1
9 OptionBio | Mardi 15 avril 2014 | n° 506 santé publique | actualités médicament Quand le prix du médicament est à la tête du client Le prix des médicaments se répartit entre prix des médi- caments à prescription obli- gatoire : MPO à prix bloqué, et prix des médicaments à pres- cription facultative (disponibles sans ordonnance) : MPF, à prix variable selon les officines. Le sénateur Alain Fauconnier dit au ministère de l’Economie sociale et de la Consommation : selon l’association CLCV les prix des médicaments sans ordonnance varient du simple au double, voire du simple au quadruple pour un même médicament et que l’infor- mation sur les prix en officine est déficiente. Or, depuis un arrêté du 26/3/2003, les pharmaciens doivent informer sur la liberté du prix des médicaments non remboursables et les afficher lisiblement, pour les médicaments sans ordonnance, en libre-ser- vice (OTC) ou derrière le comptoir, et doivent tenir à disposition du consommateur une liste du prix des médicaments sur ordonnance mais non remboursables. Si une spécialité pharmaceutique n’est pas prise en charge, son prix n’est pas réglementé. Fabri- cants, grossistes et pharmaciens fixent leurs prix selon leur politique commerciale, leurs charges et le prix auquel eux-mêmes achètent le médicament, note le ministère. Une pharmacie à chiffre d’affaires élevé peut plus facilement négocier auprès de ses fournisseurs des prix d’achat avantageux puis réper- cuter cet avantage sur le patient. Une pharmacie de taille modeste n’obtient pas les mêmes remises et devra vendre au consommateur à un prix plus élevé pour réaliser la même marge. Quand les prix sont libres, le consommateur doit faire jouer la concurrence entre officines, pour choisir l’offre la plus avantageuse. Afin de comparer les prix, l’arrêté du 26/3/2003 oblige le pharmacien à informer par affichage ou étiquetage sur le prix TTC des médicaments non remboursables. L’arrêté impose à l’officine la mise à disposition d’un catalogue du prix des médicaments non remboursables à prescription médicale obligatoire. Ces obligations sont régulièrement contrôlées par la Direction générale de la concurrence, de la consomma- tion et de la répression des fraudes (DGCCRF), ces enquêtes annuelles peuvent donner lieu à des mesures de police administrative ou des pro- cès verbaux, en cas de manquement des rappels à la réglementation sont relayés par les organisations professionnelles de la pharmacie. L’autorisation de vente en ligne de certains produits d’automédication depuis le 22/12/2012 doit faciliter les comparaisons de prix. | Y.-M. D. @ FOTOLIA © FOTOLIA A l’occasion du débat parlemen- taire sur le projet de loi Egalité Hommes-Femmes et de l’article qu’il comporte sur l’IVG, le Collège national des gynécologues et obs- tétriciens français (CNGOF) a tenu à rappeler dans un communiqué que le combat principal pour l’IVG aujourd’hui en France « n’est pas dans la sémantique » 1 . Si les mots ont de l’importance, disent les gyn-obs, ils doivent s’accom- pagner de mesures concrètes concernant l’accès aux soins. Ce dernier dépend très directement des moyens qui sont donnés aux centres d’orthogénie [impliqués dans la contraception et l’IVG], et notam- ment des postes médicaux dont beaucoup de centres sont dépourvus. Sortir les centres d’IVG de leur iso- lement, les intégrer au fonctionne- ment des services hospitaliers de gynécologie-obstétrique, en leur donnant les moyens pour les faire fonctionner, aider le secteur libéral à proposer une offre organisée, valo- riser l’IVG médicamenteuse, ce sont bien les actions qu’il serait important de mettre en œuvre. Le CNGOF se tiendra à l’écart du débat proposé aux parlementaires, en insistant sur le fait que l’essen- tiel est dans les moyens qui sont donnés aux centres d’orthogénie pour exercer leur mission de santé publique. | Y.-M. D. source Communiqué du CNGOF. www.cngof.asso.fr note 1. Allusion à la suggestion d’affirmer le droit à l’IVG plutôt que de la désigner comme étant accordée à une femme en détresse. IVG Relecture de la loi IVG : l’avis des professionnels concernés Pest i ci des : l a l oi l es encadre Pesticides : la loi les encadre

Quand le prix du médicament est à la tête du client

  • Upload
    y-m

  • View
    215

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

9OptionBio | Mardi 15 avril 2014 | n° 506

santé publique | actualités

médicament

Quand le prix du médicament est à la tête du client

Le prix des médicaments se répartit entre prix des médi-caments à prescription obli-gatoire : MPO à prix bloqué, et prix des médicaments à pres-cription facultative (disponibles sans ordonnance) : MPF, à prix variable selon les officines. Le sénateur Alain Fauconnier dit au ministère de l’Economie sociale et de la Consommation : selon l’association CLCV les prix des médicaments sans ordonnance varient du simple au double, voire du simple au quadruple pour un même médicament et que l’infor-mation sur les prix en officine est déficiente.

Or, depuis un arrêté du 26/3/2003, les pharmaciens doivent informer sur la liberté du prix des médicaments

non remboursables et les afficher lisiblement, pour les médicaments sans ordonnance, en libre-ser-vice (OTC) ou derrière le comptoir, et doivent tenir à disposition du consommateur une liste du prix des médicaments sur ordonnance mais non remboursables. Si une spécialité pharmaceutique n’est pas prise en charge, son prix n’est pas réglementé. Fabri-cants, grossistes et pharmaciens fixent leurs prix selon leur politique commerciale, leurs charges et le prix auquel eux-mêmes achètent le médicament, note le ministère. Une pharmacie à chiffre d’affaires élevé peut plus facilement négocier auprès de ses fournisseurs des prix d’achat avantageux puis réper-cuter cet avantage sur le patient. Une pharmacie de taille modeste

n’obtient pas les mêmes remises et devra vendre au consommateur à un prix plus élevé pour réaliser la même marge. Quand les prix sont libres, le consommateur doit faire jouer la concurrence entre officines, pour choisir l’offre la plus avantageuse. Afin de comparer les prix, l’arrêté du 26/3/2003 oblige le pharmacien à informer par affichage ou étiquetage sur le prix TTC des médicaments non remboursables. L’arrêté impose à l’officine la mise à disposition d’un catalogue du prix des médicaments non remboursables à prescription médicale obligatoire. Ces obligations sont régulièrement contrôlées par la Direction générale

de la concurrence, de la consomma-tion et de la répression des fraudes (DGCCRF), ces enquêtes annuelles peuvent donner lieu à des mesures de police administrative ou des pro-cès verbaux, en cas de manquement des rappels à la réglementation sont relayés par les organisations professionnelles de la pharmacie. L’autorisation de vente en ligne de certains produits d’automédication depuis le 22/12/2012 doit faciliter les comparaisons de prix. |

Y.-M. D.

@ F

OTO

LIA

© F

OTO

LIA

A l’occasion du débat parlemen-taire sur le projet de loi Egalité Hommes-Femmes et de l’article qu’il comporte sur l’IVG, le Collège national des gynécologues et obs-tétriciens français (CNGOF) a tenu à rappeler dans un communiqué que le combat principal pour l’IVG aujourd’hui en France « n’est pas dans la sémantique »1. Si les mots ont de l’importance, disent les gyn-obs, ils doivent s’accom-pagner de mesures concrètes concernant l’accès aux soins.

Ce dernier dépend très directement des moyens qui sont donnés aux centres d’orthogénie [impliqués dans la contraception et l’IVG], et notam-ment des postes médicaux dont beaucoup de centres sont dépourvus. Sortir les centres d’IVG de leur iso-lement, les intégrer au fonctionne-ment des services hospitaliers de gynécologie-obstétrique, en leur donnant les moyens pour les faire fonctionner, aider le secteur libéral à proposer une offre organisée, valo-riser l’IVG médicamenteuse, ce sont

bien les actions qu’il serait important de mettre en œuvre.Le CNGOF se tiendra à l’écart du débat proposé aux parlementaires, en insistant sur le fait que l’essen-tiel est dans les moyens qui sont donnés aux centres d’orthogénie pour exercer leur mission de santé publique. | Y.-M. D.

sourceCommuniqué du CNGOF. www.cngof.asso.fr

note1. Allusion à la suggestion d’affirmer le droit à l’IVG plutôt que de la désigner comme étant accordée à une femme en détresse.

IVG

Relecture de la loi IVG : l’avis des professionnels concernés

Pesticides : la loi les encadrePesticides : la loi les encadre