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Les trésors enfouis d’Afghanistan Un documentaire de Louis Meunier Produit par Arte France & Les films d’ici

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Les trésors enfouis d’AfghanistanUn documentaire de Louis MeunierProduit par Arte France & Les films d’ici

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2Les trésors enfouis d’Afghanistan •

Des archéologues ont découvert les vestiges d’une cité bouddhique à la richesse inouïe, un « Pompéi afghan » dont ils exhument des trésors par milliers. Cependant, le temps leur est compté, le gouvernement afghan ayant cédé à une société chinoise les droits de la mine de cuivre, menaçant de détruire ces vestiges…

La cité antique de Mes Aynak, littéralement « la source de cuivre », a bâti sa puissance sur le précieux minerai présent dans son sous-sol. Sur ce site actif pendant plus d’un millier d’années, les moines ne se contentaient pas de mener des activités religieuses, ils forgeaient leur monnaie et entretenaient un réseau bancaire à travers toute la région. C’est

cette richesse qui leur a donné les moyens d’une production culturelle intense, comme en témoignent les nombreux trésors trouvés par les archéologues : plus de trois mille statues, mais aussi des parchemins, des pièces d’orfèvrerie, des bijoux, des poteries…

Le site de Mes Aynak offre une occasion unique de se pencher sur le bouddhisme afghan, une période de l’histoire qui a encore de nombreux secrets à révéler. Les vestiges pourraient permettre aux archéologues de comprendre de quelles manières la religion de Bouddha, née dans la plaine du Gange, a été façonnée ici, au cœur de l’Asie Centrale, avant de se diffuser au reste de l’Asie.

Résumé

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3Les trésors enfouis d’Afghanistan •

Comme beaucoup, je suis marqué par la destruction des grands bouddhas de Bamyan par les talibans en 2001. Médiatisées, ces images sont diffusées en boucle et participent à une prise de conscience de la menace fondamentaliste qui plane sur le monde. Quelques mois plus tard, le régime taliban est renversé par une coalition internationale et je pose le pied en Afghanistan pour participer à l’effort de reconstruction.

Sitôt débarqué, je suis envouté par la magie d’une région qui n’a pas encore été touchée par la modernité. Au cœur du « Far East » afghan, je croise des regards sombres, des yeux clairs, bridés ou cernés de khôl, des mines pâles ou brunes, des barbes teintes au henné, des chevelures brunes ou blondes… Dans ce pays sans âge, on ne parle pas en nationalités, mais en peuples. On ne compte pas en kilomètres, mais en jours de marche. Quand on se quitte, on se dit zenda bashi, sois vivant, parce que l’existence est incertaine. Derrière le terme « Afghans » je découvre une multitude d’ethnies et de cultures : Tadjiks, Pachtounes, Ouzbèkes, Turkmènes, Hazaras. Chaque groupe représente une tranche de l’histoire de la région et perpétue des traditions qui en font la richesse. J’apprends le persan et je partage le quotidien des habitants des steppes dont on dit qu’ils sont nés sur la selle d’un cheval. En 2007, je crée une société de production audiovisuelle basée dans la capitale afghane. Parti au départ pour 6 mois, je reste 10 ans en Afghanistan.

Le bouddhisme est la partie la plus énigmatique de l’histoire de l’Afghanistan, elle est aussi celle qui a marqué le plus durablement le pays avant l’avènement de l’islam. Les découvertes récentes et à venir sur le site de Mes Aynak sont l’occasion de raconter une histoire qui a commencé en -500 av. JC et qui a duré jusqu’au 12e siècle. Cettecivilisation à la lisière des mondes grecs et indiens,dont on connaissait déjà la présence à Bamyan,montre aujourd’hui qu’elle jouissait d’une richesseinsoupçonnée et que son rayonnement s’est étendubien au-delà des frontières de l’Afghanistan. Lesarchéologues ont découvert que c’est au cœur desmontagnes de l’Hindou Kouch que furent forgées lespremières statues de Bouddha, et que c’est là aussique fût érigé le premier stupa au monde. Le site leuroffre une occasion unique de comprendre par quels biais le bouddhisme est arrivé en Asie Centrale, etde quelles manières il s’est manifesté avant de setransmettre à tout le continent.

Pour résoudre cette grande énigme historique, j’accompagne les archéologues lancés dans une course contre l’exploitation minière qui menace de détruire à tout jamais les vestiges. Je les vois excaver des trésors et je suis le témoin des efforts qu’ils déploient pour protéger les restes de la cité antique. Je parcours l’Afghanistan à leurs côtés et j’assiste à leurs négociations avec les autorités et les chefs de guerre. Avec eux, je raconte une aventure humaine et scientifique au cœur de l’un des pays les beaux mais aussi les plus instables de la planète.

Note d’intention

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4Les trésors enfouis d’Afghanistan •

Le film est construit comme une enquête à travers les siècles dont les archéologues établissent le fil rouge. Le tournage s’étale sur deux saisons de fouilles : 2020 et 2021. Le dispositif filmique est souple, discret et léger afin de rester fidèle à une volonté d’immersion. Une grande attention est accordée au cadre, pour produire une image la plus stable et fluide possible. Dans l’action, les séquences sont filmées avec la caméra à l’épaule pour exprimer l’idée du mouvement et parfois de l’urgence. Les interviews, posées, sont filmées sur pied et faites en situation, sur le lieu de l’action.

Quelles que soient les circonstances, un soin particulier est porté à la qualité de l’image pour répondre à une ambition esthétique et retraduire avec toute sa beauté la magie de l’Afghanistan, sa lumière si spéciale, ses paysages magnifiques, ses visages uniques… La photographie est confiée à des chefs opérateurs comme Gelareh Kiazand (Nomades d’Iran, l’Instituteur des Monts Zagros), Laurent Fleutot (Océans, Le peuple migrateur…) ou Antoine Marteau (L’odyssée du loup, Il était une forêt…).

Par ailleurs, le traitement de ce documentaire repose sur les principes suivants :

- une voix de commentaire chaude et posée apportant des informations contextuelles et donnant au récit l’étoffe des grandes épopées ;

- les infographies et autres informations apparaissant à l’écran participent à une identité visuelle forte autour du domaine de l’aventure et de l’exploration scientifique : arrière-plans réalisés à partir de cartes anciennes, icones rappelant les différentes époques traversées, caractères graphiques empruntant à l’écriture kufique ;

- des images tournées depuis un drone restituent toute leur beauté aux paysages afghans et permettent de donner une vue d’ensemble des sites filmés ;

- des images contemporaines montrent des scènes atemporelles qui font écho avec celles du passé permettant ainsi d’établir des transitions dans le récit : caravanes de chameaux dans le désert du sud, monuments en l’état ou rénovés, etc ;

- le récit s’appuie aussi sur des vidéos et des photos d’archives. Sur les photos, des effets de parallaxe mettent en valeur certains détails et éléments pour rendre la narration aussi vivante que possible ;

- Réalisées par la société ICONEM, des reconstitutions en 3D permettent à la fois d’immortaliser virtuellement les œuvres et d’apprécier l’architecture des bâtiments et ouvrages disparus, comme sur le site de Mes Aynak. Des animations peuvent compléter ces reconstitutions pour renforcer la sensation d’immersion.

Traitement

Reconstitution 3D de Mes Aynak par ICONEM

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Le côté exceptionnel de ce site, où la vie a été figée par le temps sous une couche de loess, tient au fait qu’elle est construite sur le deuxième plus gros gisement de cuivre au monde. Les moines ne se contentaient pas de mener des activités religieuses : ils s’étaient installés sur ce trésor pour frapper leur monnaie. Les vestiges sont répartis sur plus de 4 km² et regroupent plusieurs monastères. C’est cette richesse qui a donné aux moines les moyens d’une production culturelle intense, dont témoignent les nombreux trésors trouvés par les archéologues : des stupas, des fresques remarquablement conservées, des milliers de statues, des parchemins, des pièces d’orfèvrerie, des bijoux, des poteries…

Au musée de Kaboul, les archéologues débutent leur enquête en étudiant la statuaire du site. Toutes les statues trouvées à Mes Aynak proviennent du bouddhisme ancien tel que l’avait fondé Gautama Siddartha. Elles prouvent les liens étroits qui existaient entre l’Inde et l’Afghanistan au début du bouddhisme, mais elles témoignent aussi de l’influence très forte du monde grec. En effet, au moment de l’arrivée du bouddhisme en Afghanistan en -300 av. JC, le pays était partagé entre deux zones d’influence : grecque à l’Ouest et indienne à l’Est. Cette rencontre entre les cultures méditerranéennes et orientales donna naissance à la civilisation « gréco-bouddhique », appelée aussi Gandhara. Par ailleurs, le raffinement technique des statues indique soit que les artistes qui les ont réalisées connaissaient les techniques de la sculpture grecques, soit que des communautés grecques étaient directement impliquées dans leur conception…

L’une des statues trouvées sur le site intéresse particulièrement les archéologues. Il s’agit d’une représentation de guerrier. Sa présence permet de penser que les moines avaient des gardes, ou bien qu’ils faisaient appel à des mercenaires pour se défendre en cas d’attaque.

Au fil des découvertes, Mes Aynak s’impose comme un site majeur sur la route de la soie. Grâce à son emplacement au carrefour de routes commerciales, il a pu capter une partie de la richesse des commerçants venus acheter les artefacts construits dans les nombreux ateliers autour des monastères. Le site pouvait aussi compter sur les dévots, qui venaient parfois de loin pour effectuer un pèlerinage et laisser des offrandes. Grâce à cet argent et à ses réseves de cuivre, les maîtres de la cité purent financer une puissance militaire qui leur permit de résister aux conquérants musulmans plus longtemps que les autres royaumes bouddhiques.

Au-delà de ses trésors de statues et de bijoux, la richesse du site de Mes Aynak tient aux très nombreux manuscrits qui y sont découverts chaque jour, des textes du 5e siècle en brahmi, l’ancêtre de la plupart des écritures du sous-continent indien et de la Chine. Parent de tous les systèmes d’écritures du sous-continent indien, il est en quelque sorte l’équivalent du grec pour les langues européennes. Par ailleurs, son système numéral est à l’origine des chiffres arabes. Cette langue est donc le point de départ d’une saga scripturale qui dure depuis 2300 ans mais, paradoxalement, jusqu’à la découverte des manuscrits de Mes Aynak, il en restait très peu de traces.

SynopsisMes Aynak - le pompéi Afghan

Mes Aynak

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6Les trésors enfouis d’Afghanistan •

L’empreinte de l’héritage bouddhique se fait sentir sur tout le territoire afghan : plus de 5 000 sites archéologiques ont été répertoriés à travers le pays mais seuls 200 ont été fouillés… L’un d’eux va aider les archéologues à mieux se figurer l’organisation d’une cité telle que Mes Aynak. Il s’agit du Bala Hissar de Kaboul, littéralement la forteresse perchée. Le site était, comme Mes Aynak, érigé en place forte et entouré de murailles. Ici, elles sont toujours debout car elles ont été renforcées par les occupants successifs, alors qu’à Mes Aynak, elles ont disparu.

Un autre site à Kaboul permet de comprendre que la ville était constituée par un ensemble de sites bouddhiques construits en hauteur sur toutes les collines et montagnes de la région. Ces lieux étaient à la fois des places fortes et des monastères reliés les uns aux autres comme un gigantesque système défensif au cœur duquel se trouvait le Bala Hissar. Kaboul était en fait l’un des royaumes bouddhiques d’Afghanistan, au même titre que Mes Aynak et Bamyan, mais c’était le plus vaste et le plus important.

Ces nouvelles découvertes révèlent que le bouddhisme a accompagné le développement économique de la région. Les habitants pouvaient

voyager d’un royaume à l’autre pour faire du commerce. Répartis sur tout le territoire, les monastères leur servaient de relais dans un espace géographique immense, qu’il fallait plusieurs jours pour parcourir, à pied ou à cheval. Les monastères encaissaient leurs devises et jouaient le rôle d’un réseau bancaire à longue distance. C’est grâce à ce maillage que put s’établir une union financière, qui à son tour permit l’épanouissement à long terme de la pensée bouddhique. Les idées ne s’imposèrent pas par des conquêtes militaires, elles se propagèrent par les routes du commerce.

Ce lieu est intéressant à plus d’un titre, car il pourrait aussi abriter un des édits de l’empereur Ashoka, qui fit du bouddhisme une religion d’état au 3e siècle av. JC. Ces édits - les plus anciens documents historiques à mentionner le bouddhisme - étaient gravés aux quatre coins de son empire. La découverte de l’un d’eux au cœur du plus grand monastère d’Afghanistan de l’époque prouverait que les communautés étaient organisées sous une même bannière politique et religieuse. Cela démontrerait l’existence d’une pensée uniforme à l’échelle d’un espace pourtant fragmenté par la géographie des montagnes.

Bala Hissar - Kaboul

Centre de pèlerinage essentiel durant plusieurs siècles, elle fut également un important point d’étape de la route de la soie. Les caravanes, qui transportaient or, rubis, épices et textiles entre la Chine, l’Empire romain et l’Inde, firent la fortune de la vallée. Classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, les archéologues y conduisent encore des fouilles visant à apporter des éléments supplémentaires sur le bouddhisme afghan, en particulier sur sa transition avec l’Islam.

Ailleurs dans la vallée, les archéologues révèlent l’érosion à l’œuvre sur les sites, qui sont pour la plupart construits en terre crue. Leurs déplacements dans le pays sont l’occasion d’actualiser la carte des sites bouddhiques d’Afghanistan et de partir à la recherche d’œuvres bouddhiques volées. Dans le nord, ils rencontrent le chef de guerre Abdul Rachid Dostom, qui entretient une fantastique collection d’objets.

La vallée de Bamiyan Certains d’entre eux datent de la période bouddhique et pourraient fournir des sujets d’étude très riches. Les archéologues tentent de le convaincre de les transmettre au musée de Kaboul.

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Mes Aynak et ses leçons pour aujourd’huiDe nouveaux éléments leur permettent d’avancer dans leur enquête, notamment quant aux dates d’occupation du site, qui aurait été habité jusqu’au 13e siècle. La question qui subsiste est celle de l’interruption de l’exploitation du gisement de cuivre car le site a été délaissé alors qu’il recelait encore beaucoup de minerai. Pour les archéologues, Mes Aynak, la « source de cuivre », a été abandonné à la suite d’une exploitation excessive des ressources. La transformation du cuivre nécessite du bois, les arbres qui couvraient autrefois les collines de cette région ont été coupés, les fleuves se sont asséchés, le combustible a dû être importé de lieux toujours plus éloignés, jusqu’au jour où ce ne fut plus possible… Cet éclairage devrait servir d’enseignement, alors que l’exploitation de la mine de cuivre menace de reprendre.

L’Afghanistan a de tout temps été une terre située à la croisée des chemins, des civilisations et des religions. Dans ce pays en guerre, l’archéologie est une mission compliquée. Quand ce ne sont pas les appétits financiers, ce sont les pillages des contrebandiers ou les destructions des extrémistes qui menacent les vestiges. Que restera-t-il de Mes Aynak dans quelques années ? La « source de cuivre » commence seulement à révéler ses secrets et laisse présager de nombreuses découvertes qui pourraient augmenter nos connaissances du bouddhisme. Mais le site est voué à la destruction, et il est difficile de savoir si les archéologues auront le temps de dévoiler tous les mystères qui dorment encore dans son sol. Résignés face à ce futur incertain, ils mettent à profit le sursis qui leur est accordé pour prolonger, tant que cela est possible, cette enquête sur la civilisation bouddhique qui s’est épanouie un jour dans cette partie du monde.

Un enjeu politiqueAu-delà de leur enquête sur le passé bouddhique de l’Afghanistan, la démarche des archéologues s’inscrit dans une initiative plus large de recensement du patrimoine visant à lister tous les sites du pays, indiquant pour chacun d’eux leurs caractéristiques, leurs périodes d’occupation, les dates des fouilles éventuelles, les artefacts découverts, les pillages, les photos disponibles… Toutes ces informations alimentent une grande carte archéologique qui retient l’intérêt du gouvernement afghan. Le président actuel de la République Islamique d’Afghanistan, Ashraf Ghani, doit faire face à beaucoup de priorités pressantes. Son pays, l’un des plus pauvres au monde, est depuis quatre décennies le théâtre de luttes armées. Malgré tout, il soutient activement les projets culturels. Docteur en anthropologie, il voit dans l’héritage archéologique l’occasion de dresser un grand récit national réconciliant tous les peuples constituant la mosaïque afghane. Il est particulièrement intéressé par les découvertes faites sur le site de Mes Aynak, dont il suit personnellement les évolutions. Interviewé, il explique que l’exploitation de la mine de cuivre est une opération vitale pour tous les Afghans car le pays a besoin de devises pour soutenir son développement. Il cherche un moyen de concilier le projet minier et la préservation des vestiges…

Une image incroyable montrant l’Alliance du Nord au musée de Kaboul en 1995.

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