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HAL Id: halshs-03410060 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03410060 Submitted on 30 Oct 2021 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License Reflectance Transformation Imaging (RTI) et épigraphie Jeanne Capelle To cite this version: Jeanne Capelle. Reflectance Transformation Imaging (RTI) et épigraphie. 2017, https://raan.hypotheses.org/1326. halshs-03410060

Reflectance Transformation Imaging (RTI) et épigraphie

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Submitted on 30 Oct 2021

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

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Reflectance Transformation Imaging (RTI) et épigraphieJeanne Capelle

To cite this version:Jeanne Capelle. Reflectance Transformation Imaging (RTI) et épigraphie. 2017,https://raan.hypotheses.org/1326. �halshs-03410060�

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A propos Jeanne CapelleDoctorante en archéologie (Ens Ulm-Lyon 2, IRAA)Voir tous les articles de Jeanne Capelle →

Reflectance TransformationImaging (RTI) et épigraphieLe Reflectance Transformation Imaging (RTI) estune technologie développée au début des années2000 par le Cultural Heritage Imaging, corporationà but non lucratif consacrée à la préservation dupatrimoine par la diffusion de nouvellestechnologies. Elle permet de produire une imagedynamique à partir d’une série de photographiesfrontales sous des éclairages artificiels différents. Enmanipulant la lumière à la souris sur un ordinateur, on peut déceler dans l’image lesprofondeurs les plus infimes.

Citer ce billet : Jeanne Capelle, "Reflectance Transformation Imaging (RTI) etépigraphie," sur RAAN, 20/02/2017, https://raan.hypotheses.org/1326.

Les images RTI ont très vite trouvé une série d’applications spectaculaires dansdifférents domaines, révélant des repentirs de peintre, des lettres effacées sous le textede manuscrits, les lettres de rasurae dans des inscriptions monumentales ; elles ontaussi facilité l’analyse de graffiti, pétroglyphes, monnaies, sceaux, papyri, vasesattiques, objets en os, en jade… La technologie a été adoptée par de grandslaboratoires comme ceux du MET et du Louvre (C2RMF) ou l’ISTI en Italie, qui utilisentun dôme pour étudier les petits objets ; elle a été plébiscitée par le public lors de ladernière exposition du Louvre-Lens sur la Mésopotamie, où l’on pouvait devenir maîtrede la sphère-lumière pour voir apparaître à l’écran des sceaux-cylindres sous leur plusbeau jour. Cependant son usage sur les chantiers de fouille reste confidentiel etbeaucoup d’épigraphistes chevronnés l’ignorent. Seuls quelques jeunes Turcs, commesur le site de Phasélis en Lycie, militent pour qu’on l’applique plus largement àl’épigraphie.

À partir de quelques expériences réalisées à Milet, Délos et Larissa, j’aimerais essayerde voir dans quelle mesure le RTI peut contribuer à l’étude des inscriptions, endistinguant d’abord ses atouts de ceux de la photogrammétrie, puis en considérant lestypes d’inscriptions dont on pourrait améliorer la lecture, avant de m’intéresser enfin à laquestion de la numérisation massive des données.

Les avantages du RTI sur le scan 3D et la photogrammétrie

Les atouts du laser 3D et de la photogrammétrie sont bien connus des architectes etdes archéologues et il est naturel qu’on s’interroge aujourd’hui sur l’intérêt de cestechniques pour la documentation du support des inscriptions et même pour améliorerla lecture des textes (voir l’article de S. Zugmeyer à ce sujet).

Mais le RTI, conçu pour rendre visible ce qu’on ne peut percevoir empiriquement,semble se prêter mieux au déchiffrement. Avec le RTI, on ne modélise pas le bloc, maison cible l’objet, la face inscrite : les jeux d’ombre font apparaître d’infimes reliefs. Uneétude de pétroglyphes et d’inscriptions à El Morro résume bien la différence entre RTI etphotogrammétrie : les techniques sont complémentaires, la photogrammétrieproduisant une belle documentation d’ensemble, le RTI (limité à des surfaces de 2 m )faisant apparaître les détails d’inscriptions effacées, le mode de superposition desincisions.

Autre avantage, le logiciel de fabrication de l’image (RTIBuilder) comme celui devisualisation (RTIViewer) sont gratuits (téléchargeables ici) et simples d’utilisation. À partle matériel photographique (appareil, trépied, télécommande, flash autonome), deuxsphères ou demi-sphères à la surface régulière et réfléchissante suffisent, qu’il n’estnullement nécessaire d’acheter sur le site du Cultural Heritage Imaging : des poignéesde porte, des boules de Noël peuvent faire l’affaire, ou encore des extrémités de stylosfantaisie fixées avec de la gomme tackante comme ici dans ce blend qui cumule la sériedes reflets du flash :

Enfin, si le temps d’installation et de prise de vue (environ 15 minutes) ne l’emporte passur les technologies 3D de pointe, les données peuvent être traitées en une dizaine deminutes, éventuellement sur le terrain : la puissance de calcul nécessaire est trèsmodérée par rapport aux logiciels de 3D et le fichier final pèse moins de 200 Mo. À celas’ajoute bien entendu le temps d’interprétation.

Du bon usage : le RTI pour quelles inscriptions ?

Le RTI a été conçu pour révéler l’invisible, et l’exemple mis en valeur sur le site duCultural Heritage Imaging est celui d’une rasura. La démonstration est frappante, caron parvient à retrouver ce qui a été effacé volontairement, si toutefois la rasura a laisséquelque trace. Le RTI facilite donc l’identification de toute espèce de regravure.

Mais son application peut être beaucoup plus large : la technique permet aussi de faireapparaître des inscriptions effacées par le temps. Ainsi à Délos, on a pu lire sur l’imagevirtuelle des inscriptions autrefois déchiffrées mais que les intempériesavaient pratiquement effacées : dans ce cas extrême l’estampage n’aurait sans doutepas été d’un grand secours. Le RTI permet en quelque sorte de pallier les dégâts dutemps.

On ne saurait toutefois utiliser cet outil pour partir en quête d’inscriptions invisibles : ilfaut avoir repéré un endroit précis à analyser. C’est ainsi qu’on peut déchiffrer denouvelles inscriptions que l’on ne parvenait pas à lire. Aux théâtres de Milet et deLarissa, nous avons lu des inscriptions jusqu’alors passées inaperçues à l’aide du RTI.

Voici l’exemple d’une découverte très modeste : il nous semblait voir les traces d’ungraffito à l’intérieur du bâtiment de scène du théâtre de Milet. À l’œil nu, on lisait « FC »,ce qui ne semblait pas très grec.

L’image RTI de Visualisation des Normales (Normals Visualization) montre clairement laprofondeur des lettres (cette vue est également très commode pour dessiner les tracesd’outil et autres détails du relevé).

On peut lire le praenomen au génitif Γαΐου qui trouvera sa place dans la publicationd’une série d’inscriptions, essentiellement topiques et inédites du théâtre de Milet (mercià Ph. Niewöhner, directeur de la mission de Milet, de m’avoir autorisée à travailler sur cedossier).

Le logiciel permet aussi de contrôler la forme du alpha, la fermeture du omicron enjouant avec l’ombre et la lumière dans le mode Specular Enhancement, à partir duquelon peut exporter en un clic une image JPEG ou PNG comme celle-ci :

Le RTI facilite donc la lecture des inscriptions. Il permet d’en déchiffrer de nouvelles etd’éprouver certaines hypothèses : on peut vérifier si la haste que l’on croit voir sur lapierre a une profondeur réelle ou s’il s’agissait d’une simple illusion optique. De mêmequand la surface de la pierre est de mauvaise qualité, trop irrégulière pour qu’ondiscerne les lettres, et peu commode pour y pratiquer un estampage, l’image virtuelleest d’un grand secours, car elle permet de faire ressortir la profondeur plus importantedes lettres.

On ne doit donc pas limiter l’usage du RTI à quelques cas d’école ; mais il faut peut-être se garder de l’excès inverse qui consisterait à l’appliquer à toutes les inscriptionssans discrimination. Mieux vaut sélectionner celles dont la lecture est difficile à l’œil nu.À moins que le RTI serve non seulement à l’étude, mais aussi à la documentation.

De l’outil de déchiffrement à l’archivage

Le fichier .rti est aussi une archive numérique, et on peut être tenté de l’utiliser pourenregistrer l’état d’inscriptions qui se dégradent avec le temps.

Un fichier .rti peut ainsi correspondre à un estampage numérique, réalisé sans contactavec la pierre, ce qui peut représenter un intérêt quand celle-ci est friable oulorsqu’on se heurte à l’interdit des méthodes dites intrusives : la visualisation desnormales, qui donne une image du relief, est la plus proche de l’estampage, et larecherche à l’écran est une version plus sophistiquée de la lampe qu’on déplace autourdu papier. Si le pixel l’emporte peut-être en précision sur le grain du papier, il est difficilede placer une technique au-dessus de l’autre : la qualité dépend aussi de l’adresse etdu soin de l’exécutant, qu’il manie la brosse ou l’appareil photo.

Un avantage incontestable du fichier numérique est sa communicabilité et sareproductibilité : les fichiers sont suffisamment légers pour être envoyés par mail, etquiconque a téléchargé le logiciel libre RTIViewer peut les visionner sur son ordinateur.

Le fichier .rti est un atout pour la conservation, si l’on pense à la fragilité desestampages qui doivent être manipulés avec délicatesse et qu’on peut difficilement fairecirculer. C’est ainsi que la Freer and Sackler Gallery du Smithsonian a lancé au sein d’unlarge programme de mise en accès libre de 40 000 œuvres de sa collection asiatique leSqueeze Imaging Project, une campagne de numérisation massive de centainesd’estampages d’inscriptions de l’Orient ancien à l’aide du RTI.

Au-delà, la production d’images RTI des inscriptions à l’échelle d’un site, comme àPhasélis, pourrait devenir une stratégie de conservation pour les années à venir, mêmesi le temps de travail que cela représente laisse quelque peu dubitatif. Il serait sansdoute plus raisonnable de se contenter d’une bonne photographie quand l’inscriptionest parfaitement lisible. Il faut en outre s’inquiéter de la pérennité de ces archives : laquestion de leur stockage, de leur passage sur de nouveaux supports doit être posée.La solution idéale serait sans conteste de recourir à un double archivage.

Outil d’analyse, outil d’archivage, la technologie RTI semble particulièrement adaptée àl’étude de l’épigraphie : de bons épigraphistes en charge de beaux dossiers pourraientsans nul doute en tirer des merveilles.

Ce contenu a été publié dans Techniques d'analyse et d'interprétation, Techniques de documentationet d'archivage par Jeanne Capelle. Mettez-le en favori avec son permalien.

Publié le 20/02/2017 par Jeanne Capelle

Prise de vue RTI avec I. Boyer sur des monogrammes chrétiens (A. Vacek, Milet 2015)—

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RTI : Blend—

Hyposkènion du théâtre de Milet : traces d’un graffito (simple photographie)—

Visualisation du graffito dans RTIViewer (mode affichage des normales)—

Snapshot du graffito extrait du mode Specular Enhancement—

Le 21/02/2017 à 14:07, Alain Badie a dit :

Merci, as-tu (ou plutôt aurais-tu pu) aussi observer des tracesd’outils invisibles à l’œil nu ?

Répondre ↓

Le 22/02/2017 à 13:38,Jeanne Capellea dit :

A priori oui, même si on a plus de chance de trouver cequ’on a déjà repéré… le RTI améliore notre vision, per‐met de confirmer ou d’infirmer ce que l’on croit distin‐guer à l’œil nu. Je l’ai utilisé pour des épures architectu‐rales très finement incisées sur des murs et le scénarioétait toujours le même : découverte du dessin et pre‐mières observations à l’œil nu, confirmation ou infirma‐tion au RTI, avec parfois découverte de nouvelles lignes,nouvelle observation « éclairée » à l’œil nu où l’on parve‐nait finalement à distinguer au moins une partie desnouvelles lignes…Quelques études de cas où le RTI sert à identifier lestraces d’outil :— travaux d’Anna Serrotta pour déterminer la profon‐deur, le profil et le sens des traces d’outil de sculptureségyptiennes conservées au Metropolitan Museum of Art,— étude d’Alexander Gabov et George Bevan sur laGuild of All Arts, Scarborough, Canada, dont l’un desobjectifs est de révéler les traces d’outils originales decette architecture contemporaine en grès et calcaire.

Répondre ↓

Le 22/02/2017 à 13:42,Alain Badiea dit :

Merci pour cette réponse et les liens qui sonttrès intéressants. A suivre donc;

Répondre ↓

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