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Flow posé, rimes intelligemment travaillées, charisme impeccable, Skyzoo est le parfait prototype du rappeur new-yorkais. Mais si l’amour du mic n’avait pas été aussi fort, c’est peut-être sur les parquets qu’il se serait fait un nom. Propos recueillis par Maxime Robin / Photo DR REVERSE : Le basket et toi, ça remonte à quand ? Skyzoo : J’ai joué meneur toute ma vie. Le basket est mon second amour, c’est « le » sport dont je suis fanatique ! J’étais bon, j’ai joué varsity en high-school. Mon jeu était Penny Hardaway-esque, c’est mon idole en ce qui concerne le basket. Mon dribble était fluide et je manquais rarement mes passes dans le dos. J’ai choisi le rap parce que, même si j’assurais au basket, musicalement je suis bien meilleur ! J’ai toujours fait passer la musique en premier donc c’était un choix naturel mais l’intensité est la même, c’est « Go Hard or go home ! » REVERSE : Tu joues toujours un peu ? S : Pas beaucoup. J’ai eu des problèmes de genou à la fin du lycée, donc je joue moins qu’avant. REVERSE : Il paraît que tu assures aussi à NBA 2K ? S : Ouais mec je te prends quand tu veux à NBA 2K, je suis super balèze ! (sourire) J’attends le 2K10 avec impatience. Je vais être indisponible pendant au moins deux semaines quand je vais le pécho. (Rires) REVERSE : T’es de Brooklyn, quels sont tes meilleurs souvenirs là-bas ? S : Ça remonte à l’époque où j’allais jouer à Emerson Park à Brooklyn, à côté de Pratt Institute. Crosser, casser des chevilles, s’attirer des petites embrouilles et boire des sodas à 50 centimes entre les matches. C’était une grande part de ma vie. REVERSE : Ta team ? S : Fan inconditionnel des Knicks pour la vie ! Je sais qu’on n’est pas dans une période facile mais ça va revenir vite. Je kiffe le petit Ricky Rubio. J’avais vraiment envie de le voir à New York cette saison, mais bon c’était juste un espoir en vain. REVERSE : En tant que lyriciste, t’es pas un peu irrité quand tu entends des basketteurs rapper ? S : S’ils savent vraiment rapper, pas de soucis. S’ils n’assurent pas, ils devraient se contenter du basket. Je pense que beaucoup de joueurs ont une vraie passion pour le rap, mais sérieusement, s’ils ne peuvent pas aligner les punchlines, qu’ils posent le mic ! (rires) L’album « The Salvation » (Duck Down/Jamla) est dans les bacs, avec des prods de Just Blaze, 9th Wonder, Nottz, Illmind… myspace.com/skyzoo SKYZOO ROOKIE OF THE YEAR Q ui d’autre que l’Agent Zero aurait pu préfacer un tel OVNI ? L’almanach à la sauce FreeDarko est une petite merveille d’analyses basket déjan- tées et loufoques, mais qui sonnent tellement juste. L’équipe du célèbre site web, emmenée par le fameux Bethlehem Shoals, part dans tous les sens. Elle dissèque la carrière de Tracy McGrady à travers les phases hindouistes de son sommeil, adapte le jeu des petits chevaux à celle du cancer ultime, Stephon Marbury, compare le savoir métaphysique de Rasheed Wallace à ceux des grands penseurs de l’histoire, et surtout – surtout !! – balance à tour de bras des stats aussi invraisemblables que totalement inédites. Ainsi, en se basant sur la vitesse balle en main du Brésilien des Suns, il aurait fallu 16,8 années à 50 000 Leandro Bar- bosa pour construire les pyramides, alors que les Egyptiens ont mis plus de 20 ans. Avec des illustrations au moins aussi fêlées que les textes, le Macrophenomenal Pro Basketball Almanac est un incontournable. A déconseiller, par contre, aux fans de Starbury, Ron Artest et Vince Carter... Jean-Sébastien Blondel FREEDARKO PRESENTS... THE MACROPHENOMENAL PRO BASKETBALL ALMANAC OVNI ILLUSTRÉ .......................................................................................................................................................... CROSSOVER [HOOP CULTURE] ......................................................... ......................................................... OCTOBRE-NOVEMBRE 2009 49

R23 Skyzoo

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OVNI OCTOBRE-NOVEMBRE 2009 49 16,8 années à 50 000 Leandro Bar- bosa pour construire les pyramides, alors que les Egyptiens ont mis plus de 20 ans. Avec des illustrations au moins aussi fêlées que les textes, le Macrophenomenal Pro Basketball Almanac est un incontournable. A déconseiller, par contre, aux fans de Starbury, Ron Artest et Vince Carter... Jean-Sébastien Blondel CROSSOVER ......................................................... ILLUSTRÉ

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Flow posé, rimes intelligemment travaillées, charisme impeccable, Skyzoo est le parfait prototype du rappeur new-yorkais. Mais si l’amour du mic n’avait pas été aussi fort, c’est peut-être sur les parquets qu’il se serait fait un nom.Propos recueillis par Maxime Robin / Photo DR

REVERSE : Le basket et toi, ça remonte à quand ?Skyzoo : J’ai joué meneur toute ma vie. Le basket est mon second amour, c’est « le » sport dont je suis fanatique ! J’étais bon, j’ai joué varsity en high-school. Mon jeu était Penny Hardaway-esque, c’est mon idole en ce qui concerne le basket. Mon dribble était fluide et je manquais rarement mes passes dans le dos. J’ai choisi le rap parce que, même si j’assurais au basket, musicalement je suis bien meilleur ! J’ai toujours fait passer la musique en premier donc c’était un choix naturel mais l’intensité est la même, c’est « Go Hard or go home ! »REVERSE : Tu joues toujours un peu ?S : Pas beaucoup. J’ai eu des problèmes de genou à la fin du lycée, donc je joue moins qu’avant. REVERSE : Il paraît que tu assures aussi à NBA 2K ?S : Ouais mec je te prends quand tu veux à NBA 2K, je suis super balèze ! (sourire) J’attends le 2K10 avec impatience. Je vais être indisponible pendant au moins deux semaines quand je vais le pécho. (Rires)REVERSE : T’es de Brooklyn, quels sont tes meilleurs souvenirs là-bas ?S : Ça remonte à l’époque où j’allais jouer à Emerson Park à Brooklyn, à côté de Pratt Institute. Crosser, casser des chevilles, s’attirer des petites embrouilles et boire des sodas à 50 centimes entre les matches. C’était une grande part de ma vie.REVERSE : Ta team ?

S : Fan inconditionnel des Knicks pour la vie ! Je sais qu’on n’est pas dans une période facile mais ça va revenir vite. Je kiffe le petit Ricky Rubio. J’avais vraiment envie de le voir à New York cette saison, mais bon c’était juste un espoir en vain.REVERSE : En tant que lyriciste, t’es pas un peu irrité quand tu entends des basketteurs rapper ?

S : S’ils savent vraiment rapper, pas de soucis. S’ils n’assurent pas, ils devraient se contenter du basket. Je pense que beaucoup de joueurs ont une vraie passion pour le rap, mais sérieusement, s’ils ne peuvent pas aligner les punchlines, qu’ils posent le mic ! (rires)L’album « The Salvation » (Duck Down/Jamla) est dans les bacs, avec des prods de Just Blaze, 9th Wonder, Nottz, Illmind… myspace.com/skyzoo

SKYZOOROOKIE OF THE YEAR

Qui d’autre que l’Agent Zero aurait pu préfacer un tel OVNI ? L’almanach à

la sauce FreeDarko est une petite merveille d’analyses basket déjan-tées et loufoques, mais qui sonnent tellement juste. L’équipe du célèbre site web, emmenée par le fameux Bethlehem Shoals, part dans tous les sens. Elle dissèque la carrière de Tracy McGrady à travers les phases

hindouistes de son sommeil, adapte le jeu des petits chevaux à celle du cancer ultime, Stephon Marbury, compare le savoir métaphysique de Rasheed Wallace à ceux des grands penseurs de l’histoire, et surtout – surtout !! – balance à tour de bras des stats aussi invraisemblables que totalement inédites. Ainsi, en se basant sur la vitesse balle en main du Brésilien des Suns, il aurait fallu

16,8 années à 50 000 Leandro Bar-bosa pour construire les pyramides, alors que les Egyptiens ont mis plus de 20 ans. Avec des illustrations au moins aussi fêlées que les textes, le Macrophenomenal Pro Basketball Almanac est un incontournable. A déconseiller, par contre, aux fans de Starbury, Ron Artest et Vince Carter...

Jean-Sébastien Blondel

FREEDARKO PRESENTS... THE MACROPHENOMENAL PRO BASKETBALL ALMANAC

OVNIILLUSTRÉ

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CROSSOVER

[HOOP CULTURE]

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OCTOBRE-NOVEMBRE 2009 49