là aussi que dans les années 1915, Carco, Mac Orlanet Desnos se fabriqueront un décor bon marché pour aventu-riers en pantoufles. On était ici à proximité de Paris-port-de-mer et les mariniers y venaient entendre des chansonspopulaires qui parlaient d’eux…

Au n°22 on trouve l’Hôtel de la Salamandre, construit parFrançois Ier pour Anne de Pisseleu. Au dessus du porche, onpeut y voir une salamandre en bas-relief, l’emblème du Roy.

Enfin pour terminer le chirurgien Ambroise Paré avait vers1541 sa boutique d’apothicaire à l’enseigne des Trois Bassins,dans la partie de la rue rasée lors de l’aménagement de laplace Saint Michel.

Références1/ Dictionnaire historique des rues de Paris Jacques Hillairet

Editions de Minuit2/ Les Hauts Lieux de la Littérature à Paris

Jean-Paul Clébert - Bordas3/ Le Web

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