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Liberté politique, revue trimestrielle. CPPAP : 78406 AFSP, association régie par la loi de 1901 – Siren 422689448 – APE 913E0 – Organisme de formation n° 11920672592 Siège social : 10 avenue du M al de Lattre de Tassigny 92210 Saint-Cloud Siège central, rédaction : tél. 01 47 53 05 50 – E-mail : [email protected] Administration, abonnement : AFSP, BP 50455 75666 Paris cedex 08 – Tél. 01 45 05 30 70 Association pour la Fondation de Service Politique 83 rue Saint-Dominique F 75007 Paris Monsieur Guillaume Lambert Chef de cabinet du président de la République Palais de l’Elysée 55, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris À Paris, le 28 juillet 2011 Objet : La théorie du gender diffusée dans les livres de SVT Référence : SCP/E & A/EQ45545 Monsieur le chef de cabinet, Vous avez bien voulu apporter une réponse au courrier du 31 mai que nous avions adressé au président de la République à propos de l’enseignement de la « théorie du gender » au lycée et nous vous en remercions. Cependant, nous ne sommes pas pleinement satisfaits des termes de votre lettre qui ne répond pas véritablement à nos interrogations, voire en suscite de nouvelles. Nous prenons acte en tout premier lieu du fait que le gouvernement s’engage à faire respecter la liberté de conscience des parents comme des élèves : c’est l’un des droits fondamentaux de l’homme qui s’en trouve renforcé. En matière d’éducation, l’État a le devoir de respecter les choix des parents et d’éviter toute tentative « d’endoctrinement idéologique » de leurs enfants. Vous nous faites par ailleurs observer que la rédaction des livres de SVT de première L et ES a fait « l’objet d’une procédure extrêmement rigoureuse », tout en admettant que certaines maisons d’édition avaient reconnu « quelques maladresses dans l’interprétation des textes » en rapprochant « les enseignements scientifiques de thèses philosophiques ou sociologiques, parmi lesquelles les approches dérivées des gender studies ». La formule « procédure rigoureuse » convient-elle ? Nous sommes fondés de nous interroger sur la rigueur d’une procédure qui conduit à une forme de schizophrénie pratique, le ministère de l’Éducation nationale s’interdisant de vérifier si le contenu des livres correspond bien aux « orientations » du Bulletin éponyme qu’il rédige avec les nouveaux programmes que les professeurs devront suivre. Un tel contrôle aurait permis d’éviter les « maladresses » constatées dans les manuels édités. …/…

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Page 1: réponse de la FSSP au cabinet de l'Elysée

Liberté politique, revue trimestrielle. CPPAP : 78406 AFSP, association régie par la loi de 1901 – Siren 422689448 – APE 913E0 – Organisme de formation n° 11920672592

Siège social : 10 avenue du Mal de Lattre de Tassigny 92210 Saint-Cloud

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Association pour la

Fondation de Service Politique 83 rue Saint-Dominique

F 75007 Paris

Monsieur Guillaume Lambert Chef de cabinet du président de la République Palais de l’Elysée 55, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris À Paris, le 28 juillet 2011

Objet : La théorie du gender diffusée dans les livres de SVT Référence : SCP/E & A/EQ45545 Monsieur le chef de cabinet, Vous avez bien voulu apporter une réponse au courrier du 31 mai que nous avions adressé au président de la République à propos de l’enseignement de la « théorie du gender » au lycée et nous vous en remercions. Cependant, nous ne sommes pas pleinement satisfaits des termes de votre lettre qui ne répond pas véritablement à nos interrogations, voire en suscite de nouvelles. Nous prenons acte en tout premier lieu du fait que le gouvernement s’engage à faire respecter la liberté de conscience des parents comme des élèves : c’est l’un des droits fondamentaux de l’homme qui s’en trouve renforcé. En matière d’éducation, l’État a le devoir de respecter les choix des parents et d’éviter toute tentative « d’endoctrinement idéologique » de leurs enfants. Vous nous faites par ailleurs observer que la rédaction des livres de SVT de première L et ES a fait « l’objet d’une procédure extrêmement rigoureuse », tout en admettant que certaines maisons d’édition avaient reconnu « quelques maladresses dans l’interprétation des textes » en rapprochant « les enseignements scientifiques de thèses philosophiques ou sociologiques, parmi lesquelles les approches dérivées des gender studies ». La formule « procédure rigoureuse » convient-elle ? Nous sommes fondés de nous interroger sur la rigueur d’une procédure qui conduit à une forme de schizophrénie pratique, le ministère de l’Éducation nationale s’interdisant de vérifier si le contenu des livres correspond bien aux « orientations » du Bulletin éponyme qu’il rédige avec les nouveaux programmes que les professeurs devront suivre. Un tel contrôle aurait permis d’éviter les « maladresses » constatées dans les manuels édités. …/…

Page 2: réponse de la FSSP au cabinet de l'Elysée

Liberté politique, revue trimestrielle. CPPAP : 78406 AFSP, association régie par la loi de 1901 – Siren 422689448 – APE 913E0 – Organisme de formation n° 11920672592

Siège social : 10 avenue du Mal de Lattre de Tassigny 92210 Saint-Cloud

Siège central, rédaction : tél. 01 47 53 05 50 – E-mail : [email protected]

Administration, abonnement : AFSP, BP 50455 75666 Paris cedex 08 – Tél. 01 45 05 30 70

Vous déclarez enfin que le gouvernement n’adhère pas à cette « théorie du gender », et que ni les élèves, ni leurs familles « ne doivent être contraints à souscrire à de telles conceptions de l’homme et de la société. » Si tel est bien le cas, pourquoi le ministère n’en tire-t-il pas toutes les conséquences et n’accède-t-on pas à notre requête en faisant retirer de la vente les livres de SVT qui expliquent la sexualité à nos enfants selon le prisme de cette « théorie du gender » ? Comment le gouvernement peut-il laisser se diffuser pareille théorie de déconstruction auprès de nos enfants alors qu’il n’y adhère pas ? En l’espèce, le professionnalisme des enseignants n’est une garantie ni pour l’exercice de la liberté de conscience, ni pour éviter un endoctrinement idéologique, car ils sont formés aux Sciences de la Vie et de la Terre, non à la philosophie ou à la sociologie.

Le nombre de parlementaires qui réagissent dans le même sens que nous et écrivent au ministre de l’Education nationale ne cesse de croître. Ces parlementaires ont pris conscience qu’il s’agit là d’une véritable affaire d’État. Ils s’interrogent sur les conséquences du développement de la « théorie du gender » dans l’enseignement secondaire et au-delà, sur toute la société : quelle société voulons-nous ? Quel enseignement le gouvernement veut-il mettre en place pour aider chaque jeune à construire sa vie d’adulte ?

Aussi renouvelons-nous instamment nos demandes, en espérant qu’elles seront rapidement prises en compte : retrait des livres SVT de première L et ES et organisation d’une convention ouverte dès la rentrée parlementaire, avec des experts (éducateurs, psychanalystes, juristes, philosophes…) et la participation des parents d’élèves, de représentants de la société civile et des élus.

Vous aurez compris que nous sommes plus mobilisés que jamais sur ce sujet de société ne pouvant accepter que nos enfants servent de cobayes. Nous voulons croire que le président de la République, qui a compris la gravité du sujet, veillera personnellement à mettre un terme à cette ténébreuse affaire. Nous restons à votre disposition pour vous rencontrer quand vous le souhaiterez. Nous vous prions de croire, Monsieur le chef de cabinet, à l’assurance de notre haute considération

Francis Jubert Élizabeth Montfort Président Administrateur, Porte-parole