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ETUDE POUR LA OGANISATION DES ACTIVITÉS CONCHYLICOLES AU NIVEAU DE LA LAGUNE DE OUALIDIA Rapport Phase 3 : Etudes d'impacts sur l’Environnement Marché N° 09/CHANAKYA/BG/2008 CHANAKYA CORPORATION B-28, Rue Oued AL ABID, HARHOURA, TEMARA, RABAT, MOROCCO. Fax: (212 537) 62.62.04, Phone: (212 537) 62.62.05 JANVIER 2011

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ETUDE POUR LA OGANISATION DES ACTIVITÉS CONCHYLICOLES AU NIVEAU DE LA LAGUNE DE OUALIDIA

Rapport Phase 3 : Etudes d'impacts sur l’Environnement

Marché N° 09/CHANAKYA/BG/2008

CHANAKYA CORPORATIONB-28, Rue Oued AL ABID, HARHOURA, TEMARA, RABAT, MOROCCO.

Fax: (212 537) 62.62.04, Phone: (212 537) 62.62.05

JANVIER 2011

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“The eldest Oyster looked at him,But never a word he said:The eldest Oyster winked his eye,And shook his heavy head—Meaning to say he did not chooseTo leave the oyster-bed.”

Lewis Carroll Through the Looking-Glass, 1872

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Table des matières:

I. INTRODUCTION 7

I.1. Contexte 7

I.2. Objectifs de l'Etude d’Impacts Sur l’Environnement 9

I.3. Aperçu sur l’étude 9

I.3.1. Etude de l’environnement existant 9

I.3.2. Description de l’organisation des activités conchylicoles proposée9

I.3.3. Évaluation d'Impacts 10

I.3.4. Plan de gestion des Impacts 10

I.4. Structure du rapport. 10

II. Description de l'environnement existant 11

II.1. Localisation de la zone du Projet 11

II.2. Caractéristiques du Milieu Physique 13

II.2.1. Caractéristiques climatiques 13

II.2.2. Caractéristiques océanographiques 14

II.3. Caractéristiques socio-économiques 16

II.3.1. Caractéristiques Sociodémographiques 16

II.3.2. Activités Socio-économiques 17

II.4. Projet en cours et prévus à Oualidia 24

III. Description du projet26

III.1. Sélection de la partie adéquate pour la réorganisation spatiale des exploitations conchylicoles dans la lagune de Oualidia 26

III.2. Projet de réorganisation spatiale des concessions conchylicoles 28

A. Les espaces réservés à l’ostréiculture 28

B. Les espaces réservés à la vénériculture 33

III.3. IDENTIFICATION DES ESPECES POTENTIELLES ET LEURS TECHNIQUES ADEQUATES D’ELEVAGE DANS LA ZONE SELECTIONNEE 34

1. ESPECES POTENTIELLES 34

2. Techniques d’élevage des espèces retenues 35

2.1 Techniques d’élevage des huîtres 35

2.2 Techniques d’élevage des palourdes 41

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IV. Evaluation des impacts et les mesures d’atténuation 43

IV.1. Introduction 43

IV.2. Présence physique 43

IV.3. Bruit 45

IV.4. Consommation de ressources 45

IV.5. Qualité de l'Air 45

IV.6. Qualité d’eau 46

IV.7. Introduction d’Espèces 47

IV.8. Propagation de maladie 47

IV.9. Produits thérapeutiques 48

IV.10. Déchets solides 48

IV.11. Déchets des substances dangereuses 48

IV.12. Procédés Antifouling 49

IV.13. Pollution organique : 49

IV.14. Impacts écologiques 49

IV.15. Programme de suivi et contrôle 52

V. Plan de gestion des impacts 55

VI. Législations nationales et internationales 59

VI.1. Cadre législatif marocain 59

VI.1.1. Loi 10-95 sur l'Eau59

VI.1.2. Loi 12-03 relative aux études d'impacts sur l'environnement 60

VI.1.3. Décret n° 2-04-563 du 5 kaada 1429 (4 novembre 2008) 60

VI.1.4. Décret n° 2-04-564 du 5 kaada 1429 (4 novembre 2008) 60

VI.1.6. La loi n°28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination61

VI.1.8. Le Dahir n° 1-02-297 du 25 rajeb 1423 (3 octobre 2002) 61

VI.1.9. La loi n°12-90 relative à l'urbanisme et ses textes d’application,62

VI.1.10. Le Dahir du 24 safar 1337 (30 novembre 1918) 62

VI.1.11. La loi n° 65-99 relative au Code du Travail,62

VI.2. Conventions et protocoles internationaux 62

VI.3. Aspect institutionnel 62

VI.3.1. Principales institutions directement impliqués dans la gestion côtière 63

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VI.3.2. Départements intervenant de manière indirect dans la gestion côtière 63

VI.3.3. Etablissements publics spécialisés en environnement marin et côtier 63

VI.3.4. Institutions interministérielles de consultation 63

VII. Bilan environnemental et conclusion 65

VIII. Résumé non technique 66

VIII.1. Contexte 66

VIII.2. Description du projet 66

VIII.3. Evaluation des impacts et les mesures d’atténuation 67

VIII.4. Conclusion 68

IX. Références Bibliographiques. 69

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Liste des Figures

Figure II.1 : Lagune de Oualidia, localisation géographique, vue par satellite et sur

carte...................................................................................................................................................12

Figure III.1 : Représentation schématique de la zone conchylicole sélectionnée au niveau de la lagune

de Oualidia ( Google Earth, 2009)....................................................................................27

Figure III.2 : Proposition de plan de lotissements conchylicoles dans la lagune de

Oualidia.............................................................................................................................................28

Figure III.3 : Plan ostréicole du lotissement conchylicole 1 - Oualidia...........................32

Figure III.4 : Plan ostréicole du lotissement conchylicole 2-Oualidia..............................33

Figure III.5 : Plan vénéricole du lotissement conchylicole 3 - Oualidia..........................34

Figure III.6 : Structures d’élevage d’huîtres à Oualidia, dans des casiers en fer grillagés déposés sur

des bars en béton ou des rails de chemin de fer allongés sur le sol. Les tables en béton

(vues en arrière plan) sont inutilisées...............................................................................36

Figure III.7 : Structures d’élevage de palourdes à Oualidia..................................................................41

Liste des Tableaux

Tableau III-1 : Dimensionnement des parcelles ostréicoles des Lotissements

conchylicoles 1 et 2 dans la lagune de Oualidia.......................................30

Tableau III-2 : Espacement inter-parcellaire au niveau des Lotissements

conchylicoles 1 et 2 dans la lagune de Oualidia......................................31

Tableau III-3 : Estimation du potentiel de production par parcelle ostréicole au

niveau des Lotissements conchylicoles 1 et 2 dans la lagune de

Oualidia...................................................................................................................32

Tableau IV-1 : Paramètres de suivi et control du milieu......................................................52

Tableau V-1 : Plan de gestion pour l’environnement (Conchyliculture dans la

lagune de Oualidia)......................................................................................................................55

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I. INTRODUCTION

I.1. Contexte

La lagune de Oualidia est située sur la côte atlantique du Maroc, à environ 76 km au sud de la ville d’El Jadida. Elle s’étale sur une longueur de 7,5 km et une largeur de 0,5 km. Elle fait partie du complexe Sidi Moussa-Oualidia qui constitue un Site d’Intérêt Biologique et Ecologique Littoral de priorité 1, dans le plan directeur des aires protégées du Maroc. Ce même complexe constitue une zone humide d’importance internationale après sa désignation comme site Ramsar en 2005, ce qui engage le Maroc à prendre les mesures nécessaires en vu de sa conservation, sa gestion et son utilisation rationnelle.

Cette lagune constitue un site balnéaire de grande réputation pour son importante activité touristique en été, et forme un écosystème très connu pour sa richesse conchylicole. Elle présente aussi un intérêt socio-économique important pour la population rurale riveraine qui vit de la pêche artisanale, de l’agriculture et de l’extraction du sel.

Durant les dernières années, ce site est de plus en plus sollicité par des investisseurs et des utilisateurs qui y ont trouvé les conditions favorables pour développer leurs activités. Cet intérêt particulier se manifeste d'ailleurs par une intensification de la densité des habitations et des établissements touristiques, de l'exploitation conchylicole (parcs à huîtres), et de l'activité agricole et d'élevage au voisinage de la lagune.

En plus de ces pressions croissantes et des risques liés aux conflits d’usage, la lagune est soumise à une pollution par les eaux usées de l’agglomération du village et les eaux de ruissellement des zones agricoles avoisinantes, ce qui constitue une menace pour les équilibres écologiques et le développement de la zone.

Actuellement, la Commune de Oualidia fait l'objet de plusieurs études et projets lancés par les autorités provinciales et administrations compétentes, pour la mise à niveau des infrastructures de base et l’exploitation rationnelle des ressources, notamment les projets d'assainissement liquide et solide, l'amélioration des services publics (voirie, éclairage public) et l'établissement d'un plan d'aménagement réglementant l'occupation des sols aux alentours de la lagune.

Dans ce contexte, le Département de la Pêche Maritime a décidé de réaliser une étude pour l'organisation des activités conchylicoles au niveau de la lagune de Oualidia. Les objectifs de cette étude sont :

L'aménagement, le développement et l'organisation harmonieux des activités conchylicoles en tenant compte des capacités et spécificités locales ;

La réalisation d'une planification intégrée des zones côtières et d’une gestion des ressources communes visant leur préservation et leur durabilité ;

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La contribution au développement durable de la conchyliculture dans la lagune de Oualidia, à travers la réalisation d'une gestion concertée des ressources halieutiques ;

Accroître la contribution du secteur de la pêche à l'économie de la région.

Cette étude a été confiée à la Société CHANAKYA CORPORATION (http://chanakya-corp.com/) par le Marché n° : 09/CHANAKYA/BG/2008. Elle est composée de trois phases principales :

Phase 1: Diagnostic et état des lieux des activités Phase 2 : Définition des aspects biologiques et cartographiques Phase 3 : Etudes d'impacts

Les rapports des phases I et II ont été déjà élaborés et présentés au Maître d’ouvrage. Ces deux rapports précisent respectivement l’état actuel de la lagune et la proposition des aménagements pour le développement des activités conchylicoles dans cette lagune. Le rapport présenté ici ne concerne que la phase III. Il explique des différents impacts qui pourront être produits en cas d’exécution de ces aménagements proposés, et donne des mesures à prendre pour éviter ou atténuer ces impacts.

Les termes de références proposées par le Maître d’ouvrage pour cette étude de la 3ème phase sont :

1. Evaluation de l’impact négatif de l'organisation des activités conchylicoles proposé sur le milieu naturel: effectuer une évaluation de retombées environnementale de l'organisation proposée, en dégageant les risques majeurs qu'il peut avoir sur le milieu naturel, notamment :

Par rapport à la faune et à la flore existantes. Par rapport au paysage et l'harmonie du site.

2. Evaluation de l'impact socio-économique : réaliser une évaluation des retombées sur le milieu humain des activités qui auraient lieu conformément à l'organisation proposé, l'efficacité de ces mesures et les avantages socio-économiques qu'ils peuvent procurer au niveau local.

Dans le cadre des réglementations nationales concernant la protection de l'environnement, et plus particulièrement en conformité avec la loi n° 12-03 relative aux études d'impact sur l'environnement et le Décret n° 2-04-563 du 4 novembre 2008 relatif aux attributions et au fonctionnement du Comité National et des Comités Régionaux des études d'impact sur l'environnement, CHANAKYA CORPORATION a fait une évaluation des incidences potentielles sur l'environnement avant l'exécution du projet proposé. Cette étude, ci-dessous présentée, a été réalisée en tenant compte des principes de la législation marocaine en vigueur dans le domaine de l’exploitation des ressources maritimes. Elle contribue à réduire au minimum les effets nuisibles pour l'environnement découlant des activités liées aux opérations de la conchyliculture dans la lagune de Oualidia.

Les experts ayant participé à son élaboration sont :

Meeransas Syed SHAFFE (Chef de projet) Hassan NHHALA (Aquaculture) Yassine ZAHRI (Economie des Pêches) Karim HILMI (Océanographie) Rachida HOUSSA (Cartographie et SIG) Benyounes ABDELLAOUI (Cartographie et SIG)

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Imane EL MOUDDEN (Ingénieur Halieutique) Mehdi EL KACEMI (Ingénieur Agroenvironnement)

I.2. Objectifs de l'Etude d’Impacts Sur l’Environnement

L'étude d'impact sur l'environnement permet d'évaluer les effets directs ou indirects, à court, moyen et long termes des différents projets d'activités, de travaux, d'aménagements ou d'ouvrages industriels, agricoles, aquacoles ou commerciaux sur l'environnement et de proposer des mesures pour supprimer, atténuer ou compenser les impacts négatifs.

Les objectifs de cette étude (EIE) sont :

- décrire l’état actuel de l’environnement dans la zone d’élevage ;- identifier et évaluer les impacts potentiels défavorables à l’environnement dus aux activités

aquacoles projetées ; - proposer des mesures et un plan de gestion de l’environnement dans le but d’éliminer ou

réduire au minimum les impacts négatifs; - s'assurer que les activités aquacoles proposées seront conduites conformément aux normes

marocaines et internationales sur l'environnement.

Le travail entrepris consistait à rassembler toutes les données existantes concernant l'environnement de la zone et du projet proposé, et les présenter sous forme d’un rapport. En préparant ce rapport, CKANAKYA CORPORATION a pu développer les concepts et actions suivants :

1. Fournir une source d'information qui permettrait aux personnes et/ou groupes intéressés de se familiariser avec le projet de la conchyliculture, notamment son contexte, ses risques et ses impacts potentiels sur l'environnement et sur l'économie.

2. Entreprendre des actions pour éliminer, réduire au minimum ou maîtriser ces impacts.

3. Organiser des réunions, des consultations et des discussions en groupe avec des personnes directement ou indirectement impliquées dans ce projet (voir annexe pour la liste de contacts établis durant cette étude).

4. Prendre en considération tous les risques environnementaux parallèlement aux facteurs économiques et techniques du projet.

I.3. Aperçu sur l’étude

I.3.1. Etude de l’environnement existant

Cette étude donne une description générale, précise et actualisée de l'environnement de la zone du projet à savoir : son aspect légal, physique et chimique, biologique et social (exploitation des ressources lagunaires y compris des activités conchylicoles existantes). Des données sur les aspects suivants ont été inventoriées en détails dans la phase I (Diagnostic et état des lieux des activités)

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I.3.2. Description de l’organisation des activités conchylicoles proposée

Cette étude donne une brève description de l’organisation proposée dans la phase II.

I.3.3.Évaluation d'Impacts

En tenant compte des données acquises auparavant sur l’environnement actuel, et conformément aux réglementations nationales et normes internationalement reconnues pour l’évaluation des impacts, l’EIE étudie, discute et prend en considération les impacts potentiels, aussi bien positifs que négatifs sur l’environnement et sur les activités sociales, liés à l’organisation des activités conchylicoles proposés. Des impacts socio-économiques potentiels sont pris en considération en même temps que d'autres impacts environnementaux.

I.3.4.Plan de gestion des Impacts

Le plan de gestion des impacts est l’engagement de société conchylicoles qui seront intéressées à développer leurs projets ce conchyliculture, pour respecter les réglementations nationales concernant la sauvegarde de l’environnement et il précise aussi les actions nécessaires pour éviter et/ou réduire les effets des impacts potentiels. Cette EIE propose chaque société conchylicole de la lagune de Oualidia un plan de gestion des impacts dans ce sens.

I.4. Structure du rapport.

Le présent rapport intitulé "Etude d’Impacts sur l’Environnement" porte sur l’étude des impacts liés à l’élevage des mollusques, prévu par le Département de la Pêche Maritime dans la lagune de Oualidia. Selon le Décret n° 2-04-563 du 4 novembre 2008, Il est composé des aspects suivants :

I. Introduction générale sur le projet II. Description de l'environnement existant ;

III. Description du projet ; IV. Evaluation des impacts et les mesures d’atténuation ;V. Plan de gestion des impacts

VI. Législations nationales et internationalesVII. Bilan environnemental et conclusion ;

VIII. Résumé non technique ;IX. Références Bibliographiques.

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II. Description de l'environnement existant

Cette partie a été bien détaillée dans la Phase I (CHANAKYA CORPORAYION, 2009). Ce rapport présente un résumé de cette étude.

II.1. Localisation de la zone du Projet

La lagune de Oualidia est située sur la façade Atlantique du Maroc, à 76 km au sud d’El Jadida et à 62 km au nord de Safi (Figure II.1). Ses coordonnées géographiques, au niveau de sa communication principale avec l’océan Atlantique, sont de 32°44’42" N et 09°02’50" W. Elle s'étend parallèlement à la côte océanique. Sa longueur est de 7,5 km avec une largeur immergée de l’ordre de 0,4 à 0,5 km suivant l’état de marée. Sa superficie totale est de l’ordre de 3,5 km2.

Elle communique avec l’océan atlantique par trois passes. La partie avale de cette lagune est de forme ovalaire, formée en plus de ses deux passes de communication permanente avec l’océan atlantique, d’une bande sablière (Figure II.1). Cette partie se prolonge par un chenal sinueux de 6,5 km de long, à l'extrémité duquel une digue artificielle sépare la lagune des marais salants existants. La profondeur maximale de ce chenal ne dépasse pas les 5 à 6 m à marée de vives eaux. D’autres chenaux secondaires existent aussi et dont la profondeur maximale est de l’ordre de 1 à 1,5 m avec des zones intertidales et des schorres envahis par une végétation halophyte.

A marée basse, la moitié (53%) de la surface de la lagune se découvre avec des profondeurs de la partie immergée variable de 0,20 m à 1,80 m. Cette forte influence des cycles de marées sur la dynamique hydrique de la lagune conditionne énormément l’ampleur et la fréquence de ses remplissages et ses vidanges partielles en eau de mer et lui assure un renouvellement permanent en eau marine.

En l’absence de rivière(s) ou de cours d’eau qui s’y déversent, l’hydrologie de la lagune de Oualidia est caractérisée par la présence très localisée de sources (résurgences) d’eau douce, situées principalement sur la rive continentale de la lagune. L’influence continentale se manifeste, en effet, par ces résurgences qui déversent leurs eaux dans la lagune et par les précipitations en période humide. Ces sources hydriques apparaissent ainsi à différents endroits de la lagune et, compte tenu que certaines sont «sous-marines », leurs débits restent difficilement mesurables. Les apports en eau douce par précipitations directes sur le plan lagunaire ne représentent que 1%.

D’une manière générale, la lagune de Oualidia se compose de trois unités morphologiques bien distinctes :

a) Les passes et la sablière : La partie avale de la lagune se présente sous forme d'une ellipse dont les axes font 1,1 km et 0,6 km de long. Sa partie Nord-Ouest comprend les deux passes de communication, qui est le siège d’un fort hydrodynamisme (courants de marée et houle). A l’arrière des passes, une vaste cuvette peu profonde se remplit d’eau de mer à chaque

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marée et, à marée basse, un important banc de sable émerge, ne laissant que quelques chenaux peu profonds.

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(Image Google Earth -2003)

Figure II.1 : Lagune de Oualidia, localisation géographique, vue par satellite et sur carte

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b) Les chenaux et la zone intertidale : Le chenal principal serpente au milieu d’un schorre de 5,4 km de long sur près de 0,4 km de large. Il présente une faible profondeur (de l’ordre de 0,5 à 2m) à basse mer et une largeur moyenne de 70 m. Sur ce chenal principal, doublé parfois d’un chenal secondaire, se greffe un réseau de chenaux dendritiques très étroit envahi à marée haute. La surface des zones intertidales est estimée à 1,6 km2, soit 53% de la superficie totale de la lagune; les chenaux occupent 1,4 km2 soit 47% de la superficie totale. Près de 75% (2,25 km2) de la lagune est envahie par l’eau de mer à marée haute.

c) Les marais salants : A l’extrémité amont de la lagune (partie nord-ouest) (Figure II.1), une digue a été construite en 1945 pour la séparer des marais salants qui sont en place. Le remplissage des salines se fait par les eaux océaniques par gravité. L’eau y est maintenue à marée basse afin de la purifier par décantation avant d'être ensuite pompée et déversée dans les bassins d’évaporation des marais salants d’une superficie de 0,3 km2. La superficie totale de ces salines est d’environ 50 ha. La récolte du sel est manuelle et elle a lieu principalement en été.

II.2. Caractéristiques du Milieu Physique

II.2.1. Caractéristiques climatiques

Située dans une région climatique aride à semi-aride, la région de Oualidia est une zone où la pluviométrie est faible et l’évaporation est élevée, surtout en période sèche. Le climat est de type tempéré à pluviosité concentrée sur les mois froids.

Pluviométrie :

Les précipitations dans la région de Oualidia ont enregistrées une moyenne annuelle de 340 mm durant la période de 1992 à 2000. Ces précipitations ne présentent pas de cycles réguliers et varient en fonction des saisons et des années. D’une manière générale, la saison humide s’étale d’octobre à mai, avec un maximum de précipitations en décembre et la saison sèche de la fin du printemps à la fin de l’été (Figure n°2). Il est à noter qu’environ la moitié des précipitations annuelles est enregistrée durant les mois de Décembre et Janvier (168 mm soit 49,4%) et presque les deux tiers de Novembre à Janvier (213 mm soit 62,6%).

Température de l’air :

Les températures atmosphériques varient en moyenne entre 21°C et 25°C en été et entre 13°C et 16°C en hiver, avec une moyenne annuelle de 18°C. Des températures extrêmes (40°C) peuvent être atteintes en période de vents d’Est, appelées communément "Chergui". Les moyennes annuelles de l’évaporation y sont estimées entre 1.300 et 1.500 mm. Les valeurs de l’humidité avoisinent les 100% lors des journées à brouillards et moins de 10% durant les jours de "Chergui ".

Vents:

Ces statistiques des vents du large indiquent que :- Les vents annuels moyens ont des vitesses variant entre 4 et 9 m/s, avec

des directions prédominantes du nord-est et du nord;

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- Les vents les plus forts sont observés durant les mois de décembre à février, atteignant des vitesses au delà de 30 m/s (110 km/h), surtout en provenance de l’ouest et du nord-ouest.

- Les vents les plus faibles se manifestent durant l’été, et soufflent surtout du nord et du nord-est.

II.2.2. Caractéristiques océanographiques

1. Régime hydrologique

La marée

La marée est de type semi-diurne. L’amplitude de l’onde de marée M2, est de 0,95 m à l’extérieur de la passe, qui diminue à 0,8 m en amont de la lagune. La distribution des phases de la marée M2 révèle que cette même onde met plus d’une heure à pénétrer jusqu’à la digue avale .La faible atténuation de l’amplitude et le faible retard de phase suggèrent que la lagune de Oualidia est de type "coulant", c’est-à-dire que la marée se propage librement

Les courants

Les courants dans la lagune sont essentiellement des courants de marée dont les directions suivent celles du chenal principal et s'inversent de 180° lors du renversement des marées. . Ils sont intenses en aval de la lagune et moindres vers l’amont de la lagune.

Les vagues

Les plus grandes vagues au large de Oualidia proviennent de manière générale des secteurs nord, nord-ouest et ouest.Ainsi, les vagues moyennes pénètrent dans la lagune avec des hauteurs significatives supérieures à 1m, excepté les vagues en provenance du nord-est.Les vents prédominants à Oualidia sont du secteur nord-est. Ainsi, des vagues de faible hauteur pénètrent dans la lagune la plupart du temps.

2. Caractéristiques sédimentologiques

Le régime sédimentaire de la lagune de Oualidia est fortement lié à son hydrodynamisme.

Ainsi, la lagune de Oualidia est constituée de trois domaines hydro-sédimentaires :

- une zone en aval, la sablière, où les sédiments sont principalement des sables entrant du large dans la lagune ;

- une zone intermédiaire, au centre de la lagune, correspondant à la zone des chenaux, où les sables sont mélangés à des sédiments cohésifs, surtout dans les aires de confinement des eaux ;

- une zone en amont de faible énergie, incluant les salines, où les sédiments sont essentiellement cohésifs, mais mélangés à des sables fins.

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3. Caractéristiques physico-chimique et zonation hydrobiologique de la lagune de Oualidia

L’analyse de ces différents résultats permet le découpage de la lagune en trois principales zones :

- Une zone avale qui s’étend sur 2,5 km à Basse Mer et sur 4 km à Pleine Mer et qui montre une nette influence marine. Les températures de cette zone sont comprises entre 14 et 18°C et les salinités dépassent 34‰. Les eaux montrent des teneurs relativement faibles en nitrites et nitrates et des teneurs élevées en phosphates inorganiques (valeurs souvent supérieures à 0,2 mg/l). Dans cette zone, particulièrement en direction de la passe, le fond sableux (sablière) est constitué de sables fins coquilliers, souvent pauvres en matières organiques et dépourvues de végétation. Les principales espèces végétales caractéristiques des écosystèmes semi fermés commencent à apparaître (Enterromorpha compressa, Ulva lactuca, des phanérogames marines, etc.). Les bivalves et les gastéropodes sont les principaux mollusques recensés.

- Une zone intermédiaire ou zone de transition qui est soumise à une influence double : marine et continentale. Il y’a alors un enrichissement des eaux en nitrites et nitrates. La température est souvent élevée, la matière organique est importante et le substrat est strictement sablo-vaseux.

- Une zone amont ou zone de confinement d’une longueur de 1,5 km environ à Pleine Mer et d’une longueur de 3 km à Basse Mer. Elle se caractérise par des températures allant de 18 à 29°C et des salinités comprises entre 14 et 24. Les teneurs en phosphates inorganiques sont relativement faibles alors que celles des nitrites et des nitrates sont relativement élevées par rapport à la zone avale. Cette zone se distingue par un substrat vaseux tapissé par de larges bandes d’algues et de cyanobactéries.

- D’après les études menées la zone potentielle pour l’ostréiculture est ainsi celle constituée par la zone des chenaux principaux, qui s’étend depuis la sablière en aval, jusqu’au rétrécissement du chenal en amont de la lagune. Dans sa partie aval, cette zone abrite l’ensemble des parcs à huîtres existants. Il existerait des possibilités d’expansion de l’ostréiculture vers la partie amont de la lagune, pour laquelle la croissance semble plus élevée dans la zone amont par rapport à l’aval, selon les essais effectués par Shafee et Lucas (1989). Le développement de la conchyliculture dans cette partie amont de la lagune permettrait d’augmenter les surfaces exploitées et de doubler pratiquement la production

4. Ressources hydriques

Les eaux douces de surface, rivières ou cours d’eau, n’existent pas dans la zone environnante de la lagune de Oualidia. Quant aux eaux souterraines, des études ont montrées l’existence de trois types de nappes dans la région :

- Les nappes profondes ascendantes- La nappe supérieure- Les nappes perchées

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II.3. Caractéristiques socio-économiques

II.3.1. Caractéristiques Sociodémographiques

1. Situation administrative

La lagune de Oualidia se situe dans la commune du même nom. Cette dernière, faisant partie de la province de Sidi Bennour , est limitée par la commune de Oulad Ghanem au Nord, des communes de Gharbia et Ouled Sbaita à l’Est, la commune d’Ayer (province de Safi) au Sud et l’océan Atlantique à l’Ouest. La superficie qu’occupe cette commune, est de 119 km².

2. Dynamique et répartition spatiale de la population

En 2004, la population de la commune de Oualidia, comptait 15.430 habitants (hab.), soit 1,4% de la population de la province d’El Jadida. Le taux d’urbanisation de la commune est de 38%. La structure démographique de la commune de Oualidia ne diffère pas de celle de l’ensemble du Royaume ou celle de la province d’El Jadida. Elle est composée de personnes de sexe masculin à niveau de 51%, et elle est dominée par les jeunes avec 71% des habitants de moins de 35 ans. Les personnes ayant dépassé l’âge de 55 ans représentent de leur côté 10% de la population. La densité de la population au niveau de la commune de Oualidia, est de 130 hab./km²

3. Niveau d’éducation de la population

Le taux d’analphabétisme (T.A.) dans la population des personnes âgées de 10 ans et plus au niveau de la commune de Oualidia, est de près de 57%. Par ailleurs, le nombre de personnes ayant obtenu un diplôme supérieur au Baccalauréat, est très faible ; il est de 145 personnes selon le même recensement, soit 1,44% de la population non scolaire âgée de 10 ans et plus contre 4,25 % dans l’ensemble du Maroc

4. Activité de la population

Au niveau de la commune de Oualidia, 35% de la population est active avec un taux de chômage de près de 11%, La figure ci-dessous présente les différents secteurs d’emplois de la population active :

Agriculture, élevage et

pêche; 57,8%

Industrie et artisanat; 5,3%

Bâtiment et travaux publics;

9,3%

Commerce; 7,9%

Services; 11,6%

Administration publique ; 6,5% Autres; 1,6%

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5. Niveau de vie des ménages

Le nombre de ménages recensés en 2004 dans la commune de Oualidia, est de 2.668. Le nombre de personnes par ménage est de 5,8. Prés de 434 de ces ménages vivent en dessous du seuil de pauvreté, ce qui donne un taux de pauvreté de 16,4%, contre 14,2% pour l’ensemble du Maroc. L’indice de développement humain à Oualidia se situe entre 0,66 au centre urbain et 0,45 dans le reste de la commune, contre une moyenne nationale de 0,53.

II.3.2. Activités Socio-économiques

Les principales activités socio-économiques rencontrées au niveau de la lagune de Oualidia et son pourtour sont l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’aquaculture et le tourisme :

1. L’agriculture et l'élevage

Au niveau de la commune de Oualidia, la Superficie Agricole Utile (SAU) est de 1.426 ha. Cette SAU est couverte par 622 exploitations agricoles de superficie agricole moyenne de l’ordre de 2,3ha.

L’irrigation couvre environs 35% de la SAU totale. Elle se fait uniquement par les eaux des puits, par mode gravitaire sur 97,5% de la SAU irriguée et 2,5% par mode goutte à goutte.La SAU est emblavée principalement par les céréales et le maraîchage qui occupent respectivement 60% et 39%.

Le cheptel est dominé par les ovins avec 15.000 têtes environ et les bovins avec près de 2.350 têtes, auxquels on peut ajouter près de 950 équidés. Le type d’élevage est presque entièrement traditionnel avec l’existence d’une seule unité moderne.

L’agriculture au niveau de la commune se concentre principalement au pourtour de la lagune de Oualidia. Les alentours de la lagune comprennent 42% de la SAU totale de la commune. L’irrigation dans cette zone couvre 80% de la SAU totale. L’effectif du cheptel existant près de la lagune est composé de 1.112 têtes bovines dont 586 vaches, de 4.199 ovins dont 3.076 brebis, et de 300 équidés. La production laitière déclarée par les éleveurs est de 2.000 litres/jour.

L’élevage reste la principale activité agricole suivi par les cultures maraîchères et puis, on trouve les céréales.

Selon une enquête les habitants des douars avoisinant la lagune dépendent en grande partie de l’élevage extensif. En plus, le lit de la lagune contribue fortement à l’alimentation du cheptel de la zone avec environ 52% des besoins d’entretien et de production.

2. Le tourisme

Oualidia ou perle de l’Atlantique est l’une des stations estivales les plus réputées du Maroc. Elle constitue l'un des pôles touristiques les plus attrayants de la région Doukkala-Abda.

Elle dispose d’une station balnéaire qui s’étend sur 2,5 km le long de la lagune dont on y pratique une multitude de sports nautiques. L’infrastructure touristique comprend 8 unités hôtelières dont 4 classées, 4 centres d’estivage, et une place publique.

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Parmi les atouts touristiques de Oualidia, on trouve aussi quelques monuments historiques, tels que la Kasba de Oualidia et le palais sur l’anse lagunaire de la partie avale. Aussi, la commune de Oualidia organise un moussem culturel et touristique qui présente une occasion de valorisation des potentialités naturelles locales, dont les produits de pêche et de conchyliculture.

3. La pêche et l’aquaculture

i. Activité de pêche dans l’océan

a) Activité de pêche par flottille artisanale Evolution de l’activité

La côte atlantique de la commune de Oualidia abrite un site de pêche artisanale qui abrite une soixantaine de barques dont le nombre augmente en été pour atteindre 80. En effet, sur le total des pêcheurs opérant dans ce secteur, seuls 25 personnes y travaillent d’une façon continue (pêcheurs permanents), le reste migre vers d’autres régions (Safi, El Jadida et le sud du Royaume) où l’accès en mer est plus facile et le carburant détaxé est disponible

Caractéristiques sociales de la population des pêcheurs

L’équipage des barques est composé de 3 pêcheurs (rarement 4 pêcheurs/barque), soit 220 pêcheurs actifs dans la façade atlantique de Oualidia. Les pêcheurs qui forment l’équipage d’une même barque sont généralement de la même famille.

Les âges des pêcheurs à Oualidia varient entre 20 et 60 ans avec une fraction majoritaire âgée entre 30 et 40 ans. Leur niveau de scolarisation ne dépasse pas le primaire

Le pic de l’activité de pêche se situe entre Juillet et Septembre, alors que durant les périodes difficiles une minorité de personnes changent totalement de métier.

Effort de pêche

Le nombre de sorties de pêche dépend étroitement des conditions météorologiques et des stratégies des pêcheurs. Le nombre moyens de sorties de pêche pour les années 2005 et 2006 est d’environs 2.300 par an, totalisées sur près de 116 jours de pêche.

L’effort de pêche le long de l’année, montre une activité très importante durant la période de l’été (conditions d’accès à la mer sont meilleures) contrairement à la période d’octobre et novembre.

Capital investi et charges de production 1) Les barques : d’une une longueur d’environ 5 à 5,5 m et un TJB de moins de 2 tonneaux.

Construites à Safi et El Jadida avec un prix de revient qui se situe entre 17.000 Dh et 11.000 Dh. La durée de vie de ces barques dépasse en général 20 ans.

2) Les moteurs : la motorisation des barques est de type hors bord avec une puissance de 15, 18 et 20 CV. Ils coûtent neuf entre 13.000 Dh et 23.000 Dh, et ont une durée de vie de 10 à 15.

3) Les engins de pêche : ne constituent pas une part assez importante dans l’investissement du pêcheur. On trouve principalement les filets qui coûtent 1.000 à 2.000 Dh l’unité de 100 m, les engins à hameçon et les engins pièges.

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Captures réalisées

Les engins de pêche utilisés ciblent principalement le homard, la langouste, le loup, la rascasse, les pageots, le saint-pierre, le sar, le merlan, les soles, la courbine, le rouget, le congre, les raies et autres.

Les captures moyennes par jour de pêche sont estimés à près de 1062 kg, soit une production annuelle de près de 123 tonnes d’une valeur approximative de près de 6,5 millions de Dh.

Commercialisation des captures

La commercialisation des captures est actuellement assurée par de petits mareyeurs, permanents ou saisonniers. Les prix d’achat sont assez intéressants et peuvent dépasser 100 Dh pour plusieurs espèces. Ces mareyeurs alimentent les marchés locaux, les restaurants et parfois les grossistes. Les mieux équipés revendent dans les grandes halles aux poissons, notamment à Casablanca. En termes de valeur, 52% des captures sont destinées à l’exportation, 40% aux hôtels et restaurants et 8% au marché local de Oualidia.

b) Activité de pêche à pied et par plongée

Toujours sur la façade atlantique, on rencontre tout au long de l’année des ramasseurs de coquillage qui ciblent principalement les moules, les bigorneaux, les oursins et le bulot. Les quantités ramassées et le prix de vente varient selon la demande et l’état de la mer, la collecte est de l’ordre de quelques dizaines de kilogrammes avec un prix qui varie de 3 Dh/kg à 15 Dh/kg.

Aussi, la façade atlantique de la zone de Oualidia est connue par l’activité de plongée. Des plongeurs issus de la région ramassent une espèce d’algues rouges Gracilaria sp par plongée sous marine, sans aucun équipage approprié. Le produit est vendu à des sociétés de conditionnement et de traitement, à l’état humide au prix de 1,5 Dh/kg.

ii. Activité de pêche et de conchyliculture dans la lagune de Oualidia

a) Réglementation de l’activité de pêche

L’activité de pêche à l’intérieur de la lagune de Oualidia est régie par les textes de lois qui réglementent l’activité de pêche au niveau de l’ensemble du Royaume du Maroc, notamment le Dahir portant loi n° 1-73-255 du 27 chaoual 1393 (28 novembre 1973) formant règlement sur la pêche maritime. En plus d’un arrêté viziriel du 21 février 1951 (14 joumada I 1370). L’arrêté dans son article n°6 autorise l’aquaculture mais interdit tout exercice de la pêche dans les parties concédées sauf autorisation par le concessionnaire pour la pêche à la ligne. Les autres moyens de pêche sont strictement interdits sans avoir un permis spécial délivré par la DPM.

Par ailleurs, la lagune de Oualidia ne bénéficie d’aucune forme de statut juridique particulier. L’organisation de l’exploitation de l’ostréiculture est régie par un cahier de charge entre le Département de la Pêche Maritime et l’exploitant. Aussi, Les opérations d’importation des naissains et le transfert d’animaux aquatiques vers la lagune sont régis par une procédure établie par la Délégation de la Pêche Maritime à Al Jadida.

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b) Activité de pêche dans la lagune

Dans la lagune de Oualidia, une quinzaine de personnes pratique une pêche à pieds à l’aide de petites barques et de filets de pêche de 200m de longueur et un mètre de chute.Ces pêcheurs sont dans la plupart des cas des pères de familles ayant 3 à 5 enfants. Ils vivent principalement dans quatre douars riverains de la lagune, Leur vie dépend essentiellement de la pêche au niveau de la lagune, avec occasionnellement et dans de rares cas, de l’agriculture.Les captures réalisées sont composées de diverses espèces de poisson, céphalopodes et crustacées, de valeur commerciale intéressante ; les prix des captures varient généralement entre 15 et 80 Dh.

c) Activité de conchyliculture

L’aquaculture au niveau de la lagune de Oualidia s’est caractérisée par :

- l’existence d’une coopérative de femmes pratiquant l’élevage de palourdes ; - l’élevage des huîtres.

o Elevage de palourde

Le projet de coopérative conchylicole des femmes pêcheurs de Oualidia produisant de la palourde, Ruditapes decussatus, à comme objectif d'initier une exploitation rationnelle de la pêcherie artisanale de palourde dans la lagune de Oualidia, notamment par la mise en élevage des individus de tailles inférieures à la taille commerciale dans le but de la préserver le stock naturel local et d’augmenter les revenus des femmes ramasseuses des palourdes.

Les techniques d’élevage employées sont basées sur de simples pratiques de grossissement. Le ramassage des naissains (juvéniles) de palourde se fait au niveau de l’ensemble de l’espace lagunaire; l’introduction de naissains issus d’autres sites est interdite. Deux techniques ont été employées :

- Semis direct- Semis entre filets

La production annuelle était de l’ordre de 100 à 500 kg. Cette activité s’est arrêtée en 2007 à cause des mesures d’interdiction d’exploitation des palourdes, imposée par l’autorité locale suite à la détection de salmonelles dans les palourdes locales.

o Activité d’conchyliculture

L’ostréiculture est l’activité la plus importante au niveau de la lagune de Oualidia. C’est le plus ancien site exploité à des fins aquacoles marines au Maroc. Le nombre de parcs ostréicoles déclaré revêt des contradictions notables. Les parcs ou fermes ostréicoles existantes dans la lagune sont au nombre de 9 en plus d'une coopérative féminine de vénériculture (palourde). Ces parcs ont pratiqué l’élevage de l’huître Crassostrea gigas au niveau de 24 parcelles ostréicoles, répartis le long de la lagune.

o Techniques d’élevage utilisées pour les huîtres

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A Oualidia, il s’est développé un savoir-faire ostréicole local très important à préserver et des méthodes de travail à faire valoir. Les pratiques d'élevage sont classiques, traditionnelles et relativement respectueuses de la nature environnementale locale.

L’espèce d’huitre élevée à Oualidia est l’huitre japonaise (creuse), Crassostrea giga. Le naissain d'huîtres est importé de France mais depuis l'apparition de la maladie parasitaire, causé par un germe pathogène, Haplosporidium nelsoni, le naissain est importé de Vendée. L'année dernière et pour des raisons sanitaires (infestation par Haplosridium) le Maroc a interdit l'imporationr du naissain d’huîtres issu du captage naturel de France.En général, les ostréiculteurs de Oualidia, importent ces naissains en deux périodes principales, hivernale ou automnale. Mais, ces naissains sont beaucoup plus importés durant la période de janvier à avril, qui leur permet de profiter au maximum de la période croissance optimale (18 à 23°C). Dès la réception, ils sont mis à l'eau pour pré-grossissement. Les structures d'élevage employés sont les poches ostréicoles et les casiers ostréicoles.

Le naissain d'écloserie est mis en élevage dans des poches ostréicoles de 3 à 5 mm de diamètre suivant sa taille à la réception. La taille des mailles des poches ostréicoles est 10 mm pour les huîtres de demi – élevage et de 16 mm pour les huîtres de taille commerciale. Le naissain est maintenu en condition d'immersion permanente ou à défaut avec un temps d'émersion ne dépassant pas les 3 h. Les densités employées en élevage sont de 1.000 à 1.400 naissains d'écloserie par poche. Les opérations de dédoublement de structures d'élevage avec une réduction progressive de la densité se font environ chaque mois et demi, en fonction de la croissance. La densité d’élevage atteint 100 à 200 huîtres de tailles commerciales en phase finale. Le triage est opéré à partir d'une densité de 600 huîtres par poche, après environ 6 mois d'élevage ou à partir des calibres 5 ou 4. Les opérations de retournement des huîtres dans leur structure d'élevage se font à chaque grande marée, environ une fois tous les 15 jours.

Le naissain issu de captage naturel, fixé sur des tubes en plastique, est importé de la France, dans des camions isothermes à + 6°C. La durée du transport est de l’ordre de 3 jours. Dès la réception, ces tubes sont mis à l'eau dans des casiers ostréicoles, qui sont constamment immergés.Le détroquage des huîtres fixées sur des tubes en plastique est effectué après environ 6 mois d'élevage, par simple séparation manuelle et en employant un couteau ostréicole. Les huîtres détroquées sont mises en élevage à raison de 600 à 1000 pièces par casier, puis réduit de moitié lors du premier dédoublement. La durée d'élevage est normalement de l'ordre de 1,5 à 2 ans. Mais, depuis deux ans, il a été remarqué un léger allongement de la durée d'élevage.

La période estivale représente pour certains ostréiculteurs une période critique (Perte de leurs huîtres à cause des augmentations de température et de salinité). Les mesures à respecter peuvent être résumées en une disposition des casiers dans le sens des courants et une abstention de surcharger les structures d'élevage en viellant à définir localement des densités optimales à respecter par taille d’huîtres et par type de structure.

Pour l’année 2006, la production totale en huitres de Oualidia a été de l’ordre de 186 tonnes, alors que le nombre total de naissains d’huîtres mis en élevage était de 3.350.000 de naissains d’écloserie une à une et 28.000 tubes de naissains de captage naturel.

La commercialisation vise essentiellement le marché local et national. La possibilité d'exporter sur le marché étranger n'est pas en projet des ostréiculteurs locaux.

o Etat sanitaire de la lagune de Oualidia

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L’activité ostréicole est fortement dépendante de l’état sanitaire des eaux de la lagune, vu le danger que cela peut induire suite à la détection de contaminants biologiques (les salmonelles) au niveau des échantillons des coquillages bivalves d’élevage et sauvage, l’activité d’élevage des palourdes et de pêche des coques et des couteaux dans la lagune de Oualidia, est actuellement interdite. Après avoir effectué des analyses sanitaires, récemment on a autorisé l’élevage et commercialisation des huîtres.

La lagune de Oualidia était classée "zone A", puis en 1996, elle a été déclassée en "zone B", suite aux dépassements des Escherichia coli du seuil minimal de contamination réglementairement admis. A cet effet, la commercialisation des huîtres est conditionnée par un passage obligatoire dans une station d’épuration agréée avec une durée de traitement de 72 heures.

Selon les résultats de la surveillance de la salubrité des huîtres il y a une tendance bactériologique à la hausse en raison d'une pression humaine de plus en plus importante. Il semble qu'il y a une relation entre l'ampleur de contamination microbienne et l'éloignement par rapport à la zone avale. Les parcs situés en amont de la lagune, présente les plus fortes valeurs annuelles du fait que la charge polluante, déversée en zone avale, soit par rejet direct ou par infiltration via la nappe phréatique, est entraînée vers l'intérieur de la lagune et atteint la partie amont qui est caractérisée par un taux de renouvellement hydrique faible par rapport à la zone avale, et par conséquent les eaux contaminées s'y séjournent plus longtemps, dans des conditions de confinement aggravées par les salines, favorisant ainsi, la multiplication microbienne d'une manière dynamique et saisonnière. D'une manière globale, l'état général de la salubrité de la lagune de Oualidia révèle cependant un certain équilibre dynamique, durant cette période triennale (2004~2006) avec des niveaux de dépassements de contaminations de l'ordre de 30% (29,6 à 30,9%).

Malgré l'ouverture de la 3éme digue qui a permis une amélioration de l'hydrodynamisme dans la partie amont, le problème de salubrité de la lagune s'est aggravé suite au développement urbanistique et touristique local. En effet, la présence des salmonelles dans les coquillages bivalves exploités a été détectée à deux reprises en 2007, en été et au mois de novembre (suite à de fortes pluies), et aussi en octobre 2008 pour la même raison conduisant à la fermeture de la lagune et l'arrêt de la commercialisation de ses huîtres d'élevage.

Suite à cette crise ostréicole, une étude a été lancé par l'INRH et le Laboratoire d'Analyse et de Recherche Vétérinaire (LRARVC) sur l'amélioration des conditions d'épuration par le prolongement de la durée du traitement des huîtres en station d'épuration. Ainsi, les huîtres d’élevage de Oualidia ont été autorisées à la commercialisation.

Les analyses effectuées sur les autres espèces de bivalves faisant l'objet de pêche artisanale, en l’occurrence la palourde (Ruditapes decussatus), le couteau (Solen marginatus) et la coque (Cerastoderma edule) ont aussi montré la présence de salmonelles et ont conduit au déclassement de cette lagune pour ces espèces.

Caractéristiques socio-économiques

Le chiffre d’affaires annuel produit durant la période étalée de 1993 à 2007, est de l’ordre 4,4 millions de Dh, avec un minimum de 2,5 millions et un maximum de l’ordre de Dh de 6,4 millions de Dh. L’évolution de cet indicateur montre une tendance générale légèrement en hausse.

L'emploi généré par l'ensemble des fermes ostréicoles s’élève à 81 postes répartis entre 36 permanents et 45 saisonniers.

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Pour la période 2000-2007, la productivité ostréicole moyenne annuelle, était de l’ordre de 511.111 Dh par ferme, de 237.924 Dh par ha et de 127.770 Dh par employé permanent.

Production et commercialisation des huîtres

La production des huîtres au niveau de la lagune de Oualidia durant la dernière décade n’a pas connu beaucoup de variations. Il est en moyenne de l’ordre de 172 tonnes/an, avec un minimum et un maximum respectivement de 114 tonnes en 1993 et 246 tonnes en 1997. A cette production, il faut ajouter les quantités des huîtres en provenance de Dakhla et qui sont épurés au niveau des parcs agréés. Pour les années 2005-2008, les huitres originaires de Dakhla représentaient près de 35 % (92 tonnes) de l’ensemble de la production ostréicole des parcs de Oualidia.

Les prix de vente des huitres de Oualidia, ont connus durant la période 1993-1999 une stabilité entre 20 et 26 Dh le Kg, puis depuis 2000, il a été observé une augmentation continue jusqu’à atteindre 33 Dh/Kg en 2007.

Étant donné que la lagune de Oualidia est classée zone B, les huîtres subissent au préalable une opération de purification avant la commercialisation. Les trois stations de purification agréées utilisent, pour le traitement des huîtres, le procédé de radiation par les ultra-violets ou le chlore.Pour leur conditionnement, les huîtres sont mises dans des paniers en roseaux (50 pièces par panier) portant l'étiquette de salubrité, avec des prix qui varient selon le calibre de la pièce d’huitre

La totalité de la production est livrée sur le marché local (restaurants, grandes surfaces) avec un maximum de livraison en décembre qui coïncide avec les fêtes de fin d’année.

c) Ramassage des coquillages

Les ramasseurs ciblent les couteaux et les coques qui sont disponibles en quantités importantes mais leur demande locale reste très faible. Ces coquillages sont commercialisés d’une manière illicite. Les palourdes font aussi l’objet de ramassage, notamment par la coopérative féminine. Le ramassage de la palourde présentait un intérêt socio-économique important au niveau de la commune rurale. Cette activité faisait vivre plus de 131 foyers à l’échelle locale. Et pour des raisons sanitaires cette activité a été interrompue.

d) Contraintes rencontrées pour l’exercice de la conchyliculture

A l’état actuel, la promotion d’une conchyliculture durable et responsable au sein de la lagune de Oualidia se trouve confrontée à de multiples contraintes :

- la dégradation de l’état de l’écosystème lagunaire suite aux rejets résiduels issus des différentes activités, notamment l’agriculture et le pâturage dans la lagune et son rivage, le tourisme, l’exploitation des salines, etc. ;

- l’absence du réseau d’assainissement engendrant l’infiltration des eaux usées des fosses septiques du milieu urbain ;

- l’ensablement de la zone de la passe principale ;- le confinement des eaux de la lagune ; - le passage de la lagune à la limite de salubrité de la classe sanitaire (B) ;- L’apparition de la salmonelle dans certains échantillons des huîtres même après l’opération de

purification ;- l’exploitation croissante mais non structurée des parcs à huître due à :

o la disposition anarchique des structures d’élevage ;

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o l’absence d’un arsenal juridique spécifique à l’aquaculture ;o l’absence d’un plan d’aménagement pour la conchyliculture.

- L’exploitation excessive des ressources de la lagune par les riverains (ramassage des coquillages et algues).

iii. Importance de la pêche et aquaculture par rapport aux autres activités

Au niveau social, le secteur de la pêche et d’aquaculture peut être considéré d’égale importance que le secteur d’agriculture, en considération du nombre d’emploi qu’il génère. L’activité de la pêche artisanale emploi directement près de 220 pêcheurs et fait vivre plus de 1.100 personnes.

L’aquaculture de son côté, à travers les parcs ostréicoles, à un impact aussi considérable à l’échelle sociale, puisqu’elle emploi directement 81 personnes dont 36 de façon permanente. A cela, il faudrait ajouter les collecteurs de coquillages sur les rives dont le nombre atteignait durant certaines années près de 200 personnes.

D’un autre côté, la conchyliculture permettait l’intégration de la femme dans le tissu économique de la région et dans le monde de professionnalisme, à travers une coopérative d’élevage de la palourde.

La pêche et l’aquaculture contribuent énormément dans le développement du tissu socio-économique de la zone, notamment par l’attraction touristique qu’elles induisent.

A l’échelle économique, elles génèrent une valeur ajoutée assez importante. En effet, le chiffre d’affaires généré par la pêche artisanale est estimé à près de 6,5 millions de Dh. La production moyenne des huîtres de Oualidia est estimée de près de 5 millions de Dh/an, il faudrait ajouter le ramassage des coquillages et la production des huîtres d’origine de Dakhla, dont la production en terme de poids représente 52%.

II.4. Projet en cours et prévus à Oualidia

Parmi les grands projets programmés qui sont directement liés à la commune de Oualidia, on cite :

- le projet de création d’un village de pêcheurs à Oualidia qui vise la concentration et le contrôle de l’activité de pêche, et le développement socio-économique de la zone ;

- le projet d’aménagement de la traversée du centre de Oualidia qui vise son embellissement et l’amélioration des conditions de sécurité des piétons et des usagers ;

- le programme d’aménagement et de mise en valeur de la corniche de Oualidia.

Et dans le cadre du Plan Agricole Régional du Plan Maroc Vert, des projets sont prévus au pourtour de la lagune de Oualidia, dont les principaux portent sur- le développement de l’élevage intensif des bovins par l’amélioration de la conduite du troupeau

en limitant le pastoralisme tout en développant des cultures fourragères (maïs ensilage, utilisation des concentrés, etc.). Cette action sera accompagnée par l’organisation des éleveurs à travers la création des coopératives agricoles laitières ;

- la création d’unités avicoles conformément aux lois sur la protection sanitaire des élevages, le contrôle et la commercialisation de la production ;

- l’amélioration de la productivité du maraichage primeur existant et extension de l’activité vers la zone côtière de Oualidia.

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Par ailleurs, en 2007 Sa Majesté le Roi, a lancé plusieurs projets qui entrent dans le cadre de requalification urbaine du centre de Oualidia. Ces projets portent sur la généralisation du raccordement au réseau d'assainissement liquide, la revalorisation de la lagune de Oualidia, et le renforcement des infrastructures du centre.

il y aura une installation des ouvrages de protections de la lagune contre la pollution et notamment la constriction d’une souille de récupération des boues et déchets qui refluent de la lagune.

Le Département de l’environnement en partenariat avec la RADEJ assurera la réalisation de l’assainissement liquide pour remplacer les fosses septiques. Il a été fixé un délai d’une année pour résoudre le problème de l’assainissement liquide et l’installation de la station d’épuration des eaux usées pour une valeur de 85 millions de dhs. Il y a intervention de ce Département pour la réhabilitation de la charge publique actuelle. La mise en place de réseaux d’assainissement et la station d’épuration sont prévus entre 2010 et mars 2012 et devra couter un montant de 329,85 MDH.

III. Description du projet

Le Bureau d’études, CHANAKYA CORPORATION (http://www.chanakya-corp.com/) a déjà présenté un projet d’une réorganisation de l’élevage des mollusques (conchyliculture) dans la lagune de Oualidia au Département de la Pêche Maritime dans le cadre du même marché (Marché N°

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09/CHANAKYA/BG/2008), comme un rapport de la Phase II (CHANAKYA CORPORATION, 2010). Cette étude d’impacts donne un bref résumé de la réorganisation de la conchyliculture déjà proposée.

III.1. Sélection de la partie adéquate pour la réorganisation spatiale des exploitations conchylicoles dans la lagune de Oualidia

Zone adéquate à la réorganisation conchylicole

En tenant compte la démarche de sélection adoptée précédemment et considérant l’expérience acquise en termes d’exploitation spatiale de la lagune de Oualidia, la zone sélectionnée pour la réorganisation conchylicole peut être délimitée entre l’extrémité aval du premier dédoublement du chenal principal (du côté de la sablière) et l’extrémité amont du bouclier en forme de huit du chenal lagunaire (Figure III.2, représentée par un encadré en couleur blanche).

Les Coordonnées de la zone potentielle sont : A: 9° 1’ 58’’ / 32° 44’ 58‘’ B: 9° 0’ 10’’ / 32° 46’ 22’’

C: 8° 59’ 56’’ / 32° 46’ 04’’ D: 9° 1’ 46’’ / 32° 44’ 40’’

Tenant compte des considérations physique et hydrobiologique du chenal lagunaire, cette zone sélectionnée est subdivisée en deux zones, l’une en aval et destinée à l’ostréiculture (Figure III.2, représentée par un encadré en couleur jaune) et l’autre en amont et destinée à la vénériculture (Figure III.2, représentée par un encadré en couleur verte). Les conditions idéales pour un élevage sont la stabilité des caractéristiques physico-chimiques de l'eau, correspondant aux besoins de l'espèce élevée. Une relative stabilité de ces paramètres se rencontre en effet au niveau de la zone sélectionnée par rapport au reste de la lagune qui présente, en plus de l’instabilité de ces paramètres, un risque de confinement. Cette dernière est à réserver à des fins écologique, vu la fréquentation importante d’oiseaux migrateurs (Figure III.2, représentée par un encadré en couleur rouge). Ceci est en conformité avec le statut de la lagune de Oualidia qui est classée en tant que site Ramsar.

Éléments d’établissement d’un plan parcellaire organisé de la zone sélectionnée

La méthodologie à adopter pour proposer un schéma de réorganisation de l’activité conchylicole est par conséquent basée sur une procédure pragmatique, en tenant compte de l’expérience acquise localement en matière d’exploitation conchylicole et des principaux paramètres environnementaux qui rentrent dans le processus de conception et de dimensionnement. Parmi ces paramètres, l’étendue de la largeur du chenal, la morphologie et le profil topographique du trait de côtes du chenal, la bathymétrie du chenal à marée basse de vives eaux, etc., constituent les principes de base pour la définition des aires exploitables à situer en bordure du chenal principal au sein de la zone sélectionnée. La partie centrale du chenal sera préservée car la disposition des structures d’élevage au centre du chenal lagunaire peut éventuellement gêner la libre circulation des eaux marines, causer des risques de sédimentation, générer des problèmes de navigation, etc. Les parcelles conchylicoles seront installées au niveau bas de la zone de balancement des marées. Leurs emplacements doivent être généralement contigus et espacés pour des raisons de gestion et d’organisation spatiale.

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Figure III.2 : Représentation schématique de la zone conchylicole sélectionnée au niveau de la lagune de Oualidia ( Google Earth, 2009).

Figure III.3 : Proposition de plan de lotissements conchylicoles dans la lagune de Oualidia

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III.2. Projet de réorganisation spatiale des concessions conchylicoles

Pour des raisons d’organisation et d’optimisation de l’aménagement de la zone conchylicole sélectionnée, cette dernière est subdivisée en trois lotissements conchylicoles (Figure III.3). A cet égard, la zone ostréicole a été subdivisée en deux aires selon leur historique d’exploitation ostréicole. Le lotissement conchylicole n°1 correspond par conséquent à l’aire la plus ancienne en termes d’élevage d’huîtres alors que le lotissement conchylicole n°2 correspond à la plus récente aire ostréicole. Par contre, le lotissement conchylicole n°3 correspond à l’aire exploitée pour l’élevage de palourdes.

A. Les espaces réservés à l’ostréiculture

Les espaces réservés à l’ostréiculture se composent par conséquent de deux lotissements conchylicoles 1 et 2. La méthodologie adoptée pour la réorganisation des parcelles conchylicoles a été basée sur une procédure pragmatique, qui tient compte de la répartition actuelle des parcs ostréicoles et des principaux paramètres environnementaux qui rentrent dans le processus de conception et de dimensionnement. Parmi ces paramètres, l’étendue de la largeur du chenal, la morphologie et le profil topographique du trait de côtes du chenal, la bathymétrie du chenal à marée basse de vives eaux, etc., constituent les principes de base pour la détermination des parcelles exploitables à situer en bordure du chenal principal au sein de ces deux lotissements.

i. Termes d’aménagement de base

La méthodologie adoptée repose sur le fait de situer le système conchylicole exploité dans son contexte d'environnement local avec intégration du principe d’adaptation la localisation des parcelles conchylicoles avec les données géomorphologiques existantes. La partie centrale du chenal a été préservée ; elle ne peut faire l’objet d’exploitation ostréicole car la disposition des structures d’élevage au centre du chenal lagunaire peut éventuellement gêner la libre circulation des eaux marines, causer des risques de sédimentation, générer des problèmes de navigation, etc. Les parcelles conchylicoles sont par conséquent installées dans la zone de balancement des marées, entre les limites de vives eaux de la marée haute et de la marée basse. La limite inférieure de ces parcelles doit cependant être distante de la limite de la marrée basse de vives eaux à au moins de 3 m dans le chenal, de manière à permettre au naissain et aux jeunes huîtres de demeurer constamment immergés. Ces limites étant difficiles à déterminer et à cartographier, la largeur des parcelles ostréicoles a été évaluée en fonction de la largeur exploitable des berges du chenal principal découvrant à marée basse. L’étendue de cette largeur (partie dénivelée et dépourvue de couvert végétal) est variable et évolue en décroissance selon la progression en lagune depuis l’aval vers l’amont. L’emplacement des parcelles ostréicoles est déterminé et disposé le long du chenal principal de la lagune de manière non contigüe et espacée pour des raisons de gestion rationnelle et d’organisation spatiale.

ii. Définition des tailles des concessions ostréicoles

A l’aide des observations relevées du terrain relative à la typologie de la zone de balancement des marées et à la lumière d’analyses de photos numériques couvant l’ensemble du chenal lagunaire, il a été possible de délimiter les parcelles ostréicoles, en évitant les endroits à risque, inappropriés et

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accès délicat (localités des berges du chenal principal couvertes de végétaux halophiles, présentant un substrat vaseux, un profil topographique non uniforme et relativement accidenté, présence de ramifications en chenaux secondaire, etc.). Ainsi, 20 parcelles ostréicoles ont été établies dont 13 au niveau du Lotissement conchylicole n° 1 (L1) et 7 au niveau du Lotissement conchylicole n°2 (L2).

La représentation spatiale des parcelles ostréicoles au moyen de l’outil SIG a permis d’apprécier la longueur des parcelles ostréicoles de relever les espacements inter-parcelles (Tableau III-1 et Tableau III-2). La largeur des parcelles a été définie en fonction de l’étendue exploitable et des possibilités d’accueil des structures d’élevages. Elle est comprise entre 20 m et 50 m avec une moyenne d’environ 36,9 m au niveau du L1 et entre 20 m et 30 m avec une moyenne de l’ordre de 25,7 m au niveau du L2. La longueur de ces parcelles ostréicoles a été relevée par SIG et varie entre 60 m et 385 m avec un total linéaire de 2.760 m au niveau du L1 et entre 175 et 535 m avec un total linéaire de 2.360 m au niveau du L2. La longueur moyenne au niveau du L1 (de l’ordre de 212 m) est moins importante qu’au niveau du L2 (de l’ordre de 337 m). Les espacements inter-parcellaires sont de 40 et 166 m avec une moyenne d’environ 84 m au niveau du L1 et de 40 à 60 m avec une moyenne d’environ 48 m au niveau du L2 ; l’espacement minimal étant de 40 m.

La superficie totale des installations ostréicoles dans l’eau est de l’ordre de 154.450 m2 (soit 15,45 hectares). La superficie occupée par les locaux administratifs et techniques sur les berges de la lagune n’étant pas inclut, doit occuper au moins 5 hectares. Les activités ostréicoles dans la lagune de Oualidia s’occuperont une superficie globale de 20 (vingt) hectares y compris les installation d’infrastructure sur l’estran.

La superficie unitaire des parcelles obtenues varie de 2.700 à 11.550 m2 avec une moyenne de l’ordre de 7.296 m2 au niveau du L1 et de 5.200 et 12.750 m2 avec une moyenne de l’ordre de 8.514 m2 au niveau du L2. La superficie totale exploitable est de l’ordre de 94.850 m2 au niveau du L1 et de l’ordre de 59.600 m2 au niveau du L2 pour un total général en superficie ostréicole de l’ordre de 154.450 m2 (soit 15,45 hectares) ; la superficie occupée par les locaux administratifs et techniques sur les berges de la lagune n’étant pas inclut. Les coordonnées géographiques de la localisation de ces parcelles n’ont pu être définies avec précision ; le recours aux techniques cadastrales est à solliciter pour en constituer une base de données locale.

La taille minimale et optimale d’une concession ostréicole peut être définie par une évaluation moyenne des productions des parcs ostréicoles existants. En effet, la production annuelle effective des parcs ostréicoles existants dans la lagune de Oualdia varie entre 15 et 120 tonnes d’huîtres, dont seulement deux parcs principaux réalisent des productions annuelles comprises entre 80 et 120 tonnes alors que les autres parcs ont chacun une production annuelle comprise entre 15 et 30 tonnes. La taille minimale et optimale d’une concession ostréicole devrait par conséquent correspondre à une production annuelle de 50 tonnes, correspondant une superficie de l’ordre de 15.000 m2. Cette concession minimale peut être composée, de préférence, d’un ensemble de parcelles juxtaposées.

Tableau III-1 : Dimensionnement des parcelles ostréicoles des Lotissements conchylicoles 1 et 2 dans la lagune de Oualidia.

Parcelle ostréicole

Largeur (m)

Longueur (m)

Superficie (m2)

Parcelle ostréicole

Largeur (m)

Longueur (m)

Superficie (m2)

L1P1 50 160 8.000 L2P1 20 325 6.500L1P2 30 90 2.700 L2P2 30 300 9.000L1P3 50 170 8.500 L2P3 30 175 5.250L1P4 20 280 5.600 L2P4 30 425 12.750

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L1P5 30 250 7.500 L2P5 20 535 10.700L1P6 50 170 8.500 L2P6 20 260 5.200L1P7 40 165 6.600 L2P7 30 340 10.200L1P8 40 200 8.000 Total L2 - 2.360 59.600L1P9 50 60 3.000L1P10 30 280 8.400L1P11 30 300 9.000L1P12 30 385 11.550L1P13 30 250 7.500

Total L1 - 2.760 94.850Légende : L1 : Lotissement conchylicole n° 1 ;

L2 : Lotissement conchylicole n° 2 ;Pi : Parcelle ostréicole (i : numéro de la parcelle).

Tableau III-2 : Espacement inter-parcellaire au niveau des Lotissements conchylicoles 1 et 2 dans la lagune de Oualidia.

Parcelles Espacement Parcelles EspacementL1P1 - L1P3 42 L2P2 - L2P3 60L1P3 - L1P6 45 L2P3 - L2P4 45

L1P6 - L1P10 155 L2P5 - L2P6 40L1P10 - L1P12 84

L1P4 - L1P7 70L1P2 - L1P5 40L1P5 - L1P8 70L1P8 - L1P9 40

L1P9 - L1P11 132L1P11 - L1P13 166

iii. Proposition de plan de parcellement des lotissements ostréicoles et de potentiel de production

Le plan parcellaire correspondant aux deux lotissements conchylicoles L1 et L2 est représenté respectivement sur les Figure III.4 et Figure III.5 Le potentiel de production a été estimé en adoptant les hypothèses suivantes :

- une disposition linéaire des structures d’élevage des huîtres le long du chenal principal de la lagune ;

- élevage dans casiers métalliques grillagées de dimensions de 120 X 50 cm ;- utilisation de tables ostréicoles de 400 x 100 cm ;

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- disposition de 8 colonnes de 2 casiers chacune, soit un total de 16 casiers par table ostréicole ;

- espacement de l’ordre de 2 m entre les tables ostréicoles disposées dans le sens longitudinal et chaque table ostréicole dispose d’un espace total d’occupation et d’espacement en largeur de l’ordre de 2,5 m ;

- la densité finale des huîtres commercialisables de l’ordre de 100 unités par casier ostréicole ;- un poids moyen individuel par huître de taille commercialisable de l’ordre de 75 g.

Le potentiel de production obtenu pour chaque parcelle ostréicole est rapporté dans le Tableau III-3

Tableau III-3 : Estimation du potentiel de production par parcelle ostréicole au niveau des Lotissements conchylicoles 1 et 2 dans la lagune de Oualidia.

Parcelle ostréicole

Longueur x largeur (m)

Superficie (m2)

Production annuelle (tonnes)

Parcelle ostréicole

Longueur x Largeur (m)

Superficie (m2)

Production annuelle (tonnes)

L1P1 160x50 8.000 25,9 L2P1 325x20 6.500 21,1L1P2 90x30 2.700 8,7 L2P2 300x30 9.000 29,1L1P3 170x50 8.500 27,5 L2P3 175x30 5.250 17,0L1P4 280x20 5.600 18,1 L2P4 425x30 12.750 41,3L1P5 250x30 7.500 24,3 L2P5 535x20 10.700 34,7L1P6 170x50 8.500 27,5 L2P6 260x20 5.200 16,8L1P7 165x20 6.600 21,4 L2P7 340x30 10.200 33,0L1P8 200x40 8.000 25,9 Total L2 - 59.600 192,8L1P9 60x50 3.000 9,7L1P10 280x30 8.400 27,2L1P11 300x30 9.000 29,1L1P12 385x30 11.550 37,4L1P13 250x30 7.500 24,3

Total L1 - 94.850 307,0Légende : L1 : Lotissement conchylicole n° 1 ;

L2 : Lotissement conchylicole n° 2 ;Pi : Parcelle ostréicole (i : numéro de la parcelle).

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Figure III.4 : Plan ostréicole du lotissement conchylicole 1 - Oualidia.

Figure III.5 : Plan ostréicole du lotissement conchylicole 2-Oualidia.

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Le potentiel de production parcellaire en huîtres est compris entre 8,7 et 37,4 tonnes par an au niveau du L1 avec une moyenne annuelle par parcelle de l’ordre de 23,6 tonnes. Au niveau du L2, il est compris entre 16,8 et 41,3 tonnes par an avec une moyenne annuelle de l’ordre 27,5 tonnes. Le potentiel de production annuelle en huîtres est de l’ordre de 307 tonnes pour L1 et d’environ 192,8 tonnes pour L2 avec un total général pour l’ensemble des parcelles ostréicoles de ces deux lotissements conchylicoles estimé à environ 500 tonnes.

B. Les espaces réservés à la vénériculture

Les espaces réservés à la vénériculture se limitent à une seule parcelle située au niveau du lotissement conchylicole n° 3 (L3) (Fig. III. 5). Cette parcelle a été déjà utilisée pour l’élevage de palourde par une coopérative locale de femmes pêcheurs de palourdes. Elle a une forme géométrique irrégulière avec une côte maximale en longueur de 320 m et une côte maximale en largeur de l’ordre de 90 m. Sa superficie a été estimée au moyen de l’outil SIG à environ 2,0 ha mais seulement la moitié en largeur peut être exploitée, à priori. Cette parcelle est localisée dans la zone de balancement des marées. Elle sera structurée en autant en enclos de formes rectangulaire, de 12x4 m chacun (soit 48 m2 en surface), espacés de couloirs trophiques de 2 m en largeur. Ces enclos seront disposés sur trois rangées espacées par des couloirs trophiques et d’accès de 2 m. Le nombre d’enclos par rangée est de l’ordre de 30, soit un total de l’ordre de 90 enclos pour une superficie totale exploitable de l’ordre de 4320 m2.

Figure III.6 : Plan vénéricole du lotissement conchylicole 3 - Oualidia.

Le potentiel de production totale de cette parcelle vénéricole est estimé à environ 1,3 à 2,0 tonnes par an.

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III.3. IDENTIFICATION DES ESPECES POTENTIELLES ET LEURS TECHNIQUES ADEQUATES D’ELEVAGE DANS LA ZONE SELECTIONNEE

1. ESPECES POTENTIELLES

Tel qu’il a été indiqué, l’activité conchylicole dans la lagune de Oualidia repose principalement sur l’ostréiculture basée sur l’élevage d’une seule espèce d’huître depuis la fin des années 60. Il s’agit de l’huître creuse japonaise, Crassostrea giga, dont la totalité de sa production est destinée au marché local et national très bien établi. Il semble à priori opportun de maintenir cette espèce en tant qu’espèce conchylicole principale dans cette lagune, sans courir le risque d’introduction d’autres espèces qui peuvent éventuellement s’accompagner d’effets imprévisibles sur le plan écologique et socio-économique. Cependant, la palourde européenne, Ruditapes decussatus, espèce est autochtone, peut être, elle-aussi, retenue en tant qu’espèce secondaire. En effet, elle a déjà fait l’objet de quelques essais de production commerciaux, notamment dans le cadre d’action associative, en profit des femmes pêcheurs.

En somme, la pertinence du choix de ces deux espèces réside dans le fait que l’une (l’huître) est une espèce conchylicole phare de ce site lagunaire et l’autre (la palourde) est une espèce autochtone potentielle pour la diversification de la production conchylicole locale. Le maintien de leur élevage au niveau local sans introduction de nouvelles espèces, même potentielles à l’aquaculture, permettra d’éviter éventuellement tout risque de porter préjudice à la diversité biologique et à la socio-économie conchylicole locales.

2. Techniques d’élevage des espèces retenues

Les techniques à recommander pour ces espèces conchylicoles, l’huître creuse et la palourde, sont identiques à celles pratiquées localement à échelle commercial et qui ont prouvé leur convenance avec les caractéristiques physiques de cette lagune, notamment en termes de bathymétrie et d’hydrodynamisme. En outre, et en vue de faciliter une réorganisation et un aménagement aisé et efficient, les installations d’élevage doivent être conçues de manière conforme à l’étendue des superficies exploitables sur les berges du chenal principal de cette lagune avec un espacement approprié entre les différentes parcelles conchylicoles. Ainsi, il sera nécessaire :

- d’adopter autant que possible un seul type de structure d'exploitation pour chaque espèce ;- de répartir ces structures de façon régulière à l'intérieur de la partie spécifique réservée à

l’élevage conchylicole.

2.1 Techniques d’élevage des huîtres

A Oualidia, il y a un développement d'un savoir-faire ostréicole et des méthodes de travail très importants. Cette compétence professionnelle locale est à préserver et à faire valoir. Les pratiques d'élevage sont classiques, traditionnelles et relativement respectueuses de la nature environnementale locale.

a. Structures d’élevage

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La technique d’élevage d’huîtres en surélévation est la seule technique à employer dans la lagune de Oualidia. L’élevage d’huîtres en suspension sous les tables en béton, telle que pratiqué partiellement par un des Parcs existants dans une ses parcelles située au centre de la lagune, est à déconseiller. D’ailleurs, ces tables en béton ne sont plus semble-t-il exploitées pour l’élevage des huîtres (Figure III.7); elles doivent être enlevées et dégagées en dehors du plan d’eau lagunaire. Seule la technique en surélévation devait être préconisée dans cette lagune, vu sa faible profondeur et l’étroitesse de son chenal principal.

Figure III.7 : Structures d’élevage d’huîtres à Oualidia, dans des casiers en fer grillagés déposés sur des bars en béton ou des rails de chemin de fer allongés sur le sol. Les tables en béton (vues en arrière

plan) sont inutilisées.

Selon leurs tailles, les huîtres seront mises dans des poches ostréicoles ou des casiers ostréicoles qui sont elles-mêmes déposées sur des tables ostréicoles. Les poches ostréicoles sont en plastiques grillagé et de dimensions de 100 cm de long et 50 cm de large. Les casiers sont constitués d’une armature métallique recouverte d’un grillage en plastique, aussi bien sur leurs côtes que sur leur fond. La maille de ce grillage en plastique est de l’ordre de 5, 10 ou 16 mm selon la taille des huîtres. Les dimensions de ces casiers sont de 120 à 140 cm de long, 50 à 70 cm de large et 15 à 20 cm de hauteur. Le diamètre de leur armature en fer est de 16 mm. Certains parcs utilisent encore des casiers dont les côtes sont en cadre de bois dont seulement le fond est en plastique grillagé. Ce type de casier est à déconseiller vu son entretien délicat et ses côtes opaques entravant une bonne circulation des eaux et limitant un flux satisfaisant de transit des masses d’eau à l’intérieur de ce genre de structure d’élevage.

L’utilisation des casiers grillagés est à généraliser. Elles facilitent la manipulation des huîtres et le contrôle de leur croissance. La technique d’élevage en poches ostréicoles en plastique grillagé semble être moins intéressante pour le grossissement que celle des casiers car elle produit un retard de croissance et un corsage des individus. Les poches ostréicoles peuvent être réservées à l’élevage

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de naissains d’écloserie, et les casiers réservées à l’élevage du naissain de captage naturel, des huîtres sub-adultes et adultes. Les casiers ou les poches pleins d’huîtres seront immergés dans la zone de balancement des marées et disposés sur des tables ostréicoles de nature en fer ou en bois ou sur des bars en béton déposés sur le sol. Les poches ostréicoles seront disposées côte à côte, à raison d’une couche unitaire par table alors que les casiers seront disposés en une, deux ou trois couches superposées par table. Chaque couche comprendra jusqu’à 8 casiers en fonction de la largeur de l’étendue de la parcelle, soit un nombre total maximal 32 casiers par table. Les dimensions unitaires de ces tables ostréicoles sont de l’ordre de 300 à 400 cm de long, de 100 à 110 cm de large et 40 à 80 cm de hauteur en fonction de la profondeur de leur emplacement à marée basse et du niveau d'envasement (sablo-vaseux ou vaso-sableux). La partie enfoncée dans le sol est de 20 cm au minimum.

La disposition des tables ostréicoles, employées pour l’élevage en surélévation, dépend de la largeur de la parcelle ostréicole en question et de la profondeur de la frange exploitable du chenal lagunaire à marée basse de vives eaux. Elle peut être parallèle ou perpendiculaire au trait de côte du chenal lagunaire. Les naissains doivent être maintenus en immersion même à marée basse alors que les huîtres adultes peuvent être exposées à une alternance contrôlée de périodes d’immersion et d’émersion en fonction du rythme des marées. Les casiers d’huîtres adultes doivent être disposés entre les limites de la marée basse de vives eaux et la marée basse de mortes eaux.

Les casiers sont maniables et transportés pleins d’huîtres sur des barges à fond plat pour triage et entretien à terre, dans des locaux ou des aires spécialement conçus à cet effet.

b. Techniques de production

Les huîtres sont produites selon la technique en surélévation. Elles ne sont pas en contact direct avec le sédiment ce qui améliore la disponibilité en eau et favorise la filtration et l’oxygénation. Les huîtres sont mises en élevage en poches ou en casiers superposés selon une répartition judicieuse. Les poches ne doivent pas être superposées et les casiers doivent ne pas être encombrés pour favoriser la filtration de l’eau et par conséquent la consommation de phytoplancton de manière plus efficace par les huîtres, selon l’importance de la colonne d’eau.

Approvisionnement et pré-grossissement du naissain d’huîtres

Le naissain d’huîtres peut être acquis auprès de l’étranger, tel qu’il est pratiqué depuis plusieurs années déjà. Il peut être d’origine de captage naturel, fixé sur des chapelets de coquilles enfilées sur un fil métallique et espacées par des morceaux de tubes en PVC ou issu d'une écloserie de coquillages bivalves. Cette dernière peut être envisagée d’être mise en place localement ou dans une zone côtière proche.

Une fois acquis, le naissain d’écloserie sera mis en élevage dans des poches ostréicoles de 3 à 5 mm de diamètre. La taille initiale de ce naissain doit être, à la réception, de l’ordre de T6 ou T8 (naissain retenu sur tamis de 6 ou 8 mm de maillage). Le naissain sera maintenu de préférence en condition d'immersion permanente ou à défaut avec un faible temps d'émersion, ne dépassant pas les 3 h/jour. Les densités employées en élevage sont de 1.000 à 1.400 naissain d'écloserie (T6~T8) par poche.

Le naissain issu de captage naturel est importé de France, dans des camions isothermes à + 6°C. La durée du transport de la Vendée en France à Oualidia au Maroc est de l’ordre de 3 jours. Il serait préférable de privilégier le naissain fixé sur des tubes en plastique. Ces tubes sont crénelés, de 100 à 120 cm de long et de 10 mm de diamètre. Ils sont groupés en grappes de sept unités chacune. Ces naissains ont une taille variable de 3 à 6 mm. Dès leur réception (de préférence en période

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hivernale), ils sont mis à l'eau dans des casiers ostréicoles grillagés de 5 mm de maillage, qui sont constamment maintenus à l’état immergé. Ils sont progressivement mis à l’eau de manière à leur éviter de subir un choc physiologique trop important, puis ensuite ils sont maintenus constamment émergés, même à marée basse. Ces casiers sont recouverts d’un filet à fine maille pour éviter qu’ils soient consommés par les poissons. Une fois par une à deux semaines, ils sont entretenus et débarrassés des dépôts de sable ou de vase qui peuvent s’accumuler dessus.

Grossissement des huîtres

Le grossissement doit se faire, à Oualidia, selon la technique de surélévation, généralement dans des casiers métalliques grillagés (les casiers en bois sont à déconseillés) ou à défaut dans des poches ostréicoles. Il consiste à garder les huîtres en élevage dans des conditions permettant d’avoir de bonnes performances zootechniques, notamment en termes de croissance et de survie. Quel que soit l’origine du naissain, le grossissement des huîtres doit comporter différentes opérations, notamment d’entretien et de gestion. Ces opérations consistent d’abord à entretenir les huîtres dans leurs structures même d’élevage. En effet, les huîtres font régulièrement l’objet de simples opérations de remaniement dans leur structure d'élevage alors que ces dernières font l’objet de retournement sur leurs propres supports de soutien. Le remaniement régulier des huîtres dans leurs structures d’élevage permet de rétablir leur répartition et homogénéiser leur exposition alors que le retournement des poches ostréicoles sur les tables ou le changement de niveau ou l’ordre de position des casiers dans sa propre colonne de rangement permettent d’empêcher le développement et la prolifération des algues. Ces opérations sont effectuées communément à chaque grande marée, environ une fois tous les 15 jours.

Au cours de leur durée de grossissement, et en fonction de leur croissance, les huîtres en élevage sont aussi de temps à autre récupérées et ramenées à terre, lavées, éventuellement triées (pour enlever les huîtres mortes et homogénéiser les tailles des huîtres vivantes) puis ensuite remises en élevage. Elles sont généralement réparties dans lots de tailles homogènes. Leur remise en élevage s’accompagne d’opérations de dédoublement de structures d'élevage et de réduction de leurs charges par unité de ces structures. La maille de ces dernières est aussi augmentée en fonction de l’importance de la taille des huîtres.

A Oualidia, le naissain d’écloserie est pré-grossi dans des poches ostréicoles de 3 à 5 mm de maillage. Ces structures d’élevage sont ensuite généralement dédoublées à une fréquence d’un "mois et demi", avec une réduction progressive de leur densité. Le rythme de ces opérations de dédoublement de structures d’élevage est en fait à adapter en fonction de la croissance des huîtres selon le positionnement de leur parcelle d’élevage le long de chenal lagunaire. Le triage des huîtres issues du naissain d’écloserie est systématiquement opéré à partir d'une durée d’élevage de l’ordre de 6 mois ou à partir d’un poids moyen individuel de l’ordre 30 g. Ces huîtres triées sont réparties dans des lots de tailles homogènes et remises en élevage dans des poches ostréicoles de 10 mm de maillage (en demi-élevage) et 16 mm (en fin d’élevage). En effet, au fur et à mesure de leur croissance, la charge de ces huîtres est progressivement réduite avec dédoublement de leurs structures d’élevage et augmentation de la maille de ces dernières. Elles deviennent commercialisables à partir d’un poids minimal individuel de 40 g.

Le naissain d’huîtres issues de captage naturel, fixé sur des chapelets de coquilles de bivalves et sur des tubes crénelés en plastique, est pré-grossi dans des casiers métalliques grillagés de 5 mm de maillage. Le détroquage des huîtres, qui consiste à séparer individuellement ces huîtres de leur support de fixation, est effectué généralement après environ 6 mois d'élevage ou à l’atteinte d’une taille de l’ordre de 4 à 5 cm. Ces huîtres sont détroquées (séparées une à une de leur support de fixation) par simple séparation manuelle (cas des collecteurs sous forme de tubes crénelés en plastique) ou en employant un couteau ostréicole (cas des collecteurs en chapelets de coquilles de

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bivalves). Après détroquage, les huîtres sont lavées, triées et réparties dans des casiers à raison d’un millier d’individus par casier avant d’être remis sur parcs pour continuer leur croissance. Les jeunes huîtres sont maintenues le plus longtemps possible immergées. Elles sont entretenues et gérées de la même manière que les huîtres issues de naissain d’écloserie. Leurs structures d’élevage sont dédoublées au fur et à mesure qu’elles croissent et elles font l’objet d’opérations de triage répétées autant que nécessaire pour homogénéiser les lots. Les charges en élevage sont progressivement réduites par dédoublement des structures d’élevage. Leur densité en phase finale est ramenée de 100 à 200 huîtres de tailles commerciales par casier.

La période optimale de croissance des huîtres à Oualidia semble se situer entre mars et septembre. Durant cette période, la température des eaux de la lagune est relativement plus élevée avec un enrichissement important en phytoplancton. En général, la croissance des huîtres en cette période est plus élevée par rapport à la période hivernale. La température de l’eau et la richesse trophique naturelle favorisent une accélération du métabolisme des huîtres. Les ostréiculteurs doivent évaluer l’ampleur locale de la croissance linéaire et pondérale de leurs huîtres, en assurant un suivi basé sur des mensurations biométriques régulières. Au sein cette période favorable à la croissance, la saison estivale peut cependant représenter une phase critique, notamment vis-à-vis du risque de perte des huîtres à cause d’éventuelles augmentations et fluctuations importantes de température et de salinité et à cause d’éventuelles chutes de taux d’oxygène dissout, notamment dans la zone amont. Les mesures à prendre pour pallier à cette contrainte peuvent être déterminées par des adaptations techniques aux caractéristiques physico-chimiques locales. L’une des mesures à prendre en considération consiste en l’assurance d’une disposition immergée des casiers dans le sens des courants avec une abstention de surcharger les structures d'élevage, en viellant à définir localement des densités optimales à respecter par taille d’huîtres et par type de structure. Dans la zone aval, la biomasse des huîtres en élevage peut être augmentée sans risque important de mortalité, tout en leur permettant cependant de bien s’alimenter.

La durée d'élevage des huîtres est normalement de l'ordre de 1,5 à 2 ans dans la lagune de Oualidia. Durant leur grossissement, particulièrement au stade adulte, ces huîtres en élevage sont exposées à une alternance contrôlée de périodes d’immersion et d’émersion. Cette façon de faire permettra, entre autres, de les entraîner à rester fermées durant de longs séjours à l’air libre et à conserver leur eau inter-valvaire, notamment en phase de commercialisation.

Gestion sanitaire des élevages

L’ostréiculteur doit s’assurer régulièrement de l’état sanitaire des huîtres en élevage. Il doit réaliser (avec le concours de l’INRH) un suivi sanitaire de la qualité de ses huîtres en cours d’élevage et avant commercialisation. Il doit mettre en place un programme pluriannuel d’autocontrôles sanitaires avec un laboratoire accrédité présent localement (Station de l’INRH à Oualidia), qui sera chargée de réaliser selon un plan de contrôle préétabli des prélèvements et analyses bactériologiques sur ses huîtres locales. D’ailleurs, l’existence de la Station de l’INRH à Oualidia permet d’assurer une surveillance de l’état de salubrité sanitaire de cette lagune à des fins conchylicoles.

En outre, l’ostréiculteur doit faire vérifier le classement sanitaire des huîtres issues d’une autre provenance. Ces huîtres doivent provenir d’un site conchylicole pourvu d’un classement conforme à la réglementation en vigueur (Par exemple le Circulaire conjointe N°1246/01 du 12/11/2001 du MPM et du MADREF). Les huîtres en provenance d’une zone C ne sont pas autorisées pour la mise en élevage, ni l’écoulement sur le marché. Les huîtres issues de zones ostréicoles classées en catégorie sanitaire «B» doivent être soumises à une opération obligatoire de purification, conformément à la réglementation en vigueur. Ces huîtres ne peuvent être en aucun cas mises dans les mêmes structures d’immersion des huîtres provenant de zone A.

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Traitement et commercialisation

La commercialisation des huîtres d’élevage de Oualidia vise essentiellement le marché local et national. La possibilité de les exporter sur le marché étranger n'est pas envisagée, du moins à l’heure actuelle (faible production et le problème d’agrément par l’Union Européen concernant les stations d’épuration de Oualidia).

Avant commercialisation, ces huîtres sont lavées, nettoyées des éventuels épibiontes (organismes animaux ou végétaux fixés sur la coquille externe de l’huître), triées puis placées dans des bassins de dégorgement et d’épuration. Cette opération est à pratiquer d’une manière systématique dans des stations d’épuration pendant une durée minimale de 48 heures. Les huîtres sont placées dans des bassins en dur ou en polyester alimentés en eau de mer naturelle propre, filtrée et stérilisée aux rayons Ultra-violets et/ou traitée à l’ozone. Cette opération permettra d’abord d’épurer les huîtres et de les débarrasser de la vase ou du sable qu’elles peuvent bien contenir de manière à avoir une eau inter-valvaire de bonne qualité. Les huîtres épurées sont triées en fonction de leur taille selon des calibres commerciaux techniquement désignées par des codes chiffrés (voir ci-dessous le détail des tailles commerciales).

Les tailles (ou calibres) commerciales communes de ces huîtres sont comme suit :- taille 4 : des huîtres ayant un poids individuel compris entre 50 et 60 g ;- taille 3 : gamme de poids de 60 ~ 70 g ;- taille 2 : gamme de poids de 70 ~ 80 g ;- taille 1 : gamme de poids de 80 ~ 90 g ;- taille 0 : gamme de poids de 90 ~ 100 g ;- taille 00 : gamme de poids de 100 ~ 110 g.

La répartition des huîtres en ces différentes tailles commerciales est généralement effectuée à l’œil. C’est une opération généralement manuelle. Elle peut être mécanisée par des machines calibreuses assurant un tri mécanique basé sur le poids (répartition en classes de poids). Ces huîtres sont ensuite vérifiées manuellement ; le tri manuel étant plus pratique et fiable pour apprécier la qualité pondérale et d’homogénéiser la forme et la taille des huîtres. Le professionnel peut facilement différencier entre deux huîtres de poids identiques mais dont l’une est composée de coquilles épaisses ou contenant une quantité importante de vase et l’autre composée d’un taux de chair important.

En vue d’assurer une production d’huîtres adultes de qualité, l’éleveur doit contrôler et sélectionner ses huîtres avant qu’elles soient mises sur le marché. Il doit éliminer en particulier les huîtres mortes ou de valeur commerciale défaillante (déformées, sales, coquilles trop fragiles, ou avec un faible indice de condition (taux de chair)). L’ostréiculteur professionnel est capable d’évaluer par expérience l’importance du taux de chair des huîtres (bien pleine ou bien remplie). Cependant, il importe d’évaluer, à titre de confirmation effective, cet indice de condition par mesure usuelle en prélevant un échantillon d’une vingtaine d’individus pour déterminer le rapport moyen du poids de la chair égouttée sur le poids total des huîtres. Les valeurs communément obtenues variables de 7 à 12. L’indice de condition ou taux de chair n’est pas corrélé à la taille commerciale des huîtres. Une huître de petite taille peut être bien remplie (ou grasse) et une huître de grande taille peut être relativement maigre.

Au point de présentation, les huîtres creuses longues sont déclassées. Cette anomalie physique est appréhendée par un indice de forme évalué en calculant le rapport (Longueur + Epaisseur)/Largeur. Ainsi, une huître est considérée comme étant longue lorsque son rapport est supérieur à 3. Cependant, habituellement, ces huîtres sont facilement reconnues à l’œil par les professionnels. En outre, la qualité physique intrinsèque des huîtres est aussi considérée. En effet, il est commun de

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procéder à ouvrir quelques huîtres pour vérifier si les faces internes de leurs coquilles sont saines et dépourvues de la présence de chambres (dépressions nécrosées causées par un parasite "Polydora"), représentant un risque de défaut visuel ou olfactif après l’ouverture par le consommateur. Ces chambres fragilisent en fait les coquilles des huîtres qui, après ouverture, peuvent, si elles ne sont pas cicatrisées, dégager une odeur nauséabonde (présence de vase) conduisant à la dépréciation de ces huîtres.

Les huîtres de taille commercialisable ainsi traitées sont conditionnées une à une (à plat, valve creuse en bas) et emballées dans caisses tressées en lanières de roseaux secs (bourriches) dont la contenance en huîtres est de 25, 50 et 100 individus. Ces huîtres sont aussi recouvertes d’algues marcophytes, notamment les salicornes, naturellement existantes dans la lagune de Oualidia et la lagune de Sidi Moussa. Le but est d'assurer des conditions de conservation les plus favorables possibles. Les caisses sont cerclées solidement. La taille du conditionnement (bourriche) est adaptée à la quantité d’huîtres conditionnées, pour éviter tout mouvement des huîtres en les serrant parfaitement après cerclage du couvercle. Ces caisses ou bourriches pourvues également d’étiquetage réglementaire, portant la date de conditionnement. Les coquillages conditionnés sont conservés et transportés dans des conditions préservant leur viabilité, leur fraîcheur et leur qualité hygiénique.

2.2 Techniques d’élevage des palourdes

Les palourdes sont des coquillages bivalves fouisseurs ; elles vivent à l’état enfoui dans le sédiment. Les techniques utilisées pour leur élevage sont généralement de simples techniques, ne nécessitant que peu de matériel pouvant être acquis sur place

a. Structures d’élevage

Les structures d’élevage sont simples et se limitent à quelques équipements tels que des piquets en bois pour délimiter les parcelles d’élevage (Figure III.8), des nappes en filet, de 5, 10 et 15 mm de vide de maille, nécessaire pour l’élevage entre filet des palourdes (protection contre la prédation et facilité de récolte), et des outils de travail de la terre (du sol) (pioche, râteau, etc.).

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Figure III.8 : Structures d’élevage de palourdes à Oualidia.

b. Techniques de production

Les naissains de palourdes, nécessaires pour la mise en élevage, doivent de préférence être acquis auprès d’une écloserie éventuellement locale ou à défaut étrangère. Le recours à des palourdes de petites tailles acquis par pêche doit être limité à des opérations bien identifiées, tels que des actions entreprises à titre de recherches expérimentales ou dans le cadre d’actions particulières privilégiant l’aspect social des ramasseurs de palourde sauvage et de préservation de ses ressources naturelles.

Les naissains de palourdes sont semis à basse mer dans les parcelles réservées à cet égard. Ces naissains sont enfouis dans le sédiment, préalablement travaillé, et maintenus entre deux nappes de filets (enterrés avec sédiments dans des poches filets en nylon) pour assurer leur protection contre les prédateurs (notamment des crabes) et faciliter leur récolte. Ces nappes de filet ou poches seront confectionnées selon des dimensions à définir selon la taille des parcelles à exploiter et selon la taille des unités de lots d’élevage (superficies unitaires couvrant généralement quelques m²).

L’utilisation de naissains d’écloserie permet de disposer d’individus de tailles initiales homogènes et facilitant la gestion des élevages. L’utilisation de jeunes palourdes naturelles doit être limitée à la remise en élevage des palourdes de tailles inférieures à la taille commerciale, ramassées par la coopérative locale de femmes pêcheurs. Les palourdes mises en élevage sont à des fins de grossissement peuvent, si besoin est, être récoltées, triées et remises en élevage selon des lots de tailles homogènes avec des densités appropriées. La durée de l’élevage de l’ordre d’une année et demie à deux ans environ.

Des essais expérimentaux doivent être nécessaires à entreprendre avec des densités variables (d’une quarantaine à une centaine d’individu /m²) et en définir l’effet sur les performances de croissance et de survie la mortalité des palourdes. Les caractéristiques zootechniques et la rentabilité économique peuvent être ainsi appréciées selon les conditions environnementales locales de l’emplacement des parcelles d’élevage. Au même titre que les huîtres, ces palourdes d’élevage doivent faire l’objet de

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suivi sanitaire pour évaluer leur salubrité et en assurer la surveillance selon la réglementation en vigueur et garantir leur bonne qualité sanitaire.

Atteignant la taille commerciale, de l’ordre de 30 mm, les palourdes sont récoltées, lavées, triées et placées dans des stations d’épuration. Leur séjour dans ces installations doit être d’au moins 48 heures. Elles seront épurées et aussi débarrassées des impuretés qu’elles peuvent contenir, notamment de la vase ou du sable. Les palourdes sont commercialisées dans des poches en filet pouvant contenir une dizaine à une vingtaine de kg de palourdes.

De même que les huîtres, les palourdes épurées sont placés dans des emballages fermés avec un étiquetage obligatoire de salubrité pour la commercialisation. Ce marquage comporte le numéro de l'établissement agréé ainsi que la date de conditionnement et doit rester en place jusqu’à l'étal de vente au consommateur.

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IV. Evaluation des impacts et les mesures d’atténuation

IV.1. Introduction

La conchyliculture est dépendante de la qualité des eaux du milieu lagunaire. Celle-ci est largement conditionnée par les différents apports du bassin versant (sur lequel s’exercent des pressions agricoles, urbaines et industrielles) et les activités récréatives et professionnelles sur la lagune. Certaines pratiques conchylicoles peuvent être également un facteur de dégradation du milieu.

Les activités conchylicoles proposées dans cette étude sur deux aspects distincts : grossissement de l’espèce Crassotrea gigas en poche sur table ostréicole métallique et grossissement de l’espèce Ruditapes decussauts en sous filet. Ces activités pourraient provoquer certains impacts négatifs sur la structure et la composition de l'environnement et sur la vie sociale de la région. Il est possible de gérer et de minimiser la majeure partie des impacts potentiels de la conchyliculture (même si elles sont non-signifiantes) à condition de connaître les processus mis en œuvre, de pratiquer une gestion responsable et de déterminer correctement l’emplacement des installations des huîtres et des palourdes en élevage. Une gestion inappropriée peut produire des effets nocifs sur l’environnement. En principe, il y deux composantes durant le grossissement des huîtres et des palourdes, qui doivent être prises en considération lors de l'élaboration d'un plan de gestion environnementale:

- Les travaux associés durant la production en mer – grossissement en mer, - Les travaux associés au poste-récolte sur l’estran (c'est-à-dire le dépôt).

Parmi les principaux impacts potentiels plus ou moins importants, on peut citer : - La présence physique des installations de l’élevage et ses équipements annexes ;- Le bruit ;- Consommation de ressources ;- La qualité d’air ;- La qualité de l’eau ;- Introduction d’espèces ;- Propagation de la maladie ;- Produits Thérapeutiques ;- Les déchets solides ;- Le stockage et évacuation des substances considérées comme dangereuses ;- Les impacts écologiques.

IV.2. Présence physique

- Impacts

La présence des tables et des filets d’élevage sur le site (niveau intertidal), l’occupation d’un local sur le littoral et les activités du personnel lié à l’élevage des huîtres et des palourdes, sont susceptibles de générer les nuisances décrites ci-dessous :

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1. Le projet peut bloquer ou gêner l’accès public aux rivages et aux aires intertidales, provoquant le mécontentement des habitants locaux, l’augmentation de la pression des activités de loisir sur les zones accessibles, la dégradation des sites, la diminution de la qualité des loisirs et de tourisme.

2. Le projet emploie plus d'une dizaine de personnes, et utilise différents moyens matériels et logistiques pour transporter du matériel, des équipements, des naissains pour grossissement, et les huitres et les palourdes déjà grossis pour commercialisation. Ces activités peuvent affecter la vie quotidienne des populations locales, les habitats humains, les activités économiques (en particulier la pêche artisanale, navigation et l’agriculture), la flore et la faune sauvages y compris les espèces endémiques. On peut avoir aussi un impact directement ou indirectement sur les sites socioculturels et le paysage.

3. La circulation des véhicules et des engins à moteur et les bruits qu’elle induit perturberont et stresseront également les habitants de la région.

4. Le projet de l’ostréiculture peut avoir un faible impact sur le paysage de la zone.

- Mesures d’atténuation

Le plan d’organisation proposé dans cette étude est dans le but d’atténuer l’impact de la présence physique des infrastructures d’élevage d’huitres dans la lagune de Oualidia. En ce moment leur répartition est désordonnée et non compatible avec une gestion rationnelle de cette activité. L’exploitation des parcs à huître à Oualidia est non structurée due à la disposition anarchique des structures d’élevage, l’absence d’un arsenal juridique spécifique à l’aquaculture et à l’absence d’un plan d’aménagement conchylicole intégré et organisé.

L’absence d’une organisation spatiale bien délimitée et géo-référencée des parcelles exploitées était souvent à l’origine de conflits d’usage entre certains ostréiculteurs, notamment pour les parcelles d’extension ou d’exploitation périodique (hivernale ou estivale).

Selon le plan présenté durant cette étude, la partie centrale du chenal sera préservée car la disposition des structures d’élevage au centre du chenal lagunaire peut éventuellement gêner la libre circulation des eaux marines, causer des risques de sédimentation, générer des problèmes de navigation, etc. Les parcelles conchylicoles seront installées au niveau bas de la zone de balancement des marées. Leurs emplacements doivent être généralement contigus et espacés pour des raisons de gestion et d’organisation spatiale.

Les promoteurs des activités conchylicoles doivent céder les passages pour d’autres usagers de la lagune notamment pour les barques des pêchers artisans ou des touristes.

Etant donné que le projet se contentera avec un local d’une superficie ne dépassant pas 5 ha pour toutes les installations onshore (le stockage des matériels, espace pour les activités post récolte, unité d’épuration et le Bureau (et l’écloserie - nurserie dans l’avenir), il ne perturbera pas le paysage.

Pour le transport des matériels, le réseau existant de routes et de pistes sera utilisé, en respectant les règles et les procédures de circulation. Les véhicules seront alimentés dans les stations de carburant locales.

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IV.3. Bruit

- Impacts

Les problèmes de bruit sont notamment pertinents durant les opérations à terre quand on emploie les équipements qui peuvent émettre des bruits, notamment:

- l’utilisation de machines ou de véhicules lourds ;- le pompage et le nettoyage avec haute pression ;- le détroquage et le triage avec des machines ;- L’emploi de générateurs d’électricité.

- Mesures d’atténuation

Le personnel des fermes conchylicoles prendront les mesures nécessaires pour minimiser les bruits susceptibles d’être produits et éviter de causer des ennuis aux autres. Le projet ne nécessite pas des machines ou des équipements sophistiqués. La plupart des activités de nettoyage et le triage se feront sur le site manuellement.

IV.4. Consommation de ressources

- Impacts

Les activités sur l’estran nécessiteraient l’utilisation de ressources variées, notamment en eau, en électricité et en carburants. Elles peuvent avoir des impacts sur les activités routines de riverains.

- Mesures d’atténuation

Le personnel des fermes conchylicoles seront logé en ville, les besoins en eau et électricité des équipes se limiteront à la consommation sur le terrain, et ils seront alimentés par l’eau de réseau de RADEJ. Tout gaspillage d'eau ou électricité seront découragé.

IV.5. Qualité de l'Air

- Impacts

Des impacts à la qualité de l’Air, par rapport à l’élevage d'huître et des palourdes, réside essentiellement aux odeurs émanant des opérations à terre.

- Mesures d’atténuation

i. Les odeurs Les activités de l’élevage en mer ne sont pas connues d’émettre des odeurs. Cependant, les opérations à terre peuvent émettre des odeurs si les organismes épibointes (biofouling), les huîtres ou les palourdes mortes après récolte ne sont pas évacuées correctement. Donc, les ostréiculteurs devraient être conscients que les odeurs sont une forme de pollution atmosphérique et que les procédures particulières peuvent réduire substantiellement l'émission d'odeurs.

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ii. Destruction des déchets par incinération

Le brûlage sur le terrain est interdit par la loi. Normalement, brûler de déchets ou d'autres matériels ne fait pas une partie des activités d’élevage des huîtres et des palourdes.

IV.6. Qualité d’eau

- Impacts

Deux sortes des impacts peuvent affecter la qualité de l’eau : la décharge des polluants et le drainage des eaux usées à partir des activités sur l’estran.

i. Les polluants d’origine d’élevage :

La loi sur l’eau (loi n° 10 – 95) prévoit les sanctions à toute exploitation illicite de l'eau ou tout acte susceptible d'altérer sa qualité. En conséquence, les décharges des polluants qui peuvent causer des impacts négatifs pour l’eau seraient interdits. N’import quel matériel ou n’importe quelle substance, sous forme de solide, liquide ou gaz, qui est directement ou indirectement déposé ou drainé dans l’eau peut être considéré comme un polluant. Les polluants qui peuvent émaner durant le grossissement des huitres et des palourdes dans la lagune incluent :

matériel de support (table d’élevage, poches plastiques et filets d’élevage) ; procédés antifouling (produits utilisés pour débarrasser la flore et la faune qui se fixent

sur le matériel de support ou sur des huîtres en élevage et les filets d’élevage) ; produits thérapeutiques et autres ; bio-dépôts (dépôts de fèces et pseudo-fèces des huîtres et des palourdes en élevage).

Cet aspect est bien détaillé dans la partie « impacts écologiques »

ii. Eaux usées d’origine terrestres :

La conchyliculture peut produire des eaux usées de catégories suivantes: Eaux grises : les eaux peu chargées en matières polluantes, par exemple : des eaux

d’origine domestique, résultant du lavage des assiettes, des mains, des bains ou des douches,

Eaux noires qui contiennent diverses substances plus polluantes ou plus difficiles à éliminer tels que les matières fécales, les produits cosmétiques, ou tous types de sous-produit industriel mélangés à l'eau,

Eaux de pluie contaminée par divers polluants comme les hydrocarbures, la poussière, les détergents, les produits de construction, la grèse, etc.

Eaux résultantes du conditionnement, stockage et emballage des huîtres et des palourdes à terre.

iii. Pollution chimique :

Par des vidanges accidentelles des hydrocarbures ou des huiles des véhicules sur les côtes.

- Mesures d’atténuation

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Les tables d’élevage et les sous filet qui seront utilisées, sont autorisés par le Département de la Pêche Maritime. Le matériel est couramment utilisé dans les pays européens. Aucune altération n’a été constatée dans la qualité d’eau.

Aucuns produits thérapeutiques ne seront utilisés durant la période d’élevage en mer. Les naissains seront importés ou procurés auprès les sociétés aquacoles déjà reconnus pour la salubrité de leurs produits. Avant leur introduction dans le site d’élevage à Oualidia, ils seront vérifiés et certifiés par les autorités compétentes pour les conditions zoo-sanitaires des naissains.

Les produits anti-fouling ne seront pas employés durant les activités de ce projet. Les tables, les poches plastiques ainsi que les filets seront nettoyés périodiquement à la main avec l’eau. Des procédés non nocifs pour l’environnement seront employés pour prévenir ou éliminer les bio-salissures.

Le Département de la Pêche Maritime n’envisage pas dans l’immédiat de construire un système d’écloserie-nurserie pour produire ses naissains. Les activités sur l’estran ne se limiteront qu’avoir un local de 5 ha avec un hangar de quelques dizaines m², pour les travaux poste-récolte en employant une dizaine de personnes. Les déchets ainsi que les eaux usées seront minimes. Cependant, le Département de la pêche obligera les conchyliculteurs à prendra les précautions suivantes :

empêcher les déchets généraux d'entrer dans le système des eaux pluviales, maîtriser et utiliser des carburants, des huiles, etc. d'une manière qui empêche le déversement ;

assurer que le matériel (par exemple des paniers d'huîtres) et les véhicules sont nettoyés dans un espace conçu pour contenir toutes les eaux usées qui risquent de polluer les eaux pluviales ;

assurer que le ravitaillement des véhicules se fait d’une façon permettant d’éviter des déversements de carburant ou des huiles sur le site ;

assurer que, quand un antisalissure est utilisé sur les barques, il est appliqué conformément aux réglementations en vigueur ;

s'assurer que toutes les eaux de ruissellement sont détournées dans un système de contrôle de déchets (par exemple des fosses septiques) en consultation avec les autorités locales concernées.

N’utiliser que les barques à rames pour les embarcations.

IV.7. Introduction d’Espèces

Le plan de réorganisation proposée pour la conchyliculture (CHANAKYA CORPORATION, 2010) recommande seulement deux espèces pour l’élevage : huître creuse japonaise, Crassostrea gigas et la palourde européenne, Ruditapes decussatus. Aucune autre espèce ne sera par conséquent introduite dans ce site sans l’autorisation préalable des services étatiques compétents.

IV.8. Propagation de maladie

Le Département de la Pêches Maritime assurera que les règles de biosécurité nationales et internationales soient systématiquement respectées et que les naissains soient inspectés avant l'importation.

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En outre, le Département s’engagera à réduire tous les risques de contamination et de propagation des maladies et suivra les consignes qui seront recommandés par les autorités locales.

IV.9. Produits thérapeutiques

Aucun produit thérapeutique ne sera utilisé durant la période d’élevage.

IV.10. Déchets solides

- Impacts

Les déchets solides durant les activités conchylicoles peuvent être d’origine anthropique : les déchets bureautiques, les consommables, les bouteilles d’eau ou de limonade, les boites de conserves, le matériel de construction, le matériel du support utilisé pour l’élevage, le matériel utilisé pour l’emballage des huîtres, le matériel utilisé pour la manutention des palourdes, les coquilles vides ou mortes. Ils peuvent dégrader le paysage et provoquer des nuisances pour l’environnement.

- Mesures d’atténuation

Ces déchets seront collectés quotidiennement et seront stockés dans des lieux appropriés. Ils seront ensuite évacués vers des décharges publiques en consultation avec les autorités locales. A ce sujet, il est à noter qu’il sera rappelé à l’ensemble du personnel que la réglementation en vigueur interdit le déversement ou le rejet des déchets dans le milieu exploité ou environnant. Le Département de la Pêches Maritime s'assurera, par ses propres moyens, qu'aucun déchet ne sera abandonnés sur le site pendant l’exécution du projet, et que tous les déchets seront collectés et éliminés de manière appropriée.

IV.11. Déchets des substances dangereuses

- Impacts

Certaines substances utilisées par l'industrie d'élevage et par les écloseries pour la production de naissains peuvent être considérées comme dangereuses. Cependant, le Département de la pêche maritime n’envisage pas encore entamer ses activités de production de naissain en écloserie-nursery. Ces substances sont notamment le carburant, les huiles et les graisses, les produits chimiques de nettoyage, tels que le chlore, le peroxyde d'hydrogène.

- Mesures d’atténuation

Ces substances seront stockées d'une manière à ce que les eaux pluviales ne peuvent nullement les entrainent vers le site d’élevage ou ailleurs ; après usage, elles seront éliminées en consultation avec les autorités compétentes.

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IV.12. Procédés Antifouling

Aucun produit anti-fouling ne sera utilisé durant les activités de ce projet d’élevage. Les tables, les grillages plastiques et les filets seront nettoyés périodiquement à la main et avec l’eau. Des procédés non nocifs pour l’environnement doivent être encouragés pour prévenir ou éliminer les bio-salissures. L’utilisation de produits contenant des métaux lourds sera proscrite.

IV.13. Pollution organique :

Les coquillages peuvent aussi générer des déchets organiques qui s’accumulent sous les tables conchylicoles. Ils peuvent limiter fortement le développement de certains organismes benthiques sous les tables d’élevage et peuvent contribuer à l’enrichissement du milieu en matière organique. Ce milieu constitue également un foyer de développement des phytoplanctons toxiques.

Les tables constituent un substrat dur, peu présent naturellement dans la lagune (constituée de substrat mou, type sable et vase). Ces substrats durs seront colonisés par des espèces benthiques.

- Mesures d’atténuation

Le nettoyage des bords de la lagune et du dessous des tables conchylicoles.

IV.14. Impacts écologiques

Les travaux scientifiques concernant les impacts de la conchyliculture sur l’environnement marin indiquent que les niveaux des impacts peuvent varier selon les techniques d’élevage utilisées ainsi que selon les biomasses des mollusques exploitées. Ces impacts, dans certains cas, peuvent donner des répercussions importantes telles que la formation de tapis de bactéries sur le fond (Dahlbäck et Gunnarsson, 1981) et des changements dans la composition des communautés benthiques (Tenore et al., 1982), mais souvent des impacts sont mineurs comme la bio-déposition c'est-à-dire la sédimentation des fèces et des pseudo-fèces (Baudinet et al., 1990; Buschmann et al., 1996). Ce pendant, la plupart des études sur l'enrichissement organique des fonds marins liées aux activités de la conchyliculture ont conclu que l'impact est faible, et beaucoup moins que celle causée par l'élevage de poissons (Kaiser, 2000). Les résultats des travaux effectués par GOULLETQUER et al (1999) démontrent que l'élevage des palourdes n'a eu qu'un impact sur les paramètres sédimentaires (tels que la teneur en eau, en phaeopigments et le pourcentage de vase). Par conséquent, un retour aux conditions environnementales initiales du début de l'élevage est très probable, dès l'arrêt de cette activité.

Une synthèse bien détaillée sur l'impact environnemental de la conchyliculture est disponible dans les travaux de Kaiser et al. (1998) et Kaiser (2000). Heffernan (1999) a conclu que les modifications de l'environnement à la suite de l'élevage des huîtres et des palourdes peuvent être minimisées en utilisant des techniques de culture appropriées.

Les effets bénéfiques de l'élevage des palourdes pour l’écologie sont :- la valorisation de la production de phytoplancton et la lutte contre l’eutrophisation ; et- la possibilité de l’amélioration de la clarté de l’eau.

Parmi les effets non désirables, on peut citer :

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- le risque de propagation de parasites et d'agents pathogènes (en cas d’introduction de matériel biologique non contrôlé), notant que ce risque existe aussi à travers d'autres activités anthropiques ;

- des changements mineurs de l'habitat du site d’élevage (mais sans risques d'impact écologique).

L’interaction biologique provoquée par l’introduction accidentelle d’organismes invasifs ou par l’introduction d’espèces exotiques dans l’écosystème peut entraîner des altérations des caractéristiques génétiques des populations sauvages. Ces organismes peuvent non seulement rivaliser avec les espèces autochtones pour les aliments et l’espace, mais aussi leur transmettre des pathogènes ou des parasites. Bien que les bactéries, virus et autres pathogènes soient naturellement présents dans le milieu, les pathologies sont plus fréquentes chez les organismes cultivés. De ce fait, une transmission croisée de pathogènes entre les organismes cultivés et sauvages peut exister.

- Impacts

Les impacts écologiques de l’élevage des palourdes peuvent être analysés en trois rubriques :

1. Impacts locaux,2. Impacts régionaux 3. Impacts de récolte.

1. Impacts locaux sont :

Composition de l'eau : augmentation d’ammoniac dans l’eau Bio-déposition et la sédimentation : enrichissement des sédiments sous les tables et

les filets d’élevage et en conséquence un légère enrichissement des matières organiques.

Effet sur le benthos : augmentation de l’abondance des endofaunes Impacts de la préparation du terrain sur les espèces sur l'estran : préparation de la

terre pour l’élevage, implique le débarrassage des roches, des pierres et des algues. Les algues et les roches sont des habitats des flores et faunes.

2. Impacts régionaux sont :

Dynamique des particules en suspension : Dans des écosystèmes côtiers, les populations denses de bivalves, en raison de leur énorme capacité de filtrer les particules dans l’eau peuvent fortement influer sur les particules en suspension (qui comprennent le phytoplancton, le détritus, le pico-plancton autotrophe ou hétérotrophe et le micro-zooplancton), (Dame, 1996 ; Dame et Olenin, 2005).

Détournement de matières vers les réseaux trophiques benthiques : L’alimentation des bivalves filtreurs a pour effet d’agglutiner de la matière fine en suspension en des fèces et pseudo-fèces de plus grande taille qui se dépose rapidement sur le fond marin, surtout dans des conditions de faible renouvellement ou échange d’eau. Cette activité trophique détourne de la production primaire et des flux d’énergie des réseaux trophiques planctoniques vers les réseaux benthiques.

Modification de la dynamique des éléments nutritifs au milieu côtier : La consommation de particules en suspension par les bivalves, la sédimentation de la matière qu’ils produisent ainsi que leur excrétion d’éléments nutritifs dissous peuvent jouer un rôle important dans la régulation des quantités et des formes d’azote et du taux de recyclage de cet élément dans les écosystèmes côtiers (Dame,

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1996 ; Dame et Olenin, 2005). Le flux élevé d’ammoniac excrété par les denses populations de bivalves peut avoir un effet important sur la production phytoplanctonique (Maestrini et al. 1986 ; Dame, 1996) et pourrait même contribuer à accroître la fréquence des proliférations d’algues, y compris Pseudo-nitzschia multiseries, une diatomée qui produit de l’acide domoïque (Bates, 1998 ; Bates et al. 1998). L’élevage de bivalves peut également jouer un rôle important dans le cycle des éléments nutritifs dans les écosystèmes côtiers puisque les éléments nutritifs stockés dans la biomasse des bivalves d’élevage récoltés par les aquaculteurs ne sont plus disponibles au réseau trophique marin.

Impacts sur les oiseaux : la préoccupation s'applique principalement aux populations d'oiseaux. Des zones qui devraient normalement être disponibles pour l'alimentation et le repos pour les oiseaux peuvent être occupées par la culture de palourdes ou de huîtres.

3. Impacts de récolte sont :

Altération des habitats Perte des quelques organismes benthiques associés Utilisation des macrophytes endémiques de la lagune durant la commercialisation

des huitres ou les palourdes (recouvrir les bivalves dans les paniers de vente)

- Mesures d’atténuation

Dans la lagune de Oualidia, plus particulièrement dans le site d’élevage, il existe un certain nombre de processus importants qui pourraient atténuer ces impacts :

les effets de processus physiques comme le mélange de la colonne d’eau, la vitesse des courants (comprises entre 1 et 2 m/s) et le renouvellement de l’eau par les marées ;

le renouvellement des particules de nourriture par la production primaire (les parties centrale et amont de la lagune sont connues pour leur richesse biologique en chlorophylle (voir CHANAKYA CORPORATION 2009);

la grande souplesse de la réaction alimentaire des bivalves aux variations environnementales ;

l’étendue spatiale autorisée dans la zone d’aménagement pour la conchyliculture étant faible par rapport à la superficie de la lagune, les activités de la conchyliculture n’augmenteront pas l’enrichissement du fond marin en matière organique, comme conclu par la plupart des études menées dans des régions similaires ;

les matières organiques qui seront accumulées au fond sont rapidement biodégradables. Elles seront nettoyées périodiquement (une fois par an) en consultation avec le Département de la Pêche Maritime.

Pour l’élevage des palourdes, il sera pratiqué dans ses parcelles dans une façon rotative, quand une partie de sa concession est utilisée pour l’élevage l’autre partie sera vide. Ceci est pour que les benthos rétablissent naturellement.

Les techniques de récolte manuelle, qui seront employées, ne gêneront pas d’impacts significatifs sur les organismes benthiques (Kaiser et al, 1966).

Établir une zone tampon, où aucune activité ne serait pratiquée, près des habitats importants; Prévoir la préparation du site en dehors de la saison de reproduction des oiseaux. Éduquer le personnel au sujet des mesures à prendre vis-à-vis des oiseaux (précaution à

prendre pour ne pas tuer ou blesser les oiseaux, ne pas déranger leurs nids, minimiser dans les mesures possibles les activités intenses (comme nettoyage, récolte, etc.) durant leur période de reproduction.

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Utiliser les filets de mailles recommandées dans le rapport II de cette étude (des petites mailles) de protection sur les cages pour que les oiseaux ne soient pas capturés.

Interdire d’utiliser les algues endémiques comme Fucus lutarius et Fucus axillaris pour l’emballage des bivalves durant la commercialisation

IV.15. Programme de suivi et contrôle

Il est important de surveiller de façon régulière et systématique les variables qui sont des indicateurs des effets environnementaux réels. Les normes de surveillance à observer lors de la mise au point d’un programme de suivi visant à vérifier les prévisions des incidences et l’efficacité des mesures d’atténuation à l’égard de la qualité de l’eau, des communautés benthiques, des matières organiques dans les sédiments, etc.…

En concertation avec le Département de la pêche, les promoteurs doivent faire une suivie de l’environnement (environnement existant au commencement des activités de l’élevage ainsi que durant la période d’élevage). L’échantillonnage de l’eau devrait avoir lieu à des sites pertinents, dont l’emplacement fournit un échantillon représentatif du plan d’eau exploité. L’échantillonnage devrait tenir compte des variations saisonnières des paramètres de l’eau de la lagune : la température, les matières solides en suspension, l’oxygène dissous etc.. La qualité de l’eau est également affectée par les autres activités qui ont lieu dans la lagune et par d’autres sources identifiées de rejet ou de ruissellement.

Le suivi des paramètres physico-chimiques des eaux, les sédiments ainsi que la qualité et quantités des benthos associés à l’élevage sera assuré par prestation de services avec une institution de recherche compétente, notamment l’Institut National de Recherche Halieutique ou l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II.

Ces donnes seront archivées et mis à la disposition des départements compétents lors des visites de contrôle.

Tableau IV-4 : Paramètres de suivi et control du milieu

Paramètres Nombre d’échantillonnage Fréquence eau Sédiment

pH/T°/Salinité Plusieurs points --------------- HebdomadaireOxygène dissout Plusieurs points --------------- HebdomadaireChlorophylle aMatière en suspension Plusieurs points --------------- mensuelleMatière organique Plusieurs points 10 points Mensuelle Nitrate/Nitrite/ammoniaque Plusieurs points --------------- MensuellePhosphate Plusieurs points --------------- Mensuelle Bactériologique Plusieurs points --------------- MensuelleFaune et flore Plusieurs points 10 points Annuelle

L’abondance des flores et faunes au site d’élevage sera suivie annuellement.Cette institution se chargera aussi de la surveillance sanitaire et du contrôle hygiénique du produit.

Vérification des incidences prévues sur la végétation marine et les communautés benthiques

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Les sédiments présents sous un site de culture devraient être examinés visuellement et surveillés régulièrement. Les animaux morts ou en mauvais état devraient être retirés du site le plus tôt possible. Il est également important de surveiller les effets sur la végétation marine dans les secteurs de faible profondeur.

IV. 15.Evaluation de l'impact socio-économique :

Ostréiculture

L’activité ostréicole est une activité phare de la lagune de Oualidia, qui lui a assuré une réputation touristique dépassant l’échelle nationale.

L’organisation proposée, la superficie totale des installations ostréicoles dans l’eau est de l’ordre de 15,5 hectares.. La superficie occupée par les locaux administratifs et techniques sur les berges de la lagune n’étant pas inclut, doit occuper au moins 5 hectares. Les activités ostréicoles dans la lagune de Oualidia s’occuperont une superficie globale de 20 (vingt) hectares y compris les installation d’infrastructure sur l’estran.

L’organisation des activités conchylicoles proposée peut produire à partir de deux lotissements conchylicoles environ 500 tonnes. Le chiffre d’affaires annuel généré par cette activité dans la lagune est estimé à 15 million de dirhams. Au niveau local, les huîtres ont une importance considérable sur l’économie locale, notamment en termes d’attrait touristique et de restauration.

L'emploi qui peut être généré par l'ensemble des fermes ostréicoles s’élève entre120 et 200 postes répartis entre permanents et saisonniers.

Vénériculture

La superficie proposée pour l’élevage des palourdes est environ 2,0 ha mais seulement 0,5h peut être exploitée en plein temps. Le potentiel de production totale de cette parcelle vénéricole est estimé à environ 1,3 à 2,0 tonnes par an. L’élevage des palourdes peut donner un chiffre de 150 000,00 DH par an. Les femmes membres d’une coopérative locale tiennent grandement à préserver leur site d’élevage, et faire valoir leur produit qui représente en fait un produit terroir phare de Oualidia.

Cependant la réorganisation et le développement de la vénérciculture ne peut être envisageable que dans le cas d’une amélioration du statut sanitaire de la lagune.

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Acquisition des naissains

Immersion des naissains

Transport vers les tables

Grossissement des huîtres

Décorticage et purification

Commercialisation

Tableau : Matrice des impacts

PositifInsignifiant / mineur

Modérément négatifTrès négatif

Tableau :

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Sources d’impacts Activités ImpactsAcquisition des naissains - Circulation des véhicules

utilisés pour le transport - Arrivé des naissains

- Bruit- pollution hydrocarbures- Déchets solides (tube plastiques,

coquilles, cordes, etc)Immersion des naissains - Installation des poches

ostréicoles, casiers ostréicoles ou des palourdes

- nettoyage des poches ou casiers

- Espèces accompagnatrices (algues exotiques)

- Propagation de maladie- mortalité importante au début au fond

de la lagune ; - rejet de matière organique en bordure

de lagune- Rejet des matériels d’élevage

Transport vers les cages d’élevage ou aux poches de grossissement des palourdes

- Installation des cages métalliques avec grillage en plastique

- Installation des poches d’élevage pour les palourdes

- Utilisation des barques à rames

- Décorticage des huitres collées avec des collecteurs

- Remuement des sédiments durant les ensemencements des palourdes

- Rejets solides durant le nettoyage de barques

- Pollution chimique durant la peinture des barques

- Rejet de matériels utilisés pour le pré grossissement des naissains.

Grossissement - Groupement des bivalves dans les systèmes d’élevage selon les tailles et selon la densité (nombre par m²)

- Nettoyage périodique des systèmes d’élevage

- Utilisation des barques à rames

- Forte densité entraine une mortalité élevée, accumulation des déchets organiques

- Accumulation des déchets solides durant le nettoyage (métal, grillage)

- Rejets des algues accumulées sur les systèmes d’élevage

- Pollution chimique durant la peinture des barques

- L’accumulation des déchets conchylicoles sous les tables contribue à l’enrichissement en matière organique du milieu,

Récolte, Décorticage et purification

- Séparation des huîtres collées ente eux

- Nettoyages des epibiontes- Lavage des bivalves- Epuration des bivalves dans les

bassins d’épuration

- Accumulation des matières mortes

Commercialisation Stockage des matériels - Impact sur le paysage- Les déchets sur les bords de la lagune

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V. Plan de gestion des impacts

Les espèces choisies sont l’huitre creuse japonaise (Crassostrea gigas) et la palourde indigène (Ruditapes decussatus) et les techniques qui seront utilisée respectivement sont l’élevage sur table ostréicole fixée sur le fond et l’élevage et le sous-filet enfouille dans les sédiments avec des naissains. Une superficie de 5 ha sur l’estran sera utilisée pour les travaux à terre avec un local de quelques m² construit.

Chaque conchyliculteur a un devoir vis-à-vis de l'environnement et doit éviter de causer des dommages à l'environnement durant le déroulement de son projet. Un plan de gestion offre un ensemble de lignes directrices contenant des exigences particulières, des conseils et des informations pour se conformer aux réglementations nationales concernant la protection de l'environnement. Les objectifs de ce Plan de Gestion pour l’Environnement visent à mettre en évidence les problèmes environnementaux associés à la conchyliculture et de fournir des recommandations pour aider le Département d’être en conformité aux exigences législatives dans le cadre des politiques de protection de l'environnement (Tableau V-5).

Ce plan est applicable à la gestion de toutes les questions environnementales liées aux activités de la conchyliculture. Le Tableau V-5 présente un résumé des impacts potentiels identifiés et les mesures d'atténuations appropriées. Le responsable pour l’exécution de ce plan serait le gérant de la société qui doit être présent sur le site d’élevage.

Tableau V-5 : Plan de gestion pour l’environnement (Conchyliculture dans la lagune de Oualidia)

IMPACTS PLAN DE GESTION

Qualité d’eauObjectif: prendre toutes les mesures possibles et raisonnables pour éviter le rejet ou le dépôt de polluants dans la lagune.

Activités dans la lagune : ne pas utiliser l’antisalissure (chimique ou

biologique) sur les supports des huîtres et des palourdes ou sur les infrastructures placés dans la lagune;

pas de dépôt ou de rejet des déchets humains (eaux usées) dans les eaux de la lagune ;

ne pas stocker les huîtres et les palourdes dans un rythme tel que l'accumulation de matières fécales (bio-dépôts) dépasse la capacité du site à disperser ces substances ;

ne pas construire d’infrastructure dans une manière à freiner la dispersion des bio-dépôts par flux naturel des marées ou des courants.

N’utiliser que les barques non motorisés pour les travaux

Activités à terre : empêcher les déchets d'entrer dans le système

des eaux pluviales ; maîtriser l’utilisation des carburants, huiles, etc.,

(pour les véhicules) d'une manière à éviter le déversement et, par conséquent, éviter la contamination des eaux pluviales ;

assurer que les équipements et les véhicules

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soient nettoyés dans un espace approprié permettant d’évacuer les eaux usées sans risques de polluer les eaux pluviales ;

Le nettoyage des véhicules doit se faire de manière à ne pas rejeter les déchets directement ou indirectement dans le milieu et sans risque de contaminer les eaux de la lagune et les eaux pluviales ;

assurer que, si un antisalissure est utilisé pour les barques, il soit appliqué conformément à la réglementation en vigueur ;

s'assurer que toutes les eaux de ruissellement est détournée dans un système de traitement des eaux ou de fosse septique dans le but d’éliminer les déchets, des sédiments et des produits pétroliers. Si un système de fosses septiques est installé, il faut s’assurer qu'il est maintenu de façon à éviter la décharge à l'environnement.

BruitObjectif: Minimiser l'impact du bruit sur les habitants ou d’autres utilisateurs des ressources locales.

n’entreprendre des travaux à terre que dans les zones qui ont été autorisées par les autorités compétentes ;

ne pas permettre de nettoyage en eau à haute pression contre les structures qui sont de nature à exacerber le bruit ;

être conscient du droit et de la nécessité de la paix et la tranquillité des autres habitants ;

assurer que l'équipement mécanique, les barques et les véhicules soient entretenus régulièrement et entretenus de façon à minimiser le bruit.

Qualité de l'airObjectif: Protéger et améliorer la qualité de l'air en réduisant les odeurs des organismes morts.

nettoyer les supports (poches, tables filets, piquets, etc.) dans un endroit approprié et d’une manière efficace pour que la collecte et l'élimination des débris et bio-fouling soient faciles;

veiller à ce que les organismes morts, les organismes épibiontes (bio-fouling) et les déchets soient contenues dans des récipients convenables et soient éliminés d’une façon régulière ;

veiller à ce que les principales zones de circulation au voisinage du local à terre soient convenablement entretenues de façon à minimiser la poussière ;

interdire de brûler les ordures ou d'autres éléments (par exemple, le bois dur) sur le site.

Déchets solidesObjectif: Minimiser l'impact des déchets solides qu’ils peuvent avoir sur l'environnement.

stocker les déchets solides dans des récipients de stockage convenables en viellant à :- couvrir ces récipients pour éviter la

contamination des eaux pluviales ; - les sceller pour empêcher le déversement

des déchets et la fuite. assurer que les déchets solides soient éliminés

aux décharges publiques ; ne pas enterrer les déchets solides sur le site ; collecter et éliminer toutes les matières

putrescibles et ne pas les laisser sur le site, ou s'en débarrasser dans la lagune;

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s'assurer que tous les déchets (y compris les coquillages morts) collectés dans la lagune sont gardés dans un récipient approprié et éliminés ;

adopter les principes de la hiérarchie de gestion des déchets selon le principe suivant : éviter, réduire, réutiliser, recycler, récupérer, traiter et ensuite éliminer ;

s'assurer que tous les employés sont formés pour la gestion des déchets.

Déchets des substances dangereusesObjectif: Minimiser l'impact des substances dangereuses qu’elles peuvent avoir sur l'environnement, pendant leur utilisation, leur stockage et leur élimination

Le projet proposé n’utilisera aucune substance toxique ni dangereuse

Aspects écologiquesObjectif: Protéger l'écologie du milieu aquatique local par le biais des bonnes pratiques d'élevage des palourdes.

éviter les pratiques qui perturbent la survie des herbes marines (dans la lagune) ou menacent leur existence ;

En phase d’extension du projet, se conformer à la limitation imposée par le Département de la Pêche Maritime dans le but de respecter la capacité de charge «carrying capacity» du site d’élevage ;

éviter l'impact des véhicules et des barques sur les côtes de la lagune et sur les plantes et les animaux vivant sur cette zone.

Former et sensibiliser les personnels sur la protection de l’environnement et sur l’importance de site RAMSAR (protection des oiseux migrateurs).

pollution aux hydrocarburesPrévention des risques de pollution aux hydrocarbures

Interdire d’utiliser les barques motorisées pour les travaux dans la lagune et n’utiliser que les barques à rames

Intégration paysagèreValorisation de l’image de la lagune et de sesproduits

Eviter les stockages anarchiques de matériel sur les bords de la lagune et respecter les zones de stockage prévues

Entretenir et nettoyer régulièrement les berges (ramassage des déchets échoués ou déposés…)

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Les entrepreneurs doivent adhérer aux bons pratiques de l’élevage à savoir :

le nettoyage des bords de la lagune et du dessous des tables conchylicoles,

garder la densité des élevages des bivalves durant le prégrossissement et grossissement comme recommandée dans la phase II de cette étude,

le stockage du matériel et des déchets aux lieux appropriés, l’intégration paysagère, et la formation aux Personnels sur les thèmes environnementaux y

compris des notions sur les oiseaux migrateurs.

VI. Législations nationales et internationales

VI.1. Cadre législatif marocain

Durant les dix dernières années, plusieurs lois et de textes d’application ont été élaborés par le Département d’Environnement en collaboration avec les professionnels concernés, dont la promulgation d'une quarantaine de lois, décrets et arrêtés portant sur différents aspects en lien avec l'environnement notamment dans le domaine de la gestion de l'eau et de la protection de l'environnement.

Cependant, malgré les progrès réalisés, plusieurs projets de lois demeurent toujours au stade d'adoption par la recherche de consensus entre les différents départements concernés. Il s’agit en particulier des projets de lois relatives à l’aménagement et la protection du littoral, à l’organisation des aires protégées, à la gestion des déchets et leur élimination, etc.

En attendant l’adoption de ces projets de loi, notamment celui relatif à la protection du littoral, c’est la loi 10-95 sur l’eau et les lois générales relatives à la protection et la mise en valeur de l’environnement et aux études d’impact sur l’environnement adoptées qui constituent le cadre juridique de préservation des zones côtières menacées.

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VI.1.1. Loi 10-95 sur l'Eau

Le besoin d’assurer un développement des ressources en eau, en quantité suffisante permettant de répondre à la croissance de la demande conjuguée à une contribution de plus en plus faible des eaux pluviales, a incité les pouvoirs publics à revoir la législation en vue de la sécurité de l’approvisionnement hydraulique, d’une utilisation rationnelle de l’eau et de la protection de ces ressources.

La loi 10-95 sur l’eau a été ainsi promulguée le 16 août 1995. Elle s’est fixée pour objectif la mise en place d’une politique nationale de l’eau basée sur une vision prospective qui tient compte d’une part de l’évolution des ressources, et d’autre part des besoins nationaux en eau.

Elle prévoit des dispositions légales visant la rationalisation de l’utilisation de l’eau, la généralisation de l’accès à l’eau, la solidarité inter-régionale, la réduction des disparités entre les villes et les campagnes en vue d’assurer la sécurité hydraulique de l’ensemble du territoire du Royaume.

La loi 10-95 a renforcé le cadre institutionnel existant en matière de gestion de l’eau par la création des agences de bassins, établissements publics dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Ces agences ont pour mission d’évaluer, de planifier et de gérer les ressources en eau au niveau des bassins hydrauliques. Elles peuvent accorder des prêts, aides et subventions à toute personne engageant des investissements d’aménagement ou de préservation des ressources en eau. Leurs ressources sont constituées des redevances recouvrées auprès des usagers et utilisateurs de l’eau, des emprunts, des subventions, des dons ; etc.

Parmi les apports de cette loi, figure également la contribution à l’amélioration de la situation environnementale des ressources en eau, dans la mesure où elle instaure des périmètres de sauvegarde et d’interdiction et elle assujettit les déversements des rejets à des déclarations, des autorisations préalables et des redevances. Cependant, la réalisation de cet objectif est tributaire de l’adoption de normes fixant les niveaux de pollution des rejets liquides.

Depuis la publication de la loi sur l’eau en septembre 1995, dix huit décrets d’application ont été publiés. Ils portent sur la création des agences des bassin, la composition et le fonctionnement du Conseil Supérieur de l’Eau, les plans directeurs d’aménagement intégrés des ressources en eau, le plan national de l’eau, les redevances pour utilisation de l’eau, l’octroi des autorisations, les délimitations du domaine public hydraulique et des zones d’interdiction et de protection, les normes de qualité des eaux, l’inventaire du degré de pollution des eaux et l’utilisation des eaux usées.

L’application de cette loi dépend de la mise en place des autres agences du bassin et de la publication rapide des arrêtés d’application fixant les normes de rejets, les valeurs des redevances de prélèvement et de déversement, et de la mise en place des structures de contrôle.

Ainsi, récemment un décret relatif aux déversements, écoulement, rejets, dépôts directs ou indirects dans les eaux superficielles ou souterraines a été promulgué en janvier 2005. Ce décret précise les modalités d’octroi des autorisations de déversements, les valeurs limites de rejet ainsi que les redevances de déversements et les dispositions transitoires concernant les déversements existants.

VI.1.2. Loi 12-03 relative aux études d'impacts sur l'environnement

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Cette loi, promulguée le 12 mai 2003, établit la liste des projets assujettis, la procédure de réalisation et la consistance des études d'impact. La loi institue également la création d'un comité national des études d'impact environnemental présidé par le Ministre de l'Environnement. Ce comité a pour rôle de décider, sur la base des résultats de l'étude d'impact, de l'acceptabilité environnementale qui conditionne la mise en œuvre des projets assujettis.

Les principales dispositions prévues par la loi 12-03 précisent entre autres, les projets qui doivent faire l'objet d'une étude d'impact sur l'environnement. Il s’agit des projets d'activités, des travaux, d'aménagements et d'ouvrages entrepris par toute personne physique ou morale, privée ou publique qui en raison de leur nature et/ou de leur dimension peuvent porter atteinte à l'environnement. Elles précisent également que les études d'impact sur l'environnement doivent permettre d'évaluer de manière méthodique et préalable, les répercussions éventuelles des activités, de travaux, d'aménagements et d'ouvrages sur l'environnement, de supprimer, d'atténuer ou de compenser leurs incidences négatives et d'améliorer leurs impacts positifs sur l'environnement.

VI.1.3. Décret n° 2-04-563 du 5 kaada 1429 (4 novembre 2008)

Décret n° 2-04-563 du 5 kaada 1429 (4 novembre 2008) relatif aux attributions et au fonctionnement du comité national et des comités régionaux des études d'impact sur l'environnement.

VI.1.4. Décret n° 2-04-564 du 5 kaada 1429 (4 novembre 2008)

Décret n° 2-04-564 du 5 kaada 1429 (4 novembre 2008) fixant les modalités d'organisation et de déroulement de l'enquête publique relative aux projets soumis aux études d'impact sur l'environnement.

VI.1.5. Décret n° 2-07-253 du du 14 rejeb 1429 (18 Juillet 2008)

Ce décret est publié au Bulletin officiel n° n° 5654 du Lundi 7 aout 2008, et porte sur la classification des déchets et fixant la liste des déchets dangereux. Les déchets sont inventoriés et classés, en fonction de leur nature et de leur provenance, dans un catalogue dénommé " Catalogue marocain des déchets".

Les déchets dangereux dont la liste est fixée sont désignés par le symbole " DD " dans le catalogue susmentionné objet de l'annexe I de ce décret. Est également considéré comme déchet dangereux, tout déchet présentant une ou plusieurs des caractéristiques de danger fixées dans l'annexe II du présent décret.

Une substance ou une préparation qui présente ou peut présenter des risques immédiats ou différés pour une ou plusieurs composantes de l'environnement est considérée dangereuse pour l'environnement. Ces déchets doivent être gérés selon la loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination, promulguée par le décret n° 1-06-153 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006).

VI.1.6. La loi n°28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination

L’analyse du cadre réglementaire actuel montre qu’il existe un nombre important de textes et de dispositions qui se rapportent directement ou indirectement aux déchets. Toutefois, ces dispositions sont éparses et ne présentent qu’un caractère général et, par conséquent, ne sont plus adaptées au contexte économique et social actuel. Pour pallier à ces insuffisances, le Royaume du Maroc, a récemment promulgué, par un Dahir en date du 22 novembre 2006, la loi n°28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination (ci après dénommée la « Loi ») dont le principal objectif est d’organiser une gestion rationnelle, moderne et efficace du secteur des déchets. Cette Loi

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relativement volumineuse – puisque composée de 86 articles - est venue enrichir le cadre législatif marocain en comblant un certain vide juridique qui existait jusqu’alors dans cette matière spécifique.

Cette loi comble donc le vide juridique qui existe aujourd’hui dans ce domaine et couvre les déchets ménagers, industriels, médicaux et dangereux. Il prévoit l'obligation de réduction des déchets à la source, l'utilisation des matières premières biodégradables et la prise en charge des produits durant toute la chaîne de production et d'utilisation.

La loi instaure les principes de base, mondialement appliqués, du pollueur – payeur et de la responsabilité partagée entre les différents acteurs concernés. Il envisage la création de décharges contrôlées en fonction de la nature du déchet.

Le texte prévoit également l'aménagement par les collectivités locales des décharges contrôlées dans un délai maximal de trois ans à partir de la publication de la loi pour les déchets ménagers et de cinq ans pour les déchets industriels. Pour ces derniers, le texte distingue les déchets industriels banals qui peuvent être disposés dans des sites isolés dans les décharges des ordures ménagères et les déchets industriels qui doivent être disposés et éliminés dans des décharges spécifiques. Le dépôt en dehors des décharges spéciales, l’enfouissement et le mélange des déchets dangereux avec d’autres types de déchets sont interdits selon les termes de la loi.

Au niveau institutionnel, le texte prévoit la création d’une structure nationale de gestion des déchets dangereux. Il préconise également l’élaboration de plans de gestion de ces déchets par l’autorité gouvernementale chargée de l’environnement en collaboration avec les autorités concernées. Pour atteindre ces objectifs, la loi renvoie aux textes réglementaires d’application pour fixer les prescriptions techniques et les mesures d’accompagnement financières.

Concernant les sanctions, la loi instaure un système graduel de sanctions administratives, financières ou d’emprisonnement en fonction de la gravité des infractions.

VI.1.7. Arrêté du 17/10/2002

Arrêté du 17/10/2002 définissant la grille da qualité de qualité des eaux de surfaces : Eau de surface : arrêté conjoint n° 1275-01 du 17 octobre 2002 définissant la grille de qualité des eaux de surface - B.O n° 5062 du 5 décembre 2002 : Cette grille de norme qui a pour finalité principale la classification des eaux de surface selon les valeurs des paramètres indicateurs de la pollution, est aussi le référentiel de base pour la réalisation des différents inventaires de la qualité des eaux prévues par la loi n° 10-95 sur l'eau et ses textes d'application.

VI.1.8. Arrêté n° 2028-03 du 5 novembre 2003

Eau piscicole : arrêté n° 2028-03 du 5 novembre 2003 fixant les normes de qualité des eaux piscicoles - B.O n° 5196 du 18 mars 2004 : Cette norme a pour but la définition des objectifs de qualité auxquels un milieu doit satisfaire pour être apte à la vie des poissons.

VI.1.9. Le Dahir n° 1-02-297 du 25 rajeb 1423 (3 octobre 2002)

Il porte promulgation de la loi n° 78-00 sur la charte communale telle quelle a été modifiée et complétée par la loi n° 01-03 e par la loi n°17-08.

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VI.1.10. La loi n°12-90 relative à l'urbanisme et ses textes d’application,

Le dahir n°1.92.31 du 15 Hija 1412 (17 Juin 1992), pourtant sur la délimitation des périmètres des centres urbains, de leurs zones périphériques, des groupements d’urbanisme, des zones agricoles et des zones forestières.

VI.1.11. Le Dahir du 24 safar 1337 (30 novembre 1918)

Le Dahir du 24 safar 1337 (30 novembre 1918), relatif aux occupations temporaires du Domaine Public (Bulletin officiel n° 326 du 20/01/1919 (20 janvier 1919).

VI.1.12. La loi n° 65-99 relative au Code du Travail,

Cette loi est promulguée par le Dahir n° 1-03-194 du 14 rejeb (11 septembre 2003) : ce nouveau code de travail est entré en vigueur en 2004.

VI.2. Conventions et protocoles internationaux

Le Maroc a toujours affirmé sa volonté d’œuvrer activement en faveur d’une meilleure gestion de l’environnement au niveau international en signant et ratifiant les principaux protocoles et conventions internationaux :

Convention sur la prévention de la pollution de la mer résultat de l’immersion des déchets. (Londres, Moscou, Washington et Mexico, le 29 décembre 1972 amendée le 24/09/1980 et le 10/06/195 Barcelone)

Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, 10-12-1982, Montego Bay, Jamaïque. Convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme

habitats de la sauvagine. Ramsar, Iran, le 2 février 1971. Signée en 20/06/1980. En 15 janvier 2005, le complexe de Sidi Moussa – Walidia, est inclut dans la liste de Ramsar. Maroc possède au total 24 sites Ramsar.

Convention internationale de 1990 sur la prévention, la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures. Date de adoption 30/11/1190, Date d’entrée en vigueur pour le Maroc 29/08/2003

Accord sur la Conservation des Cétacés de la Mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente (ACCOBAMS), Signé le 24.11.1996 au Monaco.

Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (Alger, 15 septembre 1968)

Charte Maghrébine pour la protection de l’environnement et du développement durable, signé le 11/11/1992, Nouakchott.

VI.3. Aspect institutionnel

De nombreuses institutions publiques et organismes spécialisés à caractère semi-public ou privé sont concernés, directement ou indirectement, par la gestion du littoral. La plupart des institutions publiques et organismes semi-publics exercent leurs pouvoirs à travers les textes juridiques et chaque institution dispose de pouvoirs de réglementation et de contrôle selon ses prérogatives.

Les diverses compétences de ces autorités administratives couvrent les principales missions de coordination, gestion, sensibilisation, suivi, contrôle, consultation, information et formation. L’attention particulière accordée par les pouvoirs publics aux zones du nord milite.

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VI.3.1. Principales institutions directement impliqués dans la gestion côtière

Département de l’Environnement Département Chargé de l’Eau Agences de Bassins Hydrauliques Office National de l’Eau Potable (ONEP); Département de l’Aménagement du Territoire Ministère de l’économie et des finances Ministère de l’Intérieur / Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) Ministère de l’Equipement et du transport / Direction des Ports et du Domaine public

Maritime Département de la Pêche Maritime Ministère du Tourisme

VI.3.2. Départements intervenant de manière indirect dans la gestion côtière

Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural Ministère de l’Industrie et du Commerce Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique

VI.3.3. Etablissements publics spécialisés en environnement marin et côtier

L’Office de Développement et d’Exploitation des Ports (ODEP) chargé de gérer et d'exploiter les ports. Cet office assure en particulier la police portuaire, la coordination entre les divers usagers des installations, la maintenance des infrastructures, l'évacuation des déchets des navires et le dragage dans les ports. Il intervient dans 18 ports.

L’Institut National de la Recherche Halieutique (INRH) chargé d’entreprendre des études, des actions expérimentales et des travaux en mer où sur les côtes ayant pour objectifs l'amélioration de la gestion des ressources halieutiques et aquacoles ainsi que leur valorisation. Cet institut dispose, en plus de ses laboratoires centraux à Casablanca, de cinq centres régionaux, dont deux à Nador et Tanger, deux centres spécialisés, dont le Centre Aquacole de M'diq et un réseau de sept stations de surveillance de la qualité des eaux et de la salubrité des produits de la mer.

En plus de ces deux établissements, il y a lieu de citer d’autres organismes spécialisés en rapport avec le milieu marin, notamment l’Office National des Pêches et l’Institue Supérieur des Etudes Maritimes

VI.3.4. Institutions interministérielles de consultation

Ces institutions constituent de véritables enceintes de concertation et d'expertise. Elles se composent de responsables de l’administration, de professionnels, d’universitaires ainsi que d'experts nationaux et internationaux. En matière d'environnement marin, huit structures nationales plus ou moins fonctionnelles peuvent être considérées :

La Commission du Littoral chargée notamment de définir une politique générale des aménagements touristiques et balnéaires, d'arrêter les programmes des aménagements à réaliser et de faire des suggestions en matière de financement et d'affectation de terrain. Elle est par ailleurs habilitée à donner son avis sur tous les aménagements prévus dans une zone de cinq kilomètres de largeur calculée a partir de la ligne de côte.

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L’Observatoire National de l'Environnement et les réseaux régionaux d'observation chargé du contrôle et du suivi continu de la qualité de l'environnement. Les réseaux régionaux surveillent périodiquement, chacun dans son domaine, les composants et les polluants de l'environnement et fournissent les données aux autorités compétentes.

Le Conseil National de 1'Environnement chargé de donner son avis sur les orientations générales et la vision stratégique en matière d’environnement. Il est l’organe d’appui de la politique d’orientation et de décision.

La Commission Nationale des Etudes d'Impact sur l'Environnement Le Conseil Supérieur pour la Sauvegarde et l'Exploitation du Patrimoine Halieutique Le Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat Le Conseil Supérieur de l’Aménagement du Territoire Le Comite National de la Biodiversité Le Comite National des Zones Humides

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VII. Bilan environnemental et conclusion

Le Département de la Pêche Maritime compte à réorganiser les activités de la conchyliculture dans la lagune de Oualidia en parfaite conformité et en accord avec les lois en vigueur à l’échelle nationale. Elle compte aussi adopter strictement les bonnes pratiques et la technologie recommandées. A cet égard, le Département de la Pêche Maritime a réalisé une étude d’impact sur l’environnement lié à ces activités, en sollicitant l’appui du Bureau d’étude « CHANAKYA CORPORATION ». En effet, cette étude a démontré que le projet peut être conduit et géré avec des bonnes pratiques d’élevage et il aurait peu de probabilité d’exposer les populations et l’agriculture aux risques de la pollution. En ce qui concerne les risques pour l’environnement associés à des bio-déposition, les effets potentiels négatifs sont minimes et ils seront limités au voisinage immédiat de la zone du projet.

En vue de contribuer à préserver l’environnement local, un plan de gestion a été élaboré pour qu’il soit mis en œuvre par les gérants des projets conchylicoles. La gestion environnementale est axée sur la mise en œuvre de mesures appropriées de prévention et d’intervention qui reflèteront les bonnes pratiques, les procédures et les normes environnementales les plus dignes de confiance, actuellement en vigueur dans le domaine de la conchyliculture, pour gérer les risques de pollution provenant de ce type de projet.

En outre, Le Département de la Pêche Maritime exigera, aux entreprises contractuelles de prestation de service auxquelles elle aura affaire, de prendre en considération toutes les actions nécessaires à la protection de l’environnement. Ces entreprises doivent prendre, entre autres, toutes les mesures nécessaires et raisonnables pour s’assurer que tous le matériel et l’équipement nécessaires aux opérations de l’élevage des huîtres et des palourdes soient en bon état et le resteront pendant toute la durée du projet. Les fermes conchylicoles opteront pour la meilleure conception possible et les normes de sécurité les plus strictes. Néanmoins, il est prévu d’organiser des tournées d'inspection rigoureuses et des mesures de maintenance préventive.

En passant en revue tous les impacts probables durant le projet de la conchyliculture proposé par CHANAKYA CORPORATION, ce rapport EIE conclut que, globalement, ces impacts sur l'environnement sont mineurs. Cette conclusion est basée sur les faits suivants:

l'opération de l’élevage des huîtres et des palourdes se déroule sur une superficie relativement faible,

les impacts de cet l’élevage seront mineurs et très limités dans l'espace géographique, et n'affecteront pas les ressources d'importance, étant donné que le site d’élevage est très éloigné des activités humaines locales, et des agglomérations.

les déchets (bio-déposition) sont biologiquement dégradables et les courants locaux (courant des marées) favoriseront leur dispersion dans l’écosystème local ;

les impacts résiduels seront minimes une fois que les mesures d'atténuation proposées sont mises effectivement en application.

En conclusion, les impacts potentiels, liés à la réorganisation de la conchyliculture dans la lagune de Oualidia, sont négligeables.

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VIII. Résumé non technique

VIII.1.Contexte

La lagune de Oualidia est située sur la côte atlantique du Maroc, à environ 76 km au sud de la ville d’El Jadida. Elle s’étale sur une longueur de 7,5 km et une largeur de 0,5 km. Elle fait partie du complexe Sidi Moussa-Oualidia qui constitue un Site d’Intérêt Biologique et Ecologique Littoral de priorité 1, dans le plan directeur des aires protégées du Maroc. Ce même complexe constitue une zone humide d’importance internationale après sa désignation comme site Ramsar en 2005, ce qui engage le Maroc à prendre les mesures nécessaires en vu de sa conservation, sa gestion et son utilisation rationnelle.

Cette lagune constitue un site balnéaire de grande réputation pour son importante activité touristique en été, et forme un écosystème très connu pour sa richesse conchylicole. Elle présente aussi un intérêt socio-économique important pour la population rurale riveraine qui vit de la pêche artisanale, de l’agriculture et de l’extraction du sel.

Durant les dernières années, ce site est de plus en plus sollicité par des investisseurs et des utilisateurs qui y ont trouvé les conditions favorables pour développer leurs activités. Cet intérêt particulier se manifeste d'ailleurs par une intensification de la densité des habitations et des établissements touristiques, de l'exploitation conchylicole (parcs à huîtres), et de l'activité agricole et d'élevage au voisinage de la lagune.

En plus de ces pressions croissantes et des risques liés aux conflits d’usage, la lagune est soumise à une pollution par les eaux usées de l’agglomération du village et les eaux de ruissellement des zones agricoles avoisinantes, ce qui constitue une menace pour les équilibres écologiques et le développement de la zone.

Actuellement, la Commune de Oualidia fait l'objet de plusieurs études et projets lancés par les autorités provinciales et administrations compétentes, pour la mise à niveau des infrastructures de base et l’exploitation rationnelle des ressources, notamment les projets d'assainissement liquide et solide, l'amélioration des services publics (voirie, éclairage public) et l'établissement d'un plan d'aménagement réglementant l'occupation des sols aux alentours de la lagune.

VIII.2.Description du projet

Dans ce contexte, le Département de la Pêche Maritime a décidé de réaliser une étude pour l'organisation des activités conchylicoles au niveau de la lagune de Oualidia. Les objectifs de cette étude sont :

L'aménagement, le développement et l'organisation harmonieux des activités conchylicoles en tenant compte des capacités et spécificités locales ;

La réalisation d'une planification intégrée des zones côtières et d’une gestion des ressources communes visant leur préservation et leur durabilité ;

La contribution au développement durable de la conchyliculture dans la lagune de Oualidia, à travers la réalisation d'une gestion concertée des ressources halieutiques ;

Accroître la contribution du secteur de la pêche à l'économie de la région.

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Cette étude a été confiée à la Société CHANAKYA CORPORATION (http://chanakya-corp.com/) par le Marché n° : 09/CHANAKYA/BG/2008. Elle est composée de trois phases principales :

Phase 1: Diagnostic et état des lieux des activités Phase 2 : Définition des aspects biologiques et cartographiques Phase 3 : Etudes d'impacts

Les rapports des phases I et II ont été déjà élaborés et présentés au Maître d’ouvrage. Ces deux rapports précisent respectivement l’état actuel de la lagune et la proposition des aménagements pour le développement des activités conchylicoles dans cette lagune. Le rapport présenté ici ne concerne que la phase III. Il explique des différents impacts qui pourront être produits en cas d’exécution de ces aménagements proposés, et donne des mesures à prendre pour éviter ou atténuer ces impacts.

VIII.3.Evaluation des impacts et les mesures d’atténuation

Les activités conchylicoles proposées suivent les normes et les méthodes proposées par le Département de la Pêche Maritime dans son Plan d’Aménagement: grossissement de l’espèce Crassotrea gigas en poche sur table ostréicole métallique et grossissement de l’espèce Ruditapes decussauts en sous filet. Ces activités pourraient provoquer certains impacts sur la structure et la composition de l'environnement et sur la vie sociale de la région. Il est possible de gérer et de minimiser la majeure partie des impacts potentiels de la conchyliculture (même si elles sont non-signifiantes) à condition de connaître les processus mis en œuvre, de pratiquer une gestion responsable et de déterminer correctement l’emplacement des installations des huîtres et des palourdes en élevage. Une gestion inappropriée peut produire des effets nocifs sur l’environnement. En principe, il y deux composantes durant le grossissement des huîtres et des palourdes, qui doivent être prises en considération lors de l'élaboration d'un plan de gestion environnementale:

- Les travaux associés durant la production en mer – grossissement en mer, - Les travaux associés au poste-récolte sur l’estran (c'est-à-dire le dépôt).

Parmi les principaux impacts potentiels plus ou moins importants, on peut citer :

- La présence physique des installations de l’élevage et ses équipements annexes ;- Le bruit ;- Consommation de ressources ;- La qualité d’air ;- La qualité de l’eau ;- Introduction d’espèces ;- Propagation de la maladie ;- Produits Thérapeutiques ;- Les déchets solides ;- Le stockage et évacuation des substances considérées comme dangereuses ;- Les impacts écologiques.

La société DAKHLA AQUACULTURE a développé un plan de gestion tous ces impacts et l’a présenté dans ce présent rapport (voir Tableau V-5).

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VIII.4.Conclusion

Le Département de la Pêche Maritime compte réaliser ses activités d’élevage en parfaite conformité et en accord avec les lois en vigueur à l’échelle nationale. Elle compte aussi adopter strictement les bonnes pratiques et la technologie qui la développé de la conchyliculture.

En passant en revue tous les impacts probables durant le projet de la conchyliculture proposé par Le Département de la Pêche Maritime, ce rapport EIE conclut que, globalement, ces impacts sur l'environnement sont mineurs. En conclusion, les impacts potentiels, liés aux activités d’élevage des huîtres ainsi que des palourdes dans la lagune de Oalidia, sont négligeables.

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IX. Références Bibliographiques.

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CHANAKYA CORPORATION, 2009. Etude POUR L’ORGANISATION ET LE DEVELOPPEMENT DE LA CONCHYLICULTURE AU NIVEAU DE LA LAGUNE DE OUALIDIA PHASE I : Diagnostic et état des lieux des activités. Rapport présenté au Département de la Pêche Maritime, Contrat N° 09/CHANAKYA/BG/2008, 81p.

CHANAKYA CORPORATION, 2010. Etude POUR LA RÉOGANISATION ET LE DÉVELOPPEMENT DE LA CONCHYLICULTURE AU NIVEAU DE LA LAGUNE DE OUALIDIA Rapport Phase 2 :Aspects biologiques et cartographiques. Rapport présenté au Département de la Pêche Maritime, Contrat N° 09/CHANAKYA/BG/2008

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