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SIM Actualités 1/2015

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Magazine de la SIM International (Suisse)

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1/2015 S I M i n t e r n a t i o n a l e

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Alors que le Libéria continue à lutter contre le virus Ébola, l’économie et les infrastructures du pays font un saut en arrière de plusieurs mois, sinon de plusieurs années. Lors de ma dernière visite dans ce pays, en 2010, la socié-té se remettait avec peine des méfaits d’une longue guerre civile. Un problème important était le niveau élevé de chômage. Cependant, lors de tous les entretiens que nous avons eus, personne n’a jamais utilisé des mots comme « pauvreté » ou « indigence ».

Je me souviens d’avoir été élevé au Nigéria, où nous n’avions pas de jouets manufacturés, mais nous inventions les nôtres … et avec quelle fi erté  ! Notre famille ne possédait ni radio ni télévision et nous dépendions des au-tres, dans le village, pour être informés. Nous

n’avions pas de vélo et l’idée d’une voiture n’effl eurait pas même notre imagination. Les habitations étaient modestes, construites de boue séchée et couvertes de tôles on-dulées. Nous ne mangions que ce que nous cultivions ou pouvions nous procurer dans le village. Toutefois nous ne nous considérions pas comme pauvres, mais comme mekunu ou « classe ouvrière ».

Du point de vue spirituel, nous étions indi-gents et cette pauvreté générait bien d’autres problèmes. La superstition et la crainte tenai-ent le haut du pavé. Les gens dilapidaient leurs maigres ressources pour consulter des sorciers et pour chercher une protection dans la magie ou les amulettes. Faute de ressources, nombreux sont ceux qui mouraient de mala-dies bénignes comme la malaria. La liberté n’avait pas de sens pour nous. À la fi n, ma famille a compris que la plus grande maladie et la forme majeure de la pauvreté étaient le péché ainsi que sa conséquence : la mort.

L’étendue d’Ébola, au Libéria, témoigne de la puissance des superstitions et de l’ignorance au sein d’un peuple qui ne se considère pas comme pauvre. Alors que cette maladie rava-ge le pays, de nombreux habitants clament que cette fi èvre hémorragique est un plan dia-bolique du gouvernement. Ils affi rment qu’il s’agit d’une maladie des étrangers et que la menace ne concerne pas leur pays.

Malheureusement, ce mensonge s’est diffu-sé dans tous les groupes sociaux, des plus pauvres aux plus riches. Dans certaines villes

les malades ont été libérés de force des hôpi-taux où ils étaient traités, ce qui a empiré la situation pour eux-mêmes et pour ceux qui ont été en contact avec eux. Les ténèbres spirituelles facilitent la croyance en toutes sortes d’erreurs.

La SIM croit que la pauvreté a de nombreuses facettes. Nous considérons la maladie et la pauvreté dans le contexte des besoins de la personne entière. Notre réponse ne peut se limiter à la distribution de nourriture, aux en-quêtes sanitaires, à la mise en quarantaine ou, même, à la distribution de traités.

Nous existons pour adorer Christ avec notre cœur, nos paroles et nos actes. Ainsi nous combattons la maladie et la pauvreté dans cette perspective – spécialement dans les ter-ritoires où de nombreuses personnes vivent et meurent encore sans avoir eu l’occasion d’entendre parler de l’amour du Christ et da sa puissance pour les sauver. Notre réponse doit aller au-delà de nos comptes bancaires et de nos garde-manger. n

n Par Joshua Bogunjoko, Directeur de la SIM-Internationale

▲ Joshua Bogunjoko Directeur de la SIM-Internationale

ContactsSIM SuisseC.P. 4051CH-2500 Bienne 4PostFinance: SIM, 10-2323-9IBAN CH49 0900 0000 1000 2323 9 | BIC POFICHBEXXXTél / Fax ++41(0)32 345 14 44/[email protected]

SIM Canada au Québec17 rue Alfred-LalibertéNotre-Dame-de-l´Ile-Perrot, QC, J7V 7P2Tél / Fax: 514 425 [email protected]

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ImpressumCe journal trimestriel paraît en allemand, anglais, français et italien.Tarifs de l’abonnement annuel: CHF 10.–; € 8.–Rédaction : Waltraud et Günter KunzGraphisme/Layout : FRANK.COMMUNICATION. Singen (D), www.frank-com.deProduction : Jordi SA .le spécialiste média. Belp, www.jordibelp.ch

La SIM est membre de l’ et de la

SIM International (Suisse) asigné le Code d‘honneur AES.Ce label de qualité engagele signataire à une utilisationresponsable des dons reçus.

Éditorial

Je n’avais rien pour devenir missionnaire – je n’étais certainement pas de celles dont on lit l’histoire dans des biographies mis-sionnaires  : audacieuses, sculptées dans la prière et douées dans leur ministère. J’étais plutôt une enfant timide, anxieuse et moyenne dans mes études. Je n’excellais en rien ! Au cours de ma vie estudiantine, je regardais à deux fois avant d’exprimer ma foi. Alors que mes amis étaient des fonceurs dans les groupes chrétiens, je me sentais plutôt bien dans l’arrière-garde  ! Je n’avais pas la fibre de ces missionnaires dont on lit la biographie.

J’ai épousé David, et mon mari a déclaré que s’il voyait une annonce dans un journal mis-sionnaire pour un juriste, il la considérerait comme un appel à partir sur le champ. Inu-tile de dire qu’il n’a jamais vu une telle an-nonce  ! Alors, comment nous sommes-nous mis en chemin pour servir Dieu au Pérou avec la SIM, en abandonnant nos professions, notre maison et nos familles ?

Quand quelqu’un nous pose cette question, la réponse est plutôt laconique : « Parce que Dieu nous a appelés ». Est-ce que cela signi-fie que nous avons entendu une voix sonore nous disant d’aller au Pérou  ? Dieu nous aurait-Il défiés lors d’une conférence mis-sionnaire ? Notre pasteur ou nos amis nous auraient-ils pressés en nous présentant les besoins missionnaires au Pérou ? La réponse à toutes ces questions est négative !

Une définition d’ « appel » est une profonde et forte conviction. Longtemps avant notre mariage, aussi bien David que moi-même

avions développé cette conviction que Dieu pourrait nous conduire à Le servir sur le champ missionnaire. Nul doute que cette conviction partagée a cimenté cette relation qui nous a conduits au mariage. En ce qui me concerne, tout a commencé à l’école du dimanche où des enseignants enthousiastes ont suscité mon intérêt pour la mission.

Ensuite, à l’université, des orateurs motivés, envoyés par des organisations missionnaires, ont alimenté mon intérêt par les défis qu’ils lançaient. Après notre mariage, nous avons exercé nos professions, à savoir celle de ju-riste pour David et celle de cheffe du person-nel pour moi. Nous nous sommes efforcés de vivre avec un seul salaire afin de mettre de côté l’argent nécessaire pour une formation dans un collège biblique. Nous avions, ce-pendant, un doute persistant  : étions-nous les bonnes personnes ou était-ce un vœu pieu  ? L’appel était fort, mais nous avions beaucoup d’hésitations !

Dieu nous dirigeraDans un sens large, nous sommes, bien sûr, tous appelés. Nous sommes appelés au salut par Dieu qui nous aime et nous appelle selon son dessein (Romains 8:28). Lorsque nous sommes convaincus de cet appel et que nous vivons dans l’obéissance aux instructions de Dieu, nous pouvons rechercher son conseil quant au mode de Le servir. Peu à peu, alors qu’Il nous guide, nous percevons plus spécifiquement le type de service auquel Il nous appelle.

Un appel est une expérience très personnelle  ; comment être certains de suivre la bonne piste ? Il y a plusieurs moyens de vérifier notre appel. Prions-nous pour notre appel  ? Cherchons-nous à vivre dans l’obéissance à Dieu ? Notre appel est-il compatible avec la Parole de Dieu ? Qu’est-ce que les autres en pensent ? Quelle est notre motivation et sommes-nous équipés pour accomplir ce travail? Notre formation spirituelle est-elle assez solide pour affronter les difficultés sur le chemin de notre appel ?

Heureusement, nous ne vivons pas notre vie chrétienne dans l’isolement. Appartenir à un corps de croyants est très important car nous pouvons tirer parti de la sagesse des autres pour répondre à ces questions. Nos responsables d’église et ceux avec qui nous adorons Dieu et Le servons sont bien placés pour nous accompa-gner dans cette aventure, nous aider à mettre à l’épreuve notre appel et nous soutenir alors que nous exerçons notre ministère.

Lorsque finalement David et moi-même nous sommes entretenus avec notre pasteur et nos responsables d’église, nous avons reçu un préa-vis positif. Oui, il leur semblait juste que nous commencions à explorer cette possibilité. Nous étions conscients que ce processus prendrait quelques années. Vérifier la validité de notre appel impliquait de suivre les cours d’une école biblique, d’acquérir une certaine expérience du ministère au sein de notre église et, plus spé-cifiquement pour David, d’apprendre à diriger l’église. Proposer notre candidature à la SIM et

n Par Helen Heron, Directrice Internationale des ressources humaines

▲ David et Helen Heron

La jeune famille missionnaire Heron au Pérou ▲ ▲ Helen Heron en activité au Pérou

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3Suis-je concerné ?

la voir acceptée a représenté une nou-velle confirmation.

L’apôtre Paul, lui-même missionnaire, avait une idée très précise de l’appel – il avait clairement entendu la voix de Jésus l’appelant directement - à prêcher l’Evangile aux païens (Romains 15). Ce-pendant, même Paul n’est pas parti sans avoir reçu la bénédiction et les prières de l’église qui l’envoyait (Actes 13:1-3).

Tous les chrétiens doivent s’assurer qu’ils utilisent leurs ressources de temps, de forces et d’argent pour le ministère au sein de l’église en accomplissant le travail que Dieu leur a confié à un moment précis de leur vie. Il faut, toutefois, considérer cer-tains aspects spécifiques liés à l’église qui envoie et à l’organisation missionnaire ; il y a des défis particuliers qui se présentent au sein d’un ministère transculturel et au sein d’une équipe multiethnique. On ne peut relever ces défis qu’avec une convic-tion profonde ou un appel indubitable au ministère. Au sein de la SIM, un appel de la part du Seigneur est considéré comme incontournable, quelle que soit sa forme ; que ce soit pour un pays donné, une ac-tivité spécifique ou simplement pour un ministère à plein temps.

Si nous obéissons à Dieu, Il nous conduira. Alors que nous cherchons Sa volonté pour comprendre comment Le servir, je prie, qu’à l’instar de Paul, nous soyons convaincus du ministère auquel Dieu nous a appelés. n

«  Nous venons d’être informés que deux membres de notre équipe missi-onnaire sur le site de l’ELWA (Eternal Love Winning Africa - L’Amour Éternel qui Gagne l’Afrique) avaient contracté le virus Ébola … »

Cette phrase prononcée le 27 juillet par notre Directeur International Joshua Bogunjoko, a déclenché une demande urgente de prière au sein de la famille mondiale de la SIM. Le virus mortel d’Ébola, en Afrique de l’ouest, qui avait déjà tué des milliers de personnes au Li-béria, avait aussi contaminé deux de nos mis-sionnaires qui s’y trouvaient pour les servir  : Nancy Writebol de la SIM et le Dr Kent Brantly de Samaritan’s Purse, prêté à la SIM.

Le Dr Brantly, en collaboration avec la docto-resse Debbie Eisenhut et le Dr John Frankhau-ser, avait travaillé d’arrache-pied à l’hôpital ELWA et au Centre de Gestion Ébola quand il a contracté la maladie. L’hygiéniste Nancy Write-bol était occupée, 12 heures par jour, à aider les médecins à endosser leur équipement de protection personnelle et à décontaminer leurs vêtements après leur travail.

Les Drs Eisenhut et Frankhauser ont fait tout leur possible pour soigner Nancy et Kent qui ont reçu trois doses du sérum ZMapp, jusqu’alors non testé sur des êtres humains. À peine for-mée, l’équipe de la SIM pour une intervention rapide contre Ébola a organisé le transport aé-rien des deux patients vers l’hôpital universitaire d’Atlanta (Georgia-USA). Le 2 Août, le Dr Brantly est arrivé à l’unité spéciale de l’hôpital, unité mise sur pied avec la collaboration du Centre pour le Contrôle et la Prévention des Maladies. Nancy Writebol y est arrivée trois jours plus tard.

Leur évacuation et leur traitement a attiré l’attention des médias du monde entier. Des

porte-paroles ont discuté du sujet pour sa-voir s’il était juste que des missionnaires tra-vaillent dans des pays où règnent de telles menaces mortelles et s’il était opportun de les rapatrier en cas de contamination. Des experts médicaux ont rassuré le public en ar-güant que les pays occidentaux sont relative-ment protégés, contrairement au Libéria où Ébola s’est diffusé au sein d’un pays dont le système sanitaire était affaibli par la guerre civile. Alors que Kent et Nancy ont pu rece-voir des soins spécifiques de la part d’une équipe médicale à Atlanta, les journalistes tiennent leur lectorat informé de la crise crois-sante d’Ébola en Afrique de l’ouest où trop de gens ont été inutilement infectés à cause de l’ignorance et de la peur.

Le 19 août, les médecins ont déclaré que Nancy Write-bol était guérie, ce qui lui a permis de quitter l’unité d’isolement de l’Hôpital Universitaire Emory. Alors que toute l’équipe médicale acclamait sa guérison en bat-tant des mains, la seule chose qu’elle a affirmée était la sui-vante : « À Dieu revient toute la gloire ». Peu après, Nancy et son mari David ont quitté l’hôpital par une petite porte pour se rendre dans un lieu inconnu afin de permettre à Nancy de rega-gner des forces après cette longue séparation.

n Par Suzanne Green

Lutte contre Ébola au Libéria

Les collaborateurs de la SIM, Nancy Writebol et le Dr Kent Brantly, prêté

par Samaritan’s Purse, ont contracté le virus d’Ébola alors qu’ils travaillaient à

l’hôpital ELWA, au Libéria.

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Lutte …Suite de la page 3

Deux jours après la sortie de Nancy, les méde-cins ont déclaré que le Dr Brantly avait vaincu le virus, ce qui lui a aussi permis de sortir de l’hôpital. « Aujourd’hui est un jour miraculeux » a-t-il déclaré aux reporters qui l’attendaient. « Je suis ravi d’être en vie, de me sentir bien et de retrouver ma famille. Par-dessus tout, je suis éternellement reconnaissant envers Dieu d’avoir épargné ma vie ; je suis heureux de l’intérêt, que ma maladie a suscité, quant à la situation cri-tique de l’Afrique de l’ouest au beau milieu de

cette épidémie … Les mots me manquent afin de vous remercier pour vos prières et votre sou-tien. La seule chose que je puisse dire est que je sers un Dieu fidèle qui répond aux prières … »

ELWA lutte contre ÉbolaSelon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’épidémie courante d’Ébola en Afrique de l’ouest est la plus grande et la plus com-plexe qui soit, depuis la découverte du virus il y a plus de 40 ans. L’OMS a déclaré qu’il s’agissait d’une « menace internationale pour la santé » et « la plus meurtrière de toutes les épidémies d’Ébola précédentes mises ensem-ble ». Au Libéria, qui semble être le pays le plus touché, et où l’Hôpital ELWA, de la SIM, a lutté

sans relâche depuis juin, plusieurs facteurs ont contribué à la morosité de cette situation.

«  Malgré un gros effort d’information à la population, entre autres par Radio ELWA, la plupart des gens continue à croire qu’Ébola n’existe pas », confie Will Elphick, directeur de la SIM-Libéria. « Beaucoup pensent qu’il s’agit d’une fourberie du gouvernement pour obtenir des fonds de la part des organisations inter-nationales. D’autres y voient le résultat d’une malédiction que l’on ne peut affronter que par des prières ». Au chaos généré par l’ignorance et la peur s’ajoute l’inefficacité du système de santé libérien. Avant qu’Ébola ne tue médecins et infirmières, il n’y avait qu’un seul médecin pour 100'000 habitants. Maintenant, il y en a encore moins  ! D’autres ont abandonné leur poste de travail, à l’hôpital, par peur d’être aussi contaminés. Les hôpitaux du pays ont fermé leurs portes progressivement.

En dépit de ce défi, l’hôpital ELWA a fait de son mieux pour lutter contre le virus. « Déjà en février, la rumeur courait qu’on avait dia-gnostiqué des cas d’Ébola en Guinée,  » rap-porte Elphick. «  Nous avons décidé de nous préparer au pire. Ainsi avons-nous déplacé deux familles de missionnaires avec des pe-tits enfants parce qu’elles exerçaient leur

ministère au nord du pays, à la frontière de la Guinée. Les médecins de l’hôpital ELWA ont commencé à se préparer pour affronter Ébola au cas où le virus arriverait à Monrovia ».

«  La doctoresse Debbie Eisenhut a fait des recherches sur le virus et a développé un pro-gramme de formation pour le personnel d’ELWA. Grâce aux conseils de Médecins sans Frontières, on a pu installer un Centre de gestion d’Ébola, dans la chapelle de l’hôpital, et établir un système de détection et de triage des patients pour la sauvegarde de tout un chacun.

Quand, en avril, des patients atteints d’Ébola ont commencé à affluer à Monrovia, la SIM a décidé d’évacuer les familles qui travaillaient au Libéria. Ne sont restés au pays que les missionnaires qui étaient impliqués dans l’application du plan de gestion. « En mai, 42 jours après la confirmation du derniers cas au Libéria, nous avons pensé que le spectre d’Ébola était derrière nous, » explique Elphick. «  Aucun patient n’était encore arrivé à ELWA. Une partie de notre personnel évacué est revenue et mon épouse Jenny, ainsi que moi-même, sommes rentrés au Royaume-Uni pour notre congé missionnaire.

Cependant, en juin, Ébola était présent en Sierra Leone. Une femme de Monrovia, qui avait assisté

▲ Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’épidémie courante d’Ébola en Afrique de l’ouest est la plus grande et la plus complexe qui soit, depuis la découverte du virus il y a plus de 40 ans.

Dès les premiers jours de l’Église, les chrétiens ont travaillé avec abnégation pour soulager les souffrances des malades,▼ souvent au risque de leur vie.

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… contre la fièvre Ébola …

à un enterrement dans ce pays, est rentrée à la maison, transportant le virus avec elle. Ainsi est arrivée la seconde vague d’Ébola, au Libéria. Les deux premiers patients porteurs du virus sont arrivés à l’hôpital ELWA. Malheureusement, l’un d’entre eux est décédé dans l’ambulance qui le transportait. Cette fois le virus s’est rapidement diffusé dans la capitale. Il est très vite devenu clair que les cinq lits du centre de gestion d’Ébola ne suffiraient pas.

Avec la collaboration de Samaritan’s Purse, la SIM-Libéria a installé un centre de gestion plus grand, avec 25 lits. Le 20 juin, il était déjà opé-rationnel et, en très peu de temps, l’équipe de médecins de la SIM s’est trouvée sur pied de guerre. Quoiqu’il n’existe pas de traitement con-tre Ébola, l’équipe a rapidement compris qu’une identification précoce, une réhydratation conti-nue et une alimentation saine pouvaient aider le système immunitaire des patients à lutter contre le virus. Cependant, dans cette période initiale, on n’a pas connu de succès et la plupart des pa-tients sont décédés. L’amour et la compassion du ChristL’hôpital ELWA continue à lutter contre Ébola, mais il est nécessaire d’avoir plus de personnel et un meilleur équipement pour enrayer sa dif-fusion. À la fin du mois d’octobre 2014, plus de 5000 personnes sont mortes de cette maladie en Afrique de l’ouest, dont 2800 rien qu’au Li-béria. L’OMS avertit que le nombre des person-nes contaminées pourrait s’élever à 10'000, en

novembre, si l’épidémie ne peut pas être jugulée d’ici-là (ndt : les chiffres correspondent aux don-nées disponibles à l’heure de la rédaction finale).

Dès les premiers jours de l’Église, les chrétiens ont travaillé avec abnégation pour soulager les souffrances des malades, souvent au risque de leur vie. Jésus nous a enseigné à prier pour les malades et à en avoir soin. Parler à ceux qui vivent et meurent sans avoir entendu la Bonne Nouvelle de l’amour du Christ et de sa puissance pour les sauver est la raison d’être de la SIM ; notre cœur bat pour cela !

C’est ce qu’exprimaient les paroles de Nancy Writebol, quand elle s’est adressée aux journalis-tes lors de la conférence de presse de la SIM-USA, le 3 septembre : « Je n’avais aucune idée de ce qui allait m’arriver. J’étais, bien sûr, informée de la possibilité de suites funestes à une infection. Cependant je n’avais aucune crainte ; je percevais seulement la présence du Christ avec nous. J’ai alors pensé  : Que je vive ou que je meure, tout va bien ! J’ai eu beaucoup de joie à servir Dieu à l’hôpital ELWA et je Lui suis reconnaissante pour l’occasion qu’Il m’a donnée de le faire. »

Alors qu’Ébola continue à ravager l’Afrique de l’ouest et que des centaines d’êtres hu-mains meurent sans avoir pu entendre l’Evangile, nous souhaitons répondre avec l’amour et la compassion du Christ en uti-lisant toutes les ressources que Dieu met à notre disposition. n

Suite de la page 5 :

▲ L’hôpital ELWA continue à lutter contre Ébola, mais il est nécessaire d’avoir plus de personnel et un meilleur équipement pour bloquer sa diffusion.

▲ En plus d’un travail harassant, l’équipe médicale de l’hôpital ELWA prie pour les patients.

Nancy Writebol

« J’ai eu beaucoup de joie à servir Dieu à l’hôpital ELWA et je Lui suis reconnaissante pour l’occasion qu’Il m’a donnée de le faire. »

Will Elphick Directeur de la SIM-Libéria:

« En mai, 42 jours après le dernier cas détecté au Libéria, nous avions pensé que le spectre d’Ébola était

derrière nous »

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6 … au Libéria

En 2008, John et Liesi ont déménagé à Eisen-stadt, en Autriche, avec le rêve d’y fonder une Communauté Chrétienne vivante. En collabo-ration avec le couple missionnaire allemand Hoprich, ils ont développé le projet de création de la Communauté « FORUM-Einsentadt ».

Quiconque a déjà passé des vacances en Au-triche se souviendra certainement d’y avoir vu nombre de crucifi x, un peu partout dans le paysage. À première vue, le peuple de cette na-tion donne l’impression d’être profondément religieux. Par le passé, en effet, tout Autrichien qui se respectait se devait d’appartenir à l’église catholique romaine. Comme dans la plupart des pays européens, les choses ont bien changé. La proportion des Autrichiens qui déclarent ouver-tement ne pas adhérer à une religion s’élève à plus de 12% ; il faut y ajouter tous ceux qui re-connaissent ne pas être pratiquants. En moyenne, chaque année, 40'000 personnes abandonnent l’église catholique romaine.

En plus des fi dèles aux églises catholiques et luthériennes, on dénombre moins de 20'000 chrétiens évangéliques, ce qui correspond à environ 0.4% de la population. Pour 40% des Autrichiens, trouver une église évangélique là où ils vivent serait impossible, même s’ils souhaitaient à s’y rendre.

Dieu a mis sur le cœur du couple Doss ce champ missionnaire dans la patrie même de

Liesi. John éprouve l’ardent désir d’expliquer la Parole de Dieu aux autres, de les conduire à dé-couvrir la Bible par eux-mêmes, de les réunir en petits groupes et de les voir croître dans la foi.

Les Doss ont beaucoup prié et lutté ensemble pour les gens que Dieu a mis sur leur chemin. De grandes espérances et de profondes déceptions vont souvent de pair et Dieu a utilisé leur consé-cration, leur foi, leur patience et leur amour. Des gens sont sortis de situations inextricables et ont trouvé un nouvel horizon de vie. « L’année der-nière, par exemple, nous avons baptisé Sonja », rapporte le couple. « Maintenant, elle collabore avec d’autres chrétiens à une cellule de maison. Elle a à cœur les gens en détresse et cherche à les atteindre. Elle a amené un clochard dans notre communauté ; désormais il y vient chaque dimanche et il s’y épanouit. Au cours du mois de janvier 2014, Jutta s’est convertie. Jutta était une conférencière de renommée internationale dans le domaine de l’ésotérisme et des anges ; elle avait écrit 6 livres. Maintenant, elle tient des conférences sur le thème « Des anges à Jésus » ; sous peu, elle donnera son témoignage sur le canal de télévision ERF.

Se référant à leur expérience initiale, John et Liesi expliquent  : «  Quand nous sommes rentrés en Autriche, après un voyage d’information, dans la patrie de John, nous avons célébré les deux premiers mariages au FORUM. Pour de nombreux participants, il s’agissait du premier mariage non-catho-lique auquel ils assistaient. Plusieurs d’entre eux ont déclaré avoir été profondément tou-chés par le message et notre foi vécue. Un invité nous a même dit qu’il souhaitait con-naître notre église de plus proche.

John travaille aussi dans d’autres églises aux-quelles il offre des cours de formation. Il a été

rempli de joie quand 40 personnes se sont inscrites à un cours sur le thème «  servir en harmonie avec sa sensibilité et ses talents per-sonnels ». Dans les conditions locales, 40 par-ticipants représentent un nombre très élevé.

Par la suite, John et Liesi ont commenté : « Parmi les nombreuses nouvelles personnes qui vien-nent régulièrement au FORUM, se trouvent deux familles, ce qui a donné le coup d’envoi à un travail parmi la jeunesse dans l’église. Nous es-sayons de faire grandir l’église par le moyen de petits groupes. Nous sommes enthousiasmés de voir que les groupes auxquels nous avons donné naissance fonctionnent bien et que les partici-pants désirent fonder de nouveaux groupes.

Depuis 2013, en Autriche, les églises évangéli-ques sont reconnues offi ciellement. Cela ouvre de nombreuses portes et offre de nouvelles pos-sibilités. Par exemple, les églises évangéliques peuvent désormais enseigner leur catéchisme dans les écoles publiques. John est un enseignant et il enseigne maintenant dans trois écoles diffé-rentes, parmi lesquelles le lycée d’Eisenstadt.

Notre église continue à croître et nous nous sommes fi nalement résolus à écrire une charte. Cela signifi e que notre église passera de l’état de projet de fondation à celui d’église propre-ment dite. À Dieu en reviennent toute la gloire et notre reconnaissance ; c’est Lui qui transforme nos rêves en réalité. n

La famille Doss demande instamment la prière pour son soutien financier. En tant que missionnaires de la SIM, John et Liesi dépendent de leur cercle de sou-tien pour leurs dépenses. Merci de prier pour eux, à ce sujet.

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7L’Autriche, terre de mission

n Par David Meyer

De profession je suis jardinier-paysagiste, mais au cours de ces dernières années je me suis peu occupé de plantes pour me consacrer aux éléphants du Cirque Knie, au zoo pour enfants de Rapperswil. Mais qui sait ? Mes connaissances des plantes et des éléphants seront peut-être utiles sous peu, en Afrique. Toutefois, procédons dans l’ordre.

Je suis un ressortissant des collines zurichoi-ses où ma famille est membre d’une église évangélique. C’est là que j’ai pris la décision de donner ma vie à Jésus. Je m’y suis engagé à travailler parmi les enfants et les jeunes gens.Quoique mon père ait toujours aimé l’aventure, l’idée que l’un de nous parte en Afrique comme missionnaire ne l’avait jamais effleuré. Cependant, par la suite, l’occasion s’est présentée à moi d’accomplir mon service civil avec la SIM, au Mozambique.

Mais pourquoi le Mozambique  ? À l’école, la langue française m’avait donné du fil à retordre. Lors de ma formation de paysagiste, j’ai côtoyé de nombreux travailleurs portugais et me suis mis à apprendre leur langue et à l’aimer. Après coup, j’y ai vu la main de Dieu. Après une première expérience décourageante avec une langue étrangère, Dieu éveillait en moi de l’intérêt pour une autre langue. Il me préparait, ainsi, pour un pays où l’on parle le

portugais, à savoir le Mozam-bique. Ses voies ne sont pas toujours faciles, mais Il prépare le meilleur pour nous.

Aider des enfants pour leur donner une meilleure perspectiveSur le papier, tous les enfants du Mozambique ont la possibilité de fréquenter une école. La réalité est plus nuancée car les écoles sont surpeuplées avec, en moyenne, quelque 80 élèves par classe. Ces élèves doivent s’asseoir à même le sol, sur la terre battue, et essayer de suivre l’enseignement.

Des classes surpeuplées et des enseignants généralement mal

préparés  ; voilà qui ne facilite pas la tâche pour les enfants, spécialement pour ceux qui ont des difficultés d’apprentissage. En plus, les écolières n’ont droit à aucune considération. Il ne faut pas s’émerveiller si de nombreux enfants âgés de plus de 10 ans ne savent ni écrire leur nom ni effectuer des calculs simples.

En 2013, j’ai effectué mon ser-vice civil à Cuamba. Il s’agit d’une ville dans la province de Niassa, au nord du Mozam-bique. Dans une petite école, je me suis occupé d’élèves en difficulté pour les aider à lire, écrire et compter. Dieu a utilisé ce séjour d’un an pour me montrer clairement qu’Il a un travail pour moi, à long terme, au Mozambique.

L’enseignement que les enfants de Cuamba reçoivent doit les aider à sortir de la spirale de la pauvreté. L’instruction est une borne sur ce chemin. En plus, les enfants entendent, chaque jour, des histoires de la Bible, ils apprennent des Psaumes et chantent des cantiques. Les matières académiques enseignées à l’école, comme les mathématiques, la lecture, l’écriture, les sciences naturelles, la géographie sont pré-sentées aux enfants pour leur permettre de découvrir la grandeur et l’amour de Dieu.

Les écoliers ont de sept à douze ans. L’école permet de faire naître de bonnes relations et de l’amitié entre les membres des familles et les chefs de familles qui proviennent, le plus souvent, d’une culture musulmane.

Par ailleurs, je nourris un projet supplémen-taire, à savoir la création d’un jardin-école.

Je voudrais m’en occuper avec les enfants de l’école. Ce faisant, les enfants pourraient ap-prendre à prendre des initiatives personnelles et à avoir soin de leur bout du jardin. En plus, ce jardin devrait, en fait, servir d’exemple à tout un chacun, pour permettre la production de légumes à qui le désire. Il serait possible d’y apprendre à faire du compost et à produire des engrais naturels, à lutter contre les parasites avec des ressources naturelles et à développer des techniques d’irrigation économes.

Je serais très heureux et reconnaissant envers tous ceux qui souhaiteraient m’accompagner sur le chemin de « mes » éléphants de Suisse aux enfants et leurs familles au Mozambique.. n

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8 Missionnaire de chez nous