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REVUE DE PRESSE

REVUE DE PRESSE · Ce n'est pas le cas du «off». ... Une histoire qui n’est pas forcément bien plus ... Sébastien Bertrand a traduit en chansons sa joie de retrouver le Liban

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REVUE DE PRESSE

Evénement exceptionnel

Reportage « Aux enfants de la belle étoile » Diffusé sur TF1 dans le magazine « Reportages »,

samedi 9 juillet à 13h30. Durée : 30 min

Possibilité de visionner le reportage complet sur : http://videos.tf1.fr/reportages/aux-enfants-de-la-belle-etoile-6536067.html

A propos du reportage…

Couverture Télérama spécial Nantes

Critique

Sébastien Bertrand raconte son Liban avec les mots de Yannick Jaulin

Il est assis là, tranquille, sur un banc. Pantalon noir, chemise grise, sourire doux.

Suspendu à ses bretelles, un accordéon diatonique. A ses pieds, un deuxième. Sébastien Bertrand est musicien, tendance "trad", porte-flambeau de la culture instrumentale vendéenne. Sauf que ce soir, mercredi 8 juillet, à Avignon, pour la première fois, après l'introduction musicale, il prend la parole. Le musicien s'est fait conteur de son histoire après une représentation de Forêts, de Wajdi Mouawad, à Nantes. Bouleversé par la pièce, il a téléphoné à son copain vendéen Yannick Jaulin, figure emblématique du conte en France, comédien chez le metteur en scène libano-québécois, et il a lâché le morceau. "J'ai été adopté à l'âge de 9 mois, je suis né à Beyrouth, pas en Vendée. Mais tu vois, on m'a tellement aimé depuis, que je ne croyais pas avoir besoin d'aller regarder là où c'est noir. Maintenant, je sais que je dois le faire." Ils ont fait le voyage, ensemble. Vers le Liban, l'orphelinat, soeur Joseph, les bruits de la rue. Et dans les souvenirs de Sébastien, Saint-Jean-de-Mont, les marais, les routes arpentées avec son père, collecteur de contes et de chansons traditionnelles. Jaulin a écrit, avec sa langue, son humour, son sens du mot juste. Et lui, "Vincent, nom emprunté, fils de Robert Bouchara, nom emprunté", comme il est dit sur la fiche d'adoption ; lui, le gamin "arrivé chez ses parents en avion" ; lui, Sébastien Bertrand, aîné de trois enfants, parle, chante, danse. Et joue. Des morceaux magnifiques, ses compositions. Des lignes rythmées, lumineuses. Comme si soudain, au coeur du "off" d'Avignon, la musique vendéenne prenait des senteurs d'Orient.

Nathaniel Herzberg Article paru dans l'édition du 11.07.09.

20/26 OCT 10

Tickets to ride Le voyage, en retour ou en aller simple, comme centre de réflexion sur l’identité, dans deux pièces miroir jouées aux Francophonies en Limousin.

Le 30 septembre dernier, aux Francophonies en Limousin on pouvait entendre les récits de deux mouvements parallèles – ou comment construire son identité par le biais d’un voyage, tendu par la mémoire, seul bagage à même de supporter le poids d’ailleurs. Seul avec son accordéon, Sébastien Bertrand raconte comment à 35 ans, il décide de partir pour Beyrouth et de retrouver l’orphelinat où son venus le chercher ses parents adoptifs, des Vendéens qui lui transmettent l’amour de leur culture et de ces traditions. Ecrit par Yannick Jaulin après un voyage au Liban qu’ils ont fait ensemble, ce Chemin de la belle étoile nous même au cœur de la construction de soi, de l’amour reçu enfant, et en fait le plus bel hommage rendu à sa famille. Avec Samantha à Kinshasa, de Marie-Louise Bibish Mumbu, on suit le monologue intérieur d’une journaliste kinoise de 34 ans, lors de son voyage en avion jusqu’à Paris. Un aller simple, au départ d’une ville aimée au point de devenir l’autre personnage de la pièce, concrétiser par la présence du musicien Benoit Bouvot au côtés d’Alvie Bitemo. Vol d’exil pour faire revivre, fragmenté et éparpillé, le quotidien des « RDçois », entendez les citoyens de la RDCongo. L’article 15 (ou sens de la débrouille) règne en maître pour se saper, manger, circuler, commérer, faire la fête, et il concerne tout le monde. Des fonctionnaires non payés aux shegués (enfants des rues), des passant croisés dans les bus aux kadogos (enfants-soldats), l’absurde imposé par les dirigeants du pays est retourné à l’envoyeur sous la forme d’un récit d’une insolente liberté de ton. Lucide, critique et drôle. Fabienne Arvers Francophonies en Limousin – Compte rendu

Une sélection impitoyable parmi les mille spectacles du «off»

A. H. et N. S. 28/07/2009 La programmation est un vivier où puisent les directeurs de théâtre. Il y a une vie après Avignon. La majorité des quarante pièces du « in » sont reprises en province, à Paris ou à l'étranger. «Nous sommes coproducteurs de la majorité des créations et parce que la manifestation est reconnue, nous arrivons à trouver des aides complémentaires», explique Vincent Baudriller, directeur de la manifestation avec Hortense Archambault. Ce n'est pas le cas du «off». Avec près de mille spectacles cette année, il joue le rôle d'une pépinière de talents dans laquelle les directeurs de théâtre font leur marché. « Une vingtaine de programmateurs sont venus voir Les Soliloques de Mariette aux Ateliers d'Amphoux, donc le spectacle a une forte chance d'être repris à Paris ou en province», indique la responsable de la communication. D'autres pièces comme La Vieille Dame qui fabrique 37 cocktails Molotov par jour de Mateï Visniec, jouée par la compagnie On est pas là pour se faire engueuler, au Théâtre du Petit Chien, et Chemin de la belle étoile, de Sébastien Bertrand et Yannick Jaulin montée par Des arts d'hier pour aujourd'hui, présentée au Grenier à sel, seront reprises dans la capitale car elles ont su séduire des directeurs de salle. «Je vois six pièces par jour, précise Geneviève Dichamp, directrice artistique du Théâtre de SaintGermain-en-Laye. Le bouche-à-oreille est très important. C'est maintenant que je prépare le programme de la saison 2010-2011. J'aiderai autant que possible les compagnies que j'ai repérées. » Une volonté -partagée par Colette Nucci, directrice du Théâtre 13, qui ne voit que des spectacles du «off» : «Je me fie aux rencontres et fais aussi confiance à certains lieux dont les programmations sont bonnes comme Le Théâtre des Halles, le Lucernaire, le Chêne noir ou le Chien qui fume, indique-t-elle. Je privilégie les spectacles de troupe. J'ai ainsi découvert Eude Labrusse et aussi Sophie Lecarpentier dont j'ai remarqué, il y a deux ans, Le Jour de l'Italienne, actuellement à l'affiche au Théâtre de l'Œuvre. Il faut environ deux ans pour qu'un spectacle remarqué dans le “off ” puisse être repris dans de bonnes conditions. » À l'inverse, des pièces créées à Paris peuvent triompher dans le «off». C'est le cas de Confidences à Allah avec Alice Bélaïdi, qui fait salle comble au Théâtre du Chêne noir.

Critique - Théâtre - Avignon Off

Beyrouth / Vendée : à la croisée des chemins. Par Karine PROST - Publié le 17/07/2009

Pas facile de vivre entre deux cultures. Entre deux identités, deux histoires, deux ères. Une douce, aimante et présente. L’autre imaginée, biologique et lointaine. Sort commun à bien des enfants adoptés, que Sébastien Bertrand nous livre avec sincérité. Et virtuosité. Deux lampadaires, dessinant au sol des halos de lumières, comme

des îlots. Terre de naissance d’un côté, terre d’asile de l’autre. Des terres dans lesquelles les

racines biologiques ont longtemps été ignorées pour que les racines d’adoption s’ancrent plus

profondément dans une histoire en devenir. Une histoire qui n’est pas forcément bien plus

singulière que celle de tout autre enfant adopté. Arrivé à neuf mois en France depuis son

Liban natal, accueilli avec amour par une famille vendéenne, le petit Vincent renaît Sébastien.

Sa famille d’adoption sera son havre et il n’aura de cesse de s’inscrire dans cette tradition

familiale. Avec talent. Mais, comme souvent, une partie de son identité est manquante. Il

retournera alors, plus de trente ans plus tard, à la recherche de ses origines. Quelque part, dans

la lumineuse poussière du Liban.

Esthétique et émouvant, Sébastien Bertrand n’est pas comédien. Et cela se ressent. Mais

que l’on ne se trompe pas, cela n’a rien d’un handicap. Il ne joue pas un personnage sur scène,

il raconte une vie. La sienne. Et la sincérité comme la fraicheur qui émanent de son discours

valent toutes les interprétations du monde. L’émotion est tangible et son sombre regard

illumine l’espace. Il égraine ses émotions au fil des mots mis en forme pour lui par Yannick

Jaulin. Au fil de ses musiques aussi, car Sébastien Bertrand est aussi un accordéoniste hors

pair. Du Duo Bertrand au collectif Sloï, il défend, avec un talent reconnu, la culture musicale

traditionnelle vendéenne. Et lorsqu’il se met à caresser son accordéon diatonique, lorsqu’il le

fait respirer, chanter, murmurer, la salle entière tombe sous le charme. Les airs font voyager le

public aussi sûrement que les mots. Entre tendresse et auto dérision, entre souvenirs et

attachement familial. A la croisée des cultures. Pour une invitation à la tolérance et au

partage.

Karine PROST, Avignon

Comme un long week-end de retrouvailles… Par Colette KHALAF | 01/03/2010 Sébastien Bertrand a traduit en chansons sa joie de retrouver le Liban. (Michel Sayegh) Spectacle Durant trois soirées au théâtre Monnot, l'accordéoniste vendéen Sébastien Bertrand s'est retrouvé sur scène à chanter, danser et à parler de son «Chemin de la Belle Étoile». Un parcours qu'il avait accompli jusque-là seul et qu'il a partagé dans son spectacle avec son Liban natal. Entre deux luminaires suspendus diffusant une lumière chaude, intimiste et claire, et l'ancien magnétophone évoquant le travail de son père d'adoption, il y a le noir. Ce noir dans lequel le musicien a refusé d'y pénétrer car il dit «avoir perdu la clef des souterrains». Ce «dedans mal éclairé» qu'il sonde aujourd'hui en toute transparence. Ce noir, donc, qui est resté enfoui dans le cœur de Sébastien Bertrand où était ce Vincent Boucharra, dit-il, nom d'emprunt donné à la crèche Saint-Vincent-de-Paul en 1973 à un petit bébé de couleur brune et aux cheveux frisés, va rejaillir aujourd'hui dans la clarté du jour en chants, textes (subtilement écrits par son ami Yannick Jaulin) et même en danses. Seul sur les planches du Monnot, l'artiste qui, l'an dernier, est venu pour la première fois au Liban (après sa naissance) en compagnie de son ami Jaulin pour le Festival du conte, avait alors décidé de remonter le fil cassé de ses origines. Ce dernier, tel un enquêteur, a pris le soin de recueillir des propos des proches de Bertrand pour lui écrire un texte épuré, mais plein d'émotions, et «de collecter mon histoire car il faut connaître son passé pour mieux exister, dit mon père». Destin et rencontres.... Un hymne à l'amour, aux retrouvailles. Un cri du cœur à tous les enfants un jour abandonnés devant le portique d'un orphelinat et un hommage à toutes les personnes responsables de s'occuper de ces bébés et de leur trouver des familles d'adoption. Au son de l'accordéon qui respire et «souffle», Sébastien Bertrand emporte le public captivé pour un voyage initiatique, certes poignant, mais teinté d'espoir et de joie de vivre. Chargées de doux arômes de gaufres (que lui faisait sa grand-mère), de notes de musique apprises auprès des personnes âgées dont s'occupe son père, de souvenirs et surtout de ces parfums de l'enfance que nous avons tous au fond de nous, des époques de vie défilent devant l'audience en toute pudeur. Invoquant sa mère biologique, il lui présente sa maman d'adoption, et son ton n'a pas d'aigreur ni de rancune, mais une confiance dans un avenir qui lui a été offert comme une bénédiction. «Les enfants, c'est important», dit Sébastien Bertrand. Il le sait bien puisqu'il est l'un de ces enfants qui ont un jour trouvé la chaleur et l'amour d'une famille. Sur Le Chemin de la Belle Étoile (adresse de ses parents), Bertrand ne sera plus jamais seul et n'aura plus peur des dragons «car j'ai mon accordéon». Ce soir au Monnot, il n'était pas seul. Les religieuses de la crèche Saint-Vincent-de-Paul, ses parents adoptifs venus de France pour l'applaudir ainsi que sa grande famille française et libanaise étaient là pour le lui dire et le lui affirmer.

Pas un roman, mais une belle histoire Par Colette KHALAF | 24/02/2010 Sébastien Bertrand: une longue histoire de retrouvailles avec le Liban. (Michel Sayegh) Performance « Le chemin de la belle étoile » est une histoire vécue qui se joue, se chante, se danse et se partage. Un spectacle signé Yannick Jaulin et Sébastien Bertrand, et qui a lieu au théâtre Monnot* les 25, 26 et 27 février.

C'est un long chemin que Sébastien Bertrand va accomplir en décidant de revenir au Liban. Un chemin à l'inverse. Comme s'il retournait les aiguilles d'une montre pour mieux régler le temps. Et ce parcours, il le livre en chansons, en textes, en danse et en musique aux sons de l'accordéon, à un public qu'il se veut sien. Mais par où commence cette histoire vraie qui semble être un roman ? «Tout a commencé, avoue Bertrand, par le jour où j'ai été assisté à la pièce de Wajdi Mouawad, Forêts, et dans laquelle jouait mon ami Yannick Jaulin, comédien et conteur. À la fin de la pièce, j'étais remué, bouleversé et je voulais faire part à mon copain de mes états d'âme.»

En paroles et en musique, L'accordéoniste de Vendée, fils de Jean-Pierre Bertrand, issu du Marais breton et collecteur de la mémoire des personnes âgées et de la musique traditionnelle, allait enfin faire part de cet aveu à Jaulin. «Que j'avais été adopté à l'âge de neuf mois par une famille française et que je venais effectivement d'une terre lointaine, puisque c'était la crèche Saint-Vincent-de-Paul qui m'avait recueilli au Liban », intervient le musicien. Ayant longtemps rejeté l'histoire de ses origines au fond de lui-même, voilà que celle-ci rejaillit à la surface, en flots et en émotions désordonnées, grâce aux textes de Mouawad qui évoquent l'identité, les racines et les liens de sang. Plus tard, en 2008, invité par Paul Mattar pour le Festival du conte, Yannick Jaulin va emmener Sébastien Bertrand avec lui sur la terre libanaise. Ce n'était pas autant cette quête des parents qui l'avaient mis au monde que le fait de sentir le sol sur lequel il avait vu le jour qui l'importait et revoir cette crèche qui l'avait accueilli.

Il fallait raconter tout cela, le dire par des mots et par ce refrain dans la tête. Comme des balbutiements qui, soudain, prenaient forme. «De retour en France, l'idée du spectacle va germer dans mon esprit, poursuit le musicien. À l'heure où partout dans le monde on parle d'identité, il fallait partager avec les autres cette réflexion sur la dualité des identités et sur les liens du sang et du sol.» Le chemin de la belle étoile est donc cet ensemble de textes inspirés de l'histoire de Sébastien Bertrand, écrits par Yannick Jaulin, «qui a fait un véritable travail d'enquêteur auprès de mon entourage », dit l'accordéoniste, «alors que la musique est issue de cette dualité de cultures que je porte en moi. Si nous regardons plus loin que nos identités fermées et nos a priori, tout peut-être possible», semble dire Bertrand qui veut se laisser rattraper lentement et tranquillement par son passé. «J'aurais pu participer militairement aux conflits du Liban puisque je suis né en 1973. Au lieu de cela, je me suis retrouvé avec un accordéon à partager ma musique et mes paroles en France.» Comme quoi, le destin de quelqu'un «ce n'est finalement pas grand-chose», conclut-il.

Le chemin de la belle étoile (nom de la rue où a grandi Bertrand) est ce conte de retrouvailles et cet hommage vibrant aux responsables des orphelinats qui travaillent dans l'ombre et qui, sans le savoir, tracent le destin de milliers d'enfants abandonnés... Qui se retrouvent finalement un jour.

Ouest-France / Pays de la Loire / Lundi 19 juillet 2010

Le Chemin libanais du musicien maraîchin

Sébastien Bertrand au Liban dans l'orphelinat où il à été recueilli 36 ans plus tôt. Le même en scène : « Ce spectacle a chamboulé ma vie personnelle et artistique. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir un pied dans chaque pays, d'être riche d'une multitude de racines. » Il est revenu à ses sources méditerranéennes. Sébastien Bertrand, musicien trad'du Marais breton vendéen explore d'autres constellations. Chemin de la Belle étoile poursuit sa tournée.

L'histoire Son adoption, à l'âge de neuf mois dans un orphelinat de Beyrouth, Sébastien Bertrand n'en avait jamais vraiment parlé avec ses parents. Le Liban se dressait entre eux comme un gros dossier qu'on n'ose pas ouvrir. « On a dû aller au resto libanais deux ou trois fois, mais c'est tout ! Aujourd'hui, mes parents n'ont plus le même sourire, une chape est tombée. » Le silence a été rompu il y a un an avec la création de Chemin de la Belle étoile. Seul en scène avec son accordéon diatonique, il raconte son histoire, de Beyrouth à Saint-Jean-de-Monts, accouchée par son ami le conteur vendéen Yannick Jaulin, écrite avec lui.

Dès les premières représentations, en 2009, à Avignon, le spectacle résonne, délie les langues. Partout où il passe ¯ une cinquantaine de dates cette saison, plus de quatre-vingt à venir ¯ des histoires enfouies ressurgissent. Les questions que charrie ce spectacle sur l'identité dépassent le destin d'un gamin adopté. En écho à Chemin, le musicien retrouve six autres enfants nés sous la même étoile, au Liban. Comme lui à l'époque, ils sont été adoptés dans la région par l'intermédiaire de l'association Rayon de soleil. Lydia la Rennaise, Vincent à Clisson, Jean-Michel à Saint-Jean-de-Monts... « On a grandi à deux pas l'un de l'autre sans le savoir... »

Sextet franco-libanais

Leur rencontre a provoqué d'autres retours aux sources. « Certains avaient la trouille de partir. Ça a été le déclencheur. » Dans la foulée est née l'association Abib Nahas, du nom de la rue de l'orphelinat, dont les actions serviront à financer des cours de cirque et de théâtre pour les enfants de la crèche. Et à préserver les archives qui y sont stockées. En février dernier, Chemin de la belle étoile a pris la route du Liban et du Théâtre Monnot, à Beyrouth. Émotion intense. « Pour la première fois, j'y emmenais mes parents. J'ai joué devant les soeurs de Saint-Vincent-de-Paul, la crèche qui m'avait recueilli trente-six ans plus tôt. »

Sélectionné par Région en scène, le spectacle est programmé au festival du Chaînon manquant, à Figeac, dans le Lot, en octobre. Un autre chemin s'amorce au Liban, où Sébastien a croisé la route d'Oussama Abdel Fattah, un joueur de oud. Le porte-flambeau des musiques trad'du Marais breton vendéen, nourri au folklore et au collectage d'airs anciens, a trouvé avec la tradition musicale arabo-orientale un vaste terrain d'entente. Ce sera Nahas project, un ensemble formé de deux trios français et libanais. Un album suivra, enregistré au Liban et, peut-être, un concert à la fête de la musique, à Beyrouth, le 21 juin 2011.

« Ce spectacle a chamboulé ma vie personnelle et artistique. » Le petit noiraud typique du marais ne redeviendra plus jamais un maraîchin pure souche. Ses amis français l'appellent le Libanais. À Beyrouth, on l'accoste en arabe. « Je suis de plus en plus attiré par le pays même si je suis loin d'avoir les codes et la double culture. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir un pied de chaque côté. »

Isabelle LABARRE. Ouest-France

Sébastien Bertrand au Théâtre Monot, ou le retour d'un enfant adopté au Liban Jeudi, 25 Février 2010 Par Marie-Josée R.

Libnanews, Beyrouth, le 25 janvier – « Le bruit y a du bruit partout, les enfants, la ville, les klaxons dehors. Sœur Joseph s’assoit devant les archives de l’orphelinat, devant une armoire métallique grise, tire les dossiers triés par ordre alphabétique. B comme Bertrand ou Bouchara ? » C’est ainsi, précédé de quelques notes sur un accordéon, que le premier pas se pose sur le « Chemin de la belle étoile », au théâtre Monot, avec Sébastien Bertrand. A prime abord, tout laisse croire que le jeune homme de 35 ans raconte une histoire qu’il a apprise par cœur pour des fins théâtrales. Or plus les pas avancent

sur le chemin de la belle étoile, plus le public comprend que l’histoire de Sébastien se dit avec le cœur.

En mars 2008, Sébastien Bertrand, de son vrai nom Vincent Bouchara, revient au Liban accompagné de Yannick Jaulin, auteur du conte, afin de renouer avec un passé qu’il ignore, qu’il n’a vécu que les huit premiers mois de sa vie. Ainsi cette pièce de théâtre voit le jour un an après. Avec des mots, avec des gestes, des pas de danses, avec la musique d’un accordéon, et avec la voix chaleureuse d’un homme qui dit ne pas avoir rêvé durant son enfance, Sébastien ou Vincent, raconte sa vie à Saint Jean de Monts avec ses parents adoptifs, et l’itinéraire vers Beyrouth, où il rencontre Sœur Joseph, qui tente de l’aider pour éclairer cette partie sombre de son passé, lui qui dit aimer la lumière.

A travers ce conte, vantant les valeurs familiales, l’amour de la musique, le retour aux sources, les rêves et interrogations d’un enfant qui dit pourtant avoir dormi sans rêver, le spectateur est conscient de la réalité l’adoption, découvre le sort d’enfants libanais, enfants d’amour ou enfants de guerre, adoptés par des familles françaises, et finit par se lever et applaudir un homme qui a su, à travers ses multiples talents, l’émouvoir et lui voler tantôt un sourire, tantôt une larme. « CHEMIN DE LA BELLE ETOILE »

Les 25 26 et 27 février 2010 à 20h30 au Théâtre Monot Renseignements : 01 20 24 22

Création musicale : Sébastien Bertrand Auteur. Dramaturgie et Ecriture : Yannick Jaulin Mise en scène et suivi artistique : Valérie Puech Collaborations artistiques : André Curmi, Samuel Pasquier Création et réalisation sonore : Erwan Brisard Distribution : Sébastien Bertrand, accordéon diatonique, narration, chant, danse.

Crédits Photos : Francois El-Bacha _ Libnanews

Beyrouth - Saint-Jean-de-Monts en une respiration d’accordéon Le « Chemin de la belle étoile » ? C’est au fond du Grenier à sel, tout droit en partant de chez vous, direction le théâtre des Pays de Loire, et à mi chemin de la Vendée et du Liban. Sébastien Bertrand vous y attend à vingt et une heure trente, avec ses deux accordéons diatoniques et les mots beaux de Yannick Jaulin. Sébastien, petit, râblé, teint mat et cheveux frisés, une bouille ronde, un menton à fossette. Son nom c’est « Vincent, nom emprunté, fils de Robert Bouchara, nom emprunté ». Enfin, c’est lui qui le dit, entre deux souffles d’accordéon, « son organe qui respire ». Et, sur la fiche d’adoption, c’est écrit, aussi. Il est né en 1973 au Liban, année qu’il croyait de guerre. Idée démentie par une soeur de l’orphelinat Saint Vincent-de-Paul au Liban : « Elle m’a dit, elle, la soeur que non, que je su s sans doute un enfant de l’amour, que derrière la fille-mère, il y avait un homme, mon père». Sébastien est donc enfant de l’amour, un amour qui se sent et s’entend. Quand il tâtonne l’instrument, avec ou sans Sloï – un collectif regroupé autour des « musiques du monde d’ici » –, c’est pour jouer, tendance « trad », les mélodies maraîchines de sa Vendée bien-aimée. Branle, courante, grand’danse, il fait dans l’ancien. De fait, jusqu’à peu, avant son retour au pays natal, à trente-cinq ans, il avait encore « le dedans mal éclairé ». Mais, depuis, collecter son passé est devenu son impérieuse nécessité, pour mieux vivre aujourd’hui. Il est parti sur le Chemin de la belle étoile, la route qui mène chez lui, pour de bon, en Vendée, mais aussi lointainement, dans l’idée. Métaphore, donc, que cette belle étoile, qui éclaire son autoportrait à l’accordéon, tableau musical et pointilliste. Son histoire, fragmentaire, il la sonde à coups d’échos – enregistrements, ambiances sonores, bruits de rue, témoignages et improvisations inspirées – aidé du beau parleur Yannick Jaulin, un conteur aux mots comptés, homme du verbe court, joli et bien mis. Pas franchement avare, non, mais avec une certaine idée de la parcimonie. Bref, lui conte tout simplement et met les bons mots sur les beaux sons. Et, à eux deux, ils montent un spectacle sans rien en lui qui pèse ou qui pose, avec une scénographie toute simple, faite de deux halos de lumière, entre lesquels figure un flou, celui de la transition. Le même flou qui mâtine la musette d’une flexion orientale. Ce flou originel, en forme de réminiscence, qui fait dire à Sébastien Bertand : « Je ne te vois pas maman, t’as du noir sur la face. Mais j’ai connu ton ventre et je ne peux rien oublier ». Car c’est bien là l’objet du spectacle : donner une idée du trait d’union qui lie Beyrouth à Saint-Jean-de-Monts en une respiration d’accordéon. Cédric Enjalbert – le 23.07.09

Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / Mercredi 04 novembre 2009

Le petit bonhomme de Chemin de la belle étoile

Le Chemin de la belle étoile, c'est le sobre et touchant spectacle de Sébastien Bertrand. C'est aussi une histoire qui n'en finit pas de s'écrire au-delà du temps du spectacle sur le sujet de l'adoption. Seul en scène avec son accordéon, Sébastien Bertrand raconte son histoire de minot maraîchin de Vendée, né Vincent Bouchara à Beyrouth en 1973. De villes en villages, son Chemin de la belle étoile au croisement de l'adoption, des cultures, de l'amour... fait causer et se prolonge bien au-delà des théâtres où il se produit. Des courriers et des coups de fils, le musicien-comédien en reçoit beaucoup de spectateurs qui n'hésitent pas à se raconter à leur tour. Eux n'ont pas d'accordéon mais éclairés par la Belle étoile, ont moins peur des dragons... Cinq anciens de l'orphelinat retrouvés « La reprise à l'école est semée de doutes mais ton travail m'a aidé à avancer et à voir mieux où j'en étais avec moi-même », lui écrit une jeune fille adoptée qui était allée à reculons voir le spectacle dans les Mauges. Elle racontait cette expérience dans un premier courrier : « Mon grand-père a les yeux mouillés, moi je garde tout, je ne montre rien. Je sais le regard de ma mère braqué sur moi, les pensées de mon père... Je reste indifférente, par pudeur. Comment ce type-là sur scène peut-il tenir. Puis, j'ai envie de me lever, de lui crier, oui c'est vrai... Oui c'est comme ça... Oui oui... ». « Je ne pensais pas que le spectacle aurait une telle portée, constate Sébastien Bertrand. Au début, j'étais troublé d'être le dépositaire de l'histoire des gens. C'est aussi là que les spectacles prennent sens. Quand ils sont partages, sources d'interrogations et de discussions. » C'est aussi un spectacle qui avait déclenché son retour sur le passé : Forêt, la pièce du dramaturge libano-québecois Wajdi Mouawad vue en 2006 et dans laquelle joue son ami Yannick Jaulin. « Yannick allait à Beyrouth pour un festival. Il m'a embarqué avec lui. C'est seulement au retour, dans l'avion, qu'on a évoqué l'idée d'un spectacle. » Une Belle étoile dont Jaulin a signé l'écriture et la dramaturgie si justes. Sur ce Chemin de la belle étoile, le Bertrand-Bouchara aura rencontré des anciens de l'orphelinat de Saint-Vincent-de-Paul. Cinq « petits frères », adoptés comme lui par le biais de l'association Rayon de soleil très active dans la région entre 1969 et 1974, l'ont contacté. Il a retrouvé Lydia, née là-bas deux ans avant lui. « On s'est retrouvé comme deux frangins-frangines. Notre rencontre a soulagé pas mal d'interrogations. » « On s'est reconnu dans nos doutes, nos peurs, nos questionnements... » confirme Lydia. Précieux dossiers jaunes sur le début de leur vie Ensemble, ils ont monté l'association Rue Adib Nahas, du nom de la rue de l'orphelinat. Objectif, faire que celui-ci, devenu aujourd'hui crèche de jour pour enfants de familles en difficulté, continue à exister. Également à préserver les dossiers qui y sont stockés. Ces si précieux dossiers jaunes évoqués dans le spectacle qui renferment le début de leurs vies. Complet mercredi 4 et jeudi 5 novembre, à 20 h 30 à Rezé, espace Diderot, coproduction de l'Arc et du Nouveau Pavillon à Bouguenais. Le 17 novembre, au théâtre Athénor de Guérande.

Véronique ESCOLANO.

Sébastien Bertrand. Une belle étoile au Roudour

7 novembre 2010

Le spectacle présenté par Sébastien Bertrand,

vendredi soir à l'Espace du Roudour, a dégagé une

émotion intense. Les thèmes abordés par cet artiste

complet sont douloureux puisque la quête de ses

origines, le bilan de sa vie, les messages adressés

à ses parents, biologiques ou adoptifs, sont chez lui

des sujets récurrents qui concourent à une sorte de

thérapie.

«C'est quoi la normalité d'une famille?»

À la fois conteur, musicien et poète, il parle à ses

deux mamans, celle du bonheur et de l'enfance au

Pays vendéen ainsi que celle du ventre, de ce pays

découvert lors de son voyage dans son Liban d'origine. Il s'interroge: «C'est quoi la normalité d'une famille?». Il

affirme: «Il y a toujours un moment dans une vie où on aurait aimé avoir d'autres parents!». Sébastien Bertrand

ouvre les tiroirs de sa vie et, de l'accent maraîchin à la culture libanaise, fait voyager le public. Spectacle intimiste

à coeur ouvert, à corps ouvert. Sébastien, l'accordéoniste du «Duo Bertrand» et de «Sloï», est en train de devenir

un très grand monsieur! À noter qu'à l'issue du spectacle, l'artiste est venu bavarder avec le public et près d'une

centaine de personnes l'ont écouté et questionné sur son expérience personnelle.

Un destin, entre Vendée et Beyrouth - 19.10.10

Théâtre, Un conteur raconte son adoption

C'est une histoire universelle, sur l'identité et la famille, que conte Sébastien Bertrand dans son spectacle Le Chemin de la belle étoile.

Une culture revival folk Cet accordéoniste, spécialisé dans le répertoire traditionnel du Marais breton vendéen, a grandi dans cette culture revival folk des années 1970, aux côtés d'un père ethnologue, spécialiste des traditions vendéennes. Mais le garçon est en fait né au Liban en 1973, adopté à 9 mois. A l'âge adulte, Bertrand va éprouver le besoin de connaître ce pays et cette autre culture. «C'est bien de se confronter au pays pour comprendre. Aujourd'hui, j'ai un pied de chaque côté de la mer. C'est un vrai espace de liberté pour moi», confie le musicien. C'est ce récit, sa propre histoire que l'artiste conte en musique dans ce beau spectacle.

Julie Millet

La belle histoire de Sébastien Bertrand - LUNDI, 18 OCTOBRE 2010

«Le débat actuel sur l’identité est faussé. Quand on prend le temps de se

raconter, cela marche !»

Sébastien Bertrand en est la preuve, son autobiographie théâtrale «Le chemin de la belle étoile», (nom de la rue où il a grandi), rencontre un joli succès depuis sa création l’an dernier. Pour le musicien vendéen qui puise dans le répertoire musical traditionnel avec le groupe Sloï, tout a commencé à la sortie du spectacle «Forêts» de Wajdi Mouawad. Sur scène intervient son collègue et conteur de renom, Yannick

Jaulin. «On vient du même coin et il a réouvert la voie sur les traditions populaires. J’ai été bouleversé par la pièce d’autant qu’il s’agissait d’un moment où je me posais des questions sur ma vie. Wajdi y traite des liens du sang et cela m’a donc renvoyé à mes origines», précise Sébastien Bertrand. Des origines qu’ils partagent justement avec Mouawad, à savoir libanaises. Heureux hasard, il y a trois ans, Yannick Jaulin est invité à Beyrouth pour un festival et embarque son ami «sans préméditation de spectacle». Sur place, c’est la révélation : «les regards des gens dans la rue, la visite de mon ancien orphelinat... ce voyage m’a remis un pied de chaque côté de mes racines», se souvient le vendéen. Au retour, dans l’avion naît alors l’idée de la pièce mariant accordéon et paroles. «Yannick a instauré un travail de collectage à la manière d’un journaliste qui dégage un côté universel. La portée du texte s’avère ainsi plus large que mon histoire et résonne aussi bien pour les adoptés que les autres. Je ne suis ni comédien, ni conteur, mais c’était à moi de le dire», livre le musicien.

Retour au Liban Elle résonne aussi pour les spectateurs libanais, où Bertrand a proposé son oeuvre pendant trois jours. En français. «Quelqu’un qui parle de l’abandon évoque forcément les confessions religieuses et ouvre une brèche sur les conditions de la femme qui ne sont pas encore forcément bonnes dans un pays en reconstruction. Malgré moi, je devenais un peu ambassadeur sur la question». Après ces représentations chargées d’émotion, la pièce poursuit son bonhomme de chemin, nourrie de l’apaisement de son interprète.

La musique entre parenthèses De fait, aujourd’hui, des personnes qui étaient dans la même crèche que l’accordéoniste viennent le voir sur scène et ensemble ils s’associent pour que les gamins du Liban bénéficient de cours de musique, théâtre et danse. «J’ai mis mes projets musicaux de Sloï entre parenthèses pour créer des ponts avec le Liban. Avec un musicien de là-bas, on pense à monter «Nahas», un spectacle tiré du nom de la rue de l’orphelinat où j’ai été recueilli». Un nouveau chemin en perspective, qu’on souhaite sous une bonne étoile...•

Carine Caussieu

Jeudi 22 octobre 2009

SUR LE CHEMIN DE LA BELLE ETOILE. Hyam YARED , February 23, 2009 Le Banon news -Beyrouth Sébastien Bertarnd redécouvre le pays du « ventre de sa mère »… adopté en France, «il a

quitté le Liban dans un landau pour n’y revenir qu’à 35 ans ». Hier, dans la crypte de l’USJ,

s’est joué en avant-première le spectacle de Sébastien Bertrand accordéoniste du groupe

de musique maraîchines Sloï (soleil en parler vendéen), et du comédien et conteur Yannick

Jaulin. Le spectacle encore en cours d’écriture et de mise au point a eu lieu à titre d’essai,

presque « échographique », a dit Yannick Jaulin dans le cadre du Festival du conte. Yannick

et Bertrand ont fait le récit de cette aventure créative émouvante. L’histoire remonte à Mars

2008, lors du dernier Festival du conte, rendez-vous désormais très attendu. Sébastien y

avait été invité en temps que musicien. Accordéoniste de talent et danseur, il connait la

scène. Son expérience au Liban va chambouler sa vie, réveillant ses origines. Sa toute

première racine est libanaise. Il a grandi dans le ventre d’une mère-fille libanaise qui a, bien

obligeamment pour l’époque et les mentalités, été contrainte de confier son nourrisson à

l’orphelinat Saint Vincent de Paul. Adopté à 9 mois par des parents français et vendéens,

Sébastien quitte le Liban dans un landau et n’y revient qu’à 35 ans, dans le cadre du festival

du conte. C’est lors de sa visite à l’orphelinat qu’est né son besoin d’explorer cette part

obscure de lui-même. « Je me suis toujours protégé du noir » dit-il avant que sa visite au

Liban ne le révèle à son besoin d’«aller là où il fait noir». Son enfance baigne dans l’amour.

Adopté et aimé instantanément pour « ces deux petits yeux ronds », Sébastien ne sait pas

en arrivant 35 ans plus tard, que le Liban allait le pousser plus loin dans ses limites. Dans sa

peur de l’inconnu « génétique » de sa vie. Yannick, également

présent lors du festival de 2008 et témoin de la rencontre de

Sébastien avec le pays du « ventre de sa mère » et l’orphelinat en

sera ému au point de vouloir en faire le récit. Ami depuis quinze ans

avec cet accordéoniste dans la pure tradition des musiques

vendéenne, Yannick se lance dans le projet d’écrire l’expérience de

Sébastien pris entre les marées de Vendée et du Liban, comme on

sort des marécages insoupçonnés de soi-même. Ce spectacle basé

sur le récit autobiographique de la « collecte » du passé de Vincent

nous a surpris par son émotion, son authenticité, et le contraste

entre la gravité du récit et le rythme enjoué d’une musique

vendéenne entre bourrée et musette. Une musique qui nous rappelle cette « Douce France

» - on dirait un pan de photos en noir et blanc, qui puise son répertoire dans le Truffaut des

« 400 coups » et dans les timbres mélancoliques d’une Piaf - avec un air d’une quête

heureuse. De la part manquante d’un adulte ayant été « cultivé » par l’amour de ses parents

adoptifs, et parti à la recherche de ses racines. L’histoire d’un enfant aux cheveux frisottants,

un « gars-pas-de-chez-nous » dit le texte de Jaulin humoriste quand il s’agit mettre en

exergue le métissage. L’histoire d’un homme qui, aussitôt le sol libanais foulé, sut qu’il allait

avoir un devoir de loyauté envers ses origines. On ressort du spectacle, touché par un

Sébastien Bertrand, musicien de formation et explorant - presque en interaction avec le

public- l’art du conte. Son conte. On en ressort « debout grâce à l’amour».

LA PRESSE – MONTREAL – 14 septembre 2011

LE DEVOIR – MONTREAL – 16 septembre 2011

Origines non contrôlées – Philippe Couture

« Tout s’emboîte. Une histoire de rencontres et de routes croisées, d’une extrémité d’océan à

l’autre ».

« L’accordéon occupe un espace privilégié, et c’est une joie : le fougueux pianotement des

doigts et le délicat déploiement de l’instrument forment un récit à eux seuls ».

PASSION(S) de Jean-Claude Raspiengeas - 23 septembre 2011

« Pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Un soir, à Nantes, Yannick Jaulin sort de scène. Il vient de jouer dansForêts, la pièce de Wouajdi

Mouawad, Libanais d’origine. Sur son téléphone, un long message s’affiche. L’un de ses amis,

Sébastien Bertrand, était dans la salle. Accordéoniste et colporteur des musiques traditionnelles

de la Vendée, collecteur avec son père de la mémoire populaire, il lui révèle qu’il est né à

Beyrouth, sous un nom d’emprunt : Vincent Bouchara.

Abandonné, il a été adopté à l’âge de 9 mois. « Mais, tu vois, on m’a tellement aimé depuis que

je ne croyais pas avoir besoin d’aller regarder là où c’est noir, mais maintenant je sais que je dois

le faire… »

Enfant, il a suivi ce père vendéen, dans les fermes, pour recueillir des mots perdus, des paroles

oubliées, des refrains délaissés. « Moi, je croyais que la vie c’était comme ça, qu’on allait voir des

vieux pour les écouter chanter. » Sébastien Bertrand s’est fondu dans le paysage. Musicien,

engagé dans le développement culturel local, il a aussi vendu des maisons. Il s’est parfois

imaginé en Libanais prospère, régnant sur son petit monde, cigare à la bouche.

UN SPECTACLE ÉMOUVANT, MAGNIFIQUE ET DOUX

Il est aussi arrivé, dans le bocage, que l’on demande à ce « maraîchin » d’où il venait avec sa

tête frisée et son teint mat… À 7 ans, accroché aux bretelles de son accordéon, il a su qu’il ne

serait « plus jamais seul ». Il a longtemps repoussé les ombres noires de son « dedans mal

éclairé ». Le trou noir des origines s’est étendu. Ni mémoire d’avant, ni rêves de maintenant. Il a

« perdu les clés des souterrains ». Les songes ne troublent jamais son sommeil.

À 35 ans, Sébastien Bertrand décide de retourner dans son pays natal, à la recherche des traces

improbables que le passé aurait pu laisser. À l’orphelinat Saint-Vincent, Sœur Josèphe retrouve

son dossier. Le moment est venu de plonger dans ses « marais », d’affronter ses « dragons ». Il

découvre, là-bas, que « les choses existent quand on les met à la lumière ».

Yannick Jaulin, conteur fraternel, l’a aidé à accoucher de son histoire, l’a accompagné à

Beyrouth, la terre de la grande secousse. Ensemble, ils ont monté un spectacle émouvant,

magnifique et doux : Chemin de la belle étoile, qui tourne dans le monde entier. Prolongé

maintenant par un disque et un livre, en édition bilingue, en arabe du Liban et en français.

À Beyrouth, Vincent Bouchara s’adresse à sa mère, introuvable : « Tu m’as laissé avec ce

mystère. Pourquoi m’as-tu abandonné ? »

CFDT Magazine – Novembre 2011

Chemin de la belle étoile.

Une belle histoire d’un enfant adopté L’histoire est celle d’un enfant adopté, un petit Libanais, une victime de la guerre qu’une famille vendéenne a recueillie.Le petit garçon a grandi, est devenu un grand accordéoniste et l’histoire aurait pu en rester là. Mais Sébastien Bertrand arencontré Yannick Jaulin, l’excellent conteur. Tous deux sont partis sur les traces de Sébastien. Ils en ont tiré ce spectacle, Chemin de la belle étoile, plein de poésies et d’émotions, visible à Paris du 3 au 16 novembre. C’est aussi devenu un CD et un petit livre préfacé par Catherine Dolto dans laquelle elle délivre un message optimiste, laissant entendre qu’il est possible de vivre (et bien vivre) avec deux identités.

- Novembre 2011

Novembre 2011 Adopté, bébé, par une famille vendéenne, l’accordéoniste diatonique Sébastien Bertrand est retourné

dans son Liban natal trente-cinq ans plus tard. Sur un texte de Yannick Jaulin, il remonte le fil cassé de

ses origines dans un conte intime et bouleversant, en terrain musical traditionnel maraîchin.

Anne Berthod

Sébastien Bertrand redécouvre ses racines, l’accordéon sous le bras Par Anne ILCINKAS | olj.com | 01/02/2012 Sébastien Bertrand, un jeune Libanais de la diaspora engagé dans une belle carrière d'artiste. Crédit Photo : André CURMI Ces jeunes Libanais de la diaspora qui font parler d'eux Adopté à un mois, élevé dans le Marais vendéen… Le 12 janvier 2012 restera comme une belle date dans la vie de Sébastien Bertrand. Ce jour-là, le jeune homme est allé à la Sûreté générale, à Beyrouth, récupérer son passeport libanais. Le premier. Un passeport au nom de Vincent Bouchara. Vincent avait été, comme beaucoup de bébés de sexe masculin, abandonné à la crèche St Vincent de Paul à Achrafieh. Bouchara comme "bonne nouvelle". Un nom d’emprunt. Relativement trapu, les cheveux bruns et frisés, Sébastien Bertrand ne dépareille pas dans les rues de Beyrouth, ville où il est né en 1973, mais qu’il a quittée neuf mois seulement après sa naissance pour rejoindre la terre plate gagnée sur la mer du Marais vendéen, en France. Sa mère adoptive est infirmière, son père ethnologue. Sa nouvelle famille, les Bertrand, est pétrie de culture et de traditions locales. Enfant, Sébastien parcourt la région avec son père pour recueillir la parole des aînés. "J’ai tout de suite embrassé la culture maraichine", explique-t-il. A sept ans, le jeune garçon participe à un week-end découverte sur les musiques traditionnelles. "J’ai essayé l’accordéon diatonique et j’ai eu un coup de foudre amoureux pour l’instrument", se souvient Sébastien, 39 ans. L’accordéon devient son compagnon de route. Avec lui, il parcourt le grand Ouest français et devient un chantre de la culture locale jusqu’à se faire un nom sur la scène traditionnelle hexagonale. Sébastien a toujours su ses origines libanaises, mais dans sa tête et pour tous, il est maraichin. Longtemps, pour lui, le Liban n’était que synonyme de guerre. Une raison pour laquelle il avait été abandonné, avait-il décrété. Le déclic a eu lieu en 2007. Cette année-là, Yannick Jaulin, un ami conteur et comédien, l’invite à assister à une pièce de théâtre dans laquelle il joue. Sébastien y va, comme on irait à un match de foot. Il ressort de la représentation totalement chamboulé. Il vient de voir "Forêt", une pièce du Libano-canadien Wajdi Moawad sur la quête des origines. "Cette quête pourrait être la mienne". La phrase ne cesse de résonner dans sa tête. Quelques semaines plus tard, Sébastien rencontre Wajdi Moawad. Une porte s’est ouverte, "elle ne se refermera plus". Le fils de Jean-Pierre Bertrand, le collecteur de mémoire maraichine, vient de redécouvrir ses racines libanaises. Trois mois après la pièce de théâtre, l’ami de Sébastien, Yannick Jaulin est invité au Liban par le conteur Jihad Darwiche et l’homme de théâtre Paul Matar. Le conteur s’envole pour Beyrouth avec, dans ses bagages, Sébastien. Nous sommes en 2008, le jeune homme à 35 ans, et il est prêt à découvrir le pays de ses parents biologiques. "Ces 10 jours de voyage ont été exceptionnels", se souvient-il. Il retrouve l’orphelinat Saint Vincent et Sœur Josèphe, qui l’avait accueilli en 1973. La religieuse lui apprend qu’il n’est pas un enfant de la guerre mais plutôt de l’amour. Peut-être d’un amour interdit. Sébastien retourne en France. Le pays est en proie au grand débat sur l’identité nationale. Le musicien se pose des questions sur la sienne. "Dès mon retour, j’ai eu une vraie prise de conscience de mon histoire". De ses interrogations nait "Chemin de la belle étoile", un spectacle écrit à quatre mains avec Yannick Jaulin, le parrain de ses retrouvailles libanaises, et joué en 2009 au festival d’Avignon. Année où l’invité d’honneur n’est autre que Wajdi Moawad. Encore un signe. "Chemin de la belle étoile", du nom de la rue de Saint Jean de Monts en Vendée où il grandit, sera joué au théâtre Monnot en 2010. Un théâtre qui devient sa "maison", Paul Mattar, le directeur, son "père", et Ziad Halwani, l’administrateur du théâtre, son "frère". Plus tard suivra "Nahas Project", du nom cette fois de la rue de l’orphelinat Saint Vincent à Beyrouth, une formation musicale née de la rencontre avec le joueur de oud Oussama Abdel Fattah, spécialiste de la tradition musicale arabo-orientale. Lorsque des jeunes se mettent à danser la traditionnelle dabké sur une mélodie maraichine lors du concert du groupe à Zouk Mikhaël l’été dernier, Sébastien est aux anges. Depuis 2008, les voyages au Liban s’enchaînent, les rencontres se multiplient, les projets foisonnent. A chaque séjour, Sébastien Bertrand découvre un peu plus de la culture libanaise. Début janvier, le musicien est revenu à Beyrouth pour une collaboration avec le DJ libanais Saïd Mrad, qui arrange des airs traditionnels pour les boites de nuit. Mrad doit remixer une musique maraichine pour un festival en France dans quelques mois. L’accordéoniste Sébastien Bertrand/Vincent Bouchara est heureux : "J’ai retrouvé cette terre. Ça m’a remis debout, alors qu’avant je marchais de travers. Je peux maintenant regarder ces deux histoires sans les mettre en confrontation".

Comment parler de l'adoption aux enfants Quand des parents décident d'adopter un enfant, ils doivent faire face à certaines difficultés pour construire cette famille tant désirée. Mais celles qu'ils peuvent rencontrer dans leur relation avec l'enfant sont rarement évoquées. Catherine Dolto, médecin pédiatre et haptothérapeute nous livre ces réflexions sur ce dialogue très particulier avec l'enfant adopté. Le Chemin de la Belle Etoile

1, "un spectacle sensible et magnifique sur l'adoption" selon Catherine

Dolto, médecin pédiatre, a rassemblé la grande dame de l'haptonomie et l'artiste Yannick Jaulin autour de Sébastien Bertrand, qui témoigne de son expérience sur l'adoption. L'occasion pour la psychiatre de nous faire partager son point de vue sur le sujet et comment en parler aux enfants. Interview disponible en intégralité sur : www.doctissimo.fr/html/psychologie/dossiers/adoption/15363-parler-adoption-enfants.htm

Radio et Télévision

ALLO LA PLANETE, en direct de Beyrouth – jeudi 27 octobre 2011

LE TEMPS DE LE DIRE – Jeudi 10 novembre 2011

MONTE CARLO DOULIYA – 21 novembre 2011

CARGO par Bintou Samparé - Samedi 20 février 2010

LE TOUT-FEU TOUT-FLAMME de l’invité – 21 septembre 2011 – 08h30 LA GRANDE TABLE – dimanche 6 novembre 2011

AUX ENFANTS DE LA BELLE ETOILE - Magazine Reportages – 30 mn - 09 juillet 2011. Possibilité de visionner le reportage complet sur : http://videos.tf1.fr/reportages/aux-enfants-de-la-belle-etoile-6536067.html

STUDIO M : Avec en invité Razia Saïd, Fatima Besnaci-Lancou et Sébastien Bertrand

NEO Géo avec Bintou Simporé - 11/04/2010 - 18:00

SOUS LES ETOILES EXACTEMENT par Serge Levaillant mer 7 avril 2010 SOUS LES ETOILES EXACTEMENT par Serge Levaillant mar15 nov. 2011 ALLO LA PLANETE par Eric Lange – en direct de Beyrouth – février 2010

EN SOL MAJEUR, Une émission de Yasmine Chouaki, mardi 09 février 2010 PLEIN SUD Par Amobé Mévégué - lundi 05 avril 2010

COULEURS DU MONDE par Françoise Degeorges – 7 avril 2010 LE PARTAGE DU MIDI - le jeudi 6 mai 2010 par Olivier Nahum COULEURS DU MONDE, par Françoise Degeorges – Mercredi 2 nov. 2011

JOURNAL CULTURE – 9 avril à 2010

France 3 Pays de La Loire - CULTURE BOX – Novembre 2009

Emission NAJDA - 7 octobre 2009

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