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Structuration du Territoire de l’excellence AéRonauTique Décembre 2013 Etude: Stratégie des entreprises et projet de territoire

Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

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Page 1: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

Structuration du Territoire de l’excellence

AéRonauTique

Décembre 2013

Etude: Stratégie des entreprises et projet de territoire

Page 2: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 2

Synthèse

Atouts et handicaps pour le développement d’un pôle aéronautique Paris-Le

Bourget

Forces

Internes au territoire :

- volonté politique locale de donner au

Bourget une empreinte aéronautique ;

- une identité territoriale l’aéronautique ;

- le SIAE (Salon international de

l’Aéronautique et de l’Espace) : un

rayonnement international ;

- présence à Paris-Le Bourget de nombreuses

entreprises dans l’aéroportuaire ;

- portage du foncier disponible par la CAAB

(Communauté d’Agglomération de

l’Aéroport du Bourget) ;

- proximité avec l’aéroport Paris-Charles de

Gaulle.

Externes au territoire :

- identification du cluster de l’aéronautique

comme un projet Grand Paris ;

- reconnaissance par les entreprises de la

renommée mondiale de ce territoire sur le

segment de l’aéronautique et de

l’aéroportuaire.

Faiblesses

Internes au territoire :

- milieu urbain dense ;

- mauvaise desserte actuelle en transports en

commun ;

- peu de donneurs d’ordres majeurs

aéronautiques localisés proches du Bourget ;

- peu de formations dans l’aéronautique à

proximité.

Externes au territoire :

- pas de mobilisation générale des grands

comptes pour ce territoire ;

- mauvaise image de la Seine-Saint-Denis

auprès des entreprises ;

- pas de projet assez mature pour permettre

un engagement clair des acteurs concernés ;

- Paris-Le Bourget ne renvoie pas aux

entreprises l’image d’un pôle d’excellence

aéronautique ;

- tendance des fournisseurs et sous-traitants à

être localisés à proximité de leurs donneurs

d’ordres principaux.

Opportunités

Internes au territoire :

- installation de l’usine Eurocopter ;

- disponibilité du foncier à proximité des

pistes de Paris-Le Bourget.

Externes au territoire :

- absence d’un lieu fédérateur pour la filière

aéronautique en Ile-de-France ;

- ASTech recherche un site pour accueillir le

projet aéronautique Aigle ;

- besoins formulés par les PME-PMI pour des

collaborations multiformes ;

- difficultés des PME-PMI à finaliser leurs

projets de recrutement ;

- émergence d’un besoin d’accompagnement

spécifique aux PME-PMI de l’aéronautique

sur certains axes (recrutement,

diversification des débouchés tant à

l’exportation que sur applications

potentielles, favoriser le rapprochement des

petites structures en particulier pour la

maintenance…).

Menaces

Internes au territoire :

- attractivité Paris-Charles de Gaulle.

Externes au territoire :

- concurrence avec d’autres territoires en Ile-

de-France sur le segment de l’aéronautique ;

- concurrence avec les autres pôles français

aéronautiques ;

- volonté d’ADP d’en faire un pôle majeur de

l’aviation d’affaires et de la maintenance ;

- nécessité pour le secteur de la maintenance

aéronautique de regrouper les activités sur

un même lieu ;

- désaccord entre les acteurs concernés ou

désintérêt sur la finalité d’un projet dans

l’aéronautique sur le Bourget.

Page 3: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 3

Préconisations

Un accompagnement spécifique pour la filière aéronautique sur un site dédié

Même si le secteur de l’aéronautique se développe, les entreprises franciliennes de cette filière

éprouvent des difficultés similaires. C’est pourquoi un accompagnement spécifique à cette

thématique peut être mis en place. Il comprend les champs suivants :

Difficulté identifiée Solution proposée

Les PME/ETI peinent à trouver les équipements, outils et savoir-faire nécessaires pour la recherche et l’industrialisation des produits. Pourtant, si certaines

n’en disposent pas, d’autres sont prêtes à en faire bénéficier. Un lien entre la demande et l’offre

permettrait de pallier une partie du manque. L’accès facilité aux équipements, outils et savoir-faire pour

les PME-PMI est d’autant plus essentiel que les grands groupes ne sont pas en capacité de construire

des sous-ensembles et comptent sur les capacités d’innovation des PME/ETI.

Encourager la recherche : centraliser, répertorier et donner suite à l’offre et la demande en matière

d’équipements, outils et savoir-faire pour faciliter les collaborations croisées.

Les PME-PMI de la filière aéronautique sont souvent des petites structures qui commercialisent un produit unique à des clients, peu nombreux et principalement

français. Elles sont dépendantes des grands donneurs d’ordres et risque d’être fragilisées si ces

derniers diminuent leurs commandes.

Diversifier les débouchés commerciaux : créer une offre globale avec plusieurs entreprises, promouvoir l’exportation et accompagner à la diversification des

applications.

Les ¾ des entreprises interrogées pour l’étude sont en cours de recrutement et presque neuf sur 10

rencontrent des difficultés.

Aider au recrutement et à la gestion des ressources humaines : communiquer, épauler les projets,

rechercher des profils et accompagner juridiquement les PME-PMI dans leurs démarches.

A Paris-Le Bourget, les entreprises de maintenance disposent de hangars trop étroits pour accueillir tous

les types d’avions alors que les pistes sont assez longues pour permettre leur atterrissage. En outre, les activités de maintenance se complexifiant et la

clientèle demandant une offre globale, les entreprises de maintenance de Paris-Le Bourget

veulent se regrouper sur un même site pour s’adapter à un contexte de plus en plus exigeant.

Repenser l’organisation des activités de maintenance dans un espace contraint : localiser sur

un seul site toutes les activités de maintenance de Paris-Le Bourget pour permettre à ces entreprises de faire face à la concurrence mondiale et proposer une

offre globale à leurs clients.

Les PME/ETI interrogées pour l’étude partagent actuellement peu d’équipements, moyens ou savoir-faire. Cependant, elles sont prêtes à envisager des

partenariats. Or, à part sur le volet de la recherche, il n’y a pas de structure en Ile-de-France qui

permettrait de les formaliser et donc les encourager.

Promouvoir un lieu vitrine et rassembleur pour la filière : localiser sur le site de Paris-Le Bourget un lieu

qui, en concentrant des services spécifiques aux entreprises de l’aéronautique, favorise les échanges

partenariaux.

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 4

Sommaire

Synthèse .................................................................................................................................................. 2

Atouts et handicaps pour le développement d’un pôle aéronautique Paris-Le Bourget ................... 2

Préconisations ..................................................................................................................................... 3

Avant-propos ........................................................................................................................................... 6

Les spécificités de l’industrie aéronautique ............................................................................................ 8

La place de l’Ile-de-France dans le secteur de l’aéronautique ............................................................ 8

Les pôles aéronautiques français ...................................................................................................... 17

La maintenance aéronautique .......................................................................................................... 20

Le pôle du Bourget ................................................................................................................................ 21

Environnement économique, social et politique .............................................................................. 21

Le CDT du Bourget ............................................................................................................................. 22

L’environnement urbain .................................................................................................................... 22

Les caractéristiques de l’aéroport Paris-Le Bourget ......................................................................... 28

Les projets économiques autour de la plateforme Paris-Le Bourget ................................................ 33

Bilan ................................................................................................................................................... 39

Positionnement des grands groupes et des acteurs institutionnels : des attentes divergentes sur le

contenu du pôle d’excellence aéronautique ......................................................................................... 40

Les grands groupes : absence de consensus dans les stratégies pour Paris-Le Bourget .................. 40

Des acteurs institutionnels, conscients des atouts du secteur du Bourget pour former un pôle

d’excellence mais aux niveaux d’engagement variables ................................................................... 42

Les différentes perceptions de l’aéroport Paris-Le Bourget ............................................................. 44

Des PME/ETI favorables à plus de partenariats mais indécises sur leurs contenus.............................. 44

Méthodologie du questionnaire ....................................................................................................... 44

Caractéristiques générales des PME-PMI répondantes .................................................................... 46

Des débouchés sur un marché principalement français ................................................................... 48

L’activité recherche et développement fortement présente............................................................ 48

Une forte adhésion aux réseaux d’entreprises ................................................................................. 49

Des entreprises qui recrutent mais peinent à trouver certains profils ............................................. 50

Les critères d’implantation des PME-PMI ......................................................................................... 53

Synthèse de l’analyse des PME-PMI .................................................................................................. 53

Vers l’organisation de partenariats transverses accueillis dans une structure territorialisée .............. 54

Préconisations structuration filière aéronautique ............................................................................ 55

Quel développement aéronautique pour le site de l’aéroport Paris-Le Bourget ? .......................... 58

Page 5: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 5

Annexes ................................................................................................................................................. 61

Monographie du groupe EADS, décembre 2012 ............................................................................... 61

Monographie du groupe Air France, janvier 2013 ............................................................................ 70

Monographie du groupe Dassault, janvier 2013 ............................................................................... 77

Monographie du groupe Safran, janvier 2013 .................................................................................. 84

Monographie du groupe Thales, janvier 2013 .................................................................................. 92

Bibliographie indicative ................................................................................................................... 100

Questionnaire PME-PMI .................................................................................................................. 101

Page 6: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 6

Avant-propos

Dans le cadre de l’appel à projet « émergence et développement des « clusters » économiques du

Grand Paris » porté par la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la

Consommation, du Travail et de l'Emploi (DIRECCTE), la CCI Seine-Saint-Denis a déposé le 30 mai

2012 le projet Structuration du Territoire de l’excellence AéRonauTique (START) proposant trois

actions :

- une étude sur le positionnement des acteurs et identification des jeux d’acteurs de la filière

et du territoire ;

- un soutien à la structuration du cluster du Bourget ;

- une territorialisation du réseau avec l’organisation « des rencontres d’affaires du Bourget ».

Cette réponse était coordonnée avec celles portées par la Société Publique Locale Le Bourget-Grand

Paris et l’Association Blanc-Mesnil Développement.

Suite à une rencontre avec les services instructeurs de la DIRECCTE le 5 août 2012, il a été proposé de

retenir l’action 1 d’étude et d’approfondir l’analyse de la stratégie des grands donneurs d’ordre

français de la filière aéronautique.

L’étude START a pour objectif d’appréhender les logiques et les stratégies des grands acteurs

économiques de la filière aéronautique et de mettre en perspective les projets et les ambitions des

acteurs institutionnels afin d’élaborer une stratégie territoriale pour le pôle métropolitain du

Bourget.

Elle doit être un appui au pôle de compétitivité francilien aéronautique ASTech Paris-Région. Ce

dernier favorise la mise en réseau et le développement des projets collaboratifs de l’aérospatial et de

l’aéronautique pour promouvoir des synergies enseignement/recherche et développement/industrie

au sein de l’Ile-de-France afin de stimuler l’innovation et d’accroître la productivité de la filière. Il

porte à l’échelle de l’Ile-de-France le projet Aigle. C’est un projet ombrelle qui a pour ambition de

structurer en cluster des compétences et des moyens aérospatiaux de niveau international sur le

pôle du Bourget et qui se compose de plusieurs briques :

- projet industriel : relocalisation de l’usine de fabrication des pales d’hélicoptère de La

Courneuve sur 17 des 27 hectares de l’ancienne base militaire sur les communes de Dugny

et du Bourget associée à l’implantation dans le bâtiment de l’usine de chercheurs d’EADS-IW

afin de permettre le développement d’une nouvelle génération de pale ;

- formation initiale : création dans une structure mutualisée d’une offre de formation

innovante et élargie répondant aux besoins des entreprises de la construction à l’exploitation

aérienne et aux attentes des collectivités locales ;

- formation continue : constitution d’une plateforme de formation pour l’amélioration,

l’entretien et l’ajustement des compétences scientifiques, techniques et managériales à

destination du monde aéronautique et aéroportuaire (projet Académie le Bourget pour

l’Aéronautique (ALBA) porté par le collège de Polytechnique);

Page 7: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 7

- recherche et technologie : développement d’une plateforme de moyens mutualisés

spécialisée sur une thématique clé dans le cadre des nouvelles restrictions européennes en

matière de produits chimiques : la science des matériaux métalliques et composites ainsi que

le traitement de surface multifonctionnelle.

Le projet Aigle étant constitué de projets presque autonomes, avec un périmètre propre à chacun,

START a fait le choix de segmenter les volets qui le constituent pour clarifier les problématiques et

replacer les acteurs dans leur domaine de compétences. L’étude est partie des constats suivants sur

Aigle :

- le volet industriel doit rester ouvert ;

- un défaut de portage du projet pour rentrer dans la phase opérationnelle (pour la plateforme

mutualisée de recherche, le projet de l’AFMAé et celui d’ALBA), réunir le tour de table

financier et assurer le portage des opérations ;

- une forte mobilisation des acteurs locaux qui doivent partager une vision ;

- l’absence de certains acteurs publics (Conseil régional Ile-de-France, etc.) ;

- des divergences entre et au sein des grands groupes qui freinent l’avancée des projets.

START vise à valider ou non ces différents points en identifiant des interactions entre les acteurs

économiques et des synergies possibles sur le site du Bourget. Le projet aide à la définition d’une

stratégie cohérente et partagée autour de la signature économique du Bourget au service de la

chaîne de valeur de la filière aéronautique sur ce territoire. Il repose sur une connaissance des

acteurs et sur l’ancrage de la filière sur le territoire du Bourget.

START s’inscrit dans les orientations définies dans le Contrat de Développement Territorial du Pôle

métropolitain du Bourget, pôle d’excellence aéronautique.

Les objectifs et priorités du CDT sont :

- renforcer le rayonnement de la plateforme aéroportuaire autour d'une signature « pôle

d'excellence aéronautique - aviation d’affaires » en lui donnant de nouvelles capacités de

développement, et en les regroupant sous la marque historique « Le Bourget » pour

améliorer leur visibilité à l’international ;

- renforcer, moderniser et développer les différentes fonctions métropolitaines qui y sont

présentes : aéroport d’affaires, Parc des expositions, Musée de l’air et de l’espace ;

- fonder une stratégie d’action foncière à l’échelle du CDT.

La présente étude est construite sur des entretiens grands groupes, institutionnels et acteurs de la

formation conduits entre fin 2012 et fin 2013, sur un questionnaire diffusé auprès de PME-PMI et sur

des données bibliographiques.

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 8

Les spécificités de l’industrie aéronautique

L’Ile-de-France est la 1ère région française de l’industrie aéronautique et spatiale en termes d’effectifs

et de nombre d’établissements. En considérant l’industrie aéronautique et spatiale au sens large,

c'est-à-dire en comptabilisant les industries liées à la construction aéronautique (hors transport

aérien), on compte en 2010 plus de 37 000 salariés (8,9% des salariés de l’industrie francilienne)

répartis dans 217 établissements (0,4% des établissements industriels d’Ile-de-France) dont 28% ont

plus de 500 salariés1.

La place de l’Ile-de-France dans le secteur de l’aéronautique

Structuration de l’activité

L’INSEE regroupe les activités de l’industrie aéronautique et spatiale sous trois codes APE (activité

principale exercée) :

- code 2651A : fabrication d’équipements d’aide à la navigation ;

- code 3030Z : construction aéronautique et spatiale ;

- code 3316Z : réparation et maintenance d’aéronefs et d’engins spatiaux.

En 2012, 210 entreprises2, recensées en Ile-de-France, ont une activité dédiée3 dans le secteur de

l’aéronautique, soit 24% des établissements français de l’aéronautique en 20104. Phénomène

méconnu, l’Ile-de-France est la 1ère région française, en termes d’implantations d’entreprises, dans le

secteur de l’aéronautique.

Sur le plan national, cette région se démarque des autres par la forte concentration des sièges

sociaux des grands acteurs de la filière (64% des établissements spécialisés dans l’aéronautique en

Ile-de-France5 sont des sièges sociaux). Des sites de productions majeurs y sont également implantés

(exemples : Dassault Aviation : assemblage et aménagement des fuselages d’avions militaires à

Argenteuil / Eurocopter : site de production et de test de pales d’hélicoptères / Turboméca et

SAFRAN Snecma : usinage et assemblage des pièces et des sous-ensembles des moteurs

aéronautiques / Thales : systèmes aéroportés à Elancourt).

Aux côtés des sièges sociaux et des sites de production, la région francilienne dispose de ressources

importantes en termes de recherche et développement, de construction de moteurs (40% des

établissements français de ce secteur sont franciliens) et de fabrication d’instruments de systèmes

d’aide à la navigation. En outre, elle accueille des équipementiers de sous-ensembles à dominante

1 Source : CESER Ile-de-France, La filière aéronautique et spatiale un domaine d’excellence francilien,

08/02/2012 2 Source : CCI Paris - IDF - Territem - INSEE Sirene 31/12/2012

3 Dans le document, les activités qui correspondent à l’un de ces codes APE sont dénommées « activités

dédiées ». Celles qui n’y entrent pas mais qui sont liées en partie à la filière aéronautique, principalement des

fournisseurs ou sous-traitants, seront reconnues par le terme « hors activité dédiée ». 4 Source : CESER Ile-de-France, La filière aéronautique et spatiale un domaine d’excellence francilien,

08/02/2012 5 Source : CCI Paris - IDF - Territem - INSEE Sirene 31/12/2012

Page 9: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 9

mécanique (exemples : Safran, Zodiac, Goodrich,…) et de systèmes électroniques où Thales et

SAFRAN Sagem sont leaders.

Figure 1. Source : CCI Paris - IDF - Territem - INSEE Sirene 31/12/2012

La région francilienne compte un quart des activités dédiées à l’industrie aéronautique et spatiale

française. Cependant, ce résultat n’est pas reflété au niveau de sa part dans les exportations de

produits de la construction aéronautique et spatiale (12,7% des exportations françaises6). Ce

contraste s’explique par le fait que les équipements et moteurs fabriqués en Ile-de-France sont

assemblés en Midi-Pyrénées, avant leur exportation.

A côté des entreprises aux activités dédiées, existe un grand nombre d’entreprises aux activités non

dédiées - environ 1 900 établissements franciliens ont été identifiés entre 2009 et 2010 par la CCI

Versailles Val-d’Oise / Yvelines7. Ces établissements affichent une part de leur chiffre d’affaires liée à

la filière aéronautique, sans en dépendre intégralement8.

Il s’agit principalement de fournisseurs et sous-traitants de la filière. Ceux-ci peuvent se diviser en

trois catégories : les industriels, les prestataires de services et les fournisseurs de services

informatiques et de logiciels spécialisés. Pour la partie industrie, cinq grandes familles se dessinent :

l’industrie chimique, celle du plastique et du caoutchouc, la métallurgie, la fabrication de machines et

d’équipements et les constructeurs d’équipements électroniques et électriques. Les prestataires de

services sont surtout des bureaux d’études qui proposent leurs services dans les domaines de la

conception, la modélisation, l’ingénierie, l’essai, la certification… Cette dernière catégorie recouvre

également la maintenance aéronautique.

6 Source : CESER Ile-de-France, La filière aéronautique et spatiale un domaine d’excellence francilien,

08/02/2012 7 Source : filière régionale aéronautique, Perform Aero, 2012

8 La part du chiffre d’affaires moyen que ces derniers réalisent dans la filière aéronautique n’a pas pu être

évaluée, les dirigeants ou directeurs d’établissements communiquant peu à ce sujet.

05

101520253035404550

Répartition des établissements spécialisés dans le secteur de l'aéronautique en Ile-de-France

établissements spécialisés dansl'aéronautique

dont sièges sociaux

Page 10: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 10

0

50

100

150

200

250

300

350

Industrie chimique Industrie du caoutchoucet du plastique

Métallurgie Fabrication de produitsinformatiques,électroniques,

électriques et optiques

Fabrication, installationet réparation de

machines etéquipements

Autres

Fournisseurs et sous-traitants industriels franciliens de la filière aéronautique, hors activités dédiées

PMI franciliennes de la filière aéronautique, hors activités dédiées

Figure 2. Source : filière régionale aéronautique, Perform Aero, 2012

Figure 3. Source : filière régionale aéronautique, CCIV, 2012

Répartition spatiale des entreprises de l’aéronautique en Ile-de-France

La géographie des entreprises franciliennes du secteur de l’aéronautique met en évidence plusieurs

tendances :

- les activités dédiées, hors maintenance, sont principalement localisées à l’Ouest de l’Ile-de-

France (Yvelines, Hauts-de-Seine, Val d’Oise et Essonne) ;

- le tissu des entreprises présentes dans les Yvelines est tourné vers la production, la

recherche et développement ;

- celui des Hauts-de-Seine est spécialisé dans la recherche et développement ;

- les départements de Paris et du Val-de-Marne accueillent le plus de sièges sociaux,

proportionnellement au tissu d’entreprises du secteur aéronautique présent sur leur

territoire respectif ;

- les départements des Yvelines, des Hauts-de-Seine et de Seine-et-Marne enregistrent le plus

grand nombre d’établissements spécialisés dans la filière aéronautique ;

59%

1%

29%

12%

Répartition par activité des entreprises travaillant dans l'aéronautique, hors activités dédiées, en Ile-

de-France

Industrie

Construction

Commerce

Services

Page 11: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 11

- La Seine-Saint-Denis est le département qui héberge à la fois le moins d’établissements et de

sièges sociaux spécialisés dans la filière aéronautique.

Département 2651A Siège 2651A 3030Z Sièges 3030Z 3316Z Sièges 3316Z

établissements

spécialisés dans

l'aéronautique

dont sièges

sociaux

Paris 6 5 13 11 10 5 29 21

Seine-et-Marne 3 3 6 3 23 17 32 23

Yvelines 13 9 14 9 15 11 42 29

Essonne 14 3 2 0 8 7 24 10

Hauts-de-Seine 8 7 17 10 6 4 31 21

Seine-Saint-Denis 0 7 4 9 2 16 6

Val-de-Marne 5 4 3 3 3 3 11 10

Val d'Oise 8 2 5 4 12 9 25 15

Total général 57 33 67 44 86 58 210 135

Source : CCI Paris - IDF - Territem - INSEE Sirene 31/12/2012

Lorsqu’on cumule avec le tissu des PME-PMI, qui font une partie de leur chiffre d’affaires dans le

secteur de l’aéronautique, la répartition des entreprises par département est beaucoup plus

homogène, malgré une prépondérance des Yvelines.

Page 12: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 12

Figure 4. Source : filière régionale aéronautique, Perform Aero, 2012

Au-delà d’une répartition départementale, des sites particuliers, concentrant les activités

aéronautiques, peuvent être identifiés :

- Cergy-Pontoise, Saint-Quentin-en-Yvelines, Vélizy-Villacoublay et le plateau de Saclay. Même

si un même établissement peut regrouper des activités de production et de R&D, une

géographie de la R&D se dessine. Elle se concentre approximativement dans un périmètre

allant de Saint Cloud au Plateau de Saclay, en passant par Saint-Quentin-en-Yvelines, à ce

croissant s’ajoute le site de Villaroche ;

- les activités de maintenance des aéronefs sont localisées à proximité des aéroports

franciliens.

Essonne 14%

Hauts-de-Seine 12%

Paris 9%

Seine-et-Marne 15% Val d'Oise

15%

Yvelines 16%

Val-de-Marne 8%

Seine-Saint-Denis 11%

Répartition des PME / PMI travaillant pour la filière de l'aéronautique en Ile-de-France (activités

dédiées et hors activités dédiées)

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 13

Page 14: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

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Page 15: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 15

Le tissu des entreprises franciliennes dont l’activité est liée, du moins en partie, au secteur de

l’aéronautique est diffus et difficile à appréhender, notamment en raison d’un manque de

statistiques précises et récentes sur les PME-PMI.

L’Ile-de-France conserve des atouts vis-à-vis des autres régions françaises susceptibles d’intéresser

les établissements de cette filière : d’importants moyens dans la R&D couplés à des centres de

formation spécialisés et des universités, un vaste bassin d’emplois, le 2ème système de plateforme

aéroportuaire européen, l’un des principaux salons aéronautiques mondiaux, un pôle de

compétitivité spécialisé dans cette filière, la présence des grands commanditaires publics...

Cependant, la concurrence entre les territoires - à la fois entre les départements franciliens et entre

l’Ile-de-France et les autres régions de l’hexagone -, sur le secteur de l’aéronautique étant forte, la

concentration des entreprises - en-dehors des sièges sociaux - et l’importance des sites de

production de l’aéronautique en Ile-de-France ne sont pas perçues.

Dans une logique de complémentarité territoriale, deux moyens pourraient être mis en œuvre pour

parvenir à une meilleure reconnaissance de l’Ile-de-France en tant que 1ère région française dans le

secteur de l’aéronautique :

- la structuration d’un pôle aéronautique territorialisé bien identifié, autour duquel gravitent les PME-PMI dans un tissu plus diffus ;

- une meilleure connaissance statistique de la composition du tissu des PME-PMI actives dans ce domaine.

L’immobilier d’entreprises dédié au secteur de l’aéronautique en Ile-de-France

L’incubateur Boucicaut, qui accueillera des projets dès janvier 2014, est le seul équipement

immobilier francilien ciblant le secteur de l’aéronautique. Il propose aux créateurs ou dirigeants

d’entreprises innovantes de moins de cinq ans des services d’accompagnement par des experts

sectoriels, un accès au financement public et privé, un programme d’expérimentation, d’animation et

de formation, une immersion dans l’écosystème des start-up et TPE innovantes, un accès direct aux

industriels et le soutien de pôles de compétitivité.

Les partenaires de cet incubateur sont les réseaux et entreprises suivants : L’APHP, Air Liquide,

Airbus, la CDC, le CRN Santé, DCNS, Domus Vi, EADS, l’ENSCI, Groupe SEB, Hutchinson, Le Lieu du

Design, Safran, Sanofi, SFR, Société Générale, Zodiac Aerospace, Lafarge, Léon Grosse, Soletanche

Freyssinet, les pôles de compétitivité ASTech et Advancity.

A côté de cet équipement, qui cible un public précis, les entreprises de la filière aéronautique

peuvent être accueillies au sein d’infrastructures immobilières généralistes, c’est le cas pour

l’entreprise Cenaero France hébergée par la pépinière de Sénart. La plupart des services proposés

par ces équipements peuvent répondre aux attentes de tout type d’entreprise. Cependant, ils ne

sont pas toujours compétents pour satisfaire la demande de filière en développement/mutation ou

Page 16: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 16

de marchés ciblés. C’est pourquoi un accompagnement spécifique, combiné à des services plus

généralistes, pourrait être proposé aux entreprises de la filière aéronautique.

Le 1er Appel à projet de l’incubateur Boucicaut sur la thématique aéronautique a reçu des

candidatures, ce qui confirme la nécessité de déployer plusieurs équipements de ce type

en Ile-de-France.

Pôle de compétitivité aéronautique francilien ASTech Paris-Région

Composition des adhérents : un tiers sont des PME, un tiers des grands groupes et un tiers des

organismes de formation et de recherche. Ce pôle ne représente pas l’ensemble des entreprises

franciliennes du secteur aéronautique.

Thématiques de recherche :

- architecture véhicules et équipements ;

- énergie à bord ;

- maintenance aéronautique ;

- matériaux et procédés ;

- propulsion ;

- emploi, formation & recherche ;

- essais et instrumentations.

Objectifs : dynamiser et maintenir en Ile-de-France les positions de leader européen de l'industrie

des secteurs du transport spatial, de l’aviation d'affaires, de la propulsion et des équipements. Dans

le cadre de projets de recherche collaboratifs, ASTech facilite les partenariats entre les PME, les

organismes de recherche, les établissements d’enseignement supérieur et les grands groupes pour :

- anticiper les ruptures technologiques à venir ;

- encourager la recherche francilienne dans le domaine de l’aérospatial ;

- accompagner les PME dans leur développement en leur offrant des opportunités accrues

d’innovation et de collaboration.

Les formations aéronautiques en Ile-de-France

Le GIFAS recense 152 formations initiales et continues en Ile-de-France dans le secteur de

l’aéronautique. Parmi celles-ci, 26 offrent la possibilité d’effectuer un cursus en apprentissage. L’Ile-

de-France est en 2ème position, après la Région Midi-Pyrénées, pour le nombre de programmes.

La région francilienne accueille le seul CFA de l’aérien, l’AFMAé, spécialisé dans les métiers de

l’aéronautique. Il dispose de plusieurs sites à Massy, Toussus-le-Noble et La Courneuve.

Les autres cursus initiaux de bac +2 à bac +8 sont délivrés au sein des écoles d’ingénieurs ou des

universités. Ces centres peuvent proposer des programmes de formation continue.

La répartition géographique des établissements fait ressortir une concentration de ces dernières

dans le Sud-Ouest de l’Ile-de-France (Yvelines, Essonne, Paris et Hauts-de-Seine). Le cône de

l’innovation a la plus forte densité d’établissements.

Page 17: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 17

Les autres départements franciliens sont moins bien pourvus. Depuis la fermeture du centre de

l’AFMAé à Bonneuil-en-France en 2012, il n’y a plus de formation aéronautique dans le Val d’Oise.

L’IUP Marne la Vallée dispense une formation aéronautique en Seine-et-Marne (Master GSI spécialité

Ingénierie de la production et de la conception de produit). La Seine-Saint-Denis accueille les

formations aéronautiques du CNAM, quelques cursus de l’AFMAé (formations aérostructures), le

Master professionnel Informatique des Métiers et des Applications, Spécialité Informatique des

Systèmes Embarqués de l’Université Vincennes-Saint-Denis et l’IUT de Villetaneuse avec une Licence

Professionnelle Electronique et Informatique appliquées aux Industries du Transport.

Les pôles aéronautiques français

Selon l’Etude comparative de l’offre des clusters et pôles aéronautiques dans le cadre du projet Aigle

mené par le pôle ASTEch de l’Etablissement Public d’Aménagement Plaine de France, 2011, les points

communs entre les clusters étudiés9 sont les suivants :

- la majorité des financements sont publics (sauf cotisations) ;

- les offres de services sont similaires ;

- les équipements sont faiblement mutualisés.

De nouveaux constats sont apparus :

- l’implication des membres, notamment des Agences de développement et des Chambres de

commerce et d’industrie, dans la conduite des projets ;

- le besoin de reconnaissance en tant que chef de file, notamment à l’exportation ;

- la nécessité de créer des lieux de mutualisation, de rencontres.

Pour compléter cette 1ère comparaison sur le volet accompagnement ressources humaines (RH) des

pôles, les techniciens de quatre de ces structures, Aerospace Cluster, Pegase, Normandie AeroEspace

et Aerospace Valley, ont été interrogés par la CCI Seine-Saint-Denis en octobre 2013 sur les actions

mises en place en direction de leurs membres. Les échanges sont résumés dans le tableau ci-après.

9 Clusters étudiés : Aerospace Valley, Pôle Pégase, Aerospace Cluster, Aérides, IEF Aéro, Distretto Aerospaziale

Lombardo, Luftfahrtstandort Hamburg, Famborough Aerospace Consortium, Arranjo Produtivo Local Aerospacial, Normandie Aerospace.

Page 18: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 18

Pegase Normandie

AeroEspace

Aerospace

Cluster

Aerospace Valley

Philosophie Inscrire le volet RH

dans un parcours

business. Le pôle

fournit plus des

conseils que des

prestations.

Objectif contractualisé

avec l’Etat: + 10 000

emplois à horizon

2016.

Représenter ses

membres à

l’extérieur de la

région.

Montrer une

dynamique, une

vitrine.

Animer, faire le lien

entre les régions

Aquitaine et Midi-

Pyrénées.

Temps

homme dédié

Un équivalent temps

plein.

Un demi-

équivalent temps

plein.

Moins d’un

équivalent temps

plein.

30% d’un équivalent

temps plein.

Services

fournis

Sur le plan

opérationnel : soutien

au recrutement, aide

à l’adaptation des

formations, diagnostic

RH avec définition de

priorités.

Sur les métiers en

tension : les acteurs

du pôle ciblent les

métiers scientifiques,

les doctorants ou les

profils techniques

spécifiques. Pegase

aide l’entreprise à

définir sa stratégie RH

lorsqu’elle recherche

ces profils.

Promotion des

formations

aéronautiques

auprès des jeunes

et relais des

adhérents sur les

salons emplois.

Centralisation des

offres d’emploi.

Sur les actions

gestion

prévisionnelle des

emplois et

compétences,

intervention d’un

cabinet extérieur.

Groupe de travail

avec les acteurs

publics sur les

métiers en tension

(usinage) pour les

promouvoir et

adapter les

formations

existantes.

Rubrique emploi

sur le site qui

marche même s’il

est compliqué pour

les PME de

s’efforcer à la

mettre à jour.

Action collective

avec notamment

un diagnostic RH et

un

accompagnement

consultant mais

cette action n’est

pas spécialisée sur

les problématique

de l’aéronautique.

Des actions

ponctuelles comme

l’aide à la définition

et la promotion

d’une formation.

Développement d’un

axe de recrutement

avec les directions de

Pôle Emploi et l’IUMM

sur les besoins

immédiats des

adhérents

(coordination

d’actions

préexistantes).

Mise en place avec les

organismes de

formation des Régions

un outil prospectif

pour connaître les

besoins de demain en

formation initiale.

Sur le volet formation

continue, une action

sur des besoins plus

immédiats pour les

PME, notamment

pour les cadres.

Aerospace Valley a

développé un

catalogue des métiers.

Financement Direccte / Région / Le diagnostic RH Pas de financement Régions Aquitaine et

Page 19: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 19

des

prestations

20% du diagnostic RH

reste à la charge de

l’entreprise si elle est

membre du pôle.

est financé en

partie par la

Direccte et la

Région. 20% du

coût de la

prestation est à la

charge de

l’entreprise. Le

stand commun lors

des salons est

refacturé aux

membres.

spécifique actions

RH.

Midi-Pyrénées,

Direccte, IUMM… les

prestations sont

gratuites pour les

membres.

Intervention

prestataires

extérieurs

Au cas par cas. Il se

monte sur le territoire

une plateforme RH où

tous les acteurs

institutionnels seront

présents. Cette

plateforme cible les

filières en mutations

(pas

qu’aéronautique).

Diagnostic RH

réalisé par un

cabinet partenaire.

Sauf sur le

diagnostic RH, pas

de partenariat

extérieur formalisé.

Ce n’est pas

Aerospace Valley qui

conduit en propre les

actions mais d’autres

organismes.

Aerospace Valley a

porté la candidature

pour la plateforme RH

mais n’a pas vocation

à la piloter

Public ciblé

en priorité

Bac +5 et + Jeunes, étudiants Pas de public ciblé

en particulier

Adhérents et PME

Partenariats Formalisés avec

GIFAS, ASTech,

Aerospace Valley,

Pôle Emploi et l’INSEE.

Formalisés avec

Pôle Emploi. Non

formalisé avec les

acteurs de la

formation.

Relations avec les

organismes de

formation.

Formalisés avec les

organismes de

formation continue et

intiale. IUMM, Pôle

emploi, APEC…

rencontres deux fois

par an avec ASTech,

Pegase.

En synthèse, les outils ressources humaines - principalement tournés vers la gestion prévisionnelle

des emplois et compétences - sont similaires d’un pôle aéronautique à l’autre mais plus ou moins

développés et internalisés. La justification des actions ressources humaines dans la stratégie des

pôles varie. Celles-ci peuvent être comprises au sein d’un parcours business de l’entreprise, à

l’intérieur d’un plan de communication visant la promotion des membres du pôle, vues comme une

vitrine de la dynamique économique ou encore un moyen d’atteindre des objectifs chiffrés de

création d’emplois fixés avec les financeurs des actions ressources humaines. Les services ressources

humaines proposés par les pôles sont très fortement subventionnés par les principaux financeurs de

ces structures, une faible participation des entreprises est demandée (en moyenne 20% du coût de la

Page 20: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 20

prestation diagnostic ressources humaines et partage des coûts des stands communs sur les salons

emplois). L’implication des entreprises sur ce champ est difficile à conserver dans la durée,

notamment dans la remontée de leurs besoins.

En termes d’accompagnement des entreprises, les réponses des pôles de compétitivité

aéronautiques français et leur niveau d’engagement sont différents. Tous proposent la mise en place

d’un diagnostic ressources humaines dans l’entreprise. Deux d’entre eux ont mis le secteur de

l’aéronautique à l’intérieur d’une plateforme RH territorialisée. Celles-ci étant en cours de

déploiement, il n’y a pas encore de retour d’expérience possible.

La maintenance aéronautique

Selon le rapport du PIPAME Maintenance et réparation aéronautique, juin 2010, ce champ recouvre

les secteurs suivants :

- la maintenance (inspection périodique de l’équipement qui suit un programme,

remplacement systématique d’organes ou de parties d’organe) ;

- la réparation (remise en marche après une panne) ;

- la révision générale (démontage et contrôle approfondi de chaque pièce, mise aux normes

ou évolution des versions).

Quatre niveaux de maintenance sont distingués :

- la maintenance de niveau A : tous les mois ou toutes les 500 heures de vol, généralement

effectuée en une nuit dans une enceinte d’aéroport ;

- la maintenance de niveau B : tous les trois mois, en général effectuée durant la nuit dans une

enceinte d’aéroport ;

- la maintenance de niveau C : tous les 12-18 mois ou pour un nombre d’heures de vol

effectives défini par le constructeur. Cette vérification met l’appareil hors service et nécessite

beaucoup d’espace. Elle est réalisée le plus souvent dans un hangar de maintenance ;

- la maintenance de niveau D ou maintenance lourde : tous les 4-5 ans, exige plus de temps

(entre deux semaines et 2-3 mois) et d’espace que les autres types d’intervention. Elle est

exécutée dans un hangar de maintenance. C’est en général le moment où les compagnies

installent les dernières améliorations apportées par les constructeurs.

Le rapport distingue cinq types principaux d’activités de maintenance aéronautique : lignes (ou

maintenance en piste), structure principale, moteurs, composants / équipements et modifications.

Les besoins en main-d’œuvre et en pièces détachées sont variables selon le type d’activité.

La maintenance en piste ou celle de la structure principale est gourmande en main-d’œuvre et risque

d’être de plus en plus délocalisée vers les pays où son coût est moindre par rapport à l’Europe. En

revanche, pour ce qui est des moteurs et des composants, la part du coût de la main-d’œuvre est

très faible par rapport à celui des pièces détachées. C’est sur ces segments d’activités que l’Europe et

la France pourraient profiter des perspectives à la hausse du trafic aérien.

Les protocoles de maintenance sont déterminés par les constructeurs. Ils peuvent être internalisés

par les compagnies aériennes ou pris en charge par une société indépendante. Le secteur de la

maintenance est fragmenté - 80% des sociétés sont des PME -, en changement continu pour

Page 21: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 21

s’adapter aux exigences des compagnies (une diminution des cycles de maintenance, une baisse des

prix et un large choix de services qualitatifs avec un niveau de garantie assuré) et à la complexité

croissante des systèmes avioniques.

La croissance de la complexité avionique se traduit par huit changements technologiques majeurs :

- l’augmentation de la part des matériaux composites ;

- l’accroissement des systèmes électroniques ;

- la technologie avancée de propulsion ;

- les pronostics et diagnostics ;

- la globalisation du secteur de la maintenance ;

- la part croissante de l’électrique ;

- les solutions de maintenance intégrées ;

- la cinématique de la configuration.

Tous ces éléments contraignent le secteur de la maintenance à amplifier les investissements dans les

compétences, la gestion des bases de connaissances et les matériels. Les entreprises de maintenance

ont de plus en plus besoin de connaissances multidisciplinaires variées et pointues. Cette nécessité

les encourage à opérer des intégrations horizontales. Dans le même temps, la gestion du stock et des

flux, qui évolue vers un mode lean10, incite aux intégrations verticales.

La technicité et l’intégration croissantes des activités poussent à la création de hubs de maintenance

qui favorisent la mutualisation des connaissances technologiques et la mobilisation de ressources

financières pour regrouper les moyens et répartir les coûts fixes et indirects. A partir de ces hubs

rayonnent des services décentralisés sur les plateformes aéroportuaires locales.

Le pôle du Bourget

Environnement économique, social et politique

A l’heure du nouveau Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF) et d’avancées importantes

dans la réalisation du projet du Grand Paris, le développement du pôle du Bourget constitue un enjeu

de taille pour l’économie et l’attractivité régionale. Il est pris en compte dans la plupart des

documents de planification et les réflexions des acteurs économiques locaux, régionaux ou

nationaux.

Au sein du SDRIF, il s’intègre dans le Territoire d’Intérêt Métropolitain (TIM) du Grand Roissy. Le pôle

est identifié comme ayant un important potentiel de redynamisation autour des industries

aéroportuaires, aéronautiques et spatiales, des services et des hautes technologies. Il s’agit d’un

territoire, doté de potentialités majeures en termes de créations d’emplois. Il constitue un des atouts

10

La gestion de la production dite lean recherche la performance en matière de productivité,

de qualité, de délais, et de coûts par l'amélioration continue et l'élimination des gaspillages. L’une

des notions principales de ce mode de gestion est le « juste-à-temps ».

Page 22: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 22

du développement économique et territorial de la région Ile-de-France. Les installations prochaines

d’Eurocopter et d’EADS Innovation Works sont les signes de l’attractivité et de la vitalité de ce

territoire.

Pendant des années, le vaste territoire de la plateforme aéroportuaire du Bourget et ses multiples

composantes se sont développés, sans définir précisément leur image. Paris-Le Bourget a éprouvé

des difficultés à s’affirmer comme un pôle économique et culturel d’envergure, une entité globale

forte et cohérente dans ses projets. L’aéroport, pourtant classé 1er au niveau européen pour le trafic

de l’aviation d’affaires, peine à se positionner comme tel. C’est dans ce sens que les projets inscrits

dans le cadre du Grand Paris (notamment avec le Contrat de Développement Territorial Pôle

métropolitain du Bourget, Pôle d’excellence aéronautique) tendent à orienter son développement.

Situé entre Plaine Commune (cluster de la création) et le territoire du Grand Roissy (cluster des

échanges internationaux), ce pôle concentre des activités industrielles, de recherche et de formation

qui seront autant d’atouts pour la structuration d’un cluster aéronautique sur ce territoire. La

plateforme aéroportuaire du Bourget, située à cheval sur les départements de la Seine-Saint-Denis et

du Val d’Oise, accueille une centaine d’entreprises pour 3 100 salariés environ.

Le CDT du Bourget

Le CDT du Bourget regroupe les communes membres de la Communauté d’agglomération de

l’Aéroport du Bourget (CAAB), ainsi que les

communes du Blanc-Mesnil, de Bonneuil-en-France

et de La Courneuve (Communauté d’agglomération

Plaine Commune). Ce territoire compte 177 870

habitants (INSEE 2011), pour un revenu moyen de

17 773 € (DGI-Revenu 2008). On recense 30 648

salariés privés (GARP 2009), employés dans 10 763

établissements. Parmi ces entreprises, on retrouve

de grands employeurs, comme Alstom (1 300

salariés) ou la SNCF (1 000 salariés). Depuis 2000, le

nombre d’implantations d’établissements sur le

périmètre du CDT progresse de façon constante.

Depuis 2006, cette croissance est même supérieure

à celle de la région, déconnectée de la dynamique

de l’emploi privé, dont l’évolution reste négative.

L’environnement urbain

Des projets de transports à court (RER B Nord+), moyen (Tangentielle Nord) et long termes (Grand

Paris Express) viendront renforcer l’attractivité de ce territoire pour les entreprises.

Source : CCID SSD - 2011

Page 23: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 23

Les projets de transport en cours

La Tangentielle Nord

Figure 5 : Tangentielle Nord. Source : SNCF, 2011

Le 1er tronçon de la Tangentielle Nord reliera Epinay-sur-Seine au Bourget. Le projet est dans la phase

de travaux, pour une mise en service prévue en 2014. Sept gares seront desservies le long du

parcours, dont cinq en interconnexion avec d’autres modes lourds :

- Le Bourget (RER B)

- Dugny-La Courneuve

- Stains-Cerisaie

- Pierrefitte-Stains (RER D)

- Villetaneuse-Université (T8)

- Epinay-Villetaneuse (Transilien H)

- Epinay-sur-Seine (RER C, T8)

L’arrivée de cette infrastructure entraînera un réaménagement de la gare RER du Bourget existante.

En 2015, les prévisions de trafic pour cette gare sont de 17 200 voyageurs par jour.

Même si la Tangentielle Nord ne dessert pas directement la plateforme aéroportuaire du Bourget,

elle sera une alternative au réseau radial (Paris – banlieue) et permettra des rabattements plus

efficaces vers ce dernier.

Page 24: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 24

Le RER B Nord +

La modernisation du RER B, au Nord, améliore la régularité de la ligne.

Ce projet comprend le réaménagement des gares et le rehaussement des quais, l’installation d’un

nouveau mobilier ainsi que la rénovation du matériel roulant. Il s’agit d’améliorer le confort, la

fluidité des voyageurs et l’accessibilité pour tous.

L’offre de la ligne est simplifiée et renforcée

avec des trains omnibus dans les deux sens et

sur les deux branches du RER. Le temps de

parcours est amélioré avec deux voies de

circulation dédiées au RER B, réduisant ainsi

les effets d’un incident sur la ligne et les

conflits avec d’autres circulations.

Par ailleurs, la fréquence s’accroit aux heures

de pointe :

– un train toutes les trois minutes aux

heures de pointe entre la Gare du

Nord et Aulnay-sous-Bois ;

– un train toutes les six minutes aux

heures de pointe sur les branches

Aulnay-sous-Bois – Mitry-Claye et

Aulnay-sous-Bois – Aéroport CDG 2.

10 trains par heure dans les deux sens

s’arrêtent à la gare du Bourget aux heures de

pointe.

Le Grand Paris Express

Projet d’envergure métropolitaine, le Grand Paris Express (GPE) doit desservir à l’horizon 2023 la

gare RER du Bourget et la plateforme aéroportuaire en 2027.

La station « Le Bourget RER », sous maîtrise d’ouvrage de la Société du Grand Paris, constituera un

point nodal du réseau. Elle marquera la fin de l’exploitation en tronc commun des lignes 16 et 17

depuis la gare « Saint-Denis Pleyel ». La 1ère sera à destination de Noisy-Champs, la 2nde se poursuivra

vers le Mesnil-Amelot. De cette station, l’accessibilité aux aéroports de Paris-Charles de Gaulle et

Paris-Le Bourget, aux Parcs des Expositions de Paris Nord Villepinte, aux quartiers d’affaires Paris-La

Défense et Paris-Saint Lazare ainsi qu’aux zones d’emplois et d’habitats de la proche couronne de

Paris, sera renforcée. La fréquence restera élevée puisque, sur les tronçons situés après le tronc

commun, les trains circuleront en moyenne toutes les trois minutes.

Figure 6 : nombre de RER B par heure. Source : Stif, 2012

Page 25: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 25

Le GPE permettra une desserte directe et la mise en réseau de la plateforme aéroportuaire avec les

grands pôles économiques franciliens : La Défense, Paris, Paris-Charles de Gaulle via la station

« Le Bourget Aéroport ».

Figure 7 : Réseau du Grand Paris Express. Source : Société du Grand Paris, 2013

L’accessibilité routière

Le réseau principal : les autoroutes A1 et A3 et A104

L’aéroport Paris-Le Bourget est desservi par trois infrastructures routières de 1er ordre : les

autoroutes A1, A3 et A104. Quatre échangeurs sont disséminés le long de ces axes et facilitent

l’accès à la plateforme aéroportuaire et aux territoires limitrophes. Ces infrastructures permettent de

relier du Bourget, dans de bonnes conditions, les pôles de développement voisins Paris-Charles de

Gaulle, la Plaine Saint-Denis et Paris. Toutefois, l’A1 est un axe très emprunté puisque 150 000 à

200 000 véhicules circulent sur ce tronçon tous les jours, provoquant des phénomènes de

congestion.

Ligne 17

Ligne 16

Page 26: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 26

Le réseau secondaire

Aux abords du périmètre d’étude, côté Seine-Saint-Denis, le trafic moyen journalier sur la voirie

départementale est marqué par d’importants flux routiers, et notamment sur l’ex RN 2/17 (avenue

du 8 mai 1945 / Route de Flandres) qui longe la plateforme aéroportuaire, avec près de 32 000

véhicules par jour dont 3 000 poids lourds11.

11

Source : EPA Plaine de France, diagnostic de la circulation des poids-lourds sur l’ex-RN2 dans le secteur du Bourget, novembre 2013

Source : Conseil Général 93

Page 27: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 27

L’accessibilité routière aux abords de la plateforme

Aujourd’hui, l’axe avenue du 8 mai 1945 / Route de Flandres, est très fréquenté par les voitures et les

poids lourds. Par ailleurs, le partage de la voirie est efficace, en particulier dans la partie sequano-

dionysienne, où les bus circulent en site propre.

La circulation à l’Ouest de la plateforme

via le centre-ville de Dugny est

également dense, la voirie étant

empruntée par près de 15 000 véhicules

par jour. Cet axe, qui permet l’accès du

parc des expositions est de bonne

qualité.

Page 28: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 28

L’accessibilité en transports en commun du site Paris-Le Bourget s’améliorera avec la

Tangentielle Nord et l’arrivée d’une gare Grand Paris Express aux pieds des pistes.

L’accessibilité routière bénéficie de la proximité de plusieurs voies rapides. Cependant, il y

a un risque de saturation de ces axes déjà fortement fréquentés.

Les caractéristiques de l’aéroport Paris-Le Bourget

Le territoire du Bourget bénéficie du 1er aéroport d'affaires européen. C’est un atout d'envergure

mondiale, un élément fort d’attractivité. L’aéroport Paris-Le Bourget, avec le Salon International de

l'Aéronautique et de l'Espace et le Musée de l'Air et de l'Espace (SIAE) est devenu une marque

identifiée internationalement. Depuis 1974, l’aéroport s’est spécialisé dans l’aviation d’affaires et les

activités aéronautiques, en particulier dans la maintenance des aéronefs. Ces activités sont en plein

essor puisque, selon les constructeurs, les perspectives d’évolution de la demande pour les avions

d’affaires devraient progresser dans les années à venir. Le nombre de mouvements d’avions et

d’hélicoptères s’est élevé à environ 55 993 en 2012, ce qui le place au 3ème rang des aéroports

franciliens, en termes de mouvements d’avions. Enfin, Paris-Le Bourget peut, avec sa piste de 3 000

mètres, accueillir quasiment tous les types d’appareils.

Les entreprises situées sur la plateforme de Paris-Le Bourget sont distribuées en quatre types :

- les compagnies aériennes et d’assistance dont les compagnies « corporate » ;

- les compagnies charter ;

- les opérateurs ;

- les sociétés de services et de maintenance aéroportuaire.

Les compagnies aéroportuaires, en concurrence pour l’aviation d’affaires

Huit opérateurs différents sont localisés sur la plateforme de Paris-Le Bourget : Landmark Aviation,

Universal, Signature et Jetex Flight Support, auxquels s’ajoutent Dassault Falcon Service, compagnie

aérienne et assistance aérienne, Jet Service du groupe Ségur qui regroupe quatre filiales (deux

compagnies aériennes Aerovision et Aerojet ainsi que des activités d’assistance aérienne (CAMO) et

de maintenance (BCA)) et Unijet. A ces compagnies, se joint Net Jets, opérateur en propriété

partagée. Cette entreprise, qui compte 20 mouvements par jour, dispose d’une base à Paris-Le

Bourget et au Portugal.

D’après Aéroports de Paris (ADP), gestionnaire de la plateforme aéroportuaire Paris-Le Bourget où

sont hébergés ces opérateurs, la concurrence entre eux est forte, notamment sur le marché de la

péninsule arabique (15 vols par semaine). Cette concurrence est d’autant plus importante que le

marché ne génère pas assez d’activité pour la totalité de ces entreprises. Malgré une tentative,

avortée, de mutualisation d’équipements (matériel de dégivrage) pilotée par ADP, aucune

collaboration entre ces entreprises ne semble envisageable.

La maintenance, un secteur en croissance et mutations

Air France Industries fait partie des sociétés de services et de maintenance aéroportuaire localisées

sur la plateforme. Son déménagement pour celle de Roissy est prévu pour 2015. Deux des hangars

sont dédiés à la maintenance des avions de la compagnie Air France ainsi qu’aux avions-radar

militaires (AWACS/BERIEV).

Page 29: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 29

Dassault Falcon Service s’occupe de la maintenance de l’ensemble de ses Falcons.

CESSNA, entreprise américaine de construction aéronautique et de maintenance, est également

présente. Son implantation sur la plateforme de Paris-Le Bourget représente 80 personnes dont une

équipe mobile qui se déplace sur toutes les plateformes européennes pour des opérations de

maintenance.

Embraer, entreprise brésilienne est accueillie au Bourget avec 60 salariés. C’est la principale base

européenne du groupe.

La société Systèmes et Technologies de Traitement de Surface (STTS), qui appartient au groupe

Finaero, intervient sur la peinture et l’étanchéité des aéronefs, notamment pour Dassault Falcon

Service, ainsi que sur la maintenance. STTS dispose de deux hangars sur la plateforme.

Une antenne de la société AIP est localisée au Bourget (son siège est sur la plateforme de Roissy). Elle

est spécialisée dans la conception, l'aménagement intérieur et la rénovation de tous types d'avions

et d'hélicoptères V.I.P, qu'il s'agisse d'aviation privée ou commerciale.

A côtés de ces compagnies, un tissu de PME travaille sur l’aménagement de l’intérieur des avions.

Les entreprises de services, ciblant la clientèle d’affaires

Des entreprises de services, en lien ou non avec l’activité aéronautique, sont présentes. Il s’agit des

entreprises de catering (Jet Chef, filiale haut de gamme de Servair-groupe Air

France/Airculinaire/Newrest/….), d’hôtellerie, de location de voitures, etc. Fin 2014, un nouvel hôtel

4* ouvrira. Ce projet portera la capacité hôtelière de la plateforme aéroportuaire à 208 chambres fin

2014. Un projet de centre commercial au niveau du croisement de l’A1 et de l’ex-RN2 est étudié la

CAAB, ADP et Unibail. Aucune information sur sa programmation n’a encore été communiquée.

Malgré la reconnaissance internationale de la marque Paris-Le Bourget, les entreprises de la filière

aéronautique sur la plateforme sont peu visibles. La création d’un cluster sur cette thématique ou

d’équipements dédiés permettrait de pallier ce manque de notoriété.

Paris-Le Bourget accueille deux équipements culturels majeurs

- le Parc des Expositions du Bourget (70 manifestations par an, dont le Salon International de

l’Aéronautique et de l‘Espace), le plus important client d’ADP pour la location d’espace (100

hectares sur les 5 500 de la plateforme). L’activité du Parc des Exposition reste indépendante

du reste de l’activité de la plateforme et sans lien avec l’activité aéroportuaire ;

- le Musée de l’Air et de l’Espace (MAE) qui possède une collection de 400 appareils dont 200

exposés. Un projet de rénovation de ce musée, d’un montant de 21 millions d’euros, est en

cours.

Page 30: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 30

Les activités économiques de l’aéroport Paris-Le Bourget sont majoritairement tournées

vers l’aviation d’affaires, ce qui entraîne la présence d’un grand nombre d’entreprises

spécifiques à l’aéroportuaire.

Paris-Le Bourget est reconnu pour sa contribution à la vie événementielle mondiale de

l’aéronautique avec le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace.

Foncier disponible à proximité des pistes de l’aéroport : une opportunité pour le

développement des activités aéronautiques

En bordure de l’aéroport, sur les communes de Dugny et de Bonneuil-en-France, le départ de

l’ancienne base militaire aéronavale 104 en juin 2011 a libéré 27,5 hectares de foncier, susceptibles

d’accueillir de nouveaux projets.

La CAAB a acquis ces terrains auprès de l’Etat. Elle poursuit l’objectif, indiqué dans le CDT, d’y

implanter des activités en lien avec l’aéronautique et/ou l’aéroportuaire. Cette volonté politique

permettra de valoriser ce territoire comme pôle d’excellence. La programmation d’ensemble

projetée dans le CDT prévoit 100 000 m² d’activités, y compris l’usine d’Eurocopter (arrivée mi-2015).

Pour mieux accueillir ces nouvelles activités, la CAAB envisage une amélioration de la desserte de

l’ensemble de la façade Ouest. Au titre du CDT, les aménagements suivants sont prévus :

- un rond-point paysager à l’entrée du site et de l’usine d’Eurocopter ;

- un réseau de flux secondaire pour irriguer le site vers le Sud ;

- une voie de desserte par le Nord pour faciliter l’accès à la RD170 et l’A1. Cette possibilité est

étudiée par le Conseil général du Val d’Oise.

Les terrains de l’ancienne base aéronavale 104, libérant en un seul tenant 27,5 hectares

situés dans la zone dense de la région francilienne sont une opportunité pour l’émergence d’un

pôle d’activités support d’une stratégie territoriale.

Page 31: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 31

Des activités concentrées autour des pistes de l’aéroport Paris-Le Bourget sur un espace

dessinant un « U »

Figure 8 : Plan du Bourget. Source : CCI Seine-Saint-Denis, 2013

Légende :

Plateforme Paris-Le Bourget :

ADP : site de 30 hectares presque inoccupé, propriétaire : ADP

Activités : maintenance aéroportuaire et garages, aérogares, administration et services

Eurocopter : futur site d’implantation de l’usine de pales Eurocopter

Réserves : réserve foncière de 10 hectares, ancienne base aéronavale 104 de Dugny

Aire des vents : site qui sert pour certaines manifestations et lieu de stationnement supplémentaire pour le

parc des expositions

PEX : parc des expositions du Bourget, 3ème

parc d’expositions francilien, géré par VIparis

MAE : Musée de l’Air et de l’Espace

Transports collectifs :

RER B

TNL : Tangentielle Nord

GPE : Grand Paris Express

Page 32: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 32

Développement des activités aéroportuaires et tertiaires : ADP, un gestionnaire

incontournable

Dans sa stratégie, ADP positionne l’aéroport Paris-Le Bourget sur le segment de l’aviation d’affaires,

les aménagements qu’il projette sur la plateforme vont dans le sens du développement de cette

activité. En effet, le gestionnaire souhaite répondre à la demande des opérateurs de services désirant

s'installer sur le site de Paris-Le Bourget. Dans cette optique, il a été décidé de mettre à disposition

une surface totale de 24 000 m² pour accueillir les projets aéronautiques et l'implantation de

terminaux privés. D’ici la fin 2013, trois nouveaux opérateurs s'implanteront sur l'aéroport d'affaires

parisien : Comlux associé à Landmark, Rizon Jet et XJET. Deux autres, présents sur le site, envisagent

de développer leurs installations : Unijet et Landmark.

Le gestionnaire de l'aéroport souhaite favoriser l'accueil des entreprises du secteur tertiaire en

créant un pôle d'excellence aéroportuaire. La 1ère phase du développement immobilier a débuté avec

la réhabilitation de l'espace Jacqueline Auriol (8 900 m²) pour des activités de PME-PMI. Deux

plateaux de bureaux totalisant 2 600 m² sont disponibles. En outre, les orientations immobilières

prévoient la création de deux villages d'entreprises, dont un de 15 000 m², qui accueilleront des PME

à vocation technologique.

Pour accompagner le développement des infrastructures et des zones d'activités, Aéroports de Paris

enrichit son offre de services à l'attention de ses clients. Dans ce sens, la construction d'un hôtel, le

2ème dans l'enceinte de l'aéroport, a débuté en octobre 2013. Cet hôtel de qualité 4* Courtyard by

Marriott offrira 120 chambres et de multiples services (dont deux restaurants, un fitness center, une

conciergerie, un kiosque à journaux, etc.). L'aéroport projette, également, de créer une nouvelle

entrée sur la plateforme dédiée à l'aviation d'affaires.

Dans ce contexte, ADP désire étendre la plateforme sur la totalité, ou partie, des 10 hectares restant

de l’ancienne base militaire aéronavale 104. Cet espace pourrait accueillir des entreprises de

maintenance présentes sur la partie centrale et offrir aux compagnies et aux opérateurs de nouveaux

hangars pour leurs appareils.

ADP a prévu d’investir 60 millions d'euros entre 2011 et 2015 dans un programme de

développement de l'aéroport Paris-Le Bourget, pour mettre à disposition des compagnies, qui

souhaitent s’agrandir, de nouvelles surfaces et accueillir de nouvelles entreprises.

Aéroports de Paris dispose par ailleurs au Nord-Ouest des pistes d’un site de 30 hectares aujourd’hui

presque inoccupé et dont l’accessibilité routière s’est améliorée avec la création du Boulevard

Intercommunal du Parisis. Sur ces terrains sont présents un banc d’essai d’EADS SECA ainsi qu’un

bâtiment/hangar vide. Pour être exploité, ce site devra être relié aux pistes mais l’investissement est

jugé trop coûteux par ADP qui l’envisage comme un espace de stockage ou pour le développement

d’activités tertiaires.

Enfin, le départ d’Air France Industries libère 3 hangars de 30 000 m² ainsi qu’un bâtiment tertiaire

de 30 000 m². Ces derniers font l’objet de propositions de la part des compagnies déjà présentes sur

la plateforme auprès d’ADP.

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 33

ADP est un acteur incontournable dans la réflexion sur l’avenir de Paris-Le Bourget. En

effet, ADP est propriétaire de l’ensemble des terrains de la plateforme et situés à

proximité, exceptés ceux de l’ancienne base aéronavale 104. Dans son rôle de gestionnaire

de l’aéroport, il est l’organisateur des différentes activités qui y sont présentes.

Les projets économiques autour de la plateforme Paris-Le Bourget

L’usine Eurocopter, un élément central du futur pôle d’excellence aéronautique

L’usine Eurocopter de construction de pales située à La Courneuve, devenue inadaptée à la

production de l’entreprise, déménage pour s’implanter en bordure de l’aéroport Paris-Le Bourget.

L’implantation des installations projetées par Eurocopter se fera sur 17 hectares du terrain de

l’ancienne base aéronavale 104, sur les communes de Dugny et de Bonneuil-en-France. Ce futur site

sera dédié à la fabrication et la recherche de pales en matériaux composites. Il devrait ouvrir mi-2015

et employer 1 000 personnes.

Le site accueillera plusieurs activités dans des bâtiments indépendants. Parmi lesquelles :

- des ateliers de production ;

- un campus avec un centre de formation ;

- des laboratoires associés à la production et le centre de recherche (EADS Innovation Works).

Le projet d’Eurocopter, ayant fait consensus et soutenu par les collectivités territoriales, étant dans la

phase d’exécution des travaux, la justification et la réalisation de celui-ci ne faisant plus débat, il sera

peu abordé dans les parties suivantes.

Figure 9 : Visualisation des différents locaux. Source : Eurocopter Paris-Le Bourget, résumé non technique du dossier de

demande d’autorisation d’exploiter, 2012

Page 34: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 34

Ce projet, incluant à la fois une partie production et une partie recherche et développement,

pourrait être moteur pour enclencher une dynamique autour d’un pôle d’excellence aéronautique.

En effet, à côté de l’emplacement de l’usine Eurocopter, environ 10 hectares de l’ancienne base

aéronavale, acquis par la CAAB, seraient susceptibles d’accueillir des entreprises de la filière

aéronautique. Sur cet emplacement, plusieurs projets sont envisagés.

L’installation de l’usine et du centre de recherche Eurocopter contribuent à renforcer la

notoriété de Paris-Le Bourget.

Aéroports de Paris positionné sur une logique d’accroissement de la capacité d’accueil

des activités de maintenance

Selon ADP, les activités de la plateforme du Bourget s’inscrivent dans un espace trop contraint, étroit

au regard des besoins des compagnies et des entreprises de maintenance aéronautique. Depuis

quelques années, la taille des avions sur la plateforme augmente, nécessitant des hangars plus

grands. Dans ce contexte, la compagnie s’est positionnée sur une partie des 10 hectares restants de

l’ancienne emprise de la base militaire de Dugny pour y installer des activités de maintenance. Une

proposition financière allant dans ce sens a été déposée auprès de la CAAB, propriétaire des terrains.

Le projet d’ADP vise le développement des activités aéroportuaires en accueillant de

nouvelles entreprises et en favorisant la croissance des autres.

Le projet de campus de l’aérien au Bourget : rapprocher les formations aéronautiques

maintenance et tertiaire des zones principales d’emplois

L’AFMAé est un CFA, structuré en association 1901 créé en 1996 par la FNAM, le GIFAS, Air France et

ADP, dont l’objet est d’apporter des réponses aux besoins de compétences des entreprises du

secteur aéronautique au sens large. Son conseil d’administration se compose des représentants du

GIFAS (cinq voix délibératives), de la FNAM (cinq voix délibératives), d’Air France (10 voix

délibératives) et d’Aéroport de Paris (une voix délibérative). Il propose des formations initiales en

alternance et des formations continues pour des métiers techniques ou des métiers de services.

L’AFMAé est historiquement l’école technique d’Air France, issue d’Air France Industries. Elle doit à

cet historique sa spécialisation dans la maintenance aéronautique. De plus, le campus de Massy

dispose d’un plateau technique sur le site de Toussus-le-Noble qui accueille les hangars de

maintenance nécessaires aux travaux pratiques des élèves.

Le CFA dispense sur le campus de Vilgénis, à proximité d’Orly, des formations « mécaniciens

systèmes cellules » et « accueil dans les transports et assistance, conseil et vente à distance ». A La

Courneuve, dans l’enceinte d’Eurocopter, l’AFMAé propose des formations en aérostructure. 460

apprentis sont reçus sur le site de Massy et 40 sur celui de La Courneuve.

Dans le contexte du Contrat de Développement Territorial du Bourget et de la dynamique autour

de l’aéroport Paris-Le Bourget, l’AFMAé a souhaité positionner un projet de campus sur l’ancienne

Page 35: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 35

emprise de la base militaire de Dugny, en proximité de Paris et de Roissy, au sein d’une zone

d’activité regroupant plus de 70 entreprises (compagnies aériennes, constructeurs aéronautiques,

équipementiers et motoristes, sociétés de service) pour apporter sa compétence aux acteurs

environnants. Ce projet s'inscrivait en cohérence avec le projet Aigle porté par le pôle de

compétitivité aéronautique francilien ASTech, l'implantation de la nouvelle usine d'Eurocopter et

le déplacement d'une partie des activités EADS Innovation Works. Ce volet académique aurait

ainsi complété les bases d’un cluster aéronautique au Bourget.

L’AFMAé a travaillé sur une offre de formation innovante et élargie via l’alternance et la formation

continue afin de contribuer à la création d'une filière d’excellence du CAP au BAC + 8 en créant des

passerelles entre les formations professionnelles et les formations d’ingénieur voire la recherche.

L’objectif était de doubler sa capacité de formation actuelle en répondant plus et mieux aux besoins

des entreprises. La structure de formation aurait pu être mutualisée avec d’autres partenaires,

d’autres centres de formation, universités, grandes écoles et laboratoires publics et privés.

Cependant, le portage de ce projet, sa gouvernance ainsi que le tour de table n’ayant pu aboutir,

le projet a été revu par l’AFMAé. La nouvelle mouture ne prend en compte que le centre de

formation de l’AFMAé mais d’autres centres de formations pourront s’y greffer

Ce projet localise au Nord les formations aéronautiques structure et maintenance des avions en

ligne, ainsi que les formations de service en aéroport. Le budget cible est autour de 12 millions

d’euros.

Redimensionné, le projet de l’AFMAé devrait apporter des réponses aux besoins de formation aéronautiques des bassins d’emploi des plateformes Paris-Le Bourget et Paris-Charles de Gaulle.

Le besoin non avéré d’une plateforme technologique à destination du secteur de

l’aéronautique

Lorsque la CCI Seine-Saint-Denis a candidaté à l’Appel à projet Grand Paris de la Direccte en 2012,

l’un de ses objectifs était de tester la faisabilité d’une plateforme technologique à proximité de

l’aéroport Paris-Le Bourget, c’est-à-dire une mise à disposition de moyens matériels et humains au

service des entreprises dans un même lieu.

Site historique lié aux débuts de l’aviation, l’aéroport Paris-Le Bourget accueille environ 70

entreprises en lien avec ce secteur. Dans la démarche de représentation des territoires du Grand

Paris, il a été identifié comme cluster de l’aéronautique. Cette spécialisation sera renforcée par

l’arrivée prochaine de l’usine de construction de pales Eurocopter et d’un centre de recherche EADS

Innovation Works sur cette thématique.

Dans ce contexte, l’implantation d’une plateforme technologique aurait pu être légitime, liée aux

sujets de recherche d’Eurocopter. Cependant, les attentes des acteurs de la filière aéronautique ne

semblent pas être de cet ordre. En effet, plusieurs grands groupes ont été interrogés sur cette

opportunité. Les échanges ont montré que ces derniers sont déjà engagés dans des programmes de

recherche transversaux et n’ont pas abouti à une expression d’attentes, dans le secteur de la

recherche, commune. De ce fait, un noyau dur d’industriels qui aurait pu porter ce projet ne s’est pas

Page 36: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 36

détaché. Ce constat peut s’expliquer par leur participation aux programmes de recherche mis en

place par le Programme d’Investissements d’Avenir, notamment au sein des Instituts de Recherche

Technologique (IRT) qui s’installent tout juste. Ces programmes devraient faire émerger une partie

des innovations technologiques à venir.

Les IRT forment des partenaires publics et privés pour développer, sur un site principal, des activités

de recherche de classe mondiale adossées à des plateformes technologiques et des compétences de

haut niveau. Les quatre IRT principaux concernant des champs de recherche pouvant intéresser

l’aéronautique sont :

- l’IRT SystemX, basé sur le plateau de Saclay. Sujets de recherche : l’ingénierie numérique.

Participation des industriels suivants : Adacore, Alcatel-Lucent, Alstom, Altran, Bull, Cap

Gemini, CEIS, Continental Automotive France, Deveryware, Distene, EADS, EDF, ESI Group,

Esterel, Exalead, Genigraph, GDF-Suez, Gemalto, Groupe Sherpa, HPC Project, Itron, Kalray,

Mentor Graphics, Montimage, Orange, Oxalya, PSA, Renault, Safran, Scilab Entreprises,

Spring Technologies, Systran, Thales, Valeo, Vecsys ;

- l’IRT Jules Verne, basé à Nantes, en lien avec le Technocampus EMC². Sujets de recherche :

les matériaux composites, métalliques et de structures hybrides. Participation des

industriels suivants : ACD, Airbus, Alstom Power, CETIM, Daher-Socata, DCNS, EADS,

Faurecia, PSA, Segula, STX Europe ;

- l’IRT Antoine de Saint Exupéry, basé principalement à Toulouse, en lien avec Aerospace

Valley. Sujets de recherche : les matériaux composites, les aéronefs électriques, les

systèmes embarqués. Les sept industriels fondateurs : Actia, Airbus, EADS, Liebherr, Safran,

Thales et Zodiac ;

- l’IRT M2P, basé principalement à Metz. Sujets de recherche : les matériaux, la métallurgie et

les procédés. Participation des industriels suivants : Air Liquide, Arcelormittal, AREVA,

ARKEMA, Ascometal, CREAS, Atelier des Janves, Aubert&Duval, Chomarat, Compose,

Constellium, Dassault Aviation, Derichebourg Environnement, ECM - Engineering Conception

Maintenance, ECM Technologies, Eurocopter, Faurecia, Forges de Courcelles, GIE Harmony

Hutchinson, Institut de Soudure Recherche et Enseignement, MAT COAT INNOV, Pinette

Emidecau Industries, Plastic Omnium, Poclain Hydraulics Industrie, PSA, Ratier Figeac a UTC

Aerospace Systems company, Renault, S.I.S.E, Safran, Saint-Gobain PAM, WINOA.

Ces IRT vont mettre en place des programmes de recherche transversaux dans lesquels sont

impliquées certaines entreprises du secteur de l’aéronautique, en tant que fondateurs ou

partenaires. Les dates d’inauguration de ces structures sont récentes et s’étalent de mi-2012 à mi-

2013. Leur modèle économique est encore à consolider pour leur assurer une pérennité.

Une plateforme technologique à proximité de l’aéroport Paris-Le Bourget qui, viendrait après la mise

en place des équipements de recherche labellisés par les Programmes d’Investissements

d’Avenir, risquerait d’être peu portée par les grands groupes de l’aéronautique et les structures de

recherche publiques, largement impliquées au sein des IRT.

Page 37: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 37

De plus, un tel équipement prend tout son sens s’il est adossé à un pôle académique de recherche.

Ce pôle aurait pu être la structure projetée initialement par l’AFAMé dans son projet de campus. Or,

ce projet étant redimensionné et centré sur des formations techniques, la plateforme technologique

n’aurait pas été épaulée par un centre universitaire proche.

Même si une plateforme technologique dans le secteur de l’aéronautique située sur le site de

l’aéroport de Paris-Le Bourget n’est pas d’actualité, le constat d’un manque d’équipements, d’outils

mutualisés à destination des entreprises de la filière aéronautique demeure, principalement à

destination des PME-PMI disséminées dans toute l’Ile-de-France et qui ne bénéficient pas d’un

territoire identifié comme accueillant pour cette filière, comme ce peut être le cas dans d’autres

régions françaises. Si sur le volet recherche et développement plusieurs programmes nationaux sont

lancés, peu d’actions sont mises en place pour accompagner le développement des PME-PMI ou

traiter des problématiques propres à une filière en développement, en particulier sur le volet

ressources humaines.

La création d’une plateforme technologique n’est pas opportune au vu des différentes

initiatives allant déjà dans ce sens. En revanche, des services mutualisés ouverts au secteur

aéronautique pourraient être une réponse au manque d’équipements de ce type en Ile-de-

France

Le projet Aigle dédié au développement des PME-PMI

Le projet Aigle est porté par ASTech Paris-Région. Il est présenté à l’Appel à projet Renforcement de

la compétitivité des PMI et des filières stratégiques industrielles lancé par le Commissariat général à

l’investissement.

Il s’inscrit dans des initiatives en cours tel que le Contrat de Développement Territorial, Pôle

métropolitain du Bourget, pôle d’excellence aéronautique porté par la CAAB et vise la valorisation et

la dynamisation de l’économie francilienne par la création d’un site emblématique de la filière

aéronautique nationale sur Paris-Le Bourget. En faisant la promotion d’un système collaboratif

ouvert, il apporte des réponses aux problématiques de la filière aérospatiale à l’échelle régionale,

nationale et européenne et pourrait renforcer d’autres filières comme l’automobile et la mécanique.

Les enjeux du projet Aigle :

- la création d’un lieu valorisant les métiers et les productions aéronautiques et renforçant la

lisibilité de la filière, pour attirer les meilleurs talents et de nouvelles entreprises

internationales ;

- la matérialisation d’un site fédérateur, regroupant une partie des acteurs clés afin de faciliter

les interactions entre industriels, institutions académiques de formation et de recherche ;

- la mise en œuvre d’une approche ouverte et collaborative entre les acteurs de la filière qui

poursuit l’excellence industrielle par la recherche, l’innovation et les transferts

technologiques ;

Page 38: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 38

mise en place de plateformes de démonstration et de preuve de concepts issus

de programmes de recherche et d’équipements technologiques partagés ;

création de nouvelles entreprises issues de la valorisation des programmes de

recherches développées au sein des pôles de compétitivité.

- le développement d’une dynamique d’agrégation autour de l’implantation de plusieurs PME

sur le site, avec des infrastructures, moyens ou services communs (supports logistiques,

administratifs, de moyens mutualisés et adaptés aux besoins des entreprises implantées sur

le site (supports logistiques, administratifs, etc.)).

Le projet Aigle vise la structuration d’un cœur de cluster aéronautique sur le site de Paris-Le Bourget,

autour d’un système collaboratif associant aux entreprises industrielles des entités de recherche et

de formation et dédié au renforcement de la compétitivité de la filière et de ses JEI, PME et ETI.

Ce pôle technologique aéronautique sera structuré autour d’un Hub Innovation intégrant les activités

de types incubateurs, pépinières, hôtels d’entreprise et ateliers/plateaux mutualisés de R&D (ateliers

légers pour des entreprises ayant une activité de production, des plateaux techniques mutualisés ou

des démonstrateurs associés aux activités de R&D), et d’un parc d’entreprises dédié aux PME et PMI

ayant une part significative de leur activité liée à l’aéronautique. Le parc d’entreprises prendra la

forme d’une offre immobilière clé en main.

L’offre d’hébergement dédiée aux Jeunes Entreprises Innovantes constituera un maillon fort du

dispositif.

De plus, ce site pourra accueillir les dispositifs et équipements nécessaires au déploiement de projets

de R&D des laboratoires de recherche publique du domaine de la mécanique (Université Paris 13,

Institut Galilée, Sup Méca, Labex SEAM, CETIM, …). Le pôle ASTech inscrit le projet Aigle dans le

projet Usine du Futur du CORAC afin d’identifier les thématiques sur le volet

prototypage/industrialisation de briques technologiques autour de la mise en place de

démonstrateurs. Ces axes technologiques complètent ceux développés par les autres pôles de

compétitivité aéronautiques notamment dans les IRT et sont en lien avec les projets collaboratifs

lancés par le pôle ASTech :

- usine Numérique virtuelle étendue ;

simulation processus de fabrication et d’assemblage (génération automatique et

optimisation du tolérancement fonctionnel…) ;

continuité numérique PLM (Product Lifecycle Management) avec les partenaires

(atelier numérique cognitif interopérable…) ;

simplification des conceptions – fabrications ;

- cellule de production innovante ;

fabrication directe (fabrication additive par procédés laser et faisceau d’électrons,

fabrication directe thermoplastique avancée,…) ;

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 39

contrôles non destructifs automatisés sans contact (technologie optique couplée à

l’analyse topologique automatisée,…) ;

- usine d’assemblage intelligente ;

robotisation et interface homme machine ;

procédés d’assemblage (FSW, hybride métallique composite) ;

collecte des informations durant le cycle de fabrication, montage et essai.

Enfin, le projet Aigle prévoit la mise en place d’une plateforme ressources humaines (RH) permettant

aux entreprises de trouver, en un seul lieu, les outils de gestion prévisionnelle des emplois et des

compétences.

Localisée au sein du Hub Innovation, la plateforme RH détecte les besoins des PME-PMI et fournit un

bouquet de services adaptés aux contraintes particulières (économiques, réglementaires) en matière

de ressources humaines, de formation et de compétitivité pour les filières de l’aéronautique et de

l’aéroportuaire.

Cette plateforme s’intègre à la fois dans le projet de centre de formation porté par les pouvoirs

publics locaux dans le cadre du CDT qui projette l’agrégation, sur le site du Bourget, d’une offre de

formation initiale sur l’ensemble de la formation des filières aéronautiques et dans la mise en œuvre

du projet ALBA (Académie Le Bourget pour l’Aéronautique). ALBA a pour vocation de faciliter la

mobilité, l’employabilité et la mise à niveau des compétences des personnes employées dans la

filière aéronautique et aéroportuaire ou exerçant dans d’autres secteurs et intéressées par ces

métiers.

Le projet Aigle cible les PME-PMI. Son objet est la mise en place d’équipements qui leur

seront dédiés. Ce type de services pourrait être implanté à proximité de la plateforme

Paris-Le Bourget.

Bilan

La plateforme aéroportuaire Paris-Le Bourget a des atouts territoriaux pour mettre en place une

dynamique autour de la structuration d’une filière aéronautique et aéroportuaire. Ces opportunités

sont :

- la volonté politique de la CAAB d’implanter le cœur du cluster aéronautique à proximité de

l’aéroport Paris-Le Bourget ;

- des réserves foncières autour de l’aéroport acquises par la CAAB ;

- l’arrivée prochaine de l’usine Eurocopter, pouvant être une vitrine, un élément moteur ;

- la marque internationalement connue Paris-Le Bourget, appuyée sur le SIAE qui draine des

participants au niveau mondiale ;

- la proximité avec l’aéroport Paris-Charles de Gaulle ;

- la présence d’environ 70 entreprises de la filière aéroportuaire.

Néanmoins, dans la perspective d’un pôle d’excellence aéronautique, l’aéroport Paris-Le Bourget a

des points à développer. Il n’accueille pas encore d’activité recherche et développement liée à la

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 40

filière aéronautique ni de centre de formation. De plus, l’aéroport est situé en Seine-Saint-Denis,

département éloigné du croissant Sud-Ouest où sont concentrés une partie de la recherche et des

sièges sociaux des entreprises spécialisées dans le secteur de l’aéronautique. Malgré la volonté

politique, le fait qu’il y ait une faible concentration d’établissements du secteur aéronautique à

proximité de Paris-Le Bourget et au niveau du département de la Seine-Saint-Denis ne facilite pas

l’identification, par les acteurs de la filière, de l’aéroport Paris-Le Bourget comme territoire moteur

pour l’aéronautique, excepté pour l’événementiel et la maintenance aéroportuaire. Ce point a été

confirmé lors des entretiens par téléphone et en face-à-face avec les PME-PMI.

A partir de ce constat, l’enjeu est de créer un environnement favorable aux activités de la filière en

proposant des services qui n’existent pas en Ile-de-France et à l’implantation d’un tissu de PME-PMI

de la filière en Ile-de-France.

L’identification des équipements nécessaires à la poursuite de cet objectif doit découler de la

formulation des besoins par les acteurs de la filière pour faire émerger un consensus devant assurer

leur utilité et donc leur utilisation. Dans ce sens, les préconisations de cette étude découlent des

entretiens effectués avec certains grands groupes, acteurs institutionnels et de la formation et de

l’analyse d’un questionnaire administré aux PME-PMI.

Les entretiens avec les grands groupes (Air France Industries, EADS, Eurocopter, ADP et Dassault

Falcon Service) ainsi que les monographies des grands groupes (en annexe à cette étude) réalisés

entre fin 2012 et mi-2013 n’ont pas fait ressortir de thématiques de recherche qui pourraient servir

de base pour la structuration d’un cluster de l’aéronautique sur le territoire de Paris – Le Bourget.

Positionnement des grands groupes et des acteurs institutionnels : des

attentes divergentes sur le contenu du pôle d’excellence aéronautique

Les entretiens avec les grands groupes et les acteurs institutionnels réalisés entre fin 2012 et mi-2013

n’ont pas permis d’identifier un projet fédérateur, consensuel, à la fois appuyé par les grands

comptes et les acteurs institutionnels. En effet, comme indiqué précédemment, les grands comptes

et les centres de recherche sont impliqués dans les sujets de recherche des différents IRT. Ils y

consacrent à la fois des compétences et des financements.

Les grands groupes : absence de consensus dans les stratégies pour Paris-Le

Bourget

Deux grands comptes ont des projets précis et financés pour Paris-Le Bourget. Il s’agit d’Eurocopter

avec son usine de pales d’hélicoptères doublée d’un centre de recherche sur ces thématiques et

d’ADP qui porte une stratégie de modernisation et développement de l’aéroport pour attirer les

opérateurs et la maintenance de l’aviation d’affaires. A travers ce développement, ADP vise à

anticiper la croissance du secteur de l’aviation d’affaires. Il projette un accroissement et une

diversification des installations aéroportuaires ainsi que des services sur les réserves foncières

actuelles. Les autres industriels attendent plus d’informations avant de s’engager au sein de ce

territoire.

Page 41: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 41

Objectif ADP : créer un environnement favorable à l’accueil des activités aéroportuaires

Le projet d’ADP est dimensionné sur quatre phases. Elles sont décrites dans la fiche « modernisation

de l’aéroport » du CDT. Il s’étend sur 20 ans et prévoit lors de la phase 1, achevée en 2010, la mise

aux dernières normes des infrastructures aéroportuaires, la modernisation et la rénovation des

bâtiments, la libération du foncier avec la destruction des bâtiments vétustes et la construction

d’installations modernes (terminal d’aviation d’affaires, hall de maintenance, nouvelle entrée Nord

de l’aéroport…). La phase 2, débutée en 2011, vise le réaménagement du front Est pour :

- accueillir de nouveaux opérateurs aériens et développer des services visant la clientèle

d’affaires (Hôtel Marriott 4*, restaurant) ;

- réorganiser la localisation des grands constructeurs d’avions ;

- réaffecter le foncier et les bâtiments d’Air France industries.

Enfin, les phases 3 et 4 prévoient le développement du Sud de l’esplanade du Musée de l’Air et de

l’Espace et la création de deux villages entreprises. A travers ces chantiers, ADP cherche à ouvrir

l’aéroport sur la ville, ce qui pourra se traduire par la création de services aux particuliers et aux

entreprises ainsi que par un programme mixte tertiaire et résidentiel.

Pour ADP, la poursuite du développement des activités aéroportuaires nécessite la libération du

foncier encore disponible, notamment celui de l’ancienne base aéronavale 104. C’est un projet basé

sur le développement des activités aéroportuaires et non aéronautiques. Il repose sur les

hypothèses d’une croissance de l’activité d’affaires et d’une intégration, absorption de plus en plus

poussée, des activités de maintenance visant à proposer une offre globale sur ce segment

d’activité.

Objectif Eurocopter et EADS : lier le pôle d’excellence aéronautique avec les thématiques de

recherche de la branche Innovation Works Bourget

Eurocopter et EADS sont favorables à la création d’un pôle d’excellence autour de l’usine de pales.

C’est un projet qu’ils pourraient soutenir sans le piloter politiquement ou financièrement. Ils

identifient deux programmes de recherche : les matériaux composites et le traitement de surface.

Pour eux, les porteurs d’une telle initiative pourraient être le GIFAS ou le Conseil régional.

Objectif Dassault Falcon Service et Aviation : développer un pôle de maintenance

Dassault Falcon Services et Dassault Aviation ne sont pas contre une participation du groupe au

projet aéronautique sur Paris-Le Bourget si celui-ci remplit un certain nombre de conditions. En effet,

le groupe y voit une opportunité pour développer ses activités de maintenance. Cette initiative serait

susceptible d’intéresser plusieurs entreprises déjà implantées à Paris-Le Bourget ainsi qu’ADP qui

souhaite encourager le développement de la maintenance sur ce site.

Page 42: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 42

La participation de Dassault Falcon Services au projet de Technocampus pourrait se traduire par une

contribution à des investissements partagés (sauf sur des locaux) et par une mutualisation des outils

et compétences nécessaires aux travaux de recherche.

Malgré l’identification d’un cluster de l’aéronautique à Paris-Le Bourget au sein de la démarche du

Grand Paris, les grands comptes le considèrent plus comme un lieu d’accueil d’activités

événementielles que de recherche ou d’implantation.

A côté, d’eux, les acteurs publics, qui viennent également de s’impliquer dans les programmes

d’investissements d’avenir, sont favorables à l’émergence d’initiatives privées dans le cadre de

projets sur L’aéroport Paris-Le Bourget. A ce jour, il est clair que l’initiative publique ne portera pas

un équipement du même type que ceux des programmes d’investissement d’avenir. En revanche,

elle pourrait soutenir le développement des PME-PMI. L’une des pistes pour constituer un pôle

aéronautique pourrait être la création d’un cercle vertueux au niveau de l’implantation

d’Eurocopter et d’équipements dédiés aux PME-PMI.

Des acteurs institutionnels, conscients des atouts du secteur du Bourget pour

former un pôle d’excellence mais aux niveaux d’engagement variables

La Communauté d’agglomération de l’aéroport du Bourget encourage le développement de projets

aéronautiques et aéroportuaires au sein de Paris-Le Bourget. Dans le CDT qu’elle porte, elle identifie

autour de la dynamique aéroportuaire différentes actions, pilotées par elle ou par des partenaires du

CDT, pour la création d’un pôle d’excellence aéronautique, technologique, événementiel et culturel.

De plus, elle a facilité l’acquisition des terrains de l’ancienne base militaire aéronavale 104 par

Eurocopter (achat de ces derniers auprès du ministère de la Défense par la CAAB puis revente à

Eurocopter).

La CAAB s’emploie à créer un terrain propice à la réalisation d’un écosystème adapté aux activités

aéronautiques. Elle est favorable aux projets de l’AFMAé, d’ADP, d’Eurocopter et du Technocampus.

En effet, ils pourraient être compatibles et vecteurs de dynamique territoriale s’ils sont pensés dans

une logique de complémentarité.

Le Conseil général du Val d’Oise ne voit pas d’obstacle de principe aux différents projets

aéronautiques décrits dans la 1ère partie. Celui de la Seine-Saint-Denis les soutient. Ils approuvent

tous les deux une relocalisation au Nord de l’Ile-de-France d’une partie des formations de l’AFMAé.

Cependant, le Conseil général du Val d’Oise sera attentif à ce que ces initiatives rayonnent sur un

territoire élargi comprenant notamment les dynamiques de Roissy, du Triangle de Gonesse, de la

zone d’aménagement concertée la Sapinière et du pôle universitaire Cergy-Pontoise. La prise en

compte de ces autres territoires sera une des conditions au soutien du Conseil général du Val d’Oise.

Sur ces projets, le Conseil général du Val d’Oise sera attentif aux leviers économiques susceptibles

d’être générés sur un territoire élargi.

Page 43: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 43

Les projets de l’AFMAé et du Technocampus n’étant pas assez avancés dans leur définition aux

moments des entretiens, les Conseils généraux, tout comme l’ensemble des acteurs rencontrés,

sont en attente de précisions sur ceux-ci avant de statuer sur un éventuel soutien de leur part.

Le Conseil régional d’Ile-de-France pourrait soutenir un projet localisé sur la plateforme du Bourget

qui intègre l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, dont les PME-PMI franciliennes. Les effets

d’entraînement sur les PME-PMI constitueraient un argument majeur pour sa mobilisation et

décrocher un investissement financier du Conseil régional d’Ile-de-France. Pour lui, elles pourraient

être associées aux projets depuis la co-innovation, la co-conception, à l’industrialisation sans

impliquer une relocation de leur implantation. Le modèle doit être vertueux et créateur de valeur

pour les PME.

Pour la Direction Générale de l’Aviation Civile, l’aéroport Paris-Le Bourget n’est pas un pôle

aéronautique. Néanmoins, il y aurait un sens à ce qu’il le devienne, notamment si les grands groupes

sont prêts à investir sur ce territoire. Pour y parvenir, l’une des solutions serait d’identifier une

technologie clé complémentaire à celles déjà développées dans d’autres cadres pour attirer les

investissements. Une autre orientation, peut-être la principale pour ce pôle, pourrait être le

développement de la maintenance aéronautique sur le segment de l’aviation d’affaires et des

hélicoptères. Cette dernière position va dans le même sens des projections d’ADP pour la

plateforme.

Sur le volet formation, la proximité avec l’aéroport Paris-Charles de Gaulle justifierait de dispenser au

Bourget des formations de techniciens qualifiés. Ces formations sont actuellement présentes au Sud

de l’Ile-de-France alors que l’emploi pour ce type de savoir-faire se situe principalement au Nord, sur

les plateformes du Bourget et de Roissy.

ASTech porte le projet Aigle qui intègre le Technocampus et soutient ALBA. Au-delà de la

structuration et d’une visibilité territoriale de la filière aéronautique, il pousse au rassemblement

d’un groupe de PME-PMI franciliennes autour des projets aéronautiques pour faciliter les relations

PME-PMI, grands groupes et monde universitaire. Dans un contexte de regroupement,

rapprochement des entreprises aéronautiques, cette incitation aux collaborations sera un facteur

favorable au développement du secteur aéronautique francilien.

Les équipements et services projetés par le Technocampus, localisés dans un lieu unique, seront un

point de rencontre occasionnel pour les PME-PMI. Ainsi les échanges et des possibles collaborations

entre elles seront-ils facilités.

Page 44: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 44

Aucun des acteurs rencontrés lors des entretiens, aussi bien institutionnels que grands comptes,

n’est opposé sur le principe à la réalisation des projets portés par l’AFMAé, ADP, ou ASTech.

Néanmoins, avant de décider de leur participation et de sa forme, beaucoup attendent des

éléments plus précis en matière de financement, de portage politique, d’engagement des

partenaires identifiés comme incontournables ou encore de définition des objectifs.

Au moment des entretiens, les contours des projets n’étant pas aussi avancés qu’à l’heure actuelle,

les attentes et les interprétations des parties interrogées sur celui-ci différaient. C’est pourquoi, il

n’est pas possible, avec les éléments recueillis pour cette étude, de fixer les positionnements des

acteurs institutionnels et des grands comptes sur les projets de l’AFMAé, d’ASTech et d’ADP, si ce

n’est l’absence d’opposition ferme sur ces sujets.

Les différentes perceptions de l’aéroport Paris-Le Bourget

Si la marque territoriale Paris-Le Bourget est mondialement connue, c’est avant tout grâce au Salon

International de l’Aéronautique et de l’Espace et à l’histoire de l’aéroport liée aux débuts de

l’aviation. Ce site dispose d’une légitimité historique et culturelle pour porter un pôle d’excellence

dans le secteur de l’aéronautique.

De plus, le développement de l’aviation d’affaires (Paris-Le Bourget est le 1er aéroport européen en

termes de mouvements sur le segment de l’aviation d’affaires) attire les opérateurs aéroportuaires

et la maintenance. Ainsi est-il bien positionné au sein de cette branche d’activités.

En revanche, pour la recherche et le développement ou la formation, Paris-Le Bourget a encore

beaucoup de chemin à parcourir. L’arrivée de l’usine Eurocopter va donner une image plus

technologique à ce territoire mais la seule implantation de cette unité de production, même adossée

à un centre de recherche, peut ne pas suffire pour insuffler la dynamique nécessaire à la construction

d’un pôle technologique et scientifique. Cependant, l’image d’Eurocopter est indéniablement une

opportunité et peut avoir des effets d’entrainement à ne pas négliger.

Des PME/ETI favorables à plus de partenariats mais indécises sur

leurs contenus

Méthodologie du questionnaire

38 PME-PMI franciliennes ayant une activité dans le secteur de l’aéronautique ont été interrogées

entre mi-octobre et fin novembre 2013. Les entretiens ont été faits sur la base d’un questionnaire se

trouvant en annexe à ce rapport.

La sélection des entreprises a été effectuée à partir des sources et critères suivants:

Page 45: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 45

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

inf. à 1 1à 10 11 à 30 31 à 60 61 à100

sup. à101

No

mb

re d

e P

ME-

PM

I

Chiffre d'affaires (en millions d'euros)

Chiffre d'affaires des PME-PMI

56%

5%

39%

Répartition des PME-PMI par secteur d'activités

Industrie

Commerce

Services

- l’analyse de Perform Aero, avril 2011, qui avait identifié environ 1 900 PME-PMI franciliennes

ayant tout ou partie de leur activité liée au secteur de l’aéronautique ;

- le fichier des adhérents au pôle ASTech, d’où une forte représentation des adhérents

d’ASTech par rapport au paysage des PME-PMI franciliennes ;

- la liste des entreprises présentes dans les projets collaboratifs administrés par les pôles de

compétitivité (fonds unique interministériel).

Les 1ers critères de sélection de la population de l’échantillon étaient la présence d’un établissement

en Ile-de-France, un effectif compris entre 10 et 200 salariés et un pourcentage minimum de 40% du

chiffre d’affaires réalisé dans le secteur de l’aéronautique. Cependant, les différentes sources à

disposition n’ont pas permis de valider systématiquement ces points, c’est pourquoi certains

répondants ne rentrent pas intégralement dans cette définition.

La population des entreprises répondantes est différente du paysage de la filière aéronautique en Ile-

de-France décrit dans la 1ère partie sur un point particulier. En effet, le secteur des services est plus

représenté, ainsi que celui de la recherche et développement, conception (76%), pour les entreprises

de services et pour l’industrie. Cette caractéristique est due à l’une des finalités du questionnaire qui

vise à valider ou non la nécessité des services et d’infrastructures plus orientés recherche et

développement et accompagnement à l’industrialisation.

L’analyse de la filière aéronautique francilienne n’ayant pas fait ressortir d’implantation privilégiée

pour des PME-PMI ayant une part de leur activité liée au secteur de l’aéronautique, la localisation

des entreprises répondantes n’a pas été un critère de sélection. Néanmoins, la répartition

géographique des répondants est similaire à l’ensemble de la filière par l’absence de site

géographique privilégié pour l’implantation de ces dernières.

Une focale particulière sur la maintenance a été prévue pour deux raisons :

- ADP repense l’organisation des locataires de la plateforme du Bourget, dont ceux de la

maintenance ;

- le secteur de la maintenance est en cours de mutations, d’intégration verticale ;

Figure 11. Source : questionnaire CCI Paris – IDF –ASTech, oct-nov. 2013

Figure 10. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

Page 46: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 46

- la Direction Générale de l’Aviation Civile considère cette hypothèse comme la plus légitime

pour le pôle du Bourget.

Le questionnaire a été administré à l’échantillon par trois canaux :

- réponse directe en ligne ;

- rendez-vous téléphonique ;

- rendez-vous en face-à-face.

Les profils des répondants privilégiés ont été les membres des directions des PME-PMI.

Les résultats présentés ci-après ne prennent en compte que ceux donnés par les entreprises

répondantes. Sauf mention contraire, les entreprises répondantes sont dénommées par les termes

« les répondants », ou « les entreprises ».

Caractéristiques générales des PME-PMI répondantes

L’échantillon est majoritairement représenté par des fournisseurs (47%) ou des prestataires de

services, pour beaucoup en lien direct avec les grands donneurs d’ordres.

Figure 12. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

Quatre secteurs d’activités sont identifiés :

- recherche, développement et conception ;

- production ;

- maintenance ;

- service après-vente.

La majorité des entreprises indique avoir plusieurs types d’activités et un tiers propose plus de trois

prestations. Cette intégration leur permet de proposer une offre globale, du processus de la

recherche à la livraison du produit au donneur d’ordres.

47%

18%

8%

21%

5%

Rang des PME-PMI dans le secteur de l'aéronautique

Fournisseur

Prestataire de services

Sous-traitant rang 1

Sous-traitant rang 2

Sous-traitant rang 3

Page 47: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 47

75%

11%

14%

Progression du chiffre d'affaires de 2012 par rapport à 2013

Positive

Négative

Nulle

58% 22%

19%

Visibilité sur le carnet de commandes à horizon

deux ans

Insuffisant

Moyen

Satisfait

19%

28% 53%

Visibilité sur le carnet de commandes à horizon un

an

Insuffisant

Moyen

Satisfait

Figure 13. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

75% ont leur chiffre d’affaires en progression positive sur l’année 2012 par rapport à 2011. Les

perspectives à horizon d’un an sont satisfaisantes pour 53% d’entre eux. En revanche, elles sont

jugées insuffisantes par 58% sur les deux ans. 77% ont déclaré faire de l’innovation technologique,

parmi elles, 19% ont déposé un brevet au cours des deux dernières années.

0

5

10

15

20

25

30

35

R&D,conception

production maintenance service après-vente

offre globale(au moins 3prestationsdifférentes)

No

mb

re d

e P

ME-

PM

I

Type de prestations

Prestations proposées par les PME-PMI

Figure 14. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

Figure 15. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

Figure 16. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

Page 48: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 48

Des débouchés sur un marché principalement français

72% des entreprises déclarent exporter mais seulement 17% réalisent au moins 50% de leur chiffre

d’affaires à l’exportation, ces dernières ont toutes un effectif supérieur à 100 salariés. Les débouchés

pour les PME-PMI se trouvent donc en majorité dans l’hexagone. Cette donnée peut-être croisée

avec la localisation de leurs partenaires qui sont, pour 82% des répondants, localisés en Ile-de-France

et dans le reste de la France et l’origine des principaux donneurs d’ordres (EADS (Airbus et

Eurocopter), Safran, Dassault), présents sur le sol français.

Ce résultat peut avoir deux explications. Une 1ère est la localisation de l’assemblage des pièces qui est

réalisé dans la région Midi-Pyrénées, ce sont finalement les entreprises de Midi-Pyrénées qui

exportent. La 2nde peut être un mauvais positionnement de ces entreprises dans la concurrence

mondialisée. Cependant, aucune des données de cette étude ne justifie cette affirmation.

L’activité recherche et développement fortement présente

L’open innovation privilégiée avec peu de dépôts de brevets à la clé

La majorité des entreprises est inscrite dans une démarche collaborative et 58% sont adhérentes

d’ASTech.

Le manque de vision à horizon de deux ans sur le carnet de commandes en général et

particulièrement pour les entreprises du secteur de la R&D (62%) peut présager d’un ralentissement

progressif de la recherche pour les PME-PMI franciliennes.

L’écart entre le résultat de dépôt de brevets sur deux ans (15%) et celui de l’innovation

technologique annoncé par les entreprises (77%) montre que la majorité des répondants sont dans

une démarche de confidentialité. Il est néanmoins possible qu’à plus long terme les Programmes

d’Investissements d’Avenir qui se font en lien avec le monde universitaire, plus incité à publier,

participent à une augmentation des dépôts de brevets de la part des PME-PMI dans le secteur de

l’aéronautique.

Un besoin croissant de collaboration

Les entreprises affirment pour 66% d’entre elles avoir recours, pour innover technologiquement, à la

fois à leurs services internes et aux partenariats, dans une démarche d’open innovation. Cette

donnée n’est pas à généraliser à l’ensemble des PME-PMI franciliennes du secteur aéronautique. En

effet, un grand nombre d’entreprises de l’échantillon est impliqué dans un Programme Unique

Interministériel ou sont adhérentes au pôle ASTech dont l’une des vocations est la mise en place de

programmes de recherche collaboratifs.

Même si seulement un quart partage dès à présent des équipements, outils, ou savoir-faire, 83%

indique trouver un intérêt pour ces prestations. En revanche, peu se prononcent sur une possible

utilisation de ceux-ci, qui dépend de la nature des équipements proposés. 37% donnent un avis –

positif pour 11 d’entre eux – sur leur utilisation future de ces infrastructures.

Pour la création d’un démonstrateur industriel et d’un démonstrateur produit, il n’y a pas d’attente

unanime. En effet, sur les 28 entreprises qui se sont prononcées sur ce point, la moitié en aurait

l’utilité. De plus, celles qui en auraient l’usage n’ont pas fait ressortir de thématique de recherche

Page 49: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 49

précise. Seul l’item de la fabrication directe (fabrication additive par procédés laser et faisceau

d’électrons, fabrication directe thermoplastique avancée,…) se dégage des différents choix avec

presque la moitié des suffrages.

Les thématiques de recherche citées par les entreprises :

- fabrication directe (fabrication additive par procédés laser et faisceau d’électrons, fabrication

directe thermoplastique avancée,…) 6 voix ;

- contrôles non destructifs automatisés sans contact (technologie optique couplée à l’analyse

topologique automatisée,…) 4 voix ;

- Ingénierie des surfaces innovantes 4 voix ;

- Maquettes numériques fonctionnelles 4 voix ;

- Simulation processus de fabrication et d’assemblage 3 voix

- Procédés d’assemblage 3 voix ;

- radio fréquence 2 voix.

Malgré une connaissance mitigée des formations initiales ou continues aéronautiques des

entreprises du secteur, la moitié d’entre elles forment des partenariats réguliers avec des centres de

recherche et sont donc en lien avec le monde universitaire.

Les centres de recherche cités pour dans les partenariats sont les suivants :

- CEA

- CETIM

- LRCCP

- INSTA TOULOUSE

- ECOLE DES MINES DE

NANCY

- ESIEE

- LGEP

- IREPA

- LAAS TOULOUSE

- ONERA

- CERFACS

- ENSEA

- GREEN

- SATIE

- COLLEGE DE FRANCE

- UPMC

- SUPELEC

- LABORATOIRE PARIS XIII

- ENS CACHAN

- INSTITUT SAINT LOUIS

(ALSACE)

Dans l’ensemble, les entreprises sont ouvertes aux partenariats dans le domaine de la recherche.

La mise en place de conditions favorables tant au niveau des infrastructures que sur l’animation

pourrait aider au développement de ceux-ci.

Une forte adhésion aux réseaux d’entreprises

72% des entreprises sont adhérentes à un réseau. Les trois principalement cités sont ASTech,

d’autres pôles de compétitivité et le GIFAS. Ce résultat est un élément supplémentaire qui met en

avant une caractéristique de l’échantillon ouvert à de nouvelles collaborations avec ses pairs, les

Page 50: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 50

grands comptes et les centres de recherche, dans une démarche partenariale, à la recherche

d’informations.

Les PME-PMI attendent d’un réseau d’entreprises différentes prestations (une offre globale, une

mutualisation des compétences, une démarche commerciale, une cartographie des savoir-faire, la

mise en place d'un programme de recherche et développement) mais aucune attente ne cristallise

les besoins des entreprises. De même, aucune attente non couverte à ce jour par un réseau

d’entreprise ne prédomine.

Figure 17. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

Des entreprises qui recrutent mais peinent à trouver certains profils

76% des entreprises interrogées sont en cours de recrutement. Même si la majorité n’a pas de

visibilité suffisante sur les carnets de commandes à horizon deux ans, plus d’un tiers d’entre elles

pensent devoir recruter de nouveaux profils à horizon 2-3 ans.

88% rencontrent des difficultés de recrutement, principalement, selon elles, à cause des diplômes ou

formations mal adaptées. Les solutions trouvées pour remédier à ces problèmes concernent le

champ de la formation puisqu’un quart embauche en alternance ou apprentissage et un autre quart

opte pour la formation de collaborateurs en interne.

0

5

10

15

20

25

No

mb

re d

'en

trep

rise

Attentes des PME-PMI

Attentes des PME-PMI vis-à-vis d'un réseau d'entreprises

Page 51: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 51

0123456789

10

No

mb

re d

'en

trep

ise

Solutions apportées

Solutions trouvées par les PME-PMI pour pallier leurs difficultés de

recrutement

0

2

4

6

8

10

12

No

mb

re d

'en

trep

rise

Raisons diffcultés recrutement

Raisons avancées expliquant les difficultés de recrutement

Si une plateforme ressources humaines était mis à leur disposition, 67% affirment qu’ils l’utiliseraient

mais pour des finalités différentes. En effet, un quart lui attribue une fonction informative et la

majorité des entreprises en attend des services opérationnels comme un appui technique à leurs

projets de recrutement.

Figure 18. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

Figure 19. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

Page 52: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 52

Figure 20. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

Parmi l’échantillon intéressé par les services d’une plateforme ressources humaines, se trouvent les

entreprises qui n’ont pas d’outil de recrutement en interne et une proportion non négligeable

d’entreprises disposant d’un tel service, signe qu’il existe un public élargi pour ces prestations.

En revanche, il est compliqué de généraliser les profils identifiés comme difficiles à recruter. En effet,

27 profils différents ont été mentionnés et les plus cités ne l’ont été qu’à trois ou deux reprises (il

s’agit d’ingénieur qualité, d’ingénieur bureau d’études, de mécanicien moteur, d’usineur et de

chaudronnier).

Une méconnaissance des formations initiales et continues est reconnue par la moitié de l’échantillon

qui est demandeuse d’un recensement régulièrement actualisé. Ce résultat sur les besoins

d’informations supplémentaires concernant les formations peut s’expliquer par le fait que les

entreprises possèdent déjà leurs réseaux de recrutement et ne cherchent pas à les élargir ou n’y

voient pas un intérêt immédiat.

0

2

4

6

8

10

12

No

mb

re d

'en

trep

rise

inté

ress

ées

Services proposés dans une plateforme ressources humaines

Services pouvant être proposés par une plateforme ressources humaines

Page 53: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 53

Les critères d’implantation des PME-PMI

Malgré un chiffre d’affaires en progression, les besoins supplémentaires de locaux des PME-PMI ne

sont pas avérés. Certaines ont un projet de déménagement mais la location ou l’acquisition de

nouveaux locaux ne semble pas être problématique.

Un grand nombre a choisi son emplacement en fonction de la proximité des grands donneurs

d’ordres, surtout lorsque l’entreprise a un client principal. Pour autant, malgré cette proximité, ces

dernières ne qualifient pas leur relation avec les grands donneurs d’ordres de partenariat mais plutôt

de réponse sous cahier des charges. Attention toutefois, ce cahier des charges peut avoir été co-

construit, même si les PME-PMI ne le ressentent pas comme tel.

Figure 21. Source : questionnaire CCI Paris – IDF – ASTech, oct-nov. 2013

Synthèse de l’analyse des PME-PMI Forces

- innovation technologique forte ;

- présence des PME-PMI sur l’intégralité de la

chaîne de valeur ;

- 1ère

région aéronautique.

Faiblesses

- peu d’exportations ;

- peu de clients différents ;

- grande part du chiffre d’affaires réalisé dans

le secteur de l’aéronautique ;

- tissu diffus.

Opportunités

- en recherche de partenariats

supplémentaires ;

- proximité des grands donneurs d’ordres ;

- proximité des centres de recherche ;

- une ouverture facilitée à l’international.

Menaces

- difficultés de recrutement ;

- attractivité des autres pôles aéronautiques

français ;

- faible visibilité sur le carnet de commandes à

horizon deux ans ;

- peu de partage d’outils, de savoir-faire et

d’équipements.

0

2

4

6

8

10

12

14

16

Accessibilité dusite

Coût etdisponibilité du

foncier

Proximité des donneurs d’ordres

Logements Notoriété dusite

Equipements

No

mb

re d

'en

trep

rise

Critères importants lors du choix de l'implantation

Raisons des choix d'implantations des PME-PMI

Page 54: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 54

Les difficultés identifiées via le questionnaire adressé aux entreprises sont de plusieurs natures et

spécifiques à une filière en développement :

- Le volet ressources humaines : beaucoup d’entreprises recrutent, signe d’une bonne santé

de l’activité. Elles expriment des difficultés à réaliser ces recrutements mais le questionnaire

n’a pas pu qualifier la nature des métiers sur lesquels elles se portent. En effet, si de prime

abord celles-ci se concentrent sur les métiers en tension, pour l’échantillon, elles sont

présentes sur l’ensemble des métiers. Une des explications avancée est l’inadaptation des

formations. Pourtant, toutes les formations ne pouvant être inadaptées / mal connues des

recruteurs, les causes de ces problèmes doivent également être cherchées ailleurs.

Cependant, le questionnaire n’a pas permis de les identifier plus précisément.

- Les entreprises sont demandeuses de mise en relation, de construction de partenariats entre

elles. Néanmoins, elles n’ont pas d’attente précise vis-à-vis des services que pourraient

fournir ces réseaux. Ce résultat exprime un ressenti des entreprises qui voient dans les

partenariats une clé pour leur développement, dans un contexte de complexification des

produits et des demandes des donneurs d’ordres. Il marque également le manque de

réflexion sur l’utilité finale qu’elles pourraient en retirer ou en attendre. Les collaborations

déjà opérationnelles ne portent pas encore sur le partage entre PME-PMI des compétences,

outils ou équipements. Pourtant ces derniers, nécessaires, notamment dans le domaine de la

R&D, sont onéreux et parfois utiles pour un temps court.

Vers l’organisation de partenariats transverses accueillis dans une

structure territorialisée

A travers les échanges avec les grands comptes, les acteurs institutionnels et les PME/ETI, il est

apparu que le projet Aigle, tel que dimensionné au départ, est peu lisible pour les acteurs de la filière

aéronautique et trop vaste pour être immédiatement réalisable. A la suite de ce constat partagé par

ASTech et la CCI Seine-Saint-Denis, un redimensionnement du projet Aigle a été pensé pour être

présenté à l’Appel à projet Renforcement de la compétitivité des PMI et des filières stratégiques

industrielles du Commissariat général à l’investissement. Le questionnaire destiné aux PME-PMI a

repris les thématiques du nouveau projet Aigle.

Les préconisations de l’étude START découlent des entretiens grands groupes, institutionnels et

acteurs de la formation conduits entre fin 2012 et fin 2013 ainsi que des résultats du questionnaire

diffusé auprès de PME-PMI. Elles valident les orientations de la nouvelle monture du projet Aigle.

Les pistes de développement présentées ci-après sont de deux ordres. Elles portent sur la

structuration de la filière aéronautique dans son ensemble et plus spécifiquement sur la plateforme

Paris-Le Bourget.

Page 55: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 55

Préconisations structuration filière aéronautique

D’après les entretiens, trois champs sont à investiguer pour structurer la filière aéronautique en Ile-

de-France :

- l’accompagnement à la recherche ;

- le développement des débouchés commerciaux ;

- l’aide au recrutement et à la gestion des ressources humaines.

Tous cherchent à favoriser les partenariats.

Encourager la recherche

L’innovation des entreprises se traduit peu par des dépôts de brevets, pour des raisons de

confidentialité. Cette façon de procéder ne les empêche pas de souhaiter développer les

collaborations dans ce domaine. Trois éléments repérés dans le questionnaire permettent d’avancer

cette thèse. Tout d’abord, les entreprises indiquent innover technologiquement à la fois en interne

et dans une démarche partenariale. De plus, la moitié de l’échantillon annonce avoir au moins un

partenariat régulier avec un centre de recherche. Enfin, dans une logique de transversalité, beaucoup

sont demandeuses d’une mise en commun des savoir-faire, équipements et outils, à la fois comme

bénéficiaires et offreurs.

Cette offre et cette demande peuvent être mises en cohérence par l’intermédiaire d’une structure

qui les centralise et les répertorie. En parallèle, le terrain est propice au développement des

échanges entre les PME-PMI et les centres de recherche. Ces partenariats peuvent être montés par la

même structure. Une telle initiative capitalise sur les attentes exprimées par les entreprises

interrogées. Il s’agira, d’une part, de proposer des mises en relation entre les structures en fonction

des programmes de recherche, ce que fait déjà ASTech et, d’autre part, de cibler les équipements

nécessaires dans le cadre de ces programmes et disponibles.

Dans ce sens, des infrastructures peuvent être mises à disposition pour accueillir des collaborations

croisées. En effet, des équipements mutualisés encouragent le partage des outils et des savoir-faire.

Le succès de l’incubateur Boucicaut et le questionnaire confirment une demande des entreprises

pour ce type d’infrastructure, d’autant qu’il en existe peu en Ile-de-France.

Diversifier les débouchés commerciaux

Les PME-PMI du secteur aéronautique sont liées à un petit nombre de grands donneurs d’ordres, qui

sont à l’origine d’une grande partie de leurs commandes. Cette clientèle représente pour beaucoup

de ces entreprises plus des trois quarts de leur chiffre d’affaires.

Dans un contexte d’extension de la filière aéronautique et de progression des chiffres d’affaires, la

faible diversité des donneurs d’ordres et des champs d’activité n’est aujourd’hui pas un risque pour

les PME-PMI. Cependant, il peut le devenir sur le long terme.

L’acquisition d’un marché se fait, pour la majorité, dans un système de mise en concurrence, sur

cahier des charges. De ce fait, les relations de partenariat avec les donneurs d’ordres sont inscrites

sur un temps court, ce qui peut se traduire par une visibilité jugée insuffisante par les PME-PMI

interrogées sur leur carnet de commandes.

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 56

Une aide à la diversification des marchés peut intéresser ces entreprises. Elle peut être multiforme :

aides à l’exportation, à la diversification des débouchés, à l’élargissement de la clientèle. C’est

pourquoi, l’un des services à proposer aux PME-PMI réside dans la recherche de la diversification des

applications de leurs produits, notamment lors de la phase d’industrialisation ou d’exportation. Ces

outils atténuent les conséquences de la baisse de commande ou de la défection d’un donneur

d’ordre. L’aide à la diversification des débouchés est proposée par Aerospace Valley à ses adhérents.

Proposer une offre particulière en matière de ressources humaines

Le secteur de l’aéronautique est en croissance, en recherche de nouveaux profils mais certains

recrutements sont compliqués pour les PME-PMI. Sur ce point, les difficultés rencontrées sont de

plusieurs ordres : formations mal adaptées, forte concurrence des grands donneurs d’ordres plus

attractifs, rémunérations jugées insuffisantes, entreprises enclavées…

Une structure spécialisée dans le recrutement peut les aider dans la formulation de leurs projets, la

recherche des profils et les accompagner juridiquement. La gamme des services proposés doit être

assez vaste car les entreprises ont des besoins différents d’une entité à l’autre, d’autant plus qu’elles

sont dotées ou pas d’outils ressources humaines en interne.

La création d’une plateforme ressources humaines ne résout pas l’ensemble des difficultés

rencontrées lors des recrutements. En revanche, elle en solutionne une partie en proposant une aide

au recrutement direct, sur des profils prioritaires des actions de communication communes et la

mise en place de diagnostics ressources humaines. Certaines de ces prestations sont offertes par

certains pôles aéronautiques français.

Si une action ressources humaines est menée, sa portée doit être régionale. Ce niveau d’intervention

se justifie pour deux raisons. D’abord, par le fait que les formations du secteur aéronautique, et donc

les interlocuteurs potentiels, rayonnent sur l’ensemble de l’Ile-de-France. Ensuite, parce que la cible

principale de cette plateforme, c’est-à-dire le tissu des PME-PMI, est diffus sur l’ensemble de la

région. Ainsi, une action par département aurait-elle peu de sens, sans économie d’échelle possible,

puisque elle mériterait d’être dupliquée sur toute la région.

Favoriser les partenariats transverses

La demande de partenariats, plus fréquents, ou du moins plus systématiques, est formulée par la

majorité des entreprises, y compris celles déjà impliquées dans ce type de démarche. Les

collaborations ne doivent pas se limiter au secteur de la recherche et sont envisagées par les PME-

PMI dans plusieurs domaines.

Si une offre est étoffée pour formaliser les partenariats dans le domaine de l’aéronautique, elle devra

être suffisamment large pour que les entreprises soient encouragées à mutualiser et puissent, grâce

à ces réseaux, décrocher de nouveaux marchés, parfois plus conséquents auprès des donneurs

d’ordres.

Le danger dans la structuration des partenariats est de ne pas répondre à toutes les attentes des

entreprises en focalisant, par exemple, uniquement sur la recherche. Les entreprises de l’échantillon,

fortes utilisatrices des réseaux, attendent de ces derniers des opportunités plus importantes. Il faut

donc être capable de structurer une offre étendue pour intéresser le plus grand nombre et accepter

Page 57: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 57

qu’il y ait plusieurs niveaux d’utilisation, de participation, de la part des participants car certains ne

s’impliqueront pas dans la durée.

Certaines de ces prestations sont déjà proposées par différentes organisations, dont ASTech.

Cependant aucune ne propose l’intégralité de ces services, or la formalisation des partenariats

Page 58: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 58

autour de ces quatre points clés au sein d’une seule entité identifiée par l’ensemble des acteurs

aiderait à structurer la filière aéronautique francilienne. L’objectif est de faciliter les démarches

individuelles en coordonnant les échanges et organisant le partage d’un certain nombre

d’équipements, outils et savoir-faire.

Même si la portée géographique de cette structure est régionale, certaines prestations ne peuvent

pas être dématérialisées et doivent être localisées dans un lieu unique qui accueille l’offre globale.

Cette localisation n’encourage pas nécessairement l’implantation à proximité de PME-PMI car leur

critère principal reste la proximité avec les donneurs d’ordres.

Quel développement aéronautique pour le site de l’aéroport Paris-Le Bourget ?

L’accueil d’un équipement global consacré à la filière aéronautique

Le site du Bourget dispose d’avantages territoriaux (proximité avec l’aéroport Paris-Charles de

Gaulle, empreinte territoriale liée à l’aéronautique historique, soutien politique, présence de

nombreuses entreprises dans l’aéronautique, installation prochaine de l’usine Eurocopter,

disponibilité du foncier proche des pistes de Paris-Le Bourget porté par la CAAB qui souhaite y

implanter des activités aéronautiques) qui sont autant d’atouts qui facilitent la présence d’une

structure vouée au développement de la filière aéronautique régionale sur le site de Paris-le Bourget.

En effet, la filière a besoin, pour être visible et pour favoriser les échanges partenariaux de tout ordre

d’un lieu physique dédié. Celui-ci devra concentrer des services, principalement à destination des

PME-PMI, tournés vers :

- l’amélioration de leurs échanges partenariaux ;

- la mise en place de programmes de recherche communs ;

- la diversification de leur chiffre d’affaires ;

- l’aide à l’industrialisation et à la sécurisation intellectuelle ;

- l’assistance dans les problématiques ressources humaines.

Cette infrastructure peut proposer des prestations ciblées pour les entreprises de l’aéronautique.

Celles interrogées sont demandeuses de ces services. Plusieurs axes peuvent nécessiter un

accompagnement particulier :

- la recherche de nouveaux clients potentiels que ce soit par l’exportation ou par de nouvelles

applications ;

- l’intensification de la recherche avec des partenariats universitaires ;

- l’aide au montage de partenaires entreprises pour proposer une offre globale.

Ces trois points ont été développés plus haut.

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 59

Repenser l’organisation géographique de la maintenance, un secteur fortement

concurrentiel

Le secteur de la maintenance est marqué par plusieurs phénomènes :

- une demande des clients d’une plus grande intégration des prestations (toute la

maintenance en un même lieu : moteur, carlingue, intérieur, informatique…)

- une complexité toujours plus grande des interventions exigeant un temps d’adaptation de

plus en plus court.

Ces deux phénomènes conduisent à un besoin croissant de partage et de mutualisation des

connaissances et des savoir-faire…qui se traduit par des partenariats et des rachats de sociétés.

C’est pourquoi, le projet d’ADP d’installer les entreprises spécialisées dans la maintenance sur un

même espace au Bourget est à encourager. Ainsi pourront-elles mutualiser un certain nombre

d’équipements coûteux dans un espace plus important et prendre en charge un nombre plus

conséquent de commandes. Elles pourront également proposer à leurs clients -à la fois des grands

comptes et des particuliers- une offre globale sur la maintenance.

Dans le contexte de la concurrence entre les plateformes d’aviation d’affaires européenne, c’est une

façon d’optimiser le foncier disponible qui permet de conserver une forte activité de maintenance

sur ce site. Cette alternative est d’autant plus pertinente que les entreprises de maintenance du

Bourget sont demandeuses d’un rapprochement géographique entre elles et ont porté ce projet

auprès d’ADP. Enfin, plusieurs entreprises de maintenance étant actuellement localisées au milieu

des pistes, celles-ci vont fortement être contraintes dans leur activité quotidienne. En effet, la

Préfecture de Seine-Saint-Denis va émettre un arrêté visant à interdire l’usage des véhicules sur les

pistes de Paris-Le Bourget.

Un pôle de maintenance pour l’aviation d’affaires pourrait être une piste de développement pour le

positionnement de la plateforme par rapport aux autres pôles français et européens.

C’est également une piste envisagée par la DGAC qui avance les justifications suivantes :

- la fréquentation de Roissy et des autres aéroports français va croître dans les prochaines

années. Cette croissance ne peut se faire qu’au détriment d’autres activités qui doivent être

relocalisées comme les activités de maintenance ;

- il faut faire monter la maintenance dans la chaîne de valeur. Sinon, une délocalisation des

opérations de maintenance risque de s’opérer vers les pays où la main-d’œuvre est moins

chère ;

- Paris-Le Bourget dispose d’un atout stratégique majeur : il se situe à proximité de Roissy et

dispose d’opportunités foncières importantes ;

- l’activité de maintenance est en pleine mutation, c’est également une activité stratégique

pour les grands groupes, fortement rémunératrice et récurrente.

Par ailleurs, les activités de maintenance nécessitent peu de mouvements d’avion, ce qui la rend

compatible avec un aéroport inséré dans un tissu urbain dense.

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Enfin, toujours selon la DGAC, la maintenance des avions de Dassault Flacon Service est similaire aux

appareils d’Eurocopter. A côté de l’usine Eurocopter, une activité de maintenance des hélicoptères

pourrait se développer sur l’aéroport Paris-Le Bourget.

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Annexes

Monographie du groupe EADS, décembre 2012

Résumé opérationnel

EADS est le leader européen de l’aéronautique, de l’espace et de la défense. Il a été fondé en 2000

suite à la fusion de trois compagnies d’origines allemande, française et espagnole. Sa principale

filiale, Airbus, est l’un des deux 1ers opérateurs mondiaux de l’aviation civile avec l’Américain Boeing.

Elle est numéro deux dans le domaine de l’aviation militaire. Le groupe détient trois divisions

positionnées sur les marchés de la production d’hélicoptères (Eurocopter), de l’espace (Astrium) et

de la défense (Cassidian).

La vulnérabilité de l’avionneur aux fluctuations de la parité euro / dollar l’a conduit à transférer une

partie de ses capacités de production vers les zones dollar. Aujourd’hui, la maturité de la demande

en Europe le pousse à chercher des relais de croissance dans les pays émergents.

Contexte du secteur aéronautique en 2012

Une hausse de la production en 2012

La production de l’industrie aéronautique et spatiale augmente de 7% en volume en 2012. Airbus a

battu un nouveau record en 2011 en enregistrant plus de 1 400 commandes nettes d’aéronefs. Les

nouvelles exigences en matière d’émissions de CO2 et de réduction des nuisances sonores ainsi que

la hausse à long terme des prix du pétrole favorisent le renouvellement de la flotte des transporteurs

aériens. Pour répondre à cette demande, l’avionneur européen a développé un nouveau modèle,

A320 Neo, qui doit réduire de 15% la consommation de kérosène.

Le segment militaire fait face à la restriction des budgets

Les États membres de l’Union européenne (à l’exception du Royaume-Uni et de la Hongrie) se sont

engagés à ramener leur taux d’endettement public en dessous de 60% du PIB. Un choix qui se traduit

par une diminution des budgets militaires et qui pousse constructeurs à se tourner vers

l’international pour développer leurs marchés.

Diversification des revenus pour le spatial

L’aéronautique spatiale est en pleine mutation. Les systémiers diversifient leurs sources de revenus

afin d’être moins dépendant des fonds publics français. Astrium, dont la clientèle civile a représenté

61% de son chiffre d’affaires en 2011, a mis en place un nouveau plan stratégique destiné à

améliorer sa compétitivité sur les marchés à l’export.

Thales Alenia Space, qui se partage avec Astrium près de 40% du marché mondial des satellites

commerciaux, fabrique une constellation de 81 satellites au groupe américain Irridium, un contrat de

plus de 2 milliards d’euros.

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 62

Une filière sous tension afin de répondre à la demande

Afin de répondre à la forte hausse de la demande, les avionneurs ont accéléré leur taux de

production en 2011. Cette hausse des livraisons contraint Airbus à s’assurer que ses équipementiers

suivront la cadence, notamment en raccourcissant les délais de paiement.

Une industrie menacée de délocalisations

L’industrie aéronautique française fait face à la volatilité des monnaies. Les opérateurs hexagonaux

produisent en euro et vendent en dollar. Le secteur tente d’intégrer cette contrainte en mettant en

œuvre des politiques de couverture de leur exposition au taux de change. Toutefois, elles ne sont pas

toujours couronnées de succès. L’alternative est la délocalisation d’une partie de la production en

zone dollar qui entraîne un effritement du tissu industriel français.

Profil du groupe EADS

Fiche d’identité

Un groupe multi-nationalités

European Aéronotic Defence and Space Company (EADS) a été fondé le 10 juillet 2000 suite à la

fusion de trois groupes européens : l’Allemand Daimler Chrysler Aerospace, l’Espagnol CASA et le

Français Aérospatiale Matra. Il intervient sur le marché de l’aéronautique civile et militaire. Il a

réalisé un chiffre d'affaires de 45,8 milliards d'euros en 2010, en hausse de 6,8% par rapport à 2009.

Leader sur le secteur de l’aviation civile, EADS se place parmi les trois 1ers opérateurs de la

construction aéronautique avec les Américains Boeing et Lockheed Martin. Il est numéro 1 sur le

marché des hélicoptères à travers sa branche Eurocopter et un acteur majeur de l’aérospatial avec la

division Astrium.

Organisation du groupe

Activités du groupe

AIRBUS

- Leader mondial de la construction aéronautique

Airbus est spécialisé dans la conception, la construction et la vente d’avions civils et militaires.

En 2010, il a délivré 510 avions, se positionnant pour la huitième année consécutive en leader du

secteur de la construction aéronautique. Son principal concurrent sur les marchés des moyens et des

gros porteurs est l’avionneur américain Boeing.

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 63

- Airbus, principale division du groupe

Airbus est divisé en deux divisions : Airbus Commercial, qui vend des avions pour le secteur civil et

Airbus Military, qui regroupe les activités de construction aéronautique militaire. Airbus, qui

représente 65% du chiffre d’affaires d’EADS, a réalisé un chiffre d’affaires de près de 30 milliards

d’euros en 2010. La compagnie emploie près de 63 000 personnes sur tous les continents.

AIRBUS MILITARY

- Restructuration de la division

Depuis le 1er janvier 2009, la division « Avions de Transport Militaire » d’EADS est intégrée au sein du

pôle Airbus sous le nom d’« Airbus Military ». Cette réorganisation vise à améliorer les performances

de l’organisation et la gestion des programmes militaires, en particulier celui de l’A400M. EADS avait

pris du retard dans le développement de cet avion en raison de nombreuses difficultés rencontrées

dans les phases de conception et d’assemblage.

- Airbus Military, spécialiste du transport militaire

Airbus Military s’occupe de la conception et de la fabrication des avions militaires de transport,

d’évacuation et de ravitaillement. Cette division s’attèle aux opérations de modernisation des avions

de transport, au développement et à la construction de structures aéronautiques. Au cours de

l’année 2010, Airbus Military a réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros, en hausse de 24%

par rapport à 2009. Sur le segment des avions de petite et moyenne capacité, EADS s’est positionné

comme le leader mondial grâce à ses appareils polyvalents.

EUROCOPTER

- Principal opérateur mondial de la construction d’hélicoptères

Fondé en 1992, Eurocopter fait partie des leaders mondiaux sur le marché des hélicoptères. Sa

gamme de produits s’adresse au marché civil (54% du CA de la division en 2010) et militaire (46% du

CA). Présent sur les 5 continents par le biais de filiales, de centres de maintenance et d’un réseau de

distribution étoffé, Eurocopter réalise un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros en 2010 et

emploie plus de 16 760 collaborateurs.

- Marchés clients

Eurocopter compte environ 2 900 clients. Ses principaux marchés sont l’Europe, les Etats-Unis et le

Canada pour le secteur civil et l’Europe, l’Asie, les Etats-Unis et l’Amérique Latine pour le militaire.

CASSIDIAN

- Principal pôle des activités de la sécurité et de la défense

Cassidian est l’ancienne division « Défense & Sécurité » du groupe EADS, rebaptisée en 2010. Elle est

spécialisée dans la conception des avions de combat, des drones, des avions d’entraînement et des

équipements associés. Elle produit des éléments électroniques pour les aéronefs ainsi que des

systèmes de communication sécurisés. Dans le cadre d’une coopération à l’échelle européenne, cette

division est chargée, de concevoir la partie centrale du fuselage, les commandes de vol et l’aile droite

de l’avion de combat Eurofighter.

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 64

- Organisation et implantation de la division

Cassidian a réalisé un chiffre d’affaires de 5,7 milliards d’euros en 2010 et emploie 21 181 salariés.

Les marchés de Cassidian se trouvent majoritairement en Europe. La division a engagé une stratégie

de diversification géographique au Moyen-Orient, au Brésil, en Inde et aux Etats-Unis.

ASTRIUM

- Une activité en plein essor

Astrium est la branche d’EADS chargée de concevoir, de développer et de produire des satellites, des

infrastructures orbitales, des systèmes de lanceurs ainsi que des services liés à l’espace. Les activités

d’Astrium sont organisées autour de 3 filiales basées dans quatre pays européens (France,

Allemagne, Royaume-Uni et Espagne) :

- EADS Astrium Space Transportation (conception et fabrication de satellites, équipements

pour les systèmes de télécommunications civils et militaires, programmes scientifiques) ;

- EADS Astrium Satellites (services liés à l’activité satellitaire civile et militaire) ;

- EADS Astrium Services.

Le chiffre d’affaires de la division a atteint 5 milliards d’euros en 2010. Elle emploie 15 000

personnes.

Internationalisation du Groupe

- L’Europe : 1er marché d’EADS

L’Europe représente près de la moitié du chiffre d’affaires d’EADS. Le groupe limite sa dépendance à

son marché d’origine en se diversifiant à l’international. L’Asie-Pacifique génère un quart du chiffre

d’affaires du groupe en 2010. Le groupe se développe en Inde, au Brésil, en Chine et en Inde. En

2010, il lance une joint-venture avec la société brésilienne Odebrecht dans le secteur de la défense et

de la sécurité. Il souhaite renforcer sa présence en Amérique du Nord pour limiter l’impact de la

parité dollar / euro sur ses performances et de concurrencer Boeing sur son marché national.

Environnement concurrentiel

Aviation civile

- Duopole mondial

Boeing constitue le seul concurrent d’EADS sur le marché des avions de ligne d’une capacité

supérieure à 100 passagers. Depuis 2008, Airbus devance son homologue d’Outre-Atlantique en

termes de commandes nettes (commandes reçues dans l’année auxquelles sont soustraites les

annulations annuelles). Au-delà d’une concurrence vive sur le plan commercial, les deux

compétiteurs sont en conflit sur le plan juridique.

- Développement de la concurrence

Si le marché des avions commerciaux de capacité supérieure à 100 passagers est dominé par Airbus

et Boeing, plusieurs opérateurs commencent à percer. Embraer et Bombardier développent de

nouveaux modèles allant jusqu’à 150 passagers (100 to 149 seat C-Séries lancé par Bombardier). Par

ailleurs, des acteurs russes, chinois et japonais se positionnent sur les avions de 70 à 150 passagers.

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Dynamique du groupe et de ses activités

Analyse de l’environnement

- Nette reprise du trafic mondial de passagers

Après un trou d’air en 2009, le trafic mondial de passagers s’est envolé en 2010. Le trafic

international, dynamisé par la reprise des voyages d’affaires et de loisirs sur grandes distances, a

enregistré une hausse avoisinant 9%. La reprise a été observée dans la totalité des zones du globe.

- Reprise historique du trafic mondial de fret

Après de fortes turbulences en 2009, le trafic mondial de fret aérien a renoué avec la croissance en

2010. Ce redressement a concerné la totalité des zones géographiques du globe où les taux de

croissance ont atteint deux chiffres. Le fret dans les zones Asie-Pacifique (43% du marché mondial du

fret aérien en 2009) et Moyen-Orient ont été les locomotives de la reprise, avec des hausses

respectives de 24,8% et 34,1% en 2010.

Dépenses militaires mondiales

- Plus faible progression des dépenses militaires mondiales

Dans un contexte de sortie de crise mais de pressions sur les finances publiques dans certains états

européens, les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 1,3% en 2010. Malgré le dynamisme

des montants alloués à la défense en Amérique du Sud, en Afrique et au Moyen-Orient, les

réductions des dépenses des pays d’Europe Occidentale ont pesé sur l’ensemble.

- 1er repli des dépenses militaires françaises depuis 2006

Dans l’Hexagone, les dépenses militaires (hors pensions) se sont établies à 32,2 Milliards d’euros en

2010, en baisse de 2,4%. Après la commande de 60 Rafales par la Direction Générale de l’Armement

dans le cadre du plan de relance gouvernemental en 2009, les dépenses d’équipements de l’armée

de l’air ont été réduites de 5,3%.

Production de l’industrie aéronautique et Spatiale

- Légère hausse d’activité en France portée par l’aviation commerciale

La production aéronautique et spatiale française a progressé de 0,7% en 2010. L’importance des

carnets de commandes du principal avionneur européen, Airbus, et l’accélération des prises de

commandes dans le secteur ont soutenu l’activité. Au cours du 1er semestre de l’année, les nouvelles

commandes d’EADS ont atteint 30,8 milliards d’euros contre 17,2 milliards d’euros un an plus tôt.

Cette évolution est due aux facteurs structurels suivants : multiplication des échanges mondiaux,

forte croissance des besoins d’équipement des pays émergents, impératifs de renouvellement des

flottes européennes et Nord-américaines, etc.

- Tassement de la production en Europe

La production aéronautique a reculé en Europe du fait du niveau élevé du taux de change de l’euro

vis-à-vis du dollar, favorisant les sous-traitants localisés en zone dollar par rapport à ceux installés en

Europe. Pour autant, la production aéronautique est demeurée à un très haut niveau.

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Analyse de l’activité du groupe

Chiffre d’affaires

- Bonnes performances en 2010

En lien avec l’amélioration de la conjoncture économique et de la reprise du trafic aérien, EADS a

réalisé un chiffre d’affaires de 45,8 milliards d’euros en 2010, en hausse de 6,8%.

L’activité de la division Airbus (65% du CA 2010) a été tirée à la hausse par Airbus Commercial (26

milliards d’euros en 2010 en 2010, soit +5% par rapport à 2009). L’activité d’Airbus Military a

progressé de 24%.

L’activité de Cassidian (12,6% du CA) a progressé de 14,3%, soutenue par la hausse des volumes et

des exportations liées aux programmes Eurofighter et missiles.

Astrium (10,9% du CA) a vu son chiffre d’affaires augmenter de 4,2%. L’année a été marquée par le

début des livraisons de missiles balistiques M51 à la marine française.

L’activité d’Eurocopter (9,6% du CA) a augmenté de 3,8%, portée par l’augmentation des livraisons

d’hélicoptères (527 en 2010).

- Les pertes de change s’établissent à 1 milliard d’euros

Au total, les pertes dues aux effets de change euro / dollar sont élevées à environ 1 milliard d’euros

en 2010 pour EADS. Pour minimiser l’impact de l’euro fort, le groupe européen augmente le montant

de ses couvertures de change et transfère une partie de ses coûts de production en zone dollar. Il

s’est fixé pour objectif de porter à 40% la part de la production en Amérique du Nord, Asie et

Océanie d’ici à 2020.

Commandes du groupe

- Un carnet de commandes à très haut niveau

A la fin de l’année 2010, EADS bénéficie d’un carnet de commandes historiquement haut, estimé à

448,5 milliards d’euros, soit 10 années de production. La demande est soutenue par l’aviation

commerciale, le retour des touristes dans les aéroports, le rebond du trafic aérien de fret, les pays

émergents, où la croissance entraîne d’importants besoins d’équipements, et par les pays de l’OCDE,

qui renouvellent leurs flottes.

- Les prises de commandes d’Airbus portées par l’A380

La division Airbus enregistre 68,4 milliards d’euros de prise de commandes en 2010. Le montant des

commandes reçues par Astrium, Eurocopter et Cassidian recule, sur fond de pressions sur les budgets

de la défense en Europe.

Chiffre d’affaires par zone Géographique

- Stabilisation de l’activité en Europe

Sur son marché historique, l’Europe (47% du CA 2010), EADS a vu son chiffre d’affaires stagner en

2010, à 21,4 milliards d’euros.

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- Progression du chiffre d’affaires hors-Europe

Le chiffre d’affaires réalisé en Asie-Pacifique (25% du CA 2010) a progressé de 31,8% en 2010. La

Chine, l’Inde, la Corée et le Vietnam sont des pays qui présentent d’importantes perspectives de

croissance.

Au Moyen-Orient (13% du CA) et dans le reste du Monde (7%), l’activité d’EADS s’est avérée

dynamique. Cassidian, la division sécurité et défense du groupe, a créé une joint-venture avec le

conglomérat brésilien Oderbrecht pour développer des technologies de défense et de sécurité. Au

Moyen-Orient, des contrats importants ont été remportés dans les domaines de la surveillance des

frontières et les appareils de ravitaillement en vol.

- Difficile pénétration du marché Nord-américain

En dépit des efforts menés par EADS pour être davantage présent aux Etats-Unis, le chiffre d’affaires

réalisé en Amérique du Nord a reculé de 43% en 2010. Le groupe n’est pas parvenu à remporter

l’appel d’offres lancé en 2010 par l’armée américaine pour la construction de 179 ravitailleurs.

Analyse concurrentielle

- Nouveau record de livraisons d’avions civils pour Airbus

Depuis 2003, EADS est leader sur le marché de l’aviation civile. En 2010, Airbus a délivré 510 avions

civils, contre 462 pour Boeing.

- Boeing, leader de l’aviation militaire

Boeing reste le leader du secteur de l’aviation militaire. Ce secteur comprend par ailleurs une dizaine

d’acteurs de taille, dont les groupes américains Lockheed Martin et Northrop Grumman ainsi que

l’Anglais General Dynamics.

- Une concurrence également… européenne

Sur le marché des avions militaires le suédois SAAB a su s’imposer en Afrique du Sud, Hongrie,

Thaïlande et Suisse.

Dassault avec son Rafale emporte la préférence des indiens pour le remplacement des MiG-21. Ce

marché gigantesque représente environ 120 appareils.

- Un marché des avions de combats saturé par l’occasion et la concurrence Chinoise et Russe

Les Russes avec leurs Sukhoi Su-30 imposent un appareil lourd multi rôle sur le marché indien,

chinois, algérien, vietnamien, vénézuélien, malaisien, indonésien et ougandais.

Les Russes, Ukrainiens, Chinois et Américains proposent à l’export des avions de 2ndes mains (MiG-29

Russe et F-16 Américain par exemple) peu cher mais performants et des avions low cost comme le

FC-1 ou le F-7 Chinois.

Faits marquants et axes de développement

Axes de développement

- Etre le leader sur les marchés de l’aérospatiale et de la défense

EADS vise à améliorer la rentabilité du groupe dans un contexte d’arrivée à maturité de la demande

sur le marché européen. Cette stratégie s’organise autour de quatre axes :

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 68

- restructurer l’activité et l’organisation du groupe afin d’augmenter la productivité ;

- développer l’activité et la production à l’international afin de réduire les coûts, d’accéder à

certains marchés en croissance et de se protéger de la volatilité de la parité euro/dollar ;

- développer l’offre de services et porter la part du chiffre d’affaires des services à 25% ;

- poursuivre les efforts de R&D afin de conserver et accroître les parts de marché détenues.

CONCLUSIONS

La croissance tirée par le dynamisme de l’aéronautique civile

Après s’être érodé en 2009, le chiffre d’affaires d’EADS progresse de 6,8% en 2010 pour s’établir à

45,8 milliards d’euros. Le groupe a bénéficié de la bonne tenue de sa division Airbus, dont l’activité a

augmenté de 6,3%. Airbus Commercial.

De nombreux opérateurs accélèrent leurs commandes. Les perspectives de croissance sont bonnes

pour Airbus Commercial. Le secteur de l’aéronautique civil mondial bénéficie de facteurs structurels

favorables liés au développement économique des pays émergents, à la hausse du tourisme mondial

et aux impératifs de renouvellement des flottes dans les pays développés. La commercialisation en

décembre 2010 de son nouveau modèle, l’A320NEO, devrait aussi soutenir les prises de commandes.

Les autres divisions également bien orientées

Le chiffre d’affaires de Cassidian (division sécurité et défense, 12,6% du CA d’EADS) a atteint 5

milliards d’euros (+14,3%), en lien avec la hausse des volumes et des exportations liées aux

programmes Eurofighter.

Portée par le nombre élevé de livraisons d’hélicoptères et l’augmentation des revenus issus des

activités de services, le chiffre d’affaires de la division Eurocopter (9,6% du CA 2010) a progressé de

3,8%.

Astrium (10,9% du CA 2010), la branche spatiale du groupe bénéficie des livraisons de missiles

balistiques M51 à la marine française.

Le groupe n’est pas à l’abri de difficultés

Les restrictions budgétaires au sein des pays de l’OCDE et le repli attendu des dépenses militaires en

Europe pourraient peser sur les performances de ses divisions dédiées à la défense.

L’arrivée de nouveaux opérateurs, comme le Brésilien Embraer, le Chinois Comac ou le Russe UAC sur

le marché des avions de plus de 100 passagers renforce la concurrence et pourrait inciter EADS à

passer une alliance avec l’un de ces opérateurs.

Internationalisation du groupe

Alors que les marchés européens entrent dans une phase de maturité, la recherche de nouveaux

relais de croissance hors Europe est essentielle pour pérenniser l’activité du groupe.

L’opérateur porte notamment son regard vers l’Inde, dont les dépenses dans le domaine de

l’aéronautique et de la défense augmentent et vers les Etats-Unis.

Maintenir les efforts de R&D

Afin de conserver son leadership, le groupe maintient ses efforts de R&D, qui représentaient 6,4% du

chiffre d’affaires en 2010. La recherche de solutions alternatives au pétrole constitue aujourd’hui l’un

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 69

des axes clés pour EADS. En 2010, le groupe lance un partenariat avec le gouvernement espagnol et

Iberia Airlines afin de produire du biocarburant. Le développement de l’avion « électrique » constitue

un axe de développement majeur. En remplaçant certains éléments mécaniques par de des

composants type WIFI ou électrique, le constructeur espère réduire le poids de ses appareils et les

rendre ainsi moins gourmands en carburant.

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Monographie du groupe Air France, janvier 2013

Résumé opérationnel

Avec un chiffre d’affaires de plus de 24,4 milliards d’euros et 71,3 millions de passagers transportés

en 2010, Air France-KLM s’impose comme un des leaders mondiaux du transport aérien. Après deux

exercices à la baisse, le chiffre d’affaires du transporteur croît en 2010/2011.

Né de la fusion d’Air France et du Néerlandais KLM en 2004, le groupe est l’un des membres

fondateurs de l’alliance SkyTeam. Il se classe dans le top 10 des compagnies aériennes mondiales.

La compagnie aérienne Franco-Hollandaise réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires dans le

transport de passagers (76,7%) et dans le fret (13,4%).

Air France dispose de deux hubs d’envergure internationale à Paris-Charles de Gaulle et à

Amsterdam–Schiphol, connectés avec ceux de Rome et de Milan où est basé son partenaire

commercial Alitalia.

Pour faire face à la concurrence croissante des opérateurs low cost et redevenir rentable, Air France-

KLM a mis en place un plan de réduction des coûts et d’ajustement de ses capacités productives

depuis 2008.

Contexte du secteur aéronautique en 2012

Une hausse de la production en 2012

La production de l’industrie aéronautique et spatiale augmente de 7% en volume en 2012.

Cette vitalité a été favorisée par les perspectives florissantes du transport aérien dans le monde,

particulièrement en Asie et au Moyen-Orient.

Les nouvelles exigences en matière d’émissions de CO2 et de réduction des nuisances sonores et la

hausse à long terme des prix du pétrole favorisent le renouvellement de la flotte des transporteurs

aériens.

Des problématiques spécifiques pour le transport aérien

Composé de 459 établissements et de 69 775 salariés en 2010, le secteur du transport aérien

englobe les passagers et le fret. Plus de 90% du chiffre d’affaires est assuré par la dizaine de

compagnies françaises employant plus de 250 salariés.

Dans l’Hexagone, le transport aérien régulier est dominé par Air France-KLM. Avec ses filiales (Air

France, Régional CAE, Brit Air, Transavia, etc.), l’opérateur transporte annuellement plus de la moitié

des passagers en Métropole. Ses principales concurrentes sont les compagnies étrangères à bas

coûts Ryanair et EasyJet.

Le segment est complété par de petites structures, spécialisées sur certaines niches (pour les tour-

opérateurs, transport régional, DOM-TOM, etc.).

Davantage concurrentiel, le transport non régulier comporte de nombreux acteurs de petite

envergure. Ces derniers se placent sur le marché de l’aviation d’affaires, du transport à la demande,

de la location d’avions, etc.

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 71

Profil du groupe Air FRANCE

Fiche d’identité

Un des leaders mondiaux du transport aérien de passagers, né de la fusion entre Air France (crée en

1933) et KLM (1919) en 2004, le groupe Air France-KLM est l’un des leaders mondiaux du transport

aérien avec un chiffre d’affaires de plus de 24,4 milliards d’euros et 33% de parts de marché en 2011.

Au niveau européen, le groupe se positionne parmi les leaders du secteur, devancé par la compagnie

allemande Lufthansa.

Chiffres clés

- 24,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires ;

- 621 avions dont 593 en exploitation et 274 propriétés du groupe ;

- 37,4 millions de passagers en 2012 ;

- 15,9% du capital détenus par l’Etat ; 9,7% par les salariés ; 73% de flottant et 1,4% en

autocontrôle ;

- 77% de l’activité dans le transport de passager et 4% dans la maintenance ;

- 101 730 employés ;

- 230 destinations dans 113 pays.

Organisation du groupe

Activités du groupe

Panorama général

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 72

Une activité principale : le transport de passagers

L’activité principale d’Air France-KLM est le transport aérien de passagers (76,7% de son chiffre

d’affaires en 2010).

La compagnie aérienne dispose de deux hubs internationaux, à Paris-Charles de Gaulle et à Schiphol.

Elle effectue également du transport de fret, de la maintenance aéronautique pour plus de 150

compagnies dans le monde ainsi que des activités annexes (réparties entre les différentes filiales du

groupe) telles que la restauration, les loisirs, etc.

Activité cargo

L’activité cargo souffre de la faiblesse du commerce mondial et d’une situation de surcapacité.

Le groupe a réduit les capacités cargo (-2,5%), notamment les avions tout cargo, le trafic a diminué

de 6,5%.

Le réseau Asie est le 1er réseau. Il représente près de 34% des capacités, 41% du trafic et 32% du

chiffre d’affaires transport de fret. En 2011, le trafic recule de 5,5% pour des capacités en baisse de

6,8%.

Le réseau Amériques représente près de 39% du trafic et des capacités et 40% du chiffre d’affaires

transport de fret. Le trafic a reculé de 8,3% pour des capacités quasiment stables (-0,3%).

Le réseau Afrique/Moyen-Orient est le troisième réseau de l’activité cargo, avec environ 15% des

capacités et du trafic et 20% du chiffre d’affaires transport de fret. Tout comme le réseau Asie, il a

été affecté par des événements exceptionnels. Le trafic a reculé de 6,4% pour des capacités en baisse

de 1,8%.

Activité Maintenance (Air France Industrie)

En croissance de 4% par an en moyenne, le marché de la maintenance suscite l’intérêt des

compagnies et de leurs fournisseurs, tentés d'assurer eux-mêmes la maintenance de leurs produits.

Air France Industries (AFI) est numéro deux mondial, derrière Lufthansa et compte 8.500

collaborateurs en France et près de 15 000 à l'échelle du groupe Air France-KLM.

Sur l’exercice 2010-2011, le chiffre d’affaires s’est élevé à 1,03 milliard d’euros. Les activités à forte

valeur ajoutée moteurs et équipements ont été dynamiques et l’activité cellule, bien que toujours

négative, a réduit sa perte.

Page 73: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 73

Le groupe a investi 43 millions d'euros dans un nouveau banc d'essai de réacteurs Zéphyr pour se

doter d'un outil sans équivalent en Europe continentale. L’objectif est de gagner entre 3 et 4 jours

sur la maintenance d'un gros moteur et ne plus dépendre des deux grands motoristes, General

Electric et Rolls Royce pour l'entretien des gros moteurs.

En déployant son réseau de filiales (EPCOR, CRMA, KLM UK Engineering, AMG) et de partenariats

(AMES, ATI, Spairliners, MAX MRO Services), AFI KLM E&M poursuit sa stratégie de développement

sur les marchés et segments rentables, et s’appuie sur la force de son réseau logistique mondial.

En 2011, le groupe affirme sa présence sur ses marchés de croissance (pays en développement,

Amériques) en prenant une participation minoritaire dans la société indienne MAX MRO Services

(26%), dédiée au support équipements sur le marché indien. De plus, Air France-KLM inaugure fin

2013 près de Shanghai, un site pour l'entretien des équipements d'avionique.

Autres Activités

Sur la période 2011, le chiffre d’affaires de l’activité loisirs est en hausse de 8% à 365 millions d’euros

et le résultat d’exploitation est négatif de 46 millions d’euros (-42 millions au 30 juin 2011) dû à une

hausse de 33% de la facture pétrolière à 132 millions d’euros. L’activité loisirs est opérée par le

groupe Transavia.

L’activité catering a réalisé un chiffre d’affaires de 442 millions dont 166 millions d’euros avec des

clients tiers et un résultat d’exploitation de -10 millions d’euros (respectivement 167 millions d’euros

et 8 millions d‘euros au 1er semestre 2011).

Organisation géographique

Panorama général

Les activités du groupe sont ventilées en six zones géographiques :

- France métropolitaine ; - Europe hors France et Afrique du Nord ; - Antilles, Caraïbes, Guyane et Océan

Indien ;

- Afrique, Moyen-Orient ; - Amériques et Polynésie ; - Asie et Nouvelle Calédonie.

Activités par zones géographique

Chiffre d’affaires par origine des ventes

Page 74: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 74

Chiffres d’affaires par destinations

L’Europe principal débouché du groupe

Air France-KLM a réalisé près des deux tiers de son chiffre d’affaires consolidé en Europe et Afrique

du Nord.

Le chiffre d’affaires de l’activité passage a été réalisé pour près des deux tiers par des vols à

destination de l’Europe.

Quant à l’activité cargo (3,2 milliards d’euros en 2010), elle a tiré l’essentiel de ses revenus de la zone

Europe, Afrique du Nord (46,3%) et du continent asiatique (27,1%).

Recherche et Développement

Un besoin de recherche spécifique : la recherche opérationnelle

Les activités techniques du Groupe, de la recherche à l’ingénierie, concernent environ 22 500

personnes, dont plus de 70% d’ingénieurs.

Chez Air France-KLM, l’objectif du groupe de recherche opérationnelle est d’aider les métiers de la

compagnie dans la gestion de leur activité lorsque celle-ci est complexe et nécessite des outils ou une

expertise avancée en modélisation mathématique et en calcul.

Axes de développement

La problématique du groupe Air France-KLM est de pouvoir tarifer, gérer et vendre une offre de

plusieurs millions de voyages possibles, gérer un flux quotidien de 200 000 passagers et leurs

bagages, planifier les milliers d’équipages, la maintenance d’environ 600 avions, en tenant compte

des règlements de l’aviation civile, des contrats de travail, des « qualifications avions », des

désidérata, mais aussi d'aléas importants comme l’absentéisme, les retards, les annulations et les

aléas extérieurs à la compagnie.

Pour cela, une équipe d'une trentaine de jeunes spécialistes sont regroupés au sein du département

de recherche opérationnelle. Ils interviennent sur trois types de mission.

La 1ère étant le développement, dans le cadre de projets informatiques, de moteur d’optimisation ou

de calculs statistiques.

Plus de 30 moteurs ainsi développés sont intégrés au système d’information et maintenus par les

équipes de la RO. Ils élaborent les plannings des personnels navigants ou le moteur d’affectation et

de régulation des points de parking avion, celui de prévision du trafic passager. En 2010, certains

Page 75: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 75

grands projets du groupe incluant des développements de moteurs d’optimisation sont en cours,

comme Karma, un nouveau système de Revenue Management pour Air France-KLM.

Le deuxième est la participation aux études d’opportunité, soit pour répondre à des questions

d'organisation des métiers, soit avant le lancement définitif d’un projet informatique. Les

compétences en calcul quantitatif sont mises à profit pour simuler l’impact d’un changement de

processus, ou les gains avant la mise en place de nouveaux outils d’aide à la décision. Les prototypes

développés sont souvent utilisés en opérationnel pour réaliser une partie des gains avant la mise en

place définitive d'outils plus industrialisés.

Le dernier type de mission est d’assurer une veille technologique et fonctionnelle. Il s’agit d’être à

l’écoute des différents métiers afin de répondre au mieux à leurs besoins, de se positionner face à la

concurrence, d’identifier des axes d’innovation fonctionnelle ou d’amélioration des performances

techniques.

CONCLUSIONS

Net rebond du chiffre d’affaires

Avec une activité dopée par la reprise du trafic aérien mondial, Air France-KLM a réalisé un chiffre

d’affaires de 24,4 millions d’euros en 2011. Malgré les nombreux événements défavorables, comme

le renchérissement des cours du pétrole ou les conditions climatiques difficiles (neige paralysant les

aéroports parisiens en décembre 2010, séisme au Japon, éruption du volcan islandais) et une

situation géopolitique délicate en Afrique du Nord (Egypte, Tunisie, Libye), le chiffre d’affaires du

groupe a progressé de 12,5%.

L’activité de « passage » (76,7% du CA en 2010) a augmenté de 11,3% malgré une sensible baisse du

nombre de passagers transportés. L’optimisation des capacités et du taux de remplissage, le retour

des clients haute contribution et la mise en place de la classe Premium Eco (tarifs entre la classe éco

et affaires) ont tiré à la hausse les revenus dégagés par siège occupé.

Les accords de partage de codes à travers l’alliance SkyTeam ont permis à la compagnie française

d’offrir de nouvelles destinations notamment en Asie. Le groupe a renforcé sa présence en Chine

avec la création d’une co-entreprise en partenariat avec China Southern.

Sur les vols moyen-courriers et les court-courriers, la position d’Air France est contestée par les

compagnies low-cost et le TGV. Sur les courtes distances, la pression concurrentielle est exacerbée

car les coûts d’exploitation de la compagnie aérienne sont trop élevés pour s’aligner sur les tarifs

pratiqués par les compagnies à bas coûts.

Performances financières en progrès

À la faveur d’une politique de maîtrise des coûts, le groupe a amélioré son résultat d’exploitation au

cours de l’exercice qui s’est élevé à 122 millions d’euros (0,5% du chiffre d’affaires) en 2010. Malgré

un net redressement, le taux de résultat d’exploitation s’est maintenu en deçà des principaux

concurrents.

Air France-KLM a bénéficié d’une plus-value sur Amadeus de 1,03 milliard d’euros qui lui a permis

d’enregistrer un résultat net part du groupe de 612 millions d’euros, après deux années négatives.

Page 76: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 76

Pour l’exercice à venir, Air France-KLM poursuit sa politique de maîtrise des coûts et de gain de

productivité pour réduire son endettement. Pour tenir ses objectifs de long terme, le groupe n’a pas

versé de dividende au titre de l’exercice 2010.

Concurrencer les low cost

En 2008, Air France-KLM a lancé son 1er plan de réduction des coûts baptisé Challenge 12. Ce plan a

permis au groupe de réaliser de nombreuses économies et de gagner en productivité en réduisant

notamment ses effectifs.

Air France-KLM a décidé de mettre en place un projet de « base province ». Les personnels navigants

habitant à proximité des bases n’auraient plus à faire d’escale, ce qui entraînerait des économies

substantielles pour la compagnie française (-15%). Conjugué à une augmentation de 40% de son offre

de sièges, le coût unitaire par siège serait équivalent à celui d’EasyJet.

Le groupe prévoit l’ouverture de sa 1ère base à Marseille d’ici octobre 2011, avant de poursuivre en

2012 avec Nice, Toulouse et Bordeaux. Ce projet s’accompagne d’une amélioration du service client

avec un développement des services mobiles et d’une extension internationale à destination des

pays émergents.

Air France en retrait par rapport à ses principaux concurrents

En dépit de la reprise du trafic aérien au cours des années 2010 et 2011, des incertitudes pèsent sur

le groupe. Les soubresauts géopolitiques peuvent impacter à la hausse les cours du pétrole et peser

négativement sur les flux touristiques. L’évolution du comportement des consommateurs, à la

recherche des prix les plus bas, ainsi que la concurrence du TGV et de la visioconférence au

détriment des voyages d’affaires.

Ces éléments constituent autant de défis à relever par la 1ère compagnie aérienne française. Les plans

mis en place par le groupe ont pour objet la mise en place de prix plus faibles avec une plus grande

flexibilité de l’offre passager en fonction des flux de trafic.

Air France-KLM espère profiter de son positionnement en Asie-Pacifique et dans les pays en

développement pour bénéficier du dynamisme de ces régions et poursuivre le redressement de ses

performances financières.

Page 77: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 77

Monographie du groupe Dassault, janvier 2013

Résumé opérationnel

Détenu à 50,6% par le Groupe Industriel Marcel Dassault et à 46,3% par EADS, Dassault Aviation

figure parmi les leaders mondiaux de l’industrie aéronautique. Porté par la forte croissance de son

chiffre d’affaires, le groupe a enregistré un taux de marge opérationnelle de 14% en 2011, un ratio

cinq fois plus élevée que celui de l’avionneur européen EADS. Bien que positif, son résultat net a en

revanche été impacté par les mauvaises performances financières de Thales, dont il détient 26% du

capital depuis 2009.

Il réalise la majeure partie de son activité dans l’aviation d’affaires grâce au succès de ses appareils

Falcon. En matière de défense, le groupe est le principal fournisseur d’avions de combat de l’armée

française. Ses modèles Mirage 2 000 ont rencontré un franc succès à l’étranger, ses modèles Rafale

n’ont jamais été exportés.

Contexte du secteur aéronautique en 2012

Une hausse de la production en 2012

La production de l’industrie aéronautique et spatiale augmente de 7% en volume en 2012. Airbus bat

un record en 2011 en enregistrant plus de 1 400 commandes nettes d’aéronefs pour le compte de 53

compagnies aériennes.

Les nouvelles exigences en matière d’émissions de CO2 et de réduction des nuisances sonores ainsi

que la hausse à long terme des prix du pétrole favorisent le renouvellement de la flotte des

transporteurs aériens.

Le segment militaire fait face à la restriction des budgets

Les États membres de l’Union européenne (à l’exception du Royaume-Uni et de la Hongrie) se sont

engagés à ramener leur taux d’endettement public en dessous de 60% du PIB. Un choix qui se traduit

par une diminution des budgets militaires et pousse les constructeurs à se tourner vers

l’international pour développer leurs marchés.

Une filière sous tension afin de répondre à la demande

Afin de répondre à la forte hausse de la demande, les avionneurs accélèrent leur taux de production

en 2011.

Le secteur fait face à des dépassements de budget pour les programmes en cours de développement.

Dassault Aviation a annoncé un retard de 6 mois pour la livraison de drones à l’armée française en

raison de difficultés techniques concernant la liaison par satellites des avions sans pilote.

Une industrie menacée de délocalisations

L’industrie aéronautique française fait face à la volatilité des monnaies. Les opérateurs hexagonaux

produisent en euro et vendent en dollar. Le secteur tente d’intégrer cette contrainte en mettant en

œuvre des politiques de couverture de leur exposition au taux de change. Toutefois, elles ne sont pas

toujours couronnées de succès. L’alternative est la délocalisation d’une partie de la production en

zone dollar qui entraîne un effritement du tissu industriel français.

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 78

La filière est organisée autour de 3 catégories d’opérateurs :

Au sommet, les constructeurs, qui ont en charge la conception, le financement, l’assemblage et la

commercialisation d’aéronefs. Ils externalisent la production des moteurs et des équipements à des

sous-traitants de rang 1 tels que le motoriste Snecma (filiale de Safran), ou à l’équipementier Thales.

Ces équipementiers de rangs 1 ou « Tier one », externalisent eux-mêmes une partie de leur

production à des sous-traitants de rang 2 etc.

Profil du groupe DASSAULT

Fiche d’identité

- L’aviation d’affaires domine

Le pôle des avions d’affaires est celui où le groupe a réalisé la majeure partie de son chiffre d’affaires

en 2010. Dassault Aviation est un des leaders mondiaux sur le marché des avions d’affaires. Il est le

seul constructeur de jet à réaction en Europe. La majorité de ses avions d’affaires est vendue en

dehors de France, en particulier en Amérique du Nord. Le groupe propose 6 produits de moyenne et

longue portée dotée d’une autonomie de vol atteignant jusqu’à 11 000 km. La cible de clients est

constituée de richissimes particuliers, de grandes entreprises ou d’États ayant recours à des avions

privés.

- Deux produits phares dans le militaire

Le groupe développe et fabrique le Mirage, un avion de combat polyvalent qui sert dans 9 armées de

l’air différentes et le Rafale, exploité par l’armée française depuis 1999. C’est un avion de combat

capable de réaliser au cours d’une même mission, des actions de supériorité aérienne, de défense,

mais aussi de reconnaissance et d’attaque de surface.

Les avions militaires sont utilisés dans près de 30 pays mais sont surtout exploités au sein de l’armée

française. Le groupe essaie d’exporter ses produits dans d’autres pays.

- Perspectives dans l’aviation militaire automatisée

Dassault Aviation participe à de nombreux projets de drones. Son produit phare, le nEUROn, a

commencé ses essais en vol le 1er décembre 2012. Il est développé, sous l'égide de la Délégation

Générale pour l'Armement (DGA), par une alliance européenne comprenant les français Dassault

Aviation et Thales, le suédois Saab, le grec HAI, l'espagnol EADS-CASA, l'italien Alenia Aeronautica et

le suisse RUAG.

Dassault Aviation est impliqué dans le programme SDM (Système de Drone MALE). Dans le cadre

d’un accord de coopération signé par la France et le Royaume-Uni, le groupe s’est associé à BAE

Systems pour réaliser un drone baptisé Telemos, en coopération entre les deux pays.

Chiffres clés

- 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires ;

- 2,86 milliards de prises de commandes en 2011 ;

- 8,75 milliards dans le carnet de commandes ;

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CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 79

- 73% du CA généré par les ventes de Falcon, 5% par la défense à l’export et 22% par la

défense en France ;

- Plus de 8 000 salariés surtout en France ;

- 9% du chiffre d’affaires investis en R&D.

Organisation du groupe

Activités du groupe

Page 80: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 80

Internationalisation croissante

Dassault Aviation a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de 3 359 millions d’euros à l’international, en

hausse de 31,8% par rapport à 2009. Cette augmentation a relevé du dynamisme de son activité

civile à l’international, suscité par son produit phare, le Falcon, commercialisé dans 70 pays. Avec son

activité défense, le groupe a réalisé 236 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’export.

Objectifs du groupe

- faire de l’entreprise numérique étendue et du Product LifeCycle Management (PLM) une

réalité quotidienne et partagée ;

- poursuivre la réduction des coûts, motivations du plan « Amélioration de la Réactivité en

Production » en cours de déploiement dans les établissements de la Société ;

- maintenir les compétences par les évolutions du Rafale, les marchés militaires export et les

drones (MALE et UCAV) en attendant le lancement, dans de nombreuses années, d’un

nouveau programme d’avion de combat ;

- participer à la construction d’un pôle français de dimension mondiale dans le domaine des

technologies stratégiques, de l'aéronautique et de l'espace, de la défense et de la sécurité.

Organisation géographique

Panorama général

Un groupe présent en France et aux Etats-Unis

L’activité aux USA se concentre sur l’exploitation du Falcon.

Page 81: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 81

Principaux sites industriels

Sites industriels en France

Le groupe Dassault dispose de 10 établissements présents en France, dont, en Ile-de-France, celui de

Saint-Cloud qui regroupe les Directions générales, la Direction de programmes et la Direction

générale de Dassault Aviation et celui d’Argenteuil, dédié à l’assemblage et l’aménagement des

fuselages des avions militaires, des tronçons avant des avions Falcon, à la tuyauterie et la

pyrotechnique.

Recherche et Développement

Axes de développement

Pour faire face à la concurrence et dégager de nouvelles opportunités, Dassault Aviation développe

sa technologie et ses produits en coopération avec les acteurs européens et mondiaux du secteur

aérospatiale. Le groupe consacre 5,6% de son chiffre d’affaires à la R&D.

Activité civile

Développer l’offre Falcon

Dassault anticipe les évolutions technologiques et les nouvelles attentes des clients potentiels des

Falcon. Le développement d’une offre davantage respectueuse de l’environnement, la mise en

œuvre de nouveaux produits (Falcon 2000S) et l’amélioration de la couverture géographique des

stations-service Falcon peuvent l’aider dans cette tâche.

Activité militaire

Les nouvelles technologies au service de la défense

Le groupe accroît ses efforts dans le domaine de la défense avec le développement de SDM (Système

de Drone MALE) ou encore avec sa participation dans le projet européen nEUROn.

Par ailleurs, pour répondre aux exigences environnementales, il développe de nouvelles gammes de

peinture à taux de solvants polluants réduits (gammes dites "à l'eau") et travaille sur la reconception

de sous-ensembles du Rafale dans le but de supprimer l'usinage chimique du titane.

Page 82: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 82

Production industrielle

Dassault flexibilise son outil industriel

Le groupe doit s’adapter aux variations de cadences de fabrication en cas d’annulation ou de report

des commandes. Dassault Aviation déploie le Product Lifecycle Management (PLM) version 6 pour

toutes ses unités de production en 2009. Cet outil lui confère une avancée technologique et un

avantage compétitif. Ce processus de gestion du cycle de vie du produit apporte de nouveaux

processus collaboratifs, il optimise la coordination des acteurs et des projets.

Liens avec la recherche universitaire

La Société a renforcé ses relations avec la formation et la recherche académique en s’associant à une

« Chaire ingénierie des systèmes complexes » avec 3 écoles de ParisTech.

Intégration dans son écosystème local

Dassault Aviation participe :

- au pôle Astech, sur les thèmes de l’avion tout électrique et de l’éco-conception ;

- au pôle System@tic, sur les outils de conception et de développement des systèmes ;

- au pôle Aerospace Valley, sur les matériaux et les filières de production ;

- au pôle Pegase, sur les moyens d’essais.

CONCLUSIONS

Forte progression du chiffre d’affaires en 2010

Après un exercice 2009 difficile, le chiffre d’affaires de Dassault Aviation a rebondi de 22,4% en 2010.

Outre la progression de ses livraisons, le groupe a bénéficié d’une évolution des taux de change

favorable.

Les livraisons de Falcon tirent l’activité

Le chiffre d’affaires du pôle aviation d’affaires, à l’origine de plus des trois quarts de l’activité,

progresse de 32,3%. L’activité a bénéficié de la livraison record de 95 Falcon, résultante en partie de

commandes passées avant la crise. Dans un contexte où le marché mondial de l’aviation d’affaires

est resté déprimé, Dassault a cumulé un nombre de prises de commandes insuffisant pour combler

les annulations. Très dépendant de l’économie mondiale et en particulier américaine (plus de 40%

des ventes en valeur), le marché de l’aviation d’affaires est resté à bas niveau, éloigné de 18% de son

niveau de 2008. Les incertitudes qui pèsent sur la pérennité de la croissance et l’important niveau

des stocks d’avions d’occasion ont freiné les achats des entreprises en jets neufs.

Les revenus de la division militaire ont reculé de 2,2%. Le groupe a été handicapé par la baisse du

nombre de Rafale livrés à l’État français. Il a toutefois limité le repli de son chiffre d’affaires en

développant ses activités de soutien, moins soumises aux aléas conjoncturels, comme la

maintenance, la fourniture d’équipements et de logiciels associés à la vente d’appareils, etc.

Page 83: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 83

Performances financières impactées par Thales

Les performances financières de Dassault ont quant à elles progressé. La forte croissance du chiffre

d’affaires et la maîtrise des coûts fixes lui ont permis de dégager un résultat net part du groupe de

267 millions d’euros, en hausse de 4,2%. Cette augmentation a aussi été rendu possible par

l’application d’un plan de rationalisation de coûts qui repose en partie sur la réduction de ses

effectifs, sur un recours croissant au numérique et à la robotisation du processus de production.

Perspectives en berne pour 2011

Avec des commandes nettes de Falcon (prises de commandes - annulations) négatives de 9 unités à

fin 2010 et un carnet de commandes en baisse de 23,9% par rapport à l’année précédente, l’exercice

2011 s’annonce compliqué pour le groupe. Le groupe table sur une baisse significative de son activité

pour l’ensemble de l’année.

Internationalisation à tout prix

Dassault souhaite commercialiser son Rafale à l’étranger, en particulier en Inde, aux Émirats Arabes

Unis et au Brésil. Il espère pénétrer le marché indien. En outre, Dassault entend commercialiser son

avion de combat auprès des Émirats Arabes Unis.

L’internationalisation est aussi une priorité dans l’aviation d’affaires, notamment vers la Chine, ce

marché pourrait totaliser entre 10% et 20% de ses ventes.

Élargissement de l’offre et position plus affirmée dans le militaire

Pour se renforcer dans le militaire, le groupe a poursuivi en 2010 le développement de nouveaux

programmes dans le domaine des drones MALE. Il s’est associé à BAE Systems, pour la conception du

drone Telemos. Ce projet pourrait ne pas aller à son terme. L’Europe s’est en effet déjà orientée vers

le drone Talarion, fabriqué par le groupe européen EADS, lequel rencontre des difficultés pour

trouver des financements.

Page 84: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 84

Monographie du groupe Safran, janvier 2013

Résumé opérationnel

Safran développe ses activités dans la production de moteurs d’avions, de turbines d’hélicoptères et

de moteurs spatiaux. Le groupe est parmi les 1ers pour les systèmes d’atterrissage, de nacelles, de

systèmes électriques et de câblage. Sur le marché de la sécurité, il est présent sur les systèmes

d’identification multi-biométriques, de sécurisation de documents et de détection tomographique

d’explosifs ou de substances illicites. L’activité défense représente une niche porteuse en raison de

l’importante capacité d’innovation de Safran dans l’optronique, la navigation et l’avionique.

Le Groupe poursuit son plan d’amélioration de la compétitivité avec l’amélioration de sa base

industrielle et une dollarisation accrue de ses achats.

La Société se positionne sur des marchés de long terme pour lesquels une demande pérenne assure

croissance et profitabilité. Les relais majeurs d’expansion en Chine et sur les marchés matures

américains et européens où les flottes d’avions sont en cours de renouvellement.

Contexte du secteur aéronautique en 2012

EADS leader du secteur

L’industrie aéronautique et spatiale est dominée par EADS. Le groupe européen intervient

comme constructeur et équipementier (civil et militaire). Il est présent dans le domaine de la

construction d’avions et d’hélicoptères ainsi que dans le domaine aérospatial.

Trois principaux donneurs d’ordres

EADS n’est pas le seul systémier du secteur aéronautique et spatial en France. Le groupe

Dassault Aviation intervient dans la construction d’appareils. Il commercialise des avions

d’affaires ainsi que le Mirage et le Rafale. L’Italien Finmeccanica intervient dans l’ensemble des

segments de marché du secteur. Il conçoit des hélicoptères et des avions pour les domaines

civils et militaires et opère dans le segment aérospatial.

Une hausse de la production en 2012

La production de l’industrie aéronautique et spatiale augmente de 7% en volume en 2012. Airbus bat

un record en 2011 en enregistrant plus de 1 400 commandes nettes d’aéronefs.

Les exigences en matière d’émissions de CO2 et de réduction des nuisances sonores ainsi que la

hausse à long terme des prix du pétrole favorisent le renouvellement de la flotte des transporteurs

aériens.

Le segment militaire fait face à la restriction des budgets

Les États membres de l’Union européenne (à l’exception du Royaume-Uni et de la Hongrie) se sont

engagés à ramener leur taux d’endettement public en dessous de 60% du PIB. Un choix qui se traduit

par une diminution des budgets militaires et qui pousse les constructeurs à se tourner vers

l’international pour développer leurs marchés.

Page 85: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 85

Diversification des revenus pour le spatial

L’aéronautique spatiale est en mutation. Astrium a mis en place un nouveau plan stratégique

destiné à améliorer sa compétitivité sur les marchés à l’export. Thales Alenia Space, qui se

partage avec Astrium près de 40% du marché mondial des satellites commerciaux, fabrique une

constellation de 81 satellites au groupe américain Irridium.

Une filière sous tension afin de répondre à la demande

Afin de répondre à la forte hausse de la demande, les avionneurs ont accéléré leur taux de

production en 2011. Cette hausse des livraisons contraint Airbus à s’assurer que ses équipementiers

suivront la cadence, notamment en raccourcissant les délais de paiement.

Une industrie menacée de délocalisations

L’industrie aéronautique française fait face à la volatilité des monnaies. Les opérateurs hexagonaux

produisent en euro et vendent en dollar. Le secteur intégre cette contrainte en mettant en œuvre

des politiques de couverture de leur exposition au taux de change. Toutefois, elles ne sont pas

toujours couronnées de succès. L’alternative est la délocalisation d’une partie de la production en

zone dollar qui entraîne un effritement du tissu industriel français.

La filière est organisée autour de 3 catégories d’opérateurs :

Au sommet, les constructeurs, qui ont en charge la conception, le financement, l’assemblage et la

commercialisation d’aéronefs. Ils externalisent la production des moteurs et des équipements à des

sous-traitants de rang 1 tels que le motoriste Snecma (filiale de Safran), ou à l’équipementier Thales.

Ces équipementiers de rangs 1 ou « Tier one », externalisent eux-mêmes une partie de leur

production à des sous-traitants de rang 2 etc.

Profil du groupe Safran

Fiche d’identité

Le groupe Safran est un équipementier et un motoriste intervenant dans les secteurs de

l’aéronautique, de la défense et de la sécurité. Il est né de la fusion en 2005 des groupes Sagem

(télécommunications) et Snecma (défense).

Chiffres clés

- 11,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011 ;

- 30,2% du capital détenu par l’Etat, 52,2% est flottant, 17,2% est détenu par les salariés et

0,4% est en auto détention et autocontrôle ;

- 11% du CA généré par le secteur Défense, 11% par la sécurité, 26% par l’équipement

aéronautique et 52% par la propulsion aéronautique et spatiale ;

- environ 60 000 salariés dont environ 61% en France ;

- 11,2% du chiffre d’affaires investis en R&D.

Page 86: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 86

Organisation du groupe

Activités du groupe

PROPULSION AÉRONAUTIQUE ET SPATIALE

L’activité Propulsion aéronautique et spatiale se répartit en trois domaines :

Moteurs d’avions et moteurs à ergols liquides

- moteurs d’avions civils Avions d’affaires ;

- moteurs d’avions militaires ;

- moteurs à ergols liquides et plasmiques.

Turbines d’hélicoptères

- turbines pour hélicoptères légers à moyens ;

- turbines pour hélicoptères moyens ;

- turbines pour hélicoptères lourds.

Moteurs à ergols solides

- spatial civil ;

- segment militaire Missiles balistiques ;

- missiles tactiques et cibles.

ÉQUIPEMENTS AÉRONAUTIQUES

L’activité Équipements aéronautiques se répartit en quatre domaines principaux :

- Systèmes d’atterrissage et de freinage

- trains d’atterrissage ;

- roues et freins ;

- systèmes de contrôle d’atterrissage et de freinage ;

- services liés aux trains d’atterrissage, roues et freins et systèmes associés ;

- systèmes de ventilation et filtration.

Page 87: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 87

- Systèmes et équipements moteur

- nacelles et inverseurs de poussée ;

- transmissions de puissance.

- Systèmes électriques et ingénierie

- câblages et systèmes de liaisons électriques ;

- électronique de puissance et systèmes de distribution ;

- ingénierie.

- Autres équipements

- petits moteurs électriques.

DÉFENSE

Les activités Défense se décomposent en trois secteurs principaux :

- Optronique

- modernisation du combattant ;

- équipements optroniques et viseurs ;

- drones ;

- optiques hautes performances.

- Avionique

- navigation et capteurs ;

- autodirecteurs et guidage ;

- systèmes de commandes de vol ;

- modernisation d’aéronefs militaires / avionique civile.

- Systèmes d’information embarqués

- électronique et logiciels critiques ;

- logiciels critiques embarqués.

SÉCURITÉ

Les activités Sécurité se décomposent en trois secteurs principaux :

- Identification

- grands systèmes d’identité ;

- contrôles aux frontières ;

- identification judiciaire ;

- services d’enrôlement biométrique ;

- équipements biométriques ;

- terminaux de loterie ;

- sécurité des transports.

- e-Documents :

- cartes SIM ;

- cartes bancaires ;

- documents d’identité sécurisés.

Page 88: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 88

- Détection :

- détection d’explosifs, de substances dangereuses ou illicites par tomographie X ;

- détection et analyse de traces d’explosifs, de substances dangereuses ou illicites par

technologies de spectrométrie.

Organisation géographique

Panorama général

La France concentre environ 61% des effectifs du Groupe dans 39 établissements.

Recherche et Développement

Présentation générale

Le coût total (y compris la part financée par des tiers) de la Recherche, Technologie et

Développement (RTD) représente en 2011 environ 1,3 milliard d’euros, soit près de 11% du chiffre

d’affaires.

L’effort de la RTD réalisée en France s’élève à environ 1,1 milliard d’euros, soit plus de 85% de la RTD

totale.

La part autofinancée, qui représente plus de 63% de la RTD, se répartit de la façon suivante :

- programmes avions (notamment Silvercrest, LEAP, Airbus A350, A400M et Boeing 787) : 39%;

- moteurs d’hélicoptères : 7% ;

- sécurité et Défense hors aéronautique : 18% ;

Page 89: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 89

- R&T : 28% ;

- autres : 8%.

La Recherche & Technologie (R&T) couvre l’ensemble des activités d’études, recherches et

démonstrations technologiques qui assurent au Groupe la maîtrise des savoir-faire lui permettant de

développer ses produits avec un risque, un délai et un coût minimal.

Entre R&T et R&D, pour accélérer l’émergence de nouvelles activités s’appuyant sur des concepts

innovants, Safran a créé en 2011 une Direction de l’Innovation qui couvre le terrain depuis les

démonstrations technologiques jusqu’à l’entrée sur le marché.

Parallèlement, le développement des synergies technologiques se traduit par la création de pôles de

compétences appuyés sur les expertises de plusieurs filiales ont été structurés dans les disciplines les

plus transverses telles que matériaux et procédés, acoustique, électronique de puissance,

monitoring, logiciels critiques, traitement d’images…

Axes de développements

La performance de la propulsion

Les objectifs de performance de la propulsion à horizon 2020 et les contraintes d’acceptabilité des

futurs moteurs aéronautiques ont été définis au sein d’ACARE. Réduction de la consommation de

20% de carburant, réduction des émissions polluantes de 60% et diminution de moitié du bruit perçu

sous-tendent les initiatives prises pour assurer, entre autres, la succession du CFM56 sur les avions

court-moyen courriers de nouvelle génération envisagée au cours de cette décennie.

L’avion plus électrique

La mutation vers un recours accru à l’énergie électrique, entamée sur les programmes de l’A380 et

du Boeing 787, se poursuit et sera un trait distinctif de la future génération d’avions court-moyen-

courriers. Le Groupe mène avec les avionneurs plusieurs programmes technologiques dans un cadre

européen ou français.

L’Avionique

La navigation

Les marchés de la navigation aérienne, terrestre, navale, satellitaire et des armements sont en

développement et en mutation : l’intégration des mobiles dans des ensembles coopératifs, les

besoins croissants d’autonomie, le nécessaire continuum entre sol et bord au moyen de liaisons

sécurisées sont quelques moteurs du renouvellement de la demande et des technologies associées.

L’électronique et les logiciels critiques

Dans la division Safran Electronics, des projets ont été entrepris en matière d’électronique

embarquée et d’ingénierie des systèmes à travers son rôle de coordinateur technique du projet

européen CESAR de la Joint Undertaking ARTEMIS.

Les Services

La mise en œuvre de techniques de diagnostics et de pronostics sur l’état des équipements ou

systèmes des avions ou hélicoptères apporte de la valeur aux utilisateurs des produits Safran au

Page 90: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 90

niveau opérationnel pour optimiser leur maintenance ou en support à la gestion d’une flotte pour

évaluer sa valeur résiduelle. Dans ce but, Safran développe l’outil Monitoring Services de gestion des

données d’exploitation matérielle en flottes.

La Défense

Dans l’optronique, les besoins vont de l’imageur opérant dans une ou plusieurs gammes de longueur

d’ondes jusqu’à des chaînes complètes de traitement d’image assurant la veille, la détection,

l’identification, la conduite de tir et l’autoprotection. Pour obtenir des solutions intégrées de

numérisation du champ de bataille, les technologies de capteurs infrarouges ou d’intensification de

lumière sont aussi combinées dans les équipements ou systèmes avec d’autres fonctionnalités telles

que la géolocalisation.

La Sécurité

Les efforts de Morpho dans les systèmes biométriques, les terminaux associés et les systèmes de

titres d’identité est assuré par l’amélioration des algorithmes d’identification et de capture des

données biométriques, ainsi que des performances anti-fraude et de la sécurité de l’information.

Liens avec la recherche universitaire

Safran a construit en France un réseau de partenaires scientifiques au sein de la recherche

universitaire ou appliquée. L’ONERA, en est un partenaire privilégié et intervient dans de nombreux

domaines : aérodynamique, énergétique, matériaux…

Safran s’est associé avec une quinzaine de laboratoires ou instituts et jouent le rôle de pôles externes

de recherche dans plusieurs domaines. Les partenariats avec ces laboratoires s’inscrivent dans leur

majorité dans un accord-cadre entre Safran et le CNRS.

Safran soutient les travaux de 150 doctorants et apporte à ses partenaires scientifiques un support

financier annuel significatif.

Safran intensifie ses collaborations avec le CEA : après le LCTS(2), un deuxième laboratoire commun a

vu le jour dans le domaine de l’imagerie et des techniques de vision.

Safran est membre fondateur de la FNRAE (Fondation Nationale de Recherches pour l’Aéronautique

et l’Espace) et de la Fondation de Coopération de Recherche à laquelle est adossé le RTRA (Réseau

Thématique de Recherches Avancées) Aéronautique et Espace de Toulouse.

Le groupe est un acteur important de plusieurs pôles de compétitivité, en particulier de System@tic,

d’Aerospace Valley et d’ASTech.

Depuis 2008, Safran a pris une part active dans la fondation de la Joint Technology Initiative « Clean

Sky » qui réunit les acteurs les plus importants de la R&D aéronautique et la Commission européenne

dans le cadre du programme de démonstrations portant sur les cellules, les moteurs et les systèmes

qui s’achève en 2014.

Enfin, la Société contribue à la préparation du prochain programme cadre européen Horizon 2020.

Page 91: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 91

CONCLUSIONS

Forte progression du chiffre d’affaires en 2011

Hausse du résultat opérationnel courant de 35%, 1,2 milliards d’euros, 10,1% du chiffre d’affaires.

Une année exceptionnelle pour CFM en 2011 avec 52 milliards USD de commandes et d’intentions

d’achats au prix catalogue (représentant le double du précèdent record) : des commandes pour 1

500 moteurs CFM56 et des commandes/intentions d’achats pour 3 056 moteurs LEAP.

En 2011, les activités de services des moteurs civils ont augmenté de 8,4% en USD. Les ventes

mondiales de pièces de rechange de CFM International ont augmenté de 8,0% en USD en 2011.

L’acquisition de L-1 Identity Solutions a renforcé le leadership mondial de Safran en matière de

solutions biométriques, et celle de SNPE Matériaux Énergétiques a permis de créer une entité unifiée

dans la propulsion-fusée à propergol solide.

Safran et Thales s’associent sur les équipements de défense futurs pour lesquels la combinaison des

compétences des deux entreprises en optronique élargira l’offre de produits et services au travers

d’une co-entreprise détenue à parts égales et renforcera leur filiale commune de capteurs infrarouge

Sofradir.

Les matériels de navigation portée par l’aéronautique

La production de matériels d’aide à la navigation progresse de 7% en 2012, après une hausse de 9,5%

en 2011. La profession profite d’une demande dynamique en radars, en équipements optroniques et

en sonars destinés au secteur de l’aéronautique, de loin son 2nd débouché. Une vitalité qui irrigue les

sous-traitants de la filière aéronautique, et notamment Safran.

La division sécurité en retrait début 2012

La sécurité a affiché une rentabilité à 10%. Au cours de ces deux dernières années les zones

historiques d’activités que sont l’Afrique ou le Moyen-Orient ont été perturbées par les Printemps

arabes, ce qui a joué sur les performances de cette division.

Possibles conséquences des resserrements budgétaires dans le spatial, le militaire et la sécurité

Les activités de défense représentent 10% du chiffre d’affaires de Safran dont plus de la moitié est

exporté. Si les budgets baissent dans les pays développés, l’ensemble des pays émergents dépensent

plus que les Etats-Unis. Les budgets de ces pays ont cru de 10% par an ces dernières années.

Vers un rapprochement entre Thales et Safran

Sous la pression de l’État, Thales et Safran réfléchissent au rapprochement de leurs activités

militaires. L’objectif est de limiter les dépenses publiques allouées au financement des bureaux

d’études et doter la France d’un leader mondial dans le secteur des équipements électroniques pour

l’aéronautique.

Page 92: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 92

Monographie du groupe Thales, janvier 2013

Résumé opérationnel

Thales est un des leaders européens de la fabrication, commercialisation d’équipements et de

systèmes électroniques pour l’aéronautique, le naval et de la défense. Il est présent dans plus de 50

pays. Le groupe a réalisé plus des trois quarts de ses ventes à l’international en 2009.

Depuis 2008, Dassault Aviation est devenu son actionnaire privé le plus important, en deuxième

position derrière l’État. Le carnet de commandes du groupe s’est renforcé en 2009, comme son

chiffre d’affaires, lié à la bonne résistance de l’activité des pôles défense et sécurité. En revanche, sa

rentabilité a été dégradée ces dernières années par des charges de restructuration élevées et des

coûts de développement de plusieurs programmes importants.

Contexte du secteur aéronautique en 2012

Une hausse de la production en 2012

La production de l’industrie aéronautique et spatiale augmente de 7% en volume en 2012. Les

exigences en matière d’émissions de CO2 et de réduction des nuisances sonores ainsi que la hausse à

long terme des prix du pétrole favorisent le renouvellement de la flotte des transporteurs aériens.

Le segment militaire fait face à la restriction des budgets

Les États membres de l’Union européenne (à l’exception du Royaume-Uni et de la Hongrie) se sont

engagés à ramener leur taux d’endettement public en dessous de 60% du PIB. Un choix qui se traduit

par une diminution des budgets militaires et pousse les constructeurs à se tourner vers

l’international pour développer leurs marchés.

Une filière sous tension afin de répondre à la demande

Afin de répondre à la forte hausse de la demande, les avionneurs accélèrent leur taux de production

en 2011.

Le secteur fait face à des dépassements de budget pour les programmes en cours de développement.

Une industrie menacée de délocalisations

L’industrie aéronautique française doit faire face à la volatilité des monnaies. Les opérateurs

hexagonaux produisent en euro et vendent en dollar. Le secteur d’intégre cette contrainte en

mettant en œuvre des politiques de couverture de leur exposition au taux de change. Toutefois, elles

ne sont pas toujours couronnées de succès. L’alternative est la délocalisation d’une partie de la

production en zone dollar qui entraîne un effritement du tissu industriel français.

Profil du groupe THALES

Fiche d’identité

- Un groupe né de la fusion de leaders historiques de l’électronique

Le groupe est né de la fusion de la Compagnie Générale de Télégraphie Sans Fil (CSF) et des activités

d’électronique professionnelle de Thomson Brandt.

Page 93: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 93

- Duale

La dualité des technologies et des applications est au cœur de la stratégie de Thales. Elle se reflète

dans son portefeuille d’activités équilibré qui lui confère une maîtrise de technologies clés du XXIe

siècle orientées autour de deux secteurs :

- le secteur Défense & Sécurité, dont la clientèle est essentiellement gouvernementale,

regroupe les compétences du Groupe dans les domaines suivants : offre globale

d’équipements, de systèmes et de services à destination des forces armées reposant sur tout

type de plateformes (aériennes, navales et terrestres), systèmes de commandement et de

contrôle militaires ou civils, systèmes de communications sécurisées, protection des

infrastructures complexes (aéroports, ports, frontières) et des données sensibles

(cryptologie, gestion de la sécurité des réseaux) ;

- le secteur Aérospatial et Transport, dont la clientèle est essentiellement non-

gouvernementale, développe ses activités sur trois principaux marchés, que sont

l’aéronautique (systèmes avioniques et de cabine pour les grands constructeurs), le transport

terrestre (gestion du trafic ferroviaire et systèmes de billettique) et l’espace (satellites de

télécommunications, d’observation de la terre, de navigation, etc.).

- Fortement investit dans la R&D,

Thales est en mesure de capter les synergies de la dualité militaro civile. Le socle technologique

commun à tous les métiers du Groupe est enrichi par les travaux de ses 22 500 ingénieurs et

techniciens. Fort de 67 000 salariés, le Groupe noue avec ses clients des relations de long terme,

fondées sur la proximité et la fiabilité.

- Implanté à l’international

Le Groupe bénéficie d’un équilibre entre la clientèle européenne (60% des revenus) et mondial (40%)

et dispose d’implantations sur les cinq continents, lui permettant d’entretenir une relation privilégiée

avec ses clients dans l’ensemble des pays où il est présent.

Chiffres clés

- 13,03 milliards d’euros de chiffre d’affaires ;

- 13,2 milliards d’euros de prises de commandes en 2011 ;

- 25,8 milliards d’euros dans le carnet de commandes ;

- 27% du capital détenus par l’Etat ; 26% par Dassault ; 47% flottant ;

- 60% de l’activité dans le secteur de la défense et 40% dans l’aérospatial et le transport ;

- 67 000 personnes, présent dans 56 pays ;

- 20% du chiffre d’affaires investis en R&D.

Page 94: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 94

Organisation du groupe

Activités du groupe

L’organisation du Groupe se déploie selon une structure à deux dimensions : les Divisions et les

Zones Géographiques.

Les divisions sont chargées, au niveau mondial, de définir les stratégies de marché, les priorités de la

recherche et développement, de la politique produit et de la politique industrielle. Elles sont

regroupées au sein de deux secteurs opérationnels d’activité :

- le secteur Défense et Sécurité, reposant essentiellement sur une clientèle gouvernementale

(Opérations Aériennes, Défense Terrestre, Systèmes de Mission de Défense, Systèmes C4I de

Défense et Sécurité) ;

- le secteur Aérospatial et Transport, dont les clients sont majoritairement non

gouvernementaux (Espace, Avionique, Systèmes de Transport).

-

Les Zones Géographiques sont chargées de la mise en œuvre des stratégies et politiques mondiales.

Elles sont responsables de la relation commerciale avec les clients locaux, des prises de commandes,

des revenus et résultats des activités correspondantes.

Page 95: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 95

Organisation géographique

Panorama général

Les pays sont regroupés en trois zones :

• la Zone A : États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Pays-Bas, Norvège, Corée du Sud, Australie, Europe

Centrale et du Nord, Asie du Nord ;

• la Zone B : Allemagne, Autriche, Suisse, Italie, Espagne, Singapour, Amérique Latine, Europe du Sud,

Moyen-Orient & Afrique, Asie Occidentale et Asie du Sud ;

• la France.

Activités par zones géographique

Zone A

Zone B

Page 96: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 96

FRANCE

Thales en France compte 35 000 collaborateurs au 31 décembre 2011.

Son important centre de recherche, qui regroupe 300 chercheurs est à Palaiseau (Essonne)

Les activités des sociétés françaises de Thales couvrent, dans la défense, la sécurité, l’aéronautique,

l’espace et le transport, tant pour des clients gouvernementaux que commerciaux, en France et à

l’export. Les principales filiales de Thales en France sont Thales Air Systems, Thales Alenia Space,

Thales Avionics, Thales Communications & Security, Thales Raytheon Systems, Thales Optronique,

TDA Armements, Thales Systèmes Aéroportés, Thales Underwater Systems, Thales Electron Devices

(TED) et Thales Services.

Dans le domaine de la défense et de la sécurité, les entités françaises remportent des contrats qui

confortent le rôle de Thales parmi les fournisseurs de la Direction Générale de l’Armement et du

ministère de la Défense français.

Dans le domaine de la gestion du trafic aérien, la DSNA, fournisseur français de services de navigation

aérienne, a attribué à Thales le marché pour son nouveau système 4-Flight, le futur système innovant

de gestion du trafic aérien français.

Dans le domaine des systèmes de mission de défense, plusieurs contrats d’études amont ont été

reçus de la DGA et préparent les évolutions des systèmes électroniques embarqués du Rafale. La

DGA a notifié à Thales un nouveau contrat pluriannuel relatif au soutien des équipements du Rafale,

assorti de prestations de services étendus.

Dans le domaine des systèmes C4I, Thales assure la réalisation, l’exploitation et la maintenance des

systèmes d’information et de communication sécurisés du futur siège du ministère de la Défense à

Paris ainsi que les systèmes de sûreté de ce site.

Dans le domaine de l’avionique, Thales a livré plus de 400 suites avioniques à Airbus, pour

monocouloirs ou gros porteurs. Le FADEC-D, système de régulation du fonctionnement et

d’optimisation de la consommation de turbines d’hélicoptères, a été sélectionné par Turbomeca

pour les moteurs de nouvelle génération ARDIDEN 3.

Dans le domaine du transport routier, Autostrade per l’Italia S.p.A, a remporté le contrat Éco-taxe

pour développer, opérer, mettre en œuvre et maintenir le système de perception et de contrôle de

l’éco-taxe poids lourds. Thales, qui a rejoint la société Ecomouv’ en charge de ce projet, fournit le

Page 97: Structuration du Territoire de l'excellence AéRonauTique

CCI Seine-Saint-Denis / étude START Page I 97

système de contrôle des véhicules assujettis et contribue à la conception de la solution de

positionnement satellitaire ainsi qu’à la sécurité globale du dispositif éco-taxe.

Dans le domaine ferroviaire, Thales déploie sa solution de vidéo embarquée et d’information

passagers sur les rames des RER C et D du réseau Transilien de la SNCF. Dans le cadre du projet de

rénovation du réseau ferré grandes lignes français, RFF a passé commande de plusieurs nouveaux

systèmes d’enclenchement électroniques.

Les sociétés françaises constituent la 1ère base exportatrice du Groupe : en 2011, environ 45% des

revenus des sociétés françaises ont été réalisés hors de France.

Recherche et Développement

La recherche et développement, clé de la compétitivité et de la croissance

Thales consacre environ 20% de son chiffre d’affaires à la recherche et développement (R&D). Pour la

R&D, Thales a dépensé en 2011 près de 2 500 millions d’euros, dont 629 millions d’euros

autofinancée, soit 25%.

Une part est dédiée aux travaux de recherche amont, au sein des laboratoires Thales Research &

Technology (« TRT ») et des centres de compétences du Groupe afin de développer :

- de nouvelles technologies ;

- de nouveaux concepts de systèmes ou de produits ;

- de nouveaux outils et méthodes d’ingénierie des systèmes d’information critiques.

Axes de développement

Thales concentre ses efforts dans 4 domaines technologiques :

- technologies du matériel comprenant l’électronique, l’électromagnétisme, l’optronique,

l’acoustique, les techniques radiofréquences, la maîtrise des contraintes thermiques ;

- technologies du logiciel (calculateurs de traitement du signal et de l’information,

systèmes embarqués temps réel, systèmes distribués, architectures orientées services,

ingénierie dirigée par les modèles, outils d’ingénierie, sécurité des systèmes

d’information) ;

- sciences de l’information et de la cognition (fouille et fusion de données, systèmes

autonomes, environnements synthétiques, facteurs humains) ;

- le domaine technique « Systèmes ». Axé sur la conception architecturale des systèmes, il

apporte un support en termes de méthodologie, de processus outillés et d’expertise.

Pour développer sa stratégie, le groupe s’appuie sur 80 centres de R&D et sur de nombreux

partenariats avec les grandes universités (l’ISEN Lille, l’Université Pierre et Marie Curie, etc.).

Une R&D largement subventionnée

Sur les près de 2,5 millions d’euros que Thales a dépensé en 2011 en R&D, le groupe en a

autofinancé 626 millions d’euros, le reste est pris en charge par l’État français et l’Union Européenne.

Comme l’État envisage de supprimer certaines de ses aides, Thales a décidé de durcir les critères

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d’acceptation de dépenses de R&D. Il a prévu d’augmenter le taux de rentabilité interne exigé et de

renforcer la courbe d’expérience requise pour apprécier la faisabilité des projets.

En lien avec la recherche universitaire

Les équipes de R&D de Thales sont en interaction avec le monde de l’enseignement supérieur et de

la recherche. Les laboratoires de TRT sont implantés en France, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et

à Singapour, souvent dans des campus universitaires.

Et largement intégrée dans son écosystème local

Dans tous les pays où il est implanté, Thales noue des partenariats afin de profiter des synergies

offertes par l’association des grands groupes industriels, des entreprises innovantes et des

établissements de formation et de recherche.

Thales est acteur des pôles de compétitivité (System@tic Paris-Région, Cap Digital Paris-Région,

Aerospace Valley, Mer Bretagne et Mer PACA, Images et réseaux, …), de plateformes technologiques

européennes, de nombreux projets du programme cadre de recherche européen, etc.

Au Royaume-Uni, le Groupe mène une politique active de collaboration avec les écosystèmes

d’innovation. Ainsi, Thales est-il l’un des membres fondateurs du MVCE « Mobile Virtual Centre of

Excellence ». Pour la sécurisation de l’information, Thales est membre du groupe de la Queen’s

University de Belfast. Dans l’aéronautique, Thales est membre du IVHM « Integrated Vehicle Health

Management » de l’Université de Cranfield.

CONCLUSIONS

Nommé en mai 2009 au moment où la rentabilité de Thales était au plus bas, Luc Vigneron a passé

de lourdes provisions liées à des contrats non performants et entamé le nettoyage du portefeuille

d'actifs de Thales, cédant la plus grande partie de ses services informatiques à GFI Informatique. Il a

mis en place le plan d'économies Probasis, destiné à économiser 1,3 milliard d'euros d'ici 2014.

Thales vise une amélioration de sa marge opérationnelle courante à 6% en 2012 contre 5,7% en 2011

et 1,2% en 2009.

Dans un environnement déprimé par la crise économique mondiale, le chiffre d’affaires de Thales

peine à résister et reste autour de 13 milliards d’euros en 2012, en stagnation depuis 4 ans.

Le groupe souffre d’une faible pénétration au sein du principal marché mondial de la défense, les

Etats-Unis. Sur ses marchés historiques, l’Amérique du Nord et Europe, l’activité a reculé.

Des perspectives favorables

A moyen terme, les perspectives sont bonnes pour l’équipementier. Le recours important à des

technologies de pointe soutient en effet la profession. Cette tendance devrait d’autant plus favoriser

le groupe qu’il a choisi de se différencier par l’innovation et les hautes technologies.

Thales devrait bénéficier des retombées positives de sa stratégie d’internationalisation de ses

débouchés. Dans les pays émergents d’Asie-Pacifique et du Moyen-Orient où les dépenses militaires

vont s’accélérer dans les années à venir.

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Le groupe bénéficie de la bienveillance de l’Etat Français en raison du caractère stratégique des

matériels. La DGA considère le Groupe comme le pivot du regroupement des industries de Défense

en France.

Diminution des subventions gouvernementales

L’État français, qui finance en partie la R&D de Thales, réduit ses subventions. Il a l’intention de voir

fusionner certains bureaux d’études du groupe avec ceux de Safran pour rapprocher les recherches

dans le domaine de l’optronique et de la navigation inertielle.

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Bibliographie indicative

Etudes sur la filière aéronautique

- Etablissement Public d’Aménagement Plaine de France, Etude comparative de l’offre de

services des clusters et pôles aéronautiques dans le cadre du projet Aigle mené par le pôle

ASTech, juin 2011

- IAURIF, La filière aérospatiale en Ile-de-France, état des lieux et enjeux, septembre 2005

- Michot Yves, Rapport sur l’industrie aéronautique et spatiale française, février 2004

- DRIRE, Enjeux et défis de l’industrie. L’industrie aéronautique, 2009

- GIFAS et Observatoire paritaire, prospectif et analytique des métiers et qualifications de la

Métallurgie, Besoins prospectifs des ressources humaines du secteur aéronautique et spatial,

juin 2012

- CCIP, L’aviation d’affaires et l’aéroport du Bourget, une activité stratégique pour l’attractivité

de la région parisienne, mai 2005

- PIPAME, Etude de la chaîne de valeur dans l’industrie aéronautique, septembre 2009

- PIPAME, Maintenance et réparation aéronautique, juin 2010

- CORAC, Feuille de route de la recherche aéronautique civile, mai 2010

- INSEE, Aerospace Valley, L’aéronautique et l’espace en Aquitaine et Midi-Pyrénées, Régions

d’Aerospace Valley, décembre 2011

- CORAC, Plateforme : usine aéronautique du futur, 2013

- Perform’Aero, La filière aéronautique et spatiale francilienne, monographie économique, avril

2011

- CRCI, ASTech, L’aéronautique et le spatial Entreprises et territoires en Ile-de-France, mars

2011

- CESER Ile-de-France, La filière aéronautique et spatiale, un domaine d’excellence francilien,

septembre 2012

Etudes générales

- Erdyn, Technopolis, BearingPoint, Etude portant sur l’évaluation des pôles de compétitivité,

2012

Rapports d’activités

- Safran, Rapport d’activités et de responsabilité sociétale d’entreprise 2012, 2013

- EADS, Panorama EADS 2012 Déployer notre talent pour une nouvelle ère, 2013

- Thales, Rapport 2012 Responsabilité d’Entreprise, 2013

- Dassault Aviation, Rapport annuel 2012, 2013

- Aéroports de Paris, Rapport d’activité et de développement durable 2012, 2013

- GIFAS, Rapport annuel 2011-2012, 2012

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Questionnaire PME-PMI

Octobre 2013

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