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CHF 3,80JANVIER
2016
« LE TERRAIN ME DONNERA RAISON »Comment les haters feront de Rudy Gobert un patron de la NBA
AGENTS DUCHANGEMENT16 profils et concepts inspirants pourrepenser nos vies
DANS LES YEUXDE LOEBL’ultime défi sur le Dakar 2016 pour celui qui a tout gagné
Le secret de Sébastien Loeb : sa v ision unique
de la course
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HORS DU COMMUN
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FAISABLE !Se challenger dans une nouvelle disci-pline, le rallye-raid, et s’attaquer au plus exi-geant d’entre eux, le Dakar : Loeb s’en charge. Tout lâcher pour faire de la course à pied et du fitness une vie inspirante : Robin l’a fait. Mériter sa place sur les parquets de la NBA en se motivant aux critiques : jouable. Rouler à plus de 1 600 km/h, aux com-mandes d’une voiture-fusée : Andy Green s’y colle. Une fête non stop de 10 jours dans des spots paradisiaques du Mexique ? Ça se passe ce mois-ci. Pour les héros de The Red Bulletin, la question de la faisabilité se pose rarement, tant ils sont déterminés à concrétiser leurs projets, aussi fous soient-ils. Et pour vous, qu’est-ce qui est du domaine du « faisable » ? Votre Rédaction
ILS PÈTENT LE FEUAu Mexique, une ville a
fait de la pyrotechnie un culte. Sa célébration a lieu
tous les ans. On y était.
38
Cette jeune femme a mis Appleà genoux TAYLOR SWIFT, PAGE 30
LE MONDE DE RED BULL
4 THE RED BULLETIN
72
58 48
66FIESTA NON STOPLe secret du festival mexicain BPM : une foule en bikini offerte aux meilleurs des DJs, pendant plus d’une semaine. Rare.
LOEB DE VÉRITÉIl a tout gagné au volant et s’attaqueau Dakar, avec une nouvelle vision.Le maître s’appelle Sébastien Loeb.
60 D’UN COUP D’AILES
GALERIE
12 PLEIN LES YEUX Terre, air, eau. Tout terrain, nos photographes assurent.
REPORTAGES
19 Ils changent la donneDes hommes, des femmes, des idées et des inventions : le monde évolue.
38 Chauds d’artificeTultepec, Mexique. Neuf jours durant, l’art pyrotechnique y règne, intense.
48 Un film en souvenirDeux riders d’exception s’offrent un Alaska inexploré pour un trip pur.
54 Nos héros du moisAu casting d’un Tarantino ou dans la fièvre de la NBA, ils nous motivent.
60 Dans les yeux de LoebPour survivre au Dakar, Sébastien Loeb devra solliciter tous ses sens.
66 BPM FestivalPlage, fête et farniente pendant 10 jours... ce genre de paradis.
72 Rapide, pas furieuxErreur interdite pour qui veut être l’homme le plus rapide du monde.
ACTION !
79 À VOIR. À VIVRE. À FAIRE. Des murs de glace aux heures connectées.
92 SHOPPING D’HIVER Le top du matos.98 MAKES YOU FLY Là-haut, à vélo.
L’INCONNU À RIDERDes lignes vierges en Alaska, à aborder en paramoteur. De quoi motiver les héros du film de ski freeride Degrees North.
IL AFFOLE LES COMPTEURSAndy Green est un militaire anglais bâti aux missions délicates. Next ? Dépasser les 1 600 km/h dans sa voiture-fusée.
LA COURSE DE SA VIEVictime d’une prise d’otages, l’ancienne juriste Robin Arzón a tout remis en question pour le running. Et a eu raison.
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JANVIER 2016
THE RED BULLETIN 5
CONTRIBUTEURSNOS ÉQUIPIERS
MAKING OFLE SHOOTING DU MOIS
TERO REPOLe photographe finlandais shoote sur les pentes les plus verticales. Lors du film/projet photo Degrees North (p. 48), Sam Anthamatten (ski) et Xavier de Le Rue (snowboard) ont ridé l’Alaska devant son objectif.
FLORIAN RAINERLe photographe viennois s’est rendu au Mexique pour un reportage sur la Fête nationale de la pyrotechnie. Rainer s’est tellement investi qu’il en est revenu avec des brûlures, et des vêtements troués. En p. 38.
Autodidacte, le Français est un talent de stature internationale avec un intérêt pour les voitures rapides. Pour nous, il a suivi le neuf fois champion du monde de rallye, Sébastien Loeb, lors d’entraînements pour le Dakar, menés au Maroc. Foncez p. 60.
Pour ce numéro, plongez dans l’un des plus jouissifs festivals de musique électronique : le BPM. Tous les mois de janvier, au Mexique, à Playa del Carmen, il se tient sur des spots paradisiaques et vient lancer l’année. Du 8 au 16 janvier 2016, 357 artistes vont y jouer jusqu’au bout de toutes les nuits, entre bars branchés, piscines et plages. Notre éditeur local Marco Payán a côtoyé les patrons du BPM pour apprécier sa différence : bronzage et fiesta non-stop en bord de mer, entre autres. Guest-list en page 66.
Le BPM, la destination électro la plus hot en janvier.
Maroc, automne 2015. Face à Flavien Duhamel, monsieur
Sébastien Loeb.
Ici, le jour de l’an dure une semaine
« Avec Loeb, vous devez agir trois fois plus vite que d’habitude. »FLAVIEN DUHAMEL, PHOTOGRAPHE
THE RED BULLETIN BACKSTAGEJANVIER 2016
AUTOUR DU MONDEThe Red Bulletin est publié simultanément dans onze pays. Vous voyez ici la couverture de l’édition allemande, avec deux géants du rap.
Nos éditions internationales : redbulletin.com
6 THE RED BULLETIN
LY N S E Y DYERPhoto prise par : Lynsey Dyer
# B E A H E R O
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FIXATIONSACCESSOIRESPL
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Communiqué
“ En parapente, tu décides comment et quand voler,tu es connecté à la nature.”
AARON S’ENVOLEIcône du parapente mondial, Aaron Durogati s’est illustré
avec la team lors du Red Bull Éléments.
Photo. Alex Buisse/Red Bull Content Pool
“En passant autant de temps dans les airs, je me sens libre, en accord total avec moi-même.” 400 heures de vol par an, 3 fois par jour dès qu’il le peut, l’Italien Aaron Durogati est, à 29 ans, l’incarnation du parapente moderne. Champion du Monde en 2012, c’est avec son père, enfant, qu’il fait son premier vol en tandem. De son premier en solo, il retient “cette sensation d’être le roi du monde”, qui reste chez lui un souvenir intense. “Le parapente est un sport particulier, car tu décides comment et quand voler, et tu es connecté à la nature”, dit Aaron. Dans sa spécialité intense, le speed-riding (un mix de freeski, parapente et parachute), l’athlète évolue en montagne, sur des zones d’altitude propices à des envolées associant technique et engagement. En cross-country, son autre domaine, parapente et course à pied sont réunis, comme au Red Bull Éléments, tenu à Annecy en septembre dernier.
“Le Red Bull Éléments est unique, car c’est une course de relais. Afin de contribuer à l’exploit,
chaque athlète de l’équipe doit se donner au max.” Pour ce rendez-vous, Aaron contribue à un e� ort col-lectif, celui de la team Mennen, également composée d’un VTTiste, d’un trailer et d’un rameur. Une dream team qui s’o� re la deuxième place de l’édition 2015, grâce à l’engagement de cet athlète polyvalent et de ses coéquipiers. “La qualité d’un parapentiste est son
habileté à interpréter la météo et l’environnement pour faire un vol longue distance en cross-country ou à jouer avec les montagnes et l’air pour dessiner de belles lignes, dans le speed-riding.” Survolant le globe avec sa voile, Aaron est un ambassadeur de la performance outdoor.•
Revivez l’aventure complète sur youtube/mennen France
Directeur d’édition Robert Sperl
Rédacteur en chef Alexander Macheck
Contributeur indépendant Boro Petric
Directeur créatif Erik Turek
Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English
Rédacteur en chef photos Fritz Schuster
Responsable de la production Marion Wildmann
Managing Editor Daniel Kudernatsch
Rédaction Stefan Wagner (Chef de service),
Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager Contributeurs indépendants : Muhamed Beganovic, Georg Eckelsberger, Raffael Fritz, Sophie Haslinger,
Werner Jessner, Holger Potye, Martina Powell, Mara Simperler, Clemens Stachel, Manon Steiner,
Lukas Wagner, Florian Wörgötter
Édition web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor), David Bae,
Christian Eberle, Vanda Gyuris, Inmaculada Sanchez Trejo, Andrew Swann, Christine Vitel
Maquette Marco Arcangeli, Marion Bernert-Thomann,
Martina de Carvalho-Hutter, Kevin Goll
Booking photos Susie Forman (Directrice création photos),
Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Ellen Haas, Eva Kerschbaum
Illustrateur Dietmar Kainrath
Directeur d’édition Franz Renkin
Emplacements publicitaires Sabrina Schneider
Marketing & management par pays Stefan Ebner (Directeur),
Manuel Otto, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Sara Varming
Maquette marketing Peter Knehtl (Dir.), Karoline Anna Eisl, Simone Fischer, Julia Schweikhardt
Fabrication Michael Bergmeister
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Informatique Michael Thaler
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10 THE RED BULLETIN
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GALERIE
SUIVEZ CET AVION!UTAH, USAPHOTO : ARMIN WALCHERÀ vrai dire, Kirby Chambliss (à l’avant), Nicolas Ivanoff (au centre) et Matthias Dolderer sou-haitaient simplement transférer leurs avions à Las Vegas pour le Red Bull Air Race. Mais en traversant le désert de l’Utah, ces pilotes de voltige aérienne ont été pris par une fièvre acrobatique. Résultat : un vol en formation à travers Monument Valley. Simplement. Le best of de la saison : redbullairrace.com
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SANG FROIDVALLÉE DE LA FOSSÁ, ISLANDEPHOTO : ERIC PARKERC’est en descendant les Keyhole Falls, chute d’eau haute de 35 m en Colombie Britannique, qu’Aniol Serrasolses a réalisé une première mondiale et est devenu une légende du kayak en octobre 2014. En Islande, l’Espagnol a désormais surmonté les dix chutes consécu-tives de la vallée de la Fossá. Ici, il s’attaque au jump numéro un, ce mur de 15 mètres. Tweets torrentiels : twitter.com/aniol10
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Chaque automne, le slogan « Hard Enduro en milieu stimulant » du Red Bull Sea to Sky
appelle l’élite de la moto tout-terrain à se ras-sembler sur la Riviera turque. « Stimulant » si-
gnifie 3 jours à surmonter des plages de galets (photo), des pistes de descente extrêmes et le
Mont Olympos, volcan de 2 365 m. Graham Jarvis (GB) a mis fin au supplice le premier.
Moments forts en vidéo : redbullseatosky.com
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TONMOMENT.HORS DU COMMUN
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LE MONDE CHANGE
GRÂCE À EUX
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ADRÉNALINE
INGÉNIEUX
EXTRÊME
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NUMERO LE
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VOTRE JOURNAL
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Magazine distribué avec le quotidien chaque deuxième mercredi du mois.
T h e R e d B u l l e t i n a s é l e c t i o n n é p o u r v o u s l e s
PERSONNES, OBJETS ET CONCEPTS QUI VONT CHANGER LA DONNE EN 2016 .
1. Elon Musk 2. The Void 3. Dave Asprey 4. Les déchets nucléaires 5. Cara Delevingne 6. Raúl de Anda & José Medina 7. Angry Birds 8. Les bactéries 9. Taylor Swift 10. Loretta Lynch 11. Les insectes 12. Le suivi en temps réel 13. Le graphène 14. Megan Ellison 15. Les emojis 16. L’Internet des objets
THE RED BULLETIN 19
1 « Ce serait cool de pouvoir mourir
sur Mars un jour. Pas juste en se crashant dessus à l’atterrissage. » Quand Elon Musk dit une telle chose, c’est qu’il la pense vraiment. Cet homme d’affaires né en Afrique du Sud en 1971 a fait fortune aux États-Unis dans les DotCom, en créant no-tamment une société du nom de Pay-Pal. Après tout, il s’agit de sauver le monde, et ce, en faisant ce qu’il sait faire de mieux : créer une entreprise à succès après l’autre, en collection-nant les milliards. L’American Dream dans toute sa splendeur. En 2003, il entre dans le capital de Tesla Motors, constructeur de voitures électriques haut de gamme, une entreprise dont il est aujourd’hui à la fois le PDG et
ELON MUSKve u t n o u s fa i r e ma rc h e r s u r M a rs.
l’Architecte produit. Une autre de ses boîtes, SolarCity, conçoit et installe des panneaux solaires. Avec Hyper-loop, il a imaginé un système de transport écologique à ultra-grande vitesse reposant sur un coussin d’air, système qui pourrait bien reléguer les avions au rang de vieillerie an-tique. Et avec SpaceX, son dernier bébé, il ambitionne de réaliser le rêve de toute une vie : inaugurer l’ère des colonies martiennes. Selon lui, le concept qu’il a mis au point permet-trait de réduire les coûts des voyages dans l’espace de 90 %. SpaceX et ses fusées sont d’ores et déjà à l’œuvre, prenant notamment en charge le ra-vitaillement de la station spatiale in-ternationale ISS. Elon Musk se donne vingt ans pour envoyer les premiers hommes sur Mars. « Nous entrons tout juste dans une nouvelle ère [de l’exploration spatiale] », affirme celui qui aurait inspiré la version ciné du milliardaire Tony Stark, alias Iron Man. Il en est persuadé : l’avenir de l’humanité est dans l’espace. La pro-chaine étape de son long périple vers la planète rouge est prévue pour le printemps prochain, quand la nou-velle fusée SpaceX baptisée Falcon Heavy – la plus puissante de notre époque – aura démontré sa fiabilité.
20 THE RED BULLETIN
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Le nouveau Steve Jobs ? Elon Musk : l’idole de toute une
génération de geeks et de créateurs de start-up.
THE RED BULLETIN 21
Tout astronaute amené à effectuer des opérations de maintenance à l’extérieur de la station spatiale internationale ISS a déjà répété chaque manipulation des milliers de fois dans le laboratoire de réalité vir-tuelle de la NASA. Une technologie qui a fait ses preuves. Et qui s’améliore à grands pas. Voilà de quoi nourrir l’impatience des gamers de tous les pays qui désespèrent de voir advenir un jour LE jeu de réalité virtuelle qui viendra bouleverser la donne. Il se pour-rait bien que leur vœu soit enfin exaucé en 2016. Merci à Ken Bretschneider, Curtis Hickman et James Jensen ! Les trois entrepreneurs américains inaugure-ront The Void l’été prochain – un parc d’attraction in-door aux dimensions gigantesques. Tous les gamers invétérés qui, comme vous et moi, ont raté leur car-rière d’astronaute, pourront y explorer des paysages à couper le souffle, des maisons hantées ou des vais-seaux spatiaux extraterrestres. Au moyen d’une paire de lunettes de réalité virtuelle couvrant 180 degrés du champ de vision, et d’une combinaison spéciale qui donne la sensation de traverser la brousse, de marcher sous la pluie, ou d’avoir vingt tarentules sur le dos. En réalité, les joueurs se faufilent à travers un
THE VOIDfa i t d e l a ré a l ité v i r t u e l l e u n e réa l ité q u oti d i e n n e.
2Des lunettes qui
en imposent : la
commercialisation si
attendue de l’Oculus
Rift est prévue pour
cette année.
labyrinthe constitué de murs gris coulissants. Vous pourrez certes les toucher, mais les images que vous verrez seront générées par ordinateur. The Void est en cours de construction à Pleasant Grove, dans l’Utah. Une session de jeu durera une demi-heure et coûtera à partir de 30 dollars. Est-ce là le Saint Graal tant espéré ? La réalité virtuelle a-t-elle enfin réalisé la percée attendue depuis les années 1990 ? Depuis la création du... gant virtuel ? Toujours est-il que, paral-lèlement, Facebook et les geeks d’Oculus travaillent d’arrache-pied à la création d’un véritable univers de jeu virtuel. Et bientôt la réalité virtuelle quittera la sphère du simple divertissement pour s’emparer de notre vie quotidienne. Microsoft a quant à lui déjà dévoilé ses HoloLens – des lunettes à réalité augmen-tée, qui à l’avenir pourront filer un coup de main au bricoleur du dimanche en affichant directement dans son champ de vision les instructions nécessaires au remplacement d’un tuyau par exemple. Prochaine avancée technologique attendue : l’affichage de la ré-alité virtuelle sur des lentilles de contact. En atten-dant, il faudra se contenter de traverser les méandres du Void en arborant cette paire de lunettes aussi dis-crète qu’un casque de moto.
22 THE RED BULLETIN
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3
4 L’Américain de 43 ans fait figure
de pop star parmi les 100 000 bio-hackers qui peuplent la planète – ces expérimentateurs de l’extrême qui modifient leur corps afin d’en opti-miser les fonctions. Ou pour lui conférer des capacités surhumaines. Ils s’administrent par exemple un collyre dans les yeux pour voir dans l’obscurité totale. Asprey a décou-vert une manip un peu plus soft mais ô combien efficace pour opti-miser son quotidien. Elle consiste à boire tous les matins un café spécia-lement conçu par ses soins, en le mélangeant avec un morceau de beurre et un extrait d’huile de coco. Un cocktail censé augmenter les performances intellectuelles.
DAVE ASPREYb i d o u i l l e s a b i o l o g i e et l a vot r e a u ss i .
DES DÉCHETSn u c l é a i re s e nf i n r e cyc l és .
Une chose est sûre : « Doc » Emmett Brown avait tort. Le pluto-nium radioactif ne permet pas de voyager dans le temps. La bonne nouvelle, c’est que ces substances mortifères pourront contribuer à sauver le monde. C’est ce qu’ont dé-montré trois génies : Taylor Wilson, aujourd’hui âgé de 21 ans, a construit un mini-réacteur à fusion nucléaire dans son garage, alors qu’il n’avait que 14 ans. Il planche aujourd’hui sur un projet de centrale à fission nu-cléaire censé résoudre – et non ag-graver – le problème des déchets nu-cléaires. Âgés de 31 et 29 ans et diplômés du MIT, Leslie Dewan et Mark Massie travaillent sur des pro-jets du même type. Tous trois ont pour ambition de résoudre l’un des plus grands problèmes de l’humani-té : que faire des déchets hautement radioactifs ? Les réacteurs à sels fon-dus qu’ils sont en train de mettre au point ont vocation à recycler les dé-chets issus des centrales nucléaires conventionnelles afin d’en faire une source d’énergie capable de produire de l’électricité. Et 98 % d’efficacité.
Enterrer ce bidon pour les 100 000 ans à
venir ? Sérieusement ? Pourquoi ne pas
plutôt le transformer en électricité ?
Trait de génie ?
Gadget ? Ou gadget
génial ? Il ne reste
qu’à ajouter une noix
de beurre dans le café
du matin pour en
juger par soi-même.
THE RED BULLETIN 23
24 THE RED BULLETIN
LE POLYAMOURva p i m e n te r n ot r e v i e a m o u re u se. 5 LUI : Chérie, Franck m’a raconté
qu’avec Anna, ils ont rencontré une femme à la fac. Ils passent beaucoup de temps ensemble tous les trois, et...ELLE : ... et ? LUI : Ils sont tombés polyamoureux. ELLE : Ce qui signifie ? LUI : Franck couche aussi avec cette femme, sans que ça pose le moindre problème à Anna. ELLE : Mais elle n’est pas au courant ? LUI : Mais si ! Et ça l’excite grave. Ils se sont même déjà fait un plan à trois ! Franck raconte que c’est comme s’ils étaient tous fous d’amour. ELLE : Ah ? Et tu trouves ça bien ? LUI : Disons que je suis ouvert aux nouvelles expériences. Enfin, théori-quement, dans l’absolu... Pas toi ? ELLE : Dis-moi, tu cachais bien ton jeu de hippie déluré jusque-là. Et, théori-quement, dans l’absolu, comment fait-on pour rencontrer quelqu’un de suffisamment « open » pour ça ? LUI : On trouve pas mal de sites de polyrencontre sur Internet tu sais... ELLE : Tu es bien informé à ce que je vois. Et si on demandait à Franck ? J’ai toujours eu un faible pour...LUI : … Franck ?! Non, plutôt quelqu’un qu’on connaît pas. ELLE : Alors on n’a qu’à télécharger Tinder ! Ça doit pouvoir se trouver avec cette appli, non ? LUI : Tu connais Tinder ?
ELLE : Bien sûr, c’est comme draguer sans se parler. LUI : Bon, okay, je te suis. Mais vas-y mollo, rien ne presse. ELLE : Oui… bon, on fonce Alphonse ? LUI : ... tu veux dire là tout de suite ? ELLE : Depuis le temps que j’avais envie d’un peu de renfort... LUI : Du renfort ?!? Je crois que tu m’as mal compris. Le polyamour, ce n’est pas juste une question de sexe. Il s’agit de vraies relations. C’est la preuve qu’on peut aimer deux parte-naires – ou même plus – sans blesser aucun d’entre eux. Je veux dire, théo-riquement, dans l’absolu... ELLE : Ouais, tu parles Charles. Moi, pendant ce temps-là, j’attends tou-jours l’orgasme à nouveau. LUI : Quoi ?!? Mais la dernière fois tu...ELLE : C’est-à-dire, oui... enfin, théori-quement, dans l’absolu. LUI : Je ne te suffis plus ? ELLE : Mais non, ce n’est pas ce que je voulais dire. Disons que, quatre-z-yeux valent mieux que deux... LUI : Mais chérie... Tu m’aimes encore ? ELLE : Bien sûr que oui, mon chou-pinou d’amour ! Mais tu sais bien, on peut aimer deux hommes sans en bles-ser aucun. N’est-ce pas mon chéri ?
Difficile de deviner ce que
Cara Delevingne pense du
polyamour. Quant à nous,
lorsqu’on pense à Cara
Delevingne, aucun doute
possible : c’est le polyamour fou.
THE RED BULLETIN 25
NIK
HA
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EY/C
OR
BIS
OU
TLIN
E
6Raúl de Anda
(à gauche) et José
Medina aident
les bonnes volontés
à sauver le monde.
26 THE RED BULLETIN
7 Pendant des décennies, nous avons été rai-sonnables. Prenons l’aide au développement : des millions de gens donnent des milliards aux pays pauvres du monde entier, mais bien sou-vent l’argent s’évapore dans la nature, sans qu’on puisse constater le moindre changement sur place. Raúl de Anda et José Medina ont dé-cidé d’essayer autre chose. Les deux fondateurs de l’organisation Unreasonable Mexico sélec-tionnent les porteurs d’idées les plus impro-bables et mettent à leur disposition des men-tors rompus au monde des affaires. Ceux-ci sont alors en mesure de convaincre les investis-seurs de financer leurs audacieux projets. Ré-sultat : à visée sociale, ils se révèlent utiles et efficaces, comme Eneza Education (offre aux régions reculées de l’Afrique un accès à l’éduca-tion par smartphone), Solidarium (permet à des artisans brésiliens de vendre leurs créations en ligne) ou Girl Effect Accelerator (dispense à des jeunes femmes issues de milieux défavori-sés une formation à l’autonomie). « On se doit de devenir des superhéros, car le monde a be-soin de nous ! », assure Raúl de Anda. La pépi-nière d’entreprise qu’il dirige est en fait une fi-liale du Unreasonable Institute, une institution internationale active au niveau mondial. Son credo : ce sont toujours les empêcheurs de tourner en rond, les marginaux ou les scienti-fiques « fous » qui ont changé le monde pour le meilleur. Et pas les bien-pensants, les comp-tables, les bureaucrates. L’institut tire son nom d’une pensée de l’écrivain irlandais George Bernard Shaw : « Tout progrès dépend de l’homme déraisonnable ». Ou, pour le dire avec les mots de Steve Jobs et sa légendaire cam-pagne Apple Think different : « Vive les fous ! »
Le 20 mai 2016 pourrait changer Hollywood. Ce jour marque la sortie dans les salles du film Angry Birds. C’est le premier blockbuster tiré d’un jeu vidéo pour téléphone mo-bile. Car il ne fait pas de doute que ce film deviendra un blockbuster : il suffira pour cela qu’une infime frac-tion des adeptes du jeu éponyme se déplace dans les salles obscures. En effet, le nombre de téléchargements enregistré à ce jour pour ce jeu est tout bonnement faramineux : deux milliards ! Si cette bande de piafs en-ragés atteint bel et bien les som-mets espérés à l’occasion du week-end réputé être le plus bankable de l’année, on peut s’attendre à d’autres sorties du même genre. Les scénarios de Fruit Ninja, Doodle Jump et Candy Crush reposent sans doute déjà bien au chaud dans les ti-roirs d’Hollywood.
RAÚL DE ANDAET JOSÉ MEDINAte n d e nt l a ma i n a u x d o u x-d i n g u es e n so u te na nt l e u rs p ro j ets i r r éa l i stes et e n n o u s l i b é ra n t d e s d o g m es éta b l i s .
ANGRY BIRDSest l e fi l m qui fera ent rer l e ci néma v i o l ent dans une no uvel l e ère. Tenez-vo us p rêts !
Il sera donc
formellement
interdit de sortir
son smartphone
pour jouer à Angry
Birds pendant la
projection du film
Angry Birds.
Forcément.
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AGU
STÍN
DE
JESÚ
S RO
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RO
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DES SPRAYS À BACTÉRIESvo nt re m p l a ce r n os d o u c h es . Dav i d W h itl o c k e n est p e rs u a d é. L a d e r n i è r e fo i s q u ’ i l s’est l avé, c’éta it à l a f i n d es a n n é es 1 9 9 0. I l p r éfè r e l a i ss e r ce sa l e b o u l ot à d ’a u t r es.
Quelle gabegie : 16 000 litres d’eau pour la douche et les bains moussants, plusieurs kilos de savon, entre trois et six flacons de shampoing et de gel douche. Voilà ce que consomme annuellement un adulte eu-ropéen moyen pour entretenir son hygiène. Alors qu’on pourrait tout à fait s’en passer. En tout cas, c’est ce qu’affirme David Whitlock, chimiste tout droit sorti de l’institut de recherche MIT, relativement peu connu pour sans manque de sérieux. Whitlock nous confie sans la moindre gêne que la dernière douche qu’il a prise remonte à la fin des années 1990.
8 28 THE RED BULLETIN
CO
RBI
S
Après la nourriture bio, 2016 marquera
sans nul doute l’avènement de l’épiderme
bio. Et gare aux crasses malodorantes
qu’engloutiront sans vergogne ces
cohortes de micro-organismes assoiffés
de sueur ! motherdirt.com
Depuis, il laisse à d’autres le soin de le nettoyer : à des légions entières de bactéries qui se sentent comme chez elles sur son épiderme. Whitlock et sa start-up AOBiome ont mis au point un spray censé rendre la douche superflue. La star qui peuple cette bombonne est connue sous le doux nom de Nitroso-monas eutropha. Elle peut prendre la forme d’un bâ-tonnet ou d’une poire et est naturellement présente sur le sol. C’est une bactérie longue de deux micro-mètres qui se nourrit d’ammoniaque. (En aligner 500 pour obtenir une colonne d’un millimètre.) Il faut compter deux applications de ce nuage bactérien par jour, explique Whitlock. Des milliards de petits « Ni-tros » élisent alors domicile sur votre peau et enta-ment leur œuvre miraculeuse. Avant que les hommes commencent à se doucher tous les jours et à se laver les mains à la moindre occasion, ces bactéries net-toyantes faisaient partis des meubles, avance Whit-lock, et permettaient d’entretenir la propreté natu-relle de notre épiderme en se nourrissant de notre sueur. Ce que nous considérons aujourd’hui comme de l’hygiène ou de la propreté a sans aucun doute permis d’endiguer de nombreuses maladies graves et contagieuses au cours des deux derniers siècles. Selon Whitlock, l’excès d’hygiène provoque égale-ment des allergies et laisse la voie libre à d’autres agents pathogènes qui auraient jadis été neutralisées par les « bonnes » bactéries comme « Nitro ». Whitlock a prouvé que la présence sur la peau de bactéries oxydant l’ammoniaque permet d’endiguer les inflam-mations et les irritations de la peau. Et de renforcer le système immunitaire. Au total, un adulte héberge environ cent billions de micro-organismes, ce qui représente deux bons kilos. La plupart d’entre eux sont localisés dans nos intestins, où ils nous rendent des services indispensables à notre bonne digestion. On sait depuis quelques temps déjà que les yaourts aux probiotiques ou d’autres aliments permettent de renforcer la flore intestinale. Dave Whitlock est convaincu que les bactéries cutanées connaîtront bientôt une courbe de popularité comparable à celle de leurs cousins intestinaux. Son spray vendu sous la marque Mother Dirt est censé recréer la saine flore cutanée de nos ancêtres soi-disant cradingues. Le crade est le nouveau clean, en somme.
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Elle a l’air sympa et inoffensive au premier abord. Mais en réalité, elle a le monde à ses pieds. Au cours des cinq der-nières années, la petite starlette US de la country s’est muée en reine mondiale de la pop. Pour éviter de subir ses foudres, Apple a même plié devant la toute puissante Taylor en changeant au dernier moment le mode de rémunération des artistes sur sa plate-forme de streaming. Parallèlement, elle faisait la une des titres de presse, de Vanity Fair à Time Magazine. Et bientôt : Playboy. La féministe n’a évidemment au-cune envie de se dandiner de-vant l’objectif, lascivement al-longée sur des draps de soie dans le plus simple appareil. Le magazine masculin tiendrait néanmoins à l’avoir en couver-ture. Il lui aurait donc fait une offre rompant avec une tradition que l’hebdomadaire entretenait religieusement depuis 62 ans : elle deviendrait la première femme habillée à faire la une, et plus précisément celle de l’édition de mars, qui, même sans Taylor, sera assurément un numéro historique. Car on ne pourra plus voir aucune femme (intégralement nue) en couver-ture de Playboy à partir de la dite édition. Pinçons-nous pour le croire, et reformulons : oui, pour plaire à Taylor Swift, Playboy va abandonner les pho-tos nues. Cette femme a le monde à ses pieds !
TAYLOR SWIFTco nve r tit l es sex i ste s a u fé m i n i s m e.
9
Si un jour vous faites fortune avec votre musique, ayez
une pensée pour Taylor Swift : sans elle, tout serait tom-
bé dans la poche d’Apple. Ou de Google. Ou de la Mafia.
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SAR
AH
BA
RLO
W
L’an dernier, la ministre de la justice améri-caine est partie à l’assaut de la FIFA, la plus grande et la plus puissante fédération sportive du monde. Pour lever le voile sur les activités douteuses de quelques-uns de ses fonction-naires et les révéler au grand public, il fallait qu’une femme impartiale entre en jeu. En mai dernier, Loretta Lynch a fait arrêter plusieurs hauts responsables de la FIFA, contraignant au passage le président Sepp Blatter – autour du-quel flottait déjà un parfum de scandale – à la démission. Les grandes forces de la ministre : sa distance avec le monde du ballon rond et sa détermination infaillible à s’attaquer aux puis-sants de ce monde. Déjà en tant que procu-reure, elle avait démantelé plusieurs réseaux de trafic d’êtres humains, s’en était pris à des banquiers corrompus de Wall Street et à la Police. Sa devise : « Aucune personne ni aucune organisation n’est au-dessus des lois. » Loretta Lynch et son équipe n’en sont qu’au début de leur enquête. Entre-temps, Sepp Blatter et Michel Platini – son collègue de l’UEFA – ont même été suspendus de leurs fonctions. En revanche, le processus de réforme de la FIFA ne semble pas définitivement acté. Les tenants du pouvoir ne s’en séparent pas aussi facile-ment. Avant que la FIFA ne retrouve la confiance des fans de football, Loretta Lynch devra sortir encore quelques cartons rouges.
LORETTA LYNCHfa i t vo l e r e n é c l ats l a F I FA (et l a sa u ve) .
10 Pour exploiter pleinement son potentiel,
l’être humain a toujours misé sur la tech-nologie. Et il n’a pas attendu l’invention du concept d’« auto-optimisation » pour le faire. Souvenons-nous d’inventions déli-cieusement désuètes, comme le tapis rou-lant. Le monde devient inexorablement plus mobile. Les nouveaux appareils se doivent ainsi d’être légers, petits et multi-fonctionnels. Exactement comme les écou-teurs The Dash de Bragi : ce casque sans fil intelligent permet d’écouter de la musique en joggant, en faisant du vélo ou en na-geant (!), tout en enregistrant vos para-mètres biologiques. Un capteur de mouve-ment, un thermomètre et un capteur optique équipent le dispositif de suivi mi-niature. Ces oreillettes au profil très stylé laissent présager ce que nous réserve cette nouvelle année dans le domaine du suivi en temps réel : la fin prématurée des brace-lets connectés. Et l’apparition progressive d’objets du quotidien truffés de capteurs.
LE SUIVI EN TEMPSr é e l d ev i e n t p l u s p r é c i s, p l u s p et i t , p l u s n o r m a l . B r ef, i l s’a m é l i o r e.
12 Une vie, ça ne prend
pas beaucoup de
place tout compte
fait. Elle tient presque
entièrement dans ce
minuscule écouteur
conçu par Bragi.
Mieux vaut donc
ne pas égarer ses
oreillettes. bragi.com
Et si c’était elle,
la personne idéale
à la présidence de
la FIFA ? Quelqu’un le
lui a déjà demandé ?
Et si on la nommait
à la dernière minute ?
32 THE RED BULLETIN
LES INSECTES :l e ste a k d u f u t u r ( p a s d e p h oto s m a c ros s u r l e s m e n u s, s’ i l vo u s p l a î t , m e r c i ) .11
On ferme les yeux et
on se lance ! Voilà de
quoi élargir considé-
rablement votre
palette de saveurs :
on dénombre
26 000 espèces
de sauterelles de
par le monde.
Summum du dégoût pour les uns. Source de protéines de l’avenir pour les autres. Les insectes viennent défier volailles, moutons et bœufs sur leur propre terrain : la transfor-mation des nutriments d’origine végétale en protéines à haute valeur biologique. Les insectes l’emportent haut la main. Pour produire un kilo de viande, il faut 13 kilos de nourri-ture. Les insectes n’ont eux besoin que de 1,5 kilo. Ces denrées ram-pantes peuvent sembler peu ragoû-tantes aux papilles occidentales. Mais tout est question d’habitude : les romains se délectaient bien de larves d’abeilles. Dans de nom-breuses régions du monde, les sauterelles et autres vers de farine constituent déjà des mets très nourrissants. Dans 20 ans, selon les estimations de l’ONU, les in-sectes représenteront un dixième des apports en protéines. Sous forme desséchée : la farine de vers de farine est en effet très polyva-lente. La start-up new-yorkaise Exo produit déjà des snacks de protéines à base de grillons grillées, des tacos mexicains aux sauterelles, des coléoptères à la thaï. Pourquoi pas ? Des grands chefs comme René Redzepi ou David Faure ont déjà intégré les insectes à leurs menus. Quant à l’artiste biotech Katharina Unger, elle a conçu une ferme d’insectes grâce à laquelle on pourra élever soi-même son propre cheptel de larves de mouches. Et on ne vous parle même pas des beignets de fourmis au miel ! Un régal !
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P IM
AGES
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STIM
E, C
OR
BIS
1314
Les scientifiques considèrent le graphène comme le maté-riau qui va révolutionner l’industrie des nouvelles technolo-gies. Pourquoi ? Parce que ce composé carboné est constitué d’une seule et unique couche d’atomes, ce qui le rend incroya-blement plus léger et plus fin que n’importe quel autre maté-riau. Ainsi, grâce au graphène, les écrans du futur, tactiles ou pas, pourront être pliés ou enroulés. Les micro-puces informa-tiques seront encore plus minuscules et 10 000 fois plus ra-pides que les puces en silicium actuelles. Le graphène appar-tient à l’avenir, ça ne fait aucun doute. Mais la science cherche encore des méthodes permettant sa production de masse. Sa-chant que les travaux de recherche préalables à la mise sur le marché d’un nouveau matériau durent en moyenne quarante ans, il faudra sans doute investir encore un peu de temps et d’argent dans l’affaire. Après tout, les propriétés miraculeuses du graphène ont été découvertes il y a 10 ans à peine.
LE GRAPHÈNE,maté r i a u d u f u t u r. M a i s q u a n d est- ce q u ’ i l v i e nt , ce fo u t u f u t u r ?
MEGAN ELLISONm o n t r e co m m e n t ca r to n n e r e n p r o d u i s a nt d e v ra i s f i l m s a u d a c i e u x .
Il y a 2 ans, les mauvaises langues traitaient encore Megan Ellison de vulgaire « fille de ». Si son père ne s’était pas appelé Larry Ellison, ma-gnat du logiciel et 3e fortune des USA, que serait-elle devenue ? Une rêveuse de plus qui aurait abandon-né ses études pour se lancer dans le cinéma. Son argent de poche, elle l’utilise pour produire des films. Et des bons. À tel point qu’elle passe aujourd’hui pour une figure de proue de la révolution culturelle qui semble s’amorcer à Hollywood. Pendant que les majors continuent à nous inonder de remakes, prequels ou sequels, la jeune héritière finance un cinéma au-dacieux et insolite. Ses films sont loin de crever le plafond sur le plan budgétaire, mais attirent les stars : Zero Dark Thirty (l’immense succès de Kathryn Bigelow), The Master (l’épopée crypto-scientologique de Paul Thomas) et Spring Breakers (Disney club version punk). Pas d’in-terview. Son plan com se limite à la publication de lol-cats et de tweets au vitriol. Cette femme a décidément tout compris à l’avenir.
Et pour les cinéphiles qui n’auraient pas été
convaincus par un film comme Her, Megan
Ellison prépare deux sequels de Terminator
attendus pour 2018. Ce n’est pas une blague.
Pas plus épais qu’une
couche d’atomes :
voilà comment les
chercheurs en
nouvelles technos
conçoivent l’avenir.
Et les abeilles,
le paradis.
GET
TY
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)
34 THE RED BULLETIN
TEXTE ORIGINAL : TRADUCTION : Tout être humain communique aujourd’hui en employant des emojis. Quelle que soit son humeur du moment : enjouée, triste, préoccupée. Mais il est parfois assez casse-noisettes pour les étoiles que nous ne sommes pas de saisir le véritable sens qui se cache derrière. Un petit dictionnaire ne fe-rait pas de mal. Ne réfléchissons pas trop, ne laissons pas le doute en nous s’immiscer, et surtout n’oublions pas cette règle essentielle : de l’emoji « gros tas de merde », un usage immodéré nous ferons. Oui. On trouve ça drôle. Une flopée d’emojis flambant neufs feront leur apparition en 2016 : comme cette main. Elle signifie : appelle-moi ! La question qui nous ta-raude : pourquoi cet emoji n’a-t-il pas été le premier ?
15 Pour ceux d’entre
nous qui sont nés
avant 1990 : l’emoji
qui vous tire la langue
tout en clignant de
l’œil cherche à vous
transmettre le
message suivant :
« Bienvenue dans
le monde infernal
de la génération Y ! »
LES EMOJISm ette nt d e l a co u l e u r d a n s n ot re ma n i è r e d e co m m u n i q u e r. À co n d i ti o n d ’e n co n na ît re l e s co d e s .
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APP
LE IN
C.
16L’INTERNETd es o b j ets esto m p e l a fro nti è re e n t re l ’a na l o g i q u e et l e n u m é r i q u e.
« If this then that » : si ceci se passe, alors faites cela. C’est avec cette phrase toute simple que Linden Tibbets compte révolution-ner l’« Internet des objets ». Le monde qui nous entoure aujourd’hui est constitué d’une myriade d’objets équipés de capteurs intelligents et connectés : les drones, les lumières de l’aquarium, sans parler des applis de nos smartphones. La plateforme IFTTT mise au point par Linden Tibbet a pour ambition de rendre ce flux incessant de données exploi-table par chaque utilisateur. Et de se faciliter la vie numérique, en permet-tant d’interconnecter 2 applis et
d’automatiser leurs actions. L’IFTTT de Linden Tibbets parvient ainsi à modérer quelque peu notre angoisse de l’« infosphère », cette ère immi-nente de l’humanité théorisée par le philosophe italien Luciano Floridi, qui verra notre quotidien vampirisé par la tyrannie de l’info numérique, et où nos faits et gestes généreront des données immédiatement mises en réseau. Une manière pour Linden Tibbets et sa géniale invention de nous rappeler que nous devons veiller à rester des acteurs pleine-ment impliqués dans l’infosphère.
En ce moment, votre frigo
communique avec votre
portable, tandis que depuis
votre voiture, vous allumez
les lumières de la maison.
36 THE RED BULLETIN
MA
SHA
TAC
E/D
EPO
SITP
HO
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Résistance aux chocs - Énergie Solaire - Radio pilotée - Étanche 200 mètres
BOUTIQUE G-SHOCK 5, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie - 75004 Paris
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de
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CHAUDM EXIQUE, TULTEPEC, CAPITALE DU FEU D’ARTIFICE.
T E XT E : A N D R E AS R OT T E N S C H L AG E R
DEVANT
Tultepec, le soir venu : un char en forme de taureau est en route
pour une parade en centre ville.
P H OTO S : F LO R I A N R A I N E R
P E N DA N T 9 J O U RS, O N Y F Ê T E L A PY R OT EC H N I E .
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T U LT E P EC E ST U N PA R A D I S PY R OT EC H N I Q U E P O U R L ES M E X I CA I N S. C H AQ U E A N N É E , L ES O U V R I E R S L O CAUX M O N T E N T U N C O N C O U R S D U P LU S B E AU F E U D’A RT I F I C E .
Du travail de pro : une parade de répétition en préparation de la fête du lendemain.
Des semaines durant, à Tultepec, les locaux confectionnent d’énormes taureaux en papier mâché, qu’ils habillent d’artifices. Au plus fort de la féria, plus de 300 de ces toritos défilent sur la place principale où ils sont mis à feu. S’ensuit une hystérie générale.
orsque j’ai découvert le National Pyrotechnic Festival de Tultepec sur le Net, j’ai été aussitôt fasciné, raconte le photo-graphe autrichien Florian Rainer. Cette petite ville est la capitale du Mexique du feu d’artifice. Des usines locales fabriquent des fu-sées, des pétards, elles concentrent plus de la moitié de la produc-tion nationale. Chaque année, début mars, pendant 9 jours, leurs employés organisent un gigantesque rassemblement et des pa-rades dans les rues de la ville. Une énorme fête populaire. Je n’ai pas résisté à la tentation d’y aller. J’ai pris un avion pour Mexico puis sauté dans un bus pour rallier Tultepec, à 35 km au nord de la capitale. Tout au long du trajet, des hommes portant des marques de brûlures remplissaient le bus. Aucun doute possible, je me dirigeais au bon endroit. À Tultepec, j’ai débarqué dans une ville en fête. Les femmes faisaient griller du poulet sur des cad-dies, les hommes buvaient de la tequila. La féria a débuté avec les plus grands feux d’artifice. Le soir, je me suis retrouvé au milieu d’une foule de 5 000 personnes qui marchait droit vers un grand terrain pour assister au concours de castillos, des tours de bois équipées d’artifices rotatifs et de lanceurs de fusées. Un pyrotech-nicien contrôle chaque tour, l’allumage se fait à distance. Si une roue se bloque, des hommes grimpent sur la tour embrasée et la relancent à mains nues. C’était surréaliste ! Le deuxième jour a eu lieu la parade des toritos, pour moi le moment le plus fort du festival. Les habitants avaient fabriqué plus de 300 taureaux en papier mâché. Chaque taureau embarquait jusqu’à 4 000 capsules d’artifice. À la tombée de la nuit, les taureaux sont regroupés sur la place principale où ils ont été mis à feu. C’était l’hystérie géné-rale ! Des étincelles brillantes pleuvaient, les capsules de magné-sium explosaient et les gens étaient en transe autour des taureaux incandescents. J’ai continué à shooter jusqu’à 4 heures du matin. À l’aube, j’ai compté les trous sur mon pull. Mon pantalon était en pièces, et mes mains étaient couvertes de brûlures. »florianrainer.com
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La parade des toritos et leurs fontaines d’étin-celles (ci-dessus). Pour le concours des castillos (ci-dessous), les pyrotechniciens pilotent à distance les feux d’artifice, façonnés sur des tours de bois de 30 mètres de haut.
C E S TO U RS O N T L A TA I L L E D E S PY LÔ N E S
É L ECT R I Q U E S. L E U R M I S E À F E U E ST C O M M A N D É E À
D I STA N C E PA R L E S PY R OT EC H N I C I E N S.
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La brigade mobile des grimpeurs : quatre hommes se hissent à 20 mètres de haut pour relancer les roues blo-quées des castillos.
Les taureaux de la parade embarquent
jusqu’à 4 000 pièces d’artifice. Aux pieds
des tours, les fusées complètent le spec-
tacle nocturne des maîtres artificiers
(ci-contre).
I L S D É F I E N T L E S R ÈG L E S D E S ÉC U R I T É
P O U R AC C É D E R À C E S TO U RS E N F E U.
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Chaque équipe de torito est « chauffée » » par un meneur.
Les festivaliers ne portent aucun vête-ment de protection. La plupart se contente d’un sweat à capuche, les puristes y vont torse nu.
46 THE RED BULLETIN
Il est 4 heures du matin quand cesse la
pluie d’étincelles. Le lendemain, les
hommes affichent leurs brûlures avec fierté.
L E S H A B I TA N TS D E T U T E L P EC E X H I B E N T
L E U RS B R Û LU R E S T E L L ES D E S T R O P H É E S.
T E X T E : A R E K P I A T E K P H O T O S : T E R O R E P O
LE FILM DEGREES NORTH RELATE LES AVENTURES FREERIDE DU TANDEM XAVIER DE LE RUE/SAMUEL ANTHAMATTEN. AIDÉS D’UN PAR AMOTEUR, ILS ONT DÉFRICHÉ DES PISTES INEXPLORÉES EN ALASK A.
L’APPEL DE L’INCONNU
MOTEUR !Comment se rendre sur un spot de glisse, inaccessible à pied et en hélico ? Avec un
paramoteur, bien sûr ! C’est ce que raconte le film Degrees North, réalisé par le snow
boardeur français Xavier de Le Rue et Samuel Anthamatten, un freeskieur suisse.
Le photographe Tero Repo a suivi leurs aventures et en a rapporté des images à couper
le souffle. « Le tournage en Alaska a duré plusieurs mois. Sur cette photo, Sam et le
pilote sont sur un glacier, inabordable même en hélico. Le tandem décolle d’un plateau
périlleux pour une descente. »
49
À UN SAUT DU BONHEUR« J’ai fait cette prise de vue aérienne en fixant l’appareil à l’extrémité du parapente. Après s’être détaché, Xavier de Le Rue a sauté en plein vol avant de dévaler la pente. Ce spot ? Un à-pic perdu sur le glacier dit Rainbow, dont l’inclinaison est de 50 degrés. »
LE VENT DU CHANGEMENT« Le parapente à moteur est un engin extraordi-naire. Avec des skis, le décollage est possible même sur la neige. Quelques mètres suffisent, et on part pour trois heures de vol avec un plein de carburant. Mais il devient vite incontrôlable en cas de rafales de vent. Sur la photo de droite, Christophe, notre pilote expérimenté, dépose tour à tour Sam et Xavier sur les versants immaculés de l’Alaska. Ce modèle de paramoteur atteint 70 km/h, mais par – 30 °C, il est recom-mandé de voler à une vitesse réduite si on veut éviter les engelures au visage. »
« LE PAR AMOTEUR EST À MÊME DE DÉCOLLER PARTOUT. SON INCONVÉ-NIENT ? ON EN PERD VITE LE CONTRÔLE QUAND LE VENT SOUFFLE FORT. »
50
SÉCURISER« Un parapente ne peut pas faire du
surplace, ce qui complique l’envol des freeriders qui doivent se détacher à une
hauteur élevée et courent le risque de faire des tonneaux à la réception, même
si la neige est épaisse et molle. Cette neige de qualité en Alaska n’a pas
que des avantages : le “sluff” y est risqué, ces avalanches de poudreuse menacent à tout moment. On voit ici
Xavier de Le Rue les éviter habilement. »
« DÉCOUVRIR, POUR UN FREERIDER, C’EST DÉGO-TER DES LIEUX VIERGES.
POUR LES ATTEINDRE, CELA DEMANDE PARFOIS D’AVOIR RECOURS À DES
MOYENS INÉDITS. »
À LA PELLE« On dit que la nécessité est mère de l’invention.
Je confirme. La nuit, les sifflements du vent mettaient nos nerfs à rude épreuve. Impossible
de fermer l’œil sous la tente, jusqu’à ce que Samuel ait cette idée géniale : creuser une cavité dans la neige où chacun a pu créer sa couchette,
à la pelle. Fini le bruit ! Dès la première nuit, le sommeil est devenu enfin réparateur, ça a décu-
plé notre motivation pour les virées à suivre. » Retrouvez Degrees North sur Red Bull TV
ENVOLÉES ALÉATOIRES« Explorer l’Alaska par les airs exige de la patience. Car les conditions de vol optimales – vent calme, soleil, bonne visibilité – sont rares. Nous avons passé une grande partie de nos journées sous la tente, à monter les images filmées par les GoPro fixées au parapente et à nos casques, et celles prises par les drones. Ici, on voit Christophe, et devant lui, Sam tout excité et impatient de décoller en cette belle journée. »
53
thehatefuleight.com
Ça dépend ce que vous allez chercher au cinéma. Il s’agit de fiction et, si elle est bien faite, c’est tellement fun pour le public de la regarder sur grand écran. Comme Quentin dit, tu vas découvrir des films, ce ne sont pas les actus de la télévision. J’adore l’humour noir dans le travail de Tarantino. On frissonne et on rit tour à tour. Ça enlève de la pres-sion sur le plateau ?Ce n’est pas flippant sur le plateau. En fait, la plupart du temps, tu te marres comme un con. Les huit salopards,
où l’action se situe quelques années après la guerre de Sé-cession, est un film marrant et qui tombe à pic. On terminait le tournage quand les émeutes contre les discriminations ra-ciales de Baltimore touchaient à leur fin. Il résonne complète-ment avec l’actualité. Franche-ment, c’est assez choquant. Au moment où la campagne des primaires pour l’élection américaine bat son plein, le racisme est affolant. Les per-sonnages ne se cachent pas,
Tim Roth, 54 ans, acteur tout en nuance et force qui fascine les ciné-philes même s’il collectionne les rôles d’assassin ou de méchant. Dans
Les huit salopards, le prochain opus de Quentin Tarantino, il interprète un bourreau qui, à l’occasion, se sert aussi très bien de son arme. Il explique pourquoi il faut explorer les zones les plus noires de l’âme humaine.
the red bulletin : En se replongeant votre carrière, on constate que dans la ma-jorité de vos films, vous avez un flingue ou une épée en main. Pourquoi tant de plai-sir à jouer les méchants ?tim roth : Mon premier rôle a été celui d’un skinhead nazi. J’ai été le souffre-douleur à l’école, toujours sous pression. J’ai donc appris à jouer les gros durs en les observant. Ces personnages sortent du lot. Ils tranchent par rapport aux gens sans histoires. Qu’est-ce que cela dit sur nous, dans cette société, de porter plus d’intérêt aux méchants qu’aux types calmes et sympathiques ?
ils sont dans la surenchère. Ça rend le film plus poignant.Jouer un vrai salaud dans un film à messages, c’est encore plus marquant. Est-ce important pour vous de chercher ces rôles qui ont un écho beaucoup plus large dans la société ? C’est mieux s’ils offrent ça. Mais parfois vous faites juste de la merde (rires). Mon prochain film, pour la BBC, est dans cet esprit. Il raconte l’histoire de Reg Keys, dont le fils militaire est mort en Irak quelques jours avant son retour en Angleterre. Ce père veut savoir ce qui s’est passé et s’intéresse au travail de l’en-quête Chilcot (ouverte en 2009 sur l’engagement britannique
dans le conflit en Irak, ndlr). En récupérant le cercueil de son fils, il comprend les cir-constances de sa mort. Il veut des explications de Tony Blair, le Premier Ministre anglais. Sans réponses de sa part, il se lance en politique contre lui et va même l’affronter sur un plateau devant les caméras de télévision. C’est sa façon de demander des comptes au gouvernement.C’est une histoire dé-chirante. Arrivez-vous à
« décrocher» une fois rentré à la maison ? Ma femme dit parfois : « Mon Dieu, t’es effrayant ce soir. » C’est arrivé quelquefois. Notamment une fois, quand je travaillais avec le réalisateur Michael Haneke sur le remake anglais de Funny Games. Le tournage s’est effectué dans la continuité. Tu démarres le matin et tu plonges dans cette ambiance sombre. Tu remets ça le lendemain et c’est encore plus stressant. C’est comme ça pendant 5 à 6 semaines. Ça nous a bien pris la tête. C’était lourd. Très démorali-sant. Quand j’ai lu le scénario, je ne voulais pas le faire. J’ai regardé le texte de la première version en allemand et je me
suis dit : « Oh merde ! »Comment êtes-vous passé à autre chose ? J’ai pris l’avion et je me suis tiré. Au suivant !Quel personnage, que vous n’avez pas encore joué, aimeriez-vous interpréter ?J’ai toujours aimé Iago (un personnage d’Othello, ndlr).Encore un sale type…C’est un mec génial ! Et un bon soldat (rires) ! Ann Donahue
TIM ROTH Pour l’acteur des Huit salopards, célèbre pour ses rôles marquants, il n’y a pas à avoir peur de passer pour un sale type.
« LES RÔLES DE SALAUDS ONT PLUS D’IMPACT »
« AU MOMENT OÙ LA CAMPAGNE DES PRIMAIRES POUR L’ÉLECTION AMÉRICAINE BAT SON PLEIN, LE RACISME EST AFFOLANT. »
HÉROS
54 THE RED BULLETIN
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Malgré ses rôles, Roth n’est pas obnubilé par la face noire
de l’âme. Et il est drôle dans la vie. « Sur un
Tarantino, la plupart du temps, tu te marres
comme un con. »
« Pas besoin d’être vulgaire pour donner un avis contraire. » Star de la NBA, Gobert a appris à « gérer les réseaux sociaux ».
@rudygobert27
ont cru en moi et m’ont donné une chance. Ça a été le début, ce qui m’a permis d’atteindre mes objectifs.Vous souvenez-vous d’une parole ou d’un écrit qui vous a particulièrement marqué ?Il y en a eu tellement… (rires) Il y a eu pas mal d’articles dans lesquels j’ai été provoqué. En retour, je me disais : « Tu vas voir, je vais te prouver que tu t’es trompé. » Mes débuts en NBA n’ont pas été faciles, je n’étais pas au niveau que j’ai atteint. Je lisais ce qui s’écri-vait sur moi et je bouillais : j’avais hâte de montrer ce que
je pouvais réellement don-ner. C’est marrant, les types qui vantent mes « mérites » aujourd’hui sont ceux qui me critiquaient il y a un an.Si l’on écrit un papier néga-tif à votre propos, et que l’on vous croise, il vaut mieux se planquer ? Vous restez zen ?C’est le terrain qui doit par-ler, c’est un principe. Inutile d’argumenter avec des mots, les mots ne veulent pas dire grand-chose. Avec des mots, ce serait rentrer dans leur jeu.
Un pivot auquel on prédit une place parmi les kings de la NBA au sein des Utah Jazz. Un joueur essentiel à l’équipe de France de basket-ball.
2 m 15, et 2,36 m d’envergure, les bras en croix. Rudy Gobert, 23 ans, s’est vu refusé l’entrée de certains centres de forma-tion à ses débuts, et a du re-doubler de motivation pour accéder aux hautes sphères du basket mondial. À l’affût de ce qui se dit et s’écrit sur lui sur les réseaux sociaux ou dans la presse, « Gobzilla » se motive aux critiques. Détestez-le, vous le rendrez meilleur.
the red bulletin : Depuis quand les critiques vous servent-elles à progresser ?rudy gobert : Depuis que je suis très jeune, à une époque où personne ne pensait que j’allais devenir un joueur pro, encore moins en NBA. Mais moi, j’en étais persuadé. Qui ne croyait pas en vous ?Beaucoup de centres de for-mation ne m’ont pas pris à l’époque, ils m’ont recalé, comme l’INSEP (où a été formé Tony Parker avant de devenir pro, ndlr). Les gens de Cholet
C’est sur le terrain que je vais te montrer que tu as tort... Tu peux être sûr que bientôt, c’est à moi qu’il donnera raison.Finalement, les reproches sont-ils plus formateurs que les compliments ?Si tu regardes le chemin que j’ai parcouru, je te dirais que oui. Ça dépend des gens, certains se sentent plus en confiance quand on les com-plimente, ils se disent : « Je suis bon, je peux y arriver. » J’ai aussi eu droit à des com-pliments, mais je marche plus aux critiques.Les haters les plus durs sont-ils américains ou français ?Je dirais français... quoique... des deux côtés, ils ne se privent pas de balancer.
Qu’avez-vous appris des anciens des Utah Jazz et de l’équipe de France, dans votre rapport à la critique ?Quand tu arrives à un niveau international, tu es supposé pouvoir bien gérer ton rapport aux médias... C’est drôle, un jour je discutais avec Boris Diaw (actuel capitaine de la France, lui aussi NBA, ndlr), qui joue sans se soucier de l’avis des gens, il m’a dit : « Pourquoi tu lis toutes ces conneries ? Elles vont impacter
ton jeu ! » Je lui ai répondu : « Bien sûr que ça va impacter mon jeu, mais du bon côté ! »Sur votre compte Instagram, on trouve ceci : « Réussir, c’est faire un costume d’une serpillière. » Que doit-on lire entre les lignes ? Ça vient d’une chanson du rappeur Booba, Soldats. J’ai trouvé que ça me définissait. Tu n’es pas supposé réussir, mais tu peux y arriver. J’étais le petit gars qui a grandi à Saint-Quentin, parti de rien. Okay, je fais 2 m 15, mais je n’ai pas toujours été aussi grand, et ça ne veut pas dire que ça t’évitera tous les sacri-fices. Tous les jours, et dans la vie, quand tu fais 2 m 15, il y a un tas de choses qui sont
beaucoup plus dures à faire. Crois-moi.La critique ne va pas que dans un sens... de votre côté, vous autorisez-vous des commentaires négatifs sur d’autres joueurs ?S’ils sont comme moi, pas la peine de leur donner une motivation supplémentaire (rires). J’évite, on est là pour faire avancer le même sport.PH Camy
RUDY GOBERT vous remercie pour vos critiques ! Elles sont le carburant qui a fait de lui l’un des meilleurs joueurs de basket de sa génération.
« C’EST LE TERRAIN QUI DOIT PARLER »
« BORIS DIAW M’A DIT “POURQUOI TU LIS CES CONNERIES ? ELLES VONT IMPACTER TON JEU !” BIEN SÛR QUE OUI, DU BON CÔTÉ ! »
KEV
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LIAU
THE RED BULLETIN 57
Pour Robin Arzón, 33 ans, « faire des choses dingues »,
et courir la planète est un quotidien.
the red bulletin : À 22 ans, vous vous brisez les talons en escalade. Vous êtes-vous dit « l’escalade c’est fini » ?kenton cool : Non. On m’a dit que je ne pourrai plus marcher sans une canne ni escalader mais je n’ai pas lâché. Je suis retourné au mur d’escalade en fauteuil roulant et me suis hissé lentement jusqu’au sommet. La douleur est constante et chronique. Mais comme dit mon épouse, j’ai maintenant une maîtresse que je retrouve une fois par an, l’Everest. Comment transcendez-vous la douleur ?Quand on a une passion, on fait tout pour la vivre. Dépasser la douleur n’est pas une faculté physique. On y parvient en trouvant un but qui procure la motivation nécessaire.Le jeu en vaut-il la chandelle ?Toujours. Se tenir au sommet de l’Everest, c’est être sur le toit du monde. On se sent tout petit et grand à la fois. C’est incroyable. Florian Obkircher
« LE BUT PROCURE LA MOTIVATION »KENTON COOL Malgré des blessures chroniques, l’alpiniste anglais gravit 11 fois l’Everest dont une fois comme guide de Sir Ranulph Fiennes.
Ambassadrice de la sueur, l’Améri-caine Robin Arzón abandonne une carrière juridique prometteuse pour vivre sa passion,
le fitness. Étudiante, elle découvre les bienfaits de la course à pied suite à une expérience de prise d’otages traumatisante. Arzón est aujourd’hui l’un des coaches et adeptes de l’ultra mara-thon parmi les plus respectés au monde. Elle confie à The Red Bulletin comment une paire de baskets a changé sa vie.
the red bulletin : Vous avez vécu une expérience difficile alors que vous étiez étudiante. Le running a été une thérapie ?robin arzón : J’ai commen-cé à courir à la fac, entre deux cours, par besoin phy-sique et sans la moindre no-tion de distance. C’est dur au début, mais j’ai vite réalisé que courir est un moyen effi-cace pour faire le vide. C’est un sas de décompression, une expérience cathartique physique et mentale. Je pou-vais extérioriser mes émo-tions et en vivre d’autres dont je ne soupçonnais même pas l’existence. C’est devenu pour moi une sorte de thérapie en mouvement, oui. En quoi le fitness et le running vous ont séduit ? La plus importante de nos aptitudes est notre capacité à déplacer et soulever notre corps pour trouver notre place sur terre. Le fitness est le meilleur moyen pour cela.
Quelle est votre plus grande réalisation depuis votre reconversion ?Je n’ai jamais eu autant de succès que depuis que j’ai arrêté le droit. Je viens de si-gner un contrat pour un livre et une émission télé est en préparation. Ma plus grande réalisation est d’avoir créer cette vie que je mène à pré-sent. Je n’étais pas épanouie. Je suis passée à autre chose. Je ne savais pas ce que cela serait. Il fallait la déterminer. J’invite chacun à ne pas lais-ser les autres définir qui ils doivent être mais à découvrir eux-mêmes qui ils sont. Pour cela vous êtes très active sur les réseaux sociaux…L’idée que l’on soit une communauté mondiale de sportifs s’entraînant virtuel-lement ensemble est très forte. Les réseaux sociaux, c’est génial pour motiver les gens mais leur utilisation n’a de sens que si les actes concrets suivent. C’est facile de regarder Instagram et d’être inspiré, mais après, que faites vous de cette inspi-ration ?Quel est selon vous le plus grand frein à l’adoption d’un mode de vie plus sain ?Je pense que les gens vivent plus en fonction de leurs limites que de leur potentiel. J’ai vu des personnes avec toutes sortes de handicaps accomplir d’incroyables choses. J’incite tout un chacun à ne pas se trouver d’excuses. Pour moi, il n’y a pas de limite.Richard Jordan
Kenton Cool, 42 ans, amoureux d’une montagne nommée Everest.
« IL N’Y A PAS DE LIMITE »ROBIN ARZÓN L’icône en ligne du running a changé de vie en adoptant le fitness. Elle incite désormais le monde à suivre son exemple.
kentoncool.comrobinarzon.com
THE RED BULLETIN 59
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« J’AI DÉJÀ
CONDUIT ENAVEUGLE »
Cet homme sait tout faire : après le rallye, le WTCC et la course
de côte, Sébastien Loeb fera ses débuts sur
le Dakar en 2016.
VOYONS-NOUS SEULEM ENT AVEC LES YEUX ? PEUT-ON ENTRAÎNER SES SENS POUR QUE L’IMAGE PROJETÉE
PAR LE M ENTAL DEVIENNE PLUS FIABLE ET PRÉCISE QUE CELLE CRÉÉE PAR LA RÉTINE ? POSSIBLE POUR
SÉBASTIEN LOEB, AUTORITÉ DU SPORT AUTOMOBILE.T E X T E : W E R N E R J E S S N E R P H O T O S : F L AV I E N D U H A M E L
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cherché la trajectoire idéale. En vain. Seb, lui, a effleuré la ligne blanche du tracé avec sa roue avant droite. La per-fection absolue.
Que vois-tu lorsque tu penses à ce virage ?
« Deux dos d’âne qui corsent encore plus l’affaire. »
Tu veux dire que tu vois les virages en trois dimensions ?
« Je ne sais pas si je les vois vraiment. Quand je suis au volant, je mobilise des infor-mations que j’ai enregistrées lors des essais. »
Tu connais tous les tracés par cœur ?
« Pour ce qui est des courses sur circuit, oui, évi-demment. J’ai aussi appris le Pikes Peak par cœur. Et j’ai
as besoin d’être fan de sport auto pour s’en convaincre : Sébastien Loeb est un athlète d’exception. Observer le Fran-çais de 41 ans à la manœuvre suffit. Son expérience force l’admiration. Il sait créer ces moments à part où tout se dé-roule avec une extraordinaire précision. Quant à son palma-rès : neuf titres de champion du monde des rallyes, des podiums aux 24 Heures du Mans, des victoires au cham-pionnat du monde des voi-tures de tourisme, des temps incroyables en séances de test de F1, ou son chrono record sur la course de côte de Pikes Peak, au cours de laquelle il a même battu le meilleur temps théorique calculé par ordina-teur. Plus le défi est de taille, plus Loeb sait se montrer précis. L’avant-dernier virage négocié lors de sa montée record à Pikes Peak, aux USA, en 2013 était un de ce mo-ments à part : après avoir par-couru 19,5 km sur les 20 que compte la course, il aborde l’avant-dernier des 156 vi-rages, un triple-droite...
« ... à 150 km/h, sans rails de sécurité. Un endroit où il vaut mieux ne pas se louper. »
Aucun autre pilote n’a su trouver le point de corde en aveugle qui culmine à 4 300 m au-dessus du niveau de la mer. La plupart ont franchi le triple obstacle comme ils ont pu, en s’estimant déjà heureux d’en être sortis vivants. Tous ont
P
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Apprendre, toujours. En octobre, au Maroc, Sébastien Loeb fait ses débuts en rallye-raid, et découvre la rudesse des courses au long cours : après s’être perdu, et des soucis techniques, il termine dans le décor dans un double tonneau. Il finit à la 44e place. Mais repart riche de nom-breux enseignements.
intégré le parcours de certains rallyes, surtout ceux qui ont un paysage varié. Je m’oriente en utilisant les dos d’âne, les arbres, les fleuves comme points de repère. J’ai toujours eu des facilités pour ça. »
Tu pourrais aussi conduire en aveugle ?
« Je l’ai déjà fait. »Pardon ? « C’était à l’occasion d’une
étape en nocturne du rallye du Pays de Galles. J’avais ren-contré de gros problèmes avec mes phares. L’un louchait vers le ciel, l’autre vers le côté. Il pleuvait et il y avait du brouil-lard. C’était horrible. C’est pourquoi j’ai éteint les phares... et j’ai terminé cette spéciale dans le noir. »
Sans aucune visibilité ? « Mieux vaut pas de
lumière du tout qu’une mau-vaise lumière. La lueur de la lune était suffisante pour me permettre de distinguer le bord de la route, vaguement, et j’ai complété le reste du parcours dans ma tête. Les instructions de mon copilote me permettaient de vérifier l’exactitude des images projetées dans ma tête. »
Est-ce que ça signifie que tu peux voir avec tes oreilles ?
« Ce que tu entends te per-met d’affiner ce que tu vois, ou plutôt ce que tu crois voir. L’image gagne en profondeur. Les skieurs ne se contentent pas de voir une plaque de glace, ils l’entendent aussi. Le son de la glace est différent de celui produit par la neige. Ça fonctionne de la même
« IL PLEUVAIT ET IL Y AVAIT DU BROUILLARD, C’ÉTAIT HORRIBLE. C’EST POURQUOI J’AI ÉTEINT LES PHARES... ET J’AI TERM INÉ CETTE SPÉCIALE DANS LE NOIR. »
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d’opérer des micro-ajuste-ments. Dans les cas très rares où il rate sa prise d’appel, il est ainsi capable de réagir au cours de la phase aérienne du saut. Son cerveau sait à chaque instant dans quelle position se trouve son corps et est en mesure de tirer avantage de ces informations visuelles supplémentaires. Une aptitude qui lui est infiniment utile lors-qu’il se trouve confronté à des situations inédites. C’était le cas, par exemple, lors de ces fameuses sessions de test en Formule 1, qu’il avait abordées sans aucune préparation – ou presque – et qu’il a terminées à seulement 1,8 seconde du meilleur temps.
« En F1, tout va beaucoup plus vite que dans n’importe quelle autre discipline. Là où d’habitude tu freines 110 mètres avant le virage, en F1 le point de freinage est à 70 mètres, alors même que tu arrives à plus grande vitesse. Les sensations corporelles que tu ressens à ce moment-là permettent d’étayer les infor-mations visuelles. »
Alors que le commun des mortels doit bien souvent se
manière chez moi : quand ce que j’entends ne correspond pas à ce que je vois ou à ce que j’avais prévu, je passe en mode alarme. Sauf que dans mon cas, les instructions de mon copilote remplacent le bruit des skis sur la glace. »
Tu es seul au volant. Quelle voix écoutes-tu ?
« Pas forcément celle de mon copilote. Plutôt la mienne, je pense. »
Sébastien Loeb a été gym-naste dans sa jeunesse, la meil-leure école selon lui pour ap-prendre à connaître son corps. Il se sert du sien comme d’un troisième œil qui le renseigne à chaque instant sur la position qu’il occupe dans l’espace, et ce, avec une extrême précision. Il s’inspire de son expérience de gymnaste pour décrire cette sensation. La plupart des athlètes qui réalisent un salto arrière ont tendance à fermer les yeux une fois qu’ils sont propulsés dans les airs, et misent tout sur leur prise d’ap-pel. Loeb garde, lui, les yeux ouverts, ce qui lui permet
résigner à porter des lunettes passée la quarantaine, lui n’a rien perdu de son exception-nelle acuité visuelle. La photo d’une Citroën Xsara prise au rallye de Suède orne le mur situé à l’autre bout de la pièce où nous rencontrons Sébastien. Il est capable de distinguer son numéro de plaque sans le moindre pro-blème. Se peut-il qu’il se soit simplement souvenu du nu-méro de son ancien bolide ?
« Ce n’est pas moi sur la photo, c’est Carlos Sainz, mon coéquipier. »
Sa vue a fini par subir une déformation professionnelle au fil des ans, nous confie-t-il. Son champ visuel central est particulièrement développé, au détriment de sa vision péri-phérique. « J’ai passé des tests où je me trouvais devant un mur avec des voyants qui s’allumaient brièvement, en haut, en bas, à gauche, à droite, et je devais les toucher le plus rapidement possible. J’ai vraiment été très mauvais à ce jeu-là. » Où il faut préciser que « très mauvais » doit être réévalué à l’aune de son extrême niveau d’exigence.
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vaguement les contours, mais sans pouvoir le décrire en détails, virage après virage, pierre après pierre. Cette voix qui résonne comme un lointain murmure dans la tête du pilote lui sert tout au plus à confirmer ses impressions visuelles. Pendant qu’un œil s’efforce donc de trouver son chemin à travers les dunes, les arbres et les rivières, le deuxième œil scrute la surface
Or, c’est précisément sur sa capacité à avoir une vision globale de l’espace qu’il va de-voir compter lors du nouveau défi qu’il s’apprête à affronter.
En effet, pour courir le prochain Dakar en janvier 2016, il s’agira d’avoir un regard qui porte loin tout en ne perdant jamais de vue son environnement immédiat. Un œil cherche le chemin tandis que le copilote en énonce
à la recherche de pierres ou tout autre obstacle susceptible de mettre fin à l’aventure en un éclair, ou, dans le meilleur des cas, de crever un pneu, le tout lancé à 160 km/h ou plus. « C’est vraiment très éprouvant. Tu dois gérer trop d’informations en même temps. La température extérieure est de 40 degrés, et dans la voiture, elle atteint 60 degrés, le cerveau fonc-tionne en permanence sur deux pistes parallèles. Et il suffit d’une erreur pour que tout s’arrête. C’est impossible de tout voir aussi vite. »dakar.com
« SI CE QUE J’ENTENDS NE CORRESPOND PAS À CE QUE JE VOIS, JE PASSE EN MODE ALARM E. »
Stéphane Peterhansel, le recordman des vic-
toires, Cyril Despres et « El Matador »
Carlos Sainz. Une dream team qui va se
lancer sur le Dakar 2016 avec sa nouvelle Peugeot 2008 DKR16.
P e n d a n t 1 0 j o u r s , l a c r è m e d e s D J s é l i t
d o m i c i l e à P l a y a d e l C a r m e n s u r l a c ô t e
c a r i b é e n n e d u M e x i q u e . L a v i l l e d e v i e n t a l o r s l a
c a p i t a l e d e l a t e c h n o . B i e n v e n u e a u B P M .
Te x t e : M a r c o P a y á n
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Pèlerinage en terre techno
Lors du showcase BPitch, le niveau
élevé du son pousse certains à
demander de l’indulgence à leurs égards.
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Les nuits au Blue Perrot ont pour mot d’ordre : la
teuf sans modération.
Aucun autre festival ne
conjugue 10 jours durant soleil,
plage, jolies filles et techno.
68
Le showcase Rumors au
Canibal Royal : la musique jusqu’au
bout de la nuit.
Frank & Tony sélectionnent
leurs meilleurs rythmes au
Canibal Royal.
La générosité du public mexicain procure au BPM une atmosphère unique.
anvier. À cette époque de l’année, l’industrie du diver-tissement fait grise mine. Après les excès de décembre, l’heure est à la parcimonie. Mais pas pour tout le monde.
« C’est un festival pour jet-setters, des
jeunes qui travaillent dur toute l’année pour s’offrir ces dix jours en début d’année. » Au Mexique, le BPM n’est pas tout public. La musique sélectionnée par Phillip Pulitano, cofon-dateur et directeur du festival, n’est pas forcément celle des ondes radio. Ce festival peu ordinaire, diffuse le meilleur de l’électro pour un public mélomane. « Ici, pas de vaste espace parsemé de scènes, le festival se déroule à travers toute la ville de Playa del Carmen où les clubs, plages et dancefloors font office de scènes. Ça change tout. »
U n e e x p é r i e n c e« Je n’ai jamais la sensation de travailler car j’adore ce que je fais. » Pendant la phase d’organisation, Phillip et les autres cofondateurs prévoient tous les aspects du festival qui, avec une affluence plus importante que lors du jour de l’an, transforme toute la Riviera Maya.
Au départ, le BPM était censé être une rencontre autour de la musique électro. Au bout de quelques jours et une multi-tude de soirées, Phillip réalise que le projet est amené à devenir bien plus im-portant. Dorénavant, la priorité n’est plus la musique imposée par les labels mais l’expérience offerte aux festivaliers, et si les labels veulent y contribuer c’est en-core mieux. Tout repose sur l’expérience musicale.
Et quand ça marche, les gens en parlent. On est passé grâce au bouche à oreille seulement, d’un festival de sept jours en 2007, avec 21 manifestations organisées pour 5 000 tickets vendus, à 15 000 places l’année suivante.
Généralement, les clubs sur la plage sont conçus en fonction du type de sable, de l’espace et des sports d’eau dispo-nibles. La musique est rarement considé-rée comme un élément central de l’expé-rience. Bien sûr, elle est toujours présente mais elle est l’attraction principale tout au long de l’année et pas seulement du-rant le BPM. Cet exemple illustre bien
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l’influence du festival sur l’activité écono-mique de Playa del Carmen.
En 2015, le festival accueillait 63 000 visiteurs, 70 000 sont attendus pour l’édition 2016. « Ce n’est pas dû à une volonté de grandir mais à l’engoue-ment que le festival suscite d’année en année », dit Phillip avec un air désignant un fait inéluctable mais qu’il assume en-tièrement. Le festival dispose à présent d’un site dans la jungle avec expos d’art et restauration.
L e s f l i c s s u r l e d a n c e f l o o r« Si tu me prends en photo avec le DJ, je vous laisse prolonger la soirée. » Ce sont les mots d’un policier venu nous deman-der de conclure la soirée. Il finit la nuit en buvant de la tequila avec le DJ et en prenant la pose à ses côtés. La soirée s’est éternisée.
Ce n’est pas la seule fois où la police se mêle à la fête. Un jour, Phillip déjeune avec le DJ et producteur canadien d’ori-gine anglaise Richie Hawtin dans le res-taurant de tacos favori des organisateurs. Le lieu donne sur l’une des principales artères de la ville. L’endroit parfait pour improviser un set selon Phillip.
L’année suivante, des milliers de per-sonnes envahissent le restaurant. Plus pour écouter Richie Hawtin et Dubfire que pour déjeuner. Le propriétaire danse et sert des tacos dans une joyeuse confu-sion, les tables sont poussées et un dance-floor de fortune improvisé. Dehors, la foule encombre la voie de circulation.
« C’est l’une des voies principales de circulation, la police ne tarde donc pas à arriver. Un instant plus tard les agents se mêlent à la foule en liesse. » L’expérience est reconduite en 2016. Le jour et l’heure ne sont bien sûr pas communiqués.
Comment faire pour aller au bout de ce marathon musical ? « Je fais la fête un peu en journée et un peu en soirée. Vers 18 heures je vais à la plage écouter 2 ou 3 artistes, j’y prends mon dîner et pique un somme jusqu’à deux heures du matin et repars pour la nuit. Conseil de pro. »
L’ i m p r é v uL’idée du festival est de permettre aux gens d’aller de club en club écouter leurs DJs préférés tout en flânant dans les rues de Playa del Carmen. « Les DJs ne viennent pas juste pour assurer une pres-tation et repartir. Ils retardent sans cesse leur départ. Vous n’avez pas idée du nombre de fois où ils nous ont demandé de changer leur vol retour. »
Pendant ces dix jours, le BPM est chez lui à Playa del Carmen. Le festival et la ville forment alors une seule et même entité, le fruit d’une année d’organisation minutieuse. Pourtant, ce que Phillip ap-précie peut-être le plus, c’est l’imprévu.
Comme lors d’une soirée dans son propre immeuble, où l’Italien Marco Corola prend spontanément les manettes. L’endroit se situe dans une zone résiden-tielle, la soirée doit donc prendre fin à 22 heures. « Il mixe dix heures d’affilées sans montrer le moindre signe de fa-tigue ! » Ce jour-là, ils décident de prépa-rer le dîner en famille. Marco et Alessan-dra (autre cofondatrice du festival) s’y collent en cuisine, « c’est le seul moment où j’ai vu Marco en nage, bien plus que devant la table de mixage ». Phillip raffole de ces anecdotes. « J’en ai un nombre incalculable. » Autre moment inattendu : l’Américain Seth Troxler vient toujours se produire au festival accompagné de sa mère. « Un jour, je le vois acheter des cha-peaux dans une boutique. » Le soir même au Mamitas beach club, lorsque Seth met l’un de ses chapeaux, le public, essentiel-lement mexicain, exulte.
Il est cependant une chose que Phillip aimerait prévoir, c’est la météo, ennemie juré de la billetterie. Le vent et la pluie ont un jour ravagé la tente et la sono haut de gamme du Mamitas beach club. En moins de deux heures, la tente est remise sur pied, la sono réparée et la fête relan-cée. « La pluie et les tracas ne découragent jamais les gens de venir s’amuser. » Cette année, le record de pluviosité a été battu.
U n e p o p u l a r i t é c r o i s s a n t eLe festival continue de grandir. Il s’est doté d’un site dans la jungle près de Playa del Carmen et a dans ses tuyaux un événement de lancement dans un pays sud-américain, une soirée club en Europe et des dates de tournée au Mexique et ailleurs. « Mais les dix jours de Playa del Carmen restent incomparables. »
Si l’événement attire un grand nombre de techno addicts du monde entier, la majorité des festivaliers vient du Mexique. « De fins connaisseurs de mu-sique underground. » Toutefois, la capaci-té d’accueil de Playa del Carmen atteint aujourd’hui ses limites. Se loger durant le BPM est plus difficile que pour le nouvel an. Et les bars vendent plus de vodka et de bière pendant le festival qu’à n’importe quelle autre période de l’année. Cela donne une idée de sa popularité. thebpmfestival.com
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Uner et Technasia font honneur à la
foule durant un set back-to-back
au Blue Parrot.
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L E P L U S
R A P I D E
A U M O N D E
L ’ H O M M E
A n d y G r e e n e s t p i l o t e d e v o i t u r e s - f u s é e s .
A v e c s o n é q u i p e , i l m e t a u p o i n t u n e n g i n
p o u r d é p a s s e r l a v i t e s s e d e 1 6 0 0 k m / h .
T e x t e : A n t h o n y R o w l i n s o n P h o t o s : S h a m i l T a n n a
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il veut dépasser les 1 000 miles à l’heure (1 609km/h) à bord de la Bloodhound SSC, une voiture-fusée préparée minu-tieusement pour un défi lancé fin 2008.
Les essais de vitesse doivent débuter au printemps sur la piste de l’aéroport de Torquay, au sud-ouest de l’Angleterre, ont annoncé les concepteurs du projet en octobre dernier. Puis le véhicule sera acheminé vers le nord de l’Afrique du sud, l’été prochain, et le site de Hakskeenpan, dans le désert du Kalahari. C’est là qu’une armée de volontaires va préparer au mieux une piste de 19 km de long sur 500 m de large, enlevant le plus petit caillou pour rendre la surface la plus lisse possible. Après une montée progressive en puissance lors d’essais, Green
ans sa combi bleue et orange, il ne passe pas inaperçu. Torse droit, cheveux ras, regard bleu acier, Andy Green, lieute-nant-colonel de
l’armée de l’air britannique, est l’homme le plus rapide sur terre, et ça se voit.
Depuis 1997, il détient le record du monde de vitesse au sol. Sur la piste tracée au cœur du désert de Black Rock, dans le Nevada, au volant de sa Thrust SSC, propulsée par deux turboréacteurs, il a déjà franchi le mur du son, atteignant sur 1 mile les 1 228km/h. Aujourd’hui,
D
s’attaquera d’abord à son record mondial actuel. Ce sera le 15 octobre 2016, 19 ans jours pour jour après son exploit à bord de Thrust SSC. L’assaut final vers les 1 000 miles à l’heure viendra ensuite.
Avec une pointe prévue à 1 050 miles, Bloodhound filera plus vite qu’une balle de fusil. Il devrait parcourir le mile – mesure officielle où il doit maintenir sa vitesse de pointe – en trois secondes et six dixièmes !
Quid du pilote à bord ? A priori, avec un bon pilotage et, bien sûr, suffisamment de sang-froid, Green contrôlera tout. Mentalement il sera au top même si cet ingénieur surdoué et ancien pilote de chasse confirmé de la RAF n’a jamais encore connu une telle expérience.
Pour s’attaquer au record, Bloodhound va quitter son QG de Bristol, en Angleterre, au cours de l’été 2016 pour le désert sud-africain.
Green explique : « C’est un job très pointu et très exigeant. Aucun bolide n’a été conçu pour aller aussi vite, et on va pousser la technologie à un
niveau insoupçonné. Après une grosse préparation, il reste encore quelques petits trucs à régler et à tester, mais j’ai une idée très précise de ce que je devrais faire et comment je vais y arriver. »
À 52 ans, en militaire d’expérience rompu aux missions de pilote de chasse, Green n’est là que pour un objectif.« On est dans le protocole technique, pas dans l’émotion, dit-il. Je fais partie d’une équipe qui développe l’ingénierie et les essais du projet. C’est-à-dire que je ne suis pas un pilote de course mais d’essais. J’ai les caractéristiques d’un pilote d’essais ST
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à r é g l e r e t t e s t e r . »
i l y a e n c o r e d e s p e t i t s t r u c s
« A p r è s t o u t e c e t t e p r é p a r a t i o n ,
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d e v r a i s - j e m ’ i n q u i é t e r d e l e p i l o t e r ? »
c o n c e p t i o n d e B l o o d h o u n d . P o u r q u o i
« J e c o n n a i s c h a q u e d é t a i l d e l a
mais dans une voiture. » Il a développé ce self-control tout au long de sa carrière de pilote de chasse. On le devine quand il raconte ses sorties sous la menace des missiles ennemis en Irak, il y a 20 ans avec la RAF. « J’ai été pris pour cible par beaucoup de gens équipés des meilleurs armes. Franchement, vous n’avez pas le temps d’hésiter. »
Une bonne dose de sang-froid lui sera nécessaire quand il va rejoindre Hakskeen, pour y retrouver Bloodhound, un bolide survitami-
né de 7,8 tonnes, 13,40 m de long et 130 000 chevaux de puissance. Ainsi qu’à son team. Ça tombe bien, la plupart des membres de l’équipe sont issus de l’ar-mée britannique où ils ont connu les points chauds comme en Afghanistan.
« Leur expérience va s’avérer très précieuse, reconnaît Green. Dans l’ar-mée, on a pour habitude d’emmener les personnels dans des zones difficiles et
leur demander d’y effectuer des missions difficiles. À tout moment, ils peuvent quitter la famille pour une très longue période. C’est très exigeant physique-ment, mentalement et émotionnelle-ment, alors on doit veiller à être sûr qu’ils prennent eux-mêmes soin d’eux. Là, c’est la même chose. On connaîtra ce genre de situation l’an prochain quand on va s’envoler pour l’Afrique du Sud. La plupart n’a jamais connu un séjour dans le désert. Ca va être un bon apprentis-sage pour eux. »
La posture de Green, son franc-parler militaire pourraient, à la rigueur, donner de lui l’image d’un type froid. Il est tout le contraire de cela. Loin d’être arrogant. Doté d’un mental en acier et animé par la confiance en soi qui habite ceux qui ont roulé leur bosse dans l’armée, on se demande pourquoi cet homme appa-remment très rationnel se lance dans un défi aussi insensé ? Pour Green la ré-ponse est dans la quête de science et son envie d’inspirer une génération de jeunes chercheurs.
Il énumère le contenu de cette mis-sion Bloodhound pour définir sa propre motivation. « Créer un projet unique, très pointu technologiquement, avec la
volonté d’atteindre cette barre record de 1 000 miles. Partager l’ingénierie de cette aventure avec le plus grand nombre et inspirer la génération future en apportant de la science, de la techno-logie et des maths dans la vie de la façon la plus excitante possible. »
La modélisation informatique peut projeter comment se comportera Bloodhound à 900 miles/h et au- delà. Sur le schéma, tout est nickel,
bien sûr. Pourtant, seul Green pourra juger des sensations de l’engin poussé dans ses plus extrêmes limites. Et lui seul sera en mesure de réagir si ça tourne mal.
« Je n’ai jamais été nerveux en pilo-tant un jet supersonique, jure Green. C’est pareil avec Bloodhound. Je connais chaque détail de sa conception et com-ment tout a été fabriqué. Pourquoi devrais-je m’inquiéter ? »
Ceux qui s’attaquent à ce record ne sont pas comme vous et moi. Par exemple, quand il a du temps de libre, Green part faire de l’acrobatie aérienne avec ses ingénieurs pour renforcer l’esprit d’équipe.
Ceux qui l’approchent vantent volon-tiers ses qualités de leader, son autorité naturelle et son côté attentionné. Comme quand il interrompt le directeur communication du projet Bloodhound, Richard Knight, en pleine discussion avec quelqu’un, pour lui remettre un cadeau accompagné d’une carte. « Juste un petit quelque chose pour toi et Liz-zie », chuchote-t-il. Il n’a pas oublié que la veille, la femme de Knight a accouché d’une fille.
Cette touche d’humanité rappelle qu’au cœur du grand défi scientifique et technologique le plus avancé, il y a surtout un homme au volant pour pous-ser Bloodhound mile après mile vers cette barrière mythique des 1 000 miles à l’heure. Un personnage tout ce qu’il y a de plus normal, avec une vie privée à l’opposé de l’univers bruyant, confiné et périlleux où le plonge cette mission à bord de sa voiture fusée. « Est-ce qu’on va s’offrir un bon break après tout ça ? Oui, Bon Dieu !, promet-il. J’ai la grande chance d’avoir une femme fantastique qui adore la voile presque autant que moi. Rien ne vaut une croisière à cinq nœuds d’allure pour décompresser, croyez moi. Il y a toujours un petit port pour aller dîner le soir en amarrant le bateau juste en face du pub. C’est exactement là où je me vois dans quelque temps. »bloodhoundssc.com
Dans le cockpit high-tech de son Bloodhound SSC, le lieutenant-colonel Green est protégé par un blindage en matériau composite à l’épreuve des chocs avec les pierres ou les oiseaux. Sans lui, il serait en danger de mort.
Fin 2014, l’équipe d’ingénieurs avait déjà passé plus de 10 000 heures sur le projet Bloodhound, pour un coût dépassant 10M de livres.
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Si l’escalade d’une face rocheuse vous semble facile, venez tester les verticales
glacées du village d’IIulissat (Groenland) où vous vous défoulerez dans les chutes d’eau transformées en murs de glace, sous l’effet
de la température permanente de – 20 °C.
L’ÂGE DE GLACE À l’assaut des parois givrées les
plus spectaculaires du monde.
VOYAG ES
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C U LT U R E AG E N DA
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À voir. À vivre. À faire.
A C T I O N !
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Il est difficile de s’habituer à ces conditions, surtout quand le vent se lève, renforçant la sensation de froid. » L’escalade sur glace a aussi des côtés bien plus avenants. Les paysages du Groenland sont magnifiques, et au sommet de chaque ascension, un panorama hors du commun sur le Cercle arctique vous attend. « C’est une activité extrême dans des territoires inhabituels, poursuit Carreras. Le Canada ou la Norvège sont des sites d’escalade mieux connus que le Groenland, mais ici, vous escaladez dans la calotte glaciaire. C’est épique ! » Avancer sur la glace avec seulement quatre petits points d’ancrage, c’est une expérience que peu de fans d’escalade ont l’occasion de vivre. « La sensation d’être suspendu dans les airs vous donne une perspective unique sur le reste du monde. »
DANS LES ENVIRONSvoir/faire
KayakGlissez le long des
icebergs et explorez l’étonnante côte po-
laire à bord d’un kayak groenlandais tradi-
tionnel. C’est le même bateau qui a servi, il y a quelque 4 000 ans, aux premières vagues
d’immigrants. greenland.com
AuroresSuivez le guide qui vous ouvrira la voie dans le froid d’une
nuit de la périphérie d’Ilulissat, en direc-
tion du plus fascinant des spectacles
qu’offre la nature : les aurores boréales. pgigreenland.com
Ilulissat
Ilulissat, Groenland
Grimper sur la glace, ça vous dit ? pgigreenland.com
Le matos est fourni, mais pas
des nerfs d’acier.
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Même pour les alpinistes plus expérimentés, l’escalade d’une coulée de glace reste un challenge coriace. Ce que vous pouvez imaginer sans mal si vous vous êtes retrou-
vés face à une cascade gelée, et même à une plaque de verglas. Ô débutants, sachez qu’il n’y a pas grand-chose à quoi s’agripper et que chaque contact est l’occasion d’une glissade périlleuse. « L’es-calade sur glace n’est pas aussi intuitive que sur la roche, raconte Marc Carreras, directeur général de PGI Greenland. La montagne est un défi tout à fois technique, physique et mental. Sur la glace, le cerveau joue un rôle bien plus important. La glace n’est pas très stable et vous contraint à être patient. Elle vous oblige à maîtriser une technique spécifique. Vous allez devoir sortir de votre zone de confort ! » Heureusement, des outils sont là pour vous aider : un piolet dans chaque main, et aux pieds, des crampons dotés de pointes énormes pour mordre dans une matière pareille à du verre. Les grimpeurs sont encordés et assurés à des points d’accroche dans la roche, sous l’assurance d’un guide de haute montagne. Dès lors, les chances de glisser s’amincissent. « Une règle unit les pratiquants : ne pas tomber », rigole Car-reras. Le vrai test sera de maintenir votre concentration malgré le froid terrible. « La température peut tomber très bas, com-mente Carreras. L’an dernier à IIulissat, nous avons battu des records avec des températures régulières sous les – 20 °C.
CONSEIL D’EXPERT« COGNEZ DANS LA GLACE COMME DANS UN BALLON. DES COUPS SECS. GARDEZ TOUJOURS VOS TALONS LE PLUS BAS POSSIBLE, AU PIRE À 90 ° DE LA PAROI. ET TOUT IRA BIEN. »
Rencontres Partagez des
moments avec les Inuits à la découverte de leurs rites ances-
traux. Vous assisterez au kaffemik : les fa-
milles groenlandaises vous invitent chez
elles à manger, boire et à goûter à la bonne
humeur locale. touristnature.com
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M ATOSAC T I O N
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MONTRESpar Gisbert L. Brunner
Depuis que l’Apple Watch est sortie en avril, les maisons historiques sont confrontées à un dilemme : doivent-elles se positionner face au géant de l’e-technologie ou insister sur leur cœur de métier, la pièce d’horlogerie dans toute sa splendeur ? Chez TAG Heuer, la réponse est simple : faire les deux. Dans la foulée de l’annonce du lancement au salon de Bâle, la marque a révélé sa TAG Heuer Connec-ted. L’horloger suisse a uni ses forces à celles d’Intel et de Google, pour créer une alternative crédible et luxueuse à la marque à la pomme. Malgré l’attrait de la technologie connectée, il ne renie rien de ce qui consti-tue sa signature séculaire, assure Jean-Claude Biver, son PDG. « C’est avant tout une montre. » Le boîtier est un 46 mm titane d’après les codes traditionnels du manu-facturier de la Carrera. La nouveauté est dans l’écran anti-rayures et tactile en cristal de saphir, qui enferme un système sophistiqué de micro-ordinateur.tagheuerconnected.com
LA NOUVELLE GÉNÉRATION TAG Heuer dévoile une montre connectée pour s’imposer dans la course vers demain.
La TAG Heuer Connected permettra aussi de sauvegar-der ou télécharger des don-nées depuis le Cloud via une
connexion Wifi ou depuis votre Smartphone par Blue-tooth. Le bijou de TAG Heuer
est bilingue Android /IOS, mais certaines fonctionnali-
tés du système d’exploitation Apple lui seront interdites.
La TAG Heuer Connected utilise
un système de charge-ment sans fil à induction.
Son autonomie est annoncée à 30 heures,
après charge.
Une gamme d’applis dédiées à la TAG Heuer Connected sera disponible en téléchargement à partir de Google Play Store.
La montre dispose de capteurs externes connectés aux appli-cations dédiées à la santé et au sommeil, et peut enregis-trer des messages vocaux.
La première version digitale reprend les classiques de la
marque helvétique : design de chronographe et mécanisme
à trois aiguilles. Trois cou-leurs (bleu, noir, blanc) ac-compagnent le lancement, mais de nouvelles déclinai-
sons à venir permettront une personnalisation infinie.
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M ATOS
L’ESPRIT DU FUTUR Jean-Claude Biver présente la 1re montre connectée de TAG Heuer.
Jean-Claude Biver, patron de TAG.
The Red Bulletin : Quelle est l’idée derrière la création de TAG Heuer Connected ? Jean-Claude Biver : L’idée est dans notre slogan : « l’avant-garde depuis 1860 ». On a donc le devoir de rester en 2015 à l’avant-garde. C’est un proces-sus permanent. TAG Heuer parle à la fois de tradition et d’innovation, et en ce sens, notre montre connectée répond parfaitement à cette logique. Comment est-elle née ? On est venu à TAG Heuer Connected grâce à Apple. L’industrie horlogère suisse n’a jamais été très investie dans le concept de la technologie connectée. Nous avons toujours pensé qu’il s’agissait d’un mar-
ché périphérique, pour le sport et les activités outdoor. Mais l’Apple Watch nous a secoués, elle nous a même fait une petite frayeur. Quand elle a débarqué sur le marché, on s’est rendu compte qu’on allait devoir vite se bouger pour rattraper notre retard. Vous êtes associés à deux géants, Intel et Google…La seule façon de gommer notre retard technologique était de collaborer avec des partenaires au même niveau d’expertise que Apple. Pour le software, Google et son système Android était notre unique option : il tient 70 % du marché mondial. Pour le hardware, Intel est l’un des leaders mondiaux. Tous deux sont nos partenaires stra-
tégiques : Google nous donne le châssis et Intel le moteur. Se connecter aux leaders signifie que nous serons toujours à la pointe car nous suivrons leurs développements technolo-giques. Acheter une technologie simple, c’est l’assurance d’être rapidement dépassé. TAG Heuer a développé le hardware aux côtés d’Intel, ou les idées sont-elles toutes venues du géant américain ? Intel nous a fait de multiples suggestions. La dernière
consistait à utiliser un véritable ordinateur. Durant l’été 2014, il était encore question d’utili-ser un microprocesseur, comme le font Apple et d’autres fabricants. Mais, après réflexion, les ingénieurs sont venus nous voir avec quelque chose de la taille d’une pièce de monnaie, mais rem-plie de composants électro-niques. Et quand on leur a de-mandé ce que c’était, ils nous ont répondu : « un ordinateur ». Incroyable ! Ils nous ont expli-qué que cet élément était facile à manipuler avec un écran et un clavier. J’ai répondu que nous pourrions utiliser cette technologie aussi longtemps qu’elle serait à la page. Un ordinateur, cela signifie une bonne autonomie… Et c’est le cas, tant que vous utilisez les fonctionnalités au-tonomes. Vous pouvez écouter de la musique ou consulter la météo. Mais pour accéder à toutes les fonctionnalités, vous devrez vous connecter au wifi ou au bluetooth via votre smartphone. La Connected reste avant tout une montre, même si elle contient un micro-ordinateur.L’ennui avec les montres connectées, comme avec les smartphones, c’est qu’elles sont vite obsolètes. Devrons-nous acheter un nouveau modèle tous les deux ans ? Absolument pas ! Vous aurez la possibilité d’installer de nou-veaux softwares, comme c’est le cas avec votre smartphone. Bien sûr, celui qui voudra avoir les outils dernier cri, comme la montre avec une caméra inté-grée, ne pourra faire autre-ment qu’en acheter une neuve. Je crois que ceux qui inves-tissent dans ces achats savent que la technologie progresse en permanence, et ils ac-ceptent l’idée de devoir se mettre à jour. J’avoue que nous manquons d’expérience dans ce domaine, c’est un terrain vierge pour nous. Nous allons apprendre son fonction-nement au fur et à mesure.
« TAG Heuer, c’est la tradition et l’innovation. Cette montre répond à
nos fondements. »
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Plus attendue encore que la Bentayga, la
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Elles portent le nom de l’ingénieur moteur Harry Weslake, et du designer
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Retour fracassant Alfa Romeo revient avec une berline qui décoiffe !
LE LUXE ET LA BEAUTÉ Bentley fait s’évader la tendance SUV. Les ventes conséquentes de SUV ont éveillé l’appétit des carrossiers du luxe. Pour ceux qui ne trouvent pas assez cossu le dernier-né de Range Rover, jetez un œil sur le Bentayga, le SUV de Bentley. Son moteur, un 6 litres W12 bi-turbo, développe 600 chevaux. L’habillage intérieur a été dessiné par une équipe maison et il offre un très haut degré de luxe et de détail qui ne peut être que le fruit de l’expérience. Et, comme tou-jours, le client a le choix entre une gamme infinie de couleurs, de nature de cuirs et d’essences de bois. On aurait les poches aussi bien remplies que celles de Crésus, on n’hésiterait pas. La Bentayga est tout simplement irrésistible ! bentleymotors.com
Le prix et les performances de la dernière version de l’Alfa Roméo Giulia rivalisent avec les meilleures berlines compactes. Avec son moteur de 510 chevaux et le 0 à 100 km/h dompté en 3,9 secondes, elle concurrence la BMW M3 Berline, l’Audi RS4 et l’AMG C63 de Mercedes. Mais là où les autres font naître de l’admiration, Alfa Romeo crée de l’amour. Si, si ! Après une longue absence des podiums des grands salons internationaux, la marque italienne frappe un grand coup qui fera claquer fort
les mains des passionnés de mécanique. Si la firme milanaise prévoit d’autres versions de la Giulia, elle a lancé son fleuron en tête de gondole. La machine à fantasmes est dotée d’un moteur en aluminium 2,9 l V6 bi-turbo à essence, conçu avec l’expertise de Ferrari. Les designers maison n’ont pas oublié les muscles, lovés sous la légendaire élégance de cette Italienne. La Giulia se dégage des canons de la concurrence allemande et renoue avec ses plus fervents admirateurs. alfaromeo.com
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LA PLAYLIST MATT BERNINGERAprès la sortie de leur sixième album Trouble Will Find Me en 2013, les Américains de The National se sont lancés dans une tournée mon-diale de 18 mois. Le chanteur Matt Berninger a dit non à du repos, préférant retourner en studio avec son pote Brent Knopf (Menomena, Ramona Falls) pour travailler un projet parallèle, El Vy. À l’inverse de la signature légère et mélancolique de The National, Return To The Moon, premier effort studio du tandem, se nourrit de riffs new-wave et de rythmes disco optimistes. Matt Berninger dévoile les chansons et artistes qui ont inspiré ce nouveau disque. elvy.co
« J’ai passé des années à tenter d’écrire des mélodies suscep-tibles de concurrencer celles de Leonard Cohen. C’est juste im-possible. Ma part de Cohen, dans l’album qu’on est en train d’écrire avec El Vy (projet en duo avec Brent Knopf de Menomena, ndlr), est dans le titre Sleeping
Light. J’essaie d’y convoquer l’homme à femmes que je suis, mais je dois bien reconnaître que je ne suis pas très sexy. »
Leonard CohenFamous Blue Raincoat [de Songs Of Love And Hate]
« Quand j’ai commencé à écrire Return To The Moon, je regardais We Jam Econo, un documentaire sur le groupe punk US Minute-men, et l’amitié entre deux des membres, D. Boon et Mike Watt. Ça parle d’amour, de douleurs, et des claques qu’on prend à l’ado-lescence. Le film m’a remué et a
inspiré les personnages de mes chansons. This Ain’t No Picnic est une des plus belles réussites de Minutemen. »
« Comme mes potes de lycée, j’écoutais Van Halen, Rush et AC/DC. Tout a changé quand ma sœur a rapporté Bigmouth Strikes Again des Smiths. C’est en le découvrant que j’ai com-mencé à me construire, c’était aussi la première fois que je com-prenais que la musique était autre
chose que du plaisir. Les Smiths plongent dans les ténèbres et transforment leurs pensées en de grandes chansons pop. »
« J’adore cette chanson. J’adore aussi le clip, Simon Le Bon et son groupe font les malins sur un gros yacht en compagnie de top models. C’est ma vision de la belle vie, j’ai toujours rêvé de ça. Mais regardez ce que j’ai fait de mes privilèges de rock star : je suis marié, j’ai des enfants et je
suis le leader de The National, un groupe qui ne posera jamais un orteil sur un yacht. Serais-je un loser ?… »
The SmithsBigmouth Strikes Again
Duran DuranRio
Minutemen This Ain’t No Picnic [de Double Nickels On The Dime]
Olivia Newton-JohnHopelessly Devoted To You
« Gamin, j’étais très raide dingue d’Olivia Newton-John. La pre-mière fois que je suis tombé amoureux, c’était soit d’elle, soit d’Annette Funicello qui présen-tait le Mickey Mouse Club. La musique d’Olivia Newton-John était charmante et pleine de romance, comme dans la chan-
son Hopelessly Devoted To You. Pour un môme de 12 ans, c’était hyper puissant, impossible de lui résister. »
LE GADGETBatband
Au lieu d’être placés sur ou dans les oreilles, ces écouteurs se portent sur la tête. La musique est lue grâce à la conduction osseuse : les os crâniens transmettent les vibrations et les ondes à l’oreille interne. Les oreilles sont à l’air libre, et l’utilisateur reste attentif à ce qui se passe autour de lui. studiobananathings.com
LES VOIES DU TALENT
Trois femmes, autant de parcours qui devraient prendre de la valeur en
2016 ! Laissez-vous porter par leurs voix.
Dua LipaLa Londonienne de 20
ans a le même manager que Lana del Rey et son
premier album, New Love, a été coproduit par
Emile Haynie, de FKA Twigs. Dans le même
esprit : Sia, Adele Coup de cœur :
New Love
Miya FolickCette Californienne, ta-lentueuse compositrice,
s’inspire des chants bouddhistes, pour des chansons épurées et
mélancoliques. Dans le même esprit : Feist, Cat Power Coup de cœur : I Got Drunk
Alessia CaraLa Canadienne de 18 ans
au timbre ensorcelant a cartonné sur YouTube puis signé chez le géant
Def Jam. Dans le même esprit :
Lorde, The Weeknd Coup de cœur : Here
C U LT U R E
DEI
RD
RE
O’C
ALL
AGH
AN
, KIR
STIN
SIN
CLA
IR
ADRÉNALINEQuand les sports d’action s’affichent sur grand écran.
Point Break (1991) Le guerrier spirituel Bodhi ( Patrick Swayze) et son gang de surfeurs braqueurs face à l’ancien footballeur américain, devenu un agent du FBI en infiltration (Keanu Reeves).
Cliffhanger (1993) Sylvester Stallone est dans la peau de Gabe Walker, un guide de montagne poursuivi dans les Rocheuses par une bande de mercenaires menée par John Lithgow.
Terminal Velocity (1994) Charlie Sheen est un instruc-teur de parachutisme qui rencontre Nastassja Kinski, ex agent du KGB. Ils décident de contrecarrer les plans dorés de la mafia russe.
Ramirez a dû apprendre
le surf pour Point Break.
PROCHAINES SORTIES
Le meilleur est toujours à venir.
C U LT U R E
CINÉThe Revenant
Le nouvel ambitieux projet de Alejandro Iñárritu, réalisateur de Birdman, est un thriller épique.
Leonardo DiCaprio incarne un trappeur lancé dans une folle vengeance contre des hommes qui l’ont laissé pour mort.
En salle le 26 février. foxmovies.com
GAMINGLego Marvel’s Avengers
Captain America, Hulk et Iron Man ont sont aussi des figurines Lego, dans un jeu vidéo. Il suit les aventures cinéma-tographiques des héros de Marvel, de leur unification à L’Ère d’Ultron, sorti l’an dernier. Disponible sur toutes les plateformes le 26 janvier. lego.com
SÉRIEVinyl
La toute dernière série de HBO est produite par Martin Scorsese et Mick
Jagger. Elle raconte l’histoire d’un label new-yorkais des années 70, et promet
des quantités de sexe, drogues et rock’n’roll. James Jagger, fils de, joue le leader d’un groupe punk. hbo.com
AC T I O N
The Red Bulletin : Quelle a été votre réaction quand on vous a proposé le rôle de Bodhi, ce dingue de sports extrêmes qui devient braqueur de banques ? Édgar Ramirez : J’avais 13 ans quand la version originale de Kathryn Bigelow est sortie (en 1991, ndlr). Ce film m’a beaucoup inspiré. Mais de là à imaginer qu’un jour j’aurais à tenir le rôle phare ! C’est le personnage qui m’impressionnait le plus, pour sa liberté et son combat spirituel. À l’époque, la société n’était tournée que vers l’argent et le profit, et le héros se battait contre ça. Aujourd’hui, nous payons le prix de tous ces excès et les gars, dans ce remake, se mettent à l’action. Leur objectif n’est pas seu-lement de se rebeller contre le système, mais de le faire tomber.Combien de cascades avez-vous réalisées ? Autant que possible, du moment que ma sécurité était assurée. Parfois, nous sommes allés un peu plus loin que ce principe. Quand on a tourné les scènes d’escalade aux chutes Angel, au Venezuela, j’étais à 900 mètres au-dessus de la plus haute cascade du monde. J’ai aussi appris à surfer à Tahiti une des plus grosses vagues du siècle. On a vraiment tourné tout ça. C’était plus qu’une production, c’était une expédition. Quels spécialistes des action sports vous ont épaulé ? C’était un immense privilège que d’avoir Laird Hamilton comme prof de surf, Xavier de Le Rue pour apprendre le snowboard, et Chris Sharma pour maîtriser l’escalade. Ils étaient là pour nous enseigner les techniques de leur sport, mais aussi pour nous soutenir émotionnellement. C’est grâce à leur mental qu’ils réa-lisent des trucs impossibles. Point Break en salles le 3 février.
FILM
NO LIMITSÀ l’occasion de la sortie du remake de l’excellent thriller Point Break, nous avons rencontré Édgar Ramirez, le nouveau Bodhi.
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HBO
Gravir une montagne, et après ? En gravir une autre, ainsi vous ferez du chemin.
Capricorne22. 12.–20. 1.
Exercez-vous à l’art du combat et embrassez votre adversaire.
Bélier21. 3.–20. 4.
On ne fait jamais qu’avancer, alors au diable le doute et en avant toute !
Cancer22. 6.–22. 7.
Ne vous appesantissez pas sur vos erreurs ! Vous vous sentirez ainsi bien plus léger.
Balance24. 9.–23. 10.
Ne fuyez pas la solitude. Elle vous mènera au fond des mers ou de votre âme.
Verseau21. 1.–20. 2.
Le nombre de vos victoires importe moins que celui de vos amis. Chérissez-les !
Taureau21.4.–20. 5.
Votre malheur est d’être roi en démocratie. Patience ! Votre heure viendra.
Lion23. 7.–23. 8.
Méfiez-vous de vous-même sinon votre bienveillance excessive vous perdra.
Scorpion24.10.–22. 11.
Cessez de cogiter, surtout en amour, et laissez-vous aller.
Poisson21. 2.–20. 3.
Parlez à vous-même. L’essentiel est en vous. Vous ne monologuerez jamais plus.
Gémeaux21. 5.–21. 6.
Sachez que les choses ont un nom et que les noms sont imparfaits. Et alors ?
Vierge24. 8.–23. 9.
L’amour peut être mortel. Offrez votre cœur uniquement si quelqu’un vous donne le sien.
Sagittaire23. 11.–21. 12.
C U LT U R EAC T I O N
KAINRATHL’horoscope de 2016. Conseils à suivre ?
THE RED BULLETIN 87
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AUSSI AU MENU
Moto, basket, chiens de traîneau...
2015 s’achève en variété.
Des moteursLa Park&Suites Arena
fait le plein ce week-end pour la finale du cham-pionnat de France du
SX Tour. Une première à Montpellier.ps-arena.com
12décembre
Du KilianLes 2 courses de la Font
Blanca ouvrent la Coupe du monde de ski
de montagne 2016 à Vallnord, en Andorre,
avec Kilian Jornet.fontblanca.ad/fr
16janvier
Du chienLa Grande Odyssée est le must des courses de chiens de traîneau en Europe : 1 000 km en onze jours en Savoie
et Haute-Savoie.grandeodyssee.com
09janvier
Des étoilesPour un soir, toutes les étoiles du basket-ball de la Pro A française
font le show du All Star Game dans le tout frais
AccorHotels Arena.lnb.fr
30décembre
AG E N DA
Le Dakar n’épargne personne. Loeb en est conscient.
3 janvier Loeb face au Dakar Buenos Aires
Pour sa première participation au rallye-raid, Sébastien Loeb crée l’événement du Dakar 2016 en prenant le volant d’une 2008 DKR16, l’un des 4 buggies Peugeot en course. Accompagné de son fidèle copilote Daniel Elena, le nonuple champion du monde des rallyes a deux semaines pour ap-privoiser les pistes qui traversent l’Argentine et la Bolivie. Et nous faire rêver. dakar.com
16 décembre Star WarsDans toutes les galaxies
Le réveil de la Force, l’opus n°7 de la célébrissime saga intergalactique, débarque en sortie nationale. Le premier volet de la nouvelle trilogie, désormais propriété de Walt Disney Company, ne démode pas R2-D2, Han Solo, Luke Skywalker et les autres. Ils sont immortels. starwars.com
8-9 janvier Neige et sonLes Angles
« Music, Ride et Cool Attitude », telle est la promesse faite par le festival pyrénéen Garosnow aux fans de musique électronique. Après une ouverture aux Angles, l’événement se baladera les week-ends suivants dans les stations de Cauterets et Gourette. garosnow.com
16-22 janvier Red Bull LinecatcherTignes
18 stars du ski freestyle backcountry réunies pour un nouveau Red bull Linecatcher qui leur permettra, cette fois, d’exploiter les pentes de Tignes. Ses cou-loirs, barres rocheuses et obstacles naturels (ou faits main) réserveront des surprises, que l’on soit engagé ou au spectacle, en direct sur redbull.com/linecatcher
88 THE RED BULLETIN
* Vis en bonnet. De la montagne à la ville.
Le Wings for Life World Run est proche. Alors, lancez-vous !
La première astuce met un terme à votre vie sédentaire : « Il s’agit simplement de s’y résoudre et le faire sans plus attendre ! » Procrastiner trahit un manque de courage. « La morphologie de l’homme a toujours été
taillée pour la course, il n’y a donc aucune raison de ne pas vous y mettre. »
Ensuite il faut une feuille de papier vierge : « Notez chaque jour le nombre de km courus. » La distance et la vitesse importent peu. « Courir est toujours mieux que rester sur votre canapé. » Placée bien en évidence, la pile de feuilles de Schiester consigne toutes ses séances, aussi bien celles à tra-vers les déserts et la neige éternelle que ses tous premiers mètres dont il se souvient le plus. « Je pesais 100 kg et voulais parcourir d’une traite les trois km séparant mon domi-
cile du château local. » Sa première tentative s’arrête à la boîte aux lettres au bout de sa rue. « Mais je ne me suis plus arrêté depuis, chaque jour la feuille de papier est là pour me le rappeler. » La récompense constitue la troisième astuce de l’ex gourmet. « Après l’effort, le réconfort. Une douche, des vête-ments propres et on se sent revivre. On peut alors apprécier une bonne bière en admirant le coucher du soleil. Mais pour ça, il faut d’abord se bouger le popotin. » C’est comme faire tourner une grande roue. « La mettre en mouvement demande un effort impor-tant, puis une fois lancée, l’effort à fournir diminue, jusqu’à donner l’impression qu’elle tourne d’elle-même. »
AC T I O N AG E N DA
Le 8 mai 2016, le top départ du Wings for Life World Run 2016 sera donné en simultané dans
34 sites à travers le monde. Serez-vous celui ou celle qui échappera le plus longtemps aux voitures balais ? Infos, conseils et inscription sur : wingsforlifeworldrun.com
À VOTRE PORTÉEComment se lancer et ne plus s’arrêter.
RécompenseOn a tous nos petits
plaisirs. Une pâtisserie, un verre de vin, de la
musique ou encore un bon livre sur le canapé.
Mais n’oubliez pas : une récompense im-plique l’accomplisse-
ment d’un effort. À bon entendeur…
NotesVous y inscrivez vos
séances quotidiennes. Important : notez uni-quement la distance courue réelle, évitez les objectifs et autre
programme d’entraînement. Gardez
la feuille bien en évidence chez vous.
DémarrageÀ partir de maintenant,
fini les excuses : on s’y met et on ne lâche plus. La procrastination
est à bannir, n’attendez plus pour mener une vie saine et active. (Oui, vous pouvez finir de lire
cette page.)
« UNE FEUILLE VIERGE »Surpoids, cigarette, alcool… Christian Schiester ne tenait pas la forme. Il se met à la course à pied et devient un coureur de l’extrême. Ses 3 astuces pour se relancer.
Christian Schiester, Autrichien à suivre.
90 THE RED BULLETIN
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GUEST WINNER
UN FILM ENTRE SHOOTING NOCTURNE,FREESKI AU MILIEU DES VAROSSES ET FONDUE SAVOYARDE,
BREF, DU PUR SAM !
SAMFAVRET
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IL N’ÉTAIT JAMAIS VENU À CHAMONIX. IL A EU DE LA CHANCE DE VENIR Y RIDER AVEC SAM FAVRET, L’ENFANT DU PAYS ET PRODIGE DU SKI BACKCOUNTRY. DÉCOUVREZ LA SEMAINE FOLLE DE MATTHIEU GIUSTINI, VAINQUEUR DE LA WHITE SESSION 2015.
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Les températures chutent, mais aucun souci si vous êtes bien équipés : avec notre guide des meilleurs pièces et accessoires pour vous protéger du froid, vous serez parés à toutes les éventualités hivernales.
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Avec cet essentiel des sports d’hiver, vous pouvez réchauffer vos mains
glacées à l’aide d’un simple bouton. Et il n’y a pas qu’une seule
température : chaque doigt peut être réchauffé individuellement, avec trois niveaux de chaleur au choix.
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Salut à toi
92 THE RED BULLETIN
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premier splitboard en 4 parties : deux skis étroits et deux pièces
au centre de la planche qui rentrent dans un sac à dos.
Résultat : des skis « tout-terrain » plus légers et maniables.
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THE RED BULLETIN 93
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classique des années 1970, alliant un design simple aux dernières technologies pour
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avec ses nombreuses solutions de soin, des bandages au plan
d’urgence : il peut être rassurant de l’avoir sur soi. Imperméable,
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94 THE RED BULLETIN
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THE RED BULLETIN 95
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96 THE RED BULLETIN
FRANCE
HORS DU COMMUN
DANS LA PEAU DE GOTAGAL e p a t r o n f r a n ç a i s d e C a l l o f D u t y m è n e l e j e u
L e D J s t a rc a l i f o r n i e n n o u sr e ç o i t e n m o d ec l u b a f f a i r e s
E l l e s o n t f a i ts e n s a t i o n
a u s a l o n d e G e n è v e
STEVEAOKI
DOSSIER AUTO
DU JAMAISVU EN F1U n p i l o t e d e
1 7 a n s a t t a q u el a s a i s o n
A pr ès le hit Sail, le déf i du nou vel A lbumAWOLNATION
Q u i e s t l e p r é p a r a t e u r m o t o q u ‘o n s’a r r a c h e à H o l l y w o o d ?
ROLANDSANDS
FRANCE
HORS DU COMMUN
TOUS À BORD8 MOIS DANS L’ENFER DES MERS Survivront-ils à la Volvo Ocean Race ?
CASQUE VERT EN MISSION AVECLE COMMANDODE PETE BETHUNE À l’assaut des piresennemis de la nature
LA PORSCHE 911 GT3 RS À L’ESSAIMark Webberse met bienau Nürburgring
L’ex-zonar d devenu ac teur sau ve le monde dans
J u rass i c Wo rl d
CHRIS PRATT
SPÉCIAL REBELLES
FINANCES, HARD ROCK,
CUISINE, SPORTIls sont partout,
suivez l’exemple !« J’ai écumé tous les castings, et on ne me conf iait aucun rôle »
FRANCE
HORS DU COMMUN
TROIS FOIS PLUS DOULOUREUX Une star du triathlonse met (presque) à nu
AU-DESSUSDE NEW YORKSUR UN FILJoseph Gordon-Levittrevit l’impensable
PIED AUPLANCHER
L’a cte u r JASO N C LAR KE l i b è re s o n i n sti n ct d e vi te s s e
ÉQUIPÉE NOCTURNETWERK ET POGO
AU GRAND PALAIS Dans la démesure
de la Yard Party
FRANCE
HORS DU COMMUN
L’acteur danois régale les fans du psychopathe ex traordinaire dans une série saignante
M ADS MIK K ELSEN
K I L I A N JO R N E TL’ h o m m e q u i d o m i n e l e s m o n t a g n e s
S N OWÀ H AU TR I S Q U ED é f i r e l e v é e n A n t a r c t i q u e
30
H A N N I B A L
H EURE S DE FÊTE
DA N S U N C L U B L O N D O N I E N
HORS DU COMMUN
FRANCE
HORS DU COMMUN
FRANCE
IBIZANuit sans fin
sur l’ île de la fête
LE CLUB DES HÉROS• Emilia Clarke• Luc A lphand• Jesse Hughes
PEP GUARDIOLA
« P o u r d e v e n i r m e i l l e u r, i l f a u t
d ’a b o r d d e v e n i r m o i n s b o n »
CE QUE VOUS APPREND UN ENTRAÎNEUR UNIQUE
MERCEDES A MG GTL’essai VIP sur circuit de David Coulthard
INDIA N A JE A NS
Les aventuriers du denim
perdu
1 648 Kilomètresavec des chiens de traîneau en Alaska
FRANCE
HORS DU COMMUN
Le DJ et producteur qui transpor te électro et hip-hop dans le futur
B R O D I N S K I
FRANCE
HORS DU COMMUN
LÀ-HAUT ESCALADEET MENTAL Qu’est-ce qui fait grimper Chris Sharma ?
PLUS VITE QUE
ÉVASION AU PAR ADIS
DES SURFEURS TROIS PROS
SUR LES SPOTSVIERGES DE
MADAGASCAR
AUX LIMITES DU COR PS HUM AINUU SS A I N B O LTA I N B O LT
FRANCE
HORS DU COMMUN
RED BULLMUSIC ACADEMYElle débarque à Paris !Notre agenda officiel
SAUVÉS PARLES AIRSEn mission avec dessecouristes volants
DE RETOUR007 EST
Craig, Seydoux, Batista… les hérosde SPECTRE se livrent en exclusivité
FRANCE
HORS DU COMMUN
Michel Bourez surfe la vague de l’excellence
Le guitaristefou d’AC/DCnous reçoiten enfer
MUSTANGWANTEDANDY
MURRAY
ANGUS YOUNG
« Le seul ad versaire que je dois bat tre, c’est moi-même »
LE G U E R R I E R DES OCÉANS
Coaché parA mélie Mauresmo, il ex plique son choi x critiqué
FRANCE
Hors-la-loi sur les toits
du monde
FRANCE
HORS DU COMMUN
N.W.A AU CINÉMA, RACISME, SUCCÈS… Ice Cube fait sa mise au point
FORD MUSTANGVS. BOSSHOSS Un essai rock’n’roll
Norman Reedus survivra-t-il aux zombies
dans la nouvelle saison de The Walking Dead ?
CO NTR E
TOUSSEUL
Photo de couverture par Michael Muller
CES CLOWNSQUI RISQUENTLEUR VIECoup de chaudsur les rodéos
FRANCE
HORS DU COMMUN
TOUT À FONDSPÉCIAL VITESSE
b û c h e r o n s p r o s ç a va d é b i t e r !
m o n t a g n e s r u s s e s j o u a b l e e n m o t o ?
s o n , s p o r t , s c i e n c e p a r l a v o i e r a p i d e...
O U T I L S P O U RU N O U T D O O R
T R È S C O O L
D I P L OD e R o m e à K i n g s t o n
s o n t o u r d u m o n d ed e l a f ê t e
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L a s t a r d e l a F 1 D a n i e l R i c c i a r d or o u l e à l ‘ a n c i e n n e e n S i c i l e
LE TRIP ITALIEN
P H O T O G R A P H I É PA R J I M K R A N T Z
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12 € SEULEMENT POUR 12 NUMÉROS
GLASGOW, ÉCOSSE, 3 octobre 2015Un rider en action sur des modules évolutifs, un full pipe de la taille d’un camion, des lignes « surprises » : pour sa vidéo Kaleidoscope, le pro écossais Kriss Kyle a pensé le BMX-park du futur, et nous offre une expérience optique sans précédent. redbulletin.com/kaleidoscope
THE RED BULLETIN NUMÉRO 50 PARAÎTRA LE 13 JANVIER 2016
MAKES YOU FLY
« Le tournage futun régal. Mais j’ai eu des vertiges pendant un long moment. »Kriss Kyle sait apprécier les bonnes journées de taf.
98 THE RED BULLETIN
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Pour un moteur plus jeune, plus longtemps
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En 2015, Peugeot a fait son retour en Rallye Raid, l’une des disciplines les plus exigeantes au monde. Vitesse, terrains
exigeants et températures extrêmes exigent performance autant que protection. C’est pourquoi l’équipe PEUGEOT
TOTAL a choisi Total Quartz, l’huile moteur qui protége le moteur de la Peugeot 2008 DKR contre le vieillissement
prématuré, challenge après challenge. Elle a été testée sur la piste et est maintenant disponible pour tous.
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