SENSIBILISATION A LA CULTURE

PATRIMONIALE.

Préparé par Dr. Ghomari Fouad

Maître de conférences

Faculté des sciences de l’ingénieur

de l’Université de Tlemcen.

COURS DE MAGISTER ‘’ARCHEOSCIENCES’’ 2005-2006

Qu’est ce que le patrimoine ?

Définition du dictionnaire LAROUSSE :

‘’ Bien commun d’une collectivité, d’un groupe humain, considéré comme un héritage transmis par les ancêtres ‘’

Selon la définition, le patrimoine englobe tout : toute créativiténaturelle oui humaine qui a existé ou qui continue d’exister.

Pluralité du patrimoine.

Patrimoine naturel

Tout est en tout, le matériel est dans l’immatériel et vis versa.

Patrimoine culturel

Génétique

Paysager

Forestier

Subaquatique

Minier & Energétique

Matériel

Archéologique

Muséologique

Documentaire

Scientifique

Immatériel

Spirituel (mystique & religieux)

Coutumes (savoir être)

Artistique (savoir)

Littéraire (savoir)

Artisanal (savoir-faire)

Mémoire des lieux

Ce patrimoine comme diraient les mathématiciens est infini dénombrable.

Spatial

Le concept patrimoine.

La notion de patrimoine n’a pas cesséd’évoluer : de grands progrès sont réalisés sur le plan des idées…

ex.: Patrimoine bâti, patrimoine architectural, patrimoine archéologique,

Extension du champ patrimonial au patrimoine du XXe siècle, patrimoine industriel, patrimoine en péril, etc.

Notion de transmission.

Une étape essentielle au cours de la durée de vie d’un patrimoine est celle de sa transmission.

A-t-il été transmis par nos aïeux dans le respect de son authenticité?

Présente-t-il des pathologies menaçant son intégrité structurelle et sa résistance?

Fragilité du patrimoine : menaces potentielles.

Menace naturelle Menace Humaine

Guerres & Colonisation

Développement économique non maîtrisé

Urbanisation anarchique

Exploitation excessive des ressources naturelles

Mal entretien

Catastrophes

Incendies

Séisme

Inondations

Tsunami

Vieillissement

Humidité

Salinité

Erosion

Dégradation

Ouragans

GelGlobalisation & mondialisation

La menace humaine est la plus à craindre car destructrice. Face à cette extrême fragilité de l’héritage culturel, des nations ont réagi…les Nations Unies.

Conscientisation au service de la protection.

Création de l’UNESCO (16 Novembre 1945).

Efforts soutenus à l’égard de la protection des monuments et sites : élaboration de diverses chartes et conventions internationales, promulgation de lois internationales, etc.

Centre du patrimoine mondial (gestion & administration du patrimoine de l’humanité)

Conseil International des monuments et sites (ICOMOS)

Centre international d’études, de conservation et de restauration des biens culturels (ICCROM)

Union mondiale pour la nature (UICN)

Patrimoine commun: critères d’acceptation.

Patrimoine naturel ou culturel présentant une valeur exceptionnelle pour l’humanitéainsi qu’une unicité. Cette reconnaissance est un moyen de valorisation important qui nécessite une stratégie de protection et une conservation rigoureuse.

L’Algérie compte sept sites inscrits sur la liste de l’UNESCO.

Sont inscrits sur la liste 788 sites dont :

611 sites culturels, 154 sites naturels et 23 mixtes.

Carte du continent Africain.

1- La Kalâa des Béni HammadWilaya de M’Sila, commune de Maadid ‘’Bechara’’

Dans un site montagneux d’une saisissante beauté, les ruines de la première capitale des émirs Hammadites, Fondée en 1007 et démentelée en 1152, nous restituent l’image d’une ville musulmane fortifiée. Sa mosquée avec sa salle de prière de 13 nefs à 7 travées, est l’une des plus grandes d’Algérie.

Patrimoine Algérien classé sur la liste de l’UNESCO.

Suite du Patrimoine Algérien classé sur la liste de l’UNESCO.

2- Tassili n’AiierWilaya de Tamanrasset et Illyzi

Un étrange paysage de grand intérêt géologique abrite l’un des plus impotants ensemble d’art rupestre préhistorique du monde. Plus de 15.000 dessins et gravures permettent d’y suivre depuis 6000 av. J.-C. jusqu’aux premiers siècles de notre ère, les changements du climat, les migrations de la faune et l’évolution de la vie humaine aux confins du Sahara. Les formations géologiques, avec les niches que l’érosion a creusées dans le grès, sont d’une beauté spectaculaire.

2- Tassili n’AiierWilaya de Tamanrasset et Illyzi

A 2000 Km d’Alger dans les paysages extraordinaires du Tassili des N’Ajjers vaste plateau gréseux àaspect lunaire et d’une beautégrandiose, on ne peut y voir de gigantesques canyons, des gorges encaissées, des forêts de pierres, des coupoles en grès découpées par l’érosion. Au Nord du Hoggar, est situé un des plus riches musées d’art préhistorique existant dans le monde. Sue des centaines de kilomètres, de magnifiques peintures rupestres apportent une contribution toute nouvelle à l’histoire universelle des arts et à la connaissance des civilisations préhistoriques de l’Afrique.

Suite du Patrimoine Algérien classé sur la liste de l’UNESCO.

3- Vallée du M’ZabWilaya de Ghardaia

La vallée a conservé intact, autour de ses sept Ksour ou villages fortifiés (Ghardaia, El Attf, Bereyan, Bennoura, Béni Yezguen, Melika) , un habitat humain vernaculaire crée au Xe siècle par les Ibadites. Fonctionnelle et dépouillée, parfaitement adaptée au milieu, conçue pour la vie en commun, mais respectant les structures familiales, l’architecture du M’Zab est une source d’inspiration pour les urbanistes d’aujourd’hui.

Suite du Patrimoine Algérien classé sur la liste de l’UNESCO.

4- DjemilaWilaya de Sétif

Djemila ou Cuicul, avec son forum, ses temples et ses basiliques, ses arcs de triomphe et ses maisons, à 900 mètres d’altitude, fournit un exemple formidable de l’adaptation des schémas de l’urbanisme romain àun site montagneux.

Suite du Patrimoine Algérien classé sur la liste de l’UNESCO.

5- TipazaWilaya de Tipaza, Daira de Tipaza

Sur les rives de la méditerranée, Tipaza, ancien comptoir punique, fut occupépar Rome, qui en fit une base stratégique pour la conquête des royaumes mauritanéens. Le site comprend un ensemble unique de vestiges phéniciens, romazins, paléochrétiens et byzantins, voisinant avec des monuments autochtones, tel ‘’Kbor er Roumia’’, grand mausolée royal mauritanien dit ‘’Tombeau de la chrétienne’’.

Suite du Patrimoine Algérien classé sur la liste de l’UNESCO.

6- TimgadWilaya de Batna, Daira de Batna,

Commune de Timgad

Sur le versant Nord des aurès, J.-C., par l’empereur Trajan, comme une colonie militaire. Avec son enceinte carrée et son plan orthogonal commandé par le cardo et le Decumanus, les deux voies perpendiculaires qui traversaient la ville, c’est un exemple de l’urbanisme de la Rome antique à son apogée.

Suite du Patrimoine Algérien classé sur la liste de l’UNESCO.

7- Casbah d’AlgerWilaya d’Alger (capitale)

Dans l’un des plus sites maritimes de la méditerranée, surplombant les îlots où un comptoir carthaginois fut installédès le IVè siècle av. J.-C., la casbah est une ville islamique ou médina, d’un type original. Lieu de mémoire autant que lieu d’histoire, elle comprend outre la citadelle, des mosquées anciennes, des palais de style ottoman et un tissu urbain traditionnel où une sociabilitétrès poussé a de longue date laissé sa marque.

Patrimoine classé national: critères de choix.

Identification du patrimoine défini présentant :

• une valeur historique,

• une valeur culturelle (esthétique),

• une valeur naturelle.

Loi algérienne relative à la protection du patrimoine culturel.

A quoi sert le patrimoine ?

Peut être utilisé par une communauté responsable, comme un instrument d’expression collective et une ressource potentielle prête à être mise en valeur pour le développement local (retombées économiques et moyens de substances durables) ou pour la pérennitéde l’héritage collectif,

La mise en valeur d’un patrimoine permet de valoriser la spécificité d’un lieu. La création de sites visitables apparaît comme vecteur potentiel d’une stratégie identitaire à la fois locale et ouverte au monde.

A travers les objets anciens, on est relié physiquement aux temps immémoriaux et ainsi on a l’impression de remonter le temps et de voyager dans le passé; on est traversé par un sentiment d’éternité ou plutôt de vie plus longue.

Comment sauver les ruines ?

Il existe deux écoles de pensée:

• retrouver l’expression la plus complète possible d’un édifice ancien avec la reconstructiond’éléments disparus et la réutilisation du bâtiment ou du site pour une activité de notre époque,

• intervention minimale qui tend à préserver la structure historique telle qu’elle nous est parvenue en la conservant et la protégeant contre toute détérioration supplémentaire et contre toute disparition de la structure.Cette démarche a pour postulat que toute intervention aussi bien intentionnée soit-elle tend à modifier l’authenticité et donc recréer la structure reviendrait à falsifier l’histoire.

Outils de l’intervention.

Toute intervention doit être précédée par des études et des analyses complètes. L’on se doit de souligner à ce titre l’importance de l’apport de la recherche scientifique tant fondamentale qu’appliquée dans le diagnostic et notamment le développement croissant des méthodes non destructives en vue d’identifier les caractéristiques physiques, chimiques et minéralogiques des matériaux constitutifs de l’objet analysé.

Ethique de la restauration.

Toute intervention préventive doit respecter le schéma suivant :

Diagnostic des pathologies, Identification des techniques et matériaux de construction, recherche de solutions appropriées et opération d’intervention de qualité (entreprise aux compétences élargies).

Dans le cadre de cette entreprise, l’on n’a guère droit à l’erreur.

Politique du patrimoine: clefs de la réussite.

La protection du patrimoine est l’affaire de tous. Néanmoins l’Etat doit s’engager à tous les niveaux : formation, sensibilisation, médiation et animation.

D’abord la formation. Il s’agit de :

1- promouvoir la formation des formateurs dans les divers domaines artistiques et culturels,

2- Initier les élèves de la maternité à l’université au patrimoine. L’objectif serait de permettre un lien entre les apprentissages etles compétences des enfants et des adultes à partir d’un projet,

3- formation professionnelle aux métiers traditionnels où la relève se fait rare mais pour lesquels il y’a toujours une demande.

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La sensibilisation passe d’une part par la promotion de la culture patrimoniale destinée aux citoyens, par sa connaissance et donc son adoption et sa mise en valeur et d’autre part par une plus grande implication du mouvement associatif (société civile).

Il faut en particulier le faire parce que les valeurs patrimoniales si elles sont bien comprises, elles sont porteuses de développement. Il ne faut pas aussi oublier la capacité de résistance et de mobilisation des habitants qui seront de plus en plus actifs et présents sur le terrain.

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La médiation se fait entre le public et le patrimoine. Le médiateur doit connaître son sujet, et a l’obligation de transmettre sa passion. Il doit positionner le non savoir de l’autre comme moteur de recherche qui est en fait la base de construction de la quête de nouveaux savoirs. Les moyens doivent suivre.

L’animation passe par l’organisation de :

1- festivals, visite, rencontre, débat,

2- séminaires, forums, colloques,

3- expositions itinérantes, pièces de théâtre, bals, etc.

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L’engagement de l’état au travers des collectivités locales (acteurs majeurs dans la gestion des relations complexes

entre patrimoine et développement) doit se faire aussi en :

Engageant un effort budgétaire durable en faveur du patrimoine,

Simplifiant les procédures de classement,

Décentralisant la propriété des monuments historiques aux collectivités locales, la gestion de l’inventaire et la maîtrise d’ouvrage pour les travaux de restauration,

Prenant des dispositions d’incitation juridiques et fiscales en faveur des propriétaires privés (crédit d’aide à l’entretien, diminution de certaines taxes, etc.)

Dis moi comment tu aimes ton patrimoine, je te dirais quelle société tu es?.

Pour partager, sauvegarder et protéger, il faut avant tout comprendre.

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