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1 Fonds Social Européen UNION EUROPÉENNE Renoncer au sexisme ordinaire Qu’est-ce que le sexisme « ordinaire » ? La définition du sexisme est la suivante : Toute forme de discrimination fondée sur le sexe (employée la plupart du temps pour désigner les discriminations à l’encontre du sexe féminin). Par exemple : lorsque les femmes sont à tra- vail égal, payées moins ; il s’agit d’une discrimination sexiste. Le sexisme ordinaire est fondé sur des stéréotypes sexués et des représentations s’inscrivant dans le cadre d’une domination masculine depuis des siècles. Il est présent dans tous les champs de la société à partir du moment où il existe des rapports sociaux sexués entre femmes et hommes et, a, hélas, un caractère universel. « La domination masculine est tellement ancrée dans nos inconscients que nous ne l’apercevons plus, tellement accordée à nos attentes que nous avons du mal à la remettre en question », écrivait Pierre Bourdieu. Le jugement social se réfère à des « croyances socialement partagées concernant les caractéristiques personnelles, généralement des traits de personnalité, mais aussi souvent des comportements, d’un groupe de personnes ». Exemple classique : l’idée selon laquelle les femmes ne savent pas conduire. On ne retrouve pas toujours un caractère sexuel à ce type de sexisme bien qu’entre la galanterie et le sexisme, la frontière est parfois ténue. Tout est question de contexte, le sexisme bienveillant ou ordinaire, cet « autre sexisme » plus discret mais aussi plus insidieux que le sexisme hostile du macho ou du misogyne revêt les traits du paterna- lisme et a généralement un impact plus délétère sur les performances cognitives des femmes que le sexisme pur et dur. Un des grands problèmes soulevés par le sexisme bienveillant est qu’il est difficile à identifier. Sa forme subtile le rend peu visible, et il pourrait être confondu avec un comportement de galanterie. Plusieurs laboratoires de re- cherche ont montré que, contrairement à son homologue hostile, très facilement détecté par les femmes, le sexisme bienveillant ne l’est quasi jamais. L’exemple de l’entretien d’embauche dans la vidéo (situation 3) révèle que si les femmes qui y ont été confrontées ne l’étiquettent pas comme tel, elles évoquent néanmoins une situation déplaisante. La manière dont le sexisme bienveillant est ressenti par la femme dépendra du contexte dans lequel il s’exprime. La même attitude sera souvent perçue différemment selon qu’elle s’inscrit dans la sphère de la vie professionnelle ou dans celle de la vie privée. Ouvrir la porte d’un restaurant à une femme et s’effacer pour la laisser entrer la première sera généralement un comportement accepté, voire valorisé, dans un contexte romantique. Y déroger pourrait ame- ner l’homme à être considéré comme manquant de prévenance et d’attention. Par contre, la femme se montrera plus hostile à des comportements similaires dans l’univers du travail, car elle y est en quête d’égalité. Par exemple, elle ne verra pas d’un bon œil qu’un collègue lui ouvre la porte d’une voiture, alors qu’il n’en fait pas autant pour ses homologues masculins.

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Renoncer au sexisme ordinaire

Qu’est-ce que le sexisme « ordinaire » ?La définition du sexisme est la suivante : Toute forme de discrimination fondée sur le sexe (employée la plupart du temps pour désigner les discriminations à l’encontre du sexe féminin). Par exemple : lorsque les femmes sont à tra-vail égal, payées moins ; il s’agit d’une discrimination sexiste.

Le sexisme ordinaire est fondé sur des stéréotypes sexués et des représentations s’inscrivant dans le cadre d’une domination masculine depuis des siècles. Il est présent dans tous les champs de la société à partir du moment où il existe des rapports sociaux sexués entre femmes et hommes et, a, hélas, un caractère universel. « La domination masculine est tellement ancrée dans nos inconscients que nous ne l’apercevons plus, tellement accordée à nos attentes que nous avons du mal à la remettre en question », écrivait Pierre Bourdieu.Le jugement social se réfère à des « croyances socialement partagées concernant les caractéristiques personnelles, généralement des traits de personnalité, mais aussi souvent des comportements, d’un groupe de personnes ». Exemple classique : l’idée selon laquelle les femmes ne savent pas conduire.

On ne retrouve pas toujours un caractère sexuel à ce type de sexisme bien qu’entre la galanterie et le sexisme, la frontière est parfois ténue. Tout est question de contexte, le sexisme bienveillant ou ordinaire, cet « autre sexisme » plus discret mais aussi plus insidieux que le sexisme hostile du macho ou du misogyne revêt les traits du paterna-lisme et a généralement un impact plus délétère sur les performances cognitives des femmes que le sexisme pur et dur.

Un des grands problèmes soulevés par le sexisme bienveillant est qu’il est difficile à identifier. Sa forme subtile le rend peu visible, et il pourrait être confondu avec un comportement de galanterie. Plusieurs laboratoires de re-cherche ont montré que, contrairement à son homologue hostile, très facilement détecté par les femmes, le sexisme bienveillant ne l’est quasi jamais.L’exemple de l’entretien d’embauche dans la vidéo (situation 3) révèle que si les femmes qui y ont été confrontées ne l’étiquettent pas comme tel, elles évoquent néanmoins une situation déplaisante.La manière dont le sexisme bienveillant est ressenti par la femme dépendra du contexte dans lequel il s’exprime. La même attitude sera souvent perçue différemment selon qu’elle s’inscrit dans la sphère de la vie professionnelle ou dans celle de la vie privée. Ouvrir la porte d’un restaurant à une femme et s’effacer pour la laisser entrer la première sera généralement un comportement accepté, voire valorisé, dans un contexte romantique. Y déroger pourrait ame-ner l’homme à être considéré comme manquant de prévenance et d’attention.Par contre, la femme se montrera plus hostile à des comportements similaires dans l’univers du travail, car elle y est en quête d’égalité. Par exemple, elle ne verra pas d’un bon œil qu’un collègue lui ouvre la porte d’une voiture, alors qu’il n’en fait pas autant pour ses homologues masculins.

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Renoncer au sexisme ordinaire

Comment expliquer la corrélation positive existant entre les deux formes de sexisme ? La législation ainsi que les normes sociales et personnelles interdisent l’expression d’un haut degré d’hostilité envers les femmes. Une hypo-thèse est que le sexisme bienveillant ou ordinaire permettrait d’en occulter le caractère outrancier – « Je n’ai rien contre les femmes puisque je suis aux petits soins avec elles. »

Lors d’une situation d’embauche, une femme peut se poser des questions comme celles-ci : « Le recruteur veut-il m’aider et pourquoi ? », « Peut-être ne suis-je pas assez compétente ? », etc. Les femmes peuvent avoir des doutes sur la façon de qualifier le discours de l’individu sexiste bienveillant et peuvent difficilement attribuer leurs états et leurs pensées au sexisme de ce dernier. Par exemple, si un homme propose son aide à une femme, il est malaisé pour elle de déterminer si elle est ou non face à un sexiste : le discours de l’individu peut être attribué à son intention de lui être agréable, mais aussi à sa croyance que les femmes sont faibles, fragiles et ont besoin d’une assistance. La présence de telles inférences conflictuelles dans l’esprit des femmes les plongerait dans une ambiguïté cognitive.

Alors, le sexisme ordinaire génère plus de pensées intrusives dans l’esprit des femmes que le sexisme hostile ou le discours neutre, en raison de sa forme subtile et ambiguë.

Repérer et décoder

Les proverbesFemme au volant, mort au tournant ! Cela vous rappelle-t-il quelque chose ?Ce cliché est pourtant totalement contredit par les statistiques. En effet, il s’avère que les femmes ne sont pas moins aptes à la conduite que les hommes.Bien au contraire, selon les statistiques de la prévention routière, les femmes ont moins d’accidents de la route que les hommes et, lorsqu’elles en ont, ces accidents entraînent moins de blessures graves et de décès. De plus, les femmes sont moins enclines que les hommes à prendre le volant après avoir bu de l’alcool !Cet exemple parmi de nombreux autres montre que le sexisme ordinaire est profondément ancré dans nos incons-cients en légitimant même des contre-vérités. Diffuser, divulguer et répéter ce type de propos ne fait qu’amplifier le « sexisme ordinaire ».

Les expressionsAu féminin, cela change tout ! Quelques exemples : Un garçon manqué, une pisseuse, une femmelette, un gars/une garce, un entraîneur/une entraîneuse, un homme publique/une femme publique, un vieil homme/une vieille fille, etc.

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SourcesIdées reçues sur les filles et les garçonsAgnès A., Boisteau M.Oskar, 2010

Alter égauxAutain C.Robert Laffont, Paris, 2001

Les machos expliqués à mon frèreAutain C.Seuil, Paris, 2008.

Ce que soulève la jupe : identités, transgressions, résistancesBard C.Autrement, 2010

Une histoire politique du pantalonBard C.Seuil, 2010.

Dites-le avec des fleursBarré V., Debras S., Henry N., Trancart M.CFD, Paris, 1999

La femme parfaite : histoire de BarbieBazzano N.Naïve, 2009.

Le deuxième sexeBeauvoir de S.coll. « Idées », NRF, Paris, 1974

P’tit Abécédaire de l’égalité des femmes et des hommesBenoit T., Verdure G.LA BOUCLE, 2010.

La domination masculineBourdieu P.Editions du Seuil, Paris, 1998

Conversations sur le sexisme : éduquer pour l’égalité filles-garçonsClauzard P.L’Harmattan, 2010

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Renoncer au sexisme ordinaire

La différence des sexesFraisse G.PUF, Paris, 1996

L’arrangement entre les sexesGoffman E.Edition de la dispute, 2002

Petit traité contre le sexisme ordinaireGrésy B.Albin Michel, Paris, 2009.

Les mecs lourdsHenry N.Robert Laffont, Paris, 2003

Masculin-Féminin 1Héritier F.Odile Jacob, Paris, 1996

Masculin-Féminin 2Héritier F.Odile Jacob, Paris 2002

Le sexisme : comprendre pour agirHoebeke F.L’Harmattan, 2008

Le temps des femmes, pour un nouveau partage des rôlesMeda D.Champs Flammarion, Paris, 2001

Je ne suis pas une bombe… : et alors ?Rochet C.L’Hèbe, 2008

L’ordre sexuéSenac-Slawinski R.PUF, Paris, 2007

La distinction de sexeThéry I.Odile Jacob, Paris, 2007

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Vidéos

Le temps domestiqueProduction LA BOUCLEinterview de Jean-Claude Kaufmann, sociologue et directeur de recherche au CNRS

La domination masculinefilm documentaire en DVD, Patric Jean, 2010Dossier pédagogique téléchargeable sur www.ladominationmasculine.net

Les gars, les filles : éducation à l’égalitéDVD contenant 5 films d’animation et 2 films documentaires pédagogiquesRectorat Académie Rennes, 2007

Jupe, ou pantalon ?film documentaire en DVDBrigitte Chevet, 2007

La beauté à tout prix : image du corps dans les médias, image de soi ?film documentaire en DVDFédération des centres pluralistes de planning familial (Belgique), avec carnet pédagogique, FCPPF, 2006

Sois belle et tais-toi !film documentaire en DVD, Carole Roussopoulos et Delphine SeyrigCentre audiovisuel Simone de Beauvoir, 2006

Filles, garçons : l’égalité en imagesoutil pédagogique pour le collège, livre et cd-RomLunes, 2005

Le souffle du désertfilm documentaire en DVD sur l’identité masculine, François Kohler, 2005

Sites internetwww.sexismeordinaire.frwww.lelaboratoiremixiteprofessionnelle.netwww.media-awareness.ca/francais/enjeux/stereotypes/index.cfm ─ (Le Réseau Éducation-Médias, Canada)www.chiennesdegarde.com ─ Association Les chiennes de garde, lutte contre les insultes sexistes www.genrimages.org ─ représentations sexuées dans l’audiovisuel, Centre audiovisuel Simone de Beauvoirviedemeuf.blogspot.com ─ Vie de meuf, un blog pour rendre visible

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Renoncer au sexisme ordinaire

CV de l’auteurThierry BenoitThierry Benoit a, tour à tour, travaillé dans des associations, en entreprise et dans l’admi-nistration sur les thématiques de la discrimination, de l’égalité entre les femmes et hommes, d’emploi et de lutte contre le chômage. Dans ces domaines, il a participé à plusieurs re-cherches universitaires. Auteur des livres « Parle-moi de l’emploi… » et « Le p’tit Abécédaire de l’égalité des femmes et des hommes », créateur de démarches pédagogiques comme « Les ateliers du changements » pour des demandeurs d’emploi de longue durée et des salariés. Fondateur des Boutiques Club Emploi, il est actuellement le Secrétaire Général de LA BOUCLE et Directeur des études « Conseiller-e-s/référent-e-s égalité entre les femmes et les hommes » avec les universités de la Sorbonne nouvelle et de Pierre et Marie Curie et intervient par des conférences et des formations auprès de l’administration, collectivités territoriales, entreprises et associations.