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Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices rattachés aux marques Samy BELAID Professeur de Marketing à L’EM-Normandie Laboratoire de Recherche Metis-Nimec Dr Hager TURKI TLILI Docteur Es-Sciences De Gestion de L’Université de Toulouse Maître Assistante ESSEC (Tunis) * : 30, Rue de Richelieu, Le Havre, 76600, [email protected], 0616263030 ** : 19, Rue Hassen & Houssine El Menzah 4,1004 Tunis (Tunisie), Tél : +21698347219, [email protected]

Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

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Page 1: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices rattachés aux

marques

Samy BELAID

Professeur de Marketing à L’EM-Normandie

Laboratoire de Recherche Metis-Nimec

Dr Hager TURKI TLILI

Docteur Es-Sciences De Gestion de L’Université de Toulouse

Maître Assistante ESSEC (Tunis)

* : 30, Rue de Richelieu, Le Havre, 76600, [email protected], 0616263030

** : 19, Rue Hassen & Houssine El Menzah 4,1004 Tunis (Tunisie), Tél : +21698347219,

[email protected]

Page 2: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices rattachés aux marques

Résumé : Cet article s’interroge sur la possibilité pour le consommateur de distinguer les

bénéfices fonctionnels, symboliques et expérientiels rattachés aux marques. Une échelle de

mesure de ces bénéfices a donc été développée. Les résultats convergent vers une structure

bidimensionnelle : une dimension fonctionnelle et une dimension affective- symbolique. Le

choix des marques étant le reflet des motivations que l’individu recherche par leur possession,

les responsables marketing pourront ainsi disposer d’un outil de mesure des bénéfices

rattachés aux marques qu’ils commercialisent.

Mots clés: Bénéfice, marque, fonctionnel, symbolique, expérientiel.

For a measure of Consumer benefits toward brands

Abstract: This article examines the possibility for the consumer to distinguish the functional

benefits, symbolic and experiential attached to brands. A scale of these benefits has been

developed adhering to the paradigm of Churchill. Our results converge on a two-dimensional

structure: a functional dimension and an emotional and symbolic. The choice of brands is a

reflection of the individual motivations search their possession, marketers will be able to have

a tool for measuring the benefits attached to the brands they sell.

Keywords: Benefit, brand, functional, symbolic, experiential.

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Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices rattachés aux marques

1. Introduction

Les mécanismes qui régissent les choix et les préférences des consommateurs ont toujours été

et jusqu’à aujourd’hui au cœur des recherches en marketing. Beaucoup de travaux ont à cet

effet été élaborés dans l’objectif de contribuer à une meilleure compréhension des concepts

qui matérialisent ces mécanismes et aussi à aider les managers dans la prévision des choix et

la spécification des attributs pertinents sur lesquels ils vont baser leurs stratégies marketing.

Les marques ont ainsi pris de plus en plus de place dans cette perspective stratégique. Le

produit reste tout de même à la base des motivations et des préférences, mais au sein d’une

même catégorie de produit, la multitude de marques existantes engage l’individu dans un

mécanisme d’évaluation et de comparaison aussi difficile.

Pour faire un choix d’une marque parmi plusieurs dans son ensemble évoqué, l’individu va se

référer à l’ensemble des associations construites à travers son expérience antérieure ou les

connaissances accumulées au cours de son processus de recherche et de traitement de

l’information. Cette base d’évaluation constitue généralement le reflet des motivations qu’il

se propose de satisfaire à travers son choix.

L’achat ou l’utilisation d’une marque n’est pas systématiquement assimilée à un processus de

consommation, mais également à un processus de création de valeurs et de bénéfices pour

l’acheteur ou le consommateur. Ce dernier manipule en effet mentalement la marque en

intégrant pas seulement des composantes utilitaires mais également une dimension hédonique

qui représente l’aspect émotionnel et symbolique de son expérience passée ou de ses attentes.

Le mode de choix préconisé par l’individu est donc conditionné par ses prédispositions

psychologiques. Ainsi en fonction de la nature des bénéfices recherchés et de leur motivation,

les consommateurs s’engagent dans le choix les marques appropriées (Tlili, 2006).

Page 4: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

2

La majorité des recherches qui se sont focalisées sur la notion de marque ont essentiellement

valorisé sa relation avec le consommateur (Chao et al., 2005 ; Aurier et al., 2001 ; Fournier,

1994, 1998). Comme l’affirment Park et Srinivasan (1994), les consommateurs établissent

une relation avec les marques puisque ces dernières sont le reflet de ce qui ils sont (Belk,

1988) et permettent ainsi de justifier leur comportement vis-à-vis de ces marques. Plus

spécifiquement, ils valorisent dans les marques un aspect duquel ils tirent un véritable

bénéfice. Ce bénéfice peut de ce fait être utilitaire, émotionnel ou symbolique (Keller, 1993 ;

Holbrook et Hirschman, 1982).

Notre recherche se situe à cet effet dans le courant de recherche sur l’image de la marque et

propose d’aborder le problème à travers le concept de la valeur perçue de la marque. Sur un

plan scientifique, notre objectif est de montrer qu’il est possible pour un consommateur de

différencier les bénéfices générés par chacune des marques présentes sur le marché et ce, pour

une même catégorie de produit. En d’autres termes, le postulat de base de cette recherche est

que le consommateur effectue un choix d’une marque parmi plusieurs en fonction du bénéfice

recherché, et que ce type de bénéfice est conditionné par la nature de ses motivations.

Au-delà de ce postulat conceptuel, cette recherche se propose de répondre aux préoccupations

des entreprises concernant la gestion de leurs marques. En effet, la majorité des entreprises

communiquent aujourd’hui essentiellement sur des dimensions affectives afin de justifier

leurs stratégies de prix et la diversification de leurs lignes et gammes. Or il est indispensable

tout d’abord de connaître les motivations du consommateur par le choix ou l’acquisition de la

marque, les stratégies de marque permettant en effet à l’entreprise d’offrir de la valeur au

consommateur (Alawadi et al., 2001). Il apparaît donc légitime de catégoriser les marques en

fonction de la nature du bénéfice attendu par le consommateur en choisissant la marque.

Pour répondre à ce problème de recherche, le présent article est structuré en deux parties.

Page 5: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

3

Le cadre théorique est présenté dans un premier temps, l’objectif étant principalement de

définir et d’apprécier les dimensions du concept de valeur perçue de la marque et du bénéfice

recherché par son acquisition. Dans un deuxième temps, et sur la base du paradigme de

Churchill, un instrument de mesure des bénéfices rattachés aux marques est développé.

2. Revue de la littérature

Dans l’analyse du comportement de consommation et quelque soit la perspective selon

laquelle l’échange entre l’entreprise et le consommateur s’effectue, ce dernier valorise

généralement un type de motivation qui conditionne le choix d’une marque ou d’une enseigne

qui semble répondre selon lui à cette motivation. Dans une perspective transactionnelle, la

valeur perçue par le consommateur à l’égard d’une marque est le résultat d'une confrontation

entre l’ensemble des bénéfices et des coûts associés à la transaction. Pour ce qui est de la

perspective relationnelle, le consommateur privilégie l’expérience de consommation.

Holbrook et Corfman (1985) définissent à cet effet la valeur comme: “ a relativistic

(comparative, personal, situational preference characterizing a subject’s experience of

interacting with some object ”. La valeur est donc la conséquence des expériences de

consommation cumulées (Holbrook et Hirschman, 1982), et le jugement de valeur est

fonction de la situation, du contexte ou de la circonstance dans lequel il intervient.

Plusieurs classifications ont été établies dans la littérature afin de mieux comprendre la

signification de la valeur associée aux consommations et aux possessions1. Nous citons

d’abord celle de Holbrook (1994). Ce chercheur a mis en évidence trois critères permettant

d’élaborer un jugement: la valeur intrinsèque/extrinsèque du produit, l’orientation vers

soi/l’orientation vers l’autre dans le choix et la nature de manipulation de l’environnement

dans lequel s’effectue le choix.

1 Pour plus de détail, consulter la recherche Aurier, Evrard et N’Goala (2001).

Page 6: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

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Lai (1995) a à son tour proposé une typologie des bénéfices perçus dont découle la valeur. Il

s’agit de :

- Bénéfices fonctionnels relatifs à la performance utilitaire du produit et qui découlent

de ses caractéristiques tangibles ;

- Bénéfices sociaux qui répondent à la recherche d’un statut social particulier

- Les bénéfices émotionnels résultant d’une association de l’objet à des sentiments ou

émotions

- Bénéfices épistémiques qui font référence à la capacité du produit à satisfaire la

curiosité, et le désir de nouveauté

- Bénéfices situationnels générés par la recherche de situations particulières de

consommation.

- Bénéfices hédoniques liés à la capacité de l’objet à produire du plaisir

- Bénéfices esthétiques associant la consommation à la beauté et à l’expression

personnelle

- Bénéfices holistiques recherchés par la compatibilité du produit choisi avec

l’ensemble des produits déjà possédés ou consommés par l’individu.

En nous focalisant sur la relation entre le consommateur et la marque, nous ne pouvons nous

empêcher d’évoquer le concept d’image de marque, notion très largement répandue dans

l’analyse des comportements de consommation. Grönroos (2000, p.287) considère à cet effet

comme synonymes la connaissance de marque (élément directement lié au capital marque

selon Keller) et l’image de marque en affirmant : "when including the customer in the

branding process, there is no need to make a distinction between a brand and a brand image.

The brand as a concept is always an image. Hence, (…) when we talk about a brand we

always refer to it as an image in the mind of customers. In this way brand and brand image

are synonymous".

Page 7: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

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L’image de marque est donc le concept clé qui reflète la nature de la relation qu’établit le

consommateur avec la marque. Aaker (1991), par exemple, avance que l’image crée de la

valeur de plusieurs manières, et ce, en aidant les consommateurs à traiter l’information, en

différenciant la marque, en générant des raisons de l’acheter, en créant des sentiments

favorables.

L’affirmation de Aaker nous amène tout d’abord vers les travaux de Park, Jaworski et

MacInnis (1986). Ces derniers reconnaissent la nature multidimensionnelle des bénéfices

recherchés par les consommateurs lors de la possession d’un produit ou d’une marque. Ils

proposent que les consommateurs ont trois besoins : fonctionnels, symboliques et

expérientiels pour lesquels la marque procure une solution. Sur la base de leur modèle de la

gestion du concept de marque (BCM), le choix d’une marque s’opère en fonction du type de

besoins auquel elle répond. Ainsi, trois types de besoins sont identifiés: les besoins

fonctionnels, expérientiels et symboliques. Alors qu’une marque de type fonctionnel aura

principalement pour objet de répondre à des besoins externes de consommation, une marque à

connotation symbolique répondra à des de besoins internes, telle que l’appartenance à un

groupe social. Une marque à connotation expérientielle satisfait la recherche de plaisirs

sensoriels, le besoin de variété et/ou des stimulations cognitives.

La seconde approche qui a valorisé la nature des bénéfices recherchés par la possession ou la

consommation se trouve dans les travaux de Keller (1993). Ce chercheur définit tout d’abord

l’image de marque comme « les perceptions portant sur une marque reflétées par les

associations à la marque détenues dans la mémoire du consommateur ». En d’autres termes

« tout ce qu’un consommateur peut associer à une marque donnée » Mitchell (1982).

Dans son modèle, Keller (1993) distingue trois grands types d’associations : les attributs, les

avantages et les attitudes. Les attributs décrivent de manière objective le produit.

Page 8: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

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Les bénéfices sont les valeurs personnelles et le sens que les consommateurs rattachent aux

attributs. Ils peuvent être fonctionnels, expérientiels ou symboliques. Keller (1993) suggère

que les associations que le consommateur établit sont influencées par les bénéfices que la

marque procure dans la catégorie de produit donnée. Certaines associations constituent les

croyances ou attitudes globales rattachées à la marque.

Les travaux de Park et al. (1986) et Keller (1993) offrent deux modèles qui permettent

d’identifier et de catégoriser les bénéfices que les consommateurs recherchent dans l’achat et

l’utilisation des produits et des marques. Afin d’expliciter ces différentes déclinaisons de

notions, nous nous proposons d’aborder successivement les bénéfices fonctionnels,

symboliques et expérientiels.

- Les bénéfices fonctionnels expliquent la recherche des produits capables de résoudre des

problèmes liés à la consommation courante, de prévoir un problème potentiel, de solutionner

un conflit, etc. Par conséquent, une marque fonctionnelle est celle qui répond à des

motivations extrinsèques. Dans une perspective cognitive, le consommateur associe à la classe

de produit un ensemble de critères de choix ou attributs, considérés comme un ensemble de

caractéristiques physiques ou subjectives d'un produit. Ils permettent d’évaluer les différentes

marques, à l’intérieur de la classe de produits concernée, étant donné que l’évaluation des

alternatives de choix s’effectue par le biais de la spécification des caractéristiques prioritaires

ou déterminantes (Myers et Alpert, 1977).

- Les bénéfices symboliques sont définis par Park, Jaworski et MacInnis (1986) comme le

désir que le produit satisfasse des besoins internes comme la valorisation de soi, ou

l’appartenance à un groupe. Une marque à connotation symbolique associe l’individu à un

groupe social désiré et reflète l’image de soi. Historiquement, les chercheurs étaient

conscients de l’importance de la dimension symbolique des produits. En effet, Haire (1950)

montre qu’un produit peut être acheté plus pour son attrait symbolique que fonctionnel. Il

Page 9: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

7

souligne à ce titre que les caractéristiques du produit font partie de l’univers privé et subjectif

du consommateur. Dans le même sens, Levy (1959) affirme que les entreprises vendent des

symboles en plus du produit avec son ensemble d’attributs. Sirgy et Danes (1982) ont mis en

évidence le rôle du concept de soi, pour comprendre la nature symbolique de la

consommation. La théorie de la congruence de soi qui découle de leurs travaux stipule que la

comparaison du concept de soi et l’image véhiculée par le produit (marque) détermine le

comportement du consommateur. Une forte congruence est caractérisée par une grande

similitude entre l’image véhiculée par le produit et le concept de soi. Alors qu’une faible

congruence est caractérisée par une faible similitude, entre l’image véhiculée par le produit et

le concept de soi. Johar et Sirgy (1991) suggèrent par ailleurs l’existence d’une valeur

expressive de la même manière qu’une valeur utilitaire, utilisée dans les stratégies de

communication et de la gestion des marques, dont l’objectif est la valorisation de la relation

entre le concept de soi et l’image véhiculée par le produit.

D’autres recherches ont mis en évidence le rôle des significations symboliques rattachées au

produit dans le processus de consommation. Midgely (1983) a trouvé que la recherche

d’information pour certaines décisions d’achat découle de la signification symbolique relative

au produit. Belk et al (1982) ont également mené une série d’études pour déterminer de quelle

manière les produits sont utilisés pour stéréotyper leurs possesseurs. Wallendorf et Arnould

(1988) ont mis en évidence des différences dans la signification de leurs possessions en

fonction de l’âge, du sexe et des spécificités culturelles.

Richins (1994) a enfin différencié les significations publiques et privées qu’évoquent leurs

possessions. Les significations privées sont définies comme la somme des significations

subjectives que l’objet procure. Tandis que des significations publiques sont des symboles

subjectifs établis par des non possesseurs de l’objet. Ces définitions soutiennent l’idée que la

nature symbolique des produits est à la fois personnelle et interpersonnelle.

Page 10: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

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- Les bénéfices expérientiels sont définis comme l’avantage d’acquérir un produit qui

procure un plaisir sensoriel, un changement ou une stimulation cognitive. Une marque ayant

un concept expérientiel est celle qui répond aux besoins intérieurement générés de stimulation

et de variété.

Alors que certains chercheurs ont mis en évidence l’importance des significations

symboliques des marques et des produits, d’autres ont examiné le produit et les marques

comme un processus expérientiel. Le modèle expérientiel développé par Holbrook et

Hirschman (1982) est une tentative d’élaboration d’un cadre conceptuel permettant de rendre

compte des variables qui gouvernent le comportement dans des domaines où l’expérience

vécue par l’individu peut être plus importante que les attributs du produit ou service

consommé. Ces chercheurs suggèrent en effet une approche laissant davantage de place à

l’affectif et proposent une modélisation qui suppose que le consommateur est principalement

motivé par la recherche de gratifications hédoniques, plutôt que par la recherche

d’information et l’optimisation du choix. Son objectif prioritaire est de maximiser son plaisir

lors de la consommation, et non pas de choisir l’alternative susceptible de répondre le mieux à

ses besoins fonctionnels. Le consommateur qui adopte une approche expérientielle est par

conséquent sensible aux caractéristiques subjectives et symboliques du produit ou du service.

L'approche expérientielle explique ainsi les processus de choix de produits hédoniques (par

exemple de musique, pièces de théâtre ou films) au moyen de raisons subjectives et

émotionnelles. Le processus de décision du consommateur dans ces domaines ne peut pas être

analysé à partir de flux d'informations cognitives, mais plutôt à partir d'émotions, de

sensations et de sentiments, caractéristiques de la composante affective.

Les travaux qui ont ainsi valorisé cette perspective affective du choix ne font que conforter

l’idée que l’individu peut modifier son choix des alternatives en fonction de la nature du

bénéfice recherché par l’acquisition ou la possession.

Page 11: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

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En résumé, le constat émergeant des différentes recherches qui se sont focalisées ces dernières

années sur la compréhension des perceptions rattachées au concept de marque est donc

l’existence de différents types d’informations pouvant être liés à une marque, notamment,

l’identification de la catégorie et du type de besoins satisfaits par la marque, les attributs

intrinsèques (par exemple, relié à la performance de produit) et extrinsèques (par exemple,

relié à la personnalité ou à l'héritage de marque) qui caractérisent le produit ou la marque, ou

les valeurs personnelles et les significations que les consommateurs rattachent aux

conséquences des attributs de produit ou de la marque (par exemple, fonctionnel, symbolique,

ou expérientiel rattachés à l'achat ou la consommation de la marque).

Il y a donc lieu d’investiguer dans le développement d’un instrument de mesure qui

permettrait aux entreprises d’évaluer la nature des bénéfices que leurs consommateurs

recherchent par l’acquisition ou la possession de la marque qu’elles commercialisent.

3. Design de la recherche

Nous nous proposons dans cette recherche de développer un instrument de mesure de la

nature des bénéfices recherchés par le consommateur dans le choix d’une marque parmi

plusieurs. Ce travail est d’autant plus intéressant qu’il n y a à notre connaissance que de rares

tentatives de mesure de ces bénéfices dans le cadre d’un même instrument. Il devient ainsi

possible de catégoriser les marques en fonction de la nature des bénéfices perçus. Nous avons

de ce fait suivi le paradigme de Churchill (1979), complété par Gerbing et Anderson (1988),

pour développer l’échelle de mesure.

Nous avons donc commencé par une entrevue de groupe auprès de 12 étudiants appartenant à

une école de commerce, dans l’objectif de générer les items qui matérialisent les bénéfices

recherchés par l’acquisition de marques. Ce genre d’échantillon permet d’obtenir des données

plus fiables (Churchill et Peter, 1984). D’où la « réplicabilité » de l’échelle qui constitue un

préalable à la « généralisabilité » (Peterson, 1995). A chaque catégorie de produit que nous

Page 12: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

10

citons, les participants devaient citer les marques qu’ils connaissent et/ou achètent dans cette

catégorie ainsi que les bénéfices qu’elles reflètent. Une analyse de contenu de l’ensemble des

expressions qui ont surgi de l’entrevue nous a permis de générer 29 expressions matérialisant

les bénéfices recherchés. Nous avons veillé dans cette entrevue à diversifier les catégories de

produit en prenant des produits répondants à des motivations utilitaires et d’autres hédoniques

(Yeung et Wyer, 2004). Leur recherche a en effet permis une classification des produits en

référence aux motivations auxquels ils répondent. Un pré-test de l’ensemble des expressions

obtenues a ensuite été effectué dans l’objectif d’apprécier leur compréhension et vérifier leur

clarté. Par la suite, les items retenus ont été soumis à trois chercheurs-expert qui enseigne le

marketing et/ou ont publié de travaux sur la marque domaine des marques, afin d’évaluer la

validité de contenu et donc leur adéquation avec le domaine du construit. Certains items ont

ainsi été supprimés pour leur incompatibilité avec le domaine du construit, d’autres ont été

reformulés pour harmoniser le construit. Suite à toutes ces étapes, 19 expressions ont été

retenues matérialisant les bénéfices recherchés par l’acquisition des marques. Ces items ont

fait l’objet d’une purification selon une approche quantitative.

Code Item

FONC1 Les gens achètent cette marque pour son utilité

FONC2 Cette marque résout beaucoup de problèmes dans ma vie quotidienne

FONC3 Cette marque offre plus de fonctionnalités que les autres

FONC4 Cette marque est plus chère que d’autres en termes coûts

FONC5 Les gens achètent cette marque pour ses performances fonctionnelles

FONC6 J’achète cette marque parce qu’elle est connue pour sa bonne qualité

FONC7 Cette marque est d’une grande aide pour ceux qui la possèdent

FONC8 j‘achète cette marque parce qu’elle est robuste

FONC9 J’achète cette marque parce qu’elle a une longue durée de vie

Page 13: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

11

AFFE1 J’achète cette marque parce qu’elle est très attirante

AFFE2 Cette marque me procure du confort et de la sécurité émotionnelle

AFFE3 Posséder cette marque procure du plaisir

AFFE4 Je suis toujours très heureux de posséder cette marque

SYMB1 Posséder cette marque est pour moi un moyen de m’exprimer

SYMB2 Posséder cette marque me permet d’être unique et aussi différent des autres

SYMB3 Les gens achètent cette marque pour s’exprimer

SYMB4 Les gens possèdent cette marque pour s’identifier à ceux qui la possèdent déjà

SYMB5 Posséder cette marque c’est prestigieux

SYMB6 Porter cette marque permet d’accéder à un certain statut social

Les items en gras sont ceux qui ont été gardés après les phases de purification

Tableau 1. Liste des items générés durant la première phase de l’étude

3.1. Analyse factorielle exploratoire

Nous avons administré l’ensemble des items générés à un échantillon de 270 étudiants

appartenant à une même école de commerce dont 250 ont été validés (70 % de sexe féminin et

30 % de sexe masculin). Le choix des étudiants est justifié par la recherche d’homogénéité de

l’échantillon, essentiellement par rapport à la compréhension des items. De plus, c’est une

recherche qui s’insère dans le cadre d’une application théorique (Calder, Phillips et Tybout,

1981). Notre questionnaire comportait ainsi outre les expressions précédemment dégagées,

une mesure de la familiarité (Oliver et Bearden, 1985) ainsi que l’attachement envers la

marque (Laccueille, 2000) dans un objectif de vérification des différents types de validités.

Une série d’analyses factorielles exploratoires a ainsi été conduite pour purifier les données et

identifier la structure factorielle préconisées par la littérature, pour la description des

bénéfices rattachés aux marques : les dimensions fonctionnelles, symboliques et affectives.

L’analyse en composantes principales est communément utilisée dans le cadre de la

purification des échelles (Churchill, 1979 et Devellis, 1991). La purification de l’échelle a

Page 14: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

12

donc commencé par une phase d’épuration qui vise à réduire l’erreur aléatoire d’une variable

du modèle d’analyse (Churchill, 1979). Cette purification a été réalisée par le biais des

analyses en composantes principales avec rotation varimax. L’indice KMO ainsi que le test de

sphéricité de Bartlett ont été observés afin de vérifier la factorisation des données. Les critères

de purification retenus se réfèrent d’une part, à la saturation (supérieure à 0,5 avec une

communalité satisfaisante), d’autre part à la différence des scores de saturation (un item

corrélé à plus d’un axe factoriel doit être supérieure à 0,3).

L’analyse des données obtenues nous a ainsi conduit à retenir une structure factorielle à deux

dimensions. En effet, la purification a été effectuée de façon itérative en supprimant à chaque

fois les items qui ne répondaient pas aux conditions préétablies. Ces analyses nous ont amené

vers la structure allégée suivante :

Les

communalités

Les dimensions

Les items Fonctionnelle Affective-symbolique

FONC1 0,66 0,826

FONC3 0,67 0,818

FONC4 0,69 0,809

FONC6 0,62 0,740

FONC9 0,64 0,715

AFFEC2 0,58 0,757

AFFEC4 0,59 0,744

SYMB1 0,63 0,791

SYMB4 0,59 0,690

Page 15: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

13

SYMB5 0,67 0,810

SYMB6 0,66 0,781

Variance expliquée en % 47, 17 16,62

Valeurs propres 5,23 1,7

Pourcentage de la variance

cumulée en %

63,79%

Alpha de Cronbach 0,83 0,79

Tableau 2. Structure factorielle de l’échelle des bénéfices rattachés à la marque

L’examen de ce tableau permet de constater que l’indice KMO et le test de sphéricité de

Bartlett répondent aux seuils communément retenus. Les communalités varient entre 0,58 et

0,69. Les données sont donc factorisables. À la fin de cette phase de purification, il ressort

que le concept des bénéfices rattachés à la marque se décompose en deux

dimensions, formées de onze items, dont la valeur propre est supérieure à un et expliquent

63,79 % de la variance totale. La première dimension regroupe les items fonctionnels qui

décrivent la marque en référence à ses performances physiques. La seconde dimension

regroupe des items matérialisant davantage l’émotion suscitée par la marque ainsi que sa

contribution comme moyen d’expression sociale. Quelque soit la catégorie de produit

auxquelles elles appartiennent, les marques peuvent être catégorisées en référence à ces deux

dimensions.

3.2. L’analyse factorielle confirmatoire

Nous avons convenu dans cette recherche de confirmer la structure obtenue lors de la phase

exploratoire. Nous avons de ce fait réalisé une seconde étude auprès de la même population.

Notre questionnaire avec la nouvelle structure purifiée a été administré auprès de 330

étudiants appartenant à la même école de commerce (65% de femmes et 35% d’hommes, âgés

entre 21 et 25 ans). Nous avons en effet un modèle de mesure bidimensionnel et onze

Page 16: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

14

indicateurs empiriques grâce au logiciel LISREL. Cette structure a ainsi été confirmée en

recourant le maximum de vraisemblance, avec de bons indices d’ajustement. Nous avons

toutefois été amenés à libérer certaines covariances. Nous avons par ailleurs vérifié la validité

convergente et discriminante de cette structure et nous avons calculé l’indice de fiabilité

préconisé par Jöreskog (1971). Le tableau suivant synthétise l’ensemble des indices

d’ajustement obtenus :

Indices χ² normé CFI RMSEA NFI GFI IFI RMR PNFI

Valeurs 41.87/18= 2,326 0,97 0.063 0,96 0,97 0,98 0.036 0,57

Tableau 3. Les indices d’ajustement de l’échelle des bénéfices rattachés à la marque

L’ensemble des indices retenus atteste que le modèle théorique défini à priori reproduit

correctement les données empiriques. Ils dépassent en effet les seuils critiques recommandés.

L’examen des indices incrémentaux ( le NFI, le IFI et le CFI) attestent quant à eux que le

modèle testé présente un meilleur ajustement qu’un autre modèle plus restrictif, à savoir le

« modèle nul » ou le « modèle indépendant » (Bentler et Bonett, 1980). Enfin, pour étudier la

parcimonie de l’échelle des bénéfices rattachés à la marque, nous avons opté pour deux

indices de parcimonie (le χ² normé et le PNFI). Les valeurs affichées par ces indices montrent

que le modèle est parcimonieux. La fiabilité par le calcul du Rhô de Jöreskog a également été

vérifiée puisque les deux dimensions présentent une valeur supérieure à 0,7 comme le montre

le tableau suivant :

Dimension

fonctionnelle

Dimension affective-

symbolique

Rho de Jöreskog 0,86 0,78

Tableau 4. Fiabilité de l’échelle des bénéfices rattachés à la marque

Page 17: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

15

3.3. L’analyse de la validité

Afin d’étayer notre analyse, nous avons testé la validité de construit en adoptant l’approche de

Fornell et Larcker (1981) à travers le calcul du rhô de la validité convergente. Cette approche

autorise en effet une appréciation de la validité de construit complémentaire de celle fournie

par les études exploratoires, en comparant les pourcentages de variance qu'une variable

latente partage avec ses mesures. Ainsi, la validité convergente est vérifiée si la variable

latente partage plus de 50% de sa variance avec ses mesures qu’avec l’erreur de mesure qui

lui est associée (Fornell et Larcker, 1981). Nos résultats sont synthétisés dans le tableau

suivant :

Dimension fonctionnelle

Item λi εi ρvc

FONC1 0,78 0,39 *****

FONC3 0,83 0,31

FONC4 0,83 0,31

FONC6 0,82 0,33

FONC9 0,79 0,31

Dimension affective – symbolique

items λi εi ρvc

AFFEC2 0,65 0,55 *****

AFFEC4 0,78 0,37

SYMB1 0,80 0,36

SYMB4 0,79 0,38

SYMB5 0,73 0,32

SYMB6 0,81 0,33

Tableau 5. Validité de construit de l’échelle

Page 18: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

16

Ces résultats nous permettent de conclure à la validité convergente des deux dimensions

puisque le coefficient (VC) est supérieur à 0,5.

3.4. La validité discriminante

Nous avons également testé la validité discriminante. Elle a pour objectif de vérifier que la

mesure d’une variable théorique est bien spécifique et qu’elle représente bien ce construit et

pas un autre (Roussel et al., 2002).

Pour vérifier cette deuxième facette de la validité, nous avons retenu deux variables, en

l’occurrence la familiarité avec la catégorie de produit (Oliver et Bearden, 1985) et

l’attachement envers la marque (Lacoeuilhe, 2000). Les items qui composent les deux

variables retenues sont présentés dans le tableau suivant :

Concept Items

Familiarité avec

la catégorie de

produit

(Oliver et

Bearden, 1985)

Fam1 Comparé(e) à la moyenne des individus, je suis très

familier(e) avec un grand nombre de modèles de …

Fam2 Comparé(e) à mes amis, je suis très familier(e) avec

un grand nombre de modèles de …

Fam3 Comparé(e) aux individus qui connaissent bien les

chaussures de sport, je suis très familier(e) avec un

grand nombre de modèles de…

L’attachement à

la marque

Lacoeuilhe (2000)

Lac1 J’ai beaucoup d’affection pour la marque …

Lac2 L’achat de la marque …me procure beaucoup de joie,

de plaisir

Lac3 Je trouve un certain réconfort à acheter ou posséder la

marque …

Lac4 Je suis très lié à la marque …

Lac5 Je suis très attiré par la marque …

Tableau 6. Les échelles de mesure retenues pour le test de la validité discriminante

Page 19: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

17

La validité discriminante est vérifiée si la variable latente partage plus de variance avec ses

mesures qu’avec n’importe quelle autre mesure (Fornell et Larcker, 1981), c'est-à-dire que la

variance moyenne de la variable est supérieure au carré de la corrélation avec un autre

construit (Rhôvc > R²ij). A cet effet, nous avons au préalable vérifié les structures factorielles

respectives des échelles de la familiarité avec le produit et l’échelle de l’attachement à la

marque. Ces deux mesures présentent une structure unidimensionnelle (les facteurs sont

respectivement de 65% et de 77,5% de la variance expliquée).

La familiarité avec le

produit

L’attachement envers la

marque

Dimension 1 l’échelle des

bénéfices rattachés à la

marque

0,03 0,41

Dimension 2 l’échelle des

bénéfices rattachés à la

marque

0,07 0,13

Tableau 7. Validité discriminante de l’échelle des bénéfices rattachés à la marque

La validité discriminante est ainsi établie pour l’échelle des bénéfices rattachés à la marque.

Pour étayer ces résultats nous avons mené une seconde série d’ACP entre l’échelle des

bénéfices rattachés à la marque et les échelles mesurant la familiarité avec les produits et

l’échelle de l’attachement à la marque.

Page 20: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

18

Component

1 2 3 4

Echelle de Lacoeuilhe (2000)

Lac1 ,813

lac 2 ,719

lac 4 ,619

Lac5 ,742

Lac3 ,657

Echelle des bénéfices rattachés à la marque

FONC1 ,791

FONC3 ,691

FONC4 ,669

FONC6 ,615

FONC9 ,752

AFFEC2 ,679

AFFEC4 ,801

SYMB1 ,653

SYMB4 ,599

SYMB5 ,618

SYMB6 ,811

Echelle de la familiarité avec le produit

(Oliver et Bearden, 1985)

fam2 ,873

fam1 ,820

fam3 ,761

Tableau 8. Résultats de l’ACP ( varimax)

Page 21: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

19

L’analyse de ce tableau montre que les quatre facteurs sont distincts. Le premier facteur est

exclusivement composé des items appartenant à l’échelle de l’attachement à la marque

Lacoeuilhe (2000), le second facteur est exclusivement composé des items représentant la

dimension fonctionnelle de l’échelle des bénéfices rattachés à la marque, le troisième facteur

est formé des items de la dimension affective- symbolique de l’échelle et le quatrième facteur

est constitué des items rattachés à la familiarité envers le produit (Oliver et Bearden, 1985).

Nous confirmons ainsi la validité discriminante de notre échelle.

4. Discussion des résultats

Le développement de cette échelle a suivi les standards préconisés par la littérature, afin de

produire de « bonnes mesures » (Crié, 2005).Et les variables observées sont traités comme

reflétant les effets d’un construit (indicateurs réflectifs). Dans ce cas, il s’agit des bénéfices

rattachés au choix des

marques. Chaque marque peut en effet être catégorisée en référence à la perception qu’a

l’individu des bénéfices qu’elle procure. Dans une même catégorie de produit, certaines

marques répondent à des bénéfices fonctionnels ayant trait aux performances qu’elles offrent.

Ils correspondent à la performance utilitaire, physique et pratique du produit et dérivent de

ses attributs concrets et tangibles. D’autres reflètent plutôt des bénéfices plus à connotation

émotionnelle et symbolique. Contrairement aux recherches antérieures dans le domaine, le

bénéfice expérientiel n’a pas été distingué de celui symbolique. Nos répondants assimilent les

deux catégories en une seule qu’ils distinguent du fonctionnel.

Le cadre théorique de cette recherche a mis en évidence trois types d’associations rattachées

aux produits et aux marques. Toutefois, ce constat ne ressort pas dans notre étude empirique

puisque la dimension symbolique et expérientielle ont été rassemblées. Ce résultat peut en

partie être expliqué par la nature même des produits et des marques qui ont fait l’objet de

l’étude. Nous avons en effet veillé à prendre en considération des produits qui répondent à des

Page 22: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

20

motivations utilitaires, d’autres à des motivations hédoniques. Nous n’avons pas considéré les

services. C’est d’ailleurs dans cette catégorie que la perspective expérientielle ressort le plus.

5. Conclusion, limites et voies futures de recherche

Une échelle de mesure composée de 11 items répartis sur deux dimensions ressort ainsi de

cette recherche. Une première dimension composée de 5 items qui caractérise la marque en

référence aux performances fonctionnelles qu’elle offre. Une seconde dimension à

connotation symbolique et affective qui valorise davantage la position sociale désirée par la

possession de la marque ou encore le plaisir que procure cette possession.

Le choix d’une marque se fera ainsi soit en fonction de ses performances fonctionnelles, soit

en fonction de sa capacité à favoriser l’expression identitaire, en émettant des signes qui

contribuent au sentiment de réconfort, de confiance en soi. Elle diffusera des messages

valorisant soit la performance, soit le besoin d’appartenance de reconnaissance et de

réalisation de soi.

La principale implication de notre recherche est d’offrir aux managers un instrument leur

permettant de catégoriser leurs marques en référence aux attentes qu’ont les consommateurs à

l’égard de leurs marques. Il semble ainsi pertinent pour les managers de mesurer cette

perception en référence à la nature des bénéfices qu’elle procure et de chercher ainsi le

meilleur positionnement. Leurs stratégies de communication devront également tenir compte

de cette mesure.

Malgré les résultats encourageants, quelques limites restent à préciser, dont la finalité est

d’ouvrir d’autres voies futures de recherche. La méthode d’échantillonnage par convenance,

la nature de l’échantillon formé exclusivement d’étudiants, ainsi que la taille de l’échantillon

constituent une première catégorie de limites. Le nombre de catégorie de produits, la nature

des produits forme une deuxième catégorie de limites.

Page 23: Pour une mesure chez le consommateur des bénéfices

21

Tenant compte de la vocation de cette recherche plusieurs voies de recherches se dessinent.

Tester l’échelle avec d’autres catégories de produits, dans d’autres contextes culturels afin de

vérifier sa stabilité psychométrique. Valider les résultats sur un échantillon plus important et

composé de consommateurs hétérogènes, en utilisant d’autres catégories de produits ayant des

niveaux d’implications et des degrés de sensibilité à la marque différents de ceux de cette

recherche. L’administration des questionnaires peut être effectuée auprès de consommateurs

effectuant leurs achats sur les lieux de vente.

Une dernière voie future de recherche consiste à déterminer les styles de réponses des

personnes interrogées afin de tenir compte de leur effet sur les réponses données et par

conséquent sur les qualités psychométriques des échelles de mesure.

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