PROJET PEDAGOGIQUE - Overblogddata.over-blog.com/xxxyyy/2/29/39/61/Projet-p-dagogique.pdf · éducatives par manque de disponibilité et complexifié par l‘expatriation et les besoins

PROJET PEDAGOGIQUE

Sénégal, Maroc, France

Média Jeunesse Séjours de Rupture Projet pédagogique

2

www.mediajeunesse.com

SOMMAIRE

A. Un dispositif d’accueil permanent ................................................................................ 3

B.Admissions ....................................................................................................................... 3

C.Services et articulations des prises en charge ........................................................... 4

D.Temporalité du séjour .................................................................................................... 5

1. Le séjour en Afrique : la phase de rupture ........................................................ 5

2. L’accueil sur le site de Saint Arnoult en Yvelines ............................................ 6

E.L’expatriation, un espace de rupture propice de réflexion et de reconstruction ... 7

F.Un accueil de type familial ............................................................................................. 8

G.Des activités partagées par tous .................................................................................. 9

H.Un apprentissage de la citoyenneté .......................................................................... 12

I. Reprendre confiance dans l’adulte ............................................................................. 12

J.Le respect de règles de vie simples et non négociables ......................................... 13

K.La spécificité de l’accompagnement psychologique dans le contexte de rupture

……………………………………………………………………………………………..13

L.Suivi médical des jeunes accueillis ............................................................................ 15

M.Travail de collaboration avec le service prescripteur .............................................. 15

N.Travail avec les familles ............................................................................................... 16

O. Le projet de sortie ........................................................................................................ 16


3


A. Un dispositif d’accueil permanent

Depuis sa création, Média Jeunesse a toujours privilégié l’accueil permanent (dans la limite des places disponibles) plutôt que l’accueil en sessions, et ce pour 3 raisons principales:

- il limite les délais d’attente avant admission. Un délai trop important créerait selon nous une sélection de fait peu en phase avec les caractéristiques du public visé.

- il limite les phénomènes de groupe en jouant sur l’équilibre créé entre l’influence des « anciens » et celle des « nouveaux »

- à chaque arrivée d’un nouveau jeune, il permet de travailler sur l’un des facteurs importants du phénomène délinquant chez les adolescents: l’influençabilité

- il permet les prolongations et/ou renouvellements de séjour lorsque l’intérêt du jeune le justifie

B. Admissions Média Jeunesse a créé depuis le début de son activité un service entièrement dédié à la gestion des admissions, sur un plan éducatif comme administratif. L’existence d’un tel service permet :

- de préparer au mieux le projet de séjour de rupture avec le service prescripteur et le jeune

- de dégager les acteurs de terrain d’un travail de préparation aussi considérable qu’indispensable, trop souvent galvaudé par les équipes éducatives par manque de disponibilité et complexifié par l’expatriation et les besoins inhérents.

Ce travail de préparation effectué par le service des admissions permet : - de ne pas recevoir sur le même dispositif des jeunes qui se connaissent ou

qui proviennent du même quartier - de pousser le service prescripteur à s’associer totalement au séjour de

rupture, notamment par le biais de la confection d’un dossier éducatif spécifique (fiche de candidature, détermination d’objectifs de séjour, rapport social ciblé) et la signature d’un Document Individuel de Prise en Charge (Contrat de séjour) tripartite (jeune, service prescripteur et Média Jeunesse) rappelant les obligations de chacun

- de définir avec le service prescripteur les modalités de la collaboration à venir - de rechercher l’adhésion du jeune en l’aidant à mettre du sens sur son séjour - de préparer le jeune au mode de prise en charge proposé - de jauger de l’état de santé général des jeunes

Notre expérience nous a démontré qu’un séjour bien préparé permettait d’anticiper bon nombre de malentendus et favorisait l’acclimatation du jeune dans le dispositif, notamment lors de la délicate période que représente le début de la prise en charge.


4


C. Services et articulations des prises en charge

4ème mois : le jeune prépare sa sortie de MJ : orientation vers le site de Saint Arnoult en

Yvelines ou maintien sur le dispositif africain (prolongation)

SERVICE PRESCRIPTEUR - diagnostique qu’un projet de rupture est pertinent pour un jeune dont il a la charge

SERVICE DES ADMISSIONS - Etudie la pertinence du projet - Soumet le dossier aux équipes éducatives - Rencontre le jeune et son référent social en cas d’accord des équipes éducatives - Monte le dossier administratif et financier

Contacte Média Jeunesse

Le jeune intègre Média Jeunesse et rejoint le site africain

SITE D’ACCOMPAGNEMENT AU RETOUR DE SAINT ARNOULT EN YVELINES

- accueille le jeune au retour - finalise le projet d’insertion

SERVICE PRESCRIPTEUR Accompagne le projet d’insertion avec le jeune

Le jeune quitte Média Jeunesse OU est orienté vers le service de suite (en cours de

création)

MEDIA JEUNESSE RUPTURE MAROC/SENEGAL - accueille le jeune pendant 3 mois - travaille le projet de retour en lien avec le service prescripteur et l’équipe de St Arnoult en

Yvelines


5


D. Temporalité du séjour Une fois la procédure d’admission terminée, les séjours de rupture proposés par Média Jeunesse se déroulent en 2 temps distincts :

- un séjour de 3 mois en Afrique - un retour pendant un mois au sein du site de Saint Arnoult en Yvelines afin

de finaliser le projet d’insertion du jeune, délai pouvant éventuellement être allongé au cas par cas en fonction de l’avancée du projet de sortie.

1. Le séjour en Afrique : la phase de rupture L’arrivée sur site représente en général la période la plus difficile à gérer pour le jeune et (donc) pour l’équipe éducative: le changement d’environnement, l’intégration d ‘un nouveau collectif, d’un nouveau cadre, sont autant de facteurs déstabilisants. Chaque jeune développe alors des mécanismes de défense qui lui sont propres, allant de l’isolement et du petit épisode dépressionnaire jusqu’à la violence, la provocation à outrance, la tentative de manipulation des autres jeunes et le test permanent du cadre. Le fonctionnement à entrée permanente intervient ici à deux niveaux : s’il multiplie le risque de déstabilisation du groupe à chaque arrivée ou départ de jeunes, il permet surtout de réguler plus simplement la dynamique de groupe en s’appuyant sur des jeunes ayant déjà bien intégré le cadre et montrant le « bon exemple » à suivre. Média Jeunesse a pu s’aguerrir à ce mode de fonctionnement pendant des années et détient en la matière une expérience non négligeable. Dans la relation éducative, la recherche d’un point d’appui efficace et soutenant devient alors l’un des premiers enjeux: si les activités partagées en commun jouent en règle générale bien ce rôle, il peut également s’agir d’autre chose, d’un petit « bricolage » du quotidien ou d’une relation privilégiée qui se tisserait avec l’un des membres de l’équipe éducative. En cas de difficultés d’importance avec un jeune, un éloignement du site peut être temporairement envisagé, afin de préserver le reste du groupe et de donner une réponse ferme à un comportement déviant. La période d’acclimatation (semaines 1 et 2) dure en moyenne une quinzaine de jours, période au cours de laquelle la seule exigence de l’équipe éducative à l’endroit du jeune sera d’intégrer le cadre et le nouvel environnement. Au terme de cette période, un premier bilan éducatif permet de faire le point sur le début de la prise en charge et de reprendre les objectifs de séjour du jeune afin de lui rappeler que malgré l’éloignement et la rupture, le séjour s’inscrit dans une logique de parcours. C’est également à compter de cette période que, après observation du comportement du jeune par l’équipe éducative, l’autorisation d’entrer en stage professionnel est donnée. Dans une situation « classique », les autres jeunes sont déjà en stage et leur absence du site au cours de ces périodes crée l’isolement du nouveau jeune : le statut d’exception qui en découle et l’ennui volontairement généré créent en général les conditions favorables à l’émergence d’une envie de se conformer au reste du groupe et d’intégrer le monde professionnel, monde de surcroit traditionnellement jugé inaccessible et donc facteur de forte valorisation (cf. Stages professionnels).


6


La période de consolidation (semaines 3 à 7) permet au jeune d’entrer de plein pied dans son séjour, de tendre vers un équilibre entre vie collective et projet personnel, de trouver sa place dans le groupe et de tisser du lien avec l’équipe éducative. Cette période est généralement synonyme de gain de confiance en soi, de légèreté liée aux premiers effets durables de l’éloignement (familles, quartier), d’une certaine euphorie déclenchée par l’expérience en cours et la découverte d’un ailleurs (environnement, activités, stages). A mi-parcours, un second bilan éducatif est effectué, afin :

- de faire le point sur l’évolution du jeune depuis son arrivée - de l’amener à formuler des vœux concernant son projet de retour. Si le jeune

est bien inscrit dans son séjour, il est alors davantage capable de prendre le recul escompté et d’une certaine objectivité.

Ces vœux sont communiqués au référent social par le biais d’un rapport intermédiaire et le travail de collaboration avec le service s’intensifie quant à la faisabilité du projet. La période de confrontation (semaines 7 à 10) amène l’équipe éducative à confronter le jeune à son projet de retour, par exemple en le poussant vers un autre stage s’il n’a pas encore trouvé sa voie, en le conviant à des temps de discussion téléphonique avec son référent social, ou encore en le ramenant vers le cœur de sa problématique s’il tente de la nier à l’approche du retour. La période d’accompagnement au retour (semaines 10 à 12) a pour objet de travailler le projet de retour avec le service prescripteur et l’équipe de Saint Arnoult en Yvelines. Si cette concertation aboutit sur le constat que le jeune n’est pas prêt à rentrer ou alors à s’inscrire dans le cadre d’un réel travail d’insertion sur le dispositif de Saint Arnoult en Yvelines, une prolongation en Afrique peut être décidée. Cette prolongation peut s’échelonner d’1 à 3 mois supplémentaires. Si au terme de la prolongation, l’équipe éducative estime que le passage par Saint Arnoult en Yvelines est inutile ou inadapté, la prise en charge se terminera en Afrique, plutôt que de confronter le jeune à un nouvel échec. Chaque jeune étant différent et chaque site ayant ses propres fonctions et sa propre identité, il est important de conserver une certaine souplesse lors du passage des jeunes d’un site à un autre, afin de pouvoir individualiser la prise en charge et de l’adapter au profil de chacun des jeunes. Prolongations ou transferts doivent pouvoir se faire rapidement. Quelle que soit la décision prise pour la suite du séjour, un bilan éducatif complet est rédigé à l’issue des 3 premiers mois. La fiche de suivi est transmise en cas d’orientation vers le site de Saint Arnoult en Yvelines et une communication interne permet de bien définir les objectifs de fin de séjour.

2. L’accueil sur le site de Saint Arnoult en Yvelines La phase de préparation à la sortie (semaines 12 à 16) se déroule sur le site de Saint Arnoult en Yvelines. Dernière étape avant la sortie du dispositif, elle a pour finalité d’accompagner le jeune lors de la difficile période que représente le retour en France (nostalgie du séjour à l’étranger, poids de la perspective des « retrouvailles » avec la famille, le quartier, les mauvaises fréquentations, peur d’un retour à l’oisiveté,


7


à un cadre inexistant, etc.) et de l’amener à concrétiser son projet de retour pensé depuis l’Afrique. Un phasage précis de l’action permet au jeune et à l’équipe de définir les étapes à franchir : A l’arrivée du jeune, point sur:

- Les objectifs de séjour (Afrique et France) - Les stages effectués avant et pendant l’Afrique (dimension professionnelle) - Les attentes du jeune et du service prescripteur (hébergement, insertion

professionnelle, problématique personnelle, projet de sortie) Démarches d’insertion et travail éducatif :

- Recherches sur Internet (emploi, hébergement) - Prise de contacts téléphoniques (emploi, hébergement, famille, projet de

sortie) - Présentation et rencontre des hypothétiques employeurs (emploi) - Rencontre avec les services éducatifs sollicités et le service prescripteur - Rencontre éventuelle avec la famille

Définition puis réalisation du projet d’insertion:

- Définition du projet d’insertion et de sortie de Média Jeunesse - Tenue dans la durée des engagements, particulièrement le stage

professionnel Analyse de fin de séjour de rupture :

- Entretien de sortie du dispositif - Bilan et analyse autour des objectifs fixés en début de séjour - Rédaction d’une fiche synthétique d’évaluation adressée aux services et

magistrats : elle ponctue la fin de la prise en charge et permet au jeune comme au service prescripteur de jauger de la réussite ou non des objectifs de séjours.

E. L’expatriation, un espace de rupture propice à la réflexion et à la reconstruction

L’éloignement permet aux jeunes accueillis de s’octroyer un délai de réflexion face aux problématiques qui les ont poussés à participer à un séjour de rupture. Dans sa fonction éducative, cet éloignement peut s’appréhender sous différents angles : l’un où l’on pense à éloigner le jeune de son quartier, de sa famille, de ses fréquentations « nocives » ; l’autre, où l’on pense la rupture comme un changement, une cassure dans un quotidien et des habitudes, en favorisant la découverte d’un ailleurs, pour permettre une ouverture dans la voie tracée, jusque là, dans la délinquance. Eloignement Géographique. Le fait de se déplacer en avion, de parcourir des milliers de kilomètres, de se retrouver dans un environnement totalement inconnu, place les jeunes dans une situation où leurs problématiques sociales, familiales, sont clairement mises à distance. L’expatriation est ici comme un espace sécurisé, hermétique, « inaccessible ». Une fois ce sentiment de mise à distance intégré, les jeunes ont alors le loisir de mener une réflexion plus sereine, sans l’influence


8


immédiate des acteurs de leurs difficultés, famille, quartier, etc. Ce fort éloignement leur permet de prendre du recul et d’être plus réaliste quant à leur situation personnelle. Eloignement et Construction Identitaire. Le fait de se retrouver loin de leur famille, de leurs amis, d’être fortement bousculés dans leurs habitudes, pousse les jeunes à abandonner certains de leurs comportements déviants. La rupture leur démontre qu’ils sont capables d’un tel effort, qu’ils ne sont pas enfermés dans une forme de déterminisme qui les pousserait irrémédiablement vers la délinquance ou les conduites à risques. Cela leur permet également de relativiser leurs dépendances, à l’alcool et au cannabis par exemple.

De plus, leur confrontation à d’autres modes de vie les amène à s’interroger sur leurs propres difficultés, et quelques fois à les relativiser. Ces différents facteurs poussent donc les jeunes vers une forme d’introspection personnelle, où ils se découvrent, où volent en éclat certains artifices très présents à l’âge de l’adolescence. Il s’agit donc pour eux de s’interroger sur leur identité propre, et sur ce qui a une réelle valeur à leurs yeux.

Eloignement affectif. La prise de distance avec leur environnement affectif, et tout particulièrement leurs familles avec lesquelles ils sont souvent en conflit, permet aux jeunes de jauger de leur réel attachement sentimental. Cet état de fait est renforcé par le fort éloignement, qui rend impossible tout contact physique. Les jeunes sont ainsi amenés à s’interroger sur leurs rapports aux autres, à ceux qui comptent pour eux et sur les liens familiaux ou amicaux qu’ils entretiennent en France.

F. Un accueil de type familial En France comme à l’étranger, Média Jeunesse accueille les adolescents confiés au sein de petites unités de vie, dans des maisons de type « familial », avec des effectifs ne dépassant pas 6 jeunes encadrés par 2 adultes au minimum et 4 au maximum, en fonction des roulements. Tout le projet pédagogique de Média Jeunesse est orienté vers le collectif et la notion de vie en communauté. L’individualisme est plus ou moins balayé, même si chaque jeune accueilli est suivi individuellement. A l’instar des lieux de vie et d’accueil, des personnels éducatifs permanents vivent à l’année sur les sites, avec une rotation minimale des encadrants pour offrir aux jeunes accueillis des référents réguliers et bien repérés plutôt qu’une multitude d’intervenants. Cette stabilité du collectif cumulée à l’investissement des personnels éducatifs, à la croisée de l’éducation spécialisée, de l’éducation populaire et de l’animation, créent des conditions favorables au maintien d’un cadre fort, tout en cultivant une certaine légèreté au quotidien : l’omniprésence de l’adulte n’est plus alors vécue par les jeunes comme une contrainte qui leur est imposée mais davantage comme un style de vie, au contact de personnes qui les accueille « chez eux ». Ce sentiment d’appartenance qui lie les permanents éducatifs et le site d’accueil, la façon dont les adultes se l’approprient, représentent également un bon garde fou contre des dégradations matérielles trop importantes, dans la mesure où les murs sont symboliquement moins vécus comme une propriété de « l’Etat » mais comme celle des permanents éducatifs.


9


Cette pédagogie d’un « vivre avec » plutôt familial est renforcée dans les pays d’implantation de Média Jeunesse par une approche culturelle différente sur la question de la vie en collectivité, définie par des conditions climatiques favorables, un mode relationnel naturellement chaleureux et une certaine tactilité dans les contacts. Les jeunes accueillis sont souvent en France dans des situations familiales difficiles et sont très sensibles à ces notions de proximité relationnelle et de qualité du lien. Pour certains ils passent d’un mode de pensée égocentrique, tourné vers eux-mêmes et l’image qu’ils véhiculent, à une expérience de vie articulée autour du groupe. Au sein des sites situés à l’étanger, ce mode de fonctionnement sera facilité par différents facteurs :

- une présence éducative permanente composée essentiellement par du personnel éducatif local

- la bonne implantation des sites d’hébergement dans leur quartier, (réseau d’employeurs locaux, de partenaires, connaissance des voisins, etc.).

- l’intervention d’autres personnels locaux (dames de service, enseignant, etc.) Cette immersion totale dans la culture locale amplifie le phénomène de rupture, et pousse les jeunes à développer leurs capacités d’adaptation (langue par exemple). Ils se détachent d’autant plus naturellement de leur fonctionnement de France que tout leur être est monopolisé par cette obligation d’adaptabilité. Sur le site de Saint Arnoult en Yvelines, dans l’optique d’une autonomisation accrue, d’une préparation à la sortie et d’une certaine logique d’évolution après le séjour à l’étranger où, dans un objectif de remobilisation, ils auront été beaucoup portés, les jeunes participeront davantage à l’organisation de la vie quotidienne. Pour ce faire, une réunion hebdomadaire, forme de participation privilégiée en lieu et place d’un conseil de la vie sociale difficile à mettre en place sur un délai d’un mois, sera animée afin d’aborder les points suivants:

- bilan de la semaine passée : points positifs / négatifs - planning de la semaine suivante - gestion du budget des activités (chaque jeune doit opérer des choix en

fonction du budget alloué) - mise en place des roulements des tâches ménagères

Les jeunes participeront également au ravitaillement alimentaire, à la confection de repas équilibrés, ainsi qu’aux petits travaux dans la maison.

G. Des activités partagées par tous La mise en place d’activités quotidiennes scolaires, professionnelles, sportives, culturelles, ou de loisirs est l’un des axes majeurs du projet pédagogique. Tous les adultes, personnels éducatifs, de direction, psychologues, participent aux activités et c’est là l’un des points fondamentaux du projet pédagogique de Média Jeunesse Séjours de Rupture.


10


Dans l’articulation de la journée, les matinées sont dévolues aux activités « sérieuses » (scolarité, stages), alors que les après-midi sont placées sous l’angle de la détente et des loisirs, comme une « récompense » aux efforts du matin. Lorsque certains jeunes le souhaitent et que l’équipe et l’employeur le jugent pertinent, les temps de stage peuvent être allongés. Les stages professionnels La participation à des activités à caractère professionnel (stages, formations) rémunérées, même symboliquement, a progressivement pris une dimension centrale dans les prises en charge proposées par Média Jeunesse, et ce pour de multiples raisons :

- elles offrent aux jeunes accueillis la possibilité de découvrir une discipline ou de l’approfondir, en vue de la préparation de leur projet de sortie. La discipline choisie pourra être approfondie et confrontée aux exigences françaises lors du travail d’insertion réalisé à Saint Arnoult en Yvelines

- elles représentent bien souvent la première expérience professionnelle des jeunes accueillis : cette découverte du monde du travail est un facteur de valorisation indéniable qui aide le jeune à prendre conscience de ses capacités. Le fait que ces stages soient rémunérés renforce chez les jeunes accueillis le sentiment d’accéder à une certaine autonomie sociale, accentue généralement leur sentiment de valorisation et les aide à se projeter dans un avenir différent, en phase avec la loi et les logiques sociétales.

- elles offrent aux jeunes un espace d’individuation qui leur permet temporairement d’échapper au collectif et de vivre par et pour eux-mêmes. De la même façon, elles représentent une bonne alternative à l’omniprésence des encadrants éducatifs au quotidien, un garde fou contre les tensions inhérentes à ce type de prise en charge très cadrantes

- elles créent une saine stimulation et concurrence au sein du groupe, les jeunes demandant souvent de pouvoir travailler davantage pour gagner plus que leurs camarades.

- elles restent conditionnées aux bons comportements des jeunes et revêtent à ce titre là une motivation importante pour ceux qui souhaitent pouvoir échapper à l’omniprésence éducative, comme une « récompense ». Si les premiers jours de stage se déroulent en général en présence d’un encadrant éducatif se tenant prêt à intervenir rapidement en cas de difficulté, la logique du « donnant/donnant » permet de progressivement laisser le choix de l’autonomie aux jeunes, autonomie conditionnée à leur bon comportement et à leur implication dans le stage.

Pour les jeunes qui se montrent réellement incapables d’intégrer le monde professionnel ou réticents à travailler, un protocole particulier est mis en place (travaux sur le site, scolarité plus intensive, sanctions si nécessaire, etc.) mais avec pour finalité, à terme, d’effectuer un stage professionnel. L’installation à l’année des sites et leur ouverture permanente facilite grandement le tissage d’un réseau et d’un partenariat local.


11


Les activités scolaires Les jeunes accueillis par Média Jeunesse sont généralement déscolarisés au moment de leur admission. Etant donné les faibles délais impartis (4 mois),et l’expatriation inhérente au séjour de rupture, la reprise d’une scolarité classique ne fait pas partie du projet pédagogique de Média Jeunesse. Toutefois, un accent particulier est porté sur la question de la scolarité, par le biais de séances hebdomadaires obligatoires appelées « ateliers scolaires » dispensées au sein des structures d’hébergement. Un enseignant intervient à raison de 4 à 8 heures par semaine et tente, par une approche pragmatique et originale, basée sur le quotidien vécu par les jeunes lors de leurs séjours à l’étranger, de redonner du sens à l’institution scolaire. Au cas par cas, en fonction des parcours de chaque jeune accueilli, des cours particuliers peuvent être dispensés, le soir après les activités. Les activités sportives, culturelles et de loisirs Les activités sportives, culturelles et de loisirs rythment le quotidien des jeunes accueillis et constituent un support éducatif majeur, et ce à différents niveaux :

- l’activité est ici l’occasion de toujours créer plus de lien, de partager des moments forts entre jeunes et encadrants. Certaines activités à risque poussent les différents participants à appréhender leurs propres limites, et tous, jeunes comme encadrants, partagent ensemble les « défaites » comme les « victoires ». Cette richesse du lien à travers les activités quotidiennes est un facteur indéniable de réussite éducative. Aucun jeune, dans son rapport aux différents adultes qui l’encadrent, ne souffre ainsi d’un quelconque déficit relationnel. L’activité n’a pour eux de réelle valeur que si elle est partagée par tous.

- les activités sont un facteur de valorisation indéniable pour les jeunes

accueillis. Le fait de partager ces activités avec des adultes, de jouer d’égal à égal, donne aux jeunes une confiance en eux que beaucoup ont perdu. Ils se découvrent parfois des qualités qu’ils ne soupçonnaient pas, quelles que soient les activités proposées. Afin que chacun des jeunes accueillis trouve cet espace de valorisation, l’équipe diversifiera au maximum la nature des activités proposées.

- la volonté des équipes éducatives d’assurer une sécurité maximum autour des

activités, notamment par la participation de tous, place une nouvelle fois les jeunes dans une position centrale, valorisante, car ils prennent conscience de l’attention qui leur est portée et de l’intérêt qu’ils suscitent.

- Les règles inhérentes à chaque activité, notamment celles à risque, aident les jeunes à intégrer la nécessité de respecter les lois pour pouvoir participer et ne pas se mettre en danger

- les activités offrent aux jeunes la possibilité de se divertir, d’oublier

l’éloignement, de mieux vivre la rupture.


12


H. Un apprentissage de la citoyenneté

Média Jeunesse a toujours pris le « risque » d’accueillir les jeunes dont elle a la charge dans des zones d’habitation résidentielle, où le voisinage est relativement proche, dans la mesure où elle considère l’apprentissage de la citoyenneté, de la vie en collectivité et du respect d’autrui comme l’une de ses missions. Ce choix pédagogique n’est pas toujours facile à mettre en œuvre, en raison des « débordements » de certains jeunes, des nuisances qu’ils peuvent occasionner au voisinage et de la crainte qu’ils peuvent parfois inspirer. Mais Média Jeunesse estime que l’impact psychologique est important auprès des jeunes accueillis, dans la mesure où cette inscription dans une vie locale est facteur de valorisation et de reconnaissance sociale, particulièrement au sein d’environnements pavillonnaires plutôt aisés et tranquilles, souvent aux antipodes des quartiers difficiles dont les jeunes sont pour la plupart issus. La participation à des stages professionnels situés chez des employeurs locaux renforce ce sentiment de valorisation et d’inscription dans une dimension locale. De la même façon, les jeunes sont sensibles au fait que l’équipe éducative les « assume » totalement dans ces environnements nouveaux où ils estiment ne pas avoir leur place et les aide dans l’appropriation des nouveaux codes inhérents. Organiser la rupture tout en maintenant un lien social fort ne nous est donc jamais apparu incompatible, bien au contraire, particulièrement à l’étranger où le devoir d’intégration est encore plus fort.

I. Reprendre confiance dans l’adulte L’expatriation est pour tout un chacun une expérience déstabilisante. Pour les jeunes accueillis, la perte de leurs repères habituels, amis, familles, quartier, les plonge dans une situation inédite où ils ne peuvent exister que par eux-mêmes. La référence à leur mode de vie habituel vole en éclat, et ils sont à leur arrivée en territoire étranger, fortement perturbés par cette modification des « codes » : langage, habillement, nourriture, ils vivent la difficile expérience d’être un « étranger ».

Déstabilisés, fragilisés, ils vont alors se tourner spontanément vers les adultes encadrants, garants de sécurité et de protection. Ils vont ainsi réapprendre à trouver dans l’adulte la confiance qu’ils ne lui accordent plus forcément en France, de par leurs difficultés familiales ou sociales. La confiance est d’autant plus accrue que la majeure partie du personnel éducatif est originaire du pays d’accueil et offre ainsi aux jeunes accueillis une garantie supplémentaire de protection face à ce nouvel environnement.

Les adultes encadrants sont non seulement garants de la sécurité des jeunes, mais ils vont également les aider à s’approprier ce nouveau milieu, en donnant du sens, des explications, face aux situations rencontrées. Ils vont les accompagner tout au long de leur séjour de rupture, et ce au cours des différentes phases qui le composent, de l’arrivée jusqu’au retour en France. L’adulte leur est dans chacune de ces phases indispensable.


13


Sur la base de cette confiance retrouvée en l’adulte, l’équipe éducative intervenant en France « profite » du travail réalisé à l’étranger, cherche à le finaliser et inscrit son action dans la continuité du parcours du jeune.

J. Le respect de règles de vie simples et non négociables Les règles de fonctionnement sur les sites d’accueil sont clairement définies, annexées au livret d’accueil et ne souffrent d’aucune « négociation » : interdictions multiples (de la violence, des insultes, des téléphones portables, de détenir de l’argent de poche sur soit, de consommer de l’alcool, des stupéfiants, etc.), horaires stricts à respecter, rythme de vie à prendre, omniprésence de l’adulte au quotidien, participation aux tâches quotidiennes, etc. Chaque transgression au règlement de fonctionnement est sanctionnée, même symboliquement mais immédiatement. Un panel de sanction existe, de la privation d’argent de poche ou d’activité au dégagement temporaire du site pour les passages à l’acte les plus lourds.

La qualité du lien tissé entre adolescents et personnels éducatifs demeure la meilleure garantie d’un cadre respecté.

K. La spécificité de l’accompagnement psychologique dans le contexte

de rupture L’intervention quotidienne de psychologues au sein des dispositifs a pour objectif de proposer aux jeunes accueillis un soutien et une écoute différents, en appui de l’action éducative. Le mode d’intervention des psychologues s’inscrit aussi dans la notion de rupture dans la mesure où il s’organise de façon plus informelle qu’à l’accoutumée, afin de redonner du sens à une fonction souvent massivement rejetée par les jeunes accueillis. Ainsi, les psychologues sont des acteurs à part entière du quotidien, participent aux activités programmées, aux repas et donnent à l’informel une place centrale dans le travail effectué. Sur la base de ces premiers contacts, au cas par cas et avec l’accord du jeune, des entretiens réguliers peuvent alors se mettre en place. Les échanges informels

De par le caractère « non conventionnel » de la prise en charge en séjour de rupture, le psychologue est amené à partager le quotidien des adolescents : participation aux activités, repas hebdomadaire, temps de repos sur les maisons… Une telle organisation permet de proposer un espace d’écoute à l’endroit où l’adolescent vit et circule, de le voir évoluer au sein du groupe, dans son quotidien, parfois différemment que dans la dualité. En effet, le rôle joué par les relations établies par l’adolescent et ses pairs dans le processus psychique en cours n’est plus à démontrer. Par ailleurs, lieu d’externalisation, le groupe peut aussi être « l’intermédiaire » qui rend réel une symptomatologie. Donc, là où en France les lieux d’accueil et de consultation sont généralement intégrés à un réseau de soin et implique une démarche active de la part de l’adolescent et/ou de son entourage, Média Jeunesse propose, comme certaines autres structures, d’inverser la tendance. Le psychologue peut être amené à favoriser une stratégie active, car la demande de l’adolescent n’est pas toujours explicitée, voire débute par un refus de toute forme d’aide (opposition, crainte d’une trop grande proximité…). Il s’agit de recueillir le


14


besoin là où il se trouve, par moment très à l’écart de l’enceinte de l’institution, d’« aller vers » l’adolescent, dans une démarche qui s’inscrit à la limite de l’écoute et du soin. Une telle démarche contribue, par la même occasion, à démystifier la place et le rôle du psychologue, régulièrement associé à la folie, à l’intrusion, à la trahison suspectée… Ces rencontres fortuites sont propices à l’établissement d’un premier contact (en collectif ou individuellement) favorisant, tout d’abord, la restauration du lien auprès d’adolescents pour une large part inscris dans des conduites de rupture puis, dans un second temps, l’accès à un espace d’élaboration. Si l’adolescent exprime une réticence à investir un accompagnement formalisé, le soutien peut s’effectuer dans cette configuration plus « informelle », ressentie par certains comme moins intrusive et anxiogène (présence rassurante des pairs, ou normalisation du psychologue…). Encourager les possibilités adaptatives concoure alors à instaurer une relation authentique et souple entre l’adolescent et le psychologue (et plus largement la réalité externe), frayant un passage vers un dialogue thérapeutique. Les entretiens cliniques Les entretiens cliniques s’inscrivent dans une dynamique différente. Ils sont marqués par leur cadre (rendez-vous pris au préalable), qui s’adapte néanmoins aux besoins de chaque adolescent (fréquence et durée variables). Ils supposent une mobilisation de la part du jeune et sont représentatifs de ses capacités à investir son monde intérieur et, si la nécessité s’en fait ressentir, une démarche de soin. Selon les circonstances, il peut arriver que ces entretiens aient lieu dans l’actualité des conduites de l’adolescent. La mise en acte apparaît alors comme le déclencheur d’un suivi thérapeutique, ou tout du moins d’un temps d’écoute empathique et de tentatives de mises en parole des affects éprouvés. Ces entretiens sont à la fois :

- Un temps d’évaluation du fonctionnement intrapsychique (systèmes de pensée, aménagements défensifs et pulsionnels, répartition des affects …) tel qu’il peut être appréhendé à travers les conduites manifestes et la dynamique relationnelle (diagnostique globale, prise en compte de l’agir dans un système d’activité plus large).

- Un temps thérapeutique, durant lequel sont opérées des tentatives de clarification, une énonciation des diverses difficultés, symptômes et problématiques rencontrés. Autrement dit, une traversée du vécu subjectif, favorisant le déploiement individuel par la mentalisation et une appropriation de la prise en charge. L’adolescence est appréhendée ici comme une période changeante et évolutive, afin de mieux rendre compte de l’importance de penser cette période de la vie dans sa globalité, de la signification personnelle d’un évènement à un instant donné, en interdépendance avec divers facteurs.


15


L. Suivi médical des jeunes accueillis En raison des destinations qu’elle a jusque là privilégiées et au regard du public visé – les jeunes intégrant parfois les dispositifs d’accueil dans des états de santé très dégradés -, Média Jeunesse a toujours donné une dimension toute particulière à la question médicale. Des visites médicales systématiques sont programmées une fois par mois sur chacun des dispositifs situés à l’étranger, auprès de professionnels médicaux compétents et au sein d’établissements hospitaliers reconnus, dans leur pays d’implantation comme en France (partenariat avec l’Ambassade de France). Une convention lie également chacun des dispositifs à un médecin urgentiste. Chaque jeune est couvert par une assurance en responsabilité civile et par une assurance rapatriement. De retour en France, les jeunes effectuent un bilan médical complet auprès de l’Institut Pasteur, partenaire spécialisé dans la médecine du voyage. Toutes les ordonnances prescrites lors du séjour sont conservées et à la disposition du médecin traitant qui suit habituellement le jeune.

M. Travail de collaboration avec le service prescripteur Pendant le séjour à l’étranger, il est important que le référent social du jeune puisse suivre régulièrement son évolution et le travail éducatif effectué par l’équipe de Média Jeunesse. Des rapports éducatifs sont transmis à différentes étapes du séjour (cf. Temporalité du séjour page 29). ll est également important qu’à chacune de ces étapes, le référent social du jeune puisse s’entretenir téléphoniquement avec le chef de service du site, afin de garder une cohérence dans le travail effectué et de coller à un principe de réalité, les jeunes accueillis profitant parfois de l’éloignement, plus ou moins consciemment, pour travestir leur histoire. Média Jeunesse invite donc généralement les référents sociaux à contacter le chef de service du site une fois la copie du bilan transmise. Au-delà de ces temps bien repérés, le chef de service se tient à l’entière disponibilité du référent social pour échanger sur le séjour du jeune et sur ses perspectives d’avenir. En cas de difficulté d’importance, le chef de service peut faire appel à la médiation du référent social, afin de débloquer la situation. Pour les incidents les plus graves, une note est transmise au magistrat et au référent social. Des rendez-vous téléphoniques réunissant le jeune, son référent social et le chef de service peuvent également être organisés. De la même façon, les jeunes, de par l’éloignement, sont très sensibles aux appels de leurs référents sociaux, au-delà de tout travail éducatif. Les référents sociaux sont invités à contacter directement les jeunes dont ils assurent le suivi. Notre expérience nous a démontré que dans le cas contraire, un sentiment d’abandon, une perte de confiance, voire un rejet massif pouvaient découler de l’absence de contacts pendant les 3 mois du séjour à l’étranger.


16


Dans l’hypothèse d’une relation dégradée avant le départ en séjour de rupture entre le jeune et son référent social, l’éloignement est souvent un bon vecteur pour une reprise de lien.

N. Travail avec les familles

L’article 9 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant pose le principe du maintien des liens de l’enfant avec ses parents, sauf contradiction avec l’intérêt supérieur de l’enfant. Il est donc de l’intérêt du mineur que les parents se saisissent, avec le juge des enfants et en partenariat avec l’équipe éducative, de ce temps de placement, notamment pour réinterroger leur rôle parental. Lors du séjour en Afrique, les contacts avec les familles seront volontairement limités (1 appel hebdomadaire, aucune visite tolérée), afin de pousser le jeune à la prise de recul escomptée. Toutefois, le maintien d’un lien minimum, via le téléphone, Internet ou par lettres, demeure indispensable au travail éducatif: en effet, l’éloignement, de par le manque affectif qu’il génère, est bien souvent déclencheur d’évolution dans la problématique familiale. Le principe de mise à distance de la problématique familiale du jeune ne signifie pas sa négation. Dans la limite du raisonnable, nous encouragerons les familles à prendre contact avec l’équipe éducative, afin d’échanger sur le parcours de leur enfant, en sa présence si nécessaire. Par contre, nous nous autoriserons à filtrer les appels si nous jugeons l’influence de la famille trop néfaste au séjour. Lors du retour en France, des visites médiatisées sont possibles au sein du site de Saint Arnoult en Yvelines, en compagnie d’un membre de l’équipe éducative. En cas d’autorisation expresse du magistrat, un temps de retour en famille pourra éventuellement et exceptionnellement être accordé (anniversaires, fêtes de famille, de fin d’année, etc.). Le projet de sortie pourra ainsi être travaillé avec toutes les parties concernées, étant entendu que la présence du service prescripteur sera vivement souhaitée.

O. Le projet de sortie La qualité du projet de sortie est intimement liée à l’intensité du travail de collaboration entre les services prescripteurs et les personnels éducatifs de Média Jeunesse. Malheureusement, ce travail primordial se heurte souvent à des obstacles qui mettent en péril sa réalisation :

- difficulté pour les services prescripteurs, de par leur méconnaissance des mécanismes liés à la rupture, de bien cerner les enjeux de ce travail

- difficultés matérielles des services prescripteurs : pas de budget alloué pour les appels internationaux, pas de connexion Internet, nombre de dossiers à suivre trop important, impossibilité de se déplacer pour rencontrer le jeune lors de son retour en France, etc.

- délais trop longs entre la sortie de Média Jeunesse et la matérialisation du projet (début de formation, rescolarisation, disponibilités en matière d’hébergement, etc.)

- dépendance totale de Média Jeunesse envers le service prescripteur dans le travail autour de la problématique familiale


17


Ainsi, consciente des difficultés inhérentes à la concrétisation des projets de sortie des jeunes arrivant au terme de leur séjour de rupture, Média Jeunesse a au fil des années créé un certain nombre d’outils :

- création d’un contrat de séjour ou DIPC tripartite (le jeune, Média Jeunesse et le service prescripteur) afin de clarifier les droits et surtout les devoirs de chacun dans le cadre du placement à Média Jeunesse

- remise à chaque éducateur référent faisant appel aux services de Média Jeunesse d’un dossier récapitulant de façon très précise la nature de la collaboration envisagée entre les 2 services, et ce lors des différentes étapes du séjour

- envoi d’un bilan intermédiaire à mi parcours avec une proposition éducative en matière de projet de retour

- ouverture depuis 2007 d’un établissement d’accueil en France (Saint Arnoult en Yvelines) réservé exclusivement au travail d’accompagnement à la sortie

- création en cours d’un service de suite proposant un accueil diversifié autour d’appartements éducatifs en semi-autonomie

- travail de la dimension professionnelle tout au long du séjour de rupture par la mise en stage obligatoire des jeunes accueillis

Documents

PROJET PEDAGOGIQUE - Overblogddata.over-blog.com/xxxyyy/2/29/39/61/Projet-p-dagogique.pdf · éducatives par manque de disponibilité et complexifié par l‘expatriation et les besoins