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OEPP/EPPO Bull. No 2: 91-96 (1971) RESUME Problhmes relatifs a la formulation des pesticides pour les pulverisations i ultra-bas volume par J.N. HOPE S.D.C. Pesticides Limited, Londres (Royaume-Unil SOMMAIRE Aprks m e etude des dif€erents facteurs qui influent sur la mise au point de bonnes formulations ULV de pesticides, l'auteur souligne I'importance du choix judicieux des supports huileux et de l'incorporation des matikres actives, et met en garde contre les al6as des formulations u sur place u. L'emploi de pulvErisateurs capables de produire des gouttelettes de dimension bien d&ie s'impose Cgalement. M€me s'il arrive parfois que l'on puisse obtenir dasset bons resultats contre un ravageur trks sensible avec un produit actif, mais ma1 adapt6 et rdpandu de facon inkgale, il ne faut pas perdre de vue que l'efficacid rCelle des pulvdrisations ?i ultra-bas volume n'est garantie que par le choix dun produit spkialement formdd pour convenir A cette technique ainsi que par l'emploi dappareils capables de fournir la gamme prdcise de gouttelettes que requiert l'objectif du traitement en question. Les probl2mes qui se posent au formulateur de preparations ULV se rkfhent aux supports des pesticides aussi bien qu'aux matikes actives. supports Jusqu'ici l'expdrience indique que les meilleurs supports sont souvent des huiles non phytotoxiques qui, en outre, exercent elles-mCmes frdquemment un effet insecticide. Conviennent en general comme supports dans le traitement des feuillages des huiles ayant les caracdristiques suivantes : denomination : huile agricole de pdvd- risation pour le uaitement des feuillages, moyenne ou mi-legkre; viscosid: 4 A 7" Engler A 2OoC, jamais moins de 3" Engler B 30" C ; densitk: 0,83 ii 0,93, si possible infdrieure A 0,90 ; distillation: 50 % distillant entre 325 et 340 au maximum; evaporation: moins de 20 % d'aprks le test Lallata; indice de sulfo- nation: (U.N.R.) 85 B 90 % au moins; composants aromatiques: (Cornelisson et Waterrnann) moins de 10 ?i 12 % ; nature: pardinique ou naphtdnique; aciditk: inferieure A 0,16 (en KzO). Le support huileux doit evidemment Ctre 6tudiC sous l'angle de son &en- tuelle phytotoxicite, mais ce phdnomhe peut €ue lie B la grosseur des goutees et ne se manifestera pas forcement avec de fines gouttelettes ; en revanche, il est pos- sible que le mdlange d'une huile inoffensive avec un insecticide non phytotoxique puisse presenter des risques de cet ordre, tandis que l'application rCp6t6e dune huile peut occasionner une depreciation des rdcoltes sans que le feuillage montre des symptijmes de phytotoxicite. En g6neral, on retiendra de preference la dimension des gouttelettes minutieusement choisie, ce qui requiert dans la plupart des cas, 21 l'exception des traitements en serre, l'utilisation d u n support peu volatil. Cmtaines 95

Problèmes relatifs à la formulation des pesticides pour les pulvérisations à ultra-bas volume

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OEPP/EPPO Bull. No 2 : 91-96 (1971)

RESUME

Problhmes relatifs a la formulation des pesticides pour les pulverisations i ultra-bas volume

par J.N. HOPE S.D.C. Pesticides Limited, Londres (Royaume-Unil

SOMMAIRE Aprks me etude des dif€erents facteurs qui influent sur la mise au point

de bonnes formulations ULV de pesticides, l'auteur souligne I'importance du choix judicieux des supports huileux et de l'incorporation des matikres actives, et met en garde contre les al6as des formulations u sur place u. L'emploi de pulvErisateurs capables de produire des gouttelettes de dimension bien d&ie s'impose Cgalement.

M€me s'il arrive parfois que l'on puisse obtenir dasset bons resultats contre un ravageur t rks sensible avec un produit actif, mais ma1 adapt6 et rdpandu de facon inkgale, il ne faut pas perdre de vue que l'efficacid rCelle des pulvdrisations ?i ultra-bas volume n'est garantie que par le choix dun produit spkialement formdd pour convenir A cette technique ainsi que par l'emploi dappareils capables de fournir la gamme prdcise de gouttelettes que requiert l'objectif du traitement en question. Les probl2mes qui se posent au formulateur de preparations ULV se rkfhent aux supports des pesticides aussi bien qu'aux matikes actives.

supports

Jusqu'ici l'expdrience indique que les meilleurs supports sont souvent des huiles non phytotoxiques qui, en outre, exercent elles-mCmes frdquemment un effet insecticide. Conviennent en general comme supports dans le traitement des feuillages des huiles ayant les caracdristiques suivantes : denomination : huile agricole de pdvd- risation pour le uaitement des feuillages, moyenne ou mi-legkre; viscosid: 4 A 7" Engler A 2OoC, jamais moins de 3" Engler B 30" C ; densitk: 0,83 ii 0,93, si possible infdrieure A 0,90 ; distillation: 50 % distillant entre 325 et 340 au maximum; evaporation: moins de 20 % d'aprks le test Lallata; indice de sulfo- nation: (U.N.R.) 85 B 90 % au moins; composants aromatiques: (Cornelisson et Waterrnann) moins de 10 ?i 12 % ; nature: pardinique ou naphtdnique; aciditk: inferieure A 0,16 (en KzO).

Le support huileux doit evidemment Ctre 6tudiC sous l'angle de son &en- tuelle phytotoxicite, mais ce phdnomhe peut €ue lie B la grosseur des goutees et ne se manifestera pas forcement avec de fines gouttelettes ; en revanche, il est pos- sible que le mdlange d'une huile inoffensive avec un insecticide non phytotoxique puisse presenter des risques de cet ordre, tandis que l'application rCp6t6e dune huile peut occasionner une depreciation des rdcoltes sans que le feuillage montre des symptijmes de phytotoxicite. En g6neral, on retiendra de preference la dimension des gouttelettes minutieusement choisie, ce qui requiert dans la plupart des cas, 21 l'exception des traitements en serre, l'utilisation dun support peu volatil. Cmtaines

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recherches ont indiquC que des huiles trop r&inCes tendent h perdre leur &et fongicide. Jusqu'ici, les huiles vCgCtales se sont montr6es moins approprih par leur oxydation trop rapide.

MatiPres actives

Les vraies solutions de pesticides dans les supports sont pr6fCrables aux 6md- sions, mais demandent parfois l'emploi de co-solvants qui risquent d'iduencer la phytotoxicid. Dans les champs le praticien est parfois tent6 de proc6der au simple mklange dun concentrC Cmulsifiable et d'une huile non phytotoxique, m a i s la pr&- pitation des Cmulsifiants et d'autres ClCments peut mener B l'echec.

La tiche la plus difficile du formulateur de produits ULV est la pr6paration de bonnes suspensions de pesticides insolubles (manPbe, oxychlorure de cuivre, car- baryl). Un Cquipement ul.s odreux est requis pour obtenir des particules de dimen- sions voulues et aussi pour les incorporer dans l'huile. En outre, des prhutions doivent &re prises pour Cviter l'agglomhration des particules et leur ddimentation dCfinitive dans les rkipients, tandis que certains pesticides oldophobes doivent subir un traitement spdcial. Deux points sont 2 souligner: a) m8me si les produits ULV ne contiennent que peu de matihre active et plus de support huileux assez bon march&, leur pr6paration correcte est beaucoup plus compliqude que l'on ne le uoit, et cela se reflhte dans leur prix; b) certains pays dbireraient faire eux-memes leurs formu- lations ULV; toutefois, il leur serait difficile de constimer des r6serves des dikT& rents supports nCcessaires et l'importation d'insecticides et de supports sCpar6ment reviendrait trop cher.

Aprb 17 ans de recherches, il reste beaucoup de probl2mes B rthudre. Cer- tains d'entre eux sont de caracthe fondamental, comme par exemple la question de savoir si un dCp6t dense de fines gouttelettes huileuses assure vraiment une meil- leure protection du vkgbtal que des particules plus grandes dun insecticide rkpandues de fason Cgale mais moins dense.

REFERENCE

CUILLE, J. & H. GUYOT (1954). Fruits 19 (7).

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