Rapport d'activité 2016 La Corde Raide UDSMlacorderaide.org/wp-content/uploads/2017/05/Rapport-dactivité-2016... · - une permanence d'accueil téléphonique ... ce rapport d’activité

RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016 CSAPA LA CORDE RAIDE

Directrice : Vanda FURLAN Cheffe de service : Dr Marie-Sophie THERRIE-MICHAUT, addictologue 6, place Rutebeuf 75012 PARIS - tél : 01 43 42 53 00 - [email protected]

LE CSAPA LA CORDE RAIDE

La Corde Raide est un CSAPA généraliste ambulatoire qui reçoit toute personne, et/ou son entourage, présentant une conduite addictive avec ou sans produit psycho-actif. Le CSAPA est non sectorisé et accueille toute demande quelque soit l’origine géographique. L’anonymat est respecté. Depuis sa création il y a 25 ans, le centre s’est progressivement développé et propose aujourd’hui une offre de soins diversifiée répondant ainsi à ses missions obligatoires et facultatives. Elle s’adresse à un large public : adultes, jeunes, sortants de détention, majeurs et mineurs avec mesures judiciaires, familles, professionnels. Notre centre propose : - une permanence d'accueil téléphonique - des consultations psychologiques individuelles et familiales - des thérapies familiales, thérapies de couple - des consultations médicales (addictologie, hépatologie, psychiatrie) - des traitements de substitution aux opiacés - un accompagnement social et socio-professionnel - des ateliers thérapeutiques Et plus spécifiquement, - une consultation jeunes consommateurs qui s’adresse aux adolescents, jeunes adultes et à leurs proches (parents, éducateurs, famille) pour une évaluation des conduites addictives et des conduites à risque à l’adolescence : consultations psychologiques individuelles, entretiens parentaux, consultations familiales, consultations médicales, groupe de paroles destiné aux parents, consultations avancées sur sites de l’Education Nationale dans le cadre de la lutte contre le décrochage scolaire. - une unité de prévention réalisant des actions de prévention destinées aux élèves sur sites scolaires, missions locales, foyers de l’enfance, des actions d'information et de prévention destinées aux parents, des actions de sensibilisation destinées aux professionnels, des groupes d'échanges de pratique pour les équipes médico-sociales des établissements scolaires du centre et de l'est parisien.

CSAPA La Corde Raide – Rapport d’activité 2016

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L'EQUIPE DU CSAPA LA CORDE RAIDE

Vanda FURLAN

Directrice

Dr Marie-Sophie THERRIE-MICHAUT, Addictologue

Cheffe de service

Administration Isabelle BORGNA, assistante de direction

Aurélie BORDERY, secrétaire Semra DENIZ, secrétaire

Psychologues

Fathia BELAID Marianne BOISSARD

Samuel DUPIN Julie FLORES

Catherine GARNIER Isabelle GOURET

Unité Médicale

Dr Roque ALDERETE-ARIAS, psychiatre Dr Pauline MUFFANG pédopsychiatre Dr Armand GARIOUD, hépatologue

Marie-Dominique BERDAH, infirmière Brigitte PALIN infirmière

Service Social Françoise MANDON, assistante sociale

Nadine BROMBERG, conseillère en insertion socio-professionnelle Unité de prévention Laëtitia CHAUMONTET, coordinatrice de l'unité de prévention, psychosociologue

Mathilde BRAUN, intervenante


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SOMMAIRE INTRODUCTION 5

ACTIVITE CLINIQUE CHIFFREE 7

LA CONSULTATION ADULTE 9

L’approche médicale 13 Consultation d’hépatologie-alcoologie 15 Prise en charge des infirmières 16 L’intervention sociale 17 L’insertion professionnelle 19 Les ateliers thérapeutiques 21 Le dispositif santé justice en direction des milieux fermé et ouvert 23

LA CONSULTATION JEUNES CONSOMMATEURS

L’activité clinique 26 Le Dispositif Ecoute Jeunes 29 LA THERAPIE FAMILIALE 30 L’UNITE DE PREVENTION Auprès des jeunes 32 Auprès des professionnels 33 Soutien à la parentalité 34 LA DEMARCHE QUALITÉ 35 PERPECTIVES 36


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INTRODUCTION L’année 2016 aura encore été une année traversée par la violence des évènements qui ont frappé la France. En tant que professionnels, nous en avons partagé le choc tout en continuant à agir, au plus près des publics que nous accompagnons. 968 usagers et 130 personnes de l’entourage ont été accueillis en 2016 dans notre centre de soins. La place de ce public, n’est pas seulement celle que lui reconnait la loi, mais aussi celle qui ressort de l’évolution des idées, des pratiques et des débats entre nos différents professionnels. De la première prise en charge psychologique et/ou médicale de l’usager, à l’accompagnement social et professionnel, l’idée forte de notre travail est la nécessaire pluridisciplinarité qui doit en permanence guider notre réflexion. Travailler ensemble, construire ce continuum de réponses allant de la prévention au soin, à la réduction des risques, en passant par l’intervention précoce, doit nous obliger à dépasser les clivages disciplinaires, organisationnels et partenariaux. C’est en poursuivant cet objectif que nous pouvons répondre aux enjeux qui traversent notre société dans le champ de l’addictologie. A ce sujet, l’année 2016 aura été marquée par la promulgation, le 26 janvier 2016, de la loi de modernisation du système de santé. Inscrite dans le cadre de la stratégie nationale de santé lancée par le Gouvernement en 2013, elle marque une étape importante pour l’addictologie, avec une extension du champ de la Réduction des Risques (RdR), y compris en milieu carcéral, la lutte contre le tabagisme, le renforcement du dépistage des hépatites, la reconnaissance de la mission Prévention portée par les CSAPA et l’ouverture vers de nouveaux outils, dont les Salles de Consommation à Moindre Risque. Cependant, si des avancées ont été réalisées en termes de prévention et promotion de la santé, nous déplorons un nouvel affaiblissement de la loi Evin. Ainsi, sous couvert de promotion du terroir et de l’œnotourisme, la communication sur l’alcool va investir des médias jusque-là interdits, telle que la télévision notamment, et avec des contenus qui n’y seront plus encadrés. Retenons tout de même les avancées car elles se sont traduites par un renforcement de la part de l’ARS, au sein de l’établissement, de moyens pour les traitements nicotiniques de substitution et pour le matériel de RdR, tel que développé dans les pages qui suivent. Dans la dynamique d’ « aller vers » les jeunes sortis du système scolaire, un nouveau partenariat avec la Mission Locale de Paris a été mis en place en 2016. Ce travail s’inscrit dans l’axe spécifique du développement des compétences psychosociales des jeunes. Les interventions visent à travailler les notions d’estime de soi, de bien-être, de mal-être et envisage les alternatives possibles aux conduites à risques.


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Une nouvelle collaboration a vu le jour en 2016 avec le cabinet de conseil CERCLH, dans le cadre de la réalisation d’une mission de conseil au profit de l’ARS Bretagne. En effet, le cabinet CERCLH a été missionné par l’ARS Bretagne afin de réaliser un état des lieux des pratiques actuelles de prescription et de délivrance des TSO au sein des 7 établissements pénitentiaires bretons et de l’Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de Rennes. L’objectif est de disposer d’une vision claire de leurs pratiques actuelles puis d’identifier les préconisations visant à les améliorer. Pour mener à bien cette mission, ils vont s’appuyer sur la compétence et expertise, en termes d’addictions, de notre médecin addictologue, Cheffe de service, le docteur Marie-Sophie THERRIE-MICHAUT. Nous nous félicitons que, parallèlement à ses activités de prévention, de réduction des risques et de soins, La Corde Raide œuvre dans le champ de la diffusion des savoirs, des connaissances et d’expertise en addictologie.

A retenir aussi pour l’année 2016, l’agrément accordé à notre établissement par le Conseil Académique des Associations Educatives Complémentaires de l’Enseignement Public du Rectorat de Paris pour une durée de cinq ans. Le Rectorat de Paris reconnait ainsi le caractère d'intérêt général, la qualité des services proposés par l’établissement et leur complémentarité avec les programmes d'enseignement.

La Corde Raide s’est dotée d’un nouveau site internet finalisé courant l’année 2016. Ce site est récent, tout jeune, mais notre assistante de direction y travaille toujours activement pour permettre au public et aux professionnels d’y trouver tous les renseignements, informations, évènements et actualités, relatives à notre activité.

Pour conclure, ce rapport d’activité 2016 vise encore une fois à valoriser l’évolution, les activités et le dynamisme du centre et de ses professionnels. Nous les remercions pour l’engagement qui fait la richesse de notre établissement.


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ACTIVITÉ CLINIQUE CHIFFREE DU CSAPA

FILE ACTIVE : 1098 personnes

2015 2016

FILE ACTIVE ADULTE ADDICTION 617 535 dont nouveaux suivis 237 171

FILE ACTIVE

CONSULTATION JEUNES CONSOMMATEURS

432 433

dont nouveaux suivis 313 325 dont mineurs 141 153

MEMBRES DE LA FAMILLE,

PROCHES 157 130

TOTAL FILE ACTIVE 1206 1098


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ACTES CSAPA : 11 644

ACTES PATIENTS 2015 2016

Consultations psychologiques 5941 5166

dont thérapie familiale 265 185

dont thérapie de couple 49 21

dont entretiens familiaux 53 13 Consultations psychologique avancées sur site scolaires (Dispositif Ecoute Jeunes)

326 325

Consultations - médecin addictologue 1020 1195

Consultations psychiatriques 622 362

Consultations - médecin hépatologue 205 198

Entretiens service social 639 946

Actes infirmiers 3179 2884

Sous total actes patients 11932 11076

ACTES PROCHES

Thérapies familiales 112 134

Thérapies couple 24 9

Entretiens familiaux 64 9

Accompagnement parental 99 74

Accompagnement éducatif 15 9

Accompagnement autres 6 10

Sous total actes proches 320 245

Sous total actes patients et proches 12252 11321

Actes groupes 344 323

TOTAL ACTES 12596 11644


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ACTIVITÉ CLINIQUE Le CSAPA La Corde Raide propose un accompagnement ambulatoire pluridisciplinaire médical, psychologique, social et socio-professionnel, individuel et familial. Toute personne qui contacte notre service, quelque soit sa demande (renseignement pour elle ou un proche, évaluation, prise en charge de ses conduites addictives…), spontanée ou contrainte, est reçue, sur rendez vous, par un professionnel du CSAPA qui évalue sa situation. Cette évaluation est réalisée le plus souvent par un psychologue, parfois un médecin, en fonction de la demande de l’usager et de la problématique présentée lors du premier contact téléphonique. Au terme de cette évaluation initiale qui se déroule sur un à trois entretiens, un projet de suivi individualisé est élaboré avec l’usager. Ce projet peut, à tout moment de la prise en charge être réévalué et ajusté en fonction des besoins ou évènements interférant dans la vie de l’usager. Notre conception d’un projet de prise en charge globale et pluridisciplinaire implique une étroite collaboration entre les professionnels. Le regroupement dans un même lieu des différents aspects de la prise en charge des patients crée un cl imat de confiance, d’écoute et de stabil i té, indispensable pour des sujets dont la vie a souvent été chaotique, émail lée de multiples ruptures. I l favorise une all iance thérapeutique et un engagement durable dans les soins, terreau d’un réel processus de changement


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La Consultation Adulte

ACTES PATIENTS

2015 2016

Consultations psychologiques 4294 3632


dont thérapie de couple 49 21

dont entretiens familiaux 8 2





Actes infirmiers 3179 2884

Sous total actes patients 9821 9074

ACTES PROCHES

Thérapies familiales * 16 46

Thérapies couple 24 8

Entretiens accompagnement 18 16


Sous total actes patients et proches 9879 9144

Actes groupes 342 323

TOTAL ACTES 10221 9467

En 2016, nous avons reçu 535 patients adultes, contre 617 en 2015, soit une diminution de 13,5%. La baisse d’activité s’explique par le départ d’un psychologue, thérapeute familial en 2015. Afin de renforcer l’équipe médicale et améliorer l’accès aux évaluations et soins psychiatriques, somatiques et addictologiques, il a été décidé de transformer ce poste temps plein de psychologue en poste médical. Le recrutement d’un médecin a été long, nous accueillerons à mi temps un psychiatre addictologue en janvier 2017.


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La baisse des actes s’observe dans tous les secteurs de prise en charge, psychologique, médical et infirmier. En revanche, l’activité sociale a augmenté, en lien avec la précarité toujours croissante des personnes accompagnées et le contexte socio économique actuel. L’activité en lien avec les ateliers thérapeutiques est quant à elle restée stable, les groupes constitués participant aux ateliers s’inscrivent dans le dispositif de façon durable. Nous notons une diminution des orientations judiciaires au profit des demandes spontanées. Cette évolution positive est à souligner, en lien avec une meilleure connaissance des structures de soins spécialisées en addictologie par le grand public et le renforcement des liens avec les professionnels de santé.

Patientsouentourage32%

Servicesmédicaux18%Servicessociaux

14%

Etbscolaires1%

Servicesjudiciaires*

33%

Autre(médias,annuaire,internet)2%

OriginedelademandeFA:535


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Alcool41%

Tabac1%Cannabis

21%

Opiacés (hors substitution détournée)

7%

Cocaïne et crack 13%

Ecstasy, amphetamines...

1%

Médicaments psychotropes

détournés1%

Traitements de substitution détournés

7%

Addictions sans substances

1%

Jeux d'argent2%

Cyberaddictions1%

Autres produits0,5%

Pas de produit3,5%

Produit à l'origine de la prise en chargeFAadultes:535

L’alcool (40%), le cannabis (21%), la cocaïne et le crack (13%) demeurent les principaux produits de prise en charge au sein de notre institution. Les prises en charges l iées à l ’alcool ont augmenté de 10% en 2016 et ne cessent d’augmenter depuis plusieurs années. On observe une évolution des consommations avec l’augmentation des alcoolisations ponctuelles importantes (API). Elles nécessitent souvent la mise en place d’un suivi pluridisciplinaire renforcé au sein de l’équipe. Nous regrettons une demande tardive de soins alors que des répercussions somatiques, psychologiques et sociales sont déjà installées. Les consommations de cannabis concernent des adultes qui ont une addiction chronique au cannabis depuis leur adolescence. Ces patients, souvent, bien insérés sur le plan professionnel et social arrivent à un stade de leur vie et de leur consommation où, le plaisir induit par le produit prenant moins d’importance, ils s’interrogent sur le sens latent de leur pratique addictive qu’ils traduisent souvent comme étant une lutte contre des tendances dépressives, une tentative de contenir leur agressivité, leurs frustrations, bref, de rendre supportable l’insupportable. Un suivi psychologique soutient l’élaboration de leurs difficultés et conflits internes. Il permet de mobiliser les ressources personnelles du patient afin qu’il puisse envisager d’autres solutions à ses problèmes existentiels que l’échappatoire illusoire de l’addiction.


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Les consommateurs de cocaïne et crack viennent dans la plupart des cas suite à une mesure d’injonction thérapeutique. Ils se saisissent souvent de l‘orientation judiciaire pour bénéficier d’une évaluation sur les prises de risque et recevoir des messages de prévention et de réduction des risques. Certains acceptent le suivi proposé. Nous recevons également des consommateurs de nouveaux produits de synthèse dérivés des amphétamines et de l’ecstasy. Ces produits sont fréquemment utilisés dans des pratiques sexuelles de type « chemsex ». Il s’agit de « marathon du sexe » où le produit chimique (chem pour chemical en anglais) est utilisé pour augmenter le plaisir sexuel. Cette pratique est très populaire dans la communauté homosexuelle et expose les participants à de nombreuses prises de risques, notamment de contamination virale. Durant l’année 2016, l’ensemble de l’équipe du CSAPA a été mobilisé autour des problématiques de santé liées au tabagisme. Nous avons participé à l’opération « moi(s) sans tabac » (affichages, sensibilisation en entretiens). Une journée Portes Ouvertes a été organisée le 31 Mai avec succès, animée par les infirmières. Cette journée d’échanges, d’informations sur les méfaits du tabac et les différents méthodes et traitements disponibles, les mesures du CO ont encouragé certaines personnes à entreprendre une démarche de sevrage. Ces deux actions ont remporté un vif succès auprès des usagers. Elles ont renforcé leur prise de conscience des risques du tabac, permis de ne plus considérer la dépendance tabagique comme secondaire et pour certains, d’entreprendre une démarche de sevrage. L’approche médicale L’approche médicale au sein du CSAPA associe les dimensions addictologique, psychiatrique et somatique et permet une prise en charge globale. Cette offre de soins diversifiée facilite l’évaluation des conduites addictives et de leur retentissement ainsi que la recherche de comorbidités associées. Elle favorise les actions de dépistage, de réduction des risques et l’accès aux soins. Le suivi médical est intégré dans un accompagnement global médico-psycho-social et s’inscrit, selon les besoins de l’usager, d’emblée ou suite aux premiers entretiens d’évaluation. Durant l ’année 2016, l ’activité médicale est restée relativement stable (1654 actes) malgré le départ d’un médecin psychiatre, et cela, grâce à l ’engagement des autres médecins du CSAPA. En effet, i ls ont assuré le maintien des soins de tous les usagers ainsi que l ’accueil des nouvelles demandes, en étroite collaboration avec les autres membres de l ’équipe.


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Consultations-médecin addictologue 1166 actes Consultations-médecins psychiatres 290 actes Consultations-médecin hépatologue 198 actes La prise en charge des patients présentant des pathologies psychiatriques, des troubles graves de la personnalité requiert une présence et une grande disponibilité des professionnels. Les conduites addictives, renforçant le déni propre à la pathologie psychiatrique et majorant les vulnérabilités individuelles par la fréquence de situations à risque, sont souvent mises en avant par les patients. Le travail de reconnaissance, d’accès aux traitements et d’orientation vers le secteur s’inscrit donc dans un long processus d’accompagnement et de soins. L’activité médicale a renforcé deux axes - Les actions de RDR et de dépistage des infections virales 20 dépistages Hépatites et VIH ont été réalisés : 2 VIH déjà connus, 6 hépatite C positifs dont 4 ont bénéficié d’un traitement par AAD avec succès, 1 hépatite B guérie. Préparation de la mise en place des TROD courant 2017 (formation des infirmières et information de l’ensemble du personnel et des usagers) - L’aide au sevrage tabagique 20 patients en ont bénéficié de la délivrance au sein du CSAPA de traitements de substituts nicotiniques. La réalisation des ECG, mise en place en 2015 est aujourd’hui bien intégrée dans l’offre de soins et permet les prescriptions et coprescriptions selon les recommandations de sécurité inhérentes aux risques d’effets secondaires cardiaques des neuroleptiques, IRS et méthadone. Les traitements de substitution aux opiacés La délivrance se fait par les infirmières lors d’entretiens individuels ou en pharmacie de ville. La délivrance de traitements de substitution et/ou d’autres traitements (trithérapies, traitement hépatite C, médicaments psychotropes…) réalisée à l’unité médicale s’adresse aux usagers qui nécessitent un accompagnement individualisé et contenant. Ce dispositif a montré son efficacité dans l’observance des traitements en favorisant une alliance thérapeutique et une relation de confiance avec le système soignant.


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77 usagers ont été suivis dans le cadre d’un traitement de substitution. Délivrance Méthadone Buprénorphine Unité médicale 48 4 Pharmacie de ville 9 16 La posologie moyenne de méthadone est de 63 mg par jour, 73% des patients reçoivent de la méthadone gélules. La moyenne d’âge des patients substitués est de 40 ans (de 27 à 65 ans). 7 patients sont sortis du dispositif : 4 sevrages complets, 2 réincarcérations, 1 décès par hépatite alcoolique aigue sur cirrhose Les priorités sanitaires f ixées en 2016 seront poursuivies en 2017

§ lutte contre le tabagisme et accès au sevrage facilité § dépistage des contaminations virales avec la réalisation des TROD au sein

du CSAPA et entretiens orientés vers la réduction des risques. § accès aux nouveaux traitements antiviraux C, § renforcement des liens avec le secteur psychiatrique afin d’assurer une

coordination et organisation des soins pour les patients présentant une pathologie psychiatrique et une addiction.

§ et toujours une attention particulière à l’alcoolodépendance qui reste une addiction sévère aux importantes conséquences négatives médicales, psychiques, familiales et socio professionnelles.

La consultation d'hépatologie-alcoologie La création, en janvier 2010, d’une vacation d’hépatologie-alcoologie répondait au sein de la structure au besoin d’une aide à la prise en charge des patients présentant une hépatopathie chronique et/ou un mésusage d’alcool. Cette demande est toujours d’actualité. En 2016, l’activité est restée stable avec 198 actes honorés, la file active a progressé de 48 à 54 patients. Sur l’année 2016, 10 nouveaux patients ont initié un sevrage ambulatoire avec l’instauration d’un traitement par Baclofène® (ou par nalméfène). Néanmoins, 3 patients ont été pris en charge pour un sevrage hospitalier avec relais par une post-cure. Ces patients présentaient des comorbidités (notamment psychiatriques) pour lesquelles une prise en charge ambulatoire n’était pas adaptée. Aussi, 2 patients ont été hospitalisés pour des décompensations de leur cirrhose.


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La convention de partenariat établie en 2010 avec le service d’Hépato-gastroentérologie et d’Alcoologie de l’Hôpital Tenon (AP-HP, Paris XX) facilite les orientations pour sevrages hospitaliers. La prise en charge de l’hépatite C chronique a opéré une profonde mutation depuis l’arrivée en 2013 de nouvelles molécules antivirales d’action directe, certes très onéreuses, mais très efficaces laissant entrevoir à moyen terme une éradication de l’hépatite C dans notre pays. En 2016, grâce à la convention établie avec le service d’Hépatologie de l’hôpital Tenon, 2 patients (1 cirrhotique, 1 pré-cirrhotique) ont été traités et guéris, 1 patient est en cours de traitement et 2 patients vont débuter tout prochainement leur traitement. Avec l’arrivée et l’accessibilité de ces nouveaux traitements anti-VHC dont la prescription est élargie depuis quelques semaines à tous les patients VHC+ quelque soit leur degré de fibrose, La Corde Raide doit répondre à une autre mission de santé publique, celle du dépistage élargi des hépatites. Nous avons donc constitué un dossier de Demande de financement auprès de l’ARS pour la réalisation de TROD (Test Rapide d’Orientation au Diagnostic) VHC et VIH, envoyé en décembre 2016. Le parcours de soins spécifique a été établi au sein de notre structure, de la proposition de dépistage (qui peut être faite par n’importe quel professionnel de la structure) jusqu’à la réalisation du TROD par l’IDE formée avec rendu du résultat, messages de prévention et de limitation des risques donnés et orientation vers un des médecins de La Corde Raide qui assurera l’orientation vers le milieu hospitalier (les conventions ont été faites) en cas de découverte de VIH+ ou VHC+. L’objectif est que l ’ensemble des patients suivis à La Corde Raide ait au moins dans l ’année 2017 une proposit ion de dépistage, que chaque nouveau patient ait cette proposit ion et enfin que tout patient présentant un facteur de risque virologique ait accès au TROD autant de fois que nécessaire avec un rappel des facteurs de risques et des mesures pour les réduire. Les premiers résultats de cette nouvelle activité seront connus en 2018. La prise en charge des infirmières Deux infirmières exercent à mi-temps sur quatre matinées. La file active de l'unité méthadone est de 62 patients réguliers et relais ponctuels. La délivrance se fait de manière hebdomadaire, bi hebdomadaire ou quotidienne. L’accueil est individualisé et favorise la mise en place d'un lien de confiance, indispensable pour avancer dans la prise en charge. Le patient doit se sentir encadré et accompagné dans ce nouveau parcours de soins où, outre la


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délivrance de son traitement, il bénéficie d’une écoute attentive et d’informations sur les conduites addictives et la réduction des risques. Les actes infirmiers associent

§ la délivrance des traitements de substitution aux opiacés, substituts nicotiniques mais aussi traitements anxiolytiques, antipsychotiques, trithérapie, etc.

§ les tests urinaires, réfection de pansements, injections, prise de tension, ECG.

§ des actions de coordination avec contrôles de rendez-vous, appels téléphoniques, accompagnement à la pharmacie ou à l’hôpital..., coordinations avec les partenaires extérieurs et les autres professionnels du CSAPA

§ des conseils diététiques… sans oublier la gestion de la pharmacie avec le logiciel PROGEDIS qui permet le contrôle des mouvements journaliers des médicaments : entrées et sorties, la gestion des stocks et des commandes hebdomadaires. La délivrance de la méthadone sous forme de gélules ne cesse de s'accroître par rapport à celle de la méthadone solution. La forme gélule, délivrée après stabilisation du traitement, est vécue comme une évolution positive. Elle est discrète, n’a pas de problème de goût ou d’écœurement, de prise de poids, de problèmes dentaires. Cette année, nous avons été impliquées dans les actions anti tabac : journées de sensibilisation et d’information, délivrance des traitements de substituts nicotiniques… Une infirmière s’est formée pour la réalisation des TROD prévue dans le centre courant 2017, la deuxième se formera en juin 2017. L' intervention sociale Notre accompagnement social prend en compte la problématique globale de chaque personne. Il suppose un ajustement constant à la spécificité de la situation de l’usager, à son rythme et à ses capacités. Les référentes sociales doivent comprendre les attentes des patients, les clarifier afin de mettre en place un projet d’insertion sociale dans lequel le patient aura un rôle central afin qu’il devienne « auteur » de son devenir. Seule une relation fondée sur une confiance réciproque, établie dès le premier entretien, permettra d’obtenir l’adhésion à un changement.


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L’approche sociale s’inscrit pleinement dans le soin et les référentes sociales travaillent en synergie avec les autres professionnels du CSAPA. Les entretiens sont individuels. Leur fréquence varie selon le degré d’autonomie et de difficultés sociales de la personne (accès et maintien des droits sociaux, hébergement/logement, dettes…), qui est souvent marginalisée voire exclue perdant ainsi son identité sociale et citoyenne.

§ 133 patients ont été accompagnés en 2016, ce qui correspond à 904 actes. Nous constatons une nette augmentation des actes par rapport à 2015, liée à l’imbrication des problématiques psychiques, somatiques et sociales ainsi qu’à la dégradation des conditions de vie. Les référentes sociales sont amenées à recevoir de plus en plus souvent dans l’urgence, afin de traiter les différentes demandes administratives, source d’angoisse importante pour les usagers. Ils éprouvent de grandes difficultés voire une incapacité à accomplir ces démarches d’où un risque de perte de droits (RSA, CMUC…).

Sur les 133 patients concernés

§ 21 sont sortants de prison, soit 167 actes + 448 courriers/coordinations téléphoniques/synthèses

Ce public particulièrement fragile requiert toute notre attention. Outre les problématiques d’addictions, ces patients sortent de détention très désorientés. Ils n’ont plus de droits ouverts : RSA, CMUC … Ils se retrouvent souvent à la rue, sans argent et sans aucun soutien moral et/ou matériel. Leur accompagnement est parfois difficile et chaotique en raison d’échecs successifs, de carences affectives et surtout d’une mauvaise image d’eux-mêmes. § 10 proviennent de la consultation jeunes, soit 47 actes + 114

courriers/coordinations téléphoniques/synthèses.

Les référentes sociales ont accompagné davantage de jeunes en 2016. Malgré leur jeune âge, certains d’entre eux cumulent déjà de nombreuses difficultés sociales.

L’accès aux droits sociaux, ressources et démarches administratives représente 53% des actes effectués.

L’accès aux soins et à un hébergement thérapeutique représente 15% des actes.


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En 2016, les référentes sociales ont souvent été confrontées à des contraintes extérieures administratives et/ou institutionnelles, dues au contexte socioéconomique qui devient de plus en plus difficile. Au lieu de fluidifier les demandes, la mise en place du SIAO a complexifié leur tâche. S’ajoute à cela, le manque d’hébergements d’urgence, de stabilisation et de logements sociaux. Nous constatons que le manque de moyens mis à disposition apporte peu de réponses face aux réalités sociales et maintient notre public dans un état de grande précarité sociale. Cette situation provoque parfois la colère, voire l’agressivité et le passage à l’acte de certains patients. Nous sommes également très inquiets quant à l’avenir de nos patients dépendants les plus âgés et les plus démunis, pour qui, peu de solutions d’hébergement sont disponibles. En 2017, nous poursuivrons notre partenariat avec l’Intervenante Logement d’EPISEA et continuerons à développer notre réseau d’établissements spécialisés dans les problématiques addictives. L’ insertion professionnelle Les échecs enchaînés depuis l’adolescence, les ruptures familiales et la précarisation sociale et professionnelle ont fragilisé notre public, qui dans l’ensemble est assez éloigné de l’emploi. Le manque de diplômes, de qualifications, peu ou pas d’expérience professionnelle sont des freins majeurs à l’insertion professionnelle. De plus, la perte de confiance en soi due à l’image que renvoie la société à ces personnes, accentue leur sentiment d’échec et annihile leur désir de reconstruction personnelle et professionnelle. L’élaboration d’un diagnostic initial pluridisciplinaire et la mise en place d’un accompagnement professionnel individualisé, favorisent la réussite d’un retour à l’emploi. En effet, le plus souvent, notre public ne dispose pas des ressources personnelles nécessaires et d’une autonomie suffisante pour accomplir des démarches d’insertion professionnelle et faire face aux exigences du marché de l’emploi. Nos usagers ont terriblement peur des institutions qu’ils ne comprennent pas et qui souvent les rejettent. L’inscription et le suivi à Pôle Emploi représentent pour eux une réelle épreuve car ils sont très à la marge et ont besoin d’être écoutés avec empathie, rassurés et guidés dans leur parcours d’insertion professionnelle. Notre accompagnement pluridisciplinaire (soins/ social/professionnel) favorise la reprise de confiance en soi dans la communication et la relation aux autres, ainsi que la prise de conscience des ressources personnelles. Comme pour l’accompagnement social, la Conseillère en Insertion Professionnelle doit établir une relation de confiance dès le premier rendez-vous. Le parcours d’accès à l’emploi implique l’adhésion de chaque participant ainsi que la volonté de mettre


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en œuvre une réelle stratégie de retour à l’emploi. Outre les freins sociaux et ceux liés à la santé, la Conseillère doit travailler avec les résistances de la personne jusqu’au moment de sa prise de conscience qui lui permettra ainsi, d’impulser une nouvelle dynamique et de s’impliquer différemment dans son parcours de retour à l’emploi. Des bilans intermédiaires en transversalité impliquant les dimensions sociales, professionnelles et thérapeutiques ont permis d’évaluer chaque parcours et ce, tout au long de l’accompagnement. La Conseillère en Insertion Professionnelle a travaillé l’accès à une formation qualifiante et/ou professionnalisante ou à l’emploi : CDI, CDD, insertion par l’activité économique, contrats aidés, chantiers d’insertion ... pour les jeunes : école de la 2ème chance, alternance … Elle a également orienté les personnes vers les prestations du Département, de Pôle Emploi … Compte-tenu de leur profil, ils n’ont pas pu bénéficier des prestations de la Boutique de Gestion, des CAE (coopératives d’activités et d’emplois) et des couveuses d’activités. Notre accompagnement spécifique a permis de veiller au maintien dans l’emploi ou dans la formation car même si les difficultés sociales et de santé semblent résolues, la personne reste longtemps vulnérable. Grâce à ce travail pluridisciplinaire :

• 17 patients ont bénéficié d’un accompagnement professionnel • 51 actes, 145 consultations téléphoniques et 55 courriers ont été effectués • Accès à 1 formation : 4 • Chantier d’insertion : 1 • CDD : 2 • Maintien dans la formation ou l’emploi : 4

- 1 en contrat aidé à La Mairie de Paris - 1 animatrice contractuelle dans une école primaire - 1 en CDD comme hôtesse d’accueil - 1 en préparation du concours d’aide-soignant

Entre 2009 et 2016, nous avons été conventionnés par la DASES pour le suivi socioprofessionnel de 100 allocataires parisiens. Ce conventionnement n’ayant pas été renouvelé, nous avons décidé de mettre notre expérience de l’insertion socio professionnelle au profit de tous les usagers du CSAPA, jeunes et adultes. Un projet d’ateliers de remobilisation/accès à l’emploi sera mis en place courant 2017 ainsi qu’un réseau de partenaires de l’insertion professionnelle et de lutte contre la fracture numérique. Le 18 octobre 2016, Nadine BROMBERG, Coordonnatrice RSA, est intervenue lors du Colloque de l’UDSM « Travail et Aliénation - Handicap psychique et insertion professionnelle » pour témoigner de son expérience d’accompagnement auprès du public présentant des conduites addictives.


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Atel iers thérapeutiques L'atelier thérapeutique Ecriture Cet atelier, animé par deux professionnelles, se déroule chaque semaine. L'orientation à l’atelier s’effectue par le professionnel qui suit l’usager en individuel Ce suivi individuel a pour intérêt de soutenir la personne lors des premières séances. En effet, l'intégration dans un groupe n'est pas toujours facile et pouvoir verbaliser ses difficultés avec le professionnel en qui ils ont confiance, favorise le maintien dans le groupe. Par ailleurs les différents intervenants échangent entre eux, ce qui est tout à fait indispensable, dans l'intérêt du patient. Cet atelier, mis en place depuis 2007, connaît un succès qui ne se dément pas. Preuve en est, récemment, un changement d’horaire a été nécessaire pour des raisons organisationnelles. D’après-midi, l’atelier est passé en matinée et malgré des inquiétudes et appréhensions, tout le monde était présent. Le nombre d'actes, 261 en 2016, a progressé de 39%. Nous accueillons 8 à 10 personnes, le groupe est stable avec quelques allées venues. L’ambiance y est chaleureuse avec parfois quelques escarmouches sans conséquences. L’exercice proposé n’est pas des plus facile pour notre public. Dans un premier temps, une consigne est donnée pour faciliter la mise en écriture puis les participants écrivent pendant une demi-heure. C’est un véritable saut dans l’inconnu auquel ils sont confrontés. En effet, il y a peu de temps pour réfléchir, pas de temps pour corriger et souvent pas de temps pour se relire. Cependant, cet exercice qui peut dérouter les premières fois est maîtrisé assez rapidement. Dans un second temps, chacun lit son texte avec appréhension, le plus souvent, de ce qu’il va découvrir et surtout donner à entendre. Il n’est pas rare qu’il y ait ces préambules: «c’est nul» ou bien «aujourd’hui, je n’étais pas inspiré». Et, c’est grâce aux commentaires des autres participants et à la seconde lecture, effectuée par une personne de leur choix, qu’ils pourront apprécier autrement leur texte. Tout cela suppose bien-sûr une confiance dans le groupe avec l'acceptation du regard de l'autre, permettant cette prise de risque. Se retrouver, échanger, partager un moment riche en émotion concoure à développer l'estime de soi qui est souvent en berne et favorise la revalorisation de son être. Venir chaque semaine à ce rendez-vous, qui est parfois un des rares moments de sortie, participe à une socialisation voire une resocialisation. Par ailleurs l'émergence de cette pensée, mise en mots, dans un délai si bref, a notamment pour effet de créer la surprise, l’étonnement, d’avoir été capable d’une


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telle production. La création d’un texte est le témoin d’une pensée en mouvement avec sa capacité à convoquer son imagination, ses souvenirs, ses émotions… Et cela est tout à fait fondamental pour se penser en tant que sujet. Pour toutes ces raisons, la participation à cet atelier a des vertus thérapeutiques certaines. Les textes sont très souvent remarquables de par la qualité d’écriture, l’émotion exprimée, l’humour…C’est toujours avec beaucoup d’intérêt et de plaisir que nous animons cet atelier. L'atelier "Partage Culture" Dans le cadre d’un partenariat avec Cultures du Cœur, les personnes en situation de précarité et de vulnérabilité sociale et économique de notre CSAPA peuvent bénéficier d’un accès gratuit à la culture, par le biais de places de théâtre, concerts, cinémas, expositions, activités sportives. Les personnes dépendantes éprouvent des difficultés à parler d’elles en termes positifs. Elles se dévalorisent et ont tendance à banaliser les situations d’échecs ou à les attribuer à des facteurs extérieurs. Elles n’osent pas s’exprimer de peur du regard de l’autre. Le travail de groupe de l’atelier Partage Culture renforce l’estime de soi et la confiance en soi. Il permet également de rompre l’isolement, de développer des compétences sociales transférables hors de l’environnement protégé du centre de soins. Il favorise une meilleure connaissance de soi et il développe l’esprit critique. Il facilite le dialogue interculturel et permet d’expérimenter l’accès à la citoyenneté via la culture. Il repose sur une confiance et une écoute réciproque entre l’animateur et les participants. Grâce à l’atelier « Partage Culture », les personnes osent enfin franchir le seuil d’un lieu culturel qui leur paraissait auparavant inaccessible. La possibilité d’offrir une ou plusieurs places de spectacle à leurs proches leur permet de retrouver le bonheur de sortir de chez eux en famille ou entre amis et de partager ensemble une expérience enrichissante. En 2016,

• 18 patients ont participé à l’atelier « Partage culture • Régularité : 1 semaine sur deux, durée : 2 h • Les participants ont eu accès à 2 spectacles par semaine et ils ont pu

inviter 2 personnes par spectacle Actes Atelier Ecriture (hebdomadaire) – 2 intervenantes 261

Atelier "Partage Culture" (bi-mensuel) - 1 intervenante 62


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Le disposit i f santé justice en direction des mil ieux fermé et ouvert Notre activité en direction des personnes incarcérées s’organise sur deux axes :

- Un travail auprès de détenus présentant des conduites addictives et incarcérés à Fleury Mérogis dont l’objectif est de préparer un projet de soin pour la sortie. Dans ce cadre, la psychologue référente de cette activité effectue des visites en détention auprès des détenus orientés et demandeurs. Le travail psychologique amorcé avec la psychologue en détention permet la construction d’un lien thérapeutique qui favorise la continuité des soins à l’extérieur. Les détenus sont majoritairement orientés par les Conseillers d’Insertion et de Probation avec qui nous avons développé un partenariat privilégié, ou suite à une demande spontanée du détenu, par courrier adressé à la psychologue de La Corde Raide. I ls sont plus rarement orientés par les services médicaux pénitentiaires (SMPR,UCSA et CSAPA), une démarche de rapprochement est actuellement engagée afin d’améliorer la collaboration avec ces services. Dans tous les cas, ce projet s’élabore dans le cadre d’une réflexion partagée avec l’ensemble des intervenants impliqués dans l’accompagnement du détenu, l’objectif étant de construire un projet qui prenne en considération le parcours du détenu, sa situation sociale, médicale et psychologique.

- Un partenariat privilégié avec des structures travaillant auprès de ce même public et orientant directement les personnes concernées vers La Corde Raide.

Lorsque le projet de soins construit en détention se dirige vers une prise en charge à La Corde Raide ou lorsqu’une orientation directe nous est faite par un de nos partenaires, le sortant de prison bénéficie d’une prise en charge globale médicale, psychologique et sociale au sein du C.S.A.P.A. Nous assurons un relais immédiat de la délivrance des traitements jusqu’à l’ouverture des droits sociaux. Sur le plan social, la situation du sortant de prison est souvent difficile. Il s’agit parfois d’assurer un relais dans la continuité de l’accompagnement effectué en détention. Parfois, tout est à construire. L’assistante sociale rencontre alors l’usager dès sa sortie et propose un suivi soutenu et régulier.


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Elle peut aussi, pour les détenus rencontrés en détention par la psychologue, être en lien avec le C.P.I.P. référent ou l’assistant social de détention afin de pouvoir apporter un éclairage ou un conseil sur une situation en amont de la sortie. Nous avons désormais la possibilité de proposer à La Corde Raide un suivi par une conseil lère d’insertion socio professionnelle. Face au constat que l’inactivité est un des facteurs favorisant la rechute et la récidive, cet accompagnement privilégié vers l’emploi ou la formation pour les sortants de prison nous paraît essentiel.

2015 2016 Patients

Nombre de patients 122 106 Dont vus en détention 54 53

Proches 2 0 Intervenants 58 52 Actes psychologiques Au CSAPA La Corde Raide 310 256 En détention 322 329

Actes médicaux Consultations médecin addictologue 56 85 Consultation médecin psychiatre 33 8 Consultation médecin hépatologue 3 0 Actes infirmiers 589 672 Entret iens service social 115 161

Produits de PC 2015 Produits de PC 2016

Alcool 36 % 41 % Tabac - -

Cannabis 32 % 29 % Opiacés (hors substitution détournée) 4 % 3 %

Cocaïne et crack 20 % 22 % Ecstasy, amphetamines... - -

Médicaments psychotropes détournés - - Traitements de substitution détournés - -

Autres 1,5 % 2 % Addictions sans produits 4,5% 1%

Pas de produit 2 % 2 %

Nous continuons de constater une nette majorité des orientations de détenus présentant une addiction à l’alcool. Seuls 3% de détenus dépendants aux opiacés nous ont été orientés. Les orientations des détenus présentant une addiction aux opiacés se font peut être préférentiellement vers les C.S.A.P.A. référents présents


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à Fleury Mérogis (Pierre Nicole, Ressources et Aurore), ceux-ci peuvent également proposer des places d’hébergement.

Projets à la sortie de détention 49% des personnes rencontrées en détention sont sortis en aménagement de peine, soit une diminution de 11% par rapport à l’année précédente.

2015 2016 Semi liberté 44% 29% Placement extérieur 6% 14% Conditionnelle 28% 0 Bracelet électronique 22% 57%

Nous constatons une augmentation des réponses négatives aux demandes d’aménagement de peine parmi les personnes suivies en détention. Les aménagements accordés sont majoritairement des aménagements par bracelet électronique. Aucune conditionnelle n’a été prononcée. Cela semble s’inscrire dans un durcissement des conditions d’obtention mais aussi de réalisation des aménagements de peine. Comme nous l’avons mentionné plus haut, le profil des patients orientés a évolué ces dernières années. Ils sont le plus souvent insérés, bénéficient d’un encadrement social et familial, parfois même professionnel. Le bracelet électronique permet alors de maintenir cette insertion. Nature du projet de soin

2015 2016

Prise en charge à La Corde Raide 55% 61%

Réorientation vers une structure de soin référente ou une autre structure

15% 17%

Orientation vers un centre thérapeutique résidentiel 12% 3%

Interruption de la prise en charge (transfert vers centre de détention, mauvaise orientation, libération anticipée, évasion)

18% 19%

61% des détenus pour lesquels un projet de prise en charge à La Corde Raide a été envisagé ont effectivement fait la démarche de venir au centre de soin à la sortie de détention. Certains ne réalisent pas le projet décidé en détention dès la sortie, mais reprennent contact plus tardivement. Nous pourrons donc voir au centre La Corde Raide en 2017 des patients sortis en 2016.


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CONSULTATION JEUNES CONSOMMATEURS

La Consultation Jeunes Consommateurs s’adresse aux jeunes de 14 à 25 ans qui présentent des conduites addictives avec ou sans produits. En 2016, 433 jeunes consommateurs ont été pris en charge dont 325 nouveaux. Le cannabis est toujours le produit pour lequel nous avons le plus de demandes de consultation pour cette tranche d’âge, du fait bien entendu de la fréquence de sa consommation mais aussi de son caractère illégal. La demande de premier rendez-vous autour de question d’alcool qui représentait moins de 4% des demandes de premier rendez-vous est passée à plus de 9%, probable résultat des campagnes de prévention durant l’année. Le tabac plus banalisé par le passé apparait désormais, à une place très prédominante des seconds produits consommés puisque plus de 50% des jeunes patients reçus déclarent en consommer.

Alcool9%

Tabac8%

Cannabis66%

Opiacés(horssubstitutiondétournée)

1%

Cocaïneetcrack3%

Addictionssanssubstances

1%

Jeuxd'argent3%Cyberaddictions

6% Autresproduits3%

ProduitsdepriseenchargesCJC2016


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ACTES PATIENTS

2015 2016

Consultations psychologiques 1 647 1 534


dont entretiens familiaux 45 11 Consultations avancées sur site scolaires (Dispositif Ecoute Jeunes) 326 325





Sous total actes patients 2 111 2 002

ACTES PROCHES

Thérapies familiales * 96 88

Accompagnement parental 168 87


TOTAL ACTES 2 375 2177 Grace au renforcement de l’articulation entre la prévention et la CJC, les orientations par les établissements scolaires ont été plus que multipliées par 2 cette année, passant de 19% à 46%. Ainsi près de la moitié des jeunes reçus sont venus de leur collège ou lycée et plus rarement d’un établissement d’enseignement supérieur. Cette augmentation est due en grande partie au travail sur site de l’équipe de prévention et aux consultations avancées sur site dans le cadre du Disposit if Ecoute Jeunes. La Corde Raide entretient depuis toujours son partenariat avec l’Education Nationale et a eu la satisfaction d’obtenir le conventionnement du rectorat de Paris pour intervenir dans les établissements scolaires.


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Patientsouentourage13%

Servicesmédicaux

5%Servicessociaux4%

Établissementsscolaires46%

Servicesjudiciaires30%

Autre(médias,annuaire,internet)2%

Origine de la demande de la prise en charge FA CJC : 433

Pour poursuivre cette dynamique de passerelle entre la prévention et le soin, l’équipe va mettre en place en 2017 une permanence « LE PASSAGE » tous les mercredis après-midi, où pendant deux heures les jeunes seront accueillis sans rendez-vous par un des membres de l’équipe. Cet accueil permettra aux jeunes d’être écoutés, informés, et éventuellement orientés sur une consultation jeunes consommateurs si les animateurs de la permanence évaluent cela nécessaire. Bien qu’être reçu seul, est un paramètre essentiel de l’accueil, l’évaluation et le suivi des adolescents et jeunes adultes, travailler avec les parents reste un aspect primordial de ce que l’on propose dans le cadre de la consultation jeunes consommateurs. Des ateliers « parents d’ados en crise » sont proposés un mercredi soir par mois pour permettre aux parents qui le souhaitent de venir confronter leur expérience et leurs questions aux autres parents accompagnés dans ce travail par un psychologue de l’équipe. La participation à cet atelier peut ou pas être indépendant de tout autre démarche dans notre lieu de soin. La thérapie famil iale reste une proposition de prise en charge toujours très présente à La Corde Raide, particulièrement en ce qui concerne la consultation jeunes consommateurs.


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Le Disposit i f Ecoute Jeunes En 2016, 6 lycées professionnels parisiens (les lycées d’Alembert, Marie Laurencin, Chennevière-Malézieux, Gustave Ferrié, Hector Guimard et Dorian) ont pu bénéficier du Dispositif Ecoute Jeunes. Les établissements scolaires signataires de la convention du Dispositif Ecoutes Jeunes proposent un dispositif d’écoute en prévention du décrochage scolaire et des conduites à risques. Au sein de l’établissement, les membres des équipes pédagogiques, éducatives ou médicales proposent le Dispositif Ecoute Jeunes aux élèves repérés, en difficulté (absentéisme, désinvestissement scolaire, consommation de cannabis, harcèlement, conduites à risques..). Au cours de l’année 2016, 145 élèves ont été reçus dans le cadre de ce dispositif. Depuis le mois d’octobre 2016, un septième lycée parisien, le lycée Elisa Lemonnier, propose également aux élèves de l’établissement le Dispositif Ecoute Jeunes. Les élèves, orientés vers ce dispositif, bénéficient d’entretiens d’évaluation (de 1 à 3 entretiens). Le psychologue leur propose un espace de parole confidentiel et une écoute bienveillante. Le plus souvent, les élèves investissent ce temps d’échange qui leur est réservé et saisissent l’opportunité de cet espace pour parler, réfléchir et élaborer à propos de situations, de conflits et de problématiques qui les préoccupent, les inquiètent voire les envahissent psychiquement. Les élèves vont être aidés à remobiliser leurs ressources et éviter parfois une déscolarisation. Le psychologue a également un rôle de prévention, d’information et d’orientation. En fonction des problématiques rencontrées par l’élève, de son âge, et de son lieu d’habitation, l’élève peut être orienté, si besoin, vers des structures variées (CMP, Planning Familial, Maison des Adolescents, CSAPA, Centre Interhospitalier d’Accueil Permanent pour Adolescents, Bureau d’Aide Psychologique Universitaire, Centre de Psychotrauma ….). La collaboration avec des professionnels travaillant dans différents domaines (éducatif, psychiatrique, transculturel, médical, social) est nécessaire pour garantir une orientation adaptée aux problématiques et besoins des élèves. Ce travail de prévention et de coordination se fait en collaboration avec l’élève concerné, ses parents, l’équipe socio-éducative, pédagogique et médicale du lycée. Ce dispositif s’inscrit dans une dynamique « hors les murs » et a montré toute sa pertinence dans le repérage précoce. Néanmoins, outre la flexibilité requise pour s’intégrer au plus près des fonctionnements de chaque établissement, les déplacements hors du CSAPA restent très chronophages.


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LA THERAPIE FAMILIALE Nous avons préféré une prise de vue grand angle pour parler des 20 famil les reçues en consultation familiale en 2016 qui s’adresse aux adultes et aux jeunes. Ci-dessous le tableau récapitulatif pour l'année 2016 : Nombre de

patients reçus Actes

patients Nombre de

parents reçus Actes parents

Mercredi soir (1 thérapeute pour 3h00) 16 110 36 99

Jeudi soir (2 thérapeutes pour 1h30) 4 75 11 34

Adressées par les professionnels de la santé, du social, des milieux scolaire et associatif, les familles traitées dans le champ des addictions nous parlent de leurs difficultés et de leur souffrance à communiquer, à être ensemble, à exister individuellement sur le plan des interactions mais aussi sur le plan des relations symboliques. Ruptures, conflits, confusions des rôles et des places, poids ou absences de leurs histoires traduisent bien souvent la perte des liens primaires, la désarticulation des repères fondamentaux. Restaurer un ordre filiatif, aider aux connexions intergénérationnelles, à l’investissement du présent, créer des ancrages sont des axes de travail. L’objectif principal reste la compréhension des mécanismes en jeu qui maintiennent l‘homéostasie de la famille ou ceux qui permettent le changement. Notre institution, traversée au même titre que les familles par ces cycles de vie, n’a pu être épargnée par des départs de l‘institution pour projets personnels et arrêts maladies prolongés. Nous avons fait le choix, malgré ces mouvements institutionnels de proposer aux familles de poursuivre le travail amorcé. Nous avons dû composer et réinventer un travail qui se veut en duo, de façon solitaire. Nous avons dû modifier, pour nos consultations du mercredi, le dispositif, le cadre, l’accueil même des familles. Notre engagement, notre expertise des familles depuis 20 ans et notre souhait de maintenir cette activité, utile à la population reçue et complémentaire à la prise en charge individuelle, nous ont demandé de penser les demandes des familles. Le soutien de notre famille systémique élargie, l’introduction de nos outils systémiques de façon plus systématique, la bienveillance de nos collègues lors des réunions pluridisciplinaires et, la participation à une formation sur « les entretiens individuels systémiques » nous ont permis d’ouvrir les hypothèses nécessaires à l’exploration et au maintien d’une élaboration riche et constante et la distance nécessaire requise pour ce travail. La capacité du thérapeute familial à engager et à maintenir en traitement les familles, le consentement du système familial à vivre les difficultés qui


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accompagnent le changement étaient les deux critères retenus pour poursuivre ce dispositif. Malgré cet engagement, nous n’avons pu honorer l’ensemble des demandes. Quelques orientations ont donc été nécessaires vers d’autres centres de thérapies familiales. Pour conclure, nous sommes dans l’attente du recrutement d'un thérapeute familial afin de travailler dans des conditions optimales le mercredi. Notre volonté est de reprendre un cadre systémique structurant pour les familles afin de maintenir et renforcer le flux de cet accompagnement complémentaire à la prise en charge individuelle.


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UNITE DE PREVENTION L’unité de prévention du CSAPA La Corde Raide réalise des interventions collectives sur sites, scolaires ou spécifiques, de prévention des conduites à risques et de promotion à la santé. Les bénéficiaires sont divers : adolescents, publics vulnérables, professionnels et parents. Avant de présenter le détail de l’évolution de notre activité, il semble opportun de signifier que l’année 2016 a été marquée par l’obtention d’un financement triennal de l’Agence Régionale de Santé – Prévention et Promotion de la Santé (ARS-PPS). Rappelons que les financements de l’unité de prévention ne sont pas pérennisés. Cela nécessite un travail annuel de rédaction des dossiers de demandes de subventions auprès de multiples financeurs (ARS, MILDECA, CAF, Conseil Régional…). Cependant, ce signe non négligeable de reconnaissance du travail accompli de la part de l’un de nos plus gros financeurs permet à l’équipe de l’unité de prévention de se projeter dans l’avenir un peu plus sereinement qu’à l’accoutumée et ainsi programmer la mise en place des projets sur le moyen terme. Par ailleurs, en juillet 2016, le « Conseil Académique des associations éducatives complémentaires de l’enseignement public » du Rectorat de Paris nous a accordé un agrément pour une durée de cinq ans, reconnaissant là encore la qualité des actions menées. Vous trouverez, ci-dessous, le détail de l’évolution de notre activité, répartie en 3 axes d’interventions. Axe 1. La prévention des conduites à risques et/ou addictives auprès des adolescents et publics vulnérables (action collectives sur site)

Nombre de structures

concernées Nombre de séances Nombre de bénéficiaires

2015 2016 2015 2016 2015 2016 21 23 208 202 2964 2447

Nous notons une baisse du nombre de bénéficiaires directs (-17 %), malgré la stabilité du nombre de séances réalisées. Cela s’explique par le fait qu’en 2016, nous avons rencontré certains groupes de jeunes sur plusieurs séances, là où l’an dernier, nous faisions davantage de séances dites « ponctuelles ».


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Durant l’année 2016, le partenariat avec la Mission Locale de Paris, en préparation depuis plusieurs années, a pu se concrétiser, avec notamment la mise en œuvre d’interventions collectives sur l’estime de soi dans le cadre du dispositif Garantie Jeunes, mais aussi auprès de jeunes majeurs sous main de justice (TIG aménagés, stage de prévention de la récidive). Au vu des retours positifs des jeunes ayant bénéficié de cet atelier ainsi que des conseillers ayant assisté aux interventions, le dispositif proposé a su convaincre les professionnels de la Mission Locale et sera reconduit en 2017. D’autre part, notre participation au programme Primavera Paris s’est poursuivie en 2016 (année scolaire 2015-2016, avec une reconduction du projet sur l’année scolaire 2016-2017). Pour rappel, il s’agit d’un projet portant sur le développement des compétences psychosociales mis en place de façon expérimentale dans des établissements scolaires d’un Réseau d’Education Prioritaire (REP) du 20e arrondissement de Paris : 4 écoles élémentaires et 1 collège. La coordinatrice de l’unité de prévention en est la référente sur le collège concerné. Axe 2. L’accompagnement des professionnels

- Réunions partenariales, de diagnostic et de bilan - Conférence / Débat : Mieux comprendre pour mieux accompagner - Groupes d’échanges sur les pratiques professionnelles

Nombre de structures concernées Nombre de séances Nombre de bénéficiaires

2015 2016 2015 2016 2015 2016 35 29 71 59 262 303

16%

13%

3%

12%

12%

7%

34%3%

Répartitionthématiquedesactionsàdestinationdesjeunes2016(bénéViciaires)

Consommation/Excès:oùcommencelerisque?-16%Abusd'écran-13%

LesRéseauxsociaux,lesautresetmoi-3%Bien-être/Mal-être-12%

RelationsGarçons/Filles-12%Pressionscolaire-7%

Estimedesoi/Regarddel'autre-34%ProjetexpérimentalPRIMAVERAParis-3%


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La stabilité de l’équipe de prévention a favorisé la reconduction des partenariats, diminuant ainsi (-17 %) le nombre de réunions sur site avec les équipes. Le privilège a été donné aux échanges téléphoniques ou mail. Néanmoins, le nombre de personnes rencontrées est quant à lui en augmentation (+16 %) du fait :

- de la rencontre de nombreux professionnels de la Mission Locale de Paris pour une mise en œuvre réfléchie et adaptée des ateliers à destination des jeunes,

- de notre participation à des réunions de travail réunissant un certain nombre de professionnels de structures « Jeunesse » du 12e arrondissement de Paris, nous permettant ainsi d’envisager des partenariat locaux.

Concernant le dispositif spécifique d’échanges sur les pratiques professionnelles proposé aux infirmiers scolaires et aux assistants de service social en faveur des élèves, nous avons décidé, en accord avec nos interlocuteurs du Rectorat de Paris, de restreindre le nombre de groupes accueillis. En effet, à la rentrée scolaire 2016-2017, 2 groupes ont été constitués, au lieu de 3 l’an passé. Axe 3. Le soutien à la parentalité

- Conférence / Débat : Comment agir et réagir ? - Atelier parents « Ados en crise »

Nombre de structures concernées Nombre de séances

Nombre de bénéficiaires

2015 2016 2015 2016 2015 2016 3 4 11 13 53 92

En 2016, 3 conférences-débats ont été organisées par des établissements scolaires parisiens, 2 lycées et 1 collège, réunissant au total 73 parents. Ces actions portaient sur les conduites à risques à l’adolescence, les consommations de substances psycho-actives et l’utilisation des nouvelles technologies à l’adolescence, notamment l’usage des réseaux sociaux numériques. L’atelier parents « Ados en crise », que nous proposons une fois par mois au sein des locaux de notre CSAPA, a quant à lui permis de rencontrer 19 parents.


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DEMARQUE QUALITE L’évaluation interne, finalisée en 2015, continue à être un levier de progrès au sein de l’établissement. Elle vise à garantir la qualité des prestations proposées aux usagers par une amélioration continue des pratiques professionnelles. Ainsi, dans cette dynamique, nous avons mis au point les procédures suivantes :

- En juillet 2016, les professionnels ont finalisé la création d'une fiche de liaison pour toute orientation en interne entre professionnels de l’établissement. L’évaluation en octobre sur la mise en place de la fiche a montré l’utilité et l’avantage de ce dispositif dans le parcours interne du patient.

- Une nouvelle convention de partenariat a été signée en février 2016 avec le Centre d'action sociale de la ville de Paris, afin de faire bénéficier les personnes en situation de précarité de repas gratuits. Les usagers de notre établissement sont munis d’un coupon journalier délivré par notre assistante sociale qui leur permet d’avoir accès à des restaurants solidaires.

- Le 31 mai 2016, l’établissement a participé à la "journée sans tabac" en organisant des portes ouvertes dans le but de sensibiliser le public sur les risques pour la santé liés au tabagisme. Grâce à cette journée, des usagers du centre se sont inscrits dans un parcours de sevrage total du tabac.

- En octobre 2016, le PPI (Projet Personnalisé Individuel) a été finalisé et mis en place. Il s’agit d’une pratique professionnelle qui vise à favoriser l’expression et la participation de l’usager dans la conception et la mise en œuvre du projet de soin qui le concerne. Elle a vocation à éclairer la pratique des professionnels et à servir de point d’appui pour le dialogue et les échanges avec les usagers.

- En novembre 2016, dans le cadre de la campagne nationale de santé publique " mois sans tabac", l es pa t i en t s on t é té incités à utiliser, en complément de notre intervention, les outils mis à leur disposition sur le site dédié à l’opération pour arrêter le tabac pendant 30 jours.

- Une procédure de formalisation de la gestion des plaintes et des réclamations des usagers a été rédigée. Elle permet, d’une part le recueil de l’expression des usagers et d’autre part d’apporter une réponse pertinente et individualisée à chaque plainte et réclamation. Enfin, l’équipe reste sensibilisée aux recommandations de bonnes pratiques professionnelles (Anesm) car elles permettent aux professionnels de construire leurs propres démarches en fonction de principes fondamentaux présentés dans ces recommandations et dans le cadre des missions qu’ils assurent.


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PERSPECTIVES Le CSAPA La Corde Raide a su ces dernières années s’adapter à l’évolution de la demande qui l’a conduite à élargir son offre de prise en charge. Nos projets pour 2017 s’inscrivent dans cette perspective et ont pour objectif d’apporter les meilleures réponses aux attentes du public et de nos partenaires. Dans cet esprit, « LE PASSAGE» est un projet innovant qui répond à la demande de nos partenaires. Il a été conçu et élaboré pendant le dernier trimestre 2016. Le Passage est un nouveau lieu qui a ouvert le 1er mars 2017 dans les locaux de La Corde Raide au 9 Passage Gatbois. Espace convivial, gratuit et sans rendez-vous, il s’adresse aux jeunes de 14 à 25 ans. Véritable passerelle entre la prévention et le soin, « LE PASSAGE» a été créé pour faciliter un premier contact avec les jeunes, leur permettant d’être accueillis, informés sur les conduites à risques liées à la consommation de substances psychoactives ou l’utilisation excessive des écrans. Deux professionnels du CSAPA La Corde Raide accueillent les jeunes tous les mercredis de 15h à 17h. De plus, cet espace permettra également d’organiser des actions spécifiques de communication afin de relayer les campagnes de prévention portées par les politiques publiques de santé (Moi(s) sans tabac, campagne CJC, …). Du côté de l’activité de prévention, le CSAPA La Corde Raide poursuit l’ancrage territorial visant à renforcer la coordination des différents acteurs locaux du XIIème arrondissement. Ces partenaires nous interpellent sur les difficultés qu’ils rencontrent avec les adolescents et jeunes adultes pris en charge dans leurs structures (Club de prévention, Centres d’animations…). Ils sont souvent démunis face aux consommations des produits psycho-actifs des jeunes. Notre intervention auprès de ces professionnels vise le renforcement des leurs compétences afin d’améliorer leur capacités de repérage et d’orientation vers notre structure. Un autre axe de développement est la mise en place du projet « Passeport pour l ’emploi ». L’objectif de ce projet est de conduire les personnes prises en charge dans l’établissement, vers une insertion professionnelle pérenne. Le travail pluridisciplinaire permettra ainsi une prise en charge de la personne dans sa globalité en lui donnant la capacité d'adhérer à son projet d'insertion professionnelle. Cet accompagnement est une « passerelle protégée » entre le lieu de soin et le milieu professionnel. Concernant le renforcement de la RdR, une habilitation a été déposée à l’ARS Ile de France pour l’utilisation de tests rapides d’orientation diagnostique pour le dépistage du virus VHC et VIH 1 et 2. A partir de 2017, les tests d’orientation diagnostique (TROD) VHC et VIH seront mis en place pour tous les usagers de l’établissement.


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En conclusion, l ’ inscription de la prévention, comme mission obligatoire des CSAPA, dans la loi du 26 janvier 2016, lui reconnait l ’ importance et la spécif icité, nettement en direction des publics jeunes. Elle conforte le continuum de réponses porté par les CSAPA sur les territoires. Cependant, el le doit s’accompagner de financements pérennes, nécessaires à sa mise en œuvre effective. A ce jour, l ’ARS tarde à mettre en œuvre cette mesure.

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Rapport d'activité 2016 La Corde Raide UDSMlacorderaide.org/wp-content/uploads/2017/05/Rapport-dactivité-2016... · - une permanence d'accueil téléphonique ... ce rapport d’activité