Upload
others
View
2
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
Département ECONOMIE
4ème Année – Promotion Sortante
Option : Développement
Grand mémoire de fin d’études afin d’obtenir le diplôme de
Maitrise ès-sciences économiques
Impétrante : Mlle RAHARIZAKA Mirana Estella Encadreur : Mr RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Maitre de conférences Date de soutenance : Mardi 28 Mai 2013 Année : 2012
IDE
Son mecanisme, son dynamisme et ses effets pour l’economie du pays d’accueil : cas de
madagascar
i
REMERCIEMENTS
Ce présent mémoire n’aurait pu être réalisé et terminé que grâce à Dieu tout puissant,
qui m’a donné de la force et l’intelligence, ainsi que la contribution des personnes ci-après :
Le Chef du département Economie, Monsieur FANJAVA REFENO
Le Responsable de la 4ème
Année, Madame Lalao RAJAOSON
Notre encadreur, Mr RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Maître de conférences
Tous les enseignants du Département Economie
Tout le personnel administratif de la Faculté DEGS
Ma famille et mes amis
Merci de tout cœur….
ii
LISTE DES ABREVIATIONS
AGOA: African Growth Opportunity Act
BCM: Banque Centrale de Madagascar
BTA: Bons de Trésor par Adjudication
CNUCED : Conférence des Nations Unis sur le Commerce Et le Développement
EITI: Extractive Industries Transparency Initiative
FMN : Firme Multinationale
INSTAT : Institut National de la STATistique
LGIM : Loi sur les Grands Investissements Miniers
MAP: Madagascar Action Plan
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
PIB : Produit Intérieur Brut
TI : Trasparency International
TVA: Taxe sur la Valeur Ajoutée
ZFI : Zone Franche Industrielle
iii
SOMMAIRE
INTRODUCTION……………………………………………………………………………..1
PARTIE 1: GENERALITES ET THEORIE SUR L’IDE DANS LE MONDE……………….3
CHAPITRE 1 : NOTION DE L’IDE DANS LE MONDE…………………………………....3
CHAPITRE 2 : L’IDE DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT : cas de
l’Afrique subsaharienne………………………………………………………………………13
PARTIE 2 : MADAGASCAR PAR RAPPORT A L’IDE…………………………………...19
CHAPITRE 1 : REALITES DE MADAGASCAR…………………………………………..19
CHAPITRE 2 : L’IDE A MADAGASCAR………………………………………………….24
CHAPITRE 3 : LIMITES ET RECOMMANDATIONS…………………………………….36
CONCLUSION……………………………………………………………………………….39
1
INTRODUCTION
L’investissement direct étranger (IDE) est lié au système économique international
ouvert. Normalement, l’IDE doit être bénéfique pour le pays d’origine et les pays d’accueils.
Mais les avantages que ce type d’investissement procure pour le pays d’origine et les pays
d’accueils ne se manifestent de façon spontanée et automatique ; et ne se manifeste pas de
façon équitable entre les pays. Sur ceux, des effets négatifs économiques et non économiques
peuvent être se manifester pour les pays d’accueils évidement. Ces effets pervers se
présentent fréquemment en cas de lacune politique interne des pays d’accueils.
D’une manière plus fréquente, l’IDE prend son origine aux pays développés à
destination aux pays pauvres. Pour les pays pauvres, l’IDE est devenu un moyen de plus en
plus important pour le développement économique et de modernisation, pour la croissance de
revenu et pour la diminution du chômage.
Pour attirer l’IDE vers le plus grand nombre de pays en voie de développement et pour
obtenir le maximum d’effets positifs pour le développement, des points déterminants doivent
être pris en compte tels que les politiques nationales et le cadre international de
l’investissement.
Avec l’épuisement des ressources en matières premières observé actuellement à
travers le monde, l’Afrique surtout l’Afrique Subsaharienne devient le centre d’attention des
investisseurs grâce à ses caractéristiques. Ces derniers se présentent par l’existence des
ressources naturelles, surtout minières, et de la main d’œuvre abondante à bon marché. Mais
le grand problème pour l’Afrique Noire est le financement du développement car le seul
moyen de l’épargne local est insuffisant. Par conséquent, il semble impossible de ne pas
recourir aux appels à l’IDE.
A l’instar des autres pays de l’Afrique, Madagascar possède un remarquable potentiel
économique exploitable similaire à celui de l’Afrique Noire. Mais la grande force
caractéristique de Madagascar est son insularité avec une terre fertile et un climat tropical
favorable aux activités agricoles qui constituent un avantage stratégique.
Bien sûr que Madagascar attire davantage des investisseurs, mais tout d’abord, il est
important de fixer un objectif avant de séduire les investisseurs étrangers pour que la grande
2
île puisse enfin échapper à la pauvreté. Cet objectif nous rend à se baser sur le thème de
recherche : « IDE : son mécanisme, son dynamisme et ses effets pour l’économie du pays
d’accueil : cas de Madagascar ». Alors, la véritable problématique qui se pose c’est que :
l’IDE pourrait-il participer à l’amplification de l’effet sur la croissance économique et
sur le développement ?
Dans l’analyse du thème et l’approfondissement du problème posé, nous allons
évoquer dans la première partie les théories et généralités sur l’IDE dans le monde. La
seconde partie sera consacrée à l’analyse de cas de Madagascar par rapport à l’IDE.
3
PARTIE I : GENERALITES ET THEORIE SUR L’IDE DANS LE MONDE
Avec la mondialisation actuelle, l’IDE est un élément primordial de la stratégie
d’internationalisation des entreprises et de la mise en place de réseaux de distributions
transnationaux. Leur rapport est essentiel pour la croissance économique, l’emploi et la
balance des paiements. L’IDE va aussi en parallèle avec une intégration plus posée des
échanges internationaux et il est devenu un élément de politique économique. De ce fait, dans
le premier chapitre, l’analyse s’est axée sur la notion des IDE ; et dans le second chapitre,
l’IDE dans les pays en voie de développement où on prend le cas de l’Afrique Subsaharienne.
CHAPITRE I : NOTION DE L’IDE DANS LE MONDE
Nombreuses explications sur les motifs de l’IDE sont évoquées par la littérature
économique théorique et empirique. Mais il est impossible jusqu’à maintenant de donner et
développer une théorie générale. Ainsi, il n’existe aucun cadre théorique unifié permettant de
comprendre l’IDE. Cependant, on peut citer des approches diverses pour les théories de
l’IDE.
Section 1 : Approche théorique
L’étude théorique de l’IDE se trouve à la fusion de différents domaines économiques
tels capitaux mobiles, inégalement distribués dans le monde. Ainsi, l’économie d’entreprise
et l’économie générale incluent l’IDE parce que ce dernier vient d’une orientation
d’organisation et stratégies des firmes multinationales.
1 Concept de l’IDE
Définition
Dans l’hypothèse de l’avantage comparatif, on suppose que les facteurs de production
(travail et capital) sont immobiles au niveau international. Par contre, actuellement on assiste
à des mouvements de facteurs comme le capital. Les investissements partent à l’étranger. Il
existe deux types principaux d’investissements à l’étranger : investissement de portefeuille
et investissement direct.
Les investissements de portefeuille sont des investissements qui consistent en actifs
financiers dénommés en monnaie nationale, comme les actions et les obligations. Tout
investissement qui consiste à un achat de titres est un investissement de portefeuille. Pour des
actions, le Gouvernement américain définit comme investissement de portefeuille, tout achat
d’actions de moins de 10% du capital social de l’entreprise. Donc, si l’achat est supérieur à
4
10%, alors on considère comme investissement direct. La plupart des investissements
étrangers sont de ce type avant la première guerre mondiale.
Les investissements directs sont des investissements réels, sous forme d’usines par
exemple. Ici l’investisseur garde le contrôle sur le capital investi. Dans l’investissement
direct, la société mère peut créer sa filiale à l’étranger ou prendre le contrôle d’une firme qui
se trouve à l’extérieur. Le Gouvernement américain définit comme investissement direct, tout
achat d’action d’au moins 10% du capital social de l’entreprise à acheter. Ce sont surtout les
entreprises multinationales de l’industrie manufacturière, mines, services qui font ce type
d’investissement. C’est le cas, par exemple, du projet Ambatovy. Ce type d’investissement est
un élément central du processus d’intégration économique international.
Mesure de l’IDE
On peut mesurer l’Ide à l’aide de deux grandeurs. D’une part, on peut le mesurer par le
stock d’IDE cette grandeur. C’est la situation ou le montant des investissements faits par une
unité de production à une date t donnée. Si, par exemple, le stock d’IDE dans un pays est de
1000$ en 2010 alors c’est le montant total des IDE à partir de la date où on a effectué les
investissements jusqu’en 2010. D’autre part, on peut le mesurer par le flux d’IDE. Ce sont les
mouvements ou les modifications de la valeur des investissements dans un pays durant une
période donnée t0 et t1. Par exemple, le flux des IDE en 2010 est de 1000$, alors c’est le
montant des IDE en 2010 seulement.
1. Les facteurs qui expliquent l’IDE
Il existe plusieurs facteurs qui expliquent l’ampleur de l’IDE.
a Une recherche de profit maximal
Dans un régime de concurrence parfaite, pourquoi les firmes averses aux risques
(risquophobe) font-elles des investissements considérables à l’étranger où la participation de
la société mère est majoritaire ? En régime de concurrence, les profits réalisés varient d’une
firme à l’autre et d’un pays à l’autre. En outre, un investisseur averse aux risques souhaitera
diversifier ses portefeuilles de façon à y inclure les actifs dont les aléas sont moins corrélés.
Pourquoi placer une large fraction de richesse dans les firmes qui réagissent de même façon et
de même moment ? Ces firmes sont rentables ou désastreux à un moment donné. Mais les
investisseurs diversifient leurs portefeuilles.
5
Par contre, l’ampleur des IDE n’est pas le simple fait de concurrence ou de
diversification de portefeuille mais il existe des avantages spécifiques aux firmes. Si ces
dernières n’existent pas alors ces firmes ne vont pas investir à l’étranger pour concurrencer les
entreprises locales. En effet, toute chose étant égale par ailleurs, les entreprises locales ont un
avantage par rapport à une entreprise étrangère car un fonctionnement à distance est très
coûteux car il y a des communications, voyages,… En général, les avantages, qu’ont les
étrangers, résident dans la technologie, les brevets, son statut international ou même un
montant considérable de capitaux que les firmes locales ne possèdent pas. Ces multinationales
peuvent gagner de profits importants dans leur pays d’origine ainsi que dans les pays
d’accueil. Mais un avantage spécifique est nécessaire.
b La théorie éclectique de Dunning
Il est important d’aborder la question de la croissance des IDE. En effet, les pays
d’origine vont faire face à des plusieurs handicaps et risques par rapport aux entreprises
locales. Le coût de communication, les barrières linguistiques et culturelles à enlever,
paiement des salariés sont des exemples de ces handicaps. Face à ces handicaps, pourquoi les
entreprises multinationales investissent toujours à l’étranger ?
Il est donc clair que ces entreprises ont des avantages par rapport aux firmes locales.
Ces avantages compensent les handicaps que les FMN vont faire face. Ces avantages sont
élaborés par une théorie éclectique proposée par Dunning en 19811. Cette théorie est sous
l’acronyme d’OLI. OLI veut dire Ownership (spécificité), Location (localisation),
Internalisation. Ces trois mots désignent les avantages que les FMN possèdent. D’abord, la
FMN possède des avantages de propriété ou de spécificité. En effet, elle possède des brevets,
de statut international. Les entreprises locales n’arrivent pas à concurrencer cette FMN à
causes de l’existence de ces avantages. Ensuite, la localisation de la production est très
importante car elle dépend de l’avantage comparatif du pays et de la politique commerciale y
existant. En effet, ces FMN font des calculs de coûts de transport par exemple et s’il est élevé
alors l’entreprise ne va s’implanter dans le pays d’accueil. La politique commerciale
détermine aussi la localisation. Si, par exemple, un pays applique une protection (droit de
douane élevé par exemple) alors les étrangers vont s’implanter car ils vont être protégés.
1 MELO Jaime De et GETHER Jean-Marie, -1997 “Commerce International”, Ed. De Boeck & Larcier, Paris,
p.390-391
6
Toutefois, les entreprises faibles ne peuvent localiser sa production dans un pays à forte
protection. Enfin, la question suivante mérite d’être posée : pourquoi les mêmes firmes, mais
pas les firmes différentes, qui produisent les mêmes biens ? C’est la question d’internalisation.
En effet, le transfert de technologie s’effectue au mieux à l’intérieur d’une firme qu’à
l’extérieur. Le secret technologique de l’entreprise va être volé par d’autres entreprises si on
fait des transferts de technologies avec d’autres entreprises. Par ailleurs, l’intégration verticale
diminue le risque d’approvisionnement et le conflit entre fournisseur-acheteur.
Chaque type d’avantage se ramène à un niveau d’analyse c'est-à-dire l’ownership ou
avantage spécifique se rapporte à la concurrence imparfaite qu’on va approfondir dans 2.3., la
localisation se ramène à une analyse de l’avantage comparatif du pays d’accueil et
l’internalisation par l’organisation de la firme. Selon Dunning, ces trois avantages doivent
exister pour que la firme s’implante dans un pays. Si l’une est en manque alors l’entreprise ne
va s’implanter dans le pays en question.
c L’IDE et la concurrence imparfaite
La présence des avantages spécifiques nous conduit à s’écarter du simple modèle de
concurrence. L’IDE est associé à un pouvoir spécial sur marché des produits. Ce pouvoir
spécial montre la présence de la concurrence imparfaite. Deux théories s’offrent à nous :
Opinion de Hymer
Dans sa thèse de doctorat publié en 1976, Stephen Hymer a pu montrer le rôle des
avantages spécifiques pour étudier la combinaison entre l’IDE et le modèle de concurrence
imparfaite sur le marché des produits. Pour Hymer, la firme qui investit à l’étranger est un
monopole ou plus fréquemment une entreprise oligopolistique dans le marché des produits.
Ces firmes investissent dans les entreprises étrangères pour protéger son pouvoir sur le
marché. Ces firmes s’efforcent d’avoir une participation majoritaire dans les entreprises et
refuse un partage de propriété pour éviter la concurrence entre elle et sa filiale et aussi pour
garder le secret de la société.
La démarche de Hymer explique les « investissements défensifs »2. Les entreprises
investissent pour protéger son pouvoir sur le marché. Toutefois, le gouvernement du pays
d’accueil doit contrôler les multinationales. En effet, ces dernières vont chercher à protéger
2 LINDERT P. H.-1989 « Economie Internationale », Ed. Economica, p.750
7
leur part international de marché dans un sens contraire aux intérêts de la nation. Par exemple,
une société mère américaine interdit à sa filiale à Singapour de vendre à la Thaïlande ou à
l’Inde. Or, ce vente rapporte beaucoup pour l’entreprise et donc pour la nation à l’aide de
l’impôt. Singapour doit contraindre la filiale américaine, soit à sortir de Singapour soit à
autoriser une grande concurrence. Le modèle des investissements défensifs cause quelques
problèmes. En effet, la firme fera pression sur le gouvernement du pays d’accueil pour obtenir
une protection spéciale du marché. Par exemple, la pression se fait sur la restriction des
importations qui profitera à l’entreprise mais pas à la nation.
Théorie de l’appropriabilité
Cette théorie est différente du point de vue de Hymer. Selon cette théorie, la
présence des avantages spécifiques n’implique pas de grande menace pour la concurrence sur
le marché des produits. Ces avantages ne donnent aux firmes un pouvoir de monopole ou un
pouvoir sur le marché des facteurs de productions. Il est rare que les avantages relatifs aux
facteurs de production donnent aux firmes un pouvoir de maîtrise de prix et sur le marché des
produits. En général, la firme profite de rentes économiques tout en se montrant
concurrentielle où elle ne peut influencer le prix. Les avantages économiques de la firme
l’incitent à investir à l’étranger et elle construit elle-même ses propres installations au lieu
d’acheter celles des autres. C’est pourquoi Rio Tinto construit ses installations à Taolagnaro
mais il n’a pas acheté. Mais pour s’approprier les gains potentiels produit par les avantages
spécifiques, la firme conserve le contrôle et la propriété. Mais si ce n’est pas le cas, la firme
va perdre ses avantages spécifiques si elle va partager avec d’autres entreprises étrangères
dans le pays d’accueil la propriété et le contrôle (ouvriers, recette secrète de l’entreprise). Un
des piliers du Toyota Way est que les managers doivent sortir de leur bureau pour aller dans
les ateliers pour contrôler les ouvriers. Si Toyota laisse ce contrôle à d’autres entreprises, il
va perdre ses avantages spécifiques. Donc si une firme laisse à ses partenaires dans le pays
d’accueil les secrets de la firme, alors ses partenaires luttent envers la firme et ensuite elles
vont se concurrencer.
Cette théorie est différente de l’opinion de Hymer. L’existence des avantages
spécifiques pousse les firmes à investir si massivement dans les secteurs à haute technologie
(extraction minière par exemple) car ceci dépend d’une qualification complexe et d’un grand
savoir faire. Donc l’entreprise devrait- être consciente qu’elle doit conserver le contrôle des
8
firmes car sinon elle ne va s’approprier des fruits de ses avantages spécifiques. Si l’entreprise
ne pourra s’approprier des gains de ses avantages technologiques, alors elle ne va investir à
l’étranger. Donc la décision d’investissement dépend de la possibilité d’appropriation des
gains de l’avantage technologique. En outre, la théorie de l’appropriabilité a aussi des
implications en matière de politique économique qui est différente de la vision de Hymer. Si
la firme peut s’approprier des gains de l’avantage technologique alors le gouvernement du
pays d’accueil ne doit pas intervenir. Mais si elle ne peut s’approprier ce gain alors il faut que
le gouvernement donne des subventions et protège la firme.
d 2.4. L’IDE et l’évasion fiscale
La persistance de l’IDE est partiellement une réaction à la hausse de la fiscalité dans
l’économie d’un pays. Plus le taux d’imposition est élevé plus on est incité à s’installer dans
un État à faible taux d’imposition. La courbe de Laffer3 peut expliquer ce phénomène. Trop
d’impôt tue l’impôt. Ici, on fait l’hypothèse que l’impôt trop élevé n’est pas compensé par
des programmes publics qui profitent à la firme. Sinon, l’entreprise restait dans son État
d’origine. L’impôt est considéré comme une perte sèche car une faible imposition permet à la
firme d’enregistrer un maximum de profit. Pour échapper à l’impôt, l’entreprise peut
surévaluer le coût des biens et services acheté par la société mère (résident dans un pays à
fiscalité élevée) à sa filiale (résident dans un pays à faible fiscalité). Alors, la société mère
enregistre un profit moindre et sa filiale, qui réside dans un pays à faible imposition, déclare
un maximum de profit. Le résultat net est une baisse d’impôt payé par la multinationale. Or,
l’évasion fiscale est pénalisée par les autorités fiscales existantes.
Les gouvernements des pays d’accueil doit étudier à fond les règles fiscales proposées
par les FMN dans la conclusion des contrats. En effet, ces FMN font des pressions sur les
pays d’accueil car elles ont le pouvoir de négociation. À titre d’illustration, les États à forte
fiscalité ont adopté l’impôt unitaire4 qui suppose que les autorités fiscales taxent les firmes
sur la base des profits mondiaux enregistrés par la firme. Mais à partir de 1981, plusieurs
États ont abandonné ce principe et on va partager les impôts entre les pays à forte et faible
fiscalité. Le problème est l’opposition entre, d’une part, le désir des FMN de démarcher le
3 LANDAIS Bernard-1998, « Leçons de politique budgétaire » De Boeck, Paris, p.210-2011
4 LINDERT Peter. H.-1989 « Economie Internationale », Ed. Economica, p.
9
monde et choisir les États qu’elles veulent et, d’autre part, le désir de certains États
d’augmenter le taux d’impôt.
Section 2 : Evolution de l’IDE
L’IDE constitue certainement l’un des vecteurs les plus dynamiques dans le cadre de la
mondialisation. Depuis le milieu des années 80, l’IDE connaît une grande croissance ; entre
1996 et 1998, les flux d’IDE mondial ont doublé (de 359 milliards de dollar à 644 milliards de
dollar) et ils sont fortement progressés jusqu’en 2000 (1400 milliards de dollar environ) avant
de se décroître en 2001. Les avantages que l’IDE procure ne se manifestent pas de même
manière pour chaque pays et ne répartissent pas de façon équitable entre les pays.
1 Evolution de l’IDE dans le monde
Le montant des IDE croit toujours au niveau mondial. Il existe des moments où ces
flux diminuent mais la tendance augmente toujours. Le graphique suivant montre cet
accroissement de l’IDE dans le monde :
Figure 1 : flux d’IDE dans le monde pour 2002 à 2011 et projection pour 2012 à 2014
(en milliards de dollars)
Le flux mondial a connu un accroissement de 2002 à 2007 avec un flux de 600
milliards de dollars environ jusqu’à 2000 milliards de dollars environ. Cette tendance montre
qu’on est dans une internationalisation de l’économie. En effet, ce type d’investissement est
un mode de financement de l’économie car ceci participe à l’industrialisation d’un pays.
Toutefois, ce chiffre diminue jusqu’à 1200 milliards de dollars en 2009. Cette diminution est
10
causée peut-être par la crise financière de 2008. Cette crise a des impacts sur l’investissement.
En effet, l’augmentation du taux d’intérêt dans les pays d’origine fait diminuer les flux d’IDE.
Par contre, il a connu un accroissement en 2011 avec un montant d’environ 1500 milliards de
dollars.
La projection pour 2012 à 2014 suppose l’hypothèse de l’existence ou non d’une crise
économique. En cas de crise économique, le montant va diminuer et va atteindre le même
montant qu’en 2009. En cas hypothèse intermédiaire, en moyenne, le montant de l’IDE suit la
ligne dans la figure 1 et sa volatilité est représentée par la surface colorée en gris dans cette
figure. On va regarder maintenant la répartition sectorielle de ces IDE. La figure suivante
montre cette situation :
Figure 2 : répartition sectorielle des IDE (en milliards de dollars et en pourcentage)
On constate ici que le secteur primaire n’intéresse pas beaucoup les investisseurs. En
2005-2007, ce secteur n’a que 8% des flux d’IDE et jusqu’en 2011, on n’attribue pas à ce
secteur un pourcentage plus de 15%. Cette faiblesse est due par le caractère des produits de ce
secteur. Les produits agricoles sont inélastiques par rapport au prix. C’est-à-dire que même si
le prix diminue alors la demande reste inchangée. Les deux autres secteurs se rapprochent
même s’il y a un peu d’écart entre eux. De 2005 à 2007 le secteur secondaire occupe 41% des
flux d’IDE et le secteur tertiaire 50%. Le secteur secondaire a une tendance croissante et le
secteur tertiaire une tendance décroissante.
Selon le CNUCED, les activités qui font augmenter les projets d’IDE sont : les
industries extractives, les produits chimiques, les distributions (eau, électricité, gaz, …),
transports et communications, et les divers services tels que les activités liées à l’exploitation
du pétrole et du gaz sont en majorité.
11
2 Lien entre l’IDE et différents domaines
La présence de l’IDE suppose qu’il y a des liens entre les IDE et les différents
domaines comme l’économie, la société, l’environnement.
a IDE et l’économie
Il y a des liens entre l’IDE et les armes de politique
économique. La politique budgétaire vise à stabiliser l’économie interne c'est-à-dire la
demande globale. En effet, les élus ne prennent pas en considération l’économie externe mais
c’est la Banque Centrale qui se soucie de la balance des paiements. La politique monétaire
stabilise la balance des paiements et le taux de change. Donc, on affecte la politique
budgétaire à la stabilisation de la demande globale et la politique monétaire à la stabilisation
du taux de change et la balance des paiements. C’est la règle d’affectation de R. Mundell5.
Une augmentation de revenu fait augmenter la demande globale. Alors, l’importation va
s’accroitre et on enregistre un déficit commercial. Une augmentation du taux d’intérêt va faire
entrer les capitaux étrangers et donc les investisseurs arrivent dans le pays.
L’entrée des IDE fait diminuer le chômage mais
l’inflation va en hausse car le pouvoir d’achat des ménages augmente. Dans la région où les
IDE s’installent, il y a un choc de demande. En effet, le chômage diminue et le pouvoir
d’achat augmente et donc la demande va augmenter aussi. Il y a donc choc de demande où la
courbe de Phillips est vérifiée. A titre d’illustration, le CNUCED montre qu’en 2006 l’IDE
peut donner jusqu’à 39 998 000 emplois.
b L’IDE et le domaine social
Les IDE peuvent faire augmenter le taux d’alphabétisation. Les
investisseurs font des études d’impacts sociaux de leurs activités. Ce sont les grands projets
qui nécessitent ces études. La firme construit des écoles pour les enfants du village et pour les
adultes. Aussi, la firme construit-elle des infrastructures comme le port d’Ehoala construit par
Rio Tinto en 2009.
La présence des IDE peut augmenter aussi le tourisme sexuel surtout
dans les pays pauvres. Les parents anticipent que les étrangers ont beaucoup d’argent et ils
vont forcer leurs filles à faire de la prostitution pour avoir de l’argent.
5 LINDERT Peter. H.-1989 « Economie Internationale », Ed. Economica, p.617
12
c L’IDE et ses externalités négatives
Dans le cas des grands projets comme les activités d’extraction minière, le projet est
nuisible à l’environnement. En effet, une grande biodiversité peut être en danger si on fait ce
type d’investissement. Ces investissements détruisent l’environnement et, partant, le
changement climatique persiste dans le pays. En effet, l’extraction minière occupe une grande
place qui nécessite une destruction d’une biodiversité qui va provoquer la perte de certaines
espèces animales ou végétales. Ils aussi utilisent des grandes machines qui polluent l’air.
13
CHAPITRE II : L’IDE DANS LES PAYS EN VOIE DE
DEVELOPPEMENT : cas de l’Afrique Subsaharienne
Comme tous les pays en voie de développement, les pays de l’Afrique Subsaharienne
n’ont pas encore jusqu’à nos jours une capacité de croissance rapide. Il est à noter que les
caractéristiques de l’Afrique Subsaharienne se centrent surtout au potentiel de ressources
naturelles importantes, d’une part ; et à l’abondance de main d’œuvre jeune et laborieuse,
d’autre part. Mais le grand obstacle, c’est le problème de fuite d’argent et le manque de
savoir-faire. C’est pour cette raison que l’IDE s’intéresse particulièrement en Afrique
Subsaharienne. Mais comment ce phénomène se manifeste-t-il ?
Section 1 : Traits communs favorisant ou non de l’IDE dans les pays de
l’Afrique Subsaharienne
L’Afrique Subsaharienne offre une bonne carrière pour l’investissement étranger. La
plupart de l’IDE se trouve dans le secteur de l’extraction minière et le secteur industriel ou
textile c'est-à-dire dans les activités qui exploitent beaucoup de main d’œuvre. En outre,
l’exportation des matières premières est aussi un secteur attirant les investisseurs. Les Aides
Publiques au Développement (APD) par contre s’orientent vers le renforcement des
infrastructures publiques comme les routes, l’assainissement des villes, …
1 Evolution des flux d’IDE en Afrique
La figure suivante montre l’évolution des IDE en Afrique :
Figure 3 : évolution des IDE et de l’APD en Afrique
De cette figure, on constate que les flux d’IDE sont supérieurs aux flux nets d’Aide
Publique pour le Développement (APD) en Afrique. Cette supériorité des flux d’IDE
14
s’explique par le fait que ces deux variantes sont toutes des moyens de financement de
l’économie. Mais les APD sont des prêts qu’on va rembourser et ce sont les bailleurs de fonds
qui proposent le mode d’utilisation de l’argent. Par exemple, la Banque Mondiale ne finance
que les projets de construction d’infrastructures ou des aides humanitaires et le Fonds
Monétaire Internationale (FMI) équilibre la balance des paiements d’un pays. Mais les
investisseurs internationaux ne font pas de pression sur le mode d’utilisation de l’argent. Ils
effectuent tout simplement ses activités dans un environnement sain, stable et incitatif. C’est
cette caractéristique de l’environnement que proposent les FMN.
Les investissements peuvent donner une croissance économique pour le pays mais les
aides nettes ne sont pas facteurs de croissance économique. En effet, le pays ne fait que
rembourser le service de la dette chaque année. Or, dans les IDE le pays peut trouver des
devises pour effectuer ses importations et les investisseurs exportent leurs produits alors le
pays gagne plus de devise qui sont à ne pas rembourser. La présence des FMN aussi fait
augmenter le niveau d’industrialisation du pays.
2 Les principaux pays investisseurs
On va montrer à partir de la figure suivante les pays investisseurs en Afrique.
Figure 4 : les principaux pays investisseurs en Afrique
D’après la figure dans la page précédente, on constate que parmi les pays de l’Union
Européenne, c’est la Grande Bretagne qui est le plus grand investisseur en Afrique. Ceci est
évident car c’est ce pays qui est le record en matière de nombre de colonies. Ensuite c’est la
15
France car ce pays se place dans le deuxième rang en nombre de colonies. Après l’Union
Européenne, ce sont les USA qui investissent beaucoup en Afrique. Ce rang des USA
s’explique par l’existence de l’AGOA où les pays qui sont y inclus peuvent exporter aux USA
sans droit de douane. On a vu que les firmes multinationales échappent les impôts et ils vont
en Afrique car le taux d’imposition est faible après le contrat et on ne paie pas de droit de
douane surtout dans la filière textile. Les autres pays sont des pays émergents car ils vont
s’inscrire aussi en Afrique ou les pays européens.
Section 2 : Remise en cause du rôle de l’IDE en Afrique dans le
renforcement des capacités scientifiques et technologiques des pays en voie de développement
Contrairement à toutes les autres régions en développement dans le monde, l’Afrique
reste toujours dépendante de l’aide. Parfois, la constatation la plus remarquée c’est
l’accaparement des terres au détriment des communautés locales. Si la recherche de la
croissance économique et du développement est l’objectif majeur en Afrique et si l’envie de
sortir de la pauvreté est l’ambition des africains, il est alors important de chercher des cadres
directifs majeurs pour le maximum de bénéfices en prenant conscience des effets pervers de
l’IDE.
1 Impacts économiques de l’IDE dans les pays en voie de développement
surtout l’Afrique
Il existe plusieurs impacts de l’IDE dans les pays en voie de développement
qui sont les pays d’accueil. Ces impacts prennent une forme positive ou négative.
a Impacts positives
Diminution du taux de chômage
L’investissement extérieur direct peut conduire à une réduction du taux de
chômage. Les zones franches industrielles (ZFI) utilisent beaucoup de main d’œuvre qualifié
ou non. Dans le secteur textile, les IDE emploient tant de facteur travail. L’appel aux IDE est
une politique de réduction du taux de chômage. Par exemple, l’INSTAT a pu monter qu’en
2006 les ZFI emploient jusqu’à 116000 emplois avec 202 entreprises.
Une augmentation du niveau de capital humain
Dans les activités extractives, par exemple, les firmes multinationales (FMN)
effectuent des études d’impacts environnementaux et sociaux car ces grands projets
16
produisent toujours des externalités. Elles internalisent les externalités négatives. Si une vaste
biodiversité doit être détruite alors ces FMN vont remplacer cette biodiversité. La santé de
générations futures est assurée car il faut remarquer que la santé est une forme de capital
humain. On assiste donc au développement durable. En outre, les FMN construisent des
écoles pour les enfants du village et alors le niveau de capital humain va augmenter. Il faut
remarquer que Mankiw et Romer mesure le niveau du capital humain d’un pays par le niveau
moyen d’éducation de la population.
Une croissance économique
La littérature économique montre que la clé de la croissance économique est
l’investissement. La croissance économique se définit comme l’accroissement du PIB et le
PIB comme la somme des valeurs ajoutées des entreprises résidentes dans le pays. Or, ce sont
les entreprises qui produisent des valeurs ajoutées. Donc, la présence des IDE fait augmenter
le PIB, d’où la croissance économique. Par exemple, les pays d’Asie ont pu se développer à
l’aide des IDE.
Une ouverture internationale
La présence des entreprises ayant de statut international dans un pays affirme qu’il est
ouvert sur le reste du monde. En effet, les IDE sont considérés comme des mouvements de
capitaux. Or, la courbe de la balance des paiements d’un pays dépend de son degré de
mobilité des capitaux. L’efficacité des politiques économiques (monétaire et budgétaire)
dépend du degré de mobilité des capitaux du pays. En outre, dans les théories traditionnelles
ou contemporaines du commerce international, l’ouverture économique permet à la nation
d’enregistrer une croissance économique et une augmentation du niveau du bien-être.
b Impacts négatifs
Néfaste sur le « marché politique »6
Sur le marché politique, les investisseurs peuvent faire des pressions sur le pays
d’accueil en proposant des règles fiscales qui sont favorables pour la firme. Ces entreprises
peuvent proposer des taux d’imposition bas, ou des redevances faibles. En effet, une des
raisons d’arrivé de ces investisseurs est l’évasion fiscale. En outre, les firmes peuvent
6 LINDERT Peter. H.-1989 « Economie Internationale », Ed. Economica, p.758
17
contraindre le pays à limiter, par exemple, les importations du pays qui sont favorables à
l’entreprise mais pas à l’ensemble de la nation
Sous-emploi élevé
Les IDE peuvent résoudre le problème de chômage. Toutefois, des problèmes peuvent
se survenir. En effet, le chômage est résolu mais le problème de sous-emploi existe. Les
employés ne sont pas rémunérés à leur productivité marginale. Le sous-emploi peut prendre
de différentes formes : salaire basse, temps de travail supérieur au niveau normal, travail
temporaire. En effet, si les firmes respectent à la lettre le code de travail du pays d’accueil,
alors elles vont enregistrer des couts élevés de production. Une des charges très importante
pour une entreprise est le salaire de personnel.
En outre, il y a du travail mais pour un temps déterminé. Souvent, ce temps est court.
En effet, si l’entreprise est en phase de construction de son propre usine, alors elle emploie
beaucoup de main d’œuvre mais si la construction est finie alors la plupart de ces ouvriers
sont renvoyés
Dégradation de la balance commerciale et déficit de l’Etat
Les IDE provoquent une dégradation de la balance commerciale d’un pays. En effet, la
firme construit elle seule sa propre filiale dans les pays d’accueil. On a vu ceci dans la théorie
de l’appropriabilité. La firme importe des machines et des équipements et les matières
premières pour faire fonctionner l’entreprise. Donc, à court terme, il y a dégradation de la
balance commerciale car il n’y pas encore d’exportation qui peut compenser le déficit. A long
terme, la situation dépend de l’activité de l’entreprise. Si l’entreprise exporte des produits
finis, alors le compte extérieur peut s’améliorer. Par exemple, si c’est une ZFI alors on peut
dire que la situation va s’améliorer. Mais si c’est une entreprise d’extraction minière, les
entreprises faisant parties de ce secteur, exportent les produits à l’état brut.
Si la firme appartient à l’activité financière alors elle va profiter de l’Etat. Les pays
pauvres enregistrent toujours du déficit au niveau du budget et on va chercher des
financements. L’Etat va vendre des titres et les FMN achètent les titres mais avec un taux
d’intérêt élevé et l’Etat ne peut rien faire et il va accepter le contrat de vente des titres.
18
2 Les cadres directifs nécessaires pour l’IDE en Afrique
Les pays d’accueil doivent étudier le contrat
d’investissements avant de les accepter. Si l’entreprise fait des exportations alors on peut les
accepter car les déficits commerciaux enregistrés pendant l’installation de la firme peuvent
être compensés après. Il faut que les multinationales exportent des produits manufacturés pour
enregistrer plus de valeur ajoutée.
Les pays d’accueil doivent étudier les régimes fiscaux
qui ne sont pas désavantageux pour le pays. Ces pays doivent obtenir ses bénéfices sur
l’investissement existant en matière de l’impôt. En effet, les multinationales proposent des
impôts faibles car elles échappent à l’impôt dans leurs pays d’origine. On a vu cette situation
dans les facteurs expliquant les IDE.
Les pays d’accueils, surtout, les pays africains doivent
stabiliser la situation politique. L’une des faiblesses de l’Afrique c’est l’instabilité politique.
Même si une élection est faite et on a obtenu le résultat, cela va provoquer des guerres civiles.
C’est le cas de la Côte d’Ivoire où Gbagbo ne veut démissionner même si c’est Ouattara qui
est élu. Cette guerre civile est causée par l’absence de l’unité nationale dans le pays. Cette
unité nationale n’existe pas car les gens dans les régions différentes ne se comprennent pas
même s’ils sont dans le même pays. C’est le cas par exemple du Nigéria, il y a beaucoup de
dialectes qui ne se comprennent pas. Donc, les investisseurs proposent des régimes fiscaux
favorables à eux car c’est le prix du risque provoqué par l’instabilité politique.
19
PARTIE II : MADAGASCAR PAR RAPPORT A L’IDE
Madagascar est classé l’un des pays ayant les atouts nécessaires pour inciter l’arrivée
des investisseurs étrangers grâce à sa situation géographique et les caractéristiques de sa
population.
Mais avant l’arrivée des investisseurs étrangers, ils prennent en compte sévèrement
d’autres paramètres avant d’apporter leurs capitaux. Ces paramètres sont l’environnement
politique, le fonctionnement administratif et la politique fiscale.
CHAPITRE I : REALITES DE MADAGASCAR
Madagascar une image favorable vis-à-vis de l’extérieur au niveau géographique, au
niveau des ressources humaines et naturelles intéressantes. A part cela, l’ouverture de
Madagascar à l’extérieur favorise l’incitation de l’investissement dans le pays. Enfin, le pays
a adoptés des efforts sur le renforcement des garanties des investisseurs. Mais le pays n’a pas
assez de ressources financières pour tous ces potentiels.
Section 1 : contexte géographique et économique
Les atouts géographiques jouent un rôle important dans la décision d’investir. En
outre, il faut étudier aussi les réalités économiques du pays avant de faire des investissements.
1 Contexte géographique de Madagascar
Madagascar présente des atouts locaux spécifiques. La grande île regorge des
ressources naturelles diversifiées et presque inexplorées. La présence de ces ressources
naturelles incite les investisseurs étrangers dans le domaine minier à utiliser leurs capitaux.
Ces multinationales ont la possibilité d’exploiter les ressources naturelles car le pays
d’accueil, surtout les pays pauvres, n’a pas de machine ou d’équipement pour effectuer
l’exploitation.
Ensuite, le climat malgache est favorable dans le domaine d’agri business. La fertilité
du sol et le bon climat font partis de la particularité de Madagascar. Toutefois, le domaine de
l’agriculture est délaissé dans le cas de Madagascar. En effet, selon l’INSTAT, le stock d’IDE
en 2008 est de 4,5 milliards d’Ariary seulement et en 2006 c’est à 7,8 milliards d’Ariary
seulement. Cette faiblesse est peut-être causée par l’inélasticité des produits agricoles. Même
si le prix de ces produits baisse, alors la consommation reste inchangée.
Enfin, la vastitude du territoire malgache offre un atout pour un investissement
nécessitant de grand espace. Les activités d’extraction minière utilisent un grand espace pour
20
effectuer l’exploitation. Par exemple, Rio Tinto occupe un grand espace pour effectuer ses
activités.
Les réalités économiques sont aussi à étudier pour voir l’attractivité des investisseurs
étrangers à venir dans le pays.
2 Réalités économiques de Madagascar
En matière économique, le pays est encore très précaire. Théoriquement, c’est
l’épargne nationale qui finance l’investissement dans le pays. Toutefois, l’épargne nationale
malgache ne peut financer les investissements. Or, c’est l’investissement qui est l’élément clé
de la croissance économique. Par exemple, selon la Banque Centrale, en 2008, l’épargne
nationale est de 9002 milliards de Fmg, alors que l’investissement s’élève jusqu’à 35469,5
milliards de Fmg. Cette situation explique la faiblesse de l’épargne nationale malgache. D’où,
le pays est incapable de s’industrialiser.
Les problèmes d’infrastructure sont aussi remarquables. Or, l’investissement public
incite les demandes des ménages et donc fait accroître l’investissement, d’où la croissance
économique. D’abord, le problème se situe dans l’approvisionnement en matière d’énergie.
En effet, le JIRAMA est incapable de satisfaire tous ses clients. Ensuite, les infrastructures
sont insuffisantes. Par exemple, en 2009, c’est Rio Tinto qui a construit le Port d’Ehoala mais
pas le gouvernement malgache. Toutefois, les multinationales ne construisent que les
infrastructures qui satisfont à leurs besoins mais pas pour l’intérêt de la nation. Ce port est
construit pour évacuer les ilménites malgaches, à destination de Canada.
En outre, le taux d’intérêt est encore élevé. Cette hausse du taux d’intérêt est
désastreuse pour les investisseurs nationaux. Toutefois, ce taux d’intérêt qui est élevé incite
les investisseurs étrangers dans l’activité financière. Par exemple, le stock d’IDE dans
l’activité financière, en 2005 est de 95,8 milliards d’Ariary ; tandis qu’en 2008 ce chiffre
monte jusqu’à 208 milliards d’Ariary. Cette hausse qui est presque 300% est expliquée par la
hausse du taux d’intérêt. Le graphique suivant montre l’évolution du taux d’intérêt pour le
prêt et pour le dépôt :
21
Figure 5 : Evolution du taux d’intérêt de dépôt et de prêt
Source : chiffre de l’INSTAT
Ce graphique montre que le taux pour le prêt est largement supérieur à ce pour le
dépôt. Donc, l’activité financière est rentable dans le pays car la faiblesse de l’épargne pousse
les gens à emprunter de l’argent. Il n’est pas étonnant si les banques commerciales résidant à
Madagascar sont en état de surliquidité. Elles achètent avec ce taux d’intérêt les titres émis
par le gouvernement malgache et elles sont en surliquidités.
Aussi, faut-il remarquer que le niveau d’éducation est faible, surtout dans le monde
rural. Or, une personne analphabète ne peut s’adapter aux technologies apportées par les
investisseurs étrangers. L’IDE est une forme de transfert de technologie. Si les malgaches ne
peuvent s’adapter à cette technologie alors les multinationales vont importer de la main
d’œuvres pour assurer le fonctionnement de l’entreprise.
Section 2 : contexte politique, institutionnel et administratif
Avant de décider l’investissement, les investisseurs étudient les trois éléments
suivants : la politique, l’institution et l’administration.
1 Contexte politique
Madagascar présente une mauvaise image à cause l’environnement politique instable.
L’instabilité politique suit même un cycle dans le cas de Madagascar. Cet environnement
politique instable fait reculer les investisseurs internationaux à s’implanter dans le pays.
22
Même les investisseurs malgaches ne veulent faire ses activités. En effet, une des conditions
d’investissements c’est la stabilité politique. L’instabilité politique entraîne des révoltes de la
population et la sécurité des agents est précaire. Pour montrer que l’instabilité politique est un
obstacle pour l’investissement alors on va analyser le tableau suivant :
Tableau 1 : facteurs limitant le développement des activités en 2010
De ce tableau, on peut dire que l’environnement politique instable bloque les
investisseurs à développer leurs activités. C’est après la crise politique de 2009
2 Contexte institutionnel
Contexte institutionnel est aussi un facteur d’investissement pour le cas de
Madagascar. D’abord, l’acquisition des terres par les étrangers est considérée comme une
vente de la patrie. C’est l’habitude de pensée de la population malgache, surtout les ruraux.
Donc, c’est la mentalité qui limite l’investissement qui est la clé du développement du pays.
C’est peut-être la raison pour laquelle les investisseurs ne sont pas intéressés par l’agriculture.
Ensuite le droit de propriété est encore flou dans le pays. Or, dans la théorie de la
croissance économique endogène avec Romer, le droit de propriété est une condition
nécessaire à la croissance économique. En effet, si le droit de propriété est clair alors les
investisseurs peuvent apporter plus de capitaux pour le pays. Donc le droit de propriété, qui
est une institution selon Romer, est une condition nécessaire à la croissance économique.
En outre, la corruption gagne de terrain dans le pays. En 2012, Madagascar est le
118ème
pays sur 175 le moins corrompu du monde. Ce chiffre est annoncé par Transparency
International (TI). Par ailleurs, il y ce qu’on appelle indice de perception de corruption (IPC)
qui est compris entre 0 et 100. Si cet indice se rapproche de 0, alors le pays plus corrompu.
En 2012, l’IPC de Madagascar est 32 sur 100. Ce chiffre montre que le pays est exposé à la
23
corruption. Donc, la corruption devient une institution dans le pays ; or c’est une institution
imbécile.
3 Contexte administratif et fiscal
Dans l’atteinte des objectifs économiques et sociaux, l’Etat malgache adopte un climat
administratif et fiscal favorable pour les investisseurs pour adapter et dynamiser l’économie
locale. D’une part, l’Etat facilite l’acquisition des terrains pour les étrangers. L’Etat procède à
un allègement des procédures. En outre, il y a des reformes foncières en depuis 2005. Par
exemple, on a annulé la présomption de domanialité, on a modernisé les services et on donne
des formations pour tous les acteurs fonciers. D’autre part, les conditions fiscales sur les IDE
sont très intéressantes. Les investisseurs étrangers viennent dans le pays car ils échappent à la
fiscalité dans leurs pays d’origine. Par exemple dans le LGIM, la redevance minière est de 2%
seulement et le TVA pour l’exportation est de 0%. Pour les importations, il y a des matériels
qui sont exonérés de TVA. Ces conditions fiscales sont très favorables aux investisseurs
directs. Mais l’angoisse qui se pose est le gain de la nation face à ces régimes fiscaux.
24
CHAPITRE II : L’IDE à MADAGASCAR
Section 1 : les atouts et les faiblesses de Madagascar
Comme tous pays Madagascar possède des atouts pour attirer les investisseurs
étrangers à faire entrer leurs capitaux dans le pays. Toutefois, il existe des handicaps du pays
qui font reculer les investisseurs tant nationaux qu’internationaux à investir dans le pays.
Mais les investisseurs vont faire donc, une analyse coût-bénéfice avant d’entrer dans le pays.
1 Les atouts de Madagascar
On va montrer à partir du tableau les principaux atouts de Madagascar.
Tableau 2 : les principaux atouts de Madagascar (en %)
Madagascar, en tant que pays en voie de développement, possède un caractère
démographique différent de ce des pays riches. La population est jeune, donc la population
active est nombreuse. Le coût de la main d’œuvre est le principal atout du pays. La main
d’œuvre est à bon marché. En effet, selon la loi de l’offre et de la demande, l’offre de travail
est supérieur à l’offre donc il y a des gens qui sont en chômage. Pour que ces gens puissent
entrer en travail alors on va diminuer le salaire pour qu’on puisse recruter beaucoup de
personne. A Madagascar, le salaire est encore bas.
Ensuite, c’est l’infrastructure de télécommunication qui est la seconde force du pays.
En effet, il n’y a que plusieurs opérateurs en télécommunication dans le pays mais les
infrastructures sont bonnes. Madagascar est avancé en matière de technologie de
communication. Par exemple, les transactions peuvent se faire par l’intermédiaire des
téléphones. Donc, on n’est plus obligé de payer en espèce même avec un montant modeste.
25
La caractéristique du marché attire aussi les étrangers à investir à Madagascar. En
effet, le pays ne possède pas beaucoup de capitaux donc, personne n’a pas encore exploité les
activités nécessitant une forte accumulation de capitaux. Les apporteurs de capitaux n’ont pas
des barrières à l’entrée mais ils peuvent faire ses activités.
Il faut bien remarquer que la stabilité politique ne forme pas un atout pour le pays.
2 les handicaps de Madagascar
Le tableau suivant montre les principaux handicaps de Madagascar. Ces handicaps
font reculer les investisseurs étrangers.
Tableau 3 : les handicaps de Madagascar (en %)
On constate ici que l’instabilité politique est la principale faiblesse de Madagascar. En
effet, le pays connaît toujours des crises politiques permanentes. Si l’activité économique est
en expansion alors des grèves vont arriver et beaucoup d’entreprises sont pillées lors des
manifestations de la population. Ces grèves sont causées par l’aggravation de la pauvreté
même si le taux de croissance est élevé. Par exemple, le taux de croissance en 2005 est de
4,6% alors que 73,5 % de la population sont pauvres. Les grèves populaires viennent.
La fiscalité est le second handicap du pays. Le taux d’impôt est élevé à Madagascar.
Par exemple, le code général des impôts affirme une TVA à 20%. C’est pourquoi qu’on a
élaboré le LGIM pour attirer les investisseurs miniers à venir à Madagascar. C’est pourquoi
aussi Madagascar fait des négociations pour entre dans l’AGOA pour que les entreprises
franches peuvent diminuer leurs charges fiscales.
26
Le troisième handicap du pays c’est l’infrastructure de transport. Ce type
d’infrastructure est encore précaire à Madagascar. En effet, l’Etat attend le financement des
bailleurs de fonds pour la construction des routes, ports,… Mais ceci ne va pas créer des
problèmes pour certaines entreprises. En effet, le port d’Ehoala est construit par l’entreprise
QMM.
Le coût de la main d’œuvre ne construit pas un handicap pour le pays.
Section 2: Place de l’IDE dans l’économie malgache
A partie de 2006, l’IDE croît très rapidement et occupe une grande place jusqu’en
2009 avant de se décroître en 2010. On va étudier le flux d’IDE à Madagascar avant
d’approfondir ses impacts sur l’économie malgache.
1 Evolution des flux d’IDE entrants entre 2002 et 2010
La figure suivante montre l’évolution des flux d’IDE à Madagascar depuis 2002
jusqu’en 2010, juste après la crise politique de 2009.
Figure 6 : Evolution des flux d’IDE entrants entre 2002 et 2010 (en milliards MGA)
Source : Enquête IDE/IPF 1s2011, BCM/INSTAT
27
De cette figure on voit que l’investissement direct est encore faible entre 2002 et 2005.
Mais c’est à partir de 2006 que ce type d’investissement gagne de place dans le pays. Cette
progression se poursuit jusqu’en 2009 avant de se décroître en 2010. Avant l’année 2005 le
flux d’IDE ne dépasse pas de 500 milliards d’ariary. En 2006, il est plus de 500 milliards
d’ariary mais encore inférieur à 1000. Mais en 2007 il est presque 1500 milliards d’ariary et
chaque année il augmente d’environ 500 milliards d’ariary jusqu’en 2009. Mais il diminue
d’environ 1700 milliards d’ariary en 2010, à cause de la crise de 2009. C’est pourquoi la
stabilité politique est une condition nécessaire à l’investissement.
L’engagement 6 du MAP propose une économie à forte croissance. Une condition
d’existence de la croissance économique c’est l’investissement. Or, l’épargne nationale ne
peut financer l’investissement national. Alors on va chercher de l’épargne étrangère pour
financer l’investissement. L’appel aux investisseurs étrangers est une mode de recherche
d’une croissance économique car les entreprises étrangères vont construire leurs usines dans
le pays. En effet, la croissance économique doit passer par l’industrialisation ; donc ce type
d’investissement est un moyen pour Madagascar de s’industrialiser. On va voir maintenant
l’évolution des IDE à Madagascar par branches d’activités.
28
2 Flux des IDE par branches d’activités
Le tableau suivant résume les flux d’IDE dans le pays depuis 2005 à 2010.
Tableau 4 : flux d’IDE par branche d’activité (en milliards de MGA)
Branches d'activités 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Agriculture 0,1 0,2 -4,8 1,5 14,15 -0,84
Pêche, aquaculture 37,3 7,7 -26,1 5,4 18,81 34,7
Activités extractives 42,1 442,1 886,2 1640,9
2
069,84
1
360,00
Activités de fabrication 35,3 39,6 15,6 33,2 99,63 41,5
Production et distribution de gaz,
élec. Eau 26,2 0,3 4 0,6 0,26 0,23
Construction et BTP 109,8 1,1 236,7 12,2 31,92 53,6
Commerce 104,8 16,2 0,9 45,1 30,93 18,4
Hôtels et restaurants 1,3 -0,3 171,1 1 37,49 36,1
Transports 70,5 18,8 -2,8 2,8 10,89 2,85
Activités financières 54,7 76,7 37,7 65,6 59,68 57,4
Immobilier et services aux
entreprises 7 4 0,6 15,9 7,56 10,5
Distribution pétrolière
18,2 108,9 11,3 65,38 58,2
Télécommunication
5,7 28,9 180,1 85,81 16,5
Autres 58,8
0,16 -0,07
TOTAL 548,1 630,3 1456,9 5330,10
2
532,51
1
689,06
Source : Enquête IDE/IPF juillet 2006, 2008-09 et 1s2011, BCM/INSTAT
Comme on a vu dans 1), le flux d’IDE augmente jusqu’en 2009 avant de se décroitre
en 2010. Voyons maintenant les branches d’activités dominantes.
Activités extractives
A partir de l’année 2006, cette activité prend de terrain dans l’activité économique du
pays. Cet accroissement est expliqué par l’abondance en matière de ressources naturelles du
pays. Ce sont les grandes sociétés multinationales qui peuvent exploiter ces ressources car on
n’a pas assez de machines et d’équipements pour effectuer l’exploitation. Le montant d’IDE
dans l’activité extractive est encore moindre en 2005 ; ce montant est de 42,1 milliards
d’ariary. Mais c’est à partir 2006 et 2007 qu’on enregistre un montant élevé.
Comme l’on a dit dans la partie 1 et section 1, les multinationales échappent l’impôt
dans leur pays d’origine pour trouver des pays à faible taux d’imposition. En effet, la
redevance minière de Madagascar n’est que 2% si c’est 10% au Botswana, donc les
investisseurs directs disent que c’est raisonnable. En plus dans la loi sur les grands
29
investissements miniers de l’EITI, le TVA est à 0% pour l’exportation qi le code général des
impôts prévoit un taux de 20%. En outre, on accorde une exonération du TVA en cas
d’exportation de différents matériels. Donc, c’est intéressant pour les investisseurs.
Activités de fabrication
Ce type d’activité a connu une expansion depuis 2005 jusqu’en 2008. Mais il se décroît
en 2009 et 2010 à cause de la crise politique dans le pays. Cette activité de fabrication
englobe les ZFI qui sont les activités les plus répandues. Madagascar fait partie de l’AGOA et
les ZFI dans la filière textile peuvent exporter vers les Etats Unis sans payer les droits de
douanes. D’où, la charge des entreprises diminue et la probabilité de rentabilité de l’entreprise
augmente. Par exemple en 2006, le nombre des entreprises franches en activité dans le pays
s’élève à 202 (INSTAT). Ces entreprises donnent des emplois ; jusqu’à 116000 emplois (voir
annexes). De plus, la plupart des employés sont rémunérés à un salaire minimum. Les
ouvriers malgaches sont à bon marché. En effet, le facteur travail est abondant et donc le prix,
c'est-à-dire le salaire, est faible. Ce type d’activité connaît une baisse en 2009 et 2010 car le
pays ne fait plus partie de l’AGOA à cause de la crise politique. Bon nombre d’entreprise
franche sont en faillite ou en chômage technique. D’où, l’instabilité politique est néfaste pour
l’investissement.
Activité financière
Depuis des années, Madagascar a connu des déficits publics et donc l’Etat malgache doit
chercher des financements pour combler ces déficits. L’une des pratiques de recherche de
financement est l’émission des titres qui sont des bons de Trésor par adjudication (BTA). Or
on a vu dans le chapitre précédent (figure 4) que le taux d’intérêt pour le prêt est très élevé.
L’Etat ne craint pas de la hausse du taux d’intérêt car les détenteurs d’argents sont en position
de force et donc l’Etat accepte leurs propositions. Ce sont surtout les banques commerciales
qui achètent les titres émis par l’Etat et elles font beaucoup de profits.
Faiblesse du secteur primaire
Le secteur primaire (agriculture, pêche, aquaculture) est délaissé par les étrangers car le
flux d’IDE consacré à ce secteur est faible. Or, Madagascar possède encore beaucoup
d’espace pour faire cette activité. En effet, il faut que le pays se spécialise dans les produits
agricoles selon le théorème d’Hecksher-Ohlin. Or ce type de produit est inélastique par
rapport au prix. Donc, ceci n’est pas rentable pour les investisseurs.
30
Donc, l’IDE est en croissance à Madagascar mais la crise politique le fait diminuer. Ce
sont les secteurs à haute technologie et les services qui intéressent les investisseurs. Le secteur
primaire est délaissé. Ce ne sont que les activités extractives qui intéressent les étrangers et
qui sont donc exploitées. Mais les activités que la population malgache maîtrise sont
délaissées ; or, la population malgache est des agriculteurs pour la plupart.
3 Les principaux pays investisseurs
Les pays investisseurs directs dans le pays sont nombreux. Le tableau suivant montre
la situation en 2009 et 2010 :
Tableau 5 : principaux pays investisseurs avec leurs flux (toutes branches confondues) en
milliards MGA
De ce tableau, on voit que c’est le Canada qui est le premier à investir à Madagascar.
Ce pays a apporté 682,12 milliards MGA en 2009 et 512,08 milliards MGA en 2010. Il est le
record en 2009 et 2010 en termes de flux d’IDE. Ensuite, en 2009, c’est le Royaume-Unis,
Japon et le Corée du Sud qui sont sensiblement égaux en matière de flux entrant d’IDE. Ce
sont les 4 premiers pays investisseurs à Madagascar en 2009. La petite Île Maurice apporte
aussi beaucoup d’argent pour flux d’IDE entrant dans le pays. Après c’est la France.
Madagascar est une colonie française mais la France n’utilise beaucoup d’argent à
Madagascar. Ce sont ces pays cités ci-haut qui sont les premiers investisseurs directs dans le
pays en 2009. En 2010, le Canada se montre toujours leader en matière d’IDE à Madagascar.
31
Les investisseurs directs en 2010 sont : Canada, Japon, South Korea, France, Chine. Il y a un
nouvel entrant qui est la Chine. Cette place de la Chine est expliquée par le nouveau contrat
d’exploitation de fer de Soalala avec la société Wisco.
Voyons maintenant dans le tableau suivant la place de ces pays en ne considérant pas
l’activité extractive.
Tableau 6 : principaux pays investisseurs avec leurs flux (hors extractives) en milliards MGA
Si on ne considère plus l’activité extractive, le Canada est disparu dans le classement.
Donc ce pays ne fait qu’exploiter les ressources naturelles existantes. La position de France
et l’Ile Maurice est expliqué par le fait que ces pays ont construit des entreprises de
fabrication et de construction. Beaucoup de ZFI à Madagascar sont d’origine mauricienne. Il y
a des entreprises de construction comme le Colas qui sont des entreprises françaises.
32
Section 2 : impacts de l’IDE sur l’économie malgache
La présence des IDE implique que ces IDE possèdent des impacts positifs ou négatifs
pour le pays.
1 Impacts positifs
En tant que financement de l’économie, les IDE ont des impacts positifs sur l’économie.
Diminution du taux de chômage
Les FMN emploient beaucoup de main d’œuvre et donc les gens dans la région où
l’entreprise s’installe sont occupés. Le nombre de chômeurs diminuent. Par exemple, en 2006,
les entreprises franches utilisent jusqu’à 116000 employés. Ce sont les entreprises franches
seulement. Mais d’autres entreprises utilisent beaucoup de main d’œuvre. A Madagascar, le
coût de la main d’œuvre est très bas donc on en utilise beaucoup. Ce sont les activités
extractives, les fabrications et le commerce qui utilisent beaucoup la main d’œuvre malgache.
Par exemple en 2010, 24,8 % de la population travaillant dans des entreprises étrangères
sont dans l’activité extractive ; 23,1% dans l’activité de fabrication et 17,8% dans le
commerce. Ce sont ces 3 activités qui utilisent beaucoup de main d’œuvre.
Croissance économique
La croissance économique passe par l’industrialisation. L’arrivé des IDE est une forme
d’industrialisation. Il faut donc une dominance du secteur secondaire. En 2007 et 2008 le taux
de croissance du secteur secondaire est respectivement 9,8% et 8,8%. Mais durant la crise
politique de 2009 ce taux descend jusqu’à 7,4%. Les IDE amplifient la croissance
économique malgache. En effet, le taux de variation de PIB en 2007 et 2008 sont
respectivement 6,2% et 7,1%. Le secteur secondaire amplifie la croissance économique
malgache. Il ne faut pas oublier le secteur tertiaire car ce secteur intéresse aussi les
investisseurs étrangers. En 2008, le taux de croissance du secteur tertiaire est de 9% si c’est
7,8% en 2007. Mais il diminue en 2009 à cause de la crise politique.
Le taux d’investissement brut à Madagascar est de 28,3% en 2008 et 35,3% en 2008.
Ce taux d’investissement est très important dans l’analyse de la croissance économique selon
les théories économiques existantes. Donc, l’existence des IDE contribue à la croissance
économique malgache.
33
Transfert de technologie et amélioration du capital humain
Le transfert de technologie fait partie de l’avantage potentiel procuré par l’entrée des
IDE. Les entreprises locales peuvent imiter le mode de production des entreprises
multinationales. Il y a donc transfert de technologie et transfert d’idées. Ces transferts donnent
aux malgaches une capacité d’adaptation à des technologies nouvelles. Par exemple, le
tableau suivant montre le nombre d’internautes à Madagascar de 2000 à 2009 :
Tableau 7 : population internaute à Madagascar (2000-2009)
Country 2000 2002 2003 2005 2006 2008 2009
Madagascar 8 000 35 000 70 500 90 000 110 000 316 100 319 900
Source : www.indexmundi.com
Ce tableau montre que la population malgache peut s’adapter à des technologies de
communication. Ceci est aussi prouvé par le nombre croissant des entreprises de dépannages
des différents appareils. Le niveau de capital humain de la population augmente. Le capital
humain se définit comme l’ensemble des « connaissances, qualifications, compétences et
autres qualités possédées par un individu et intéressant l’activité économique »7. En effet, les
FMN embauchent les travailleurs locaux et donc le niveau de compétence de ces derniers
augmente.
2 Impacts négatifs
Déficit commercial
La persistance du secteur à haute technologie entraîne un déficit de la balance
commerciale. En effet, dans le cas des activités extractives, il faut des grandes machines et
des équipements lourds. Puisque Madagascar ne produit des biens d’équipements et des
machines alors on va importer ces biens d’investissements là. Les exportations ne peuvent
plus financer les importations. En effet, le pays exporte en majorité des produits primaires qui
sont des produits inélastiques par rapport au prix. Le graphique suivant montre l’évolution des
importations de Madagascar de 2007 et 2008.
7 OCDE-1998 « L’investissement dans le capital humain : une comparaison internationale », Ed. OCDE, p.9
34
Figure 7 : Evolution des importations de Madagascar de 2007 et 2008.
Source : BCM
On voit ici que l’importation des équipements c’est le plus important. Ce sont les
investissements qui nécessitent des importations des équipements. On a vu que l’Etat
malgache fait des politiques d’attraction des investissements étrangers par la diminution des
charges fiscales et la facilitation d’acquisition des terrains. Les IDE gagnent de place dans
l’économie malgache. Ensuite, le pays importe des matières premières car il ne peut les
produire. Ce sont les équipements, les matières premières et l’énergie qui sont les plus
importés en 2008. On va montrer maintenant que le pays est toujours en état de déficit
commercial.
Figure 8 : état de la balance commerciale de Madagascar (en milliards de dollar)
Source : chiffres du www.indexmundi.com
export
import
35
Madagascar est toujours en état de déficit commercial. Un déficit commercial se
définit comme une situation économique où les importations sont supérieures aux
exportations. Si on prend le cas de l’année 2008, on peut dire que c’est l’investissement qui
nécessite une grande importation comme dans la figure 7.
Recette fiscale faible
La recette fiscale produit par les IDE est faible. Ce phénomène se présente surtout
dans l’activité extractive. En effet, le taux de redevance minière est de 2% seulement. Ce taux
est très faible. Botswana qui est un pays pauvre comme Madagascar impose une redevance
minière de 10%. En plus l’Etat est actionnaire dans l’entreprise à 50%. Donc l’Etat
botswanais obtient plus de 60% de chiffre d’affaire des entreprises étrangères. Par ailleurs,
dans la LGIM, le TVA pour l’exportation est de 0%. Il n’est pas étonnant si les étrangers
viennent à Madagascar pour utiliser leurs argents. Enfin, le TVA pour les importations est à
diminuer pour certains matériels. Toutefois, le code général des impôts malgache prévoit un
TVA de 20%. Madagascar est encore perdant pour ces grands investissements étrangers.
36
CHAPITRE III : LIMITES ET RECOMMANDATIONS
En tant que mode financement de l’économie, les IDE possèdent des limites. Toutefois
il existe des recommandations pour améliorer le climat de l’investissement à Madagascar.
Section 1 : Limites des IDE
Il existe plusieurs limites qui sont des pertes pour le pays d’accueil.
1 La pauvreté augmente
On a vu l’importance des IDE dans l’économie de Madagascar mais on enregistre un
taux de pauvreté élevé. Le tableau suivant montre l’augmentation de la pauvreté de 1993
jusqu’à 2010.
Tableau 8 : évolution de ratio de pauvreté de Madagascar de 1993 à 2010
Milieu 1993 1997 1999 2001 2002 2004 2005 2010
Madagascar 70,0 73,3 71,3 69,6 80,7 72,1 68,7 76,5
Antananarivo 68,0 66,4 61,7 48,3 66,0 59,8 57,7 66,8
Fianarantsoa 74,2 75,1 81,1 83,2 91,0 86,0 77,6 88,2
Toamasina 77,9 79,8 71,3 82,3 86,3 77,1 71,9 78,3
Mahajanga 53,2 73,8 76,0 72,4 89,1 74,1 70,2 71,6
Toliara 81,1 82,0 71,6 76,1 81,2 72,3 74,8 82,1
Antsiranana 60,2 62,3 72,6 69,2 83,7 65,4 64,2 68,1
Urbain 50,1 63,2 52,1 44,1 61,6 53,7 52,0 54,2
Rural 74,5 76,0 76,7 77,1 86,4 77,3 73,5 82,2
Source : INSTAT/DSM/EPM 1993, 1997, 1999, 2001, 2002, 2004, 2005, 2010
On voit que la pauvreté persiste dans le pays. L’année 2005 est marquée par une
faiblesse d’entrée des IDE et on a enregistré un ratio de pauvreté de 68,7%. Mais en 2010 on a
enregistré un taux de pauvreté de 76,5%. La pauvreté augmente malgré l’importance des IDE
dans l’économie malgache. Presque le quatre cinquième de la population malgache est
pauvre. Cette pauvreté est très grande dans le monde rural. 82,2% des ruraux sont pauvres.
La présence des IDE dans le pays ne peut éradiquer la pauvreté des gens. En effet les impôts,
qui sont à redistribuer au niveau de la population, sont bas et donc insuffisants. L’Etat ne peut
financer que les salaires des fonctionnaires mais il n’y a pas de projet social pour les ruraux.
37
2 L’agriculture est délaissée
Les investisseurs ne sont pas intéressés sur l’agriculture. Or, on a dit que la plupart des
malgaches sont des ruraux. Ces derniers sont les spécialistes de l’agriculture. Mais les
investisseurs ne sont pas intéressés. En effet, les produits agricoles sont inélastiques par
rapport au prix. Supposons qu’une personne boit 3 tasses de café par jour, si le prix du café
diminue alors elle ne va boire 3 litre de café par jour. Donc, la demande des produits
primaires n’augmente pas même si le prix diminue. L’agriculture est délaissé et les ruraux ne
peuvent pas s’évoluer et restent toujours dans l’extrême pauvreté.
3 Importance des importations
On sait que l’IDE est un mode de financement de l’économie. L’Etat veut atteindre le
carrée magique. L’équilibre extérieur est l’un de ces objectifs de l’Etat. Or on peut conclure
que l’importance des IDE va augmenter les importations et donc le déficit commercial
persiste. En effet, le secteur à haute technologie intéresse les étrangers ; or il faut des grandes
machines et des équipements lourds. Mais on sait que Madagascar ne les produit pas. Donc, il
faut importer des machines et des équipements. Donc, l’importation du pays augmente et on
enregistre des déficits commerciaux. En outre, dans le cas de commerce, les investisseurs
importent des marchandises à l’extérieur et les vendre dans le pays. D’où, l’importation croit
très vite.
Section 2 : recommandations
1 Réforme fiscale
On a vu que les recettes fiscales de l’Etat issus des grands investissements miniers sont
très faibles. Il faut revoir les conditions fiscales qu’on donne aux investisseurs. Sinon, l’Etat
est en perte et toutes les ressources naturelles sont exploitées gratuitement par les étrangers.
Le LGIM est à revoir pour que le pays puisse gagner plus de recette minière. En effet, il faut
remarquer que ces investisseurs échappent les impôts dans leurs pays d’origine.
2 Inciter les investisseurs domestiques
Il faut inciter les investisseurs nationaux. Un des obstacles des malgaches à investir
c’est la hausse du taux d’intérêt. En effet, un taux d’intérêt élevé fait diminuer la probabilité
de trouver une rentabilité du projet des investissements. C'est-à-dire que le taux de rendement
interne est supérieur au taux d’intérêt sur le marché. Par conséquent le produit national brut
(PNB) est faible. Il faut que les nationaux jouissent les fruits de leurs investissements. Il faut
38
donner aux malgaches la chance de participer au développement de son pays. Il faut donc un
développement intraverti mais pas un développement extraverti.
3 Accroissement du capital humain
L’accumulation de capital humain est une condition à la croissance économique. Une
personne illettrée ne peut s’adapter à la nouvelle technologie. Il faut que l’Etat donne des
importances à l’éducation des enfants. En effet, un individu à capital humain élevé peut faire
des innovations de Schumpeter. En outre, il faut donner de l’importance à la recherche faite
par les chercheurs malgaches. Il faut que l’Etat sélectionne les technologies entrant dans le
pays. Il faut un protectionnisme.
39
CONCLUSION
Pour conclure, plusieurs facteurs expliquent l’ampleur des IDE dans les pays
d’accueils en particulier dans le cas de Madagascar. En effet, les FMN cherchent le maximum
de profit. Ensuite, cette ampleur des IDE est issue de la concurrence imparfaite selon
l’opinion de Hymer et la théorie de l’appropriabilité. Enfin, l’IDE est expliqué par l’évasion
fiscale. Par ailleurs, depuis des années, les IDE ont connu une croissance et c’est le moyen
efficace de financement de l’économie pour l’Afrique si on fait la comparaison avec l’APD.
Pour le cas de Madagascar, les IDE ont connu une forte croissance surtout après la
mise en œuvre du MAP. L’engagement 6 de ce document propose une économie à forte
croissance. C’est l’IDE qui est le moyen le plus rapide pour atteindre cet objectif. Ce sont les
activités à haute technologie qui intéresse les investisseurs étrangers. Ensuite il existe
plusieurs atouts et faiblesse du pays mais la stabilité politique est toujours un handicap pour le
pays. En tant que pays pauvre, le coût de la main d’œuvre est un atout pour le pays.
La présence des IDE à Madagascar a contribué dans la croissance économique du
pays. En effet, le taux de croissance du secteur secondaire a augmenté pour le pays. Toutefois,
la présence de ce moyen de financement de l’économie ne peut pas surmonter les différents
problèmes économiques. En effet, le taux de pauvreté dans le pays est toujours très élevé,
l’inégalité sociale augmente.
Donc, les IDE ont des effets positifs sur la croissance économique. Par contre, ils
n’ont pas des effets positifs sur le développement tant que l’on ne fasse pas des réorientations.
40
ANNEXES
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX
Figure 1 : flux d’IDE dans le monde pour 2002 à 2011 et projection pour 2012 à 2014 ...... (en
milliards de dollars) 9
Figure 2 : répartition sectorielle des IDE (en milliards de dollars et en pourcentage) ............. 10
Figure 3 : évolution des IDE et de l’APD en Afrique .............................................................. 13
Figure 4 : les principaux pays investisseurs en Afrique ........................................................... 14
Figure 5 : Evolution du taux d’intérêt de dépôt et de prêt ........................................................ 21
Figure 6 : Evolution des flux d’IDE entrants entre 2002 et 2010 (en milliards MGA) ........... 26
Figure 7 : Evolution des importations de Madagascar de 2007 et 2008. ................................. 34
Figure 8 : état de la balance commerciale de Madagascar (en milliards de dollar) ................. 34
Tableau 1 : facteurs limitant le développement des activités en 2010 ..................................... 22
Tableau 2 : les principaux atouts de Madagascar (en %) ......................................................... 24
Tableau 3 : les handicaps de Madagascar (en %) ..................................................................... 25
Tableau 4 : flux d’IDE par branche d’activité (en milliards de MGA) .................................... 28
Tableau 5 : principaux pays investisseurs avec leurs flux (toutes branches confondues) en
milliards MGA ......................................................................................................................... 30
Tableau 6 : principaux pays investisseurs avec leurs flux (hors extractives) en milliards MGA
.................................................................................................................................................. 31
Tableau 7 : population internaute à Madagascar (2000-2009) ................................................. 33
Tableau 8 : évolution de ratio de pauvreté de Madagascar de 1993 à 2010 ............................ 36
Nombre d’emplois générés par les IDE dans le monde (en millier)
Source : CNUCED, « Rapport sur l’investissement dans le monde », 2012
41
A. Répartition des chiffres d’affaires, valeur ajoutée et emploi des entreprises à
capitaux étrangers et par branche d’activité (2010)
B. Evolution de l’emploi dans les entreprises franches à Madagascar
C. Evolution des indicateurs macroéconomiques
2005 2006 2007 2008 2009 2010
variation du PIB (%) 4,6 5 6,2 7,1 -4,1 0,5
taux de croissance du secteur primaire
(%)
2,5 2,2 2,2 3,1 8,5 1,1
taux de croissance du secteur secondaire
(%)
3 3,5 9,8 8,8 -7,4 2,1
taux de croissance du secteur tertiaire
(%)
6,1 7,4 7,8 9 -7,1 -0,1
taux d'investissement brut (%) 23,2 28,3 35,5 31 30,4
Source : INSTAT, DEME-MEEI
42
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
“Economie du développement” Ed. De Boeck, Bruxelles
- GAUTHIER François-1996, « Relations économiques internationales », Ed., PUF
- LANDAIS Bernard-1998, « Leçons de politique budgétaire » De Boeck & Larcier,
Paris
- LINDERT Peter. H.-1989 « Economie Internationale », Ed. Economica
- MELO Jaime De et GETHER Jean-Marie, -1997 “Commerce International”, Ed.
De Boeck & Larcier, Paris
- PERKINS Dwight H., RADELET Steven et LINDAUER David L.-2008
- SALVATORE Dominique-2008, « Economie Internationale », Ed., De Boeck
Publications
- CNUCED, 2012- « Rapport sur l’investissement dans le monde »,
- EITI, « Loi sur les grands investissements miniers »
- OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique)-2009
«Panorama des statistiques de l’OCDE »
- OCDE, 1998-« L’investissement dans le capital humain : une comparaison
internationale », Ed. OCDE
Rapport
- BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR, « Etude sur les Investissements
Directs Etrangers à Madagascar », Juillet 2009
- BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR, « Etude sur les Investissements
Directs Etrangers à Madagascar »,1er
semestre 2011
WEBOGRAPHIE
- www.newsmada.com
- www.madagascar-tribune.com
- www.indexmundi.com
43
TABLES DES MATIERES
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. i
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................... ii
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
PARTIE I : GENERALITES ET THEORIE SUR L’IDE DANS LE MONDE .................... 3
CHAPITRE I : NOTION DE L’IDE DANS LE MONDE ................................................. 3
Section 1 : Approche théorique ....................................................................................... 3
1 Concept de l’IDE .................................................................................................. 3
1. Les facteurs qui expliquent l’IDE ......................................................................... 4
a Une recherche de profit maximal ..................................................................... 4
b La théorie éclectique de Dunning ..................................................................... 5
c L’IDE et la concurrence imparfaite .................................................................. 6
Opinion de Hymer ............................................................................................ 6
d 2.4. L’IDE et l’évasion fiscale .......................................................................... 8
Section 2 : Evolution de l’IDE ........................................................................................ 9
1 Evolution de l’IDE dans le monde ...................................................................... 9
2 Lien entre l’IDE et différents domaines ............................................................. 11
a IDE et l’économie ........................................................................................... 11
b L’IDE et le domaine social ............................................................................. 11
c L’IDE et ses externalités négatives ................................................................ 12
CHAPITRE II : L’IDE DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT : cas de
l’Afrique Subsaharienne ................................................................................................... 13
Section 1 : Traits communs favorisant ou non de l’IDE dans les pays de l’Afrique
Subsaharienne ................................................................................................................ 13
1 Evolution des flux d’IDE en Afrique ................................................................. 13
2 Les principaux pays investisseurs ...................................................................... 14
Section 2 : Remise en cause du rôle de l’IDE en Afrique dans le renforcement des
capacités scientifiques et technologiques des pays en voie de développement ............ 15
1 Impacts économiques de l’IDE dans les pays en voie de développement surtout
l’Afrique .................................................................................................................... 15
a Impacts positives ............................................................................................ 15
44
b Impacts négatifs .............................................................................................. 16
2 Les cadres directifs nécessaires pour l’IDE en Afrique ..................................... 18
PARTIE II : MADAGASCAR PAR RAPPORT A L’IDE .................................................. 19
CHAPITRE I : REALITES DE MADAGASCAR ........................................................... 19
Section 1 : contexte géographique et économique ........................................................ 19
1 Contexte géographique de Madagascar .............................................................. 19
2 Réalités économiques de Madagascar ................................................................ 20
Section 2 : contexte politique, institutionnel et administratif ........................................ 21
1 Contexte politique .............................................................................................. 21
2 Contexte institutionnel ....................................................................................... 22
3 Contexte administratif et fiscal .......................................................................... 23
CHAPITRE II : L’IDE à MADAGASCAR ...................................................................... 24
Section 1 : les atouts et les faiblesses de Madagascar ................................................... 24
1 Les atouts de Madagascar................................................................................... 24
2 les handicaps de Madagascar ............................................................................. 25
Section 2: Place de l’IDE dans l’économie malgache ................................................... 26
1 Evolution des flux d’IDE entrants entre 2002 et 2010 ....................................... 26
2 Flux des IDE par branches d’activités ................................................................ 28
3 Les principaux pays investisseurs ...................................................................... 30
Section 2 : impacts de l’IDE sur l’économie malgache ................................................ 32
1 Impacts positifs .................................................................................................. 32
2 Impacts négatifs .................................................................................................. 33
CHAPITRE III : LIMITES ET RECOMMANDATIONS ............................................... 36
Section 1 : Limites des IDE ........................................................................................... 36
1 La pauvreté augmente ........................................................................................ 36
2 L’agriculture est délaissée .................................................................................. 37
3 Importance des importations .............................................................................. 37
Section 2 : recommandations ........................................................................................ 37
1 Réforme fiscale .................................................................................................. 37
45
2 Inciter les investisseurs domestiques .................................................................. 37
3 Accroissement du capital humain ...................................................................... 38
CONCLUSION ....................................................................................................................... 39
ANNEXES ............................................................................................................................... 40
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX .................................................................... 40
A. Nombre d’emplois générés par les IDE dans le monde (en millier) ............................. 40
B. Répartition des chiffres d’affaires, valeur ajoutée et emploi des entreprises à capitaux
étrangers et par branche d’activité (2010) ............................................................................ 41
C. Evolution de l’emploi dans les entreprises franches à Madagascar .............................. 41
D. Evolution des indicateurs macroéconomiques .............................................................. 41
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 42
WEBOGRAPHIE ................................................................................................................... 42
i
Nom : RAHARIZAKA
Prénoms : Mirana Estella
Titre : Investissement Direct Etranger : son mécanisme, son dynamisme et ses effets pour
l’économie du pays d’accueil : cas de Madagascar
Nombre de pages : 45 pages
Figures : 8 figures
Tableaux : 8 tableaux
RESUME
De nombreuses théories tentent d’expliquer l’ampleur des IDE dans les pays en voie de
développement. Ces théories disent les sociétés multinationales possèdent des avantages avant
d’entrer dans les pays d’accueils. Ce sont les activités à haute technologie qui intéressent les
étrangers. En effet, ils ont des avantages technologiques par rapport aux entreprises du pays
d’accueil. Les entreprises multinationales font des calculs avant d’entrer dans un pays. Pour un
cas particulier, Madagascar possède des atouts et des handicaps qui sont des bases de calculs des
FMN. Après des analyses des impacts de l’IDE dans l’économie malgache, on voit que ce mode
de financement de l’économie participe à la croissance économique du pays, à la diminution du
taux de chômage et des transferts de technologie ainsi que l’augmentation du niveau de capital
humain. Toutefois, l’IDE provoque un déficit commercial pour le pays et il ne procure qu’une
faible recette fiscale surtout les grands investissements miniers. Ce type d’investissement ne peut
éradiquer la pauvreté à Madagascar.
Donc, à Madagascar, les investissements directs étrangers amplifient la croissance
économique mais ils ne peuvent pas supprimer entièrement la pauvreté.
Mots clés : IDE, développement et croissance, avantage spécifique, internalisation, localisation,
appropriation.
Encadreur : Mr RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Maitre de Conférences