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Science & Sports, 4 (1989) 80-82 © Elsevier, Paris Revue bibliographique Voici une sdlection de rdsumds d'articles originaux parus dans Annals of Sports Medicine, qui publie rdgulibrement les rdsumds anglais de la revue Science & Sports. Caract6ristiques socio-d~mographiques et profil de sant~ du concurrent dans les jeux de <<Masters>> Les renseignements concernant la sant6 et la situa- tion socio-d6mographique ont 6t6 obtenus pour 1220 hommes et 468 femmes participant aux pre- miers jeux mondiaux de << Masters >> en 1985 ; parmi eux, 756 ont subi un test d'effort maximal. La plu- part 6taient des am6ricains du Nord, mari6s et ayant une 6ducation sup6rieure, s'engageant pour des rai- sons sociales plut6t que comp6titives. L'entraTne- ment d'endurance a 6t6 modeste mais conforme aux objectifs de sant6 courants. Ici, non-fumeurs avec une consommation mod6r6e de caf6 et de boissons alcoolis6es et un r6gime sain ont 6t6 majoritaires. Le seul effet contraire de l'entra~nement a 6t6 l'importance des atteintes musculaires, avec une personne sur 9 ne participant pas ~ la comp6tition pendant 4 semaines par an. L'6chantillonnage a inclus des individus hypertensifs (12,7%) et avec des troubles cardiaques (8,3 %); un traitement m6dica- menteux a 6t6 prescrit /t 3,9% des participants. Dans le test d'effort maximal, 89% ont continu6 jusqu'~t l'6puisement (242 + 51 W pour les hommes et 183 + 88 W pour les femmes). On a observ6 une d6pression partielle asymptomatique de segment ST au-del~t de 2 min chez 18,3%, des arythmies complexes du ventricule chez 8,3 % et des r6ponses anormales de pression art6rielle chez 2,2%. Aucun incident majeur n'a eu lieu pendant la comp6tition ou le test. Nous en concluons qu'une comp6tition de << Masters >> ~tgrande 6chelle est souhaitable, sans danger, m~me pour les concurrents qui ne sont pas entrain6s. Kavanagh T., Lindley L.J., Shephard R.J. & Campbell R. (1988) Health and Sociodemographic characteristics of the Masters competitor. Ann. Sports Med. 4, 55-64 Lipides et lipoprot6ines apr~s un marathon Nous avons analys6 les concentrations s6riques de lipides et de lipoprot6ines apr~s un marathon chez 9 hommes entra~n6s avec une r66valuation des concentrations apr~s course en fonction des chan- gements de volume plasmatique. Les lipoprot6ines de basse densit6 (LDL) ont augment6 de 11,5%0 et les lipoprot6ines de trbs basse densit6 (VLDL) et les triglyc6rides ont diminu6 de 45,1 et 40% respecti- vement. Les rapports inverses ont 6t6 observ6s entre les changements avant et apr~s la course pour les lipoprot6ines de haute densit6 (HDL) et les lipopro- t6ines de haute densit6 et les triglyc6rides (r = -0,63). Le cholest6rol total et les lipoprot6i- nes de haute densit6 ont angment616g6rement mais d'une mani+re non significative. Ces donn6es d6montrent qu'une activit6 physique prolong6e induit une modification aigu6 dans les lipides et les lipoprot6ines s6riques et confirment que les chan- gements observ6s ne sont pas dus au changement du volume plasmatique. Donc, il serait peut-~tre prudent de contr61er l'activit6 physique pr6c6dente quand on 6value les profils s6riques de lipides et de lipoprot6ines. Le rapport inverse entre les prot6i- nes de haute densit6 et soit les lipoprot6ines de tr6s basse densit6 soit les triglyc6rides sugg~re une liai- son entre leurs m6tabolismes respectifs. Kaminsky L.A., Kanter M.M., Nequin N.D., Les- mes G.R. & Laham-Saeger J. (1988) Lipids and Lipoproteins after an Ultramarathon Road Race. Ann. Sports Med. 4, 41-44 La relation entre i'activit6 physique du temps libre et ~rO2max et les maladies coronariennes: facteurs de risque chez la femme L'activit6 physique du temps libre APTL est asso- ci6e h une baisse des maladies coronariennes (MAC), selon des observations 6pid6miologlques effectu6es chez les hommes. L'exercice physique semble avoir un effet b6n6fique sur les MAC chez les hommes en augmentant le taux plasmatique des lipoprot6ines de haute densit6-cholest6rol (HDL-C), mais il a un effet 6quivoque chez les femmes. La relation entre APTL et bonne forme physique (~rO2max) et les facteurs de risque de MAC a 6t6

Revue bibliographique

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Page 1: Revue bibliographique

Science & Sports, 4 (1989) 80-82 © Elsevier, Paris

Revue bibliographique

Voici une sdlection de rdsumds d'articles originaux parus dans Annals of Sports Medicine, qui publie rdgulibrement les rdsumds anglais de la revue Science & Sports.

Caract6ristiques socio-d~mographiques et profil de sant~ du concurrent dans les jeux de <<Masters>>

Les renseignements concernant la sant6 et la situa- tion socio-d6mographique ont 6t6 ob tenus pour 1220 hommes et 468 femmes participant aux pre- miers jeux mondiaux de << Masters >> en 1985 ; parmi eux, 756 ont subi un test d 'e f for t maximal. La plu- part 6taient des am6ricains du Nord, mari6s et ayant une 6ducation sup6rieure, s'engageant pour des rai- sons sociales plut6t que comp6titives. L'entraTne- ment d'endurance a 6t6 modeste mais conforme aux objectifs de sant6 courants. Ici, non-fumeurs avec une consommation mod6r6e de caf6 et de boissons alcoolis6es et un r6gime sain ont 6t6 majoritaires. Le seul effet contraire de l'entra~nement a 6t6 l ' importance des atteintes musculaires, avec une personne sur 9 ne participant pas ~ la comp6tition pendant 4 semaines par an. L'6chantillonnage a inclus des individus hypertensifs (12,7%) et avec des troubles cardiaques (8,3 %); un traitement m6dica- menteux a 6t6 prescrit /t 3,9% des participants. Dans le test d 'ef for t maximal, 89% ont continu6 jusqu'~t l '6puisement (242 + 51 W pour les hommes et 183 + 88 W pour les femmes). On a observ6 une d6pression partielle asymptomatique de segment ST au-del~t de 2 min chez 18,3%, des arythmies complexes du ventricule chez 8,3 % et des r6ponses anormales de pression art6rielle chez 2,2%. Aucun incident majeur n 'a eu lieu pendant la comp6tition ou le test. Nous en concluons qu 'une comp6tition de << Masters >> ~t grande 6chelle est souhaitable, sans danger, m~me pour les concurrents qui ne sont pas entrain6s.

Kavanagh T., Lindley L.J . , Shephard R.J. & Campbell R. (1988) Health and Sociodemographic characteristics of the Masters competitor. Ann. Sports Med. 4, 55 -64

Lipides et lipoprot6ines apr~s un marathon

Nous avons analys6 les concentrations s6riques de lipides et de lipoprot6ines apr~s un marathon chez

9 hommes entra~n6s avec une r66valuation des concentrations apr~s course en fonction des chan- gements de volume plasmatique. Les lipoprot6ines de basse densit6 (LDL) ont augment6 de 11,5%0 et les lipoprot6ines de trbs basse densit6 (VLDL) et les triglyc6rides ont diminu6 de 45,1 et 40% respecti- vement. Les rapports inverses ont 6t6 observ6s entre les changements avant et apr~s la course pour les lipoprot6ines de haute densit6 (HDL) et les lipopro- t6ines de haute densit6 et les triglyc6rides (r = -0 ,63) . Le cholest6rol total et les lipoprot6i- nes de haute densit6 ont angment616g6rement mais d 'une mani+re non significative. Ces donn6es d6montrent qu 'une activit6 physique prolong6e induit une modification aigu6 dans les lipides et les lipoprot6ines s6riques et confirment que les chan- gements observ6s ne sont pas dus au changement du volume plasmatique. Donc, il serait peut-~tre prudent de contr61er l'activit6 physique pr6c6dente quand on 6value les profils s6riques de lipides et de lipoprot6ines. Le rapport inverse entre les prot6i- nes de haute densit6 et soit les lipoprot6ines de tr6s basse densit6 soit les triglyc6rides sugg~re une liai- son entre leurs m6tabolismes respectifs.

Kaminsky L.A., Kanter M.M., Nequin N.D., Les- mes G.R. & Laham-Saeger J. (1988) Lipids and Lipoproteins after an Ultramarathon Road Race. Ann. Sports Med. 4, 41 -44

La relation entre i'activit6 physique du temps libre et ~rO2max et les maladies coronariennes: facteurs de risque chez la femme

L'activit6 physique du temps libre A P TL est asso- ci6e h une baisse des maladies coronariennes (MAC), selon des observations 6pid6miologlques effectu6es chez les hommes. L'exercice physique semble avoir un effet b6n6fique sur les MAC chez les hommes en augmentant le taux plasmatique des lipoprot6ines de haute densit6-cholest6rol (HDL-C), mais il a un effet 6quivoque chez les femmes. La relation entre A P T L et bonne forme physique (~rO2max) et les facteurs de risque de MAC a 6t6

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6tudi6e chez 15 femmes, non fumeuses et saines (fige moyen: 42,5 + 12,4 ans). Une corr61ation significa- tive a 6t6 trouv6e entre I 'APTL et l 'augmentation des valeurs VO2max. Aucune corr61ation n 'a 6t6 trouv6e entre I 'APTL et soit la pression art6rielle diastolique ou systolique, soit les taux plasmatiques de lipides et de lipoprot6ines. Une corr61ation n6ga- t ire s'est r6v616e entre la VO2max et la pression art6rielle diastolique et le rapport cholest6rol total (HDL-C). Nos donn6es sugg~rent que le rapport potentiel entre I 'APTL et un moindre risque de MAC chez les femmes se r6alise avec les activit6s physiques, qui apportent une am61ioration de la capacit6 de travail.

Bowen B.J. , Leaf D.A. & Parker D.L. (1988) The relationship of leisure time physical activity and VO2max to coronary artery disease risk factors in women. Ann. Sports Med. 4, 68-71

Effet de la palpation de la carotide sur le nombre de battements du cceur apr~s exercice: validit~ de la << technique de r~cup~ration par autopalpation >> pour estimer le taux de battements du coeur pen- dant un effort

Nous avons 6tudi6 20 femmes afin de d6terminer l 'effet de l 'autopalpation de la carotide sur le nom- bre de battements du coeur apr~s exercice et la vali- dit6 de la technique de r6cup6ration par palpation pour estimer le nombre de battements du coeur actuel. La diff6rence entre le hombre de battements du coeur pendant un effort et celui palp6 apr~s exer- cice a 6t6 significative: il a diminu6 de mani~re significative pendant que les sujets ont palp6 leur carotide. La diff6rence entre le nombre de batte- ments du coeur palp6 apr~s exercice et celui relev6 par le sujet a 6t6 significative. Le nombre de batte- ments du ceeur a diminu6 significativement quand les sujets ont utilis6 la technique de r6cup6ration par autopalpation pendant l'exercice. Sachant l 'importance de l'6cart dans 1'<< exercice >> individua- lis6 pour contr61er l'intensit6 d 'effort , la technique de palpation de la carotide et l 'utilisation du nom- bre de battements du cceur relev6 manuellement sont remises en question quand la pr6cision et la s6curit6 sont exig6es.

Boone T. & Edwards C.A. (1988) Effect of caro- tid palpation on postexercise heart rate : validity of palpation recovery technique to estimate actual exercise heart rate. Ann. Sports Med. 4, 29-31

Fr~quence des blessures au triathlon: considerations particuli~res sur les comp6tit ions sportives compo- s~es de plusieurs ~preuves

Les comp6titions sportives compos6es de plusieurs 6preuves repr6sentent un d6fi particulier pour l'ath- lbte aussi bien que pour le m6decin du sport. Les probl~mes m6dicaux que nous avons rencontr6s ont 6t6 associ6s ~ l 'entralnement, et 85% des blessures 6taient de type non traumatique dues au surmenage, Les corr61ations entre l'incidence de blessure et les variables d'entra~nement indiquent qu 'on peut 6vi- ter certains probl6mes de surmenage en changeant la technique d'entralnement. De 1984 ~ 1986, envi- ron 19% des participants du << triathlon de l 'homme de fer >> ont eu recours ~t l'assistance m6dicale. Les blessures relatives h la course 6taient dues aux contraintes thermiques, ~t l'6puisement et ~t la d6shy= dratation et ~t la d6pl&ion 61ectrolytiques. I1 faut donc ~tre attentif ~t l 'allure de la course et ~t l'6qui- libre des hydro-61ectrolytiques, et une source d'6ner- gie et d'61ectrolytes de remplacement est n6cessaire. Le m6decin du sport va jouer un r61e de plus en plus important dans la pr6vention des blessures et dans le d6veloppement des strat6gies d'entra~ne- ment ~ la comp6tition.

Massimino F.A., Armstrong M.A., O'Toole M.L., Hiller W.D. & Laird R.H. (1988) Common triath- lon injuries: special considerations for multisport training. Ann. Sports Med. 4, 82-86

R~ponse physiologique et psychologique it une fai- ble dose de naloxone administr~e pendant une course de fond

Nous avons induit un taux 61ev6 de/3-endorphine pendant un effort et d6termin6 l 'effet d 'une faible dose de naloxone (un antagoniste opioide) sur les r6ponses physiologique et psychologique. Onze cou- reurs de fond ont effectu6 2 courses de 10 miles (16 km) sur un tapis roulant motoris6 ~t 70% de VO2max. La captation d'oxyg~ne, la fr6quence cardiaque, l 'oxyg6nation par minute, la fr6quence respiratoire, la capacit6 respiratoire, le PET CO 2, l 'estimation de l 'effort fourni (RPE) ont 6t6 mesu- r6s pendant le 8 e et le 10 e mile. L'6chelle d 'effet g6n6ral (GAS) pour 6valuer les sensations de confort et de confiance a 6t6 appliqu6e an repos et pendant le 8 ~ et le 10 e mile. Les taux plasmiques de/3-endorphine, de lactate et de glucose ont 6t6 mesur6s au repos et apr~s le 8 ~ et le 10 ~ mile. Apr~s le 8 e mile, les sujets ont requ soit une injection de

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0,4 mg de naloxone (N), soit un placebo de s6rum fille (P), selon un protocole en double aveugle. Les taux plasmatiques d'endorphine ont augment6 avec l'effort (P< 0,05), mais aucune diff6rence signifi- cative n'a 6t6 trouv6e entre les 2 traitements : repos, N=5, 8 pM/1, P = 6 ; mile 8, N= 12,4, P = 17,7; mile 10, N=22,9, P = 17,7. La naloxone n'a eu d'effet significatif sur aucune r6ponse physiologi- que ou psychologique, m~me quand les taux de/3- endorphine 6taient 61ev6s.

McMurray R.G., Berry M.J., Hardy C.J. & Sheps D.S. (1988) Physiologic and psychologic responses to a low dose of naloxone administered during pro- longed running. Ann. Sports Med. 4, 21-25

Clairance de lactate pendant ies phases de r~cup~- ration active et passive

Le but de cette 6tude a 6t6 de d6terminer les diff6- rences entre l'61imination de lactate par les sujets entra~n6s ou non apr6s une s6ance intense de cyclisme ergom6trique. Cinq sujets non entra~n6s et 6 sujets entra~n6s ont 6t6 soumis h u n test de cyclisme ergom6trique maximal, suivi d'une s6ance de r.6cup6ration active de 10 min r6alis6e fi 40°70 de VO2max du sujet. Des pr61~vements du sang veineux art6rialis6 ont 6t6 effectu6s fi l'effort maxi- mal, et ~ des intervalles de 2 min pendant la phase cons6cutive de r6cup6ration passive assise de 10 min. Les variations entre les groupes ont 6t6

analys6es par ANOVA et la vitesse de clairance de lactate par ANOVA fi un facteur pour les mesures r6p6t6es avec une analyse Newman-Kuels post hoc. Nos r6sultats montrent l'absence de diff6rences significatives (P < 0,05) pour les valeurs d'61imina- fion de lactate dans la r6cup6ration active maximale et dans la r6cup6ration passive entre les sujets entra~n6s ou non. Cependant, les valeurs de lactate ont 6t6 plus basses chez les sujets entraTn6s que chez les sujets non entra~n6s pendant les 2 phases de r6cu- p6ration. La vitesse de clairance de lactate a 6t6 dif- f6rente d'une mani6re significative (P< 0,05) pour les essais de sujets entra~n6s ou non. Les sujets non entra~n6s ont montr6 des diff6rences significatives dans leurs valeurs de lactate mesur6es ~t 6,8 et 10 min de la r6cup6ration active et h 6,8 et 10 min de la r6cup6ration passive, tandis que les valeurs de lactate 6valu6es chez les sujets entrain6s ont 6t6 diff6rentes de mani6re significative fi 8 et 10 min dans la p6riode de r6cup6ration active et ~t 4, 8 et 10 min pendant la phase passive. Nos r6sultats sugg6rent que le lactate dans le sang veineux art6- rialis6 est 61imin6 plus rapidement chez les sujets entrain6s que chez les sujets non entra~n6s apr6s une s6ance d'exercice a6robique 16ger, d6montrant une augmentation apparente de l'efficacit6 m6tabo- lique.

Cortes C.W., Kreider R.B., A1-Mandalawi S., Lamberth J., Johnson K.D., Thompson W.R. & Anderson H.N. (1988) Lactate clearance during active and passive recovery. Ann. Sports Med. 4, 26-28