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Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 S271 dépressifs et liés à l’utilisation de substances), l’échelle de Sheehan (évaluation du retentissement fonctionnel des troubles dans la vie quotidienne), le CAGE (troubles de l’usage des substances) et l’échelle de qualité de vie SF-36. Les données ont été pondérées sur sexe/âge/profession du chef de famille/catégorie de commune/département. Résultats.– Les 1130 hommes et 1240 femmes étaient respectivement 41,1 % et 32,7 % en activité, 47,6 % et 55,2 % scolarisés et 11,3 % et 12,1 % demandeurs d’emploi. La majorité des diagnostics psychiatriques étaient plus fréquents chez les demandeurs/demandeuses d’emploi (confirmé après ajustement), significati- vement chez les hommes pour la dépression (13,6 % versus 5,6 % et 9,8 % chez scolarisés et actifs respectivement, p < 0,009), la phobie spécifique (9,6 % ver- sus 3,1 % et 6,6 %, p < 0,005), la névrose post-traumatique (6,8 % versus 2,4 % et 1,8 %, p < 0,018), la dépendance aux drogues (13,6 % versus 4,9 % et 5,3 %, p < 0,002) et chez les femmes pour la dépendance à l’alcool (4,2 % versus 1,2 % et 1,5 %, p < 0,025). Le retentissement était également plus important chez les demandeurs/demandeuses d’emploi qui étaient respectivement 4,7 % et 7,8 % à avoir au moins un diagnostic avec gêne sévère. Conclusion.– À notre connaissance, il s’agit de la première étude franc ¸aise qui explore ce lien entre santé mentale et statut socioéconomique chez les jeunes adultes. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.214 P1-21 Recherche-action pour la réduction du surpoids par les changements de comportement dans les quartiers vulnérables, La Réunion, France N. Naty a , V. Lenclume a , A. Fianu a , V. Hostein b , F. Porcherat b , F. Favier a a Centre d’investigation clinique-épidémiologie clinique de la Réunion, France b Association RÉunion DIAbète, Réunion, France Introduction.– Suite à l’expérimentation REDIA-prev1 qui avait démontré la fai- sabilité ainsi que l’efficacité d’un programme de prévention primaire du diabète de type 2, un dispositif similaire a été mis en place dans trois quartiers vulnérables de la commune de Saint-Louis. L’objectif était de modifier les comportements alimentaires, ainsi que l’activité physique, selon une approche communautaire pour réduire le surpoids. Méthodes.– Un dépistage a été organisé en population à domicile ou dans le lieu ressource ouvert sur le quartier, afin d’identifier les personnes à risque (IMC = 25 kg/m 2 ) ciblées par l’intervention comportant des ateliers sur l’alimentation équilibrée (selon les recommandations du PNNS), l’activité phy- sique modérée (avec recueil du nombre et de la durée des séances, de l’intensité, de la dépense calorique) et l’expression dans des groupes de parole. Le pro- gramme se poursuit depuis 2004 ; la participation y est libre et gratuite. Résultats.– Parmi 1459 personnes dépistées, 1003 ont participé à l’intervention. Des données anthropométriques de suivi individuel (poids, IMC, tour de taille, masse grasse par impédancemétrie) étaient disponibles pour 218 d’entre elles : sexe féminin (96 %) ; âge médian = 39 ans (min–max = 18–65 ans) ; obésité ini- tiale (53 %), obésité abdominale initiale (87 %) ; nombre total de séances suivies selon les quartiles : [1–15], [16–41], [42–94], [95 séances et plus]. Après ajus- tement (sexe, âge, mesure initiale), on observait un gradient des mesures anthropométriques recueillies en fin de suivi inversement corrélé à la partici- pation à l’intervention (d’un bas vers un haut niveau de participation) : tour de taille moyen (103,3 cm, 101,4 cm, 98,9 cm, 95,3 cm, p < 0,0001) ; pourcentage de masse grasse moyen (41,2 %, 40,2 %, 39,6 %, 38,5 %, p = 0,0092). Conclusion.– Il s’agit d’un programme sans contrainte pour les participants, qui présente des premiers résultats d’évaluation encourageants. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.215 P1-22 Test rapide d’orientation diagnostique : un outil au plus proche des populations les plus exposées M.-D. Pauti a , J.-M. Salen b , A. Gillino c , D. Bridier d , C. Olaizola e , A. Marchand f a Médecins du Monde, Direction Missions France, Paris, France b Médecins du Monde, centre d’accueil de soins et d’orientation, Strasbourg, France c Médecins du Monde, centre d’accueil de soins et d’orientation, Nice, France d Médecins du Monde, centre d’accueil de soins et d’orientation, Bordeaux, France e Médecins du Monde, Mission de réduction des risques auprès des usagers de drogues, Bayonne, France f Médecins du Monde, centre d’accueil de soins et d’orientation, Cayenne, Guyane fran¸ caise Introduction.– En France, les populations migrantes et/ou précaires, les usa- gers de drogues, sont des populations vulnérables à des pathologies infectieuses comme le VIH ou les hépatites. La population rec ¸ue dans nos centres de soins est à 94 % étrangère (72 % sont en situation irrégulière) et 99 % des patients vivent sous le seuil de pauvreté. Méthode.– Pour renforcer la prévention du VIH, des hépatites et des IST et améliorer l’accès au dépistage et aux soins pour la population rencontrée dans les Centres d’accueil de soins et d’orientation et les actions mobiles, un dépistage est proposé systématiquement après un entretien de prévention individualisé, avec recours à l’interprétariat professionnel. Depuis 2010, Médecins du Monde propose aux patients des dépistages du VIH à l’aide de tests rapides d’orientation diagnostique du VIH 1 et 2 dans six programmes. Devanc ¸ant l’autorisation légale de proposer les tests rapides VHC, et compte tenu de l’urgence de santé publique que constitue l’épidémie d’hépatite C chez les usagers de drogues, la mission de réduction des risques de Bayonne propose aux usagers ces tests depuis juin 2012. Résultats.– Sur 627 tests rapides du VIH pratiqués entre 2010 et 2012 dans les six programmes, 11 sont positifs soit une prévalence de 1,8 %. L’équipe de Cayenne a réalisé la majorité de ces tests (354) et la prévalence est à 2,5 % (neuf tests positifs). Conclusion.– Les tests rapides n’ont pas vocation à remplacer les tests classiques de dépistage, mais offrent une nouvelle opportunité de dépistage aux populations les plus exposées qui ont peu accès aux dispositifs de dépistage classiques : l’ignorance des systèmes de soins et de droits, la barrière de la langue, le contexte de répression policière à l’encontre des étrangers en situation irrégulière et des personnes se prostituant, sont autant de facteurs qui renforcent les difficultés et augmentent les prises de risques. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.216 P1-23 Processus de consommation alimentaire et perspective d’actions de prévention nutritionnelle, à Mayotte J. Rastami a , D. Guyot b a Réseau diabète RéDiabYlang976, Mayotte, France b Sociologue consultant, Mayotte, France Introduction.– Département d’Outre-mer depuis 2011, Mayotte est un territoire en profonde mutation socioéconomique et culturelle. Les effets nutrition- nels de cette transition sont rapides et s’observent au niveau de : l’obésité (IMC = 30 femmes 32 %, hommes 8 %), l’hypertension artérielle (un quart des adultes) ; du diabète (11 %). Suivant Lahlou, qui considère que la prise alimen- taire n’est qu’un aspect du processus alimentaire (approvisionnement, stockage, préparation, consommation) et considérant, avec Booth et al., qu’une approche sociologique du processus est indispensable, une étude est lancée dans le cadre du Comité départemental de l’alimentation participant au Programme national pour l’alimentation. Méthode.– L’enquête, menée auprès d’un panel de 22 ménages, aboutit à un matériau empirique conséquent : trajectoire alimentaire de 92 individus (hommes, femmes, enfants) de milieux sociaux différents sur quatre jours pleins, soit un millier environ de prises alimentaires, pour lesquelles sont connus, l’heure, le contenu, l’origine, le contexte social de chaque prise. Le dispositif alimentaire total des ménages est également décrit et analysé (type de cuisine, mode de cuisson, moyens de stockage, acteurs).

Processus de consommation alimentaire et perspective d’actions de prévention nutritionnelle, à Mayotte

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Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 S271

dépressifs et liés à l’utilisation de substances), l’échelle de Sheehan (évaluationdu retentissement fonctionnel des troubles dans la vie quotidienne), le CAGE(troubles de l’usage des substances) et l’échelle de qualité de vie SF-36. Lesdonnées ont été pondérées sur sexe/âge/profession du chef de famille/catégoriede commune/département.Résultats.– Les 1130 hommes et 1240 femmes étaient respectivement 41,1 % et32,7 % en activité, 47,6 % et 55,2 % scolarisés et 11,3 % et 12,1 % demandeursd’emploi. La majorité des diagnostics psychiatriques étaient plus fréquents chezles demandeurs/demandeuses d’emploi (confirmé après ajustement), significati-vement chez les hommes pour la dépression (13,6 % versus 5,6 % et 9,8 % chezscolarisés et actifs respectivement, p < 0,009), la phobie spécifique (9,6 % ver-sus 3,1 % et 6,6 %, p < 0,005), la névrose post-traumatique (6,8 % versus 2,4 %et 1,8 %, p < 0,018), la dépendance aux drogues (13,6 % versus 4,9 % et 5,3 %,p < 0,002) et chez les femmes pour la dépendance à l’alcool (4,2 % versus 1,2 %et 1,5 %, p < 0,025). Le retentissement était également plus important chez lesdemandeurs/demandeuses d’emploi qui étaient respectivement 4,7 % et 7,8 % àavoir au moins un diagnostic avec gêne sévère.Conclusion.– À notre connaissance, il s’agit de la première étude francaise quiexplore ce lien entre santé mentale et statut socioéconomique chez les jeunesadultes.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.214

P1-21

Recherche-action pour la réduction dusurpoids par les changements decomportement dans les quartiersvulnérables, La Réunion, FranceN. Naty a, V. Lenclume a, A. Fianu a, V. Hostein b,F. Porcherat b, F. Favier a

a Centre d’investigation clinique-épidémiologie clinique de la Réunion, Franceb Association RÉunion DIAbète, Réunion, France

Introduction.– Suite à l’expérimentation REDIA-prev1 qui avait démontré la fai-sabilité ainsi que l’efficacité d’un programme de prévention primaire du diabètede type 2, un dispositif similaire a été mis en place dans trois quartiers vulnérablesde la commune de Saint-Louis. L’objectif était de modifier les comportementsalimentaires, ainsi que l’activité physique, selon une approche communautairepour réduire le surpoids.Méthodes.– Un dépistage a été organisé en population à domicile ou dansle lieu ressource ouvert sur le quartier, afin d’identifier les personnes àrisque (IMC = 25 kg/m2) ciblées par l’intervention comportant des ateliers surl’alimentation équilibrée (selon les recommandations du PNNS), l’activité phy-sique modérée (avec recueil du nombre et de la durée des séances, de l’intensité,de la dépense calorique) et l’expression dans des groupes de parole. Le pro-gramme se poursuit depuis 2004 ; la participation y est libre et gratuite.Résultats.– Parmi 1459 personnes dépistées, 1003 ont participé à l’intervention.Des données anthropométriques de suivi individuel (poids, IMC, tour de taille,masse grasse par impédancemétrie) étaient disponibles pour 218 d’entre elles :sexe féminin (96 %) ; âge médian = 39 ans (min–max = 18–65 ans) ; obésité ini-tiale (53 %), obésité abdominale initiale (87 %) ; nombre total de séances suiviesselon les quartiles : [1–15], [16–41], [42–94], [95 séances et plus]. Après ajus-tement (sexe, âge, mesure initiale), on observait un gradient des mesuresanthropométriques recueillies en fin de suivi inversement corrélé à la partici-pation à l’intervention (d’un bas vers un haut niveau de participation) : tour detaille moyen (103,3 cm, 101,4 cm, 98,9 cm, 95,3 cm, p < 0,0001) ; pourcentagede masse grasse moyen (41,2 %, 40,2 %, 39,6 %, 38,5 %, p = 0,0092).Conclusion.– Il s’agit d’un programme sans contrainte pour les participants, quiprésente des premiers résultats d’évaluation encourageants.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.215

P1-22

Test rapide d’orientation diagnostique : unoutil au plus proche des populations les plusexposées

M.-D. Pauti a, J.-M. Salen b, A. Gillino c, D. Bridier d,C. Olaizola e, A. Marchand f

a Médecins du Monde, Direction Missions France, Paris, Franceb Médecins du Monde, centre d’accueil de soins et d’orientation, Strasbourg,Francec Médecins du Monde, centre d’accueil de soins et d’orientation, Nice, Franced Médecins du Monde, centre d’accueil de soins et d’orientation, Bordeaux,Francee Médecins du Monde, Mission de réduction des risques auprès des usagers dedrogues, Bayonne, Francef Médecins du Monde, centre d’accueil de soins et d’orientation, Cayenne,Guyane francaise

Introduction.– En France, les populations migrantes et/ou précaires, les usa-gers de drogues, sont des populations vulnérables à des pathologies infectieusescomme le VIH ou les hépatites. La population recue dans nos centres de soinsest à 94 % étrangère (72 % sont en situation irrégulière) et 99 % des patientsvivent sous le seuil de pauvreté.Méthode.– Pour renforcer la prévention du VIH, des hépatites et des IST etaméliorer l’accès au dépistage et aux soins pour la population rencontrée dans lesCentres d’accueil de soins et d’orientation et les actions mobiles, un dépistageest proposé systématiquement après un entretien de prévention individualisé,avec recours à l’interprétariat professionnel. Depuis 2010, Médecins du Mondepropose aux patients des dépistages du VIH à l’aide de tests rapides d’orientationdiagnostique du VIH 1 et 2 dans six programmes. Devancant l’autorisation légalede proposer les tests rapides VHC, et compte tenu de l’urgence de santé publiqueque constitue l’épidémie d’hépatite C chez les usagers de drogues, la missionde réduction des risques de Bayonne propose aux usagers ces tests depuis juin2012.Résultats.– Sur 627 tests rapides du VIH pratiqués entre 2010 et 2012 dans les sixprogrammes, 11 sont positifs soit une prévalence de 1,8 %. L’équipe de Cayennea réalisé la majorité de ces tests (354) et la prévalence est à 2,5 % (neuf testspositifs).Conclusion.– Les tests rapides n’ont pas vocation à remplacer les tests classiquesde dépistage, mais offrent une nouvelle opportunité de dépistage aux populationsles plus exposées qui ont peu accès aux dispositifs de dépistage classiques :l’ignorance des systèmes de soins et de droits, la barrière de la langue, le contextede répression policière à l’encontre des étrangers en situation irrégulière et despersonnes se prostituant, sont autant de facteurs qui renforcent les difficultés etaugmentent les prises de risques.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.216

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Processus de consommation alimentaire etperspective d’actions de préventionnutritionnelle, à MayotteJ. Rastami a, D. Guyot b

a Réseau diabète RéDiabYlang976, Mayotte, Franceb Sociologue consultant, Mayotte, France

Introduction.– Département d’Outre-mer depuis 2011, Mayotte est un territoireen profonde mutation socioéconomique et culturelle. Les effets nutrition-nels de cette transition sont rapides et s’observent au niveau de : l’obésité(IMC = 30 femmes 32 %, hommes 8 %), l’hypertension artérielle (un quart desadultes) ; du diabète (11 %). Suivant Lahlou, qui considère que la prise alimen-taire n’est qu’un aspect du processus alimentaire (approvisionnement, stockage,préparation, consommation) et considérant, avec Booth et al., qu’une approchesociologique du processus est indispensable, une étude est lancée dans le cadredu Comité départemental de l’alimentation participant au Programme nationalpour l’alimentation.Méthode.– L’enquête, menée auprès d’un panel de 22 ménages, aboutit àun matériau empirique conséquent : trajectoire alimentaire de 92 individus(hommes, femmes, enfants) de milieux sociaux différents sur quatre jours pleins,soit un millier environ de prises alimentaires, pour lesquelles sont connus,l’heure, le contenu, l’origine, le contexte social de chaque prise. Le dispositifalimentaire total des ménages est également décrit et analysé (type de cuisine,mode de cuisson, moyens de stockage, acteurs).

S272 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344

Résultats.– À partir de ce matériau complexe, l’étude met en évidence que lemodèle alimentaire mahorais n’est pas le modèle francais. Rien d’étonnantà cela : le modèle alimentaire mahorais manifeste tous les schèmes socio-culturels d’une société insulaire, matrilocale, encore empreinte de réflexes de« pauvreté » en dépit d’un développement économique rapide. Trois grands pro-fils « alimentaires » émergent des analyses : un profil « humanitaire » contraintpar des ressources faibles, un profil « aisé » qui tend vers le modèle francais, etun profil « intermédiaire » où règne un hédonisme alimentaire de faible contrôlesocial.Conclusion.– Cette recherche de terrain, en partenariat avec RéDiabY-lang976 réseau diabète, ambitionne d’établir des éléments capables d’orienterconcrètement les axes prioritaires des politiques publiques liées à l’alimentation.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.217

P1-24

Prévention de la morbidité périnatale chezles femmes en situation de grande précaritéen Île-de-France : expérience du réseaurégional de périnatalité SOLIPAMJ. RochefortMédecins du Monde, Saint-Denis, France

Un constat.– Selon l’enquête périnatale nationale menée en 2010, les femmes ensituation de précarité présentent des indicateurs de morbidité périnatale moinsfavorables que les femmes en population générale : taux d’hospitalisation desfemmes en situation de précarité : 24 % versus 18 % en population générale ;taux de naissances prématurées : 8,5 % versus 6,3 % ; taux de nouveau-nés depetits poids : 9,6 % versus 5,9 %. Par ailleurs, les femmes en situation de pré-carité rencontrées par Médecins du Monde Saint-Denis ont des grossesses plussouvent précoces, ont davantage d’enfants (3,2 enfants/femme en moyenne) et2/3 d’entres elles ont des antécédents de fausses couches.Problématique.– La précarité et la pauvreté sont régulièrement associées à dessuivis insuffisants voire inexistants des femmes. En effet, 70 % des femmesenceintes rencontrées au Caso de Saint-Denis n’ont déclaré aucun accès auxsoins prénataux ; 50 % présentent un retard de suivi de grossesse en lien leplus souvent avec l’isolement, l’instabilité de l’hébergement. Une réponse : leréseau SOLIPAM. L’objectif du réseau est de réduire la morbidité périnatale,à travers les actions suivantes : repérer la précarité et son niveau ; stabiliserl’hébergement ; intégrer dans le système de soins et ouvrir les droits ; accompa-gner et coordonner le parcours de soins autour du lieu d’hébergement, assurersa continuité ; proposer des réponses adaptées en termes d’alimentation, droits,hygiène, etc. ; autonomiser les femmes. Devenir un centre de ressources Périna-talité/grande précarité.Résultats.– Entre le 1er semestre 2009 (mise en œuvre du projet réseau 2010)et le second semestre 2011, on constate une diminution : des hospitalisationsprénatales (de 0,57 % à 0,25 % ; de la prématurité (de 0,28 % à 0,11 %) ; destransferts de l’enfant (de 0,19 % à 0,09 %).Conclusions.– Par une collaboration avec les réseaux départementaux, un travailen réseau, un lien permanent avec les dispositifs sociaux et d’hébergement,une activité de formation-information, SOLIPAM participe à la réduction de lamorbidité périnatale à l’échelon régional.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.218

P1-25

Besoin d’aide dans la vie quotidienne chez lespersonnes vivant avec le VIH (PVVIH)D. Rojas Castro a,b, L. Fugon c, A. Toullier d,E. Bourgeois-Fisson a, J.-M. Le Gall a, B. Spire e

a Mission innovation recherche expérimentation, Aides, Pantin, Franceb Groupe de recherche en psychologie sociale, Lyon, Francec Coalition PLUS, Franced Aides, Pantin, Francee Inserm UMR-912, Marseille, France

Introduction.– Avec la trithérapie, la qualité de vie des personnes vivant avecle VIH (PVVIH) s’est améliorée significativement. Cependant, cette amélio-ration générale de la santé ne signifie pas nécessairement une amélioration dela vie quotidienne. Aides, association communautaire de lutte contre le VIH avoulu mieux connaître les facteurs associés au besoin d’aide pour les tâchesquotidiennes.Méthode.– En octobre 2010, 2356 personnes en contact avec Aides ont répondu àl’enquête « VIH, Hépatites et vous ? ». Cette enquête évalue les caractéristiquessociodémographiques, l’état de santé, la situation psychosociale et économique.Une régression logistique a été réalisée pour déterminer les facteurs associés àla nécessité de l’aide dans l’accomplissement des tâches quotidiennes.Résultats.– Au total, 964 PVVIH ont rempli le questionnaire. Vingt-huit pourcent (n = 268) ont déclaré avoir besoin d’aide dans les tâches ménagères (net-toyage, bain, cuisine), principalement des hommes (72 %), francais (83 %) etcélibataires (67 %). Ce besoin d’aide pour les tâches quotidiennes était signifi-cativement associé à l’état de santé : co-infection par le VHC (p = 0,02), VIH+depuis plus de 12 ans (p = 0,001), méconnaissance du taux de CD4 ou taux deCD4 inférieur à 200 cellules/mm3 (p = 0,009). De plus, ils étaient significative-ment plus susceptibles d’éprouver des difficultés sociales : être seul (p = 0,05),sans emploi (p = 0,002), et faire face aux difficultés financières (p < 10−3). Enfin,ils étaient plus susceptibles de vivre dans une petite ville (5000–20 000 habitants)(p = 0,004).Conclusions.– Près d’un tiers des personnes interrogées déclaraient avoir besoind’aide dans leurs tâches quotidiennes. Des interventions et du plaidoyer destinéeà promouvoir des réponses adéquates aux PVVIH, mais aussi pour les personnesatteintes d’autres pathologies, sont nécessaires. En particulier pour ceux quivivent dans les petites villes, avec un état de santé moindre et qui doivent faireface à des difficultés socio-financières.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.219

P1-26

Prévalence de la dépression et recours auxsoins primaires parmi les patients précairesconsultant à la policlinique Baudelaire del’hôpital Saint-Antoine à Paris en 2010C. Rondet a, P. Cornet b, B. Kaoutar c, J. Lebas a,c,P. Chauvin a

a Inserm UMRS 707 déterminants sociaux de la santé et du recours aux soins,Paris, Franceb Département d’enseignement et de recherche en médecine générale,université Pierre-et-Marie-Curie Paris-6, Paris, Francec Policlinique Baudelaire, hôpital Saint-Antoine, Paris, France

Contexte.– Les données sur la prévalence de la dépression et son recours auxsoins en soins primaires sont rares auprès des populations précaires. La PASS(Permanence d’accès aux soins de santé) de la policlinique Baudelaire del’hôpital Saint-Antoine à Paris recoit en consultation de médecine générale despatients pauvres, sans couverture maladie et/ou sans papier.Objectifs.– Estimer la prévalence de la dépression au sein de cette patien-tèle, caractériser cette population déprimée et analyser son recours aux soinsprimaires lors de la survenue d’un épisode dépressif.Patients et méthodes.– Enquête transversale par questionnaire en face-à-faceconduite entre septembre et décembre 2010 auprès de la population consultant àla policlinique Baudelaire. Des modèles de régressions logistiques ont analyséles caractéristiques démographiques, socioéconomiques, d’insertion sociale etde santé associées.Résultats.– Au total, 250 patients ont été inclus. La moyenne d’âge de notrepopulation est de 45 ans, 52 % sont des hommes et plus de la moitié des patients(52,4 %) sont des immigrés. Près de 40 % déclarent ne pas avoir de couverturemaladie complémentaire. La prévalence de la dépression dans cette populationest estimée à 57,6 % (IC95 % = 51,4 %–63,8 %), plus élevée chez les femmes,les immigrés et les personnes appartenant aux catégories socioéconomiquesles plus basses. Seule une moitié de ces patients déclarent en avoir parlé à unsoignant. La nationalité francaise et une couverture maladie complète sont desfacteurs associés à un recours plus fréquent. Peu de patients rapportent avoir été