32
1 PROBLÈMES MUSICAUX D’ARISTOTE TRADUITE EN FRANÇAIS Editions Ernest Leroux 1891 Nouvelle édition numérique http://docteurangelique.free.fr 2008 Les œuvres complètes de saint Thomas d'Aquin AVERTISSEMENT _______________________________________ 1 PROBLÈMES MUSICAUX D’ARISTOTE ________________________ 2 SECTION XIX — Problèmes relatifs à la musique ________________ 2 NOTES_____________________________________________ 12 AVERTISSEMENT Diogène Laërce, dans la nomenclature qu’il a dressée des écrits d’Aristote, cite un livre περπροβλημτων. Aristote lui-même a renvoyé souvent ce recueil. Parmi les auteurs grecs, Plutarque, Galien, Apollonius Dyscole, Athénée, Suidas et les scoliastes d’Aristophane; parmi les auteurs latins, Cicéron, Sénèque, Apulée, Aulu- Gelle surtout, et Macrobe en ont rapporté des extraits qui d’ailleurs ne se retrouvent pas tous dans le texte parvenu jusqu’à nous.[1] Des trente-huit sections qui composent cet ouvrage, la dix-neuvième concerne l’art musical ou plutôt la mélodie (σα περρμοναν). L’édition d’Aristote établie par Bekker et publiée par l’Académie de Berlin contient le collationnement de cette section d’après trois manuscrits, le Laurentianus de Florence 87, (C a ), le Vaticanus 1283 (X a ) et le codex vetustissimus de Paris 2036 (Y a ) qui date du X e siècle. Bekker aurait consulté avec fruit le manuscrit 1865 de Paris qui remonte au XV e .[2] Du reste les variantes que se partagent ces diverses copies offrent rarement quelque importance au point de vue du sens. Le Grec Théodore Gaza, vers 1455, donna une traduction latine des Problèmes, que Bekker a reproduite dans son édition. Elle figure aussi dans l’édition grecque- latine de la collection Didot, mais avec de nombreuses modifications. Ludovic Settala (Ludovici Septalii, Aristotelis problemata, commentaria latine facta, Lugduni, Cf. Landry, 1632, 3 vol. in-folio) a produit, au milieu d’un fatras indigeste, quelques observations qui nous ont paru mériter d’être recueillies.[3]

problemas musicais

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Text for user

Citation preview

  • 1

    PROBLMES MUSICAUX DARISTOTE

    TRADUITE EN FRANAIS

    Editions Ernest Leroux

    1891

    Nouvelle dition numrique http://docteurangelique.free.fr 2008

    Les uvres compltes de saint Thomas d'Aquin

    AVERTISSEMENT _______________________________________ 1

    PROBLMES MUSICAUX DARISTOTE ________________________ 2

    SECTION XIX Problmes relatifs la musique ________________ 2

    NOTES _____________________________________________ 12

    AVERTISSEMENT

    Diogne Larce, dans la nomenclature quil a dresse des crits dAristote, cite

    un livre . Aristote lui-mme a renvoy souvent ce recueil. Parmi

    les auteurs grecs, Plutarque, Galien, Apollonius Dyscole, Athne, Suidas et les

    scoliastes dAristophane; parmi les auteurs latins, Cicron, Snque, Apule, Aulu-

    Gelle surtout, et Macrobe en ont rapport des extraits qui dailleurs ne se retrouvent

    pas tous dans le texte parvenu jusqu nous.[1]

    Des trente-huit sections qui composent cet ouvrage, la dix-neuvime concerne

    lart musical ou plutt la mlodie ( ).

    Ldition dAristote tablie par Bekker et publie par lAcadmie de Berlin

    contient le collationnement de cette section daprs trois manuscrits, le

    Laurentianus de Florence 87, (Ca), le Vaticanus 1283 (Xa) et le codex vetustissimus

    de Paris 2036 (Ya) qui date du Xe sicle. Bekker aurait consult avec fruit le

    manuscrit 1865 de Paris qui remonte au XVe.[2] Du reste les variantes que se

    partagent ces diverses copies offrent rarement quelque importance au point de vue

    du sens.

    Le Grec Thodore Gaza, vers 1455, donna une traduction latine des Problmes,

    que Bekker a reproduite dans son dition. Elle figure aussi dans ldition grecque-

    latine de la collection Didot, mais avec de nombreuses modifications.

    Ludovic Settala (Ludovici Septalii, Aristotelis problemata, commentaria latine

    facta, Lugduni, Cf. Landry, 1632, 3 vol. in-folio) a produit, au milieu dun fatras

    indigeste, quelques observations qui nous ont paru mriter dtre recueillies.[3]

  • 2

    Pierre dAbano, professeur de mdecine lUniversit de Padoue, mort en 1315,

    a comment les Problmes, mais nous navons rien trouv dutile dans son

    volumineux ouvrage, en ce qui touche les problmes relatifs la musique.

    En 1780, un membre de lAcadmie des inscriptions et belles-lettres, Gui de

    Chabanon, a traduit en majeure partie les dix-neuf premiers problmes musicaux,

    en y joignant un essai dexplication.[4] Il y a peu de profit tirer de cette

    tentative.[5]

    Notre savant matre, mile Egger, a traduit ceux de ces problmes qui se

    rattachaient plus ou moins son Essai sur lhistoire de la critique chez les

    Grecs , dans un des appendices de cet ouvrage. Il est regrettable quil nait pas

    repris et complt ce travail.

    Aug. Gevaert, directeur du Conservatoire royal de musique Bruxelles, tudie

    plusieurs problmes dAristote dans son Histoire de la musique de lantiquit

    (Gand, 1875 et 1881) et communique en note et en appendice la traduction de

    quelques-uns dentre eux, due son ami, le docte philologue-musicien A. Wagener.

    Burette de lancienne Acadmie des Inscriptions, avait lintention de traduire la

    partie musicale des problmes aristotliques.[6]

    Nous donnons ici, pour la premire fois,[7] une interprtation complte de la

    section XIX, accompagne dun commentaire perptuel. Dautre part, on trouvera

    dans la prochaine livraison de la Revue de philologie un essai de critique verbale

    qui, nous le croyons, amliore sensiblement le texte.

    Ldition princeps des Problmes est celle des Alde (Venise 1495-1498).

    Viennent ensuite trois ditions de Ble, puis celles de Camozzi (Camotius) publie

    de 1551 1553 et de Sylburg, 1587, reproduite avec variantes marginales dans

    ldition aristotlique de Guillaume Duval (1619, 2 volumes in-folio).

    Certains problmes musicaux pourront paratre indignes du grand philosophe et

    sont peut-tre luvre dun interpolateur; mais le plus grand nombre portent la

    marque dun esprit rflchi dont les observations ont un caractre minemment

    suggestif.

    M. Charles Lvque nous crivait en 1885 : Je vous flicite davoir entrepris la

    traduction des problmes (musicaux) dAristote. Ces problmes ont mes yeux une

    grande valeur. Cest une vritable mine exploiter. Puisse notre travail ne pas tre

    trop au-dessous dun tel encouragement! Ajoutons quil a t, au dernier moment,

    singulirement amlior, grce une rvision minutieuse de M. Thodore Reinach.

    PROBLMES MUSICAUX DARISTOTE

    SECTION XIX Problmes relatifs la musique

    P. 917 b - Bekker.

  • 3

    1. Pourquoi ceux qui se donnent de la peine et ceux qui prennent du plaisir font-

    ils (galement) usage de la flte?[8]

    Nest-ce pas parce que les uns veulent y trouver une attnuation leur fatigue,

    les autres un plaisir de plus?

    2.[9] Pourquoi un mme individu, avec la mme voix, se fait-il entendre de plus

    loin[10] lorsquil chante ou crie avec dautres qutant seul.[11]

    Nest-ce pas parce que faire quelque chose collectivement, soit presser ou

    pousser, ce nest pas (produire un effet simplement) proportionn au nombre (des

    agents); mais, de mme que la ligne qui a deux pieds de long ne dcrit pas une

    figure[12] double, mais bien quadruple,[13] de mme aussi[14] les (forces) runies

    sont plus grandes, proportionnment leur nombre, que prises sparment? Lors

    donc que des individus sont masss, la force de la voix devient une et pousse lair

    densemble, de manire produire (un son dune intensit) multiple; et cest ainsi

    que la voix de tous les individus (runis) est multiple de chaque voix (prise en

    particulier).

    3. Pourquoi est-ce surtout en chantant la parhypate[15] que la voix est

    entrecoupe[16] non moins que lorsquon chante la nte et (en gnral) les sons

    suprieurs,[17] lesquels exigent pourtant une plus grande distension?

    Nest-ce pas parce quon la chante trs difficilement et quelle sert (en ce cas) de

    point de dpart?[18] Or; cette difficult tient la surtension et la compression de

    la voix et ce que ces (variations de son) causent de la fatigue;[19] et cest surtout la

    fatigue qui produit une altration (de la voix).

    4. Pourquoi chante-t-on celle-ci (la parhypate) avec difficult et lhypate

    facilement, bien quil ny ait quun disis[20] entre lune et lautre?

    Nest-ce pas parce que lhypate se produit avec relchement et quaussitt aprs

    laccroissement de tension,[21] il est facile davancer vers la partie suprieure

    (infrieure)?[22] Pour la mme raison, ce que lon dit propos dune corde unique

    semble sappliquer aussi soit celle-ci (la parhypate), soit la parante[23] ... En

    effet,[24] il faut procder avec rflexion et en suivant un ordre tout fait appropri

    au caractre moral 918 a et lintention (du compositeur). Or quelle est la condition

    premire dun chant compos avec consonance (si ce nest celle-l)?[25]

    5.[26] Pourquoi coute-t-on avec plus de plaisir ceux qui chantent des morceaux

    de musique que lon se trouve connatre lavance, que des morceaux encore

    inconnus?

    Serait-ce que lintention (du compositeur) est, en quelque sorte, plus facile

    saisir, lorsque lon connat le morceau chant et que lon se plat en tre lauditeur,

    ou bien parce quil est agrable dapprendre (ce morceau)?[27] Or, la cause de ce

    (double plaisir), cest que, dans ce dernier cas, on acquiert la science, puis, que lon

  • 4

    sen sert et que lon reconnat (ce que lon a appris); de plus, ce qui nous est familier

    est plus agrable que ce qui ne lest pas.

    6. Pourquoi la paracatalog[28] introduite dans les chants est-elle dun effet

    tragique?

    Nest-ce pas cause des contrastes (qui en rsultent)? Les contrastes, dans les

    situations graves, soit heureuses, soit affligeantes, produisent le pathtique, tandis

    que luniformit est moins mouvante.[29]

    7.[30] Pourquoi les anciens, quand ils faisaient des harmonies (chelles)

    heptacordes[31] laissaient-ils (subsister) lhypate et non pas la nte?

    Est-ce que cela nest pas faux, attendu quils laissaient (subsister) lune et lautre

    et retranchaient la trite,[32] ou bien si cest le contraire? Mais la corde la plus grave

    fortifie le son de la corde la plus aigu, de sorte que lhypate rendait lantiphone

    (loctave) mieux que la nte,[33] attendu que laigu est plutt (une marque) de

    puissance[34] et que le grave est plus facile chanter.

    8. Pourquoi la (corde) grave fortifie-t-elle le son de laigu?

    Nest-ce pas parce que le grave est plus grand? En effet, il ressemble (langle)

    obtus, et (laigu)[35] langle aigu.[36]

    9. [37] Pourquoi coutons-nous avec plus de plaisir la monodie si elle est

    chante au son dune (seule) flte ou dune (seule) lyre (quavec plusieurs de ces

    instruments)? Pourtant on chante le mme air[38] de ces deux manires

    indiffremment.[39] En effet, si lon chante mieux le mme air (quand il est

    accompagn de la flte ou de la lyre),[40] il devrait tre encore plus agrable de

    lentendre avec accompagnement de fltes ou de lyres nombreuses.

    Nest-ce pas parce quon se trouve paratre (mieux) saisir lintention (du

    compositeur) lorsquon entend un morceau avec laccompagnement dune (seule)

    flte ou dune (seule) lyre, tandis que celui de fltes ou de lyres nombreuses nest

    pas plus agrable, vu quil couvre la voix du chanteur?

    10. Pourquoi, tant admis que la voix humaine est plus agrable (que le son

    des instruments), celle dune personne qui chante sans parole ne sera-t-elle pas

    la plus agrable, par exemple, celle des chanteurs qui font le trtisme,[41] mais

    plutt la flte ou la lyre?

    Nest-ce pas que, mme dans ce cas-l,[42] moins que les chanteurs ne

    produisent des sons imitatifs, ce nest pas aussi agrable? Mais cest une affaire

    dexcution. En effet, la voix humaine est plus agrable; mais les instruments sont

    plus sonores que la bouche.[43] Voil pourquoi il est plus agrable dentendre le jeu

    dun instrument[44] que le trtisme.

    11. Pourquoi toute corde est-elle plus aigu[45] dans sa rsonance?

    Nest-ce pas parce quelle (rsonne) moins en devenant plus faible?[46]

    12.[47] Pourquoi est-ce toujours la corde la plus grave[48] qui prend le

    chant?[49] En effet, si lon doit chanter la paramse[50] avec la mse produite

  • 5

    isolment[51] cest le son intermdiaire[52] qui est rendu nanmoins; mais, si lon

    doit (chanter) la mse,[53] tout en admettant la ncessit de produire les deux

    sons,[54] on ne les produit pas isolment.[55]

    Nest-ce pas parce que le grave est grand et par suite puissant, 918 b et que le petit

    est compris dans le grand? Par le moyen de la division (de la corde), deux ntes

    sont produites dans lhypate.[56]

    13.[57] Pourquoi, dans loctave, le grave est-il lantiphone de laigu, tandis que

    laigu nest pas lantiphone du grave?

    Nest-ce pas parce que le chant des deux (sons antiphones) existe parfaitement

    bien dans les deux (sons),[58] ou tout au moins dans le grave? car celui-ci est le

    plus grand.

    14.[59] Pourquoi loctave est-elle insensible et ressemble-t-elle lunisson (dans

    certains cas), par exemple, sur le phnikion[60] et dans la voix humaine?[61] En

    effet les sons pris dans laigu[62] ne sont pas lunisson des graves,[63] mais (les

    uns et les autres sont) en rapport doctave entre eux.

    Nest-ce pas parce que, tout comme le son semble tre le mme, lgalit

    (apparente) entre les sons est cause par lanalogie; or lgalit tient de lunit.[64]

    Cette (galit) produit la mme illusion dans les syringes.[65]

    15.[66] Pourquoi les (chants) appels nomes[67] ne sont-ils pas disposs en

    antistrophes, tandis que les autres chants employs dans les churs le sont?

    Nest-ce pas parce que les nomes taient les chants des agonistes (acteurs) et

    que, comme ceux-ci avaient pour fonction dimiter (des actions) et de stendre,[68]

    leur chant se trouvait prolong et multiforme. De mme donc que les paroles, les

    chants se conformaient limitation[69] et variaient sans cesse. En effet, on doit

    ncessairement imiter plutt avec le chant quavec les paroles. Cest pour la mme

    raison que les dithyrambes, depuis quils sont devenus imitatifs,[70] nont plus

    dantistrophes comme autrefois.[71] Cela tient ce que, anciennement, les seuls

    hommes libres chantant dans les churs, il leur tait difficile de chanter plusieurs

    ensembles en artistes.[72] Aussi excutaient-ils leurs chants dans une seule

    harmonie;[73] car il est plus facile une seule personne qu plusieurs doprer des

    mtaboles[74] et aussi lartiste en scne qu ceux qui ont la garde du caractre

    moral.[75] Cest pourquoi lon composait pour ceux-ci des chants plus simples. Or

    la composition anti-strophique est une chose simple; car elle est compose dun

    seul rythme et mesure par une unit.[76] Cest aussi pour la mme raison que les

    (chants) excuts sur la scne ne sont pas anti-strophiques, tandis que ceux du

    chur le sont. En effet, lacteur est un artiste de profession, un imitateur, mais le

    chur est moins capable de remplir un rle imitatif.

    16.[77] Pourquoi lantiphone est-il plus agrable que le consonant?[78]

    Nest-ce pas parce que le fait de consoner est plus manifeste (dans lantiphone)

    que lorsquon chante la consonance?[79] En effet, il arrive (alors) ncessairement

  • 6

    que lune des deux cordes produit lunisson, de sorte que les deux sons rduits un

    seul font disparatre lautre corde.[80]

    47.[81] Pourquoi la quinte[82] ne donne-t-elle pas des (sons) antiphones?[83]

    Nest-ce pas parce que la corde consonante[84] nest pas la mme dans la

    consonance,[85] comme cest le cas dans loctave? En effet, cette note (identique)

    est (grave)[86] dans le grave, par analogie, comme elle est aigu dans laigu. Par

    consquent, de mme quelle est la fois identique et autre, et que les cordes qui

    consonent la quinte et la quarte ne sont point dans le mme cas; le son de la

    (corde) antiphone ny apparat pas, car il nest pas identique.

    18.[87] Pourquoi la consonance doctave est-elle la seule qui se chante?[88] En

    effet, on magadise cette (consonance),[89] mais 919 a non pas les autres.

    Nest-ce pas parce que cest la seule qui se compose de deux cordes antiphones?

    Or, dans les antiphones,[90] lorsque lon chante une des deux notes, on produit le

    mme effet;[91] car une (corde) unique contient en quelque faon les sons de lune

    et de lautre de telle sorte que, une seule corde tant chante dans cette consonance,

    la consonance entire est chante; et quand on chante les deux cordes (qui la

    constituent), ou bien que lune des deux notes[92] est donne par la voix et lautre

    par la flte, on produit en les chantant toutes deux le mme effet que si on en

    chantait une seule. Voil pourquoi (cette consonance) est la seule qui se chante ;

    cest que les antiphones ont le son dune seule note.

    19. Pourquoi cela nexiste-t-il que pour les seules (cordes) antiphones?

    Nest-ce pas parce que seules elles sont gale distance de la mse? Par suite, la

    position intermdiaire met les sons dans une certaine condition similaire, et

    loreille semble affirmer que cest le mme son et que tous deux sont des sons

    extrmes.[93]

    20.[94] Pourquoi, si quelquun de nous dplace la mse, aprs avoir accord les

    autres cordes et que lon joue de linstrument, nest-ce pas seulement dans

    lmission du son de la mse que le dsaccord apparat et nous choque, mais encore

    dans tout le reste de la mlodie, tandis que si lon dplace la lichanos ou quelque

    autre son, la diffrence ne se fait sentir que lorsquon touche cette corde?

    Cest l une consquence rationnelle. En effet,[95] tous les chants bien

    composs emploient souvent la mse; tous les bons potes (compositeurs)

    attaquent souvent cette note, et sils sen loignent, cest pour y revenir

    promptement. Or il nen est ainsi daucune autre corde. De mme que, si lon

    retranche, en parlant, des conjonctions telles que et ,[96] on ne parlera plus

    grec, tandis que la suppression de certains autres (mots) ne choquera nullement,

    attendu quil est ncessaire demployer frquemment les uns et non les autres,

    quand on doit discourir; de mme aussi la mse, parmi les sons, est comme une

    sorte de conjonction, et elle joue ce rle plus que toutes les autres cordes,[97] parce

    que ce son est celui qui revient le plus souvent.

  • 7

    21. Pourquoi, parmi les chanteurs, ceux qui chantent un morceau plus grave

    font-ils des fautes plus sensibles, quand ils dtonent, que ceux qui chantent dans

    laigu? Et semblablement aussi (pourquoi), lorsquon fait des fautes de rythme,[98]

    ceux qui chantent dans un rythme plus lent[99] laissent-ils paratre davantage ces

    fautes?

    Nest-ce pas parce que la dure du grave est plus longue, et que celle-ci est plus

    sensible? Ou bien est-ce parce quun temps plus long donne une sensation plus

    forte, tandis que la vitesse et lacuit rendent les fautes moins sensibles cause de

    cette vitesse?[100]

    22.[101] Pourquoi ceux qui chantent en grand nombre gardent-ils mieux le

    rythme.que ceux qui sont peu nombreux?

    Nest-ce pas parce quils regardent plus attentivement lun dentre eux qui est

    leur chef et quils commencent plus tardivement,[102] de sorte quil leur est plus

    facile dobtenir le mme (mouvement)? En effet, avec un rythme press, les fautes

    sont plus frquentes.

    23.[103] Pourquoi la nte est-elle le double de lhypate?

    Nest-ce pas, dabord, parce que la corde touche successive- 919 b ment sur sa

    moiti et sur sa totalit donne[104] la consonance doctave? La mme chose a lieu

    aussi pour la syrinx. En effet, le son produit par le trou du milieu de la syrinx[105]

    sonne loctave avec le son obtenu sur la syrinx entire. De plus, dans les fltes,[106]

    loctave est obtenue au moyen de lintervalle double; or cest ainsi que procdent les

    facteurs de fltes.[107] En outre,[108] ceux qui accordent les syrinx appliquent de

    la cire au bout du tuyau[109] pour obtenir lhypate et ralisent la nte (en mettant

    de la cire) jusqu la moiti de la longueur. Ils prennent semblablement la quinte au

    moyen de lintervalle sesquialtre et la quarte au moyen de lintervalle

    sesquitiers.[110] Enfin dans (laccord des) trigones (et) des psalteria,[111] aprs que

    la tension a t rendue gale, il y a consonance doctave entre la corde dune

    longueur double et celle qui est de moiti moins longue.

    24.[112] Pourquoi, lorsque lon sarrte aprs avoir touch la nte

    (diezeugmnon ou des disjointes) semble-t-il que lhypate (mson ou des

    moyennes) rponde seule?

    Nest-ce pas parce que le son qui provient de celle-ci (lhypate) est plus

    particulirement de la mme nature que lautre, vu quil consonne (avec lui)? Par le

    fait de laccroissement qui lui est commun avec son semblable, il apparat seul,

    tandis que les autres, en raison de leur tnuit, ne sont pas perceptibles.

    25.[113] Pourquoi une corde est-elle appel mse (moyenne) dans les

    harmonies?[114] Le nombre 8 ne comporte cependant point de (chiffre) moyen.

    Nest-ce pas parce que, anciennement, les harmonies taient heptacordes? Or, le

    nombre 7 comporte un (chiffre) moyen.

    26.[115] Pourquoi la plupart (des chanteurs) dtonent-ils dans le sens de laigu?

  • 8

    Serait-ce parce quil est plus facile de chanter laigu que le grave,[116] ou bien

    cela vient-il de ce que laigu est dune nature infrieure? Or, une faute cest

    laccomplissement dun acte de nature infrieure.

    27.[117] Pourquoi la perception auditive est-elle la seule qui possde un

    caractre moral? En effet, un chant quelconque, lors mme quil est excut sans

    parole,[118] possde nanmoins ce caractre, tandis que la couleur, lodeur et la

    saveur en sont dpourvues.

    Nest-ce pas parce que (cette perception) seulement comporte une

    impression[119] qui nest pas celle que le bruit nous fait prouver et qui existe aussi

    pour les autres (sens)? Ainsi la couleur impressionne le sens de la vue. Mais

    (ici) nous prouvons (en outre) une impression conscutive ce bruit. Or, cette

    impression a quelque ressemblance (avec le moral)[120] et dans les rythmes, et

    dans la disposition mlodique des sons aigus et graves. Il nen est pas ainsi dans

    leur mlange, car la symphonie[121] ne possde pas de caractre moral.[122] Au

    contraire dans les autres perceptions sensibles cela na pas lieu. Ces

    impressions[123] se rapportent laction; or, les actions dnotent un caractre

    moral.[124]

    28.[125] Pourquoi appelle-t-on nome (io, lois) les airs que lon chante?

    Nest-ce pas parce que, avant de connatre lcriture, on chantait 920 a les

    lois,[126] afin de ne pas les oublier, usage encore observ chez les Agathyrses.[127]

    Ainsi donc on donna aux premiers des chants survenus ultrieurement la mme

    dnomination quaux prcdents.[128]

    29.[129] Pourquoi les rythmes et les chants, qui sont (aprs tout) une mission

    de la voix, sont-ils assimils des caractres moraux, mais non pas les saveurs, non

    plus que les couleurs ni les odeurs?

    Nest-ce pas parce que ce sont des mouvements, comme les actes?[130] Or,

    laction est dj un fait moral et dtermine un caractre moral, tandis que les

    saveurs, (les odeurs)[131] et les couleurs ne produisent pas le mme effet.

    30.[132] Pourquoi, dans les tragdies, ni (lharmonie) hypodorienne, ni

    lhypophrygienne ne sont-elles propres au chur?

    Nest-ce pas parce que (ce genre de chant) nest pas en rapport (avec le

    chur),[133] mais bien (avec les personnages) de la scne? En effet celle-ci est

    imitative.[134]

    31. Pourquoi Phrynichus[135] (et les tragiques de son temps?) taient-ils

    surtout des compositeurs de musique?

    Nest-ce pas parce que, dans les tragdies dalors, les chants tenaient plus de

    place que les mtres (les vers dclams)?[136]

    32.[137] Pourquoi le diapason (loctave) est-il appel ainsi et non pas diocto,

    conformment au nombre (des cordes), de mme que lon dit le diatessaron (la

    quarte) et le diapente (la quinte)?

  • 9

    Nest-ce pas parce que, primitivement, les cordes taient au nombre de sept; que

    plus tard ce nest quaprs avoir retranch la trite[138] que Terpandre ajouta la

    nte,[139] et que, de son temps, on a dit le diapason et non le diocto . En

    effet, lintervalle (total) tait un diepta.

    33.[140] Pourquoi est-il plus convenable daller de laigu au grave que du grave

    laigu?[141]

    Est-ce parce que, dans le premier cas,[142] cela revient commencer par le

    commencement? En effet la mse est le guide (et la corde)[143] la plus aige du

    ttracorde;[144] tandis que dans le second cas, on commence non par le

    commencement, mais par la fin? Ou bien nest-ce pas parce que le grave venant

    la suite de laigu est plus noble et plus mlodieux?[145]

    34.[146] Pourquoi la double dioxie[147] (quinte) et le double diatessaron

    (quarte) ne sont-ils pas des consonances, tandis que le double diapason (octave) en

    est une?

    Nest-ce pas parce que ni la double dioxie ni[148] le double diatessaron ne sont

    (en proportion) super particulire,[149] tandis que le diatessaron et le diapente

    (quinte) le sont?

    35. Pourquoi le diapason (octave) est-il la plus belle consonance?[150]

    Nest-ce pas parce que les rapports de cette consonance sont contenus dans des

    termes entiers,[151] tandis que ceux des autres ne le sont pas. En effet comme la

    nte est double de lhypate,[152] par exemple la nte tant 2, lhypate est 1; lhypate

    tant 2, la nte est 4, et ainsi de suite. Mais (la nte) est sesquialtre[153] de la

    mse; or le diapente (quinte), tant sesquialtre, nest pas contenu dans des

    nombres entiers; car le plus petit terme est comme qui dirait 1 et le plus grand vaut

    cette quantit[154] plus une demie; de sorte quil ny a pas l un rapport dentier

    entier, mais il sy trouve un surplus dune fraction.[155] Il en est de mme du

    diatessaron (quarte). En effet, le sesquitiers se compose de tout ce que contient le

    plus petit terme et dun autre (terme comprenant le premier) plus une de ses trois

    (parties).[156]

    Ou encore parce que la consonance la plus parfaite est celle[157] qui se compose

    des deux autres,[158] et quelle est la mesure de la mlodie?[159]

    35 bis.[160] ... Dans tout corps dplac, le mouvement est le plus fort au milieu

    (du parcours) et plus relch au commencement et la fin. Or lorsque le

    mouvement est le plus fort, il arrive aussi 920 b que le son du corps dplac est plus

    aigu. Voil aussi pourquoi les cordes surtendues sonnent plus aigu; car le

    mouvement (des vibrations?) est (alors) plus rapide; or la voix est un transport de

    lair ou de quelque autre (lment).[161] Le (son) plac au milieu du parcours doit

    ncessairement tre plus aigu, et sil nen tait pas ainsi, il ny aurait pas de

    mouvement.

  • 10

    36.[162] Pourquoi, lorsque la mse est dplace, les autres cordes rsonnent-

    elles aussi en faisant entendre un son fauss,[163] tandis que si elle reste immobile

    et que lune des autres soit touche, celle qui la t est seule fausse?

    Nest-ce pas parce que (la mse) est en accord avec toutes les cordes et quelles

    sont toutes[164] dans une certaine corrlation avec la mse? Et aussi parce que le

    rang de chacune delles dpend de celle-ci? Ainsi donc la cause premire de laccord

    mlodique tant supprime, il en rsulte que, semblablement, la cause de la

    continuit (des sons) ne peut plus subsister. Mais[165] quune corde soit dpourvue

    de laccord mlodique, la mse demeurant invariable, naturellement lintervalle

    existant par rapport cette mse est fauss, tandis que laccord mlodique subsiste

    pour les autres cordes.

    37. Pourquoi, bien que lacuit de la voix corresponde une petite quantit

    (dair dplac)[166] et sa gravit une grande, car cest cause de cette grande

    quantit que le grave est lent,[167] et cause de la petite que laigu est rapide,[168]

    faut-il plus deffort pour chanter les sons aigus que (pour chanter) les sons

    graves; et y a-t-il peu de personnes qui puissent chanter les parties suprieures?

    (Pourquoi) les nomes orthiens[169] et (gnralement) les (nomes) aigus sont-ils

    difficiles chanter en raison de lintensit (quils exigent)? Et pourtant il faut moins

    deffort pour dplacer une petite quantit quune grande, de sorte qu(il devrait en

    tre de mme lorsquil sagit de dplacer) lair.

    Nest-ce pas parce que autre chose est davoir naturellement une voix aigu,

    autre chose de chanter laigu? Dune part, tout ce qui, par nature rend des sons

    aigus le doit la faiblesse, ne pouvant dplacer une grande quantit dair, mais

    seulement une petite; or une petite quantit (dair) est transporte rapidement. Par

    contre, dans le fait de chanter laigu, il y a un indice de puissance, car ce qui est

    transport avec vhmence lest aussi avec rapidit, et cest dans ce sens que laigu

    est un indice de puissance. Voil pourquoi les gens tiques[170] ont une voix aigu.

    Il faut un effort pour chanter les notes suprieures, tandis que les graves se tiennent

    dans le bas.[171]

    38.[172] Pourquoi est-ce que tout le monde aime le rythme, le chant et

    gnralement les consonances?

    Nest-ce pas parce que nous aimons naturellement les changements conformes

    la nature? La preuve, cest que les petits enfants, ds leur naissance aiment ces trois

    choses. Dabord, cest par le fait de lhabitude que nous aimons les tours

    mlodiques.[173]

    Quant au rythme, nous laimons parce quil contient un nombre connu, ordonn

    et quil nous impressionne dune faon ordonne. En effet, le changement soumis

    un certain ordre est plus propre notre nature que celui qui en est dpourvu, de

    sorte quil est mieux en rapport avec elle. La preuve, cest que, si le travail, le boire

    et le manger sont rgls, nous conservons et nous augmenterons mme la puissance

  • 11

    de notre nature, tandis que si ces (actes) sont dsordonns, nous laltrons et la

    faisons dvier; car les 921 a maladies sont des changements survenus dans une

    disposition du corps non conforme la nature.[174] En ce qui concerne la

    consonance, elle nous plat parce que cest un mlange de contraires qui ont un

    rapport entre eux.[175] Maintenant, le rapport est un ordre, ce qui (tout lheure)

    tait une chose agrable notre nature. Dautre part, ce qui est mlang est

    toujours plus agrable que ce qui ne lest pas,[176] et, surtout lorsquil sagit dun

    objet soumis aux sens, le rapport qui rside dans la consonance devrait avoir, dans

    des conditions gales, la puissance de ses deux extrmes.[177]

    39. Pourquoi lantiphone (octave)[178] est-il plus agrable que lhomophone

    (unisson)?

    Nest-ce pas parce que[179] lantiphone est un (intervalle) consonant loctave?

    En effet, lantiphone est produit par (les voix) des enfants et celles des jeunes

    gens[180] et des hommes, lesquelles diffrent dintonation dans le mme rapport

    que celui de la nte lhypate.[181] Toute consonance est plus agrable quun son

    simple, pour quelles raisons, on la dit plus haut,[182] et parmi ces consonances,

    loctave est la plus agrable.[183] Or, lhomophone ne donne quun son simple. On

    magadise[184] suivant la consonance doctave, parce que, de mme que dans les

    mtres (les vers), les pieds ont entre eux un rapport dgal gal ou de deux un,

    ou quelque autre, de mme les sons, dans cette consonance,[185] ont entre eux un

    rapport (constant) de changement.[186] Pour les autres consonances,[187] les

    altrations de lautre (note) sont imparfaites,[188] attendu quelles se terminent

    (par exemple) sur une moiti;[189] cest pourquoi elles ne sont point gales en

    puissance; or, tant ingales, elles dterminent une diffrence pour loreille, de

    mme que dans les churs, lesquels au moment de la terminaison (du chant),

    chantent (cette partie) plus fort que les autres. De plus, il arrive que lhypate a la

    mme terminaison de priodes comprises dans les Sons mlodiques. En effet, la

    seconde percussion de lair qui suit la nte est une hypate;[190] mais aux cordes qui

    finissent au mme moment sans produire le mme son, il arrive de donner un

    rsultat unique et commun, de mme que lorsquon joue dun instrument pour

    accompagner un chant.[191] En effet, ces excutants, si, tout en ne doublant pas les

    autres parties du chant, ils terminent sur le mme (son), causent plus de plaisir par

    cette cadence finale quils ne choquent par les diffrences survenues avant la fin, en

    raison de ce que le (chant) commun qui succde la diversit des sons, produit un

    effet des plus agrables, provenant de (lemploi) de loctave.[192] Quant au fait de

    magadiser, il a lieu au moyen de sons opposs.[193] Cest pour cela que lon

    magadise dans la (consonance) doctave.

    40.[194] Pourquoi coute-t-on avec plus de plaisir ceux qui chantent des

    morceaux de musique que lon se trouve connatre lavance, que des morceaux

    inconnus?

  • 12

    Serait-ce que lintention (du compositeur) est en quelque sorte plus facile

    saisir lorsque lon connat le morceau chant, et que, le connaissant, on se plat en

    tre lauditeur? Ou bien parce que lon partage les impressions de celui qui

    excute un morceau connu, en chantant avec lexcutant? Or on chante toujours par

    plaisir, quand ce nest pas par ncessit.[195]

    41.[196] Pourquoi la double dioxie (double quinte) ou le double 921 b diatessaron

    (double quarte) ne sont-ils pas des consonances, tandis que le double diapason

    (double octave) en est une?

    Nest-ce pas parce que la quinte est dans le rapport sesquialtre (3/2) et la

    quarte dans le rapport sesquitiers (4/3)? Or, si lon a de suite trois[197] nombres

    sesquialtres ou sesquitiers, les deux (termes) extrmes nauront entre eux aucun

    rapport (mlodique), car ils ne seront ni super particuliers ni multiples;[198] tandis

    que loctave tant en rapport double (2/1), lorsque cet intervalle est doubl, les

    extrmes seront entre eux dans le rapport quadruple (4/1). Ainsi donc, puisque la

    consonance se compose de sons[199] ayant un rapport (mlodique)[200] entre eux,

    et que ceux des sons qui embrassent lintervalle de double diapason sont entre eux

    dans ce rapport, tandis quil nen est pas ainsi des autres qui forment lintervalle de

    double diatessaron ou de double diapente, ceux qui constituent le double diapason

    seront consonants et les autres ne le seront pas, pour les raisons nonces plus

    haut.

    42.[201] Pourquoi, lorsquon sarrte aprs avoir touch la nte, semble-t-il que

    lhypate seule rponde?

    Nest-ce pas parce que la nte, parvenue son terme, et puise, devient une

    hypate?[202] La preuve, cest que lon peut chanter la nte la suite de

    lhypate.[203] En effet, comme le chant mme de celle-ci est une nte, on prend (on

    peroit) la similitude qui en rsulte; mais attendu que lcho est une sorte de chant,

    la percussion du son de la nte parvenue son terme est un son identique celui de

    lhypate, et,[204] probablement, en raison de la similitude, la nte parat susciter

    lhypate. Pour ce qui est de la nte, nous savons o elle est place[205] lorsquon sy

    arrte; mais, quant lhypate elle-mme, tout en voyant quelle est insaisissable, en

    coutant le son qui lui est propre, nous croyons quelle rsonne. Le mme effet se

    produit sur nous dans beaucoup de cas o nous ne pouvons, ni par le calcul ni par

    loreille, nous rendre compte du fait exact. Ou bien encore, si, aprs avoir frapp la

    nte, tendue

    Le rapport multiple est une expression fractionnaire dans laquelle le

    numrateur est un multiple du dnominateur au maximum, il arrive que lon remue

    le joug[206] (de la lyre), il ny aurait rien dtonnant ce que, par suite de ce

    mouvement,[207] toutes les cordes vibrent en mme temps; et il nest pas

    inconsquent quelles produisent alors un certain son. Le son de la nte est tranger

    aux autres cordes,[208] la fin comme au dbut (de sa rsonance), mais sur la fin il

  • 13

    est identique lhypate. Ce son (de la nte) tant ajout par la vibration de celle-ci,

    il ny a rien dimpossible ce que le son de celle-l (lhypate) semble tre tout fait

    le mme.[209] Or, il sera[210] plus fort que le son commun toutes les autres

    cordes, attendu que ces cordes, tant repousses en quelque sorte par la nte,

    rendaient des sons faibles, tandis que la nte (rsonnait) dans toute sa puissance,

    tant la plus forte de toutes; de sorte que, vraisemblablement aussi, le second tat

    de cette corde[211] serait plus puissant que (le second tat) des autres, surtout

    lorsque leur vibration a t peu considrable.[212]

    43.[213] Pourquoi coutons-nous[214] avec plus de plaisir une 922 a monodie

    chante avec laccompagnement de la flte, quavec celui de la lyre?[215]

    Nest-ce pas parce quune chose quelconque, mlange avec une autre chose

    plus agrable, devient une unit plus agrable? Or, la flte est plus agrable que la

    lyre, de sorte que le chant vocal mlang avec le son de la flte devra tre plus

    agrable que (mlang) avec le son de la lyre, attendu que ce qui est mlang est

    plus agrable que ce qui ne lest pas, si lon peroit en mme temps lun et

    lautre.[216] En effet, le vin est plus agrable que loxymel, parce que lon prfre les

    mlanges naturels ceux qui sont de notre fait; car le vin est un mlange de saveur

    acide et sucre. Cest ce que montrent aussi ce que lon appelle les grenades

    vineuses.[217] Ainsi donc, le chant vocal et la flte sont mlangs entre eux en

    raison de leur ressemblance, puisque lun comme lautre est un produit du souffle,

    tandis que le son de la lyre, soit parce quil nest pas un produit du souffle, soit

    parce quil est[218] moins accessible loreille que le son de la flte, se prte moins

    au mlange avec la voix, et, produisant un effet diffrent sur loreille, ne cause pas

    autant de plaisir, comme on la dit (prcdemment) propos des saveurs.[219] De

    plus, la flte dissimule, par les sons quelle met et par la ressemblance,[220] un

    grand nombre des fautes du chanteur, tandis que les sons de la lyre, qui sont

    maigres, et qui se mlangent moins bien avec la voix, tant considrs en eux-

    mmes, existant par eux-mmes, font ressortir la fausset du chant vocal, comme

    une sorte de canon (mlodique). Or sil y a beaucoup de fautes dans le chant, il en

    rsulte que lmission commune des deux (sortes de sons) en est forcment dautant

    plus dfectueuse.[221]

    44.[222] Pourquoi une corde, parmi les huit (du diagramme),[223] est-elle

    appele mse (moyenne)? Le nombre 8 ne comporte cependant point de chiffre

    moyen.

    Nest-ce pas parce que, anciennement, les harmonies taient heptacordes? Or, le

    nombre 7 comporte un chiffre moyen. De plus, comme, parmi les sons compris

    entre les extrmes, le moyen seul, est un point de dpart, car, parmi les sons qui

    inclinent vers lun ou lautre des extrmes,[224] dans un intervalle,[225] il y en a un

    au milieu qui est un point de dpart, cest la mse qui sera le son moyen. Mais

    comme (les parties) extrmes[226] de lharmonie[227] sont la nte et lhypate, et

  • 14

    que entre ces deux cordes rsident tous les autres sons, parmi lesquels la note

    appele mse est le point de dpart de lun ou de lautre ttracorde,[228] cest bon

    droit quon la nomme mse, car, parmi les Sons compris entre des extrmes, le son

    moyen est, on la vu, le seul qui soit un point de dpart.

    45.[229] Pourquoi ceux qui chantent en grand nombre gardent-ils mieux le

    rythme que ceux qui sont peu nombreux?

    Nest-ce pas parce quils regardent plus attentivement un dentre eux qui est leur

    chef et quils commencent plus tard,[230] de sorte quil leur est plus facile de

    rencontrer le mme (mouvement). En effet, avec un rythme prcipit, les fautes

    sont plus frquentes, et il arrive, au contraire, que les chanteurs nombreux ont lil

    sur le chef. Aucun deux, se singularisant, ne pourrait briller, en dominant la masse

    (des chanteurs), tandis que dans le cas du petit nombre, on peut briller plus

    aisment. Cest pourquoi, dans, ce dernier cas, (les chanteurs) rivalisent entre eux

    au, lieu de rgler leur excution sur la direction du chef.

    46.[231] Pourquoi la plupart (des chanteurs) dtonent-ils dans le sens de laigu?

    922 b Nest-ce pas parce quil est plus facile de chanter laigu que le grave? On

    chante donc plutt laigu; et en le chantant, on fait des fautes.

    47.[232] Pourquoi les anciens,[233] quand ils faisaient les harmonies

    heptacordes, laissaient-ils[234] lhypate, mais non pas la nte,[235] ou bien

    retranchaient-ils, non point lhypate,[236] mais la corde que nous appelons

    aujourdhui paramse et lintervalle toni?[237] Or ils employaient comme corde

    mdiane la dernire du pycnum[238] situ laigu. Cest pourquoi ils lappelaient

    mse (corde du milieu).

    Nest-ce pas parce que (cette note) tait la fin du ttracorde suprieur et le

    commencement du ttracorde infrieur, et que, par son degr dintonation, elle

    tait dans un rapport intermdiaire entre les cordes extrmes.[239]

    48.[240] Pourquoi, dans les tragdies, les churs ne chantent-ils ni

    (lharmonie) hypodorienne ni lhypophrygienne?

    Nest-ce pas[241] parce que ces harmonies ne comportent nullement le chant

    que rclame surtout le chur, mais que lhypophrygienne (par exemple) a un

    caractre propre laction?[242] Cest pourquoi, dans (la pice) de Gryone,[243]

    la sortie et la prise darmes sont chantes dans cette harmonie. Quant

    lhypodorienne, elle a un caractre majestueux et pos;[244] aussi convient-elle

    mieux que toute autre la cithardie.[245] Or ces deux (genres de chant) ne

    conviennent pas au chur, mais sont plutt propres aux personnages de la scne.

    En effet, ceux-ci reprsentent des hros, chez les anciens les chefs taient seuls

    des hros, tandis que le peuple, auquel appartient le chur, tait des hommes

    (proprement dits). Par consquent, ce qui lui convient, cest le caractre et le chant

    plaintifs et calmes; car lun et lautre sont propres lhomme. Les autres harmonies

    ont bien ces caractres, mais la phrygienne[246] la moins que toute autre. Car elle

  • 15

    respire lenthousiasme et la fureur bachique. (La mixolydienne est celle qui les a au

    plus haut degr).[247] En effet, sous linfluence de cette harmonie nous sommes

    passifs;[248] car[249] les faibles ont un rle passif, bien plutt que les puissants.

    Cest pourquoi cette harmonie[250] convient aux churs; mais avec lhypodorienne

    et lhypophrygienne nous avons un rle actif, ce qui nest pas le propre du chur.

    Son rle, cest de sintresser ( laction) sans y prendre part, et il ne peut que

    tmoigner de la bienveillance ceux quil assiste.

    49. Pourquoi, parmi les sons qui produisent la consonance, le plus mou[251]

    est-il dans le grave?

    Nest-ce pas parce que le chant est, par sa nature propre, mou et paisible, et que

    cest par son mlange avec le rythme quil devient pre et mouvement? Or, puisque

    le son grave est mou et paisible, et que le son aigu est mouvement, si deux

    personnes excutent le mme chant,[252] le son le plus grave est aussi plutt plus

    mou dans ce mme chant. En effet, (tout lheure)[253] le chant par lui-

    mme[254] tait mou.

    50. Pourquoi, lorsque (deux) tonneaux sont gaux et semblables,[255] si lun est

    vide et lautre moiti plein, leur rsonance donne-t-elle loctave?

    Nest-ce pas parce quil y a aussi[256] un rapport double (2/1) entre la

    rsonnance du tonneau vide et celle du tonneau moiti plein? En effet, quelle

    diffrence y a-t-il entre ce cas et celui des syrinx?[257] Le mouvement plus rapide

    semble donner plus dacuit.[258] Dans les (tuyaux) plus longs, lair arrive plus

    lente- 923 a ment, dans ceux dune longueur double, cette lenteur est double et dans

    les autres elle diffre proportionnellement ( leur longueur). Il y a donc[259]

    consonance doctave entre loutre double et celle qui est moiti moins grande.[260]

    Ch.-Em. RUELLE.

    NOTES

    [1] Bojesen a reproduit toutes ces citations dans les Prolgomnes de sa thse

    doctorale De Problematis Aristotelis (Copenhague, 1836), que suit un bon texte

    et un savant commentaire de la section relative la musique. Voir aussi la

    dissertation de C. Prantl, ber die Probleme des Aristoteles, 1850.

    [2] Nous dsignons ce manuscrit par le sigle Ap. Il a t excut par Michel

    Apostolius.

    [3] Il mentionne plusieurs fois un Vetus interpres (Bartholomaeus Messanius,

    conseiller du roi Manfred de Sicile) que M. Th. Reinach nous signale comme ayant

    t publi Cologne (en 1495?) in 4, Venise en 1505, in fol., et Paris en 1520, in

    fol., et les explications de quelques problmes musicaux donnes par le jsuite

    Joseph Blanchanus dans son commentaire sur les passages mathmatiques

  • 16

    dAristote. Il serait intressant de vrifier lexistence dune traduction arabe des

    Problmes, mentionne par Casiri (Bibliotheca arabico-hispana Escurialensis, t. I,

    p. 308 a) et par J.-G. Wenrich (De auctorum graec. versionibus syriacis, arab.,

    armen., persicisque commentatio, p. 153).

    [4] Mmoires de lancienne Acadmie des inscriptions, tome XLVI.

    [5] La bibliothque bodlienne, Oxford, possde sous le n 1806 du fonds

    dOrville un manuscrit dsign ainsi dans le catalogue : R. Titil notae in Aristotelis

    problemata. Nous ignorons si quelques-unes de ces notes sont consacres la

    section musicale.

    [6] Remarques sur le dialogue de Plutarque touchant la musique, 158.

    [7] Cette phrase tait crite lorsque M. Barthlemy Saint-Hilaire a fait paratre la

    traduction de tous les problmes, accompagn dun copieux documentaire. Son

    travail na pas un caractre aussi technique que le ntre, et il a t lui-mme le

    premier nous conseiller de poursuivre.

    [8] . Egger traduit : se font jouer de la flte . Peut-tre aurions-nous

    d adopter cette interprtation.

    [9] Cf. le problme 52 de la section XI, relative la voix.

    [10] Sous-entendu: proportion garde.

    [11] Lauteur veut probablement faire entendre quune mission vocale collective

    produit plus deffet que la somme des missions vocales produites par les mmes

    personnes prises individuellement. On a cru voir une contradiction entre ce

    problme et le cinquante-deuxime de la section XI, mais, comme la observ

    Settala, dans ce dernier, la voix de plusieurs hommes, compare celle dun seul, ne

    sentend pas une distance proportionnellement plus grande, tandis que dans le

    problme actuel, Aristote fait reposer la comparaison sur une distance diffrente

    aussi, mais sans en considrer la proportionnalit.

    [12] La figure donne ici en exemple est le carr.

    [13] Cest--dire quadruple de la figure dcrite avec une ligne dun pied de long.

    [14] Nous supplons daprs le ms. Ap.

    [15] A moins dobservation spciale, les notes ou cordes mentionnes dans ces

    problmes appartiennent toutes au diagramme ci-aprs

    NTE diezeugmnon ou des disjointes, correspondant notre MI

    parante R

    trite UT

    PARAMSE SI

    MSE LA

    lichanos mson ou des moyennes SOL

    parhypate FA

    HYPATE MI

  • 17

    Les notes en petites capitales sont fixes et les autres, variables. Plutarque nous a

    conserv (De musica, 23) un long fragment dAristote qui est comme le

    dveloppement de ce diagramme.

    [16] Aristote a expliqu le sens de dans son trait De audibilibus (p.

    804 b, 11). Il arrive que les voix sont entrecoupes () lorsquelles

    ne peuvent expirer lair avec un heurt ( ), mais que la rgion pulmonaire

    est relche par leffet de sa distension. Cf. section XI, 12 et 46.

    [17] Bonitz (Index aristotelicus, voce ) : Translatum ad seriem quam libet

    id significat, quod ordine prius est, veluti in serie sonorum idem quod

    , sunt acutioras. (Probl.) , 37; 920 b, 19, 3, 917 a, 31. Cest donc par une

    pure concidence que le haut et laigu sont synonymes dans la langue dAristote et

    dans le langage moderne.

    [18] Daprs Settala et Bojesen, signifierait ici le premier intervalle par ordre

    de grandeur; mais cest plutt le son initial du chant.

    [19] Pour chanter la parhypate la suite de lhypate, il faut une surtension ou

    lvation de la voix, et, en outre, un effort pour resserrer lintervalle compris entre

    les deux notes.

    [20] Un disis, cest--dire un demi-ton dans les genres diatonique et chromatique;

    un quart de ton dans lenharmonique.

    [21] Le texte donne qui nous parat noffrir aucun sens. Nous lisons

    . Cf. dans la section XI, le problme 56, p. 905 a, 26.

    [22] Au lieu de , M. Th. Reinach propose avec raison de lire .

    [23] Bojesen estime que ce texte est altr.

    [24] Le texte commenant par ces mots doit, comme la observ Bojesen, se

    rapporter un autre problme dont le dbut serait perdu.

    [25] Helmholtz rappelle ce problme et en tire cette conclusion que les anciens

    Grecs aimaient terminer leurs phrases musicales sur lhypate (Thorie

    physiologique de la musique, p. 315 de la traduction Guroult). Puis il ajoute :

    Suivant lexpression moderne, il rsulte de la description prcite dAristote que la

    parhypate forme avec lhypate une sensible descendante. Quand on chante la

    sensible, on sent un effort qui disparat au moment o lon arrive sur le son

    fondamental.

    [26] Cf. le problme 40. Voir, sur les problmes rpts, E. Richter, De Aristotelis

    problematis. Bonnae, 1885, passim. Il attribue ces rptitions ce que la collection

    actuelle a t forme dextraits de la collection primitive, emprunts divers

    auteurs. Voir aussi Pranti, dans les Mm. de lAcadmie de Munich, t. VI, 20 partie,

    p. 341.

    [27] En lentendant de nouveau.

    [28] Plutarque ou lauteur quel quil soit du trait De musica (18), rapporte que la

    paracatalog est une invention dArchiloque, mais ne dit pas en quoi elle consiste.

  • 18

    Voir Burette et Volkmann (In Plut. de mus.) qui ont comment ce passage, ainsi que

    Bckh, Thiersch, G. Hermann, Liebel (In Archiloch. p. 33), et Christ (Die

    Paracataloge im griech. und rm. Drame, dans les Mm. de lAcadmie de

    Munich, XIII, 1875, p. 153). Gevaert qui a traduit ce problme dfinit la

    paracatalog dclamation parle en mesure sur un accompagnement

    instrumental. (Ouvr. cit, II, p. 215; cf. les pages 75 et 487.) A. Croiset y voit

    aussi, avec grande vraisemblance une rcitation rythme, mais non mlodique,

    accompagne du jeu des instruments . (Histoire de la littrature grecque, Il, p.

    474.)

    [29] Settala dit que le Vetus interpres a traduit ainsi : Propter quid per

    hypaten secundum rationem... comme si le texte portait:

    , au lieu de ... Dans le problme 20, il cite encore

    antiquissinii interpretis traditionem, quam sequitur Aponensis. (Pierre

    dAbano).

    [30] Cf. le problme 47.

    [31] Il sagit dchelles heptacordes sonnant loctave, qui, par consquent, devaient

    perdre une de leurs cordes intermdiaires.

    [32] Plutarque (De musica, 19) dit que les anciens sabstenaient demployer la trite

    dans le mode spondiaque.

    [33] Cf. le problme 43, o la mme ide est exprime plus clairement.

    [34] . Th. Gaza, qui a traduit : acutum vim desiderat

    pleniorem , sous-entendait probablement . Nous supplons

    < > proposition reproduite sans lacune dans le problme 37.

    [35] On supple < > .

    [36] Lauteur compare la largeur des sons louverture des angles. Cf. le De anima,

    II, 8 (Bojesen).

    [37] Problme traduit par Egger qui supple avec raison

    .

    [38] . Le ms. de Paris 2036 (Ya) crit (au lieu de ), la

    mme partie (du chant), la mme note .

    [39] , soit avec un seul instrument, soit avec plusieurs. M. Th. Reinach

    propose de traduire Pourquoi entendons-nous avec plus de plaisir une mlodie

    avec accompagnement de flte ou de lyre (que sans accompagnement), encore

    mme que la voix et linstrument soient lunisson? Si la raison de ce phnomne

    tait simplement que le chant se trouve multipli (lire ) il faudrait

    que le chant ft encore plus agrable avec accompagnement de plusieurs

    instruments (ce qui nest pas), etc.

    [40] Chabanon observe, en citant Xnophon (Banquet, 7), que la voix devient plus

    agrable lorsquelle est accompagne de la flte, mais il est dit simplement dans ce

  • 19

    passage que la pantomime offerte en spectacle aux convives aura beaucoup plus de

    charme si lon y joint laccompagnement de cet instrument.

    [41] Egger : Lorsque lon fredonne . Le trtisme, dans ce problme, parat tre

    une sorte de vocalise. Voir Vincent, Notices de manuscrits grecs relatifs la

    musique, p. 52, 113, 223, et Gevaert, ouvr. cit, I, p. 389.

    [42] Lorsque lon chante sans paroles.

    [43] Cest--dire que les sons (inarticuls) mis par la bouche .

    [44] . On supple < >. Gaza lisait sans doute la leon

    adopte par Chabanon et par Montargis (de Plutarcho musico).

    [45] Settala prend ici le mot dans le sens de plus petite et renvoie au

    trait aristotlique de la Gnration des animaux, V, 7 et la section XI, probl. 3, 6,

    10, 13, 11 et 64.

    [46] Cf. section XI, problmes 6 et 20 (Bojesen).

    [47] Nous donnons la traduction de ce problme sous rserve.

    [48] Cest--dire le son le plus grave dun intervalle consonant. Cf. Plutarque,

    Prceptes du mariage, 11. Lorsque deux sons seront pris comme consonants, cest

    le chant du plus grave qui se produit. Mme ide dans ses Propos de table, livre

    IX, ou Bojesen a relev lnonc dun problme perdu dAristote.

    [49] Voir Vincent, Notices, etc., p. 111-118.

    [50] Ftis (Mm. sur lharmonie simultane des sons, p. 41) propose de lire

    Parante, leon en effet plus satisfaisante, etc. (Gevaert, I, p. 364).

    [51] Isolment, cest--dire avec linstrument seul.

    [52] , Vincent proposa de lire . Peut-tre est-il synonyme

    de .

    [53] Nous plaons, comme Vincent, une virgule aprs .

    [54] . La mse vocale et la paramse instrumentale.

    [55] Autrement dit, on nentend plus distinctement le son instrumental.

    [56] Settala explique fort bien cette phrase. Si lon divise en deux parties gales la

    corde qui sonne lhypate, on obtient deux cordes sonnant chacune la nte des

    disjointes. Cf. le problme 23.

    [57] Problme traduit par Gevaert, I, p. 365.

    [58] Le son grave et laigu qui lui correspond loctave.

    [59] A. Wagener a traduit ce problme clans Gevaert (ouvr. cit, I, p. 358), Voir

    aussi II, 279, o Gevaert cite Athne, Dipnosoph., XIV, 634.

    [60] Le phnikion parat se confondre avec la flte appele gingras (), que

    Bartholin dit tre originaire de la Phnicie (De Tibiis, p. 66).

    [61] Voix dhommes, dune part, et voix de femmes ou denfants dautre part.

    [62] Compars avec les sons graves correspondants.

    [63] Sous-entendu: consonant avec eux loctave.

    [64] Cf. Aristote, Mtaphysique, IX, 3, p. 1054, b, 3 : ' .

  • 20

    [65] Ici le mot est pris dans le sens de petite flte. Cf. le problme 23.

    [66] Problme traduit par Egger (Essai sur lhistoire de la critique chez les Grecs, 1

    d., p. 407), et par Wagener dans Gevaert, I, p. 341. Cf. II, 443 et 476.

    [67] Platon (Lois, III, p. 700) nous apprend quon appelait nomes, tout ce qui

    ntait pas hymne, thrne, pan ou dithyrambe.

    [68] Cf. Potique dAristote, IX, 10 (Chabanon).

    [69] A la reprsentation scnique.

    [70] Imitatifs, propres la reprsentation scnique.

    [71] Voir A. Croiset, Hist. de la litt. grecque, II, p. 302.

    [72] .

    [73] ] Ca Xa. Nous profitons de la correction de

    Wagener (), sans toutefois ladmettre sous cette forme qui nous semble

    impossible, nonobstant les observations de Condos sur les composs de .

    (Athna. I, 1-2). Nous prfrons suppler, avec Chabanon, . Le

    mot a pu tre crit (cf. la note 9), puis disparatre dans une copie ultrieure.

    [74] Il sagit des mtaboles quant lharmonie ou modulations.

    [75] . Ce sont les chanteurs qui forment le chur. Nous

    dirons comme Egger, mais sous une forme plus affirmative, que

    signifie sabstenir des actions et des mouvements passionns qui sont le propre

    des hros du drame . Lartiste en scne usait du et le chur de l.

    [76] G. Hermann a propos de lire '

    . Egger conserve aussi . Wagener propose . Sa

    correction nous suggre la lecture . On connat des exemples de

    pour . (Voir Bast, Commentatio palaeographica, p. 935,) Settala, dans son

    commentaire, a traduit uno tempore .

    [77] Problme traduit par Burette (Diss. sur la symphonie des anciens, dans les

    Mm. de lancienne Acad. des inscr., t. IV, p. 119.

    [78] Dans ce problme, lantiphone parat tre oppos aux autres consonances

    (quarte, quinte, et leurs redoublements). Voir Gevaert, I, 95, note 3. Burette,

    suivi par Chabanon et Barthlemy Saint-Hilaire, a traduit comme sil y

    avait .

    [79] La consonance. Voir la note prcdente. Bojesen, qui crit Hoc problema

    obscurum esse mihi fateor , na peut-tre pas vu que, dans la thorie musicale

    dAristote, lantiphone donne lillusion de lunisson. Cf. les deux problmes

    suivants.

    [80] Cest--dire, fondent les sons des deux cordes en un seul. Burette considre,

    tort selon nous, le mot comme signifiant les sons dun chant o les deux

    voix se feraient entendre perptuellement ou la quarte ou la quinte lune et

    lautre. (Nouv. rflexions sur la symphonie de lancienne musique, dans les Mm.

    de lAcad. des Inscr., t. VIII, p. 79.)

  • 21

    [81] Problme traduit par Burette (l. c.). M. Th. Reinach propose de traduire

    Pourquoi ne fait-on jamais chanter ensemble deux voix la quinte? Plus loin il

    supprime les mots et .

    [82] Nous supplons avec Th. Gaza et Bojesen: < > , restitution qui

    nous parat certaine; mais nous nadmettons pas laddition ,

    cause du singulier .

    [83] Des sons qui se correspondent au point de nen former quun seul.

    [84] La corde consonante, cest--dire lune et lautre limite de lintervalle

    consonant.

    [85] On a suppl < > faute de quoi la phrase na pas de sens. Ici

    encore loctave est oppose aux autres consonances.

    [86] Nous supplons < > . Cette phrase obscure

    signifie probablement que le son grave de lantiphone, plac dans le grave, et le son

    aigu, qui lui correspond, dans laigu, se fondent en un seul (cf. le problme 16), par

    lanalogie qui existe entre les sons accords loctave, lesquels deviennent pour

    ainsi dire identiques.

    [87] Problme traduit partiellement par Wagener (Gevaert, 1, 338 et 368).

    [88] Qui se chante note contre note. Cest ce que les Grecs dsignaient par le verbe

    .

    [89] R. Westphal a cru trouver dans ce problme un argument dcisif en faveur de

    la polyphonie simultane telle que les anciens la pratiquaient. (Berliner philol.

    Wochenschrift, 1884, nos des 5, 12 et 19 janvier.) Cf. Plutarque, De musica, 19, et

    les notes de Volkmann, p. 106.

    [90] . Nous proposons de lire, avec Ap.

    [91] Sous-entendu : que si lon chantait lune et lautre.

    [92] Lune des deux notes formant la consonance doctave.

    [93] Ce problme prsente une difficult. Les deux cordes ne sont gale distance

    de la mse que dans le systme conjoint (mi-fa-sol-la; la sib-ut-r) dont les sons

    extrmes sonnent une septime et non loctave. Il y a ici, croyons-nous, une ellipse

    dans lexpression, sinon dans la pense de lauteur: Chabanon a remarqu avec

    raison quil ne dit pas , mais . Il part de

    lquidistance existant dans le systme conjoint pour tablir une certaine position

    intermdiaire entre les sons extrmes du systme disjoint (mi fa sol la; si ut r mi,).

    Les mots et marquent bien quil veut noncer un peu prs et observer

    que cette position approximativement similaire fait illusion loreille. Tout

    sexpliquerait si lon supplait < > (M. Henri Weil a fourni

    rcemment un exemple de la restitution de , dans la Revue de philologie, XV,

    1891, p. 5); mais cette addition nest mme pas ncessaire.

    [94] Ce problme est le dernier traduit par Chabanon. Il la t aussi par Wagener

    (dans Gevaert, I, p. 260). Cf. le problme 36.

  • 22

    [95] Passage cit par E. Graf, De Graecorum veterum re musica. I. De Polyphonia,

    1889, p. 56. Voir aussi Gevaert, II, p. 253, et Helmholtz, Thorie physiologique de

    la musique, etc., trad. par G. Guroult, p. 314.

    [96] Il faut transporter les mots la suite de . Le

    manuscrit de Paris 1865 donne la leon . Serait-ce laltration

    dune leon ancienne (KAI TO I, pour H)?

    [97] . Nous lisons .

    [98] . Nous lisons .

    [99] . Nous prfrons la leon conjecturale . Peut-

    tre faut-il remplacer par .

    [100] Sur la connexit tablie par les anciens entre la vitesse dun son et son degr

    dintonation, voir Aristote (De anima, II, 8) discutant un passage du Time de

    Platon (p. 67), et Porphyre (in Harmon. Ptolemaei), p. 238, Wallis. (Bojesen). Cf. le

    problme 37.

    [101] Cf. le problme 45.

    [102] ] on a lu (qui existe dans le problme 45), avec Th.

    Gaza, Bojesen, Westphal (Metrik3, I, p. 103), E. Graf (De Graecorum veterum re

    musica, p. 55). Les symphonistes dirigs par un chef attendent son signal pour

    partir, tandis que les autres ne commencent pas au moment convenable. Cf.

    Gevaert, II, p. 18.

    [103] Problme traduit en partie par Wagener (dans Gevaert, II, p. 276), qui corrige

    ainsi le texte vulgaire . Cette correction est inadmissible.

    Voir les problmes 12 et 35. Il est bien vrai que la corde de lhypate est double de la

    corde qui sonne la nte; mais lauteur veut dire ici et dans les problmes prcits

    que la corde de lhypate divise en deux parties gales donne deux cordes sonnant

    la nte. Mme formule dans Plutarque, De musica, 23.

    [104] Nous lisons , au lieu de , daprs le vieux manuscrit

    de Paris n 2036 et le ms. de Copenhague consult par Bojesen.

    [105] Syrinx monocalame.

    [106] . Wagener lit . Nous adoptons sa correction.

    [107] Le texte porte, en cet endroit, les mots

    reproduits plus loin. Th. Gaza et Bojesen les ont supprims avec raison.

    [108] . Wagener a lu . Nous retenons cette correction.

    [109] . Il faut lite , ainsi que la observ Bojesen.

    [110] En bouchant respectivement les 2/3 puis les 3/4 le linstrument.

    [111] Gevaert (II, p. 243) considre comme un adjectif qualifiant .

    [112] Cf. le problme 42. Rapprocher de ce problme lpigramme de lAnthologie

    (I, 46) contenant ces vers :

  • 23

    Lorsque je ferai vibrer avec le plectrum lhypate de droite,

    La nte, gauche, vibrera delle-mme.

    Voir aussi Porphyre sur les Harmoniques de Ptolme (p. 270, Wallis), citant le

    passage suivant du commentaire perdu dAdraste sur le Time de Platon : Sont

    consonants deux sons tels que si lon produit lun sur un instrument cordes,

    lautre aussi rsonne, en vertu dune certaine affinit et sympathie. Voir aussi le

    mme ouvrage, p. 277, sur lunification des deux sons hypate mson et nte

    diezeugmnon.

    [113] Cf. le problme 44. Voir Gevaert, qui cite ces deux problmes (I, p. 89).

    [114] Il sagit des harmonies devenues octacordes depuis lintroduction de la

    paramse, place un ton laigu de la mse. On sait que, dans la terminologie

    pythagoricienne, signifie octave.

    [115] Cf. le problme 46. Revoir aussi le problme 21.

    [116] Bojesen dit quil est impossible de concilier la donne de ce problme avec

    celle du problme 7, o il est dit que le grave est plus facile chanter et avec

    celle du problme 37, ainsi conue Pourquoi faut-il plus deffort pour chanter

    laigu que le grave? Mais dans ces deux derniers, cest lopinion de lauteur qui est

    exprime, tandis que dans le 26e, le mot semble donner lexplication

    propose un caractre dubitatif que nous essayons de rendre au moyen du

    conditionnel. Nous avons retrouv cette mme interprtation dans le commentaire

    de Settala (probl. 37). Il faut dailleurs reconnatre quelle ne peut sappliquer au

    problme 46, o le mot ne figure pas.

    [117] Cf. le problme 29. Le problme 27 a t traduit et annot par A. Wagener

    (dans Gevaert, I, p. 356).

    [118] Voir Gevaert, I, p. 340.

    [119] ... Nous ponctuons ainsi avec Wagener ,

    ... Egger propose de lire < > ...

    [120] Wagener (l. c.) : Peut tre faudrait-il au lieu de , ressemblance ,

    lire , rgularit, galit . Nous supplons < >.

    Aristote, Politique, VIII, 5 Il arrive ceci pour les perceptions sensibles, que, dans

    les autres (les perceptions autres que celles de loreille), il nexiste rien qui

    ressemble aux caractres moraux. Amsel qui cite ce problme ainsi que le 29e (De

    vi et que indole rhythmorum quid veteres judicavevint, p. 38), a fait ce

    rapprochement et quelques autres analogues en ce qui concerne le caractre moral

    des rythmes. Settala lavait dj entrevu. Il crit en manire de priphrase : Hic

    enim morum similitudinem gerit.

    [121] Dans leur mlange, cest--dire lorsquils sont excuts ensemble.

    [122] Ici, comme Bojesen la observ, signifie harmonie simultane .

    Cf. Platon, Cratyle, p. 403 d: ... , .

    Lauteur nous semble vouloir faire entendre que la fusion () des sons na pas

  • 24

    par elle-mme le caractre moral, lexpression que lon trouve dans un mouvement

    rythmique ou dans une succession de sons mthodiques.

    [123] Celles de loue.

    [124] Settala rapproche de ce problme un passage dAulu-Gelle (N. Att., I, 2), o

    est cit le dbut dun problme perdu dAristote sur linfluence morale de la

    musique militaire pratique chez les Lacdmoniens.

    [125] Suidas (voce ) semble viser ce problme

    , ,

    ' .

    [126] Volkmann (Plut. De musica, p. 67), repousse cette explication. A. Croiset

    (Hist. de la litt. gr. II, p. 33), lappelle une fantaisie tymologique.

    [127] Peuple Sarmate, dont le territoire correspondait, croit-on, celui de la

    Transylvanie actuelle, et dont les coutumes taient semblables celles des Thraces.

    (Hrodote, IV, 401-404)

    [128] Le texte de cette phrase doit tre altr. Les mots offrent un

    sens trs douteux, ou plutt sont dnus de sens, nous parat une

    rptition fautive des mmes mots existant dans la phrase principale; mais quelle

    est la vraie leon quils ont remplace?

    [129] Cf. le problme 27. Voir G. Amsel (De vi et que indole rhythmorum, etc.)

    qui, page 38, cite le problme 29.

    [130] Se reporter, daprs lindex Aristotelicus de Bojtz (voce ) aux

    passages dAristote o l est considre comme .

    [131] Nous supplons : < > .

    [132] Cf. le problme 48.

    [133] < >. Tous nos devanciers y compris

    Wagener (dans Gevaert, I, p. 495, note) et Barthlemy Saint-Hilaire ont pris

    dans son acception technique dAntistrophe; mais cette partie du

    problme 48 : ' ,

    ... (p. 922 b, 16), nous a suggr la traduction

    propose ici. M. Th. Reinach corrige en daprs le

    problme 48.

    [134] Cest--dire reprsente une action dramatique, ce qui nest pas le fait du

    chur. Voir, sur limitation en tant que reprsentation dramatique, les premiers

    chapitres de la Potique dAristote.

    [135] Il sagit videmment de lancien Phrynichus. Cf. Chaignet, thse doctorale

    De iambico versu , 1862, p. 42; Plutarque, Propos de table, I, 3; scholies

    dAristophane sur les Grenouilles, v. 1334.

    [136] Aristote (Potique, IV, 44) rappelle quEschyle, entre autres rformes quil

    apporta dans la tragdie, donna le premier rle au discours parl.

  • 25

    [137] Problme traduit par Wagener, auteur de lAppendice III, dans Gevaert, II, p.

    634. Cf. Claude Ptolme, Harmoniques, III, 1. Voir Gevaert, I, p. 92, notes et II,

    237, note 1; A. Croiset, Hist. de la litt. gr., II, p. 71.

    [138] Sagit-il de la trite synemmnon (des conjointes) ou de la trite diezeugmnon

    (des disjointes)? Voir Wagener (l. c.), qui, bon droit selon nous, adopte la

    premire opinion, comme lavait fait Bckh. Pour nous la question ne fait pas

    doute. Cf. Nicomaque, Manuel dharmonique, p. 48 de notre traduction, p. 10 de

    Meibom.

    [139] La note diezeugmnon, qui sonne loctave avec lhypate mson. Ce passage

    prouve que, partir de Terpandre, lchelle heptacorde fut limite par deux sons

    accords loctave. Voir Westphal, Metrik2, I, 295. Cf. notre traduction de

    Nicomaque, p. 18, et 22 de Meibom.

    [140] Problme traduit par Wagener, dans Gevaert, I, p. 26l. Voir aussi la p. 378.

    [141] Noter cette observation de Settala: Inditur a natura omnibus hominibus, ut

    quotidiana etiam docet experientia, ut cum primum canere incipiunt ab acuto

    expediantur et in grave descendant.

    [142] Nous supplons < > comme la fait Wagener dans sa

    traduction.

    [143] Nous supplons < > .

    [144] Il sagit du ttracorde mson ou des moyennes.

    [145] Helmholtz, aprs avoir cit ce problme, conclut ainsi : Il parat rsulter de

    l que si on dbutait par le son central (la mse), on terminait au contraire par le

    son le plus grave, lhypate. (Thorie physiologique de la musique, trad. Guroult,

    p. 315.) Cette conclusion est infirme par le problme 20, o il est dit que le chant

    revient souvent sur la mse. Il est vrai que le chant peut revenir souvent sur la

    mse, puis se terminer sur lhypate; en tout cas ce serait sur lhypate mson ou des

    moyennes, une quarte au grave de la mse.

    [146] Cf. le problme 41. Voir Gevaert, I, p. 93 et 95.

    [147] Dioxie (' ) est le nom de la quinte dans la terminologie

    pythagoricienne. Voir ltymologie propose par Nicomaque dans notre traduction

    de ses Textes musicaux, p. 16 de Meibom.

    [148] . Nous corrigeons en daprs les manuscrits Ca,

    Xa, Ya et ldition de Camozzi.

    [149] Nous supplons < >. La quinte (3/2) et la quarte (4/3)

    forment des rapports super particuliers, cest--dire des expressions fractionnaires

    o le numrateur est suprieur dune unit au dnominateur, tandis que la double

    quinte (3/2 x 3/2 = 9/4) et la double quarte (4/3 x 4/3 = 16/9) produisent des

    rapports qui ne sont ni doubles, ni super particuliers.

    [150] Voir Gevaert, I, p. 95, note 3.

    [151] Cest--dire que le rapport de loctave 2/1 a pour quotient un nombre entier.

  • 26

    [152] Cf. le problme 23. Il sagit de la nte diezeugmnon ou des disjointes (mi)

    et de lhypate mson ou des moyennes (mi, octave grave du son prcdent).

    [153] Nous lisons au lieu de , avec Settala et Bojesen.

    [154] . Nous adoptons la correction propose par Bekker: .

    Settala avait dj traduit daprs la mme conjecture.

    [155] Le rapport sesquialtre (3/2) a pour quotient lexpression fractionnaire 1 .

    [156] . Bekker propose

    . Nous adoptons les corrections de Bojesen, lgrement modifies

    , (Bojesen: ) [ . La correction de

    (pour ) est emprunte la traduction latine de Th. Gaza.

    [157] Nous lisons avec le ms. Ya : ...

    [158] La quarte et la quinte.

    [159] Aristote dfinit le : (Mtaph., IX, p. 1052 b,

    20). Loctave est la mesure (ou plutt lunit de mesure) de la mlodie en ce sens

    que cest sur son tendue que repose la dfinition des autres consonances.

    [160] Le reste du problme 35 na pas t traduit par Th. Gaza. Cest en ralit,

    suivant la remarque de Settala et de Bojesen, un problme nouveau, rentrant plutt,

    comme la dit ce dernier, dans la section XI, qui concerne la voix. Nous introduisons

    le n 35 bis afin de ne pas modifier lordre traditionnel des problmes.

    [161] Cf. section XI, problmes 23 et 51.

    [162] Cf. le problme 20. Le problme 36 a t traduit par Wagener dans

    Gevaert, I, p. 261.

    [163] . Au rapport de Helmholtz (ouvr. cit, p. 314),

    Starck, professeur comme lui lUniversit de Heidelberg, propose

    . Cette double correction nous semble certaine. Le savant physicien a fait

    ressortir en excellents termes limportance de ce problme lappui de lopinion par

    lui mise que les anciens Grecs avaient un sentiment trs rel de la tonique.

    [164] . Nous corrigeons en .

    [165] Nous lisons au lieu de . Cette confusion est frquente dans les

    manuscrits en raison de la ressemblance des deux sigles qui reprsentent et .

    [166] Nous supplons ici et plus loin < >. Cf. le

    problme 49 de la section XI: . La voix

    grave dplace plus dair. Voir Gevaert, I, p. 241 et II, p. 317 et p. 343.

    [167] . Nous lisons avec Bojesen, qui aurait pu

    rapprocher de ces phrases les passages suivants dAristote :

    (Gnration des animaux, VII, p. 786 b).

    , (Problme 6 de la section XI). Cf. Bonitz, Index

    aristotelicus, p. 134 a, 31.

    [168] . Th. Gaza traduit comme si le texte portait . Nous maintenons .

    Bojesen prfre la lecture de Gaza.

  • 27

    [169] Les nomes orthiens se chantaient dans la partie leve de la voix. Cf.

    Plutarque, De musica, 28; Pollux, Onomasticon, IV, 9; Suidas, voce

    (Bojesen).

    [170] . Les mss. Xa et Ya donnent . Cette leon pourrait se soutenir,

    car la voix des suppliants est gnralement aigu. Toutefois cette phrase de la

    section XI, problme 21: semble confirmer la leon . En

    tout cas la proposition contenant ce mot serait mieux place aprs mais

    seulement une petite .

    [171] . Haec verba supervacanea videri possunt , crit Bojesen

    qui, du reste, poursuit en les justifiant. Nous proposons, sans insister, la lecture

    , . Pour chanter les sons graves, leffort est moindre . Cf. la fin du

    problme 7. Palographiquement ne diffre pas sensiblement de . On lit

    section XI, problme 36 : , . Sur les expressions ... ,

    revoir la note 17.

    [172] m. Egger a traduit ce problme. Th. Gomperz le rapproche dun passage de

    Philodme De musica (Volum. herculan. IV, 143). ...

    (Zu Philodems Bchern ber

    Musik, p. 28).

    [173] . nous parat avoir ici une signification plus

    gnrale que dans les exemples cits par Bojesen, o ce mot dsigne les varits

    dchelles. Voir plutt les passages o Platon emploie les expressions

    (Rp. III, p. 398 e); et (Rp. IV, p. 424 c).

    [174] . Gaza et Bojesen suppriment . Nous le conservons

    lexemple dEm. Egger.

    [175] . Leon de Ap :

    , cest un mlange de rapports opposs entre eux.

    Si lon admet cette lecture, on devra prendre dans le sens de rapport

    mlodique. Cf. dans le problme 39 : . Voir dautre part la fin du

    problme 41.

    [176] Cf. le problme 43 (Bojesen).

    [177] Les deux extrmes, ce sont les deux sons tablis en consonance. La puissance

    mlodique aura sa source dans la runion des deux limites de la consonance.

    [178] . Nous corrigeons en avec Gaza et Bojesen. Gevaert,

    traduisant ce problme, a conserv (I, p. 95, note 3); mais Wagener

    (Gevaert, I, p. 358 et II, p. 6, note 3) adopte dans sa traduction partielle

    de ce problme. Voir aussi dautres traductions partielles donnes par Gevaert et

    Wagener (I, p. 367).

    [179] . Nous lisons .

  • 28

    [180] Nous supplons < > . Cf. Philodme;

    ... (De musica, colonne IV, lignes 30-31, du papyrus

    dHerculanum.

    [181] Voir plus haut, la note 156.

    [182] Cf. le problme 38 (Bojesen).

    [183] Cf. les problmes 16 et 35.

    [184] Magadiser, cest toucher deux notes ensemble. Gaza fait commencer ici un

    nouveau problme et traduit comme si le texte portait (Cf. le

    problme 18). Il en rsulte que dans sa traduction la section XIX a cinquante-un

    problmes au lieu de cinquante. Settala critique cette division.

    [185] Nous supplons < > .

    [186] Lauteur nous semble vouloir dire quil y a un rapport constant entre chacun

    des sons mis respectivement par deux voix accordes loctave. Gaza ajoute et

    rationern clausulae. Cf. Westphal, Metrik2, I, p. 539.

    [187] Pour les consonances autres que loctave.

    [188] Elles ne correspondent pas des nombres entiers. Cf. le problme 35.

    [189] On supple < > . Gaza lisait (au lieu de

    ) ce qui vaut peut-tre mieux.

    [190] Cf. le problme 23.

    [191] Cf. Gevaert, I, p. 39.

    [192] Cf. A. Croiset, Histoire de la littrature grecque, II, p. 204.

    [193] Au moyen de sons mis note contre note.

    [194] Cf. le problme 5.

    [195] Notamment par les exigences de la profession.

    [196] Cf. le problme 34. Voir Gevaert, I, p. 95.

    [197] . Bojesen propose de lire .

    [198] Sur le rapport super particulier (), voir plus haut, note 149.

    [199] . Nous lisons , avec les mss. Xa, Ya, et les ditions Alde et

    Bojesen.

    [200] . Lu avec Bojesen.

    [201] Cf. le problme 24.

    [202] Cest--dire, fait entendre son octave au grave. La nte et

    au lieu de deux vibrations nen a plus quune comme lhypate, et par

    consquent donne lunisson de cette dernire. Cf. le problme 39.

    [203] Bojesen croit quil faudrait intervertir ici les deux mots et .

    [204] Nous supprimons le mot du texte, avec Bojesen. Nous le remplaons par

    .

    [205] . Nous lisons .

    [206] Le joug est la pice transversale situe la partie suprieure de la lyre,

    laquelle les cordes taient attaches.

  • 29

    [207] . Nous lisons . .

    [208] Aux autres cordes que lhypate.

    [209] ' . Nous lisons .

    [210] Vulgate : . Nous proposons de lire comme Ap.

    [211] Cf. le problme 39 ( ...) Bojesen.

    [212] , , . Nous lisons avec

    Bojesen, guid par la traduction de Gaza et la leon de Ya :

    [] .

    [213] Cf. le problme 9.

    [214] Nous lisons (au lieu de ) avec Th. Gaza et le ms. Xa.

    [215] Nous adoptons la correction de Bojesen qui intervertit et , mais en

    conservant , quil supprime. Voir la Mtaphysique dAristote, livre IX au dbut, o

    l est considr comme . Le ms. Ap porte . M. Th. Reinach lit <

    > .

    [216] La voix et la flte.

    [217] Nous empruntons cette expression M. Barthlemy Saint-Hilaire. Voir

    Thophraste, De causis plantarum, 1. 9, cit par Bojesen.

    [218] Egger propose au lieu de .

    [219] Le recueil (les problmes aristotliques contient des sections relatives aux

    yeux (la 31e), aux oreilles (32), au nez (33), la bouche (34), au toucher (35); mais

    on ny trouve rien sur le sens du got. Lauteur renvoie ici, probablement, son

    trait de lAme, II, 40, p. 422 a).

    [220] Par la ressemblance de ses sons avec la voix humaine.

    [221] Nous nous sparons de Gaza, qui traduit: ... quod promiseue ex erratis et

    recte actis provenit.

    [222] Cf. le problme 25. Le problme 44 a t traduit par A. Wagener dans

    Gevaert, I, p. 261.

    [223] Bojesen supprime aprs . Nous lisons .

    [224] Nous supplons < > avec Th. Gaza.

    [225] serait meilleur. Les musicographes grecs

    dfinissent le , un groupe dintervalles , ce qui est le cas ici.

    [226] ' Il faut supprimer avec Bojesen, moins quon

    ne le corrige en .

    [227] , dans ce passage, dsigne lchelle heptacorde.

    [228] Les ttracordes mson (des moyennes) et synemmnon (des conjointes).

    [229] Cf. le problme 22. A. Wagener (dans Gevaert, II, p. 69) vise le problme

    22 et traduit le 45e.

    [230] Wagener. Ils sont dirigs avec plus de lenteur. Gaza et Settala: Incipiunt

    tardius. Ils attendent pour commencer le signal du coryphe. Partant tous sur ce

    signal, ils chantent avec plus densemble. Le plus ou moins de lenteur ne dpend

  • 30

    pas de la direction du chef, mais du mouvement adopt par le compositeur de

    musique; or ce mouvement nest pas en question.

    [231] Cf. le problme 26. Voir aussi les problmes 7, 21 et 37.

    [232] Cf. le problme 7. Voir Vincent, Notices de mss. grecs relatifs la musique,

    p. 281; Gevaert, II, p. 255, 257, et Appendice III, par Wagener, intitul Sur le

    troisime accord de lheptacorde de Terpandre, celui o un des degrs de loctave

    est supprim, dissertation o ce problme est traduit.

    [233] Il sagit, comme la remarqu Westphal (Metrik2, I, p. 294), des musiciens

    antrieurs Terpandre. Cf. le problme 32, o, aprs , viennent les mots

    ...

    [234] Westphal (l. c.), dans ce problme, donne au mot le sens de laisser

    de ct (weglassen) et dans le problme 7, celui de retenir .

    [235] La nte (diezeugmnon) (Wagener).

    [236] . Bojesen et Wagener lisent . On peut garder puisque

    aussi bien la corde en question est prsente comme nayant pas t supprime,

    tandis que la nte la t.

    [237] La suppression de la paramse et du ton disjonctif qui la spare de la mse

    avait pour consquence la formation du petit systme conjoint. Settala a crit la

    vulgate , mais il traduit comme si le texte portait .

    [238] La dernire en descendant vers le grave. Le pycnum est, dans les

    ttracordes chromatiques et enharmonique, un intervalle double, ou systme de

    trois sons, situ au grave et plus petit que le troisime intervalle, complmentaire

    du ttracorde, situ laigu. Bojesen croit que le mot sapplique ici par

    extension au genre diatonique; mais rien nautorise cette conjecture.

    [239] Cest--dire quelle sonnait la quarte avec ces deux cordes.

    [240] Cf. le problme 30. Voir la thse doctorale de Chaignet, De iambico versu,

    p. 47.

    [241] . Bojesen et Wagener suppriment . Wagener juge que ce problme reste

    sans rponse.

    [242] Peut-tre faut-il, dans ce problme, intervertir et . Cf. Aristote,

    Politique, VIII, 7, o les chants sont diviss en , et

    (passage o nous proposons de lire et non ).

    [243] Le Gryone (de Nicomaque). Egger. Il y avait une posie de Stsichore

    intitule Gryone, dont il nous reste quelques vers.

    [244] Voir Gevaert, qui (I, p. 130) lappelle olienne et plus loin (p. 198) lui rend

    lautre dnomination.

    [245] La musique cithardique tait surtout affecte aux crmonies religieuses.

    Voir dans la Grande encyclopdie notre article Cithardie. Cf. Politique dAristote,

    VIII, 7.

  • 31

    [246] . Nous lisons avec Bojesen, Wagener (dans Gevaert, I,

    p. 195), Westphal et Montargis. Wagener propose dtablir ainsi le texte de ce

    passage (au lieu de ) . . <

    > . . .

    [247] Nous supplons avec Th. Gaza, approuv par Bojesen, Vincent, Egger,

    Wagener, la mention de lharmonie mixolydienne. On vient de voir comment

    Wagener rdige ce texte, sans doute en souvenir du passage suivant dAristote,

    Politique, IX, 5, p. 1340 b ... ... (scil.

    ) ,

    . Les auditeurs sont mis, sous linfluence de certaines harmonies,

    dans une disposition plutt plus dolente et plus calme, comme par exemple sous

    linfluence de lharmonie appel mixolydienne. Bojesen, de son ct, cite lopinion

    de Platon (Rp. III, p. 398 d.) qualifiant cette harmonie de . Daprs

    Westphal, Aristote laisserait aux churs tragiques les harmonies dorienne et

    mixolydienne. Cf. Amsel, l. c., p. 31.

    [248] Cf. Plutarque, De musica, 16:

    . La mixolydienne est une harmonie pathtique qui

    convient la tragdie.

    [249] . Nous lisons avec les mss. Ca et Ap.

    [250] Le grec porte . Egger a traduit : Les autres modes.

    [251] na pas ici le sens de relch que lui prtent dordinaire les

    musicographes, par analogie avec la gravit de la corde moins tendue, mais plutt

    celui de moelleux , pour ainsi dire. Bojesen, faute davoir fait cette distinction,

    propose de lire , plus chantant , et renvoie au problme 12 et ce

    passage de Plutarque: . (Propos de table, sommaire

    du livre IX.) Cette correction est ingnieuse, mais elle nous semble inutile.

    Barthlemy Saint-Hilaire a traduit par le mot doux qui est peut-tre

    prfrable.

    [252] Par exemple loctave lune de lautre.

    [253] Bojesen, sur le mot renvoie au problme 38. Nous croyons que cet

    imparfait vise plutt lexplication qui prcde immdiatement.

    [254] . Nous lisons avec le ms. Ca.

    [255] gaux en capacit, semblables par leur forme.

    [256] Bojesen propose de supprimer . Ce mot nous parat ncessaire. Lauteur

    veut faire observer quil y a rapport double et dans la consonance doctave et dans la

    diffrence existant entre les deux tonneaux.

    [257] Il sagit ici des syrinx polycalames.

    [258] Cf. Plutarque, Questions platoniques, VIII, 9 :... ()

    , . Cet nonc se rencontre sous diverses formes dans la

    section XI (les Problmes, consacre la voix (articles 3, 6, 10, 14, 1.5, 16, 20, 21,

  • 32

    34, 40, 47, 53, 56 et 62). Cf. notre traduction de Nicomaque, Manuel dharmonique,

    p. 8, Meibom.

    [259] . Nous lisons .

    [260] M. Barthlemy Saint-Hilaire se demande comment les anciens sy prenaient

    pour tirer un son de loutre. Il est probable quon la tendait fortement en la

    remplissant dair. Dautre part, signifie aussi la peau dun animal corch.

    Dans ce cas serait la peau du tympanum. Cf. , .

    (Thesaurus l. gr., voce .)