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RAPPORT DE STAGE
OPÉRATEUR
Elève ingénieur : Julie PREVOT
Superviseur de stage : Joëlle VAILLAUX IFIE 2016
3 février 2014 – 28 février 2014
Rapport de stage opérateur 2014
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Table des matières
I. PRESENTATION DE VALEO SYSTEMES THERMIQUES ........................................................ 3
1. Le groupe VALEO ................................................................................................................. 3
2. VALEO à REIMS .................................................................................................................... 3
3. L’atelier ................................................................................................................................ 4
4. Mon équipe ......................................................................................................................... 5
5. Autour de l’équipe ............................................................................................................... 5
II. LE JOURNAL DE BORD ..................................................................................................... 5
III. TACHES EFFECTUEES AU SEIN DE L’ENTREPRISE ....................................................................... 5
1. La pose boîte ....................................................................................................................... 5
2. La pâte à braser ................................................................................................................... 7
3. Le grattage ........................................................................................................................... 7
4. La mise en chaise ................................................................................................................. 8
5. Le tri de tubes ...................................................................................................................... 8
6. Entrée four........................................................................................................................... 9
IV. SUJET NON TECHNIQUE : HYGIENE ET SECURITE : LA THEORIE CONTRE LA PRATIQUE ....................... 10
1. Procédures à effectuer avant la prise de poste................................................................. 10
2. Hygiène dans l’atelier ........................................................................................................ 12
3. Conditions de travail .......................................................................................................... 13
4. Le téléphone ...................................................................................................................... 15
V. LES INGENIEURS A VALEO ............................................................................................ 16
VI. CONCLUSION / EXPERIENCES ACQUISES ............................................................................. 17
ANNEXES ........................................................................................................................... 18
ANNEXE 1 : MON JOURNAL DE BORD ........................................................................................ 19
ANNEXE 2 : FICHE D’ACCUEIL SECURITE ...................................................................................... 20
ANNEXE 3 : INTERVIEW D’UN INGENIEUR VALEO .......................................................................... 21
Rapport de stage opérateur 2014
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I. Présentation de VALEO SYSTEMES THERMIQUES 1. Le groupe VALEO
C’est un équipementier automobile. Le groupe est français et a été créé en 1923. Il possède
maintenant 124 sites de productions, 21 centres de recherche, 40 centres de développement et 12
plateformes de distribution réparties dans 28 pays dans le monde. Le groupe produit pour toutes les
marques automobiles.
Figure 1: Carte des sites VALEO dans le monde
2. VALEO à REIMS
C’est un site de production et de recherche et développement dont l’activité est consacrée
uniquement aux systèmes de refroidissement : radiateurs et refroidisseurs de turbocompresseur. Il y
a encore 6 ans le site produisait encore des filtres à huile mais cette production fût exportée en
Chine. Il en reste comme vestige un bureau de contrôle qualité de ces pièces. Les pièces produisent
ici partent en France, en Allemagne et en Belgique pour les constructeurs et garages de toutes
marques.
Figure 2: Photo du site VALEO SYSTEMES THERMIQUES à REIMS
Rapport de stage opérateur 2014
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3. L’atelier
a. Le hall 1 : Produits sous-finis produit finis.
L’opération de mariage consiste à assembler les tubes, les intercalaires, les pertus, les joues, les
collecteurs (= grilles) pour faire un faisceau. Dans le four, les faisceaux sont dégraissés, on dépose du
« flux » puis c’est le brasage. Le faisceau est alors étanche.
À la finition, on pose un joint et une boîte à chaque
extrémité du faisceau, ils sont alors sertis et le faisceau
devient un radiateur. Il sera ensuite vendu aux
concessionnaires, garages, etc...
b. Le hall 2 : Fournitures -> produits sous-finis
Tous les composants d’un faisceau sont faits en aluminium. Il est fournit sous forme de bobines. Les
différentes opérations le transforment en intercalaires, pertus et tubes. (La fabrication des
collecteurs et des joues est sous-traitée)
Figure 4:bobine d’aluminium Figure 5:fabrication d’intercalaires Figure 6: ramette de tubes 64mm x 10mm
c. Le hall 3 : Zone prototypes
Cette zone est à entrée réglementée. L’entée m’y est donc interdite, néanmoins la porte est
parfois ouverte lorsque les employés autorisés s’y rendent. Avec la porte ouverte, seul un mur est
visible pour assurer la confidentialité de la zone.
Figure 3:refroidisseur de turbocompresseur 64mm
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4. Mon équipe
Je suis dans l’équipe 2, c’est une équipe de production, ma chef d’équipe est Madame Joëlle
VAILLAUX, et l’ensemble de l’équipe est en charge des postes du hall 1. Les employés expérimentés
occupent un poste qui leur est propre et les intérimaires, les stagiaires et les employés moins
expérimentés changent de poste et viennent en renfort. L’équipe compte 28 personnes
permanentes.
Ma superviseur est le bras droit du chef d’équipe. Elle organise les journées de travail,
répartit les employés sur les postes. Elle organise également les temps de pause pour assurer les
remplacements de poste et participe à la maintenance. Elle occupe parfois un poste elle-même toute
la journée en parallèle de toute l’organisation.
5. Autour de l’équipe
Les techniciens sont présents toutes la journée pour des contrôles de routine et pour
répondre aux problèmes techniques dont la résolution dépasse les aptitudes et compétences
techniques de l’opérateur et du superviseur.
Les employés du service qualité contrôlent les pièces et les fournitures, ils vérifient également que
les conditions de travail des opérateurs sont conformes aux règles mises en vigueur.
Dans les bureaux de l’atelier le service qualité et les responsables de la maintenance technique
encadrent la production et assurent celle-ci en remplaçant les opérateurs durant leur temps de
pause.
Les employés logistiques apportent et emportent le matériel autour des postes de travail. Ils
discutent avec les opérateurs pour déterminer les quantités nécessaires à fournir.
II. Le journal de bord
Voir Annexe 1 : Mon journal de bord
III. Tâches effectuées au sein de l’entreprise Au sein de la production, les activités sont réparties en plusieurs postes. Souvent je travaille en
double avec un équipier à la finition où je fais de la pose boîte mais la majeure partie des autres
tâches qui me sont confiées est de l’ordre de la récupération de produits, c'est-à-dire corriger une
erreur de production. Je travaille souvent seule sur ces autres tâches.
1. La pose boîte
C’est l’activité principale des opérateurs de l’équipe et également la mienne. Sur des postes dits de
finition, cette activité est la dernière avant que le produit quitte l’entreprise. C’est la pose et le
sertissage d’un joint et d’une boîte à chaque extrémité du faisceau qui devient un radiateur. Il y a
cinq postes de finition occupés par notre équipe, deux sont dits manuels et les trois autres sont
automatiques. Cet adjectif qualifie la façon de faire le test d’étanchéité. Mon travail consistait alors
à :
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- vérifier l’état des faisceaux, mettre de côté et étiqueter ceux qui présentent un défaut. - mettre le faisceau dans le bon sens, qui est repéré par la position des agrafes ou de la
trace de chaise. Vers nous ou en face de nous suivant la référence du produit. - poser un joint et une boîte sur une extrémité du faisceau.
- envoyer le faisceau dans la cellule robotisée pour le sertir.
- poser un joint et une boîte à l’autre extrémité par le même ou un autre opérateur.
- envoyer le faisceau dans la cellule robotisée.
- faire le test d’étanchéité uniquement pour les postes manuels. Sur les postes automatiques le test d’étanchéité est effectué par deux robots dans la cellule avant la sortie.
- « vendre » le faisceau, c'est-à-dire vérifier l’état du radiateur, l’étiqueter, poser des caches aux extrémités et le conditionner en conteneurs.
La vente et le test d’étanchéité nécessitent une qualification de niveau 1, je ne suis donc pas
habilitée à tenir un poste de finition seule, mais ma formation pose boîte, de niveau 0, m’autorise à
réaliser toutes les autres étapes. Il m’est arrivé de pouvoir tenir les deux postes de pose boite
simultanément. Nous remarquerons également que les opérateurs apprécient le travail en double
plutôt qu’en simple car en plus de la compagnie, le travail à fournir est moins pénible et la
production est plus rapide (d’environ 50 pièces par heure pour un poste en simple à 90 pièces par
heure pour un poste en double autour de la même cellule).
Figure 7:pose du joint et de la boîte Figure 8:envoi du faisceau Figure 9:faisceau dans la cellule
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2. La pâte à braser
Chaque série de faisceau est échantillonnée puis testée en laboratoire. Lorsqu’une série de
faisceau présente un micro défaut, ce qui cause des fuites, la série repasse dans le four. Avant on
applique de la pâte à braser sur la zone défectueuse, souvent sur l’agrafe située sur la zone basse de
la grille. La pâte conçue pour s’appliquer dans les structures poreuses comble les défauts, trous et
fissures. Je fais toujours ce travail avec un autre opérateur car la pâte doit être appliquée de chaque
coté du faisceau.
Figure 10: faisceaux sur le tapis en entrée de four Figure 11: pâte appliquée sur un faisceau
3. Le grattage
Avant de passer dans le four les faisceaux sont débarrassés de 99% de la graisse présente
pour la lubrification dans les étapes précédentes, puis un « flux » est déposé par voie liquide ou
gazeuse. C’est le flux qui une fois brasé assure la cohésion des éléments qui forment le faisceau. Je
ne dois ensuite les gratter uniquement lorsque les faisceaux présentent une surdensité de flux. En
effet, avec cette surdensité qui est granuleuse, la pose boîte ne peut se faire ou entrainera
nécessairement des fuites.
Le grattage se fait sur les chariots où sont conditionnés les faisceaux. J’utilise une brosse
métallique, un réglet, parfois une meuleuse et même une petite brosse « faite maison » sur la base
d’un stylo. Cette activité produit beaucoup de poussière et le port d’un masque est alors
indispensable, d’une part pour ne pas respirer la poussière, d’autre part le « flux » est une matière
nocive à l’état liquide. Même si elle n’est plus dangereuse à l’état solide, il est fortement déconseillé
de la respirer.
Figure 10:faisceau avec flux Figure 11:poste de grattage avec la meuleuse Figure12:brosses métalliques et réglet
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4. La mise en chaise
Dans le four les faisceaux sont portés à une température proche de la fusion afin qu’un
composant commence à se liquéfier et attache aux composants voisins. Cela peut être les tubes ou
les intercalaires selon les références de faisceau. Les faisceaux ne doivent pas attacher au tapis, c’est
pourquoi ils sont posés sur des chaises en étain : c’est l’étape de la mise en chaise. Lors du mariage
les faisceaux sortent dors et déjà en chaise pour éviter les manipulations avant le passage au four,
mais lorsque les faisceaux nécessitent un deuxième passage au four, ils doivent être déposés à
nouveau dans des chaises.
J’effectue cette tâche avec un collègue. Il s’agit de mettre les chaises puis les faisceaux sur un
chariot. L’un s’occupe de mettre les chaises pendant que l’autre pose les faisceaux dessus. Lorsque le
chariot est complet, les chaises sont attachées au chariot pour éviter les chutes pendant le transport.
Une fois, mon collègue est partis avec le chariot sans attacher les chaises, celles-ci sont alors
tombées et presque tous les faisceaux du chariot ont reçu un choc et ont donc été mis à la poubelle,
ce qui représente une perte conséquente pour l’équipe.
Figure 13:chariot de faisceaux mis en chaises Figure 14:chute de faisceaux mis en chaises
5. Le tri de tubes
Je suis dans le hall 2 pour ce travail à côté du poste de fabrication des tubes. En effet les
tubes sont formés, coupés, puis ils sortent de la machine et entrent dans la jointeuse directement
grâce à un tapis. La jointeuse forme alors des ramettes et cercle les ramettes de tubes, c'est-à-dire
pose un lien autour des ramettes.
Sur une série, les liens tenaient très mal et les ramettes de tubes ne peuvent être
transportées dans ces conditions, j’ai donc du vérifier l’état des liens et séparer les conformes et les
défectueux dans les caisses différentes. Ensuite, je mets les ramettes conformes en chariot et je
passe de nouveau des ramettes défectueuses dans la jointeuse. Il ne s’agit donc pas d’un problème
de qualité car les tubes ne sont pas endommagés, néanmoins le risque de les choquer est important
si ce problème n’est pas corrigé.
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Figure 15:tubes en caisse Figure 16:chariot de ramettes
Figure 17:machine de fabrication des tubes
6. Entrée four
Je dois placer les faisceaux mis en chaise sur le tapis à l’entrée du four et respecter un écart
standard entre deux faisceaux en les plaçant par rapport à une ligne rouge qui sert de repère sur le
tapis. Cette tâche est assez simple mais le placement des faisceaux est important pour garder une
température constante au sein du four.
Figure 18:entrée du four 1
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IV. Sujet non technique : Hygiène et sécurité : la
théorie contre la pratique Je choisis ce thème car en plus d’être assez facile d’accès, j’ai pu observer dès mon arrivée de
nombreux manquements à des règles simples qui sont instaurées dans l’entreprise et qui m’ont été
présentées bien avant mon premier jour dans l’atelier, lors de l’accueil sécurité (livret d’accueil
sécurité en annexe 2). Cette présentation de 1h des règles de sécurité est la base de ce sujet non
technique et fait office de théorie.
Ce paragraphe n’est pas une critique et encore moins une dénonciation, c’est un recueil de
constatations visant à faire prendre conscience de l’importance de certaines règles de sécurité dans
l’atelier, et de la difficulté de mettre d’autres en application.
1. Procédures à effectuer avant la prise de poste
a. Le badge
La théorie :
Tous les employés ont un badge pour entrer sur le site et pour pointer, les intérimaires aussi
ont un badge au même titre que chaque employé. Les stagiaires quand à eux ont un badge particulier
dis « badge de stagiaire ». Enfin les visiteurs ont un badge temporaire pour la journée, que le gardien
leur délivre en échange de leur carte d’identité, elle leur est évidemment rendue lors de leur sortie.
Figure 19: mon badge visiteur
La pratique :
Pendant une semaine, j’ai du me procurer chaque jour un badge de visiteur puisque je
n’avais toujours pas de carte de stagiaire. Après quoi j’ai du relancer les ressources humaines pour en
avoir une. On m’a alors répondu que ce badge ne m’est pas nécessaire et comme je suis à la
production je n’avais qu’à passer la porte avec les autres employés mais sans badge.
Mes équipiers partagent mon avis, c’est un manque dans la sécurité du site. Je pourrais partir
à n’importe heure ou mettre en péril librement la sécurité du site, ou encore venir en incognito dans
l’atelier.
Au poste de garde, je leur ai expliqué les consignes que l’on m’a données. Les employés furent
très surpris, presque choqués, qu’ont ai pu me dire d’agir ainsi. Avoir un badge permet de savoir qui
se situe dans l’entreprise, c’est une information primordiale en cas d’incendie. Ils me prient de
continuer à faire un badge visiteur chaque jour même si c’est contraignant.
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Le badge est indispensable en cas d’incident, pour éviter que quelqu’un rentre sans badge il
serait préférable de délivrer plus fréquemment des badges de stagiaires et de même pour les
intérimaires.
b. La fiche de poste
La théorie :
Cette fiche fait partie des éléments incontournables dans la sécurité
de l’atelier. Elle présente un poste de travail, la machine ou le robot
présent sur le poste, les équipements de protection spécifiques au
poste et l’accidentologie. Le paragraphe sur l’accidentologie permet
à l’opérateur de se rendre compte des dangers qui l’entourent, et
explique les causes, les conséquences de l’accident et donne des
conseils pour effectué un travail en sureté.
La pratique :
La première semaine, je n’ai pas vu une seule fiche de poste.
A la fin de la semaine une fiche m’a enfin été présentée dans le
cadre d’un accueil sécurité interne par le responsable production.
Lorsque j’arrive à un nouveau poste avec un équipier, je ne suis pas
invitée à la consulter. Enfin, tout le monde signe le registre associé à
cette feuille sans la lire.
L’administration insiste encore et toujours sur l’importance
de cette fiche mais les opérateurs ne sont pas assez réceptifs
vis-à-vis de ce message car ils ont déjà travaillé sur les postes
et connaissent le travail, ils pensent que la relecture n’est pas nécessaire.
c. La fiche OK démarrage
La théorie :
C’est aussi un incontournable, cette fiche est une check-list , c'est-à-dire une liste de points
qui assure la sécurité de l’opérateur à son poste si tous les points sont OK. Si l’un des points n’est pas
conforme, le superviseur est appelé et réagit en conséquence suivant le degré de gravité du point en
question. Chaque opérateur sur le poste doit la remplir.
La pratique :
C’est seulement à la fin de la première semaine que la fiche est bien
identifiée avec le responsable production. Ensuite les opérateurs
remplissent la fiche pour moi sans préavis ou ne me notent pas sur
la fiche. Je constate qu’un certain nombre d’opérateurs remplissent
la fiche sans en lire la moitié. Ce n’est que durant la troisième
semaine qu’un opérateur qui a bien vérifié le matériel point par
point et m’a laissé remplir la fiche par moi-même, malgré mes
compétences insuffisantes pour vérifier tous les points.
Le respect du principe de cette fiche est plus ou moins
respecté selon les opérateurs. Tout comme la fiche de
poste la plupart des opérateurs pensent bien connaitre leur
poste et remplissent donc la fiche sans se poser de
question.
Figure 20: fiche de poste de finition auto
Figure 21: fiche OK démarrage
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d. La réunion 5 minutes
La théorie :
Le chef d’équipe fait un rapport technique chaque jour avant la prise de poste sur le travail
de la veille et les incidents qui ont eu lieu avec les autres équipes. Le superviseur annonce la
répartition des opérateurs sur les postes.
La pratique :
Le jour de mon arrivée, la réunion s’est tenue dans la salle de pause mais la pièce était trop
petite pour accueillir tout le monde et6 personnes étaient à l’extérieur de la salle et n’entendaient
rien.
Les autres jours, mon équipe a la chance de disposer de l’unique salle de réunion de l’atelier.
Les deux premières semaines nous nous sommes assis, ensuite tout le monde devait rester debout
malgré la présence des chaises qui devaient être retirées et la dernière semaine le chef d’équipe
tolèrait que les employés s’assoient de nouveau.
Courant de la deuxième semaine, la réunion s’est tenu dans une allée de l’atelier pour cause
de travaux, sans les bouchons d’oreilles pour une meilleure compréhension des consignes mais
toujours avec le bruit incessant des machines.
La plupart du temps des équipiers en charge du four prennent leur poste dès leur arrivée car
la préparation du four est longue, ils n’assistent alors pas à la réunion. Et le responsable de
production arrive tous les jours à la réunion en retard.
La plupart des soucis concernant cette réunion ne sont ni du ressort du chef d’équipe ni de
l’équipe elle-même, mais des conditions extérieurs comme les travaux. Quand au retard du
responsable de production de l’équipe, lui seul en est responsable mais je pense que le chef
d’équipe ne lui fait pas assez remarquer et que son grade ne lui permet pas plus de retard
qu’aux autres.
2. Hygiène dans l’atelier
a. Taches au sol
La théorie :
Dès qu’un employé voit une tâche au sol, il doit la
nettoyer ou au moins la signaler grâce aux moyens mis à
disposition à plusieurs endroits dans l’atelier. Ceci pour éviter les
glissades et les chutes.
La pratique :
J’ai observé à plusieurs reprises des tâches au sol, mais je n’ai
vu aucune serpillère dans l’atelier autre que celle de la personne
chargée du ménage dans les salles de repos. De plus, certaines
flaques restent plusieurs jours jusqu’à ce qu’elles s’assèchent. Je
pense que le problème principal concernant ces flaques est
qu’elles sont dues à l’infiltration de l’eau de pluie.
Figure 22: flaque d'eau
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Les tâches d’huile et de produit synthétiques sont parfaitement considérées et traitées, mais
nous admettrons qu’il est difficile de combattre au jour le jour l’infiltration de l’eau de pluie.
Cela nécessitera sans doute des travaux importants du bâtiment qui ne font pas parti des
priorités de la direction.
b. Tri des déchets
La théorie :
Dans l’esprit de préservation de l’environnement, les déchets de production et de
consommation des employés sont triés. Les bennes disponibles dans chaque secteur dépendent des
activités de ce secteur. Par exemple, dans la zone où je travaille, il y a une poubelle pour l’aluminium
mêlé, contrairement à l’aluminium pur. Cette poubelle récolte les radiateurs c'est-à-dire assemblés
avec des boites. Cette poubelle n’est pas présente dans le hall 2 car il n’y a pas de radiateur.
Dans chaque zone, il y a une poubelle pour le papier et une poubelle pour les déchets non
dangereux.
La pratique :
Le tri concernant les déchets de production est très
respecté, par exemple les joints seul sont mis avec
l’aluminium mêlé et à ne pas mettre avec les déchets
non dangereux. J’ai commis cette erreur et un collègue
a récupéré le joint dans la benne pour le remettre dans
la benne qui convient et me l’a dit ensuite. Par contre,
la poubelle de papier est polluée, quelqu’un m’a même
conseillé : « Si tu fais tomber quelque chose dans la
poubelle de papier, tu tasses pour faire un trou et tu
ramènes du papier au dessus. Tout le monde fait ca
alors ne t’embêtes pas ».
Tous les moyens nécessaires au tri des déchets
sont présents dans l’atelier. Tout le monde ne partage pas cette indifférence vis-à-vis du
respect de l’environnement mais pour ceux qui agissent ainsi, la non pollution du conteneur
de papier ne nécessiterai qu’un effort infime vu la proximité des poubelles (cf. photo en
figure23).
3. Conditions de travail
c. Installations sur le poste de travail
La théorie :
Cette rubrique concerne les systèmes et installations dans leur globalité sur un poste de
travail. En effet, autour d’une cellule robotisée ces types de systèmes sont partout, ce sont des
portes, des capteurs, des carters, des grilles, des glissières,… le tout pour faciliter, sécuriser,
standardiser et optimiser le travail.
La pratique :
Parfois des opérateurs décident de shunter certaines de ces installations et j’ai pu observer qu’un
capteur à été délibérément débranché. Il s’agit d’un capteur qui limite à quatre le nombre de
faisceaux sur une glissière en sortie de cellule robotisée. Mon coéquipier aura mis jusqu’à huit
faisceaux sur cette glissière. La glissière supporte sans problème le poids, mais le système d’arrêt des
Figure 23: conteneurs
Rapport de stage opérateur 2014
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faisceaux n’est pas dimensionné pour cette quantité de faisceaux et il arrive alors que des faisceaux
chutent de la glissière. Cette chute présente un fort risque d’endommagement du faisceau.
Pour augmenter la vitesse de production les opérateurs peuvent court-circuiter ces
installations ce qui présente un problème au niveau de la qualité. Cependant, les opérateurs
mesurent tout de même le risque et ne suppriment pas les installations liées à leur sécurité.
Figure 24:faisceaux sur glissière de sortie
d. Les équipements de protection individuels
La théorie :
Cinq équipements sont obligatoires dans l’atelier : la blouse, les lunettes, les chaussures de
sécurité, les bouchons d’oreille et les gants. D’autres équipements peuvent être portés pour les
postes spécifiques comme une visière, une casquette, un masque, des gants étanches ou résistants à
la chaleur. Et selon ce qui a été dit durant l’accueil sécurité, les bouchons d’oreilles sont disponibles
dès la sortie des vestiaires, juste avant de pénétrer dans l’atelier.
La pratique :
Sur les postes de travail le port des EPI est bien respecté.
Néanmoins je remarque que les bouchons d’oreilles ne sont pas portés hors du poste même si
l’opérateur se situe dans l’atelier. Les bouchons doivent également êtres ôtés pour pouvoir passer un
appel téléphonique. Pourtant l’expérience dans l’atelier m’a très vite fait comprendre l’importance
de cet EPI, car le bruit reste incessant et fort même avec les bouchons. On peut également juger de
leur efficacité en jaugeant de l’augmentation de volume sonore lorsqu’on les enlève.
Nous noterons également que les bouchons sont disponibles devant le bureau de l’atelier
c'est-à-dire à environ 300 mètres de l’entrée de l’atelier.
NB : Je remercie mes chaussures de sécurité pour le nombre important de fois où je me suis cogné
les pieds dans les roues des chariots et pour la fois où un faisceau m’a glissé des mains et est tombé
sur mon pied.
Les services qualités et sécurité veillent de près à ce que le port des équipements de sécurité
soit parfaitement respecté et c’est le cas pour la très grande majorité des employés sur leur
poste de travail.
Rapport de stage opérateur 2014
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e. Les postes de travail « fictifs »
La théorie :
Dans l’atelier, chaque activité est recensée et effectuée sur un poste de travail adapté. On lui
associe également une fiche de poste et une fiche ok démarrage. Nous noterons aussi qu’une petite
formation existe pour chaque type d’activité, elle permet à l’opérateur de connaitre ses outils, le
produit qu’il manipule, quels défauts il peut y avoir sur ce produit, etc.
La pratique :
Toutes les activités qui ont pour but de corriger une erreur de production n’existent pas d’un
point de vue administratif, n’ont ni de fiche de poste ni de fiche OK démarrage et ces postes fictifs
représentent une part importante de mon activité dans l’atelier.
Par exemple, l’application de pâte à braser se fait sur le tapis du four entre l’application du flux et
le passage dans le four. Ou encore, le grattage lui est fait dans une allée sur des chariots, je dois donc
faire attention au passage des employés de la logistique et le support de travail est mobile ce qui
implique des risques de choc avec les faisceaux qui seraient alors bons pour la poubelle. De plus j’ai
accès à la meuleuse alors que l’utilisation de cet outil nécessite obligatoirement un permis de feu,
que je n’ai évidemment pas. Parfois je fais cette tâche avec un coéquipier qui est asthmatique, et lui
ne devrait pas être autorisé à faire cela même avec le port du masque.
Je conçois que la création d’un poste de travail pour chacune des activités n’est pas possible
notamment pour l’application de la pâte à braser, par contre je pense qu’il serait très utile
d’en créer un pour le grattage des faisceaux, ou au moins mettre en place une table et des
outils permanents pour cette activité qui ressemble encore à une tâche clandestine.
4. Le téléphone
La théorie :
Le téléphone est interdit dans l’atelier.
Seul le superviseur et le responsable maintenance possèdent un téléphone professionnel pour
répondre aux appels des opérateurs, car sur chaque poste des téléphones fixes sont à disposition des
opérateurs.
La pratique :
Tous les opérateurs ont leur portable dans leur poche. C’est leur moyen préféré pour regarder
l’heure, qui est pourtant affichée à plusieurs endroits dans l’atelier. J’ai même vu une personne
utiliser son portable comme calculatrice. Une autre personne m’a même conseillée de prendre mon
portable pour passer le temps sur certains postes.
Le port du téléphone portable dans la poche
est en effet tolérable car autorisé pendant
les temps de pause, néanmoins il n’est pas
normal que le fait d’utiliser son portable
pour regarder l’heure soit un reflexe chez
une grande partie des opérateurs.
Figure 25: smartphone repéré sur un poste de travail
Rapport de stage opérateur 2014
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V. Les ingénieurs à VALEO
Dans l’atelier, le nombre d’ingénieur est restreint. En effet, j’ai demandé à plusieurs personnes
que je côtoie dans l’atelier leur niveau de qualification, mais elles m’ont répondu qu’elles n’avaient
pas le niveau ingénieur, parmi elles le responsable production et un employé du service qualité. Je
me suis alors adressé à l’ingénieur de la maintenance technique qui a accepté avec plaisir ma petite
interview.
Celle-ci se situe en annexe 3, avec au recto les questions de l’école et au verso mes questions. Les
questions de l’école concernent plus la politique d’ouverture et d’innovation de l’entreprise et ce qui
m’intéresse est plus ce que je peux apprendre de l’expérience personnelle de l’ingénieur. Une
question dont la réponse est très intéressante : Pour vous qu’est ce qu’un ingénieur ?
« Prendre du recul sur la situation, ne pas se laisser envahir par le
quotidien pour toujours avoir un œil sur l’avenir ».
Cette conception du métier d’ingénieur peut aussi être un conseil pour la vie personnelle. Et pour lui
c’est un repère pour juger si il fait bien son travail. Il me donne aussi un conseil important encore une
fois valable pour la vie professionnelle et personnelle :
« Rester humble ».
Il me dit que rester humble, c’est dans un premier temps respecter les autres, tout le monde, jusqu’à
la personne chargée de ménage, le geste basique du respect étant de dire bonjour. Dans un
deuxième temps c’est faire attention aux autres, en leur demandant : « comment ca va ? », par
exemple.
Au terme de l’interview, l’ingénieur me propose une visite dans l’atelier pour me faire voir
sur les machines en quoi consiste son travail de façon un peu plus concrète. Mais pour ce faire je
dois négocier cette visite avec le chef d’équipe et ce à deux reprises. La visite se fera plus d’une
semaine plus tard à cause des visites qui se sont succédées dans l’atelier. La visite dure 20 minutes.
Sur quatre machines différentes, il me montre ce qu’il a déjà réalisé, et ce qu’il projette de faire en
m’expliquant chaque fois à quelle problématique la modification doit répondre. La visite s’achève
dans la zone de maintenance process où il me présente son travail en cours.
Je décide de ne pas interviewer un deuxième ingénieur car d’une part la première réponds déjà à un
grand nombre de questions et car d’autre part je ne pourrai pas avoir une interview aussi
authentique et transparente avec un ingénieur qui ne fait pas partie de mon équipe.
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VI. Conclusion / Expériences acquises
Ce stage fut évidemment l’opportunité d’acquérir une première expérience d’un point de vue
technique et professionnel, dans lequel j’ai pu apprendre un vocabulaire et des compétences
techniques propres aux radiateurs. J’ai pu en particulier apprendre à repérer des défauts nécessite
un coup d’œil particulier qui doit être précis et rapide. Mais ce n’est pas l’expérience technique
acquise qui me sera la plus utile mais surtout ce que j’ai pu observer au niveau humain au sein de
l’équipe :
L’expérience la plus manifeste que j’ai pu acquérir est le travail avec les équipements de
protection, et en particulier s’accommoder aux bouchons d’oreilles. En effet le port des bouchons
occasionne des gênes en tout genre, tout d’abord avoir sans cesse l’impression que nos oreilles sont
sales. Ensuite, pouvoir entendre les personnes qui parlent nécessite une attention particulière et une
certaine proximité dans l’échange. Enfin, savoir se faire comprendre et donc parler assez fort et
distinctement. Mais cette proximité fait que les relations se nouent très vite et la cohésion dans
l’équipe est très forte.
Ce stage m’aura également fait prendre conscience des avantages et inconvénients du travail en
2x8 et m’a donné les bases pour adapter sa vie autour d’un rythme de travail, c'est-à-dire comment
gérer son sommeil, ses repas et rester en forme au travail.
En semaine de l’après midi, le rythme de sommeil n’est pas compliqué les horaires permettent de
prolonger la nuit dans la matinée, ce qui est nécessaire pour rester en forme jusqu’à 21h. Je choisis
de me lever à 8h30, sans le savoir à la même heure que la plupart de mes coéquipiers. En semaine du
matin, il faut se lever à 4h et le travail est très dur entre 6h et 7h. Certains me conseillent de me
coucher tôt le soir d’autres de faire la sieste l’après-midi. Les horaires du matin semblent donc plus
contraignantes mais ils permettent de faire des activités toute l’après-midi alors qu’au contraire on a
beaucoup de mal à prendre du temps le matin.
Durant ce stage j’ai eu l’occasion de pouvoir observer plusieurs visites, d’abord de
représentants de PSA, puis d’un audit et du n°2 dans la hiérarchie du groupe VALEO au niveau
mondial. Ce type de visite implique une préparation particulière et surtout occasionne un stress
particulier chez notre chef d’équipe. Le matin de chaque visite des consignes supplémentaires sont
données. Pour l’audit, l’accent est donné sur le côté administratif du travail (documents mis à jour et
signés) et sur l’application des consignes de sécurité. Lors de la réunion 5 minutes le ton est
autoritaire et le stress est justifié car ce jour là une anomalie a été détectée dans la fiche OK
démarrage au four mais elle n’a pas été signalée au superviseur et par conséquent non corrigée.
Quelques jours plus tard, nous préparons la visite du « grand patron ». La veille, un jeune est
employé pour la journée pour faire le ménage dans l’atelier et le jour même nous sommes priés de
respecter au millimètre les espaces de rangements, les îlots et les carrés où est placé le matériel.
Au final, le fait de laisser transparaitre une part de son stress à son équipe fait que le chef d’équipe
est d’avantage compris dans ses décisions et ses remarques vis-à-vis de ses subalternes.
Rapport de stage opérateur 2014
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Annexes
Rapport de stage opérateur 2014
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Annexe 1 : Mon journal de bord
Rapport de stage opérateur 2014
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Annexe 2 : Fiche d’accueil sécurité
Rapport de stage opérateur 2014
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Annexe 3 : Interview d’un ingénieur Valéo