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Programme régional forêt-bois
de Guyane
2019-2029
Version présentée le 04 juin 2019
pour avis de la CRFB
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 2 sur 84
Sommaire
1 CADRE JURIDIQUE ET CONTENU DU PRFB GUYANE ...........................................................10
2 METHODOLOGIE D’ELABORATION DU PRFB .........................................................................13
3 CONTEXTE .........................................................................................................................................15
3.1 QUELQUES ELEMENTS DE CADRAGE RELATIFS A LA FORET ...............................................................15
3.2 QUELQUES ELEMENTS DE CADRAGE RELATIFS LA FILIERE FORET-BOIS DE GUYANE .........................18
3.3 LES AUTRES USAGES DE LA FORET GUYANAISE .................................................................................27
3.4 SPECIFICITES DE LA FORET GUYANAISE ............................................................................................28
4 DIAGNOSTIC AFOM ET IDENTIFICATION DES ENJEUX DE LA FORET GUYANAISE ...30
4.1 ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITES ET MENACES ..........................................................................30
4.2 ENJEUX DE LA FORET ET DE LA FILIERE FORET-BOIS EN GUYANE .....................................................32
5 ORIENTATIONS STRATEGIQUES ET OBJECTIFS ASSOCIES ................................................34
ORIENTATION STRATEGIQUE 1 : MOBILISER PLUS DE VOLUMES DE BOIS ET FAIRE EVOLUER LE MODELE DE
L’EXPLOITATION FORESTIERE GUYANAISE ...................................................................................................34
1. Mobiliser plus de volume par l'optimisation et l'évolution du modèle existant d’exploitation de
la forêt naturelle .....................................................................................................................................35
Objectif 1.1 : Adapter et sécuriser le cadre d'intervention des acteurs de la filière forêt-bois ..............36
Objectif 1.2 : Augmenter les surfaces ouvertes à l'exploitation et la capacité de production ................38
Objectif 1.3 : Innover pour réduire les coûts de mobilisation ................................................................40
Objectif 1.4 : Continuer les efforts sur l'exploitation à faible impact et maintenir la certification
forestière .................................................................................................................................................41
2. Changer de modèle d’exploitation forestière en développant les plantations forestières ............42
Objectif 1.5 : Passer à un stade opérationnel pour les plantations........................................................43
3. En accompagnant les autres évolutions de la gestion forestière ..................................................46
Objectif 1.6 : Accompagner les collectivités dans la gestion forestière .................................................46
Objectif 1.7 : Mettre en place une gestion durable dans les zones isolées permettant de consolider une
filière forêt-bois locale ...........................................................................................................................47
Objectif 1.8 : Sécuriser la vente des bois issus des défrichements .........................................................50
Objectif 1.9 Lutter contre le commerce illégal des bois .........................................................................51
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 3 sur 84
ORIENTATION STRATEGIQUE 2 : MIEUX VALORISER LES BOIS, AMELIORER LA VALORISATION MATIERE .......52
Objectif 2.1 : Valoriser les ressources fatales en bois énergie ...............................................................52
Objectif 2.2 : Mieux valoriser la diversité des essences et des qualités de bois .....................................54
Objectif 2.3 : Favoriser l’utilisation des bois locaux issus de gestion durable pour la construction ....55
Objectif 2.4 : Diversifier les productions et les marchés dans la chaîne de valeur bois ........................56
Objectif 2.5 : Développer l’export de bois .............................................................................................56
ORIENTATION STRATEGIQUE 3 : DEVELOPPER LES COMPETENCES ET L'EMPLOI LOCAL ................................58
Objectif 3.1 : Mettre en place une offre de formation adaptée aux besoins de la filière forêt-bois ........59
Objectif 3.2 : Améliorer l'attractivité des emplois de la filière forêt-bois ..............................................60
ORIENTATION STRATEGIQUE 4 : GARANTIR ET ORGANISER LA MULTI FONCTIONNALITE DE LA FORET .........62
Objectif 4.1 : Conforter la gestion traditionnelle de la forêt par les populations amérindiennes et
bushinengue ............................................................................................................................................62
Objectif 4.2 : Développer et sécuriser l'activité touristique et de loisir en forêt et sensibiliser la
population locale à la richesse de la forêt .............................................................................................64
Objectif 4.3 : Réglementer, organiser et contrôler l'utilisation des dessertes forestières .......................66
Objectif 4.4 : Mettre en place des moyens de gestion des activités de chasse ........................................67
Objectif 4.5 : Veiller au caractère responsable du développement de l’activité minière ........................69
Objectif 4.6 : Poursuivre la lutte contre les activités illégales et clandestines.......................................70
ORIENTATION STRATEGIQUE 5 : FAIRE DE LA GUYANE UN TERRITOIRE D'INNOVATION ET D'EXEMPLARITE EN
MISANT SUR LA RELATION ENTRE RECHERCHE DEVELOPPEMENT ET ACTEURS ECONOMIQUES DE LA FILIERE
...................................................................................................................................................................71
Objectif 5.1 : Poursuivre les efforts de gestion durable : connaissance et équilibre des écosystèmes
forestiers et exploitation forestière, bilan carbone, adaptation au changement climatique… ...............71
Objectif 5.2 : Soutenir le développement d’innovations .........................................................................72
Objectif 5.3 : Promouvoir la Guyane en tant que pôle d’innovation et d'exemplarité ...........................72
Objectif 5.4 : Faire de la Guyane un territoire d'innovation sociale par la gestion concertée de la forêt
avec les communautés d'habitants ..........................................................................................................73
6 MOYENS NECESSAIRES ..................................................................................................................74
6.1 POUR LA GESTION FORESTIERE .........................................................................................................74
6.2 POUR L’EXPLOITATION FORESTIERE ET LA PREMIERE TRANSFORMATION ..........................................76
6.3 AUTRES MOYENS A MOBILISER .........................................................................................................77
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 4 sur 84
7 GOUVERNANCE, MISE EN ŒUVRE ET SUIVI-EVALUATION ................................................79
7.1 GOUVERNANCE ET MISE EN ŒUVRE..................................................................................................79
7.2 SUIVI ET EVALUATION ......................................................................................................................79
8 ANNEXES .............................................................................................................................................84
Table des tableaux
Tableau 1 : Zones et surfaces des différentes partie du PAG18
Tableau 2 : Enjeux identifiés et orientations stratégiques associées32
Tableau 3: Objectifs de volumes de bois d’œuvre et bois énergie exploités à l’horizon 10 ans35
Tableau 4 : Objectifs de volumes bois énergie exploités et contribution aux objectifs de la PPE53
Tableau 5 : Estimation des moyens nécessaires à la mise en œuvre du PRFB pour la gestion
forestière74
Tableau 6 : Focus sur les besoins en emplois supplémentaires pour le gestionnaire forestier75
Tableau 7 : Estimation des moyens nécessaires à la mise en œuvre du PRFB pour l’exploitation
forestière et la première transformation76
Tableau 8 : Focus sur les besoins en emplois supplémentaires pour l'exploitation forestière et la
première transformation du bois77
Tableau 9 : Moyens transversaux à la filière nécessaires pour la mise en oeuvre du PRFB77
Tableau 10 : Indicateurs de suivi évaluation du PRFB80
Table des figures
Figure 1 : Evolution de la production de bois d’œuvre (en m3) par massif forestier entre 2009 et 201821
Figure 3 : Surfaces aménagées par massif et par type de série en 201822
Figure 4 : Les massifs forestiers en Guyane : localisation, volumes exploités en 2018 et scieries
approvisionnées23
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 5 sur 84
Glossaire
APA Accès aux ressources génétiques et partage des avantages
BE Bois énergie
BO Bois d'œuvre
CAPA Certificat d'aptitude professionnel agricole
CCAG Cahier des clauses administratives générales
CCTP Cahier des clauses techniques particulières
CFPPA Centre de formation professionnel et de promotion agricole
CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
CNRS Centre national de la recherche scientifique
CRE Commission de régulation de l’énergie
CRFB Commission régionale de la forêt et du bois
CTBF Centre technique des bois et forêts
CTG Collectivité territoriale de Guyane
DAAF Direction de l'alimentation de l'agriculture et de la forêt de Guyane
DEAL Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement
DFP Domaine forestier permanent
DRA Directive régionale d'aménagement
EFI Exploitation faible impact
ETP Équivalent temps plein
FEADER Fonds européen agricole pour le développement rural
FEDER Fonds européen de développement régional
IEDOM Institut d’émission des départements d’outre-mer
INPN Inventaire national du patrimoine naturel
INRA Institut national de la recherche agronomique
LAAAF Loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt
ONCFS Office national de la chasse et de la faune sauvage
ONF Office national des forêts
ORF Orientations régionales forestières
PAG Parc amazonien de Guyane
PEFC Programme de reconnaissance des certifications forestières
PME Petites et moyennes entreprises
PNFB Programme national de la forêt et du bois
PNRG Parc naturel régional de Guyane
PPE Programmation pluriannuelle de l'énergie
PRFB Programme régional de la forêt et du bois
PRMV Programme régional de mise en valeur forestière
RBUE Règlement sur le bois de l’Union Européenne
SAR Schéma d'aménagement régional
SGAR Secrétariat général pour les affaires régionales
SRCAE Schéma régional climat air énergie
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 6 sur 84
SRCE Schéma régional de cohérence écologique
SRDEII Schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation
SRDTLG Schéma régional de développement du tourisme et des loisirs de Guyane
SRI-SI Stratégie régionale d’innovation pour la spécialisation intelligente
TPE Très petites entreprises
UMR Unité mixte de recherche
ZDUC Zones de droits d’usage collectifs
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 7 sur 84
Préambule
La forêt guyanaise porte des enjeux de développement durable majeurs et très spécifiques.
Il s’agit en effet d’une forêt vaste de 8,4 millions d’hectares, au statut particulier puisque propriété
privée de l’État, et située en Amazonie, où la gestion diffère fortement de celle de la forêt
hexagonale.
La forêt guyanaise constitue une ressource et un écosystème singulier, de premier ordre, qui est à la
fois à valoriser et à préserver :
▪ A valoriser : afin de couvrir les besoins en bois et en énergie d’une population en croissance
démographique forte et afin de conforter et créer des emplois (la filière forêt-bois
représente 215 entreprises, 830 emplois directs, 76 millions d’euros de chiffre d’affaires en
20151). L’enjeu de la création d’emploi est très fort en Guyane qui connaît un taux de
chômage largement supérieur à celui de l'hexagone. D’autres ressources que le bois
peuvent être valorisées : produits forestiers non ligneux, ressources génétiques, minerais,
aménités diverses …
▪ A préserver en tant que ressource environnementale majeure en termes de biodiversité et
de services écosystémiques, notamment les services rendus par la forêt guyanaise en tant
que ressource de subsistance et pilier culturel pour les populations bushinengue et
amérindiennes.
Seul pays européen gestionnaire d’une forêt tropicale humide, la France porte une responsabilité
environnementale et climatique forte et se doit de tendre vers l’exemplarité. La forêt couvre en effet
96% du territoire et le développement urbain et agricole occasionne presque systématiquement le
défrichement d'espaces boisés, avec un impact climatique important. Le changement
d’affectation des sols est ainsi responsable de 80 % des émissions de gaz à effet de serre du territoire2.
La forêt guyanaise représente aussi un formidable support à l’éducation au respect des
écosystèmes forestiers amazoniens ainsi qu’une ressource pour le développement écotouristique.
Acteur central de la gestion de la forêt pour le compte de l’Etat, l’office national des forêts (ONF)
travaille en collaboration étroite avec les entreprises de la filière, les collectivités et les associations.
Les entreprises de la filière se sont organisées dans une interprofession bois active. Celle-ci peut
s’appuyer sur le centre technique des bois et forêts de Guyane (CTBF Guyane) qui a pour vocation
de contribuer à la valorisation des bois et au développement économique de la filière forêt-bois en
Guyane.
La collectivité territoriale de Guyane et les autres collectivités sont associées à la problématique de
la gestion forestière principalement sous l’angle de l’aménagement du territoire et du
développement des filières économiques.
Le rôle des collectivités et des communautés sera renforcé dans le cadre de la cession du foncier
de l’Etat.
L’élaboration du programme régional de la forêt et du bois (PRFB) doit ainsi répondre à des enjeux
particuliers à ce territoire, notamment :
▪ Apporter des réponses aux besoins exprimés par la filière forêt-bois ;
▪ Conforter et créer des emplois locaux ;
1 Rapport Annuel Guyane 2016, Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM), édition 2017
2 Source SAR Guyane
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 8 sur 84
▪ Renforcer davantage l’organisation collective de la filière et le dialogue entre acteurs ;
▪ Porter une réflexion sur l’implication d’éventuels nouveaux acteurs dans la gestion de la
forêt, en particulier des collectivités ;
▪ Préciser le rôle et la place d’acteurs économiques hors filière forêt-bois (ex : usages
traditionnels, tourisme et loisirs) ;
▪ Garantir, face au développement économique et démographique, l’équilibre des milieux
et des espèces et le rôle de stock de carbone de la forêt.
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 9 sur 84
Introduction
Ce PRFB se veut être une réponse forte au besoin d’évolution du modèle économique de la filière
forêt-bois, qui n’est plus viable dans le contexte actuel. Compte tenu des évolutions rapides, de la
maturation et de la transformation que connaît la Guyane, ce document sera probablement amené
à évoluer et susceptible d’être révisé au cours de sa programmation.
La réflexion engagée dans le cadre de la rédaction de ce PRFB, et qui a vocation à se poursuivre
tout au long de sa mise en œuvre, doit permettre la définition et la mise en œuvre d’un modèle
économique rentable, adapté aux besoins des populations et des territoires, créateurs d’emplois et
respectueux de l’environnement.
Ainsi, l’un des choix déterminants est de s’orienter vers la plantation forestière. La production issue
des futures plantations a vocation à remplacer, à moyen et long terme, tout ou partie du bois
d’œuvre et du bois d’énergie actuellement presque exclusivement prélevés en forêt naturelle. Les
centres de production doivent se rapprocher des centres de consommation et le renforcement des
compétences locales doit être privilégié. L’innovation est nécessaire pour trouver des modes de
gestion particuliers et adaptés pour les forêts hors bande littorale. La valeur économique des services
rendus par les forêts de Guyane ainsi que les services environnementaux, et notamment les services
liés au carbone, devront être inventoriés, quantifiés et chiffrés autant que possible.
Bien que tourné vers l’avenir, ce programme ne rompt pas avec le travail engagé depuis 2005 avec
les orientations régionales forestières (ORF). Il constitue également, dans la limite où le contexte
spécifique guyanais le permet, une déclinaison des objectifs nationaux du programme national de
la forêt et du bois (PNFB) 2016 – 2026, à savoir :
▪ Créer de la valeur en France, en mobilisant la ressource durablement ;
▪ Répondre aux attentes des citoyens et s’intégrer aux projets des territoires ;
▪ Conjuguer atténuation et adaptation des forêts au changement climatique ;
▪ Développer des synergies entre forêt et industrie.
L’évaluation de la mise en œuvre des ORF a montré un bon niveau d’atteinte des objectifs affichés,
notamment dans le domaine de la gestion durable de l’exploitation forestière et de la réduction
des impacts environnementaux et climatiques, et une forte mobilisation des différents acteurs. Il
s’agit de poursuivre dans le PRFB ces efforts de gestion durable et de continuer à s’appuyer sur les
avancées et les transferts de connaissance entre recherche et acteurs de la filière.
Les principales marges de progression identifiées portent sur :
▪ Le cadre réglementaire, qui reste encore à faire évoluer pour l’adapter au contexte
guyanais, même si des avancées significatives ont été obtenues ;
▪ L'amélioration du modèle économique de la filière, qui reste basé sur des schémas anciens
ne permettant pas de valoriser la ressource à sa juste valeur. Il devient ainsi crucial de
développer et concrétiser des débouchés pour les essences aujourd’hui délaissées et pour
l'ensemble des co-produits de l'exploitation forestière et de la première transformation.
C’est sur la base de ces constats et des réflexions déjà engagées que l’élaboration du PRFB s’est
déroulée d’avril 2017 à mai 2019 en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés.
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 10 sur 84
1 CADRE JURIDIQUE ET CONTENU DU PRFB
GUYANE
Cadre juridique
La LAAAF3 prévoit que des programmes régionaux soient élaborés, au plus tard, deux ans après la
publication par décret du Programme National Forêt Bois (13/02/2017). L’article L122-1 du Code
forestier précise que le « PRFB fixe, par massif forestier, les priorités économiques, environnementales
et sociales et les traduit en objectifs. Il définit des critères de gestion durable et multifonctionnelle et
des indicateurs associés. Il identifie les massifs forestiers à enjeux prioritaires pour la mobilisation du
bois. Il précise les conditions nécessaires au renouvellement des peuplements forestiers, notamment
au regard de l'équilibre sylvo-cynégétique, en intégrant, le cas échéant, le programme d'actions
mentionné au deuxième alinéa de l'article L. 113-2. Il définit un itinéraire de desserte des ressources
forestières en s'appuyant sur les référentiels géographiques et forestiers de l'Institut national de
l'information géographique et forestière. Il définit les actions à mettre en œuvre dans la région. »
Le PRFB est soumis à évaluation environnementale en application de l'article R122-17 du code de
l'environnement. La démarche itérative d'évaluation environnementale améliore la prise en compte
des enjeux environnementaux par le PRFB au fur et à mesure de son élaboration jusqu’à sa
présentation à l'autorité environnementale pour avis.
L'intégration du schéma de dessertes au PRFB répond aux dispositions du décret n°2018-239 du 3
avril 2018 portant sur l’adaptation de la procédure d’évaluation environnementale pour les plans,
programmes et schémas aux particularités de la Guyane.
Ce décret modifie notamment l’article R122-2 du Code de l’environnement en portant de 3 à 30
km le seuil au-delà duquel les projets de dessertes forestières sont soumis à une évaluation
environnementale au cas par cas. Ceci à la condition que les projets soient dans le domaine
forestier permanent et figurent dans le schéma pluriannuel de desserte forestière annexé au PRFB.
L’élaboration du PRFB est pilotée par la commission régionale de la forêt et du bois (CRFB), co-
présidée par le préfet de région et le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, mise en
place en février 2018, pendant l’élaboration du PRFB.
Contenu attendu
Le PNFB fixe un contenu minimal attendu dans les PRFB. Ainsi, le PRFB Guyane devra définir :
▪ Les besoins en bois des industries par bassin de production ;
▪ Les objectifs de mobilisation par bassin d’approvisionnement et pour chaque usage ;
▪ Les enjeux écologiques et sociaux des différents massifs forestiers ;
▪ La localisation des forêts où auront lieu les prélèvements supplémentaires à définir aux
conditions suivantes :
o L'élaboration d'un diagnostic adéquat pour la localisation caractérisant
notamment la vulnérabilité des massifs aux effets du changement
climatique observés dans la région. Ce diagnostic s'appuiera sur
l'observation de phénomène de dépérissement déjà observés à la suite
d'événement climatique récent ;
o La localisation des forêts devra également prendre en compte les critères
suivants :
3 LOI n° 2014-1170 du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 11 sur 84
o La mise en place d'un projet d'adaptation de la forêt aux nouvelles
conditions climatiques qui encadre la mobilisation supplémentaire de bois ;
o Un pas de temps court avant observation des conséquences du
changement climatique ;
o Le respect des engagements en matière de conservation de la
biodiversité ;
o La capacité d'investissement publique et privée en infrastructures et
matériels d'exploitation ;
o La demande en bois de l'aval de la filière ;
▪ Les capacités matérielles et conditions d’exploitation et de transport ;
▪ Le plan d’action régional pour atteindre les objectifs nationaux et régionaux ;
▪ Les crédits disponibles (publics et privés) et modalités de mise en œuvre.
Le PRFB de Guyane comprend le schéma pluriannuel de dessertes forestières. L’article R122 du
Code de l’Environnement nouvellement modifié par le décret n°2018-239 du 3 avril 2018 est
accompagnée de l’insertion d’un article D174-4-1 dans le Code Forestier donnant les
caractéristiques du schéma de desserte, à savoir :
▪ Une élaboration par l’ONF ;
▪ Une application sur le domaine forestier de l’État relevant du régime forestier, c’est-à-dire
le domaine forestier permanent (DFP) mis en place par le décret n°2008-667, publié le 02
juillet 2008. Ce décret complète l’ordonnance n°2005-867, publiée le 28 juillet 2005, qui met
en œuvre le Code forestier en Guyane ;
▪ Un document basé sur toutes les données environnementales connues au moment de son
élaboration et les faisant apparaître ;
▪ Une échelle cartographique au 1 :100 000ème.
Le niveau régional a toute latitude sur la méthodologie d’élaboration de son PRFB. Si les objectifs
nationaux s'imposent, ils peuvent être complétés par des objectifs plus régionaux, cohérents avec
les objectifs nationaux.
Le PRFB Guyane prend ainsi en compte les spécificités de la forêt, des usages et de la filière forêt-
bois guyanaise et il est cohérent avec les stratégies/plans/schémas locaux d’aménagement et de
développement (Schéma d'aménagement régional (SAR), stratégie régionale d’innovation pour la
spécialisation intelligente (SRI-SI), schéma régional de développement économique d’innovation et
d’internationalisation (SRDEII), schéma régional de cohérence écologique (SRCE)…). Il s’inscrit dans
la continuité des ORF (2005).
NB : Le PNFB précise que l’agroforesterie ne fait pas partie du champ du programme et considère que l’arbre et
le bois « hors forêt » ont vocation à être traités dans le cadre de la Stratégie Régionale de mobilisation de la
Biomasse (SRB), élaborée en application de la loi pour la transition énergétique et la croissance verte. Le ministère
de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt est par ailleurs porteur d’un plan de développement de
l’agroforesterie lancé le 17 décembre 2015. Cependant le PNFB précise que « dans les DOM, la place des
plantations et de l’agroforesterie fera l’objet d’un débat. Le choix est fait de traiter dans le PRFB la question des
plantations forestières comme alternative à l’exploitation du bois en forêt naturelle, mais de ne pas traiter de
l’agroforesterie qui sera abordée dans le SRB.
Périmètre d'application
Le périmètre géographique d’application du PRFB correspond à l’ensemble des espaces forestiers
de Guyane.
D’un point de vue thématique, à l'instar du PNFB, dont il est la déclinaison régionale, le PRFB
s’intéresse à la forêt et principalement à la filière économique de valorisation du bois. Les autres
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 12 sur 84
filières économiques ayant la forêt comme support ne sont traitées qu'au travers de leur interaction
avec le milieu forestier.
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 13 sur 84
2 METHODOLOGIE D’ELABORATION DU PRFB
L’élaboration du PRFB a été pilotée par la CRFB, coprésidée par le président de la collectivité
territoriale de Guyane (CTG) et le Préfet de Guyane. La composition de cette commission est fixée
par l’arrêté préfectoral du 31/10/2017 (Cf. annexe 3).
Les travaux d’élaboration du PRFB ont été menés par le comité de pilotage du PRFB, dont la
composition est la suivante :
▪ Unité forêt-bois, direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DAAF) Guyane ;
▪ Centre technique bois et forêts de Guyane ;
▪ Service forêt, bois, mines et carrières, CTG ;
▪ Chargé de mission environnement et filières d’exploitation des ressources naturelles,
Secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR), Préfecture Guyane ;
▪ Interprobois Guyane ;
▪ ONF Guyane ;
Au lancement de l’élaboration de l’évaluation environnementale, les institutions suivantes
ont été associées :
▪ Service milieu naturel, biodiversité, sites et paysages, direction de l’environnement, de
l’aménagement et du logement (DEAL) Guyane ;
▪ Service planification, connaissance, évaluation, DEAL Guyane ;
▪ WWF Guyane ;
▪ Guyane Nature Environnement.
Les travaux ont débuté en avril 2017 et se sont déroulés en 5 phases :
▪ Phase 1 : Diagnostic de la situation
o Bibliographie et recueil de données ;
o Entretiens avec les acteurs de la filière, en particulier avec les membres du
comité de pilotage du PRFB et l’élue référente de la CTG ;
o Evaluation des ORF de 2005 ;
o Diagnostic AFOM (Atouts Forces Opportunités Menaces) de la forêt et du
bois en Guyane ;
o Groupes de travail ouverts à tous en juin 2017 sur trois thématiques :
multifonctionnalités de la forêt, bois économie et
recherche/innovation/communication ;
o Présentation des travaux aux membres du Comité de Pilotage du PRFB.
▪ Phase 2 : Concertation en vue de l’identification des objectifs de la politique pour la forêt
et le bois
o Projet de plan détaillé du PRFB ;
o Groupes de travail en novembre 2017 ciblés sur 8 thématiques :
Recherche/innovation, Zones isolées, Communautés d’habitants,
Plantations, Bois économie, Chasse, Activités touristiques, Activités
minières ;
o Validation des conclusions des groupes de travail par le comité de pilotage
du PRFB.
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 14 sur 84
▪ Phase 3 : Rédaction du PRFB Guyane
o Rédaction et discussion du projet de rapport avec les membres du comité
de pilotage du PRFB ;
o Présentation et discussion du projet de rapport avec les membres de la
CRFB ;
o Présentation du projet de rapport aux élus de la CTG.
▪ Phase 4 : Pré-validation du PRFB Guyane
o Rédaction du document final suite aux retours de la Phase 3 ;
o Pré-validation du PRFB Guyane en CRFB hors évaluation environnementale.
▪ Phase 5 : Validation du PRFB Guyane
o Participation préalable du publique ;
o Rédaction de l’évaluation environnementale du document ;
o Validation du PRFB en CRFB et de son évaluation environnementale ;
o Consultation du public et avis de l’autorité environnementale ;
o Approbation du PRFB par décret ministériel.
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 15 sur 84
3 CONTEXTE
3.1 QUELQUES ELEMENTS DE CADRAGE RELATIFS A LA FORET
Il s’agit ici de donner quelques chiffres et informations factuels et non commentés permettant
d’avoir une vision rapide du contexte de la forêt et de la filière bois guyanaise.
Surface totale de la Guyane : 84 000 km²
▪ Territoire couvert à 96 % par la forêt amazonienne ;
▪ 95 % appartenant au domaine privé de l’Etat.
Démographie et besoins en bois :
▪ 252 338 habitants en 2014 (source : recensement de la population 2014), une croissance de
3.6 % par an de 1999 à 2009 et de 2.4 % entre 2009 et 2014 (source : Insee) ;
▪ Besoin en construction de logements : 3 600 logements /an d’ici 2030 (source : SAR), la
construction bois représente 86% des débouchés actuels de la filière ;
▪ +3.7 % / an de la demande énergétique (source : schéma régional climat air énergie
(SRCAE)) ; 50 % : objectif de couverture de la consommation finale par les énergies
renouvelables en 2020 ; PPE : 41,7 MW installés en biomasse en 2023.
Les différentes zones et les statuts de la forêt (voir carte ci-après) :
Le littoral : S'étale sur une bande de 40 km environ comptant 0,4 million d’ha de forêts. La zone
concentre des enjeux de préservation et des pressions du développement urbain et agricole, et la
problématique de l’occupation illégale des sols. Les surfaces déforestées sont de l’ordre de 1930 ha
/ an sur la période 2005 – 2011. Cette déforestation serait due pour 60% à l'agriculture et 30% à
l'urbanisation (source : SAR 2016). L’ONF assure la surveillance des forêts publiques.
Le domaine forestier permanent : Il représente 2,4 millions d’ha de forêt relevant du régime forestier.
Ce statut juridique spécifique fixe le cadre de gestion durable et multifonctionnel des forêts
publiques susceptibles d’aménagement et d’exploitation régulière. Le gestionnaire est l’ONF. Il fixe
les orientations stratégiques et d’aménagement au travers des directives régionales
d’aménagement (DRA), des plans de gestion à 25 ans et du PRMV4 par période de 5 ans. Les
aménagements forestiers de l’ONF permettent l’approvisionnement de la filière bois tout en
participant à la préservation et la conservation d’écosystèmes remarquables ainsi qu’à l’accueil du
public.
Les forêts de l’intérieur :
▪ Zone intermédiaire : 1,8 millions d’hectares. L’ONF intervient essentiellement au travers de
missions de surveillance du territoire ;
▪ Zone d’adhésion du Parc Amazonien de Guyane (PAG) : 1,4 millions d’hectares. L'ONF, avec
l'appui du PAG, assurent des missions de surveillance et d’élaboration de plans de gestion
pour les forêts exploitées, en général proches des bourgs ;
▪ Zone cœur du PAG : 2 millions d’hectares gérés par le PAG (hors gestion ONF). C'est un
espace de protection ayant notamment vocation d'être le support de la production de
références scientifiques.
4 PRMV : Programme Régional de Mise en Valeur forestière pour la production de bois d’œuvre
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 16 sur 84
Biodiversité :
ESPÈCES
La biodiversité guyanaise est loin de faire l’objet d’une connaissance exhaustive. Aujourd’hui
encore, on estime qu’environ 60 % du territoire n’a jamais fait l’objet de missions d’inventaires
scientifiques (source : actualisation de l’inventaire des ZNIEFF, DEAl, 2014). Plusieurs dizaines
d’espèces, nouvelles pour la Guyane, parfois nouvelles pour la science, sont encore décrites
chaque année. La plupart des auteurs s’entendent cependant sur les chiffres suivants :
▪ environ 7000 espèces végétales, dont 5500 espèces de flore vasculaire (parmi lesquelles
environ 1500 arbres) ;
▪ environ 1600 espèces de faune vertébrée ;
▪ 240 espèces endémiques de Guyane ;
▪ plus de 100 000 espèces d’insectes, dont moins de 15 % sont décrites à l’heure actuelle.
En 2016, l’élaboration des listes rouges régionales pour la faune vertébrée guyanaise, selon la
méthodologie très encadrée de l’UICN, donne un assez bon aperçu de l’état de conservation des
espèces évaluées (1520 sur 1598) :
Source : liste rouge des espèces menacées en France, UICN&MNHN, 2017
Avec environ 10 % des espèces de faune vertébrée (169 espèces) placées sur la liste rouge des
espèces menacées, la biodiversité guyanaise est ainsi considérée en bon état de conservation.
ESPACES
Environ 96 % de la surface du département est encore occupé par des milieux naturels, globalement
en bon état de conservation. L’immense majorité d’entre eux se trouve en milieu boisé subprimaire
(présentant seulement quelques traces d’occupation, souvent pré-colombienne) ou faiblement
secondarisé (sur la frange littorale). Il convient de noter que, si la forêt monumentale de Guyane a
bénéficié de la plupart des inventaires opérés depuis plusieurs décennies, c’est seulement depuis
les années 2000 que l’on prospecte et découvre l’immense intérêt écologique des savanes littorales,
qui n’occupent que 0,3 % de la surface de département, mais abritent 16 % de sa flore vasculaire.
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 17 sur 84
ZONAGES DE PROTECTION ET ZONAGES DE CONNAISSANCE
En 2018, le bilan des zonages de biodiversité donne :
▪ environ 30 % de la surface du département, soit 2,5M d’ha, classés sous protection forte
(réserves naturelles, réserves biologiques, arrêtés de protection de biotope et cœur de Parc
amazonien)
o dont 2 réserves naturelles nationales entièrement incluses dans le DFP, pour une
surface totale de 176 000ha, soit 3,8 % du DFP
o dont 2 réserves biologiques intégrales entièrement incluses dans le DFP, pour une
surface totale d’environ 66 700ha, soit 3,3 % du DFP
▪ 123 ZNIEFF de type I et 52 ZNIEFF de type II, ayant toutes fait l’objet d’un gros effort
d’actualisation sur les années 2009 à 2012
o dont 26 ZNIEFF de type I majoritairement ou entièrement incluses dans le DFP, pour
une surface totale d’environ 132 000ha (6,6 % du DFP)
o et 18 ZNIEFF de type II majoritairement incluses dans le DFP, pour une surface totale
d’environ 580 000ha (29 % du DFP)
Viennent s’ajouter à cette liste, les régimes forestiers liés à la protection physique générale des
milieux, ou des séries d’intérêt écologique.
Zones de droits d’usage collectifs créées depuis le décret 1987 :
▪ 669 686 ha répartis en quinze zones de droits d’usage collectifs (ZDUC), neuf concessions
collectives et trois cessions collectives.
Trois établissements publics majeurs de préservation et de valorisation du territoire :
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 18 sur 84
▪ Le PAG, parc national créé en 2007, 3,4 millions d’hectares couvrant la partie sud de la
Guyane. Pour le territoire concerné par le PAG, les surfaces sont les suivantes5 :
Tableau 1 : Zones et surfaces des différentes parties du PAG
▪ Le PNRG : créé en 2001, il s’étend sur 6 communes de la bande littorale sur une surface
terrestre de 6271 km² ;
▪ L’ONF qui gère les réserves biologiques et 3 réserves nationales (Nouragues, Trinité et Mont
grand Matoury).
3.2 QUELQUES ELEMENTS DE CADRAGE RELATIFS LA FILIERE FORET-BOIS DE
GUYANE
La filière forêt-bois guyanaise représente le troisième secteur économique6 de Guyane en termes
de chiffres d’affaires.
L’interprofession porte un projet ambitieux :
▪ d’augmentation des volumes de bois exploités chaque année et passer à environ 210 000
m3/an ;
▪ d’organisation de la filière autour de cinq "pôles bois" territoriaux qui regrouperaient chacun
les activités d’exploitation forestière, de sciage et de valorisation biomasse voire de
plantations à long terme ;
▪ de promotion du bois sous toutes ses formes dans les projets locaux.
Il est par ailleurs à noter qu’un certain nombre de dirigeants d’entreprise sont en fin de carrière et
que les conditions de transmission – reprise de ces entreprises auront une incidence sur la dynamique
de la filière.
Gestion et aménagements forestiers
L'ONF assure la gestion des forêts du domaine privé de l'Etat, à l'exception de celles situées en ZDUC
(ou concessions) et en zone cœur du PAG (soit 6,1 millions ha au total). La production de bois
s’effectue principalement dans les massifs du Domaine Forestier Permanent dotés de documents
d’aménagement. Les forêts aménagées représentent 850 000 ha.
▪ Quelques chiffres : 80 agents, 95 000 m3 vendus en 2015, un déficit d’exploitation de 2,4 M€
environ par an (soit 25 €/m3 vendu) ;
5 Source : PAG
6 Source : DAAF Guyane
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 19 sur 84
▪ Budget dessertes forestières : 2 millions d’euros/an pour environ 40 km de linéaire créé et
800 000 euros/an en entretien ;
▪ Travail de recherche et développement important notamment sur l’optimisation des
itinéraires techniques : itinéraires à faible impact, exploitation mixte bois - d’œuvre bois
énergie ;
▪ Bénéficiaire de montants importants de fonds européens, en particulier Feader (Fonds
européen agricole pour le développement rural) pour la gestion et l’aménagement
forestier.
La gestion forestière durable aujourd’hui en Guyane
La majeure partie du bois exploité aujourd’hui en Guyane l’est dans les forêts du DFP (créé par
décret n°2008-667 du 2 juillet 2008), c’est-à-dire les forêts du domaine privé de l’Etat soumises au
régime forestier.
Dans ces forêts, le « cadre de gestion durable » au sens du Code forestier est mis en œuvre. Des
plans de gestion forestière durable, appelés documents d’aménagement forestier dans les forêts
soumises au régime forestier, couvrent l’ensemble des massifs exploités et suivent les
préconisations des DRA (DRA Nord Guyane, validée par arrêté ministériel le 2 mars 2010 et DRA
Sud Guyane, en cours d’élaboration au moment de l’élaboration du PRFB). Ce sont les
aménagements forestiers qui définissent les zones à exploiter ou non dans le cadre de
l’exploitation forestière.
Les plans de gestion définissent 5 types de "séries" :
▪ la série d'intérêt écologique pour la préservation de la diversité des habitats forestiers,
échantillons représentatifs de la biodiversité et la conservation des milieux et espèces
remarquables ;
▪ la série de protection physique et générale des milieux et des paysages pour la protection
des zones de captages d'eau potable ainsi que les têtes de bassins versants, les berges
des principaux fleuves et les fortes pentes (lutte contre l'érosion notamment) ;
▪ la série de production, tout en assurant la conservation générale des milieux et des
paysages, pour la production de bois d'œuvre et d'autres produits forestiers ;
▪ la série d'accueil du public pour les sites où il existe des enjeux touristiques ou de
sensibilisation à l'environnement nécessitant des modalités d'équipement ou de gestion
particulière ;
▪ la série d'usage traditionnel pour l'exercice des droits d'usage par les populations tirant
traditionnellement leurs moyens de subsistance de la forêt.
Au début des années 2000, le gestionnaire forestier et l’amont de la filière forêt-bois se sont
engagés dans une démarche volontaire de gestion et d’exploitation durable de la forêt, dont la
reconnaissance a abouti à l’écocertification programme de reconnaissance des certifications
forestières (PEFC). Une charte de l’exploitation à faible impact 7 a été signée en 2010 par la
majorité des entreprises de l’amont de la filière forêt-bois et a été actualisée en 2016. Elle est,
désormais, une exigence minimale pour exploiter le bois dans le DFP.
Parmi les exigences de la charte d’exploitation à faible impact figurent :
▪ les intensités de prélèvement en nombre de tiges par unité de surface (5 tiges par ha) ;
7 http://www1.onf.fr/guyane/sommaire/mediaguy/++oid++5748/++conf++138605452/@@display_media.html?datatype:int=5
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 20 sur 84
▪ les délais de rotation avant de revenir exploiter une même parcelle (rotation de 65 ans) ;
▪ la nécessité pour les exploitations forestières d’avoir des opérateurs, notamment
bûcherons, formés aux techniques d’exploitation à faible impact et d’utiliser un matériel
adapté à chaque étape de l’exploitation ;
▪ Les conditions d’implantation des réseaux de débardage, permettant de tirer les bois hors
de la parcelle jusqu’aux dessertes forestières, de façon à minimiser les impacts sur les sols
et sur les cours d’eau …
L’exploitation de la ressource en bois dans ces conditions permet de répondre à la demande en
bois de Guyane, tout en garantissant une durabilité de ces modalités d’exploitation et une bonne
prise en compte des enjeux environnementaux.
L’exploitation de la forêt guyanaise selon les préconisations de la charte d’exploitation à faible
impact est considérée comme un modèle pour l’exploitation des forêts tropicales à l’échelle
mondiale.
(Selon annexe, ONF, schéma de desserte, 2019)
Exploitation forestière
▪ Une vingtaine d’entreprises, environ 100 emplois8 ;
▪ Trois opérateurs majeurs (volumes récoltés > 5000 m3) assurent 85 % de la récolte et sont
certifiés PEFC ;
▪ 5 espèces d’arbres représentent 75% du marché de bois d’œuvre : Angélique, Gonfolo,
Grignon franc, Amarante et Balata alors que 90 essences sont reconnues comme ayant un
intérêt commercial9 et plus de 1600 sont recensées10 ;
▪ Le volume de grumes exploité fluctue entre 60 000 et 95 000 m3 selon les années en fonction
de la saison de pluie plus ou moins marquée, de la capacité des entreprises à mobiliser le
bois et des débouchés commerciaux, essentiellement constitués par la commande
publique.
8 Source : Interprobois Guyane, conférence IEDOM 2015
9 Source : Schéma d’Aménagement Régional page 95
10 « Jean-François Molino, Daniel Sabatier, Marie-Françoise Prévost, Dawn Frame, Sophie Gonzalez & Véronique Bilot-
Guérin (13 novembre 2009) Etablissement d'une liste des espèces d'arbres de la Guyane Française - Rapport final. Ministère de
l'Agriculture et de la Pêche, IRD, UMR AMAP - Herbier de Guyane. »
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 21 sur 84
L'exploitation forestière en Guyane : volumes et surfaces exploitées au cours des
10 dernières années
La production de bois d’œuvre en Guyane est issue de l’exploitation de huit massifs forestiers répartis d’Est
en Ouest (voir carte ci-après). Ces massifs contribuent de manière inégale au volume total exploité. Ainsi,
au cours des 10 dernières années, le massif forestier de Régina-Saint George, situé à l’Est de la Guyane, a
fourni à lui seul la majeure partie des volumes exploités. Le massif de la Counamama, au centre Ouest, est
le deuxième massif forestier le plus exploité. De manière générale, les forêts de l’Ouest fournissent moins de
bois notamment parce qu’elles sont moins riches en essences présentant un intérêt commercial.
Au cours des 10 dernières années, les volumes de bois exploités sont restés relativement stables avec des
variations annuelles liées aux besoins du marché, à la stratégie ou à la situation des entreprises de la filière.
Figure 1 : Evolution de la production de bois d’œuvre (en m3) par massif forestier entre 2009 et
2018
L’exploitation forestière n’a lieu qu’au sein des séries de production. Or, pour prendre en compte les enjeux
identifiés par les DRA et précisés dans les documents d’aménagement forestier, les massifs sont classés en
Projet de PRFB – Version présentée le 04/06/2019 pour avis à la CRFB Page 22 sur 84
séries d'intérêt écologique, de protection physique et générale des milieux et des paysages, d'accueil du
public et d'usage traditionnel (Cf. encadré « La gestion forestière durable aujourd’hui en Guyane »). Les
surfaces ouvertes à la production représentent une part plus ou moins importante du massif en fonction des
autres enjeux identifiés. La répartition des séries pour chaque massif forestier est présentée dans le
graphique ci-dessous.
Figure 2 : Surfaces aménagées par massif et par type de série en 2018
0
50 000
100 000
150 000
200 000
250 000
300 000
Surf
ace
(ha)
massifs forestiers
Type de surfaces aménagées par massif en 2018
Séries de protection physique et générale des milieuxSéries d'intérêt écologiqueSéries de production
Figure 3 : Les massifs forestiers en Guyane : localisation, volumes exploités en 2018 et scieries approvisionnées
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 24 sur 84
Forêt Surface (ha)
a Grand Santi 341
b Maripa-Soula 51 376
c Papaïchton 29 990
d Saül 52 713
Les forêts aménagées hors domaine forestier permanent
ZDUC Surface (ha)
A Arawack de Balaté 3 115
B Galibi de Balaté 3 186
E Galibi de Kourou 12 403
F Palikur de Macouria 16 853
Les ZDUC antérieures au DFP avec mention de gestion de l’ONF
ZDUC Surface (ha)
G Arawack de Matoury 17 031
H Palikur de Favard 11 886
Les zones de droits d’usage collectif antérieur au DFP non gérée par l’ONF
ZDUC Surface (ha)
1 3 Pitons 25 838
2 Balata - Saut Leodate 51 893
3 Basse Mana 42 834
4 Belizon 121 796
5 Charvein 127
6 Coralie 26 016
7 Counamama 131 559
8 Crique Kalaweli 11 803
9 Crique Nationale 56 553
10 Crique Petit Galilbi 65 552
11 Deux Branches 118 709
12 Egyptienne 49
13 Kaw 38 705
14 Lac de Petit Saut 48 969
15 Lucifer Dekou Dekou 62 994
16 Malgaches 625
17 Mana 71 840
18 Mont Paramana 31
19 Montagne Cacao 7 023
20 Montagne Patawa 48 536
21 Montagne Soufflet 82 268
22 Montagne de Fer 110 638
23 Nancibo 32 525
24 Paul Isnard 200 761
25 Petit Saut (en vue d'être renommée) 69 775
26 Pitons Armontabo 156 767
27 Placers Tibourou 7 002
28 RNN Grand Matoury 1 427
29 RNN Nouragues 106 429
30 RNN Trinite 76 765
31 Regina 9 291
32 Regina St-Georges 372 318
33 Saut Grand Kanori 60 763
34 Saut Lucifer 16 260
35 Sparouine 19 436
36 St Elie 100 730
37 St Jean 253
38 St Maurice 287
Les forêts aménagées du domaine forestier permanent
Les zones de droits d’usage collectif postérieures au DFP se superposant aux forêts du DFP
ZDUC Surface au sein du DFP (ha)
C ZDUC d'Organabo (forêt de la Montagne de Fer) 34 794
D ZDUC de Bellevue (forêt de la Counamama) 3 499
Légende de la Figure 3 et surfaces
correspondantes
Première transformation
▪ Une trentaine d’entreprises, environ 200 emplois directs11 ;
▪ 30 000 à 35 000 m3 de sciages produits / an, principalement pour le marché local du
bâtiment (86 %) ;
▪ L’offre de sciage majoritairement est certifiée PEFC et répond aux exigences de marquage
CE ;
▪ Les sciages représentent 84 % des exportations de bois de la Guyane en 2016 ;
▪ Ces exportations sont à 88 % à destination des Antilles françaises (source : Douanes,
traitement MFBG) ;
▪ On observe un développement important de l’importation de sciages en provenance du
Surinam ces dernières années (385 558 euros en 2016) en réponse à la baisse de l'offre en
Gonfolo sur le marché intérieur guyanais.
Seconde transformation
▪ Environ 160 entreprises dans le secteur charpente, menuiserie extérieure, construction bois,
soit environ 500 emplois directs12
o Biens non produits en Guyane : panneaux, pâte à papier, placage,
meubles meublants, portes techniques, et fortes importations (notamment
meubles en provenance de Chine, contreplaqué en provenance du
Brésil) ;
o Balance commerciale globale de la filière fortement déficitaire.
Biomasse
La programmation pluriannuelle de l’énergie de la Guyane (PPE) en révision prévoit 45,3 MW (41,7
sur le littoral et 3,6 à St Georges non connectés au réseau du littoral) de puissance installée en
biomasse pour 2023 et 65,3 MW pour 2028. Actuellement une seule centrale biomasse de 1,7 MW
est en production à Kourou, alimentée uniquement par des connexes de scierie. Deux centrales sont
en construction (8,4 MW) et d’autres en développement dont certaines avancé. Les sources
d’approvisionnement forestiers représentent une part importante dans les plans
d’approvisionnement prévisionnels.
Formation
Une formation diplômante, CAPA travaux forestiers, est proposée par le CFPPA de Matiti. Environ 8
apprentis sont formés chaque année. Il n’existe pas d’autres formations diplômantes spécifiques à
la filière forêt-bois : une carence d’offres de formation locales est constatée, notamment sur les
métiers de l’amont de la filière : gestion, exploitation forestière et scieries.
Une labellisation « Campus des métiers des qualifications bois et éco construction » a été obtenue
en février 2017 afin de développer et coordonner l’offre de formation et l’adapter aux besoins du
secteur.
Recherche
La filière forêt-bois peut s’appuyer sur les travaux de recherche et développement menés par l’ONF
et par l’UMR Ecofog qui regroupe des moyens d’AgroParisTech, de l’Institut national de la recherche
agronomique (INRA), du centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le
11 Source : Interprobois Guyane, conférence IEDOM 2015
12 Source : Interprobois Guyane, conférence IEDOM 2015
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 26 sur 84
développement (Cirad), du centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’université des
Antilles et de l’université de Guyane. L’unité fait partie du laboratoire d’excellence centre d’étude
de la biodiversité amazonienne (CEBA).
L’unité mixte de recherche (UMR) EcoFoG a notamment l’ambition d’intégrer différentes approches
en écologie et sciences des matériaux pour :
▪ Comprendre les relations entre biodiversité et fonctionnement des écosystèmes forestiers
tropicaux, exploités ou non, en évolution sous les pressions climatiques et anthropiques ;
▪ Susciter l’innovation dans la valorisation des ressources forestières dans le contexte de cette
forte biodiversité en tenant compte des contraintes d’utilisation liées au milieu tropical
humide.
Les principaux programmes de recherche menés par l’UMR Ecofog en lien avec la forêt sont les
suivants : GFClim, ForesTreeCulture ou encore le dispositif GUYAFOR.
L’IRD (Institut de recherche et développement) est également un partenaire de recherche
important pour la filière forêt-bois en particulier sur les questions de télédétection, par exemple via
son programme de recherche Cartodiv-Dendrolidar qui laisse entrevoir des perspectives très
intéressantes sur la connaissance des ressources forestières et sur l'automatisation des inventaires.
Appui technique à la filière
Les professionnels forêt-bois bénéficient du soutien du centre technique des bois et forêts de Guyane
(CTBF GUYANE) qui a pour vocation de contribuer à la valorisation des bois et au développement
économique de la filière forêt-bois en Guyane. Le CTBF GUYANEeffectue notamment un gros travail
de caractérisation des propriétés technologiques des bois guyanais, en vue de leur référencement
dans les normes européennes régissant leurs prescriptions.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 27 sur 84
3.3 LES AUTRES USAGES DE LA FORET GUYANAISE
La forêt guyanaise est utilisée pour d’autres usages que la production économique de bois.
On peut citer :
Les activités minières13, encadrées par la réglementation technique et environnementale (Code
minier, Code de l’environnement, Code forestier et SDOM), sont une spécificité guyanaise et se
déroulent principalement en forêt. En 2016, 135 permis miniers étaient valides en Guyane dont 50%
en activité (29 Concessions, 4 Permis d’exploitation, 12 Permis d’exploration), représentant une
surface de 200 000 ha.
La Guyane possède un vaste potentiel minier qui s’étend au-delà de la filière aurifère. On évoque
notamment des réserves de colombo-tantalite, mais aussi de plomb, de zinc, de cuivre, de bauxite,
de diamant, de nickel, de platine, d’uranium et de terres rares. Ces gisements sont peu explorés et
n’ont pratiquement pas été exploités à ce jour hormis ceux de colombo-tantalite. Cette filière est
en interaction avec les acteurs forestiers et agricoles. Face à l’éloignement des zones de production,
l’enjeu de partage des investissements et des coûts d’entretien des moyens de production est fort
(dessertes, infrastructures de communication, plateformes logistiques …).
Le tourisme et les activités de loisirs en forêt : le développement d’un éco tourisme en forêt est une
priorité affichée par l’État et les collectivités. Cette activité reste limitée par rapport aux attractions
liées au spatial et à l'histoire du bagne, mais un nombre croissant d’opérateurs développent de
l’accueil en forêt : camps d’hébergement forestier, prestations de guidage, produits de
découverte …
Les activités scientifiques et pédagogiques : La forêt guyanaise fait l’objet de nombreux
programmes de recherche et d’observations scientifiques, portant notamment sur la biodiversité
et/ou les services écosystémiques rendus par la forêt. Ainsi, il existe en forêt des stations
expérimentales et des dispositifs scientifiques temporaires ou permanents, comme la station des
Nouragues dans la réserve naturelle du même nom ou du dispositif de Paracou à Sinnamary. Ce
dernier s'étend sur 125 hectares et permet le suivi de 70 000 arbres sur des thématiques comme les
échanges gazeux entre l'écosystème et l'atmosphère, le suivi en temps réel du stress hydrique et de
la réponse biologique des arbres. En outre, la forêt est le support d’activités pédagogiques et de
découverte : sentiers pédestres de découvertes, actions d’éducation à l’environnement, activités
scolaires...
Les usages traditionnels et de subsistance des populations amérindiennes et bushinengue : les
populations amérindiennes et bushinengue exercent des activités en forêt impliquant une
imbrication étroite des usages agricoles et forestiers (pratique de l’abattis, chasse, pêche, collecte
de divers produits forestiers) et une gestion coutumière sur des territoires reconnus ou non comme
ZDUC. Ces dernières, prévues par le décret du 14 avril 1987 reconnaissent des droits d’usages
collectifs aux communautés d’habitants tirant traditionnellement leurs moyens de subsistance de la
forêt. Ces droits portent sur toute activité traditionnellement nécessaire à leur subsistance et
notamment :
▪ Exploitation de bois pour la fabrication de pirogues et d’objets artisanaux sculptés ;
▪ Collecte de bois ronds, lianes et feuilles de palmiers pour la construction de
carbets ;
▪ Collecte de végétaux pour des usages médicinaux et culturels ;
▪ Collecte d’Arouman, lianes et feuilles de palmiers pour la vannerie.
13 Source : Service Mines et Carrières de la Collectivité Territoriale de Guyane, dépliant Mines et Carrières 2017
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 28 sur 84
La chasse, dont l'encadrement réglementaire restait, jusqu’à la loi égalité réelle outre-mer du 28
février 2017 instaurant un permis de chasser en Guyane, très limité en Guyane englobe des pratiques
variées relevant de motivations diverses : chasse de loisir, chasse commerciale, chasse de
subsistance, chasse rurale occasionnelle de proximité. La population de chasseurs est à 23 000
individus. Une certaine intensification de cette activité est observée en lien avec l’augmentation de
la population et la facilitation de la circulation (routes, pirogues à moteur, dessertes forestières).
3.4 SPECIFICITES DE LA FORET GUYANAISE
La forêt guyanaise est exceptionnelle de par ses multiples usages, son histoire, son économie, son
potentiel en ressources naturelles ou encore sa biodiversité.
Les points suivants, présentés sans ordre hiérarchique particulier, mettent en lumière ces
particularités et leurs principales incidences :
▪ Le statut du foncier forestier, domaine privé de l’Etat sur 96 % du territoire régional, et le
nombre très restreint de gestionnaires, principalement l’ONF et le PAG, sont une spécificité
forte de la forêt guyanaise. Cela a notamment un impact sur les conditions et moyens
d’action mais aussi d’implication pour les acteurs publics et privés porteurs de projets
d’aménagement du territoire ou de production de bois.
Pour comparaison, la propriété de la forêt en France hexagonale est répartie comme suit :
75 % forêt privée, 10 % État, 15 % collectivités territoriales.
▪ Dans certains secteurs, en particulier dans le sud de la Guyane, le droit coutumier conserve
un rôle majeur dans la gestion des ressources et espaces forestiers. Les communautés
d’habitants exercent une gestion des espaces forestiers que ce soit dans des zones où des
droits d’usage ont été reconnus aux communautés d’habitants ou en dehors. Les modes de
gestion exercés historiquement par les communautés sont principalement fondés sur une
imbrication étroite entre activités agricoles et activités forestières (exploitation, cueillette,
chasse, pêche) et entre les espaces voués à ces deux types d’activités.
Néanmoins, ces modes de gestion coutumiers évoluent notamment avec la
professionnalisation des activités agricoles et forestières, la mise en œuvre progressive
d’outils de planification et d’aménagement du territoire (SAR, PLU), l’attribution de foncier
privé et les changements dans le rôle des responsables coutumiers. Ces évolutions soulèvent
des problématiques propres en termes de gestion de l’espace et d’encadrement du
développement des activités économiques.
▪ L’exploitation forestière et la production de bois en Guyane ont des caractéristiques très
différentes de celles de l'hexagone et du continent européen. Les problématiques
particulières de la Guyane doivent être reconnues et prises en compte au niveau national
et européen afin de garantir un cadre sécurisé d’intervention pour la filière, tant au niveau
de la réglementation qu’au niveau des règles d’attribution des fonds européens qui
financent des investissements stratégiques de la filière (ex : création des dessertes
forestières).
▪ La forêt guyanaise porte en tant que seule forêt tropicale humide de l’Union Européenne
des enjeux environnementaux et climatiques forts. Concernant l’exploitation de la forêt
naturelle, et alors que des efforts importants ont été engagés par toute la filière pour la
gestion durable, se pose toujours la question des impacts en termes de bilan carbone, de
biodiversité et de pénétration des milieux naturels liés à l’ouverture des zones d’exploitation
forestière.
Les activités illégales sont difficilement contrôlables et mesurables en forêt :
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 29 sur 84
o L’exploitation illégale de bois se fait en dehors de tout cadre de gestion
durable et impacte les habitats, les sols, l’eau et l’économie de la filière ;
o L’orpaillage illégal a des impacts très lourds, à la fois sur la préservation des
écosystèmes forestiers et aquatiques, sur la santé humaine, sur la vie
sociale, sur les paysages, sur l’économie légale et sur le maintien de la
multifonctionnalité de la forêt.
▪ Enfin certaines zones du territoire guyanais concentrent des enjeux spécifiques en termes
de gestion forestière :
o La bande littorale : les forêts couvrent environ les 2/3 de sa superficie et sont
soumises à des pressions fortes du fait de l’urbanisation et du
développement agricole. Le changement d’affectation des sols
initialement couvert de forêts pèse lourd dans le bilan carbone de la
Guyane et les enjeux d’aménagement du territoire sont prégnants.
o Les zones isolées connaissent une croissance démographique forte et ont
des besoins en énergie et en construction augmentant en proportion. Il
sera nécessaire, dans les années à venir, de bâtir un cadre de gestion
durable et d’apporter les moyens pour permettre l’exploitation et la gestion
durable des ressources forestières dans ces zones.
o Les dessertes forestières et leurs abords, en tant que voies d’accès à la
forêt, concentrent les conflits d’usage.
o Les secteurs concernés par l’orpaillage illégal engendrent d’autres
activités illégales de déboisement ou lié à la chasse (non-respect des
espèces protégées), de l’insécurité et des pollutions environnementales
lourdes. Les questions de gestion durable et de multi fonctionnalité de la
forêt y sont donc préoccupantes.
L’exploitation des bois immergés du lac de barrage de Petit-Saut
La construction du barrage de Petit Saut, sur le fleuve Sinnamary a ennoyé en 1995 une vaste
superficie forestière de 35 000 hectares. Le bois n’avait pas pu faire l’objet, à l’époque, d’une
valorisation en raison de limites techniques et technologiques.
Avec le développement dans d’autres régions du monde de techniques adaptées à ce type
d’exploitation très spécifique, une société projette actuellement l’exploitation de ces bois morts
immergés sur une concession d’environ 21 000 ha.
Les trois activités principales de ce projet sont les suivantes :
1) L’exploitation du bois immergé
2) La production de bois d’œuvre au sein d’une scierie
3) La production de biomasse à destination de la filière biomasse-énergie locale
La durée de l’exploitation est prévue sur 25 ans pour une récolte de 200 000 m3 de bois récolté par
an dont 150 000 m3 valorisés en biomasse énergie et 50 000 m3 de sciages destinés à l’export.
Biotope, 2018, Projet d’exploitation des bois immergés du lac de barrage de Petit Saut, Note de présentation du
maître d’ouvrage et description technique du projet. 92 pages.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 30 sur 84
4 DIAGNOSTIC AFOM ET IDENTIFICATION DES
ENJEUX DE LA FORET GUYANAISE
4.1 ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITES ET MENACES
A partir des caractéristiques de la forêt et de la filière forêt-bois guyanaises et des échanges qui ont
eu lieu au cours de l’élaboration du PRFB, les principaux Atouts / Faiblesses / Opportunités / Menaces
présentés de manière synthétique dans les tableaux ci-après ont été identifiés.
Atouts Faiblesses
▪ Une forêt tropicale humide :
o grande richesse écologique
o poids important en termes de stock carbone
o grande diversité d’essences
▪ La forêt = 96% de la surface de la Guyane.
▪ Des savoir-faire reconnus liés à la gestion
forestière, aux techniques de production de bois,
aux savoirs traditionnels liés à la construction et à
la fabrication d’objets artisanaux
▪ Une gestion durable de la forêt que ce soit
pour les forêts intégrées dans un cadre de gestion
durable « réglementé » (DFP) ou pour les forêts
gérées par les communautés ou d’autres
gestionnaires publics (cœur de PAG, ZDUC)
▪ L’écocertification en place,
▪ Une interprofession constituée, dynamique,
reconnue
▪ Un appui technique sur les spécifications
techniques engagées sur un certain nombre
d’essences de bois,
▪ Présence d'une diversité d’essences pour
une diversité d’usages.
▪ Des unités et des programmes de
recherche engagés, un bon transfert des
connaissances.
▪ ONF gestionnaire d’une partie de la
ressource, garant d’une gestion durable – charte
d’exploitation à faible impact.
▪ Des documents-cadres d’aménagement
du territoire déjà existants (SAR, DRA…) pour une
partie du territoire
▪ Propriétaire foncier quasi-unique : l’État
▪ Une forte mobilisation politique
▪ Modèle économique global fragile lié :
▪ aux coûts élevés et à la complexité de la
mobilisation en forêt naturelle: création/entretien
des dessertes forestières, faible prélèvement à
l’hectare,
▪ À la faible valorisation matière : mono
produit de sciages premium de quelques
espèces,
▪ Au retard de développement des
infrastructures guyanaises (routes, ponts, port…)
et de leur coût d’exploitation élevé,
▪ Faible rendement matière sur les essences
exploitées,
▪ Manque d’investisseurs surtout sur l’aval de
la filière,
▪ Étroitesse du marché local,
▪ Pas de point de convergence entre les
besoins de visibilité à long terme des entreprises
et les possibilités réglementaires de
contractualisation de l’ONF.
▪ Pas de (ou faiblesse de la)
gestion/gouvernance partagée au regard du
caractère multi usages de la forêt
▪ Manque de structuration et de visibilité dans
la commande
▪ Forte dépendance de la filière à la
commande publique (pour la construction de
bâtiments).
▪ Faible adéquation filière/marché ou offre /
demande pour les usages domestiques courants.
▪ Absence d’unités de valorisation /
transformation des bois de type séchage,
aboutage…
▪ Un interlocuteur unique pour la vente de
bois sur pied.
▪ Propriétaire foncier quasi-unique : l’Etat
▪ Faible représentation (en nombre) des
petites entreprises chez InterproBois Guyane
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 31 sur 84
Opportunités Menaces
▪ Volonté politique de développer les
énergies renouvelables, notamment par la
valorisation de la biomasse (objectifs PPE).
▪ Projets d’unités de production d’électricité à
partir de bois énergie sur le point d'émerger :
contribution à une meilleure rentabilité de
l’exploitation forestière et de la première
transformation pour les entreprises.
▪ Essais sur les plantations arrivés à un stade de
transfert des premiers résultats sur les itinéraires
techniques.
▪ Transfert de foncier de l’État aux collectivités
et communautés : possibilité d’impulsion de
projets par celles-ci.
▪ Mobilisation politique en faveur de la filière
qui est prise en compte dans les différents
documents et schémas stratégiques locaux
▪ Croissance démographique forte de la
Guyane génitrice de besoins en logements et en
énergie, moteur pour le bois construction et la
biomasse.
▪ Marché porteur de l’éco tourisme comme
promoteur de la forêt guyanaise.
▪ Engagement de maîtrise du bilan et du stock
carbone : possibilité d’amélioration par une
meilleure valorisation matière dans des produits
qui restent en Guyane, construction bois
notamment.
▪ Chômage important en Guyane et filière
forêt-bois à forts besoins en personnel.
▪ Mise en place du grand conseil coutumier
comme cadre favorable à la réactivation d’une
réflexion sur la gouvernance des ZDUCs par les
communautés
▪ Exploitation des massifs forestiers difficiles
dans le cas de tests et de mise en œuvre
d'innovation technologique comme le transport
de grumes par dirigeable
▪ Essais de plantation et de revégétaliation
possibles et déjà effectués sur les sites miniers
▪ Etude de création de nouvelles
infrastructures électrique (Ligne HT dans l'Est
notamment) qui permettraient de développer
des centrales valorisant la biomasse sur les zones
de récoltes
▪ Synergies à développer entre les différentes
filières économiques et activités en forêt
▪ Evolution des contraintes réglementaires
françaises et européennes notamment
environnementales qui déstabiliseraient la filière
forêt-bois.
▪ Pressions de l’économie informelle et des
activités illégales sur le milieu naturel, les activités
économiques, les marchés.
▪ Baisse du niveau des financements publics,
▪ Risque de spéculation foncière, comme sur
les terrains à vocation agricole.
▪ Difficulté de maîtrise de l’accès en forêt et
des activités associées via l’ouverture des
dessertes forestières (occupation et activités
illégales, chasse, coupe de bois…).
▪ Image de la forêt tropicale dans la société
idéalisant une forêt « sanctuaire »
▪ Changement climatique et son influence sur
la biodiversité et la productivité
▪ Perméabilité des frontières
▪ Coût élevé des infrastructures portuaires
▪ Manque d’attractivité du territoire : difficulté
de pérennisation des recrutements
4.2 ENJEUX DE LA FORET ET DE LA FILIERE FORET-BOIS EN GUYANE
Le diagnostic AFOM permet de dégager les enjeux pour la forêt guyanaise et la filière forêt-bois. Les
orientations stratégiques du PRFB doivent apporter des réponses adaptées à ces enjeux dans les dix
années à venir.
Tableau 2 : Enjeux identifiés et orientations stratégiques associées
Enjeux Orientations stratégiques
correspondantes
Garantir une gestion durable de la forêt permettant
de concilier :
▪ Préservation de la biodiversité et la qualité
des milieux naturels ;
▪ Pérennisation des ressources, en particulier la
ressource en bois ;
▪ Maintien / développement des activités
économiques, de subsistance et récréatives
en forêt.
OS 1 : Mobiliser plus de volume de bois tout en restant
dans un cadre de gestion durable
Garantir une cohabitation harmonieuse des différents
usages de la forêt (exploitation forestière, minière,
chasse, tourisme, usages traditionnels, activités
scientifiques et de découverte …).
OS 4 : Garantir et organiser la multifonctionnalité de la
forêt
Maitriser les impacts des activités illégales en forêt sur
les milieux naturels, sur les ressources et sur les activités
légales
OS 4 : Garantir et organiser la multifonctionnalité de la
forêt
Accompagner l’évolution du modèle économique de
la filière forêt-bois qui soit :
▪ Environnementalement et socialement
acceptable ;
▪ Economiquement rentable pour les
entreprises ;
▪ Et qui contribue favorablement aux politiques
économiques, énergétiques et
d’aménagement du territoire de la Guyane.
OS 1 : Mobiliser plus de volume de bois tout en restant
dans un cadre de gestion durable
OS 2 : Mieux valoriser les bois, améliorer la valorisation
matière
OS 3 : Développer les compétences et l’emploi local
Valoriser la forêt guyanaise à la hauteur de son
potentiel pour répondre aux besoins des Guyanais en
termes d’emplois non délocalisables, d’indépendance
énergétique, d’aménités, de ressources, d’image du
territoire…
OS 1 : Mobiliser plus de volumes de bois tout en restant
dans un cadre de gestion durable
OS 2 : Mieux valoriser les bois, améliorer la valorisation
matière
OS 3 : Développer les compétences et l’emploi local
OS 4 : Garantir et organiser la multifonctionnalité de la
forêt
OS 5 : Faire de la Guyane un territoire d’innovation et
d’exemplarité
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 33 sur 84
Mieux connaitre la forêt, ses valorisations (bois mais
aussi produits non ligneux), son exploitation à faible
impact, son adaptation au changement climatique.
Transférer ces connaissances pour développer la filière
forêt-bois tout en maitrisant les impacts.
Faire de la Guyane un laboratoire d’idées,
d’innovations, d’expertise et de savoir-faire sur la forêt
et un territoire exemplaire (gestion durable,
populations autochtones, traçabilité…).
OS 5 : Faire de la Guyane un territoire d’innovation et
d’exemplarité
Conforter les dynamiques de projet et d’investissement
des acteurs de la filière en adaptant leur cadre
d’intervention
Adapter les réglementations pour une meilleure mise
en œuvre des projets dans le contexte spécifique de
la Guyane
OS 1 : Mobiliser plus de volume de bois tout en restant
dans un cadre de gestion durable
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 34 sur 84
5 ORIENTATIONS STRATEGIQUES ET OBJECTIFS
ASSOCIES
L’instauration d’un cadre de gestion durable de la forêt guyanaise, voulu par les orientations
régionales forestières de 2005, formalisé par la charte d’exploitation faible impact (EFI) et reconnu
par l’éco-certification, constitue un cadre d’intervention établi, fondamental et incontournable, qui
ne saurait être remis en cause par une quelconque interprétation des orientations du PRFB.
Les orientations stratégiques présentées ci-après constituent les critères de durabilité retenus pour
une gestion durable.
ORIENTATION STRATEGIQUE 1 : MOBILISER PLUS DE VOLUMES DE BOIS ET FAIRE
EVOLUER LE MODELE DE L’EXPLOITATION FORESTIERE GUYANAISE
La très forte croissance démographique14 en Guyane se traduit par des besoins en bois en forte
augmentation :
▪ en bois d’œuvre, en particulier pour la construction ;
▪ en bois énergie dans les années à venir pour couvrir la demande croissance en électricité15
et atteindre les objectifs de la PPE en production d’énergie issue de la biomasse.
Depuis quelques années, les acteurs de la filière forêt-bois en Guyane constatent que le modèle
actuel d’exploitation en forêt naturelle ne permettra pas d’atteindre les objectifs de production de
moyen / long terme, dans des conditions économiquement viables pour les entreprises de la filière,
y compris pour le gestionnaire. Le modèle actuel a vocation à être remplacé progressivement par
des plantations forestières dont certaines modalités de mises en œuvre restent encore à définir.
Dans cette optique, le PRFB prévoit donc :
▪ Le maintien et l’amélioration du modèle d’exploitation actuel de la forêt naturelle qui doit
permettre d’approvisionner la filière forêt-bois pendant encore plusieurs décennies avant
que l’approvisionnement issu des plantations forestières ne s’y substitue ;
▪ Le développement d’un nouveau modèle de production basé sur des plantations
forestières en mesure d’approvisionner la filière à moyen / long terme (voir stratégie de
développement des plantations forestières dans l’objectif 1.5). Les premières récoltes de
bois ne pouvant intervenir qu’à partir 20ème à la 30ème année après plantation pour le bois
d’œuvre et de la 3ème à la 5ème année pour le bois énergie.
Le PRFB fixe des objectifs de production du bois d’œuvre et de bois énergie à 10 ans provenant
essentiellement de l’exploitation en forêt naturelle (modèle actuel) et dans une moindre mesure à
la mise en place des premières plantations forestières.
Il fixe également des objectifs de surface à réserver pour les plantations forestières à moyen / long
terme qui seront mises en œuvre de manière progressive pendant et au-delà de la durée du PRFB.
Qu’il s’agisse de l’exploitation en forêt naturelle ou des plantations forestières, le PRFB encourage le
développement d’une exploitation mixte bois d’œuvre – bois énergie. Ce modèle vertueux,
présentant des avantages en termes de rentabilité, de consommation de surface et de bilan
14 Taux de croissance annuel moyen de + 2,4 % par an sur la période récente, INSEE, Synthèse démographique de la Guyane,
2017.
15 Taux de croissance de la demande énergétique de +3,7% par an, Schéma régional climat air énergie (SRCAE), 2012.
Croissance de la demande énergétique de 2.3 % / an sur 2018-2033, Bilan prévisionnel d'équilibre offre/demande édité par
EDF-SEI.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 35 sur 84
carbone permet de contribuer favorablement au développement de la filière forêt-bois tout en
contribuant à la couverture des besoins énergétiques grandissant de la Guyane.
Objectifs de volumes de bois à exploiter à 10 ans
Le PRFB fixe un objectif de production annuelle d’exploitation de bois d’œuvre de 210 000 m3 en
2029, qui est l’objectif fixé par Interprobois Guyane dans sa stratégie de développement de filière à
10 ans. Cet objectif est ambitieux mais semble réaliste d’un point de vue de la disponibilité en
ressources, de la capacité des entreprises à la mobiliser et des débouchés.
En parallèle, le PRFB fixe un objectif de plantation de 5 000 ha de surface nette sur 10 ans (voir
précisions dans l’objectif 1.5), qui correspond à la surface des projets actuellement à l’étude avec
un niveau de maturité relativement avancé. Le déboisement des surfaces correspondantes en vue
de planter, ainsi que les premiers entretiens des parcelles vont générer du bois d’œuvre et du bois
énergie qui contribueront à l’approvisionnement de la filière. Les incertitudes sur les volumes produits
sont encore importantes, ils ne sont donc pas inclus dans les objectifs à 10 ans présentés ci-dessous.
Ils sont évoqués et chiffrés grossièrement dans l’objectif 2.1.
Tableau 3: Objectifs de volumes de bois d’œuvre et bois énergie exploités à l’horizon 10
ans
Volumes annuels de bois exploités 2019 2029
Bois d’œuvre En moy 70 000 m3 210 000 m3
Bois énergie Dont issu de connexes d’exploitation forestière
Dont issu connexes de scierie
Mobilisable16
116 000 t 62 000t
54 000 t
Mobilisé17
30 000 t 0 t
30 000 t
347 000 t 185 000 t
162 000 t
Une telle augmentation des volumes nécessitera un accompagnement important en moyens
humains et financiers du gestionnaire, des entreprises de l’exploitation forestière et des structures
d’accompagnement. Les moyens nécessaires sont chiffrés dans le chapitre 6 du PRFB.
L’atteinte des objectifs passe par la mise en œuvre d’actions précisées dans chacune des sous
parties suivantes :
▪ Mobiliser plus de volumes de bois via l’optimisation et l’évolution du modèle existant
d’exploitation de la forêt naturelle ;
▪ Changer de modèle d’exploitation forestière en développant les plantations forestières ;
▪ Accompagner de manière spécifique certains acteurs et territoires.
1. Mobiliser plus de volume par l'optimisation et l'évolution du modèle
existant d’exploitation de la forêt naturelle
L’objectif du PRFB est de multiplier par trois les volumes de bois d’œuvre issus de l’exploitation de la
forêt naturelle et de passer d’environ 70 000 m3/an produits à l’heure actuelle à 210 000 m3/an. Cet
objectif de production de bois est ambitieux mais réaliste dès lors que :
▪ Un débouché économique pour le bois énergie, produit en complément du bois d’œuvre,
émerge avec la création des centrales biomasse (cf objectif 2.1) ;
16 Volume de connexes théoriquement mobilisable mais non mobilisé par manque de débouchés
17 Volume de connexes de scierie mobilisé pour l’approvisionnement de la seule centrale biomasse en production en 2019 (1,7
MW)
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 36 sur 84
▪ Une démarche de diversification des prélèvements répartis sur l’ensemble des bois identifiés
comme ayant un potentiel commercial est engagée (Cf. objectif 2.2)
Plusieurs leviers sont à actionner pour réussir cette augmentation de la capacité de production en
forêt naturelle :
▪ Adapter et sécuriser le cadre d’intervention contractuel et réglementaire des acteurs de la
filière ;
▪ Augmenter les surfaces ouvertes à la production et la capacité de production des
entreprises ;
▪ Rechercher une réduction des coûts de mobilisation, alors que ces derniers s’avèrent
toujours plus élevés d’année en année.
Objectif 1.1 : Adapter et sécuriser le cadre d'intervention des acteurs de la
filière forêt-bois
a. Défendre la mise en place d’infrastructures adaptées à la mobilisation, la transformation et
la commercialisation du bois
Le développement de l’activité d’exploitation du bois nécessite la création d’infrastructures
majeures qui dépassent l’enjeu de la filière :
▪ Infrastructures routières et ouvrages d’art adaptés aux flux de matière (tonnage et qualité
du revêtement), ouverture d’un nouvel axe routier majeur roulable tout temps vers l’intérieur
du DFP ;
▪ Infrastructures portuaires (accès, stockage, manutention) conformes aux standards
internationaux, en prix comme en services, pour faciliter le développement de l’export ;
▪ Infrastructures électriques (lignes HT dans l’Est notamment) qui permettent de développer
des unités de production électriques valorisant la biomasse à proximité des zones de récolte,
et/ou qui pourraient distribuer de l’électricité sur des nœuds logistiques mutualisés dans un
esprit de multifonctionnalité.
Cette ambition est en parfait accord avec la SRI-SI 2014-2020 de la Guyane18 qui prévoit notamment
de favoriser le développement économique en stimulant la compétitivité et l’innovation via des
objectifs dédiés par exemple au déploiement des services numériques, au développement des
réseaux de communications et du maillage routier adapté au transport de marchandises.
➢ Un travail de caractérisation des besoins de la filière et d’évaluation des coûts est à
engager. Ce travail sera effectué par le comité de suivi du PRFB.
Par ailleurs, la filière forêt-bois souffre, comme les autres secteurs d’activité du manque d’attractivité
du territoire qui rend difficile les recrutements et la fidélisation des employés (Cf objectif 3.2). Il
conviendrait notamment d’améliorer :
▪ Accès et raccordement aux réseaux (eau, électricité, téléphone, internet) ;
▪ Offre de services de proximité (éducation, santé, commerces, loisirs).
18 Stratégie Régionale d’Innovation pour la Spécialisation Intelligente
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 37 sur 84
▪
b. Sécuriser le cadre contractuel d’intervention des entreprises d’exploitation forestière
Les entreprises d’exploitation forestière signent des contrats d’exploitation avec l’ONF pour des
périodes allant de 1 à 10 ans avec des prix révisés annuellement. L'ONF alloue à l'acheteur de bois,
qu'il soit exploitant ou scieur, une ou des parcelles sur lesquelles il pourra prélever un nombre défini
d'arbres préalablement inventoriés et numérotés19. Bien que les contrats aient vu leur durée
maximale passer de 5 à 10 ans en 2017, il persiste une demande forte de la profession de pouvoir
disposer de contrats sur une durée plus longue. Il s’agit pour les entreprises de sécuriser leurs
investissements et de rassurer leurs partenaires financiers.
➢ Il convient donc de continuer à travailler à des solutions de contractualisation qui répondent
le mieux aux enjeux de la filière. La finalisation et la signature des cahiers des clauses
régionales de vente de bois sur pied et bois façonnés représentent la première étape
concrète dans ce sens.
c. Veiller à la stabilité du cadre juridique afin de ne pas déstabiliser la filière forêt-bois
Ces dernières années la filière a été régulièrement mise sous tension par des évolutions législatives
et réglementaires, qui semblent parfois peu adaptées au contexte et aux enjeux spécifiques de la
Guyane.
➢ Il est primordial d’être vigilant et actif sur la veille pré-réglementaire afin d’obtenir des
adaptations ou des compensations spécifiques pour le territoire guyanais dans le but de ne
pas fragiliser la filière. Ceci permettra de contribuer à la pérennité des activités forestières,
y compris le développement des plantations forestières, dans le contexte guyanais.
Cette veille nécessite un renforcement des liens entre interprofession, CTG (élus, services
techniques et juridiques), services de l’État centraux et déconcentrés et parlementaires afin
que des échanges réguliers soient menés pour anticiper et/ou être force de proposition et
influer sur les modifications réglementaires.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 1.1
Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans
l’évaluation environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
La majorité des actions de cet objectif sont d’ordre réglementaires et administratives. Elles
ont une incidence positive sur le milieu humain par le développement de la filière forêt-bois
et sa pérennité.
Le développement d’infrastructures adaptées à la mobilisation, la transformation et la
commercialisation du bois a une incidence concrète sur le territoire. Globalement, le
développement d’infrastructures aura des incidences négatives sur les milieux naturels et les
paysages. La mention du développement de la filière biomasse a cependant une incidence
positive sur le réchauffement climatique notamment grâce à la diminution de la
dépendance du territoire aux énergies fossiles et à la diminution des émissions de gaz à effet
de serres.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Les actions impactant négativement l’environnement s’inscrivent dans un cadre de
compétence plus large que celui du PRFB. La proposition de mesures ERC relèvent de
chaque projet d’infrastructures. L’ESE insiste tout de même sur les emplacements des futures
infrastructures qui devront éviter les milieux naturels sensibles.
19 www.onf.fr/guyane/
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 38 sur 84
Objectif 1.2 : Augmenter les surfaces ouvertes à l'exploitation et la
capacité de production
En forêt naturelle, le nombre de tiges économiquement intéressantes par hectare -c'est-à-dire bien
conformées et atteignant le diamètre d'exploitabilité- est limité. L'intensité actuelle de prélèvement
est proche de ce potentiel maximum dans les massifs de l’Est, les plus exploités.
L’objectif de mobilisation de volumes de bois supplémentaires passe donc en grande partie par
l’augmentation des surfaces ouvertes à l’exploitation forestière dans le Domaine Forestier
Permanent et notamment dans l’Ouest de la Guyane. Ceci implique une augmentation des
investissements pour ouvrir des dessertes forestières et pour équiper les entreprises de la filière.
Le transport est l'étape technique la plus coûteuse en exploitation forestière. Plus la distance à
parcourir est longue, plus les charges d'exploitation sont élevées. Aujourd'hui, l'ONF et les
professionnels de l'exploitation forestière estiment que le modèle économique de mobilisation du
bois n'est rentable que pour une distance de transport de moins de 80 km de dessertes forestières.
Pour pouvoir atteindre l’objectif de mobilisation de bois inscrit dans le PRFB, il sera nécessaire d’aller
chercher des volumes dans les parties éloignées des massifs et pour cela ouvrir un nouvel axe routier
majeur roulable tout temps (prolongation de la route le long du Maroni ou ouverture de route de
Bélizon vers Saül).
Dans l’ouest de la Guyane, l’intensité de prélèvement est plus faible en raison d’une plus faible
densité des essences commerciales. Sur ces massifs la mobilisation supplémentaire passera
également par une diversification des essences récoltées (Cf. objectif 2.2).
a. Intensifier l’investissement pour la création de dessertes forestières
Actuellement 30 à 40 kilomètres de dessertes sont ouverts par an, pour la mise à disposition de
l’exploitation forestière d’une surface exploitable d’environ 5 000 ha/an pour la production
d’environ 70 000 m3/an de bois d’œuvre.
Pour multiplier par trois l’objectif de production (afin d‘atteindre 210 000 m3/an), il est nécessaire
d’augmenter l’effort d’ouverture de dessertes et de trouver les financements nécessaires.
Le schéma pluriannuel de dessertes élaboré par l’ONF et s’appliquant au DFP, planifie et
cartographie, jusqu’en 2029 et au-delà, l’ensemble des projets annuels de dessertes qui permettent
d’atteindre cet objectif (Cf. annexe 4).
L’ONF, en tant que gestionnaire forestier, bénéficie de subventions pour la création des dessertes
forestières provenant de l'Europe (Feader) et de financeurs nationaux (pour la programmation 2014-
2020, essentiellement le ministère de l'Agriculture, la CTG et le CNES). Le coût de création des
dessertes est actuellement de l’ordre de 2 millions d’euros pour 40 km de dessertes ouvertes par an.
L’entretien, d’un coût d’environ 800 000 euros par an, est pris en charge par le gestionnaire sur fonds
propres. L’acceptabilité des investissements en dessertes, notamment par l’Union européenne,
nécessite à la fois qu’elles contribuent au caractère multifonctionnel des forêts, notamment en étant
accessibles au public, tout en garantissant une maitrise des impacts sur les massifs forestiers. C’est
pourquoi des précautions sont prises sur le contrôle de la fréquentation (en particulier des véhicules
à moteurs) sans que celle-ci ne soit interdite (Cf objectif 4.3).
La filière forêt-bois en Guyane dépend de la pérennité des solutions de financements pour la
création des dessertes forestières.
➢ Il convient donc de maintenir un niveau de subventions sur le long terme adapté aux
objectifs de mobilisation de bois supplémentaire.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 39 sur 84
➢ Une réflexion est à mener sur les solutions de financement de l’entretien, les modalités de
gestion et de contrôle des accès, mais aussi sur les notions de propriété et de responsabilité,
en particulier pour les dessertes multifonctionnelles utilisées par plusieurs catégories
d’acteurs.
Dans un premier temps, une réflexion multi-acteurs sur certaines pistes jugées prioritaires
permettrait de définir des premières solutions et d’éprouver une méthode de travail (cette
action répond aussi à l’objectif 4.3).
b. Accompagner les investissements de l’exploitation forestière et de la première
transformation
Mobiliser des volumes supplémentaires de bois implique de lourds investissements de la part des
entreprises de la filière pour l'adaptation de leurs outils de production et de transformation. De
nouveaux investissements spécifiques à l'émergence de la filière bois énergie seront également à
réaliser : plateforme de stockage et de transformation du bois énergie, broyeurs …
Les investissements nécessaires ainsi que les aides publiques mobilisables sont détaillés au chapitre
6.
Il s’agit d’assurer des moyens d’accompagnement des investissements de la filière suffisants dans
les dix années à venir pour relever le défi de la mobilisation supplémentaire de bois d’œuvre et
des volumes de bois énergie associés.20 Pour cela, il faudra notamment prendre en compte les
besoins de la filière lors de la définition des programmes opérationnels de la prochaine
programmation européenne.
➢ Il faudra également informer et accompagner les entreprises dans leur recherche de
financement.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 1.2
Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Les incidences et les mesures spécifiques du schéma de desserte font partie intégrante de celui-ci. Les
préconisations intégrées ici ne peuvent se substituer à l’analyse approfondie réalisée dans ce document
annexe 4 du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
L’ouverture de nouveaux milieux et la création de dessertes forestières ont une incidence très
forte sur les milieux naturels et physiques par la dégradation des habitats, la rupture de
continuités écologiques, l’altération des paysages et une dégradation localisée des sols et
de l’eau par imperméabilisation de la zone de desserte au sol. L’incidence sur l’enjeu de
conciliation des besoins avec la préservation du territoire est donc négative.
Ces actions ont cependant des incidences très positives sur la rénovation et le
développement de la filière et une incidence positive sur le changement climatique grâce à
la valorisation des connexes pour le développement du bois énergie.
20 Dans la présentation IEDOM faite par Interprobois Guyane fin 2016, estimation des investissements sur 10 ans : Exploitation
forestière : 15M€, Sciage et rabotage du bois : 25M€, Plantations : 3M€, Usine BMA/BMR : 7M€
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 40 sur 84
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Le schéma de dessertes et le PRFB ont fait état de pratiques actuelles démontrant une prise
en compte importante des enjeux environnementaux lors de la création de dessertes et la
réflexion concernant les investissements d’exploitation et de première transformation.
Tous les aménagements intègrent déjà une prise en compte de la qualité des habitats et
réservent des surfaces importantes à la préservation et à la conservation. La proportion des
surfaces concernées par ces mesures de conservation oscille entre 30 et 40 % de la surface
du massif forestier mais cela peut atteindre 100 % pour certaines forêts comme les réserves
ou les forêts périurbaines.
Par ailleurs l’exploitation forestière est certifiée PEFC et observe donc des critères
environnementaux et sociaux stricts.
L'augmentation de la capacité de production répond à la politique publique de
développement de la filière pour une utilisation du bois comme matière renouvelable en
construction et en énergie, la proposition de mesures d’évitement est donc sans objet pour
cet objectif.
Les mesures de réduction préconisées dans l’ESE concernant la gestion des déchets dans les
bases vies, l’application de mesure de limitation des pollutions éventuelles et les itiniéraires
technique utilisés pour l’exploitation forestière sont mises en œuvre dans le cadre des objectifs
1.4 (Continuer les efforts sur l’exploitation à faible impact et maintenir la certification
forestière) et 1.7 (Mettre en place une gestion durable dans les zones isolées permettant de
consolider une filière forêt-bois locale)
Objectif 1.3 : Innover pour réduire les coûts de mobilisation
Les coûts de mobilisation du bois est très élevé en Guyane du fait des contraintes structurelles liées
à l’ultra périphéricité du territoire, à l’étroitesse des marchés, à la saisonnalité de l’activité, aux
contraintes de l’exploitation en forêt naturelle, à la qualité des bois et des faibles rendements
matière …
Des innovations sont donc à rechercher dans le mode d’exploitation de la forêt naturelle de Guyane
afin de répondre à la fois à la nécessité de réduire les coûts de mobilisation des bois tout en gardant
un niveau d’impact faible sur l’environnement.
➢ Les efforts de recherche en matière d’identification, de localisation et de qualification des
bois sur pied, d’innovation sur l’acquisition de données via satellite ou via l'aérien et sur le
traitement des données récoltées (LIDAR, hyper-spectrale, algorithmes…) doivent être
poursuivis afin de mieux prédire les volumes et la qualité des bois sur pied par des techniques
non destructrices et moins consommatrices en moyens logistiques et humains.
➢ La recherche de techniques innovantes de mobilisation du bois et l’expérimentation
d’alternatives à la création de dessertes qui s’enfoncent toujours plus loin dans la forêt et
au transport routier doivent être encouragées. Le transport de grumes par dirigeable,
aujourd'hui à l'étude, est un exemple de ce que pourrait être une rupture technologique
significative. Le premier vol pilote devrait avoir lieu en Auvergne-Rhône-Alpes d'ici 2021 et
servir, à terme, spécifiquement les zones les plus difficiles d'accès.21 La Guyane pourrait
également être un territoire test.
21 ONF, 2017; en ligne : "l'ONF au service des transpors du futur", < https://www.onf.fr/produits-services/+/274::lonf-au-
service-des-transports-du-futur.html>
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 41 sur 84
➢
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 1.3
Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Les actions de cet objectif visent la recherche de techniques alternatives de mobilisation du
bois afin de s’affranchir de la création de dessertes. La mise en œuvre de cet objectif
permettrait de diminuer tous les impacts liés à la création de dessertes (perturbation des
milieux, dégradation des sols, coupures de continuités écologiques…) et donc de diminuer
les incidences négatives citées précédemment (objectif 1.2). En outre, il est difficile à ce
stade d’imaginer l’ampleur de cette incidence qui est très dépendante de ces innovations.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Cet objectif n’a que des impacts neutres ou positifs sur l’environnement par rapport au
scénario actuel.
Objectif 1.4 : Continuer les efforts sur l'exploitation à faible impact et
maintenir la certification forestière
La gestion forestière durable mise en place en Guyane est labellisée PEFC depuis 2012. Cette
labellisation s’appuie sur une charte EFI élaborée en 2010 et remise à jour en 2016 par l’ensemble
des acteurs de la gestion et de l’exploitation forestière (voir cadre « La gestion forestière durable
aujourd’hui en Guyane »).
Cette démarche de progrès doit être poursuivie au travers de la mise en œuvre des actions
suivantes :
➢ Mettre en place une démarche d’amélioration continue, notamment en accompagnant
les entreprises, en particulier les plus petites, dans l’application de la charte EFI ;
➢ Maintenir la certification forestière PEFC voire étendre la réflexion à d’autres certifications.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 1.4
Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposés de manière exhaustive dans
l’évaluation environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Cet objectif n’a pas d’incidences négatives sur l’environnement.
Cet objectif permet de réduire les incidences négatives de l’objectif 1.2 (Augmenter les
surfaces ouvertes à l’exploitation et la capacité de production). La gestion à faible impact
préconise en effet déjà :
- une gestion des déchets dans les bases vies des entreprises intervenant en forêt
- l’application de mesures de limitation des pollutions éventuelles par les hydrocarbures et
autres produits dangereux utilisés par les entreprises travaillant en forêt
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 42 sur 84
2. Changer de modèle d’exploitation forestière en développant les
plantations forestières
Face aux contraintes liées à la mobilisation de bois en forêt naturelle (éloignement, hétérogénéité
et qualité incertaine de la ressource), qui pèsent fortement sur l'équilibre économique de la filière
actuelle, la mise en place de plantations forestières revêt un caractère urgent. Celles-ci
apparaissent en effet comme une solution pertinente pour l'évolution et le développement de la
filière forêt-bois. La mise en place de plantation a ainsi pour but de répondre aux besoins en bois de
construction et en bois énergie - biomasse tout en limitant la pression sur l'environnement en forêt
naturelle.
Les plantations de bois d'œuvre et de bois énergie permettront en effet :
▪ D'augmenter les volumes de bois d'œuvre exploités tout en restant dans un cadre de
gestion durable ;
▪ D'approvisionner les centrales biomasse ;
▪ D'optimiser le bilan économique de la filière amont, tant au niveau de l'exploitation
forestière (ressource plus accessible et plus concentrée) que du sciage (meilleurs
rendements matière grâce à des grumes mieux conformées) tout en valorisation des co-
produits en bois énergie.
Depuis les années 70, plusieurs programmes de plantations ont été menés en Guyane, sans jamais
aboutir à l’exploitation des bois. Un programme de R&D mené entre 2013 et 2015 par le CIRAD et
l’ONF (ForesTreeCulture), a permis d’analyser les résultats obtenus sur ces anciennes plantations
notamment sur les volumes et la qualité du bois sur les espèces plantées. Ce programme, un autre
programme se poursuit depuis 2017 (ForesTreeCulture 2) avec l’objectif de tester le comportement
en plantation de 4 espèces jugées prometteuses (2 endogènes : Cèdre Sam et Bagasse et 2
exogènes : Teck et Niangon).
La mise en œuvre et les premiers résultats de ForesTreeCulture 2 sont suivis de près par les acteurs de
la filière, publics et privés, en vue de mettre en œuvre à court terme des plantations sur des surfaces
plus importantes avec une dimension économique.
Les objectifs fixés et les modèles soutenus
Le PRFB fixe deux objectifs :
▪ Réaliser 5 000 ha de plantations forestières à horizon 10 ans ;
Cet objectif correspond aux projets de plantation privés en cours au moment de la
rédaction du PRFB et ayant un niveau de maturité relativement avancé.
▪ Identifier et réserver une surface foncière de 50 000 ha, représentant environ 20 000 ha de
surface utile, pour les plantations forestières à mettre en place à moyen / long terme.
Remarque : Le ratio entre surface nette / surface brute en Guyane pour ce type de projet est
compris entre 30 et 50% une fois pris en compte les zones inexploitables (pentes, zones
hydromorphes, corridors écologiques et autres secteurs à enjeux environnementaux).
La mise en valeur de 20 000 ha en plantations bois d’œuvre – bois énergie pourrait permettre de
produire annuellement à long terme jusqu’à 6 000 000 m3 de bois d’œuvre et 6 000 000 t de bois
énergie.
A titre de comparaison, la région Rhône-Alpes produit environ 9 000 000 de m3 de bois d’œuvre par
an. Produire en Guyane 2/3 de la production d’une région de France métropolitaine est un objectif
ambitieux mais atteignable. L’atteinte de cet objectif sera notamment conditionnée par la
réalisation de grands aménagements, notamment de réseaux de transport et d’axes routiers
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 43 sur 84
majeurs qui permettraient l’accès aux futures parcelles de plantations et aux sites de transformation
ainsi que le raccordement des usines biomasse au réseau électrique haute tension (Cf objectif 1.1).
Le PRFB encourage le développement de modèles de plantations mixtes bois d’œuvre – bois
énergie voire des modèles agroforestiers (les modèles agroforestiers ne sont pas traités dans le PRFB
mais dans le schéma régional biomasse) qui contribuent à plusieurs politiques publiques locales :
développement de la filière bois d’œuvre permettant d’approvisionner la filière construction en
matériau local biosourcé, contribution à couvrir les besoins en énergie en approvisionnant les
centrales électriques biomasse en combustible renouvelable local. Ces activités sont créatrices
d’emplois locaux non délocalisables dans des secteurs géographiques où les demandeurs d’emploi
sont nombreux.
En outre le modèles mixte bois d’œuvre – bois énergie permet de consolider le modèle économique
de la plantation bois d’œuvre. En effet, l’association du bois d’œuvre avec le bois énergie permet
d’apporter des revenus rapidement et régulièrement (cycles de récolte plus courts du bois énergie)
ce qui permet de supporter les coûts afférents à l’immobilisation du capital sur une période de 25 à
30 ans pour le bois d’œuvre.
Prise en compte des enjeux environnementaux
Le choix de remplacer tout ou partie de l‘exploitation de la forêt naturelle par des plantations
forestières passe par une analyse comparée des impacts environnementaux des deux modèles :
impacts sur la biodiversité et impact carbone. Le projet de recherche GFClim22 en cours mené par
le CIRAD et auquel les acteurs de la filière sont associés doit permettre de comparer ces impacts.
Les enjeux environnementaux seront également évalués et pris en compte plus finement à l’échelle
de chaque projet de plantation, qui seront soumis à étude d’impact et devant faire l’objet de
mesures d’évitement, de réduction et de compensation des impacts environnementaux.
Les orientations pour le développement des plantations forestières doivent prendre en compte des
enjeux environnementaux notamment au travers :
▪ du choix des sites de plantations pour éviter la destruction d’habitats rares et en préservant
les corridors écologiques (exemple des ripisylves). La richesse écologique des savanes et le
rôle de protection de l’érosion et de fixation ds sédiments des mangroves est notamment
réaffirmé ;
▪ du choix des essences choisies pour garantir la non introduction d’espèces invasives ;
▪ des itinéraires techniques à faible impact pour les déboisements (respect d’un cahier des
charges) ;
▪ des itinéraires techniques sylvicoles (mélanges d’essences, de cultures, raisonnement des
intrants, conservation de la fertilité des sols…).
Objectif 1.5 : Passer à un stade opérationnel pour les plantations
a) Cartographier les secteurs potentiels pour les futures plantations forestières
22 L’objectif général du projet GFclim est de tester la résilience des forêts guyanaises aux effets combinés de l’exploitation
forestière et des changements climatiques avec l’ambition d’adapter les modes d’exploitation actuels aux enjeux du
changement global (émissions carbone) et aux climats du futur. Le projet intègre un volet spécifiquement dédié à l’intégration
des acteurs de la filière au cœur de la démarche de recherche et aux transferts des résultats vers les acteurs guyanais.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 44 sur 84
L’un des principaux enjeux pour le développement des plantations est de définir les sites
d’implantation dans un contexte d’accès au foncier relativement difficile en Guyane.
La vocation des espaces définie dans les documents de planification (SAR en particulier), la
concurrence avec les autres usages sur le territoire, les conditions topographiques et pédologiques,
l’organisation spatiale de la filière ou encore les enjeux écologiques sont impérativement à prendre
en considération.
Sans préjuger des résultats de l’analyse multicritère à mener, les zones propices aux plantations
forestières seront probablement constituées :
▪ Majoritairement d’espaces actuellement boisées ;
▪ De secteurs en déprise (zones agricoles en friche par exemple) ou à réhabiliter (anciens sites
miniers par exemple).
➢ L’élaboration d’un schéma régional des plantations forestières durables de Guyane, pilotée
par la CRFB, permettra d’identifier les zones susceptibles d’accueillir des plantations, en
prenant en compte les différents enjeux fonciers, économiques, sociaux et
environnementaux du territoire. L'objectif est d'identifier, avant fin 2019, une réserve foncière
de 50 000 ha susceptible d'être dédiée aux plantations pour une surface utile totale de
20 000 ha.
b) Adapter et mettre en œuvre les procédures et réglementations pour la mise en œuvre des
plantations forestières
Les projets de plantations forestières en vue de produire du bois d’œuvre et du bois énergie sont
nouveaux pour la Guyane. Leur mise en œuvre soulève des questions d’ordre administratif et
juridique à plusieurs niveaux :
▪ Sur la possibilité et les modalités de mise à disposition du foncier du l’Etat ;
▪ Sur la compatibilité avec les règlements des documents de planification et d’urbanisme ;
▪ Sur la compatibilité et la prise en compte des règles environnementales en vigueur ;
▪ Sur les possibilités d’accès à l’écocertification23 …
➢ Les premiers projets de plantations forestières mis en œuvre devront être traités comme des
projets pilotes permettant d’adapter les procédures, de trouver la bonne coordination entre
les instances de décision, d’identifier les adaptations nécessaires de la réglementation, le
cas échéant. Les réflexions menées dans le cadre de ces projets pilotes devront être tracées
pour bénéficier aux projets de plantations ultérieurs.
➢ Une réflexion particulière devra être menée sur la mise à disposition du foncier qui doit
permettre d’une part au porteur de mener à bien son projet sur un foncier dont la maitrise
est sécurisée et d’autre part au propriétaire (Etat et collectivités dans la perspective des
transferts fonciers) de s’assurer de la bonne mise en œuvre du projet : poursuite des objectifs
validés, contribution aux enjeux territoriaux, pas de spéculation abusive …
➢ Parmi les chantiers identifiés à mener rapidement figure la définition des critères de
durabilité pour l’application de la directive UE 2018/2001 du 11 décembre 2018 relative à la
promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de ressources renouvelables, dite
directive EnR. Cette directive conditionne l’accès aux aides publiques en faveur des projets
biomasse au respect de critères de durabilité. Pour les régions ultrapériphériques de l’Union
européenne, les critères de durabilité sont reportés à une définition par l'état membre. La
23 En première analyse les bois de plantations forestières issus d’une récente conversion de forêt naturelle pourront
difficilement être écocertifiés.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 45 sur 84
Guyane étant particulièrement concernée par la problématique, un travail préalable doit
être mené localement pour alimenter la réflexion nationale avant la fin de l’année 2019.
c) Passer de l’expérimentation au stade du « démonstrateur plantation forestière »
Il s’agit de poursuivre l’acquisition de connaissances et de capitaliser des expériences au-delà des
expérimentations déjà réalisées et en cours, sur des surfaces plus importantes. Des projets de
plantation de dimension économique pourront être des démonstrateurs en faisant l’objet de suivis
scientifiques.
Les actions mises en œuvre pourront permettre de tirer des enseignements dans plusieurs domaines :
▪ Techniques : comportement des essences en plantation, difficultés rencontrées dans la
conduite de la plantation, ajustement des itinéraires techniques … ;
▪ Economiques et stratégiques : modèles technico-économiques, marchés et débouchés …
Les premiers projets de plantations permettront également de s’interroger sur les stratégies de
financement des plantations forestières par une articulation entre aides publiques et investissements
privés. L’échelle de temps de retour des plantations étant relativement étendue, il faut s’assurer de
la pérennité et de l’adaptation des financements tout au long de la durée de vie des plantations.
➢ Les connaissances sur les plantations forestières doivent être consolidées au travers de la
mise en œuvre de protocoles de suivi et d’études des premières plantations forestières qui
seront mises en œuvre en Guyane. Les acteurs publics et interprofessionnels doivent être
partie prenante, le but étant de faire bénéficier l’ensemble de la filière des résultats obtenus.
➢ Une réflexion particulière doit être menée sur la question du financement des plantations
forestières et en particulier de l’intervention d’aides publiques le cas échéant.
d) Favoriser l’émergence des plantations à très haute valeur ajoutée
Des travaux réalisés sur les bois à haute valeur ajoutée montrent des résultats encourageants et
ouvrent des perspectives commerciales intéressantes en Guyane et à l’international.
Pour exemple, le programme scientifique Anib@rosa24 a pour objectif d’orienter la renaissance
d’une filière bois de rose en Guyane dans un esprit de production durable issue de plantation. Au-
delà du côté scientifique, ce type de projet contribue à la valorisation des ressources locales et à la
création d’emplois favorisant ainsi le développement économique et la promotion du patrimoine
culturel guyanais.
➢ Le développement de plantations à haute valeur ajoutée doit être soutenu par les politiques
locales.
e) Favoriser l’émergence d’une filière locale d’approvisionnement en graines et plants
La filière de sélection, production et commercialisation de graines et plants forestiers est très peu
développée en Guyane. Les connaissances et l’expérience technique de la production et stockage
de graines et production de plants forestiers tropicaux sont centrées sur les quelques espèces
majoritaires sur le marché (pins, acacia, eucalyptus, teck). Le comportement des semences, leur
stockage et les techniques de production de plants sont encore très mal connus pour les espèces
guyanaises.
24 Projet Anib@rosa menée par l’UMR EcoFoG sur fonds FEDER
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 46 sur 84
➢ Améliorer le niveau de connaissances techniques actuel concernant la production, le
stockage des graines et la production de plants en particulier d’essences locales
➢ Accompagner la création et le développement des entreprises de la filière : grainiers et
pépiniéristes
Ces différentes actions intégreront également les besoins de la filière mine pour la revégétalisation
des sites.
La récolte de graines forestières, la production et la commercialisation de plants forestiers font l’objet
d’une réglementation spécifique encadrée par la directive européenne 1999/105/CE du 22
décembre 1999, traduite en droit français dans le Code forestier. Cette réglementation a pour but
de garantir la traçabilité et la qualité des semences et des plants. Or, aucune essence forestière
tropicale n’est répertoriée dans la liste des espèces25 concernée et la Guyane ne fait pas partie
des régions de provenance identifiées, elle ne s’applique donc pas en l’état au contexte guyanais.
➢ L’émergence d’une filière de plantation forestière et la nécessité de la fournir en matériel
de reproduction forestier nécessite un travail d’adaptation puis de mise en œuvre de cette
réglementation sur le territoire tout en respectant le dispositif qui encadre l’APA.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 1.5
Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans
l’évaluation environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Selon le site choisi, les incidences d’une conversion de forêt naturelle en plantation pourront
potentiellement être négatives sur le milieu naturel en termes de dégradation
des habitats, écosystèmes et paysages.
Des effets sur les sols et l’eau sont également prévisibles bien que dépendant davantage des
modalités de mise en œuvre des plantations. L’impact sur le déstockage du carbone et donc
le changement climatique est très fort à court terme.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
- les choix des zones de plantations prioriseront l’étude de terres agricoles en déprise,
d’anciens sites industriels réhabilités, de forêts secondarisées anciennement exploitées…etc
- une zone de plantation ne pourra être définie en présence d’habitats rares et devra
préserver les corridors écologiques (ex : ripisylves)
- les essences seront choisies pour garantir la non introduction d'espèces invasives
- les itinéraires techniques utilisés devront réduire au maximum les impacts sur les sols, l’eau et
les paysages et le milieu humain (application de la charte EFI, absence d'intrants,
préservation de la fertilité des sols...)
3. En accompagnant les autres évolutions de la gestion forestière
Objectif 1.6 : Accompagner les collectivités dans la gestion forestière
Certaines collectivités guyanaises affichent une volonté d'une plus grande implication dans la
gestion d'espaces forestiers et le développement de nouvelles productions sylvicoles. Cette volonté
est à mettre en perspective avec la cession de 250 000 ha de foncier aux collectivités, prévue dans
les accords de Guyane d'avril 2017. En effet, les surfaces concernées par cette cession
25 Arrêté du 3 novembre 2015 modifié le 22 mai 2017 relatif à la commercialisation des matériels forestiers de
reproduction
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 47 sur 84
comporteront vraisemblablement des espaces boisés dont l'ONF assure aujourd'hui la gestion, voire
des forêts soumises au régime forestier.
➢ Si des cessions de foncier forestier au profit des collectivités guyanaises se confirment, il sera
nécessaire de mener une réflexion conjointe afin de définir les modalités de gestion les plus
pertinentes. Les conséquences en termes d'équilibre économique de la filière devront être
appréhendées avec attention, en associant la filière forêt-bois.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale pour l’objectif 1.6 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Les incidences de la mise en œuvre de cet objectif dépendent des modalités qui seront
retenues pour les transferts de foncier de l'État vers les collectivités (250 000 ha) et les
populations autochtones (400 000 ha). Ces modalités n'étant pas connues au moment de
l'élaboration du PRFB, l'accompagnement des collectivités dans la prise en main de la gestion
forestière doit s'entendre comme un principe directeur, sans que sa concrétisation ne puisse
être précisée. À ce titre, les incidences exactes demeurent très incertaines. Avec une
hypothèse de droit constant et donc de maintien du régime forestier sur les surfaces du DFP,
l'incidence environnementale est théoriquement nulle.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sur les zones où il est prévu d’appuyer les collectivités dans la gestion durable de leurs forêts
(réalisation de plans de gestion), il est recommandé d'appliquer, a minima, les mêmes
principes de gestion durable que dans les forêts du DFP en termes de prise en compte de
l’environnement matérialisé notamment dans la charte d’exploitation à faible impact et les
critères de l’écocertification PEFC.
Objectif 1.7 : Mettre en place une gestion durable dans les zones isolées
permettant de consolider une filière forêt-bois locale
Seuls les massifs du domaine forestier permanent bénéficient aujourd’hui d’un cadre de gestion
durable (déclinaison PRFB > DRA > plan de gestion forestière durable). Les zones isolées ne
bénéficient pas aujourd’hui de ce cadre de gestion durable, même si l’ONF assure des missions de
surveillance et l'approvisionnement en bois des micro-filières locales.
Or ces territoires sont en pleine expansion démographique et les besoins en bois d’œuvre sont
importants (besoins estimés à environ 1 800 m3 de bois de sciage pour les 5 prochaines années à
Maripasoula rien que pour les projets portés par les collectivités26)
Même si les bois issus des abattis couvrent une petite partie des besoins des particuliers, les volumes
de bois disponibles et exploités légalement sont insuffisants pour satisfaire la totalité des besoins et
ne permettent pas de répondre aux commandes publiques.
Afin de permettre le développement de micro filières locales, et de rendre éligibles aux
financements publics les investissements nécessaires, il est aujourd’hui incontournable de mettre en
place un cadre de gestion durable dans les zones isolées.
26 Tableau prévisionnel des investissements secteur Maripasoula 2017-2021, CTG
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 48 sur 84
De plus il est nécessaire de mener des actions particulières d’animation sur ces zones afin d’aider à
la structuration des micro filières locales.
a. Créer des cadres de gestion durable en zones isolées :
Les secteurs géographiques à traiter peuvent être priorisés en fonction du niveau d’enjeu : les bassins
de vie prioritaires sont ceux de Maripa-Soula et Papaïchton puis ceux de Grand Santi, Camopi et
Saül.
L’ONF est le gestionnaire forestier d’une part des forêts en zones isolées (hors ZDUC) bien qu’elles ne
relèvent pas du régime forestier car situées hors DFP. Dans ces zones, le mandat de gestion confié
par l’Etat à l’ONF n’est pas défini à ce jour. Cela contraint l’ONF à mobiliser des moyens humains
propres pour le suivi et le contrôle de l’exploitation des ressources forestières. Les moyens financiers
dédiés à cette mission ne sont pas en adéquation avec l’ampleur des tâches à réaliser. Par ailleurs,
l’absence de cadre de gestion durable limite l’accès aux fonds européens dédiés aux
investissements en forêt (FEADER) pour les aménagements (création de dessertes forestières,
inventaires des bois) nécessaires au développement de la filière forêt-bois. Pour mettre en place un
cadre de gestion durable, une DRA pour le sud de la Guyane sont en cours d’élaboration et
devraient être validées avant fin 2019.
Ces DRA Sud seront déclinées sur chaque territoire en plans de gestion forestier. A Maripasoula, le
travail d’élaboration du plan de gestion forestière est déjà avancé et validé le conseil municipal.
➢ En complément des fonds accessibles pour les aménagements, des moyens devront être
déployés pour la mise en œuvre des plans de gestion par l’ONF (suivi local des coupes,
appui aux exploitants forestiers, missions de surveillance). Le financement de ces missions
n’est pas couvert à ce jour. Les pistes envisagées à ce jour sont les suivantes :
o Confier une mission d’intérêt général à l’ONF pour la prise en charge de la gestion
forestière dans ces secteurs par des fonds dédiés État,
o Appliquer le régime forestier à ces zones (intégration au Domaine forestier
permanent), ce qui impliquerait une gestion par l’ONF dans le cadre de ses missions
habituelles, sur financement État.
➢ Pour les forêts des zones isolées situées en Zones de Droits d’Usages Collectifs (Maripasoula
sud, Camopi), la question de la gestion forestière se pose en d’autres termes et relève plutôt
de l’objectif 4.1.
➢ De nouveaux cadres de gestion durable pourraient être imaginés pour les zones isolées de
l’intérieur : cela nécessite des adaptations législatives comme c’est le cas en Nouvelle-
Calédonie ou à Saint Pierre et Miquelon.
Quels qu’ils soient, les modes de gestion forestière et les aménagements associés prendront en
compte les pratiques des communautés d’habitants. Une attention particulière sera portée
aux besoins en espaces agro-forestiers, en s’appuyant sur des démarches de concertation
intégrant les différents usagers des ressources et espaces forestiers.
b. Autres mesures d’aide au développement de la filière forêt-bois locale en zones isolées
La croissance démographique des communes de l’intérieur, en particulier sur le Maroni engendre
de forts besoins de construction, notamment pour les équipements publics. Or les marchés publics
afférents sont souvent peu accessibles aux opérateurs locaux.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 49 sur 84
➢ Il convient donc d’adapter les cahiers des charges de la commande publique aux zones
isolées pour laisser l’opportunité aux entreprises locales de répondre aux marchés :
o Ne pas exiger l’écocertification dans les zones isolées, dans l’attente de la mise en
place d’un cadre de gestion durable et d’une éventuelle écocertification dans ces
secteurs ;
o Encourager les acteurs de la commande publique à allotir les marchés en lots de
tailles raisonnables permettant aux acteurs locaux de se positionner ;
o Rédiger des guides à destination des maîtres d’ouvrages pour permettre l’accès
aux commandes publiques pour les entreprises locales ;
➢ Un accompagnement des entreprises de la filière (technique et gestion administrative et
financière) serait nécessaire pour renforcer leur capacité de répondre à des commandes
publiques.
➢ Etant donné l’étroitesse du marché et l’isolement géographique de ces secteurs, il faudrait
travailler à la mise en place de stocks en zones isolées, en partenariat avec les communes,
l’ONF et avec les maîtres d’ouvrages publics, pour éviter les tensions lors de l’engagement
des marchés publics et ainsi permettre une meilleure réactivité des entreprises locales.
➢ Une démarche collective de sensibilisation et d’animation est nécessaire afin
d’accompagner les opérateurs dans le respect des obligations réglementaires
européennes.
Le règlement européen n°305/2011 (Règlement Produits de Construction) prévoit le marquage
CE des produits de construction. Ce marquage est encore trop peu respecté en zones
isolées bien que des premières sensibilisations aient été faites par le CTBF Guyane. Ces
actions sont donc à renouveler et à consolider.
➢ Un travail partenarial pourrait être engagé sur l’emploi et la formation en zones isolées où
ces problématiques sont encore plus prégnantes que pour le reste de la Guyane.
A noter que, depuis plusieurs années, des formations techniques (abattage, sciage) sont
déployées in situ en partenariat entre le PAG et le CFPPA à destination de différents publics
(exploitants forestiers, porteurs de projet) via des dispositifs adaptés. Le retour sur ces
expériences pourra apporter des éléments de réflexion à ce travail multi-acteurs.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 1.7
Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans
l’évaluation environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Le but de cette activité est de développer des poches de gestion forestière durable pour
approvisionner localement les zones isolées. L’analyse de la situation actuelle fait état d’une
exploitation forestière existante en zone isolée même si la pression de déforestation est plus
faible à l’intérieur du territoire que sur le littoral. La mise en place d’un cadre de gestion
durable aura donc majoritairement des incidences positives sur l’environnement et doit
s’inscrire dans une démarche de progrès des différents opérateurs à accompagner.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 50 sur 84
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sur les zones isolées où il est prévu d’appuyer les collectivités dans la gestion durable de leurs
forêts (réalisation de plans de gestion), il est recommandé d'appliquer, a minima, les mêmes
principes de gestion durable que dans les forêts du DFP en termes de prise en compte de
l’environnement.
Les principes de l’exploitation à faible impact comprennent notamment :
- la sauvegarde des habitats et les zones de présence d’espèces remarquables dans les
aménagements
- la gestion des déchets dans les bases vies des entreprises intervenant en forêt
- L’application de mesures de limitation des pollutions éventuelles par les hydrocarbures et
autres produits dangereux utilisés par les entreprises travaillant en forêt
Objectif 1.8 : Sécuriser la vente des bois issus des défrichements
Aujourd’hui, en Guyane, tout aménagement agricole s’implante sur des terres couvertes de forêt.
Lors du défrichement préalable à la mise en valeur agricole, le bois abattu est majoritairement brûlé
au champ. Les tiges valorisables en bois d’œuvre sont autoconsommées par l’exploitant ou
alimentent le marché informel de bois.
Actuellement en Guyane les pratiques ne permettent que rarement de garantir la légalité des bois
vendus issus des défrichements agricoles car il n’y a pas de moyen d’en assurer la traçabilité lors de
la vente comme l’exigent le RBUE27 et le Code forestier28.
Avec l’émergence de la filière bois énergie-biomasse, il devient essentiel d’accompagner la
structuration de la filière bois-énergie issu des défrichements agricoles, de mettre en place un
système de suivi des pratiques et de contrôle afin de permettre un approvisionnement sécurisé des
centrales électriques biomasse et aussi des scieries.
➢ Il est impératif de continuer à travailler à un cadre juridique concernant la vente des bois
issus du défrichement agricole. Les réflexions déjà engagées doivent se poursuivre au sein
d’un groupe de travail dédié mis en place par la CRFB.
➢ La finalisation de la rédaction du « cahier des charges de la défriche à faible impact » par
les services de l’Etat permettra d’encadrer les pratiques et de garantir :
o La légalité du processus de défrichement ;
o La préservation de la qualité des sols nécessaire à l’usage agricole ;
o La traçabilité du bois ainsi produit, quelle que soit sa destination (bois œuvre ou bois
énergie).
➢ Il est également impératif de renforcer les contrôles en lien avec le règlement sur le bois de
l’Union européenne et le Code forestier (diligence raisonnée et traçabilité).
27 Règlement Bois Union Européenne : vise à écarter du marché communautaire le bois et les produits dérivés issus d’une récolte
illégale
28 Article L172-7
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 51 sur 84
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 1.8
Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans
l’évaluation environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
La sécurisation des ventes de bois issus des défrichements n’a que des incidences positives
directes sur l’environnement dans la mesure où les actions proposées sont en faveur d’une
meilleure prise en compte de l’environnement par le respect de bonnes pratiques de cadres
réglementaires ou d’incitation et sanction via le contrôle.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Dans la mesure où ces actions pourraient entraîner une augmentation de l’intensité des
défrichements et donc des incidences potentiellement négatives sur les habitats, les eaux et
les sols une attention particulière sera portée à la préservation des sols. Les bonnes pratiques
de défrichement proposées dans le "cahier des charges de la défriche à faible impact" ainsi
que dans la charte EFI seront intégrées aux actions.
Objectif 1.9 Lutter contre le commerce illégal des bois
L’exploitation et le commerce illégal de bois ont des conséquences à la fois sur l’environnement et
sur les entreprises de la filière. Les bois issus de l’exploitation légale et produits dans le cadre de la
gestion durable de la forêt doivent faire face à une concurrence déloyale de bois importés
illégalement ou coupés en Guyane de manière illégale. Les impacts économiques à l'encontre de
la filière bois légales sont de plus en plus importants.
➢ Il est stratégique de renforcer et de coordonner les moyens de lutte contre les activités
illégales et de contrôle de la légalité des bois exploités, importés, transportés et vendus en
Guyane, avec la mise en œuvre des contrôles suivants :
o Contrôles de la légalité des bois commercialisés en Guyane : lutte contre la fraude,
veille au respect du RBUE et à la conformité du marquage CE, respect du Code
forestier ;
o Contrôles des marchés de construction, en particuliers des marchés publics ;
o Contrôles aux frontières pour lutter contre les importations illégales, avec des
moyens douaniers renforcés.
L’efficacité des contrôles nécessite :
▪ Une meilleure coopération des différents corps de contrôles de l’Etat ;
▪ Des moyens dédiés aux missions de police et de contrôles identifiés et plus importants
qu’aujourd’hui.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 1.9
Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans
l’évaluation environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Les actions de cet objectif n’ont que des incidences positives ou neutres sur l’environnement.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sans objet.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 52 sur 84
ORIENTATION STRATEGIQUE 2 : MIEUX VALORISER LES BOIS, AMELIORER LA
VALORISATION MATIERE
Objectif 2.1 : Valoriser les ressources fatales en bois énergie
Le PNFB rappelle que « le secteur forestier peut contribuer au mix énergétique des territoires par le
développement raisonné de la filière bois énergie29 ».
En application de la LTECV (loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte) la
stratégie nationale pour la mobilisation de biomasse (SNMB) prévoit l’élaboration de schémas
régionaux biomasse (SRB) afin de veiller « à atteindre le bon équilibre régional entre les différents
usages du bois, dans le respect de l’articulation des usages afin d’optimiser l’utilisation de la
ressource dans la lutte contre le changement climatique ». Le PRFB et le SRB Guyane doivent être
en cohérence. Le PRFB donne ici les principales orientations et objectifs de production de biomasse
d’origine forestière, ces orientations ont vocation à être détaillées et complétées dans le SRB
Guyane en cours d’élaboration.
La valorisation de la biomasse revêt en Guyane un double enjeu :
▪ assurer une rentabilité globale et une dynamique de développement de la filière forêt-bois
en inscrivant la mixité et la synergie bois d’œuvre / bois énergie au cœur de la démarche,
▪ produire de l’électricité de manière durable pour répondre aux forts besoins du territoire.
Si une seule centrale biomasse est actuellement en production (1,7 MW, à Kourou), la
programmation pluriannuelle de l’énergie de la Guyane (PPE), en cours de révision au moment de
la rédaction du PRFB, fixe les objectifs rappelés dans le tableau ci-dessous. Plusieurs projets de
centrales de production d’électricité à partir de la biomasse sont en cours de développement à
différents stades d’avancement. La filière bois – énergie biomasse a vocation à se développer et à
se structurer dans les années à venir.
La SRI-SI Guyane met en avant la valorisation de la biomasse comme un besoin identifié en Guyane.
La filière biomasse représente une réelle opportunité de création d’emplois,10 équivalents temps
plein (ETP)/MW installé, soit +400 ETP au total (emplois industriels et dans les filières amont)30.
La cellule biomasse de Guyane, composée des services de l’Etat et des établissements publics
concernés, a été créée en 2015 et a pour mission principale de valider les plans
d’approvisionnement des centrales biomasse. Elle a identifié les sources d’approvisionnement
potentielles suivantes, en priorisant les ressources « fatales » c’est-à-dire les ressources actuellement
perdues (considérées jusqu’à présent comme des déchets) alors qu’elles pourraient être valorisées :
▪ Sources d’approvisionnement existantes :
o bois issu des défrichements agricoles et urbains ;
o connexes de scierie ;
o connexes de l’exploitation de bois d’œuvre en forêt naturelle (dessertes et
cloisonnements, dégâts d’exploitation, bois creux …) ;
▪ Nouvelles sources d’approvisionnement :
o bois issus des déboisements préalables à la mise en œuvre de plantations
forestières ;
o bois énergie issu des plantations forestières ;
29 Programme National Forêt Bois, page 45
30 Source : GENERG - Groupement des entreprises en énergies renouvelables de Guyane
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 53 sur 84
o éventuelles cultures énergétiques non ligneuses.
Le PRFB fixe les objectifs ci-dessous en biomasse issue d’approvisionnements forestiers. Ces objectifs
de production de biomasse sont rapportés aux objectifs de production d’énergie fixés par la PPE.
Tableau 4 : Objectifs de volumes bois énergie exploités et contribution aux objectifs de la
PPE31
Volumes annuels de bois énergie 2019 2023 2029
Issus de l’exploitation de la forêt naturelle (modèle actuel)
Rappel : Bois d’œuvre exploité (grumes) En moy 70 000
m3 125 000 m3 210 000 m3
Bois énergie issu des connexes de scierie 54 000 t32 96 000 t 162 000 t
Bois énergie issu des connexes de l’exploitation forestière 62 000 t33 111 000 t 185 000 t
Total issu de l’exploitation de la forêt naturelle
Bois énergie mobilisable
Equivalent production d’énergie
116 000 t
9 MW
207 000 t
16 MW
347 000 t
27 MW
Issus de nouvelles sources de biomasse forestière
Bois énergie issu de l’exploitation du lac de barrage de
Petit Saut
130 000 t
10 MW
130 000 t
10 MW
Bois énergie issu des futures plantations forestières 6 500 t
5 MW
130 000 t
10 MW
Total issu de nouvelles sources de biomasse forestière
Bois énergie mobilisable
Equivalent production d’énergie
136 500 t
15 MW
260 000 t
20 MW
Total production énergétique à partir de la biomasse
d’origine forestière 9MW 31 MW 47 MW
Objectifs PPE en production d’énergie biomasse34
% couvert par les approvisionnements biomasse
forestière
1,7 MW
100 %
45,3 MW
68 %
65,3 MW
72 %
➢ Annoncé en 2018 par le secrétaire d’état auprès du Ministre en charge de la transition
écologique et solidaire, le contrat de transition écologique « Bois énergie » pour la Guyane
devrait être signé mi-2019. Ce CTE bois énergie qui couvrira la période 2019-2022 portera
des projets qui contribueront à la mise en œuvre de cet objectif du PRFB.
31 Présentation des hypothèses retenues (Interprobois Guyane) :
- 1 m3 de bois d’œuvre récolté en forêt génère 0,77 t de connexes valorisables en bois énergie
- 1 m3 de bois d’œuvre transformé en scierie génère 0,88 t de connexes valorisables en bois énergie
- 13 000 t de bois énergie permet de produire 1 MW
32 Ressource valorisée en partie, pour les seuls besoins de la centrale biomasse de Kourou
33 Ressource non valorisée par manque de débouché, dans l’attente de l’entrée en production des futures centrales
biomasse
34 La PPE fixe des objectifs de production d’énergie issue de la valorisation de la biomasse de 1,7 MW en 2018, 45,3 MW en
2023 (40 MW sur le littoral + 3,6 MW en zone non connectée au réseau littoral), 65,3 MW en 2028 (+ 20 MW sur le littoral)
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 54 sur 84
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 2.1 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
La valorisation des ressources fatales en bois énergies n’a pas d’incidences négatives sur
l’environnement. Les incidences de l’augmentation de mobilisation de bois sont exposées
dans l’orientation stratégique 1.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Le cahier des charges de la défriche à faible impact finalisé et la charte EFI seront exigés pour
l’approvisionnement des usines biomasse.
Objectif 2.2 : Mieux valoriser la diversité des essences et des qualités de
bois
Comme évoqué précédemment, et malgré une forte diversité d’essences forestières, seules
quelques-unes sont à ce jour récoltées et utilisées au premier rang desquelles l’Angélique, le
Gonfolo, et le Grignon. Ces trois essences, sont très recherchées pour leurs caractéristiques
techniques adaptées à la construction.
Les objectifs de mobilisation annoncés dans ce document ne pourront être atteints sans engager
une diversification des essences et une diversification dans la qualité des bois commercialisés.
D’autres essences ont des caractéristiques technologiques intéressantes et un réel intérêt
commercial, mais ne représentent pas des volumes significatifs dans les récoltes. Par ailleurs des
essences majoritaires en forêt ne sont pas récoltées car sont mal connues d’un point de vue
technique ou présentent des caractéristiques qui les rendent difficiles à travailler.
Les bois de qualité intermédiaire sont peu exploités et il en résulte une surutilisation de l’Angélique et
du Gonfolo pour des usages qui ne le justifient pas forcément.
➢ Le CTBF Guyane doit poursuivre les travaux de caractérisation de la ressource afin de
permettre la diversification de l’approvisionnement et une meilleure valorisation des produits
de qualité intermédiaires (ni sciage premium, ni biomasse).
Il peut notamment être envisagé d’établir un classement des bois par propriétés techniques
plutôt que par essence afin de faciliter leur utilisation par les professionnels.
➢ Les travaux visant à améliorer le rendement matière des bois en scierie doivent être
poursuivis.
➢ L’installation d’entreprises en capacité de développer un savoir-faire spécialisé par l’outil,
le produit ou l’approvisionnement (bois petite section, bois précieux, menuiserie…) doit
également être encouragée afin de développer de nouveaux débouchés et d’utiliser, sur
de plus petits volumes, certaines essences jusqu’ici délaissées.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 55 sur 84
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 2.2
Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives sur l’environnement.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Un point d’attention est formulé quant au maintien des niveaux de prélèvement à ceux
actuellement pratiqués.
Objectif 2.3 : Favoriser l’utilisation des bois locaux issus de gestion durable
pour la construction
Le marché local de la construction représente 80% des débouchés de la filière (Source : CTBF
GUYANE). Les volumes les plus importants dépendent de la commande publique. Sur ces marchés,
le bois local est concurrencé par les importations de bois et les autres matériaux de construction.
Pour favoriser l’utilisation du bois locale dans la construction et notamment pour les constructions
publiques, le PRFB prévoit les actions suivantes :
➢ Promouvoir l’application de critères d’attribution objectifs et vérifiables dans les marchés
publics et les appels d’offres privés, et encourager à l’intégration de critères de plus-value
pour l’utilisation du bois local ;
➢ Encourager une meilleure lisibilité (qualité, volumes), une meilleure planification et une plus
grande standardisation de la commande publique (via marchés à bon de commande) ;
➢ Communiquer et sensibiliser à l’utilisation du bois via des documents pédagogiques et à
travers des mentions à porter dans les cahiers des clauses administratives générales (CCAG)
et cahier des clauses techniques particulières (CCTP). Plusieurs documents déjà existants
pourraient servir de base à ce travail35 ;
➢ Aller à terme vers l’établissement d’une charte bois construction collectivités/entreprises,
signée par tous les donneurs d’ordre publics tout en veillant à privilégier une utilisation locale
du bois. L’attribution de subventions publiques pourrait être conditionnée par un
approvisionnement local. Une réflexion sur la taxation de bois importés pourra aussi être
menée.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 2.3 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives sur l’environnement.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sans objet
35 Recourir au bois local dans la commande publique Guide de recommandations. ETD, novembre 2010.Intégrer les bois
locaux dans la commande publique. Atlanbois, juin 2014.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 56 sur 84
Objectif 2.4 : Diversifier les productions et les marchés dans la chaîne de
valeur bois
La filière forêt-bois guyanaise est aujourd’hui majoritairement axée sur la production de bois
d’œuvre. La diversification de l’offre commerciale des produits issus de la forêt apparait comme un
axe de travail incontournable pour sa pérennisation.
➢ Un appui au développement de la seconde transformation est souhaitable car celle-ci est
créatrice de valeur ajoutée, par exemple :
o Bois massif abouté (BMA) et le bois massif reconstitué (BMR ou contrecollé) ;
o Extraction / cosmétique / pharmacologie / biomolécule. Une réflexion sur la
réglementation sera menée par l’agence régionale de la biodiversité au sujet de
l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages (APA) ;
➢ Favoriser la rencontre acheteur/vendeur et la mutualisation des outils (fablab, platexfor : -
outils d'optimisation de la gestion et de la connaissance des stocks, etc.…)
➢ Encourager le développement des filières de valorisation des produits non ligneux
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 2.4 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives sur l’environnement.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sans objet
Objectif 2.5 : Développer l’export de bois
La balance commerciale des produits bois de la Guyane est fortement déficitaire. En 2017 les
exportations se sont élevées à 2,24 millions d’euros (3,2 millions d’euros en 2016), essentiellement en
sciages à destination des Antilles. Les importations ont elles porté sur 17,7 millions euros en 2017 (17,1
millions d’euros en 2016), majoritairement en meubles et sièges (pour 11,7 millions d’euros)36.
Le développement de l’export constitue un levier stratégique pour la filière forêt-bois guyanaise
afin de pallier aux fluctuations de la commande publique locale et contribuer à réduire le déficit
de la balance commerciale.
Pour développer des marchés à l’export, il est nécessaire de mener plusieurs actions de front :
➢ Avoir une démarche commerciale construite pour aller chercher des marchés porteurs,
36 Source : Douanes, traitement MFBG
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 57 sur 84
➢ Travailler sur les produits en capacité de répondre à des marchés à l’export. Aujourd’hui, la
mise en place au niveau local d’un nouveau référentiel (écocertification) paraît
prématurée. En effet, le niveau d’exigences garanti par le référentiel PEFC permet aisément
d’accéder aux marchés internationaux ;
➢ Être en capacité d’avoir les stocks et infrastructures nécessaires, notamment une
infrastructure portuaire performante.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 2.5 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Le développement de l’export en lui-même n’a pas d’incidences négatives sur
l’environnement du PRFB. Les incidences de l’augmentation de mobilisation de bois sont
exposées dans l’orientation stratégique 1.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sans objet
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 58 sur 84
ORIENTATION STRATEGIQUE 3 : DEVELOPPER LES COMPETENCES ET L'EMPLOI
LOCAL
Troisième secteur économique du département après le spatial et la filière minière, la filière bois en
Guyane est en pleine structuration et est un véritable enjeu pour l’emploi en Guyane. En effet, de
l’exploitation forestière à la seconde transformation, elle représente 830 ETP directs soit 3,5 % de la
population active occupée37. Les emplois indirects et induits sont estimés à 1 245 ETP.
L’amont de filière forêt-bois (exploitation forestière et première transformation) représente environ
300 emplois actuellement et un potentiel de création supplémentaire évalué à 215 d’ici 2025, en
lien avec la mise en production des centrales biomasse et l’augmentation des volumes produits en
bois d’œuvre, et répartis comme suit :38
▪ Exploitation forestière : 120,
▪ Pépinières et Plantations : 20,
▪ Usine de sciage : 60,
▪ Usine BMA/BMR : 15.
En incluant la gestion forestière le potentiel de création s’élève à 265 emplois supplémentaires.
En prenant en compte le turnover, le besoin en recrutement est estimé entre 50 et 70 personnes par
an suivant le développement de la filière.39
Dans son étude sur les besoins en compétences et en formation professionnelle des salariés de la
filière forêt-bois (exploitations forestières et scieries) 40 de mars 2017, le FAFSEA, organisme paritaire
collecteur agréé de référence pour la formation professionnelle, rend compte des difficultés
importantes des entreprises de la filière forêt-bois guyanaise pour recruter du personnel qualifié.
Le manque d’attractivité des métiers de l’exploitation forestière s’explique principalement par leur
pénibilité élevée mais aussi par les difficultés de management d’équipes multiculturelles dans un
contexte d’hébergement en base-vie en forêt (5 à 6 jours par semaine selon la saison). Le manque
de compétences dans des métiers très spécifiques ou techniques est l’un des soucis récurrents du
recrutement dans les exploitations forestières et les scieries.
Mis à part le certificat d’aptitude professionnel agricole (CAPA) « Travaux forestiers » du CFPPA de
Matiti, il n’y a pas d’offre de formations diplômantes spécifiques dédiée à la filière forêt-bois en
Guyane. Quelques organismes proposent des formations non diplômantes en lien avec ces métiers.
Ce manque d’offre de formation locale induit un investissement important des entreprises dans la
formation interne pour bénéficier d’employés compétents et limiter le turnover.
Pour répondre à ces constats, la Guyane a répondu au 4ème appel à projet campus des métiers et
des qualifications d’avril 2016 en proposant un campus du Bois, de éco-construction et de
l’écotechnologie. Ce projet a été retenu en février 2017.
Le projet pédagogique poursuit le double objectif de :
▪ Promouvoir la mise en réseau des professionnels et l’intégration des jeunes dans un
continuum formation-emploi
37 Interpro Bois Guyane lors de la conférence économique sur la filière bois, novembre 2016
38 Source : Plan stratégique de développement, à 10 ans, de l’amont de la Filière Forêt & Bois en Guyane, 2015
39 Rapport final FAFSEA, Analyse des besoins en compétences et formation professionnelle de la filière Bois
(exploitations forestières et scieries) en Guyane, mars 2017
40 Analyse des besoins en compétences et en formation professionnelle des salariés de la filière Bois en Guyane,
FAFSEA, mars 2017
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 59 sur 84
▪ Bâtir une offre de formation en phase avec les besoins des professionnels des filières bois,
écoconstruction et écotechnologie.
Pour accompagner cette volonté de mettre à disposition des guyanais et de la filière forêt-bois une
offre de formation en lien avec les enjeux évoqués, le PRFB fixe deux objectifs principaux, l’un sur
l’adaptation de l’offre de formation et l’autre sur l’amélioration de l’attractivité des emplois de la
filière.
Objectif 3.1 : Mettre en place une offre de formation adaptée aux besoins
de la filière forêt-bois
a. Assurer une bonne représentation de la filière, notamment filière amont exploitation
forestière et scieries, au sein du Campus des métiers et des qualifications Bois, Eco-
construction, Eco-technologie et engager les actions prioritaires
L’étude menée par le FAFSEA a permis de mettre en évidence les métiers en tension et les principaux
axes à travailler pour répondre mieux aux demandes de l’amont de la filière.
Les métiers en tension et les manques de formation identifiés sont :
▪ Chef d’équipe / d’exploitation : turn over important ;
▪ Bûcheron : pénibilité du métier et manque de formation adaptée ;
▪ Mécanicien / affûteur en scierie et mécanicien transverse : manque de formation locale en
mécanique et formations existantes non adaptées aux engins de la forêt, besoin spécifique
en affûtage ;
▪ Ouvrier forestier polyvalent.
Les actions prioritaires sont, sur la base du diagnostic établi dans l’étude :
▪ L’évolution de la formation CAPA Travaux forestiers afin de couvrir plus de besoins de la
filière,
▪ Enrichir l’offre locale de formations continues courtes et promouvoir les formations inter-
entreprises,
▪ Renforcer l’offre de formation initiale en mécanique et en conduite d’engins en se
rapprochant des secteurs BTP / Mines / Agriculture
▪ Créer des partenariats avec le territoire hexagonal sur des métiers spécialisés, notamment
en affûtage - Lycée du Bois de Cormaranche
D’autres pistes sont également à retenir en lien avec les évolutions des métiers : formation
continue sur les évolutions technologiques et réglementaires, certification Faible Impact
Environnemental, métiers spécifiques à la valorisation de la biomasse, aux plantations et en lien
avec un objectif d’exportation de bois tropicaux à haute valeur ajoutée certifiés et triés.
➢ Pour faire valoir ces besoins, il convient donc de veiller à une bonne représentation des
acteurs de l’amont de la filière forêt-bois au sein du campus des métiers afin de suivre et
d’orienter les actions engagées.
N.B : En plus des besoins identifiés au sein de la filière il existe des besoins spécifiques à certaines
zones et modes de gestion :
▪ En ZDUC : identifier des formations adaptées pour accompagner les communautés dans la
définition de mesures de gestion s’appuyant sur les modes de gestion coutumiers des
espaces forestiers et cohérentes avec les usages et pratiques actuelles.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 60 sur 84
▪ En zones isolées : les difficultés de recrutement y sont encore plus accentuées et il s’agit d’y
développer des actions adaptées aux problématiques locales en matière d’emploi et de
formation, en proposant notamment des formations adaptées et délocalisées dans ces
zones et des échanges d’expérience avec la filière sur le littoral
Dans ces zones, et en particulier dans les zones très isolées (Haut Oyapock et « très Haut » Maroni),
la dimension sociale est souvent plus prégnante que la notion d’emploi d’où une certaine difficulté
à trouver des financements dans le cadre des schémas habituels. Les actions engagées devront
tenir compte de ces situations particulières, en mobilisant par exemple des dispositifs d’insertion au
service de la filière.
Enfin, afin d’assurer une montée en compétence locale, il serait nécessaire de mener une réflexion
sur une nouvelle structuration des entreprises et en particulier celles implantées dans les communes
de l’intérieur
b. Elargir la réflexion à la filière aval
Le PRFB porte une réflexion de développement de l’ensemble de la filière et les valorisations de la
seconde transformation et de la construction bois sont nécessaires aux débouchés commerciaux
de l’amont de la filière. Il serait donc utile à moyen terme, et une fois le plan de formation de la filière
amont mis en place, d’élargir la réflexion à la filière aval avec les besoins en compétence de
l’ébénisterie, des donneurs d’ordre en matière de construction, du secteur des productions à haute
valeur ajoutée (bois de rose, aromathérapie, cosmétique…).
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 3.1 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives sur l’environnement mais les incidences
peuvent dépendre des modalités de mise en œuvre des formations.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Il est recommandé pour éviter ou réduire les potentiels incidences négatives d’inclure dans
les formations liées à la filière forêt-bois des matières en lien avec la préservation de
l’environnement tant naturel qu’industriel.
Objectif 3.2 : Améliorer l'attractivité des emplois de la filière forêt-bois
Malgré les actions de communication autour des métiers du bois, l’introduction des nouvelles
technologies, et l’amélioration des conditions de vie sur les bases-vie, les emplois de la filière forêt –
bois souffrent globalement d’un manque d’attractivité auprès des jeunes et plus globalement de la
population locale alors qu’ils constituent des débouchés croissants.
L’enjeu est donc crucial de pouvoir attirer la population guyanaise vers ces emplois. Rappelons que
les entreprises sont obligées de faire appel à de la main d’œuvre venant de l’étranger sur certains
postes en tension comme les bûcherons et les affûteurs.
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a. Poursuivre l’amélioration des conditions de travail en forêt
Les travaux d’exploitation forestière sont par nature saisonniers (saison sèche) et en milieu isolé (base
vie).
L’éco certification ainsi que la réglementation liée au Code du travail imposent certaines
dispositions sur les conditions de travail en forêt. Les entreprises investissent déjà en termes
d’amélioration du confort de vie sur les bases et de management adapté à ces conditions
particulières. De même la sécurité des postes de travail et la fidélisation des salariés sont pour elles
des axes de travail importants.
➢ Les engagements des entreprises en matière de confort de vie et de sécurité de travail en
forêt doivent être poursuivis et encouragés.
b. Promouvoir les métiers auprès des jeunes et des demandeurs d’emplois
La Maison de la Forêt et des Bois de Guyane (MFBG) affiche une double vocation, celle d’accueillir
le CTBF Guyane, véritable centre technique régional au service de la filière bois, et celle
complémentaire, de s’ouvrir à un plus grand nombre afin d’en faire un lieu de rencontre et
d’échange grâce à son centre de ressource et sa salle d’exposition.
Les actions du CTBF Guyane s’inscrivent dans une démarche d’intérêt général visant à contribuer
activement au développement économique de la Guyane (recherche, innovation, appui
technique aux entreprises de la filière, normalisation, formation, conseil, expertise, etc.) et à
l’émergence de vocations et compétences, notamment, parmi les plus jeunes.
Des actions de communication sont également menées de manière ponctuelle au sein
d’établissements scolaires, mais il n’existe pas d’inscription de ces actions dans la durée, ni
d’organisation et de moyens dédiés.
Des projets d’insertion professionnelle permettant l’acquisition de compétences métiers nécessaires
à la structuration de filière locale dans les zones isolées sont à développer et encourager à l’instar
du projet d’atelier chantier d’insertion sur la commune de Camopi.
➢ La mise en place d’actions régulières d’information et de sensibilisation aux métiers du bois
et de la forêt dans les établissements scolaires constitue un levier intéressant pour attirer plus
de jeunes en formation initiale et répondre aux besoins de la filière.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 3.2 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sans objet
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 62 sur 84
ORIENTATION STRATEGIQUE 4 : GARANTIR ET ORGANISER LA MULTI
FONCTIONNALITE DE LA FORET
Les milieux forestiers assurent à la fois des fonctions économiques, environnementales et sociales.
Annoncé comme l’un des principes essentiels de la politique forestière dans le Code forestier41, la
multifonctionnalité de la forêt est prégnante en Guyane.
La perception du milieu forestier naturel guyanais est propre à chacun et les points de vue exprimés
lors de l’élaboration de ce document sont très différents (nécessité d’une préservation intégrale,
exploitation économique, subsistance, milieu hostile, milieu de liberté, biodiversité, stock carbone,
etc.). Cette diversité de perceptions de la forêt entraîne inévitablement parfois des tensions entre
les usagers de ces espaces.
Par ailleurs la présence de « communautés d’habitants qui tirent traditionnellement leurs moyens de
subsistance de la forêt42 » donne une dimension particulière à la multifonctionnalité en forêt
guyanaise.
Objectif 4.1 : Conforter la gestion traditionnelle de la forêt par les
populations amérindiennes et bushinengue
Les populations amérindiennes et bushinengue de Guyane exercent des usages et des modes de
gestion coutumiers sur leurs territoires. Ces territoires peuvent faire l’objet de ZDUC ou de
concessions, leur création est permise depuis le décret de 1987, et leur reconnaissent des droits
particuliers pour la pratique de la chasse, de la pêche et, d’une manière générale, pour l’exercice
de toute activité nécessaire à leur subsistance. Il existe aussi des zones dont l’organisation et la
gestion des terroirs agri-forestiers est toujours marquée par le droit coutumier et des usages
traditionnels, bien qu’il n’y ait pas de ZDUC. C’est le cas par exemple en territoire aluku sur les
communes de Maripa-Soula et Papaïchton.
Les ZDUC localisées sur le DFP doivent respecter les principes de gestion durable (garantir la
biodiversité, les fonctions économiques, sociales et culturelles, assurer un équilibre sylvo-
cynégétique, etc.). Sur ces zones, la reconnaissance des droits d’usage met fin à la gestion ONF,
sauf stipulation contraire (Article R5145-3 du Code général de la propriété publique). Néanmoins,
aucun gestionnaire n’est explicitement désigné. De fait, ces zones sont gérées avec les
communautés d’habitants selon des pratiques propres à chacune d’elle.
Confrontées à l’évolution démographique et économique, aux autres usages et aux activités
illégales, les communautés d’habitants revendiquent des évolutions pour rendre la réglementation
des ZDUC plus en adéquation avec les réalités actuelles.
Le PRFB Guyane n’a pas vocation à traiter de l’ensemble des problématiques actuelles des ZDUC
et concessions (refonte de la notion de subsistance, extension des villages, gestion des concessions
agricoles…). Ainsi la question foncière ou encore les modalités d’attribution des 400 000 ha prévus
aux accords d’avril 2017 ne sont pas abordés. Seuls les aspects liés à la gestion forestière sont étudiés.
a. Accompagner les populations dans la gestion / surveillance de leurs forêts
Comme le souligne le rapport du CNRS43, « gérer une zone forestière peut parfois être compliqué et
représenter un casse-tête tant pratique que technique ».
41 Art. L121-1 du Code forestier « La politique forestière a pour objet d'assurer la gestion durable des bois et forêts. Elle
prend en compte leurs fonctions économique, écologique et sociale. »
42 Articles R170-56 et suivants du Code du Domaine de L’État ; décret n° 87-267 du 14 avril 1987.
43 Zones de droits d’usage collectifs, Concessions et Cessions en Guyane française : Bilan et perspectives 25 ans après,
CNRS, 2014
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 63 sur 84
Les situations et les envies sont différentes d’une communauté à l’autre, mais la plupart d’entre elles
semblent souhaiter s’investir davantage dans la gestion de leur ZDUC. Certaines souhaitent à terme
autogérer leur territoire.
Les représentants de certaines communautés expriment le besoin d’être accompagnés et formés
pour acquérir les compétences nécessaires, évoquant la possibilité d’un transfert de connaissances,
de savoir-faire et de compétences progressives, notamment entre l’ONF et les communautés.
Plusieurs expériences ont déjà été mises en place. À titre d’exemple l’ONF s’était investi, à la
demande de la communauté Lokono de Balaté, pour participer à la construction collective de
règles de gestion durable de leur forêt communautaire.
Une autre expérience plus récente a fait intervenir le Graine (fédération des associations
d’éducation à l’environnement en Guyane) pour accompagner les populations dans la définition
de la ZDUC d’Iracoubo.
Par ailleurs, Sur le sud de la Guyane, le PAG porte un projet « vers une gestion concertée des
ressources naturelles » financé sur le fonds européen de développement régional (FEDER). Ce projet,
conçu en lien avec les autorités coutumières et des personnes ressources des territoires, s’appuie
notamment sur la formation d’animateurs locaux pour accompagner les habitants dans la co-
construction de mesures de gestion pour des ressources en raréfaction ou pour des terroirs à multi-
usages.
Fort de ces retours d’expérience et des demandes exprimées par certaines communautés, différents
niveaux d’accompagnement sont envisagés :
➢ Faciliter la participation des membres de communautés aux formations forestières mise en
œuvre au niveau régional voire organiser des formations pour ce public spécifique, parfois
isolé géographiquement. La compréhension des approches de gestion déployées par
l’ONF par les membres des communautés facilitera le dialogue entre ces modes de gestion
et ceux déployés par les communautés.
➢ Développer des projets visant la co-construction de plans/ mesures de gestion en
s’appuyant sur les connaissances et pratiques des gestionnaires d’espaces naturels et celles
des membres des communautés. Ce type de projet pourrait être déployé :
▪ à petite échelle en menant des expérimentations avec des communautés volontaires (sur
la base de ce qui a été fait par le Graine à Iracoubo). Ceci pourrait permettre de mettre
au point des outils afin d’aboutir à une expression des besoins des populations et une
planification de la mise en œuvre. En fonction du retour d’expérience, un élargissement à
d’autres ZDUC serait envisageable.
▪ à une échelle plus large, des moyens pourraient être déployés pour des missions
d’animation, de formation et d’accompagnement pour travailler à la mise en place de
mesures de gestion dans les ZDUC. La définition des moyens nécessaires et la mise en œuvre
d’un tel projet impliquerait différents partenaires selon les territoires concernés (Grand
conseil coutumier, Communes, CTG, ONF, PAG, PNRG etc.).
Quels que soient les approches, l’accompagnement doit se faire à la demande des communautés,
en impliquant le grand conseil coutumier. L’évolution du contexte avec le transfert de propriété
(400 000 ha en faveur des populations autochtones) prévu dans les accords de Guyane sera aussi
à prendre en compte dans les choix à venir.
Le partage de compétences entre acteurs pourra ainsi être très différent d’une zone à l’autre,
pouvant aller par exemple de simples formations en gestion forestière à la réalisation conjointe de
plan de gestion afin de permettre un renforcement progressif des capacités de gestion forestière
des communautés.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 64 sur 84
b. Identifier les ressources de produits forestiers sous tension utilisés par les populations
Les communautés autochtones et locales utilisent de nombreux produits ligneux et non ligneux de
la forêt pour leur alimentation, la construction ou la production d’outils ou d’objets d’artisanat. Les
savoirs et savoir-faire associés à ces produits et à leur mise en œuvre contribuent aux modes de vie
des communautés et constituent leur patrimoine culturel. Il est donc important de les préserver et
de veiller à la gestion durable des ressources utilisées. Or, l’évolution des modes de vie, la
sédentarisation des populations et leur croissance démographique induisent une exploitation plus
intensive des ressources proches des zones de vie.
➢ Il apparaît nécessaire de mieux identifier les produits forestiers dont le renouvellement peut
être remis en cause afin d’en caractériser les usages et de définir des modes de gestion
adaptés, dans un objectif de maintien de la pérennité de la ressource.
Ce sujet fait déjà l’objet de programmes menés par l’Office national de la chasse et de la faune
sauvage (ONCFS) et le PAG notamment sur des espèces animales ou végétales ciblées.
Dans le cadre du projet porté par le PAG sur la gestion des ressources naturelles, certaines
ressources identifiées comme étant en situation de raréfaction par les habitants pourront
faire l’objet d’études pour décrire les usages et de travaux pour co-construire des mesures
de gestion adaptées.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 4.1 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Dans ces zones où il est prévu d’appuyer les communautés dans la gestion durable de leurs
forêts (réalisation de plans de gestion communautaire), il est recommandé d'appliquer, a
minima, les mêmes principes de gestion durable que dans les forêts du DFP en termes de prise
en compte de l’environnement et ce dans une démarche de progrès des communautés
locales à accompagner.
Objectif 4.2 : Développer et sécuriser l'activité touristique et de loisir en
forêt et sensibiliser la population locale à la richesse de la forêt
En 2016, sur plus de 200 000 touristes ayant visité la Guyane, 28% déclarent avoir pratiqué une balade
sur un sentier forestier ou sur le littoral et 18% ont passé une nuit en forêt44, alors que 81% des
personnes interrogées déclarent être intéressés par la biodiversité guyanaise.
Dotée d’un patrimoine naturel, culturel et géologique exceptionnel, la forêt guyanaise offre un
potentiel de développement touristique et de loisir non négligeable. Entre observation de la faune
et de la flore, randonnées, ou activités sportives d’aventure, les professionnels du secteur proposent
une offre diversifiée pour attirer les visiteurs et la population locale dans la forêt guyanaise.
Un objectif de développement touristique ambitieux est affiché dans le schéma régional de
développement du tourisme et des loisirs de Guyane (SRDTLG) approuvé le 21 octobre 2013 en
44 Chiffres clés du tourisme en Guyane, Guyane-Amazonie.fr, 2016
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 65 sur 84
Assemblée Plénière Régionale, (+ 3500 emplois directs et + 3500 emplois induits, + 1% du PIB, +150%
en chiffre d’affaires) et l’un des piliers est bien la découverte de la forêt et ses richesses naturelles et
un concept d’ « aventure sereine ».
La création d’une formation de guidage en milieu amazonien doit permettre de renforcer le
positionnement de l’offre guyanaise, axé sur la découverte encadrée des fleuves et de la forêt.
Pourtant les professionnels se heurtent à des problématiques de développement notamment dues
à la baisse de la densité faunistique dans la plupart des zones accessibles qui rend difficile
l’observation de la faune. La chasse mais aussi l’orpaillage illégal sont régulièrement mis en cause.
a. Améliorer la concertation entre usagers
Il est clairement identifié un enjeu sur la cohabitation entre activités de tourisme et le loisir et activités
de chasse.
➢ Lors de l’élaboration du PRFB, les différents usagers ont convenu que la réalisation d’un
zonage volontaire par territoire communal ou intercommunal, définissant des zones dédiées
à chacune des activités pourrait permettre d’apaiser certaines situations et de respecter
l’intérêt général.
b. Travailler sur la structuration d’une offre de découverte de la forêt de qualité
L’écotourisme en forêt peut prendre plusieurs formes :
▪ Des camps touristiques en forêt intégrant l’hébergement, la restauration, des prestations de
guidage, des aménagements ludiques et des circuits de découverte accessibles à partir du
camp ;
▪ Des circuits de randonnée aménagés et entretenus : possibilité de pratique libre ou
accompagnée, sur différentes durées, avec éventuellement des possibilités
d’hébergement de qualité et adapté (lodges) et une signalétique d’interprétation ;
▪ Des produits de découverte des cultures et traditions locales et certains sites amérindiens et
archéologiques méritent d’être valorisés. Ils viendront renforcer l’attractivité des produits et
itinéraires proposés en forêt ;
▪ Les sites miniers pourraient éventuellement être ouverts aux visiteurs afin de faire découvrir
la réalité de l’activité minière en forêt.
➢ Il apparaît indispensable d’engager une réflexion partagée entre les différents partenaires
(l’ONF, la CTG, le Parc Amazonien de Guyane, les communes et le PNR) sur la structuration
des itinéraires et des équipements en forêt.
➢ Ces sites et itinéraires doivent à la fois répondre à un certain nombre de critères de qualité
et être reconnus et respectés par les autres usagers de la forêt afin de garantir leur
fréquentation en toute sérénité. La rédaction d’un document de structuration de ces
équipements pourrait utilement être couplée au travail de définition des schémas de
zonage volontaire évoqués dans l’action précédente. L’élaboration de ces documents
devra prendre en compte les documents existants : PDIPR, projets portés par le PNR, le PAG
et l’ONF, et associer les professionnels du tourisme.
c. Faciliter l’accès des jeunes et des scolaires à la forêt
Les jeunes et les scolaires sont une cible prioritaire pour les actions d’éducation à l’environnement
et de découverte de la forêt. L’objectif est de les sensibiliser afin qu’ils portent les messages en faveur
du respect de l’environnement et qu’ils deviennent ambassadeurs du tourisme et des loisirs en forêt
auprès de leurs familles et de leurs proches.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 66 sur 84
Le coût du transport et le poids de la réglementation rendent les sorties en forêt difficiles à organiser
et donc rares dans le cadre scolaire et de loisir pour les jeunes.
➢ La réflexion sur la création d’un dispositif de facilitation de l’organisation de sorties en forêt
est à engager entre les établissements scolaires, les Collectivités et les services de l’État afin
de progresser vers des formules maîtrisées, des supports et kits pédagogiques et un
financement des déplacements.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 4.2 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions pourront avoir une incidence négative sur la gestion des déchets produits en
forêt.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Les réflexions autour des documents de planification et d’aménagement dont il est question
dans les actions de cet objectif devront intégrer les mesures d’évitement et de réduction
suivantes :
- Une sensibilisation des différents usagers à la gestion des déchets
- La conciliation des activités de chasse avec les enjeux biodiversité dans le cadre du
schéma de zonage volontaire
- L’encouragement à la création d’une charte de bonnes pratiques en forêt pour les
activités touristiques
Objectif 4.3 : Réglementer, organiser et contrôler l'utilisation des dessertes
forestières
La création et l’entretien des dessertes forestières dans le DFP est effectuée sous la responsabilité du
gestionnaire ONF.
Les conditions de financement de ces dessertes, par des fonds européens en faveur de la filière bois,
impliquent qu’elles doivent répondre, avant tout, aux besoins de la filière , mais aussi contribuer au
caractère multifonctionnel de la forêt et à l’ accessibilité du public, tout en garantissant une maîtrise
des impacts sur la forêt (Cf objectif 1.2).
Aujourd’hui les dessertes forestières sont officiellement ouvertes à la circulation mais fermées aux
véhicules motorisés sauf aux ayants-droit.
L’ONF n’a pas vocation à entretenir et à gérer les accès aux dessertes en dehors de la période de
mobilisation de la ressource bois. Une fois l’exploitation d’un secteur forestier terminé, les dessertes
sont fermées à la circulation. Or, de nombreux usagers souhaiteraient pouvoir utiliser ces dessertes
régulièrement et de manière officielle, ce qui soulève des problématiques de responsabilité de
l’ONF, de sécurité des usagers et des coûts d’entretien.
Par ailleurs, les dessertes forestières sont un point d’entrée pour les activités illégales. Devenues
pérennes, elles constitueraient un risque de ce point de vue pour la continuité écologique et la
préservation des écosystèmes.
➢ Il est nécessaire de mener une réflexion sur l’accès aux dessertes forestières et adapter la
réglementation en fonction des activités (mine, chasse, tourisme...). La réflexion portera
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 67 sur 84
également sur l’évaluation environnementale des impacts générés et la capacité des
milieux à supporter ces impacts ;
➢ Une réflexion est à mener sur les solutions de financement de l’entretien, les modalités de
gestion et de contrôle des accès, mais aussi sur les notions de propriété et de responsabilité.
Dans un premier temps, une réflexion multi-acteurs sur certaines dessertes forestières jugées
prioritaires permettrait de définir des premières solutions et d’éprouver une méthode de travail.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 4.3 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives sur l’environnement.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Il est recommandé de poursuivre les efforts visant à maîtriser les impacts environnementaux
liés à l’ouverture des pistes, notamment en augmentant la pression de contrôle et la lutte
contre les activités illégales en forêt.
La poursuite des contrevenants déjà opérée dans le cadre des activités de police forestière
ou de police de l'environnement pourra être renforcée.
Objectif 4.4 : Mettre en place des moyens de gestion des activités de
chasse
La gestion des activités de chasse était déjà l’un objectif des Orientations Régionales Forestières45
de 2005. Ce sujet est également mis en avant dans la DRA Nord-Guyane46 et dans le SAR. Les
tensions et incompréhensions qui subsistent autour de cette question concernent notamment : la
sécurité des personnes, la coexistence avec d’autres activités, la préservation de la faune sauvage
et la pression de prélèvements dans certains secteurs. En droit français, le droit de chasse est lié au
droit de propriété de sorte que l’État est détenteur du droit de chasse en Guyane. Mais l’usage existe
et bien qu’il soit encadré par quelques arrêtés ministériels et préfectoraux spécifiques, il ne fait pas
l’objet d‘une réglementation complète comparable à celle qui s’applique en hexagone.
Ainsi, jusqu’à la loi égalité outremer, dite loi EROM, du 28 février 2017 d’application différée, des
dispositions spécifiques à la Guyane permettaient à tous de chasser sans permis (pas d’application
du Titre II du Code de l’environnement). L’article 83 de cette loi instaure donc un permis de chasser
en Guyane, afin d’encadrer l’achat et la circulation d’armes à feu dans le département et ainsi
mieux lutter contre l’insécurité, comme c’est déjà le cas dans les autres départements ultramarins.
Ce permis s’accompagnera à partir du 1er janvier 2020 d’une formation et d’un examen adaptés
au contexte spécifique de la Guyane.
Cette évolution pose les premières bases de la mise en place de moyens de gestion qui permettront
de répondre aux problématiques liées à l’activité de chasse en Guyane.
45 Mesure 1.4.2 des ORF 2005 : « Poursuivre activement la définition d’une gestion rationnelle de la chasse, en partenariat avec
les associations locales de chasse pour la mise en place progressive d’un cadre réglementaire adapté »
46 Directive régionale d'aménagement de la région Nord Guyane, ONF, 2009.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 68 sur 84
a. Accompagner les évolutions réglementaires
➢ Une réflexion sur une règlementation concertée et adaptée est nécessaire pour reconnaître
les spécificités du territoire.
b. Renforcer les partenariats divers avec les chasseurs
Au-delà des considérations réglementaires, les chasseurs, acteurs de terrain sont des relais potentiels
importants qu’il convient d’impliquer dans divers partenariats.
➢ A terme, l’émergence d’une représentation structurée, légitime et reconnue des chasseurs
en Guyane serait un progrès majeur dans l’intérêt des chasseurs mais aussi des autres
usagers de la forêt guyanaise. Elle permettrait leur implication dans les réflexions sur les
différents sujets évoqués dans d’autres objectifs du PRFB tels que : l’accès aux dessertes
forestières et l’élaboration d’un schéma de zonage volontaire avec les autres usagers de la
forêt ;
➢ Un renforcement de la collaboration entre institutions et chasseurs sous des modalités à
définir pourrait aider à la lutte contre les activités illégales (exploitation illégale de bois et
activités minières illégales notamment) et les atteintes à l’environnement en favorisant les
remontées d’informations des chasseurs mais aussi en permettant la descente
d’informations des actions engagées par les services concernés (ONCFS, DEAL,
Préfecture…) ;
➢ De la même façon, il est utile de renforcer le partenariat entre chasseurs et organismes
scientifiques afin de mieux comprendre les dynamiques des maladies véhiculées par les
gibiers, l’écologie, la dynamique des populations et les pratiques tout en respectant le
dispositif qui encadre l’APA). Ce partenariat pourra utilement associer les ressources et les
effectifs des acteurs concernés en veillant à ce que les informations soient utilement
partagées lorsque cela présente un intérêt.
La régression de la faune sauvage est relevée tant par certains travaux scientifiques que par les
témoignages des chasseurs et des naturalistes. La part de la chasse parmi les autres causes
(déforestation, fragmentation de l’habitat, prélèvement de l’orpaillage clandestin…) est débattue.
➢ Au-delà de la réglementation, il est nécessaire de mettre en place un processus fiable de
comptabilisation et de gestion des prélèvements en impliquant les chasseurs, dans l’intérêt
de tous les usagers de la forêt et du maintien de la biodiversité.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 4.4 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Pour que les actions proposées dans cet objectif soient plus efficaces il est recommandé :
- d’accroître la surveillance dans les zones où des espèces rares sont menacées
- d’impliquer les chasseurs dans la gestion des prélèvements
- renforcer les activités de police forestière et de l’environnement et notamment la
poursuite des contrevenants
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 69 sur 84
Objectif 4.5 : Veiller au caractère responsable du développement de
l’activité minière
Le secteur minier représente le deuxième secteur économique guyanais après le spatial et devant
la filière forêt-bois. Cette activité se déroule en forêt et est encadrée par les Codes minier et de
l’environnement et le Schéma Départemental d’Orientation Minière.
Avec une cinquantaine d’entreprises, la filière aurifère compte 2 200 emplois (600 emplois directs/ 1
600 emplois indirects). Deux types de gisements d’or sont exploités en Guyane : l’or primaire,
enraciné dans les roches et l’or alluvionnaire, provenant de l’érosion de l’or primaire (exploité à
l’heure actuelle par de petites structures de type très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes
entreprises (PME)). En 2016, 1,3 t d’or a été exporté pour un chiffre d’affaires de 42,28 M d’€ (1% du
PIB de la Guyane).
L'activité minière génère inévitablement des impacts environnementaux. Un observatoire de
l’activité minière (OAM), animé par l’ONF, a été mis en place afin d’assurer un suivi de l’activité et
de ses impacts.
Les entreprises travaillent à la réduction des impacts sur l’environnement notamment en lien avec
les services de l’État, l’ONF et la CTG. La CTG porte et soutient les projets d’expérimentations en
matière de réhabilitation et de revégétalisation qui ont pour objectif d’aboutir à des itinéraires
techniques validés et des listes d’espèces à utiliser.
Cet observatoire prend également en compte l’activité d’orpaillage illégal qui, exercée en dehors
de toute règle, a des conséquences lourdes sur l’’environnement et la multi fonctionnalité de la forêt
(sécurité des autres usagers, atteintes lourdes aux écosystèmes forestiers, pollutions, déboisements,
absence de remise en état des sites, etc…).
➢ Afin de poursuivre les efforts engagés par la filière, il s’agit de renforcer l’appui technique
aux entreprises minières et d’accompagner l’élaboration d’une charte « Mine
responsable », référentiel des nouveaux projets miniers spécifique à la Guyane.
Deux volets sont identifiés dans l’appui technique et la recherche-développement nécessaires aux
entreprises minières :
➢ Amélioration des techniques de recherche et d’exploitation de la ressource, afin de réduire
les impacts environnementaux. Ce volet pourrait être porté par la grappe d’entreprises
Orkidé et par la CTG via le Pôle Technique Minier de Guyane La finalisation du livre blanc
de la mine responsable et d’une convention d’engagement volontaire (démarche
ministérielle hors cadre PRFB) s’inscrit également dans cet objectif.
➢ Réhabilitation des sites :
▪ Poursuivre les études sur les actions à engager pour la conduite de plantations sur les
anciens terrains miniers,
▪ Développer le potentiel touristique de certaines installations minières.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 4.5 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 70 sur 84
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sans objet
Objectif 4.6 : Poursuivre la lutte contre les activités illégales et
clandestines
Le PRFB encourage la lutte contre les activités illégales en forêt, en particulier l’orpaillage illégal et
l’exploitation illégale du bois, qui ont des impacts environnementaux, sociaux et économiques
majeurs.
a. Lutter contre l’orpaillage illégal
Comme précisé à plusieurs reprises dans ce document, l’orpaillage illégal est un fléau pour la forêt
guyanaise. La dispersion géographique de l’orpaillage illégal et les multiples points d’entrée dans le
territoire rendent le contrôle et la maîtrise de ce phénomène particulièrement difficiles.
Le PRFB n'a pas pour objectif de proposer un cadre à la lutte contre l'orpaillage illégal qui fait l’objet
d’une stratégie dédiée. Les dégâts environnementaux causés par l’orpaillage illégal ne font pas
encore l’objet de politiques publiques. Ils devront être traités en lien avec les pollutions et la santé
environnementale.
b. Lutter contre les activités illégales d’exploitation du bois
L'exploitation illégale de bois s'affranchie de tout principe de gestion et d'exploitation durable. Les
impacts sur l'environnement sont significatifs (dégâts collatéraux lors de l'abattage, concentration
des prélèvements et dégradation des habitats naturels...). Le commerce illégal du bois génère de
la concurrence déloyale pour le commerce légal.
Les actions à mener sont développées dans l’objectif 1.9.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 4.6 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Il sera nécessaire d’identifier et de chiffrer les moyens demandés pour mettre en œuvre ces
actions. Il s’agira essentiellement de moyens humains pour les services en charge de
surveillance et de police.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 71 sur 84
ORIENTATION STRATEGIQUE 5 : FAIRE DE LA GUYANE UN TERRITOIRE
D'INNOVATION ET D'EXEMPLARITE EN MISANT SUR LA RELATION ENTRE RECHERCHE
DEVELOPPEMENT ET ACTEURS ECONOMIQUES DE LA FILIERE
L’évaluation des ORF a montré les efforts engagés et les avancées réalisées dans le domaine de la
gestion durable des forêts guyanaises. Il en est également ressorti qu’une des forces remarquables
de la filière forêt-bois guyanaise réside dans les travaux des unités de recherche fondamentale et
appliquée du territoire et dans le transfert de connaissance de la recherche vers les acteurs de la
filière et leur transposition dans les pratiques et l’action au quotidien. Il s’agit donc de poursuivre ces
efforts à l’avenir et de valoriser cet atout de la recherche-développement afin de positionner la
Guyane comme une référence mondiale en termes de gestion durable et innovante de la forêt
tropicale humide.
Objectif 5.1 : Poursuivre les efforts de gestion durable : connaissance et
équilibre des écosystèmes forestiers et exploitation forestière, bilan
carbone, adaptation au changement climatique…
L’objectif 1.3 du présent PRFB traite des techniques et technologies à développer pour mobiliser plus
de volumes de bois dans un cadre de gestion durable : identification, localisation, qualifications,
mobilisation des essences.
La recherche doit en parallèle travailler à une meilleure connaissance de la forêt et de ses équilibres
afin de continuer à faire progresser les pratiques d’exploitation forestière vers davantage de
durabilité tout en préservant la rentabilité des entreprises.
Les principales thématiques identifiées sont :
▪ La richesse et le fonctionnement des écosystèmes forestiers,
▪ Le rôle et les enjeux de la forêt guyanaise, en termes d’adaptation au changement
climatique et de services écosystémiques
▪ Le réservoir de carbone que représente la forêt Guyanaise est à évaluer.
Ces questions font déjà l’objet de programmes de recherche qui demandent à être maintenus et
développés pour que la filière soit en capacité de piloter son développement tout en maitrisant ses
impacts environnementaux et climatiques.
➢ Pour ce faire, les moyens dédiés aux programmes de recherche sur les thématiques des
écosystèmes forestiers, de la réduction des impacts de l’exploitation forestière (dont le suivi
de la régénération de la forêt exploitée conformément à la charte EFI), des dynamiques en
termes de bilan carbone et d’adaptation au changement climatique, en intégrant un
objectif de rentabilité, sont a minima à maintenir sur la durée du PRFB.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 5.1 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sans objet
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 72 sur 84
Objectif 5.2 : Soutenir le développement d’innovations
Les objectifs 2.2 et 2.3 du présent PRFB abordent les conditions d’une meilleure valorisation de la
qualité et de la diversité des bois et produits ligneux et non ligneux. L’atteinte des objectifs de
mobilisation supplémentaire passera également par l’innovation qui est un levier indispensable à la
dynamisation de la filière.
Des programmes de recherche sont indispensables dans cet objectif et portent principalement sur :
▪ la caractérisation des essences ;
▪ le développement des plantations pour la production de bois d’œuvre ;
▪ les productions à haute valeur ajoutée, comme le Bois de Rose ;
▪ les valorisations dans les domaines de la cosmétique, de l’aromathérapie, de la
pharmacopée ;
▪ L’acquisition de données : connaissance et inventaire de la ressource ;
▪ Les itinéraires techniques de mobilisation de la ressource.
Les résultats de ces recherches sont sources d’innovations, de création d’entreprises, et donc de
richesses et d’emplois sur le territoire. La relation entre recherche et acteurs économiques de la filière
est donc à renforcer sur ces aspects.
➢ Les moyens dédiés aux programmes de recherche, cités dans le document sur les
thématiques des plantations, du changement climatique et des valorisations d’essences,
produits bois et produits ligneux sont a minima à maintenir sur la durée du PRFB. Des moyens
d’animation doivent permettre d’associer et de transférer les résultats aux acteurs
économiques de la filière.
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 5.2 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sans objet
Objectif 5.3 : Promouvoir la Guyane en tant que pôle d’innovation et
d'exemplarité
Cette force de la recherche développement et du lien entre recherche et acteurs économiques
de la filière forêt-bois est peu connue en dehors de la Guyane, alors qu’elle constitue un véritable
atout pour communiquer sur le dynamisme et l’exemplarité du territoire.
➢ Les différents acteurs et canaux de promotion de la Guyane, aux niveaux national et
international, sont à sensibiliser sur ce volet de la gestion forestière durable exemplaire, des
travaux engagés par la recherche développement et des bonnes pratiques et innovations
mises en place.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 73 sur 84
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 5.3 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sans objet
Objectif 5.4 : Faire de la Guyane un territoire d'innovation sociale par la
gestion concertée de la forêt avec les communautés d'habitants
Dans certaines zones forestières, les communautés d’habitants exercent, depuis leur installation, une
gestion des espaces forestiers que ce soit dans des zones où des droits d’usage ont été reconnus
aux communautés d’habitants ou en dehors. Les modes de gestion exercés historiquement par les
communautés sont notamment fondés sur une imbrication étroite entre activités agricoles et
activités forestières (exploitation, cueillette, chasse, pêche) et entre les espaces voués à ces deux
types d’activités. Dans ces secteurs, le droit coutumier continue à jouer un rôle majeur dans la
gestion des ressources et espaces forestiers. Néanmoins, ces modes de gestion coutumiers évoluent
avec la professionnalisation des activités agricoles et forestières, la mise en œuvre progressive
d’outils de planification et d’aménagement du territoire (SAR, PLU), l’attribution de foncier privé, les
changements dans le rôle des responsables coutumiers etc. Par ailleurs, des recompositions sont à
prévoir avec les projets de rétrocession de terres aux communautés d’habitants.
Dans ce contexte, la Guyane peut constituer un territoire d’innovation en termes de gestion
concertée des ressources et espaces forestiers. Des modes de gestion innovants à la croisée entre
gestion selon le droit coutumier et gestion selon le droit français pourraient être conçus et mis en
œuvre.
➢ Des moyens de recherche-action sur les thématiques décrites dans l’objectif 4.1 « conforter
la gestion traditionnelle de la forêt dans les zones de droits d'usage collectifs et les
concessions » seront à mobiliser.
Ces travaux devront se faire en étroite collaboration entre les gestionnaires publics des forêts et
espaces naturels et les communautés et leurs représentants (chefs coutumiers, Grand
conseil coutumier).
Préconisations de l’évaluation stratégique environnementale
pour l’objectif 5.4 Les enjeux, les incidences et les mesures ERC sont exposées de manière exhaustive dans l’évaluation
environnementale du PRFB.
Incidences sur les enjeux identifiés dans l’ESE
Ces actions n’ont pas d’incidences négatives.
Mesures ERC proposées dans l’ESE
Sans objet
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 74 sur 84
6 MOYENS NECESSAIRES
La mise en œuvre des orientations stratégiques du PRFB et leur déclinaison en objectifs vont
nécessiter des moyens importants notamment en termes :
▪ d’investissements matériels pour équiper la forêt, accompagner la création de nouvelles
entreprises et moderniser les entreprises existantes, mener à bien les projets de plantations ;
▪ d’investissements immatériels et de fonctionnement pour accompagner la structuration, la
promotion et le développement de la filière forêt-bois, poursuivre les efforts en R&D, former
les personnels … ;
▪ de moyens humains dans les entreprises de la filière, les établissements publics et les
administrations qui interviennent sur le secteur.
Les besoins financiers et humains présentés ci-dessous ont été estimés avec l’aide de l’ONF et
d’Interprobois Guyane, sur la base de références actuels pour la réalisation des objectifs à 2029
rappelés ci-dessous.
Rappel des objectifs du PRFB :
- atteinte d’un volume annuel exploité de 210 000 m² de bois d’œuvre avec une
augmentation linéaire du volumes de 75 000 en 2019 à 210 000 m² en 2029 ;
- atteinte d’un volume annuel exploité de 374 000 t de bois énergie en 2029 (voire jusqu’à
607 000 t en prenant en compte les nouveaux modèles de production à développer
dans la durée du PRFB : bois immergés et plantations) ;
- mise en place de 5 000 ha de plantations mixtes bois d’œuvre / bois énergie d’ici 2029.
Les besoins de financements présentés dans ce chapitre seront en partie couverts par des
financements privés. Ils nécessiteront également des aides publiques. Les fonds européens pourront
en particulier être mobilisés (FEADER et FEDER en particulier). L’estimation des besoins pourront servir
à la préparation des programmes opérationnels pour la prochaine programmation européenne.
6.1 POUR LA GESTION FORESTIERE
Tableau 5 : Estimation des moyens nécessaires à la mise en œuvre du PRFB pour la gestion
forestière47
Domaine Coût pour 10 ans
(2019-2029)
Description du
besoin
Aides publiques
mobilisables
Chiffre d’affaire
annuel du bois en
2029
Création de
dessertes 50,8 M€
Création de 1 016
km de dessertes : de
51 km de nouvelles
dessertes en 2019,
jusqu’à 152 km en
2029
FEADER
CTG
CNES
MAA – FSFB
Taux d’aide
publique max =
100 % ou 75 %
10 à 15 M€
Entretien de
dessertes 20,3 M€
Entretien de
l’ensemble du Pas d’aide publique
47 Les estimations présentées ci-dessous sont à dire d’expert et n’engagent en rien l’établissement ONF. Dans le cadre des
moyens actuels alloués à l’ONF, de son budget, du respect de sa masse salariale et de son plafond d’investissement, ces
chiffres objectifs sont totalement hors de portée.
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 75 sur 84
réseau de dessertes
actives
Acquisition
d’images LIDAR 0,7 M€
Couverture des
nouveaux massifs à
aménager en vue
d’une exploitation
FEADER
CTG
CNES
MAA – FSFB
Taux d’aide
publique max =
100 %
Élaboration des
plans
d’aménagement
2,5 M€
Couverture
progressive de
l’ensemble du DFP
puis réactualisation
des plans échus
Coûts salariaux
gestionnaire
FEADER
CTG
CNES
MAA – FSFB
Taux d’aide
publique max =
100 %
Réalisation des
désignations
(inventaires
forestiers)
13,2 M€
Réalisation des
inventaires forestiers
des parcelles à
exploiter sur la
période
Coûts salariaux
gestionnaire
FEADER
CTG
CNES
MAA – FSFB
Taux d’aide
publique max =
100 %
Total gestion
forestière sur 10 ans 87,5 M€
Tableau 6 : Focus sur les besoins en emplois supplémentaires pour le gestionnaire forestier
Domaine Effectifs nécessaires (en équivalent temps plein)
2019 2029
Missions en lien avec l’exploitation du bois
Technicien desserte forestière 2 6
Commercial bois 1 2
Technicien forestier territorialisé - suivi
commercialisation des bois 6 12
Ouvrier forestier 9 23
Conducteur de travaux 2 4
Agent administratif 3 6
Autres missions du gestionnaire forestier entrant dans le champ du PRFB
Technicien forestier territorialisé – police de
l’environnement 8 20
Agent recherche, développement, innovation 6 10
Agent « accompagnement des communautés
autochtones et locales » 0.2 2
Total Passage de 37,2 à 82 ETP soit 44,8 ETP supplémentaires
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6.2 POUR L’EXPLOITATION FORESTIERE ET LA PREMIERE TRANSFORMATION
Tableau 7 : Estimation des moyens nécessaires à la mise en œuvre du PRFB pour
l’exploitation forestière et la première transformation
Domaine
Coût des
investissements sur
10 ans
(2019-2029)
Description du
besoin
Aides publiques
mobilisables
Chiffre d’affaire total
annuel en 2029
Investissements
d’exploitation
forestière
19,0 M€
- 19 ensembles de
transports routiers
- 14 skidders
- 7 débusqueuses
- 7 pelles de
chargements
- 4 chargeuses
- 14 ensembles de
rupture
FEADER
CTG
CNES
MAA – FSFB
Aides fiscales
outremer
Taux d’aide
publique max = 75 %
44 M€
Investissement pour
la création de 3
plateformes de
traitement de la
matière première
9,0 M€
Création de trois
plateformes
réparties sur le
territoire
- EST
- LITTORAL (entre
Kourou et Iracoubo
- OUEST (Saint
Laurent du Maroni)
FEADER
CTG
CNES
MAA – FSFB
Aides fiscales
outremer
Taux d’aide
publique max = 75 %
Création et
modernisation des
scieries
29,0 M€
1 Création d’une
scierie à l’OUEST
(Saint laurent du
Maroni) 14 M€
5 mises à niveau de
scieries existantes 15
M€
FEDER
CTG
CNES
Aides fiscales
outremer
48 M€
Plantations
forestières 50,0 M€
Mise en plantation
de 5000ha netssur la
période avec une
montée en
puissance de 60 ha
à 450 ha par an en
vitesse de
croisière
FEDER
FEADER
CTG
CNES
MAA – FSFB
Aides fiscales
outremer
4.4 M€
Création d’une unité
de BMA-BMR 7,0 M€
Création d’une
unité de
production de BMA
– BMR
(bois massif abouté
et bois
massif reconstitué)
- 4 séchoirs de 50 m3
- 2 séchoirs de 100
m3
- 2 lignes de
rabotage
- 1 ligne
d’aboutage
- 1 ligne de
rabotage
grande vitesse
FEDER
CTG
CNES
Aides fiscales
outremer
Taux d’aide
publique max = à
définir en fonction
du projet et du
porteur
4.5 M€
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- 1 ligne de
contrecollage
Total
L’exploitation
forestière /
première
transformation
sur la période
2019 – 2029
126 M€
Chiffre d’affaire
annuel 2029
101 M€ / an
Tableau 8 : Focus sur les besoins en emplois supplémentaires pour l'exploitation forestière
et la première transformation du bois
Domaine Effectifs nécessaires (en équivalent temps plein)
2019 2029
Exploitation forestière 100 220
Création de plateformes de traitement de la matière
première 0 30
Scieries 200 260
Plantations 0 45
BMA-BRM 0 25
Total 300 580
6.3 AUTRES MOYENS A MOBILISER
Tableau 9 : Moyens transversaux à la filière nécessaires pour la mise en œuvre du PRFB
Domaine Coût pour 10 ans
(2019-2029) Description du besoin
Aides publiques
mobilisables
Animation filière En fonction du niveau
d’objectif à fixer
Moyens fonctionnement
et investissement pour
mettre en œuvre des
actions de …
FEDER
FEADER
CTG
CNES
MAA - FSFB
Actions du centre
technique des bois et
forêts de Guyane
En fonction du niveau
d’objectif à fixer
Moyens fonctionnement
et investissement pour
mettre en œuvre des
actions de …
FEDER
CTG
CNES
Recherche et
développement
En fonction du niveau
d’objectif à fixer
FEDER
FEADER
CTG
CNES
MAA - FSFB
Surveillance et police En fonction du niveau
d’objectif à fixer
Lutte contre l’orpaillage
illégal, police de
l’environnement,
inspection du travail,
répression des fraudes,
RBUE, etc.
Création de poste dans
les services et
établissements concernés
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Accompagnement des
collectivités et des
communautés
autochtones et locales /
transfert de compétence
sur la gestion forestière
En fonction du niveau
d’objectif à fixer
MIG DOM ONF
FEDER
FEADER
CTG
CNES
MAA - FSFB
Formations des
professionnels de la filière
3,7 M€ pour la gestion
forestière
12 M€ pour l’exploitation
et la première
transformation
Plan de formation sur la
période de 4% de masse
salariale de 30 M€/an
(pour l’exploitation et la
première transformation)
FEADER
CTG
OPCA
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7 GOUVERNANCE, MISE EN ŒUVRE ET SUIVI-
EVALUATION
7.1 GOUVERNANCE ET MISE EN ŒUVRE
La CRFB pilote l’élaboration puis la mise en œuvre du PRFB.
Pour plus d’opérationnalité, un comité plus restreint que la CRFB est chargé du suivi régulier du PRFB.
Il est composé des membres de la CRFB suivants ou de leurs représentants : préfet de Guyane,
président de l’Assemblée de Guyane, directeur de la DAAF, directeur de la DEAL, directeur régional
de l’ONF, président d’Interprobois Guyane, centre technique des bois et forêts de Guyane.
Le comité de suivi du PRFB est en charge de :
▪ décliner les orientations stratégiques et les objectifs en plans d’actions quinquennaux
présentés et validés par la CRFB ;
▪ de suivre la mise en œuvre opérationnelle des actions ;
▪ de présenter un bilan annuel des actions en CRFB et de préparer les éléments du bilan de
mise en œuvre du PRFB à transmettre annuellement au ministre chargé des forêts (L122-1
du Code forestier) ;
▪ d’évaluer la mise en œuvre du PRFB (voir chapitre 7.2).
7.2 SUIVI ET EVALUATION
Le bilan annuel de la mise en œuvre du PRFB validé par la CRFB doit permettre d’envisager les
ajustements nécessaires du plan d’actions.
Une évaluation du plan à mi-parcours est réalisée et présentée à la CRFB à l’issue de la mise en
œuvre du premier plan d’action quinquennal en vue de l’élaboration d’un deuxième plan d’actions
quinquennal.
L’évaluation finale sera faite au terme du PRFB.
Ce calendrier permet d’avoir le même rythme d’évaluation que le PNFB.
Les indicateurs sur lesquels s’appuiera le suivi et l’évaluation du PRFB sont présentés dans le tableau
ci-après.
Tableau 10 : Indicateurs de suivi évaluation du PRFB
Objectifs du PRFB Indicateurs de suivi-évaluation Source de la donnée Valeur en 2019 Fréquence de mise à
jour
OS 1 : Mobiliser plus de bois tout en restant dans un cadre de gestion durable
Via l’optimisation et l’évolution du modèle existant d’exploitation de la forêt naturelle
Obj 1.1 : Adapter et sécuriser le cadre
d’intervention des acteurs de la filière
Obj 1.2: Augmenter les surfaces
ouvertes à l’exploitation et la
capacité de production
Obj 1.3 : Innover pour réduire les
coûts de mobilisation
Obj 1.4: Continuer les efforts sur
l’exploitation à faible impact et
maintenir la certification forestière
Surface annuelle de forêt naturelle
en exploitation
Indicateur commun avec l’ESE du
PRFB
DT ONF Guyane Annuelle
Volume de bois d’œuvre (grumes)
commercialisé par origine (forêt
naturelle, défrichements et
déboisements, plantations)
Indicateur commun avec le PNFB
IEDOM Guyane, DT ONF
Guyane, Interprobois
Guyane, CTBF GUYANE
Annuelle
Volume de bois énergie
commercialisé par origine
(connexes forêt naturelle, scieries,
défrichements et déboisements,
plantations)
Indicateur commun avec le PNFB et
l’ESE du PRFB
IEDOM Guyane, DT ONF
Guyane, Interprobois
Guyane, CTBF GUYANE
Annuelle
Nombre de km de dessertes
forestières créées
Indicateur commun avec le PNFB et
l’ESE
DT ONF Guyane, Interprobois
Guyane Annuelle
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Surface faisant l’objet d’un plan de
gestion forestière durable
Indicateur commun avec le PNFB et
l’ESE
DT ONF Guyane Quinquennale
Via le développement des plantations forestières
Obj 1.5 : Passer à un stade
opérationnel pour les plantations
Surface de plantations forestières
Indicateur commun avec le PNFB Interprobois Guyane Quinquennale
En accompagnant les autres évolutions de la gestion forestière
Obj 1.6 : Accompagner les
collectivités dans la gestion forestière
Obj 1.7 : Mettre en place une gestion
durable dans les zones isolées
permettant de consolider une filière
bois locale
Obj 1.8: Sécuriser la vente des bois
issus des défrichements agricoles
Obj 1.9: Lutter contre le commerce
illégal des bois
Surface de forêt gérée par des
collectivités locales DAAF Guyane Quinquennale
Surface faisant l’objet d’un plan de
gestion forestière durable en zone
isolée
DT ONF Guyane Quinquennale
Volume de bois d’œuvre
commercialisé en zone isolée DT ONF Guyane Annuelle
OS 2 : Mieux valoriser les bois, améliorer la valorisation matière
Obj 2.2 : Valoriser les ressources
fatales en bois énergie
Obj 2.2 : Mieux valoriser la diversité
des essences et des qualités de bois
Obj 2.3 : Favoriser l’utilisation des bois
locaux issus de gestion durable, en
particulier dans la construction
Volume de bois énergie
commercialisé par origine
(connexes d’exploitation de la forêt
naturelle, scieries, défrichements et
déboisements, plantations)
IEDOM Guyane, DT ONF
Guyane, Interprobois
Guyane, CTBF GUYANE
Annuelle
Nombre d’essences locales
qualifiées CTBF GUYANE Quinquennale
Projet de PRFB – Version présentée le 3104/065/2019 pour avis à la CRFB Page 82 sur 84
Obj 2.4 : Diversifier les productions et
les marchés
Obj 2.5: Développer l’export
Valeur des exportations de produits
bois (hors Guyane) Douanes, CTBF GUYANE Annuelle
OS 3 : Développer les compétences et l’emploi local
Obj 3.1 : Mettre en place une offre
de formation adaptée aux besoins
de la filière forêt-bois
Obj 3.2 : Améliorer l’attractivité des
emplois de la filière
Nombre d’emplois dans la filière en
ETP, par branche
Indicateur commun avec le PNFB et
l’ESE du PRFB
IEDOM Guyane, Interprobois
Guyane, CTBF GUYANE Quinquennale
Nombre de jours de formation pour
l’ensemble de la filière OPCA, EPLEFPA Matiti Annuelle
OS 4 : Garantir et organiser la multifonctionnalité de la forêt
Obj 4.1 : Conforter la gestion
traditionnelle de la forêt dans les
ZDUC et les concessions
Obj 4.2 : Développer et sécuriser
l’activité touristique et de loisir en
forêt et sensibiliser la population
locale à la richesse de la forêt
Obj 4.3 : Réglementer, organiser et
contrôler l’utilisation des dessertes
forestières
Obj 4.4 : Mettre en place des moyens
de gestion des activités de chasse
Obj 4.5 : Veiller au caractère
responsable du développement de
l’activité minière
Nombre de personnes accueillies en
forêt par an par les opérateurs
touristiques
CTG Quinquennale
Surface de forêt gérée par les
communautés d’habitants DAAF Guyane Quinquennale
Surface annuelle déforestée due à
l’activité minière
Indicateur commun avec l’ESE
Surface annuelle revégétalisée
Surface annuelle réhabilitée
OAM Guyane Quinquennale
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Obj 4.6 : Poursuivre la lutte contre les
activités illégales et clandestines
OS 5 : Faire de la Guyane un territoire d’innovation et d’exemplarité en misant sur la relation recherche développement et acteurs économiques de la filière
Obj 5.1 : Poursuivre les efforts de
gestion durable
Obj 5.2 : Soutenir le développement
d’innovations
Obj 5.3 : Promouvoir la Guyane en
tant que pôle d’innovation et
d’exemplarité
Obj 5.4 : Faire de la Guyane un
territoire d’innovation sociale par la
gestion concertée de la forêt avec
les communautés d’habitants
Nombre de programmes de R&D en
cours sur la biodiversité, la
dynamique forestière, la gestion ou
l’exploitation forestière en Guyane
française
Indicateur commun avec l’ESE
GIS IRISTA Quinquennale
8 ANNEXES
Annexe 1 : Evaluation des orientations régionales forestières de 2005
Annexe 2 : Liste des contributeurs à l’élaboration du PRFB
Annexe 3 : Arrêté de composition de la CRFB Guyane
Annexe 4 : Schéma pluriannuel des dessertes forestières