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Vive la République numérique ! 39 Développement économique Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.

Tome 9 - Développement économique

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Tome 9 - Développement économique

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et de décentralisation, qui n’est pas encore ancrée dans les gènes de la culture française.Troisième frein, le soutien aux filières qui, en France, s’adresse trop aux anciens ou aux grands modèles. Les start-up ne doivent plus être obligées de rédiger des dossiers de 200 pages pour obtenir des aides publiques. Les énarques doivent apprendre à soutenir l’écosystème d’une start-up. Je soutiens, pour ma part, l’idée de rassemblement sur les territoires et de quartiers numériques comme ceux proposés par Fleur Pellerin. Ils existent déjà à Paris et en province. Il est essentiel de mieux les identifier, de renforcer ce maillage territorial et d’inciter les grandes entreprises à servir d’ombrelles au développement de PME innovantes, comme en Allemagne. Il faut aussi s’inspirer des liens très forts aux États-Unis entre public et privé, entre petites et grandes entreprises. Cela dit, la France a l’un des marchés de la connexion Internet les plus dynamiques et les plus compétitifs au monde en termes d’innovation – avec le triple play, les box – et avec l’un des débits fixes les meilleurs et les moins chers. Cet environnement technologique est excellent pour les start-up. Nous devons déployer rapidement le très haut débit fixe et la 4G, surtout dans les territoires reculés. Le développement des agglomérations de Rennes ou de Nantes est assez symptomatique du modèle de demain : télétravail et autoentrepreneuriat, mouvement qui révèle une tendance de fond. Si le XXe siècle a été celui des multinationales, le XXIe siècle sera celui de l’entrepreneuriat, en concurrence désormais avec le salariat. Les jeunes veulent plus d’autonomie, d’indépendance, de calme : le numérique

Aujourd’hui, petites et moyennes entreprises disposent, grâce à la révolution numérique, de gigantesques leviers de productivité : un boulanger ou une PME

bénéficient à peu de frais d’un système d’information auquel seule une multinationale avait accès il y a dix ans. Cette vague de désintermédiation de notre économie rapproche de plus en plus consommateurs et producteurs, et incite les PME innovantes et dynamiques à exporter davantage, à trouver de nouveaux clients, etc. Elle fait levier de croissance pour le secteur non numérique de notre économie. Mais il nous faut “monter en gamme” et “inventer” de nouveaux secteurs industriels de croissance pour les vingt ou trente ans à venir, comme la France l’a fait dans les années 1960 et 1970. Plutôt que de se focaliser sur la protection des secteurs traditionnels (automobile, nucléaire, informatique…), laissons leur chance de développement à de nouveaux secteurs sans être obnubilés par la plateforme américaine grand public d’Internet. L’approche française, et parfois européenne, me semble encore trop déprimée. Ne négligeons pas les microfilières, où apparaissent déjà les leaders mondiaux de demain. En France, nous ne sommes pas forcément les meilleurs pour développer d’immenses plateformes grand public, comme à l’époque du walkman. Pourtant, nous avons conçu le GSM et innové dans les télécommunications. Le développement d’Internet a été initié à la fin des années 1990 par un déploiement de fonctionnalités grand public (réseaux sociaux, moteurs de recherche, plateformes d’échanges),

souvent à l’initiative des Américains, du fait de la taille de leur marché, de leurs compétences en interface et en marketing, et de leur langue, qui leur donne immédiatement accès au monde entier. Pour autant, la France avance dans les domaines du “Peer to Peer”, des robots, des objets connectés.

“La France a l’un des marchés de la connexion Internet les plus dynamiques et les plus compétitifs au monde en termes d’innovation […] et avec l’un des débits les meilleurs et les moins chers. Cet environnement technologique est excellent pour les start-up.”

À nous de nous engouffrer dans ces filières “industrialonumériques”, sur lesquelles nous sommes bien positionnés grâce aux compétences de nos ingénieurs, à notre créativité, aux écosystèmes de nos pays… à condition de lever certains freins, à commencer par des élites insuffisamment numérisées qui ne pratiquent pas assez le digital et ne sont pas assez au fait des enjeux numériques de notre économie. Malgré cela, la société numérique est en train de devenir la société “tout court”.Deuxième frein, plutôt culturel, notre goût pour les grands projets colbertistes, alors que, dans cette économie, l’innovation surgit souvent de manière ascendante – sans être forcément liée à la recherche fondamentale –, se peaufine par collaboration, à l’opposé des économies hypercentralisées (comme dans l’industrie nucléaire). Il va falloir que cela bouge du côté de la logique de coopération

L’expert Benoît Thieulin, président du Conseil national du numérique, fondateur et directeur de l’agence digitale La Netscouade

FttO à Mouilleron-le-Captif

“Aujourd’hui, nos entreprises seraient en difficulté si nous n’allions pas très vite les raccorder en très haut débit. C’est pour cela que le désenclavement numérique est aussi important que le désenclavement routier l’était il y a trente ans.”Alain Leboeuf, député de la Vendée

Le développement économique sur parolesdelus.com

La fibre s’installe à Mareuil-sur-Lay-Dissais

“Avant l’arrivée de la fibre, le magasin bénéficiait de l’ADSL. La fibre a permis un gain de rapidité et de fluidité, notamment au niveau de la télétransmission avec les organismes de mutuelles et de la Sécurité sociale.” Yann Maillard, opticien gérant de Mar’œil optique, à Mareuil-sur-Lay-Dissais (Vendée)

l’avis de l’expert

le leur permet. Nous allons vers une logique de repeuplement des territoires et vers un plus grand nomadisme. L’État et la puissance publique se doivent d’accompagner ce mouvement : raccorder tout le monde à l’Internet et partout, comme jadis, à l’électricité ou à l’eau courante.

> Pour en savoir pluswww.cnnumerique.fr

Retrouvez Benoît Thieulin

en vidéo sur parolesdelus.com

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Paroles d’élus Vous êtes chef d’entreprise, président de Lille’s Agency, président délégué de Nord France Invest, élu de CCI… Que le numérique vous a-t-il apporté ?Luc Doublet Ma société n’aurait pu se développer sans le numérique. C’était il y a déjà une trentaine d’années : Doublet a été l’une des premières entreprises de France à prendre conscience du rôle crucial, dans notre métier de fabricant de drapeaux, de la gestion de l’information, en particulier dans les postes graphiques… Grâce à la conception assistée par le numérique et à la gestion garantie de la colorimétrie, nous avons pris beaucoup d’avance, ce qui nous assure aujourd’hui des marchés comme les Jeux olympiques. D’ailleurs, nous disposons de cadres hautement qualifiés, ingénieurs ou doctorants, ce qui explique notre développement à l’international.Mais j’ai le même sentiment en tant que président de l’Agence régionale Nord France Invest, qui assure la promotion économique de Lille Région. Par exemple, actuellement, nous développons un project center unique au monde, qui peut répondre instantanément, sur place ou sur Internet, à toute question économique d’un investisseur potentiel : où sont les industries automobiles dans le monde ? Quelles sont les plus grandes marques ?J’ajouterais une spécificité de la région Nord-Pas-de-Calais : ici, nous avons pris l’habitude, entre Région et CCI par exemple, de travailler tous ensemble, avec des outils collaboratifs. Ce modèle de coopération – la “North Touch” à la flamande – fait partie de notre culture : même si nous ne défendons pas toujours les mêmes idées, nous coopérons et

nous collaborons. Avec le numérique, c’est notre marque de fabrique !Comment ressentez-vous cette stratégie numérique régionale qui se met au service du développement économique ?Il faut savoir que, dans le Nord-Pas-de-Calais, les services économiques de la Région orientés à l’international travaillent sur le même plateau que ceux de la CCI, de la Direccte et d’Ubifrance. Décloisonnés physiquement, ces services œuvrent ensemble ! Nous avons beau faire du numérique, nous savons aussi toute l’importance des relations humaines. Ce plateau reflète très bien, d’après moi, cette culture de coopération et de réseau, spécifique au Nord, que les élus ont aussi adopté. Si notre région est principalement tournée vers l’Europe du Nord, elle sait cependant préserver sa fonction de rencontre avec l’Europe du Sud… son rôle de traducteur.En matière de développement économique, quelles sont, pour vous, les technologies numériques les plus prometteuses ?La 3D par tous les bouts : il s’agit d’une révolution intégrale, un changement complet de paradigme dont nous devons prendre la juste mesure, au risque sinon de “crever” ! Regardez du côté des 3D factories aux États-Unis. Ce qui est arrivé à la musique ou au cinéma déferle sur les produits : comme sur ce site Internet qui commercialise des plans de montures de lunettes, que le client fabrique lui-même sur une imprimante à poudre ! Plus de transports, peu de logistique… toute la chaîne de valeur est bouleversée, préservant la poudre, avec laquelle l’objet est fabriqué et la créativité du plan !

Luc Doublet, président d’un groupe international éponyme, se confie sur le rôle prépondérant qu’ont joué les technologies numériques dans la réussite de ses activités, en particulier à l’exportation. Il y est question de modèle de coopération “à la flamande”, mais aussi de la prochaine révolution industrielle attendue avec l’avènement de l’impression en 3D, annonciatrice de nouveaux bouleversements dans l’organisation des activités économiques mondiales.

Leader. Le groupe Doublet est leader européen dans la fabrication de drapeaux, spécialisé dans l’impression et la fabrication de structures d’accueil et de communication (7 500 références réparties sur 35 gammes de produits).

Fonctions. Secrétaire général de la Fédération des agences de développement économique (Cner) et président de Nord France Invest, Luc Doublet préside aussi l’Office du tourisme de Lille, l’IRD, Lille’s Agency, le Bureau régional des congrès et CCI International. Vice-président de la CCI Grand Lille, il est trésorier du Medef Lille Métropole. Il préside aussi le Centre chorégraphique de Roubaix, le festival de piano Ars Terra et le Frac de Picardie.

3D. Pour découvrir l’impression en 3D, visionnez www.youtube.com/watch?v=8aghzpO_UZE

> Pour en savoir pluswww.lillesagency.com www.nordfranceinvest.frwww.doublet.com

L’élu Luc Doublet, président de Nord France Invest, agence régionale de développement économique, de l’Office du tourisme de Lille, de Lille’s Agency et de CCI International (Nord de France)

l’interview de l’élu

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Paroles d’élus Comment Saint-Étienne s’est-elle orientée vers le design, jusqu’à en devenir l’un des phares mondiaux ? Maurice Vincent Le design était présent dans l’ancienne École des beaux-arts : le lien entre arts et industrie y a toujours existé à travers la qualité des fabrications industrielles de Saint-Étienne, dans le textile, la rubanerie, mais aussi la gravure sur arme. L’initiative de l’École supérieure d’art et de design de Saint-Étienne, héritière des Beaux-Arts, de lancer, en 1998, la première Biennale internationale Design, était donc une évolution naturelle. Cette orientation ne fut pas qu’un parti pris esthétique dans la production de biens et de services, mais le fruit d’une réflexion globale sur la conception des produits, en vue d’améliorer à la fois leur esthétique et leur usage. Alors qu’il était peu question de design à l’époque, cette première manifestation a tout de suite rencontré le succès et s’est poursuivie jusqu’à celle de mars 2013, qui a accueilli plus de 140 000 visiteurs. En parallèle, j’ai inauguré en 2009 la Cité du design, largement financée par Saint-Étienne Métropole, avec l’aide de la Région et de l’État, et qui rassemble sur un seul site cette école, un centre de ressources et un centre de recherches. Enfin, en 2010, j’ai défendu la candidature de la Ville pour intégrer le Réseau des villes créatives de l’Unesco.En quoi cette adhésion participe-t-elle de la vision stratégique de réindustrialisation de votre territoire ?Ce réseau rassemble des villes, pour la plupart très grandes (Pékin, Shanghai, Kōbe, Buenos Aires, Montréal…), qui disposent d’une institution, d’une

réflexion et d’événements consacrés au design. Avec Graz, en Autriche, Saint-Étienne est l’une des plus petites, mais développe de belles coopérations avec ses cousines. Ce réseau nous apporte des échanges fructueux d’informations sur les innovations et les évolutions. Dans le cadre de l’Unesco, nous nous réunissons au moins une fois par an, sans compter les échanges entre nous de designers et d’expositions. Surtout, ce réseau nous offre une visibilité internationale.Quelles sont les retombées économiques d’un tel rapprochement, pour aujourd’hui et pour demain ?Sans négliger la dimension culturelle, j’ai demandé à mettre plutôt l’accent sur le lien entre design et économie. Avec de nombreux bénéfices à la clé, à commencer par l’École, beaucoup plus demandée et qui bénéficie d’une qualité supérieure de recrutement. De son côté, la Cité du design incite les entreprises locales (PME-PMI) à faire appel, voire à embaucher un designer, grâce à un chèque design qui prend partiellement en charge son intervention, en vue de faire évoluer leurs produits. Il en est de même dans les commerces de la ville. Nous comptons aussi un laboratoire qui se penche sur les nouveaux usages des objets, de sorte qu’aujourd’hui les deux dimensions du design, prospectiviste et économique, s’épanouissent dans notre ville. Ce n’est pas un hasard si cette dernière a été choisie comme ville-pilote pour tester l’ouverture de la 4G, une technologie qui renforcera encore l’attractivité économique de notre agglomération et complétera nos efforts de déploiement du très haut

Saint-Étienne a fait du design un moteur de son développement et de son rayonnement. Elle se développe comme territoire de création et d’innovation grâce à sa Cité du design, son école et sa Biennale. Elle prend ainsi son essor localement dans la tradition industrielle stéphanoise, mais aussi au niveau national et international comme seule ville française membre du Réseau des villes créatives Unesco design. De l’innovation au numérique, il n’y a qu’un pas que la Ville franchit avec le déploiement de la fibre et du réseau 4G.

Plus de 140 000 visiteurs, dont 485 journalistes, se sont rendus à l’édition 2013 de la Biennale du Design de Saint-Étienne. Elle rassemble plusieurs structures, dont l’École supérieure d’art et de design, sur le site de l’ancienne manufacture d’armes.

Inédit. La Ville et Saint-Étienne Métropole ont créé un poste de design manager, unique en France, au sein de la collectivité.

Réseau. Seule ville française membre du Réseau des villes créatives Unesco design, qui l’a consacrée comme porte d’entrée française en matière de design, levier stratégique pour les économies de demain.

débit. Nous sommes convaincus que les télécommunications et le numérique seront les moteurs de la création de nouveaux usages bénéfiques pour notre commune.Quelles sont les missions du “design manager”, poste récemment créé au sein de votre collectivité ?Cela fait trois ans que nous avons effectivement créé ce poste – unique en France – partagé entre la Ville et l’Agglomération, en lien avec la Cité du design. Il a pour objectif d’intégrer le design à la vie urbaine (nouveaux aménagements urbains, arrêts de bus, jeux pour enfants…) ainsi qu’aux politiques publiques menées par nos collectivités. Son rôle est aussi de renforcer les liens entre la Cité du design, les designers et les acteurs économiques.

> Pour en savoir pluswww.agglo-st-etienne.frwww.saint-etienne.frwww.citedudesign.com

L’élu Maurice Vincent, maire de Saint-Étienne, président de Saint-Étienne Métropole, sénateur de la Loire

l’interview de l’élu

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■ Multiservices. L’application TAN sur smartphone fournit plusieurs services aux usagers des transports en commun de l’agglomération nantaise. À tout moment et en toute sécurité (authentification, cryptage des données), on peut acheter des tickets – à l’unité ou par carnets – pour la navette aéroport, et valider ces tickets dématérialisés, contrôlés grâce à un flashcode généré automatiquement. L’application fournit aussi des informations générales (horaires, arrêts les plus proches), le meilleur itinéraire, des alertes, un espace personnalisé, etc. Elle est disponible gratuitement sur les plateformes Apple et Google (85 % des smartphones concernés).

■ Ticket mobile. Après un lancement en mars 2012, la TAN a proposé en octobre une troisième version avec – première nationale dans les transports urbains – une gamme de m-ticket. Une page de contenu d’informations a aussi fait son apparition. La Semitan a confié les développements à la société SQLI pour un montant total de 270 000 euros (dont un tiers dédié au m-ticket). Deux salariés de la Semitan ont été mobilisés à plein temps pendant toute la durée du projet. À chaque lancement, une opération de communication auprès des voyageurs a été mise en place.> [email protected]

■ Bouquet. Strasbourg déploie aujourd’hui à grande échelle un panel de services mobiles sans contact basés sur le NFC (Near Field Communication) : services de paiement chez les commerçants, sur les horodateurs de la ville (première mondiale avec le téléphone Cityzi) et dans les parkings ; information contextualisée sur les transports, le patrimoine et l’actualité avec l’appli mobile StrasPlus (sur Androïd et App Store) ; et, depuis l’été, une solution innovante de billettique dans les transports en commun avec l’application U’Go, lancée à l’occasion de l’accueil à Strasbourg de l’Université NFC des territoires.■ Partenariat. Après avoir été labellisée “territoire leader du mobile sans contact” par

l’État en janvier 2011 et sélectionnée dans le programme “Investissements d’avenir – Ville numérique”, Strasbourg bénéficie d’un cofinancement d’1,9 million d’euros. La collectivité a mis en œuvre une démarche partenariale, matérialisée par une charte, avec les acteurs clés du déploiement : opérateurs de téléphonie mobile, établissements bancaires, université de Strasbourg et Compagnie des transports strasbourgeois. Le tout autour de deux applications mobiles : U’Go pour l’achat et la validation des titres de transport, et StrasPlus pour l’information en temps réel, auxquels s’ajoute le paiement sans contact du stationnement.> [email protected]

“L’innovation est dans l’ADN de la Semitan : nous sommes en recherche permanente d’amélioration des relations entre les utilisateurs et nos services. Nous avons la volonté d’être toujours à la pointe de l’innovation afin de faciliter l’accès au réseau.”

“Le projet, porté par la collectivité, est à la fois pragmatique et ambitieux. Pragmatique, car conçu pour simplifier la vie des Strasbourgeois, et ambitieux par l’ampleur du déploiement qui démontre le savoir-faire et la capacité d’innovation de Strasbourg.”

Nantes a le m-ticket La ville en un seul geste

La Semitan est la société d’économie mixte des transports de l’agglomération nantaise, qui agit depuis trente ans pour le compte et sous le contrôle de Nantes Métropole, son autorité organisatrice, avec ses lignes de bus, de tramway, etc.

Avec 28 communes et 474 000 habitants, la Communauté urbaine de Strasbourg bénéficie d’une position géographique stratégique, siège d’institutions européennes majeures, positionnée comme terre d’innovation et laboratoire européen.

Ticket virtuel SmartphoneVoyage

StrasplusCityziSans contact

Pascal Bolo, président de la Semitan, vice-président de Nantes Métropole, adjoint au maire de Nantes

Roland Ries, maire de Strasbourg, 1er vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg, sénateur du Bas-Rhin

Semitan (Loire-Atlantique) Strasbourg (Bas-Rhin)

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La Semitan sur parolesdelus.com

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■ Vocal. La Sem de transports du Grand Angoulême (STGA) propose, prioritairement à destination des déficients visuels, une application gratuite pour smartphone mise au point avec l’Association Valentin-Haüy. Après avoir géolocalisé l’usager automatiquement dès son ouverture, VocaBus détecte l’arrêt le plus proche et annonce vocalement le temps d’attente avant le passage des deux prochains bus. L’application est aussi adaptée à la lecture de QR codes présents sur les poteaux des stations, qui déclenche la même annonce. Enfin, dès que le smartphone est secoué, VocaBus met à jour l’annonce vocale de la dernière recherche d’horaire. ■ Coopération. La STGA a intégré une association de malvoyants au développement du projet (conception des écrans et tests terrain) afin de l’adapter au mieux : VocaBus prend en compte la gestion des préférences des personnes malvoyantes (interface adaptée) et les fonctionnalités comme Voice Over, qui permet d’entendre la description de l’élément se trouvant sous votre doigt. L’application VocaBus a été totalement développée en soixante jours et en interne par le service informatique de la STGA, sans recours à une participation financière extérieure.> [email protected]

■ Inédit. Première en France, l’initiative Atoumod, portée par la Région Haute Normandie, simplifie les transports en commun sur tout le territoire régional. Les usagers achètent en un lieu unique et sur un seul support rechargeable (carte à puce ou billet sans contact) tous leurs titres de transport, quel que soit le réseau utilisé : train, bus, car, tramway, transport à la demande, covoiturage et, prochainement, vélo. Ils disposent d’un système d’information unique et bénéficient d’une tarification par zones. Lancé en 2011, Atoumod couvrira toute la région au printemps 2014.■ Triple volet. Imaginé en 2005, le projet comprend des volets billettique, Internet, avec le portail lancé en avril 2012, et tarifaire, en cours de développement. Le dispositif s’étend progressivement des trains TER et des lignes routières régionales (en 2011) aux agglomérations de Rouen et du Havre (en 2014). L’investissement de 10,9 millions d’euros est financé à 50 % par le Feder. Les coûts de fonctionnement, estimés à 1,75 million d’euros par an, sont répartis entre les 15 autorités organisatrices de transport partenaires.> [email protected]

“VocaBus fait partie de ces petites idées géniales. Nous avons choisi de permettre à toute l’agglomération d’accéder aux fichiers sources de cette application par une licence gratuite afin que ce projet puisse servir au plus grand nombre.”

“Atoumod favorise le développement des transports collectifs en permettant aux usagers de s’informer et de voyager sans se soucier des frontières administratives et des réseaux sur lesquels ils circulent.”

VocaBus : annonce vocale

Intermodalité des territoires

Région composée de deux départements, comptant 1,9 million d’habitants et 15 autorités organisatrices de transports.

ApplicationGéolocalisationVocalisationDenis Dolimont,

président de la STGA, vice-président du Grand Angoulême, maire de Saint-Yrieix-sur-Charente

Alain Le Vern, ancien président du Conseil régional de Haute-Normandie, ancien sénateur de la Seine-Maritime

Établissement public de coopération intercommunale qui couvre un territoire de 16 communes et regroupe environ 110 000 habitants.

Grand Angoulême (Charente) Région Haute-Normandie

Portail InternetRéseauxTransports

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■ Pari numérique Dans le cadre de sa mission de développement économique, Lille Métropole a initié Euratechnologies, grand projet urbain destiné à réussir un positionnement nouveau pour Lille Métropole dans un secteur en forte croissance : les technologies du numériques.■ Un nom reconnu Les objectifs initiaux ont été atteints : le nom Euratechnologies est connu et reconnu au niveau national et international. Le site Euratechnologie devient une réalité : la société Cap Gemini, les géants américains Microsoft et Cisco, l’indien Tata, le vendeur de vêtement en ligne britannique Asos et, dernier arrivé en date, IBM, qui a annoncé à la mi-juin 2013 l’ouverture d’un nouveau Centre de services à Lille (avec, à terme, 700 emplois). Lille a gagné son pari numérique en regroupant 130 entreprises et 80 métiers des technologies du numérique.■ Des transferts de technologies en cours Les rapprochements entre institutions de recherche et d’enseignement supérieur afin de dynamiser le transfert de technologies continuent. Au bout du compte, le campus s’étendra sur plus de 20 000 m2.

Une relation de proximitéLa CCI, en partenariat avec des institutionnels, les Maisons de l’entreprise et les mairies, a installé sur le territoire des Yvelines cinq bornes (visioentretien à distance) afin d’offrir des réponses rapides aux créateurs et dirigeants d’entreprise concernant toutes les questions relatives à l’entrepreneuriat, l’assistance juridique, les formalités d’entreprise, le financement, et l’accompagnement aux jeunes entreprises. Cette action s’est effectuée en partenariat avec des institutionnels à Rambouillet, Ablis, Saint-Germain- en-Laye, et dans les locaux de la CCI à Buchelay (les deux installations du Val-d’Oise n’ont pas été pérennisées). Cela représente 1 301 contacts dans les Yvelines et 92 contacts dans le Val-d’Oise.

en chiffres

en c

hiffr

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Près d’1 million d’euros d’impact économique total.

16 équivalents plein-temps par an.

100 à 150 projets/start-up accueillis.

100 hectares.

150 000 m2

dédiés aux entreprises.

450 entreprises (à terme) et 5 000 emplois.

170 000 m2

de logements pour 5 000 habitants.

Depuis dix-neuf ans maintenant, la CCI Reims-Épernay organise Innovact, un forum européen des start-up innovantes.

Trois ans après CCI Reims-ÉpernayQuatre ans après Lille, Lomme, Lille Métropole

Cinq ans après CCI Versailles-Yvelines

retour sur

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Paroles d’élus Les objectifs de la CCI Reims-Épernay ont-ils été atteints ?Cécile Oudiette, déléguée générale d’Innovact Oui, dans leur quasi-totalité. D’abord, Innovact permet à Reims de briller en Europe comme centre européen des rencontres autour de la start-up et des projets d’entreprises innovantes. Chaque année, en mars, le forum anime le territoire en attirant une communauté ciblée. Organisé avec le soutien financier du Conseil régional, Innovact est l’occasion pour la Région de dynamiser son image et sa notoriété en France, mais aussi en Europe.Même si elles sont difficiles à identifier, les retombées sont significatives en termes d’activités. Par exemple, des contrats sont signés avec l’université Reims Champagne-Ardenne, et l’incubateur régional voit s’installer plusieurs projets tous les ans. Enfin, pour les start-up et innovateurs de notre territoire, c’est l’opportunité

de rencontrer sur deux jours l’ensemble des acteurs pouvant les accompagner dans leur création, développement ou financement de projet.Vous avez dit “dans leur quasi-totalité” ?Le forum Innovact est un formidable outil de détection de projets et de start-up pouvant être accompagnées et implantées localement. Mais après ce forum, il n’existait jusque-là pas de structure à même de suivre l’implantation. C’est pour cela que, à l’issue de la 17e édition du forum Innovact, les 26 et 27 mars 2013, la CCI Reims-Épernay et Reims Métropole ont décidé de cofinancer la technopole de Reims, qui a reçu pour mission de faire venir des projets et entreprises innovantes et de créer ainsi de l’emploi à Reims. Une équipe de cinq personnes est désormais à la disposition des entreprises et porteurs de projets innovants, tout comme à l’écoute des PME et PMI.

Interview Cécile Oudiette, déléguée générale d’Innovact

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