Sani - Ghomara

Embed Size (px)

Citation preview

Ghomaras

LesGhomaras(entamazight) sont une ethnie du nord duMarocd'origineberbremasmouda1. Leur territoire se situe entre les fleuves Oued-Laou et Ouringa1,2.

Langues[modifier|modifier le code]Largementarabissentre leXIeet leXVIesicle3, seule une minorit des Ghomaras parle, de nos jours, un dialecte berbremasmoudien1,4,5.

Parler berbre des Ghomaras[modifier|modifier le code]Le berbre est parl par environ 10000 locuteurs6. C'est un parler masmoudien proche deceux de l'Atlaset desSanhajas de Srayr, et demeure difficilement comprhensible pour les locuteurs durifainvoisin.

La majorit des Ghomaras a adopt la langue arabe entre leXIeet leXVIesicle sous l'influence desJbalas, adoptant ainsileur parlerpr-hilalien, marqu par un important substrat berbre.

Composition tribale[modifier|modifier le code]La confdration des Ghomara est constitue de 9 tribus1:

Beni Bouzra (majoritairement berbrophone)

Beni Grir (arabophone)

Beni Khaled (arabophone)

Beni Mansour (partiellement berbrophone)

Beni Rezin (arabophone)

Beni Selman (arabophone)

Beni Smih (arabophone)

Beni Ziat (arabophone)

Beni Zjil (arabophone)

1. Rfrences[modifier|modifier le code]2. a,b,cetdG. Camps et J. Vignet-Zunz, Ghomra[archive], Encyclopdie berbre, vol.20, 1998, pp. 3110-31193. A. Zouggari & J. Vignet-Zunz, "Jbala: Histoire et socit",Sciences Humaines, 1991, p.4634. S. Lvy, Problmatique historique du processus d'arabisation au Maroc: pour une histoire linguistique du Maroc, Peuplement et arabisation au Maghreb occidental: dialectologie et histoire, 1998, pp. 11-265. (es)P. Behnstedt, La frontera entre el bereber y el rabe en el Rif,Estudios de dialectologa norteafricana y andalus vol. 6, 2002, pp. 7-186. G. S. Colin, Le parler berbre des Ghomara, Hesperis vol.9, 1929, pp. 43-587. J. el-Hannouche,Ghomara Berber: A Brief Grammatical Survey, University of Leinden, 2008Populations significatives par rgion

MarocPlus de 250000

Autres

Rgions dorigineRif occidental,Maroc

LanguesArabe,Berbre

ReligionsIslam sunnite

Ethnies liesJbalas,Masmoudas,Berbres

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ghomaras

20 | Gauda Girrei- Gabriel Camps (dir.)

G44

Ghomra(Ghumara, Ghmara)(voir D62, Djebala)

G.Campset J.Vignet-Zunzp. 3110-3119

Index|Plan|Texte|Bibliographie|Illustrations|Citation|AuteursEntres dindexMots cls:

Maroc,TribuHaut de pagePlanLe nomLe pays ghomraLa langueOrigines des GhomraLislamisationMurs anciennes des GhomraAspects de la culture matrielleListe des neuf tribus GhomraHaut de pageTexte intgralPDF

HYPERLINK "http://encyclopedieberbere.revues.org/signaler1923" \o "Signaler ce document" Signaler ce document

HYPERLINK "http://encyclopedieberbere.revues.org/1923" \o "Imprimer ce document"

HYPERLINK "http://encyclopedieberbere.revues.org/1923" \o "Taille du texte : trs grande"

HYPERLINK "http://encyclopedieberbere.revues.org/1923" \o "Taille du texte : grande"

HYPERLINK "http://encyclopedieberbere.revues.org/1923" \o "Taille du texte : normale"

Le nom1Ensemble de neuf tribus du Rif occidental qui, malgr sa petite taille, a conserv le nom des Ghomra rappelant le rle important que ceux-ci jourent pendant tout le Haut Moyen Age. Selon Ibn Khaldoun, les Ghomra (crit aussi Ghmara) seraient dascendance masmoudienne et compteraient parmi les plus anciens peuples du Maroc. Leur anctre ponyme, Ghomer, tait fils de Masmouda. Mais, dautres moments, le mme Ibn Khaldoun leur attribue une origine arabe: Ghomra, signifierait masse deau ou de gens qui submergent, le pays ayant t submerg par les Chorfas. Dautres versions, berbres celles-ci, ont t prsentes: M. Mezzine voit en Ghmra la mtathse de Amghar* (chef, personne dtenant lautorit). Dautre part, selon H. Ferhat, les pluriels ighmaren et masmuden auraient valeur dadjectifs et renverraient des genres de vie; ainsi les Ghomra seraient des chasseurs et des bcherons qui vivent de la fort.

2Chez les Espagnols et les Portugais, lappellation Gomera est la seule en usage depuis lexvesicle; elle sest maintenue pour dsigner lun des dernierspresidiosde la cte rifaine: le Peon de Velez de la Gomera (Bades).

3Certains auteurs, en particulier G. Marcy, ont cru pouvoir rattacher au groupe Ghomra, suppos dorigine mridionale, le nom de lle canarienne de Gomera. Aujourdhui ce rattachement de lle de Gomera au monde masmouda nest plus accept. Il sagirait dune simple ressemblance toponymique, lle devant son nom la prsence du lentisque(Pistacia lentiscus)qui donne une gomme apprcie. Cette rsine du lentisque entre dans la fabrication du mastic et dune pte mcher trs estime des femmes de la Gomera.

Territoire des Ghomra et zones berbrophones des Beni Bou Zra et des Beni Mansor.

AgrandirOriginal (png, 263k)Nord du pays ghomra: Jebha (photo J. Vignet-Zunz).

AgrandirOriginal (png, 1,5M)Le pays ghomra4Actuellement, les Ghomra noccupent plus quune partie trs rduite de leur ancien territoire. Les limites sont fixes, au nord-ouest, par la valle de loued Laou et, lest, par celle de loued Ouringa qui prend sa source chez les Sanhadja du Srar. Le pays ghomra actuel correspond la rgion occidentale du Rif central. Celui-ci est constitu de deux crtes parallles, celle de grs du Djebel Tizighen et, chez les Sanhdja, celle de quartzite du Djebel Tidighin, point culminant de la chane 2450 m. Cette haute montagne constitue un chteau deau qui alimente les courtes rivires du versant mditerranen et, au sud, les affluents de loued Ouergha, lui mme tributaire du Sebou*. La forte pluviosit, partout suprieure 1000 mm et atteignant 2000 mm dans le Tidighin, favorise lextension des pturages et des forts, tandis que les arbres fruitiers, surtout les figuiers, occupent les basses valles et le littoral o de nombreux petits villages vivent dune conomie mixte fonde sur les activits agro-pastorales et la pche artisanale.

5Au Moyen Age, le pays des Ghomra (ici dans son extension maximale) est dcrit comme un sjour paradisiaque: La montagne des Ghomra, lune des plus fertiles du Maghreb... Elle est habite par de nombreuses tribus de Ghomra qui se subdivisent linfini. Il sy trouve de trs nombreuses plaines propres tre laboures, ainsi que des villes anciennes... Elle stend sur une longueur de six jours de marche et une largeur de trois environ. Elle est actuellement trs bien cultive... Elle produit beaucoup de raisins, de fruits, de miel et de bestiaux(Kitab el Istibar,trad. Fagnan p.142).

6Aujourdhui, bien quils soient moins tents que leurs voisins Sanhdja et Beni Ouriagel (Ath Waryaghar) par lmigration, les Ghomra sexpatrient frquemment vers les villes du pays djebla: Chefchaouen (Chaouen), Ttouan, Ceuta, ou plus loin vers les grandes villes du nord du Maroc, Tanger, Knitra, Rabat.

La langue7Le groupe Ghomra actuel compte neuf tribus dont deux seulement sont restes partiellement berbrophones: les Beni Bou Zra et les Beni Mansor. Peu avant 1930, S. Colin signalait encore la prsence de vieillards parlant berbre dans quelques villages situs entre le groupe berbrophone des Beni Mansor et les Sanhadja du Srar. Comment expliquer le maintien de cet lot berbrophone dans cette rgion du Rif? S. Colin posait la question de la manire suivante: Sagit-il dune antenne pousse vers louest par les parlers des Sanhdja et qui par la suite se serait trouve spare du bloc principal, ou ne sommes-nous pas plutt en prsence dun tmoin de lpoque ancienne o tout le Maroc, du Sahara la Mditerrane, tait berbrophone?. La seconde hypothse est seule retenue de nos jours: les Ghomra appartenaient au groupe masmouda, aujourdhui cantonn dans le Haut Atlas occidental. Cette hypothse trouve certaines confirmations dans la toponymie: on sait que Ksar es-Sghir a port le nom de Qasr Masmouda et Ksar el-Kebir celui de Qasr Kutama (les Kutama constituaient une branche des Masmouda); bien mieux, une petite tribu situe la limite mridionale du pays djebla se nomme Masmouda.

Origines des Ghomra8Les Ghomra du Rif croient que leur pays avait t peupl, dans les temps anciens, par les Ahl Sous, les gens du Sous, et cette opinion est partage par lensemble des populations du nord-ouest du Maroc. Cette tradition peut sexpliquer par des considrations toponymiques: il y eut, semble-t-il, une poque o lensemble du Maroc atlantique, de Tanger Agadir portait le nom de Sous. Le dictionnaire gographique de Yaqut, datant duxiiiesicle, cite expressment un Sous citrieur dont Tanger serait la capitale et un Sous ultrieur qui se situe deux mois de marche vers le sud. Un autre classique duxesicle, Al-Muqad-das distingue lui aussi un Ss al-Adn, le Sous proche, ayant Fs pour capitale et englobant un Balad Ghumar (Al-Muqaddas, 1950, p.6).

9Il nest donc pas tonnant que le pays Ghomra ait t occup par des Gens du Sous(Ahl Ss);il ne se serait pas agi denvahisseurs mridionaux mais simplement de voisins attirs par les ressources et les refuges quoffrait la rgion. Ces populations appartenaient au groupe Masmouda qui, alors, semblait bien stre tendu tout le Maroc atlantique.

10La tradition rapporte que les Gens du Sous furent chasss de leur habitat par une pluie ininterrompue de sept annes, moins que ce ne fut un brouillard pais ou autre calamit; avant de partir, ils enterrrent leur richesses sur place en prenant la prcaution de noter la situation exacte sur un parchemin; or, dans le pays arrivent encore aujourdhui des Soussis munis dindications censes leur permettre de recouvrer les trsors de leurs anctres, agissant comme les Cane-sin dcrits Fs par Jean-Lon lAfricain auxviesicle.

Lislamisation11La conversion des Ghomra lIslam est mieux connue que leur origine. Lactuel pays des Ghomra est trs rduit par rapport leur territoire primitif. Ils occupaient, en effet, des terres tendues de part et dautre de leur domaine actuel; ainsi Yulian (le comte Julien) qui tenait Sabta (Ceuta) au nom des Wisigoths, tait, aux yeux dIbn Khaldoun, un prince masmoudien. La conversion lIslam ne se fit pas sans peine. Le dveloppement du kharedjisme chez les Berbres et les guerres qui sen suivirent, puis la dcadence de la dynastie idrisside facilitrent linfiltration des Zntes qui deviennent matres des villes priphriques: Sabta, Tanger, Fs. Les conflits entre Masmouda et Sanhdja facilitent la conqute almoravide. En 1067, Yousouf ben Tachfin occupe le pays ghomra et, deux ans plus tard, il sempare de Fs; au cours de lassaut, 3000 Zntes sont massacrs.

12Plus lest, ds leviiiesicle, le pays de Nokour, qui stendait aux domaines ghomaro-sanhadjiens, avait t conquis, selon la tradition, par Sad ben Idris ben Saleh. Vaincus, les Berbres rifains embrassent lIslam qui leur est prch par Saleh ibn Mansour, arabe dorigine himyarite. Comme tant dautres Maghrbins, Ghomra et Sanhdja abjurent bientt la nouvelle religion; ils chassent Saleh et prennent pour chef un aventurier nefza, Dawoud er-Rondi. El-Bekri nous apprend que, peu aprs, ils se reconvertissent, mettent mort Dawoud et rappellent Saleh dont le neveu et successeur, Sad ibn Idris, fonda Nokour. Cette ville se dveloppa rapidement grce ses relations avec la pninsule Ibrique, mais son renom attira les barbares Madjous (Normands) qui la pillrent en 859. Le long rgne de Sad fut encore troubl par la rvolte de Berbres Branis commands par un certain Seggen (voir Sugan*) qui porte le nom dune divinit africaine de lAntiquit. Les enfants de Sad connurent de nombreuses vicissitudes, rvoltes, dfaites, exils; la dynastie ne survcut que grce la protection des Omades dEspagne.

13Au dbut duxesicle, le pays ghomra et les rgions limitrophes connurent une effervescence religieuse ne dans le canton de Medjekaa o un faux prophte surnomm Ha-mm se proposait de rformer le Coran et les pratiques de lIslam. Cest ainsi quil rduisit la dure du jene pendant le mois de Ramadan; en revanche ses partisans devaient jener tous les jeudis et les mercredis jusqu midi; de mme les prires quotidiennes furent ramenes deux, lune au lever du soleil, lautre son coucher. Il abolit le plerinage et permit la consommation de la viande de porc, alors que les ufs de toute espce doiseaux taient pro hibs. Ha-mm rdigea dans la langue des Berbres rifains un recueil de pratiques et un formulaire de lecture du Coran. Dans la profession de foi et les prires quil proposait tait cite sa tante paternelle, une devineresse et magicienne connue sous diffrents noms: Tanguit, Tayfik, Tanant. On notera que ce dernier nom tait aussi celui dune divinit de lAurs lpoque romaine. Lagitation qui accompagnait la prdication de Ha-mm tourna rapidement la lutte ouverte contre les pouvoirs tablis. Le faux prophte fut vaincu et mis mort chez les Masmouda voisins de Tanger, en 928.

Ferme ghomra appartenant un cultivateur ais.

AgrandirOriginal (png, 185k)1. chambre du propritaire et de ses invits; 2. autres chambres; 3. toilettes; 4. cuisine; 5. table des bovins; 6. greniers; 7. curies des mules et abris pour les chvres (daprs J. Caro Baroja).

14Allis peu fidles des Almoravides, qui tentent de les contrler partir de leur possession de Sabta, les Ghomra pousrent la cause almohade et participrent aux campagnes dAbd el-Moumen dans le nord du Maroc. En 1146, Sabta est prise. Mais les Ghomra sont aussi peu constants et fidles dans leur alliance avec les Almohades quils ne lavaient t prcdemment avec les Almoravides, les Idrissides ou les Omeades. Leur grande rvolte de 1168 affaiblit considrablement le pouvoir almohade dans cette rgion du Maghreb. Les Ghomra connaissent une indpendance de fait sous la dynastie mrinide. Contemporain de cette domination, Ibn Khaldoun vante la puissance des Ghomra et insiste sur leur rle politique; ils offrent rgulirement asile aux princes mrinides rebelles. Leurs montagnes dcoupes par de profonds ravins assurent une efficace protection.

Cour de ferme ghomra; gauche, le grenier sur pilotis (daprs J. Caro Baroja).

AgrandirOriginal (png, 648k)Four pain ghomra (photo J. Vignet-Zunz).

AgrandirOriginal (png, 1,1M)Murs anciennes des Ghomra15Cest, sans doute, lisolement cr par cette rude topographie qui explique le maintien chez les Ghomra de certains traits de murs archaques jusquen pleine poque historique. El-Bekri signale en premier lieu la pratique dumowarebaqui est limage dun rapt qui flatte lamour-propre des femmes qui le subissent. Au moment de leurs pousailles, les maries taient enleves par les jeunes gens du village qui les retenaient pendant quelque temps, un mois ou quelques jours. Selon les dires dEl-Bekri, il ntait pas rare que la mme femme ft enleve plusieurs fois de suite; elle en tirait gloire car ce rapt tait considr comme un hommage rendu sa beaut.

16Une autre coutume concernait un trait particulier de lhospitalit. Le voyageur qui tait reu dans la famille se voyait offrir par son hte une compagne pour la nuit (El-Bekri, p.201). Daprs le mme auteur, les Ghomra se distinguaient la fois par leur bravoure et par leur beaut. Les hommes laissaient crotre leur cheveux quils tressaient et parfumaient; coutume que les auteurs anciens signalaient dj chez les anctres des Berbres.

Aspects de la culture matrielle17Par leur genre de vie, ces populations forestires et pastorales du pays ghomra ne se distinguent pas fondamentalement de leurs voisines. Il y a, en ralit, des continuits et des ruptures. En effet, la culture locale, sous son aspect matriel ou autre, nest pas uniforme sur lensemble de la chane rifaine, non plus quau sein de chacun des quatre principaux groupes qui se partagent ce territoire, Ghomra, Djebla, Sanhdja et Rifains proprement dits.

18Il en est ainsi de quelques faits techniques qui ont la particularit de ne se retrouver, au Maroc, que dans cette rgion: la couverture en chaume de la maison, que seuls les Ghomra de la Dorsale calcaire partagent avec les Djebla -ceux des basses pentes des contreforts mditerranens, moins arroses, retrouvent lusage du toit plat de terre battue plus conforme au modle dominant dans le reste du Maroc rural; le joug de cornes(be-rwasi),que les Ghomra ont en commun avec plusieurs tribus de Djebla de la pninsule Tingitane; ou la meule de paille en obus, sans protection de pis (ce qui est une exception notable en Afrique du Nord) mais maintenue par des cordelettes lestes de pierres(temmun, atemum),qui leur est commune avec une grande partie des Djebla et avec lensemble des Rifains.

19En revanche, un grenier individuel sur pilotis(heri),tout fait insolite sous ces latitudes, nexiste que chez les Ghomra. Pas tout fait cependant, puisquil subsistait, la priode du protectorat, dans deux tribus voisines spares par le caon de lOued Laou, dont lune est Djebla (Beni Hassan), lautre Ghomra (Beni Esjjil): il sagit de deux regroupements de ces greniers sur pilotis en aires collectives(aqrar, agrar),situs sur des escarpements daccs difficile et gards par un homme arm et lettr (signe de probit et de matrise du rglement, qui tait couch par crit); lun tait encore en usage la fin des annes 1960. Ce sont les uniques tmoignages, hors du domaine atlasique, de magasins collectifs.

Four briques, lestuaire de loued Bou Ahmed (photo J. Vignet-Zunz).

AgrandirOriginal (png, 1,3M)Calebasse servant de baratte, Beni Esjjil (photo J. Vignet-Zunz).

AgrandirOriginal (png, 2,0M)20Enfin, le moulin bras bielle-manivelle pour la farine, si caractristique dune partie importante du pays Djebla, mais rare chez les Ghomra. Par ailleurs, ceux-ci nutilisent pas la baratte piston avec jarre en terre cuite qui a cours, l encore, dans de nombreuses tribus des Djebla, mais une calebasse suspendue selon le principe de loutre en peau de chvre, gnrale tout le monde rural arabo-berbre.

21Quant au vtement, il se rapproche de celui des Djebla, particulirement pour les femmes. Avec quelques corrections: le chapeau en fibres de palmier-nain a moins denvergure et il nest pas dcor de pompons (sauf dans la rgion de lOued Laou); et la grande ceinture de laine(zam)a ses couleurs propres, plus souvent blanche, ou noire raye de blanc.

22Enfin, autre distinction de leur savoir, mais sur le plan de lcrit cette fois: les Ghomra ont, dans tout le Maroc, la mme rputation que les Djebla quant la qualit de leurs lettrs(foqha).Ils excellent notamment dans la calligraphie coranique. Leursukam,grands matres en savoir religieux, seraient les derniers au Maroc avec ceux du Sous possder la science qui matrise les gnies.

Un march au bord de loued Laou; le secteur des vanneries (photo J. Vignet-Zunz).

AgrandirOriginal (png, 1,8M)Liste des neuf tribus GhomraB. Ezjil (B. Esjjil)B. Mansor*

B. ZiatB. Guerir

B. Bouchera (B. Bouzra ou B. Bou Zra)*B. Smih

B. SelmaneB. Erzine

B. Khaled

Lastrisque signale les deux tribus berbrophones.

Haut de pageBibliographieAhmadanA.,Lvolution rcente dun espace rural priphrique marocain: le pays Ghomara,Th. Doct. Nouveau rgime, Univ. Franois Rabelais, Tours, France, 1991, 2 vol., 588p., 28 tabl., 85 fig. & 62 phot.

Al-Muqaddas,Description de lOccident musulman auive-xesicle,trad. Ch. Pellat, Alger, 1950.

El-Bekri,Description de lAfrique septentrionale.Trad, de Slane, Paris, Adrien-Maison-neuve, 1965.

CampsG., Une socit archologique Fs auxviesicle: les Canesin de Jean-Lon lAfricain.Rev. de lOccid. musul, t.13-14, 1973, p.211-216.

Caro BarojaJ.,Estudios maghrebies,Instituto de Estudios africanos, Madrid, 1957.

ColinS., Le parler berbre des Gomra,Hespris,t. IX, 1929, p.43-56.

FagnanE., LAfrique septentrionale auxiiesicle de notre re. Description extraite du Kitab el Istibar,Rec. et Mm. de la Soc. archol. du Dpart, de Constantine,t. XXXIII, 1899, p.1-223.

FerhatH., Historiographie et stratgie tribale au Maroc, la fin duxiesicle,Les Assises du pouvoir,Vincennes, 1994.

HartD. M.,The Ath Waryaghar of the Moroccan Rif. An Ethnography and History.Tuc-son, The University of Arizona Press, 1976.

Ibn Khaldoun,Histoire des Berbres.Trad. de Slane, Paris, Geuthner, 1925-1956.

MezzineM., Jihad au pays Jbla (xvieetxviiesicles). Effervescence et rgulation.

Groupe Pluridisciplinaire dEtude sur les Jbla,Jbala. Histoire et socit. Etudes sur le Maroc du nord-ouest,Casablanca-Paris, dit. du CNRS, Wallada, 1991.

Mission scientifique du Maroc,Villes et tribus du Maroc, vol.V,Rabat et sa rgion, t.III,Les Tribus,Paris, E. Leroux, 1920. Id., vol.VII,Tanger et sa zone,Paris, E. Leroux, 1921.

MontagneR., Un magasin collectif de lAnti-Atlas. LAgadir des Ikounka,Hespris,t. IX, 1929, p.145-267.

NavarroMaderosJ. F,Los Gomeros, una prehistoria insular.Santa Cruz de Tenerife, 1992.

TerrasseH.,Histoire du Maroc des origines ltablissement du Protectorat franais, 2 vol., Casablanca-Paris, d. Atlantides, Plon 1949-1950.

Vignet-ZunzJ., Djebala (Jbla),Encyclopdie berbre.Aix-en-Provence, Edisud, 1995, XVI, p.2398-2408.

YverG., Ghumara,Encyclop. de lIslam,2edition, p.1121.

Haut de pageTable des illustrations

TitreTerritoire des Ghomra et zones berbrophones des Beni Bou Zra et des Beni Mansor.

URLhttp://encyclopedieberbere.revues.org/docannexe/image/1923/img-1.png

Fichierimage/png, 263k

TitreNord du pays ghomra: Jebha (photo J. Vignet-Zunz).

URLhttp://encyclopedieberbere.revues.org/docannexe/image/1923/img-2.png

Fichierimage/png, 1,5M

TitreFerme ghomra appartenant un cultivateur ais.

Lgende1. chambre du propritaire et de ses invits; 2. autres chambres; 3. toilettes; 4. cuisine; 5. table des bovins; 6. greniers; 7. curies des mules et abris pour les chvres (daprs J. Caro Baroja).

URLhttp://encyclopedieberbere.revues.org/docannexe/image/1923/img-3.png

Fichierimage/png, 185k

TitreCour de ferme ghomra; gauche, le grenier sur pilotis (daprs J. Caro Baroja).

URLhttp://encyclopedieberbere.revues.org/docannexe/image/1923/img-4.png

Fichierimage/png, 648k

TitreFour pain ghomra (photo J. Vignet-Zunz).

URLhttp://encyclopedieberbere.revues.org/docannexe/image/1923/img-5.png

Fichierimage/png, 1,1M

TitreFour briques, lestuaire de loued Bou Ahmed (photo J. Vignet-Zunz).

URLhttp://encyclopedieberbere.revues.org/docannexe/image/1923/img-6.png

Fichierimage/png, 1,3M

TitreCalebasse servant de baratte, Beni Esjjil (photo J. Vignet-Zunz).

URLhttp://encyclopedieberbere.revues.org/docannexe/image/1923/img-7.png

Fichierimage/png, 2,0M

TitreUn march au bord de loued Laou; le secteur des vanneries (photo J. Vignet-Zunz).

URLhttp://encyclopedieberbere.revues.org/docannexe/image/1923/img-8.png

Fichierimage/png, 1,8M

Haut de pagePour citer cet articleRfrence papier

G.Campset J.Vignet-Zunz, Ghomra,Encyclopdie berbre, 20 | Gauda Girrei, Aix-en-Provence, Edisud, 1998, p.3110-3119

Rfrence lectronique

G.Campset J.Vignet-Zunz, Ghomra, inEncyclopdie berbre, 20 | Gauda Girrei[En ligne], mis en ligne le 01 juin 2011, consult le 18 juin 2014. URL: http://encyclopedieberbere.revues.org/1923

http://encyclopedieberbere.revues.org/1923Les Ghomara aprs larrive des Arabes

1/ l'HistorienIbn Khaldounet lesGhomara:

1.1 - Les Ghomara et la seigneuriepar Ibn Khaldoun :

SelonIbn Khaldoun, quand lesGhomarafurent convertis l'Islam, ils travaillrent fonder desEmpiresau profit de chefs appartenant d'autres races ou d'autres tribus. C'est dire, ils ont travaill, pour d'autresRois, en position deSeigneurs...

Compte tenu que dans la culture musulmane, la notion de "Seigneur" n'existe pas,on va dire qu'ils ont t en position n2, aprs leRoipour l'aider fonder sonRoyaume... Ainsi, en reconnaissance de leur aide, leRoiva les rcompenser, leur donner des terres,... et les nommer desSeigneurs.

1.2 -L'influence ducomportement alimentaire sur le corps et l'esprit selonIbn Khaldoun:

L'historienIbn Khaldounparle en son temps, dans son "Livre des Exemples",du comportement alimentaire et de son influence sur le corps et l'esprit, chez l'homme etchezl'animal...

A un moment, il prsente lebon comportement alimentaire, comme tant d une faible productionalimentaire dans les territoires des tribus concernes et un autre, il le prsente comme tant le rsultat d'unrepas quilibr(sans beurre, assaisonnement modr voire pas du tout,...)...

Pour l'homme, il prcise que cette relation de cause effet est bien connue chez tous les peuples et que les hommesqui viventavec ce qu'il y a dencessaire,comme alimentation,sontplussains de corps et de caractre.Il prcise qu'ilsont leteint plus pur, leurscorps sont plus sains, leursformes plus parfaitesetplus belle, leurscaractres plus loigns de l'excs, leuresprit est plus pntrant, aussi bien dans le domaine desconnaissancesque dans celui desperceptions...

A ce titre, dans son volume"Le Livre des Exemple" pages 320 322, il donne l'exemple de quelques tribusArabesetBerbres: "C'est le cas, par exemple, des gens duHijazet duYmenou desSenhadja, porteurs de voile, qui vivent dans le dsert du Maghreb", il continue pour d'autrestribusBerbres: "...auxMasmouda, aux gens duSouset auxGhomara...", il continue enfin sur lesgens d'Al-Andalus: "...possdent pourtant une intelligence, une agilit physique et une disposition s'instruire qu'on ne trouve nul part ailleurs".

1.3 - Un fauxMahdi Fatimidechez lesGhomara:

L'historienIbn Khaldoun, nous cite dans son volume "Le livre des Exemples", l'histoire des gens obsds par le dmon qui se posrent en rformateurs des moeurs, l'exemple des juristes ou des gens du commun, et qui se sont rvolts contre les princes.

Ils n'ont pas tard trouver la mort en raison des troubles qu'ils ont cre et leur supercherie finie mal pour eux.

A la fin du 13me sicle, un homme du nom d'Al-'Abbasparut chez lesGhomaraet prtendit tre leMahdi Fatimideattendu dans le pays.Al-'Abbasne savait rien duMahdiet ignorait mme qui tait ceMahdi Fatimide...

Il fut suivi dans sa lance par la foule et par les ignorants. Il marcha sur une ville desGhomaraappeleBadiset la prit d'assaut avant d'incendier le march.

Il fut tu quarante jours aprs le dbut de son mouvement...

2/Jean-Lonl'Africainet lesGhomara:

Les Ghomara, les Houaraet la seigneurieparJean-Lon de Mdicis:

Jean-Lon l'AfricainouJean-Lon de Mdicis,nous informe sur la tribu desGhomara(Gomara,Gumara):

A la vrit, les peuples deGumaraet deHouaranont jamais fourni desouverainsen titre. Ils ont cependantexerc des seigneuriesdans certaines rgions particulires, comme on le lit dans les chroniques des Africains. Lpoque laquelle ils exercrent ce pouvoir ce place aprs lentre des Musulmans en Afrique.

Aprs l'arrive de l'Islam, entre leVIIImesicle et leXVmesicle, lesGumara(Gomara,...) ont exerc desseigneuriesdans leRifdu Maroc etdansl'Al-Andalus, comme le prciseEl-Bekri.

Mais aussi, dans lesXVmeetXVImesiclesenEspagnedans lapriode de Renaissance, pour ceux qui sont rests sur place et ont embrass laReligion Chrtienne Catholique(voir ci-dessus le Palais des Gomara dans la ville de Soria au Nord-Est de Madrid).

3/Moussa Ibn Noussaret lesGhomara:

En 704,Ceuta(Septem) ville d'une haute antiquit, tait la rsidence duComte Julien,GouverneurduPays des Ghomara.

Ce chef ayant appris queMoussa Ibn Noussarmarchait vers Ceuta, gagna sa bienveillance en lui offrant des cadeaux et en payant la capitation.Moussa Ibn Noussarle confirma dans le commandement deCeuta, aprs avoir retenu comme otage, son fils et les fils de son peuple, c'est dire desGhomara.

Il tablit aussiTarik Ibn Ziyad Al-OulhaiTangeret y plaa en garnison un corps de troupes que les Ghomara s'taient obligs lui fournir.

Tarik Ibn Ziyadpassa ensuite enEspagneet frappa lesGhomarade nouvelles rquisitions en hommes, jusqu' ce qu'il eu effectu la conqute...

Aprs la mort duComte Julien, les Arabes s'installrent Ceuta, aprs avoir obtenu un accord l'amiable de la part desGhomara.

4/Les Kharijiteset linsurrection desGhomara:

Selon l'HistorienCharles-Andr Julien, leCalife Omeyyade Hichamvoulait renforcer le systme de taxation. Les gouverneurs deTangeret duSous, lui taient si dvous quils provoqurentlesoulvement des habitants de ces rgions et surtout une trs grande rvolte Tanger, au printemps de l'an 740.

Ce furent lesKharijitesqui menrent la danse.

A la tte des rebelles, parmi lesquels on trouvait lesGhomara, lesBerghwataet lesMiknasa, tait un porteur deau nommMassaraEl-Madughari, plus connu sous le nom d'El-Hakir. Il tait unpartisandesKharijites.

Dfenseur des opprims, brave et en pleine force physique,Massaratait un homme de tte. Aid par le mouvement del'inssurection et sous l'impulsion desKharijites, il porta son attaque sur le gouverneur deTanger.

Par une habile offensive, il russi s'emparer deTangeret tuer le gouverneur, l'EmirOmar Ibn Obed-Allah. Malgr lintervention du gouverneurdAl-Andalus, ils devinrent les matres deTanger.

Ayant reu des renforts de partout,Massaraenvahit le pays duSouso il fit tuer le gouverneur, l'EmirIsmail Ibn Obed-Allah, le fils du gouverneur deKairouen.

Massaraft reconnu comme chef et nommCalife.Ceci na pas empch ces tribus de le dposer et de lexcuter, le jour o il ft suspect de tideur.

Leur nouveau chefKhalid Ibn Hamid, a vaincu lArme Arabe sur leChlif laBataille des Nobleso le commandant des Arme Arabes,Khalid Ibn Habib Al-Fihriet tous les hros qui lentouraient prirent.

L'chec subi laBataille des Nobles, plongel'Empreur Hichamdans la consternation : Comment sauver leMaghreb(Kairouen)du prilKharijites?

LeCalife Omeyyade Hichamjugea alors ncessaire de ragir et envoya sous le commandementlmirKolthoum Ibn Ed, les meilleures troupes deSyrie(12 000 hommes) qui connurent le mme sort Bakdoura, sur leSebou, en l'an 742.

La situation duCalife Omeyyadetait devenue trs dlicate Damas: sarputationet sonautorittaient srieusement menaces. De nouvelles mesures plus fortes et plus efficacess'imposaient de toute urgence...

Enfin, la mme anne le nouveau gouverneur dEgypte,Handhala Ibn Safwan,est intervenu juste temps pour mettre fin cette situation, qui menaait srieusementKairouan, par la double victoiredEl-Karndans la banlieue deKairouenetdEl-Asnam.

D'autres insurrectionsKharijitesont eu lieu Oufedjoumaen l'an 757, TlemcenetMazounaen l'an 765, ... Jusqu' l'arriv de la dynastie desAghlabidesauMaghreb.

5/ La dynastie desSalihideschezlesGhomara:

Saleh Ibn Mansourest le fondateur de la dynastie desSalihides, ds le dbut du VIIIme sicle, au niveau du territoire deNokour, sur la cte desGhomara, dans leRif Orientalau nord duMaroc.Ceci s'est droul bien sr, avant l'arrive des BerbresZnata,vivant de nos joursdanscette rgion.

Lors de la conqute Musulmane, les vainqueurs se partagrent quelques terres dans les cantons et les provinces duMaghreb. Dans les priodes de crise, ils obtinrent des renforts afin de faire face auxBerbresrebelles.

Dans le premier corps de ces renforts, nous raconte lhistorienIbn Khaldoun, se trouvaSaleh Ibn Mansour, un chefHimyerite, appartenant aux Arabes duYmen;et ancien compagnon deOqba Ibn Nafi, nous confirme l'historienLvi-Provenal.

Ce guerrier connu par le surnomdEl Abd Es-Saleh(le bon serviteur de Dieu)sinstalla dans le territoire deNokour:Ce territoire est dlimit lEst par celui desZouaghaet desDjeraoua; lOuest par celui desBni-Merouanet desBni-Hamid, toutes les deux des sous-branches desGhomara; enfin au Nord par la Mditerrane une distance de cinq milles, nous raconteIbn Khaldoun.

La ville deNokourva devenir plus tard, un port maritime en relation commerciale avecAl-Andalus,

Saleh Ibn Mansour, sinstalla dans le pays desGhomaraet commena par rassembler autour de lui les tribus desGhomaraet celles desSenhadja, toutes les deuxpaennes,pour leur apprendrel'Islam.

Les devoirs et les obligations de cette nouvelle religion, leur tant ensuite devenus charge, ces tribus renoncrent lIslam et forcrentSaleh Ibn Mansour quitter le pays desGhomara, pour aller sinstaller ailleurs...

Ces tribus prirent un nouveau chef de la tribuBerbredesNefza, surnommEr-Rondi, pour leur apprendre la religionPaennede leurs Anctres

Et peu de temps aprs, ces mmes tribus revinrent la foi de la nouvelle religion et rappelrentSaleh Ibn Mansourau commandement... Il sy tablit etmaintint son autorit dans le pays desGhomaraavec leur appui. Ileut une nombreuse postrit etrgna sur ces tribus jusqu sa mort en 749-750.

Sa succession ft assure par son filsEl-Motacemet ensuite parIdrisssont petit fils. Ce dernier posa le fondement de la ville deNokoursur le bord de la rivire et mourut en 760-761.

Le princeSad, le fils deIdrisshrita de lautorit souveraine et atteignit une grande puissance: Il termina la construction de la ville deNokouret de son port en 761 et alla sy tablir. La ville deNokourdevint un port trs actif grce un change maritime important aveclAl-Andalus.

En lan 858, nous raconte lhistorienLvi-Provenal, lesVikingsdu Nord arrivrent avec une flotte et semparrent de la ville deNokour... Mais, huit jours plus tard, les tribusBerbresde la branche desBransont russi rcuprer la ville.

Quelques temps aprs, lesGhomaradposrentSad Ibn Idrisset mirent sur le trne un homme de leur tribu, nommSogguen; maisSad Ibn Idrissa remport la guerre contre lesGhomaraet leur chefSogguen.

Sad Ibn Idrissmourut en lan 803-804, aprs un rgne de 37 ans.

Quelques temps aprs, soutenu par lesGhomara, le nouveau chefIdrissideattaqua lesBoutoua, lesMernissa, lesBni Ourtendi, et fit venir vivre Nokourson beau frre,Ahmed Ibn Idriss Ibn Mohammed Ibn Soliman, le prince desDjeraoua.

A partir de cette priode les conflits et les guerres avec lesFatimidesvont commencer reprendre et reprendre jusqu la prisedOran(Algrie) par la tribu desAzdadja.

Le chef desAzdadja,Yala Ibn Foutouh, marcha sur la ville deNokouret sen rendit matre, selon lhistorienEl-Bekri. La ville maritime deNokourft dtruite ainsi que le pouvoir de la dynastie desSalihidesdans le pays desGhomara,qui commena avecSaleh Ibn Mansouret dura trois cent quatorze ans.

6/ La dynastie desEissamideschez lesGhomara:

Madjeks, nous informeIbn Khaldoun, un des chefs les plus distingus desGhomara, alla s'tablir dansCeuta. Aprs avoir repeupl cette ville, il embrassal'Islamet continua, jusqu' sa mort, recevoir les enseignements des hommes instruits dans la loi de l'Islam.

Son filsEissamIbn Madjekslui succda et la mort de ce dernier, l'autorit passa entre les mains de son petit fils,Modjir Ibn Eisam Ibn Madjeks, et enfin c'estEr-Ridafils ou frre de ce dernier qui va reprendre le commandement, la mort deModjir :

*Madjeks,*Eissam,*Modjir,*Er-Rida.

EnAl-Andalus, leCalifeetRoiOmeyyade Abderrahman III(ditEn-Nacer) avait l'intention de se rendre matre duMaghreb Al-Aksa, en remplacement desIdrissides, compte tenu que ces dernierstaient affaiblis parlesMiknasa.

LesIdrissidesont tmenacset finalement expulss deFs, leur capital, par lesMiknasa. Alors, leRoi Abderrahman III, dcida les princesIdrissides le reconnatre publiquement commesouverain et lui donner l'autorisation d'enleverCeutaaux fils d'Eisam, ce qui a t fait.

Il envoya contre la ville deCeutaun corps de troupes et une flotte, sous les ordres dugnralNedjah Ibn Ghofar, en l'an 931.

Er-Rida, s'empressa de faire sa soumission Abderrahman IIIet d'abdiquer le trne. Ainsi, ft la fin de ladynastie desEissamides.

La ville deCeutaresta dans la possession d'Abderrahman III, jusqu' ce que lesBni-Hammoudy fondrent un nouveau royaume.

7/ LesZnataaprs la chute des'AmiridesenAl-Andaluset lesGhomara:

L'imigration des Znata vers le pays des Ghomara :

Selon l'HistorienCharles-Andr Julien, aprs la chute des'AmiridesenAl-Andalus, l'influence politique deCordoue, capitaled'Al-Andalus, avait compltement disparu du Maghreb extrme.

A mesure que lesArabes, tribus desBni Hilal, arrivaient de l'Est, les tribusBerbreset en particulier lesZnatataient pousses vers l'Ouest et vers le Nord, vers le pays des cultivateurs, sans pouvoir pour autant entamer srieusement le territoire des agriculteursGhomara,BerghwataetMasmouda.

LesZnataau Maghreb, longtemps clients desOmeyyades, avaient tout naturellement pris leur place dans l'OuestMaghrbin, mais sans former un tat cohrent : Ils taient diviss, comme les Musulmansd'Al-Andalus, en plusieurs principauts parfois rivales.

Leur influence ne s'tendait pas tout leMaroc, ils avaient t obligs de s'arrter en face de la confdration puissante desMasmoudaqui comprenait:lesMasmoudaduHaut Atlas, lesGhomaraduRifet duDjebel(Montagne) et lesBerghwataduTamesna.

Pendant que l'Est Maghrbin gardait une certaine cohrence sous lesZirideset lesHammadides...

8/ La dynastie desAlmohadeset lesGhomara:

8.1 - Le Roi Abdelmounne et la dportation d'une partie des Ghomara vers l'Algrie :

*M.Paul le Sept, ancien administrateur de la commune deNdroma(Algrie), nous annonce dans un article intitul, "Ndroma, Cit Berbre", qu'en1147leRoiAlmohadesAbdelmouminde la tribu desKoumia, a mis fin la dynastie desAlmoravideset aprs tre venu bout de ses adversaires, en1150, il crut devoir prendre des mesures contre certains de ses propres guerriers, dont la fidlit ne lui paraissait pas suffisante...ceux dont il n'tait pas sr furent ou excuts ou dports... Parmi les dports, certains le furent Ndroma(Algrie) qui tait uneville prisonet parmiles familles qui ont t dportes, on trouve :

LesGhomaraduRif, lesSenhadjadeFs, lesMasmoudaduHaut Atlaset lesZrahnadeMekns.

* SelonCharles-Andr Julien, partir de l'an 1159, le RoiAlmohadeAbdelmoumin, procda un vaste arpentage de laCyrnaquel'Atlantique. Ce cadastre marquait l'innovation d'un chef d'tat soucieux de s'assurer des ressources fiscales, tirait sa lgitimit des conceptions religieuses duCalife.

Selon le mme historien,auxyeux duRoiAbdelmouminparticulirement, seule la communautAlmohadetaitOrthodoxe :Tous les Musulmans qui n'adhrent pas la philosophieet la visionAlmohade, et mme lesAlmohadessuspects de tideur, rentraient dans la catgorie des infidles. La communaut tait en droit de se saisir de leurs biens qui devenaient deshabousdont les occupants payaient lekharaj.

LeRoi Abdelmouminet ses successeurs recrutrent les tribus Arabes desBni Hilal, quitaient bien entendu, dispenses duKharaj, pour :

- Assurer la police dans son territoire,- Rcuprer leKharaj,- Et ventuellement, participer sesarmesd'Al-Andalus.

Quelque ft son prestige, leRoi Abdelmoumin, devait compter avec l'influence desCheikhspour assurer sa succession.

8.2 - Le Sultan Almohades Abou Yacoub Youssef et la rbellion des Ghomara :

L'HistorienJamil M. Abun-Nasrdans son livre intitul "A History of the Maghrib in the Islamic Period", nousconfirme queds la mort duRoi Abdelmoumin, lesGhomaradu Nord duMarocse rvoltrent et entrainrent dans leur rbellion la tribu desSenhadja. Ce mouvements'est tendu de la cte Mditerranenne l'Ouergha...

Abou Yacoub Youssef(1163-1184), fils et successeur du RoiAbdelmoumin, a fini par prendre la direction des oprations et arrter la rbellionen l'an 1166-1167, aprs trois campagnes:Conformment au conseil de son pre, il fit appel auxtribus Arabes.

Confirm par l'HistorienLvi-Provenal,Abou Yacoub Youssefse serait trouv en butte l'opposition plus ou moins ouverte d'Abou Hafs Omaret de plusieursCheikhs Almohadeset n'aurait pu prendre le titre deCalifeque cinq ans aprs la mort de son pre, la suite de sa victoire sur lesGhomararvolts.

9/ La dynastie desMrinideset lesGhomara:

9.1 - La retraite chez lesGhomarades rebelles auRoi Mrinide Abou Youssef Yacoub:

* SelonJamil M. Abun-Nasr, leRoi Mrinide Abou Youssef Yacoub(1258-1285) tait confront aux divisions des descendants d'Abou Mohamed Abdelhak 1erfondateur de la dynastie desMrinides.

Yacoub Ibn Abdallahs'est oppos Abou Youssef Yacoub. Il s'est dclar indpendantet a pris possession deRabatet deSalen 1259. Afin de renforcer sa position d'indpendance vis--vis de son oncleAbou Youssef Yacoub, il a demand de l'aide militaire auxCastillans, qui lui ont fourni une aide de 37 bateaux etont dbarqu devantSalen septembre 1260.

Abou Youssef Yacouba quitt l'affrontementcontre leRoi Zianide Yaghmourasen(Tlemcen) pour mettreSalen sige pendant une dure de 14 jours (selon Ibn Idhari) avant de rcuprer la ville. Le princeMriniderebelleYacoub Ibn Abdallahest parti s'enfuir dans les montagnes desGhomara, accompagn par d'autres mcontents.

Abou Youssef Yacoubest parti en personne pour rencontrer son neveu et mettre fin cette rbellion :l'opration lui a russi.

* SelonCharles-Andr Julien, le princeAbou 'Amir, le fils duRoi MrinideAbou Yacoub Youssef(1286-1307), s'est rvolt contre son pre deux reprises :

La premire fois, en novembre 1288,lePrince MrinideAbou 'Amira pris les armes contre son pre Marrakech. La rvolte ftpromptement touffe et le prince rebelle et son principal complice russirent s'enfuir et se rfugierTlemcen.

La deuxime fois entre 1295 et 1298, le prince rebelleAbou 'Amirqui t rentr engrce, se rvolta de nouveau dans la rgion desGhomaraet tint longtemps sa campagne pendant que son pre guerroyait contreTlemcen.

Charles-Andr Julien, nous annonce que l'hritier dsign duRoi MrinideAbou Yacoub Yousseftait le princeAbou Thabit.

Un de ses opposants et concurrents,leMrinide Othman Ibn Idrisss'tait fait proclam sultan Ceutaen 1306, et tenaitArzila,Laracheet tout lePays des Ghomara.

LeRoi Mrinide Abou Thabitmarcha contre lui, fonda la ville deTtouanpour avoir une base d'opration contreCeuta. Iltait entrain de ngocier pour obtenir la reddition de cette dernire ville, lorsque la maladie l'enleva, le 28 juillet 1308.

Son frre le princeMrinideAbou Rabi'lui succda et russit prendre possession deCeuta, le 20 juillet 1309.

Par ailleurs,Ibn Khaldoun, informe que chez lesGhomara: "... Dans tous les temps, leurs montagnes ont offert aux rebelles une retraite assure".

9.2 - LeSultanAbu Salimau trne aprsla mort du Roi MrinideAbu 'Inan Faris:

L'historienIbn Khaldoun, dans son volume intitul "Le Livre des Exemple",nous informe qu'aprs la mort du Roi MrinideAbu 'Inan Faris, l'tat connu une priode de troubles... Le clan desMrinidesprta serment unprince descendant de la branche du MrinideYacoub Ibn Abdelhak: Ils assigrent la ville neuve o se trouvaient le princeAs-Sad, fils du RoiAbu 'Inan Fariset le vizirEl-Hacne Ibn'Amr...

Le princeAbu Salimtait GrenadeenAl-Andalus,o il avait texil en mme temps que ses cousins, depuis la mort du Roi MrinideAbou Al-Hacne, le pre du RoiAbu 'Inan Faris.Le princeAbu Salimvoulut revenirauMaghreb Al-Aksapour prendre possession dutrne, mais il en ft empch parRdouane, quiavait la direction duRoyaume de Grenade.

Alors,Abu Salimserendit AlcazardeSvillechezPierre 1er, Roi de Castille et de Lon, qui a accept de lui fournir les navires et de le faire passer sur la rive Maghrbine. Ainsi, il a mis pied terresur les hauteurs d'As-Safihadans le pays desGhomara. Il ft proclam par lesBni-Muthniet lesBni Mouniret aid parIbn Marzouk.

Ce dernierqui se trouvait Fs, demanda l'aide de l'historienIbn Khaldounpour assurer le retour du sultanAbu Salimau trne, carIbn Khaldounentretenait des liens d'amiti et de bonne entente avec les chefs desBni-Mrin :Ibn Khaldouna incit beaucoup d'entre eux se rallier Abu Salim, et ils rpondirent favorablement sa demande.

Ainsi le princeAbu Salimarussi s'emparer du trne etIbn Khaldounft nomm secrtaire du Roi MrinideAbu Salim, en l'an 1359.

Je vous propose un clipvido qui prsentel'Alcazar de Pierre 1erSvilleconstruit sur la base del'Architecture Mudjar:

Click ici :"Alcazar de Pierre 1er Sville"

LePalais d'Alcazar de Pierre 1erest le site le plus visit deSvilleavec laGiralda de la Cathdrale de Svile:Ils sontl'un ct de l'autre...

Page en construction, suivre...

Rfrences:

* Charles-Andr Julien, Histoire de lAfrique du Nord, des origines 1830.* Jean-Lon L'Africain, "Description de l'Afrique".* Ibn Khaldoun, "Histoire des Berbres".*Ibn Khaldoun, "Le Livre des Exemples",Introduction de Abdesselam Cheddadi.* Abu Obeid El-Bekri, "Description de l'Afrique Septentrionale".* Jamil M. Abun-Nasr,"A History of the Maghrib in the Islamic Period".* E. Lvi-Provenal, "Histoire de l'Espagne Musulmane".* E. Lvi-Provenal, "Lettre officielle n 24".*Paul le Sept, "Ndroma, Cit Berbre".* Rachid Benblal, "Histoire des Idrissides: 788 - 948".

Les Ghomara dans la Gnalogie Berbre

1/ Introduction :

Le nom de la tribu estGhomaraet celui de l'individu estGhomari.

La tribu desGhomarahabite le Nord du Maroc dans les montagnes du Rif depuis l'Antiquit et une partie de cette famille estalle vivre dans lesles Canaries, avec d'autres tribusBerbres, depuis 500 ans avant J.C. dans une le qui porte leur nom, ce jour, savoir "l'le de la Gomra".Cette tribu est d'origineCelte, comme un certain nombre de tribusBerbres.

En plus du Maroc, on trouve ce nom de famille Ndromaet Bouira(Algrie), dans certains pays autour de laMditerrane(Espagne, Portugal,...), AuxCarabes(Rpublique Dominicaine,...)et dans d'autres pays enAmrique du sud(Prou, Brsil, Vnzuela,...), ...

"Ghomar"ou encore"Gomr"est l'anctre de cette tribu :

- Les descendants de "Gomr" sont les "Gomra", les "Gomara"ou encore les "Ghomara"(pluriel).

- Le descendant de "Gomr" est"Gomri","Gomry" ou "Gumry"ou encore "Ghomari" (singulier).

2/ Les Ghomara dans la Gnalogie Berbre :

Dans son livre "L'Histoire des Berbres",Ibn Khaldounnous prcise que:

"Ghomar" est le fils de "Masmoud", fils de "Berns", fils de "Mazigh" l'anctre de tous les Berbres.

"Ghomar" est le fils ou le descendant de "Masmoud" pour faire simple,... mais pour plus de prcisions, l'HistorienIbn Khaldounnous dtaille la gnalogie :

Ghomar(Gomer), fils deMestaf, fils deFelil, fils deMasmoud.

"Mazigh" est le pre de tous les Berbres et ce nom veut dire "homme libre" : C'est la raison pour laquelle, les Berbres sont appels les "Amazigh" ou les "Imazighen", maisce n'est pas parce qu'ils sont libres,...

Mais, ceci n'empche pas que les Berbres ont vraiment un esprit d'indpendance : les uns envers les autres,...

Les "Amazigh" est le diminutif des "AtMazigh", c'est dire les enfants de "Mazigh" ou les descendants de "Mazigh".

"Mazigh" avait deux enfantsqui sont les anctres des Berbres :

Le premier anctre des Berbres est "Berns, BernousouBrunusen latin". Ses descendants sont appelsles Brans.

On trouve aujourd'hui, dans un petit village autour deMaghniadans la rgion deTlemcenenAlgrie,une population appeleBrans.

Bernsest l'anctre de7 Grandes Tribus, selon la plus part des gnalogistes Berbres et Arabes, savoir:

a/Les Masmouda(Imesmouden) dont lesGhomara(Ighomaren), lesBerghwata, lesHintata, lesHergha,lesGuedmioua, lesSeksioua, lesOurika, lesAilana, lesHaha, lesAssaden, LesMestioua, lesRegraga, lesDoukala, lesHestoura, lesNtifa).

Autemps des Romains, lesBerghwatataient appels les "Barqates", selonl'historienRachid Benblal.

La Dynastie desAlmohadesa t porte par lesMasmouda.

b/Les Senhadja, dont lesLamtouna, lesZiri, lesBologhine(le nom du Roi Bologhine est actuellement, le nom dugrand stade de football Alger),Les Hammadi, lesZaoui(venant de Grenade d'Al-Andalous Ndroma en Algrie),...

La Dynastie desAlmoravidesa t porte par lesSenhadjaet celle desFatimidespar le RoiBologhine,BenZiri,BenMenadAl-Senhadji, par intrim auPouvoir Fatimide.

Le nom BerbreZirivient de "Tiziri", qui veut dire "claire de lune" en langueAmazigh.

"Senhadja" est la prononciation Arabe de "Znagua" et "Senhadji" de "Znagui", nous dit Ibn Khaldoun.

LeSngal, pays de l'Ouest Africain,tire son nom d'une rivire appeleOued Sngalet plus prcismentOued Znaga, lieu o s'estinstalle un fragment de la tribu desZnaga(Senhadja).

c/Les Aurba(il s'agit du nom de la tribu de"Kocela Aurbi", le chef des Berbres contreOqba Ibn Nafi', juste avant la Reine BerbrelaKahina "Dihia Djraoui"contreMoussa Ibn Noucr) dont lesZehkoudja, lesMezyata, lesReghioua, lesDikoussa).

d/Les Aurighadont lesHourara(lesMelilaet lesBeni Kemlan),lesMaggher(Maous,Zemmour,KebaetMesra), lesMeldet lesCalden.

e/Les Ketamadont lesDenhadja, lesBouira, lesMetoussa.

f/Les Azdadja,

g/Les Adjica,

L'Historien et GnalogisteSabec Ibn Soleiman, y ajoute :

h/Les Lamta,

i/Les Heskoura,

j/Les Guezoula,

Le deuxime anctre desBerbresest "Madghis El-Abter"(Imadghassen). Sesdescendants sont appels l'El-Botr, ils sont regroups en4 GrandesTribus:

a/Les Loua(lesenfants deLoual'an de la famille) dont:

- lesNefzaoua(LesOualhaanom de famille deTarik Ibn Ziyad, lesGhassassaou les Ighessassen, lesZehila, lesSoumata, lesOursif, lesMernissa, lesZatima, lesOurkoul, lesOurdeghrouset lesOurdin)

N.B.:En langueBerbre Ancienne, le "Z" deNefzaouatait prononc "Ch", c'est direNefchaouaet celui deZnata,prononcChnata.

- et lesLouata(lesAgoura, lesAtrouza, lesMezata, lesMaghagha, lesDjedana, lesSedrata).

b/Les Adassa(les frres des Houara par leur mre) dont lesSefara, lesAndara, lesHenzouna, lesSanbera, lesHeragha, lesAutitaet lesTerehna.

c/Les Darissa(ou Banu Daris) ayant pour descendants,les enfants de "Temzit"et ceux de "Yahya".

*Les descendants de"Temzit"sont ceux deson filsFatenselon l'Historien Gnalogiste "Ibn Sabek", savoir lesMatmata, lesKoumia(appels aussi lesSatfoura), lesLemaa, lesMatghera, lesSadina, lesMaghila, lesMelzouza, lesKechana(ouKechata), lesDouna, lesMdiouna :Ils forment la divisionBerbredesBni Faten.

*Et les descendants de "Yahya" sont lesZenata, lesSemganet lesOurstif:

"Znata"dont lesDjraoua(tribu de laKahina), lesMaghraoua, lesBni Ouassine, lesBni Rached, lesBni Badin, lesBni Abdelouad(Royaume de Tlmcen - Yaghmouracen), lesBni Mrin(Royaume de Fs),lesBni Ifren, lesBni Iloumi, lesBni-Snouss(At-Snus),lesBouanani(descendants du roi MrinideAbou Inane Fars Al-Mrini),...

Al-Idrissinous informe sur la gnalogie duRoiGoliath(Djalout), il prcise:DjaloutIbnDarisl'anctre desZnatades Pays du Maghreb. Ilnous annonce que quand Dawoud (David) - Paix sur son me - eut tu Goliath, les Berbres migrrent vers les Pays du Maghreb et arrivrent son point extrme...

"Semgan"dont lesZouagha(lesMadjer, lesOuatilet lesSemkin) et lesZouaouaenKabylie (lesMellikeche, lesBni Koufi, lesMechedada,...)

L'historienIbn Hazm, classe lesZouaouaparmi lesKetamabranche deBerns,... Je ne suis pas trs convaincu du fondement de cette hypothse, malgr l'appuid'Ibn Khaldoun.

"Ourstif"dont lesMiknaa(lesOurtifa, lesOurtedous, lesTeflit, lesCansara, lesMoualat, lesHarat, lesOurflas), lesMegnaou lesAugna(lesToulalin, lesTerin, lesIsliten, lesDjerinet lesFoughal)et lesOurtenadj(lesMekena, lesBetala, lesKernita, lesSederdja, lesHenataet lesFoulal).

Par ailleurs, lesAboulafiaet lesBourisont des descendants de la tribu desMiknaa.

d/et lesLes Nefoussa(Bni Zmour,Bni Meskour,Mettoussa)

3/ LesGhomaradans le Rif Marocain :

SelonIbn Khaldoun, dans leRifMarocain, lesGhomarase partagenten une quantit innombrable debranches et de familles, parmi lesquels on distingue surtout:

* LesBni-Hamid,* LesMtiona,* LesBni-Nal,* LesAghsaoua,* LesZroualouBni-Zroual,* Et lesMedjekssa,

Cette dernire tribu demeure l'extrme limite (occidentale) duPays des Ghomara, dans leRif.

Plus loin,Ibn Khaldoun,nous parle d'autrestribus appartenant galement, la division Berbre desGhomara:

*LesBni-Mrouan,* LesBni-iguem,* LesBni-Hassan,

Il prcise que la tribu desBni-Hassanbranche desGhomara, se trouve tablie sur les ctes de l'Ocan Atlantique depuisAzgharetAsilajusqu'Anfa, o leur territoire touche celui desBerghwata.

LesBerghwatasont cousins desGhomara, descendants desMasmouda.

SelonWikipdia, la confdration desGhomarase divise en 8 tribus :

*Bni-Ziat,*Bni-Zejel,*Bni-Selman(parle laGhomaria, langue Berbre des Ghomara),*Bni-Bou Zra(parle laGhomaria),*Bni-Mansour(parle laGhomaria),*Bni-Grir,*Bni-Smih,*Bni-Rezin,

L'HistorienIbn Khaldounajoute :

" LesGhomarahabitent les montagnes duRif, rgion qui borde laMditerrane. Leur pays a une longueur de plus de cinq journes, depuisGhassaaau nord des plaines duMaghrebjusqu'Tangeret il renferme ces villes ainsi queNokour,Badis,Tikisas,Ttouan(Tittawin),CeutaetEl-Casr.La largeur de ce territoire est aussi de cinq journes, depuis la mer jusqu'aux plaines qui avoisinentCasr-Ketamaet la rivireOuergha".

Il continue :

"En suivant cette direction,on rencontre successivementplusieurschanes de hautes montagnes...Entre les crtes de ces montagnes s'ouvrent plusieurs dfils qui offrent un passage aux voyageurs et qui renfermentdes pturages, des terres cultives et des bocages semblables des jardins".

Il continue, encore :

" LesGhomarasont rests dans leur territoire actuel au moins depuis les premires invasions musulmanes, etnos connaissances au sujet de leur histoire ne remontent pas au del de cette poque".

On peutdduire, implicitementdes propos ci-dessus, que lesHistoriens Arabesn'ont pas l'exclusivit de la connaissance,au sens large,del'Histoire des Ghomara, compte tenu qu'ils ne connaissent pas la partie de leur histoire, d'avant l'arrive desArabes: Une partie de l'histoire desGhomara, se trouve aussi chez les historiens d'autres peuples du pass (Romains,Grecs,...)...

A titre d'exemple, l'historienRachid Benblal, nous informe qu'au temps desRomains,sousMarc Aurel, lesBarqates(les Berghwata), taient les dfenseurs de laMaurtanie Tingitaneetles rebelles contre la dominationRomaine.

Actuellement, la population desGhomaradans leRifest de plus de60 000 habitants.

On peut voir sur la photo gauche,une petite famille duPays de Jebaladans leRif Occidental: lapetiteBouchraavec son preAhmed Benassaet sa mreHafida.

Je vous propose leclip vido ci-dessous :

Il prsenteles paysages dupaysdesJebaladans le Rif Occidental.

On y voit des enfants, des femmes etdes hommes habills traditionnellement,... ainsi que des maisons, des montagnes et du bord de mer... tout cela accompagn d'une belle musique douce orientale...

"Le Pays de Jebala et Ghemara"

Le clip vido suivant prsente la poterie dans le pays des Ghomara :

"Belad Jebala Ghemara Alfarera potry"

Enfin, vous pouvez aussi regarder la danse dans le pays deJebalaavec legroupe Nawal :

"Groupe Nawal Danse Jablia"

Je vous propose une prsentationdu villagedeChefchaouenen plein pays desGhmaraau Nord du Maroc, sur diapositifs :

"Levillage de Chefchaouen"

4/ Les Ghomara en Algrie :

M.Paul le Sept, ancien administrateur de la commune deNdroma l'Ouest d'Algrie, nous annonce dans un article intitul, "Ndroma, Cit Berbre":

" ...qu'en1147leRoi Abdelmoumnea mis fin la Dynastie desAlmoravides, aprs avoir conquis tout le Maghreb. Mais, il eu matriser les dernires rsistances desAlmoravidessoutenus parl'Al-Andalus, et aprs tre venu bout de ses adversaires, enl'an 1150, il crut devoir prendre des mesures contre certains de ses propres guerriers, dont la fidlit ne lui paraissait pas suffisante... Il fit ce que l'on appela "la journe du tri" : ceux dont il n'tait pas sr furent ou excuts ou dports. 30 000 personnes dit-on, auraient ainsi t tus. Parmi les dports, certains le furent Ndromaen Algrie...".

La commune deNdromaenAlgrietait, alorsune ville prisonet parmi

les familles qui ont t dportes, on trouve aujourd'hui les noms suivants :

*Ghomara(Ghomari) originaires duRif.

*Senhadja(Senhadji)originairesdes environs deFs.

*Masmouda(Masmoudi, Samoudi ou Samoude) originaires duHaut Atlas.

* Zrahna(Zerhouni) originaires deMekns.

* etc.

Le nom de la tribu desGhomaras'crit aujourd'hui, diffremment selon les rgions dans les pays du Maghreb :

au singulier:Ghomari,Ghmari,Ghomeri,Gomeri,Romari, ...au pluriel:Ghomara,Ghmara,Ghomera,...

Les noms de famille qui constituent lesGhomara, aujourd'hui NdromaenAlgrie,selonnotreAnthropologueet ami,Gilbert Grandguillaumedans son livre "Ndroma, l'Evolution d'une Mdina", sont :

*Ghomari,*Attab,*Bekkouche,*Belfatmi,*Chebbati,*Kebdani,*Nia,

Toutes ses familles vivant Ndroma (Algrie) sont desGhomara.

EnAlgrie, une autre branche desGhomarase trouve Bouira.Il s'agit trs probablement, selon leurs informations, dudplacement d'un de leursanctresdeNdromaversBouira.

5/ Les Ghomara hors des Pays du Maghreb :

LesGhomara(Gomera)ayantparticip aux mouvements de l'histoire depuis le 7meSicle,on les trouveun peu partout autour de la Mditerrane etplus loin...

EnEuropeet autour de laMditerrane(Iles Canaries,Espagne,Portugal,...) AuxCarabes(Rpublique Dominicaine,...) eten Amrique du Sud (Prou,Brsil,...),le nom de cette tribu, qui a particip ladcouverte du nouveau monde avecChristophe Colombet la conqute duProuavecPizarro, s'crit :

Au singulier:

Gomery,Gomere,Gomre,Gumery,Gummery,Gomary,Gomero,Gomeiro,Gomori,Gomory,Romary,Romery,...Au pluriel:

Gomra,Gomara,Gomeira,Gomeros,Gomeiros,Gomerez,... ou encoreRomra,Romara, ...

6/ Saint Augustin, Sainte Moniqueet la Numidie Berbre:

Lephilosophe, crivain romain,thologien chrtien et pilier de l'Eglise romaine,Saint Augustin, ditAugustin d'Hippone(Aurelius Augustinus) estBerbre.

Il est l'un des principauxPresdel'Eglise Latine.

HipponeenNumidieest l'actuelle ville d'AnnabaenAlgrie.

AprsSaint Paul,l'vque d'Hipponeest considr comme le personnage le plus important dans l'tablissement et le dveloppement duChristianisme. C'est lui, entre autres,qui a rconcili laphilosophieet lessaintes critures. Il est l'auteur le plus cit du derniercatchisme universel...

Saint Augustinest n le 13 novembre 354ThagasteenNumidie, c'est dire dans l'actuelle ville deSouk-AhrasenAlgrie. C'est une petite ville situe 300 kilomtres de la mer.

En mars 429, lesVandalespartant de laPninsule Ibrique, s'taient lancs par-del lesColonnes d'Hercule(l'actuel Dtroit de Gibraltar) la conqute de laMaurtanie Romaineet de laNumidie.

L'vque d'Hipponemeurt le 28 Aot 430, durant le sige de la villed'Annabapar lesVandaleset leur chefGensric...

On ne peut parler deSaint Augustinsans parler deSainte Monique,sa mre.Profondment pieuse, elle tenait aux pratiques traditionnelles del'Eglise Africaine.

Le nom deMoniquedrive du nom d'unedesseberbrelocale qui s'appelle"Mon".

Rfrences:

* Ibn Khaldoun, "Histoire des Berbres".* Paul le Sept, "Ndroma, Cit Berbre".* Gilbert Grandguillaume, "Ndroma, l'Evolution d'une Mdina".* Hadj Sadok, "Al-Idrisi".* Rachid Benblal, "Histoire des Idrissides: 788-948".* Jean-Marc Bastire, article : "Saint Augustin assig par les Vandales".

http://ghommo.fr.gd/3-_-Les-Ghomara-dans-la-G-e2-n-e2-alogie-Berb%E8re.htm

Ighmaren est une confdration de tribu Amazigh du Rif, les Ghomara sont rattachs la confdration des Masmuda comme une partie des habitants du Souss.

Une bonne partie des Ghomara a t "arabis" mais il existe encore quelque tribu qui parlent encore Tamazight, par exemple dans le village de Chrafat on peut toujours entendre les habitants parler Tamazight, cette localit se trouve sur la route qui relie Targist Chaouen, c'est un lieu trs frquent car c'est en quelque sorte une aire de repos pour les voyageurs.

Concernant l'tymologie de cet ethnonyme, on peut faire l'hypothse que celui ci est issu de la mme racine que le mot "taghmart" qui signifie "angle, coin, coude", donc "Aghmar" (mzgh.) ou "Ghmara" (ar.) doit rfrer la topographie du territoire ancestrale des Ghomara, la pninsule Tingitane ou Abrida (voir. el bekri), qui une forme anguleuse.

Voici une tude qui dcrit un peu plus ces tribus Rifaines, l'auteur rapporte aussi des contes dans ce parler Amazigh du Rif :

Voici un article qui prsente dchar par dchar, les Ghmara qui parlent encore Tamazight, il y a aussi un 2nd article qui parle des stles en alphabet Amazigh retrouvaient dans le Rif occidentale (Lukkos, Tamuda...) :http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1952_num_22_1_1841

Il y a par contre une chose qui me chiffonne, selon cette auteur mais aussi d'autre, le parler Amazigh des Ghmara s'tendraient au maximum au Sud chez les Ait A3ros des Ait Mansour, mais comme je l'ai dis auparavant ce parler est attest dans le village de cherafat et le fait que dans ce village on y parle Tamazight est connu des Rifains. Ce village se trouve beaucoup plus au Sud, sur la N2, que les localits des Ait A3ros. Cherafat semble faire parti du territoire de la tribu des Akhmas (ou peut tre Ait Khaled) comme pour Chaouen, alors il y aurait une 2me rgions dans cette rgion ou on parlerait encore Tamazight, et probablement qu'il y en a d'autre, la situation dans cette rgion doit tre identique celle des Iznagen (senhaja srair) ou d'un dchar l'autre les gens parlent ou pas Tamazight ! Donc il faudrait faire une tude minutieuse de cette rgion pour dterminer qui parle encore Tamazight et essayer de conserver ce parler, mais aussi conscientiser les populations avec des associations sur l'importance de leur hritage.

D'autre part, ceux qu'on appellent actuellement les Ghmara sont les tribus suivantes : Ait Ziat, Ait Zejel, Ait Selman, Ait Beni Bu Zra, Ait Mansur, Ait Grir, Ait Smih, Ait Rezin (et Ait khaled ?). Cependant les Ghmara originel ne sont pas restreint ce groupe de tribu, toute la zone occidentale du Rif jusqu' Anjra sont des Ghmara. Ainsi les Akhmas sont aussi des Ghmara mme si il ne porte plus cette appellation qui a t remplac par jbala (montagnard), cette appellation pjoratif qui leur a t donn certainement par ceux qui rgnaient en maitre dans la rgion les chorfa idrissides et qui avaient impos un systme socio-economique de type fodal et dont les chorfas taient les aristocrates, ces derniers dirigeaient ce territoire partir de leur zaouia de Adrar 3alam pour la branche "amchich" et de ouazzen pour la branche "yamlah" et ils avaient aussi des succursales dans diffrente localit du Rif.

Voici une carte de la rgion, ce que j'ai encadr en jaune c'est les tribus dont l'origine est Ghmara, les autres tribus l'ouest (14, 20...) peuvent tre Ghmara, mais je n'ai pas retrouv de trace de leur ascendance ou alors ils sont mtisss avec d'autre tribu, concernant les Soumata (13) d'aprs Ibn Khaldoun elle n'est pas une tribu Aghmar. Quant aux tribus l'est du Rif, ils ont des origines tribaux diverses Idjanaten (zenetes), Iznagen (sanhaja)... Ce que j'ai hachur en rouge ne correspond pas au territoire des Ghmara comme la dessin l'auteur de la carte. A noter aussi que j'ai lu dans un livre d'un anthropologue (Nicolas Kossovitch) que les Ait Imesgilden (25) parlaient encore Tamazight (bilingue avec darija) dans les annes 50, quand est il maintenant !?

Un tout autre sujet mais cela concerne aussi les Ghmara, David Hart Montgommery avait affirm que la fraction Ait A3ros des Ait Waryaghel tait originaire des Ghmara, et je pense que son affirmation tait justifi. Dans le document de Attilio Gaudio on constate, que la seule fraction des Ait Mansour qui parle encore Tamazight s'appelle A3ros (aros) et dans cette fraction, il y a des dchar qui porte le nom Itrohach (sing. Atrahuch, il y a peut tre une erreur de l'auteur et cela doit se dire Atarhuch). Il se trouve que ce nom est port comme patronyme par des Ait Waryaghel et dont leur ascendance est suppos tre originaire des Ghmara.

Donc, cela est la confirmation qu'une partie des Ait Waryaghel est originaire des Ghmara, et je pense qu'il est vraisemblable que toute la fraction des Ait H'adifa soit originaire des Ghmara. J'ai constat que les femmes de Ait H'adifa s'habillaient la manire des femmes des Ghmara, elles arborent une fota rayure et se sont les seules chez les Ait Waryaghel porter ce genre de vtement, et selon moi cette coutume vestimentaire est un indice qui montrent qu'il sont originaire des Ghmara.

De plus, le parler Amazigh des Ghmara (voir le 1er document) prsente des similitudes sur certains point avec le parler des Ait Waryaghel, je reviendrait plus longuement la dessus une autre fois en tudiant plus en profondeur les textes rapports par G. S. Colin.

On peut voir sur cette carte que les toponymes sont lgrement diffrent ceux de Attilio Gaudio (tujkan/tujgan ; tajenza/tankenza...) :

http://tamazight.forumactif.com/t48-tamazghit-n-ghomara

__________________________________________________________________

PAGE 82