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NUMÉRO 074. DECEMBRE 2014 / JANVIER 2015. €5 EUROPEAN SURF/SKATE/SNOW BUSINESS BOARDSPORT PLUS : LES NEWS, LA PRÉSENTATION DES MARQUES : DINOSAURS WILL DIE, DRITEK, BAJA CLOTHING, ET BEAUCOUP PLUS ENCORE… KEVIN BAILEY: PRÉSIDENT DE VF ACTION SPORTS COALITION ET VANS TENDANCES : BOOTS, FIXATIONS, CASQUES, PROTECTIONS, MONTRES, SURFWEAR, STREETWEAR SNOWBOARD BRITANIQUE : UN MARCHÉ EN PLEIN ESSOR

SOURCE 74 (dec/jan) FRENCH VERSION

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HELLO #74 Adios 2014, it’s been a blast. As we arrive in the 14/15 Winter season, snowboarding seems to be at somewhat of a crossroads. The attention garnered by the Winter Olympics earlier in 2014, where younger riders were gaining thousands of new followers every time they refreshed their Facebook feeds, contrasts with the views of older pros that’d like to see their younger peers boycott all FIS events to grant the TTR Tour unparalleled autonomy. It was nearly 17 years ago that Terje Håkonsen shunned the Nagano Winter Olympics, and it’s a similar move that senior pros would like to see mirrored by today’s elite. Thanks to the large amounts of money events such as the Olympics are worth to competitors, we may not see this replicated any time soon. Passing snowboarding from one generation to the next is crucial and Source’s Snowboard Editor Rémi Forsans has dissected the market into three age categories in order to suggest how both brands and retailers can profit from adhering to th

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NUMÉRO 074. DECEMBRE 2014 / JANVIER 2015. €5

E U R O P E A N S U R F / S K AT E / S N O W BUS INESS

B O A R D S P O R T

PLUS : LES NEWS, LA PRÉSENTATION DES MARQUES : DINOSAURS WILL DIE, DRITEK, BAJA CLOTHING, ET BEAUCOUP PLUS ENCORE…

KEVIN BAILEY: PRÉSIDENT DE VF ACTION SPORTS COALITION ET VANS

TENDANCES : BOOTS, FIXATIONS, CASQUES, PROTECTIONS, MONTRES, SURFWEAR, STREETWEAR

SNOWBOARD BRITANIQUE : UN MARCHÉ EN PLEIN ESSOR

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Adiós 2014, ce fut un plaisir.

Alors que nous arrivons au cœur de la saison d’hiver 2014/15, le snowboard semble se trouver à la croisée des chemins. L’attention qu’aura généré l’événement des jeux olympiques, plus tôt cette année, pendant lequel de jeunes rideurs pouvaient gagner des milliers de nouveaux followers chaque fois qu’ils postaient quelque chose sur Facebook, contraste fortement avec l’attitude des anciens pros qui jubilaient à l’idée de voir la nouvelle génération boycotter tous les événements FIS pour permettre au TTR Tour d’évoluer de manière autonome. Ça fait presque 17 ans que Terje Håkonsen fuyait les jeux olympiques d’hiver de Nagano, et c’est ce genre d’attitude que les anciens pros aimeraient voir se refléter dans l’élite d’aujourd’hui. Grâce aux grosses sommes d’argent investies, les événements comme les jeux olympiques attirent maintenant l’attention des compétiteurs.

Transmettre le snowboard d’une génération à l’autre est un élément crucial, et Rémi Forsans, éditeur snowboard de Source, a disséqué pour vous le marché en trois catégories d’âge à fin de suggérer une manière pour les marques et les vendeurs de bénéficier du fait de se conformer aux besoins de ces catégories.

Les boots de snowboard représentent la partie la plus vitale du matériel et se vendent facilement. Notre passionné de ventes de snowboard, Tom Wilson-North, résume l’offre de boots 2015/2016

et nous explique pourquoi l’année prochaine, les fixations vont plus que jamais attirer l’attention. Nous vous proposons aussi deux guides, très faciles à comprendre, sur les dernières tendances en termes de casques et de technologies de protection.

N’oubliez pas de lire l’interview Grand Ponte de ce numéro avec Kevin Bailey, président de VF Action Sports Coalition et Vans. Kevin nous offre son point de vue sur la meilleure façon de rester pertinent pour une marque qui approche son 50ème anniversaire et sur manière la dont elle a réussi, pour le 20ème trimestre consécutif, à afficher une croissance de ses revenus à deux chiffres.

Je vais donc me réjouir de cette nouvelle année alors que je salue humblement 2014 et que je commence à tremper mes orteils dans l’ambiance du marché. Il me semble que l’industrie est plus enthousiaste pour 2015 qu’elle ne l’a jamais été depuis 2008. Les marques sont mieux dimensionnées et plus focalisées sur ce qu’elles font et, même si le marché d’hiver est très difficile, les marques sont bien préparées. Pour comparer notre situation économique à un bon carve dans la poudreuse : après plusieurs virages, des slashes et des face-shots, vous voilà sur un pillow drop… Tout ce qu’il reste à faire, c’est de mettre votre poids sur la jambe arrière pour vous en sortir proprement et éviter de finir aplati comme une crêpe.

À bientôt sur la neige.Harry Mitchell Thompson, Editeur

Editor Harry Mitchell [email protected]

Surf & French Editor Iker Aguirre [email protected]

Snowboard Editor Rémi [email protected]

Skate Editor Dirk [email protected]

German Editor Anna [email protected]

Design & Art Direction Owen [email protected]

Design Assistant Roddy [email protected]

Web Media Manager Denis Houillé[email protected]

Market Intel Manager Chelsea van der [email protected]

ProofreadersInsa Muth, Marie-Laure Ducos, Chelsea van der Merwe

ContributorsStefan Dongus, Asier Zabarte, Benoît Brecq, Gordon Way, Fabien Grisel, Franz Holler, Miriam Deller, Jade Persaud-Walters, Daisy Maddinson, William Maddinson, Samuel Peek, Marta Malysz, Tom Wilson-North

Advertising & [email protected]

Accounts [email protected]

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Published byESB, 22 Friars Street, Sudbury, Suffolk, UKCO10 2AA

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No part of this publication may be reproduced or transmitted in any form or by any means, or stored in any retrieval system of any nature without prior written permission, except for permitted fair dealing under the Copyright Designs and Patents Act 1988. Application for permission for use of copyright material including permission to reproduce extracts in other public works shall be made to the publishers. Full acknowledgement of author, publisher and source must be given. The views expressed in this publication are not those necessarily held by the Publisher. ISSN # 1478-4777

SOMMAIRE

11. NEWS

15. AVANT-PREMIÈRE : SALONS PROFESSIONNELS

17. AVANT-PREMIÈRE : TESTS SUR NEIGE

19. DÉTAILLANT DU MOIS : ZERO-G, CHAMONIX

20. TENDANCES 15/16 : BOOTS DE SNOWBOARD

23. LA MARCHÉ EUROPÉEN DU SKATE EN 2015

27. TENDANCES 15/16 : FIXATIONS DE SNOWBOARD

30. COMMENT ET POURQUOI COLLABORER

32. TENDANCES AH 15/16 : SURFWEAR MASCULIN

34. TENDANCES AH 15/16 : SURFWEAR FÉMININ

37. GÉNÉRATIONS SNOWBOARD

41. TENDANCES AH 15/16 : STREETWEAR MASCULIN

46. INTERVIEW GRAND PONTE : KEVIN BAILEY

48. TENDANCES AH 15/16 : STREETWEAR FÉMININ

50. LE SNOWBOARD BRITANNIQUE

53. TENDANCES AH 15/16 : CASQUES

55. TENDANCES AH 15/16 : PROTECTIONS

56. TENDANCES AH 15/16 : MONTRES

58. LA VOIX VERTE

60. PROFIL DE MARQUE : DINOSAURS WILL DIE

62. PROFIL DE MARQUE : DRITEK

64. PROFIL DE MARQUE : BAJA CLOTHING

66. NOUVEAUX PRODUITS

68. ZOOM SUR LES MARCHÉS

76. JOBS & OPPORTUNITÉS

78. EVÈNEMENTS

80. L’ŒIL DU CYCLOPE

BIENVENUE #74NOUS

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BRÉVES

SurfStitch a racheté le revendeur britannique en ligne Surfdome auprès de Quiksilver, ce qui fait qu’à présent SurfStitch, Swell et Surfdome sont toutes sous la propriété d’un consortium d’investisseurs, parmi lesquels on trouve le fondateur de SurfStitch, Justin Camero, et Lex Pederson. Surfdome, établie à Londres en 2006 par son fondateur Justin Stone, s’est considérablement développée depuis son lancement, pour offrir au consommateur plus de 30 000 modèles et 900 marques dans plus de 125 pays. Étant donnée la position dominante de SurfStitch sur les marchés français, espagnol et italien, ainsi que la position dominante de Surfdome sur le marché britannique, allemand et sur les pays nordiques, les opérations combinées en Europe offrent au groupe l’opportunité de s’accroître d’autant. Avec des taux de croissance de plus de 50 % sur les 12 derniers mois pour les opérations combinées en Europe, une dynamique puissante est en train de se mettre en place.

SURFSTITCH ACHÈTE SURFDOME À QUIKSILVER

Globe Europe a récemment développé son département marketing avec l’arrivée de Josh Barrow qui travaillera de près avec les équipes surf et skate et qui sera en charge des médias. Dennis Nickel, qui fait partie de l’entreprise depuis quatre ans, a été promu et sera en charge du marketing pour les revendeurs. Jessica Lanzi reste coordinatrice.

ISPO Munich 2015 lancera officiellement une plate-forme B2B dédiée au surf en eau froide, en association avec l’EuroSIMA. Les marques du secteur participeront ainsi que des athlètes, des blogueurs, des designers et des artistes, tous réunis pour souligner la richesse de la culture du surf en eau froide. L’idée derrière cette initiative est de mettre en avant les technologies et les produits dédiés au surf en eau froide, tout en le distinguant du marché de la mode surf. Si votre activité se trouve dans cette niche, rejoignez l’industrie sur cette toute première plate-forme dédiée au surf en eau froide.

NOUVELLE STRUCTURE MARKETING CHEZ GLOBE EUROPE

ISPO SE LANCE DANS CWS

Horsefeathers a démarré comme un projet de lycéens en Colombie Britannique, au Canada, en 1989, avec un groupe d’amis passionnés de snowboard et enthousiastes quant à l’émergence de la culture des sports de glisse. Cette année marque son 20ème anniversaire. La marque est toujours entièrement dirigée par des rideurs qui placent un maximum d’énergie dans la création de superbes collections, appuyées par une grande qualité. Depuis le premier jour, cette croissance a été alimentée par le feu de la passion et, jusqu’à aujourd’hui, cela reste la valeur principale de la marque.

HORSEFEATHERS FÊTE SES 25 ANS

Cette année, Kelly Slater a quitté Quiksilver et a lancé son propre projet intitulé Outerknown, sous la tutelle du groupe Kering. Slater a récemment posté sur Instagram qu’il allait devenir ambassadeur de toutes les marques de Kering. Cela signifie qu’il représentera Volcom, Electric et Cobra/Pume pour leur secteur golf. Grâce au repositionnement de Volcom et d’Electric, les deux marques ont annoncé une croissance internationale de 5 %. Volcom et Electric sont listées parmi les “autres marques” sur la feuille de route de Kering (avec Tretorn et Cobra), représentant tout de même 74,3 millions d’euros de revenus au troisième trimestre 1014.

KELLY SLATER DEVIENT AMBASSADEUR POUR TOUTES LES MARQUES DE KERING

Dans la mission du groupe Safilo de faire muter Smith d’une marque de lunettes de sport d’hiver vers une marque de lunettes internationale, l’entreprise a déplacé le siège social de Smith, de Ketchum dans l’Idaho à Portland dans l’Oregon. Les activités de Smith en termes de design, de développement produits, de marketing, de graphisme et de commerce en ligne seront relocalisées à Portland, faisant du nouveau site le Global Sports & Outdoor Lifestyle Design Centre, une plateforme pour créer et développer toutes les futures marques et tous les produits potentiels dans ce segment.

Après son succès aux États-Unis en termes de vêtements lors des deux dernières années, Arbor a décidé d’introduire sa gamme automne-hiver 2015/16 sur le marché européen. Ces vêtements fonctionnels, faciles à porter et confortables, peuvent se porter pour le camping, le skate et la randonnée dans la même journée, ciblant ainsi le véritable aventurier. Arbor Apparel est distribuée en Europe par Open Ocean Sports GmbH et sera à ISPO, stand A1.100.

SMITH OPTICS DÉPLACE SON SIÈGE SOCIAL DE L’OREGON À L’IDAHO

LE COLLECTIF ARBOR PRÉSENTE SA NOUVELLE GAMME DE VÊTEMENTS AU MARCHÉ EUROPÉEN

Altamont Capital Partners a graduellement construit ce qui constitue dorénavant un impressionnant portfolio de marques de sports d’action. Ayant débutté par l’acquisition de Dakine auprès de Billabong, il y a environ deux ans, puis de Lib-Tech auprès du groupe Quiksilver, Altamont s’associe aujourd’hui avec Brixton et HUF. Brixton, l’entreprise basée en Californie, a démarré en 2004 avec Jason Young, Mike Chapin et David Stoddard. Brixton s’est associée avec Altamont dans le but de développer ses affaires et ses marques et continuera d’opérer depuis son siège social à Oceanside, dirigé par une équipe de décideurs constituée de Young (directeur général), Stoddard (Brand Manager) et Chapin (CFO). Précédemment à la tête d’Oakley, Scott Olivet, dorénavant Operating Partner chez ACP, fera partie des membres du conseil en tant que Chairman de Brixton. HUF a gagné en popularité sur les quelques années passées et a besoin de soutien pour développer sa présence sur le plan international ainsi qu’au niveau des ventes. Cela comprend la création de ses propres espaces de vente à Los Angeles et à New York. Scott Olivet et Altamont joueront un rôle stratégique au niveau du conseil d’administration, tandis que HUF permettra aux gestionnaires de marques de faire appel à son expertise lorsque nécessaire.

ALTAMONT CAPITAL PARTNERS CONTINUE À DÉVELOPPER SON PORTFOLIO DANS LES SPORTS D’ACTION AVEC UN NOUVEAU PARTENARIAT AVEC BRIXTON ET HUF

La Snowsport Industry of Great Britain (SIGB) a publié les résultats de son enquête qui affichent une augmentation de 21 % des ventes de snowboard surla saison 2012/13, ce qui inverse la tendance à la baisse des ventes réalisées entre 2008 et 2012.

ENQUÊTE SIGB 13/14 : LE SNOWBOARD CROÎT DE 21%

La marque de snowboard canadienne, Endeavor, a nommé Rob Dow en tant que Brand Manager. Rob est devenu pro en 1993 et a participé au lancement des marques Iris Goggles (dorénavant IS Design) et Wildcats. Rob a ensuite travaillé pour l’entreprise de production de vidéos Whiteout Films.

ENDEAVOR SNOWBOARDS NOMME ROB DOW EN TANT QUE BRAND MANAGER

Mello Skateboards, des Cornouailles, se lance en Angleterre. L’entreprise de skateboards rétro possède les roues à LED “light-up-as-you-ride”, ainsi que des plateaux en polycarbonate remarquables.

MELLO SKATEBOARDS SE LANCE AU ROYAUME-UNI

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#74

Le salon de sports d’hiver au Royaume-Uni, Slide, a dû s’agrandir pour janvier 2015 afin de répondre à une énorme demande des exposants. Le nombre d’exposants et la taille du salon ont déjà dépassé ceux des deux éditions précédentes et les organisateurs sont confiants quant à la location de la surface supplémentaire. Les exposants qui ne se seraient pas encore engagés sont priés de contacter les organisateurs sans délai afin de ne pas passer à côté des places restantes.

LE SALON SLIDE S’AGRANDIT GRÂCE À UNE DEMANDE COLOSSALE

Fernando Aguerre a été réélu, sans opposition, président de l’association internationale du surf (ISA) lors du 50ème anniversaire de l’ISA des World Surfing Games, à Punta Rocas au Peru. Aguerre continuera à développer le sport sur le plan international pendant ce qui sera son huitième mandat en tant que président.

Cherchant à se concentrer plus précisément sur le marché nord-américain, SP Gadgets a ouvert un bureau à Newport Beach, Orange County. La marque a pénétré le marché avec succès grâce à des revendeurs en ligne comme Amazon, B&H, Best Buy et REI, et installe dorénavant une équipe des ventes pour développer son réseau de vente en magasins physiques au travers des États-Unis. Cette équipe sera dirigée par son directeur des ventes N.A. Greg Hughes, qui a travaillé pendant plusieurs années pour Mervin.

FERNANDO AGUERRE RÉ-ÉLU PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION INTERNATIONALE DU SURF

SP GADGETS OUVRE UN NOUVEAU BUREAU À NEWPORT BEACH, OC

SUPERbrand Surfboards a nommé l’ancien éditeur de TransWorld Surf, Justin Coté, à la tête de ses équipes marketing. Coté a commencé sa carrière en balayant le sol chez Agua Surfboards à 10 ans, a travaillé sur des événements pour Life’s A Beach à 16 ans et a été professeur remplaçant sur le North Shore d’Oahu, avant de rejoindre le personnel de TransWorld Surf en 2004, où il a exercé les fonctions d’éditeur et d’éditeur en ligne. La marque a aussi nommé Dorig Bocquet en tant que directeur des ventes internationales, il occupera cette nouvelle fonction après plus de 10 ans d’expérience dans l’industrie des sports d’action pour des marques comme Nitro Circus/Skullcandy et Monster.

SUPERBRAND SURFBOARDS AND APPAREL NOMME UN NOUVEAU DIRECTEUR MARKETING ET DIRECTEUR DES VENTES INTERNATIONALES

GoPro s’apprête à vendre 800 millions de dollars de parts, après que celles-ci aient plus que triplé après l’ouverture du capital au public, en juin dernier. La période d’indisponibilité se terminera le 22 décembre, ce qui signifie que l’entreprise consolide ses stocks pour prévenir les fluctuations qui pourraient survenir à cause de l’autorisation accordées aux employés et aux actionnaires de revendre leurs parts une fois la période révolue. Le PDG Nick Woodman vendra une partie de ses parts et indique que les 800 millions de dollars récoltés serviront à investir “dans les clients, les produits, les acquisitions potentielles et l’infrastructure.”

Shaun White a annoncé ses projets pour la nouvelle saison du Air & Style. Ce sera dorénavant une tournée à trois événements, démarrant par l’édition de Pékin (5/6 décembre 2014), puis celle d’Innsbruck (16/17 janvier 2015) et finalement la grande finale de la tournée à Los Angeles (21/22 janvier 2015). L’événement est en train de muter vers un gros festival de sport, d’art, de musique et de technologie.

GOPRO PROPOSE D’OFFRIR 800 MILLIONS DE DOLLARS DE PARTS

AIR+STYLE3 : BEIJING, INNSBRUCK, LOS ANGELES

Avec, à son actif, 14 ans de design révolutionnaire dans le skateboard, Loaded Boards a annoncé la sortie de son premier snowboard, le Algernon. Loaded Boards produit une gamme complète de skateboards conçus pour tous les styles de ride, mais aussi une collection de roues de skate sous la marque Orangatang. Le Algernon est un snowboard All-Mountain/Freeride qui présente un noyau Loaded en bambou qui va du nose au tail et d’une carre à l’autre, sans matériau supplémentaire, et sans latte ni sidewalls. La suppression des sidewalls réduit le poids, permettant un flex fiable et une sensation de réactivité sans interruption lors des transferts de carres.

LOADED BOARDS SE LANCE DANS LE SNOWBOARD

La marque de chapeaux et de vêtements Spacecraft vient de nommer le vétéran de l’industrie, Chad Perrin, au poste de directeur des ventes. Perrin a travaillé auparavant en tant que Option-NFA TM, et a exercé des fonctions-clés dans la vente chez Flow Snowboards, YES Snowboards, Jones Snowboards et, plus récemment, chez Karakoram.

SPACECRAFT NOMME LE VÉTÉRAN DE L’INDUSTRIE DU OUTDOOR, CHAD PERRIN, AU POSTE DE DIRECTEUR DES VENTES

La marque scandinave POC a gagné le “Grand Award” de “Popular Science” pour son casque Skull Orbic COmp H.I. MIPS. Le casque présente des cellules de détection qui alertent l’utilisateur lorsque celui-ci doit être remplacé, après un nombre trop important d’impacts. Le Skull Orbic Comp H.I. MIPS présente un ensemble de détecteurs de contraintes distribués sur la doublure, qui enregistrent, collectent et stockent toutes les déformations. Si un impact, ou une combinaison d’impacts, dépasse le niveau prédéfini, une lumière d’indication passe du vert au rouge, signifiant que le casque doit être remplacé.

POC GAGNE UN PRIX DE “POPULAR SCIENCE” POUR SON CASQUE QUI INDIQUE À L’UTILISATEUR À QUEL MOMENT LE REMPLACER

L’entreprise de mode internationale, Bench, poursuit le renforcement de son équipe managériale. Natalie Suessmann occupe dorénavant la nouvelle fonction de directeur marketing. Basée à Munich, elle sera responsable du marketing, de la communication, du commerce en ligne et des licences pour la marque lifestyle présente dans 26 pays. Sébastien Prallet assumera la responsabilité de directeur des ventes en gros pour la marque, ce qui le rendra responsable de la distribution internationale de l’entreprise de mode via les grossistes. Bench possède environ 1500 clients grossistes à travers le monde, dont 700 en Allemagne.

BENCH NOMME SON NOUVEAU DIRECTEUR MARKETING ET SON DIRECTEUR DES VENTES EN GROS

Le magasin de skate allemand Burnside a battu Skate Pharmacy, basée au Royaume-Uni, pour ce qui s’est avéré être un véritable travail de forçat lors de la finale des Vans Shop Riot Series de cette année, à Aalst en Belgique.

BURNSIDE PRÉDOMINE SUR SKATE PHARMACY ET REMPORTE LE TITRE DE VANS SHOP RIOT 2014

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Croyez-le ou non, c’est la 20ème édition du Bright en janvier prochain. Depuis les premières éditions dans le commissariat de police abandonné de Francfort, le salon a fait un bout de chemin et est devenu un des éléments-clés de la scène des salons européens. Pour 2015, le Bright revient à la maison pour le deuxième salon d’hiver. Le troisième étage, qui a été ajouté en été, sera pour la première fois utilisé en hiver. L’espace d’exposition a été augmenté de 30 %, accroissant le nombre d’exposants pour l’édition hivernale. Sur la Fashion de Berlin, le Bright s’impose comme le centre névralgique du streetwear pour les jeunes, avec le retour de Carhartt dans la liste d’exposants qui souligne bien ce statut. Le Bright continue d’offrir un événement plus spécialisé et plus “roots”, par opposition aux plus grands salons qui sont un peu plus corporate. A l’intérieur du bâtiment en construction, cela créé un décors idéal pour les marques de ce marché. Les 300 marques exposantes représentent un mélange bien équilibré de baskets, de streetwear et de skateboards, avec des marques comme Brixton, Burton, Carhartt, Converse, Dekline, Diamond Supply Co, Element, Etnies, Globe, Habitat, Hosoy, Independent, Irie Daily, Iron Fist, Jimmy Z, Macbeth footwear, Matix Clothing, Neff Headwear, Nixon, O’Neill, TSG, Turbokolor, Vans, Wemoto et Xlarge. La zone artistique présentera une rétrospective des 20 ans de Chocolate, une exposition de photos par Bitchslap Magazine ainsi qu’un thème New York Core, dédié au skate par Jenkem Magazine.

Pour la quatrième année, le Bright présentera ses European Skate awards, en collaboration avec Vans, Nixon, Budweiser, Red Bull et Kingpin. La cérémonie et la fête auront lieu le mardi 20 janvier, à la House of Vans à Berlin. Les candidats seront présentés dans des catégories ouvertes au vote du public et des invités, qui éliront leurs dans les catégories suivantes : magazine de l’année, site Web de l’année, marque de l’année, magasins de l’année, photographe de l’année, type de l’année, vidéo de l’année, rookie de l’année, SkateAid Charity de l’année, cinéaste Red Bull Media House de l’année et skateur européen Kingpin European de l’année.

Situé au cœur de Berlin Mitte, à seulement cinq minutes à pied de Rosenthaler Platz, tout près des magasins de vente pertinents, pour permettre d’accéder très facilement aux autres salons de la Fashion Week de Berlin, le Bright offre aussi un service de navettes depuis et vers le salon Seek, et les deux événements proposent un ticket d’entrée commun.

Les portes ouvrent chaque matin à 10h00, et ferment à 18h00 le mercredi et le jeudi puis à 17h00 le dernier jour. On se retrouve là-bas !

www.brighttradeshow.com

Cet hiver, la Fashion Week de Berlin verra l’écart entre le BBB et les autres salons se resserrer. Le BBB n’est plus dominant puisque les autres salons occupent une place aussi importante aux yeux des acheteurs. Bien que le

démantèlement de Capsule, de Berlin, soit une perte et démontre que le marché est difficile, les autres salons ont tous mis les bouchées doubles et offrent des groupes d’exposants bien plus spécialisés que le BBB ne l’a jamais fait.

Après son soudain changement de lieu pour cet hiver, le BBB restera à Berlin. La décision de se rendre à Barcelone a été revue, ce qui signifie que ce ne sera plus toujours “l’été dans le monde du BBB”. Ceci, ainsi que ses précédents retours en arrière sur sa décision de maintenir les journées consommateurs, a détérioré la crédibilité de l’équipe organisatrice du salon. La rumeur dit que le nombre de marques exposantes va diminuer, les marques haut de gamme se déplaçant vers les salons Premium et les marques streetwear se rendant plutôt au Bright. Étant le poids-lourd des salons de mode européens, le BBB

trouvera très certainement le moyen de renverser la vapeur. Ici, chez Source, nous espérons que ce soit le cas puisque c’est tout de même un des éléments-clés de la Fashion Week de Berlin. Comme d’habitude, le salon devrait être une machine bien huilée, comme ça a toujours été le cas, mais comme la clientèle est aussi fragile que le produit, nous espérons que le salon puisse tenir ses promesses. Dès l’ouverture, tous les jours à 10h00, vous pourrez prendre le temps d’arpenter les halls.

www.breadandbutter.com

BREAD & BUTTER : AÉROPORT DE TEMPLEHOF, BERLIN, 19-21 JANVIER 2015

BRIGHT : BERLIN, 19-21 JANVIER 2015

AVANT-PREMIÈRE : LES SALONS

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AVANT-PREMIÈRE : TESTS SUR NEIGE

Le Future Try est un test réservé exclusivement aux revendeurs snowboard des parties orientale et centr ale de la Suis se. L’événement de cette année ne sera pas simplement un test mais il permettra aussi un rassemblement de l’industrie et des r evendeurs à fin de parler du marché et de partager de nouvelles idées sur la manière de développer le snowboard. RDV le dimanche soir dans le lobby de l’Hotel où il y aura aussi des boissons gratuites. Parmi les marques qui participeront à

l’événement, on compte Amplid, APO, Arbor, Bataleon, Burton, Capita, Elan, Flow, Head, Jones K2 Lobster, Ne ver Summer, Nidecker, Nitro, Ride, Rome, Rossignol, Salomon, Völkl et West Snowboarding. Test Les Crosets est un évènement sur une journée dépendant de la même société organisatrice que Future Try mais plus centré sur la Suisse Romande. Les exposants sont les mêmes.Plus d’information sur les deux évènements sur www.snowboardbox.ch

Le test snowboard professionnel de La Clusaz fête son 14ème anniversaire et de grands changements sont annoncés. cette année, les marques auront aussi l’opportunité d’exposer leurs produits sur un mur prévu à cet effet à l’intérieur du show-room de 450 m², permettant ainsi aux revendeurs de voir les éléments-clés de chaque marque dans une atmosphère cosy. Il y aura aussi un endroit proche de celui-ci pour les vêtements techniques, les masques et les casques, sous forme de stands. L’année dernière, Snow Avant-Premiere a reçu 795 visiteurs représentant 297 shops. Parmi les marques exposant en janvier, on compte 32, Amplid, Apo, Arbor, Bataleon, Burton, Capita, Deeluxe, DaKine, Drake, Dragon, Dupraz, Electric, Endeavor,

Flow, Jones, K2, Kali, Lobster, Never Summer, Nidecker, Nitro, Northwave, Picture, Ride, Rip Curl, Rossignol, Salomon, Signal, Slash, Smith, Smokin Snowboards, Stepchild, Swicthback, Union, Völkl et Yes. Deux personnes par shops sont invitées, cette invitation comprenant un badge d’accès, un forfait de ski pour la station La Clusaz, un petit-déjeuner et un déjeuner par personne, tandis que le logement sera proposé à un prix spécial. Si vous êtes plus de deux ou si vous voulez allonger votre séjour, il vous en coûtera 50 ¤ supplémentaires, par jour et par personne. Les organisateurs fournissent aussi une navette depuis Genève jusqu’à La Clusaz, pour 45 ¤ aller-retour.Pour plus d’informations rendez-vous sur www.sportair.fr

Pour cette édition, SHOPS 1st TRY a changé de lieu, apr ès cinq ans à Landeck. 45 mar ques se sont déjà inscrites à l’é vénement et, parmi celles qui reviennent, on trouve : Amplid, Amplifi, Anon, Arbor, Bataleon, Bern, Burton, Capita, DaKine, DC, Deeluxe, Dr ake, Flow, Flux, Gnu, Goodboards, Head, Icetools, Jones, K2, Lib-Tech, Lobster, Never Summer, Nidecker, Nikita, Nitro, Northwave, Pally Hi, Picture, Pow, Ride, Rome, Rossignol, Roxy, Salomon, Smith, Switchback, Technine, ThirtyTwo, Union, Vans, Völkl et VonZipper. Le lieu est facilement accessible d’un peu partout, à seulement 7 5 minutes de Munich, 45 minutes d’Innsbruck et 1h45 de Salzbourg. La zone de test se situera à la station inférieur e du tramway d’Inneralpbach. Les revendeurs ne sont même pas tenus

d’amener leurs propres planches ou leurs boots pour entrer dans la zone de test ni dans les stands. Les testeurs auront le choix de se r endre soit dans la zone de fr eeride de Wiedersberger Horn ou sur une piste qui pas se par le snowpark d’Alpbachtal. Et, si les c onditions météo le permettent, sera possible de prendre une splitboard, pour une randonnée dans l’un des derniers spots secrets de freeride du Tirol. Le dimanche soir aura lieu le premier « Dîner du Salon », au centre de congrès d’Alpbach. Il sera un mélange de mises en avant produit, de repas et de soirée festive.Les shops doivent obtenir un code de connexion de l’une des marques participantes pour s’inscrire à l’événement sur www.shops-1st-try.com

Le Pro Shop Test se déplace sur un nouveau lieu cette année, à Andalo à Trentino, à 2h40 de Milan, ainsi qu’à un peu moins de 2h00 de Turin. Ce événement test invite près de 100 magasins de snowboard, ski et freeski, avec logement, repas et forfaits inclus. Les marques de snowboard qui ont confirmé leur participation sont : 686, APO, Armada, Bonfire, Capita, Coal, Dal Bello, Deeluxe, DC, Demon, Dragon, Drake, Elan, Electric, Giro, Gnu, Jones, K2 , L1, Lib-Tech, Never Summer, Nike Vision, Nikita, Nitro, Northwave, Picture Organic

Clothing, Protest, Quiksilver, Ride, Roxy, Salomon, Santa Cruz, Slash, Smith Optics, Smokin Snowboards, Spy, Tailgrab, ThirtyTwo, TSG, Union, Völkl, White Doctor et YES. Cette année, le programme se concentre particulièrement sur le freeride, le dimanche entre 15h et 18h. Vous pourrez être témoins du premier Forum du Freeride italien, organisé en partenariat avec ISPO Academy et Pointbreak. La soirée du lendemain sera destinée à la Welcome Party d’ISPO et aux Snow Shop Awards 2015.www.proshoptest.com

FUTURE TRY : (DAVOS), 11-12 JANVIER & TEST LES CROSETS (PORTES DU SOLEIL), 19 JANVIER

SNOW AVANT-PREMIÈRE : JANUARY 18-20 LA CLUSAZ, FRANCE

SHOPS 1ST TRY : 25- 27 JANVIER ALPBACHTAL – WILDSCHÖNAU, AUTRICHE

PRO SHOP TEST : 25-27 JANVIER ANDALO (TRENTINO), ITALIE

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Zero G, Chamonix, est l’un des principaux magasins spécialisés dans le snowboard en France, il entame désormais sa 26ème année et est le Détaillant du mois de ce numéro, car c’est une entreprise qui perçoit bien les tendances du milieu local de Chamonix comme de la communauté snowboard de manière plus générale. L’équipe managériale de Zero G nous parle des avantages d’avoir un magasin en ligne, de comment le client moyen a évolué dans le

snowboard et de la bonne manière de définir l’image de votre shop.

ZERO G

ZERO G, CHAMONIX, FRANCE

détaillant du mois

Pouvez-vous nous dresser un bref tableau de l’histoire de votre magasin ?Nous sommes à Chamonix depuis 1987. Le propriétaire précédent, Martin Green, s’est installé ici alors qu’il était revendeur dans le sport à Londres, dans les années 70 et 80. C’était le premier à importer des rollers et des skateboards en Angleterre, puis le premier à introduire les VTT en France. Il a vraiment l’œil pour les opportunités et sait très bien décrypter les tendances du marché. Nous étions les premiers en Europe à recevoir les splitboards de chez Burton en 2000, et nous sommes les premiers à avoir proposé les autres kits de splitboard.

Quel pourcentage de vos ventes provient de vos affaires en ligne par rapport aux ventes de votre magasin physique ?Les affaires en ligne représentent environ 15 % de notre chiffre d’affaires mais cela augmente d’année en année. Je crois qu’aujourd’hui les gens trouvent très pratique d’acheter en ligne… Ils n’ont pas de temps et, s’ils décident à minuit d’acheter telle ou telle planche, ils veulent la commander sur-le-champ, sans attendre le week-end pour venir au magasin. Le numérique est un secteur-clé du futur de notre business.

Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique plutôt que de n’avoir qu’une boutique en ligne ?Les clients ont un peu changé : ils ont pris l’habitude de faire leurs achats en ligne et ils s’attendent à ce que les magasins indépendants aient aussi un site Web. En ce qui concerne les vêtements, c’est toujours un peu un champ de mines avec un fort pourcentage de retours et, pour les boots, ce n’est simplement pas envisageable pour nous.

Quel est votre secret quant à la vente des produits haut de gamme ?Dans le snowboard, il n’y a pas de secret pour vendre des produits haut de gamme, ça marche tout seul. Auparavant, Tom, notre acheteur de matériel, voyait le matériel bas de gamme, comme des snowboards à 300 ¤ et des fixations à 120 ¤, comme des produits sans risques. Aujourd’hui, c’est l’inverse, chaque année nous achetons donc des produits de plus en plus haut de gamme. Les articles Premium ne nous font pas peur. Les clients qui

font toujours du sport ont du cash et sont de plus en plus exigeants.

Les ventes de votre magasin ont-elles cru ou décru l’année dernière ?Elles ont été constantes. Les commandes ont été mieux gérées, mais les conditions météo étaient moins incitatives. La plupart de nos fournisseurs ont beaucoup aidé, mais le marché général était sur le déclin. La relation avec les fournisseurs est pour nous très importante, du gars à Sallanches qui fournit le papier toilette, jusqu’à celui en Norvège qui fournit nos vestes Gore haut de gamme.

De quelle manière restez-vous en contact avec les besoins de votre clientèle ?Les clients ne nous disent pas ce qu’ils veulent acheter ou comment ils veulent l’acheter, c’est à nous de le deviner. Si quelque chose ne marche plus, c’est à nous de nous adapter. Et Dieu sait qu’on doit le faire ces temps-ci. Cette année, nous avons un peu raté notre rentrée parce que nous avons reçu les livraisons un peu tard et que les produits ne se sont pas vendus… Nous sommes allés voir les gamins de l’école locale et nous avons observé quelles étaient les marque qu’ils portaient… Puis nous avons ajusté le tir pour l’année prochaine. Nous avons aussi toute cette interaction via Facebook, Twitter et Instagram, qui est aujourd’hui de rigueur, mais nous n’avons toujours pas vu de clients demander des marques différentes ou d’autres canaux de livraison sur ces réseaux sociaux.

Quels conseils donneriez-vous aux autres revendeurs indépendants qui essaient de concurrencer les grands magasins ?Différencier votre offre. N’achetez pas des vestes qui ressemblent à celles qui se vendent chez H&M ou Primark. Affichez votre style “sports de glisse” plus avant et plus sincèrement, et faites de votre magasin l’endroit privilégié où trouver ce look. De plus, soyez plus exigeants avec vos marques. Essayez d’acheter les marques qui vont un peu plus loin qu’un coup de téléphone par an ou qu’un rendez-vous dans un salon. Les marques qui s’intéressent vraiment à vos affaires sont celles auxquelles vous devez vous intéresser aussi ; lâchez celles qui ne vous soutiennent pas.

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LES MODÈLES PHARESComme tous les ans, on assiste à une avalanche de nouveautés, qu’il s’agisse de modèles à succès revisités ou de tout nouveaux modèles de boots. On notera que Burton s’est fortement concentré sur les boots filles, à l’image de son modèle Toaster et de son système chauffant Active Heat Cycle avec trois réglages de température et une batterie intégrée, rechargeable par USB.

Pour son retour, Vans mise sur son étendard, le modèle V-66 imaginé par Taka Hayashi (le cerveau derrière la collection Vans Vault). Ce petit chef-d’œuvre en cuir haut de gamme fait preuve d’un grand soin de fabrication. On retiendra également les boots Hi-Standard pour filles, développées en collaboration avec la rideuse Hana Beaman, notamment pour leurs motifs au rose délicat et autres couleurs automnales bien senties.

Chez Flow, on attend avec impatience les modèles hommes Helios et les Lunar pour filles. Dotées de semelles Vibram et d’un système de laçage Boa Focus

Coiler, elles sont classées parmi les boots à flex medium, ce qui devrait en faire de très bonnes ventes. Dans le même ordre d’idée, les modèles milieu de gamme que sont les Dialogue de Salomon bénéficient d’un certain nombre de nouveautés, comme une semelle interne à mémoire de forme et une construction RF3 sensée offrir plus de confort et de rebond à la fois.

Les boots destinées au backcountry connaissent toujours du succès et, parmi elles, les Guide de Rome se révèlent un excellent choix, offrant une résistance à toute épreuve et de sérieux arguments de vente tels qu’un laçage Boa, un cuir pleine fleur de qualité et une semelle Vibram Icetrek 2. Pour les amateurs de splitboard, Xavier de Le Rue dispose d’un nouveau modèle à son nom chez Deeluxe, offrant une semelle plus légère et un look revu et corrigé.

Northwave est très fier d’annoncer son tout nouveau modèle Legend à semelle en EVA, à la fois léger et résistant grâce une nouvelle matière thermo-soudée et imperméable. Misant aussi sur la légèreté, les boots

Les boots de snowboard sont un levier essentiel des boutiques physiques car l’achat passe obligatoirement par un essayage : trouver la bonne taille passe avant les caractéristiques techniques ou la forme. À ce petit jeu, Google n’est d’aucune aide :

impossible de chausser des boots par écran interposé. Du moins pas encore...La période de commande des boots modèles 2015/16 approche à grand pas et, parmi les grands mouvements du marché, il convient de noter la disparition de Nike, pourtant devenue un acteur majeur de ce secteur en très peu de temps. La saison

prochaine marquera également le retour de Vans sur ce marché, qui a bien mis à profit son année d’absence pour travailler sur ses modèles. Découvrez grâce à Tom Wilson-North quelles seront les tendances lourdes du marché des boots en 2015/16.

AUTOMNE/HIVER 2015-16 BOOTS SNOWBOARD

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Three de Head disposent également d’une semelle en EVA, et peuvent accueillir un chausson moulé à chaud, tout comme la largeur du pied peut être ajustée selon les morphologies.

Terminons par les Trident, modèle haut de gamme de Ride, à la fois superbes et techniques avec le nouveau système de laçage Boa au niveau de la languette SlimeTongue, ou encore la semelle Peak en gomme Michelin.

FORMES ET COULEURSVous l’aurez deviné, le noir domine encore et toujours. “Le noir est une valeur sure capable d’aller avec n’importe choix vestimentaire”, confirme Christian Verlohr chez Head. Mais on assiste en même temps au retour des motifs après une absence prolongée, comme chez Deeluxe ou Ride, cette dernière proposant des prints en denim délavé ou à fleurs sur le modèle Sage. Parmi les autres surprises, nous avons retenu la couleur effet marbre et les pastels de Nitro, ainsi que les tons usés façon plage de K2.

SOURCES D’INSPIRATIONLa réponse est quasi unanime, toutes les marques rencontrées citent l’influence du trail, un marché de la course-à-pied en montagne qui a explosé et auquel le snowboard emprunte quelques idées. Mais tout le monde ne souhaite pas avoir l’air d’un coureur et le retrait de Nike a quelque part accentué ce rejet, alors que les rideurs les plus core se tournent vers les marques les plus core également pour marquer leur différence face à ces produits crossover.

Évidemment, le skate continue à nourrir l’imagination des designers et explique cette forte présence du cuir et autres matières légères comme le Cordura. Les chaussures de rando et les modèles d’outdoor rétro font également partie des grosses influences et pas uniquement pour une question de look, comme l’explique Treu Hahnenberger de Ride : “Les revendeurs nous demandent des modèles plus orientés marche tout en étant fonctionnels en ride, pour une expérience plus agréable en backcountry.”

CHAUSSONSSans eux, les boots ne sont rien. Et, à ce titre, Head propose une nouvelle ligne complète de chaussons, pour l’intégralité de sa gamme : des modèles en mousse thermo-formable Perfect Fit, empruntés à leurs chaussures de ski. À noter également leurs doublures en fibre de charbon de bambou qui évitent que l’intérieur de vos boots ne se transforment en boîte de Petri, ou encore leur semelle intérieure multi-densité pour un meilleur amorti. Salomon propose aussi des améliorations à ce niveau avec des inserts OrthoLite au succès éprouvé sur leurs chaussures de trail. Une nouveauté à retrouver sur toute la gamme Salomon.

SEMELLES : VIBRAM À TOUS LES ÉTAGESCes spécialistes de la semelle technique ont élargi leur offre ; il n’est donc pas étonnant de retrouver, à nouveau, la signature Vibram chez de nombreuses marques. Burton met en avant une semelle estampillée “Burton Exclusive” sur le modèle SLX, produite en associant EVA, Vibram et TPU ; il s’agirait de la plus légère de leurs semelles à ce jour. Chez Deeluxe également, on retrouve des semelles Vibram sur la collection BC, tout comme chez Flow, sous l’appellation BareFoot Technology, avec un look épuré qui offre une grande adhérence et une bonne évacuation de l’eau.

Les clients semblent faire confiance à ces marques tierces, rassurés de voir leur logo dans les descriptifs techniques. Si Vibram truste le marché, ce n’est pas la seule technologie disponible : Deeluxe utilise de la mousse Slytech en rembourrage et Nitro la fameuse pâte D3O dans les languettes des modèles Select, Team et Faint, très utile en cas de choc frontal ou de lacets un peu trop mordants.

UN FLEX PERSONNALISABLEUne même paire de boots ne convient pas à deux snowboardeurs, ne serait-ce que par les différents usages que l’on en fait et, évidemment, en raison des différences de morphologie. Pour répondre à ces variables, les marques misent désormais sur des flexs réglables. “Depuis le début, nous avons considéré qu’un flex personnalisé était crucial, car tous les rideurs sont différents”, affirme Juss Apivala, chef de produits Action Sports chez Vans. “Nos renforts de languette amovibles en Hytrel® permettent ainsi aux rideurs d’affiner le flex à leur goût. En outre, nous disposons de ce que nous appelons le Reach Around : c’est un système qui permet de venir entourer le chausson ou la languette afin d’ajuster le maintien et le répondant des boots.”

D’autres optent pour une approche différente, préférant offrir différents flexs pour chaque modèle. Burton fut la première marque à expérimenter des boots à flex réglable avec des inserts en TPU sur la languette de ses Driver X. Pour autant, Eric Gaisser, directeur de leur division Boots, avoue avoir constaté que “la majorité des utilisateurs ne s’en servaient pas et que, dans la plupart des cas, les shops finissaient par jeter ces accessoires à la poubelle.” Après étude plus approfondie, Burton a conclu que “les clients étaient plus intéressés par le confort immédiat sans devoir modifier les boots, ainsi que par leur longévité.” Head est arrivée aux mêmes conclusions : “Nous n’avons pas proposé de flex réglable car nous sommes convaincus que l’on ajuste le flex une bonne fois pour toutes, alors pourquoi ne pas acheter directement les boots offrant le flex souhaité. En outre, ces accessoires ajoutés pour ajuster le flex viennent créer des points de pression à l’intérieur des boots.”

On conseillera donc aux détaillants de mixer leur offre entre ces modèles à flex ajustables et d’autres plus classiques mais dans une large gamme de flexs.

FERMETURESDepuis l’an dernier ont émergé des systèmes de fermeture mixtes et cette tendance semble partie pour durer. Le marché européen des boots continue de préférer les systèmes de fermeture rapide aux laçages à l’ancienne. En l’occurrence, les technologies Boa dominent dans le secteur, offrant à nouveau quelques innovations bien sympathiques, comme chez K2, qui dévoilera un tout nouveau dispositif de fermeture lors de l’ISPO. De son côté, Burton a développé les tout premiers lacets Boa de type Soft Lace, utilisant la même matière qui a fait le succès du laçage Speed Zone. On retrouvera ces Soft Lace sur tous les modèles à fermeture Boa de chez Burton. Un des avantages de l’abandon des pièces métalliques est de pouvoir offrir des boots bien plus colorées.

CONCLUSIONLes boots de snowboard représentent une famille de produits qui fait les beaux jours des revendeurs physiques, permettant d’échanger avec le client et ainsi de créer une relation tout en démontrant son expertise en la matière. Les nombreuses nouveautés techniques, tout comme l’arrivée de nouveaux coloris, devraient encore assurer une belle saison à ce produit iconique de la panoplie du snowboardeur. Faites le plein de best-sellers, misez sur les nouvelles technologies, tout en ajoutant des modèles plus tape-à-l’œil en quantités limités, et voilà votre commande bouclée.

La réponse est quasi unanime, toutes les marques rencontrées citent l’influence du trail.

- PLUS DE MOTIFS ET IMPRIMÉS

- DES INFLUENCES ISSUES DU RUNNING

- DES MOUSSES À FORTE ABSORPTION DE CHOCS

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- DE NOUVEAUX LAÇAGES SIGNÉS BOA

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Cette année 2014 est passée en un clin d’œil mais pas sans nous laisser quelques leçons à tirer. “Ce qu’il faut retenir de 2014, c’est que le marché est résistant, les nouvelles petites marques comme les grandes enseignes établies se révèlent solides, tandis que les autres essuient les plâtres. Souvenez-vous de DNA, Blackbox et Blitz, sans oublier l’acquisition de The Skateboard Mag par The Berrics ou encore la fermeture du service de vente par correspondance CCS. Je n’ai jamais rien vu de pareil en plus de 25 ans passés dans ce secteur”, raconte Steve Douglas de Dwindle Distribution.

Sur une note plus positive, Frank Josef Hoeller de Fresco Distribution rassure, estimant que “l’intérêt porté au skate et son côté cool sont toujours là, et que les cruisers et longskates ont donné un coup de fouet au marché tout en l’élargissant à un public plus vaste. D’une façon générale, les affaires se portent correctement ; c’est juste qu’ils sont de plus en plus nombreux à vouloir leur part du gâteau.” Et ainsi Josef de conseiller : “Soyez authentiques, originaux et soyez prêts à travailler d’arrache-pied ; ça finira par payer.”

En Allemagne, le propriétaire de la marque de matériel MOB Skateboards, Christian Roth, a remarqué une évolution démographique l’an dernier dans le secteur : “Le skate revient fort chez les ados et les jeunes adultes. Cependant, il ne s’agit pas tant du côté tricks et rebelle du skate que de l’aspect loisir et cruising.”

2014 : L’ANNÉE DU LONGSKATE ?Du point de vue des détaillants, ce phénomène du skate comme “moyen

alternatif de transport” s’est révélé une aubaine pour ceux qui ont su attraper la balle au vol, à l’image de Radix, à Linz en Autriche : “La grande leçon de 2014 ? C’est que grâce au longskate, vous pouvez tout aussi bien enregistrer une bonne journée comme une bonne année en termes de chiffre, du moins pour un petit shop tel que le nôtre. En période de stagnation économique et en l’absence de scène skate active, nous avions besoin d’un produit d’appel tel que celui-là, capable de regonfler nos ventes”, explique Andi Jäger.

Néanmoins, cette tendance longskate doit être prise avec des pincettes, met en garde Mathieu de 101 Agency : “Il faut se méfier des modes. Si vous n’en faites pas partie à l’origine et que vous essayez de vous y rattacher, ça ne marche pas. Mieux vaut éviter. En devenant suiveur d’une mode, vous affichez clairement la perte de vos valeurs et, par conséquent, celle de votre clientèle core. N’oubliez pas que les modes sont cycliques et qu’elles finissent toujours par disparaître à un moment ou un autre.”

Plutôt que d’essayer de se rattacher à ces tendances, c’est à ses valeurs sures qu’il faut coller, comme l’affirme Chris Allen, de chez Shiner en Grande-Bretagne : “Pour nous, la grande leçon de l’année écoulée a été de miser sur les marques et fournisseurs les plus solides, et de consolider les partenariats existants avec ceux-ci. Nous avons considérablement réduit le nombre de marques proposées et, ce faisant, nous avons augmenté l’intérêt porté à celles que nous soutenons, enregistrant des ventes et parts de marché en hausse pour l’ensemble des marques en magasin.” De la même

avant-première

Nous sommes allés à la rencontre de gérants de shops, de marques et de distributeurs afin de dresser un tableau fidèle de l’état du marché européen du skate à l’aube de 2015 et surtout, d’entrevoir son avenir. Par Dirk Vogel.

LE MARCHÉ 2015 DU SKATE EN EUROPE

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façon, Jörg Ludewig, de Urban Supplies Distribution en Allemagne, insiste sur le fait qu’il s’agit d’être “plus réactif et créatif, tout en planifiant davantage que par le passé.” Selon lui, le marché “est redevenu plus dur : vous devez surveillez au plus près vos coûts, alors que les marges rétrécissent.”

DÉFIS ET OPPORTUNITÉS SUR 2015Nous entrerons d’ici peu dans l’Année du Mouton d’après l’horoscope chinois, un signe astrologique associé à la chance et la prospérité. Très bien, mais la chance seule ne suffira pas, rappelle Steve Douglas de Dwindle : “Un des grands défis à venir est la capacité de certains distributeurs historiques à s’adapter à un monde en mutation, aux réseaux sociaux. Pour certains d’entre eux, il faudra apprendre à marketer et plus seulement faire de la vente simple, ou attendre que les stocks s’écoulent tout seuls.”

D’autre part, la saturation du marché et les problèmes de surstocks devraient encore faire des victimes. “Je considère que l’offre demeure supérieure au volume de clients. Cela obligera à pratiquer des soldes et remises tout au long de l’année, des pratiques qui assassinent le secteur. Le marché est aujourd’hui tellement vicié que les soldes sont devenus la méthode de vente par défaut. Mais comment le marché peut-il survivre en pratiquant uniquement des soldes ?” demande Jörg Ludewig d’Urban Supplies.

La bonne nouvelle est que les marques core sont disposées à offrir leur soutien, explique Mathieu de 101 Agency : “Chez Girl/Chocolate, nous effectuons un rapprochement auprès de nos distributeurs et détaillants phares afin de nous impliquer davantage sur les scènes locales.” Aux shops ensuite de retourner la politesse, espère Steve Douglas de Dwindle : “Je souhaiterais voir les shops mettre un peu d’argent dans ces marques l’an prochain, en commandant autre chose que des t-shirts, des sweats et des casquettes. Ils participeraient ainsi à consolider l’industrie du skate. Historiquement, les marques core de matériel ont toujours tiré le skate en avant. Sans elles, qu’en serait-il ?”

Cette symbiose marques/shops est cruciale pour l’avenir, et d’autant plus en période de crise économique, explique Andi de Radix : “Il est important de se bouger pour que la scène demeure motivée et c’est compliqué à une époque où l’industrie ne répond pas souvent présente lorsqu’il s’agit de soutenir des compétitions en fournissant prize money et lots par exemple.” Le plus souvent, les shops doivent se débrouiller seuls et faire avec les moyens du bord, c’est-à-dire pas grand chose. Mais il peut également s’agir d’une opportunité pour eux : “Faites à votre façon. Essayer de faire comme la concurrence est la meilleure façon de devenir un suiveur plutôt qu’un acteur du marché. Les kids ne sont pas bêtes et savent exactement ce qu’ils veulent, alors être un leader d’opinion auprès d’eux est très important”, fait remarquer Franz Josef de Fresco.

Et ceux qui font office de leaders, ce sont les skateshops capables de proposer des marques de matériel authentiques et un service qualifié. Pour Chris Allen de Shiner, tout est question de faire la différence entre le vrai et le faux : “Le marché européen du skate connaît une croissance à bon rythme

et le principal objectif nous concernant est de faire en sorte de fournir les bons shops et de soutenir ceux qui ont misé sur nous. Chaque semaine, nous avons des demandes d’ouverture de compte de la part de personnes qui veulent faire affaire avec nous simplement parce que le skate est redevenu un gros marché. Parmi ces shops, beaucoup ne connaissent rien au skate.”

LES TENDANCES FORTES : DU FUN, DE L’AUTHENTICITÉ, LE TOUT MADE IN EUROPELe commerce de détail est en pleine mutation dans le secteur des boardsports, alors que le fossé se creuse encore entre ces institutions que sont les skateshops locaux, les grandes chaînes de boutiques, icônes d’un marché globalisé, et les enseignes de marques. “Les shops de taille intermédiaire sont ceux qui sont le plus durement frappés et certains n’y survivront pas, effacés de la carte par les poids lourds du secteur, à cause des politiques de prix pratiquées par ceux-ci et leur offre en ligne. Nous sommes à l’origine de créatures de Frankenstein, que nous entretenons en les fournissant, alors qu’elles pourraient finir par nous tuer”, souligne Jörg Ludewig d’Urban Supplies.

D’ici là, les marques de skate européennes connaissent toujours autant de succès, une réussite incarnée par Polar, Magenta et autres Palace : “Elles représentent la fierté des détaillants et clients à acheter européen”, avance Josef de Fresco.

Ne vous méprenez pas pour autant : cet essor de marques indépendantes, créées et gérées par des skateurs, n’est pas la panacée à tous nos soucis : “La plupart des détaillants sont persuadés que la solution se trouve dans cette émergence de nouvelles petites marques à fort concept, capables de mener le marché. Mais c’est faux”, assène Mathieu de 101 Agency. Car pour lui, de toutes les tendances actuelles, “le longskate est la plus intéressante pour les détaillants. Les tarifs sont supérieurs à ceux d’un skate classique et les marges correctes. Certains craignent que le longskate soit la nouvelle trottinette, mais il possède au moins l’avantage de mettre les gens au skate.”

C’est aussi ce que croit Andi de Radix, convaincu de pouvoir bénéficier de ce phénomène “funportation” (“transport fun”) : “Je souhaite que le buzz autour des longskates et des cruisers profite par perméabilité au skate en général. Un grand nombre de kids entre 5 et 10 ans ont débuté sur des modèles complets bon marché cette année. Mais le chemin sera long avant que le skate n’atteigne à nouveau le niveau de la fin des années 90.”

Et quand bien même l’histoire ne se répète pas, nous pouvons compter sur une certitude : le marché du skate n’a jamais été aussi diversifié qu’aujourd’hui. Pour Christian Roth de MOB Skateboards, il faut faire avec son temps : “Nous abordons vraiment le skate dans sa globalité, dans le sens où nous fournissons aussi bien les amateurs de cruisers que les mordus de street, les longskateurs que les vieux skateurs de rampe. Nous sommes disposés à faire ce grand écart car notre marque ne s’embarrasse pas d’étiquettes et d’idées reçues : peu importe la longueur et la largeur de la planche.”

“Cette année, nous avons réduit considérablement le nombre de marques proposées et ce faisant, nous avons augmenté l’intérêt porté à celles que nous soutenons, enregistrant des ventes et parts de marché en hausse pour

l’ensemble des marques en magasin.” Chris Allen at Shiner, UK

De droite à gauche : Andi Jaeg, Joerg Ludewig, Christian Roth, FJ Hoeller, Mathieu Tourneur, Chris Allen, Steve Douglas

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DE VRAIES NOUVEAUTÉSBurton continue de se tailler la part du lion sur le marché des fixations et pourra s’appuyer sur sa nouvelle déclinaison haut de gamme des modèles X-Base, les fixations les plus légères jamais produites par la marque. C’est encore un pas de franchi après les modèles Diode, avec un soin incroyable porté aux détails, comme ses montants de boucles en titanium.

Chez Union, l’équipe de designers italo-américains nous propose le retour du modèle Atlas, très demandé par les détaillants. “Nous l’avions retiré de la gamme l’an passé afin de le repenser intégralement. Par rapport à l’ancien modèle, il s’agit d’une version plus légère, plus solide et avec un canting du spoiler plus prononcé”, explique George Kleckner, directeur marketing et team manager chez Union.

Le cycle de production des fixations est ainsi fait que les innovations technologiques apparaissent en premier lieu sur les modèles haut de gamme, avant d’être déclinées sur le milieu et bas de gamme. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les avancées les plus marquantes se trouvent dans la tranche de prix supérieure. À ce titre, quelle bonne nouvelle de voir que Technine se lance à nouveau dans le développement : leurs fixations TN-15 sont littéralement coupées en deux et soudées avec de l’aluminium anodisé.

Cette méthode promet un flex naturel qui accompagne celui de la planche et répond aux appuis des boots comme avec un joystick. On espère qu’ils parlent du manche d’un avion de chasse F-16 plutôt que de celui d’une console Atari 2600... D’autres également misent sur de nouveaux types de châssis, à l’image de Now avec son modèle Pilot qui pioche du côté des hangers de skate. Le Pilot est la suite logique de leur précédent IPO qui possédait déjà un hanger.

Chez SP, la semelle de l’embase des fixations Brotherhood se nomme CMF Tilt, fabriquée en EVA à double densité. Völk préfère sortir un modèle traditionnel à deux boucles baptisé Straptec qui vient compléter le déjà existant Fastec qui, comme son nom l’indique, mise sur la rapidité du chaussage. Flow applique à la lettre la règle énoncée plus haut en déclinant sa technologie de nylon renforcé en fibre de verre apparue sur les modèles haut de gamme Fuse et NX2, pour la diffuser sur le milieu de gamme, avec les Nexus et les Juno (femmes). Ces dernières conservent néanmoins un spoiler Uniback plus basique afin que le tarif demeure raisonnable.

Rome lance une version totalement revisitée du modèle Targa avec un tout nouveau spoiler (plus d’infos plus bas) ainsi qu’une nouvelle boucle de cheville associant légèreté, confort et maintien. Du côté de chez Ride, on

AUTOMNE/HIVER 2015-16 FIXATIONS SNOWBOARDLes fixations sont la dernière roue du carrosse, celles que l’on achète en dernier, après s’être offert une board bien classe et des boots on ne peut plus confortables. Et si le vendeur a bien fait son job, il ne devrait plus vous rester grand chose dans le portefeuille pour vous procurer le reste la “panoplie”. Bien trop souvent, l’achat des fixations fait l’objet d’un compromis : soit il s’agit de modèles bas de gamme d’une qualité douteuse ou de fixations bien trop poussiéreuses et décolorées par le soleil pour ne pas avoir passé trop de temps dans le rayon “promos” cet été... Il ne devrait pourtant pas en être ainsi, surtout au vu des modèles 2016, aussi fonctionnels que séduisants. Tom Wilson-North

nous explique pourquoi les détaillants feraient mieux de commander autre chose que des Burton Custom noirs l’an prochain.

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propose une version LTD des Rodeo avec un spoiler Slimeback qui apporte un confort proche de celui des fixations de freestyle, tandis que Drake a décidé de revoir totalement sa gamme en lui offrant des tas de nouveautés. Ses modèles Reload et Supersports se dotent ainsi de nouvelles embases, alors que celles des Delta proposent des réglages sans outils pour plus de liberté une fois sur la neige.

SPOILERS & MATÉRIAUXSur le modèle Technine évoqué plus haut, le spoiler peut s’adapter facilement, capable de passer d’une forme plate à une autre plus enveloppante. Quant à celui du modèle Targa de Rome, il dispose d’un flex asymétrique sur la partie supérieure tandis que la charnière au niveau de la cheville se révèle plus libre. Cette combinaison permet d’offrir de la rigidité lorsque c’est nécessaire ou, inversement, plus de flex : une solution intelligente qui permet de résoudre le dilemme entre fixations souples ou rigides.

S’agissant des matériaux utilisés, Now signe une première dans le secteur avec l’introduction de ramie à hauteur de 40 % sur son spoiler Carbon O-Drive. La ramie, ou ortie de Chine, possède des fibres très résistantes et a le mérite d’être un matériau renouvelable, plus léger qui plus est que la fibre de carbone. Surprenant également, le spoiler “softback” de Head, produit en PU comme les roues de skate. L’idée est d’offrir les mêmes sensations typées “surf” et la même liberté qu’avec des fixations sans spoiler, tout en conservant le maintien d’un spoiler pour la piste et le freeride. À retrouver sur leurs modèles NX3 et NX Fay 3.

Apparues l’an dernier sur les modèles haut de gamme, les fixations en carbone forgé d’Union envahissent plus largement leur gamme en 2015-2016. On note également l’arrivée du Duraflex, un matériau nylon offrant un flex multidirectionnel qui convient aux températures basses. À retrouver sur les différents modèles de la gamme.

REMBOURRAGESLes alternatives à l’EVA compressé sont nombreuses, à l’image des Air Bags de Nitro, qui offrent de très bonnes performances quelle que soit la température, grâce à des coussinets internes. Sur les Diode EST, Burton propose une plateforme en suspension appelée SpringBED, à savoir une plaque en carbone et fibre de verre qui permet de maintenir le rideur à 12 mm au-dessus de la planche et ainsi de réduire les vibrations. Pour les filles, les fixations EST Pod Bed sont le résultat de mois d’études sur les pressions exercées sous la plante du pied des snowboardeuses. De son côté, Union conserve son rembourrage en mousse Vaporlite, un matériau éprouvé sur les chaussures de running. Enfin, Rome mise sur la matière dilatante D3O au niveau de l’embase. L’EVA et sa fâcheuse tendance à ne pas supporter le froid semblent enfin appartenir au passé.

DISQUESIl s’agit de la pièce qui vous maintient accroché à votre planche, il ne faudrait donc pas trop minimiser son rôle. Après les disques flexibles ou encore les micro-disques de ces dernières années, on découvre chez Flow des modèles en uréthane qui accompagnent les déformations de la planche. Chez Burton, on met en avant des disques en nylon 100 % recyclé, tandis que Now utilise désormais des disques en nylon renforcé avec 50 % de fibre de verre, qui viennent remplacer leurs prédécesseurs en aluminium.

BOUCLESLes nouveautés sont légion en 2015-2016 : redessinées chez Switchback, ou encore avec des sangles en mesh TPU chez Miller pour plus de confort, quand elles ne s’inspirent pas de vêtements de chantier chez Nitro, avec ses sangles HD en matière super-résistante. On note également une

tendance vers un certain minimalisme, comme sur les sangles des fixs Sieva de Now en EVA injecté, qui permettent de se passer de colle, de coutures et, plus généralement, d’utiliser moins de matériaux. Les sangles moulées-injectées de Karakoram se montrent tout aussi épurées. Cette tendance fut lancée l’an passé avec le modèle Hammock de Burton, dont les sangles Flex-Slider apparaissent sur l’intégralité de la gamme en 2015-2016 : cette sangle articulée au niveau de la cheville permet de rester largement ouverte pour un chaussage plus facile.

ESTHÉTIQUE“La couleur dominante est le noir”, affirme Lucien Vink, brand & product manager chez Flow. “C’est une tendance lourde dont les seules variations seront peut-être un passage à un noir plus mat ou à des tonalités plus saisonnières.” Pour résumer, on note deux grandes tendances en matière de coloris, basées sur l’identité des marques. Ainsi, les petites marques semblent miser sur des coloris plus discrets et nuancés, comme le gris clair et le kaki. Tandis que chez les grosses marques, les fixations sont clairement plus tape-à-l’œil. Par exemple, les fixations Lien de K2 se veulent flashy, avec une palette de couleurs baptisée “Psychadelic”, alors que Salomon propose du rouge néon et du turquoise. Si Lib Tech n’a pas encore dévoilé ses fixations, le vert flashy et le bleu pysché de Gnu sont inévitables, tout comme les nuances d’orange sur les modèles Bright Edition de Roxy.

FIXATIONS SPLITBOARDLe splitboard est une tendance à long terme, même si certains n’hésitent pas à comparer la discipline au windsurf de par les parallèles qui existent entre leurs pratiquants portés à outrance sur le matériel, ainsi que pour les soucis de compatibilité que présentent parfois ces produits. Néanmoins, les splitboards et leurs fixations spécifiques représentent une niche fructueuse pour les shops indépendants qui s’en sont fait une spécialité.

Spark R&D, par qui le mouvement est né, propose désormais des modèles de fixations avec spoilers de type FLADTM, capables de passer facilement du mode rando au mode ride. Leur poids baisse également de façon significative et il semblerait que leurs réhausseurs de talon (pour le mode rando) seraient d’un maniement plus aisé désormais. Ces fixations seront disponibles en gris, bleu, orange et rouge.

Chez Karakoram, on conserve le système Prime pour la seconde année consécutive, tout en offrant plus de modèles en carbone dans la gamme. Völk également continue à faire confiance à son système de fixations Fastec Splitec Alu, monté grâce aux plaques Slider Track de Voilé.

CONCLUSIONDans un secteur où le R&D dispose de moins en moins de moyens, il n’est pas surprenant que les grandes innovations soient rares. Si vous ne découvrirez rien de révolutionnaire à Munich en février prochain, vous aurez l’occasion d’apercevoir une foultitude de petites nouveautés, et non pas de simples gadgets. De même, vous constaterez que les acteurs majeurs de ce marché proposent des fixations aux looks alléchants qui devraient assurer des ventes meilleures que jamais.

- UN POIDS EN BAISSE ET DES SANGLES PLUS ÉPURÉES

- DES FIXATIONS QUI OFFRENT UN FLEX NATUREL DE LA PLANCHE

- PLUS DE LIBERTÉ DE MOUVEMENT AU NIVEAU DES JAMBES

- DES REMBOURRAGES RÉINVENTÉS

- LE NOIR MAT A LA COTE

Le cycle de production des fixations est ainsi fait que les innovations technologiques apparaissent en premier lieu sur les modèles haut de gamme, avant d’être déclinées sur le milieu et bas de gamme.

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Pour découvrir les ingrédients secrets du succès d’une collaboration, nous avons invité plus de 100 marketeux de toute l’industrie des sports de glisse, d’Europe ainsi que d’autres marchés, pour notre premier événement NetworkB, dûment nommé : “Faciliter Les Collaborations”. Dans le but d’ouvrir des perspectives diverses sur la réussite ou l’échec des collaborations, nous avons invité des intervenants de Ben Ainslie Racing et de RNLI, ainsi qu’un panel d’experts afin qu’ils nous livrent leur point de vue. Le panel d’experts était constitué de Xavier de le Rue, cofondateur de Hexo+, sept fois champion du monde de snowboard, Rich Philipp, directeur marketing chez Amer Sports, Jan Michaelis, directeur marketing Europe chez O’Neill Wetsuits ainsi que Kate Kandiah, directrice marketing au département Tourisme pour les Iles Cayman.Après avoir écouté tous les interlocuteurs ainsi que les marques et après avoir rassemblé les chiffres de l’industrie, voici en résumé ce que nous avons découvert …

ALIGNEMENT Tout d’abord, des images de marque bien alignées sont un point central. Si l’on voit de l’extérieur qu’il n’y a pas de synergies entre les marques, tout effort est vain. Il deviendra très vite évident qu’il n’y a pas une once d’authenticité dans votre partenariat et vous allez vite vous retrouver en situation d’échec.

ATTENTESIl s’agit maintenant de gérer vos attentes. Comme Gordon Way, de chez Ultra Sport Europe, l’a bien indiqué au NetworkB :

“Bien trop souvent, dans une collaboration, un des partenaires ne voit que son intérêt sans trop penser à l’autre.”

Depuis le début, les deux marques doivent poser cartes sur table et établir clairement leurs attentes quant au projet de collaboration. Evidemment, il s’agit de maintenir un canal de communication bien ouvert pour garantir que les attentes de chacune soient comprises et gérées efficacement.

DIFFÉRENTIATIONUne fois que les cartes sont bien posées, interrogez-vous sur l’expertise, le savoir-faire et les connaissances de chaque partenaire. Que ces savoir-faire soient purement esthétiques ou bien orientés vers les aspects techniques, des capacités variées peuvent augmenter et maximiser les objectifs à atteindre en termes de produit. Le moment venu, l’attrait et l’authenticité de chacune des marques impliquées dans le partenariat s’en retrouveront améliorés.

DURÉEAu sujet de la durée des collaborations, il faut prendre en considération le fait que plusieurs mois seront nécessaires à l’organisation de la collaboration. Et donc envisager une collaboration sur une certaine durée minimale sera très certainement favorable. Beanie Milne Home, directeur marketing et team manager chez The Faction Collective, s’accorde sur ce point et indique qu’ils essaient toujours de bâtir des collaborations à long terme.

APPROCHESi il y a un véritable potentiel pour une collaboration authentique, alors foncez, installez des stands à ISPO ou envoyez un e-mail rapide à vos contacts, de manière à rester abordable par les autres car, rester proche des autres est un point positif dans l’industrie.

RÉCOMPENSELorsque tous les critères ci-dessus sont remplis, la récompense d’une bonne collaboration est immense. Plus particulièrement, une des opportunités principales est la capacité potentielle d’atteindre de nouvelles audiences avec une bonne crédibilité et d’accroître votre retour marketing sur l’investissement du même coup. Une fois positionnée sur le marché de votre partenaire, la visibilité de votre marque est automatiquement accrue grâce à cette nouvelle association avec une marque qui est familière au cœur de cible.

La tendance à la collaboration étant en plein boum et vu que les indicateurs sont positifs de ce côté-là, qui sait quel projet de collaboration apparaîtra en 2015. Restons donc à l’affût dans ce domaine…

Collaboration : on voit de plus en plus ce mot aujourd’hui. Il y en a dans tous les sens et de toutes les sortes. Des artistes de rue qui font des partenariats avec des marques de matériel de skate pour le design des plateaux, jusqu’aux plus grandes

marques de vêtements qui s’associent pour créer des mini-collections. Tout le monde va dans le sens de la collaboration.Comme c’est une tendance qui ne montre pas de signes de faiblesse, chez Brandwave nous avons décidé qu’il était temps

d’aller un peu plus loin sur le sujet et d’explorer ce que cela signifie d’insérer ces petits “x” entre deux marques.

(*POURQUOI ET COMMENT COLLABORER )

1+1=3*

Une fois positionnée sur le marché de votre partenaire, la visibilité de votre marque est automatiquement accrue grâce à cette nouvelle association avec une marque qui est familière au cœur de cible.

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THÈMES ET INFLUENCESAlimentant sa popularité avec des thématiques comme les icônes du folk et l’Americana, le monde du rétro semble inévitable. Il en va de même pour le milieu de la moto, qui s’inspire de nombreuses marques et qui est toujours dans la course. Le phénomène semble fermement ancré sur les points communs entre les milieux du surf et de la moto. En dehors des valeurs et de la force des personnalités qui font ce qu’ils sont, ils partagent la même passion du voyage, des paysages naturels, de la musique, du camping, de la photographie et de l’art. De manière intrinsèque à cette demande, on retrouve les thèmes chèrement entretenus des consommateurs proactifs de 2015 qui sont écœurés par les grandes marques très distantes et qui sont à la recherche d’authenticité et d’engagement. Jeffrey James Gonzales, Designer Hommes chez Volcom, se permet une référence directe : “C’est une époque excitante dans le marché du surf, du skate et du snowboard, il y a une véritable opportunité d’être créatif quant aux produits, et de se connecter aux consommateurs par des histoires authentiques.”

Des graphismes au style punk des années 70 et 80 continuent d’épicer les collections de T-shirts avec des typographies en éclaboussure et des slogans bruts dont l’effet dans les magasins est incontournable. C’est

une esthétique urbaine que l’on retrouve aussi chez Maui & Sons, avec de nombreuses notes grunges et des touches délavées, empruntées directement aux années 80 et 90.

“L’aventure et l’exploration” sont aussi une des saveurs de la saison pour de nombreux designers, qui promettent des articles sans compromis sur le confort et la durabilité, pour vous accompagner dans votre quête de vagues, aussi infinie soit-elle. À la lumière de cela, Finisterre dédie l’intégralité de sa collection au surf en eau froide. Avec des spots européens de plus en plus prisés, quelle que soit la saison, on doit maintenant s’aventurer vers de nouvelles destinations surf, moins accessibles et plus difficiles. Dans leur collection, vous pouvez trouver de nombreuses références aux chalutiers, aux mines et aux côtes sauvages.

Reef prend aussi ses distances par rapport aux tropiques pour sa collection automnale 2015 avec des produits conçus pour le froid. “Les chemises double-couche avec des motifs à chevrons, des sweats remplis de PrimaLoft®, des polaires 400 g, chaque article étant compressible pour plus de facilité d’utilisation”, explique Éric Gigler, directeur du marketing et du merchandising chez Reef.

A la croisée des chemins entre le streetwear et le prêt-à-porter, les collections surf du prochain automne-hiver brouillent les frontières, en mélangeant une diversité de caractéristiques. Urbaines et confortables, décontractées mais techniques,

résistantes mais multi-usages, les coupes 2015/16 dépeindront le profil du surfeur du XXIe siècle : citoyen du lundi au vendredi qui s’exile pour aller surfer le plus rapidement possible. Cela implique des designs plus matures, qui laissent de la place pour les chemises et les pantalons plus habillés. Il s’agit de pourvoir aux besoins des surfeurs comme cela n’a jamais été fait, avec plus

d’accessoires et d’élégance qu’en 2015. Vous ne me croyez pas ? Compte-rendu par Denis Houillé.

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C’est aussi la thématique mise en avant par Billabong dans sa collection “Wanderlust Latitude”, qui s’inspire des surfs trip hivernaux les plus difficiles pendant lesquels “vous avez besoin de chaleur et de vêtements particulièrement bien conçus : des doudounes en duvet pour le confort, des sous-vêtements, pantalons et sweats en polaire Polartech, renforcés par des membranes coupe-vent”, explique le Menswear Design Manager de Billabong, Nicolas Perceval.

Volcom augmente aussi ses standards de qualité en ajoutant du stretch et des finitions évacuant l’humidité à certains endroits. La gamme Volcommunity par Volcom prend aussi le train en marche avec des vestes qui présentent un look décontracté mais qui sont aussi techniques que les vêtements de montagne. Pour les eaux froides de Bell’s Beach en Australie, Rip Curl continue d’équiper les surfeurs sur leur quête avec la veste Anti Series : plus chaude, plus confortable et plus imperméable qu’une veste classique.

De la même manière, O’Neill, avec sa gamme Adventure Series, connecte le surf et le snowboard avec des vêtements très techniques. Depuis son lancement, trois ans auparavant, cette gamme a doublé son chiffre d’affaires chaque année, atteignant dorénavant 10 % du chiffre d’affaires global.

COULEURS ET MATÉRIAUXL’arrivée de la nouvelle saison avec ses nouvelles couleurs a marqué les commandes des magasins. Les couleurs offrent, indirectement, un rythme aux magasins, au fil des livraisons qu’ils reçoivent. C’est même un élément-clé qui apparaît chez Billabong dont la palette de couleurs automnales oscille entre “des tons minéraux (des couleurs estivales plus froides) et des looks plus urbains composés de tons naturels qui sont plus discrets et plus chauds”.

On reste simple et naturel chez Finisterre, les couleurs, les textures et les motifs de sa collection étant directement influencés par l’ambiance naturelle des surf trips, comme : de l’argile, du verre gelé, des aiguilles de pin, des feuilles d’automne, du saumon sauvage, de l’acier, du café, de la rouille et du bleu océan.

Chez Chiemsee, en plus d’une bonne quantité de noir et blanc, vous pourrez voir des variétés de teintes de bleu, associées à des rouges intenses : du bleu ciel clair, du bleu turquoise poli, du bleu jean indigo et du bleu marine élégant.Dites au revoir aux imprimés, la tendance est à de simples blocs de couleurs et à des tons vintage qui sont toujours le meilleur parti pris. Et cela vaut pour les T-shirts comme pour les vestes. Dans le rétro, les délavages Old School maintiennent une place intéressante dans l’intégralité des collections de surf, avec des T-shirts et des jeans dûment traités à l’acide chez Afends, et des chemises avec des couleurs passées par le soleil chez Deus Ex Machina. Chacun veut donner l’impression qu’il porte son vêtement depuis très longtemps.

Lorsqu’on parle aux designers, la neutralité de la couleur revient sans arrêt, ainsi que la facilité de port tout autant que la facilité de mélanger les pièces entre elles. L’étiquette “surf” disparaît petit à petit des tenues, n’apparaissant que subtilement sur le logo ou sur certains détails.

DES SILHOUETTES FORTESLe confort avec un look décontracté est sans doute la combinaison gagnante de cette saison. Les clients cherchent les articles chauds et techniques mais ne veulent pas ressembler à des guides de haute montagne. Comme le résume Ernest Capbert, Brand Manager chez Finisterre : “Une bonne veste de snowboard n’est plus suffisante. Les surfeurs en eau froide prétendent affirmer leur propre identité et veulent que l’on pourvoie à leurs besoins spécifiques.” Cette passerelle entre le classique et le technique, qui est dorénavant une priorité, est illustrée dans leur gamme par des tricots traditionnels épais, des jeans résistants à l’eau, des ponchos techniques et même des chaussettes de travail ! Il en va de même pour Billabong qui propose “des articles faciles à porter et très techniques”, insiste Nicolas Perceval.

En termes de confort : “les pantalons avec des ceintures et des chevilles élastiques sont vraiment très recherchés et représentent une passerelle

naturelle entre le pantalon de plage léger et le treillis plus présent”, souligne Jean Kress, au département design de chez Billabong. Chez Maui & Sons, ils sont parvenus “à revisiter le jogging en incluant différents imprimés et dégradés, et en les proposant dans différentes mailles et différents cotons”, explique Lacey Corkery, directeur du design. Chez Reef, on trouve un Chino slim, dans sa version urbaine avec 2 % d’élasthanne pour le confort et une ouverture de 13 pouces à la cheville, puis dans sa version plus confortable, pour la plage, avec une cordelette de serrage et une texture peau de pêche. T.C.S.S fait aussi mention de différentes versions : du jean et du coton doublé. Plus chic qu’un survêtement et plus urbain que le Chino, le jogging semble s’être fermement établi dans la gamme. À ne pas négliger.

“Pour l’automne-hiver 2015/16, nous avons effectivement observé un mouvement du design de vêtements vers une ambiance plus mature, avec plus de chemises et des pantalons plus élégants”, observe la designer graphique de chez Urban Beach, Emma Watkiss. Pour commencer, le jean est un best-seller quelle que soit la saison, du slim au moulant, en passant par des coupes généralement près du corps pour plus de performances. Pour ce qui est des chemises, elles demeurent une partie essentielle de la garde-robe du surfeur moderne. Les fabricants de surf continuent d’employer des coupes et des matériaux bien rodés, tout en développant leur inventivité dans les imprimés. Lors de la saison précédente, cela a donné de l’inspiration à une grande partie de la mode de manière générale.

L’automne prochain, cependant, la collection surf s’étoffe un peu pour mieux supporter le froid avec “des manteaux qui vous couvrent jusqu’aux genoux, des bottes hautes, des cols surélevés et des chapeaux sophistiqués : une toute nouvelle image sur le marché du surf”, s’enthousiasme Ernie de chez Finisterre.

Reef a fait appel à ses collègues du groupe VF, The North Face, dans la confection de ses deux best-sellers, Squal et Insulator II. Son styliste Éric confirme : “nous avons utilisé l’expertise de leur atelier de production et des matériaux similaires afin d’obtenir des produits qui fonctionnent parfaitement en plein air.”

L’ÉCO-MARCHÉ DU SURFBien plus qu’une tendance, le design éco-responsable continue à gagner du terrain chez les designers dans toutes les collections. Et cela est sans surprise pour Samuel Nolan, photographe et Design Manager chez Afends, qui pense que c’est “excellent de voir un tel développement de la conscience écologique sur le marché le plus naturel qui soit !”

Au fil des années, les designers des marques de surf ont développé une relation de proximité avec leurs fournisseurs et leurs sous-traitants, et sont maintenant en mesure de certifier l’intégralité de leur cycle de production.

L’utilisation du chanvre, parfois tissé avec des fibres de bambou, n’est plus une nouveauté. Son faible impact écologique et sa forte résistance font de cette fibre magique une solution idéale pour les marques, ainsi que pour les clients qui souhaitent combattre le gaspillage et la pollution.

Les matériaux recyclés et non-toxiques sont une priorité pour de nombreuses marques, mais parfois “un produit qui dure de nombreuses années, c’est ce que vous pouvez proposer de mieux en matière d’écologie”, affirme Ernie chez Finisterre.

- DES ARTICLES TECHNIQUES AU LOOK CLASSIQUE

- UNE FORTE INFLUENCE RÉTRO ET BIKER

- LA FUSION DU STREETWEAR, DU FASHION ET DU SURFWEAR

- UN DESIGN PLUS MATURE, DES TONS DISCRETS ET FACILES À PORTER

- UN ÉTIQUETAGE SURF PLUS DISCRET DANS LES LOGOS ET LES DÉTAILS

POINTS FORTS

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Pour le surf en eau froide, il faut une combinaison et, comme les filles ont toujours froid, il leur faut aussi du matériel pour se protéger avant et après la session. Une telle inspiration trouve sa source dans les environnements du voyage et du surf en eau froide, comme l’explique Deebie Luffman, directrice des achats et du sourcing chez Finesterre : “détourner des éléments de ses expéditions” comme des piquets de tente qui se retrouvent dans des attaches des vestes. Rip Curl et Urban Beach utilisent des influences “similaires provenant de road-trips rétro”, et Chiemsee cite des “expéditions dans l’inconnu” et “l’aventurière qui dort en chacune de nous”. Il y a aussi une forte influence vintage, comme “des touches surf rétro” que l’on voit chez Billabong, qui “honore son patrimoine dans le sport d’une manière bohémienne et fraîche” ainsi que “des tissus vintage sortis tout droit des années 60 et 70” associés à des touches de modernité chez Amuse Society. Rusty bénéficie de l’attention aux détails des Japonais pour créer un “nouveau look grunge bien étudié et soigné” qui se base sur la multiplicité des couches.

La superposition de couches offre non seulement un super look mais est aussi essentielle pour la chaleur “ce qui permet aux surfeuses en eau froide d’avoir un bon niveau de confort et de protection contre les intempéries”, indique Debbie Luffman, de Finisterre.

Ce concept joue aussi avec les silhouettes, allant du court au long, ce qui facilite “la création de la chaleur par une superposition de couches modulaires”. Finisterre travaille avec “des cocons doux et protecteurs inspirés de la nature” et “des tailles de poches plus importantes pour plus de facilité d’utilisation”. Rusty joue avec “différentes longueurs” pour les hauts, avec “des longueurs plus importantes pour nos jerseys et nos tricots”, indique Connie Dixon, Ladies Product Manager. Des coupes décontractées comme des beach pants (Amuse Society) et des joggings (Rusty) dominent les gammes. Mais Billabong et Chiemsee ajoutent aussi des modèles “sport et féminins”.

Urban Beach utilise “des épaisseurs de tissu variées à porter les unes sur les autres” dans son approche de la multiplicité des couches, comme “des matériaux avec une texture très chic et des tissus plus décontractés pour garantir le confort, la mobilité et le style”. Billabong travaille avec “de la laine brossée, du velours doux, du nylon indéchirable sur les vestes, un tricot cosy avec une surface irrégulière et des toiles grossières”. Finisterre utilise “des jerseys collés en laine mérinos, un mélange de

laine et de polyester, des maillages techniques, des molletons, de la laine bouillie” et Amuse propose “un nouveau tissage crêpé pour accueillir les imprimés, qui est plus épais que les tissés estivaux”.

Les palettes de couleurs sont “influencées par leur environnement immédiat”, indique Debbie chez Finisterre et mélangent des couleurs Faune, Fleurs Sauvages, Café, Verre Gelé, Galets et Feuilles Mortes. Urban Beach s’oriente vers “des couleurs primaires, classiques, exotiques et des délavages vintage”, avec “des teintes automnale riches, vives et claires”. Billabong, Rip Curl, Chiemsee et Amuse restent aussi fidèles à des teintes automnales, tandis que la dernière ajoute des accents “dorés” pour son ambiance particulière “rock muse”. La collection Rusty, d’un autre côté, concentre “tous les éléments essentiels, avec un look fortement monochrome et des tâches Prunes, Indigo et bien sûr notre célèbre Kaki pour le look militaire”, indique Connie.

Les motifs vont dans la même direction. Comme “l’imprimé tribal toujours très demandé” chez Billabong, les imprimés géométriques Navarro chez Rip Curl, “l’Ikat soufflé dans des tons indigo” chez Amuse et “les imprimés nomades, les plumes et les loups” chez Urban Beach. Finisterre reste dans le classique avec “des quadrillages, des rayures, des sergés, des chevrons, des teintes monochromes et du Fair Isle” et Rusty se dirige vers “des imprimés animaliers” qui “jouent toujours un rôle important dans les gammes Rusty”.

La gamme de vêtements qui facilitent le surf en eau froide reste à taille humaine pour la cliente, mais l’offre croît constamment alors que des matériaux high-tech s’immiscent dans les gammes et que le besoin de tels équipements se fait de plus en plus ressentir. Nous sommes très impatients de découvrir ce que le futur nous réserve !

POINTS FORTES

- MULTICOUCHES

- SILHOUETTES PLUS LONGUES ET PROTECTRICES

- COULEURS AUTOMNALES, CHAUDES ET TERREUSES

- MATÉRIAUX DOUX ET CHAUDS

Le surf en eau froide compte de plus en plus d’adeptes, avec cette quête de line-up vides et de breaks déserts. Et, tandis que les vêtements des amatrices de sports de glisse ont vraiment évolué depuis la mentalité du “plus petit et rose”, seules quelques marques s’attaquent au nouveau désir des femmes de surfer là où d’autres n’imagineraient même pas tremper un orteil. Par chance, nous les avons trouvées. Compte-rendu d’Anna Langer.

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Si nous voulons bien prendre le temps d’étudier ces trois générations de rideurs, on peut les classifier dans les trois catégories suivantes : 0-15 ans ; 15-35 ans ; 35 ans et plus.

Les 0-15 ans représentent entre 6 et 8 % des ventes de matériels, mais seulement 4 à 5 % en valeur ; ils sont nés dans les années 2000 et ont toujours connu le sport via la télévision et les publicités. Pour eux, ce sport est synonyme de spectacle grandiose (JO, X-Games…) et de stars (Shaun White…). Leurs parents ont pratiqué le snowboard mais leur grand frère a préféré le ski parce que le ski, pour les plus âgés d’entre eux, a fait sa révolution au début des années 2000, à l’âge ou les plus rebelles ont voulu se marginaliser de leurs ainés. Pour eux, le snowboard c’est plutôt cool. Même si démarrer le snowboard n’a rien de simple, de nombreuses initiatives ont vu le jour dans un grand nombre de pays. Les stations et l’apprentissage du sport ont beaucoup évolué. Les uns ont largement pris conscience de l’enjeu commercial en constatant les audiences du snowboard lors des épreuves des JO et en essayant de capter les familles avec enfants, les autres ont fait progresser la pratique en accélérant et facilitant l’accès au sport et à ses sensations de glisse pure. C’est

aussi sans compter avec les efforts incessants des acteurs locaux, des clubs et associations, de la fédération mondiale de snowboard (WSF) qui a mis énormément d’énergie pour faire aboutir le world Rookie Tour qui vient en parallèle du circuit junior organisé par la fédération internationale du ski (FIS). Qu’on veuille ou non se lancer dans la compétition, la simplification pour accéder au sport s’est grandement améliorée même si nous aimerions que s’accélère la reconnaissance d’un diplôme d’enseignement européen qui permettrait à des passionnés d’ouvrir leur école de snowboard en station. On y arrive doucement et, après des années de lutte acharnée pour faire évoluer les mentalités, il est probable qu’un jour nos enfants poussent les portes d’une école de snowboard et non pas de ski pour apprendre leur sport. Du coup, on pourrait finir de rêver en imaginant qu’un jour ils représentent la fédération de snowboard et pas de ski, pour défendre la couleur de leur nation en compétition.

Pour les efforts, les fabricants ne sont pas en reste. Les essais itinérants promettent une expérience unique. Plusieurs fabricants tournent leur attention à destination des plus petits en offrant un tarif accessible aux familles avec des packs snowboard/fixations/

Malheureusement, ces prochains mois, nous devrons nous habituer à entendre que notre sport favori est en baisse de régime, voire en déclin. Nos détracteurs sont nombreux et cela reste toujours pour moi une surprise, comment peut-on être un détracteur du snowboard ? Après plus de 30 ans d’histoire, que nous le voulions ou pas, notre sport touche dorénavant 3 générations de pratiquants,

c’est donc le moment idéal pour faire l’inventaire des solutions et idées qui permettront de surpasser cette période difficile. Analyse et solutions proposées par Rémi Forsans.

SNOWBOARD : 3 GÉNÉRATIONS DE PRATIQUANTS !

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bottes pour moins de 200 ¤, et de nombreuses offres d’occasion circulent. Malgré ces efforts, il reste encore des initiatives à prendre. Par exemple, pourquoi ne pas proposer de l’enseignement gratuit ou à bas tarifs lors de l’achat d’un pack junior en magasin ? Ne pourrait-on pas imaginer que le snowboard enfants (dans toutes les tailles inférieur à 130 cm) puisse être prêté (contre caution) pour l’achat d’un pack adulte ? Au-delà d’être une formidable communication pour la marque, ce serait aussi un investissement sur le futur car la marque en question pourrait suivre l’évolution du jeune pratiquant et lui proposer une offre adaptée en suivant le retour du produit prêté. Cette fidélisation depuis le plus jeune âge pourrait s’avérer payante par la suite dés lors que le jeune rideur quitterait le statut d’enfant pour passer dans la catégorie teenager. La marque aurait donc le loisir de créer une relation étroite avec son futur consommateur et de faciliter le budget des parents à un moment-clé de leur décision : notre enfant sera-t-il un Skieur ou un Snowboardeur ? L’offre pléthorique de skis enfants à louer ou d’occasions disponibles sur le marché trouverait ainsi une alternative pour le snowboard. Quant à la marque, un même snowboard pourrait permettre à plusieurs enfants de découvrir le sport, l’évolution des shapes pour les produits enfants n’étant pas soumise aux mêmes contraintes de mode que pour les produits adultes. Du coup, l’investissement pourrait être plus que rentable ; à méditer...

Pour les 15-35 ans, le constat est différent. On y distingue aussi plusieurs sous-classes. Les rideurs nés dans les années 90 sont souvent passés à autre chose, c’est la génération du zapping. Le choix des passions est vaste et le snowboard n’a jamais été une priorité, même si on aime le pratiquer entre amis. Le Freestyle reste le symbole de la pratique et donne ses repères au sport avec 34 % des ventes. Du coup, comme le ski fait aussi parti des pratiques régulières, il y a eu une mutation vers le freeski, plus facile à mettre en œuvre et plus rapidement ludique. Pour ceux issus des années 80, nombreux sont ceux à avoir dû mettre le sport de côté car d’autres priorités ont vu le jour (carrière professionnelle, premier achat immobilier, famille). En plus, depuis quelques années, nos économies s’enfoncent dans la crise, le pouvoir d’achat a été écorné, obligeant les uns ou les autres à arbitrer leurs dépenses : le ski, le snowboard, les deux, aucun des deux ? Pour cette génération, le prix est primordial. Du coup, plus sensible aux effets de mode et aux modifications technologiques des produits, les marques ont crée trop de contraintes sur cette cible de clientèle. Il est nécessaire de revoir la stratégie qui les cible en offrant peut-être des produits plus intergénérationnels ou intemporels, qui ne ridiculisent pas l’acheteur en rendant son produit “has been” en deux saisons.

Chez les 35 ans et plus, on retrouve aussi plusieurs scénarios. Cette génération rentre enfin dans une phase plus mûre, le freestyle s’efface au profit du freeride. Pour ceux issus des années 70, c’est le grand retour à la pratique. La redécouverte d’un sport mis de côté pour toutes les raisons évoquées précédemment. On redevient plus sensible au beau et au facile, on prend aussi plus de temps.

C’est une cible intéressante pour les marques car le prix devient globalement moins un problème, l’envie de se faire plaisir l’emporte souvent. Dans ce scénario, les marques gagneraient à cibler encore plus la qualité, la technologie (pas la technicité), les valeurs environnementales et l’envie de surfer la neige. Pour cette génération qui a connu le boom du windsurf et l’apogée des sports de glisse,

surfer la neige veut dire quelque chose et, à ma connaissance, rien de mieux pour surfer la neige qu’un snowboard. Pas vrai ?

Cette génération oublie la compétition et le freestyle, l’objectif c’est le Big Mountain, le Freeride ou le Backcountry (25 % des ventes homme). La recherche de plaisir plus que le lifestyle. L’expérience plus que l’exubérance.

Ceux qui ont vu le jour autour des années 60 ont un objectif clair : le sport loisir, le bien-être et la santé. On retrouve aussi dans cette catégorie les nostalgiques pour qui les noms de Tom Sims, Jake Burton, Peter Bauer, Régis Rolland veulent dire quelque chose. Moins effrayée par l’effort, cette catégorie de rideurs contribue plus que les autres à l’essor du split boarding (4-5 % des ventes totales du snowboard). Il serait donc avisé de faire évoluer les produits et les encadrements qui vont bien !

Quant aux produits, peut-être les marques devraient-elle encore retravailler sur les fixations et la sécurité. En matière de sécurité, le sport connecté, les tissus techniques et la géolocalisation vont très vite nous aider. Des solutions alliant différentes technologies entrent sur le marché. Indubitablement, les innovations vont être transversales à plusieurs industries et bénéficier à notre sport. En matière de fixations, je l’ai déjà écrit, combien de skieurs auraient arrêté s’ils avaient du boucler des sangles par-dessus leurs chaussures de ski ? C’est une priorité pour notre sport, il faut revoir le concept boots-bindings.

Cette génération de rideurs des années 60/70 est une chance-opportunité pour les marques : ils ont plus de temps, plus d’argent et plus d’expérience. Il faut à tout prix éviter de perdre cette cible en cours de route et leur offrir ce qu’ils attendent. L’évolution des technologies ne permet-elle toujours pas de faire évoluer le concept de la fixation à sangles et spoiler né dans les années 80 ? Je n’y crois pas. Même si la fixation à entrée arrière a beaucoup apporté, il reste des étapes à franchir. Lorsque le système Step-In est apparu, c’était un poil trop tôt. Maintenant ce serait le moment idéal pour relancer la machine à innover : il y a le potentiel. Ce serait pour le snowboard une formidable remise en question qui, sans aucun doute, ferait le Buzz et permettrait d’attirer de nouveaux pratiquants et d’éviter de perdre les plus enthousiastes.

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Il est nécessaire de revoir la stratégie qui les cible en offrant peut-être des produits plus intergénérationnels ou intemporels, qui ne ridiculisent pas

l’acheteur en rendant son produit “has been” en deux saisons.

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Dans un monde en profond changement, le succès d’une icône comme Vans, fondée en 1966 à Anaheim, Californie, par les frères Paul et James Van Doren, est une exception à la règle. Le 50ème anniversaire de la marque approche et elle a non seulement su s’adapter aux temps qui changent, mais elle n’a cessé d’évoluer alors que d’autres restent sur le parvis.Dans cette interview Grand Ponte, le président de VF Action Sports Coallition et Vans, Kevin Bailey, nous décrit les défis à relever pour rester pertinent dans la culture boardsports actuelle, le futur du programme snowboard de Vans, le maintient des valeurs et comment la marque étend la distribution de ses produits dans le monde entier.

Pouvez-vous commencer par nous décrire votre parcours dans les boardsports et le chemin qui vous a mené jusqu’à Vans ?Quand j’ai repensé à mes débuts dans les boardsports, je n’ai pas pu que sourire en me rappelant mon premier Snurfer, en 1971. Je l’ai eu pour Noël, étant gosse. J’aurais dû garder ce truc (rires) ! Professionnellement, j’ai grandi en tant que détaillant spécialisé. Mon lien avec Vans a commencé à la fin des années 90, lorsque j’ai rencontré du personnel de la marque qui a voulu m’embaucher. A l’époque, je travaillais pour Nike et je ne voulais pas changer. Puis, en 2002, le PDG de l’époque, Gary Schonfeld, m’a embauché comme Responsable Retail pendant cinq ans. J’ai participé au rachat de Vans par VF, en 2004, et

j’ai ensuite quitté la marque en 2007 pour travailler à l’acquisition de Lucky Brand par VF, pendant deux ans. Puis, en 2009, j’ai demandé à Steve Murray, à l’époque responsable de la division action sports, de revenir chez Vans, comme président.

Quelles sont les valeurs de la marque qui t’ont poussé à revenir ?J’ai grandi sur la Côte Est et je ne dirais pas que je sois un gars “action sports”. En 1991, je me suis acheté une Burton Backhill. J’avais l’habitude de dévaler les collines du coin avec mes potes et de penser que j’étais le mec le plus cool au monde. La culture jeune m’a toujours intéressé. Je jouais dans des groupes musicaux et je me suis même inscrit à une école de Beaux Arts pendant un temps. Vans m’a attiré car c’est une marque qui évolue dans un noyau de culture jeune.

Dans une interview récente vous avez dit : “Vans est une vraie marque ancrée dans la culture jeune”. Quelle est la vision de Vans quant au marché actuel des boardsports ?La dénomination “action sports” a bien rempli son rôle à une époque. C’était un terme commercial utilisé pour positionner les marques dans un certain segment pour des questions d’analyse. Le terme est encore parlant pour la sous-culture anticonformiste mais je ne pense pas que les consommateurs le voient de la même façon. Il donne l’impression d’être un

Par Dirk Vogel

KEVIN BAILEY PRESIDENT :VF ACTION SPORTS COALITION & VANS

INTERVIEW GRAND PONTE

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monde avec une vision étriquée, or c’est tout sauf ça. Aujourd’hui c’est une grande famille inclusive.

LE MARCHÉAu 3ème trimestre 2014, Vans a annoncé une croissance à deux chiffres pour le 20ème trimestre consécutif. Quel est le secret de ce succès à long terme ?Les ingrédients basiques sont toujours les mêmes : créer de superbes produits, du marketing innovant mais aussi des pratiques de business très variées autour de la marque et de la distribution. Puis de protéger la marque dans tout ça.

Notre croissance est significative mais nous restons une entreprise disciplinée avec une attention particulière sur ce que nous voulons vendre et notre façon de le faire. Il serait facile d’ouvrir les vannes et de se lancer dans une distribution massive, mais ce serait au détriment de la marque, de nos consommateurs, de nos détaillants et, en fin de comptes, de notre secteur.

Depuis quelques années, le changement vers un modèle de vente direct-consommateur et e-commerce s’accélère dans notre industrie. Comment faites-vous pour éviter les conflits avec les détaillants indépendants ?Au bout du compte, il s’agit de mettre le consommateur au centre. Le shopping devient tellement transparent de nos jours que c’est presque comme un média. Si vous demandez à un gamin : “Sur quelle chaine TV regardes-tu des séries ?” Il te regardera et dira : “C’est quoi une chaine ?”. Il connaît la série et il peut la voir quand il veut. Faire du shopping devient similaire : les consommateurs veulent acheter ce qu’ils veulent, quand ils veulent. Et puis ils veulent le bon prix et une livraison rapide.

Pour nous, la protection des magasins core est critique et nous l’assurons avec un support direct, du marketing et des produits très spécifiques développés pour eux. Ce sont des produits que vous ne verrez jamais dans des magasins de marque Vans. Nous nous considérons comme quelqu’un qui aide le marché des boardsports à se maintenir. Si nous perdons nos détaillants boardsports, nous perdons le secteur dans son ensemble.

LE FUTUR DE VANS SNOWLe programme snow de Vans a été mis entre parenthèses pour l’hiver 14/15. Avez-vous résolu les problèmes de fabrication ?Oui. Le programme snowboard revient. Ça été un coup très dur quand notre usine a dû fermer. Nous revenons en 2015 et l’équipe est anxieuse de reprendre le travail. Vans a fêté récemment 20 ans d’engagement dans le snowboard et c’est très important pour nous, ça fait partie de notre identité. Cette année, nous augmenterons notre engagement dans le snowboard et le froid, avec des chaussures et du textile hybrides que vous pouvez utiliser autant sur la neige qu’en ville.

Est-ce que faire partie de VF vous offre des synergies particulières pour développer votre programme Snow ?Oui, mais comme chez Vans nous sommes les seuls à pouvoir offrir des boots techniques, c’est un besoin qui ne dépend que de nous. Pour d’autres produits footwear, nous pouvons apprendre de nos amis de Timberland. En ce qui concerne l’outerwear technique, nous avons beaucoup à apprendre pour améliorer nos produits snowboard. Nous n’essayons pas de devenir The North Face ni de faire des produits techniques comme eux.

En parlant de The North Face, la marque est-elle en train de se positionner dans les action sports avec le développement du backcountry ?Non, je pense que c’est toujours une marque outdoor. The North Face est reconnue pour la qualité de leurs protections. La confiance du consommateur dans la technicité des produits The North Face est grande. The North Face couvre tout, depuis le ski jusqu’au snowboard, et assure son rôle comme marque qui sait ce que c’est que d’évoluer dans le froid.

VISIONLe 50ème anniversaire de Vans arrive bientôt, quelle est la clef pour être pertinent dans le segment des boardsports pendant près de cinq décennies ?Il faut se souvenir d’où nous venons et pourquoi nous sommes ici. C’est aussi reconnaître les racines et les valeurs de la marque mais, avant tout, savoir pourquoi Vans existe. Il faut savoir pourquoi, à l’époque, les skateurs nous ont adoptés. Il s’agit de connaître les moyens choisis pour s’exprimer, comme l’ont fait, par exemple, à une époque, les boys de Dog Town. Après, nous devons être capables d’offrir des produits et des plateformes pour assurer cette expression. Rester humble est aussi une grande partie de la question. Il s’agit d’être inclusif, de ne jamais être arrogant mais plutôt humble et reconnaissant, de pouvoir partager avec des gens aussi exceptionnels et des icônes comme Tony Alva, Steve Caballero, Geoff Rowley et Jamie Lynn, Andreas Wiig, Christian Hosoi et Nathan Fletcher.

Où sont, d’après vous, les principaux défis et opportunités de notre industrie pour les cinq prochaines années ?Je pense que les principaux défis et opportunités viendront du changement ; des consommateurs et du changement de leur mode de consommation. J’aime utiliser la phrase “le global change tout”. Je ne parle pas uniquement de vendre des produits à une échelle mondiale mais, comme marque globale, nous devons prendre en compte les retours internationaux pour définir notre activité, le type de marque que nous sommes, le marketing que nous développons et les produits que nous créons. Pour moi, tout est question de changement et de son rythme. Notre monde semble s’accélérer.

Un des risques est le manque de participation. Nous enregistrons une baisse de la participation dans plusieurs de nos sports et ça me préoccupe. Nous nous demandons quel est notre rôle pour nous assurer que cet espace ne meure jamais, qu’il soit toujours très vibrant. Une partie de notre responsabilité est d’assurer le développement de skateparks et nous essayons de jouer un rôle actif dans la création de nouveaux spots gratuits, comme la House of Vans, à Londres. Nous participons aussi à de nombreux évènements de surf et de snowboard. Récemment, les Foo Fighters nous ont demandé de jouer gratuitement à la House of Vans, ça n’a pas de prix !

Qu’allez-vous faire après cette interview ?Je viens de recevoir un nouvel ordinateur portable, alors je dois m’assurer que tous mes fichiers sont encore là (rires). Je dois aussi me mettre à jour avec une pile de dossiers en attente avant de reprendre les voyages pour le restant de l’année.

Bons voyages et merci pour cette interview, Kevin.Ne ratez pas l’interview complète de Kevin Bailey sur boardsportsource.com.

Le programme snowboard revient. Ça été un coup très dur quand notre usine a dû fermer. Nous revenons en 2015 et l’équipe est anxieuse de reprendre le travail.

La dénomination “action sports” a bien rempli son rôle à une époque. C’était un terme commercial utilisé pour positionner les marques dans un certain segment pour des questions d’analyse. Le terme est encore parlant pour la sous-culture anticonformiste et je ne pense pas que les consommateurs le voient de la même façon.

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Cela représente un héritage très solide et les marques de sports de glisse puisent dans leurs racines pour éclairer le chemin des collections streetwear de l’automne-hiver 2015/16. Puisque nous sommes en pleine saison froide en Europe, l’idée principale est d’associer la chaleur à une esthétique Street, mais sans pour autant tomber dans le territoire des vêtements techniques.

“Le streetwear est simplement conçu pour que vous ayez bien chaud dans un environnement urbain, avec une attention particulière portée sur le design, mais pas tant sur la fonctionnalité. Dans les vêtements techniques, on se concentre traditionnellement d’abord sur la fonctionnalité puis ensuite sur le design”, note Félix Lengle, directeur des ventes chez LRG Europe. “La fonctionnalité est un plus, mais pas une nécessité pour les vêtements urbains, indique Philippe Lalement, directeur marketing Europe chez Volcom : notre gamme streetwear n’est effectivement pas conçue pour être portée en ridant.”

UNE FRONTIÈRE CONFUSE, DES PRIX CONSTANTSMais la frontière devient de plus en plus confuse cette saison, remarque Andrew Maclean, designer en chef chez Santa Cruz Europe : “On note effectivement que de plus en plus de marques proposent des articles classiques de streetwear qui comprennent dorénavant des aspects

techniques performants, ce qui floute la frontière entre le streetwear et les vêtements traditionnels techniques.”

Sur ce point, les niveaux de prix restent stables pour la saison à venir pour presque l’ensemble des marques et des catégories. Les entreprises ont bien compris la fragilité des clients qui sont financièrement très limités vis-à-vis des hausses de prix. Donc, bien que la qualité et la performance augmentent, les prix restent constants : les chemises boutonnées vont de 49 à 59 ¤ ; les sweats et les polaires sont entre 59 et 69 ¤; les jeans et les Chino isolés vont de 69 à 79 ¤ ; les vestes de protection plus légères de 89 à 99 ¤ et les vestes plus épaisses vont de 129 ¤ jusqu’à plus de 200 ¤.

LES THÉMATIQUES : DES COUCHES MULTIPLES, DU SPORT, DU JAPONAISSi l’on regarde dans notre boule de cristal, et dans les documents top secrets que l’on a sur les collections à venir, les thématiques principales pour l’automne-hiver 2015/16 comprennent :

1. DES COUCHES. La saison froide est le bon moment pour porter différentes couches de vêtements, offrant plus de diversité dans les styles et les looks. “Les multiples couches, avec des silhouettes plus allongées

Les sports de glisse et le streetwear partagent les mêmes racines. Au début des années 80, Shawn Stüssy a.k.a. le “Parain du Streetwear Moderne”, était un très élégant shapeur de surf avant de concevoir des vêtements. Alors que les années 90 suivaient leur cours, l’histoire d’amour se poursuivit entre le hip-hop et les sports de glisse à travers des entreprises de vêtements dirigées par des rideurs, comme Andy Howell avec Zero Sophisto ou Damon Way et Ken Block avec Eightball (qui deviendra Droors). Alors qu’aujourd’hui de plus en plus d’entreprises prennent le train du streetwear en marche, n’oubliez jamais que ce sont les marques

de sports de glisse qui ont lancé le train. Compte-rendu par Dirk Vogel.

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ou de grands T-shirts et de grandes chemises, sont au programme cette saison”, indique Oliver Cousins, Apparel Designer chez Globe. Selon Jan chez O’Neill : “l’uniforme pour l’automne prochain comprendra des articles superposés comme des T-shirts spéciaux, des molletons ras-du-cou, des chemises tricotées et en flanelle.” Les articles techniques pour l’extérieur s’adaptent aussi à la tendance des couches, comme la veste Markett Matix : “il y a plus d’espace pour les épaules, afin que vous puissiez porter d’autres couches sous la veste, sans vous sentir engoncé”, conseille Gabe Clement.

2. UN TRAITEMENT SPÉCIFIQUE À LA SAISON. Les articles préférés de l’été, comme les toiles et les jeans, reçoivent les traitements d’hiver avec des revêtements et des cires imperméables. “Tout cela a été conçu pour les intempéries et traité pour vous maintenir au chaud et au sec. Mais ce ne sont pas simplement des vestes, nous avons aussi introduit ce traitement saisonnier dans notre offre de chemises en tissu, de sweats à capuche, de sacs à dos et même de jeans”, indique Luca Canali, Product Manager Apparel & Accessories chez Vans EMEA. Il en résulte une collection urbaine qui peut supporter les conditions météo difficiles, sans avoir l’air trop technique. Comme on le formule chez Bench : “c’est votre vêtement qui fait tout le boulot pour lequel il est fait, quel que soit l’environnement. Un style facile à porter, avec des fonctionnalités dissimulées.”

3. LA DURABILITÉ. L’innovation technique n’accroît pas seulement la performance mais réduit aussi l’impact environnemental. Les entreprises, dans leur ensemble, placent l’environnement au premier plan, comme Bleed Clothing : “notre gamme Street est complètement biodégradable et entièrement fabriquée à partir de matériaux naturels, tandis que la gamme fonctionnelle est fabriquée à partir de matériaux recyclés. Les deux se ressemblent en termes de style et s’adaptent à toutes les situations de la vie quotidienne”, indique Michael Spitzbarth, PDG, fondateur et designer. En restant proche de la terre, la marque californienne Jimmy’Z “expérimente avec différents tissus, dont la plupart sont des coton et des chanvres bio”, indique Blake Harrington.

4. DU JAPONAIS. De nombreuses marques s’inspirent de la Terre du Soleil Levant cette saison, dont Altamont : “notre gamme automne 2015 explore un mélange de sensibilités traditionnelles et futuristes, sur un fond néo-Tokyo. L’équipe design s’est profondément inspirée des films de monstres classiques et contemporains, comme Godzilla et Pacific Rim, ainsi que du film d’animation Akira. Visuellement, ceci se traduit par un mélange intéressant de silhouettes militaires légèrement revisitées et de tissus et d’imprimés traditionnels japonais”, indique Sam Barratt, EMEA Brand Manager. Jimmy’Z collabore avec plusieurs partenaires japonais sur les vêtements techniques, parmi lesquels Manastash, tandis que LRG vient d’ouvrir un magasin dédié à Tokyo : “le Japon possède un milieu Fashion et streetwear très riche, nous avons donc décidé de dédier une partie de la collection à ces gens-là, avec des graphismes robotiques, des imprimés sur les manches et des caractères japonais.”

5. DES COLLABORATIONS. Quand les marques de streetwear s’associent à des acteurs technologiques, il en résulte des produits gagnants. Matix collabore avec 686 pour introduire des tissus techniques de pointe dans la gamme, tandis que Protest s’associe avec Numbnut Motorcycles pour la Café Racer Collaboration. O’Neill travaille de près avec le fabricant Pendleton, expert en chemise, sur une diversité de nouvelles flanelles. RVCA attaque l’angle athlétique de la saison dernière “loisir-athlète” pour mettre l’accent sur une performance sportive avec la gamme VA Sport, parce que “les arts martiaux et les entraînements cardio à haute intensité sont dorénavant très populaires dans le milieu du surf”, remarque le designer en chef Camille Jeanjean chez RVCA. En plus du tissu TransDry, la gamme comprend des articles de compression issus d’une collaboration RVCA x Virus qui “contribue au rafraîchissement, à la chaleur et à la récupération, pendant et après les entraînements”.

COULEURS ET IMPRIMÉS : TERRE À TERRELes choix de couleurs sont un élément-clé pour faire ressortir le côté

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“street” du streetwear. “Les principales différences entre le streetwear et les vêtements techniques sont les schémas de couleurs et les silhouettes. Les modèles Street sont bien plus retenus que les modèles techniques”, indique Marianne Schoch, Senior Designer chez Zimtstern, dont les choix pour cette saison comprennent : “du marine, du carmine, du marron foncé, du chiné gris classique avec un schéma de couleurs noir et blanc.” Toutes les marques s’accordent sur le noir qui se vend très bien ; le gris militaire, les tons olive, bleu-marine et terre restent des tendances solides.

Adriana Matthews chez Brixton remarque : “les couleurs principales pour l’automne 2015 sont bleu-marine, rouille, bordeaux et moutarde, des couleurs neutres et classique.” Chez Bench, le schéma de couleurs évolue au fil de la saison : “la collection présente un mouvement de couleurs depuis le début de la saison jusqu’à la fin, avec des tons glacés pour le lancement de la collection, qui évoluent vers des teintes chaudes et riches pour la fin de la saison hivernale.”

En ce qui concerne les imprimés, les marques jouent dans leur propre camp, du voyant dingue, jusqu’à du doux et discret. Certaines cachent même les imprimés dans les doublures, mais ce n’est pas le cas de Neff : “pour Neff, les motifs et les couleurs sauvages font toujours partie du jeu : fleurs, néons, motifs du South West, projections et beaucoup d’animaux”, confirme Kirsten chez Neff. Arbor reste fidèle à elle-même : “nous croyons que les rayures sont un style intemporel qui passe très bien dans des chemises élémentaires avec des tricots teints pigmentés”, indique Kevin Murray, directeur des ventes internationales chez Arbor Apparel.

Dans la même idée, Dickies embrasse ses racines de vêtements de travail : “les textures sont généralement de nature robuste dans une palette de couleurs associée : du brun-canard, des marrons, des verts et bleus profonds”, indique Kev Penney, directeur marketing streetwear. Gabe chez Matix est enthousiaste quant aux “jolis nouveaux motifs et textures fraîches, comme notre flanelle Micro Canines, notre chemise de travail en coton Birdseye, notre pull-over Alternator qui présente un très joli motif Jaccard en micro tricot.”

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Parmi les autres tendances qui se démarquent, on trouve des imprimés floraux japonais chez Altamont, des panneaux de couleurs géométriques chez Vans, de la culture urbaine mexicaine chez Santa Cruz, des motifs indigos japonais chez Burton, des imprimés et des fils teints chez Globe.

TISSUS : EXTÉRIEURS ROBUSTES ET INTÉRIEURS DOUXCette saison, les tissus se divisent en deux camps : “les tissus sont principalement durs à l’extérieur et très doux à l’intérieur. Des matériaux cirés à l’extérieur et des Sherpas à l’intérieur, très confortables, mais plutôt solides et robustes à l’extérieur”, indique Jan chez O’Neill. “Pour les membranes extérieures, un des traitements principaux est de mettre de la cire sur de la toile”, explique Jon Kooley, Creative Director chez L1Outerwear, “nous avons une veste en toile cirée appelée Bridgeport. Cette veste présente un superbe look avec des touches personnalisées, mais est aussi très fonctionnelle avec son revêtement ciré résistant à l’eau et au vent.”

Dickies offre aussi une nouvelle toile qui fait déperler l’eau, tandis que Jimmy’Z garde les rideurs au chaud dans un velours côtelé. Chez Protest, les tissus présentent une thématique d’exploration nordique, comme le décrit Martijn Jegerings, directeur du marketing : “les conditions difficiles des expéditions en arctique demandent une association de qualités qui conduit à une collection robuste et s’inspire de l’histoire avec une emphase très nette sur la fourrure, le Fair Isle, les empiècements et les badges.” Ces matériaux présentent aussi des textures intéressantes, comme chez Brixton avec des “toiles cirées, des cotons très serrés et épais, des laines Melton, des Sherpas et des tricots épais.”

Le cœur de la tendance en termes de tissus pour l’automne-hiver 2015/16, c’est le jean. Arbor se lance corps et âme dans une collaboration : “l’année prochaine, nous travaillerons avec l’excellente équipe des jeans Lee et nous proposerons nos propres modèles exclusifs en jean avec deux coupes principales : décontractée et slim.” Vans “injecte de la technologie dans sa gamme de jeans, avec le Sturdy Stretch et le Wicked Dry. L’association de ces fonctionnalités apporte une haute performance au tissu : le Sturdy Stretch ajoute de la robustesse et offre une bonne extensibilité, tandis que le Wicked Dry permet une forte respirabilité et évacue l’humidité.” Volcom revient en force : “nous relançons notre catégorie jean ce qui constitue notre principal message pour cette saison. Nous avons revisité notre gamme de coupes de jeans et développé toute une campagne.” RVCA booste aussi son offre de jeans vers le haut de gamme, indique Camille JeanJean : “nous offrons plus de coupes et plus de délavages, allant du jean brut au grunge, et bien plus encore”.

LES VESTES : TECHNOLOGIE ET CONFORTLa catégorie la plus costaud dans le streetwear pour l’automne-hiver, tant en termes de volume de ventes que d’utilisation, ce sont les vestes. C’est vraiment la catégorie où les entreprises de sports de glisse peuvent valoriser leur travail en R&D, avec un mélange de styles urbains. “Chacune de nos vestes urbaines utilise le même tissu imperméable Dewtech développé par CLWR, afin qu’elle puisse supporter les conditions scandinaves très intenses”, explique Neil Slinger chez Colour Wear. Micheal Spitzbarth chez Bleed Clothing met aussi l’accent sur le fait de survivre au climat nordique : “nos groupes de produits principaux sont des articles fonctionnels comme les vestes en Sympatex recyclé et les tricots”. Mais, comme le souligne Michael : “Bleed est une marque de vêtements vegan qui n’utilise aucun matériau animal dans ses collections. Nous avons donc décidé d’utiliser du rembourrage PrimaLoft® ainsi que du polyester recyclé pour le tissu des membranes.”

“On note effectivement que de plus en plus de marques proposent des articles classiques de streetwear qui comprennent dorénavant des aspects techniques performants, ce qui floute la frontière entre le streetwear et

les vêtements techniques traditionnels.” Andrew Maclean, designer en chef chez Santa Cruz Europe

La formule pour la saison prochaine est d’associer les garnissages chauds à des revêtements qui résistent aux intempéries, comme pour les vestes O’Neill : “dans la collection, il y a du 10k/10k, trois couches et du duvet compressible avec des traitements de tissus HyperDry.” Parmi les autres armes pour combattre les intempéries, on trouve des matériaux comme le PrimaLoft® chez Vans, le Outside Transdry chez RVCA, la polaire Dryride chez Burton, les revêtements DWR résistants à l’eau, les zips résistants à l’eau et du garnissage en duvet synthétique 320 g chez Brixton. Pour que chaque euro dépensé par le client soit bien utilisé, Globe lance la veste 3 en 1 Hikari : “le modèle comprend une veste à membrane de protection fonctionnelle, totalement imperméable et respirante, qui peut se porter seule.”

Quant au style des vestes, la tendance est à des versions “hiver” des vestes universitaires (Neff), des vestes bombers (Altamont et Zimtstern) et des vestes de camionneurs (Dickies). Jimmy’Z fait monter les prix dans la stratosphère des 500 ¤ avec la veste Letterman. La veste principale de la saison est une robuste parka, fidèle à l’historique militaire du streetwear. Makia a revisité la parka Original Raglan, Matix offre la veste Markett très ample et LRG propose le Duffle Coat Kingsford : “une parka au look propre avec une superbe sensation au toucher, une qualité sérieuse et des détails complètement fous”.

Donc, voilà tout : les marques de sports de glisse gardent leurs rideurs bien au chaud avec un look précis pour cette saison, puisque le streetwear continue d’être très vivant, non pas dans les galeries marchandes ou les boutiques, mais dans les magasins de sports de glisse spécialisés. Souvenez-vous, la rue est à nous !

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Les collections ne s’inspirent plus d’une activité, d’une ère ou d’un look uniques, mais plutôt d’une combinaison d’inspirations et de la personne même qui porte des vêtements. “Nous nous sommes inspirés de notre sixième sens féminin pour l’aventure et la découverte, en rassemblant des textures et des articles d’un peu partout, créant un mélange unique qui est vraiment celui de la fille qui le porte, une collection de cultures, mais pas vraiment identifiable à une seule culture non plus”, explique Marie Lauga, directrice du design international chez Roxy. Nikita s’accorde à dire que sa cliente n’est pas “définie par le simple fait d’être une snowboardeuse ou une skateuse, mais plutôt par la multiplicité de ses activités, participant à de nombreuses activités de fitness, avec un côté fashion et par-dessus tout aventureux, créatif et inspiré.” Alors que Burton puise son inspiration chez “la femme qui explore, qui recherche l’aventure et qui exige du confort tout au long de la journée”, ils veulent aussi garantir que leur “BurtonGirl aura tout ce dont elle a besoin au quotidien, quels que soient les environnements et les situations dans lesquelles elle se trouve, dans tous les aspects de sa vie, et on l’invite à personnaliser son style”, comme

l’indique Matt Ross, le vice-président de la création.

SILHOUETTESL’ambiance sport garde une place prédominante dans le streetwear pour femmes pour la saison automne hiver 2015/16, avec une nette influence des moments de gloire des années 90 qu’ont connus nos sports, “mélangeant ça à des vibes des années 70” (Volcom), “des silhouettes minimalistes et un style grunge” (Vans). Attendez-vous à des silhouettes très esthétiques et sport, avec de petites touches intéressantes chez Volcom, Vans, Roxy, Zimtstern, Bench, Bleed, Burton, Protest et O’Neill, associées à “des fabrications et des imprimés inattendus” (Vans).

Des modèles plus féminins maintiennent l’équilibre, comme les coupes “fashionable” de chez O’Neill, “des vestes bouffantes surdimensionnées et chics” chez Burton, et du tricot chez Bleed. Neff, qui vient de pénétrer le marché du streetwear pour femmes, répond à la tendance avec “une

Alors que les innovations techniques et les nouvelles technologies accélèrent notre rythme de vie, les tendances suivent exactement la même pente, se développent plus vite que jamais et se répandent sur les réseaux sociaux comme un feu de forêt. Par conséquent, on ne peut plus dire qu’une seule tendance influence le mouvement, mais il semble plutôt qu’une myriade de micro-tendances s’influencent les unes les autres. Et c’est particulièrement le cas chez les nanas super fashion…

Compte-rendu d’Anna Langer.

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grande variété de manches longues aux ourlets festonnés”, ainsi que des “débardeurs avec un bas du dos plus long”, explique le Merchandising Director, Kevin Dell. “Des formes slim qui enveloppent le visage sont toujours d’actualité, particulièrement dans les articles isolants ou intermédiaires, avec des capuches ninja ou des cols roulés allongés” selon Bench , qui ajoute des “détails Fashion” à sa gamme active. Volcom offre “des cols style polo très ajustés, dans un jersey ou un tricot à maille très fine” à porter sous des robes, tandis que Zimtstern met aussi l’accent sur la “coupe parfaite” pour leurs sweats et leurs jerseys.

Nikita introduit “un jean sophistiqué et borderline mais très décontracté dans une mini-collection”, avec “des jeans, une chemise, une robe, un manteau et un sur-manteau. La collection affiche des patchworks, des matelassages et des coutures aux couleurs vives et se démarque de toutes les autres collections du marché”, assure le Brand Manager, Vicki Vasil. Ils poursuivent aussi leur “col-écharpe exclusif, leur robe en forme de tunique, leur chemise en flanelle et leur sweat à capuche”. Roxy mélange des “crochets doux et des imprimés Ikat avec des rayures sportives et des silhouettes athlétiques” et Vans met l’accent sur la silhouette “muscle midi, avec des fentes très hautes et des pressions de bébé”.

Pour un look unique, la Head Designer de RVCA Europe, Camille JeanJean, a créé “des articles remarquables avec un design arty”, la plus grande partie de la gamme consiste en “des modèles décontractés faciles à porter qui sont des éléments indispensables à toute garde-robe”, comme la plupart des autres collections. Neff se concentre sur des silhouettes “basiques et universelles”, tandis que Bench focalise son énergie sur la sensation que procurent ses modèles : “les silhouettes de la nouvelle saison promeuvent une facilité d’utilisation, pour une esthétique décontractée”.

Concernant les vestes, nous verrons un “mélange d’éléments indispensables et modernes” (Volcom), avec tout ce qui va du “court et arrondi jusqu’au long et étroit” (Colour Wear). Les vestes style Bombers sont très en vogue chez Vans, Zimtstern, Burton et O’Neill. Cette dernière offre aussi une nouvelle silhouette avec une cape, Roxy ajoute un “anorak tout imprimé”, tandis que Burton, Protest et Volcom revisitent le style parka “dans une coupe facile à enfiler, avec une capuche à fausse fourrure surdimensionnée, ce qui amène le style classique de la parka vers une veste gonflante plus longue matelassée”, indique Kelly Summer, Designer Femme chez Volcom Europe.

Le look Boyfriend est toujours très répandu dans toutes les gammes chez toutes les marques interviewées, avec des T-shirts et des sweats surdimensionnées chez Zimtstern, Vans, Neff, Bleed, Burton, Nikita, O’Neill, Protest et “des silhouettes cocons et des lignes surdimensionnées plus longues avec un dos rond dégagé et des ourlets arrondis, ainsi que des ourlets de type blouson avec beaucoup de volume, sans oublier une cape”, chezBench.

TISSUSLes tissus restent doux et légers, permettant à la collection de “couvrir plusieurs saisons sans rupture”, comme le formule Matt chez Burton. On trouve un peu de tout comme “de nouvelles textures et de nouveaux délavages très doux” chez Vans, “du doux et soyeux” chez Nikita, “des sweats et des fils doux dans des couleurs hivernales” chez Zimtstern, “des tissus cosy, doux et tactiles, avec des finitions brossées et en daim” chez Bench, des “délavés silicones” chez Neff et des “délavés optiques” chez Protest. Volcom pousse les limites avec des “textures Sherpa douillettes et cosy” sur des ras-du-cou et des vestes.

Pour Burton, la réversibilité est un des éléments-clés : “le mélange de technique et de lifestyle a été un de nos points-clés. Des revêtements techniques innovants avec des intérieurs cosy ou bien des revêtements lifestyle avec des attributs techniques.” Au lieu de faire la différence entre le streetwear et les vêtements techniques, les marques assument leur histoire sportive et l’infusent dans leurs modèles urbains : “nous sommes une marque de sports d’action au plus profond de nous-mêmes, nous essayons

donc de nous écarter au maximum des modèles qui ont l’air trop techniques.

Bench introduit “un style streetwear, un tissu en sergé épais ou de la toile traditionnelle ainsi que des touches Workwear dans la gamme performante, tout en utilisant des tissus techniques imperméables ou en ajoutant des finitions fonctionnelles aux vêtements streetwear”. La gamme Adventure Series chez O’Neill, pour laquelle “le style s’adjoint à la technique”, a été créée précisément dans cette direction, offrant d’ailleurs leur tissu innovant Hyperdry. Le nouveau tissu NIKIwik chez Nikita “possède une capacité d’évacuation très perfectionnée”, mais offre “une texture et une sensation de coton, qui permettent à des articles comme le T-shirt Desolate Dance de faire une transition facile de la salle de gym à la ville”, affirme le Brand Manager, Vicki Vasil.

IMPRIMÉ S ET COULEURSUne palette de couleurs chaudes et terreuses qui correspondent à l’ambiance automnale et hivernale. Neff se lance sur “du bleu sarcelle, du marron, du violet et du noir”. Vans expérimente avec “une association un peu grunge des couleurs primaires”, RVCA utilise “du noir, du kaki et du bleu-marine”, Nikita “les tons très riches que l’on retrouve dans la nature”, O’Neill “des tons rouges chauds, du gris Lave et du vert Arctic”. Tandis que Protest et Colour Wear restent dans “du classique et basique avec des tons adoucis”, “les rouges profonds et des bleus Encre” de chez Volcom ont été inspirés par “les riches teintures végétales des couvertures tissées à la main et des textiles ethniques et s’associent harmonieusement, avec des tons de coucher de soleil et des neutres sucrés.” Roxy emploie un motif de couleur similaire avec “des verts émeraude, des bleus roi profonds et toute une gamme d’oranges, avec du bleu marine, du vert olive et du gris chiné.”

La collection Mountain authentique de chez Burton présente “des délavés naturels, des tons militaires, des dérivés d’indigo, de cuir et de marron”, tandis que ses gammes plus techniques Process puisent leur inspiration du côté glacial de cette saison, avec “des bleus aquatiques Pacific, des gris intenses, des dégradés de fuchsia, du citron vert ensoleillé, du vrai noir et du blanc écume.” Bench utilise cette ambiance de gris hivernal glacial avec des “tons glacés comme du lilas, du bleu et du vert pastel”, ou encore RVCA dont les couleurs sont “sucrées et aquatiques comme de l’eau de rose”. Zimtstern se dirige vers un look plus propre et frais avec “du carmin, du brun mammifère et du gris chiné classique”” et Nikita associe du violet, du rose, du bleu sarcelle et du vert à du noir, du blanc et du gris”.

Les motifs à fleurs, dans toute leur diversité, ne se limitent plus à l’été et s’approprient les collections chez Volcom, Neff, Zimtstern et Roxy, mais nous verrons aussi des carreaux, typiques de l’hiver, chez Roxy et Vans, des motifs jacquard chez Protest, des rayures classiques chez Volcom et Roxy et des imprimés géométriques chez Vans, Nikita et Volcom.

VUE D’ENSEMBLE Embrasser la fusion d’un style de vie actif semblait être une excellente tactique pour les marques de sports de glisse, avec “des consommatrices qui achètent dans les deux catégories et utilisent les articles de manière interchangeable. Nous avons tant d’innovations à proposer dans nos catégories techniques que nous sommes très enthousiastes au sujet de la transversalité entre les vêtements techniques et le streetwear. Nous sentons bien que c’est le futur de notre marque”, résume Marie Lauge chez Roxy.

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- SILHOUETTES : LONGUES & ÉTROITES, COURTES & ARRONDIES

- TISSUS : DOUX & PELUCHÉS

- COULEURS : TONS TERREUX CHAUDS & PASTELS GLACÉS

- MOTIFS : GÉOMÉTRIQUES & À FLEURS

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Bon, comment un pays que l’on n’associe pas du tout à de fortes chutes de neige ni à de hautes montagnes, et qui est dans son intégralité en dessous de 1400 m, peut-il revendiquer un marché du snowboard ?Le Ski & Snowboard Show de Londres, au mois d’octobre, constitue habituellement un bon indicateur de la saison à venir et Jeremy Sladen, chez TSA, semble très enthousiaste : “c’est probablement le salon du ski le plus intense que nous ayons fait depuis quatre ou cinq ans. On se croirait presque au bon vieux temps, avec beaucoup de nouveaux arrivants. Il y a bien longtemps que je n’avais pas quitté un salon heureux. C’est top !”

La médaille de bronze de Jenny Jones en slopestyle à Sotchi a eu un fort impact sur le buzz britannique. Jenny indique : “toute la couverture médiatique à la télé a montré le snowboard sous un angle jeune, positif et excitant. Ce qui a encouragé de nombreuses personnes à passer le cap et à essayer le snowboard, quel que soit leur âge : de quatre à 60 ans.” Sam pense que les exploits de l’équipe anglaise aux jeux olympiques ne doivent pas être sous-estimés : “le succès des athlètes britanniques, culminant avec la médaille de Jenny, a apporté un sentiment de bien-être autour de l’ensemble de l’industrie et même ailleurs. Les réservations autour des dry slopes et des pistes indoor sont au maximum de ce qu’elles n’ont jamais été depuis un long moment et les gens veulent à nouveau faire du snowboard.” Jeremy ajoute : “je pense que beaucoup de personnes ont été exposées au snowboard britannique à un niveau tel qu’elles ne pensaient même pas que ça existait.”

Mon Barbour, propriétaire de SS20 à Oxford, reconnaît que la couverture médiatique offerte aux jeux olympiques par les commentateurs de la BBC, Ed Leigh et Tim Warwood, a redonné son côté cool au snowboard. “Ça a réinventé le côté cool du snowboard. Tout simplement grâce aux commentaires. Ça a redonné son côté cool au snowboard, que le ski freestyle lui avait pris lors des quelques dernières années.” Et Mon pense que ça ne peut jouer que de manière positive pour le futur : “ce sont les jeunes qui, dorénavant, se mettent au snowboard, ceux-là mêmes qui ont pris des cours dans le dôme, qui ont été exposés au snowboard à travers les jeux olympiques et qui ont dorénavant

entre 6 et 12 ans. Lorsqu’ils seront des adultes qui dépensent librement leur argent, entre 18 et 24 ans, ils commenceront à acheter leur propre équipement de snowboard dans les magasins.”

John Weatherly, fondateur du coaching snowboard Booby Traps pour les jeunes, a remarqué une répercussion des jeux olympiques dans son travail, avec l’inclusion d’un park freestyle sur une dry slope à Stoke et la dry slope de Rossendale a reçu une bourse de 500 000 livres sterling pour rester ouverte. John s’est récemment rendu sur les événements Tamlands Ruesdays du SnowDome de Tamworth, “où, chaque mardi de l’année, les gamins peuvent se retrouver et prendre, gratuitement, des cours de freestyle : je m’y suis rendu mardi dernier et c’était plein !”

Aussi profitables qu’ont pu être les jeux olympiques pour le snowboard britannique, ce n’est pas le seul facteur qui a influencé la situation actuelle au Royaume-Uni. Jeremy indique que le Royaume-Uni est toujours resté enthousiaste, même lorsque tous les autres européens annonçaient que le snowboard n’était plus “cool”. Et, maintenant, Jeremy croit fortement que le marché du snowboard britannique est récompensé pour sa persévérance et son optimisme, l’État commençant à retrouver une bonne trésorerie, ce qui vient en renfort du fait “qu’une nouvelle génération de marques de snowboard, comme Jones, s’attache vraiment aux racines de ce qu’est le snowboard et encourage des gens à dépenser à nouveau de l’argent en Angleterre.”

Jenny, Jeremy, John, Mon et Sam sont tous d’accord sur quelques autres facteurs qui ont fait mûrir le marché du snowboard britannique vers une industrie saine. Des initiatives comme la campagne Go Ski Go Board, les Riglet Parks de Burton - quelque chose qui passionne particulièrement Sam : “c’est la preuve que votre première expérience sur la neige ne doit pas nécessairement se faire sur des skis !” Et pour finir, le week-end Big Band de TSA, comme l’explique Jeremy : “nous avons 560 personnes dans nos leçons de snowboard en seulement deux jours ! Cela montre simplement qu’il y a un véritable appétit pour le snowboard.”Qui l’eût cru : le Royaume-Uni, une star du snowboard…

Des conditions idéales : la crise financière internationale, un marché avec un surplus de produits énorme et une phase de recul général dans le cycle de vie du snowboard. Le snowboard traverse une phase qui n’est pas des plus faciles en ce moment, et pourtant, grâce au succès des jeux olympiques, la dépense et la persévérance du consommateur s’améliorent

dans le cœur de cible, et le marché du snowboard britannique prospère. Par Harry Mitchell Thompson.

LE SNOWBOARD BRITANNIQUE UN MARCHÉ PROSPÈRE

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Née d’un besoin de révolte typiquement adolescente, la culture snowboard n’avait que faire des règles et interdits à ses débuts. Alors vous pensez, les casques et équipements de protection... Ce genre de matériel était réservé aux skieurs et, dans les rares stations qui n’interdisaient pas le snowboard au début des années 90, la seule protection consistait en un bonnet rivé sur le crâne. Évidemment, les temps ont changé...pour le meilleur.

D’après les derniers sondages réalisés par des professionnels de la santé en Autriche, on estime que 60 à 70 % des skieurs et snowboardeurs autrichiens portent un casque ; un chiffre qui grimpe à 84 % en Suisse. Le dramatique accident qui a frappé l’ancien pilote de Formule 1, Michael Schumacher, a malheureusement servi de douloureuse piqûre de rappel : sans le port d’un casque, le multiple champion du monde n’aurait pas survécu d’après les médecins de l’hôpital de Grenoble où il était soigné.

Nouvelles venues ou marques établies sur le marché des casques de snow, toutes sont animées par une même volonté : “Nous avons créé notre entreprise car nous sommes convaincus de pouvoir sauver davantage de vies en améliorant les technologies. C’est notre priorité n°1 !” affirme David Asyaf, cofondateur de la nouvelle marque de protections KALI.

DES TÊTES À PROTÉGER DE PLUS EN PLUS NOMBREUSESDu point de vue des détaillants, un taux d’adoption du casque de 84 % a de quoi faire rêver. Pratiquement tout le monde, à un moment ou un autre, a besoin d’un casque avance Mattia Berardi, directeur de la division snow EMEA chez Giro : “Les casques ont une durée de vie limitée ; les chutes, les coups et même un usage normal finissent par affecter l’intégrité du casque, nécessitant un remplacement. Il faut savoir qu’un casque a besoin d’être changé tous les trois ans environ, voire moins.” Et changer de casque après une chute devrait aussi être une évidence.

Si le prix de casques affichant une certification quelconque démarre à 30 ¤,le gros du marché se fait sur le milieu de gamme, même si les casques haut de gamme connaissent un boom récent. “Nous avons constaté que la clientèle s’intéresse principalement aux tranches de prix 80-130 ¤ et 160-200 ¤. L’intérêt porté aux caractéristiques techniques est vraiment plus flagrant désormais”, explique Graham Sours, chef de produit casques chez Smith Optics. Avant d’ajouter : “Cette prise de conscience a tiré les achats vers le haut, vers des modèles haut de gamme qui présentent des avancées notables en termes de protection.” Même son de cloche chez Quiksilver, alors que Stéphanie Fontenille, chef de produit masques et casques, fait remarquer “qu’ils sont de plus en plus

Pas toujours facile de passer sa commande compte tenu du grand nombre de marques et de technologies à disposition... Voici quelques éléments de réponse. Par Dirk Vogel

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nombreux à être attirés par le haut de gamme.”

TECHNOLOGIES : TOUJOURS PLUS LÉGER ET RÉSISTANTLa course au casque ultime, à savoir léger et solide, entraîne une concurrence vertueuse parmi les équipes de développement des marques. C’est le cas chez POC, comme l’explique leur chef de produit Oscar Huss : “Notre modèle Fornix a été récompensé par un prix pour son poids réduit et sa structure renforcée en aramide, ainsi que l’efficacité de sa ventilation. En y incorporant des fils en aramide, moulés avec la calotte interne en mousse, nous avons obtenu un casque léger à la structure résistante, offrant un haut niveau de protection.”

“Chez Sweet Protection, nous considérons que l’utilisation de fibre de carbone est indispensable sur nos modèles les plus performants de par sa capacité à répartir les impacts”, explique Åsmund Thorsen, coordinateur marketing de la marque. Pour elle, la sécurité demande une approche intégrale : “Sur les côtés, on trouve une couche en ABS pour renforcer la structure sur laquelle viennent se greffer la garniture et les coussins aux oreilles.”

Quant à Head, la marque présentera la saison prochaine sa technologie Flexcore, “un casque à coque souple répondant aux normes de sécurité les plus élevées, tout en offrant un confort sans pareil”, affirme Max Turner, directeur marketing snowboard et protections. Du côté des filles, Roxy a trouvé également le compromis sécurité/confort avec son Power Powder : “Il s’agit d’un des casques les plus confortables sur le marché, très discret et avec un tarif qui le situe en milieu de gamme”, nous apprend Stéphanie Fontenille.

PRÊTS POUR L’IMPACTLa technologie MIPS, pour Multi-Directional Impact Protection System, fait beaucoup de bruit dans le secteur, proposant un système situé entre la coque externe et la calotte qui effectue un mouvement de rotation à l’impact afin de mieux répartir le choc. La saison prochaine, de nombreuses marques arboreront le logo MIPS, telles que Brunotti, Giro, Sweet, POC ou Smith Optics.

D’autres solutions existent, comme nous l’explique David de KALI : “Nos modèles haut de gamme disposent d’une technologie à tête conique, c’est-à-dire que la calotte en EPS qui absorbe l’énergie cinétique à l’impact est capable d’effectuer une translation latérale de ces forces et non plus seulement vers le cerveau du porteur.” Federico Merle, directeur des marques Slytech et Shred, est fier de présenter son nouveau dispositif : “La structure en nid d’abeilles, que l’on trouve à l’intérieur de la mousse en EPS sur le Slytech 2nd Skin XT, offre une dissipation multidirectionnelle de l’énergie.”

Plutôt que de vouloir réinventer la roue, Bliss mise sur la technologie native : “Nous avons inventé l’ARG il y a deux ans et pour Bliss, cela constitue l’avenir en matière d’absorption des chocs. Nous allons continuer à peaufiner cette technologie avant de présenter un casque avec ARG, le projet n’est pas encore à maturité”, révèle Matthias Ascherl, gérant de Bliss.

DE L’ART DE LA COMPATIBILITÉÊtre capable d’associer un casque technique à un masque tout aussi innovant permet de jouer sur deux tableaux. Et, pour les leaders du marché, cette compatibilité casque/masque est une priorité, comme chez Quiksilver : “Le casque Skylab est l’association parfaite avec le masque Hubble.” Chez Bern, Josh nous apprend que la saison prochaine la marque “présentera ses premiers masques et utilisera des mousses inédites, ayant réfléchi à une compatibilité parfaite entre casque et masque.” En parlant d’associations, Brunotti viendra mettre de la couleur sur le marché : “De cette façon, vous pouvez dépareiller à votre guise les deux produits. Grâce au système de réglage au niveau de la jugulaire, il est possible d’ajuster la taille du casque”, explique Lonneke Mulder, directeur marketing de Brunotti Europe.

Les masques ne sont pas les seuls enjeux de compatibilité alors que les marques proposent également des solutions d’intégration audio, comme Smith (avec Skullcandy), POC (Beats by Dre) et Giro (Outdoor Technology). Mattia est fier de rappeler que Giro “a été la première à proposer l’intégration de caméra GoPo sur le casque Edit, ainsi que sur les nouveaux modèles femmes Flare”, avant d’ajouter que “Giro est la seule marque à proposer une fixation pour caméra approuvée et co-brandée avec GoPro.” Les smartphones sont aussi de la partie, à l’image du casque Sensor BT Runstatic de Head, associé à l’application mobile Runstatic via Bluetooth.

Toujours là quand on parle de protection de l’environnement, Picture Organic Clothing a réalisé un partenariat avec KALI pour lancer le casque Eco, dont la calotte est en EPS recyclé à 100 % (en provenance de l’industrie automobile japonaise), tandis que la coque externe est produite à partir de maïs, et la garniture en bouteilles plastiques recyclées. “Nous avons repensé le cycle de production et la façon d’envisager un casque. En portant un casque Picture, vous ne faites pas que vous protéger, vous protégez aussi l’environnement”, souligne Julien Durant de Picture.

STYLISME : NAVY SEALS VS. WU-TANGAu niveau esthétique, les casques 2015/16 tendent vers ceux de skate, de par leur poids réduit, leurs formes et l’ajout de petites visières chez beaucoup. Pour TSG, la transition est facile en s’appuyant les racines skate de la marque : “Le Gravity est la version neige de notre best-seller en skate, le modèle Evolution. Son look est épuré et sa forme anatomique, on y trouve tout ce qui fait un bon casque”, affirme Nadja Herger-Bondarenko, directrice communication de TSG International. Le skate n’est pas la seule influence urbaine puisque Bern par exemple a réalisé un co-branding avec des légendes du rap, le Wu-Tang Clan, dont l’un des cris de rassemblement sur scène était d’ailleurs “Protect Your Neck” !

Le cou justement est une zone à laquelle les marques prêtent attention, surtout pour les plus jeunes, comme l’explique Charly Heusschen de chez Egg Helmets : “Un spécialiste en traumatologie nous a expliqué que la tête d’un enfant est relativement lourde comparée aux muscles de son cou. Par conséquent, un enfant a plus de risques de chuter sur le côté ou par derrière. La plupart des casques présentent des ouvertures aux oreilles et ne sont pas conçus pour protéger spécialement la région du cou.” C’est pour ces raisons qu’Egg propose des intérieurs personnalisables, ce qui permet également à ses casques d’être utilisés dans différents action sports.

Sur les modèles adultes, les décorations s’étalent largement : Smith Optics affiche son logo tout autour du bandeau du masque, alors que KALI joue sur des motifs tribaux et/ou inspirés du tatouage, tandis que TSG propose sur son modèle Gravity “une décoration signée par l’illustrateur français Nicolas Le Borgne, alias Odö.” Mais si tout cela est too much pour vous, certaines marques comme Smith et Head proposent de cacher le casque sous un énorme bonnet. La boucle est bouclée, nous voilà revenu au look originel, tout en conciliant les impératifs de protection. CQFD.

LES TENDANCES EN 5 POINTS

- UNE DEMANDE EN HAUSSE SUR LE SEGMENT HAUT DE GAMME

- DES COQUES SOUPLES POUR CONCILIER POIDS ET PROTECTION

- UNE COMPATIBILITÉ AUDIO ET CAMÉRA DÉSORMAIS DISPONIBLE SUR L’ENTRÉE ET LE MILIEU DE GAMME.

- L’ADOPTION CHEZ CERTAINES MARQUES DE LA TECHNOLOGIE MIPS (MULTI-DIRECTIONAL IMPACT PROTECTION SYSTEM).

- DES DÉCO CO-BRANDÉES (WU-TANG), DES GARNITURES PERSONNALISABLES ET DES IMPRIMÉS INTÉGRAUX.

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Auparavant, les achats d’équipements de protection étaient essentiellement réalisés par une clientèle très penchée sur le haut niveau et la performance. Mais plus aujourd’hui : “Le rideur loisirs est la catégorie la plus active”, explique Joel Kramer, directeur marketing et team manager chez Pro-Tec. Et à chaque discipline ses protections, affirme Federico Merle, directeur de Slytech : “Tout dépend de votre usage en snowboard et des spots que vous fréquentez.”

D’après Federico, les rideurs de street portent leur choix sur les shorts rembourrés, tandis que les amateurs de hors-piste optent pour des sacs à dos avec protection intégrée, et les fans de snowpark pour des protections dorsales. Les kids constituent également un marché émergent dans ce secteur, explique Jan Sallawitz, directeur marketing chez EVOC, créateur de la Protector Vest Kids, une veste offrant une protection intégrale au niveau du dos et des épaules.

Les tarifs varient selon les catégories, mais on trouve des vestes de protection à partir de 100 ¤, et jusqu’à 219 ¤ pour les modèles haut de gamme, tandis que les sacs à dos avec protection démarrent à 150 ¤, les genouillères et protège-poignets à 25 ¤, et les shorts rembourrés à 75 ¤.

L’OSSATURE DU MARCHÉLes protections dorsales demeurent très prisées dans les snowparks, où les chutes sont fréquentes en réception de saut. En hors-piste et en snow alpin, le besoin est différent alors que les blessures sont le plus souvent dues à des collisions à haute-vitesse, qu’il s’agisse de piquets ou d’arbres... C’est en backcountry justement que l’on trouve le produit phare de l’hiver 2015/1 : le sac à dos avec protection dorsale intégrée, présent chez plusieurs marques.

Toujours au rayon des protections dorsales, le mot d’ordre de la saison semble être “du moelleux”. “Le volume des protections dorsales souples est quatre fois supérieur à celui des protections rigides de la même catégorie”, explique Giovanni Fogal, chef de produit chez Dainese. “L’époque des protections en dur est terminée, leur usage est trop limité et elles procurent une gêne à l’usage”, affirme Carolyn Schmidt, responsable de l’unité Winter Necessities chez Burton, alors que la marque a signé un partenariat exclusif avec G-Form, “la meilleure protection souple sur le marché.”

N’enterrons pas trop vite les protections rigides pour autant, rappelle Åsmund Thorsen, coordinateur marketing chez Sweet Protection : “En snowboard alpin, les rideurs préfèrent ce type de protection pour leurs qualités extraordinaires de résistance à l’impact.”

UNE APPROCHE HOLISTIQUESi l’on se fie aux chiffres, la clientèle se fourvoie en misant principalement sur les protections dorsales, alors que les accidents au dos ne représentent que 5 % des blessures en snowboard. “Les poignets sont la principale source d’accidentologie dans les sports de neige” (deux fois plus chez les snowboardeurs que chez les skieurs), souligne Keith Davidson de Demon Snow, mettant en avant leurs protège-poignets Flexmeter conçus en collaboration avec un chirurgien.

On trouve également des protections pour la nuque - particulièrement vulnérable - chez POC avec son modèle Cervical, ou encore des nouvelles genouillères Soft Skin chez Dainese, ainsi que des genouillères/coudières

MKII rembourrées en Armourgel chez Amplifi, un matériau utilisé dans le secteur militaire, sans oublier leurs shorts rembourrés. Et tous ces équipements se doivent d’être lavables en machine, à 30° s’il vous plaît, avec séchage à l’air libre.

Les protections peuvent aussi se faire plus discrètes, alors que les shorts et t-shirts portés en première couche disposent également désormais de zones rembourrées, à l’image du t-shirt Coalition MKII d’Amplifi ou des shorts Boom de Forcefield, Impact Short de Slytech, Impact Short Protected By G-Form de Burton, sans oublier le short Luna de cette dernière, ainsi que le modèle Azzpadz D3O de Demon Snow.

PERSPECTIVESCette catégorie de produits où la technicité fait loi constitue un débouché formidable pour les détaillants alors que le grand public est toujours plus épris de sécurité. Reste aux magasins à jouer leurs bons atouts : “Les équipes de ventes doivent être au fait des nouvelles technologies et de leurs usages spécifiques”, affirme Jan chez EVOC, tout en tirant la sonnette d’alarme sur les protections issues du “marché gris”. Les détaillants doivent veiller à ce que les produits portent la certification CE EN 1621.2, voire encore mieux celle de TÜV/GS.

Pour conclure, conseillons aux détaillants de jouer la carte de la complémentarité en choisissant si possible des marques déjà référencées, qu’il s’agisse de casques ou de masques par exemple. Ainsi, la protection, tout comme votre offre, sera vraiment intégrale.

Au départ simples accessoires, les équipements de protection sont devenus des essentiels en snow : découvrez les dernières technologies employées et les différentes familles de produit, ainsi que les penchants de la clientèle.Par Dirk Vogel

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AUTOMNE/HIVER 2015-16PROTECTIONS SNOW

- 80 % DE PROTECTIONS RIGIDES POUR 20 % DE PROTECTIONS SOUPLES

- DES SACS À DOS DE BACKCOUNTRY AVEC PROTECTION INTÉGRÉE

- UNE CROISSANCE ATTENDUE SUR LES PROTÈGE-POIGNETS

- DES SHORT ET T-SHIRTS PREMIÈRE COUCHE REMBOURRÉS

- DES ARTICLES LAVABLES EN MACHINE

- DES PORTE-MANTEAUX TYPE DRITEK

- UNE FORCE DE VENTE BIEN FORMÉE

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Dans une catégorie de produits aussi ancienne que la montre, les tendances sont plus subtiles que partout ailleurs. Ce qui ne signifie pas qu’elles sont invisibles. Ainsi 2014 a entamé un mouvement vers des boîtiers de taille réduite, pour les modèles femmes comme hommes, avec un certain succès chez Nixon notamment : “Les ventes de modèles à tout petit boîtier ont grimpé en flèche, à l’image de la Time Teller et de la Mini B.” Et ces petits boîtiers ne sont pas l’apanage des filles : “La taille des boîtiers sur des modèles portés au quotidien est passée de plus de 48 mm de diamètre à 42-44 mm”, précise-t-on chez Nixon. Electric a également répondu à cette tendance avec son modèle Carroway, “un classique habillé pour hommes, de faible épaisseur”. Chez Elliot Brown également, la cure d’amaigrissement est à l’ordre du jour.

Ce faisant, il s’agit de “tout réduire au strict essentiel”, explique-t-on chez Komono, pour mettre en évidence les détails. “Ce ne sont pas de simples détails, ce sont eux qui font le design” affirme-t-on chez Electric, tout comme chez Oakley où l’objectif est de “soigner les moindres détails, jusqu’à l’obsession.” Plutôt que de suivre les modes, Oakley préfère d’ailleurs “imaginer et fabriquer des montres destinées à des personnes qui tracent leur propre voie, et créent les tendances plutôt que de les suivre.” Ses designers “sont en mesure de concilier le savoir-faire et la qualité de l’horlogerie suisse avec un style unique, clairement identifié Oakley”. Cet argument du savoir-faire est aussi une influence majeure chez Komono, qui prévoit “un revival rétro” en 2015, tout comme chez Electric qui ressortira “des classiques revisités, nourris par les styles emblématiques du passé, revus et corrigés à la sauce moderne.”

Pour Elliot Brown Watches, c’est sur le retour de l’aspect pratique que l’on mise : “L’époque où les gens se contentaient de porter une montre de marque, au look sport mais sans technicité, est terminée.” Glassy constate également “le retour des montres typées sport dans le surf”, principalement des modèles à forte valeur ajoutée, affichant des caractéristiques spéciales.

La Simple Tide d’Electric offre ainsi “des prévisions d’horaires de marée, calculées sur la trajectoire de la Lune, pour une plus grande précision au niveau local.” Un système que l’on retrouve également sur la DW03 à affichage à aiguilles, et sur le modèle digital ED01-Tide, le tout activable via une couronne à poussoir. Glassy et Rip Curl vont encore plus loin, proposant des modèles capables de mesurer la taille, la longueur et la vitesse des

vagues surfées. “La Glassy Pro One Smartwatch enregistre des paramètres tels que la vitesse du surfeur sur une vague, le nombre de vagues surfées par session ou le temps passé sur celles-ci.” Pour Rip Curl, les services complémentaires que sont le partage d’image et les graphiques de votre session, générés par leur modèle Search GPS, “vous pousseront à surfer plus vite et à prendre plus de vagues.”

Du côté de Nixon, la marque a travaillé en collaboration avec son team rideur John-John Florence pour mettre au point The Comp, leur “vision d’une nouvelle montre à affichage digital, grâce à une interface utilisateur simplifiée et un boîtier à la fois plus fin et résistant.” Ce boîtier est fabriqué en matériau G10, réputé “pour son incroyable résistance aux vagues”, en faisant un must pour les big wave rideurs. Nixon propose également un nouvel effet marbré parmi ses coloris sur les modèles à affiche digital, alors qu’Electric rejoint également le mouvement coloré avec ses bracelets NATO en nylon tressé, inspirés “des cordes d’escalade et bracelets en toile huilée”. Chez Elliot Brown, on envisage même “de la laine parmi les options de bracelet” en 2015, tout en s’appuyant d’un autre côté sur l’acier inoxydable 316L pour les bracelets et fermoirs, “un matériau formidable” explique-t-on, qui permet de conserver une montre “dans un état esthétique et de fonctionnement parfait” après avoir été immergée dans de l’eau de mer durant six mois en hiver. À l’inverse, Electric mise sur un aspect vieilli volontaire avec “des effets d’éclats de métal sur le boîtier et le cadran, comme si la montre avait subi les pires sévices.” Chez Oakley, le modèle Kill Switch à lunette interchangeable, lancé cet été, permet de passer facilement d’un “look usé à un autre beaucoup plus sophistiqué, voire à une lunette incrusté de diamants.” Le cuir demeure encore une matière de choix sur les bracelets, présent chez Electric, Nixon et Komono, quand ces bracelets ne sont pas tout simplement des œuvres d’art chez ces dernières : “Nous les considérons comme un tableau vierge.”

À la fois accessoire de mode et utilitaire, la montre traverse les époques en se réinventant sans cesse. Découvrons les tendances à venir en 2015.

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AUTOMNE/HIVER 2015-16 LES MONTRES

- PLUS PRATIQUE : HORAIRES DES MARÉES ET TRACKING

DES SESSIONS

- DES BOÎTIERS DE TAILLE RÉDUITE

- DES DÉTAILS SOIGNÉS

- DU CUIR DE QUALITÉ

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Dans la première partie de notre nouvelle série, La Ligne Verte se concentrera sur l’intérêt de procéder à des analyses du cycle de vie (ACV) pour que les entreprises prennent plus de responsabilités en termes d’impact environnemental. Une ACV est une analyse systématique de tous les facteurs environnementaux et sociaux associés aux produits et aux procédés de fabrication. L’analyse permet de dresser un tableau très détaillé depuis la production des matières premières jusqu’à l’utilisation des produits, comprenant tous les procédés mis en jeu dans la durée de vie du produit.

Une analyse de cycle de vie aide à visualiser tous les produits et les services visant à offrir une fonction similaire. D’un point de vue académique, ceci est appelé unité fonctionnelle.

Par exemple, si la fonction en question est “de passer un bon moment”, chacun prendra un chemin différent pour atteindre cet objectif. Certains pourraient penser à se jeter sur une tablette de chocolat, d’autres iront faire du snowboard ou du surf, tandis que d’autres encore iront rejoindre leur meilleur ami pour prendre un verre.

À l’étape suivante, une ACV efficace requiert un champ d’investigation clairement défini, que l’on appelle une “classification”.

Par exemple, un fabricant de salades cuisinées cherche à effectuer l’analyse du cycle de vie de ces produits. L’unité fonctionnelle est définie par 1 kg de salade, sa valeur nutritionnelle quantifiée en termes de calories constitue l’unité de mesure. L’analyse comparative évaluera l’énergie, l’eau et les émissions mobilisées dans la production et la livraison des produits. Ce qui en ressort est qu’une salade de pommes de terre présente une empreinte bien plus élevée qu’une salade de concombre. Pourquoi ? Parce que les patates sont sales et requièrent un lavage intense, ce qui représente un procédé gourmand en termes d’énergie et d’eau. Une solution rapide est de sous-traiter le lavage des pommes de terre afin d’améliorer la feuille de résultats de l’entreprise et l’ACV. Mais le problème de base reste inchangé donc, dans le but d’obtenir une ACV honnête, le fabricant devra rendre des comptes sur le procédé de lavage.

La première analyse de cycle de vie dans l’industrie du ski a été menée par le Dr Tobias Luthe, p chercheur et rofesseur de Sciences Durables à l’Université des Sciences Appliquées de Chur en Suisse : “L’objectif du projet était de développer une paire de skis totalement optimisée sur le plan écologique. Que pouvait-on améliorer sur le plan environnemental et à quel prix ? Mener une ACV offre une vue claire de ces facteurs tout en permettant de préciser le procédé de développement du produit, particulièrement en le comparant à des produits similaires dans la même unité fonctionnelle. Un de nos résultats était que le fait d’appliquer un revêtement plastique faisait baisser le score de l’ACV d‘un ski de 10 % par rapport à un revêtement

simple en bois. En comparant le facteur de prix de chacun des matériaux, les fabricants ont toutes les clés en main pour procéder à une décision éclairée.”

Quel est le meilleur point de départ pour procéder à une ACV ? Le professeur Dr. Luthe indique : “Nous encourageons la consultation d’experts ayant un parcours solide dans les segments du sport et de l’outdoor, puisque l’unité fonctionnelle et la classification doivent être définies selon des paramètres spécifiques, particulièrement lors d’évaluation comparative. Dans une session de consulting, l’entreprise doit définir ses besoins et la portée de son analyse. Une ACV de base offrira un panorama initial d’un produit, permettant un contrôle rudimentaire de son impact environnemental. Une telle analyse peut-être menée pour environ 5000 ¤ selon la nature et la complexité du produit et des procédés de l’entreprise. Une ACV plus poussée offre l’opportunité de comparer les produits, ce qui fait sens si une entreprise fait face à une certaine concurrence sur son marché. Les résultats d’une ACV poussée peuvent être présentés dans un rapport de durabilité, qui coûte aux alentours de 10000 ¤. Une ACV complète inclura aussi une certification de qualité par une entité extérieure conforme aux normes ISO. Mais ce cas-là se présente assez rarement, la plupart des entreprises choisissant des ACV basiques ou intermédiaires.”

Des ACV professionnelles peuvent être conduites par des entités compétentes comme les instituts universitaires, les instituts privés, les organisations non-gouvernementales ainsi qu’un certain nombre d’entreprises spécialisées. Restez avec nous pour la deuxième partie de la série dans le prochain numéro de SOURCE.

QUELS SONT LES INTÉRÊTS D’UNEANALYSE DU CYCLE DE VIE (ACV) ?

SERVICES D’ACV EN EUROPE :

- UNIVERSITY OF APPLIED SCIENCES CHUR, SUISSE

- ÖKOINSTITUT E.V. FREIBURG

- MYCLIMATE, ZURICH

- SCIENCE2PRACTICE

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Pouvez-vous-nous dresser un petit panorama des débuts de l’entreprise ?On pourrait sûrement résumer l’histoire par une insouciance de jeunesse et un peu trop de confiance en soi. Jeff et moi, on ridait à l’époque pour d’autres marques. On a commencé à échanger puis, sans aucune considération pour le reste, on a décidé de lancer cette marque, Dinosaurs Will Die Snowboards.

Qui constitue l’équipe managériale et quel est leur parcours ?Jeff Keenan et moi-même. Jeff a grandi sur la côte Nord de Vancouver, B.C. au pied du Mt- Seymour où il a commencé le snowboard. Il a travaillé dans une petite usine de snowboard locale et ridait pour une grande marque avant de co-lancer DWD et d’obtenir un diplôme de business. J’ai grandi à Mt. Baker et j’ai toujours eu des pulsions créatives. J’ai travaillé dans un shop local, puis j’ai ridé pour une grande marque, aidé à fonder et à produire de nombreuses vidéos de snowboard et j’ai finalement cofondé DWD avec Jeff en 2014.

Qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence ?Nous sommes petits, souples et passionnés de snowboard. Nous ne sommes pas qu’une marque, nous sommes un crew très investi dans ce que nous aimons ; nous n’essayons pas seulement de vendre des snowboards, nous essayons de laisser notre trace.

Qu’est-ce qui vous semble important sur le marché européen ?Le marché européen est très important par ce que l’on peut apprendre de sa diversité. Cela nous pousse à nous focaliser sur notre développement

et l’accroissement de nos gammes, d’une manière qui vise à attirer une clientèle plus diverse vers la participation à tout ce que représente DWD.

De quelle manière soutenez-vous les athlètes et les sports de glisse ?Nous les soutenons en encourageant la créativité et l’individualisme, parce que ce sont les facteurs qui nous ont attirés vers le snowboard et même ceux qui ont contribué à maintenir notre attention.

Quels sont les athlètes qui constituent votre team pro ?Nous avons récemment accueilli Fredrick Perry dans le team Dino, qui est déjà composé de Chris Larson, Ben Bogart, Matt Heneghan, Brendon Hupp, Andrew Geeves, Lucas Ouellette, Chris Brewster, Jeff Keenan et moi-même. Ça fait une bonne bande de Rats ! Les Rats, ce sont tous ceux qui choisissent de rider et de filmer sur une board DWD. Nous réalisons une séquence annuelle des Rats, et quiconque a une vidéo de lui sur sa board DWD peut nous la soumettre et avoir la chance de figurer dans la séquence. Nous organisons aussi les #RatTales sur notre site : un mélange de vidéos de park et de street soumises par les kids qui rident des plateaux DWD, tout au long de l’année et dans le monde entier.

Où fabriquez-vous vos snowboards ?Nous fabriquons nos snowboards en Autriche, chez Capita Mfg. Ils ont une équipe sérieuse et sont toujours très enthousiastes quant à ce qu’ils font. Quand vous avez l’opportunité de travailler avec des gens comme ça, vous êtes entraînés dans une dynamique très positive, ce qui apporte de nouvelles opportunités pour vos gammes à venir.

Avec qui travaillez-vous en Europe pour distribuer Dinosaurs Will Die ?Parmi les distributeurs DWD, on compte : The Snowboard Asylum (TSA) au Royaume-Uni, Good Question Supply en Allemagne, en Autriche et en France. Darkside Distribution en Espagne et en Andorre, White Trash Distribution au Portugal, Adapd en Suisse, Familia Distribution au Benelux, Become A Pro en Pologne, Jump Club en Norvège et Sinne en Finlande.

Comment voyez-vous le futur de l’industrie ?J’espère que les fabricants continueront de repousser les limites pour diminuer les déchets, aider au recyclage des planches à la fin de leur cycle de vie et continuer d’utiliser des ressources renouvelables dans leurs procédés de production. J’espère que les marques ne sacrifieront pas la qualité pour offrir des produits pas chers, mais j’espère aussi que le snowboard restera abordable pour la classe moyenne. J’espère que les shops vont innover et s’adapter rapidement à l’environnement de vente qui change très vite. J’espère aussi qu’en faisant cela, ils n’oublieront pas de bichonner leur scène snowboard locale et leur clientèle principale. J’espère que les clients ont bien conscience qu’il est important de soutenir leur shop local qui, en retour, soutient leur scène locale. Personnellement, je ferai tout ce que je pourrai pour aller dans cette direction.

Où peut-on trouver vos produits, vidéos et autres ? (web/facebook/etc.) www.dinosaurswilldie.comwww.facebook.com/DinosaursWillDieSnowboardswww.youtube.com/dinosaurswilldiesnow

BRAND NAME: DINOSAURS WILL DIE SNOWBOARDS, INC EMAIL: [email protected] WEB: WWW.DINOSAURSWILLDIE.COM

On ne peut pas faire plus Core que les snowboards Dinosaurs Will Die. Ayant fait leur petit bout de chemin dans l’ombre et ayant propulsé DWD comme une des marques de snowboard les plus respectées du marché, Source a décidé qu’il était grand temps de s’asseoir et de dresser le profil de la marque avec le co-fondateur, Sean Genovese.

DINOSAURS WILL DIE

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Pouvez-vous nous donner un petit aperçu des débuts de l’entreprise ? Le cintre Dritek a été conçu et développé à partir du besoin de suspendre les combinaisons et le matériel de plein air, tout en vivant dans un appartement au quatrième étage près de Falmouth. La salle de bain était en permanence pleine de matériel…avec les odeurs qui vont avec. J’ai donc pensé à l’idée d’un cintre qui pourrait être attaché solidement en extérieur (sur un balcon dans notre cas), permettant aux vêtements de sécher, tout en les empêchant de tomber ou de s’abîmer. Plusieurs prototypes plus tard, nous obtenions le cintre Dritek. Dritek Limited a été conçue spécialement pour développer, fabriquer et distribuer le cintre Dritek.

Qui compose l’équipe managériale et quel est leur parcours ? Mark Jones (Directeur), surfeur/snowboardeur/pêcheur en kayak, du Royaume-Uni ; Anja Jones (Directrice), surfeur/snowboardeur, d’Allemagne ; A-Side Studio (Equipe Design) surfeurs/skateboardeurs/snowboardeurs/pratiquants de sports d’eau en tous genres, du Royaume-Uni.

Quel est le leitmotiv de la marque ?L’idée est d’apporter des solutions aux petits problèmes de la vie mais de faire une grosse différence dans le quotidien.

En quoi le produit de Dritek est-il innovant ? Le cintre Dritek est le cintre à vêtement le plus solide et le plus polyvalent du marché. C’est le seul cintre spécialement conçu pour une utilisation à l’extérieur.

Qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence ?C’est la polyvalence du cintre Dritek qui fait toute notre différence. On peut le suspendre virtuellement n’importe où avec une très bonne sécurité. Tous les autres cintres ont un crochet ouvert, souvent fixe, et sont conçus pour des environnements statiques à l’intérieur. À l’extérieur, il y a un aspect dynamique, un environnement qui change en permanence et, avec son mousqueton fermé et sa sangle flexible, le cintre Dritek est idéal pour tous les environnements.Le cintre Dritek est solide, il peut réellement supporter 30 kg et est très résistant. À tel point qu’il est le seul cintre du marché à offrir une garantie de 10 ans.

Êtes-vous impliqués dans l’industrie des sports de glisse ?Nous sommes assez nouveaux dans l’industrie des sports de glisse, cependant nous avons l’intention de participer à une gamme d’événements et de salons l’année prochaine. De plus, nous avons un van super sympa, vous pouvez donc vous attendre à nous voir rouler dans votre région. Nous avons aussi quelques ambassadeurs dans les milieux du surf, du snowboard, du kayak freestyle, du SUP et des sports mécaniques, auxquels nous apporterons du soutien l’année prochaine.

Quelles sont les autres opérations marketing que vous menez ?Nous faisons principalement du marketing sur les réseaux sociaux. Vous pouvez nous suivre sur Twitter, Instagram et Facebook, où nous

invitons les gens à nous envoyer des photos de la manière dont ils utilisent les cintres Dritek.

Pourquoi les revendeurs devraient-ils proposer votre marque ? Les revendeurs devraient proposer le cintre Dritek parce que quiconque mène de véritables activités dans l’outdoor et les sports aquatiques aura vraiment besoin de prendre soin de son matériel. Le cintre représente aussi une bonne manière d’afficher des vêtements essentiels de votre gamme dans des endroits qui attirent l’attention et cela fonctionne dans une très large gamme d’activités.

Comment voyez-vous le futur du cintre Dritek et son implication dans les sports de glisse ?Nous sommes en train de lancer le cintre Dritek PRO, qui présentera un étui en mousse très résistant sur le mousqueton, conçu pour l’utiliser sur une galerie de toit, sur une remorque ou un bateau, ou sur tout support où le métal se trouve en contact avec un autre métal. De plus, nous avons un certain nombre d’autres articles dans les tuyaux et nous espérons participer et sponsoriser des événements l’année prochaine. Le cintre Dritek est un produit multisectoriel et nous sommes très enthousiastes à l’idée de nous impliquer dans chacun de ces secteurs.

Où peut-on trouver vos articles/vidéos/produits ?Visitez notre site Web www.dritekporoducts.com pour trouver des informations et des vidéos. Ou rendez-vous sur www.facebook.com/thedritekhanger et @dritekhanger, où vous pourrez voir les interactions entre nos clients.

BRAND NAME: : THE DRITEK HANGER EMAIL: [email protected] WEB: WWW.DRITEKPRODUCTS.COM

Dritek est une nouvelle marque innovante qui crée des cintres révolutionnaires, adaptés à un lifestyle très actif. Le cintre Dritek est le cintre à vêtements le plus polyvalent et le plus solide de tout le marché. Idéal pour suspendre du matériel lourd et mouillé en extérieur. Le cintre Dritek peut accueillir un poids de 30 kg et, grâce à son mousqueton d’accroche, vous pouvez le suspendre très solidement à peu près partout. Pour en savoir un peu plus, nous avons échangé avec le directeur Mark Jones.

THE DRITEK HANGER

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Pouvez-vous nous donner un petit aperçu des débuts de l’entreprise ?Baja Clothing a démarré il y a environ deux ans en Europe. Notre produit-phare, le sweat à capuche Baja par Señor-Lopez, existe sur le marché du surf et du skate américain depuis 1972. Alors que j’étais étudiant et que je voyageais aux États-Unis, je me suis pris d’affection pour le Baja et j’ai commencé à réaliser son potentiel pour le marché des sports de glisse européen. J’ai rencontré et échangé avec Señor-Lopez et, rapidement, nous nous sommes mis à travailler sur les premiers échantillons pour développer Baja Clothing. Nous avons commencé par vendre les produits à des magasins de sports de glisse depuis notre entrepôt en Finlande, avec notre stratégie de livraison rapide. Ayant démarré avec un seul produit, nous étendons maintenant notre gamme de produits en concevant une collection d’articles de streetwear écologiques.

Qui compose l’équipe managériale et quel est leur parcours ? Nous sommes une entreprise de petite taille et très souple. Notre équipe managériale, c’est notre équipe de travailleurs. Pour en nommer quelques-uns, il y a moi, aux ventes et au marketing, et Suvi Suitiala, qui a un parcours dans le snowboard, et qui est designer graphique et s’occupe de l’image de marque. Nous avons aussi la chance de compter Katja Iljana parmi nous, comme designer des vêtements. Elle a plus de 10 ans d’expérience

dans l’industrie grâce à sa propre marque KIKS, et elle possède aussi un bon réseau de nombreux fabricants de tissus. Qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence ? Nous sommes une entreprise très réactive et très souple et nos produits sont exclusifs. Nous choisissons les matériaux avec soin : la qualité doit être agréable et bien présenter, et bien sûr, tout doit être éco-responsable. Nos articles sont très faciles à gérer pour les magasins parce qu’ils n’ont pas besoin de stocker plus de produits qu’ils n’en vendent grâce à notre stratégie de livraison souple et flexible.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre manière d’utiliser les matériaux écologiques et comment cela s’articule avec l’éthique de votre marque ? Le principe d’utiliser des matériaux écologiques est au cœur de notre marque. Nous essayons de fabriquer nos articles le plus près possible de nos clients finaux. Pour les sweats à capuche Baja, nous utilisons un tissu recyclé appelé ECOMEX. Pour les autres produits, comme les t-shirts et les vestes, nous utilisons du coton ou du chanvre biologiques.

Comment soutenez-vous les athlètes et les sports de glisse ? Nous apportons notre soutien à de jeunes skateboardeurs et snowboardeurs. Nous participons aussi à des événements et à des compétitions dans l’industrie des sports de glisse.

Participez-vous à des salons ? L’année prochaine, nous nous rendrons à ISPO 2015 à Munich et sur certains salons. Cette année, nous avons participé à Passion à Bremen et nous projetons de nous rendre à Boardexpo à Helsinki.

Quelles sont vos autres actions marketing ? Les réseaux sociaux sont pour nous très importants. Nous avons des comptes Instagram et Facebook, et les blogueurs sont pour nous un maillon essentiel. À l’avenir, nous participerons à de plus en plus d’événements dans notre milieu.

Pourquoi les revendeurs devraient-ils proposer votre marque ? Nous souhaitons devenir un partenaire de travail très souple et nous souhaitons apporter des articles exclusifs et durables sur le marché.

Comment voyez-vous le futur de l’industrie ? Malgré la situation économique actuelle, je crois que l’industrie des sports de glisse va croître et connaître des meilleurs moments lors des années à venir. Mais la concurrence est difficile : chaque entreprise doit se montrer active sur de multiples plans pour promouvoir l’industrie.

Où peut-on trouver vos articles/vidéos/produits ?www.bajaclothing.fifacebook.com/bajaclothingfinland Instagram : @bajaclothing

BRAND NAME: BAJA CLOTHING EMAIL: [email protected] WEB: WWW.BAJACLOTHING.FI

En exportant le célèbre sweat mexicain signé Señor-Lopez, de la Californie ensoleillée à l’industrie européenne, Baja infuse son style alternatif et décontracté dans la communauté des sports de glisse grâce à son implication active dans le snowboard et le skate. La marque finlandaise offre une stratégie de livraison rapide aux revendeurs et continue à étendre sa collection écologique et durable dans le streetwear. Le fondateur et directeur des ventes Janne Karjula répond à nos questions.

BAJA CLOTHING

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NOUVEAUX PRODUITS #7401.SANTA CRUZ - VESTE MAC COACHLa veste Mac Coach est une pièce centrale de la collection hiver 2015 chez Santa Cruz, qui associe une fabrication et une construction Premium à une silhouette de vêtement classique qui tire son inspiration de ses racines hardcore nord-californiennes. Elle est solidement fabriquée pour résister aux intempéries hivernales tout en offrant le look d’un modèle qui incarne tout l’ADN de la marque Santa Cruz. www.santacruz.com

02.OSPREY LONGBOARDSEn 2014, Osprey a vendu 10 fois plus de skateboards que trois ans auparavant… On peut dire sans hésitation que la marque fait l’expérience d’une vague de succès au Royaume-Uni et dans toute l’Europe. Le marché allemand, en particulier, est sur le montant en ce moment et les longboards Osprey se vendent très bien. Pour 2015, Osprey a étendu sa gamme de plus de 100 % afin d’offrir un ensemble exhaustif de 45 planches différentes, comprenant une offre très variée de longboards, de cruisers, de types de plateaux, de matériaux et de technologies. www.osprey-surf.co.uk

03.COLLECTION GLCR DE 686Une nouveauté pour l’hiver 2015/16 : la collection GLCR de chez 686 se voit revisitée avec une nouvelle coupe articulée. Les profils ajustés ont été conçus par une toute nouvelle équipe technique chez 686, pour accompagner votre corps de manière très fluide lors de vos activités, créant une liberté de mouvement et une performance ultimes. La coupe articulée n’est disponible que dans la collection GLCR (comprenant la veste Hydra, numéro un des ventes), d’articles conçus pour la performance hors-piste et démarrant à ISPO 2015. www.686.com

04.PHUNKSHUN WEAR - MASQUE SIMPLE COUCHE TALL Ce masque de protection du visage change les règles du jeu en termes de respirabilité. Après de nombreuses requêtes de ses athlètes, quant à la création d’un masque pour le visage particulièrement conçu pour les journées plus chaudes du printemps et de l’été, Phunkshun Wear a commencé à rechercher un tissu qui respirait mieux que tout ce qu’ils avaient utilisé auparavant. Ils se sont fixés sur un mélange de polyester et de spandex maillé qui ne générera pas de buée sur votre masque ou sur vos lunettes de soleil. www.phunkshunwear.com

05.SANUK - CASSIUSLa Cassius présente un sergé ciré avec une silhouette plus longue et des coutures monochromes. Les nouvelles couleurs de saison et les imprimés camo s’associent à un graphisme personnalisé sur la doublure en toile. De Londres à Bali, la Cassius accompagnera avec style les nomades internationaux dans leurs voyages. Couleurs disponibles : noir, bleu-marine, marron foncé, marron, kaki, camo rouillé tigré, camo militaire tigré. www.sanuk.com/sanuk-EUROPE.html

06.CONTOUR - ROAM3 ACTION CAMERALe pionnier des caméras de sports d’action, CONTOUR, a présenté une nouvelle innovation : une caméra d’action résistante et facile d’utilisation, conçue particulièrement pour les aventuriers tout au long de l’année. La nouvelle ROAM3 utilise un boîtier en aluminium imperméable et résistant aux impacts qui lui permet de fonctionner jusqu’à 10 m sous l’eau sans boîtier encombrant, tout en conservant un facteur de forme élégant, propre à CONTOUR. www.contour.com

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Après un été à la météo mitigée et aux températures changeantes, mais ayant offert des ventes d’une stabilité étonnante, l’automne se poursuit de manière très banale pour la plupart des revendeurs en Allemagne. La liste spéciale des revendeurs de l’institut de recherche IFH sur les tendances indique même une légère augmentation d’août à septembre, comme indiqué dans les prévisions pour les trois mois suivants. “Les revendeurs peuvent s’attendre à presque chaque seconde à une augmentation de leurs affaires lors des trois prochains mois”, indique les résultats de la recherche, “tandis qu’environ une entreprise sur trois considère le développement de ses ventes comme “presque inchangé” par rapport au mois précédent.” En ce qui concerne le snowboard, le démarrage intense et inattendu de l’hiver en plein milieu du mois d’octobre a aussi certainement joué un rôle important ; espérons donc que ça n’est que le début.

Même si la météo et les conditions d’enneigement jouent évidemment un rôle crucial vis-à-vis des ventes, celles-ci dépendent aussi fortement des produits et de la gamme proposés par chaque magasin. Le portfolio de la distribution d’Eric, chez Good Question Supplies, consiste en de petites marques indépendantes comme Airblaster, Celtek, Ashbury, Crab Grab et Dinosaurs Will Die. “Nous avons un portfolio de produits solides, ainsi qu’un programme de marketing et de services robuste, nous nous attendons donc à réaliser de bonnes ventes.” Son choix de marques ne se fait pas au hasard, il explique : “on peut clairement voir que les revendeurs se redirigent vers de véritables marques de snowboard. Après la nouvelle de la sortie de Nike du marché du snowboard, de nombreux magasins se posent la question de savoir quelle marque initialement extérieure à notre industrie sera la prochaine se retirer du marché.”

Richie, chez MDCN distribution, souhaite la mise en place d’une chose similaire dans le marché du skate et appelle les skateurs, les shops et les acheteurs ainsi : “jetez un coup d’œil autour de vous, s’il vous plaît, afin de repérer les marques qui sont de véritables marques de planches !” Et, d’ajouter avec un peu d’ironie : “vous pouvez aussi soutenir les marques allemandes, oui, c’est autorisé ! Radio, Mob ou TRAP, par exemple.” Fidèle au leitmotiv de “Captain Cracker : l’optimisme et l’expérience”, il reste positif, 2014 a été une bonne année pour MDCN, “dans le skate comme dans le snowboard, bien que nous n’ayons rentré Ambition Snowskates que tard dans la saison, alors que ça se vend très bien.”

En général, l’affinité des clients pour certaines marques décroît constamment. Dans le shop Blow Out à Würzburg, Basti a tout particulièrement remarqué que “les kids ne se focalisent plus sur les marques comme ils le faisaient avant. Aujourd’hui, ils sont plus attentifs à ce qu’ils aiment et à ce qu’ils n’aiment pas. Ils veulent toujours des marques, mais le fait d’en viser une en particulier n’a plus autant d’importance qu’auparavant.” Les ventes sont tout de même restées constantes tout au long de l’année. On peut dire que c’était un peu similaire à 2013, ce qui est déjà une réussite pour nous dans les conditions actuelles, puisque nous avons été capables de continuer à faire augmenter notre chiffre, en comparaison à beaucoup d’autres shops.”

En particulier, lorsqu’on considère les vêtements, les marques sont devenues “interchangeables”, pense Basti, “puisque le fait qu’elles se vendent ou non dépend véritablement de chaque collection”. Il n’y a que les chaussures qui se vendent toujours toutes seules, en particulier pour Nike SB et Vans, comme le rapportent Basti et Richier chez MDCN. Les deux ont eu des expériences excellentes avec les longboards en 2014, qui sont toujours très

prisées et très populaires. Et particulièrement avec des marques comme Loaded et Bustin, comme l’indique Richie, tandis que les marques de skate américaines comme Girl et Chocolate ont souffert d’une petite baisse dans le shop Blow Out. D’un autre côté, les accessoires se vendent bien, par exemple “les protections et les roues”, mais aussi les gadgets comme “des lacets colorés” qui sont même devenus un des articles les plus prisés dans la gamme de chez Blow Out, ou comme l’objectif fish eye Olloclips pour la photographie mobile, que Richie compte parmi ses meilleures ventes.

Le matériel de snowboard semble aussi retrouver sa forme après la baisse des années précédentes. “On ne peut qu’aller vers le mieux, ce qu’il faut prendre de manière positive ! Je crois vraiment que les années à venir peuvent être très bonnes pour de nombreux shops. À condition qu’ils soient prêts à investir du temps et de l’argent”, ajoute Basti. Ses ventes ont été bonnes avec Ride et Salomon, et il pense que la tendance va “changer pour passer, à nouveau, des snowboards avec du rocker vers des planches à cambre. Pour la plus grande majorité des gens, les planches hybrides sont l’avenir.”

Un grand gagnant dans le segment du snowboard est le sous-vêtement fonctionnel Ninjasuit de chez Airblaster. Good Question a déjà démarré la distribution de ce produit en 2008, mais il semblerait que “le marché n’ait réellement compris les avantages de ce produit qu’il y a trois ans. Dorénavant, le consommateur a fini par réaliser que le champ d’utilisation des Ninjasuits ne se limite vraiment pas aux sports d’hiver, mais offre un super confort dans bon nombre d’activités outdoor. La forte augmentation de la demande indique que cet article de sous-vêtement a lancé sa propre tendance”, indique Éric. Airblaster et ses sous-vêtements sont très demandés et son dernier article en date, le Crab Grab, est aussi très bien reçu, “dépoussiérant un peu la catégorie d’accessoires comme les pads pour les snowboards”.

Le panorama sur le reste de l’année et le futur proche est positif pour tous les trois. Bien qu’avec une certaine réserve. Comme bon nombre avant lui, Basti s’inquiète du surplus de produits sur le marché : “c’est un énorme problème qu’il y ait trop d’entreprises et trop d’offres dans tous les segments, qui envahissent le marché avec des articles.” Cela engendre déjà des problèmes par effet boule de neige comme le note Éric : “nous voyions d’un mauvais œil l’accumulation des commissions que prennent les fournisseurs. Pour certains revendeurs, cela est devenu un prérequis de base pour toute coopération. Cela ne fait qu’augmenter un des problèmes principaux de notre industrie, à savoir un trop-plein et du surplus en termes de produits. Le bénéfice annoncé d’un risque réduit du côté des magasins amplifiera la crise, en particulier si l’hiver est mauvais.” Il pose aussi une question assez inconfortable : où vont les articles qui sont retournés ? “Nous espérons qu’ils ne se retrouvent pas dans la grande surface de sport discount du coin ou bien sur Internet…!”

Malgré certains défis qui restent à relever, les shops peuvent voir le climat économique ambiant comme une opportunité, comme l’indique Basti : “vous pouvez employer la situation économique ambiante comme l’opportunité de repositionner votre shop. Seuls ceux qui réfléchiront à leur cas au quotidien et qui s’adapteront en permanence aux circonstances survivront. Les autres mourront.” Ce qui peut se voir de manière positive pense-t-il : “nous espérons que les choses s’amélioreront un peu sur les années prochaines et que les marques seront un peu plus responsables de leur production. C’est la seule manière pour le marché de rester sain à long terme.”

ZOOM SUR LE MARCHÉ ALLEMAGNEPar Anna Langer

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Les économies avancées ont tourné au ralenti au troisième trimestre. Si le PIB a rebondi aux États-Unis et est resté dynamique au Royaume-Uni, l’activité, en revanche, a été une nouvelle fois décevante en France, où elle a stagné. La croissance de la France est égale à zéro depuis sept ans et on constate une décroissance continue des gains de productivité depuis une quinzaine d’années. Le discours politique admet la crise et nous promet, cependant, un changement voire une inversion des courbes pour un retour prometteur à la normale. Quand ? Personne ne le sait.Le Président Hollande a confirmé cette tendance le mardi 9 septembre. En quoi est-il réaliste de penser qu’une situation qui dure depuis une quinzaine d’années serait une anomalie ? N’est-ce pas plutôt une réalité en France ?

Le climat des affaires dans le commerce continue de se dégrader. L’indicateur qui le synthétise perd cinq points par rapport au mois de juillet et demeure en dessous de sa moyenne à long terme. En bref tout est rouge mais le moral des ménages se redresse nous dit-on ! Peut-être que la météo clémente que nous avons eue cet automne influence le moral.

La saison estivale touche véritablement à sa fin et on peut désormais dresser un bilan plutôt clair de cette dernière.

Globalement « la saison sur la côte est très positive par rapport à l’année dernière » comme nous le confirme Estelle LANGLOIS, responsable du Magasin Tao surf shop à Hossegor. La météo a, une fois de plus, été décisive avec « un début et une fin de saison très ensoleillés ».

L’ensemble des shops s’accordent à dire que le milieu de saison a été très moyen tant en termes de fréquentation (faible au mois de juillet) que de chiffre d’affaires. Toutefois la fin de saison a été excellente et a permis à la plupart de tirer un bilan global positif : « Il est évident qu’en tant que magasin côtier le beau temps impacte les ventes et nous avons été particulièrement gâtés avec l’été indien qui s’est installé en septembre et octobre. De plus, nous avons eu une importante clientèle étrangère en cette fin de saison, » confirme Estelle.

Cependant, même si le beau temps et les vagues des mois de septembre et octobre ont aidé à compenser les ventes faibles de planches de surf et de SUP en été, nombreux sont ceux qui ont encore un inventaire solide affectant les flux de trésorerie et les pré-commandes de la saison prochaine

Côté néoprène, l’eau est restée chaude tard dans la saison et n’a pas incité les clients à découvrir les nouveautés. Toutefois, avec la baisse brutale des températures, l’eau se refroidit considérablement et les magasins commencent depuis peu à vendre du néoprène.

Côté urbain et street, « les ventes sont plutôt stables, comme l’année dernière, » nous confie Rémy Grange, co-responsable du magasin Vega skateshop à Paris.

Coincés entre le Back to School et Noël, généralement, les mois d’octobre et novembre ne sont pas les meilleurs de l’année en termes de fréquentation et de chiffre d’affaires.

Rémy confirme une tendance présente depuis des mois : « Le skate traditionnel est, de manière générale, en stagnation. Le marché du Skate Cruiser tire le marché global du skateboard vers le haut. ». Cela peut s’expliquer, sans doute, par une cible de pratiquants très large.

On distingue deux grandes catégories : les débutants, plutôt jeunes, et les quadras. Ces deux catégories ne recherchent pas ou plus de risques. Ils préfèrent, selon Rémy, se déplacer « rouler sans complexe » et choisissent, de préférence, un skate de ballade

L’arrivée du skate plastique, il y a 4 ans, a relancé la mode du petit skate en Europe. Son côté pratique (petit) et fun (coloré) a attiré tous les gamins. Le cruiser a rapidement pris place et, aujourd’hui encore, il est très demandé en magasins. L’ensemble des marques continuent à développer de nouveaux

modèles et innovent sur ces produits. On note notamment des planches transparentes, imprimées de motifs ou encore des roues éclairées à leds de marques comme Prohibition, Penny ou Globe.

Côté hardgoods et skate traditionnel, ce sont avant tout les marques authentiques à forte image qui sont plébiscitées par les acheteurs comme par exemple Indy, Venture, Santa Cruz, Bones ou Anti Hero.

Côté shoes pas de grand changement par rapport aux mois précédents. Trois ou quatre marques sont les leaders du secteur et plébiscitées par les clients. Nike, Vans, Adidas, Converse remportent la mise chez la plupart des revendeurs. Pour Remy, de Vega Skateshop, « en jouant sur la Technicité ou l’authenticité ces marques ont conquis le monde du skate et sont désormais les références. »

On remarque également, comme le confie Paul Vines, responsable du magasin Streetart à Thonon les Bains, « le retour en force de la ‘Running Shoe’, tout spécialement les modèles dits ‘rétro’, avec des marques comme Asics, New Balance, Adidas ou Reebok. »

Côté Montagne, c’est encore le début de saison et il est difficile de s’avancer car l’été indien des mois d’octobre et novembre, qui a privilégié les magasins côtiers, n’a certainement pas aidé les magasins de Snowboard et de Ski.

Pour Vincent Hauray, responsable du site web Snowleader.com, « le début de saison n’est pas si mauvais ». Les ventes, plutôt correctes en septembre, ont ralenti début octobre, sans doute à cause des températures élevées, pour repartir doucement fin octobre et début novembre. Jean Charles Beau, responsable du magasin Addicted à Lyon, est plutôt d’accord avec ce « début de saison plutôt lent par rapport à l’an dernier ».

Aujourd’hui, le ski l’emporte sur le snowboard. Ces dernières années selon Vincent, de Snowleader.com, « le ski est resté très dynamique et a considérablement amélioré son image auprès des jeunes pratiquants, autrefois tournés d’avantage vers le snowboard ». Un débutant va, aujourd’hui, se mettre plus facilement au ski. La pratique se développe énormément, notamment celle du ski de randonnée. Le matériel dédié à cette activité a beaucoup évolué depuis maintenant deux ans. La plupart des marques de ski développent des gammes spécifiques à cette pratique. Les skis sont désormais plus larges, beaucoup plus techniques et sont aussi bien adaptés à la montée qu’à la descente, grâce à des marques comme Black Crows ou Atomic.

Côté snowboard, comme nous l’avions entrevu le mois dernier, le splitboarding semble se développer. Il permet une utilisation plus large de l’activité et le côté évasion est aujourd’hui recherché par les pratiquants. Selon Vincent : « il donne un côté plus dynamique au snowboard, c’est ce que nos clients recherchent.»

Jean Charles, de Fashion Street, confirme que « le marché du Snowboard est compliqué, mais je garde mon côté spécialiste. Je ne change pas l’image de mon magasin, et je contribue à faire remonter l’image du snowboard en conseillant une clientèle connaisseuse et exigeante».

Pour suivre cette direction, le monde du snowboard s’intéresse d’avantage aux jeunes, « de plus en plus de marques sortent des produits adaptés aux kids, » nous confie Jean Charles. Il ajoute : « la marque Burton, par exemple, fait tester son matériel aux kids pour les sensibiliser à la pratique du snowboard le plus tôt possible et ainsi les fidéliser. »

Cependant, les revendeurs assurent que la bagagerie, que se soit pour le snowboard ou pour les skis, se vend plutôt bien. Issen, responsable du magasin Urban Surfer, à Paris, le confirme : « en ce début de saison les ventes sont plutôt stables mais le rayon bagagerie connait un succès notable. » Tendance confirmée par Jean Charles, de Fashion Street, pour qui « la bagagerie marche plutôt bien. »

ZOOM SUR LE MARCHÉ FRANCEPar Benoît Brecq

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Je viens juste d’acheter un nouveau cuir pour la moto (pour ma compagne, parce que le mien n’a que 20 ans !), ce qui m’a conduit à me balader dans cinq magasins de motos un dimanche. Trois d’entre eux étaient fermés ! Le quatrième était un shop Harley qui ne vendait que des vêtements Harley avec des franges ridicules, à des prix qui font pleurer. Le cinquième shop n’existait plus. Et je comprends d’ailleurs pourquoi les trois premiers étaient fermés. Mais moi, j’étais prêt à dépenser mon argent. Très peu accueillant, le personnel s’ennuyait et ne s’intéressait pas à moi. Mais, jusqu’alors, j’étais déterminé à faire un achat. Ils ne l’avaient simplement pas remarqué.

Après avoir regardé Michelle essayer ceci et cela pendant 40 minutes et tenté de ne pas avoir de paroles déplacées, nous étions prêts à passer à l’acte d’achat. À aucun moment de notre visite, quelqu’un ne nous a approchés. Peut-être que cela se lisait sur notre visage que nous avions vraiment l’intention d’acheter ? J’étais vraiment gavé et la transaction qui s’en est suivie m’a encore plus énervé. Aucun enthousiasme pour mon argent, c’était une vraie bataille pour obtenir un “merci”. Je n’y retournerai pas ! Si le propriétaire avait vu son personnel au travail à ce moment-là, je pense qu’il aurait été terrifié. En tout cas, je l’étais.

Je suis certain que nos magasins de planches au Royaume-Uni et en Irlande sont remplis de vendeurs enthousiastes, avides de discuter avec les clients de la nouvelle planche, que ce soit en surf, en skate, en snowboard ou autre.

Une fois de plus, je chante les louanges de notre industrie enthousiaste, mais c’est parce que je crois vraiment que c’est cet enthousiasme qui en est le moteur.Et même lorsqu’on était plus jeune (ne vieillissez pas, c’est un piège !), nous entretenions cet aspect vital dans notre vie et dans notre travail.

Et un de ces adultes est Olly Lambourne, qui vient de Mountain Mavericks (Morzine) et qui est dorénavant père de quatre enfants… Oui, quatre ! Venant d’accueillir des jumeaux, sa famille plutôt compacte s’est radicalement agrandie. Après lui avoir demandé confirmation que sa famille allait bien, je lui ai posé des questions sur les affaires et les réservations. “Le salon de ski s’est déroulé comme d’habitude. Bien que les gens semblent prêts à vraiment dépenser de l’argent pour leurs vacances, ils ont aussi cette mentalité de la dernière minute et sont un peu plus lents à la confirmation. De manière générale, nous sommes assez contents et les semaines de la haute saison se sont vendues bien en avance, ce qui est un bon signe.”

Quand on parle du salon du ski, on entend toujours cet enthousiasme de fond. Les collaborateurs sont tous revenus du salon en disant qu’il s’agissait de l’un des meilleurs, et, tandis qu’Angelo de S2AS (Surface To Air Sports) n’a pas été tout à fait du même avis, il a quand même indiqué qu’il avait passé un bon moment. “C’était bien, c’était plein de monde et les gens achetaient. Mais pas au bon prix. Ils voulaient tous des rabais et voulaient l’ensemble de cette année au prix réduit de celui de l’année dernière. La fréquentation a été très bonne et nous en sommes repartis satisfaits, mais j’aimerais juste ne pas vivre cette époque où les gens demandent des remises sur tout.” Ceci dit, Angelo est bien habitué à cet aspect du business et est certainement l’un des revendeurs dominants à se tenir toujours prêt à mettre rapidement en place des remises de liquidation. Il fait des achats pour le salon et ça marche très bien.

S2AS, basé à Poole, Dorset, est un magasin bien établi avec une bonne clientèle : “nous ne vendons pas d’articles de surf et nos ventes estivales principales sont constituées par le kite et le wake, qui sont en plein essor. Nous sommes très contents des chiffres que nous faisons avec le wake ; c’est un secteur qui dépasse de très loin le kite. J’ai l’intention d’étendre notre offre skate et, bien que je n’aime pas le dire, j’ai aussi l’intention de rentrer quelques trottinettes. J’ai du mal à croire ce que je suis en train de dire mais dans le skatepark local, il y a sept trottinettes pour un skate. Je crois qu’on doit le faire.” J’ai bien sûr exprimé mes propres réserves quant à ce sujet, mais que peut-on faire de plus ?

Changeons maintenant de direction et rendons-nous en Écosse pour parler à Ross de chez Freeze à Édimbourg. Je sais dorénavant, et c’est le cas de beaucoup de gens, que Freeze mène bien sa barque. Demandez à Ross ce qu’il fait bien et vous le verrez devenir faussement timide : “Je ne sais pas vraiment, à dire vrai. Je ne voudrais pas vous sembler arrogant, mais je pense que tout vient des achats. Vous devez être au fait des tendances et vous devez réagir à la mode et aux modèles sans avoir peur de prendre des risques. Cela nous a conduits à une grande discussion sur la récession en dents de scie et nous nous en sommes donné à cœur joie. Je sais, c’est sûrement un coup de chance !”

Mais j’en doute, parce que Ross sait de quoi il parle et il a l’œil pour trouver ce qui va bien se vendre.

Quant aux perspectives, sa boule de cristal lui indique la même chose que la nôtre : “cet automne, trop chaud, n’aide pas les gens à penser aux sports d’hiver mais, dès que le froid arrive, tout bascule. Et les enthousiastes du snowboard se sont pointés assez tôt pour s’assurer qu’ils mettraient la main sur l’ensemble qu’ils visaient. Cela a produit un début de saison intense en termes d’affaires, ce qui est très bon pour nous.”

Si l’on regarde la perspective au-delà de la saison, Freeze va poursuivre son entrée récente dans le surf. “Ce n’est pas quelque chose que je connais bien personnellement, mais nous avons quelqu’un de très compétent qui est dans le surf et, la saison dernière, cela a commencé à attirer du monde. Nous allons effectivement continuer à nous développer dans ce domaine ce qui ne nous permettra que de développer plus avant les affaires “hors saison” autour des lunettes de soleil et des T-shirts.”

On voit donc une perspective très positive et beaucoup d’enthousiasme. Mais qu’en est-il du milieu britannique ? Il n’y a pas que des bonnes nouvelles et, bien sûr, la presse se nourrit des mauvaises nouvelles. Mais parler d’une récession ne serait que foutaise (j’espère que je ne me trompe pas). La croissance du Royaume-Uni affichera apparemment un ralentissement marginal de 2,5 %, mais ça reste tout de même de la croissance !

Et, finalement, une élection se profile. Et vous en êtes d’ailleurs bien au courant, parce que les politiciens sont de sortie pour acheter nos votes avec toute sorte de promesses magnifiques. N’en croyez aucun. Mais rassurez-vous grâce au fait, heureusement, qu’un facteur de satisfaction sera généré par toutes ces promesses de “ceci et cela”, ce qui permettra aux gens d’ouvrir plus facilement leur porte-monnaie et de dépenser leur argent, difficilement gagné, dans une nouvelle planche, quelle qu’elle soit, pourvu que ce soit une planche ou un article associé.

ZOOM SUR LE MARCHÉ ROYAUME-UNIPar Gordon Way

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Par Franz Josef Holler

La simplicité. Tel est le mot-clé des chefs d’entreprise qui sont à l’écoute lorsque l’on prend sérieusement en considération les étapes qui doivent être mises en place aujourd’hui. L’Italie possède un immense potentiel dans plusieurs domaines mais, aujourd’hui, tout semble très compliqué et on observe un manque général de motivation. On peut trouver des jeunes individus avec de belles idées en tête, mais ils manquent de courage et de confiance en eux pour exprimer leurs idées.

La saison a démarré au-dessus de la moyenne en termes de ventes de chaussures et de vêtements. Le matériel, ainsi que les vêtements techniques, semblent par contre présenter des difficultés, puisque les températures restent stagnantes autour de 20°. Il fait trop chaud pour que les clients soient enthousiastes quant aux stocks hivernaux, ce qui génère un peu de nervosité chez les revendeurs et les pousse à mettre en place des remises sur les prix, parce que la période de vente habituelle s’annonce plus courte étant donné que les soldes d’après Noël arrivent à grands pas.

Alession Sperati, du magasin indépendant Zoopark, affiche plus de 20 ans d’expérience dans l’industrie des sports d’action et nous confie ceci : “les affaires ne sont pas mauvaises mais, aujourd’hui, vous devez vraiment être travailleur pour tout ce qui concerne le matériel et les vêtements techniques, cela ne suffit pas de proposer les produits en magasin. Vous devez collaborer avec des stations, des snowparks et des agences de voyage, ainsi qu’être un véritable expert et proposer une bonne sélection des marques les plus en vogue. Les magasins en Italie réduisent leur offre ou se sont complètement retirés du matériel, dans le but de se concentrer sur le fait d’être un skate shop, un vendeur de chaussures ou de streetwear, ce qui a laissé plus de place aux magasins spécialisés dans le snowboard.”

L’ensemble des propriétaires de magasins s’accorde, de manière générale, sur le fait qu’il y a un excès de produits en solde en début de saison et beaucoup trop de remises, avec des réductions de prix arrivant avant la vraie période des soldes. Et les vendeurs en ligne partagent ce point de vue.

Du côté des vêtements techniques, les magasins ont un sentiment de sécurité grâce au fait qu’ils ont réduit leurs stocks. Mais, du côté des articles urbains, il y a une forte demande des consommateurs pour les vestes plus urbaines, comme les parkas et les bombers, qui reviennent en force. Ce qui offre l’opportunité aux marques techniques de profiter de commandes de produits plus colorés, spécialement ciblés pour les jeunes rideurs qui utilisent principalement le produit dans l’activité pour laquelle il a été développé.

La plupart des revendeurs ont des niveaux de stocks réduits et se restreignent à leurs marques favorites et à celles qui se vendent le mieux. C’est le résultat d’achats stratégiques dans les grandes gammes qu’offre l’industrie. Certaines marques peuvent rencontrer des difficultés pour placer leurs produits en magasin, aujourd’hui bien plus qu’il y a quelques années, puisque les détaillants sont plus sélectifs et mieux informés que par le passé.

À cause de cette augmentation générale du budget marketing de nombreuses marques, les propriétaires de magasins sont obligés d’être plus consciencieux et souhaitent pousser davantage les marques pour lesquelles ils voient du potentiel. L’attitude actuelle consiste à pousser lorsque les ventes diminuent, et les marques que l’on propose devraient converger vers le même but, parce que nous avons besoin d’un soutien maximal dans le but d’atteindre nos objectifs. Le dernier week-end d’octobre à Modène, nous avons profité du salon de sports d’hiver Skipass (www.skipass.com), qui s’est avéré un véritable succès un avec gros rail contest, une section shopping, de nombreuses avant-premières de vidéos et d’autres événements collatéraux. Contribuons à faire fonctionner cette saison et profitons-en !

ITALIE

zoom sur le marché

Par Fabien Grisel

Alors que les magasins sont prêts à attaquer leurs ventes hivernales, Madame-Météo n’était pas d’avis de passer trop rapidement à l’hiver et nous a gratifiés d’un été indien très, voire trop, agréable cet automne. Cela n’aide en rien les sorties du matériel d’hiver qui a du mal à décoller.

En faisant un rapide tour d’horizon, on notera que les ventes de hardgoods du mois d’octobre sont acceptables, alors que celles de l’outerwear sont, une fois de plus, décevantes. Les locations saisonnières des magasins de plaine semblent avoir démarré de manière plutôt encourageante : les magasins de la région lausannoise et de la côte, comme François Sport et SB Sport service, sont, pour le moment, très satisfaits de leurs locations. Ces derniers se sont fait prendre d’assaut les premiers weekends d’octobre, preuve que l’envie de neige est présente. Autre point positif, Christophe de François Sport est rapidement arrivé à bout de son stock de planches juniors, spécialement en 110 cm, ce qui est bon signe et va dans la lignée de la reprise du snowboard que l’on commence à envisager sérieusement depuis un peu plus d’un an maintenant.

Début positif également pour la station haute-valaisanne de Saas Fee abritant un des glaciers le plus ridé en Europe et qui semble toujours attirer les jeunes freestyleurs désireux de s’entraîner en automne pour préparer leur hiver. En effet le Snowpark et le Pipe parfaitement préparés s’y prêtent si bien que l’on peut régulièrement y voir l’élite mondiale se lancer sur les kickers et entre les murs verglacés. Cet engouement profite aux commerces locaux comme Wild One dont le manager Ändu nous confie faire de très bons weekends cet automne, bien que les semaines restent bien plus tranquilles.

Du point de vue des marques, on constate que Lib Tech continue sa progression, le volume de ventes augmente chaque année et les planches se vendent rapidement. Patrick Rentsch qui distribue la marque est très satisfait du sell-in mais encore plus du sell-out, car les planches sont très demandées et souvent même précommandées par les clients finaux avant même leurs livraisons.

En ce qui concerne l’outerwear, depuis plusieurs années la marque française Picture se vend comme des petits pains. Le concept tissu organique bicolore plait au public. Étrange constatation alors que la plupart des acheteurs avoue ne pas adhérer complètement à la marque et que cela ne serait probablement pas ce que eux-mêmes porteraient mais, force est de constater, que ça se vend et même très bien, il serait donc idiot de se priver. C’est à peu de choses près la réflexion que se fait Claude Ticon, de Manly Shop à Morges, qui achète la marque depuis plusieurs saisons et se demande, chaque saison, à quel moment cette tendance s’estompera ; avec une dizaine d’ensembles sortis une fois de plus en octobre, cette saison ressemblera aux précédentes du côté de la marque française.

L’autre actualité de l’automne concerne les retards de livraison de certains fournisseurs, ceux-ci varient beaucoup et ne concernent pas seulement une marque ou un fournisseur, bien que certains soit plus touchés ; mais, de manière générale, ce n’est vraiment pas très bon. Dans un premiers temps, ces retards n’auront pas eu trop de conséquences car il aura fallu attendre début novembre pour que l’on sente l’hiver pointer le bout de son nez ; mais ils pourraient s’avérer plus problématiques si ceux-ci devaient s’aggraver. Pour cette raison, il sera intéressant de tirer le bilan en fin d’année.

SUISSE

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DECEMBRE1-6 US SNOWBOARDING GRAND PRIX COPPER MOUNTAIN- CO USA SNOW WWW.USSNOWBOARDING.COM5-6 AIR & STYLE BEIJING CHINA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM8-20 BILLABONG PIPE MASTERS OAHU HAWAI SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM11-14 DEW TOUR BRECKENRIDGE- CO USA SNOW WWW.DEWTOUR.COM21 WORLD SNOWBOARD DAY WWW.WORLD-SNOWBOARD-DAY.COM

JANVIER5-6 AGENDA LONG BEACH LONG BEACH USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM6-9 INTERNATIONAL CES LAS VEGAS USA TRADE WWW.CESWEB.ORG8-10 SURF EXPO FLORIDA USA TRADE WWW.SURFEXPO.COM10-15 WORLD ROOKIE FEST LIVIGNO ITALY SNOW WWW.WORLDROOKIETOUR.COM11-12 FUTURE TRY DAVOS SWITZERLAND SNOW WWW.SNOWBOARDBOX.CH14-19 US SNOWBOARDING GRAND PRIX MAMMOTH USA SNOW WWW.USSNOWBOARDING.COM16-17 AIR & STYLE INNSBRUCK AUSTRIA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM17 AUDI SNOWBOARD SERIES HALFPIPE DAVOS SWITZERLAND SNOW WWW.AUDISNOWBOARDSERIES.CH17-18 VALLEY RALLY ZILLERTAL ARENA AUSTRIA SNOW WWW.WORLDSNOWBOARDGUIDE.COM18-20 SNOW AVANT PREMIERE LA CLUSAZ FRANCE TRADE WWW.SPORTAIR.FR19-20 ANNECY SHOWROOM, AVANT PREMIERE ANNECY FRANCE TRADE WWW.SPORTAIR.FR19-20 AGENDA NYC USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM19 TEST LES CROSETS SWISS SNOW WWW.SNOWBOARDBOX.CH19-21 BRIGHT BERLIN GERMANY TRADE WWW.BRIGHTTRADESHOW.COM19-21 BREAD AND BUTTER BERLIN GERMANY TRADE WWW.BREADANDBUTTER.COM22-25 WINTER X GAMES BUTTERMILK MOUNTAIN ASPEN SNOW WWW.XGAMES.ESPN.GO.COM23-25 PARIS MEN’S CAPSULE PARIS FRANCE TRADE WWW.CAPSULESHOW.COM24 SWATCH FREERIDE WORLDTOUR CHAMONIX FRANCE SNOW WWW.WORLDSNOWBOARDGUIDE.COM25-27 PRO SHOP TEST ANDALO ITALY TRADE WWW.PROSHOPTEST.COM25-27 SHOPS 1ST TRY VENET (LANDECK) AUSTRIA TRADE WWW.SHOPS-1ST-TRY.COM27-29 SLIDE TRADESHOW TELFORD UK TRADE WWW.SLIDEUK.CO.UK28-30 REVOLUTION TOUR SEVEN SPRINGS – PA USA WWW.USSNOWBOARDING.COM29-1 BURTON EUROPEAN OPEN LAAX SWISS WWW.BURTON.COM29-1 SIA SNOW SHOW DENVER, CO USA SIASNOWSHOW.SNOWSPORTS.ORG31-4 EUROPEAN FREERIDE FESTIVAL LIVIGNO ITALY SNOW WWW.EUROPEANFREERIDEFESTIVAL.COM

FEVRIER2-7 US SNOWBOARDING GRAND PRIX MAMMOTH MOUNTIAN- CA USA SNOW WWW.USSNOWBOARDING.COM7 AUDI SNOWBOARD SERIES SLOPESTYLE GRINDELWALD SWITZERLAND SNOW WWW.AUDISNOWBOARDSERIES.CH5-8 ISPO MUNICH GERMANY TRADE WWW.MUNICH.ISPO.COM10-13 REVOLUTION TOUR MAMMOTH MOUNTAIN – CA USA WWW.USSNOWBOARDING.COM14 S WATCH FREERIDE WORLDTOUR ORDINO-ARCALIS ANDORRA SNOW WWW.WORLDSNOWBOARDGUIDE.COM15-17 MODA SHOW BIRMINGHAM UK TRADE WWW.MODA-UK.CO.UK16-17 AGENDA LAS VEGAS USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM17-19 MAGIC LAS VEGAS, NV USA TRADE WWW.MAGICONLINE.COM19-22 MAZDA SNOWBOARD JAMBOREE STONEHAM UK SNOW WWW.SNOWJAMBOREE.COM21-22 AIR & STYLE LOS ANGELES-CA USA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM21-22 VALLEY RALLY VANS PENKEN PARK MAYRHOFEN AUSTRIA SNOW WWW.WORLDSNOWBOARDGUIDE.COM23-1 US SNOWBOARDING GRAND PRIX PARK CITY- UTAH USA SNOW WWW.USSNOWBOARDING.COM

MARS2-7 BURTON US OPEN VAIL – CO USA SNOW WWW.BURTON.COM7 WHITESTYLE OPEN MÜRREN SWITZERLAND SNOW WWW.AUDISNOWBOARDSERIES.CH9-11 SPORT ACHA LYON FRANCE TRADE WWW.SPORTAIR.FR14 SWATCH FREERIDE WORLDTOUR ALASKA USA SNOW WWW.WORLDSNOWBOARDGUIDE.COM19-26 BASELWORLD BASEL SWITZERLAND TRADE WWW.BASELWORLD.COM28 SWATCH FREERIDE WORLDTOUR VERBIER SWITZERLAND SNOW WWW.WORLDSNOWBOARDGUIDE.COM

SURF / SKATE / SNOW / TRADEÉ V É N E M E N T S # 7 3

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CAPITA’S DEFENDERS OF AWESOME 2 MOVIE PREMIERE, LONDRES

O’NEILL’S JEREMY JONES HIGHER PREMIERE, LONDRES

Kristian Barr from Snowboard Shop & Rich Wilder from The Riders Lounge

Team Pic - Andy Iseam - Kin, Petros, Hayley, Sean Ashyby - O’Neill Sales Account Manager, Izzy Keene - sales, Maria & Natalie from The Poolhouse - UK O’Neill PR

Team Nitro - Thilo, Manu, Emilio, Philipp and Fabian

Sputnik Store Manager Charlotte Strachan & shop staff Ben Rumney

Team Oakley happy after a successful premiere

New 32 EMEA Brand Manager Dale Taylor with TSA’s Chris Shannon

Arbor Snowboards’ new brand manger Bernd Pösl

British Snowboarding - Noble Customs’ Sam Noble & TSA’s Jeremy Sladen

Eero Ettala & Oakley’s Kathi

Candy Harris, Heath Walker, Chippa Wilson, Mark Choinaire, Zio Ziegler and Brett Siriani

Grace Knee - Canoe Inc. Stephy Easter - 2 Seasons

Sam Taylor from Surfdome, Mat Malcolm from Work Hard Ride Nice, Neil Philips & Vans’ Oli Culcheth

Head’s Max & Nicole

McNair girls with the man himself, Neil McNair

Oakley’s Sonja & Jan

CAPiTA President Blue Montgomery & Jonothan Rogers from The Riders Lounge

Tristin D’Andrea, Candy Harris, Zio Ziegler, Laura Fairweather, Sam Nelson, Myles Hutchins and Schoph

Stance Founder Ryan Kingman gets procedings underway

Sam Nelson, Dragon European TM and Petros from O’Neill

DC’s Stefan and Gerald

Dragon’s EMEA Marketing Manager, Craig Smith with impressive window display at Sputnik Store

Eero Ettala and Oakley’s Alex

Stance EMEA Marketing Manager Heath Walker & artist Zio Ziegler

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OAKLEY’S ‘SNOWBOARDING- FOR ME’ PREMIERE, INNSBRUCK

STANCE - UNCOMMON THREAD TOUR LAUNCH, LONDRES

STUBAI GLACIER OPENING

UK SKI & SNOWBOARD SHOW, EARLS COURT, LONDRES

Ben Rumney (back left) - Sputnik, Tom Smith (back middle) - SS20, Burton’s Dan Crichton, & Chris Allso with Sam Clark from Snow&Rock

L’ŒIL DU CYCLOPE

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