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EHESS Religion in Japanese Culture. Where Living Traditions Meet a Changing World by Noriyoshi Tamaru; David Reid Review by: Nathalie Luca Archives de sciences sociales des religions, 43e Année, No. 104 (Oct. - Dec., 1998), pp. 127-128 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30114825 . Accessed: 16/06/2014 03:46 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.34 on Mon, 16 Jun 2014 03:46:06 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Religion in Japanese Culture. Where Living Traditions Meet a Changing Worldby Noriyoshi Tamaru; David Reid

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Religion in Japanese Culture. Where Living Traditions Meet a Changing World by NoriyoshiTamaru; David ReidReview by: Nathalie LucaArchives de sciences sociales des religions, 43e Année, No. 104 (Oct. - Dec., 1998), pp. 127-128Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30114825 .

Accessed: 16/06/2014 03:46

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

104.56 TAMARU (Noriyoshi), REID (David), eds.

Religion in Japanese Culture. Where Living Traditions Meet a Changing World. Tokyo, Kodansha International, 1996, 238 p. (illustr.).

Cet ouvrage collectif est une pr6sentation des diff6rents courants religieux pr6sents au Ja- pon, des plus anciens aux plus r6cents, surnom- m6s les << Nouvelles-nouvelles religions >. Dans la premiare partie, shintoi'sme, boud- dhisme, christianisme, religion folklorique, nouveaux mouvements religieux font chacun l'objet d'un article. Etonnamment, et sans ex- plication, le confucianisme est exclu du champ religieux pr6sent6. Dans la seconde partie, les auteurs s'attachent A montrer les relations que ces diff6rents courants entretiennent avec I'Etat, I'6ducation, la modernisation et l'urba- nisation japonaise. Non sp6cialiste du Japon, c'est en tant que connaisseuse d'un pays voi- sin, la Cor6e, que j'ai lu ce livre.

L'un des premiers 616ments mis en valeur par de nombreux auteurs est la dimension prag- matique des coutumes religieuses japonaises, essentiellement tourndes vers l'appr6hension positive de ce monde-ci. Les kami du shin- to'sme sont ainsi hi6rarchis6s en fonction de l'6valuation de leur contribution au bonheur humain; la religion folklorique, dite primitive, insiste sur les rituels dont le but est de s'as- surer des r6sultats tangibles, des benefices im- m6diats, concrets dans ce monde. Pour sa part, le bouddhisme n'a r6ussi son int6gration po- pulaire au Japon que lorsque l'accent a 6t6 mis sur sa dimension magique, dont l'une des ex- pressions est la r6citation des sutra, pour ob- tenir des choses ici-bas. Cela a pu se traduire parfois, constate Matsumoto Shigeru, par une <<transformation, voire une simplification des croyances et des pratiques >>, ce qui s'applique plus particulibrement aux leaders du boud- dhisme de la p6riode Kamakura (1185-1333) que sont notamment Honen (fondateur de la secte de la terre pure), Shinran (fondateur de la secte de la vraie terre pure), Dogen (fonda- teur de la secte zen), et Nichiren (fondateur de la secte du sutra du Lotus).

Un autre d6veloppement important du livre porte sur la r6ussite de l'int6gration du boud- dhisme, compar6e i l'6chec de celle du chris- tianisme. Tous deux, a mille ans d'6cart, sont pourtant arriv6s dans des circonstances sembla- bles: les Japonais se sont int6ress6s a ces re- ligions parce qu'ils 6taient dans une situation de restructuration sociale. Cependant, la pre- midre a commenc6 par p6n6trer les classes l61e- v6es avant de se r6pandre parmi le peuple, quand la seconde a d'abord s6duit les basses

classes (elle est compar6e au marxisme) et a donc 6t6 aussit6t regard6e comme une menace pour le gouvernement. L'6chec du christia- nisme est par ailleurs plus fondamentalement associd A son incompatibilit6 avec la culture japonaise qui n'a pu l'assimiler. Cette raison est cependant peu pertinente, compte tenu de la capacit6 qu'ont eu les Japonais a transformer le bouddhisme pour le faire entrer dans le mo- dble religieux autochtone: il est alors pass6 d'une religion entretenant une relation n6gative avec le monde en une autre tourn6e vers lui. Beaucoup d'l616ments, certes, opposent le christianisme au polyth6isme japonais, avec ses notions de continuit6 entre les hommes et les dieux, de temps cyclique, de vie mondaine. Mais ces oppositions se retrouvent 6galement dans la culture cor6enne. Pourtant, si seule- ment 1 % de la population japonaise adhdre a cette religion, plus de 30 % de Cor6ens l'ont adopt6e, adoption qui ne s'est pas faite sans adaptation. Les raisons de l'attirance de ces derniers pour ce courant sont pourtant toutes similaires i celles de leurs voisins: le chris- tianisme a, comme pour les Japonais, << exerc6 une certaine fascination en tant que religion identifi6e avec l'Europe ou l'Amdrique, c'est- A-dire, avec la modernit6 >> (Suzuki Norihisa). Ii a, dans les deux cas, jou6 un r61e dans la modernisation de l'6ducation f6minine, dans la cr6ation d'instituts pour les 16preux, les handicap6s physiques, les personnes dans le besoin. Cependant, constate cet auteur, << gra- duellement, au fur et 0 mesure que le gouver- nement a pris soin de l'ensemble de ces laiss6s pour compte, le r61e du christianisme a dimi- nu6 >>. Faudrait-il done voir, dans l'explosion du christianisme en Cor6e, une incapacit6 du gouvernement a s'occuper des plus d6munis ? Cette hypothbse est d'autant moins v6rifiable que toutes les classes, y compris celle des hommes politiques, sont touch6es par le chris- tianisme. La compr6hension de la diff6rence de r6ception de cette religion dans ces deux pays demeure donc 6nigmatique et les raisons don- n6es de son 6chec au Japon ne sont pas con- vaincantes.

Une place importante est 6galement accor- d6e aux nouvelles religiosit6s qui se d6velop- pent conjointement a la modernisation et a l'urbanisation japonaise. On y lit des choses tout a fait semblables aux analyses de la re- crudescence des nouveaux mouvements reli- gieux dans les pays occidentaux. Il s'agit en effet d'un ph6nombne international touchant tous les pays modernis6s ou en voie de l'dtre. Une diff6rence de taille cependant: ces mou- vements japonais regoivent une influence tri~s indirecte de l'Occident, alors qu'a l'inverse,

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

l'Occident regorge de groupes d'inspiration japonaise, ou plus g6ndralement orientale. Se- rait-ce parce que la mondanit6 et le pragma- tisme intrinsbque i cette culture sont devenus caractdristiques des cultures s6culibres moder- nes ? Aucun article ne s'intdresse malheureu- sement A cette question, tous cherchant d6ji i

analyser pour elle-mime la situation japonaise.

Un mot enfin peut etre dit sur les nouvel- les-nouvelles religions >. Elles sont distingu6es des nouveaux mouvements religieux en tant que ceux-ci attachent de l'importance i la com- munaut6 et se r6f~rent i des groupes, apparus durant la p6riode Tokugawa (1603-1868), qui a ont leur centre spirituel en une personne, fon- dateur g l'enseignement unique, qui vient du peuple et dont l'action est orient6e vers l'acquisition de nouveaux membres>> (Arai Ken). Au contraire, les nouvelles-nouvelles religions >> sont d'une part, centrdes sur les per- formances mystiques et les exp6riences physi- ques entra"inant une alt6rit6 de la conscience, et d'autre part, attach6es i la libert6 et A l'au- tonomie des adh6rents et done peu sensibles i

l'aspect communautaire. Leur d6marche est in- dividuelle et vise la transformation de soi. Elles sont, selon Shimazono Susumu, la preuve de la <crenaissance de la religion a, que l'on avait cru un temps menac6e. Mais que reste-t-il de religieux dans ces exp6riences mystiques in- dividuelles ?

Nathalie Luca.

104.57 TAMBS-LYCHE (Harald).

Power, Profit, Poetry. Traditional Society in Kathiawar, Western India. Delhi, Manohar, 1997, 337 p. (bibliogr., index).

La partie occidentale de l'Inde, au Nord-Ouest de Bombay, formant la p6ninsule appel6e traditionnellement Kathiawar, et aujourd'hui Saurashtra, n'a gubre 6t6 6tudi6e jusqu'i pr6- sent. D'oji l'int6rit et l'utilit6 de l'analyse comp6tente et pr6cise, appuyde sur l'histoire comme sur la connaissance v6cue de la r6gion (oib il a enquit6 pendant plusieurs ann6es) que fait H. T.-L. de l'6volution au cours des sib- cles, et de l'6tat, de nos jours, des rapports en ce pays entre les forces sociales, des tensions entre dirigeants et groupes commergants et en- tre villes et campagnes. Ces oppositions de va- leurs culturelles se sont toujours exprim6es en grande partie en termes religieux. L'auteur pense (avec Max Weber) que les a values and religious forms of interest groups have, to a considerable degree, been continuous throu- ghout history >>, et son travail fait en effet res-

sortir l'anciennet6, comme la persistance, de certaines de ces valeurs. L'6tude historique de la r6gion fait 6galement apparaitre que le sys- time local des castes ne se pr6sente nullement comme une organisation sociale hidrarchique stable (ainsi qu'on le pense souvent avec Louis Dumont), mais comme aa scene for competi- tion and discourse >>. IL d6crit lb (fort bien) une soci6t6 en continuel mouvement, oP les grou- pes ne cessent de s'opposer, de triompher les uns des autres, ou d'etre abaiss6s.

On voit la fin de l'empire unifi6 qui exista au Saurashtra vers le d6but de l'bre chr6tienne coi'ncider avec la premiere mention de la d6esse Khodiyar qui, li6e au monde rural, est encore aujourd'hui une des divinit6s les plus populaires de la r6gion. La soci6t6 tradition- nelle, qui va s'6tablir vers le Xe sidcle et durer jusqu't I'6poque moderne, verra 6voluer des tensions et dominer successivement diverses chefferies rajpoutes oi le pouvoir royal s'ap- puie sur la D6esse (qui est shivaite), mais sans exclure le culte de Rama, modble royal (vish- nouite). En face se posent des tribus pastorales, avec les Charan, bardes, soutiens de la royaut6, m6diateurs entre la puissance divine et le pou- voir s6culier, dont les femmes incarnent la puissance de la D6esse. Les brahmanes, con- trairement la encore a l'hypothise dumon- tienne, apparaissent nettement subordonn6s au pouvoir royal - mais cela se voit aussi ailleurs en Inde. Viennent enfin les communaut6s marchandes, les Banya, dont les valeurs paci- fiques, non violentes, tendront de plus en plus P s'imposer. Avec elles, s'affirment, avec l'hin- douisme vishnouite, d'autres formes reli- gieuses. Le Jai'nisme, d'abord, strictement v6gttarien, dont l'dthique ascdtique, la morale austbre et les principes d'aide sociale se con- cilient toutefois trbs bien avec la recherche du profit et mime parfois avec une consommation ostentatoire. Plus r6cemment (depuis la deuxibme moitid du XIXe sibcle), se d6veloppe la secte hindoue r6formiste, 6galement non vio- lente, des Swaminarayan (cf. Arch. 49, no 17). Celle-ci, avec les Jai'ns (et avec l'6volution des mentalit6s), a fait largement disparaitre les sa- crifices d'animaux P la D6esse. Malgr6 cette pr6dominance des castes marchandes, I'6volu- tion sociale et politique au XVIIIe siecle sem- blait tendre vers une affirmation de la domination rajpoute, dont les princes auraient peut-8tre pu cr6er ensemble une organisation politique r6gionale diff6rente. Mais la Pax Bri- tannica, qui s'imposa au cours du XIXe siecle, figea la situation. Avec celle-ci, puis avec l'ind6pendance de l'Inde, s'installa peu P peu un ordre oP dominent d6sormais les valeurs marchandes, mais oP subsistent pourtant les

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