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Un Peuple- Un But- Une Foi From coast to coast
Séminaire international 2012
Uniterra / Programme de CECI et EUMC
Groupe : Sécurité alimentaire
Thème de recherche : la sécurité alimentaire
Présenté par : Sous la direction des coordinateurs:
Ndongo FALL , Sabrina Anne Vincent
Steve Plouffe-Berthiaume, Rougui Sakho Babacar Samb
Awa Bourry BODIAN , Mahtieu Barr,
Gabriéla Thomas , Bocar Diack
Pour toute information supplémentaire, viellez contacter le représentant du groupe : Ndongo FALL,
étudiant en Master Développement Rural et Coopération au (221) 77 411 89 57 ou [email protected]
Du 23 Juin au 04 Aout 2012
Rapport sur l’état actuel de la sécurité
alimentaire au Sénégal et Perspectives
2
Table des matières Rapport sur l’état actuel de la sécurité alimentaire au Sénégal et Perspectives ........................... 1
................................................................................. 1 Thème de recherche : la sécurité alimentaire
RESUME ................................................................................................................................................. 3
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 5
A) PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE................................................................................. 7
B) PRESENTATION DES RESULATS................................................................................................. 8
C) ANALYSE ET DISCUSSIONS DES RESULATS ......................................................................... 27
I. APERCU DES CAUSES LIÉES AUX DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES............................ 27
1. Productivité agricole et pastoral ................................................................................................ 27
2. Evolution des rendements.......................................................................................................... 27
II. L’ACCÈS AUX RESSOURCES ALIMENTAIRES ................................................................... 30
1. Zones menacées de crises alimentaires ................................................................................. 30
2. Sources de revenus et stratégies d’adaptation ....................................................................... 30
LES RECOMMANDATIONS FORMULEES PAR LES ACTEURS ................................................. 32
LIENS ENTRE LES THEMES DU SEMINAIRE ............................................................................... 35
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 36
PERSPECTIVES EN SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ............................................................................ 37
1. Accroître la productivité agricole .................................................................................................. 37
2. Améliorer les moyens de subsistance ruraux ................................................................................ 39
3. Remédier aux déséquilibres sur les marchés internationaux ......................................................... 41
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES................................................... 42
ANNEXE ................................................................................................................................................. 42
3
RESUME
L’insécurité alimentaire persiste au Sénégal. L’agriculture devient de moins en moins
performante pour satisfaire les besoins alimentaires du pays. Pour assurer son équilibre
alimentaire, le pays fait recours à l’importation. La question de recherche est la suivante :
Quel est l’état actuel de l’insécurité alimentaire au Sénégal ? Le problème majeur consiste à
savoir comment sortir l’agriculture sénégalaise de la crise qu’elle traverse. L’objet de la
présente recherche porte particulièrement sur la disponibilité et l’accessibilité des ressources
alimentaires au Sénégal. L’Objectif général de cette étude consiste à faire un état des lieux de
la situation en sécurité alimentaire au Sénégal en milieux urbain et rural. Les objectifs
spécifiques consistent à mettre en lumière la contribution des jeunes et des femmes dans ce
domaine et à dégager des perspectives. L’intérêt de la recherche est que cette initiative doit
permettre une meilleure compréhension des causes profondes de l’insécurité alimentaire mais
surtout à mieux informer et sensibiliser les décideurs politiques pour une meilleure prise en
compte de celles-ci dans les politiques et stratégies d'investissement pour une sécurité
alimentaire durable.
4
LISTE DES SIGLES UTILISÉS
AGSF : Amicale des Groupements du Secteur de Foundioun
ANCAR : Agence Nationale de Conseil Agricole et Rurale
ASCOSEN : Association des Consommateurs du Sénégal
CCPA : Cadre de Concertation des Producteurs d’Arachide
CNAAS : Compagnie Nationale d’Assurance Agricole du Sénégal
CNCAS : Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal
CNCR : Cadre National de Concertation et de coopération des Ruraux
CRCR : Cadre Régional de Concertation des Ruraux
PAM : Programme Alimentaire Mondial
ESS : Economie Sociale et Solidaire
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’agriculture
GIE : Groupement d’Intérêt Economique
GIPA : Groupement inter-villageois des Producteurs d'arachides
GOANA : Grande Offensive pour la Nourriture et l’Abondance
5
INTRODUCTION
Au cours des cinquante dernières années, les gouvernements successifs du Sénégal ont mis en
œuvre diverses politiques dans le secteur agricole : du Plan d’ajustement structurel caractérisé
par le désengagement de l’Etat, jusqu’à l’alternance politique 2000 marquée par une
succession de programmes et plans spéciaux (GOANA, Réva). Toutes ces politiques et
stratégies mises en œuvre n’ont pas pu assurer une sécurité alimentaire. L’insécurité
alimentaire persiste au Sénégal. La faillite des politiques agricoles du Sénégal est attestée par
la généralisation de la pauvreté dans le monde rural, l’insécurité alimentaire, le manque
d’infrastructures, l’exode rural massif, la crise structurelle des entreprises liées au monde
agricole. La production agricole au plan nationale est en situation de morosité et reste menacé.
L’agriculture devient de moins en moins performante au fil des années pour satisfaire les
besoins alimentaires du pays qui ne cessent de croitre. Pour assurer son équilibre alimentaire,
le pays fait recours à l’importation entrainant une forte dépendance de l’extérieur. Les récoltes
de la campagne agricole 2010-2011 étaient mauvaises. Les rendements des cultures vivrières
ont chuté d’une manière extraordinaire. La question de la présente recherche est la suivante :
Quel est l’état actuel de l’insécurité alimentaire au Sénégal ? Le problème majeur consiste à
savoir comment sortir l’agriculture sénégalaise de la crise qu’elle traverse pour en faire un
facteur de développement et d’atteindre la sécurité alimentaire.
Le concept de sécurité alimentaire fait référence à la disponibilité ainsi qu'à l'accès à la
nourriture en quantité et en qualité suffisantes. La sécurité alimentaire comporte quatre
dimensions : disponibilité (production intérieure, capacité d'importation, de stockage et aide
alimentaire), accès (dépend du pouvoir d'achat et de l'infrastructure disponible), stabilité (des
infrastructures mais aussi stabilité climatique et politique) et salubrité / qualité (hygiène,
principalement accès à l'eau).
L’objet de notre recherche porte particulièrement sur la disponibilité et l’accessibilité des
ressources alimentaires au Sénégal et particulièrement dans le bassin arachidier et dans la
zone des Niayes.
L’Objectif général de cette présente étude consiste à faire un état des lieux de la situation en
sécurité alimentaire en milieux urbain et rural. Les objectifs spécifiques consistent à mettre en
lumière la contribution des jeunes et des femmes dans ce domaine et à dégager des
6
perspectives en sécurité alimentaire en identifiant les stratégies pertinentes ainsi que les lignes
d’actions prioritaires à mettre en œuvre.
L’intérêt de la recherche est que cette initiative doit permettre une meilleure compréhension
des causes profondes de l’insécurité alimentaire mais surtout à mieux informer et sensibiliser
les décideurs politiques pour une meilleure prise en compte de celles-ci dans les politiques et
stratégies d'investissement pour une sécurité alimentaire durable..
Pour atteindre les objectifs de la recherche, le travail est scindé en trois parties : une première
partie qui décrit la présentation de la démarche méthodologique suivie d’une deuxième
partie qui consiste à présenter les résultats et une dernière qui vise à analyser et discuter les
résultats. Les perspectives seront dégagées en dernier lieu.
Il est temps de remettre résolument la sécurité alimentaire au rang des préoccupations
nationales et internationales. Il ressort d’une analyse attentive des résultats sur le terrain que
les mesures à prendre devraient viser à atteindre trois principaux objectifs, à savoir : améliorer
la productivité agricole au Sénégal, accroitre les moyens de subsistance des ruraux et
remédier aux déséquilibres sur les marchés internationaux.
7
A) PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE
On a commencé en créant un objectif pour notre projet de recherche et formulant des
questionnaires pour les entrevues visées. Il y avait trois questionnaires qu’on avait révisés : un
pour les agriculteurs, un pour les organisations paysans et un dernier pour les institutions. Le
groupe s’est divisé en trois petits groupes pour faire des entrevues avec les agriculteurs de la
zone des Niayes. Nous avons divisé le groupe en quatre pour maximiser l’échantillonnage.
Les agriculteurs interviewés étaient choisis aléatoirement. On avait présenté nos objectifs,
démarches et formation aux agriculteurs interviewés pour développer une bonne relation entre
avec eux. Les données collectées sur le terrain étaient organisées en maquette dans le
programme Excel.
Après trois jours, le projet de recherche s’est dirigé vers les institutions et organisations
paysannes. Pendant les entrevues, une personne dirigeait l’entrevue pendant que les autres
prenaient des notes. Ensuite, la troisième semaine, on est parti à Kaolack et les villages autour
de la région. L’objectif du séjour était de rencontrer plusieurs agriculteurs, organisations, et
institutions ainsi que d’identifier les différences entre Dakar et Kaolack en ce qui concerne la
sécurité alimentaire en continuant les mêmes méthodes de travaille et collecte de donnés.
Après une semaine à Kaolack, nous avons présenté notre recherche aux autres séminaristes
pour partager nos connaissances et pour pouvoir bien réfléchir sur la recherche jusqu’à date.
Après une semaine à Kaolack on est retourné à Dakar pour continuer la collecte de donnée en
faisant les rencontres avec plusieurs institutions et organisations paysannes. Nous avons
divisé notre groupe en deux; un pour faire des entrevues et un pour rentrer les données sur
Excel. Après la semaine à Kaolack, nous avons passé une journée à Thiès pour faire des
entrevues. La dernière semaine était consacrée à l’analyse des donnés. Les données
numériques ont été traitées et présentées en graphiques par le programme Excel. Ensuite les
données qualificatives ont été organisées en faisant une analyse des tendances et les liens
entre les trois thèmes du séminaire (sécurité alimentaire, économie sociale et solidaire et
employabilité des jeunes).
Bien que la recherche ait été fructueuse, on a constaté certaines limites, le temps consacré à
cette recherche a été court (5 semaines); l’échantillonnage n’est pas représentatif mais on a
très tôt atteint notre point de saturation. Après avoir interviewé seulement 40 agriculteurs, 10
institutions et 10 organisations paysannes, les informations commencèrent à se répéter.
8
B) PRESENTATION DES RESULATS
Résultats obtenus au niveau des institutions
Les 3 principaux axes d’intervention des institutions sont la Promotion de l’agriculture, la
Lutte contre la pauvreté et le Financement et l’assurance agricole :
La promotion de l’agriculture à travers
la favorisation de l'exploitation familiale,
la mise en place des circuits alternatifs de commercialisation et de transformation,
la valorisation des produits agricoles,
l’initiation d'actions collectives pour la défense des intérêts des producteurs.
La promotion de la production agricole et animale
la lutte contre la soudure et l'endettement
La lutte contre la pauvreté : à travers
l’appui à l'éducation,
l’appui au développement durable,
l’appui conseil,
la vulgarisation agricole,
l’intermédiation auprès des institutions financières,
la recherche et le développement,
des formations des acteurs à la base,
la distribution gratuite ciblée de vivres,
la mise en place des banques céréalières au niveau de certaines populations cibles, de
cantines scolaires et la distribution des bons alimentaires aux ménages,
la création d'actifs agricoles,
le renforcement de la nutrition
Le financement et l’assurance des producteurs pour
La réduction de la vulnérabilité de l'agriculteur à travers l’assurance agricole,
le Financement de la production
9
Les principaux indicateurs de l’insécurité alimentaire:
l'inaccessibilité de la ressource alimentaire,
la faiblesse des revenus pour accéder à la ressource alimentaire,
l’absence de stock de nourriture,
Le niveau de malnutrition chez les enfants,
Le niveau de la production,
le niveau d'accès à l'eau,
le niveau d'accès aux intrants (semence, engrais, produit phytosanitaire, matériel
agricole),
le rapport importation-exportation déficitaire (balance commerciale déficitaire).
la hausse du prix des denrées alimentaires
Les principales approches, démarches et moyens déployées par les institutions
Approches de suivi: les approches de suivi se font par les démarches suivantes :
Aider les agriculteurs à la préparation de la campagne :(disponibilité des intrants,
renouvellement du matériel agricole, acquisition de semences certifiées) et au respect
des itinéraires techniques et à l’accès au crédit,
le suivi, accompagnement et conseil aux producteurs,
mise en place de programmes de production communautaire de semence (mil, mais,
arachide, etc.),
faire un diagnostic participatif annuel et la planification des activités des producteurs
afin d’identifier les besoins et assurer le plaidoyer auprès des structures compétentes et
l’intermédiation,
mener des enquêtes sur le terrain pour déceler les zones les plus vulnérables et les
ménages les plus exposés aux menaces d'insécurité alimentaire afin de mettre en place
des projets et les soumettre aux bailleurs de fonds,
Subventionner les intrants agricoles,
10
Moyens:
Mise en place d'un dispositif d'animation et de suivi des ressources humaines
(animateurs formés pour le suivi),
Elaborations d'outils de collecte, de synthèse, de traitement et d'analyse de données,
organisation d'atelier de partage,
mise en place de centre de ressources communautaires en zone rurale pour permettre
aux acteurs locaux d'apporter des solutions aux difficultés qu'ils rencontrent,
Mise en place de boutiques communautaires pour permettre aux locaux de
s'approvisionner correctement en denrées alimentaires,
Octroi de crédit aux relais pour remonter les informations aux leurs supérieurs
hiérarchiques
Les causes de l’insécurité alimentaire sont nombreuses :
Favorisation de la consommation des produits importés,
Prix des produits agricoles bas chez le producteur et élevés au marché (nombreux
intermédiaires),
Manque d'infrastructure de transformation, de conservation et de valorisation,
Ecoulement difficile des produits locaux,
Faible capacité de négociation des agriculteurs,
Absence ou mauvaise politique agricole (manque de volonté politique réelle et de
cohérence au niveau des politiques),
Dévalorisation de l’agriculture,
Difficulté d'approvisionnement en intrants,
Inaccessibilité au crédit pour les petits producteurs et entrepreneurs,
Irrégularité des pluies du fait du climat sahélien,
L’appauvrissement des sols,
Vétusté du matériel agricole,
Baisse de la production due (aléas naturels, baisse de la pluviométrie, invasion des
insectes),
Dépendance des cultures à la pluie (manque de maitrise de l’eau),
Manque de diversification des activités rémunératrices de revenu chez les agriculteurs,
11
Manque planification par les agriculteurs,
Risque de marché (baisse du pouvoir d’achat des ménages),
absence de stratégie de production suffisante en céréales,
manque d'organisation
État actuel de l’insécurité alimentaire :
Le Pays est en situation d’insécurité alimentaire qui tend vers une crise alimentaire. Certains
ménages n'assurent pas les 3 repas par jours du fait de la cherté des denrées de première
nécessité. Certaines zones sont plus menacées que d’autres. La situation est plus
catastrophique est en milieu rural qu’en milieu urbain.
La carte ci-dessous est une illustration de l’état du niveau d’insécurité alimentaire au Sénégal.
Les zones les plus menacées: Cette carte montre les zones sont menacées d’insécurité
alimentaire.
12
Les cycles de menace:
Le cycle de menace d’insécurité alimentaire est aléatoire et souvent lié à la pluviométrie.
Cependant on peut affirmer que le pays a vécu des situations de crise alimentaire durant les
années 1970, 1980, 1990-1994, 2000, 2005, 2011-2012.
Présentation des Résultats au niveau des Organisations locales :
Les formes d’organisation :
A la lumière de notre étude sur le terrain, les organisations paysannes sont de formes
multiples. Cependant la tendance dominante s’avère être les groupements d’intérêt
économique (G.I.E) et les amicales.
Domaines d’action et axes d’intervention spécifiques :
Les organisations paysannes jouent majoritairement le rôle de plaidoyer et d’intermédiation
entre les institutions qui œuvrent dans leurs domaines d’activités et les membres de leur
organisation. Toute fois quelques unes s’intéressent à la commercialisation des produits
agricoles des membres de leur organisation.
Symptôme de l’insécurité alimentaire :
Plus de 50% des enquêtés estiment que les symptômes de l’insécurité alimentaire sont pour
l’essentiel une faible pluviométrie, une baisse des récoltes et des catastrophes naturelles
imprévisibles tels que l’invasion des criquets pèlerins et les inondations. Dans cette
perspective, moins de 10% estiment que les symptômes sont plus lisibles à travers l’exode
rural et la précarité de la population.
Les causes de l’insécurité alimentaire :
La majorité de nos répondants justifient l’insécurité alimentaire par une forte dépendance de
notre agriculture à une pluviométrie annuellement déficitaire, un accès difficile aux intrants
de qualité (les semences), la dégradation des surfaces cultivables et l’absence de la
mécanisation agricole.
13
État actuel de l’insécurité alimentaire au Sénégal
Il n’y a que 20% de la taille de notre échantillon qui pense que la situation est catastrophique
tandis que les autres de façon majoritaire et positive affirment la présence de l’insécurité
alimentaire mais à un niveau moins sévère voire des poches et des périodes de soudure allant
le plus souvent de juillet en Aout.
La fréquence de l’apparition de l’insécurité alimentaire :
Excepté d’une seule organisation qui ne s’est pas prononcée sur la question, toutes les autres
se sont prononcées positivement mais de façon très mitigée : un peu plus de 30% estiment que
la fréquence est annuelle ; moins de 20% pensent que c’est plutôt tous les trois ans ; par
contre il y a deux qui pensent respectivement de façon aléatoire et saisonnière.
Les stratégies de préventions :
Toutes les organisations parlent des stratégies d’accès aux intrants de qualités à l’occurrence
des semences de qualité en quantité suffisante et en temps réel. Selon leur niveau
d’engagement et de leur compréhension de la problématique certaines organisations mettent
l’accent sur la disponibilité des terres et des structures de financement ; d’autres pensent à la
mécanisation de l’agriculture, à la mise en place des unités de transformations de proximité,
la redistribution équitable, des techniques d’encadrement sans oublier la sensibilisation et la
formation sur les conditions de stockages.
14
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
Coranique Collège Supérieur Ne connais pas
30%
14%
3%
11%
0
30%
11%
Pourc
enta
ge
Niveau d'instruction
Niveau d'instruction des agriculteurs/chefs de ménage
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
moins de 20 ans 20-30ans plus de 30 ans
0 3%
97%
Pourc
enta
ge
Tranche d'âge
Tranche d'âge des agriculteurs/chefs de ménage
Résultats au niveau des agriculteurs
15
0%20%40%60%80%
100% 83%
3% 0 0 0 6%
0 0 0 0 0 8%
Pourc
enta
ge
Activités principales
Activités principales des agriculteurs/chefs de ménage
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
19%
11%
0 0
3%
19%
3%
6%
3%
0 0
36%
Pourc
enta
ge
Activités secondaires
Activités secondaires des agriculteurs/chefs de ménage
16
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
17%
1% 0 0 0%
4%
0,56% 0 0 0 0
15%
61%
Pourc
enta
ge
Activités principales
Activités principales des ménages
17
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
moins de 20 ans 20-30ans plus de 30 ans Ne connais pas
30%
15%
27%
28%
Pourc
enta
ge
Tranche d'âge
Tranche d'âge des ménages
0%
5%
10%
15%
20%
25%
Coranique Collège Supérieur Ne connais pas
16%
25%
11%
12%
5%
14%
17%
Pourc
enta
ge
Niveau d'instruction
Niveau d'instruction des ménages
18
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%P
ourc
enta
ge
Activités secondaires
Activités secondaires des ménages
Migration
Utilisation des fonds envoyés Pourcentage
Besoins familiaux (nourriture,
soins médicaux, frais de
scolarité, etc.)
80%
Achat de terrain et usage
d’habitation
20%
19
0
2
4
6
8
10
12
14
Ch
èvre
Bo
ucs
Tau
reau
Vac
hes
Vea
ux
Bre
bis
Bél
iers
Agn
elle
Po
rcs
Ch
evau
x
Caprins Bovins Ovins Les Autres Aviculture
Élevage: Moyenne de Tetes par Chef de Menage
Caprins Chèvre
Caprins Boucs
Bovins Taureau
Bovins Vaches
Bovins Veaux
Ovins Brebis
Ovins Béliers
Ovins Agnelle
Les Autres Porcs
Les Autres Chevaux
Aviculture
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
ChèvreTaureau
VachesBrebis
BéliersCaprinsBovins
OvinsAvicultureÉlevage
Élevage: Moyenne de tetes vendues et achtées par Chef de Ménage par an
Achtée
Vendu
20
0,00
200,00
400,00
600,00
800,00
1000,00
1200,00
Cultures
Rendement Moyen par culture
Manioc
Mil
Mais
Arachide
Sorgho
Bassi
Niébé
Choux
Poivron
Tomate
Oignon
Fraise
0,00
0,50
1,00
1,50
2,00
2,50
3,00
3,50
4,00
Cultures
Superficie Moyenne (Ha) par culture
Mil
Arachide
Mais
Sorgho
Manioc
Bassi
Niébé
Poivron
Tomate
Oignon
Salade
Choux
Bissap
Fraise
Pastèques
Piment
21
51%
21%
28%
Mode de Commercialisation
Vente au marché local Vente aux transformateurs
Vente sur pieds (bord champs)
0102030405060708090
100
Ara
chid
e
Bis
sap
Mil
Bas
si
Sorg
ho
Mai
s
Man
ioc
Nié
bé
Ch
ou
x
Po
ivro
n
Tom
ate
Sala
de
Oig
no
n
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se
Pas
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ent
Au
ber
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e a
mè
re
Me
nth
e
Har
ico
t
Po
urc
en
tage
(%)
Destination de la Production
% consommé
% vendu
Évolution des rendements
Dans le bassin arachidier plus précisément dans la région de Kaolack, 80% des agriculteurs
interviewés disent que les rendements des cultures céréalières, particulièrement le mil, l’arachide et le
sorgho sont en déclin. Les raisons suivantes ont été citées : la faible pluviométrie, le manque de
fertilité des sols et le manque d'intrants (semences et engrais), la remontée du sel dans certaines
localités comme à Fatick, le changement climatique.
Par contre dans la zone des Niayes, 60% des maraichers notent une légère augmentation des
rendements des produits maraichers comme le chou, la tomate, le piment par le respect des itinéraires
techniques (ciblage des périodes de cultures), la fertilisation des sols et l’acquisition d’expérience.
22
Principaux changements dans les systèmes de production
Cultures abandonnées
Cultures Pourcentage
d’agriculteurs
Dates
d’abandon
Raisons
Maïs 6% 2010 Mauvais rendement,
Manque de moyen pour cultiver
Niébé 6% 2011 Non rentable et manque de terre
(problème d’assolement)
Arachide (graine
de bouche, petite
graine)
3% 2011 non rentable
Sorgho 6% 2007,
2010
n'est pas bien apprécié par la
communauté, Changement climatique
Maraichage 3% 1992 Nappe d'eau trop profonde
(inaccessibilité à l’eau)
Cultures introduites
Cultures Pourcentage
d’agriculteurs
Date
d’introduction
Raisons
Poivron 3% 2010-2011 Bon Rendement, récolte hebdomadaire
Piment 3% 2011 Rentable et bon prix
Pastèque 10% 2009, 2012 Meilleur rendement, bon prix, tolérante
à la faible pluviométrie, diversifier les
cultures
23
Niébé 6% 2010 bon rendement
Arachide
(grosse
graine)
3% 2011 Plus rentable
Arachide
(graine de
poulet)
3% 2011
Plus de résistance aux conditions
climatiques
Arachide
(foret,
essaiment)
6% 2011
Cycle court, rentable et résistant aux
aléas du climat
Petit Mil 3% 2012 Cycle court et tolérante à la faible
pluviométrie
Lieu de conservation de la production agricole (destinée à l’auto consommation, les
semences, etc.)
Lieu
de conservation
Pourcentage
d’agriculteurs
Condition de stockage et de préservation
Case dans la maison 8% 1) Pour certains : Bonne condition (suivi une
formation en stockage et conservation)
2) Pour d’autres : Pas rassurantes (ils ne peuvent pas
mettre certains produits chimiques pour la
conservation des semences à cause des enfants)
Chambres dans la
maison
36% Mauvaises conditions (manque de sécurité et de
produit phyto-sanitaire)
Grenier dans la
maison
11% Bonne condition et utilisation de produits phyto-
sanitaires
Magasin de stockage 19% Bonne condition
24
Perception de la sécurité alimentaire :
Pour certains agriculteurs, la sécurité alimentaire est défini comme suit : « c'est préserver
l'alimentation à partir des semences à la consommation en passant par la production, le
stockage et l'utilisation de produits phyto-sanitaires. »
Période de soudure :
Dans la région de Kaolack, les 3 mois: Juillet, Aout et Septembre sont retenus comme la
période de soudure.
Pourcentage des agriculteurs sans
ressources supplémentaires
Pourcentage des agriculteurs ayant
des ressources supplémentaires
10% 90%
Les types de ressources supplémentaires
1) Epargne provenant des profits enregistrés durant la saison forte,
2) Maraîchage (particulièrement la culture de la menthe en zone des Niayes),
3) Réserve des cultures pour la période de soudure,
4) Fonds provenant des émigrés,
5) Vente de poulets et de bétail (chèvres, moutons, parfois bœufs),
6) Vente de pépinières
Les stratégies adoptées par ceux qui n’ont pas de ressources
1) Aide solidaire et prêt au niveau de la famille et des voisins,
2) Travailleur ambulent,
3) Commerce dans le marché en ville,
4) Courtier de bétail (chèvres, moutons, etc.),
5) Crédit
25
Pourcentage d’agriculteurs
qui préparent 2 repas par
jour
Pourcentage d’agriculteurs
qui maintiennent les 3 repas
par jour
33% 67%
L’incidence de l’émigration des jeunes sur la sécurité alimentaire
Sur notre base d’échantillon, 62% des agriculteurs déclarent que l’émigration des jeunes a une
incidence sur la sécurité alimentaire et les autres trouvent le contraire.
Pour les premiers, les raisons suivantes ont été données : L’émigration entraine le
délaissement de l'agriculture et une absence de main d’œuvre agricole, mais les jeunes n'ont
pas le choix car ils n'ont pas les moyens de cultiver la terre. S’ils avaient quelques choses qui
puissent leur apporter des revenus, ils ne vont pas abandonner leurs parents. Vu la situation
présente en milieu rural, sans cette émigration des jeunes, ceux sont leurs parents mêmes qui
allaient quitter les villages car l'agriculture ne leur permet même pas de couvrir leurs besoins
de première nécessité (la nourriture, les soins de santé, etc.).
Pour d’autres, l’émigration des jeunes n’a pas une incidence sur la sécurité alimentaire car les
terres cultivables n'augmentent pas mais la population augmente. Sans cette émigration, la
productivité agricole allait diminuer encore et il ne sert à rien d'être en milieu rurale sans
pouvoir faire quelque chose.
Relation avec l’ETAT
Soit 55% des agriculteurs déclarent qu’ils n’ont aucune relation avec l’Etat et 45% restant
déclarent qu’il s’agit d’une relation très précaire car celui-ci ne s'adresse pas directement aux
agriculteurs :
Services reçus de l’Etat : des intrants subventionnés (semences et engrais) et parfois des
aliments de bétail en période de soudure en quantité et en qualité insuffisantes
Relation avec une Organisations Paysannes
92% des agriculteurs interviewés font partie d’une organisation paysanne.
26
Services reçus des OP :
1) Le plaidoyer,
2) Facilitation l'obtention d’intrants : semences, engrais, aliments de bétail, matériel
agricole, produits phytosanitaires, crédit à la banque,
3) Entraide et solidarité en période de pénurie,
4) Prêt en nature,
5) Appui au niveau du suivi des itinéraires techniques,
6) Achat des récoltes à prix satisfaisant (commercialisation de l'arachide)
27
C) ANALYSE ET DISCUSSIONS DES RESULATS
I. APERCU DES CAUSES LIÉES AUX DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES
1. Productivité agricole et pastoral
Le pays est particulièrement touché par la hausse des prix et par le resserrement de l’offre de
denrées de base. Cette évolution est essentiellement due à la crise de production profonde et
plus prolongée qui touche l’agriculture. La productivité agricole est faible au Sénégal par
rapport aux autres régions du monde. Il est encore plus inquiétant de constater qu’il n’y a pas
eu de hausse réelle de la productivité sur le pays depuis des décennies. Les rendements et la
productivité par travailleur sont restés faibles alors qu’ils ont augmenté dans d’autres régions.
Le graphique (rendement moyen par culture) nous montre que les rendements sont faibles.
Le faible rendement agricole peut s’expliquer par plusieurs raisons : le manque d’intrants, les
aléas climatiques (faible pluviométrie, changement climatique), la main d’ouvre vieillissante
(les jeunes ne veulent plus faire de l’agriculture), le faible niveau d’instruction des
agriculteurs, etc.
Le graphique sur les superficies cultivées par chef de ménage montre que ces derniers
travaillent sur des exploitations à petite échelle (0,3 à 4 ha par culture). Il est rare de voir un
agriculteur qui fait un assolement de plus de 4 cultures.
La productivité et les surfaces cultivées sont faibles alors la production ne peut qu’être faible.
2. Evolution des rendements
Les rendements ont tendance à la baisse à cause de la faible pluviométrie, de la vétusté du
matériel agricole traditionnel, de l’inaccessibilité au financement et la terre particulièrement
chez les femmes, du vieillissement de la main d’œuvre agricole, de l’exode rural (la faible
participation des jeunes dans l’agriculture), du faible niveau d’instruction de certains
agriculteurs, de la divagation des animaux , de la diminution de la fertilité des sols, du
manque d’intrants (engrais, semences de qualité), etc.
Il est encore important de noter le faible rendement mais aussi de souligner les nombreuses
pertes post-récoltes dues à un manque d’infrastructure de stockage, de conservation, de
transformation des produits agricoles.
Les résultats obtenus sur le terrain montrent une faible diversification des sources de revenus.
Les rares agriculteurs qui s’adonnent à la production animale possèdent un petit nombre de
28
bétail (4 à 5 brebis, 4à 5 chèvres, etc.). Certains mêmes ont arrêté définitivement l’élevage à
cause du vol de bétail.
Bien que les institutions font des efforts allant dans le sens du renforcement de la sécurité
alimentaire, le faible niveau de la productivité et de la baisse des rendements trouvent aussi
ces racines au niveau de ces institutions étatiques par les retards répétitifs des intrants
agricoles (engrais, semences), le manque d’appui en infrastructures de stockage, de
conservation et de transformation des produits agricoles et du renouvellement de matériel
agricole, du faible budget alloué à l’agriculture, etc. Tous ces manquements montrent une
absence de volonté politique agricole durable.
Si la productivité de l’agriculture a stagné voire baissé, la demande de produits agricoles a
continué d’augmenter en raison de la croissance rapide de la population, de l’urbanisation, de
l’augmentation des revenus et de la modification des habitudes alimentaires. En conséquence,
le pays devient un importateur net de produits alimentaires et l’insécurité alimentaire
s’installe davantage.
La prévalence « l’aggravation » de l’insécurité alimentaire au Sénégal témoigne d’un échec
grave des stratégies de développement déployées par les institutions nationales et
internationales. En effet, le secteur agricole a été délaissé pendant des décennies, ce qui a
débouché ainsi sur l’insécurité alimentaire qui tend vers la crise alimentaire. Cette négligence
est en partie une conséquence de la politique de stricte austérité budgétaire (Plans
d’ajustement structurel) qui ont été imposés aux pays africains et qui a considérablement
réduit le soutien public à l’agriculture. Elle s’est traduite par la médiocrité des infrastructures
rurales, par la faible extension des services de vulgarisation, par la diminution des subventions
aux intrants et des crédits octroyés aux agriculteurs, et par la réduction des investissements
dans la recherche-développement agricole.
Il en résulte que les agriculteurs sénégalais voire africains sont mal armés et mal préparés
pour faire face aux défis à relever, notamment aux changements climatiques, à la
désertification, à la concurrence des importations bon marché et à la forte concentration des
chaînes de valeur mondiales qui dominent le marché international des produits de base.
Les graves pénuries alimentaires enregistrées en 2008 ont aussi témoigné de l’importance de
la souveraineté alimentaire. Lorsque la crise s’est aggravée, de nombreux pays exportateurs
de produits alimentaires ont réagi de manière épidermique en prenant des mesures
29
protectionnistes destinées à restreindre leurs exportations de denrées alimentaires directement
et indirectement.
D’où la prise de conscience des dangers d’une dépendance exclusive à l’égard des
importations de denrées alimentaires et de l’aide alimentaire et la remise en cause profonde de
la doctrine des avantages comparatifs, qui a souvent été utilisée pour convaincre les
agriculteurs de développer des cultures commerciales au détriment de la production locale.
La faible production de l’agriculture est aussi due en partie à des facteurs internationaux. Les
fortes subventions versées dans le secteur agricole dans certains pays développés et les
mesures de protection prises ont aussi eu un impact sur l’agriculture africaine, en la privant
d’une partie de ses marchés d’exportation. La conséquence en est que les prix des produits
exportés sont plus bas sur le marché international, diminuant ainsi les incitations à la
production agricole. Dans le même temps, les pays africains ont été vivement exhortés à
ouvrir leurs marchés, ce qui a obligé les agriculteurs africains à affronter la concurrence
d’importations à bas prix sur leurs propres marchés.
30
II. L’ACCÈS AUX RESSOURCES ALIMENTAIRES
1. Zones menacées de crises alimentaires
La disponibilité fait défaut. Il en est de même de l’accessibilité. C’est ainsi que plusieurs
zones au Sénégal sont menacées d’insécurité alimentaire. La difficulté d’accéder à la
nourriture trouve son origine du faible pouvoir d'achat des ménages (la pauvreté) et du
manque d’infrastructures : magasin de stockage, de conservation, de transport (certaines zones
sont enclavées). Les résultats des enquêtes montrent que le type d’agriculture prédominante
au Sénégal, c’est toujours l’agriculture de subsistance. Le graphique relation
autoconsommation/vente sur le marché montre qu’une bonne partie de la production
particulièrement la production céréalière est destinée à l’autoconsommation. Ainsi, en
situation de baisse de rendement, une infime partie de la production arrive sur le marché. Et
c’est surtout encore une infime partie des agriculteurs les plus vulnérables qui vendent leurs
récoltes sur le marché par un manque d’infrastructures de stockage et de conservation et de
moyens financiers pour subvenir à leurs besoins comme payer la scolarité des enfants, les
soins de santé, etc.
L’accessibilité pose problème aux ménages à faible revenu car les agriculteurs souhaitent
avoir une certaine marge bénéficiaire de leurs produits. Si les acheteurs ou consommateurs ne
sont pas en mesure de payer un prix qui correspond aux attentes des agriculteurs, ils leur
seront difficiles d’accéder aux produits. Si toute fois, l’agriculteur se situe en situation de
faiblesse et d’accepter de vendre ces produits à un prix inférieur ou égal au coût de
production, il ne sera pas satisfait et sa motivation à cultiver la terre peut diminuer. C’est cette
situation qui arrive souvent aux agriculteurs sénégalais. C’est pour cela que certains jeunes
ruraux sénégalais ne veulent plus choisir l’agriculture comme métier. C’est ainsi qu’il est
important d’accroitre la productivité et la production mais aussi de trouver un mécanisme
permettant d’adopter un commerce juste et équitable pour améliorer l’accessibilité à la
ressource alimentaire. Par ailleurs, l’employabilité des jeunes et la création d’emplois sont
importantes pour faciliter la population à l’accessibilité à la ressource alimentaire.
Ainsi, pour une meilleure accessibilité à la nourriture, les conditions de vie des agriculteurs et
des ménages ruraux méritent d’être améliorer.
2. Sources de revenus et stratégies d’adaptation
Les résultats montrent que ces agriculteurs cherchent à s’adapter et à diminuer leur
vulnérabilité en diversifiant leurs sources de revenus et en adoptant des changements dans
31
leur système de production. Les principales sources de revenus sont l’agriculture, l’élevage,
les fonds envoyés par les émigrés et l’entraide.
Pour l’approvisionnement des marchés en denrées alimentaires, on note que la plus part des
agriculteurs vont une agriculture de subsistance, le graphique consommation-vente sur le
marché montre une bonne partie de la production céréalière est destinée à
l’autoconsommation et que cette production est faible. Alors la part destinée au marché
devient faible. Ceux qui sont en milieu urbain auront du mal à accéder à la nourriture si l’état
n’ouvre pas ces frontières à l’importation. Par ailleurs, au Sénégal, le taux de chômage est
important. Cela entraine un faible pouvoir d’achat des ménages. Ainsi même si certains
produits arrivent sur le marché, les agriculteurs sont obligés de les vendre à bas prix.
On note aussi sur le marché la préférence des produits importés au détriment des produits
locaux pour des raisons de prix, de qualité, etc. Par ailleurs, la spéculation des produits locaux
par certains operateurs économiques et la présence de nombreux intermédiaires entre les
producteurs et les consommateurs enchérissent les prix des denrées alimentaires et rend
difficile l’accessibilité.
Vu la situation de l’état actuel de l’insécurité alimentaire au Sénégal, les capacités en matière
de prévention et de gestion de crise des acteurs (agriculteurs, organisations locales,
institution) méritent d’être renforcer pour améliorer l’approvisionnement des marché et
l’accessibilité aux ressources alimentaires.
32
LES RECOMMANDATIONS FORMULEES PAR LES ACTEURS
Par les institutions :
Stratégies de prévention :
Renforcer la production et permettre aux producteurs de mieux connaitre les besoins du
marché,
permettre aux agriculteurs d'avoir des intrants et des moyens de conservations et de
stockage,
Renforcer la maîtrise de l'eau des agriculteurs par l’utilisation de techniques modernes
comme le goutte à goutte.
Assurer le plaidoyer au niveau des ménages pour les inciter à consommer les produits
locaux
Appuyer les programmes de sécurité alimentaire tel que la GOANA et le REVA, les
exploitations familiales,
Mettre en place des programmes de production communautaire de semence (mil, mais,
arachide, etc.)
Assister les ménages vulnérables
Préparation d’un plan quinquennal par le ministère de l’Agriculture pour le
développement de l'agriculture qui sera suivi par le régime à venir et les partenaires au
développement
Stratégies de réponse aux menaces :
Promouvoir la production locale et mettre en place un fonds de soudure-endettement
Prêter de l'argent à la population pendant la crise afin qu'il puisse accéder aux
ressources alimentaires
accompagner le secteur privé et améliorer l'employabilité
Revoir les systèmes d'encadrement des paysans
subventionner les intrants agricoles
Valoriser l’agriculture travers une politique d'insertion des jeunes
Sensibiliser les jeunes sur l’importance de l’agriculture en considération que les 60%
de ruraux ne pourront pas restés en milieu rural.
33
Augmenter la productivité des cultures vivrières (fonio, mil, niébé, etc.)
Remédier au déséquilibre sur le commerce mondial (rapport importation-exportation)
Mettre en place de semences certifiées
Sensibiliser les consommateurs sénégalais à consommer les produits locaux
Prévenir les catastrophes (inondation, invasion acridiennes, etc.)
Développer des mécanismes qui permettent aux agriculteurs de pouvoir conserver
leurs produits
Faire une agriculture irriguée
Diversifier les sources de revenus chez les populations rurales
Promouvoir les jeunes ruraux qui ont une formation et les compétences en agriculture.
Mettre en place des banques céréalières villageoises
Mettre en place des programmes d'information et de communication sur la nutrition.
Instaurer des politiques sectorielles et volontaristes capable de booster l'agriculture
Mettre en œuvre un système de production par chaine de valeur permettant un meilleur
approvisionnement des intrants et une meilleure commercialisation des produits
Vulgariser les innovations (technologiques et organisationnelles) et l’assurance
agricole
Par les Organisations locales
Les éléments dont nous disposons à ce niveau de notre enquête, peuvent nous permettre de
faire quelques recommandations qui pourraient apporter des solutions sur les difficultés
constatées, il s’agira entre autre de:
Développer une politique d`approvisionnement adéquate des intrants agricoles.
Donner aux paysans les choix et libertés de la production agricole.
Baisser les prix pour que les consommateurs puissent accéder aux produits en régulant
les intermédiaires (commerçants) qui cherchent à augmenter les prix en mettant des
magasins de référence.
Multiplier les fermes agricoles comme celles du REVA à l`intérieur du pays
Encadrer les paysans à pouvoir produire des semences certifiées
Renouveler le matériel agricole
Forer des puits, construire des bassins de rétention d'eau pour permettre la culture
toute l’année.
34
Par les Agriculteurs :
Bien que le secteur agricole rencontre des difficultés, il reste le secteur le plus apte à booster
l’économie du Sénégal en contribuant efficacement à l’atteinte de la sécurité alimentaire d’où
quelques recommandations pour remédier à cette situation
Valoriser l’agriculture et sensibiliser les agriculteurs sur l’importance de ce
secteur,
Insérer et motiver les jeunes dans le secteur agricole,
Installer des systèmes d’irrigation durables dans la zone des Niayes,
Faciliter l’accès au crédit aux agriculteurs tout en diminuant les taux d’intérêt,
Mettre à la disposition des agriculteurs des matériels agricoles performants,
Faciliter l’accès à temps aux intrants de qualité et en quantité suffisantes (urée,
semences, engrais),
Faire bénéficier aux agriculteurs des formations sur :
l’utilisation des produits phytosanitaires,
les moyens de prévention des catastrophes telles que l’invasion des oiseaux
granivores et des inondations,
des changements climatiques,
l’utilisation de nouvelles techniques de production,
les risques de marché etc.
Mettre à la disposition des agriculteurs des magasins de stockage,
Faciliter l’écoulement des produits par la mise en place de point de vente ou la
construction de route afin d’améliorer l’accessibilité de certaines zones enclavées,
Mettre en place des politiques adéquates aux besoins des agriculteurs
35
LIENS ENTRE LES THEMES DU SEMINAIRE
Dans tous les pays en voies de développements d’une manière générale et au Sénégal en
particulier, les producteurs se consacraient à l’agriculture de subsistance. Depuis plus d’une
décennie environ, on assiste à une nouvelle réorientation des producteurs qui tend de plus en
plus vers un entrepreneuriat rural. Cette nouvelle vision nécessiterait une certaine
organisation (formelle ou informelle.
Cette organisation qui met au premier plan la primauté de l’homme sur le capital humain est
la base de l’économie sociale et solidaire.
L’entrepreneuriat rural traduit un agro - business qui attire à la fois de façon sélective les
jeunes diplômés pour une agriculture professionnelle et de manière massive ne se reste que
pour les besoins d’une main d’œuvre supplémentaire.
Dans cette lancée, on passe de la sécurité alimentaire à une production excédentaire favorisant
le développement des unités de transformation et la commercialisation. La mise en place des
infrastructures de transports et de logistiques permettraient aux sénégalais de s’inscrire
résolument dans l’exportation afin d’équilibrer leur balance commerciale déficitaire. Les
récentes statistiques montrent que le Sénégal est au pays majoritairement jeunes dont le
secteur agricole regorge plus 70% de la population active.
Valoriser le secteur agricole par une approche solidaire (coopérative, groupement d’intérêt
économique, mutuelle, amicale et association) permettraient de réduire considérablement le
chômage, arrêter l’exode rurale et promouvoir le développement locale et durable.
36
CONCLUSION
L’Objectif général de la recherche consistait à faire un état des lieux de la situation en sécurité
alimentaire en milieux urbain et rural. Les objectifs spécifiques consistent à mettre en lumière
la contribution des jeunes et des femmes dans ce domaine et à dégager des perspectives en
sécurité alimentaire en identifiant les stratégies pertinentes ainsi que les lignes d’actions
prioritaires à mettre en œuvre. Ces objectifs sont atteints. Le Sénégal est en situation
d’insécurité alimentaire qui tend vers une crise alimentaire. Notre séjour sur le terrain et les
entrevues réalisées auprès des acteurs (agriculteurs, organisations locales et institutions) nous
permettent de dire que certaines zones sont plus menacées de l’insécurité alimentaire que
d’autres et aussi l’insécurité alimentaire est encore plus sévère en milieu rural qu’un milieu
urbain. L’analyse des résultats montre que la main d’œuvre agricole est vieillissante et les
jeunes ruraux ont du mal à choisir l’agriculture comme métier pour plusieurs raisons
(précarité en milieu rural, manque d’intrants agricole, accès difficile au financement, manque
d’infrastructure, écoulement difficile des produits, etc.). Il en est de même au niveau des
femmes qui expriment une volonté de faire de l’agriculture mais elles ont toutes les difficultés
d’accéder à la terre et autres facteurs de production (crédit, eau, etc.). Si les jeunes qui doivent
prendre la relève cherchent d’autres métiers en ville pour se débarrasser définitivement des
activités agricoles, comment le pays pourrait atteindre une sécurité alimentaire ? Il est temps
de remettre résolument la sécurité alimentaire au rang des préoccupations nationales et
internationales.
37
PERSPECTIVES EN SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Il est temps de remettre résolument la sécurité alimentaire au premier rang des préoccupations
nationales et internationales. L’analyse des résultats de l’état actuel de la sécurité alimentaire au
Sénégal montre que les mesures à prendre devraient particulièrement viser à atteindre trois principaux
objectifs, à savoir: améliorer la productivité agricole, accroître les moyens de subsistance des ruraux et
remédier aux déséquilibres sur les marchés internationaux.
1. Accroître la productivité agricole Il sera difficile pour le Sénégal d’améliorer l’état de la sécurité alimentaire sans s’attaquer aux
obstacles qui empêchent la productivité agricole d’augmenter.
Pour cela, les pouvoirs publics devront jouer un rôle plus actif qu’au cours des dernières
années. Les mesures qui améliorent l’accès des agriculteurs aux intrants agricoles tels que les
semences, engrais et pesticides jouent un rôle particulièrement important. La fourniture
d’intrants à des prix subventionnés peut aider à stimuler la productivité de l’agriculture.
Toutefois, dans la mesure où l’état préconise certaines politiques de désengagement et de
décentralisation, une autre alternative s’offre aux agriculteurs, c’est-à-dire la possibilité de produire
leurs propres intrants au niveau locale et régional. Cela favoriserait l’autonomisation de ces derniers et
un meilleur contrôle de qualité, de quantité et de distribution des semences et des engrais par exemple.
Pour ce faire, les institutions doivent user de leur pouvoir de plaidoyer et mettre en œuvre des
opérations de support technique et des formations favorisant le renforcement des capacités aux
organisations paysannes ainsi qu’aux agriculteurs. Par exemple, une institution qui favorise
particulièrement l’agriculture familiale pour remédier à l‘insécurité alimentaire au niveau national, le
CNCR, pourrait mettre de l’avant des plaidoyers et des séances de renforcement des capacités
concernant le compostage. Le compostage s’avère un excellent engrais naturel qui nécessite peut de
ressource financière et matériel et peu d’entretien tout en étant très nutritif pour les sols qui, nous le
savons tous, sont très pauvres en minéraux essentiels à une bonne productivité des cultures.
Une autre mesure importante destinée à améliorer la productivité est l’octroi de crédits aux
agriculteurs qui ont besoin de capitaux. En effet, le marché rural est souvent mal desservi en
services financiers et les Etats peuvent intervenir, soit en fournissant eux-mêmes ces services
soit en incitant le secteur privé à le faire. Le manque d’accès au crédit constitue donc un
obstacle important dans les zones rurales et a pour effet d’empêcher les agriculteurs productifs
d’augmenter leur production.
Concrètement, l’octroi de crédits aux agriculteurs devra se faire via une fusion des banquiers mobiles
et de l’amélioration du concept de Warrantage. Tout d’abord, le concept des banquiers mobiles est un
système utilisé en Inde où ce sont les conseillers financiers des institutions financières qui se déplacent
38
vers les zones rurales. Cela a pour objectif de sensibiliser les agriculteurs à l’égard des possibilités qui
s’offre à eux afin d’obtenir du crédit. Puisque les banques ne sont pas en mesures d’installer des
infrastructures dans les zones rurales, ce sont les banquiers mobiles qui représentent les institutions
financières. L’avantage de cette approche, c’est le faible coût des opérations sur le terrain et les
agriculteurs sont en mesure de prendre connaissance des possibilités financières qui sont à leur
disposition. Ensuite, le concept de Warrantage, présent au Sénégal, est un concept de remboursement
du crédit en nature ou bien de garantie (production agricole) permettant d’obtenir du crédit. C’est
pourquoi la fusion de ces deux concepts, les banquiers mobiles et le concept de Warrantage, pourrait
être très efficace en terme d’accès au crédit et de sécurité alimentaire. Par exemple, les banquiers
mobiles se présentent sur le terrain pour offrir des possibilités de crédit aux agriculteurs en échange de
garantie en nature. Une fois la production disponible, les banquiers mobiles reviennent rencontrer les
agriculteurs pour être remboursés en nature. Par la suite, les institutions financières vendent la
production agricole, reçue en guise de remboursement, à l’État. Ensuite, l’État place cette production
dans des magasins de stockage dans les villages prêt à être revendu pendant les périodes de soudure.
Ainsi, la productivité agricole est stimulée et la sécurité alimentaire est favorisée puisqu’en période de
soudure, il y a disponibilité des produits alimentaires dans les magasins de stockage.
Par ailleurs, il est important de noter le rôle capital que les institutions d’Assurance Agricole comme la
Campagne Nationale d’Assurance Agricole du Sénégal (CNAAS) peuvent jouer dans la sécurité
alimentaire. L’assurance agricole est un outil de gestion qui favorise l’investissement agricole car le
banquier, sachant que l’agriculteur est assuré contre les aléas climatiques (sécheresse, inondation, etc.)
contre les menaces de toutes natures (perte de récolte, vol, maladie, etc.), il sera plus à l’aise à octroyer
un crédit à l’agriculteur. Étant assuré, l’agriculteur aussi se trouve en plus situation plus confortable
pour produire davantage. C’est ainsi qu’il est important de vulgariser l’assurance agricole sur tout le
territoire national pour booster la production agricole et diminuer la vulnérabilité des agriculteurs.
A long terme, la recherche-développement et l’amélioration de la prestation de services de
vulgarisation agricole seront deux éléments importants pour améliorer la productivité agricole.
Cela passera par une hausse considérable des ressources actuellement consacrées à la
recherche-développement visant à ce que la transmission des connaissances aux producteurs
se fasse de manière efficace et en temps voulu.
En pratique, la recherche-développement favorise la bio-culture. Tout d’abord, le système de greffage,
l’insémination artificielle, et autres technologies de production non naturelle sont d’autant de
possibilité qui caractérise le domaine de la bio-culture. Par exemple, le système goutte-à-goutte,
développé tout récemment au Sénégal et peu onéreux en terme d’installation, est en mesure de
favoriser des cultures de contre-saison. Le système goutte-à-goutte consiste à acheminer l’eau
directement au niveau des racines des plantes via une canalisation perforée. Cette canalisation est
39
stratégiquement enfouie dans le sol et par diffusion périodique, l’eau est directement versée aux
racines des plantes. Cela empêche les sols d’absorber les minéraux essentiels à la bonne croissance de
la production en période de sécheresse. Donc, une quantité moindre d’eau est utilisée et l’irrigation des
sols est maximisée. La mise en œuvre de ce système chez les agriculteurs nécessite alors des
campagnes de renforcement des capacités en matière de technique d’irrigation, dispensées par les
organisations paysannes via les institutions.
La coopération (Sud-Sud et Nord-Sud) peut jouer un rôle crucial en aidant le pays à améliorer
la productivité de l’agriculture par les échanges de connaissances et d’expériences dans le
secteur agricole.
Alors que beaucoup d’agriculteurs ont soulevé une recommandation concernant l’accès et la
disponibilité de l’eau, au niveau de la coopération sud-sud et nord-sud il serait intéressant de dresser
une liste de ce qui se fait en terme de récupération de l’eau. Par exemple, afin de maximiser
l’utilisation de l’eau disponible, il serait pertinent d’appliquer un système de purification des eaux
usées. Ce système a été élaboré par un agriculteur panaméen il y a quelques années car il vivait dans
une zone isolée et que l’accès à l’eau était très limité. Donc, il a mis en place un procédé d’épuration
des eaux à l’aide de rangées de plante disposées en paliers. Les eaux usées déversées au premier palier
de plante est filtré naturellement et ce jusqu’au palier le plus bas. Une fois le procédé complété, l’eau
purifié peu être redistribué au bétail, destiné à l’usage de l’entretien ménagé ou encore être utilisé pour
arroser les petites plantations maraîchères.
Un autre exemple, un système de récupération de l’eau de pluie s’avérerait très utile pour
emmagasiner l’eau durant la saison des pluies. Le concept est simple à mettre en place et comme le
concept de paliers de plantes, il est peu onéreux et ne nécessite que très peu d’installations matériels.
Le système de récupération de l’eau de pluie nécessite seulement l’installation de canalisation
(gouttière) au niveau de toutes les surfaces où l’eau s’écoule sur les bâtiments (les rebords des toitures
par exemple) et un réservoir où l’eau collectée sera emmagasinée. Pour les périodes où les pluies se
font rares, l’eau emmagasinée favorisera une irrigation des champs plus soutenue. L’apport des
organisations paysannes et des institutions à ce niveau sera encore de dispenser les informations et des
formations auprès des agriculteurs pour leur permettre d’installer ce système pouvant être produit de
façon artisanale et locale à l’aide des ressources matérielles qui sont à leur disposition.
2. Améliorer les moyens de subsistance ruraux
À coté de l’adoption de mesures visant à accroitre la productivité, les conditions de travail et de vie
des agriculteurs et des ménages ruraux méritent d’être améliorées. Il en est ainsi, par exemple,
d’infrastructure rurale. En effet, les infrastructures essentielles telles que les transports, l’électricité et
les communications sont souvent insuffisantes, voire inexistantes, en milieu rural.
40
La proportion d’habitants ayant accès à l’électricité dans la région est faible aussi, ce qui
entrave de nombreuses activités telles que la transformation, la conservation, le pompage de
l’eau souterraine, etc. Améliorer les infrastructures peut avoir un impact important sur la
sécurité alimentaire, non seulement en renforçant les facteurs de productivité, mais aussi en
aidant à acheminer les produits agricoles vers les marchés de consommation plus rapidement
et plus économiquement.
Par exemple, les institutions et les organisations paysannes, en soutenant les agriculteurs via des
stratégies de renforcement des capacités, pourraient plaidoyer et facilité la coordination d’un réseau de
transport communautaire des productions agricoles vers les marchés locaux et régionaux. Ainsi, les
coûts reliés à la location de véhicules seraient absorbé par l’ensemble des agriculteurs. Le rôle de
groupement est très important ici car la capacité d’achat ou de location est facilitée grâce au plus grand
nombre de bénéficiaire/utilisateur.
Un deuxième exemple concret concernant l’amélioration des moyens de subsistance des ruraux et qui
touche du même coup l’accroissement de la productivité agricole serait l’utilisation de l’énergie
éolienne. Dans la région du Caucase par exemple, l’énergie éolienne apporte toute l’électricité
nécessaire à un aviculteur afin de fournir en électricité sa demeure et son poulailler durant toute la
journée. L’éolienne est fabriquée de façon artisanale par un artisan local. Le matériel utilisé se résume
à un contenant coupé en deux et disposé de façon à capter le vent au sommet d’une perche. Le tout est
relié à un alternateur qui charge des batteries prêt à être utilisé dans le foyer ou dans toute installation
nécessitant de l’électricité.
La sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des ruraux peuvent aussi être améliorés
en rendant les agriculteurs moins vulnérables aux fluctuations à court terme des marchés, et en
renforçant leur pouvoir de négociation face aux grands acheteurs de produits agricoles.
Ce pouvoir d’achat face aux grands acheteurs de produits agricole doit s’acquérir en créant des
coopératives locales et régionales. Un regroupement de producteurs locaux renforcie la capacité de ses
membres lorsqu’il est temps de fixer des prix qui tiennent compte des coûts de production, de
transformation et de commercialisation s’il y a lieu. Par exemple, la coopérative COOP COMAX, à
Saint-Hyacinthe au Québec, est très efficace en terme de support aux agriculteurs au niveau de la
région de la Montérégie. D’ailleurs, monsieur Sidy Ba, du CCPA, a eu la chance de rencontrer
personnellement les têtes dirigeantes de la coopérative lors de son séjour au Québec.
Pour conclure ce deuxième point, il est important de noter l’apport que peut apporter les jeunes au
niveau des recommandations étayées. Tout d’abord, comme l’équipe « Employabilité des jeunes » a
fait part dans son rapport final, un effort doit être porté au niveau de la formation professionnelle axée
sur les besoins du marché. Les recommandations soulevées offriraient d’excellentes opportunités
41
d’emploi pour les jeunes à qui leur esprit d’entreprenariat serait mis au profit du secteur agricole et des
zones rurales.
3. Remédier aux déséquilibres sur les marchés internationaux
Il ne suffit pas d’augmenter la production agricole pour améliorer la sécurité alimentaire. Une
caractéristique du marché international des produits de base est la forte concentration des chaînes de
valeur mondiales. Dans la pratique, les producteurs agricoles se retrouvent souvent face à un nombre
très restreint d’acheteurs et sont donc en position de faiblesse pour négocier. Cette situation est très
préoccupante car elle contribue à diminuer les incitations à produire et peut avoir des effets néfastes
sur les moyens de subsistance ruraux lorsque les producteurs sont contraints d’accepter des prix trop
faibles pour leurs produits.
Les relations commerciales mondiales se caractérisent aussi par une grande inégalité, qui pénalise
souvent les petits producteurs. En effet, le degré élevé de protection et les fortes subventions qui
continuent de prévaloir dans certains pays développés portent préjudice aux producteurs africains en
les empêchant d’accéder aux marchés internationaux et en maintenant les prix des produits de base à
un niveau artificiellement bas.
Dans le but de stimuler les investissements dans le secteur agricole et d’augmenter
sensiblement la contribution de l’agriculture à l’économie rurale, régional et nationale, un
élément central du travail consiste à contribuer au renforcement des capacités de chaînes de
valeur agricoles spécifiques pour faire face à la concurrence des produits agricoles importés.
Une mise en œuvre réussie du processus de développement de la chaîne de valeur sera, comme nous
l’a mentionné monsieur Marius Dia du CNCR, bénéfique au point de vue local et national. Le
développement de la chaîne de valeur au niveau local stimulera l’économie locale en plus de créer des
emplois dans le milieu secondaire et tertiaire sans toutefois enfoncer les localités dans les dépenses
excessives que génèrent le transport et les intermédiaires pré-commercialisation. Cette chaîne de
valeur favorise la consommation et l’expertise locale où la promotion de l’égalité des chances entre les
femmes et les hommes est valorisé par des apports différenciés, complémentaires et essentiels de
chacune et chacun présents dans chaque communauté. De plus, comme nous l’avons mentionné plus
tôt, l’apport des jeunes est considérable puisque la redynamisation du secteur agricole offre des
perspectives d’emplois attrayantes où leur esprit d’entreprenariat sera grandement sollicité et valorisé.
42
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES
Programme CE-FAO., 2008 : Sécurité alimentaire l’information pour l’action
PAM., 2012 : Rapport d’évaluation de la sécurité alimentaire dans les zones à risques
d’insécurité alimentaire 2011-2012
Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative (GRESEA)., 2005 : Le
Sénégal dans la tourmente des importations en provenance de l’Union Européenne
Groupe de travail politique agricole et sécurité alimentaire : La loi Sénégalaise
d’orientation agro-sylvo-pastorale
GRET., 2008 : Profil Sécurité alimentaire Sénégal
Philipe Fragnier., 2012 : « Conflit et crise alimentaire : briser le cycle de la faim au sahel »
ANNEXE
Liste des organisations et institutions rencontrées
Structures Personnes rencontrées
Institutions
CRCR
ENDA Ecople Cheikh Pathè Fall (Chargé des
Programmes)
CNCR Dia Marius (Coordinateur de la cellule
d'appui technique)
ANCAR Ndiaye Raphaele (Conseiller Agricole
et Rural)
ANCAR Khady Sylla (Responsable de
capitalisation des résultats et
expériences.)
FAO Pape Boubacar Soumaré (Analyste de
la S.A.)
AGRECOLE Bassoum Souleymane (coordonnateur)
PAM Daddy Dan Bakoye (responsable de
43
l'unité du système d'alerte de la
sécurité alimentaire)
CNAAS Pape Ndiaye (Directeur Général)
Structures Personnes rencontrées
Organisations Paysannes
CCPA Sidy BA Secrétaire générale
GIPA (Groupement inter-villageois des
producteurs d'arachides)
Niass Ramata Présidente
ASCOSEN Ndao Momar Président national
AGSF (amical des groupements du secteur
de Foundioun)
Ndango Daouda Président
Ferme REVA Ndiass Amath Yacine Responsable Irrigation
GIE OUMOU MOUNTAGA TALL Fatoumata Diop Gueye Présidente
Coopérative de multiplication des
semences d'arachide et de céréales
Ndong Mustapha Président
GIPA N'gom Ibrahima Président
44
Grille
d’entretien
destinée aux
organisations
locales
ANNEXE : Questionnaires
Date d’entretien : …..../0…../2012
N° d’entretien : ………………..
Zone :………………………………
Noms des enquêteurs :
I. Identification
Nom et prénom :…………………………
Institution :…………… …
Fonction :……………………………
Domaines et actions d’intervention de l’institution………….....………
Les principaux axes d’intervention dans la lutte contre l’insécurité alimentaire :
a. Premier…………………………………………………………………..
b. Deuxième :…………………………………………………………………
c. Troisième………………………………………………………………….
d. Quatrième……………………………………………………………….
e. Cinquième :………………………………………………………………
II. Perception de la sécurité alimentaire
Selon vous, c’est quoi la sécurité alimentaire (proposition de définition) ?
…………………………………………………………………………………………………
Quelle différence y a-t-il entre :
insécurité alimentaire et crise alimentaire ?
.......................................................................................................................................................
Sécurité alimentaire et autosuffisance alimentaire ?
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
……………………………………….
45
…………………………………………………………………………………………………
Sécurité alimentaire et souveraineté alimentaire ?
…………………………………………………………………………………………………
Quels sont les symptômes précurseurs de l’insécurité alimentaire ?
…………………………………………………………………………………………………
Comment détectez-vous ces symptômes, par quelle démarche et avec quel moyen ?
…………………………………………………………………………………………………
Quelles sont les causes de l’insécurité alimentaire ?
…………………………………………………………………………………………………
III. Sécurité alimentaire
Qu’en est-il de l’état actuel de la sécurité alimentaire au niveau local (régional) ?
…………………………………………………………………………………………………
Quelles est la fréquence de menace d’insécurité alimentaire au niveau régional ?
…………………………………………………………………………………………………
Quelle sont les stratégies de prévention et de lutte contre l’insécurité alimentaire développées
par votre institution?
…………………………………………………………………………………………………
Avez-vous déjà pratiqué des interventions d’urgence pour relever des problèmes d’insécurité
alimentaire au niveau régional ?
Oui Non
Si oui, quand ?
………………………………………………………………………………………………….
Comment?……………………………………………………………………………
46
Grille
d’entretien
destinée aux
institutions
Commentaire :...........................................................................
...........................................
Date d’entretien : …..../0…../2012
N° d’entretien : ………………..
Zone :………………………………
Noms des enquêteurs :
I. Identification
Nom et prénom :…………………………
Institution :…………… …
Fonction :……………………………
Domaines et actions d’intervention de l’institution………….....………
Date de création :…………………………………….
Les principaux axes d’intervention dans la lutte contre l’insécurité alimentaire :
a. Premier…………………………………………………………………..
b. Deuxième :…………………………………………………………………
c. Troisième………………………………………………………………….
d. Quatrième……………………………………………………………….
e. Cinquième :………………………………………………………………
f. Perception de la sécurité alimentaire
Selon vous, en quoi consiste la sécurité alimentaire (proposition de définition) ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Quelle différence y a-t-il entre :
insécurité alimentaire et crise alimentaire ?
Sécurité alimentaire et autosuffisance alimentaire ?
Sécurité alimentaire et souveraineté alimentaire ?
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
……………………………………….
47
Quels sont les principaux indicateurs de l’insécurité alimentaire ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Quels sont vos approches de suivi de la sécurité alimentaire, par quelle démarche et avec quel
moyen ?………………………………………………………………………………………………………………………
Quelles sont les causes de l’insécurité alimentaire au Sénégal ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
II. Sécurité alimentaire
Quelle appréciation faites-vous de l’état actuel de la sécurité alimentaire au niveau national ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Y’a-t-il des zones menacées crise alimentaire ?
Si oui, lesquelles
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Quelles est la fréquence ou le cycle de menaces d’insécurité alimentaire au niveau national ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Quelle sont les stratégies de prévention et de lutte contre l’insécurité alimentaire développées
par votre institution?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Avez-vous déjà mis en œuvre des interventions d’urgence pour relever des problèmes
d’insécurité alimentaire au niveau national ?
Oui Non
Si oui, quand ?...............…………………………………………………………………………………………………
Dans quelles régions ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Comment?…………………………………………………………………………………………………………
Quelles seraient les stratégies de réponse adéquates aux menaces crise alimentaire ?
48
Grille
d’entretien
destinée aux
agriculteurs
…………………………………………………………………………………………
………………………………………
Commentaire .....................................................................................
.................................................
Date d’entretien : …..../0…../2012
N° d’entretien : ………………..
Zone :………………………………
Noms des enquêteurs :
I. INDENTIFICATION
Nom et prénom :…………………………
Age : moins de 20ans 20-30ans plus de 30ans
Situation familiale : Marié Célibataire Veuf-ve
Sexe : M F
Lieu d’origine :…………………………………………………..
Lieu de résidence :…………………………………….
II. Caractérisation du ménage A. Identification de la famille :
N° Lien de parenté Sexe Age Situation
familiale
Niveau
d’instruction
1 Agriculteur (chef
de ménage)
2
3
4
5
6
7
8
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
……………………………………….
49
9
10
Sexe :1. Masculin, 2. Féminin
Lien de parenté :1. Epouse, 2. Fils, 3. Fille, 4. Petit fils, 5. Petite fille, 6. Autre
Situation familiale :1. Marié, 2. Célibataire, 3. Divorcé, 4. Veuve, 5. Veuf.
Niveau d’instruction :1. Coranique, 2.Primaire, 3. Collège, 4. Secondaire, 5. Supérieur, 6. Analphabète
B. Activités :
N°
Premier
tableau
Activité principale Activité secondaire
Nature
Lieu
d’exercice
Depuis
quand
Nature Lieu
d’exercice
Depuis quand
Nature :1. Agriculture, 2. Elevage, 3.Bâtiment, 4.Artisanat, 5. Industrie, 6. Commerce et service, 7.Transport, 8.
Pêche, 9. Administration, 10. Exploitation de sel, 11.Foresterie, 12.Autre (précisez).
Lieu d’exercice :1. village, 3. Ville (précisez le nom de la ville)
A. Migration : N° du
premier
tableau
« famille »
Domaine
d’activité
Durée
du
séjour
Somme
moyenne d’un
transfert
(FCFA)
Fréquence
des
transferts
Utilisation
des fonds
envoyés
50
Domaine d’activité :1. Agriculture, 2. Elevage, 3.Bâtiment, 4.Artisanat, 5.Industrie, 6.Commerce et service, 7.
Transport, 8. Pêche, 9.Administration, 10. Exploitation de sel 11.Foresterie, 12.Autre (précisez).
Durée du séjour :1. –de 6 mois, 2. +de 6 mois
Fréquence des transferts :1. Semaine, 2. Quinzaine, 3. Mois, 4. Autre (précisé)
Utilisation des fons envoyés : 1.Agriculture, 2.Nourriture, 3.Soins, 4.Autre (précisez)
I. Activités :
A. L’élevage : Campagne de référence : (2010/2011)
Animaux Nombre Moyenne de têtes
vendues cette
année
Moyenne de
têtes
achetées
cette année
Type de
reproduction
Quantité de lait
produite (en L)
Ovins
Brebis
Agneaux
Agnelle
Béliers
Bovins
Vaches
Vêle
Veaux
Taureaux
Caprins
Chèvres
Boucs
Type de reproduction :1.Naturelle, 2. Insémination artificielle.
A. Petit élevage : Animaux Nombre Nombre
moyen vendu
par an
Nombre
moyen acheté
par an
Qui est chargé
de l’activité
Utilisateur du
revenu
Aviculture
Qui est chargé de l’activité :1. Homme, 2. Femme.
Utilisateur du revenu :1. Homme, 2. Femme.
B. Production végétale : Année de référence : (2010/2011)
Cultures Superficie
(ha)
Rendem
ent
moyen
Destination de la
production
Mode de
commer
cialisati
on
Evolutio
n du
rendeme
nt
Causes
%vendu %conso
mmé
Arachide (qx)
Mil (qx) Maïs (qx)
51
Oignon (qx)
niébé (qx)
Choux (qx)
Gombo (qx)
Tomate (qx)
Mode de commercialisation :1. Vente au marché local, 2. Vente aux transformateurs, 3. vente sur pieds (bord champs).
C. Principaux Changement dans les systèmes de productions Cultures Cultures abandonnés Cultures introduites
Date d’abandon Raisons Date
d’introduction
Raisons
Où conservez-vous votre production agricole (destinées à l’auto consommation, les
semences, etc.) ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Quelles en sont les conditions de stockage et de préservation ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
52
I. Insécurité alimentaire
Perception de la sécurité alimentaire ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Quelles est la période de l’année où les vivres font défaut ?
Janvier Février Mars Avril Mais Juin Ju illet
Août Septembre Octobre Novembre Décembre
Avez-vous des ressources supplémentaires pour combler le manque de vivres ?
Oui Non
Si oui lesquelles ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Quel est le nombre de repas consommé durant la période de l’année où les vivres font
défaut ?
........................................................................................................................................................................................
L’émigration des jeunes a-t-elle une incidence sur la sécurité alimentaire ?
Oui Non
Comment ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Quel genre de relation avez-vous avec l’Etat ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Quel genre de relation avez-vous avec les Organisations paysannes?
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Quel type de service vous recevez d’elles ?
Quelles solutions durables préconiser en vue d’assurer la sécurité alimentaire au
Sénégal ?
............................................................................................................................ ............................................................
53
Commentaire :.....................................................................................................................................
........