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Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014À l’occasion de sa 6e réunion annuelle à l’hôpital Purpan de Toulouse, l’Itmo (Institut thématique multiorganisme) TS (technologies pour la santé) de l’alliance Aviesan organisait une journée dédiée à l’innovation le jeudi 2 octobre. L’occasion pour les membres de l’alliance de présenter les actions du CVT (Consortium de valorisation thématique) et des DVS (domaines de valorisation stratégique) qui le composent et d’ouvrir le débat sur les partenariats public-privé dans le domaine de la santé en mettant l’accent sur l’activité des Satt (sociétés d’accélération du transfert de technologies), des pôles de compétitivité et de Bpifrance, en lien avec le CVT et les membres de l’alliance.
« Simplifier notre façon de faire de la valorisation et créer un système rapide et efficient pour que les industriels ne voient qu’une tête. » Ce sont les mots employés par Franck Lethimonnier – directeur de l’Itmo TS d’Aviesan, l’alliance pour les sciences de la vie et de la santé – pour définir le CVT d’Aviesan. Labellisé dans le cadre du PIA (programme d’investissements d’avenir), le CVT est piloté par Covalliance, comité en charge d’assurer une coordination des actions de valorisation des différents membres de l’alliance. Le CVT a un objectif clair : favoriser et amplifier la détection et l’émergence de projets de recherche innovants à visée applicative.
Pour ce faire, il s’attache à structurer au niveau national des domaines de valorisation stratégiques couvrant des thématiques à forts enjeux socio-économiques. « Au niveau d’Aviesan, nous avons de la recherche dans tous les champs des sciences de la vie et de la santé avec un très fort potentiel d’innovation. Nous allons donc mettre tous les acteurs autour de la table, qu’ils soient académiques ou industriels, et réfléchir ensemble à une nouvelle façon de faire du transfert », poursuit Franck Lethimonnier. L’idée est de faire sauter les verrous technologiques pour trouver le chemin de
l’innovation, en partageant une vision commune qui doit conduire à terme à la constitution de partenariats public-privé.
Concrètement, le CVT a vocation, en synergie avec les industriels, à mettre à la disposition de ses membres et de l’écosystème de l’innovation des compétences et analyses consolidées, à proposer une assistance pour la mise en œuvre de recommandations par les acteurs opérationnels et à accompagner l’accès aux compétences de l’alliance. Enfin, le CVT propose une stratégie de valorisation depuis l’identification et la structuration de DVS jusqu’à l’émergence de projets innovants. Ces DVS, domaines sur lesquels « il existe des opportunités de transfert et où l’interaction avec les équipes de recherche publique fait sens », organisent la vision stratégique nationale du CVT. Placés sous la responsabilité d’un ou de plusieurs membres de l’alliance Aviesan, cinq sont lancés à ce jour : innovation thérapeutique en oncologie, agents d’imagerie, innovation en vaccinologie, biomarqueurs et tests compagnons, biomarqueurs en neurologie et psychiatrie. Deux sont en cours d’instruction : autonomie et dispositifs médicaux.
« Il faut être capable de se fédérer afin d’améliorer notre lisibilité, notre potentiel et notre créativité. » Marco Fiorini, secrétaire général du CVT d’Aviesan
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Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014
Le CVT d’Aviesan entend par conséquent stimuler le transfert technologique depuis le monde académique représenté par Aviesan vers le monde industriel.Pour Marco Fiorini, secrétaire général du CVT d’Aviesan, la mission du CVT va encore plus loin. « Les décisions des Big Pharmas et les challenges sont internationaux. En regard, il faut être capable de se fédérer afin d’améliorer notre lisibilité, notre potentiel et notre créativité », assure-t-il. « Nous croyons beaucoup à l’articulation entre acteurs complémentaires afin de créer des vues innovantes dans les secteurs qui seront porteurs demain », pointe-t-il. « Il faut partager des expertises complémentaires sur des chaînes de valeur. Il faut être à même de décliner ces vues en actions qui favorisent l’émergence de projets, car c’est autour des projets que les acteurs apprennent à se connaître et à se faire confiance. »
Créer un DVS, mode d’emploi« Les propositions de DVS peuvent venir des établissements, des industriels, des pôles, des Satt, des structures de valorisation et des Itmo », précise Franck Lethimonnier. Toutefois, le DVS proposé doit : • couvrir un secteur où la France dispose d’une expertise internationale ; • réunir des compétences réparties et mobilisables sur le territoire ; • disposer d’un portefeuille de PI (propriété intellectuelle) significatif ; • adresser des enjeux socio-économiques forts ; • intéresser plusieurs établissements. Le choix des DVS, soumis pour avis à l’Ariis (Alliance pour la recherche et l’innovation des industries de santé), est instruit par Covalliance, comité de pilotage du CVT.
Les Satt : le guichet unique que les chercheurs attendaient ? Quels moyens et quelle durée pour un projet de maturation ? Cette table ronde revient également sur l’appel à manifestations d’intérêt (AMI) sur l’épigénétique, lancé conjointement par le CVT d’Aviesan et onze Satt dans le but de favoriser le transfert des résultats de la recherche publique vers la sphère économique.
Patrick Faure, directeur du pôle Santé et Technologies du vivant de la Satt Sud-Est, revient sur la notion de guichet unique, incarnée selon lui par les Satt. « Ce sont des structures positionnées au niveau des régions, proches des chercheurs et destinées à optimiser l’impact socio-économique de la recherche publique issue de ces territoires », précise-t-il, soulignant que les Satt sont composées de « professionnels avec des compétences en propriété intellectuelle, marchés, business, juridique… qui sont impliqués de la déclaration d’invention jusqu’au licensing de technologies en passant par le dépôt de brevet et des financements de maturation
technologique qui viennent consolider des preuves de concept académiques ». Il rappelle par ailleurs que sur certains territoires « il existait des DMTT (dispositifs mutualisés de transfert de technologies), ancêtres des Satt, qui avaient commencé ce travail de prospection sur le terrain ». Quant à Franck Merly, chargé d’affaires à la Satt Ouest Valorisation, il rappelle le rôle qu’a joué Bretagne Valorisation en mutualisant les structures de valorisation de la région avant l’arrivée de la Satt. Il estime notamment que l’interrégionalité entre Bretagne et Pays de la Loire a permis de structurer des projets de transfert et d’aller chercher des briques pour créer une cohérence et devenir pertinent au niveau national et international.
Des propos nuancés par Gérard-Marie Papierok, vice-président d’Ariis, pour qui « le guichet unique n’existe pas ». « C’est un terme politique ! Il y a les Satt, oui, mais il y a aussi Inra Transfert, Inserm Transfert et même les pôles de compétitivité… La Satt est une brique importante, mais pas essentielle, et le chercheur se demande encore comment faire », pointe-t-il. « IHU (instituts hospitalo-universitaires), Satt, instituts Carnot, j’en passe et des meilleurs.
1re table rondeStratégies des Satt en santé et opportunité pour des appels à projets inter-Satt
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Nous assistons à un éparpillement de l’argent public et nous, industriels, sentons qu’il manque un lien. Un effort est fait depuis dix ans, c’est indéniable, mais il faut harmoniser et remettre du lien », poursuit Gérard-Marie Papierok. « Si les Satt ne sont pas un guichet unique, il est important de comprendre qu’il s’agit toutefois d’une simplification importante du paysage du transfert », note pour sa part Jean-Pierre Saintouil, directeur du pôle Santé de la Satt TTT (Toulouse Tech Transfer). « Les start-up apprécient d’avoir un interlocuteur qui représente le CNRS, les universités et les écoles d’ingénieur. En outre, la proximité avec les chercheurs est importante, sans doute facilitée par le fait que nous, les Satt, avons un langage commun avec les entreprises », ajoute-t-il.
Quelle est la bonne durée pour les projets de maturation ?La Satt TTT investit en moyenne 6 millions d’euros par an dans des programmes de maturation. « Nous prenons en charge des projets qui doivent être transférés vers l’industrie en 12 à 18 mois. Tout cela est travaillé en synergie et en coopération avec le chercheur et l’entreprise. Nous jouons le rôle de pont en quelque sorte », avance Jean-Pierre Saintouil. « Nous prenons un risque. Si le programme technologique échoue, nous perdons notre investissement. » « Au cours de l’instruction, nous vérifions la partie technologique et scientifique, mais aussi la partie marché avant de nous poser la question cruciale : est-ce que l’industriel prendra la technologie si nous arrivons au résultat ? » Jacques Grassi, ancien directeur de l’Itmo TS d’Aviesan, juge « ces délais un peu courts ». « Entre un projet qui naît et un produit qui est achetable par les industriels, il faut compter quatre à cinq ans. Si vous financez les projets les plus proches du marché, je pense qu’il y aura un trou dans la raquette. Il faut un soutien plus long », plaide-t-il. Jean-Pierre Saintouil répond que « pour certains projets ces délais suffisent », arguant que « 18 mois correspondent également à l’embauche d’un CDD ». « Pour compléter, il est possible de scinder le projet en plusieurs phases », indique pour sa part Patrick Faure. « On peut ainsi avoir une maturation initiale à 100 000 euros et associer ensuite un partenaire sur 12 à 18 mois. » Une idée partagée par Franck Merly qui reconnaît « que les programmes seraient plus longs avec plus d’argent ». Il évoque également la possibilité de faire de la comaturation, notamment avec Inserm Transfert et d’augmenter ainsi « une enveloppe un peu limitée au départ ».
DVS « innovation en vaccinologie »Renforcer la visibilité française en vaccinologie et surmonter les verrous liés au développement de vaccins innovants anti-infectieux prophylactiques, anti-infectieux thérapeutiques ou anticancer font partie des ambitions du DVS, coordonné par Inserm Transfert et l’Institut Pasteur. Cette démarche passe par la structuration autour d’un panel d’experts adossé au réseau CoReVac (Consortium de Recherches en Vaccinologie), défini par Brigitte Autran, coordinatrice du réseau CoReVac, comme un « portail de la recherche académique, clinique, industrielle, et en sciences humaines et sociales ». Avec l’implication des différents partenaires que sont les scientifiques, les représentations de la valorisation des instituts, les Satt, les pôles de compétitivité et les industriels (industries pharmaceutiques, sociétés de biotechnologies et PME), le DVS « innovation en vaccinologie » entend se focaliser sur les problématiques associées à la valorisation des innovations en vaccinologie. Comme le souligne Alice Rochard, chef de projet du DVS, « nous souhaitons favoriser la construction de projets collaboratifs public-privé par la mise en place d’outils concrets et opérationnels qui se déclinent sous plusieurs formes » : • une étude de propriété intellectuelle, véritable état des lieux consolidé du portefeuille brevets des institutionnels français en vaccinologie, confrontée avec une analyse du contexte industriel ;• une cartographie des projets innovations en vaccinologie, qui permet d’identifier les projets en cours de développement dans les laboratoires ; • une journée de rencontres VaccInnov Day, organisée le 25 novembre 2014 à Paris (voir encadré page 4).
Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014
Une collaboration inter-Satt illustrée par l’AMI sur l’épigénétique« Les Satt travaillent ensemble en réseau», confirme Franck Merly. « Il y a des brevets et des échanges qui circulent entre les Satt et c’est aussi un moyen de trouver des briques technologiques que nous n’avons pas forcément chez nous. » « L’association est la meilleure réponse pour cela », salue-t-il. Il considère que l’AMI sur l’épigénétique et cancer lancé par l’ensemble des Satt et les membres du CVT d’Aviesan est une « bonne raison de travailler sur les processus communs à l’ensemble des Satt ».
« Nous souhaitons favoriser la construction de projets collaboratifs public-privé par la mise en place d’outils concrets et opérationnels qui se déclinent sous plusieurs formes. »
Alice Rochard, chef de projet du DVS « Innovation en vaccinologie »
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VaccInnov Day : valoriser le potentiel des équipes françaises
VaccInnov Day est la journée nationale dédiée à l’innovation et au transfert de technologie en vaccinologie organisée à Paris le 25 novembre. Ce temps fort se décline en trois temps : présentation de l’écosystème de l’innovation en vaccinologie ; un déjeuner-buffet networking ; des rencontres B to B (R&D datings) entre chercheurs académiques, entreprises de biotechnologies et industrie pharmaceutique. Cette journée permettra notamment aux acteurs concernés d’avoir une vision plus globale de l’écosystème de l’innovation, de trouver des clés pour mieux appréhender les interactions entre académiques et PME et d’être orientés vers les bons guichets de financement. En complément, des books de projets innovants en vaccinologie seront diffusés, tout comme un recueil de fiches signalétiques PME.
Pour plus d’informations sur cette journée : http://vaccinnov-day.aviesan.fr/
DVS « innovation thérapeutique en oncologie »Impulsé par Inserm Transfert et l’Institut Curie, ce DVS ambitionne de « dérisquer » et soutenir les approches innovantes pour favoriser la recherche via des partenariats public-privé et ainsi faciliter le transfert. « Développer de nouvelles thérapies représente un défi complexe, car il faut combiner des approches pluridisciplinaires et lorsqu’une molécule innovante est identifiée, il faut anticiper les marchés ou le positionnement clinique et les contraintes réglementaires », fait observer Christophe Cans, cocoordinateur du DVS et responsable de l’activité portfolio management et marketing stratégique à Inserm Transfert. Ainsi le DVS concentre son action sur deux thématiques : l’épigénétique en structurant une filière académique « early drug discovery » et les thérapies focalisées, avec l’objectif « d’identifier les verrous technologiques cliniques ou réglementaires, de fédérer les communautés pluridisciplinaires et de renforcer les partenariats industriels », explique Melina Pocard, chef de projets du DVS. Au sein d’Aviesan, plus de 800 équipes sont mobilisées sur les questions liées à l’oncologie (instituts de recherche, université, centres de soin et de recherche) et doivent permettre de « raccourcir le temps de développement de thérapies et d’augmenter l’efficacité et la sécurité des approches ».
Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014
AMI national en épigénétique et cancerLes Satt et le CVT d’Aviesan s’associent pour favoriser le transfert des résultats de la recherche publique vers la sphère économique en lançant l’AMI sur les stratégies épigénétiques contre le cancer. Il permettra de faire émerger une vision globale du potentiel de l’épigénétique en tant qu’innovation thérapeutique en cancérologie, de construire des projets au plus proche des équipes de recherche et qui seront progressivement coconstruits avec les industriels et les cliniciens. Les manifestations d’intérêt éligibles comportent une preuve de concept liée aux thérapies (nouvelles molécules, nouvelles cibles) et au diagnostic (biomarqueurs et tests compagnons), appuyée ou non sur des outils de recherche (modèles animaux, méthodes d’étude). Cette initiative est ouverte à l’ensemble des équipes académiques nationales et permettra d’identifier des synergies entre équipes de recherche travaillant sur cette thématique. Ainsi, les projets pourront émerger de façon indépendante, ou associer les briques technologiques de plusieurs équipes au niveau national travaillant dans différentes disciplines (bioinformatique, chimie, biologie, clinique, etc.).
Pour Patrick Faure, « cet AMI résulte de la transversalité menée par Aviesan avec les différents DVS du CVT ». Il indique que « 40 projets sont sortis de l’AMI, avec un fort potentiel ». « Cet AMI est un scan national des compétences en épigénétique, avec des partenaires bien articulés sur une chaîne de valeur », détaille Marco Fiorini. « Des solutions opérationnelles restent à inventer. Les modèles changent et les Satt prennent la mesure du terrain et apportent un professionnalisme très important. C’est fondamental », conclut le secrétaire général du CVT d’Aviesan.
« Cet AMI résulte de la transversalité menée par Aviesan avec les différents DVS du CVT. »
Patrick Faure, directeur du pôle Santé et Technologiesdu vivant de la Satt Sud-Est
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2e table ronde Financements des projets en santé et partenariats public-privé (PPP)
Quel est l’impact de Bpifrance sur les partenariats public-privé en santé ? Quel rôle peut jouer un pôle de compétitivité dans l’animation d’un écosystème de plus en plus tourné vers le marché ? Cette table ronde aborde également le futur rôle des régions en matière d’innovation et leur impact sur les partenariats public-privé en matière de santé.
« Le développement économique passe par l’innovation et c’est pourquoi nous investissons beaucoup dans ce domaine », assure Marielle Mailhes, directrice du département santé de Bpifrance financement. « Nous disposons de grosses enveloppes via le PIA, notamment sur les projets de R&D structurants pour la compétitivité destinés notamment aux pôles de compétitivité, à savoir 600 M€ depuis 2011 », précise-t-elle. En outre, la dotation annuelle sur le programme « aide à l’innovation » de Bpifrance est de 450 M€ dont 15 à 20 % sont affectés aux projets de santé. « Les partenariats public-privé fonctionnent et nous avons des outils pour les soutenir », résume Marielle Mailhes.
De l’usine à projets à l’usine à produits d’avenir ?« Nous devons nous tourner de plus en plus vers le marché, mais nous faisons partie des pôles qui regrettent cette orientation très forte vers le marché au détriment du soutien à la recherche translationnelle », pointe Émilie Royère, directrice générale du pôle de compétitivité Eurobiomed. « En tout cas, nous n’avons pas fait ce choix et nous continuons à accompagner des projets, y compris des projets ANR non collaboratifs », précise-t-elle. « Le passage de l’usine à projets à l’usine à produits fait néanmoins partie de nos objectifs, mais nous le faisons en plus du reste. Nous sommes positionnés après la valorisation et nous essayons de trouver comment développer de nouveaux outils en accord avec le besoin des industriels. On ne s’écarte pas de la consigne », prévient Émilie Royère.
Le pôle de compétitivité Eurobiomed en chiffres :• 132 projets de R&D financés hors PIA• 500 M€ de montants totaux investis• 120 M€ d’aide publique• 3 000 emplois créés
Sixième réunion annuelle ITSJournée Innovation, le jeudi 2 octobre 2014
DVS « biomarqueurs et tests compagnons »La médecine personnalisée est l’un des plus grands enjeux de la médecine de demain et les biomarqueurs en sont l’outil principal. La création du DVS « biomarqueurs et tests compagnons », le 18 juin 2014, « répond à plusieurs constats », explique Pauline Solignac, chef de projets du DVS : – baisse du nombre d’AMM (autorisations de mise sur le marché) avec un taux d’attrition important ; – faible pouvoir prédictif des modèles animaux et insuffisance d’efficacité sur une population donnée. En outre, des contraintes économiques pèsent sur les systèmes de santé : coût des dépenses de santé en croissance et absence de remboursement des tests diagnostiques. Une autre difficulté réside dans l’absence de commercialisation des biomarqueurs identifiés. À titre d’exemple, aux États-Unis, sur 7 000 biomarqueurs identifiés, 100 sont passés en essai clinique, mais seuls 18 ont été approuvés par la FDA (Food and Drug Administration). Le DVS souhaite ainsi identifier les équipes qui travaillent sur la recherche de biomarqueurs, recenser les biomarqueurs et les positionner en fonction de leur stade d’avancement et face à la concurrence internationale avant de les accompagner vers la validation. Une cartographie des compétences est également envisagée, tout comme une réflexion sur la question du remboursement des tests diagnostiques. Par ailleurs, ce DVS intégrera des filières variées comme les Big Data ou les bases de données et logiciels sur des thématiques thérapeutiques différentes comme l’oncologie, l’infectiologie ou l’immunologie. Opérationnel, le DVS a déjà rencontré les acteurs du secteur (comme les Satt, les industriels, les PME, les pôles de compétitivité, le Leem ou Inria, etc.) et a mis en place un plan d’action qui se décline de la façon suivante : – constitution d’un comité de domaine avec des Satt, des TTO (Technology Transfer Office), le Leem, Ariis, GSK, Roche, etc., dont la prochaine réunion aura lieu le 27 novembre ; – mise en place de deux groupes de travail qui ont lieu sur le recensement des projets biomarqueurs des membres de l’alliance et sur la question du remboursement des tests diagnostiques.
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DVS « autonomie »
L’autonomie des personnes est un sujet sociétal et une opportunité pour innover. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : – 5 millions de personnes handicapées, dont 2 millions de personnes à mobilité réduite ;– 1,2 million de personnes concernées par l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) ;– les dépenses publiques consacrées à la politique pour les personnes non autonomes s’élevaient à 34 milliards d’euros en 2010 ;– dans le monde, 785 millions (15,6 %) de personnes âgées de plus de 15 ans vivent avec un handicap.L’objectif de ce projet de DVS est de cibler des secteurs où recherche académique et innovation industrielle ont des opportunités à saisir ensemble, en bonne coordination avec les outils qui fédèrent les acteurs à l’échelle européenne, nationale et régionale. À ce jour pourtant, il n’existe pas de structure nationale fédératrice de la recherche académique avec la capacité d’être une interface, alors que les initiatives locales se multiplient. Il est nécessaire d’aboutir à une vue d’ensemble pertinente et de rendre le sourcing industriel possible, car la lisibilité de la recherche académique est faible. En outre, le DVS souhaite estimer le potentiel d’un ensemble et de compétences au regard de marchés. Des synergies sont possibles avec le CEA et le CNRS dans des domaines comme le Big Data, la robotique, l’architecture sécurité des logiciels pour des applications liées à l’audition, au mouvement, au tactile ou même à l’olfaction et au goût.
DVS « dispositifs médicaux »
« Les dispositifs médicaux couvrent un secteur large, qui va de la compresse au scanner en passant par les dispositifs implantables comme les stimulateurs cardiaques. Leur chiffre d’affaires est régulièrement croissant. Il représente environ le tiers du marché des médicaments. Par ailleurs, c’est un domaine où il y a de nombreuses ruptures de technologies en France et des brevets dans le portefeuille des organismes publics de recherche », indique Jean-Marc Grognet, directeur de l’institut de biologie et technologies du CEA (Saclay). Le DVS « dispositifs médicaux » qui sera vraisemblablement validé avant la fin de l’année prévoit de se concentrer sur l’interaction entre le domaine industriel et académique et de porter son action sur deux objectifs : faciliter un travail de ressourcement industriel auprès du tissu académique comme pour les autres DVS (qui passe notamment par des cartographies) et surtout participer et partager une vision globale du sujet. Le dispositif médical est au carrefour de différentes disciplines et innovations qui viennent de la pharmacie, de l’électronique, de la mécanique et de l’ingénierie et des biotechnologies. Toutefois, « la France manque de leaders internationaux qui pourraient avoir un effet d’entraînement sur la filière et il n’y a pas véritablement de taille critique pour avoir des actions de recherche plus ambitieuses, les acteurs étant nombreux, mais répartis sur l’ensemble du territoire », constate Jean-Marc Grognet. Ainsi, ce projet de DVS se voit comme un outil transversal d’accompagnement, qui entend alimenter en innovations le plan industriel dédié aux dispositifs médicaux piloté par la DGE (ex. DGCIS). Un premier travail de recensement sur les secteurs les plus porteurs a déjà montré des liens entre des secteurs horizontaux comme l’endoscopie, le traitement de la plaie ou l’imagerie médicale et des secteurs verticaux que sont la robotique et la santé numérique.
Quel impact des politiques régionales dans le montage de PPP autour de la santé ? Interrogée sur la baisse récurrente des crédits, et notamment de ceux du FUI (Fonds unique interministériel), Émilie Royère dit « ne pas être inquiète dans la mesure où l’enveloppe existe toujours, en plus du PIA ». « Le sujet problématique est que nous déposons des projets FUI qui nécessitent des cofinancements régionaux alors que les politiques régionales ne sont pas stabilisées. Par conséquent, il est impossible de connaître l’implication et le niveau d’intervention de la région partenaire sur le projet – quand ce n’est pas celle du pôle – même si la santé semble être affichée comme une priorité ». Globalement, il serait souhaitable que le « système soit plus simple, car la lisibilité entre les aides de l’État et les aides de régions n’est pas
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évidente ». « Je ne pense pas que ça sera plus simple à l’avenir, mais j’espère me tromper ! Heureusement, nous avons le CIR (crédit d’impôt recherche) et les JEI ( jeunes entreprises innovantes) », salue-t-elle. « Sur les programmes non éligibles au FUI, plus petits, nous avons du mal à trouver des financements », reconnaît-elle. « Avec la décentralisation, une partie de la recherche collaborative passera par décisions régionales et nous devrons travailler pour que les régions trouvent de nouveaux financements qui ne soient ni du ressort des Satt ni de celui du FUI, mais plutôt de l’ANR si le taux de sélection est revu à la hausse. Les pôles trouvent une place dans la chaîne de valeur, les choses doivent continuer à s’optimiser », résume Émilie Royère qui insiste toutefois sur « la nécessité pour les pôles de conserver le triptyque industrie, recherche publique et formation ».
Contact : Marco Fiorini, secrétaire général du Consortium de valorisation thé[email protected]
Cette newsletter a été réalisée par le pôle conseil et communication du Groupe AEF. Octobre 2014.Directeur de la rédaction : Marco Fiorini, CVT d’Aviesan • Suivi de projet : Stéphanie Carvalho, Groupe AEFRédaction : Julien Jankowiak, AEF Recherche et innovation • Secrétariat de rédaction : Florence Dubrulle • Conception graphique : Commevisuels