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Représentations Sociales
du VIH, Stigmatisation et
impact sur le soin
Plan Représentation et stigmatisation
Concept
Formes de stigmatisation
Particularité du VIH
Représentations sociales
Enquête KAPB en France
Conséquences de la stigmatisation sur le soin
Interventions
Représentations sociales Théorie des représentations sociales (Moscovici)
Unité logique (proto-concept)
Propriété (réelle ou imaginaire) d’un objet extérieur
Socialement partagée
Stéréotype: positif ou négatif (les fous versus les Suédoises)
Toutes les théories sur la stigmatisation partagent les fondements de la théorie des représentations sociales dans la mesure où elles supposent:
Une organisation sociale basée sur des systèmes de croyances communs et des consensus
Des consensus et des systèmes de croyances équivalents à des formes de savoirs (parfois erronés) orientant les comportements
Stigmatisation et processus
d’attribution « une trace ou une marque d’avilissement profond qui réduit celui qui la porte à un état de déchéance morale et physique » (Goffman 1963)
Intra-groupe versus inter-groupe
Système de croyance avec fonctions sociales (cohésion…) et individuelles (sentiment d’identité, d’appartenance)
Atribution stigmatisante tjs négative
Discrédité vs discréditable
marque physique visible ou évidente (handicap physique, amputation, lèpre) – processus d’attribution direct
caractéristique non évidente (non visible – requiert une connaissance ou un degré de familiarité
3 aspects catalyseur: capacité de contrôle, contagiosité et gravité
6 aspects (dimensions) des traits stigmatisés: Danger, Origine, Visibilité, Évolution, Esthétique, Rupture/perturbatons associées
Théories de la stigmatisation
Processus dynamique sous-tendu par les relations et enjeux de pouvoir (Parker & Aggleton 2003)
Processus et expériences multi-couches (Swendeman 2006) : différents niveaux d’organisation et d’expériences sociales
Théorie de la dominance sociale et du stress de minorité
Émotions, croyances
théories implicites et explicites
attitudes et comportements
Approche écologique
D’après Logie C et al, 2011.
MICRO (individuel ou
interpersonnel)
•Touchant les croyances
individuelles et les relations
interpersonnelles, p. ex., avec
les proches, les amis, le
partenaire et le réseau social
MÉSO (collectif)
•Touchant les rapports avec la
communauté civile ou religieuse
MACRO (structurel)
•Touchant les rapports avec les
organismes et les pouvoirs
politiques et juridiques, le
système de santé et les services
sociaux
MICRO
MICRO
MÉSO
MACRO
Stigmatisation agie
• Actes positifs ouvertement discriminatoires
Répréhensible, mais peu reporté
• Discours limites qui flirtent avec la liberté
d’expression
• Attitudes d’évitement
• Pas de stigmatisation consciente mais ‘réaction’ dans
certains contextes
Expression non-verbal de gêne, inconfort
Ambivalence dans l’interaction
Stigmatistion subie
Stgmatisation effective: actes, hostilité explicites
Stigmatisation ‘ressentie’ ou perçue : perception de l’existence d’une forme de stigmatisation et son degré de normativité
Stigmatisation ‘intériorisée’: Reconnaissance et acceptation (validation) de la stigmatisation d’un état/attribut par un individu concerné (auto-stigmatisation)
Stigmatisation par association: les personnes associées (conjoint, parents) à une personne stigmatisée sont assimilées et ‘traitées comme’ elles
Le VIH, cas particulier Plan 2016-2021 de l’OMS VIH IST
Approche syndémique de la santé:
Trois dimensions dans l’approche préventive et curative:
biomédicale, comportementale et structurale
Aspects psychosociaux et systèmes de croyance à chaque
niveau, stigmatisation comme frein ou entrave à la
prévention ou au soin.
RS ou mythes associées au
VIH RS retrouvées dans les études qualitatives francophones:
Bestialité (surtout chez les jeunes, parfois présenté comme
une légende urbaine)
Promiscuité sexuelle
Punition divine
Possession, esprits
Comportement amoral de la personne
Touche seulement une population, un « groupe d’autres »
(les Africains, les homosexuels, les prostitués etc;)
Stigmatisation et
(mé)connaissance du VIH
Deux types de stigmatisation : ignorance
(méconnaissance) et jugement (amoralité et
condamnation d’autrui)
Enquête KABP 2004/2010
Vague d’enquêtes depuis 1992
Différents indicateurs :
Connaissance modes de transmission
Protection/prévention
Préservatifs (usage et perception)
Attitudes envers les personnes vivant avec le VIH
Connaisance transmission
Moyens de protection « efficaces »
Croyances sur le préservatif
Raisons invoquées pour non
dépistage vie entière
Attitudes envers les personnes
vivant avec le VIH (% oui)
Sociologie de l’épidémie Aujourd’hui: sociologie des personnes vivant avec le
VIH
Sociologie des personnes nouvellement
diagnostiquées
Sociologie des condamnations pour transmission du
VIH:
Stigmatisation et organisation
sociale
Condition d’accès au soin en général service de santé
sexuelle ou dépistage en particulier
Contexte légal
Partage ou cumul avec d’autres stigmates orientation
sexuelle, ethnicité, religion (Novick, 1997; Joffe, 1998).
La sociologie des personnes vivant avec le VIH reflète
les ingalités sociales (Parker & Aggleton, 2003, OMS,
2013, 2014)
Stigma et frein au dépistage
Enquête (Stall, 1996) 2/3 MSM précisait que leur
décision de ne pas se faire dépister était du à la
stigmatisation
Sentiment de honte et perception d’une stigmatisation
potentielle (reconnaissance d’une forme de norme
dans un groupe) : frein au dépistage de la gonorrhée et
du VIH (Fortenberry et al 2002).
Vulnérabilité sociale, relationnelle
et psychologique
Personnes qui vient avec le VIH ont généralement
Moins de soutien social
Une santé mentale moindre (Logie & Gadalla, 2009)
Plus de symptômes psychiatriques (Tavakkoli et al, 2014)
Dépression, anxiété notamment à des moments-clé
Annonce du diagnostic
Divulgation au(x)/à la partenaire(s) famille etc
Un taux de violence conjugale plus élévé chez les
femmes vivant avec le HIV (Dhairyawan, 2013).
Stigmatisation en milieu de
soin Etudes chez les professionnels dans tous les pays renvoient à la
dichotomie patient innocent (ex: né avec) versus patient coupable ou responsable (comportement à risque).
Trois types de jugement (explicite) ou raisons invoquées :
La peur de se voir transmettre le VIH (peur)
Une méconnaissance profonde des processus et effets de la stigmatisation (souvent penser comme responsabilisation
Un jugement d’immoralité portant soit sur la personne soit le comportement
meta-analysis (Langebeek et al, 2014) concludes that in development countries, trust and satisfaction with HIV care providers was associated with fewer depressive symptoms and higher adherence.
Stigma in health care permeates all services (i.e. primary care) for instance women living with HIV pursuing pregnancy report a strong feeling of being judged (Wagner et al, 2010).
Adhérence au soin Meta-synthesis adultes et (Katz et al, 2013) adolescents
(Martinez, 2012) :
Problématique des maladies chroniques en générale : le rappel quotidien, effet secondaires peuvent pousser les patients à arrêter leur traitement surtout quand ils se sentent stabilisés
Honte (
Les personnes stigmatisées ont plus de comportements à risque
Approche préventive (transmission co-infection) parfois vécue comme intrusive ou stigmatisante au détriment du bien-être/santé sexuelle
Femmes vivant avec le VIH et grossesse…
Etude de 2003 (Peretti-Watel), 2136 répondants vivant
avec le VIH (UDI, hm, ht)
12% rapportent une expérience de discimination par un
proche (18%,13%, 9%)
12% rapportent une expérience de discimination par un
ami (respectivement 16%, 12%, 11%)
7%rapportent une expérience de discimination par un
collègue sur le lieu de travail (9%, 8%, 5%)
24% rapportent une expérience de discimination dans
leur environnement social proche, principalement pour les
UDI (32%)
27% rapportent des attitudes discriminatoires lors
d’interactions avec des professionnels de santé (41%,
26%, 21%)
Interventions Deux grands axes: Aspect militant et informatif
Hypothèse de contact (Allport) : action ciblée avec/par des personnes vivant avec le VIH
Population générale : Approches éducatives/informatives
Ciblé VIH ou santé sexuelle en général
Apport de connaissance et déconstruction des mythes/RS
Initier des attitudes pro-actives ou de dépistage de routine
Différentes méthodes
Forums délibératifs
Groupe psychoéducatif
Public des professionnels
Rôle des usagers de service de santé
Témoignage
Évaluation des besoins communautaires
Méconnaissance des professionnels hors santé sexuelle
(étudiants en médecine etc.)
FC
Études de cas
Personnes vivant avec le VIH
Stigmatisation
Éducation par les pairs
Conseil
Intervention groupe/individuel:
Thématique (secret/divulgation)
Estime de soi
habiletés sociales
Jeu de rôles
Approche émotionnelle (EF-TCC)
Approche relationnelle (thérapie des schémas EIS)
Groupe de parole/soutien
Approche psychocorporelle (relaxation)
Approche santé sexuelle générale (satisfaction plutôt que comportements à risque)
Références Beltzer et coll, 2011. Connaissances, attitudes, croyances et comportements face au VIH / sida dans la
population générale adulte en Ile-de-France en 2010. Situation en 2010 et 18 ans d’évolution.
Logie, C. & Gadalla, T.M. (2009). Meta-analysis of health and demographic correlates of stigma toward people living with HIV. AIDS Care, 21(6), 742-753
Lydié et coll, INPES, Les populations africaines d’Ile‐de‐France face au VIH/sida Connaissances, attitudes, croyances et comportements
NAT (2011).HIV: Public knowledge and attitudes, 2010. NAT, London.
Parker, R. and Aggleton, P. (2003). HIV and AIDS-related stigma and discrimination: a conceptual framework and implications for action. Social Science and Medicine, 57, 13-24
Peretti-Watel et coll, 2007. Discrimination against HIV-Infected People and the Spread of HIV: Some Evidence from France. In PLoS One, 2007, 5, 411
Sayles JN et al. The association of stigma with self-reported access to medical care and antiretroviral therapy adherence in persons living with HIV/AIDS. J Gen Intern Med. 2009 Oct;24(10):1101-8.