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Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal - Vendredi 3 février 2017 - Compte-rendu Page 1 sur 17
Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal
Vendredi 3 février 2017 - Grand Dijon
Compte-rendu
1 – Programme de la journée
8h30 : Accueil café
9h : Mots d'accueil
Mme Sladana ZIVKOVIC, Adjointe déléguée aux relations internationales à la Ville de Dijon et conseillère
Communauté Urbaine du Grand Dijon
M. Rachid BENSACI, Président de Bourgogne Coopération
M. Hicham BOUJLILAT, Conseiller régional délégué à la coopération et à la solidarité internationale,
Région Bourgogne-Franche-Comté
M. Amadou DIALLO, Consul général du Sénégal à Paris
Mme Aline KUSTER-MÉNAGER, Ambassadrice, Conseillère diplomatique de la préfète de Bourgogne-
Franche-Comté, Ministère des Affaires Étrangères et du développement international et Préfecture de
région
9h45 : Conférence d’ouverture - Actualité socio-politique et enjeux de la coopération franco-
sénégalaise, animée par M. Rachid BENSACI, Président de Bourgogne Coopération
Mme Éveline BAUMANN, Socio-économiste, Institut de Recherche pour le développement (IRD)
Mme Khady SAKHO-NIANG, Ex-présidente du Forum des Organisations de solidarité Internationale
Issues des Migrations (FORIM) et Présidente de la Mutuelle d’Épargne et de Crédit des Sénégalais de
France
10h30 : Échanges avec les participants
10h50 : État de lieux de la coopération et de la solidarité entre le Sénégal et la Bourgogne-
Franche-Comté
11h00 : Pause-café
11h15 : Ateliers d’échanges simultanés
Atelier # 1 : coopération économique entre le Sénégal et les acteurs de la région bourgogne
Franche-Comté, animé par Mme Karine L’HOSTIS, chef du service Affaires européennes et
Rayonnement international, Région Bourgogne-Franche-Comté
Cet atelier interrogera les synergies possibles entre les territoires bourguignons-franc-comtois et sénégalais
et plus largement l'Afrique de l'Ouest, dans une perspective de développement économique, solidaire et
durable. Il permettra également d'ouvrir la voie vers une dynamique de concertation sur la thématique du
développement économique et de la coopération internationale et d'envisager des actions prochaines à
l'échelle de la région.
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Intervenants :
- M. Alain BRÉANT, Président de l'association “Chênes et Baobabs" (Nièvre)
- Mme Marie-Line BONNOT, adjointe au Maire de Longvic en charge de l'action culturelle et de la
citoyenneté (Côte d'Or)
- M. Pierre Alexis CARROUÉE, Responsable zone export, Entreprise Eurogerm SA (Côte d'Or)
- Mission économique de l’Ambassade du Sénégal à Paris (sous réserve)
Atelier # 2 : Agriculture et sécurité alimentaire au Sénégal, animé par M. Jean DUPRAZ,
administrateur d'OXFAM France
Cet atelier interrogera les caractéristiques de l’agriculture sénégalaise et son évolution. Il permettra de
mettre en lumière le rôle de la coopération internationale et des exploitations familiales pour lutter contre
l'insécurité alimentaire.
Intervenants :
- M. Moustapha GAKO, Président de l'Association pour le Développement de Ganguel-Soulé (Jura)
- M. Thomas PARENT, Vice-Président et M. Joël FLEURY, membre AFDI Bourgogne Franche-Comté
(Doubs)
- M. Yves RONDELET, Président d'Apiculteurs sans frontières (Saône et Loire)
Atelier # 3 : Rôle social et économique de la diaspora sénégalaise et coopération culturelle, animé
par Mme Mélanie ABOT, Présidente de La Pépinière Culturelle
Les organisations issues de la diaspora sénégalaise jouent un rôle prépondérant tant dans la vie locale, en
contribuant à la cohésion sociale et à l'intégration des nouveaux arrivants, que dans leur pays d'origine.
Elles sont également un levier au développement de la coopération culturelle entre les territoires. Comment
ces organisations peuvent-elles s’intégrer davantage au tissu associatif local ? Comment les collectivités
peuvent-elles bénéficier au mieux de leurs compétences et savoir-faire ?
Intervenants :
- M. Daouda BALDE, Chargé de communication, Association La Teranga de Dijon (Côte d'Or)
- Mme Isabelle SOSOLIC, Directrice artistique de la Compagnie Astrolabe Production (Doubs)
- M. Hyacinthe DIOUF, Président de l'Amicale franco-sénégalaise de Bourgogne (Côte d'Or)
- M. Ibrahima DIONE, Président l'Association des Sénégalais de Besançon (Doubs)
- M. Lassana KOITA, Président du Comité de Rénovation de Diawara, commune sénégalaise partenaire
de la Ville de Longvic (Côte d'Or)
12h45 : Buffet sénégalais et musical
Sur inscription uniquement. Participation au déjeuner : 10 € / repas (règlement sur place en espèces ou
par chèque lors de l'émargement)
14h : Restitution des ateliers et discussions avec les participants
- M. Ousmane SYLL, directeur du CERCOOP Franche-Comté
- M. Jean-Claude FRESSE, membre CCFD Terre-Solidaire
- M. Alain SAVIGNET, directeur adjoint de l'IRTESS de Bourgogne
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15h : Jeunesse et citoyenneté - Témoignages de jeunes porteurs de projets ayant effectué une
mobilité au Sénégal
- M. Vincent HANRION, Président de l'association Cinécyclo
- Mme Élisabeth OUÉDRAOGO, M. Romain CHAPELLIERE, M. Antoine RICHARD, Mme Amélie POIRIER,
Élèves du lycée Le Castel à Dijon et membres du Club Unesco du lycée du Castel de Dijon
16h : Clôture de la journée par un grand témoignage
- Mme Penda MBOW, Ministre Conseillère en charge de la Francophonie à la Présidence de la République
du Sénégal Enseignante chercheur en Histoire à l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
2 – Mots d’accueil
Mme Sladana ZIVKOVIC, Adjointe déléguée aux relations internationales à la Ville de Dijon et conseillère
Communauté Urbaine du Grand Dijon a introduit la journée en rappelant que la Ville de Dijon était très
heureuse de l’accueillir dans ses locaux. La Ville de Dijon est membre de Bourgogne Coopération et
soutien ce réseau depuis sa création. Elle entretient notamment des liens avec la Ville de Dakar.
M. Amadou DIALLO, Consul général du Sénégal à Paris et Mme Aline KUSTER-MÉNAGER, Ambassadrice,
Conseillère diplomatique de la préfète de Bourgogne-Franche-Comté ont eux aussi remercié les
organisateurs de cette journée et rappelé leur intérêt pour l’organisation de temps d’échanges comme
celui-ci, qui favorisent la mise en réseau des acteurs de la coopération.
M. Rachid BENSACI, Président de Bourgogne Coopération, a ensuite repris la parole pour présenter
brièvement Bourgogne Coopération, remercier l’association La Teranga, qui a appuyé le réseau dans
l’organisation de cette journée, et introduire la conférence d’ouverture.
3 - Conférence d'ouverture « Actualité socio-politique au Sénégal et enjeux actuels de la
coopération franco-sénégalaise »
Animateur : M. Rachid BENSACI
Intervenantes : Mme Éveline BAUMANN (IRD), Mme Khady SAKHO NIANG (FORIM, MECSF)
Evelyne BAUMANN - Socio-économiste à l'IRD
Mme BAUMANN met en avant la liberté de parole qu'elle peut employer de par son statut de chercheuse
et non pas de représentante politique ou d'une association de la société civile. Ses recherches ont surtout
porté sur la période d'Abdoulaye WADE, ancien Président du Sénégal, mais des éléments sur le contexte
actuel seront apportés aujourd'hui.
Le Sénégal aujourd'hui :
Le Sénégal est un pays du Sud faisant partie des pays « les moins avancés » selon la Banque Mondiale,
un pays pauvre parait-il. Un pays qui renferme de multiples inégalités :
des inégalités qui s'inscrivent dans l'espace : entre les villes et campagnes, entre la banlieue de
Dakar et le centre (entre Pikine et le centre-ville ou les quartiers d'affaires de Dakar) ;
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des inégalités qui se traduisent dans l'immobilier : à la pointe des Almadies, on peut observer
des magnifiques villas dont chaque chambre possède une salle de bain alors qu'à quelques
kilomètres de là dans la banlieue de Pikine, des enfants dorment à tour de rôle du fait qu'il n'y
ait pas assez de couchages ;
des inégalités dans le domaine de la scolarité : un système dans lequel on peut trouver des
instituts privés où le bilinguisme est de rigueur alors que d'autres enfants suivent une formation
« du coin de rue », à même le macadam. Inégalités entre universités privées et universités
publiques où les conditions de travail sont difficiles ;
des disparités dans le domaine de la santé : on peut voir dans les rues des publicités pour une
assurance santé VIP dans le monde entier alors même que le système de la CMU montre ses
limites.
La question de la CMU (Couverture Médicale Universelle) est aujourd'hui centrale. On s'aperçoit qu'elle
ne constitue essentiellement qu'un habillage linguistique. En effet, elle ne concerne que les enfants de
moins de 5 ans, ne s'appuie que sur des institutions privées et ne concerne que les enfants qui ont la
chance d'avoir accès à un hôpital à proximité où des professionnels jouent le jeu. Pourtant, la protection
sociale est un facteur central pour promouvoir la cohésion sociale.
Enfin, de manière plus générale, on constate aujourd'hui une augmentation des inégalités.
D'où proviennent ces inégalités ?
Dans les années 1980, le Sénégal a entamé une politique de réajustements structurels sous la demande
des institutions internationales, une politique donc de libéralisation des économies dans laquelle le rôle
de l'État a été réduit au strict minimum (sous-entendu et entendu que l’État est inefficace). Depuis lors
le modèle économique n'a pas changé.
Cette politique a certes permis de la croissance mais on constate moins de 4% entre 2000 et 2014. C'est
bien inférieur aux 7% que voulait atteindre le PSE (Plan Sénégal Émergent). Parallèlement, on note un
accroissement démographique de 2,4 % (un chiffre à vérifier).
L'économie néo-libérale a donc pris le pas, mais cela ne traduit pas pour autant une absence de politiques
publiques. Ces politiques sont néanmoins handicapées par un accès à des données chiffrées très peu
fiables et par des bailleurs de fonds qui n'ont d'autres priorités que les données chiffrées (davantage
tournées vers la fiscalité et les flux financiers).
La remise en cause des ODD, « One size fits all »
Avec les Objectifs de Développement Durable (ODD), les mêmes objectifs sont assignés à tous les pays
du globe, alors même que les trajectoires de ces pays et leurs points de départ sont très différents. Nous
nous trouvons aujourd'hui dans une véritable course à la performance des indicateurs, notamment dans
le domaine de l'éducation. Cela s'explique par le fait que si les chiffres ne sont pas bons, les pays font
face à des problématiques de versement des soldes de financements.
Malgré ces limites, le PSE reprend largement les ODD pour l'horizon 2030. Le problème est que ces
objectifs ne prennent pas en compte la racine même de la pauvreté. Et lorsque les résultats ne sont pas
bons, ce ne sont pas les objectifs eux-mêmes qui sont remis en cause mais bien la gouvernance.
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L'action de la diaspora
C'est dans ce contexte complexe qu'intervient l'aide internationale, les actions des ONG et celles de la
diaspora. Les flux financiers provenant de la diaspora sénégalaise sont équivalents à l'aide publique au
développement. Ainsi, 10% du PIB du Sénégal provient de ces flux financiers.
La diaspora a aussi un rôle important du point de vue des transferts sociaux qu'elle opère, à savoir toutes
les influences qu'elle peut avoir sur les politiques grâce à son double regard.
Conclusion
Certaines réalités peuvent être douloureuses à vivre par les associations françaises et sénégalaises et
par les populations. En tant que chercheuse, il est difficile de composer avec toutes ces contradictions.
N'oublions pas qu'il y a des rapports de forces énormes à l'intérieur de ces sociétés et que les actions de
tout acteur s'inscrit dans ces rapports de forces. Ce pourquoi il faut soutenir et remercier les acteurs
présents pour ce qu'ils font et pour leur courage.
Mme Khady SAKHO – Ex Présidente du FORIM et Présidente de la Mutuelle d’Épargne et
de Crédit des Sénégalais de France
Mme Khady SAKHO salue et souhaite la bienvenue à Mme la Ministre Penda MBOW avec qui elle a
partagé plusieurs combats, dont celui de la libération des femmes notamment, et à Monsieur le Consul
Général Amadou DIALLO. Elle remercie tous les acteurs associatifs présents sans qui l'administration
resterait impuissante.
Présentation du FORIM
Le Forum des Organisations de Solidarité Internationale Issues des Migrations (FORIM) est né d'une
volonté des migrants. L'objectif poursuivi est la mise en place d'une plate-forme nationale des
associations de migrants afin de donner davantage de visibilité à leur combat.
Avec la naissance des notions de co-développement et de co-financement, on a assisté à la volonté
d'associer les migrants dans les dynamiques de coopération avec les pays d'origine. L'enjeu reste
aujourd'hui de savoir former ce triptyque « diaspora / collectivités « du nord » et du « sud » ».
Mme Khady Sakho a été la première femme élue du FORIM après plus de 15 ans d'existence. Lorsqu'elle
se présentait, elle était simplement une femme, Khady, et se disait qu'elle allait transcender tous les pays
d'appartenance. La force de la multi-culturalité, c'est d'oublier que l'on vient d'un endroit précis et c'est
bien cela le « bien vivre ensemble », de profiter de tous les apports et richesses de chacun, et c'est que le
FORIM a pu apporter aux associations de migrants.
Petit détour historique
Les migrants, et surtout les migrants sénégalais, ont commencé par quitter les campagnes. On parlait
alors d'exode rural. Dans un second temps, cet exode s'est tourné vers des pays africains limitrophes
puis ensuite vers d'autres pays comme la France. À l'époque les migrants n'avaient pas besoin de titre
de séjours car la France se trouvait dans un contexte de reconstruction d'après-guerre et avait besoin de
main d’œuvre.
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Diaspora et coopération
La première richesse des migrants est la richesse de ce qu'ils ont vu ailleurs. Ce sont aussi les richesses
financières et leur rôle dans la coopération avec leur pays d'origine.
Concernant la coopération et de la solidarité internationales, il existe notamment un dispositif de
financement à destination des organisations issues des migrations, le PRA-OSIM, qui s'adresse à plus de
40 pays. Le Sénégal en a quant à lui profité pour plus de 40 projets.
La question qui se pose ici est celle de la collaboration : quelle collaboration des acteurs en amont du
financement et quelle mutualisation ? Comment éviter les doublons des projets sur le terrain, en
construisant par exemple deux écoles et deux mosquées dans un même village ? Comment donner de la
cohérence à tout cela ? Il faut pour cela permettre la structuration des associations, la formation des
acteurs, la conscience citoyenne et la participation des citoyens dans les instances locales de décisions
afin qu'ils deviennent de véritables acteurs de développement.
Réaction des participant-e-s
M. Jérôme THEVENOT (Oïckocrédit)
Les interventions ont été très riches et a été notamment évoqué le creusement des inégalités entre le
milieu urbain et rural. Quel rôle peut alors jouer le microcrédit dans le développement local ? D'autant
que le milieu rural est bien loin du système bancaire.
M. Jean DUPRAZ (OXFAM France)
Mme Baumann a émis de fortes réserves sur la couverture de santé. Que faudrait-il faire pour qu'elle
réponde aux objectifs ? Concernant les accords de partenariat économique (APE) entre l'Union
Européenne et le Sénégal, pourquoi ont-ils été signés en mai 2016 par le Sénégal après une telle
contestation ?
M. Oumar BA (Docteur en Sciences Politiques)
Une première remarque concerne la relativité des statistiques avancée par Mme Baumann, qui ne
semble pas pertinente au regard de l'expérience de l'agence de la statistique sénégalaise et de son
expertise. Aussi, pour comprendre la sociologie du pays, il est important de prendre en compte les
différences quant au rapport à l'économie et au social. Il faut ainsi être prudent et ne pas tomber dans
l'erreur de certains intellectuels occidentaux qui imposent une certaine vision du développement
économique. Avoir une tête de bœufs constitue un indicateur de richesse au même titre qu'avoir des
enfants dans les champs est indicateur de bien-être. Concernant la couverture maladie universelle, la
priorité a en effet été donnée aux enfants de moins de 5 ans du fait d'une mortalité de 53 pour mille sur
cette tranche d'âge. Sur le PSE, il est à rappeler que des plans avaient été proposés bien avant la mise en
place des ODD. Enfin, il apparaît effectivement nécessaire de repenser le PSE, car il fait abstraction des
ressources que nous avons découvertes aujourd’hui.
Mme Khady SAKHO (FORIM, MECSF)
La société civile a en effet combattu férocement les APE (Accords de Partenariats Économiques), et il
faut relever que la signature définitive n'est pas encore intervenue.
Mme Evelyne BAUMANN (IRD)
Concernant la micro finance, la population du sud ne pense pas nécessairement dans les mêmes
Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal - Vendredi 3 février 2017 - Compte-rendu Page 7 sur 17
catégories qu'au nord et elle ne fait parfois pas la différence entre le crédit et les économies qui ne sont
pas monétisées à 100% (animaux par exemple). La microfinance peut effectivement jouer un rôle mais
elle ne constitue qu'un moyen parmi d'autres.
Mme Penda MBOW, Ministre, Conseillère à la Présidence de la République du Sénégal
D'importantes questions ont été soulevées aujourd'hui. Toute la société civile africaine s'est
effectivement mobilisée contre les APE, mais vu l'étroitesse des relations entre ces pays et l'UE, il sera
absolument nécessaire de mener une réflexion sur ce que l'on peut tirer de ces APE les uns et les autres,
notamment en termes d'investissements. Il faudra également qu'il y ait une amélioration dans la position
de l'UE dans ces accords. Il ne faut pas pour autant rejeter d'un bloc l'interprétation faite des APE par le
Sénégal, qui jouit de surcroît d'un leadership en Afrique de l'Ouest. Par ailleurs, on ne peut pas continuer
à faire l'apologie de la transhumance, la société doit être modernisée et les facteurs de développement
stabilisés. Le développement ne doit pas être basé uniquement sur l'investissement mais doit reposer
également sur les richesses locales.
Mme Sladana ZIVKOVIC (Ville de Dijon)
Lors de la rencontre avec Monsieur le Maire de Dakar lors du Sommet mondial Climat et Territoire à
Lyon, les échanges ont été en totale cohérence avec les propos de Madame la Ministre. En effet, le
développement doit émerger des richesses locales et de la jeunesse et il s'agit d'un devoir de l’État
d'accompagner cette dynamique.
M. Issa DIAWARA (PNUD, Université de Bourgogne)
On assiste aujourd'hui à des interventions et des débats de qualité. Le problème central paraît être celui
du plan d'ajustement structurel, insuffisamment analysé, l'esprit de ce plan continuant à hanter la réalité
sénégalaise. Il s'agit d'un exemple parmi d'autres de plans pour les africains, construit sans les africains.
Il en va de même avec les ODD construits sans experts africains et qui mèneront à un échec. Concernant
les APE et leurs objectifs, ils ont été fixés sans connaissance réelle des critères de pauvreté. Enfin, un
problème qui n'a pas été soulevé aujourd'hui est celui du franc CFA, éludé du côté des responsables
africains comme occidentaux.
M. Daouda BALDE (La Teranga)
Certaines affirmations ne semblent pas relevées de la situation actuelle du Sénégal, au regard de
l'expérience et de la vision de son pays de M. BALDE. Certaines données, notamment concernant
l'éducation, devraient sans doute être actualisées. Une problématique non soulevée ici est celle du
recrutement des enseignants et des élèves pour continuer à faire vivre certaines classes.
Mme Khady SAKHO (FORIM, MECSF)
Les affirmations de Mme Baumann sont effectivement exactes, l'éducation étant absente dans une
grande partie du Sénégal. On constate un manque de professeurs et des infrastructures inexistantes. Il
en va de même pour la CMU, inexistante dans une grande partie du pays.
Mme Mously FALL (ASSEB – Étudiante)
Dans de nombreuses zones et notamment au Fouta il n'existe pas de poste de santé, restreignant ainsi la
portée de la CMU, qui par ailleurs n'est destinée qu'aux enfants.
Concernant les APE, quels intérêts présentent-ils pour le Sénégal ? Qui sont les perdants ? La signature
intérimaire ne présage-t-elle pas une signature définitive ?
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3 - Atelier « Coopération économique entre le Sénégal et la Bourgogne Franche-Comté »
Animatrice : Karine L’HOSTIS, Cheffe de service Affaires européennes et rayonnement international,
Région Bourgogne Franche-Comté
Intervenant-e-s : Marie-Line BONNOT (Adjointe au de Longvic en charge de l’action culturelle et de la
citoyenneté), Pierre Alexis CARROUÉE (responsable Zone Export, Entreprise Eurogerm SA, En charge de
la Zone Afrique de l’Ouest)
Introduction - Mme Karine L’HOSTIS
Dans un contexte de foisonnement des initiatives et face à la diversité des acteurs engagés en
coopération, l’heure est au décloisonnement des approches. L'enjeu est de pouvoir créer ou renforcer
des passerelles entre les acteurs.
Mme Marie-Line BONNOT - Adjointe au de Longvic en charge de l’action culturelle et de la
citoyenneté
La Ville de Longvic mène des projets de coopération décentralisée avec la Ville de Diawara au Sénégal
grâce notamment au travail des Clubs Unesco de Dijon et environs et du COREDIA, l'association des
ressortissants de Diawara, cette dernière assurant l’interface et favorisant le travail avec la ville
partenaire. Ce partenariat avait été formalisé dès 1985 avec la signature d'une charte de jumelage.
Depuis 2007, quelques dons et subventions ont été transférés à Diawara, notamment pour l'achat de
matériel scolaire et informatique. Le coût du transport et des frais de douane est pris en charge par le
COREDIA. Longvic vient également en appui à l'adduction d’eau potable.
Plusieurs activités de sensibilisation sont également menées ici avec notamment l'implication du Conseil
Municipal junior de Longvic. Une pratique de la pédagogie réflexive est mise en place à destination des
populations, élèves et associations partenaires.
Globalement Longvic tente de créer une synergie entre les acteurs et de sensibiliser les acteurs
économiques de son territoire sur sa politique de coopération. L'enjeu est de pouvoir créer du lien entre
entreprises, associations et partenaires.
Les principales difficultés rencontrées ont trait à la relation de municipalité à municipalité, finalement
facilitée par l'implication d'une association de ressortissants.
M. Pierre Alexis CARROUÉE - Responsable Zone Export, Entreprise Eurogerm SA, en
charge de la Zone Afrique l’Ouest
Eurogerm SA, entreprise de l'agglomération dijonnaise, conçoit, produit et commercialise des
ingrédients et solutions pour la filière blé-farine-pain. Il s'agit d'un acteur majeur de la filière agro-
alimentaire détenant 12 filiales dans le monde dont 3 en Afrique.
Eurogerm Sénégal est né en 2002 d'une rencontre avec Amadou Seck, ancien élève de la meunerie de
Paris. La filiale s'est développée très rapidement pour devenir aujourd'hui une société d'une trentaine
de salariés en cours de certification ISO, véritable porte d'entrée sur l'Afrique de l'ouest. L'usine de Dakar
rayonne aujourd'hui sur toute la sous-région et travaille jusqu'en Afrique centrale, notamment avec le
Gabon.
Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal - Vendredi 3 février 2017 - Compte-rendu Page 9 sur 17
Au-delà de la production de divers ingrédients à partir de céréales locales, la société développe des
équipements pour les boulangers et propose des formations. Elle travaille actuellement avec l'Université
de Bourgogne sur l’utilisation des céréales locales pour la fabrication de pâtes et tend au transfert de
savoirs grâce à des salariés sénégalais formés en France.
En parallèle, l'entreprise soutien le centre d'accueil l'Empire des enfants ainsi que la pouponnière de
Mbour et le collège Joseph Gomis.
Conclusion
L’intégration des acteurs économiques dans les partenariats de coopération au développement est un
vecteur de promotion et d’ouverture de nouvelles opportunités économiques.
L'enjeu est de pouvoir rapprocher le monde économique et les acteurs associatifs, dont l'expertise n'est
par ailleurs pas toujours valorisée. Les collectivités territoriales peuvent quant à elles impulser ces
dynamiques en jouant un rôle de « facilitateur ».
En 2013, une étude de Paul FRICKER pour le CERCOOP F-C montrait que 13% d’entreprises en Franche-
Comté conduisaient des actions à l’international dans une logique de co-développement et que 36 %
menaient des actions de coopération et de solidarité internationale.
Suite à cette étude, un groupe de travail avait été mis en place pour travailler sur les actions et
collaborations possibles entre acteurs de développement de nos territoires : collectivités territoriales,
entreprises classiques ou de l'économie sociale et solidaire, associations notamment issues de la
diaspora.
4 - Atelier « Agriculture familiale et sécurité alimentaire au Sénégal »
Animateur : M. Jean DUPRAZ (OXFAM)
Rapporteur : M. Jean-Claude FRESSE (CCFD-Terre Solidaire)
Intervenants : M. Moustapha GAKO (ADG), M. Joël FLEURY (AFDI), M. Yves RONDELET (Apiculteurs
sans Frontières)
Moustapha GAKO - Président de l'Association pour le Développement de Ganguel Soulé
(ADG)
L'Association pour le Développement de Ganguel Soulé (ADG) a été créée en 2006 en Franche-Comté et
a plusieurs sections en France et à l'étranger, chacune étant indépendante et s'étant dotée de son propre
bureau. Ganguel Soulé est un village de 15 000 habitants située à 200 km au nord-est de Saint Louis.
Les projets menés ont permis la mise en place de 72 ha de riziculture alternée avec de la culture de maïs,
faisant essentiellement travailler les hommes. L'intégralité est irriguée par l'eau du fleuve. Les
rendements sont aujourd'hui élevés et les populations se trouvent en situation d'autosuffisance.
L'association soutient également une exploitation agricole de femmes de 12 ha implantée prêt du fleuve
Sénégal. Ainsi en 2012, 322 femmes ont pu jouir de cette exploitation maraîchère dont les légumes sont
destinés à la vente sur le marché et à l'autoconsommation. Une motopompe est en place pour capter
l'eau du fleuve mais elle n'est pas assez puissante pour alimenter toute la surface et l'exploitation n'est
pas en mesure de satisfaire toute la demande.
Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal - Vendredi 3 février 2017 - Compte-rendu Page 10 sur 17
Afin de permettre une expansion des surfaces, un système de micro-crédit a été mis en place à
destination des femmes grâce aux fonds propres de l'association. Celle-ci perçoit désormais 1000 FCFA
de remboursement.
Joël FLEURY - AFDI Bourgogne Franche-Comté
L'AFDI a pour missions l'accompagnement d'organisations paysannes du sud pour promouvoir le
développement rural et la lutte contre la pauvreté ainsi que la sensibilisation au nord aux
problématiques de développement rural des pays du sud. Cette association tend à défendre le droit à
l'alimentation, à promouvoir une agriculture familiale (ce que ne propose pas forcément le FMI), à
favoriser les échanges nord – sud et sud- sud et à produire mieux ici et là-bas. Elle rassemble à la fois des
individus et des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA).
Le comité régional Bourgogne Franche-Comté d'AFDI a mis en place un partenariat dans la région de
Kolda avec la fédération des éleveurs et le LAFIL (interprofession des acteurs de filière lait locale).
L'objectif de ce partenariat est d'améliorer la production de lait et de viande, l'accès aux intrants et le
stockage fourrager. L'AFDI intervient sur le renforcement des capacités de l'organisation paysanne (OP),
l'amélioration de la maîtrise par l'OP des services à ses membres et sur la défense des intérêts par le
renforcement du poids politique. Cette intervention est possible grâce à des missions nord-sud mais
également sud-nord, ainsi que par la mobilisation de binôme de stagiaires franco-sénégalais. Une
importance est donnée à l'apprentissage par les pairs, les rapports et liens s'instaurant rapidement.
Avec la sédentarisation est apparue la problématique du stockage fourrager et de la production de lait à
l'année. Un travail est donc nécessaire sur les cultures afin de pouvoir nourrir le bétail. Il est d'une
importance cruciale que les paysans de là-bas puissent nourrir la ville pour ne pas laisser la place aux
grandes surfaces.
Les projets développés et la filière lait font face à un certain nombre de contraintes, à savoir la difficulté
d'accès aux intrants, le manque d'entretien des infrastructures, le manque d'accès à l'énergie et en
particulier à l'électricité (chaîne du froid). On peut noter également l'influence du changement
climatique sur la saisonnalité, rendant notamment les semences inadaptées, et le manque de formation
des populations sur les métiers ruraux.
Mais globalement on constate que se développe la transformation locale par des mini laiteries, la vente
en circuit-court et la consommation de lait local.
La mise en place d'organisations paysannes fortes telle que la fédération des éleveurs est une condition
indispensable pour développer les productions locales et espérer influer sur les politiques agricoles.
Yves RONDELET (Apiculteurs sans frontières)
Au sud et au nord on ne s'occupe pas des abeilles de la même manière. Les occidentaux ont voulu
apporter, moderniser et dynamiser l'apiculture. Ils ont néanmoins remarqué que les abeilles étaient plus
agressives et travaillaient différemment. La ruche occidentale a été importée, des projets apicoles se sont
multipliés mais ils n'ont pas su résister longtemps du fait de nombreux problèmes d'adaptation.
En effet, les abeilles font partie des sociétés rurales et jouent un rôle important dans l'économie familiale
et dans les relations sociales. Le miel est considéré comme un don de Dieu, comme une récompense du
Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal - Vendredi 3 février 2017 - Compte-rendu Page 11 sur 17
courage et du risque que l'on a pris. La récolte du miel dans des ruches posées au sommet des arbres fait
partie des rites initiatiques dans le passage des garçons à l'âge adulte.
Une alternative est celle de la ruche kenyane, au sol, qui constitue une transition peu onéreuse de
l'apiculture traditionnelle vers l'apiculture moderne. Elle a notamment comme avantage de présenter
des capacités de stockage de miel plus importantes, d'être socialement acceptable et techniquement
facile à maîtriser. Elle permet également de comprendre la biologie de l'abeille.
M. Jean DUPRAZ (animateur)
L'apiculture constitue-t-elle un moyen d'avoir des protéines ? De tirer un revenu complémentaire ?
M. Yves RONDELET (Apiculteurs sans frontières)
Oui c'est en effet un produit préconisé par beaucoup de praticiens, qui ne présente pas de problème de
conservation. Quant aux personnes qui se lancent dans l'apiculture, elles gagnent leur vie même s'il
existe certaines contraintes et menaces comme les pesticides, les feux de brousse du fait de la récolte à
la torche des ruches traditionnelles ou encore les vols et les parasites (varroa).
Globalement l'apiculture au Sénégal est en bonne voie avec notamment l'arrivée de la ruche kenyane :
les pratiques sont plus douces, respectueuses de l'environnement, l’apiculture au sol peut-être pratiquée
par les femmes par ailleurs très efficaces et on assiste à des projets de reboisement qui tiennent compte
des essences mellifères (exemple de la grande muraille verte).
Échanges avec les participants
M. Jean-Michel THOMAS (Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières - AVSF)
Il est certes important que les paysans puissent nourrir la ville mais cela reste insuffisant, il faut
également qu'ils puissent nourrir leur pays. À cet égard, le témoignage de l'ADG est intéressant puisque
les cultures mises en place à Ganguel Soulé sont des cultures d'importation. Par ailleurs, le changement
climatique implique d’ores et déjà des modifications, il faut travailler sur la capacité d’adaptation des
agriculteurs et des éleveurs. On note aussi plus de 40 milliards d’importation de lait au Sénégal, ce qui
pose de réelles questions. Enfin, un élément problématique qui peut-être soulevé est celui de la
localisation du groupement des éleveurs, CINAFIL n'étant pas membre du collectif de l'interprofession
nationale des producteurs des milieux ruraux.
M. Jean-Claude FRESSE (CCFD-Terre Solidaire)
Pour en revenir au thème de l'atelier « Agriculture familiale et sécurité alimentaire » : quelle est la part
du miel dans les revenus des ménages ?
M. Yves RONDELET (Apiculteurs sans frontières)
Cette part est importante même si on ne dispose pas de chiffres précis. Globalement le miel constitue un
élément important en période de crise.
M. Jean-Claude FRESSE (CCFD-Terre Solidaire)
Pour ce qui est de la sécurité alimentaire, il pourrait être par ailleurs intéressant d'introduire la culture
du soja au Sénégal comme cela s'est fait avec succès au Cameroun. Le soja présente la même valeur
alimentaire que du lait en poudre et est bon pour la nutrition des enfants.
Mme Éveline BAUMANN (IRD)
Quelle variété de maïs est-elle récoltée à Ganguel Soulé ?
Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal - Vendredi 3 février 2017 - Compte-rendu Page 12 sur 17
Moustapha GAKO
Du maïs « amélioré », hybride, fabriqué par les locaux avec l’appui du gouvernement.
M. Jean-Michel THOMAS (AVSF)
On peut ajouter à ces échanges et témoignages le problème de la concurrence entre éleveurs et
agriculteurs notamment au Ferlo, et la nécessité de trouver des moyens pour garantir des zones
pastorales suffisantes. Le gouvernement ainsi que la recherche locale doivent être impliqués à ce niveau.
Plus généralement, le Sénégal fait face aujourd'hui à des besoins en formation de base ainsi qu'en
amélioration de la production de maïs, oignons et pommes de terre.
5 - Atelier « Rôle social et économique de la diaspora et coopération culturelle »
La prépondérance du rôle de la diaspora a globalement été soulignée au cours de cet atelier.
Plusieurs associations issues des diasporas sont activement engagées dans la vie locale à l’échelle de
quartiers ou de communes. Au-delà d’animer une communauté de ressortissants et de leur permettre
de s’intégrer plus facilement, certaines associations sont aussi engagées dans des actions citoyennes et
administratives comme par exemple, l’association La Teranga qui assure le rapatriement des corps des
sénégalais décédés à Dijon et environs jusqu’au pays, notamment avec l’appui d’une assurance
spécifique.
Plusieurs associations sont engagées dans la vie culturelle locale, à travers l’organisation de
manifestations diverses, certaines faisant la promotion de la culture sénégalaise, mais pas forcément
toujours.
La participation des membres des diasporas aux projets de développement et une collaboration accrue
avec les associations de solidarité internationale « historique » est nécessaire car les diasporas
connaissent parfaitement le pays, en maîtrise les codes culturels et langue.
Par contre, certains acteurs évoquent la difficulté que peuvent rencontrer les acteurs de la diaspora dans
le cadre de formalités administratives ou le montage de dossiers. En ce sens, la mise en relation avec des
réseaux comme Bourgogne Coopération et le CERCOOP F-C sont utiles, ainsi qu’avec le réseau national
FORIM (Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des migrations).
6 - Jeunesse et citoyenneté – Témoignages de jeunes porteurs de projets
Vincent HANRION (Association Ciné Cyclo)
Cinécyclo est une association dont les activités mêlent voyages d'aventure, partage culturel et partage
de connaissances par l'image. Avec le Cinécyclo Tour Sénégal initié en 2015 et d'une durée de 6 mois,
100 projections ont pu être mises en place à travers une grande partie du Sénégal et plus de 12000
personnes ont été touchées.
Cinécyclo utilise une génératrice électrique à pédales qui fonctionne à l’aide de vélos et de cyclistes, les
spectateurs étant amenés à pédaler pendant les projections pour alimenter le matériel de projection.
L'idée était de rendre cette invention utile à des associations menant des activités agricoles et de
Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal - Vendredi 3 février 2017 - Compte-rendu Page 13 sur 17
protection de l'environnement. Finalement, six partenaires sénégalais se sont proposé de contribuer au
travail de sensibilisation de la population sur ces thématiques à travers notamment la projection de films
en dialecte local.
Cette première expérience a constitué une aventure humaine avant tout, dans laquelle l'association a été
accompagnée par un jeune sénégalais (Yoro) qui continue désormais de porter le projet dans son pays.
Des séances scolaires sont notamment proposées.
L'association Cinécyclo porte aujourd'hui d'autres projets en Bourgogne et dans d'autres régions de
France et du monde, notamment sur le continent américain.
Élisabeth OUÉDRAOGO, Antoine RICHARD, Pablo RICHARD et Amélie POIRIER, étudiants
et lycéens membres du Club Unesco du lycée Castel
Dans le cadre du Club Unesco du Castel, plusieurs séjours au Sénégal ont été proposés aux élèves, les
deux derniers n'ayant pas pu avoir lieu à Diawara, ville partenaire située dans une zone à risque, mais à
Tambacounda.
À travers ces voyages les jeunes ont pu découvrir ce que les femmes et les hommes d'Afrique font pour
l'Afrique : l'éducation pour tous, l'égalité filles-garçons. Ils sont allés à la rencontre d'associations
diverses (dont le COREDIA, Comité de Rénovation de Diawara ou la SCOFI, association de lutte contre le
mariage précoce, les violences et pour l'égalité femmes-hommes) et d'enseignants de Diawara.
Ces séjours ont permis aux jeunes de gagner en maturité, d'impulser des échanges réciproques mais
également de mettre en place leurs propres projets.
Deux structures ont ainsi été créés, le CAFEN (Collectif d'aide franco-sénégalais) et l'ADDE BF,
l’Association de Défense des Droits des Enfants au Burkina Faso. Cette dernière regroupe des jeunes
burkinabés et français et a pour objectif de sensibiliser à la lutte contre le mariage précoce, contre
l'excision et à lutter pour les droits des enfants à l'alimentation et à l'éducation. À plus long terme, l'idée
est de mettre en place une caravane pour aller à la rencontre de la population dans des zones rurales
plus isolées. L'association organise diverses manifestations en France et au Burkina Faso et est
aujourd'hui à la recherche de parrains et de soutiens.
Échanges avec les participants
Un(e) participant(e) :
Cet engagement n'est pas commun pour des jeunes de votre âge. Comment êtes-vous perçus par les
autres élèves ?
M. Antoine RICHARD
Généralement nous faisons en sorte de faire connaître nos actions en organisant des événements plus
conséquents qui rassemblent largement les élèves. Ainsi chacun peut participer à son échelle et se sentir
impliquer dans les projets.
Mme Élisabeth OUÉDRAOGO
L’État sénégalais fait-il des choses pour les talibés (disciples ou élèves apprenant le Coran) ?
Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal - Vendredi 3 février 2017 - Compte-rendu Page 14 sur 17
M. Penda MBOW
Il s'agit là d'une question difficile car elle s'appuie sur des ressorts culturels. La religion est utilisée et
instrumentalisée dans le but de nourrir une mafia. Lorsque l'on tente d'approcher cette question, des
forts lobbies interviennent. Aujourd'hui l’État tend à mettre en place une politique de modernisation des
écoles coraniques en y introduisant de nouvelles disciplines. Certaines sont d'ailleurs des domaines
agricoles soutenus par l’État, d'autres non. Cette question soulève également le défi de la lutte contre la
pauvreté et de la planification familiale.
7 - Clôture
M. Rachid BENSACI, président de Bourgogne Coopération
M. Rachid BENSACI remercie l’ensemble des participants à cette journée, notamment toutes les
personnes qui ont accepté d’animer des ateliers ou témoigner à des tables-rondes. Il remercie tout
particulièrement Mme Marion MIGNOTY, volontaire en Service Civique, qui a été la cheville ouvrière de
cette journée. Cette journée a été riche. Le nombre d’acteurs engagés au Sénégal est important et nous
allons étudier comment notre réseau peut faciliter la démarche de mise en réseau entre les structures
engagées en coopération dans ce pays. Bourgogne Coopération est actuellement dans un processus de
fusion. Son identité changera mais le réseau sera toujours à votre disposition. N’hésitez pas à faire appel
à lui pour vous accompagner dans le montage de vos projets. M. Rachid BENSACI remercie Mme Sladana
ZIVKOVIC, Adjointe au Maire de Dijon, pour son accueil, Mme Dieynaba BALDE pour le partenariat créé
pour l’occasion de cette journée et la mobilisation des membres de son association pour le déjeuner et
Mme Penda MBOW, Ministre, qui nous fait l’honneur de sa présence et à qui nous laisserons la conclusion
de cette journée.
Mme Dieynaba BALDE, La Teranga
Madame BALDE remercie vivement Monsieur Rachid BENSACI Président de Bourgogne Coopération,
Madame la Ministre Penda MBOW, Monsieur le Consul Général Amadou DIALLO ainsi que tous les
acteurs, les rapporteurs, les experts, les élus, la communauté sénégalaise et espère que cette journée soit
une base pour la mise en place d'une plateforme d'échanges et de projets mutualisés, pour un
développement durable du Sénégal et pour relever ensemble les défis sociétaux et environnementaux.
Mme Penda Mbow, Ministre, Conseillère à la Présidence de la République du Sénégal)
Madame Penda Mbow remercie Monsieur Rachid BENSACI, Madame BALDE ainsi que l'ensemble des
participant-e-s et se dit frappée et touchée par la présence d'une telle diversité d'acteurs.
Il est certain que la diaspora pourra jouer un rôle très important pour le développement du Sénégal, à
travers notamment le transfert de compétences et l'appui à la construction de lieux d'éducation. Si
aujourd'hui certains experts et notamment Mme Baumann ont su mettre l'accent sur ce qui ne
fonctionne pas, il est certain qu'ensemble, et notamment grâce à la société civile et à la diaspora, des
solutions seront trouvées.
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LISTE DES PARTICIPANTS
NOM Prénom Organisation
ABOT Mélanie La pépinière culturelle
BA Oumar La Teranga de Dijon
BALDE Daouda La Teranga de Dijon
BALDE Dieynaba La Teranga de Dijon
BARDEAU Eléa CERCOOP Franche-Comté
BAUMANN Éveline IRD
BENSACI Rachid Bourgogne Coopération
BONNOT Marie-Line Ville de Longvic
CARROUÉE Pierre-Alexis Eurogerm SA
CASSINA Adrien Ville de Dijon – Relations Internationales
CASTEL Émilie Région Bourgogne-Franche-Comté
CHAGNON Philippe Ville de Longvic
CHAMBON Marion En formation conseillère en économie sociale et familiale
CHOLLAT-NAMY Christophe Peuples Solidaires
CISSÉ Mamadou Lamine Association pour la Paix et le Développement de la Casamance
COLY Joseph Ministère de la justice - Maison d'arrêt de Dijon
DAVID Anne-Lise Club Unesco de Dijon et environs
DE MARCH Michel France Volontaires
DELMAIRE Anne Toilettes du Monde
DIALLO Amadou Consul Général du Sénégal à Paris
DIALLO Marie-Thérèse Kane Amicale franco-sénégalaise de Bourgogne
DIALLO Oussama Kane Amicale franco-sénégalaise de Bourgogne
DIAWARA Issa Association Malienne de Dijon
DIEME Cheikh Abba ASSEB
DIOUF André Ville de Quetigny
DIOUF Hyacinthe Ville de Dijon, Amicale franco sénégalaise de Bourgogne
DIOUF Ndeye Yande Amicale franco-sénégalaise de Bourgogne
DUBOIS Marie-José Club Unesco Lycée Le Castel
DUPRAZ Jean OXFAM France
ENJALBERT Laure Académie de Dijon
FALL Mamadia La pépinière culturelle
FALL Mously ASSEB
FLEURY Joël AFDI BFC
FRESSE Colette CCFD Terre-Solidaire
FRESSE Jean Claude CCFD-Terre Solidaire
FRIOUR Christine Électriciens sans frontières Bourgogne Franche Comté
Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal - Vendredi 3 février 2017 - Compte-rendu Page 16 sur 17
GAKO Moustapha ADG
GIRAULT Philippe Indépendant
HANRION Vincent Cinécyclo
HEURTEAUX Françoise Clubs UNESCO
HEZARD Martine Amis du jumelage Thiès Saint Claude
KOENIG Philippe CSF
KOITA Lassana COREDIA
KUSTER-MENAGER Aline MAEDI, Préfecture de Région
L'HOSTIS Karine Région Bourgogne-Franche-Comté
LAPALUD Caroline Indépendante
LAURENT Xavier Association de Promotion du Projet BAMISA
LEGER Benjamin Bourgogne Coopération
LELIEVRE Claude ASCS France-Sénégal
LENUD Alain La Croix du Sud mais participation à titre personnel
LO Mouhamadou La Teranga
MASSIP Marie SAMEA
MBOW Penda Ministre, République du Sénégal
MIGNOTY Marion Bourgogne Coopération
MONGOUACHON Carole Ville d'Autun
MONNET Nathalie Relations Internationales Ville de DIJON
OLIVIER Hugues La Teranga de Dijon
OUÉDRAOGO Élisabeth Clubs Unesco
OUMOUHANO Chahid AWBE
PAGOT KA Florence Association Coumba ka
PELAMETTI Véronique Indépendante
PERAIN Lucile Cie Goudu Théâtre
PICHONNIER René Les enfants du Oualo (Leo)
PLUYAUT Alain Électriciens sans frontières
POIRIER Amélie Clubs Unesco du lycée du Castel
PROCAR Agathe Bourgogne Coopération
PREMMIER Yves Indépendant
PUISSANT Stéphane Jardin des Sciences - Ville de Dijon
RHETY Danielle La Teranga de Dijon
RICHARD Antoine Clubs Unesco
RICHARD Pablo Clubs Unesco
ROLAND Adjia ADG et La Teranga
RONDELET Yves Apiculteurs sans frontières
SAKHO NIANG Khady FORIM - MECSF
SAKHO Oumar COREDIA
SAVIGNET Alain IRTESS de Bourgogne
Rencontre régionale des acteurs de la coopération avec le Sénégal - Vendredi 3 février 2017 - Compte-rendu Page 17 sur 17
SIMON Béatrice Ville de Longvic
SOSOLIC Isabelle Compagnie ASTROLABE Production
SYLL Ousmane CERCOOP Franche-Comté
THEVENOT Jérôme Oikocredit
THOMAS Jean-Michel AVSF
VAUCLIN Céline Indépendante
VIELIX Claude Clubs Unesco
VOITOT Fabienne ASCS France-Sénégal
WAHL Charles 2 Mains le Monde solidaire
ZAMBA Jean Thierry DRAFA
ZIVKOVIC Sladana Adjointe aux relations internationales Dijon