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5S68 Douleurs, 2005, 6, hors série 1 Céphalées TO03 PERCEPTION ET PRISE EN CHARGE DES CÉPHALÉES PAR ABUS MÉDICAMENTEUX : ENQUÊTE EN MÉDECINE GÉNÉRALE V. Rousselon (1) , C. Créac'h (1) , M. Sarrazin (2) , S. Flory (2) , M. Cancade (1) , M. Navez (1) 1. Centre de traitement de la douleur - CHU, Saint-Étienne, France. 2. Réseau épidémiologique ALOESS, Le Chambon-Feugerolles, France. La prise en charge des Céphalées par Abus Médicamenteux (CAM) reste encore trop souvent réservée aux spécialistes et aux centres de traitement de la douleur (CTD). Afin de comprendre les facteurs de résistances à la prise en charge ambulatoire des CAM, nous avons mené une enquête auprès de 54 médecins généralistes (MG) de janvier 2003 à avril 2004. Il s’agissait des médecins traitants de patients en abus médicamenteux suivis au CTD stéphanois. Notre objectif était d’apprécier par des entretiens semi-structurés réalisés en cabinet, la connaissance de la pathologie par les MG, les difficultés concernant le dépistage des CAM, l’adaptation des thérapeutiques, et la réalisation du sevrage médicamenteux. Parmi les 51 MG ayant accepté l’entretien, seul un sur deux disait connaître le diagnostic de CAM ; les CAM semblaient dans tous les cas imparfaitement connues et sous-estimées en fréquence. La recherche d’une auto-médication semblait difficile à effectuer en pratique (manque de temps, patients consultant rarement…). Paradoxalement, la gestion des thé- rapeutiques anti-migraineuses ne semblait pas leur poser de problème, ou du moins pas plus que dans d’autres patholo- gies chroniques. Par contre, ils semblaient assumer plus dif- ficilement les co-morbidités psychiatriques associées. Enfin, 80 % des MG se disaient favorables aux sevrages ambula- toires, mais en souhaitant 1) que le CTD initie les proto- coles de sevrage en particulier chez les patients acceptant mal la remise en cause de leurs traitements de crise 2) que la collaboration avec le CTD soit facilitée dans le suivi des patients les plus difficiles, nécessitant des prises en charge multi-disciplinaire. TO04 CÉPHALÉE DU LÉSÉ MÉDULLAIRE PAR HYPERRÉFLEXIE DU SYSTÈME NERVEUX AUTONOME V. Soriot (1) , S. Soriot-Thomas (2) , F. Clere (3) , E. Serra (4) 1. CHR/CHU, Abbeville/Amien, France. 2. Centre Calvé, Berck sur mer, France. 3. CHR, Chateauroux, France. 4. CHU/CHR, Amiens/Abbeville, France. Introduction : Les patients blessés médullaires peuvent développer une céphalée dont l’expression clinique répond aux critères IHS de la céphalée de tension. Méthodologie : Une mise au point des connaissances cli- niques et des mécanismes physiopathologiques est propo- sée à partir d’une revue de la littérature et de l’expérience clinique des auteurs [1-3]. Résultats et discussion : Seuls les patients présentant une lésion médullaire de niveau supérieur à D6 décrivent ce type de céphalée, et uniquement en cas de stimulation sous lésionnelle abdomino-pelvienne. La céphalée s’inscrit alors dans le cadre d’un tableau de dysautonomie médullaire, associant une dysréflexie autonome (variation tensionnelle, bradycardie, hypersudation, pilo-érection et la céphalée), une dysrégulation thermique, des troubles du transit, des troubles génito-sphinctériens. Le mécanisme en cause reste encore discuté ; cependant il est admis que l’hyperstimula- tion locorégionale du système nerveux végétatif induit une vasoconstriction abdomino-pelvienne, elle-même respon- sable d’une vasodilatation supra lésionnelle compensatrice. Le traitement de la cause (distension vésicale, stase colique majeure) est le plus souvent suffisant. Il est plus rarement nécessaire d’avoir recours à un traitement hypotenseur en cas d’emballement des symptômes et persistance d’une hypertension artérielle majeure. Conclusion : Cette mise au point sur les céphalées du lésé médullaire, outre son utilité pour les cliniciens, ouvre une perspective de réflexion complémentaire sur la physiopa- thologie des céphalées de tension. RÉFÉRENCES 1. Karlsson,Autonomic dysreflexia. Spinal Cord 1999;37:383-91. 2. Mathias C. Autonomic disturbances, in Spinal Cord lésions, in : Autonomic Failure, Oxford Medical publications 1992;839-81. 3. Perrouin-Verbe B. Les désordres neurovégétatifs des patients tétraplégiques, 14 ème entretien de garches, Ed Frison Roche. TO05 DOSAGE DE LA SÉROTONINE TOTALE PLASMATIQUE ET PLAQUETTAIRE AINSI QUE DU NIVEAU DE MÉLATONINE PLASMATIQUE DANS L ALGIE VASCULAIRE DE LA FACE D. Valade (1) , J. Callebert (2) , I. Malissin (1) , J.M. Launay (2) 1. Centre d’Urgences des Céphalées, Hôpital Lariboisière, Paris, France. 2. Laboratoire de Biochimie, Hôpital Lariboisière, Paris, France. Objectif : Déterminer l’implication de la sérotonine et de la mélatonine dans la genèse de l’algie vasculaire de la face. Méthodes : 89 patients du Centre d’Urgences des Céphalées : 64 hommes (71,9 %) et 25 femmes (28,1 %), moyenne d’âge 38,5 ans (15-62) incluant 77 formes épiso- diques (86,5 %) et 12 formes chroniques (13,5 %). 72 patients (79,1 %) ont été prélevés en dehors des périodes de crises et 19 patients (20,9 %) pendant les périodes où ils avaient des crises (2 patients ont été prélevés pendant la période de crise et en dehors de la période de crise). On a mesuré des niveaux de sérotonine totale plasmatique et pla- quettaire par chromatographie avec détection fluorimé- trique de haute performance et la mélatonine plasmatique par radioimmunologie. Résultats : Seuls les niveaux de sérotonine plasmatique sont significativement plus hauts dans les algies vasculaires versus

TO05 - Dosage de la sérotonine totale plasmatique et plaquettaire ainsi que du niveau de mélatonine plasmatique dans l’algie vasculaire de la face

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Page 1: TO05 - Dosage de la sérotonine totale plasmatique et plaquettaire ainsi que du niveau de mélatonine plasmatique dans l’algie vasculaire de la face

5S68 Douleurs, 2005, 6, hors série 1

Céphalées

TO03 PERCEPTION ET PRISE EN CHARGE DES CÉPHALÉES PAR

ABUS MÉDICAMENTEUX : ENQUÊTE EN MÉDECINE GÉNÉRALE

V. Rousselon(1), C. Créac'h(1), M. Sarrazin(2), S. Flory(2), M. Cancade(1), M. Navez(1)

1. Centre de traitement de la douleur - CHU, Saint-Étienne, France.2. Réseau épidémiologique ALOESS, Le Chambon-Feugerolles, France.

La prise en charge des Céphalées par Abus Médicamenteux(CAM) reste encore trop souvent réservée aux spécialisteset aux centres de traitement de la douleur (CTD). Afin decomprendre les facteurs de résistances à la prise en chargeambulatoire des CAM, nous avons mené une enquêteauprès de 54 médecins généralistes (MG) de janvier 2003 àavril 2004. Il s’agissait des médecins traitants de patients enabus médicamenteux suivis au CTD stéphanois. Notreobjectif était d’apprécier par des entretiens semi-structurésréalisés en cabinet, la connaissance de la pathologie parles MG, les difficultés concernant le dépistage des CAM,l’adaptation des thérapeutiques, et la réalisation dusevrage médicamenteux.Parmi les 51 MG ayant accepté l’entretien, seul un sur deuxdisait connaître le diagnostic de CAM ; les CAM semblaientdans tous les cas imparfaitement connues et sous-estiméesen fréquence. La recherche d’une auto-médication semblaitdifficile à effectuer en pratique (manque de temps, patientsconsultant rarement…). Paradoxalement, la gestion des thé-rapeutiques anti-migraineuses ne semblait pas leur poser deproblème, ou du moins pas plus que dans d’autres patholo-gies chroniques. Par contre, ils semblaient assumer plus dif-ficilement les co-morbidités psychiatriques associées.Enfin,80 % des MG se disaient favorables aux sevrages ambula-toires, mais en souhaitant 1) que le CTD initie les proto-coles de sevrage en particulier chez les patients acceptantmal la remise en cause de leurs traitements de crise 2) quela collaboration avec le CTD soit facilitée dans le suivi despatients les plus difficiles, nécessitant des prises en chargemulti-disciplinaire.

TO04 CÉPHALÉE DU LÉSÉ MÉDULLAIRE PAR HYPERRÉFLEXIE

DU SYSTÈME NERVEUX AUTONOME

V. Soriot(1), S. Soriot-Thomas(2), F. Clere(3), E. Serra(4)

1. CHR/CHU, Abbeville/Amien, France.2. Centre Calvé, Berck sur mer, France.3. CHR, Chateauroux, France.4. CHU/CHR, Amiens/Abbeville, France.

Introduction : Les patients blessés médullaires peuventdévelopper une céphalée dont l’expression cliniquerépond aux critères IHS de la céphalée de tension.

Méthodologie : Une mise au point des connaissances cli-niques et des mécanismes physiopathologiques est propo-sée à partir d’une revue de la littérature et de l’expérienceclinique des auteurs [1-3].

Résultats et discussion : Seuls les patients présentant unelésion médullaire de niveau supérieur à D6 décrivent cetype de céphalée,et uniquement en cas de stimulation souslésionnelle abdomino-pelvienne. La céphalée s’inscrit alorsdans le cadre d’un tableau de dysautonomie médullaire,associant une dysréflexie autonome (variation tensionnelle,bradycardie, hypersudation, pilo-érection et la céphalée),une dysrégulation thermique, des troubles du transit, destroubles génito-sphinctériens. Le mécanisme en cause resteencore discuté ; cependant il est admis que l’hyperstimula-tion locorégionale du système nerveux végétatif induit unevasoconstriction abdomino-pelvienne, elle-même respon-sable d’une vasodilatation supra lésionnelle compensatrice.Le traitement de la cause (distension vésicale, stase coliquemajeure) est le plus souvent suffisant. Il est plus rarementnécessaire d’avoir recours à un traitement hypotenseur encas d’emballement des symptômes et persistance d’unehypertension artérielle majeure.

Conclusion : Cette mise au point sur les céphalées du lésémédullaire, outre son utilité pour les cliniciens, ouvre uneperspective de réflexion complémentaire sur la physiopa-thologie des céphalées de tension.

RÉFÉRENCES

1. Karlsson,Autonomic dysreflexia. Spinal Cord 1999;37:383-91.

2. Mathias C. Autonomic disturbances, in Spinal Cord lésions, in : AutonomicFailure, Oxford Medical publications 1992;839-81.

3. Perrouin-Verbe B. Les désordres neurovégétatifs des patients tétraplégiques,14ème entretien de garches, Ed Frison Roche.

TO05 DOSAGE DE LA SÉROTONINE TOTALE PLASMATIQUE ET

PLAQUETTAIRE AINSI QUE DU NIVEAU DE MÉLATONINE PLASMATIQUE

DANS L’ALGIE VASCULAIRE DE LA FACE

D. Valade(1), J. Callebert(2), I. Malissin(1), J.M. Launay(2)

1. Centre d’Urgences des Céphalées, Hôpital Lariboisière, Paris, France.2. Laboratoire de Biochimie, Hôpital Lariboisière, Paris, France.

Objectif : Déterminer l’implication de la sérotonine et de lamélatonine dans la genèse de l’algie vasculaire de la face.

Méthodes : 89 patients du Centre d’Urgences desCéphalées : 64 hommes (71,9 %) et 25 femmes (28,1 %),moyenne d’âge 38,5 ans (15-62) incluant 77 formes épiso-diques (86,5 %) et 12 formes chroniques (13,5 %). 72patients (79,1 %) ont été prélevés en dehors des périodesde crises et 19 patients (20,9 %) pendant les périodes où ilsavaient des crises (2 patients ont été prélevés pendant lapériode de crise et en dehors de la période de crise). On amesuré des niveaux de sérotonine totale plasmatique et pla-quettaire par chromatographie avec détection fluorimé-trique de haute performance et la mélatonine plasmatiquepar radioimmunologie.

Résultats : Seuls les niveaux de sérotonine plasmatique sontsignificativement plus hauts dans les algies vasculaires versus

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Douleurs, 2005, 6, hors série 1 5S69

contrôle. Le niveau de sérotonine plasmatique et plaquet-taire est significativement plus haut dans les algies vascu-laires de la face épisodiques que dans les algies vasculaireschroniques (p < 0,01).Enfin, le taux de mélatonine est com-parable à celui des contrôles mais significativement plusbas en dehors des périodes d’attaque (p < 0,01).

Conclusion : Les périodes de crises de l’algie vasculaire dela face peuvent être corrélées à une petite augmentation dutaux de mélatonine. Le polymorphisme génétique desrécepteurs à mélatonine pourrait expliquer l’effet négatifou protecteur de la mélatonine durant les attaques d’algievasculaire de la face.

TO06 COMPARAISON DE L’EFFICACITÉ ET DE LA TOLÉRANCE

DE L’ACÉTYLSALICYLATE DE LYSINE (ASL), DU PARACÉTAMOL

ET D’UN PLACEBO, DANS LE TRAITEMENT DE LA CRISE DE

CÉPHALÉES DE TENSION ÉPISODIQUES DE L’ADULTE

F. Boureau(1), J.L. Grelot(2), N. Jude(3), R. Melka(4), C. Grisoni-Toto(5), R. Martin(6), B. Daguzan(7), P. Ben Soussen(8)

1. Hôpital Saint-Antoine, Paris, France.2. Médecin Généraliste, Aubagne, France.3. Médecin Généraliste, Paris, France.4. Médecin Généraliste, Saint-Ouen, France.5. Médecin Généraliste, Marseille, France.6. Médecin Généraliste, Marseille, France.7. Médecin Généraliste, Segre, France.8. Laboratoires Sanofi-Aventis, Paris, France.

Introduction : L’ASL (« ASPEGIC®») est un sel soluble de l’as-pirine ; cette étude est la 1ère à comparer l’ASL et le paracé-tamol dans les céphalées de tension épisodiques.

Objectif : Comparer l’efficacité et la tolérance d’une prise de1800 mg d’ASL (ASPEGIC“ 1000 mg,1 sachet),de 1000 mg deparacétamol, et d’un placebo dans le traitement de lacrise de céphalées de tension épisodiques de l’adulte(déf. « International Headache Society » 1988).

Matériel et méthode : Étude multicentrique française (47médecins généralistes), randomisée, en double-aveugle,double-placebo, groupes parallèles. Les patients devaientévaluer, lors d’une crise modérée à intense, l’intensité de ladouleur à l’aide d’une échelle visuelle analogique (EVA) de100 mm (0 : aucune douleur ; 100 : douleur très intense)avant la prise (H0), et 15 min, 30 min, 45 min, 1h, 1h30, 2haprès la prise, ainsi que le soulagement 2h après la prise(nul, faible, modéré, important, complet). Le SPID (« Sum ofPain Intensity Differences ») était le critère principal ; lesSPID (mm.h) ont été comparés par une analyse de cova-riance (covariable = EVA à H0) et les pourcentages depatients complètement soulagés par un test du CHI-2.

Résultats : L’analyse a été conduite dans la population en« intention de traiter » comprenant 471 patients (ASL :151,paracétamol : 157,placebo:163) dont 76 % de femmes, âgés

de 39,1 ± 11 ans. Le SPID était significativement (p < 0,05)plus élevé dans les groupes ASL (75,04 ± 44,91) et paracé-tamol (65,03 ± 45,41) que dans le groupe placebo (51,63 ±47,77), et dans le groupe ASL que dans le groupe paracéta-mol. Le pourcentage de patients complètement soulagésétait significativement plus élevé dans le groupe ASL(62/151, soit 41,1 %) que dans le groupe placebo (46/163,soit 28,2 %) mais n’était pas significativement différent dansles groupes paracétamol (51/157,soit 32,5 %) et placebo.Latolérance a été bonne et comparable dans les 3 groupes.

Conclusion : Cette étude montre que l’ASL et le paracéta-mol sont efficaces et bien tolérés dans les céphalées de ten-sion épisodiques de l’adulte, et que l’ASL est plus efficaceque le paracétamol.