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REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE
PROGRAMME DE DEFINITION DES CIBLES DE NEUTRALITE EN
MATIERE DE DEGRADATION DES TERRES (PDC/NDT)
Avril 2018
Rapport final du programme de
définition des cibles de NDT
2
Ce document a été conçu avec le soutien du Programme de définition des cibles de neutralité en matière de dégradation des terres (PDC NDT), une initiative de partenariat mise en œuvre par le Secrétariat et le Mécanisme mondial de la CNULCD avec l'apport des partenaires suivants : France, Allemagne, Luxembourg, République de Corée, Espagne, Trinidad et Tobago, Turquie, l’Agence spatiale européenne, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Fonds pour l’environnement mondial, le Système mondial d'information sur les sols de l'ISRIC, l’Union internationale pour la conservation de la nature, le Centre commun de recherche de la Commission européenne, Soil Leadership Academy, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Programme des Nations Unies pour l’environnement et l’Institut de ressources mondiales.
Les opinions et le contenu de ce document émanent des auteurs et ne représentent pas nécessairement les points de vue du PDC NDT ou de ses partenaires.
3
RESUME
La Côte d’Ivoire a adhéré au programme de définition des cibles de la neutralité en matière de
dégradation des terres (PDC NDT) afin d’intégrer les dispositions relatives à la NDT dans ses
programmes d’actions nationaux (PAN) et dans sa politique de développement. Ce
programme devrait permettre d’inverser la tendance de la dégradation des terres tout en
agissant sur les facteurs de dégradation.
Les facteurs de dégradation des terres identifiés sont le climat, le couvert végétal et les
activités anthropiques dont les principales sont les pratiques agricoles.
Plusieurs opportunités de levier et programmes pertinents pour le processus NDT ont été
identifiés. On note la mise en œuvre de l’Agenda 21 dans quatre (4) localités pilotes que sont
San-Pedro, Grand-Lahou, Port-Bouet et Grand-Bassam. Le projet de gestion durable des
terres découlant du plan d’Action National de Lutte Contre la Dégradation/Désertification des
terres (PANLCD) est aujourd’hui à sa phase de mise en œuvre. Il a pour objectif de maintenir
la fonctionnalité des zones de production café-cacao au centre et inverser la tendance à la
dégradation des terres dans la partie nord du pays par la création d’un environnement
politique et de capacité favorable à travers le développement des plans communautaires de
gestion de terroir et la facilitation d’accès aux bonnes pratiques de GDT. Par ailleurs, la Côte
d’Ivoire a pris des engagements dans le cadre de l’initiative AFR 100 où elle a fait la
promesse de restauration de 5 millions d’hectares de paysages déboisés à l’horizon 2030. Un
autre projet issu du Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) dénommé Projet
d’appui au Secteur Agricole (PSAC) vise l’accroissement de la production du cacao, l’hévéa,
le palmier à huile, le coton et l’anacarde tout en préservant la fertilité des sols. Le processus
NDT est également aligné sur les objectifs de la SNDB (Stratégie Nationale pour la Diversité
Biologique) notamment ceux relatifs à la réduction de la dégradation des ressources naturelles
et à la restauration des écosystèmes. Enfin, la Quinzaine Nationale de la Salubrité, de
l’Environnement et du Développement Durable (QNSEDD) constitue un levier de NDT grâce
aux activités de sensibilisation sur les enjeux environnementaux par l’information et la
sensibilisation des populations sur la lutte contre la dégradation des terres.
Le groupe de travail constitué d’entités issues de structures intervenant dans la gestion durable
des terres a permis de conduire à terme le Programme de Définition des Cibles de la NDT.
Ses différents travaux ont permis au pays de définir et valider la situation de référence
nationale et de formuler des cibles volontaires pour parvenir à la NDT. Les mesures devant
permettre de réaliser ces cibles ont été également identifiées par le groupe de travail. Enfin,
une note politique de haut niveau qui traduit l’engagement du pays à la lutte contre la
dégradation des terres a été élaborée et validée.
En ce qui concerne le cadre législatif, la Côte d’Ivoire a affirmé une réelle volonté politique
dans le domaine de la protection de l’environnement depuis le début des années 1970. Ainsi,
les pouvoirs publics ont mis en place, au niveau national des textes législatifs et
réglementaires pour conduire à terme plusieurs processus relevant de cette volonté politique.
Plusieurs institutions ou structures couvrant divers secteurs (Forêt, Agriculture, Eau, Mines,
Environnement) sont impliquées dans la protection des terres ou la gestion durable des terres.
4
Le niveau de référence indique un taux de dégradation des terres en Côte d’Ivoire de l’ordre
de 11,03% du territoire soit 3 557 068 hectares sur la période allant de 2000 à 2013. Les
surfaces forestières obtenues en 2000 à partir des images Landsat sont estimées à 8.725.200
hectares. En 2013 ces mêmes surfaces sont passées à 7.365.200 hectares, soit une baisse de
1.360.000 hectares. Ce qui représente 4,21%. Les surfaces ayant connu une baisse
significative de la productivité et celles présentant des signes de régression sont évaluées à
1607500. Ce qui correspond à 5% de terres ayant connues une baisse de productivité donc en
phase de dégradation. La perte de carbone est estimée à 444384 t sur la période de référence.
Les causes directes et indirectes sont l’énergie des gouttes d’eau, l’énergie du ruissellement
d’eau, le climat, le couvert végétal, les techniques agricoles traditionnelles et la pratique
répétée des feux de brousse.
Pour atteindre la NDT, la Côte d’Ivoire envisage de mettre en œuvre un ensemble de mesures
législatives et réglementaire, institutionnelles et techniques. Les premières mesures visent la
préservation de la fertilité des sols et les dernières visent la restauration des terres déjà
dégradées.
Encadré : Cibles nationales volontaires de neutralité en matière de dégradation des terres
(NDT) en Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire se fixe pour objectif, d’ici à 2030 d’atteindre la NDT en restaurant 100%
des terres dégradées et en augmentant de 5 millions d’hectares la couverture forestière, en
vue d’améliorer de façon durable les conditions de vie des populations.
Plus spécifiquement, d’ici à 2030, notre pays s’engage à renforcer les mesures et les efforts en
cours pour :
• Augmenter la couverture forestière de 3 millions d’hectares ;
• Limiter à 1% le taux de conversion des forêts en d’autres formes d’occupation du sol ;
• Améliorer la productivité de 2 millions d’hectares de forêts existantes présentant une
baisse de productivité nette ;
• Améliorer la productivité de 800.000 hectares de terres agricoles présentant une baisse de
productivité nette ;
• Récupérer 7.200 hectares de terres nues pour la production agricole ;
• Séquestrer 50.000 tonnes de carbone rejetés dans l’atmosphère.
5
Table of Contents RESUME ................................................................................................................................................... 3
1. Levier sur la NDT .................................................................................................................................. 7
1.1. Intérêt du pays ............................................................................................................................. 7
1.3. Opportunités et programmes pertinents pour le processus NDT ................................................ 8
1.3.1. Engagement de la société civile à l’Agenda 21 ...................................................................... 8
1.3.2. Plan d’Action National de Lutte Contre la Dégradation/Désertification des Terres (PAN-
LCD) ................................................................................................................................................. 8
1.3.3. Projet de Gestion Durable des terres en Côte d’Ivoire (GDT) ............................................... 8
1.3.4. Programme TerrAfrica ........................................................................................................... 9
1.3.5. Projet d’Appui au Secteur Agricole (PSAC) ............................................................................ 9
1.3.6. Le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) ................................................... 9
1.3.7. Stratégie Nationale pour la Diversité Biologique (SNDB) ...................................................... 9
1.3.8. La Quinzaine Nationale de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable
(QNSEDD) ....................................................................................................................................... 10
1.4. Groupe de travail ........................................................................................................................ 10
2. Evaluation de la NDT ......................................................................................................................... 11
2.1. Tendances de la dégradation des terres .................................................................................... 11
2.1.1. Changements négatifs d’occupation du sol de 2000 à 2013 ............................................... 11
2.1.2. Variation de la productivité de 2000 à 2010 ....................................................................... 11
2.1.3. Baisse du stock organique du sol sur la décennie 2000 à 2010 .......................................... 12
2.2. Facteurs de dégradation des terres ........................................................................................... 12
2.3. Cadre législatif et institutionnel de la GDT/NDT ............................................................................ 13
2.3.1. Cadre législatif ......................................................................................................................... 13
2.3.2. Cadre institutionnel ............................................................................................................. 15
2.4. Niveau de référence de la NDT .................................................................................................. 17
3. Définition des cibles de la NDT .......................................................................................................... 18
3.1. Cibles nationales en vue d’atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres en Côte
d’Ivoire ............................................................................................................................................... 18
3.2. Mesures associées pour atteindre la NDT .................................................................................. 18
6
3.2.1. Cadre législatif et règlementaire ......................................................................................... 18
3.2.2. Cadre institutionnel ............................................................................................................. 18
3. 2.3. Opérationnalisation de la NDT ........................................................................................... 19
3. 2.4. Information/Communication ............................................................................................. 19
3. 2.5. Suivi-évaluation des activités ............................................................................................. 19
3. 2.6. Mesures techniques ........................................................................................................... 19
4. Atteinte de la NDT ............................................................................................................................. 20
4.1. Opportunités de levier saisies à ce jour ..................................................................................... 20
4.2. Projets et programmes transformateurs de NDT ainsi que les opportunités identifiées .......... 21
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 27
Annexes ................................................................................................................................................. 28
7
1. Levier sur la NDT
1.1. Intérêt du pays
La politique de développement de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture dont les principaux
produits de rente sont le café, le cacao et l’huile de palme. La production ivoirienne de
caoutchouc a augmenté de manière substantielle ces dernières années. Les cultures vivrières,
banane plantain, igname, manioc, tarot, riz et autres céréales ont également connue un essor
appréciable pour faire face à une demande domestique croissante. Cette agriculture a propulsé
la Côte d’Ivoire au Premier rang mondial des pays producteurs de cacao. En 2016, la
croissance économique portée par le dynamisme de l’agriculture s’est élevée à 8,2% du PIB.
Le secteur primaire contribue à près de 18% du PIB et emploie plus de la moitié de la
population active du pays.
Cependant, cette reprise de l’économie pourrait être mise-en mal du fait de la dynamique
actuelle de dégradation des terres. En effet, la dégradation est un processus qui réduit ou
détruit la capacité des terres pour la production agricole, végétale et animale, et pour la
production forestière.
Ainsi, pour continuer de bénéficier de l’agriculture le pays devra maintenir les ressources
terrestres à un état où leur qualité et quantité nécessaires au soutien des fonctions et services
écosystémiques et au renforcement de la sécurité alimentaire restent stables ou augmentent au
sein d’écosystèmes et d’échelles spatio-temporelles spécifiques. C’est dans cette optique que
le 17 février 2016, il a adhéré au programme de définition des cibles de la neutralité en
matière de dégradation des terres (PDC NDT) afin d’intégrer les dispositions relatives à la
NDT dans ses programmes d’actions nationaux (PAN) et dans sa politique de développement.
1.2 Lien entre la NDT, les ODDs et les autres engagements du pays
L’engagement du pays traduit une ambition des autorités de progresse vers l’atteinte de
différents objectifs du développement durable. A savoir l’ODD 15 qui vise à « protéger,
restaurer et promouvoir l'utilisation durable des écosystèmes terrestres, assurer une gestion
durable des forêts, lutter contre la désertification, et mettre fin et inverser la dégradation des
terres et la perte de la biodiversité Comme principaux résultats attendus de cet objectif, il est
défini sous la cible 15.3 de « lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols
dégradés, y compris les terres affectées par la désertification, la sécheresse et les
inondations, et de s'efforcer à assurer un monde sans dégradation des terres » à l'horizon
2030. ».
Le Ministère de l'Environnement et du Développement Durable « veille à l'intégration des
ODD dans l'élaboration et la mise en œuvre de l'ensemble des politiques conduites par le
Gouvernement ainsi qu'à leur évaluation environnementale ».
Sous la coordination du Ministère du Plan et du Développement, le Plan National de
Développement (PND) 2016-2020 a pris en compte l'ensemble des 17 ODD dans ses cinq
axes. Pour leur mise en œuvre, le Gouvernement travaille en synergie avec les autres parties
prenantes, à savoir le Parlement, le Conseil Économique et Social, les collectivités
territoriales, le secteur privé et la société civile. Il bénéficie de l'appui des Partenaires au
Développement, notamment des Agences des Nations Unies.
8
L'Institut National de la Statistique (INS), organe central de production du système statistique
national et les services statistiques ministériels sont chargés de produire les indicateurs pour le
suivi-évaluation des ODD et participe du processus NDT.
Les cibles formulées pour atteindre la NDT l’ont été en tenant compte des engagements
précédents pris par la Côte d’Ivoire dans le cadre de plusieurs autres initiatives
internationales. Ainsi, l’atteinte de la NDT permettra de réduire de 28% l’émission des gaz à
effet de serre (GES) d’ici à 2030 à travers la restauration des forêts classées avec l’implication
des communautés locales, le renforcement de la gestion durable des forêts classées et des aires
protégées notamment grâce au suivi spatial des terres, la facilitation de la réhabilitation des
terres dégradées et du reboisement des zones de savanes et renforcer les stocks de carbone
dans les forêts dégradées à travers la promotion du reboisement villageois.
Dans le cadre de l’initiative AFR 100 où la Côte d’Ivoire s’est fixée pour objectif de restaurer
5 millions d’hectares de paysages déboisés à l’horizon 2030, la NDT constituera un outil
indispensable. Les cibles de NDT se justifient également à travers les ambitions de la Côte
d’Ivoire relatives aux objectifs d’Aichi sur la préservation de la diversité biologique, et leur
mise en œuvre participera directement à la réalisation des objectifs en matière de conservation
de la biodiversité.
1.3. Opportunités et programmes pertinents pour le processus NDT
1.3.1. Engagement de la société civile à l’Agenda 21
Pour ce qui est du suivi de la désertification en Côte d’Ivoire, l’Agenda 21 a suscité une
mobilisation sans précédent de la part de la société civile. Les actions de la société civile ont
porté essentiellement sur l’information, la sensibilisation et l’éducation des populations à la
gestion durable des terres. Les domaines d’intervention des ONG sont diversifiés et vont de la
sensibilisation du grand public, surtout des femmes et des jeunes sur l’importance de la
gestion optimale de l’environnement, à la conduite de projets intégrés sur le terrain. Dans
l’ensemble, une dizaine d’ONG sont effectives sur le terrain. Plusieurs réseaux existent. Les
plus représentatives sont : ANOPACI, ILES, ROAD-CI AIDE ODIENNE, DVNIA CD,
LAGAHOUN, Fédération des Syndicats des Forestiers.
1.3.2. Plan d’Action National de Lutte Contre la Dégradation/Désertification des Terres
(PAN-LCD)
Suite à un processus participatif et inclusif, en août 2014, les parties prenantes au niveau
national, ont adopté le projet de PAN-LCD aligné à la stratégie décennale (2008-2018) de
l’UNCCD. Ainsi, le PANLCD constitue pour le pays un outil de planification stratégique et
opérationnelle qui établit les fondements nécessaires de la lutte contre la désertification.
1.3.3. Projet de Gestion Durable des terres en Côte d’Ivoire (GDT)
Pour amorcer la mise en œuvre concrète sur le terrain du PAN/LCD, le projet « Evaluation de
la dynamique de dégradation des terres dans les zone de production café – Cacao et du nord
du pays en vue de promouvoir les bonnes pratiques de Gestion Durable des Terres (GDT) et
la conservation du stock de carbone » est en cours de mise en œuvre. L’objectif du projet est
9
de maintenir la fonctionnalité des zones de production café – Cacao au centre et inverser la
tendance à la dégradation des terres dans la partie nord du pays par la création d’un
environnement politique et de capacité favorable à travers le développement des plans
communautaires de gestion de terroir et la facilitation d’accès aux bonne pratiques de GDT.
Les bonnes pratiques de GDT initiées par le projet devraient contribuer à l’atteinte de la NDT.
1.3.4. Programme TerrAfrica
Conscient de l’importance de restaurer les terres dégradée dans son pays, la Côte d’Ivoire est
membre de TerrAfrica et conduit depuis lors des actions devant conduire à la neutralité en
matière de dégradation des terres. Le programme vise à améliorer, par une gestion durable, la
productivité des terres dont les populations dépendent pour leur survie. Par conséquent, l’Etat
mène des activités dans le but d’amplifier le soutien à des approches et investissements
consacrés à la gestion durable des terres. Ces efforts soutiennent la réalisation des objectifs de
la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD) ainsi que le
Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) et le Plan
d’action pour l’environnement du NEPAD.
1.3.5. Projet d’Appui au Secteur Agricole (PSAC)
Le PSAC, Projet d’Appui au Secteur Agricole s’inscrit dans le cadre du Programme National
d’Investissement Agricole (PNIA). Il se veut un instrument de développement de 5 filières
agricoles stratégiques ayant un impact significatif sur la réduction de la pauvreté et le
développement économique de la Côte d’Ivoire. Ce sont le Cacao, l’Hévéa, le Palmier à
Huile, le Coton et l’Anacarde. Le projet vise l’accroissement de la production tout en
préservant la fertilité des sols. Pour ce faire, il est organisé le renforcement des capacités des
producteurs sur les bonnes pratiques agricoles. Les zones d’intervention du projet sont la
région de la Nawa pour le cacao ; les régions du Sud Comoé et de la Mé pour l’hévéa et le
palmier à huile ; les régions du Gbêkê, du Hambol du Poro et du Tchologo pour le coton ; les
régions du Béré, du Gontougo et du Bounkani pour les noix de cajou. Les régions de la Nawa,
Gbêkê, Poro et Bounkani font parties des hotspots identifiés dans le cadre du processus NDT.
Les partenaires techniques et financiers associés à ce projet sont le Groupe de la Banque
Mondiale, l’Agence Française de Développement, le Conseil du Café Cacao, l’APROMAC-
AIPH, l’INTERCOTON et le Conseil du Coton et de l’Anacarde.
1.3.6. Le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA)
Le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) a été conçu pour la mise en œuvre
de la politique agricole du pays. Les composantes comprennent des actions cohérentes avec le
processus NDT tant dans la définition des cibles que dans les actions à mettre en place pour
leur atteinte. Il s’agit notamment des actions identifiées pour l’aménagement des ressources
naturelles, la préservation de la biodiversité et le développement des filières associées au
secteur rural.
1.3.7. Stratégie Nationale pour la Diversité Biologique (SNDB)
La vision globale est qu’à l’horizon 2025, la diversité biologique de la Côte d’Ivoire soit
gérée de manière durable, en vue de l’équilibre des écosystèmes, de l’amélioration de la
10
qualité de vie des populations actuelles et de la préservation de l’héritage des générations
futures, en tenant compte de la dynamique sous-régionale et des dimensions régionale et
mondiale. Plusieurs objectifs de la SNDB sont cohérents avec le processus NDT notamment
ceux relatifs à la réduction de la dégradation des ressources naturelles et à la restauration des
écosystèmes.
1.3.8. La Quinzaine Nationale de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement
Durable (QNSEDD)
Pour faire face à la dégradation du patrimoine écologique et du cadre de vie, essentiellement
due aux activités anthropiques et aux facteurs climatiques, le Ministère de la Salubrité, de
l’Environnement et du Développement Durable (MINSEDD) mobilise tout le corps social,
autour de la protection de l’environnement et de l’amélioration de la qualité du cadre de vie, à
travers l’organisation de la Quinzaine Nationale de la Salubrité, de l’Environnement et du
Développement Durable (QNSEDD). Au cours de ladite quinzaine plusieurs activités de
sensibilisation sont organisées sur des enjeux environnementaux par l’information et la
sensibilisation des populations sur la lutte contre la dégradation des terres. A cet effet, la
Quinzaine Nationale de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable
(QNSEDD) apparait comme un plan de levier de la NDT.
1.4. Groupe de travail
Le groupe de travail sur la NDT est composé de 13 personnes y compris le consultant national
et le Point Focal National de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la
désertification/dégradation des terres (UNCCD). C’est la Plateforme Nationale de Gestion
Durable des Terres et de l’Eau (PNGDTE) qui a été utilisée pour la mise en place du groupe.
Les différents secteurs représentés sont l’Université Félix Houphouët Boigny (UFHB), le
Ministère de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable (MINSEDD), la
Commission Nationale du Développement Durable (CNDD), le Bureau National d’Etude
Technique et de Développement (BNETD), le Centre National de Recherche Agronomique
(CNRA), la Société d'Exploitation et de Développement Aéroportuaire, Aéronautique et
Météorologique (SODEXAM), le Centre National de Télédétection et d’Informatique
Géographique (CNTIG), le Comité National du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte Contre
la Sécheresse dans le Sahel (CONACILSS), le Ministère de l’Intégration Africaine et des
Ivoiriens de l’Extérieur (MIAIE) et les Organisations Non Gouvernementales (ONG).
Le groupe s’est réuni deux fois à Royal Hôtel Yamoussoukro en vue de procéder à la
validation technique des différents rapports sur la NDT. Au cours de ces travaux, plusieurs
problématiques ont été discutées. La première a porté sur la définition de terre dégradation
adoptée dans le processus NDT. Le consultant régional, M. Rivaldo Kpadonou a précisé à cet
effet qu’une terre est déclarée dégradée lorsqu’au moins l’un des indicateurs présente une
tendance négative. Par la suite, le groupe de travail a demandé la rectification de la superficie
de la Côte d’Ivoire considérée par le PDC/NDT dans les données de la ligne de référence. Il
est mentionné 323.931 km² alors que la superficie réelle est 322.463 km².
11
En ce qui concerne l’indicateur productivité dont les données portaient sur la baisse de
productivité, les premiers signes de baisse de productivité, les zones stables malgré le stress,
les zones restées stable sans perturbation, les zones présentant des productivités en hausse, le
consultant a insisté qu’il revient au pays de choisir les deux premières classes ou les trois
premières classes pour signifier la perte de productivité. Ainsi, à l’unanimité le groupe a
décidé de considérer les deux premières classes qui selon les participants reflète mieux la
réalité de perte de production.
Le groupe s’est également interrogé sur la place des plantations agricoles telles que l’Hévéa,
le Café, le cacao et l’anacarde dans les différentes considérations de forme de forêts. En
écumant les données fournies par le PDC/NDT, le groupe s’est rendu compte que ces
formations végétales étaient considérées comme forêts pour celles présentant de grandes
superficies et non pour les autres. Cette remarque a permis aux membres du groupe de travail
de se rendre compte de l’origine des erreurs dans les bases de données du PDC/NDT qui fait
de la partie nord de Côte d’Ivoire une zone forestière. Ainsi, le groupe a décidé que les cartes
élaborées pour la Côte d’Ivoire sur l’occupation des terres soient revues. Pour remédier à
l’erreur sur la dynamique d’occupation, le groupe a proposé les résultats d’une étude de
REDD+ et ceux du CILSS dont les résultats semblent refléter au mieux la réalité du terrain.
Au final, ce sont ceux du CILSS qui ont été retenu pour évaluer la dynamique de la
couverture végétale.
2. Evaluation de la NDT
2.1. Tendances de la dégradation des terres
2.1.1. Changements négatifs d’occupation du sol de 2000 à 2013
Au cours des années 2000 et 2013, les surfaces forestières ont baissées de 1.360.000 hectares.
Ce qui représente 4,21%. Les savanes arbustives qui représentent 15458800 hectares en 2000
ont régressé en 2013 pour passer à 14862000 hectares soit une baisse de 596800 ha. Les zones
humides et les plans d’eau occupaient une surface estimée à 612800 hectares en 2000. Cette
valeur est passée à 603200 en 2013. Il y a donc eu une baisse des plans d’eau de 9600
hectares. Toutes ces surfaces perdues ont été en réalité converties en terres cultivées, en sol
dénudé et en zone de construction. Par conséquent, les surfaces occupées par les terres
cultivées ont connu une augmentation. Les superficies sont passées respectivement de
6.810.000 hectares à 8.704.400 hectares soit une augmentation nette de 1894400 hectares
(5,87%). Il en est de même pour les zones de construction (Zones artificielles) et les sols
dénudés qui ont vu leurs superficies en hausse.
2.1.2. Variation de la productivité de 2000 à 2010
L’analyse des résultats montre qu’en Côte d’Ivoire, les surfaces présentant une baisse
significative de productivité représentent 1% des terres ivoiriennes, soit 394.191 hectares. Les
surfaces présentant les premiers signes de régression constituent 4% de l’ensemble avec
1213.263 hectares. Les zones stables malgré le stress de la végétation sont estimées à
2.805.120 hectares (9%). Les zones restées stables sans perturbations notables représentent
40% et sont estimées à 12.936.870 hectares.
12
Lorsqu’on considère les surfaces ayant connu une baisse significative de la productivité et
celles présentant des signes de régression, l’on totalise 1607500 hectares soit 5% de terres
ayant connues une baisse de productivité donc en phase de dégradation.
2.1.3. Baisse du stock organique du sol sur la décennie 2000 à 2010
La quantité de carbone séquestrée par les surfaces forestières transformées en terres cultivées
s’élève à 1791738 t. Cette quantité est passée à 1347354 t en 2010. Ce qui correspond à une
perte, pendant cette décennie de 444384 t de carbone soit environ 0,03% du stock national du
carbone du sol pour la période 2000 à 2010.
2.2. Facteurs de dégradation des terres
Les différents facteurs de dégradation des terres identifiés sont le climat, le couvert végétal,
l’agriculture, la pratique répétée des feux de végétation, la non application des textes de lois
en vigueur et les problèmes d’ordre institutionnels.
En effet, les facteurs climatiques notamment l’intensité des pluies en certaines régions est
telle que souvent, les sols ne peuvent pas absorber la totalité des précipitations. Dans ces
condition la plus grande partie de cette eau ne peut que ruisseler, entrainant avec elle les
particules superficielles les plus fines mais aussi plus riches du sol.
La destruction du couvert végétal pour les usages domestiques et autres multiplie par 1000 le
risque de dégradation des terres qu’il recouvrait. Dans le nord du pays, en zone de savane, les
formations ligneuses ont fortement régressé à cause de l’extension des superficies mises en
culture, des prélèvements pour la satisfaction des besoins domestiques (bois de chauffe et
charbon de bois), l’urbanisation et, à une échelle encore plus vaste, des feux de végétation. La
savane n’est quasiment plus boisée ni arborée mais arbustive ou pis herbeuse, à faible capacité
de recouvrement du sol et de restitution de matière organique. Tout ceci entraine une
exposition des sols à l’action des pluies et des vents.
En ce qui concerne l’agriculture, ce sont les pratiques culturales traditionnelles qui constituent
la cause de la dégradation des sols. Il s’agit de l’agriculture itinérante, manuelle ou tout au
plus semi mécanisée et le raccourcissement des jachères. Pour certaines cultures de rente
(coton), les producteurs utilisent des engrais minéraux à base d’azote, de phosphore et de
potassium. La répétition d’un tel programme de fertilisation, sans amendement acidifie les
sols, fragilise leur structure et les expose à l’érosion.
Au plan législatif la loi n°20/5-537 du 20 juillet 2015 d'orientation agricole de Côte
d'Ivoire en son article 21 fait obligation à l'exploitant agricole dans l'exercice de sa
profession de se conformer aux principes fondamentaux de gestion durable de
l'environnement, notamment de l’eau, de la faune, de la flore, du sol el du sous-sol.
Malheureusement la non appropriation de cette loi en vigueur entrave à la gestion durable des
terres.
Au plan institutionnel, des problèmes d’ordre exogène et endogène constituent un frein à la
mise en œuvre des programmes de gestion durable des terres. Il s’agit en autres pour ce qui
est d’ordre exogène du mauvais encrage institutionnel, des difficultés de collaboration entre
institutions et du mécanisme de financement non pérenne. Les problèmes endogènes se
13
résument aux problèmes d’ordre organisationnel, à la carence des dispositifs administratifs et
règlementaire, à l’insuffisance, l’inadéquation ou la mauvaise répartition des ressources
humaines et à l’insuffisance des moyens d’action et des ressources financières.
2.3. Cadre législatif et institutionnel de la GDT/NDT
2.3.1. Cadre législatif
Depuis le début des années 1970, l’état de Côte d’Ivoire a affirmé une réelle volonté politique
dans le domaine de la protection de l’environnement. Ainsi, les pouvoirs publics ont mis en
place, au niveau national des textes législatifs et réglementaires pour conduire à terme
plusieurs processus relevant de cette volonté politique.
- Loi n° 95-553 du 17 juillet 1995 portant code minier qui stipule en son article 3 que
les activités régies par le Code Minier, doivent être conduites de manière à assurer la
protection de la qualité de l’environnement, la réhabilitation des sites exploités et la
conservation du patrimoine forestier selon les conditions et modalités établies par la
réglementation minière (article 76). Les activités concernées sont la prospection, la
reconnaissance, la recherche, l’exploitation, la détention, le traitement, le transport, la
transformation de substances minérales, des eaux minérales et des gîtes géothermiques
sur toute l’étendue du territoire de la République.
- Loi n° 95-620 du 3 aout 1995 portant code des investissements. Cette loi, en son
article 14, alinéa 3 préconise la protection des conditions écologiques, en particulier
l'environnement
- Loi cadre n° 96-766 du 3 octobre 1996 portant Code de l’Environnement qui
établit les principes fondamentaux pour gérer et protéger l’environnement contre
toutes les formes de dégradation y compris les pollutions et nuisances diverses. De
même, elle crée les conditions d’une utilisation durable des ressources naturelles.
Cette loi vise entre autre à protéger les sols, sous-sols, sites, paysages et monuments
nationaux, les formations végétales, la faune et la flore et particulièrement les
domaines classés, les parcs nationaux et réserves existantes ; établir les principes
fondamentaux destinés à gérer, à protéger l'environnement contre toutes les formes de
dégradation afin de valoriser les ressources naturelles, de lutter contre toutes sortes de
pollution et nuisances ; améliorer les conditions de vie des différents types de
population dans le respect de l'équilibre avec le milieu ambiant; créer les conditions
d'une utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles pour les générations
présentes et futures ; veiller à la restauration des milieux endommagés.
- Loi n°96-669 du 29 août 1996 portant règlementation du secteur pétrolier
- Le décret n 96-894 du 8 novembre 1996, déterminant les règles de procédures
applicables aux études d'impact environnemental (EIE) des projets de
développement. Cette disposition réglementaire, impose le recours à l'EIE comme un
moyen déterminant d'intégrer les préoccupations écologiques dans la conception, la
réalisation et le fonctionnement des projets. L'étude d'impact est ainsi exigée dès la
phase de conception des projets de développement potentiellement dangereux pour
l'environnement; les autres sont, soit soumis à un constat d'impact, soit font l'objet
d'une exclusion catégorielle
14
- Le décret 97-678 du 3 décembre 1997 portant sur la protection de l'environnement
marin et lagunaire contre la pollution
- L’adoption en 1998 de la Loi n°98-755 du 23 décembre 1998 Portant Code de
l’Eau qui définit les mécanismes, institue la gestion intégrée des ressources en Eau par
bassin versant et, renforce le cadre institutionnel du secteur de l’eau en mettant un
accent particulier sur la planification et la coopération. La loi vise entre autre à
assurer : la protection contre toute forme de pollution, la restauration des eaux de
surface, des eaux souterraines et des eaux de la mer dans la limite des eaux
territoriales ; la protection, la mobilisation et la gestion des ressources en eau ; de
l’agriculture, de la pêche et des cultures marines, de la pêche en eau douce, de
l’industrie, de la production d’énergie, des transports, du tourisme, des loisirs et des
sports nautiques ainsi que toutes les autres activités humaines légalement exercées ; la
planification cohérente de l’utilisation des ressources en eau tant à l’échelle du bassin
versant hydrologique qu’à l’échelle nationale,
- Loi n° 2002-102 du 11 février 2002 relative à la création, à la gestion et au
financement des parcs nationaux et des réserves naturelles. Cette loi marque la
volonté de l’Etat de Côte d’Ivoire d’agir dans le secteur des parcs et réserves, et
permettre le renforcement de la politique globale de conservation de la nature. Elle
vient également renforcer le cadre juridique des parcs et réserves, qui seront gérés par
un seul établissement financé (OIPR= Office Ivoirien des Parcs et Réserves), en
grande partie par l’Etat.
- Loi n° 2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences
de l’Etat aux collectivités territoriales octroie des compétences générales en matière
de sauvegarde de l’environnement à ces dernières. Elle stipule que la réalisation d’un
équipement sur le territoire d’une collectivité territoriale ne peut être entreprise par
l’Etat ou par une autre Collectivité territoriale sans consultation préalable de la
Collectivité concernée. Ainsi, il revient à la collectivité territoriale concernée de
suspendre toute activité industrielle susceptible de dégradation sur son territoire.
- Le décret n°2012-962 du 02 octobre 2012 portant création, attributions, organisation
et fonctionnement du Comité national de défense de la forêt et de lutte contre les feux
de brousse.
- La loi n° 390 du 20 juin 2014 d’orientation sur le Développement Durable : Les
principes généraux de mise en œuvre du Développement Durable inclus le principe de
préservation de l’environnement (Section III-article 5.12). La préservation de
l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement en vue de
parvenir à un développement durable. La loi dispose que les collectivités territoriales
se dotent et mettent en œuvre des plans de développement durable au niveau local.
- La loi n°2014- 427 du 14 juillet 2014, portant nouveau code forestier ivoirien. La
présente loi fixe les règles relatives à la gestion durable des forêts. Elle fait la
promotion de la gestion durable des ressources naturelles.
- Loi n°2015-537 du 20 juillet 2015 d'orientation agricole de Côte d'Ivoire : Cette
loi vise plusieurs objectifs dont l’amélioration du cadre et des conditions de vie en
15
milieu rural ; la restauration ou préservation de la biodiversité. La loi en son article 21
stipule que dans l'exercice de sa profession, l'exploitant agricole se conforme aux
principes fondamentaux de gestion durable de l'environnement, notamment de l’eau,
de la faune, de la flore, du sol el du sous-sol. L’article 30 indique que les collectivités
territoriales élaborent et mettent en œuvre, en concertation avec les ministères en
charge du secteur agricole et la profession agricole, les schémas et plans
d'aménagement et de gestion de l'espace agricole de leur ressort territorial respectif
ainsi que leurs programmes de développement agricole.
La Côte d’Ivoire a signé et ratifié, depuis 1938 une quarantaine de conventions, accords et
traités internationaux relatifs à l’environnement. A la conférence de Rio de Janeiro en 1992, le
pays a ratifié et adhéré aux accords Multilatéraux de Rio en l’occurrence la Convention sur la
Biodiversité, la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique et le
protocole de Kyoto afférant, la Convention sur la lutte contre la désertification/la dégradation
des terres. Ces instruments internationaux ont tous été pourvus de documents stratégiques
requis au titre de la planification et de la coordination de leur mise en œuvre.
2.3.2. Cadre institutionnel
A ce jour, il n y a pas d’organisme ou d’institution unique spécifiquement responsable de la
gestion durable de la terre. Plusieurs institutions ou structures couvrant divers secteurs (Forêt,
Agriculture, Eau, Mines, Environnement) sont impliquées dans la protection des terres ou la
gestion durable des terres. Pour mutualiser les efforts et les moyens de lutte contre la
Dégradation des Terres et surtout gagner en efficacité dans la recherche de financements un
mécanisme de coordination en l’occurrence la plateforme nationale de gestion durable des
terres a été mise en place. Les institutions impliquées sont :
Le Ministère de la Salubrité de l’Environnement et du Développement Durable
(MINSEDD) : Le Ministère en charge de l’Environnement, est responsable de la conception
et de la mise en œuvre de la politique nationale pour la protection de l’environnement et du
développement durable, l’élaboration des textes législatifs relatifs à l’environnement et le
suivi de leur application, la promotion d’un meilleur cadre de vie, la protection des ressources
naturelles.
A travers les structures sous tutelles que sont l’Agence Nationale De l’Environnement
(ANDE), l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), le ministère en charge de
l’environnement veille à la réalisation des études d’impact environnemental et social et les
audits environnementaux imposés à tout projet de développement susceptible d’avoir des
effets sur l’environnement, à la lutte contre la pollution de l’environnement et la gestion des
ressources naturelles, à la mise en place et à la gestion d’un système national d’informations
environnementales, à la prise en compte des préoccupations environnementales dans les
projets et programmes de développement.
Ministère en charge de l’agriculture définit les politiques de développement d’une
agriculture durable. L’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER), sous
la tutelle du Ministère de l’Agriculture (MINAGRI), mène des actions de vulgarisation des
bonnes pratiques agricoles et d’encadrement des populations rurales.
16
Le Ministère des eaux et forêts définit et mets en œuvre la politique de l’état en matière de
protection et de développement des ressources halieutiques et forestières. La Société de
Développement des Forêts (SODEFOR) institution sous tutelle du Ministère a pour principale
mission la gestion, la réhabilitation et la restauration de l’ensemble des forêts classées.
Le Ministère en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique à la
compétence de mener des recherches sur les techniques de protection des sols et de
restauration de leur fertilité. Plusieurs institutions en charge de ces travaux de recherche
scientifique sous sa tutelle sont le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), le
Centre de Recherche Ecologique (CRE).
Autres institutions et centres techniques: Les structures comme l’IGT, le CNTIG et le CCT
jouent un rôle important dans la collecte des données nécessaire au suivi de la dégradation des
terres. A ce jour, ces structures disposent d’importantes bases de données (numériques,
alphanumériques et graphiques) grâce à leurs laboratoires et des Systèmes d’Information
Géographiques devant servir dans le processus NDT. Quant à la SODEXAM, elle assure au
plan national, la collecte, le contrôle et la sauvegarde des données relatives au climat et au
temps. En plus des institutions énumérées, on note des organismes de recherche d’autres pays,
implantés en Côte d’Ivoire : L’Institut de Recherche de Développement (IRD); le Centre
Suisse de Recherche Scientifique, etc. Ces structures mènent des activités de recherche en lien
avec la NDT.
Des Institutions Internationales de Recherche sont également Installées ou représentées en
Côte d’Ivoire. Il s’agit : de l’Association pour le développement de la Riziculture en Afrique
de l’Ouest (ADRAO); de l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA); du Centre
International pour l’amélioration du Maïs et du Blé (CIMMYT).
Secteur privé : Des dispositions légales ont prévu que certaines ressources des organes en
charge de la gestion des parcs et réserves et de la gestion durable des terres proviennent du
secteur privé. Cependant, la question de l’implication étroite des entreprises privées à la mise
en œuvre de la NDT se pose avec acuité dans notre pays ou l’agriculture demeure la première
activité en termes de génération de ressources, d’emplois et d’impact sur le bien-être des
populations. Peu d’exemples d’actions initiées par les entreprises privées pour protéger ou
restaurer les terres sont connus. Peut-être que de telles initiatives ont été prises, mais elles ne
sont pas connues. Généralement celles confrontées à la dégradation des terres ont recours aux
produits chimiques ou emblavent de nouvelles terres.
Les collectivités territoriales sont chargées de l’aménagement du territoire ; la protection de
l’environnement et la gestion des ressources naturelles au niveau locale. Aussi, elles élaborent
et mettent en œuvre, en concertation avec les ministères en charge du secteur agricole et la
profession agricole, les schémas et plans d'aménagement et de gestion de l'espace agricole de
leur ressort territorial respectif ainsi que leurs programmes de développement agricole.
Société civile : Les actions de la société civile portent essentiellement sur l’information, la
sensibilisation et l’éducation des populations. La sensibilisation du grand public, surtout des
femmes et des jeunes concerne l’importance de la gestion optimale de l’environnement et la
conduite de projets intégrés sur le terrain.
17
2.4. Niveau de référence de la NDT
Les niveaux de référence concernant la productivité et le stock de carbone ont été évalués à
partir des données de l’ESA CCI-LC (2000/2010) fournies par l’UNCCD. Les données
concernant l’occupation du sol proviennent d’une étude régionale conduite par le Comité
permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Elles sont
téléchargeables à partir du lien suivant : https://eros.usgs.gov/westafrica/land-cover/land-use-
land-cover-and-trends-cote-divoire. Ces dernières données couvrent la période allant de 2000
à 2013. Les résultats ont été obtenus à partir des calculs des surfaces, du stock de carbone et
de la productivité à partir des fichiers.
Ainsi, les pertes de couvertures forestières et savanicoles sont évaluées à 1 956 800 hectares.
Quant à la productivité, la perte s’élève à 1 607 454 hectares. Le stock de carbone perdu au
cours de la décennie 2000 à 2010 s’élève à 444 384 tonnes. Les pertes comptabilisées à la fois
dans l’occupation du sol et la productivité sont de l’ordre de 7 186 hectares (Annexe 3). De
tout ce qui précède le taux de dégradation des terres en Côte d’Ivoire revient à 11,03% du
territoire soit 3 557 068 hectares.
Sur analyse de la carte des changements globaux d’occupation du sol et des réalités terrain, il
a été identifié 8 hotspots de dégradation. Il s’agit de la région du Kabadougou, Poro, Boukani,
Iffou, Nawa, Tonkpi, Gbèkè et Sud-Comoé (Figure 1).
Figure 1 : Situation géographique des hotspots identifiés
18
3. Définition des cibles de la NDT
3.1. Cibles nationales en vue d’atteindre la neutralité en matière de dégradation des
terres en Côte d’Ivoire
Après avoir pris suffisamment la mesure de la problématique de dégradation des terres qui
affecte particulièrement la production agricole et les conditions de vie des populations, la
Côte d’Ivoire s’engage à doubler d’efforts pour arrêter et inverser les tendances actuelles.
Ainsi, elle se fixe pour objectif, d’ici à 2030 d’atteindre la NDT en restaurant 100% des
terres dégradées et en augmentant de 5 millions d’hectares la couverture forestière, en
vue d’améliorer de façon durable les conditions de vie des populations.
Plus spécifiquement, d’ici à 2030, notre pays s’engage à renforcer les mesures et les efforts en
cours pour :
• Augmenter la couverture forestière de 3 millions d’hectares ;
• Limiter à 1% le taux de conversion des forêts en d’autres formes d’occupation du sol ;
• Améliorer la productivité de 2 millions d’hectares de forêts existantes présentant une
baisse de productivité nette ;
• Améliorer la productivité de 800.000 hectares de terres agricoles présentant une baisse
de productivité nette ;
• Récupérer 7.200 hectares de terres nues pour la production agricole ;
• Séquestrer 50.000 tonnes de carbone rejetés dans l’atmosphère.
3.2. Mesures associées pour atteindre la NDT
Pour atteindre la NDT, la Côte d’Ivoire envisage de mettre en œuvre un ensemble de mesures
législatives et réglementaire, institutionnelles et techniques. Les premières mesures visent la
préservation de la fertilité des sols et les dernières visent la restauration des terres déjà
dégradées.
Dans ce sens, la Côte d’Ivoire compte prioriser d’abord les mesures d’évitement comme
principale solution à la dégradation des terres et ensuite les mesures de restauration des terres
et des écosystèmes dégradés. Les principales mesures envisagées sont décrites comme suit :
3.2.1. Cadre législatif et règlementaire
La Côte d’Ivoire s’engage à consolider le cadre juridique et réglementaire pour la mise en
œuvre, le suivi-évaluation de la NDT et les résolutions de la Conférence des Parties à la
CNULCD, en pérennisant les actions de préservation, de restauration et de gestion durable des
terres.
3.2.2. Cadre institutionnel
La Côte d’Ivoire s’engage à créer une plateforme nationale de gestion durable des terres et de
l’eau (PNGDTE) réunissant les parties prenantes de la lutte contre la dégradation des terres
pour aider à la mise en œuvre efficace de politiques nationales de gestion durable des terres et
de l’eau.
19
3. 2.3. Opérationnalisation de la NDT
La Côte d’Ivoire s’engage à évaluer l’impact des politiques / lois /programmes/projets publics
pour la lutte contre la dégradation des terres en intégrant les politiques de préservation, de
restauration et de gestion durables des terres dans les processus de décision publique dans le
PND et dans les politiques sectorielles.
3. 2.4. Information/Communication
La Côte d’Ivoire va :
- renforcer les capacités des acteurs par des campagnes de sensibilisation ;
- mettre en place un système d’information sur les activités de lutte contre la
dégradation des terres ;
- Renforcer à tous les niveaux la sensibilisation sur la Désertification, Dégradation des
Terres et de la Sécheresse (DDTS) ;
- Vulgariser les textes législatifs existants relatifs à la DDTS sous forme de documents
simples et d’émissions (médias de masse) pour accélérer leur appropriation/application
et pour sensibiliser l’opinion nationale à la base, les acteurs et les partenaires.
3. 2.5. Suivi-évaluation des activités
La Côte d’Ivoire s’engage à suivre et à évaluer les activités de la NDT et à produire des
rapports biennaux ainsi que des communications tous les quatre ans.
3. 2.6. Mesures techniques
❖ Reboisement
Les zones de terres fragiles et marginales pour l’agriculture seront privilégiées pour
l’installation des plantations forestières. L’enrichissement du couvert initial, entre autres avec
des espèces ligneuses autochtones résistantes au feu, à usages multiples, est recommandé. Les
efforts de reboisement/boisement porteront en premier lieu sur les terres dégradées, les
alentours des villes, et tout le long de la frontière nord du pays. Pour satisfaire les besoins
domestiques en bois, le boisement en milieu rural devrait faire appel à des espèces à
croissance rapide.
❖ Défense et restauration des sols
Pour lutter contre la dégradation des terres dans les champs de culture, de très nombreuses
techniques existent, notamment :
• La pratique des successions et rotations culturales avec l’utilisation des légumineuses
herbacées annuelles améliorantes qui sont bien indiquées ;
• La pratique régulièrement des systèmes d’enfouissement et de paillage des résidus
culturaux issus des récoltes ;
• L’adoption des techniques qui stabilisent les systèmes de cultures et conduisent à une
sédentarisation de l’agriculture en général ;
20
• L’adoption des systèmes qui maintiennent les arbres pour une longue durée en
plantation. C’est le cas de la méthode taungya ;
• L’adoption du système de haies vives pour sécuriser le foncier et régler le conflit
agriculteurs/éleveurs ;
• La sédentarisation de l’élevage pour éviter le tassement du sol et la destruction de la
végétation par la divagation et la transhumance du bétail.
❖ Amélioration de la fertilité des sols
Cette action comporte l’amendement organique, les techniques agroforestières,
l’aménagement de terroirs ruraux, la gestion de l’espace agro-sylvo-pastoral et la valorisation
des produits ligneux agricoles et agroforestiers.
L’amendement organique consiste à faire l’humification, le compostage et la production de
fumier.
Les techniques agroforestières comportent plusieurs aspects : les jachères améliorées, les
associations culturales, l’aménagement des espaces ruraux et la sécurisation foncière,
l’amélioration des productions agricoles et animales et la valorisation des produits ligneux
agricoles et agroforestiers.
4. Atteinte de la NDT
4.1. Opportunités de levier saisies à ce jour
Pour la mise en œuvre effective des mesures identifiées pour atteindre la NDT, plusieurs
opportunités devant permettre la mobilisation des ressources ont été saisies. Il s’agit
notamment :
- Projet de Gestion Durable des Terres (GDT) : ce projet amorce la mise en œuvre
concrète sur le terrain du Plan d’Action national de Lutte contre la
Désertification/Dégradation des terres (PANLCD). Dans le cadre de ce projet, quatre
composantes développées ont un lien direct avec la neutralité en matière de
dégradation des terres. A cet effet, plusieurs activités à mener ont été mise à jour pour
permettre d’atteindre la NDT dans les zones d’intervention du projet que sont les
zones de production café-cacao et du nord du pays.
- Programme National d’Investissement Agricole II (PNIA II 2017-2025) : Le
Programme National d’Investissement Agricole II (PNIAII) a été conçu pour la mise
en œuvre de la politique agricole du pays. Il s’inscrit dans le cadre de l’application
sectorielle du Plan National de Développement. Les composantes comprennent des
actions cohérentes avec le processus NDT. A cet effet, de nombreuses actions
prioritaires devant permettre d’atteindre la NDT seront mise en œuvre dans le PNIA
II. Il s’agit notamment des actions identifiées pour l’aménagement des ressources
naturelles, la préservation de la biodiversité et le développement des filières associées
au secteur rural.
21
- Agenda 21 : En réponse aux objectifs des conventions de Rio, l’Etat de Côte d’Ivoire
à travers le Ministère de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement
Durable (MINSEDD) et avec l’appui du PNUD a initié le programme intitulé
« Renforcement du système de gestion de l’information environnementale pour le
développement de la zone Côtière de Côte d’Ivoire ». Il vise à améliorer la prise de
décision dans la gestion de l’environnement en zone côtière dans le pays et contribuer
à atteindre ainsi les objectifs environnementaux nationaux et mondiaux. Dans le cadre
du processus NDT, plusieurs thèmes abordés notamment les thèmes 2 (Planification et
utilisation de l’espace), 4 (Gestion durable des ressources vivantes et non vivantes) et
5 (Patrimoine naturel) en lien avec la NDT ont été mises à jour. Ainsi, les indicateurs
de ces thèmes ont été revus pour prendre en compte ceux de la NDT que sont la
productivité des terres, le stock de carbone et l’occupation des terres.
4.2. Projets et programmes transformateurs de NDT ainsi que les opportunités
identifiées
Dix (10) principales idées de projets et programmes transformateurs de NDT ont été identifiés
pour la Côte d’Ivoire. Il s’agit notamment de:
- Intégration de la gestion des inondations, de la sécheresse et de l'alerte rapide pour
l'adaptation aux changements climatiques dans le bassin de la Volta.
- Accroître la capacité d'adaptation et la résilience des collectivités locales aux
changements climatiques grâce à la restauration des paysages forestiers
- Évaluation de la dynamique de dégradation des terres dans les zones de production
café-cacao et du nord du pays en vue de promouvoir les bonnes pratiques de Gestion
Durable des Terres (GDT) et la conservation du stock de carbone
- Projet de gestion des pesticides périmés
- Projet d'appui au secteur agricole
- Programme d'investissement forestier
- Soutien à une agriculture attentive à la nutrition et au renforcement des capacités des
petits agriculteurs et exploitants de terres marginales (P155081)
- Développement intégré pour une résilience climatique accrue dans le bassin du Niger.
- Projet de conservation de l'écosystème de l'Union du fleuve Mano et de gestion
internationale des ressources en eau (GIRE).
- Le projet REDD+ dans la région de la Mé
Les détails sur ces dix (10) programmes/projets (composantes probables, partenaires
potentiels, zone d’intervention, superficie approximative de terres à restaurer, etc) sont décrits
dans le tableau ci-après.
22
N° Titre du projet Composantes probables à considérer ou
résumé du projet
Institutions
responsable ou
partenaires
potentiels
Zone
d’intervention
Durée
du
projet
Début
d’exécution
du projet
1 Intégration de la gestion des
inondations, de la sécheresse
et de l'alerte rapide pour
l'adaptation aux changements
climatiques dans le bassin de
la Volta.
- Développer les capacités et établir des
cadres aux niveaux local, national et
régional pour assurer une prise de décision
fondée sur le risque ;
- développer une adaptation concrète et des
actions d'atténuation respectueuses de
l'environnement avec une approche
intégrée ;
- Renforcer les capacités politiques et
institutionnelles pour une gestion intégrée
des inondations et de la sécheresse aux
niveaux local, national et transfrontalier;
Organisation
météorologique
mondiale (OMM)
Autorité du Bassin de
la Volta (VBA)
Partenariat mondial
pour l'eau en Afrique
de l'Ouest (GWP-
WAF)
Benin, Burkina
Faso, Côte
d’Ivoire, Ghana,
Mali et le Togo
4 ans 7 août 2017
2 Accroître la capacité
d'adaptation et la résilience
des collectivités locales aux
changements climatiques
- Planter des arbres de choix pour accroître la
résilience des collectivités aux effets du
changement climatique;
- Valeur ajoutée et commercialisation des
BAD Côte d’Ivoire et
Guinée Konakry
5 ans et 6
mois
6 août 2017
23
grâce à la restauration des
paysages forestiers
produits forestiers pour une résilience accrue
aux effets du changement climatique sur la
productivité agricole;
- Renforcement institutionnel et politique et
mise en réseau ;
- Développement des capacités et
apprentissage pour mettre à l'échelle les
leçons apprises.
3
Évaluation de la dynamique
de dégradation des terres
dans les zones de production
café-cacao et du nord du pays
en vue de promouvoir les
bonnes pratiques de Gestion
Durable des Terres (GDT) et
la conservation du stock de
carbone
- Maintenir la fonctionnalité des zones de
production cacao - café au centre et inverser
la tendance à la dégradation des terres dans
la partie nord du pays par la création d’un
environnement politique et de capacité
favorable à travers le développement des
plans communautaires de gestion de terroir
et la facilitation d’accès aux bonnes
pratiques de GDT
GEF Côte d’Ivoire 36 mois 5 décembre
2016
4 Projet de gestion des
pesticides périmés (P131778)
- Faire l’inventaire des pesticides périmés et
des déchets associés ;
- Faire l’inventaire des pesticides
Banque Mondiale Côte d’Ivoire 5 ans 25 Août
2015
24
fonctionnels;
- Mise à l’échelle d’un cadre réglementaire
efficace pour les pesticides périmés et les
déchets associés;
- Mise en place de produits pilotes sur les
alternatives aux pesticides chimiques.
5 Projet d'appui au secteur
agricole (P119308)
- Lutter contre la pauvreté en milieu rural ;
- Améliorer la productivité des petits
producteurs ;
- Favoriser l’accès des femmes et jeunes à la
terre ;
- Renforcer les capacités des filières
agricoles ;
- Réhabiliter les pistes des zones culturales
Banque Mondiale Côte d’Ivoire 5 ans 08 Août
2013
6 Programme d'investissement
forestier (P162789)
- Conserver et augmenter le stock forestier et
améliorer l'accès aux sources de revenus de
la gestion durable des forêts pour des
communautés sélectionnées dans les zones
cibles
Banque mondiale Côte d’Ivoire 5 ans 26 janvier
2018
7 Soutien à une agriculture
attentive à la nutrition et au
- Le soutien aux fermes modèles villageoises
(VMF) et à la propriété familiale des jardins
Banque mondiale Côte d’Ivoire N/A 18 juillet
25
renforcement des capacités
des petits agriculteurs et
exploitants de terres
marginales (P155081)
pour la production de cultures riches en
nutriments et à valeur élevée et d'aliments
d'origine animale;
- Amélioration de la capacité et l'éducation
nutritionnelle;
- Améliorer l'accès à l'infrastructure;
- Améliorer la gestion de projet et
- Administration, suivi et évaluation, et
diffusion des connaissances
2017
8 Développement intégré pour
une résilience climatique
accrue dans le bassin du
Niger.
(ID 5487)
- Accroître la sécurité hydrique, la résilience
climatique et la gestion des ressources
naturelles aux niveaux régional, sous-bassin
et communautaire dans le bassin du Niger en
contribuant à la mise en œuvre du PAS /
SDAP et du CRIP4 et aux résultats du plan
stratégique de l'ABN.
GEF
BAD
Bénin, Burkina
Faso, Cameroun,
Tchad, Côte
d'Ivoire,
Guinée, Mali,
Niger, Nigéria
48 mois 27 février
2017
9 Projet de conservation de
l'écosystème de l'Union du
fleuve Mano et de gestion
internationale des ressources
en eau (GIRE).
- Conservation de l'écosystème forestier de
Haute Guinée
GEF
Union internationale
pour la conservation
de la nature
Côte d'Ivoire,
Guinée, Libéria,
Sierra Leone
28 mois 28
Décembre
2016
26
(ID :4953)
10 Le projet REDD+ dans la
région de la Mé
- Aménagement du territoire ;
- Sécurisation foncière ;
- Agriculture Zéro Déforestation ;
- Reboisement et Gestion Durable des forêts ;
- Energie Domestique Durable ;
- Appui au processus REDD+.
REDD+ Côte d’Ivoire/
Région de la Mé
3 ans Décembre
2016
27
CONCLUSION
Le programme de définition des cibles auquel la Côte d’Ivoire s’est engagé a permis de mettre
en place un groupe de travail. Par l’entremise de ce groupe de travail avec à sa tête le Point
Focal National de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la
désertification/dégradation des terres (UNCCD), le pays a à formuler des cibles volontaires
pour atteindre la NDT. Ainsi, la Côte d’Ivoire se fixe pour objectif, d’ici à 2030 d’atteindre la
NDT en restaurant 100% des terres dégradées et en augmentant de 5 millions d’hectares la
couverture forestière, en vue d’améliorer de façon durable les conditions de vie des
populations. Par la suite, elle a identifié les mesures devant permettre d’atteindre les objectifs
fixés. Enfin, une note politique de haut niveau a été élaborée en vue de montrer à la
communauté internationale, aux partenaires techniques et financiers et aux acteurs locaux à
tous niveaux l’engagement du pays dans l’atteinte de la NDT.
Le déroulement des différentes phases du processus a permis de comprendre que la gestion
durable des terres nécessite l’implication de plusieurs catégories d’acteurs. Il s’agit des
structures étatiques, les organisations de la société civile, le secteur privé, les collectivités
territoriales, les structures de recherches et les populations en milieu rural. Malheureusement,
on relève des difficultés de collaboration entre ces différentes catégories notamment dans la
vulgarisation des pratiques agricoles durables et des résultats de la recherche.
Etant donné que l’atteinte de la NDT exige la participation à tous les niveaux des acteurs, la
NDT, à travers sa plateforme apparaît comme l’un des cadres de collaboration intersectorielle.
Le taux de dégradation des terres en Côte d’Ivoire est de 11,03% du territoire soit 3 557 068
hectares sur la période allant de 2000 à 2013. Plusieurs facteurs de dégradation ont été
identifiés. Ce sont le climat, le couvert végétal, les pratiques agricoles traditionnelles, les feux
de végétation, la non appropriation des textes de loi en vigueur et les problèmes d’ordre
institutionnels.
Pour inverser la tendance de dégradation des terres, la Côte d’Ivoire, à travers le processus
NDT a pris des dispositions nécessaires. Ainsi, elle se fixe pour objectif, d’ici à 2030
d’atteindre la NDT en restaurant 100% des terres dégradées et en augmentant de 5 millions
d’hectares la couverture forestière, en vue d’améliorer de façon durable les conditions de vie
des populations.
Pour atteindre ces cibles nationales, la Côte d’Ivoire envisage de mettre en œuvre un
ensemble de mesures législatives et réglementaires, institutionnelles et techniques. A cet effet,
plusieurs opportunités ont été identifiées et saisie. Il s’agit notamment du Projet de Gestion
Durable des Terres (GDT), du Programme National d’Investissement Agricole II (PNIA II
2017-2025 et de l’Agenda 21.
Toutes ces avancées ont été possibles grâce au leadership gouvernemental et à l’engagement
de toutes les parties prenantes du fait de leur concertation permanente.
28
Annexes
Annexe 1 : Liste des membres du groupe de travail sur la NDT
N° NOM ET PRENOMS STRUCTURE
1 ALLA Della André UFHB
2 BIE Lemonkpé Hubert MIAIE/CONACILSS
3 KOUADIO Yao Jean-
Clovis UFHB
4 N’GUESSAN Kouakou
Edouard Consultant NDT
5 PEDIA Patrick Léon CNDD/MINSEDD
6 KOFFI kouakou Kan
Jaques ONG ADC-CI
7 DJE Kouakou Bernard SODEXAM/Direction
Météorologie
8 TRAORE Ynsa BNETD
9 N'GORAN Konan
Guillaume MINSEDD
10 KOUADIO Kouakou
Jean
PF
UNCCD/MINSEDD
11 EHOUMAN Kassi Yaha Assistante
12 N'GUESSAN Kanga
Anatole CNRA
13 GOUAHOU Brice CNTIG
29
Annexe 2 : Date des réunions du groupe de travail et des ateliers, photos des évènements
Date de la réunion Objet de la réunion Lieu Photos des évènements
11 mai 2017 Atelier de lancement
Cet atelier marque le
début du processus de
définition des cibles de la
NDT en Côte d’Ivoire, Il
a réuni cinquante-sept
(57) acteurs nationaux et
internationaux issus de
structures impliquées
dans la lutte contre la
dégradation des terres.
Hôtel Ibis
Plateau
21 au 24 juin 2017 1ere Réunion du groupe
de travail
Cette réunion a permis
aux membres du groupe
de travail de s’enquérir
des bases de données
fournies par le MM. Au
cours de cette réunion les
données portant sur stock
de carbone et la
productivité ont été
validé.
Royal Hôtel
Yamoussoukro
16 au 18 Août 2017 2eme Réunion du groupe
de travail
Cette deuxième réunion a
permis l’acquisition de la
base de données du
CILSS portant sur la
dynamique d’occupation
du sol en lieu et place de
celle du MM. La note
politique de haut niveau
a été également élaboré
Royal Hôtel
Yamoussoukro
30
24 Août 2017 Atelier de validation
La Côte d’Ivoire
ambitionne, à l’horizon
2030, de mener avec
succès le programme
NDT. C’est dans cet
objectif qu’un groupe de
travail composé
d’experts en la matière a
été chargé, depuis le 11
mai 2017, de plancher
sur les cibles prioritaires
nationales de NDT.
Ministère de tutelle,
experts et organisations
parties prenantes au
programme se sont
réunis à l’hôtel Ibis au
Plateau pour valider le
rapport des réflexions de
l’équipe d’experts sur le
processus d’atteinte de la
NDT
Hôtel Ibis
Plateau
31
Annexe 3 : Présentation de la situation de référence en Côte d’Ivoire (Source Données par défaut, UNCCD, 2017 et CILSS 2017)
Occupation du sol
Occupation des terres Dynamique de la productivité nette (km²)
Carbone
organiqu
e du sol
(2000)
Superfici
e 2000
(km²)
Superficie
2013
(km²)
Changeme
nt des
terres
(2000-2013)
Déclin de
productivit
é
Premier
s signes
de
déclin
Stable
subissan
t de
stress
Stable ne
subissant
pas de
stress
Accroisseme
nt de la
productivité
Données
manquante
s
Tonne/ha
Forêts 87252 73652 -13600 1939 4223 8956 43365 56182 383 43,8
Savanes arbustives,
prairies et zones à faible
végétation 154588 148620 -5968 169 1656 2406 17579 24673 178 41,3
Terres cultivées 68100 87044 18944 1416 6078 16468 67238 65771 610 53,0
Zones humides et plans
d’eau 6128 6032 -96 75 30 56 444 131 2117 52,4
Zones artificielles 3452 4156 704 344 146 166 742 278 115 48,5
Terrain non viabilisé et
autres domaines 2504 2520 16
SOC moyen
(ton/ha) 48,0
Superficie totale
(%) 1% 4% 9% 40% 45% 1%
Total (km²) 322024 322024 3942 12133 28051 129369 147034 3402
32
Annexe 4: Conventions et accords internationaux ratifiés par la Côte d’Ivoire
CONVENTIONS ET ACCORDS
INTERNATIONAUX
DATE DE RATIFICATION/ADHESION
Convention - cadre des Nations Unies sur la
diversité biologique / 1992
14/11/94
Convention - cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (UNFCCC) / 1991
1992 14/11/94
Convention d’Abidjan relative à la coopération en
matière de protection et de mise en valeur du milieu
marin et des zones côtières de la région d’Afrique
de l’Ouest et du Centre /1981
15/01/82
Convention d’Alger sur la conservation de la nature
et des ressources naturelles / 1968
15/06/69
Convention de Londres relative à la conservation de
la faune et de la flore à l’état naturel/1933
31/05/38
Convention de Ramsar sur les zones humides
d'importance internationale particulièrement comme
habitat d'oiseaux d'eau / 1971
3/02/1993
Convention sur la lutte contre la désertification dans
les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou
par la désertification (CCD) / 1994
6/03/97
Signature de l’accord-cadre de coopération et
d’assistance entre la Côte d’Ivoire et la FAO pour la
lutte contre la désertification
14/08/12
Convention sur les Changements Climatiques,
adoptée le 07 mai 1992 à New York.
14 novembre 1994
Protocole relatif à la Convention cadre des Nations
Unies sur les Changements Climatiques, signé le 11
décembre 1997 à Kyoto (Japon).
10 avril 2007
Convention sur la Diversité Biologique, signée le
05 juin 1992 à Rio de Janeiro (Brésil).
14 novembre 1994
Protocole sur la Prévention des Biotechnologies
relatif à la Convention sur la Diversité Biologique,
signée le 29 janvier 2000 à Cartagena
31 mai 2007
Convention sur le Commerce International des
espèces de Faune et de Flore sauvages menacées
d’extinction, adoptée le 03 mars 1973 à
Washington.
25 août 1994.
Convention des Nations Unies sur la lutte contre la
Sécheresse dans les pays gravement touchés par la
Sécheresse et/ou la Désertification en particulier en
Afrique, adoptée le 17 juin 1994 à Paris.
02 mai 1997.
33
Convention relative à la Coopération en matière de
Protection et de Mise en valeur du milieu marin et
des zones côtières de la Région de l’Afrique de
l’Ouest et du Centre et du Protocole relatif à la
Coopération en matière de lutte contre la Pollution
en cas de situation critique, adoptée le 23 mars 1981
à Abidjan (Côte d’Ivoire)
08 janvier 1982
Convention portant création de l’Autorité du Bassin
du Niger, signée le 21 novembre 1980 à Farannah
(Niger).
08 décembre 1981.
Protocole relatif au Fonds de Développement du
Bassin du Niger, signée le 21 novembre 1980 à
Farannah.
08 décembre 1981.
Convention relative aux zones humides
d’importance internationale particulièrement
comme habitats des oiseaux d’eau, adoptée le 02
février 1971 à Ramsar.
25 août 1994.
Convention concernant la Protection du Patrimoine
Mondial, Culturel et Naturel, adoptée le 23
novembre 1972 à Paris Adhésion le 21 novembre
1977.
Convention portant statut du Fleuve Volta et
création de l’Autorité du Bassin de la Volta, signée
le 19 janvier 2007 à Ouagadougou.
21 juillet 2009.
Charte de l’Eau du Bassin du Niger, signée le 30
avril 2008 à Niamey (Niger).
21 juillet 2009.
Annexe 4 : Liste des rapports soumis
1- Plan de travail budgétisé
2- Analyse SWOT du cadre juridique et institutionnel sur la gestion durable des terres
3- Plan national d’effet de levier
4- Rapport cibles et mesures en vue d’atteindre la NDT en Côte d’Ivoire
5- Rapport technique national de synthèse
6- Transformative project opportunities identification
7- Analyse des tendances et des facteurs de dégradation des terres
8- Note politique de haut niveau