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R APPORT P LANETE V IVANTE 2006

RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006 · 2020. 5. 29. · RAPPORT PLANETE VIVANTE 20061 Le WWF a initié les Rapports Planète Vivante en 1998 pour mieux faire connaître la situation du monde

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  • R A P P O R T P L A N E T E V I V A N T E 2 0 0 6

  • LE WWFest une des organisationsindépendantes pour la conservationde la nature les plus importantes etles plus expérimentées au monde. Elle compte près de 5 millionsd’adhérents et un réseau mondialactif dans plus de 100 pays. La mission du WWF est de stopperla dégradation de l’environnementnaturel de la planète et deconstruire un avenir où les humainsvivent en harmonie avec la nature.

    ZOOLOGICAL SOCIETY OFLONDONFondée en 1826, la SociétéZoologique de Londres (ZoologicalSociety of London-ZSL) est uneorganisation internationaled’éducation et de protection de lanature. Sa mission est de pro-mouvoir et d’obtenir la protectiondes animaux et de leurs habitats àtravers le monde. ZSL gère le Zoode Londres et le Whipsnade WildAnimal Park, effectue desrecherches scientifiques à l’Institutde Zoologie et est actifmondialement dans le domaine dela protection de la nature

    LE GLOBAL FOOTPRINTNETWORK (GFN) propose l’empreinte écologiquecomme outil de mesure de ladurabilité afin de promouvoir uneéconomie durable. Le réseau, enaccord avec ses partenaires,coordonne la recherche, développedes standards méthodologiques etfournit une comptabilité desressources aux décideurs, afind’aider l’économie humaine àopérer dans les limites écologiquesde la Terre.

    1. WWF INTERNATIONALAvenue du Mont-BlancCH-1196 GlandSwitzerlandwww.panda.org

    2. INSTITUTE OF ZOOLOGYZoological Society of LondonRegent’s ParkLondon NW1 4RY, UKwww.zoo.cam.ac.uk/ioz

    3. GLOBAL FOOTPRINTNETWORK1050 Warfield AveOakland, CA 94610, USAwww.footprintnetwork.org

    Avant-propos 1

    Introduction 2

    L’Indice Planète Vivante 4

    Espèces terrestres 6

    Espèces marines 8

    Espèces d'eau douce 10

    Les prélèvements d’eau 12

    L’Empreinte Ecologique 14

    L’Empreinte mondiale 16

    L’Empreinte par région et groupe de revenus 18

    L’Empreinte et le développement humain 19

    Scénarios 20

    « Business as uual » 22

    Modification progressive 23

    Réduction drastique 24

    Réduire et répartir 25

    Transition vers une société durable 26

    Tableaux 28

    L’Empreinte Ecologique et la Biocapacité 28

    La planète vivante au fil du temps 36

    L’Indice Planète Vivante : notes techniques 37

    L’Empreinte Ecologique :

    les questions les plus fréquentes 38

    Sources et lectures recommandées 40

    Remerciements 41

    EDITEUR EN CHEFChris Hails1

    EDITEURSJonathan Loh1, 2

    Steven Goldfinger3

    INDICE PLANÈTE VIVANTE :Jonathan Loh1, 2

    Ben Collen2

    Louise McRae2

    Sarah Holbrook2

    Rajan Amin2

    Mala Ram2

    Jonathan E.M. Baillie2

    EMPREINTE ECOLOGIQUE :Mathis Wackernagel3

    Steven Goldfinger3

    Justin Kitzes3

    Audrey Peller3

    Jonathan Loh1, 2

    Paul Wermer3

    Gary Gibson3

    Josh Kearns3

    Robert Williams3

    Susan Burns3

    Brooking Gatewood3

    SCENARIOS :Mathis Wackernagel3

    Justin Kitzes3

    Steven Goldfinger3

    Audrey Peller3

    Jonathan Loh1, 2

    TABLE DES MATIERES

  • 11RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    Le WWFa initié les Rapports Planète Vivante en1998 pour mieux faire connaître lasituation du monde naturel et l'impact des activités humaines surcelle-ci. Depuis, nous avons constamment raffiné et développénos mesures de l'état de santé de la Terre.

    Les nouvelles ne sont pas bonnes. Le Rapport Planète Vivante2006 confirme que nous utilisons les ressources de la planète plusvite qu'elles ne peuvent se renouveler - les dernières donnéesdisponibles (pour 2003) indiquent que l'Empreinte Ecologique del'humanité, notre impact sur la planète, a plus que triplé depuis1961. A présent, notre empreinte excède d'environ 25% lacapacité du monde à se régénérer.

    Les conséquences de notre pression croissante sur les systèmesnaturels de la Terre sont à la fois prévisibles et funestes. L'autreindice de ce rapport, l'Indice Planète Vivante, montre une perterapide et continuelle de biodiversité - les populations de vertébrésont décliné de presque un tiers depuis 1970. Ceci confirme lestendances précédentes.

    Le message de ces deux indices est clair et urgent : nous avonsexcédé la capacité de la Terre à soutenir nos styles de vie pendantles 20 dernières années et nous devons arrêter. Nous devonséquilibrer notre consommation et la capacité de la nature à serégénérer et à absorber nos déchets sous peine de dommagesirréversibles.

    Nous savons où commencer. Le facteur le plus déterminant denotre empreinte est la manière dont nous générons et utilisonsl'énergie. Le Rapport Planète Vivante indique que notredépendance vis-à-vis des combustibles fossiles pour répondre ànos besoins énergétiques continue de croître et que les émissions àeffet de serre représentent à présent 48% - presque la moitié - denotre empreinte globale.

    Nous savons aussi, grâce à ce rapport, que le défi de réductionde notre empreinte s'inscrit au cœur de nos modèles dedéveloppement économique actuels. En comparant l'EmpreinteEcologique à l'Indice de Développement des Nations Unies lerapport montre clairement que ce que nos acceptons en ce momentcomme développement « élevé » est bien loin de l'objectif déclarédu développement durable. Des pays améliorent le bien-être deleur population tout en contournant l'objectif de durabilité etentrent dans ce que nous appelons la « surexploitation » - utilisantplus de ressources que ce que la planète ne peut soutenir. Il estinévitable que ce chemin limite les capacités des pays pauvres à sedévelopper et des pays riches à maintenir leur prospérité.

    Il est temps de faire certains choix vitaux. Mettre en œuvre deschangements qui améliorent le niveau de vie tout en réduisantnotre impact sur la nature ne sera pas facile. Mais nous devonsreconnaître que ce sont les choix d'aujourd'hui qui conditionnerontnos opportunités futures pendant longtemps. Ce sont les villes, lescentrales nucléaires et les maisons que nous construisons

    aujourd'hui qui piégeront notre société dans une consommationpréjudiciable ou qui propulseront cette génération et les suivantesvers un mode de vie durable.

    La bonne nouvelle est que c'est possible. Nous disposons déjàde technologies pour alléger notre empreinte, y compris detechnologies pour réduire significativement les émissions dedioxyde de carbone qui contribuent au réchauffement climatique.Et certains ont commencé. Le WWF travaille avec des compagniesde premier plan qui agissent pour réduire l'empreinte - diminuantles émissions de carbone et promouvant la durabilité dans d'autressecteurs, des pêches aux forêts. Nous travaillons aussi avec desgouvernements qui luttent pour enrayer la perte de biodiversité enprotégeant des habitats vitaux sur une échelle sans précédent.

    Mais nous devons faire plus. Le message du Rapport PlanèteVivante 2006 est que nous vivons au-dessus de nos moyens et quece sont les choix que chacun de nous fera aujourd'hui quidétermineront les possibilités des générations qui nous suivront.

    James P. LeapeDirecteur général du WWF International

    A V A N T- P R O P O S

  • 22 RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    I N T R O D U C T I O N

    1960 1970 1980 1990 2000 03

    Fig. 1 : INDICE PLANETE VIVANTE, 1970–2003

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    (197

    0=1)

    les déchets produits. L'Empreinte Ecologiquemesure cela en terme de surface de terre etd'eau biologiquement productive, nécessairespour fournir les ressources écologiques et lesservices demandés (nourriture, fibres, bois,terrain à bâtir, surfaces de terre nécessaire pourabsorber le dioxyde de carbone (CO2) libéré parla combustion des combustibles fossiles). Labiocapacité de la Terre est la somme des zonesbiologiquement productives - champs, prairies,forêts et pêches - disponibles pour répondre auxbesoins de l'humanité.

    La consommation d'eau douce n'est pasreprise dans l'Empreinte Ecologique mais faitl'objet d'une section séparée dans ce rapport.

    Depuis la fin des années 80, nous sommesen dépassement. En 2003, l'EmpreinteEcologique a dépassé la biocapacité de la Terred'environ 25%. En réalité, la capacitérégénératrice de la Terre n'arrive plus à suivre la

    demande : l'homme transforme les ressourcesen déchets plus vite que la nature ne peuttransformer ces déchets en ressources.

    L'humanité ne vit plus des intérêts de lanature mais attaque son capital. Cette pressioncroissante sur les écosystèmes cause ladestruction ou la dégradation d'habitats et laperte permanente de productivité, menaçant à lafois la biodiversité et le bien-être humain.

    Combien de temps cela sera-t-il encorepossible ? Un scénario modéré de « business asusual », basé sur les projections des NationsUnies (de croissance lente des économies etpopulations) suggère qu'à la moitié du siècle, lademande humaine vis-à-vis de la nature sera ledouble de la capacité productive de labiosphère. A un tel niveau de déficit écologique,l'épuisement des ressources écologiques etl'effondrement à grande échelle d'écosystèmesdeviennent de plus en plus probables.

    Ce rapport décrit l'état de la biodiversité auniveau global et la pression sur la biosphère dueà la consommation humaine de ressourcesnaturelles. Il est construit autour de deuxindicateurs : l'Indice Planète Vivante, qui reflètela santé des écosystèmes de la planète, etl'Empreinte Ecologique, qui mesure l'étendue dela demande humaine sur ces écosystèmes. Laprogression de ces mesures est analysée surplusieurs décades, afin de décrire les évolutionspassées, ensuite, trois scénarios explorent cedont le futur pourrait être fait. Les scénariosmontrent comment nos choix de sociétépourraient mener à une société durable, vivanten harmonie avec des écosystèmes robustes ouà l'effondrement de ces écosystèmes, avec uneperte permanente de biodiversité et une érosionde la capacité de la planète à soutenir sapopulation humaine.

    L'Indice Planète Vivante mesure l'évolution

    de la diversité biologique de la Terre. Il utiliseles tendances des populations de 1313 espècesde vertébrés - poissons, amphibiens, reptiles,oiseaux, mammifères - provenant de tous lescoins du monde. Des indices séparés sontproduits pour les espèces terrestres, marines etd'eau douce, et la moyenne de ces troisévolutions crée un indice agrégé. Bien que lesvertébrés ne représentent qu'une fraction desespèces connues, on considère que lesévolutions de leurs populations sontreprésentatives de la biodiversité générale etindique l'état de santé des écosystèmes. Entre1970 et 2003, l'indice a diminué de 30%. Cettetendance globale semble indiquer que nousdégradons les écosystèmes naturels à un rythmesans précédent dans l'histoire humaine.

    La biodiversité est affectée lorsque laproductivité de la biosphère n'arrive plus àsuivre la consommation humaine et à absorber

    Fig. 2 : EMPREINTE ECOLOGIQUE DE L’HUMANITE, 1961–2003

    0,8

    0,6

    1,4

    1,6

    0

    0,2

    0,4

    1,2

    1,8

    1,0

    1960 1970 1980 1990 2000 03

    Nom

    bre

    de

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    rre

  • 33RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    survie des autres espèces. Il est égalementimportant que cette part soit équitablementdistribuée entre les différents domainesbiogéographiques et les principaux biomes.

    Pour gérer la transition vers la durabilité,nous devons prendre des mesures qui tiennentcompte de ce qui s'est déjà passé, de notresituation actuelle et des contraintes et objectifspour le futur. L'Indice Planète Vivante etl'Empreinte Ecologique sont des outils quiaident à établir les bases, à définir des objectifset à mesurer les réussites et les échecs. Cesinformations sont vitales afin de stimuler lacréativité et l'innovation nécessaire pourrépondre au plus grand défi de l'humanité :comment pouvons-nous bien vivre dans leslimites de la capacité d'une seule Terre et ce touten laissant vivre les autres espèces de la planète ?

    Figure 1 : Indice Planète Vivante. Il montre les

    tendances dans les populations des espèces de

    vertébrés terrestres, d’eau douce et marins.

    L’indice a décliné de 29% de 1970 à 2003.

    Figure 2 : Empreinte Ecologique de l’humanité.

    Elle estime la part de la capacité régénératrice de

    la biosphère utilisée par l’homme.

    Figure 3 : Trois scénarios d’évolution de

    l’Empreinte Ecologique. Deux peuvent mener à

    la durabilité.

    Tableau 1 : Demande et offre écologique. Les

    douze pays ayant les plus fortes Empreintes

    Ecologiques totales.

    Deux chemins différents vers la durabilitésont explorés. L'un considère une transitionprogressive, l'autre des changements plusradicaux. L'Empreinte Ecologique nous permetd'estimer la dette écologique accumulée danschacun de ces scénarios : plus grande est cettedette, plus longtemps elle persistera et plusgrand sera le risque de dégâts irréversibles à laplanète. Ce risque doit être pris en compte enmême temps que les coûts économiques et lesconséquences sociales associés à chaque option.

    Aller vers la durabilité exige des actionsimportantes, maintenant. La taille despopulations change lentement et les biensproduits par l'homme - maisons, voitures,usines, centrales énergétiques - peuvent durerpendant des décennies. Ceci signifie que lespolitiques et les décisions d'investissementd'aujourd'hui continueront à déterminer notre

    demande en ressources pendant la majorité du21e siècle.

    Comme le montre l'Indice Planète Vivante,la pression humaine est déjà en train demenacer de nombreuses ressources de labiosphère. Même un scénario de type « business as usual » de croissance lenteaccélérera ces impacts négatifs. Et, vu laréponse lente de nombreux systèmesbiologiques, il y aura vraisemblablement undécalage avant que les écosystèmes nebénéficient significativement des actionspositives de l'homme.

    Nous partageons la Terre avec 5 à 10millions d'espèces, ou plus. La quantité debiocapacité qui reste disponible pour leur usageest déterminée par la proportion de biocapacitéque nous nous approprions. Pour maintenir labiodiversité, il est essentiel de réserver une partde la capacité productive de la biosphère à la

    Tableau 1 : DEMANDE ET OFFRE ECOLOGIQUE, 2003

    Empreinte Empreinte Ecologique Biocapacité Réserve ou Ecologique totale par personne (gha/ déficit (-) écologique

    (millions de gha) (gha/personne) personne) (gha/personne)

    Monde 14 114 2,2 1,8 -0,4

    Etats-Unis d’Amérique 2 819 9,6 4,7 -4,8Chine 2 152 1,6 0,8 -0,9Inde 802 0,8 0,4 -0,4Fédération de Russie 631 4,4 6,9 2,5Japon 556 4,4 0,7 -3,6Brésil 383 2,1 9,9 7,8Allemagne 375 4,5 1,7 -2,8France 339 5,6 3,0 -2,6Royaume-Uni 333 5,6 1,6 -4,0Mexique 265 2,6 1,7 -0,9Canada 240 7,6 14,5 6,9Italie 239 4,2 1,0 -3,1

    Note : les totaux peuvent ne pas être exacts pour des raisons d’arrondis. Pour une explication de la notion

    d’hectares globaux (gha), voir page 38.

    LA P

    LAN

    ETE

    VIVA

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    L’EM

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    AR

    IOS

    Fig. 3 : TROIS SCENARIOS D’EVOLUTION DE L’EMPREINTE ECOLOGIQUE, 1961–2100

    0,8

    0,6

    1,4

    1,6

    0

    0,2

    0,4

    1,2

    1,8

    1,0

    1960 1980 2000 2020 2040 2060 2080 2100

    Nom

    bre

    de

    pla

    nète

    s Te

    rre

    1961–2003

    Empreinte Ecologique

    2003–2100, scénarios

    « Business as usual » modéré (jusqu’en 2050)

    Modification progressive

    Réduction drastique

  • 44 RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    biologique. Bien que les écosystèmes au seind'un même biome partagent les mêmesprocessus écologiques et les mêmes types devégétation, leur composition exacte dépendradu domaine où on les trouve.

    La distribution de la biodiversité en eaudouce suit une classification similaire, baséessur les domaines biogéographiques différents.Les domaines marins sont eux moins biendéfinis, en partie parce que les espècesmarines ont tendance à être distribuées pluslargement au travers des océans.

    Figure 4 : Indice Planète Vivante Terrestre.

    L’Indice des espèces terrestres montre une baisse

    de 31 % entre 1970 et 2003.

    Figure 5 : Indice Planète Vivante Marin. L’indice

    marin montre un déclin moyen de 27 % entre

    1970 et 2003.

    Figure 6 : Indice Planète Vivante Eau douce.

    L’indice des espèces d’eau douce a baissé de

    28 % entre 1970 et 2003.

    Carte 1 : Domaines biogéographiques et

    biomes terrestres.

    L'Indice Planète Vivante est la mesure de l'étatde la biodiversité du monde. Il est basé sur lestendances de plus de 3600 populations de plusde 1300 espèces de vertébrés à travers lemonde, relevées entre 1970 et 2003. Il estcalculé comme la moyenne de trois indicesséparés qui mesurent les évolutions dans lespopulations de 695 espèces terrestres, 274espèces marines et 344 espèces d'eau douce.

    L'indice montre un déclin global d'environ30 % sur une période de 33 ans. Ce déclin estégalement présent pour les indices terrestres,marins et d'eau douce pris individuellement.La baisse des indices, en particulier de l'indiced'eau douce, est moindre que lors des rapportsprécédents car les indices ont été agrégésdifféremment, afin de réduire le degréd'incertitude qui les entoure (voir notestechniques, page 37).

    Les espèces ne sont pas sélectionnées surbase de critères géographique, écologique ou

    taxonomique. Ceci maximise la quantité dedonnées de base de l'indice qui contient ungrand nombre de données de populationvenant de groupes bien étudiées, comme lesoiseaux, et de régions bien étudiées, enparticulier l'Europe et l'Amérique du Nord. Encompensation, les régions tempérées ettropicales reçoivent un poids équivalent au seindes indices terrestres et d'eau douce (avec unpoids égal pour chaque espèce dans chaquerégion), et un même poids par bassinocéanique, au sein de l'indice marin (voirpages. 6-10).

    La carte ci-contre montre la surface de laTerre divisée en 14 biomes (ou typesd'habitats) terrestres et huit domainesbiogéographiques. Les biomes sont basés surla couverture de l'habitat (les zones agricoleset urbaines sont considérés en fonction du typede végétation potentielle) et les domaines sontdéfinis en fonction de l'histoire de l'évolution

    Fig. 5 : INDICE PLANETE VIVANTE MARIN,1970–2003

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    Ind

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    (197

    0=1)

    Indice Marin

    Indice Planète Vivante

    Fig. 6 : INDICE PLANETE VIVANTE EAU DOUCE,1970–2003

    0,8

    0,6

    1,8

    1,6

    1,2

    0

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    0,4

    1,4

    1,0

    1970 1980 1990 2000 03In

    dic

    e P

    lanè

    te V

    ivan

    te (1

    970=

    1)

    Indice Eau douce

    Indice Planète Vivante

    Fig. 4 : INDICE PLANETE VIVANTE TERRESTRE,1970–2003

    0,8

    0,6

    1,8

    1,6

    1,2

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    0,4

    1,4

    1,0

    1970 1980 1990 2000 03

    Ind

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    Pla

    nète

    Viv

    ante

    (197

    0=1)

    Indice Terrestre

    Indice Planète Vivante

    L ' I N D I C E P L A N E T E V I V A N T E

  • 55RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    LA P

    LAN

    ETE

    VIVA

    NTE

    Prairies et savanes inondées

    Prairies et zones arbustives montagneuses

    Toundras

    Forêts méditerranéennes, bois et broussailles

    Déserts et zones arbustives xériques

    Mangroves

    Plans d’eau

    Rochers et glaces

    Forêts humides de feuillus, tropicales et subtropicales

    Forêts feuillues sèches, tropicales et subtropicales

    Forêts tropicales et subtropicales de conifères

    Forêts tempérées de feuillus et mixtes

    Forêts tempérées de conifères

    Forêts boréales / Taïga

    Prairies, savanes et savanes arbustives ; tropicales et subtropicales

    Prairies, savanes et savanes arbustives ; tempérées

    Carte 1 : DOMAINES BIOGEOGRAPHIQUES ET BIOMES TERRESTRES

    Néarctique

    Paléarctique

    Océanique

    Océanique

    Néotropical Afriquetropicale

    Indo-Malaisien

    Australasie

    Antarctique

  • par la conversion agricole sont les forêtsboréales et la toundra.

    Figure 7 : Indices Planète Vivante terrestre des

    espèces tempérées et tropicales. Les

    populations d’espèces terrestres tropicales ont

    diminué de 55 % en moyenne de 1970 à 2003, les

    populations d’espèces tempérées sont restées

    assez stables.

    Figure 8 : Perte d’habitat naturel, par biome.

    A l’exception des forêts méditerranéennes

    et des forêts tempérées mixtes, où la perte

    considérable d’habitat s’est stabilisée après 1950

    car les terres les plus adéquates pour l’agriculture

    avaient déjà été converties, les biomes qui ont

    perdu le plus d’habitat avant 1950 continuent à en

    perdre rapidement entre 1950 et 1990. (Evaluation

    des Ecosystèmes pour le Millénaire).

    Figure 9 : Perte d’habitat naturel dûe à

    l’agriculture, par domaine. Le taux de perte

    d’habitat naturel pendant cette période a été le

    plus élevé sous les tropiques. L’agriculture s’est

    étendue en Australasie à un taux similaire à celui

    des Néotropiques, mais il y avait un niveau de

    culture relativement faible en 1950 (Evaluation des

    Ecosystèmes pour le Millénaire). Voir Carte 1 pour

    les limites des domaines.

    Carte 2 : Tendances de différentes populations

    d’espèces terrestres. Celles-ci ne sont pas

    nécessairement représentatives des évolutions

    générales pour chaque région mais illustrent le

    genre de données utilisées dans l’indice terrestre.

    Les populations d'espèces terrestres ont baisséd'environ 30 % en moyenne de 1970 à 2003.Ce déclin masque en fait une différencemarquée d'évolutions entre les espècestempérées et tropicales. Les populationsd'espèces tropicales ont, en moyenne, chuté de55 % entre 1970 et 2003, tandis que lespopulations d'espèces tempérées, qui ontprobablement subi des déclins marqués avant1970, connaissent peu de changements dansl'ensemble. La figure 7 montre l'évolutionmoyenne des populations de 695 espècesterrestres tempérées et tropicales (dont 562 setrouvent en zones tempérées et 150 en zonestropicales), alignée pour un indice 1970 égalà un.

    Le taux rapide de déclin des populationsd'espèces tropicales est reflété par la perted'habitat naturel au profit de l'agriculture ou del'élevage sous les tropiques, entre 1950 et 1990(Figure 9), la conversion agricole étant la

    principale cause de perte d'habitat. Ce sont lesforêts tropicales de l'Asie du Sud Est, unepartie du domaine biogéographique Indo-Malaisien, qui ont connu la plus rapideconversion au cours des deux dernièresdécennies. Dans les écosystèmes tempérés, laconversion d'habitat naturel en terres cultivéesa largement pris place avant 1950, c'est alorsque les populations d'espèces tempérées ontvraisemblablement diminué avant de sestabiliser.

    Les biomes (voir Carte 1) qui ont connu leplus rapide taux de conversion dans la dernièremoitié du 20e siècle furent les prairiestropicales, les prairies inondées et les forêtstropicales sèches (Figure 8). Les prairiestempérées, tropicales et inondées, les forêtsméditerranéennes, les forêts tempérées defeuillus et les forêts tropicales sèches onttoutes perdu plus de la moitié de leur habitatoriginel estimé. Les biomes les moins affectés

    Fig. 7 : INDICES PLANETE VIVANTE TERRESTRE DES ESPECES TEMPEREES ET TROPICALES, 1970–2003

    0,8

    0,6

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    1,6

    1,2

    0

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    0,4

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    1,0

    1970 1980 1990 2000 03

    Ind

    ice

    Pla

    nète

    Viv

    ante

    (197

    0=1)

    Indice Terrestre

    Espèces tempérées

    Espèces tropicales

    Fig. 8 : PERTE D’HABITAT NATUREL, PAR BIOME, jusqu’en 1990 (en % des surfaces initiales estimées)

    ■ Avant 1950

    ■ 1950–1990

    0 20% 40 60 80

    Toundra

    Forêts boréales / Taïga

    Forêts tempérées de conifères

    Forêts humides de feuillus, tropicales et subtropicales

    Prairies et zones arbustives montagneuses

    Déserts et zones arbustives xériques

    Mangroves

    Forêts tropicales et subtropicales de conifères

    Prairies, savanes et savanes arbustives ; tropicales et subtropicales

    Prairies et savanes inondées

    Forêts feuillues sèches, tropicales et subtropicales

    Forêts tempérées de feuillus et mixtes

    Forêts méditerranéennes, bois et broussailles

    Prairies, savanes et savanes arbustives ; tempérées

    (pas de différence significative)

    Fig. 9 : PERTE D’HABITAT NATUREL DUE A L’AGRICULTURE, PAR DOMAINE, 1950–1990 (en % de la surface en 1950)

    ■ Cultures

    ■ Prairies

    Néarctique

    Paléarctique

    Afrique tropicale

    Indo-Malaisien

    Néotropical

    Australasie

    0 1% 2 3 4 65

    (pas de différence significative)

    E S P E C E S T E R R E S T R E S

    66 RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

  • LA P

    LAN

    ETE

    VIVA

    NTE

    Carte 2 : EVOLUTION DE DIFFERENTES POPULATIONS D’ESPECES TERRESTRES, 1970–2003

    Espèces Nom commun Localisation de la population étudiéeVestiaria coccinea Liwi rouge Hawaii, Etats-Unis Vireo bellii Viréo de Bell Etats-Unis et CanadaElaphe obsoleta Couleuvre ratière Ile d’Hill, Ontario, CanadaDryocopus pileatus Grand pic Etats-Unis et CanadaCyclura cornuta Iguane terrestre cornu de l’île de Mona Ile Mona, Puerto RicoAnolis limifrons Ile de Barro Colorado, PanamaCrex crex Râle des genêts Royaume-UniAlces alces Elan LituanieGeronticus eremita Ibis chauve MarocCapra ibex Bouquetin Parc National Gran Paradiso, Italie

    Espèces Nom commun Localisation de la population étudiéeCanis lupus Loup gris GrèceGorilla beringei Gorille de montagne Parc des Virunga : Rép. dém. du Congo,

    Rwanda, OugandaAlcelaphus buselaphus Bubale OugandaGyps coprotheres Vautour chassefiente Afrique du SudConnochaetes taurinus Gnou bleu Cratère du Ngorongoro, TanzanieGyps indicus Vautour indien Nord de l’IndeRhinoceros sondaicus Rhinocéros de Java Java, IndonésieLichenostomus melanops Méliphage casqué AustralieLasiorhinus krefftii Wombat à nez poilu du Queensland Australie

    1970 2003Alces alces

    1970 2003Lasiorhinus

    krefftii

    1970 2003Lichenostomus

    melanops

    1970 2003Anolis limifrons

    1970 2003Cyclura cornuta

    1970 2003Elaphe obsoleta

    1970 2003Dryocopus

    pileatus

    1970 2003Vireo bellii

    1970 2003Gyps

    coprotheres

    1970 2003Alcelaphusbuselaphus

    1970 2003Gorilla beringei

    1970 2003Connochaetes

    taurinus

    1970 2003Gyps indicus

    1970 2003Rhinocerossondaicus

    1970 2003Vestiaria coccinea

    1970 2003Crex crex

    1970 2003Capra ibex

    1970 2003Geronticus

    eremita

    1970 2003Canis lupus

    77RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

  • 88 RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    les écosystèmes les plus productifs de laplanète et sont cruciaux pour la santé desécosystèmes marins des zones tropicales. Lesmangroves fournissent les zones d'élevage de85 % d'espèces commerciales de poissons sousles tropiques et sont essentielles au maintiendes populations de poissons et donc desressources en nourriture. Les mangroves ontété dégradées ou détruites deux fois plus viteque les forêts tropicales. On estime que plusd'un tiers de la surface totale des forêts demangrove a été perdu entre 1980 et 2000(Figure 12).

    Figure 10 : Indice Planète Vivante des océans

    Arctique/Atlantique et Austral. Les populations

    des espèces de l’océan Austral ont baissé de 30

    % entre 1970 et 1998, tandis que, globalement,

    les tendances des populations des océans

    Arctique/Atlantique ont été positives.

    Figure 11 : Indice Planète Vivante des océans

    Indien/Sud-Est asiatique et Pacifique. L’océan

    Indien et les mers de l’Asie du Sud-Est ont connu

    des déclins de plus de moitié en moyenne, entre

    1970 et 2000 alors que les évolutions des espèces

    de l’océan Pacifique restaient dans l’ensemble

    stable.

    Figure 12 : Surface de mangrove, par région.

    Plus d’un quart des mangroves d’Asie ont été

    perdues dans les dix années précédant 2000.

    En Amérique du Sud, plus de la moitié des

    mangroves ont disparu pendant la même période.

    (Mayaux et al. 2005).

    Carte 3 : Tendances de différentes populations

    d’espèces marines. Celles-ci ne sont pas

    nécessairement représentatives des évolutions

    générales pour chaque région mais illustrent le

    type de données utilisées dans l’indice marin.

    L'environnement marin, qui couvre près de 70% de la surface de la Terre, comprend desécosystèmes parmi les plus variés et productifsdu monde. Cependant, depuis la secondemoitié du 20e siècle, les activités humaines ontnégativement affecté ces écosystèmes marins.

    L'indice marin est divisé en bassinsocéaniques. Le plus vaste, celui de l'océanPacifique, couvre plus d'un tiers de la surfacede la planète. L'océan Atlantique inclut lebassin Arctique. Pour les besoins de l'indice,les mers côtières de l'Asie du Sud Est sontreprises dans l'océan Indien. L'océan Australcomprend les mers autour de l'Antarctiquedont la limite nord est définie par la latitude60°S.

    L'indice marin se base sur les tendances de1112 populations de 274 espèces, entre 1970et 2003. Il montre une baisse de plus de 25 %en moyenne pour les quatre bassinsocéaniques. Des tendances relativement stables

    apparaissent clairement pour le Pacifique et lesocéans Arctique/Atlantique par rapport à desdéclins dramatiques pour les océansIndien/Sud Est asiatique et Austral. Lesaugmentations des populations d'oiseauxmarins et de quelques espèces de mammifèresdans les océans Atlantique et Pacifique, depuis1970, masquent cependant le déclin denombreuses espèces de poissons,particulièrement celles qui possèdent unegrande importance économique telles que lecabillaud et le thon, qui déclinent à caused'une pêche excessive, ainsi qu'un déclinmarqué des tortues et d'autres espèces victimesde pêches accidentelles. Il y acomparativement peu de données pour lesocéans Austral et Indien, ces indices s'arrêtentrespectivement en 1997 et 2000.

    Les mangroves - ces forêts résistantes àl'eau de mer qui se développent dans les zonesintertidales des côtes tropicales - sont parmi

    Fig. 10 : INDICE PLANETE VIVANTE DES OCEANS ARCTIQUE / ATLANTIQUE ET AUSTRAL, 1970–2003

    0,8

    0,6

    1,8

    1,6

    1,2

    0

    0,2

    0,4

    1,4

    1,0

    1970 1980 1990 2000 03

    Ind

    ice

    Pla

    nète

    Viv

    ante

    (197

    0=1)

    Indice Marin Océans Arctique / Atlantique Océan Austral

    Fig. 11 : INDICE PLANETE VIVANTE DES OCEANS INDIEN /SUD-EST ASIATIQUE ET PACIFIQUE, 1970–2003

    0,8

    0,6

    1,8

    1,6

    1,2

    0

    0,2

    0,4

    1,4

    1,0

    1970 1980 1990 2000 03

    Ind

    ice

    Pla

    nète

    Viv

    ante

    (197

    0=1)

    Océan Pacifique Océan Indien / Sud-Est asiatique

    Indice Marin

    Fig. 12 : SURFACE DE MANGROVE, PAR REGION, 1990–2000

    ■ 2000

    ■ 1990Amérique du Sud

    Afrique

    Asie

    0 2million d’ha 4 6 8

    E S P E C E S M A R I N E S

  • 99RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    LA P

    LAN

    ETE

    VIVA

    NTE

    Carte 3 : EVOLUTION DE DIFFERENTES POPULATIONS D’ESPECES MARINES, 1970–2003

    Espèces Nom commun Localisation de la population étudiéeAtheresthes stomias Faux flétan du Pacifique Iles Aléoutiennes, Mer de Béring, Pacifique NordEnhydra lutris Loutre de mer Etat de Washington, Etats-Unis, Pacifique NordLamna nasus Requin-taupe commun Canada, Atlantique NordRynchops niger Bec-en-ciseaux noir Mer des Caraïbes /golfe du MexiqueLepidochelys kempii Tortue de Kemp Mexique, Mer des Caraïbes /golfe du MexiqueSpheniscus mendiculus Manchot des Galápagos Galápagos, Equateur, Pacifique SudBalaenoptera physalus Rorqual commun Océan AustralBalaenoptera musculus Baleine bleue Islande, Atlantique NordBalaenoptera acutorostrata Petit rorqual Islande, Atlantique NordMallotus villosus Capelan Océan Arctique

    Espèces Nom commun Localisation de la population étudiéeXiphias gladius Espadon Atlantique Nord Calonectris diomedea Puffin cendré Malte, Mer Méditerranée/Mer NoireTursiops aduncus Grand dauphin Emirats Arabes Unis /Océan IndienDugong dugon Lamantin Kenya, Océan IndienThunnus albacares Thon albacore (ou thon obèse) Océan IndienSpheniscus demersus Manchot du Cap Afrique du Sud, Atlantique Sud Thalassarche melanophris Albatros à sourcils noirs Océan AustralUrsus maritimus Ours polaire Océan ArctiqueCaretta caretta Tortue caouanne Ile de Wreck, AustraliePagrus auratus Dorade ovale Golfe d’Hauraki /Baie de Plenty, Pacifique

    1970 2003Mallotus villosus

    1970 2003Thunnusalbacares

    1970 2003Atheresthes

    stomias

    1970 2003Pagrus auratus

    1970 2003Caretta caretta

    1970 2003Lamna nasus

    1970 2003Calonectrisdiomedea

    1970 2003Spheniscusmendiculus

    1970 2003Thalassarchemelanophris

    1970 2003Spheniscusdemersus

    1970 2003Rynchops niger

    1970 2003Lepidochelys

    kempii

    1970 2003Balaenopteraacutorostrata

    1970 2003Balaenoptera

    musculus

    1970 2003Xiphias gladius

    1970 2003Ursus maritimus

    1970 2003Tursiops aduncus

    1970 2003Dugong dugon

    1970 2003Enhydra lutris

    1970 2003Balaenoptera

    physalus

  • 1100 RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    sur la productivité des marécages, des plainesalluviales et des deltas. Elles perturbent lamigration et la dispersion du poisson etprovoquent des diminutions de nombreusesespèces d'eau douce.

    En terme de biomes (voir Carte 1), lesforêts méditerranéennes, les déserts et zonesarbustives xériques, les forêts tempérées defeuillus, les prairies tempérées, inondées et demontagne ont toutes plus de 70 % de leursgrands systèmes fluviaux sévèrement perturbés(Figure 14), principalement par l'irrigation. Latoundra est le seul biome où les grandssystèmes fluviaux restent encoremajoritairement intacts.

    Figure 13 : Indices Planète Vivante d’eau douce,

    tempéré et tropical. Les populations d’espèces

    d’eau douce tropicales et tempérées ont diminué

    d’environ 30 %, entre 1970 et 2003.

    Figure 14 : Fragmentation et régulation de

    l’écoulement des grands systèmes fluviaux, par

    biome. Pourcentage de la surface totale des

    bassins versants de 14 biomes terrestres qui est

    sévèrement ou modérément perturbé par des bar-

    rages (Nilsson et al. 2005). Voir Tableau 6, page 37.

    Figure 15 : Fragmentation et régulation de

    l’écoulement des grands systèmes fluviaux, par

    région. Pourcentage du total du déversement

    annuel des grands systèmes fluviaux qui est

    sévèrement ou modérément perturbé par des

    barrages, par région (Nilsson et al. 2005). Voir

    Tableau 6, page 37.

    Carte 4 : Tendances de différentes populations

    d’espèces d’eau douce. Celles-ci ne sont pas

    nécessairement représentatives des évolutions

    générales pour chaque région mais illustrent le

    type de données utilisées dans l’indice d’eau

    douce.

    Environ 45.000 espèces de vertébrés viventdans ou autour des lacs, rivières, ruisseaux etmarécages. Les tendances de ces populationsservent d'indicateur de la santé de l'ensembledes écosystèmes d'eau douce dans le monde.

    L'indice eau douce (Figure 13) se base surles tendances de 344 espèces (dont 287 enzones tempérées et 51 en zones tropicales).Dans l'ensemble, de 1970 à 2003, lespopulations de ces espèces ont diminuéd'environ 30 %, tant en zones tempérées quetropicales. Il y a un contraste entre lesévolutions relativement stables constatées pourles oiseaux d'eau douce et les autres espècesd'eau douce qui ont décliné de 50 % enmoyenne au cours de la même période. Lesprincipales causes de ce déclin sont ladestruction d'habitats, la surpêche, les espècesenvahissantes, la pollution et les perturbationsdes systèmes fluviaux pour la fourniture d'eau.

    Le déclin de l'indice eau douce est moindreque suggéré dans les éditions précédentes,suite à une agrégation modifiée afin del'aligner sur l'indice terrestre (voir notetechnique page 37). Il contient aussi un certainnombre de nouvelles espèces.

    La transformation et l'obstruction dessystèmes fluviaux aux fins d'usages industriel etdomestique, l'irrigation et l'énergiehydroélectrique ont fragmentés plus de la moitiédes grands systèmes fluviaux. Environ 83 % deleur écoulement annuel total est affecté - 52 %modérément et 31 % sévèrement - lesécoulements des rivières d'Europe étant les plusfortement régulés et ceux d'Australasie lesmoins régulés (Figure 15). Dans le monde, laquantité d'eau stockée dans des réservoirs debarrage est de trois à six fois supérieure à laquantité d'eau contenue dans les rivières.

    La fragmentation et la transformation del'écoulement naturel des rivières a un impact

    Fig. 13 : INDICES PLANETE VIVANTE D’EAU DOUCE, TEMPERE ET TROPICAL, 1970–2003

    Indice Eau douce

    Espèces tempérées

    Espèces tropicales

    0,8

    0,6

    1,8

    1,6

    1,2

    0

    0,2

    0,4

    1,4

    1,0

    1970 1980 1990 2000 03

    Ind

    ice

    Pla

    nète

    Viv

    ante

    (197

    0=1)

    Fig. 14 : FRAGMENTATION ET REGULATION DES GRANDS SYSTEMES FLUVIAUX, PAR BIOME

    0 20% 40 60 80 100

    ■ Sévèrement perturbé■ Modérément perturbé

    Toundra

    Mangroves

    Forêts humides de feuillus, tropicales et subtropicales

    Forêts boréales / Taïga

    Forêts tropicales et subtropicales de conifères

    Forêts feuillues sèches, tropicales et subtropicales

    Forêts tempérées de conifères

    Prairies, savanes et savanes arbustives ; tropicales et subtropicales

    Prairies et zones arbustives montagneuses

    Prairies et savanes inondées

    Prairies, savanes et savanes arbustives ; tempérées

    Forêts tempérées de feuillus et mixtes

    Déserts et zones arbustives xériques

    Forêts méditerranéennes, bois et broussailles

    Fig. 15 : FRAGMENTATION ET REGULATION DESGRANDS SYSTEMES FLUVIAUX, PAR REGION

    Australasie

    Amérique du Sud

    Afrique

    Asie

    Amérique du Nord et Centrale

    Europe

    0 20% 40 60 80 100

    ■ Sévèrement perturbé■ Modérément perturbé

    E S P E C E S D ’ E A U D O U C E

  • 1111RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    LA P

    LAN

    ETE

    VIVA

    NTE

    Carte 4 : EVOLUTION DE DIFFERENTES POPULATIONS D’ESPECES D’EAU DOUCE, 1970–2003

    Espèces Nom commun Localisation de la population étudiéeOncorhynchus gorbuscha Saumon rose Alaska, Etats-UnisPseudacris ornata Rainbow Bay, Caroline du S., Etats-UnisTerrapene carolina Tortue-boîte Maryland, Etats-UnisAnas acuta Canard pilet MexiquePodilymbus gigas Grèbe du lac Atitlan GuatemalaCrocodylus acutus Crocodile d’Amérique Lac Enriquillo, République dominicaine Phoenicoparrus andinus Flamant des Andes Andes, Amérique du SudBotaurus stellaris Butor étoilé Royaume-UniSalmo salar Saumon Atlantique NorvègePodiceps cristatus Grèbe huppé Suède

    Espèces Nom commun Localisation de la population étudiéeHaliaeetus vocifer Pygargue vocifer OugandaPelecanus rufescens Pélican gris OugandaPyxicephalus adspersus Grenouille taureau d’Afrique Midrand, Afrique du Sud

    AustralePlatanista minor Dauphin de l’Indus Fleuve Indus, PakistanGavialis gangeticus Gavial du Gange IndePlatalea minor Petite spatule Hong Kong, ChineCrocodylus porosus Crocodile d’estuaire AustraliePseudemydura umbrina Tortue des marais Réserve Ellen Brook, Perth, AustraliePseudophryne pengilleyi Ginini Flats, Australie

    1970 2003Oncorhynchus

    gorbuscha

    1970 2003Pseudacris

    ornata

    1970 2003Terrapenecarolina

    1970 2003Anas acuta

    1970 2003Podilymbus

    gigas 1970 2003Crocodylusacutus

    1970 2003Phoenicoparrus

    andinus

    1970 2003Botaurusstellaris

    1970 2003Salmo salar

    1970 2003Podicepscristatus

    1970 2003Pelecanusrufescens

    1970 2003Pyxicephalus

    adspersus

    1970 2003Platanista minor

    1970 2003Gavialis

    gangeticus

    1970 2003Platalea minor

    1970 2003Pseudemydura

    umbrina1970 2003

    Crocodylusporosus

    1970 2003Pseudophryne

    pengilleyi

    1970 2003Haliaeetus

    vocifer

  • 1122 RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    116

    %32

    %

    57 %

    49 %

    75 %

    57 %

    16 %

    2 %

    21 %

    4 %

    49 %

    5 %

    76 %

    58 %

    76 %

    16 %

    53 %

    11 %

    36 %

    117

    %

    28 %

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    711

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    533

    %

    23 %

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    Fig. 16 : PRELEVEMENTS D’EAU ANNUELS PAR PERSONNE, PAR PAYS, 1998–2002

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    ■ Consommation domestique

    ■ Consommation industrielle

    ■ Consommation agricole

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    NIVEAU DE STRESS

    Prélèvements / disponibilité

    Plus de 100 %

    ● 40 – 100 %

    ● 20 – 40 %

    ● 5 – 20 %

    ● Moins de 5 %

    ● Données insuffisantes

    Les pourcentages exacts sontindiqués au-dessus de chaque barre

    L'eau douce n'est pas prise en compte dansl'Empreinte Ecologique car la demande etl'utilisation de cette ressource ne peuts'exprimer en terme d'hectares globaux. L'eaudouce est cependant essentielle à la santéhumaine et à la santé des écosystèmes.

    Il y a 35 millions de km3 d'eau douce dansle monde mais près de 70 % se trouvent sousforme de glace et 30 % sous la terre. Moinsd'un pour-cent de l'eau douce disponible dansle monde constitue les lacs, rivières et zoneshumides de la Terre. Chaque année, environ110.000 km3 d'eau tombe sous forme deprécipitations, les plantes en consomment laplus grande partie et environ 40.000 km3

    rejoint la mer. Cela représente l'ensemble desressources renouvelables totales d'eau doucedu monde, dont dépend l'approvisionnementdomestique, agricole et industriel. Lesprélèvements mondiaux d'eau s'élèvent à

    environ 4000 km3 par année, soit environ 10 %de ce total.

    Bien que l'eau douce ne soit pas considéréecomme une ressource rare au niveau mondial,une grande partie de cette eau estgéographiquement inaccessible ou accessibleune partie de l'année seulement. De l'ensemblede l'eau facilement accessible, environ 54 %sont prélevés pour des usages domestiques,industriels ou, plus majoritairement, pourl'irrigation.

    Les ressources en eau douce sont loin d'êtredistribuées équitablement à travers le monde etde nombreux pays prélèvent en fait plus que cequi est acceptable pour maintenir lesécosystèmes d'eau douce. Un indicateurlargement répandu de la pression sur l'eau estle ratio prélèvements / disponibilité. Il mesureles prélèvements totaux annuels d'unepopulation par rapport aux ressources

    L E S P R E L E V E M E N T S D ’ E A U

  • 1133RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    162

    %

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    renouvelables d'eau douce disponibles : plusgrand est ce ratio, plus forte est la pression àlaquelle les ressources d'eau douce sontsoumises. Selon cet indicateur, desprélèvements de 5-20 % représentent unepression légère, 20-40 % une pressionmodérée et plus de 40 % une pression sévère.

    Lorsque l'utilisation d'eau, en particulierpour l'irrigation, ne peut plus être satisfaite parprélèvement du ruissellement dans les rivières,ce sont les nappes phréatiques qui sontexploitées. L'augmentation du pompage dansles nappes phréatiques entraîne une baisse du niveau de la table des nappes en denombreuses parties du monde,particulièrement dans l'ouest des Etats-Unisd'Amérique, dans le nord de la Chine et dansbien des zones d'Asie du Sud. Ces baisses sefont à des taux supérieurs à un mètre par an.Globalement, on estime que 15 à 35 % desprélèvements d'irrigation ne sont pas durables.

    Figure 16 : Prélèvements d’eau annuels par

    personne, par pays. Plus de 40 %, stress sévère ;

    20–40 %, stress modéré ; 5–20 %, léger stress

    (FAO, 2004 ; Shiklomanov, 1999).

    Figure 17 : Prélèvements globaux d’eau, par

    secteur. La consommation d’eau a doublé entre

    1960 et 2000, ce qui signifie que la consommation

    moyenne par personne est restée constante.

    L’agriculture utilise environ 70 % des prélèvements

    d’eau et l’industrie environ 20 %. (FAO, 2004 ;

    Shiklomanov, 1999).

    Fig. 17 : PRELEVEMENTS GLOBAUX D’EAU, PAR SECTEUR, 1960–2003

    2,0

    1,5

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    ■ Consommation domestique

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  • 1144 RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    Fig. 18 : L’EMPREINTE ECOLOGIQUE PAR PERSONNE, PAR PAYS, 2003

    10

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    9

    8

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    ■ Terrains bâtis

    ■ Energie nucléaire

    ■ CO2 venant de combustibles fossiles

    ■ Pêches

    ■ Forêts

    ■ Pâturages

    ■ Terres cultivées

    L'empreinte écologique mesure la demande del'humanité vis-à-vis de la biosphère. Elle semesure en surfaces biologiquementproductives de terre et de mer, nécessairespour fournir les ressources que nous utilisonset les déchets que nous produisons. En 2003,l'Empreinte Ecologique globale était de 14,1milliards d'hectares globaux, soit 2,2 hectaresglobaux par personne (un hectare global est unhectare avec une capacité de production deressources et d'absorption de déchetscorrespondant à la moyenne mondiale).L'empreinte d'un pays comprend toutes lesterres cultivées, les pâturages, les forêts et leszones de pêches nécessaires pour produire lanourriture, les fibres et le bois qu'ilconsomme, pour absorber les déchets émispour produire l'énergie et pour fournir de lasuperficie à ses infrastructures.

    Les gens consomment des ressources et desservices écologiques provenant de partout dansle monde, leur empreinte est donc la somme de

    toutes ces surfaces, où qu'elles soient sur laplanète.

    L'empreinte de l'humanité a commencé àdépasser la biocapacité globale dans les années80 ; ce dépassement a depuis augmenté chaqueannée, avec une demande excédant l'offred'environ 25 % en 2003. Cela signifie qu'ilfaut à peu près un an et trois mois pourproduire les ressources écologiques que nousutilisons en une année.

    L'approche agrégée de l'EmpreinteEcologique montre comment chacune de sescomposantes individuelles contribue àl'ensemble de la demande de l'humanité vis-à-vis de la planète.

    La Figure 19 montre ces composantes enhectares globaux 2003 tels qu'ajustés enfonction des fluctuations annuelles deproductivité d'un hectare moyen. Ceci permetde comparer des niveaux absolus de demandedans le temps. L'empreinte CO2, provenant del'utilisation de combustibles fossiles, est la

    L ’ E M P R E I N T E E C O L O G I Q U E

  • 1155RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    Biocapacité mondiale moyenne par personne en 2003 : 1,8 hectares globaux, sans tenir compte des besoins des autres espèces

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    Fig. 19 : L’EMPREINTE ECOLOGIQUE PAR COMPOSANTE, 1961–2003

    8

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    d’h

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    aux

    2003

    ■ Energie nucléaire

    ■ CO2 venant de combustibles fossiles

    ■ Terrains bâtis

    ■ Pêches

    ■ Forêts

    ■ Pâturages

    ■ Terres cultivées

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    composante ayant la plus forte croissance,augmentant de plus de dix fois entre 1961 et2003.

    Comment avons-nous pu utiliser à outranceles ressources de la planète pendant 30 anssans catastrophe apparente ? La Terre construitses biens écologiques sur le long terme et lesaccumule, ainsi par exemple, les forêts et lesmers vont produire des réserves de bois et depoissons qui vont s'accumuler en formant uncapital de ressources. Si nous surconsommonsces ressources au-delà de leur productivitéannuelle nous consommons ce capitalaccumulé au lieu de nous contenter des « intérêts » produits annuellement. Même lesréserves de combustibles fossiles furent unjour des organismes produits par la biocapacitéde millénaires précédents, qui devinrent dupétrole, du gaz et du charbon.

    Tant qu'il n'y a pas de surexploitation, lesréserves biologiques s'accumulent ; mais,depuis trois décennies, nous n'avons plus

    permis à la planète de les reconstituer.Cependant, nous ne pouvons rester endépassement trop longtemps sans épuiser lesressources naturelles de la planète et sacapacité à les renouveler.

    Figure 18 : L’Empreinte Ecologique par

    personne, par pays. Cette figure reprend

    l’ensemble des pays dont la population est

    supérieure à 1 million d’habitants et pour lesquels

    des données complètes sont disponibles.

    Figure 19 : L’Empreinte Ecologique par

    composante. L’empreinte est présentée en

    hectares globaux 2003.

    Dans les deux diagrammes et dans l’ensemble du

    rapport, l’énergie hydraulique est reprise dans

    l’empreinte des terrains bâtis et le bois de

    chauffage est repris dans l’empreinte forêt.

  • 1166 RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    L ' E M P R E I N T E M O N D I A L E

    L'Empreinte Ecologique d'un pays estdéterminée par sa population, la quantitéconsommée par chaque habitant et l'intensitédes ressources utilisées par unité de biens etservices. Elle inclut les surfaces nécessairespour répondre à la consommation humaine enterres cultivées (nourriture, fourrage, fibre ethuile), prairies et pâturages (pacage d'animauxpour leur viande, peaux, laine et lait), zonesde pêche (poisson et fruits de mer) et forêts

    (bois, fibres, pulpe et bois de chauffage). Elleestime aussi la surface nécessaire pourabsorber le CO2 libéré par la combustion decombustibles fossiles, moins la quantitéabsorbée par les océans. L'empreinte del'énergie nucléaire, qui représente environ 5 %de l'ensemble de l'énergie utilisée, est inséréedans l'empreinte sous forme d'un montantéquivalent d'énergie provenant decombustibles fossiles. La surface de terre

    utilisée pour l'infrastructure d'un pays, en cecompris les centrales hydroélectriques, estreprise dans la composante terrains bâtis del'empreinte.

    La biocapacité d'un pays est fonction dunombre et du type d'hectares biologiquementproductifs situés à l'intérieur de ses frontièreset de leurs rendements moyens. Une gestionplus intensive peut accroître les rendements,mais si des ressources additionnelles sont

    utilisées, cela augmentera l'empreinte enproportion. En carte 5, la taille de chaquepays représente sa part dans l'EmpreinteEcologique globale et sa couleur indiquel'empreinte par personne.

    Les pays débiteurs écologiques utilisentplus de biocapacité que ce dont ils disposent àl'intérieur de leurs propres territoires. Lespays créditeurs écologiques ont desempreintes plus petites que leur propre

    Plus de 5,4 hectares globaux par personne

    3,6–5,4 hectares globaux par personne

    1,8–3,6 hectares globaux par personne

    0,9–1,8 hectare global par personne

    Moins de 0,9 hectare global par personne

    Données insuffisantes

    Carte 5 : EMPREINTES A TRAVERS LEMONDE, 2003La taille du pays représente la part de l’empreinte

    nationale totale dans l’empreinte globale de

    l’humanité. Les empreintes nationales par personne

    sont indiquées par couleur :

  • 1177RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

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    biocapacité. La carte 6 montre quels pays sontdébiteurs ou créditeurs écologiques, la couleurindiquant le rapport entre l'empreinte et labiocapacité.

    Le déficit écologique des pays débiteurspeut s'expliquer de différentes manières. Soitils utilisent leurs ressources écologiques plusrapidement que celles-ci ne se régénèrentchaque année - par exemple, en épuisant leursstocks de forêts plutôt qu'en récoltant

    l'équivalent de la production annuelle - ; soitils importent ces ressources d'autres pays ; soitils produisent plus de déchets, tel que le CO2,que ce qui ne peut être absorber par leurspropres écosystèmes.

    Les pays créditeurs écologiques sont dotésde réserves écologiques, ce qui ne signifiecependant pas forcément que ces ressourcessoient gérées intelligemment et ne subissentpas de dégradation ou de surconsommation.

    Avec la surexploitation globale continuedes ressources de la planète, les paysdébiteurs, tout comme les créditeurs, seront deplus en plus amenés à réaliser l'importancedes ressources écologiques comme enjeux decompétitivité économique et de sécuriténationale, ainsi que l'intérêt de leur empreinteet de préserver leur biocapacité.

    Alors que les déficits écologiquesnationaux continuent de croître, la ligne de

    partage géopolitique classique entre pays « développés » et « en voie de développement », pourrait se déplacer pour se dessiner entre les pays débiteurs etcréditeurs écologiques.

    Dettes écologiques

    Empreinte de plus de 50 % supérieure à la biocapacité

    Empreinte de 0 à 50 % supérieure à la biocapacité

    Crédits écologiques

    Biocapacité de 0 à 50 % supérieure à l’empreinte

    Biocapacité de plus de 50 % supérieure à l’empreinte

    Données insuffisantes

    Carte 6 : PAYS DEBITEURS ETCREDITEURS ECOLOGIQUES, 2003Empreinte Ecologique nationale par rapport à la

    biocapacité nationale disponible.

  • de défense changent et que l'objectif devientles ressources pour la survie, plutôt que lareligion, l'idéologie ou l'honneur national …(Schwartz et Randall, 2003).

    En juin 1992, à Rio de Janeiro, laConférence des Nations Unies pourl'Environnement et le Développementréaffirmait l'importance d'assurer des viessaines et productives pour tous, à l'intérieurdes limites de la planète. Durant les onzeannées qui ont suivi Rio, de 1992 à 2003,l'empreinte moyenne par personne des pays àfaibles revenus et à revenus moyens, mesuréeen hectares globaux constants, a peu changétandis que l'empreinte moyenne par personnedes pays à hauts revenus a augmenté de 18 %.Au cours des 40 dernières années, l'empreintemoyenne des pays à faibles revenus a plafonnésous la barre des 0,8 hectares globaux parpersonne. C'est l'empreinte énergie qui montre

    la plus grande disparité par personne entre lespays à hauts et à faibles revenus. Ceci est enpartie dû au fait qu'il y a une limite de fait à laquantité de nourriture qu'une personne peutingérer alors que la consommation d'énergien'est principalement limitée que par la capacitédu consommateur à la payer.

    Figure 20 : Empreinte écologique et

    biocapacité par région. La différence entre

    l’empreinte d’une région (barres pleines) et sa

    biocapacité (lignes pointillées) est sa réserve (+)

    ou son déficit (-) écologique.

    Figure 21: Empreinte selon le revenu national

    moyen par personne. La moyenne de l’empreinte

    par personne des pays à hauts revenus a plus que

    doublé de 1961 à 2003. (pour les groupes de

    revenus, cfr note de bas de page en page 34).

    La demande d'une région vis-à-vis de labiosphère dépend de sa population et de sonempreinte par personne. Dans la Figure 20, lahauteur de chaque barre est proportionnelle àl'empreinte moyenne par personne de larégion, la largeur est proportionnelle à sapopulation et la superficie au total del'Empreinte Ecologique de la région.

    La comparaison de l'empreinte de chaquerégion à sa biocapacité indique si la région aune réserve écologique ou un déficit. Mêmeavec une biocapacité considérable, l'Amériquedu Nord a le plus grand déficit par personne,un américain du Nord utilisant en moyenne 3,7hectares globaux de plus que ce que la régionne possède. L'Union Européenne (UE-25)vient en seconde position : avec un déficit parpersonne de 2,6 hectares globaux, la régionconsomme deux fois sa propre biocapacité. Al'autre extrême se trouve l'Amérique Latine :avec des réserves écologiques de 3,4 hectares

    globaux par personne, l'empreinte moyenned'un habitant d'Amérique Latine n'est que letiers de la biocapacité régionale disponible.

    Il y a une prise de conscience croissante dufait que les déficits écologiques ont desérieuses conséquences pour les régions et lesnations. En 2003, un rapport du GlobalBusiness Network a prévenu que :

    Alors que les capacités de charge locales etglobales sont réduites, les tensions pourraients'accroître à travers le monde… Les nationsqui disposent des ressources nécessairespourraient construire des forteresses virtuellesautour de leurs pays, conservant les ressourcespour elles-mêmes. Les nations moinschanceuses… pourraient initier des combatspour l'accès à la nourriture, à l'eau ou àl'énergie. Des alliances improbablespourraient se former dès lors que les priorités

    –3,71

    –2,64

    +0,82

    –1,20

    +3,42

    –0,60

    +0,24

    Fig. 20 : EMPREINTE ECOLOGIQUE ET BIOCAPACITE PAR REGION, 200310

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    326 454 349 535270 3 489Population (millions)

    847

    ■ Amérique du Nord

    ■ Europe UE

    ■ Europe Non-UE

    ■ Moyen-Orient et Asie Centrale

    ■ Amérique Latine et Caraïbes

    ■ Asie-Pacifique

    ■ Afrique

    Biocapacité disponibleau sein de la région

    Fig. 21 : EMPREINTE SELON LE REVENU NATIONAL MOYEN PAR PERSONNE, 1961–2003

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    x 20

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    erso

    nne Pays à hauts revenus

    Pays à revenus moyens

    Pays à faibles revenus

    L ’ E M P R E I N T E P A R R E G I O N E T P A R G R O U P E D E R E V E N U S

    1188 RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    Note : les lignes pointilléesreflètent des estimations dueà la dissolution de l’URSS

  • Fig. 22 : INDICE DE DEVELOPPEMENT HUMAIN ET EMPREINTES

    ECOLOGIQUES, 2003

    Indice de Développement Humain

    IndeChine

    Brésil

    Afrique du Sud

    Hongrie

    AustralieEtats-Unis d’Amérique

    Italie

    Rép. deCorée

    Excède la capacité moyenne par personne de la biosphère, faible développement

    Excède la capacité moyenne par personne de la biosphère,

    développement élevé

    Capacité moyenne par personne dans les limites de la biosphère, faible développement

    Rempli les critères minimaux de développement durable

    Biocapacité maximale soutenable disponible par personne, sans tenir compte des besoins des espèces sauvages

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    cologique (hectares glob

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    ersonne)

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    00 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0

    Amérique du NordEurope UEEurope Non-EUAmérique Latine et Caraïbes

    Moyen-Orientet Asie Centrale

    Asie-PacifiqueAfrique Plus de 1 milliard

    100 millions –1 milliard

    30 millions –100 millions

    10 millions –30 millions

    5 millions –10 millions

    Moins de5 millions

    Population du pays (coloriée par région) : Evolutions historiques pour certains pays(point 2003 colorié par région et taille de population) :

    1975 1980 1985 1990 1995 2000 2003

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    1199RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    L ’ E M P R E I N T E E T L E D E V E L O P P E M E N T H U M A I N

    Le développement durable est un engagementà « améliorer la qualité de la vie humaine touten vivant dans les limites de la capacité decharge des écosystèmes qui nous font vivre »(IUCN et al 1991).

    L’Indice de Développement Humain (IDH)est utilisé par le Programme des Nations Uniespour le Développement (PNUD) commeindicateur de bien-être et l’empreinte est unemesure de la demande sur la biosphère. Lesprogrès des nations vers un développementdurable peuvent donc être mesurés en croisantl’IDH et l’empreinte. L’IDH est calculé surbase de l’espérance de vie, del’alphabétisation, de l’éducation et du PIB parpersonne. Le PNUD considère qu’un pays a undéveloppement humain élevé si sa valeurd’IDH est supérieure à 0,8. Pour l’empreinte,on considère qu’une empreinte inférieure à 1,8hectare global par personne, c-à-d labiocapacité moyenne disponible par personne,est indicative d’une durabilité à l’échelleglobale.

    Un développement durable réussi impliqueau moins que le monde, dans son ensemble,réponde conjointement à ces deux critères, c-à-d que les pays tendent à se trouver dans lazone bleue de la Figure 22. Plus la populationcroît, plus faible sera la biocapacité disponiblepar personne et donc plus la hauteur de cettezone se réduit.

    En 2003, les régions d’Asie-Pacifique etd’Afrique ont utilisé moins que la biocapacitémondiale moyenne par personne, alors quel’UE-25 et l’Amérique du Nord dépassent leseuil du développement humain élevé. Ni lemonde dans son entièreté, ni aucune régionprise séparément ne répond conjointement auxdeux critères de développement durable. SeulCuba y parvient, d’après les données que cepays fournit aux Nations-Unies. Desévolutions dans les valeurs d’empreinte etd’IDH sont illustrés ici pour certaines nations,entre 1975 et 2003. Pendant cette période, lesnations riches, telles que les Etats-Unis, ontsignificativement augmenté leur utilisation de

    ressources tout en améliorant leur qualité devie. Cela n’a pas été le cas pour les nations lesplus pauvres, notamment la Chine et l’Inde, oùdes augmentations importantes de l’IDH ontété obtenues tandis que l’empreinte parpersonne restait en-dessous de la biocapacitéglobale par personne.

    Comparer l’empreinte moyenne parpersonne d’un pays avec la biocapacité globalemoyenne ne pose pas, a priori, de jugement surun partage équitable des ressourcesplanétaires. La comparaison indique plutôtquelles nations font preuve d’uneconsommation qui, déployée mondialement,poursuivrait le dépassement global et quellesnations ne le font pas. Pour définir de façonplus complète un développement durable, lesmesures d’empreinte et d’IDH doivent êtreaccompagnées d’autres mesures écologiques etsocio-économiques – disponibilité en d’eaudouce et participation civique, par exemple.

  • S C E N A R I O S

    2200 RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    représente-t-il 2 % ou 10 % du PIB ? Desinvestissements à long terme seront nécessairesdans de nombreux domaines, tels quel’éducation, la technologie, la protection de lanature, la planification urbaine, le planningfamilial ou les systèmes de certification desressources, et ce en parallèle avec ledéveloppement de nouveaux modèles d’affaireset de marchés financiers.

    Par le passé, il a été démontré que desconditions prolongées de surexploitation localeont réduit la disponibilité des ressources etentraîné la chute des économies locales(Diamond 2005). Si nous voulons éviter un telscénario à l’échelle globale, la questionpertinente n’est peut-être plus tant de savoir ceque cela coûterait de supprimer lasurexploitation mais ce que cela nous coûteraitde ne pas le supprimer.

    Cinq facteurs déterminent la mesure de lasurexploitation globale ou, pour les pays, de

    leur déficit écologique. Trois de ces facteursdéterminent l’Empreinte Ecologique, c-à-d lademande vis-à-vis de la biocapacité. Il s’agit dela taille de la population, la consommationmoyenne par personne, et l’intensité moyenned’empreinte par unité de consommation.

    1. Population. La croissance de la populationpeut être ralentie et, à terme, inversée ensoutenant les familles qui choisissent d’avoirmoins d’enfants. Offrir une meilleure éducation,des opportunités économiques et des soins desanté aux femmes sont trois méthodes qui ontfait leurs preuves pour y arriver.

    2. Consommation de biens et services parpersonne. Le potentiel de diminution deconsommation dépend en partie de la situationéconomique de l’individu. Les personnes vivantau niveau ou en-dessous du niveau de sub-sistance peuvent avoir besoin d’accroître leur

    En 2050, même en considérant les projectionsles plus optimistes des Nations Unies –croissance modérée de la population, de laconsommation de nourriture et de fibres et desémissions de CO2 – si l’accroissement del’empreinte mondiale devait se poursuivre aurythme actuel l’humanité consommerait desressources à un taux deux fois plus élevé que ceque la Terre ne peut générer. Cette « sur-exploitation » risque d’entraîner non seulementune perte de biodiversité mais aussi des dégâtsaux écosystèmes affectant leur capacité àfournir les ressources et services dontl’humanité dépend. La seule alternative estd’éliminer la surexploitation des ressources.Même si l’augmentation de la productivité desécosystèmes peut y contribuer, réduirel’empreinte globale de l’humanité est essentiel(Figure 23).

    Plus vite la surexploitation disparaîtra,moindres seront les risques de perturbations

    graves affectant les écosystèmes et moindresseront les coûts associés. Des investissementsfinanciers importants sont requis, mais lesretours sur investissements seront substantielspour l’ensemble de la société. Pour faciliter lacirculation du capital nécessaire, plusieursbarrières doivent être identifiées et dépassées.Elles incluent entre autres le problème de cash-flow inhérent au fait de devoir investirmaintenant pour éviter des coûts futurs; lesbudgets limités utilisés pour des crisesponctuelles qui détournent l’attention desenjeux plus structurels et globaux; ou desrendements insuffisants pour les premiersinvestisseurs.

    Si la situation de surexploitation doit êtreéliminée pour une date définie, des analyseséconomiques sont nécessaires pour déterminerle pourcentage du PIB mondial qui doit êtreinvesti afin réduire l’empreinte de l’humanité etaccroître la biocapacité de la planète. Cela

    Fig. 23 : SUPPRIMER LA SUREXPLOITATION GLOBALE

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    2003

    1961–2003

    Empreinte Ecologique

    Biocapacité

    2003–2100Augmentation optimiste de la biocapacité

    Réduction drastique de l’Empreinte

    Fin potentielle de la surexploitation

    Surexploitation

  • SC

    EN

    AR

    IOS

    2211RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006

    celui-ci est géré. Les technologies agricolespeuvent stimuler la productivité mais peuventconjointement diminuer la biodiversité. Uneagriculture intensive forte consommatriced’énergie et d’engrais peut accroître lesrendements agricoles au prix d’une plus grandeempreinte due à des inputs croissants. Ilspeuvent aussi mener à appauvrir le sol à telpoint que les rendements finissent par diminuer.

    La biocapacité peut être préservée enprotégeant les sols de l’érosion et d’autresformes de dégradation, en protégeant les bassinsfluviaux, les zones humides et les lignes departage des eaux afin de conserver les sourcesd’eau douce, ainsi qu’en maintenant des forêtset des pêches saines. Prévenir ou atténuer lesimpacts du réchauffement climatique et éliminerles produits chimiques toxiques susceptibles dedégrader des écosystèmes peuvent aussicontribuer à maintenir les rendements.

    De combien la surexploitation doit elle être

    réduite ? Comment cette réduction doit-elle êtrepartagée ? Dans quel délai doivent-elles êtreeffectués ? C’est à la société de faire de telschoix. La mesure de l’empreinte peut aider àévaluer les conséquences de ces choix.

    Trois scénarios sont envisagés dans les pagessuivantes : un scénario « Business as usual »basé sur les projections les plus optimistes desNations Unies de croissance lente ; un scénariode modification progressive, qui mènerait à lafin de la surexploitation d’ici à la fin du siècleet un scénario de réduction drastique, qui vise àrésorber la surexploitation d’ici à 2050, avec lacréation d’un tampon de biocapacité pouvantcontribuer à la restauration des populationsd’espèces sauvages et de leurs habitats.

    consommation, les personnes plus richespeuvent elles souvent réduire leur consom-mation tout en améliorant leur qualité de vie.

    3. L’intensité de l’empreinte, c’est-à-dire laquantité de ressources utilisées pour laproduction de biens et services, peut êtresignificativement réduite. Cela peut prendreplusieurs formes, de l’efficacité énergétiquedans les processus de production et les maisons,à la diminution des déchets par l’augmentationdu recyclage et de la réutilisation en passant pardes voitures à faible consommation et par uneréduction des distances sur lesquelles les bienssont transportés. Les entreprises et l’industriesont capables de réagir à la pression desconsommateurs et aux politiques publiques depromotion d’une utilisation efficace desressources et d’innovations technologiques,lorsque ces politiques sont claires et portent surle long terme.

    Deux autres facteurs sont des déterminants de labiocapacité, c-à-d de « l’offre ». Il s’agit de laquantité de surface biologiquement productivedisponible et de la productivité ou du rendementde ces surfaces.

    4. La surface bioproductive peut être étendue :les terres dégradées peuvent être restauréesgrâce à une gestion attentive. La mise enterrasse a connu des succès historiques etl’irrigation peut aussi rendre des terres à faiblerendement plus productives, quoique ces gainspeuvent ne pas persister sur le long terme.Avant tout, une bonne gestion des terres doits’assurer que les surfaces bioproductives ne seréduisent pas. Elles peuvent en effet êtreperdues suite à l’urbanisation, la salinisation oula désertification, par exemple.

    5. La bioproductivité par hectare dépend à lafois du type d’écosystème et de la manière dont

    Surface x Bioproductivité Biocapacité

    (OFFRE) =

    Population x x =Intensité

    d’empreinte

    Consommation

    par personne

    Empreinte

    Ecologique

    (DEMANDE)

    1,8 ghapar personne(biocapacitéglobal 2003)

    2,2 gha par personne

    (empreinteglobale 2003)

    Ecart entre la demande et l’offre :

    Surexploitation

    Fig. 24 : COMPOSANTS DE L’EMPREINTE ET DE LA BIOCAPACITE QUIDETERMINENT LA SUREXPLOITATION

  • rapprochées peuvent affecter le fonctionnementde l’écosystème forêt et donc empêcher la forêtde conserver sa santé et sa maturité et dès lorsinduire une dégradation de l’écosystème et soneffondrement avant même que ses 50 années deressources ne puissent être utilisées.

    Si la Terre était entièrement couverte deforêts elle aurait une réserve écologiquecumulée théorique d’environ 50 ans et pourraitdonc supporter un maximum de 50 années-planète de dette écologique. Une fois cetteréserve épuisée, il lui faudra alors 50 annéespour reconstituer ses réserves. Ce maximumthéorique serait réduit si une récolte exagéréeentraînait de fait la dégradation etl’effondrement des écosystèmes avant que lesréserves ne soient totalement épuisées.

    La plupart des autres écosystèmes productifs– les terres cultivées, les pâturages, les pêches –ont sensiblement moins de réserves disponiblesque les forêts et par conséquent disposent de

    moins de réservent accumulées avant d’êtreépuisés.

    La dette écologique est donc une mesure durisque, le risque que les ressources et servicesécologiques ne soient plus disponibles pourrépondre aux demandes de l’humanité dans lefutur.

    A la différence d’un capital financier, dontun type peut facilement être échangé contre unautre de valeur monétaire identique, les biensécologiques ne sont pas directementinterchangeables. L’utilisation excessive d’uneressource écologique, telle que celles despêcheries par exemple, ne pourra pas êtrecompensée par n’importe quelle autreressource, les forêts par exemple. De plus, cesdifférents types de ressources ne sont pasindépendantes les unes des autres : les terrescultivées sont souvent prises au détriment desforêts, diminuant d’autant la disponibilité enbois, en papier ou en bois de chauffage, etdiminuant également les capacités d’absorptiondu CO2. Si les pêcheries s’effondrent, lapression sera par contre accrue vis-à-vis desterres cultivées pour nourrir humains etanimaux domestiques. Des scénarios supposantun taux de substitution maximal entre lesdifférents biens écologiques ne peuvent doncque sous-estimer les conséquences de lasurexploitation.

    Le scénario « Business as usual » évalue lesconséquences de diverses projections desNations Unies pour le futur et ce en choisissantdes hypothèses modérées (qui minimisentl’empreinte). L’augmentation de l’empreinte estici due à des