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Cours de littérature de terminale L : année scolaire 2011-2012 « Littérature et débats d’idées ; Littérature et histoire : Mémoires de guerre, Tome III, Le Salut : 1944-1946, (1959), Charles de Gaulle (édition « Pocket ») Ce document pédagogique sur l’œuvre du Général de Gaulle a été réalisé par Audrey SEGURA, agrégée de Lettres Modernes, pour ses élèves de Terminale L du Lycée Pasquet à Arles 1- En préambule : La progression proposée a le souci de former les élèves par diverses activités qui les préparent à l’épreuve de terminale sans solution de continuité avec le programme de français en seconde et en première ; outre l’entraînement à l’écrit, des lectures analytiques comparées et des passages relus à la faveur de lectures cursives portant sur des aspects précis de l’œuvre, permettront de bien connaître l’œuvre de mémoriser son contenu avec précision …pour mobiliser avec efficacité ces connaissances à l’écrit du baccalauréat, comme à l’oral pour les candidats du deuxième groupe. Il est souhaitable d’utiliser pour cette œuvre la riche documentation sonore et vidéo (voir références ci-après) afin d’illustrer le contexte historique et le rendre ainsi plus accessible. 2- Bibliographie : A- L’homme, le chef, le mythe : Claire Andrieu, Philippe Braud , Guillaume Piketty , Dictionnaire de Gaulle , collection « Bouquins », Robert Laffont, 2006 : un ouvrage indispensable pour une approche variée et synthétique du personnage tant du point de vue historique que biographique. B- L’œuvre, tome III, « Le Salut » : -Dominique Baruta, Annie Colognat - Barès, Nicole Rastetter, Lire et comprendre Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, Le Salut, 1944-1946, Pocket, 2010 : un outil de travail efficace comprenant des entrées variées dans l’œuvre et un choix de textes complémentaires intéressants ; une édition de travail utile aux élèves en complément des cours. -Philippe Douet, Charles de Gaulle , Mémoires de guerre, tome III, Le Salut,1944-1946 , « 40 questions/40 réponses » , ellipses 2010 : un tour de l’œuvre en questions très utiles pour préparer la question spécifique à l’examen. -Etienne Calais, Jean-Louis Goglin, Thierry Nouhaud , Mémoires de guerre, tome III « Le Salut 1944- 1946 », Charles de Gaulle , « réseau diagonales », ellipses 2010 : un commentaire et un résumé de l’œuvre au fil des chapitres et des exemples de questions traitées (type 1 et type 2). Un corrigé type bac. C- Les sites utiles : Pour les enseignants : www.weblettres.net : des séquences complètes et de nombreux cours élaborés par des collègues de terminale : la référence pédagogique indispensable (site sécurisé réservé aux enseignants , accès via numen puis mot de passe attribué) Pour les élèves en particulier : -correlyce.regionpaca.fr/ : le site INA et une riche documentation historique permet d’entendre de Gaulle, d’avoir accès à ses discours et autres « petites phrases ». -terminalel1.skyrock.com/ : le blog d’Augustin, aide précieuse pour les élèves ….pour s’inspirer sans les recopier les précieuses informations de ce très bon élève ! 1

Tome III, Le Salut : 1944-1946, (1959), « Pocket · 2011-10-27 · Cours de littérature de terminale L : année scolaire 2011-2012 « Littérature et débats d’idées ; Littérature

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Cours de littérature de terminale L : année scolaire 2011-2012

« Littérature et débats d’idées ; Littérature et histoire : Mémoires de guerre, Tome III, Le Salut : 1944-1946, (1959), Charles de Gaulle (édition « Pocket »)

Ce document pédagogique sur l’œuvre du Général de Gaulle a été réalisé par Audrey SEGURA, agrégée de Lettres Modernes, pour ses élèves de Terminale L du Lycée Pasquet à Arles

1- En préambule :

La progression proposée a le souci de former les élèves par diverses activités qui les préparent à l’épreuve de terminale sans solution de continuité avec le programme de français en seconde et en première ; outre l’entraînement à l’écrit, des lectures analytiques comparées et des passages relus à la faveur de lectures cursives portant sur des aspects précis de l’œuvre, permettront de bien connaître l’œuvre de mémoriser son contenu avec précision …pour mobiliser avec efficacité ces connaissances à l’écrit du baccalauréat, comme à l’oral pour les candidats du deuxième groupe. Il est souhaitable d’utiliser pour cette œuvre la riche documentation sonore et vidéo (voir références ci-après) afin d’illustrer le contexte historique et le rendre ainsi plus accessible.

2- Bibliographie :

A- L’homme, le chef, le mythe :

Claire Andrieu, Philippe Braud , Guillaume Piketty , Dictionnaire de Gaulle , collection « Bouquins », Robert Laffont, 2006 : un ouvrage indispensable pour une approche variée et synthétique du personnage tant du point de vue historique que biographique.

B- L’œuvre, tome III, « Le Salut » :

-Dominique Baruta, Annie Colognat - Barès, Nicole Rastetter, Lire et comprendre Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, Le Salut, 1944-1946, Pocket, 2010 : un outil de travail efficace comprenant des entrées variées dans l’œuvre et un choix de textes complémentaires intéressants ; une édition de travail utile aux élèves en complément des cours.-Philippe Douet, Charles de Gaulle , Mémoires de guerre, tome III, Le Salut,1944-1946 , « 40 questions/40 réponses » , ellipses 2010 : un tour de l’œuvre en questions très utiles pour préparer la question spécifique à l’examen.-Etienne Calais, Jean-Louis Goglin, Thierry Nouhaud , Mémoires de guerre, tome III « Le Salut 1944-1946 », Charles de Gaulle , « réseau diagonales », ellipses 2010 : un commentaire et un résumé de l’œuvre au fil des chapitres et des exemples de questions traitées (type 1 et type 2). Un corrigé type bac.

C- Les sites utiles :

Pour les enseignants :www.weblettres.net : des séquences complètes et de nombreux cours élaborés par des collègues de terminale : la référence pédagogique indispensable (site sécurisé réservé aux enseignants , accès via numen puis mot de passe attribué)

Pour les élèves en particulier : -correlyce.regionpaca.fr/ : le site INA et une riche documentation historique permet d’entendre de Gaulle, d’avoir accès à ses discours et autres « petites phrases ».-terminalel1.skyrock.com/ : le blog d’Augustin, aide précieuse pour les élèves ….pour s’inspirer sans les recopier les précieuses informations de ce très bon élève !

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Pour les élèves et les enseignants :-www.charles-de-gaulle.org/: le site officiel du général qui n’évite pas l’hagiographie…mais qui fournit une foule d’informations utiles. -www.lettresvolees.fr/degaulle/ : des cours très complets, beaucoup de textes complémentaires d’auteurs et de personnalités variés permettant d’avoir du général de Gaulle une vision critique, un site à particulièrement recommander.

D- Les « Mémoires de guerre » en video :

-Les Mémoires de guerre , DVD, INA, 2011 : à travers la lecture de Jean Desailly, un choix exceptionnel d'images d'archives du Monde en guerre et des extraits de certaines des interventions radiophoniques les plus fameuses, l'adaptation de Pierre Cardinal donne corps à ce récit historique qui nous plonge dans la Seconde Guerre mondiale. Le lien entre le texte et les images d’archives choisies pour l’illustrer sera un objet d’étude particulièrement intéressant.

3- La séquence proposée :

Le tableau récapitulatif de la progression suivie donnera le contenu et le déroulement des séances : voir [S…] . Les documents exploités seront proposés en annexe : voir [annexe 1, 2 ….]

Terminale L1 : progression de la séquence « Littérature et débats d’idées » , Mémoires de guerre , Tome III, « Le Salut », 1944-1946 (1959), Charles de Gaule (16 séances , jusqu’au jeudi 10 novembre] Audrey SEGURA

Nb les indications entre crochets signalent les semaines [S …] et la mention [annexe ….] renvoie aux documents joints les autres sources sont signalées en gris.

Sujets type bac : questions spécifiques et générales

Lectures cursives et exposés

Lectures analytiques comparées

Autres approches de l’œuvre

De Gaullel’homme

- Biographie de De Gaulle à partir de quelques périphrases célèbres : « L’homme du 18 juin », « L’homme de Brazzaville », « Le père de la 5°République », « Le Sage de Colombey… » [S1] : à partir de « Réseau diagonales », ellipses.

- De Gaulle vu par … : (voir corpus de documents et questionnaire)regards croisés de Spears, Eisenhower, Ravanel , avec des références intertextuelles au tome III et autres visions Claudel …mais Duras, Giroud, Mitterrand.[S3] [Annexe 1]

- Les portraits de De Gaulle: sa prestance, sa stature, son sérieux…sa raideur - Les discours de De Gaulle : appel du 22 juin, la libération de Paris…- Les « petites phrases » : compilation sur le site INA [S1]

De Gaullele chef

- Les événements historiques dans le tome III : mise en commun des recherches menées par les groupes selon les axes proposés, correction [voir

- Les événements historiques racontés dans l’ adaptation de Pierre Cardinal (1972 : avec la voix de Jean Desailly de la Comédie française [dvd INA] : débat sur

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tableau par chapitres] [S2]- [Annexe 2]

la « mise en voix » et « mise en images » du Chapitre « Libération » [S7]

De Gaullel’historien

- Sujet type II : [DM]Le tome III des Mémoires de guerre , présente-t-il une vision objective de l’histoire ?- Plan détaillé élaboré en commun avant rédaction individuelle [S4] - Correction [S6][Annexe 3]

- La mémoire, un mémoire, les Mémoires : approche d’un genre, les « Mémoires de guerre »(voir corpus de documents) : Tacite, César, Retz, Saint-Simon, Chateaubriand …[S5] : à partir du dossier « Lire et comprendre … » Pocket

- La relation du texte et du paratexte : le rôle des documents [S4]

De Gaullel’écrivain

-Question type I ou II : quel rôle les portraits jouent-ils dans le tome III des Mémoires de guerre ?- Recherche des références et élaboration en commun du plan. [S2 et S3]à partir des cours de weblettres- Question II [devoir type bac] : Jean- François Revel, philosophe et académicien, parle du « style de gendarme » du Général de Gaulle au sujet des Mémoires de Guerre , qu’est-ce qui peut amener à partager et à nuancer un tel jugement ? [S8]

- Le contexte éditorial et les circonstances de publication du tome III : notes à partir du dossier pocket « Lire et comprendre » [S1]

- Le style de De Gaulle « L’Ordre et le mouvement » : les influences , relevé des principaux procédés d’écriture. [S7] : à partir des cours de weblettres et du dossier « Lire et comprendre » consacré à De Gaulle, écrivain.

- La plume et la voix : la diversité des discours dans le t III [S 7]

De Gaullele mythe

- L’utilisation des pronoms dans le tome III [S5]

- La diversité des registres [S 7]

- Rôle et fonction des prosopopées dans l’œuvre :p 235/236 « Quant à moi…rayonnement » : le parlementaire converti p 344/345 : « A mesure que l’âge m’envahit… » fin : « Chateaubriand ou rien »(voir également excipit de Germinal) [S8]

Contrôle de connaissances sur l’œuvre (durée : 1h15) [S5] [Annexe 4]( voir les questions dans le descriptif des documents donnés à la classe)

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Annexe 1

TL De Gaulle vu par ….

- Documents de travail

Ces documents nous permettent de porter un autre regard sur le mémorialiste du tome III et en particulier ils nous offrent l’autre point de vue, « son de cloche » qui nous permet de relativiser les certitudes sur les « bons choix » historiques du général. Par la même, c’est la question de l’objectivité des Mémoire de guerre qui est posée. [compilation établie à partir du site « lettres volées »]

Sir Edward L. Spears - La Chute de la France (1964)

Héros de la Première Guerre mondiale, ami personnel de Churchill, parlant impeccablement le français, il rencontre de Gaulle à Paris lors d'une mission auprès du gouvernement de Paul Reynaud, et revient avec lui à Londres le 17 juin 1940. A partir de juillet, il devient le représentant du gouvernement britannique auprès du chef de la France libre. Son portrait de de Gaulle est inspiré par une fréquentation intense et non dénuée d'orages.

C'était un gentleman, un homme d'honneur, quoique, comme cela devait se révéler, il se sentît dégagé des règles ordinaires de la droiture et du fair play quand il défendait ce qu'il croyait être les intérêts de la France : tout lui devenait alors bon. Incapable de commettre quelque chose de déshonorant, préférant toujours la vérité au mensonge, il donnait cependant, quand il plaidait la cause de la France telle qu'elle lui semblait l'être, l'impression d'avoir appris la diplomatie à l'école de César Borgia. Des yeux lourds, en «oeil-de-boeuf», un nez éléphantin, une petite bouche aux lèvres épaisses au-dessus d'un menton remarquable par son absence, une longue figure ivoirine qui aurait aussi bien pu surmonter une fraise, renforçaient cette impression.

De Gaulle et Churchill

Il possédait une imagination puissante, mais de caractère militaire et politique et je ne crois pas qu'il se complût à des visions où il jouait le rôle de grand personnage de l'Histoire. Il n'avait qu'une ambition : servir la déesse qu'il vénérait plus que tous les saints du paradis, la France.

La peur de prendre un engagement qui aurait pu affaiblir la France dans l'avenir lui dictait son inflexibilité tyrannique. Pour cet homme foncièrement religieux, toute compromission sur ce point, et il dut pourtant en avoir parfois la tentation, eût équivalu à la damnation éternelle.

Agissant d'après un précédent perfectionné par la pratique, le général de Gaulle, s'il avait quelque litige, disons avec un ministre, prenait un air de tempête, d'autant plus violent qu'il était moins sûr de son terrain. Il frappait la table de son képi, comme un taureau frappe le sol du sabot avant de charger, prenait une expression furieuse et dardait la tête comme un cobra.

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Il déversait alors un flot d'accusations extrêmement offensantes pour la personne ou le ministère en cause, et lançait des remarques tout à fait intolérables. L'Anglais éprouvait tout d'abord un immense embarras, puis de la colère, mais plus il s'offusquait, moins il répliquait. Pour finir, de Gaulle se levait brusquement, saisissait son képi et sortait après avoir dit : « Je viendrai chercher votre réponse demain, à 10 heures.» [...]

De Gaulle arrivait à 10 heures mais, cette fois, à la grande stupéfaction de l'Anglais, il était tout sourire, plein de politesse, rayonnant, littéralement, de bonhomie. L'Anglais éprouvait un tel soulagement à ne pas avoir à prononcer le discours préparé au cours de la nuit, qu'il répondait par une cataracte de mots aimables et concédait immédiatement cinquante pour cent des demandes du Général qui n'en attendait pas tant.

Deux ministres demeurèrent invulnérables à cette méthode : Winston Churchill et sir John Anderson (devenu lord Beverley). [...]

Que de Gaulle fût un partenaire irascible, c'est un fait, mais s'il le devint, si son caractère, qui ne dut jamais manquer de piquant, devint rapidement si dur, si irritable, ce fut très largement, peut-être entièrement, notre faute.

Cet homme jouait tout, plus que sa vie, son honneur, tout ce qui constituait sa foi, sur l'espoir ténu, perdu, de sauver la France à un moment où sa longue et, dans l'ensemble, brillante et glorieuse histoire, paraissait sur le point de finir dans les miasmes de la honte desquels ses institutions républicaines étaient responsables. Il se trouvait seul, en terre étrangère, insulté par ses compatriotes, condamné à mort pour désertion, dénoncé par son ambassade et par toutes les nombreuses et puissantes missions françaises en Angleterre, entièrement dépendant de ses hôtes : quelle magnifique occasion s'offrait à nous de sympathiser et de nous entendre avec lui !

En général, le peuple britannique sympathisa effectivement avec lui et donna sa confiance à ce solitaire, mais un seul homme le comprit : Winston Churchill. Sans lui, il n'y aurait eu ni de Gaulle ni Français libres. La France lui doit son existence, plus encore que nous lui devons la nôtre.

Cité par Simonne Servais - Regards sur de Gaulle, Plon, 1990, pp.386-388

Serge Ravanel - L'Esprit de Résistance (1995)

Au début du tome III des Mémoires de guerre, de Gaulle évoque son premier tour de France et sa mise au pas des éléments de la Résistance qui lui semblent aller dans le sens de la confusion... Version contradictoire de Serge Ravanel, mis en cause pp.21-22.

Brillant polytechnicien et homme d'action infatigable, spécialiste des évasions spectaculaires, il est devenu à Toulouse le chef régional des FFI. Mais ses sympathies communistes indisposent de Gaulle, qui voit en lui un chef de bande ou de soviet.

Le général de Gaulle va demeurer à Toulouse les 16 et 17 septembre. Sa visite va se transformer en drame. Nous l'avions accueilli avec joie, avec respect, avec dévouement. Nous tenions à la disposition de son gouvernement l'immense potentiel de forces que représentait la Résistance. Notre désir était de le mettre au service du pays à reconstruire. La France était dans un état de délabrement dramatique.

Nous attendions de De Gaulle qu'il nous fixe de nouvelles tâches. Nous espérions donc une séance de travail. De Gaulle et Ravanel à Toulouse le 17

septembre 44

Il passa en revue les officiers de mon état-major. Des hommes méritoires, courageux, dignes. Il n'eut aucun geste d'amitié à leur égard. Pire, il les humilia. Il ne posait qu'une seule question. Toujours la même : « Quel était votre grade dans l'armée ? »

Un peu plus tard, je le vis en tête à tête. J'eus en face de moi un homme qui refusait d'écouter. Il était venu «mettre de l'ordre ». Il m'annonça qu'il enverrait le général Collet prendre le commandement de la région. Par hasard, j'avais déjà entendu ce nom. Je lui demandai donc :

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– Celui qui s'est fait une réputation pour avoir maté les Druzes au Moyen-Orient ?

Il ne répondit pas. Un symbole...

Le 16 septembre 1944 à Toulouse, de Gaulle a commis une faute grave. Il s'en est pris à la force de mobilisation et à l'enthousiasme que nous incarnions.

Ce jour-là, j'ai vu pleurer des hommes de cinquante ans.

Le lendemain, il assista à la prise d'armes organisée en son honneur. Nos troupes étaient fières de défiler devant lui. Je revois nos unités de guérilleros espagnols, bombant le torse, affublés de casques allemands peints en bleu.

Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle écrira :

Le 17 au matin, avec une solennité calculée, je passai la revue de tous les éléments. En prenant le contact direct des maquisards, je comptais susciter en chacun d'eux le soldat qu'il voulait être. A mesure que j'abordais les rangs, un certain frémissement me faisait voir qu'on m'avait compris. Puis le colonel Ravanel fit défiler tout le monde. Le cortège était pittoresque...

De Gaulle avait raison. « Pittoresques », nous l'étions sûrement. Mais était-ce bien l'essentiel ? « Solennité calculée. » Tout était-il donc « calculé », chez lui ?

Quel gâchis ! Ceux qui ont vécu ces deux journées en parlent encore avec tristesse. Des milliers de personnes avaient pourtant acclamé le général de Gaulle, symbole d'une France redevenue libre et renouant avec la République.

Mais nous avions également découvert qu'il se méfiait de la France des forces vives, prêtes à monter à l'assaut du ciel. Il préférait lui substituer une France d'exécutants qui allait tourner le dos à l'esprit d'initiative et de responsabilité qui avait animé la Résistance.

Nous avons cru d'abord qu'il avait un compte particulier à régler avec la Résistance toulousaine. Avions-nous effectivement commis de graves erreurs pour mériter une telle rebuffade ?

Par la suite, nous avons appris qu'il avait adopté une même attitude de défiance à Lyon et à Marseille. A Paris, il refusa de rencontrer, ès qualités, le Conseil national de la Résistance. Le renvoi de D'Astier de La Vigerie répondait à la même logique. Le général de Gaulle raisonnait avec la Résistance en termes de rapports de forces plutôt que de coopération.

A Toulouse, il avait voulu faire un exemple. Sans doute parce que la Résistance y était bien organisée, active et dynamique.

En fait, c'est l'ensemble de la Résistance qu'il voulait émasculer. Il y parvint sans difficulté.

© Le Seuil, 1995, pp. 15-16

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Dwight D. Eisenhower - Croisade en Europe (1948)

Né la même année que Charles de Gaulle, Dwight David Eisenhower est nommé en 1942 commandant en chef des forces américaines en Europe et en Afrique du Nord. En 1943, il supervise l'invasion de la Sicile et de l'Italie, et en 1944 l'opération Overlord qui réussit le débarquement en France sur les côtes normandes.

Régulièrement confronté à l'intransigeance de de Gaulle et tenu de ménager les intérêts politiques de Roosevelt et Churchill, il manoeuvre avec souplesse et diplomatie, sachant lâcher du lest chaque fois que nécessaire. On verra ci-dessous quelle est sa version dans la controverse à propos de Strasbourg, qu'évoque de Gaulle dans le Salut, pp.172-181.

En 1945, au terme de la campagne d'Allemagne, il obtient la capitulation sans condition du IIIe Reich. Commandant en chef de l'OTAN en 1950, il se lance dans une carrière politique en 1952 et est élu 34e président des Etats-Unis, charge qui est la sienne au moment de la rédaction des Mémoires de Guerre de de Gaulle, et qu'il occupera pendant deux mandats consécutifs (1953-1961).

Eisenhower et de Gaulle en 1944

Un syllogisme éclairant en 1942

Il est assez facile de comprendre pourquoi de Gaulle était mal vu par l'armée française. Au moment de la capitulation de la France, en 1940, les officiers demeurés dans l'armée avaient approuvé la position prise par leur gouvernement, obéi à ses ordres, et déposé les armes. De leur point de vue, donc, si la voie choisie par de Gaulle était juste, chaque officier qui avait obéi aux ordres du gouvernement était un couard. Si de Gaulle était un Français loyal, ils devaient se considérer, eux, comme des lâches. Il était bien naturel que ces officiers n'adoptent pas cette façon de se juger ; bien au contraire, ils se targuaient d'être des Français exécutant les ordres d'une autorité civile constituée ; pour eux, de Gaulle était donc officiellement un déserteur.

La question de l'abandon de l'Alsace (19 décembre 1944 - 3 janvier 1945) La version d'Eisenhower

La poche de Colmar contribua grandement à restreindre notre plan. En effet, si cette poche n'avait pas existé, l'armée française aurait pu aisément tenir la ligne du Rhin de la frontière suisse à la Sarre, ce qui aurait libéré toute la septième armée américaine. Cette armée, employée au nord de cette région, eût donné plus de poids à l'attaque de Patton. Mais, à l'époque, la poche de Colmar constituait une menace pour les troupes établies dans la plaine du Rhin à l'est des Vosges, et il eût été imprudent de dégarnir ce secteur de forces qui, en d'autres circonstances, eussent été d'un grand secours.Devers reçut l'ordre d'abandonner dans ce secteur tout saillant qui immobilisait inutilement des troupes. En cas d'attaque, il devait céder lentement du terrain sur son flanc nord, même s'il lui fallait pour cela reculer jusqu'aux Vosges.La plaine du nord de l'Alsace n'offrait pour nous aucun intérêt immédiat. J'étais prêt, à cette époque, à déplacer, si nécessaire, le front de Devers jusqu'à la crête orientale des Vosges. Mais j'étais résolu à empêcher les Allemands de pénétrer dans ces montagnes, et Devers devait tenir coûte que coûte la ligne indiquée.Ces instructions furent, bien entendu, communiquées à l'armée française, puisqu'elles impliquaient la possibilité d'un mouvement de recul et que, dans le cas d'un repli important, il faudrait abandonner temporairement la ville de Strasbourg. Le commandement français transmit cette nouvelle à Paris, où elle causa un grand émoi dans les cercles militaires et gouvernementaux. Le général Juin, chef d'état-major général de l'armée française, vint me trouver pour me convaincre de défendre Strasbourg jusqu'au bout. Je lui répondis que dans les circonstances actuelles, je ne pouvais garantir la sécurité de la ville, mais que je n'en ordonnerais pas l'abandon sans raison sérieuse. La question de Strasbourg n'allait pas cesser de m'importuner pendant toute la bataille des Ardennes [...]Les Français étaient toujours inquiets au sujet de Strasbourg. Le 3 janvier, de Gaulle vint me voir. Je lui expliquai la situation. Il reconnut que nos plans d'épargner des troupes dans cette région étaient, du point de vue militaire, corrects. Toutefois, il me fit remarquer que, depuis la guerre de 1870, Strasbourg avait pris la valeur d'un symbole pour le peuple français ; il pensait que la

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perte de cette ville, fût-elle momentanée, frapperait la nation de découragement, risquant même de provoquer la révolte ouverte. Il envisageait la situation avec gravité, déclarant qu'en cas de péril extrême, il préférerait masser toutes ses forces autour de Strasbourg, dût-il perdre toute l'armée, plutôt que d'abandonner la ville sans combat. Dans une lettre qu'il m'apportait, il annonçait qu'il agirait indépendamment de mes ordres si je refusais de préparer la défense de Strasbourg rue par rue. Je lui rappelai que l'armée française ne recevrait ni munitions ni vivres si elle n'obéissait à mes ordres, et je n'hésitai pas à lui dire que la situation présente ne se serait pas produite si l'armée française avait éliminé la poche de Colmar.A première vue, l'argumentation de de Gaulle semblait être basée sur des considérations politiques, c'est-à-dire sur le sentiment et non sur la logique ou le bon sens. Cette affaire avait pourtant aussi une importance militaire à cause de ses répercussions possibles sur notre réseau de communications qui s'étendait sur toute la France, à partir de deux directions. L'agitation ou la révolte sur ce réseau nous vouerait à la défaite sur le front. En outre, au moment de cette entrevue, l'affaire des Ardennes était déjà réglée. Nous étions passés à l'offensive à l'intérieur du saillant, et si je désirais envoyer sur le front de Bradley toutes les troupes disponibles ailleurs, ce n'était pas pour éviter une défaite mais pour rendre notre victoire plus décisive. Je décidai de modifier mes ordres à Devers. J'informai le général de Gaulle que je demanderais immédiatement à Devers de se retirer des saillants de son front nord et de se préparer au centre à tenir solidement Strasbourg. Il ne serait plus prélevé de troupes sur le 6e groupe d'armées. Cette modification enchanta de Gaulle, et il partit d'excellente humeur, en déclarant sa foi illimitée dans ma perspicacité militaire.M. Churchill se trouvait par hasard au quartier général, au moment où je recevais de Gaulle. Il assista à notre entrevue sans faire de commentaires. Après le départ de de Gaulle, il me dit tout simplement : "Je crois que vous avez agi avec beaucoup de sagesse".

© Traduction française publiée chez Robert Laffont, 1949 pp.110, 404-405 et 414-415

François Mitterrand - Le Coup d'Etat permanent (1964)François Mitterrand a rencontré de Gaulle en 1943 à Alger, et l'a retrouvé en 1944 à Paris, où il a exercé le poste de Secrétaire général des prisonniers et des victimes de guerre dans le gouvernement provisoire. De Gaulle fait une allusion peu amène à son action (mais sans le nommer) dans le chapitre Désunion (pp.293-294 du tome III).

Plusieurs fois ministre sous la IVe République, il s'oppose à de Gaulle en 1958, refuse de voter la confiance et appelle à voter Non au référendum d'octobre. Plus tard en 1962, il appelle encore à voter Non au référendum sur l'élection du président de la République au suffrage universel direct. Il publie un essai-pamphlet, Le Coup d'Etat permanent, chez Plon en 1964.

Les temps du malheur sécrètent une race d'hommes singulière qui ne s'épanouit que dans l'orage et la tourmente. Ainsi de Gaulle, réduit à briller aux dîners mondains et à se pousser dans les cabinets ministériels de la IIIe République, étouffait-il à respirer l'air confiné d'une époque figée dans sa décadence. Mais le désastre où s'abîma la France ouvrit d'un coup ses fenêtres et il put se saouler à son aise au grand vent de l'Histoire. Ce fut pour lui comme une délivrance. A la souffrance qui le poignit au spectacle de sa patrie pantelante se mêla l'exaltante certitude d'avoir enfin reçu le signe du destin et d'être prêt à l'assumer.

Bayard jeunesse - Collection Grands personnages

Pour ces deux compagnons, ces inséparables amis-ennemis, de Gaulle et le malheur, commença, avec le solstice de juin 40, une saison qui dure encore. Lequel fut le plus nécessaire à l'autre ? La guerre et la défaite permirent à de Gaulle de déployer son envergure, de dominer de la voix la clameur des tempêtes, de faire de sa volonté le roc sur lequel courants et ressacs se brisèrent. Au fort de ce rude corps à corps dont il gagna le premier round il apprit de son partenaire la gamme des coups sans lesquels tout candidat à la direction des sociétés humaines reste un novice. Il s'en fallut pourtant de peu que, muni de ce bagage et la guerre finie, il ne rencontrât point l'occasion d'en user. En effet, quand, la France libérée, il détint, et pleinement, le pouvoir, mais un pouvoir dolent après tant de fatigues, un pouvoir monotone après une telle fête d'événements, un pouvoir ennuyeux avec les vacances de la tragédie, il s'en lassa tout aussitôt. Comme l'alun qui manque à l'apprêt pour fixer la couleur du tissu, le malheur manquait à de Gaulle pour mordre sur la trame de la politique française. Aussi laissa-t-il le métier en plan et Gouin sur le tas. Et partit un peu plus loin méditer sur les inconvénients des mers calmes, du vent qui tombe et du goût insipide qu'ont les hommes pour le bonheur à la petite semaine.

© Plon, 1964, pp. 35-36

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Françoise Giroud - Si je mens (1972)

Femme engagée dans la Résistance, contre la guerre d'Algérie ou dans les combats féministes, Françoise Giroud fonde l'Express en 1953 avec Jean-Jacques Servan-Schreiber. A la fin de son livre d'entretiens avec Claude Glayman, publié en 1972, elle évoque un certain nombre de figures politiques, en particulier de Gaulle.

Il reste que son départ a été superbe.

Hitler, lui, a essayé de tuer l'Allemagne plutôt que de la laisser à un autre. L'analogie vous choque ? C'est de Gaulle lui-même qui la suggère, sur le plan précis où je la pose. Relisez ce qu'il écrit dans Le Salut... Je ne peux pas citer de mémoire, il faut retrouver la phrase exacte, elle en vaut la peine.

La voici : « Cet homme parti de rien s'est offert à l'Allemagne au moment où elle éprouvait le désir d'un amant nouveau. Elle s'était donnée au passant inconnu qui représentait l'aventure, promettait la domination et dont la voix passionnée remuait ses instincts secrets... Hitler, s'il était fort, ne laissait pas d'être habile. Il savait leurrer, caresser. L'Allemagne, séduite au plus profond d'elle-même, suivit son Führer d'un élan. » Jacques Faizant - Entre-deux tours de la présidentielle de 1965

Après une interview de Michel Droit

Peut-on dire plus clairement comment on conçoit les rapports d'un homme et d'une nation ? Peut-on mieux dire ce qu'est la quête du pouvoir, et quel assouvissement on y cherche ?Les métaphores ne viennent pas sous la plume par hasard. Amant, domination, caresse... A ce point-là, c'est presque trop beau. Et ce n'est rien à côté du texte qu'il a inséré délibérément, en 1959, en tête des annexes du Salut. L' Ode de Claudel , en forme de dialogue entre la France et de Gaulle. Ecoutez plutôt comment il plaît à de Gaulle que la France parle :« Mais dis-moi que ça ne finira pas cette connaissance à la fin qui s'est établie entre nous !« Le reste, ça m'est égal, mais toi demande-moi cette chose qui n'est pas autre chose que tout !« Ils ont cru se moquer de moi en disant que je suis femme! Le genre de femme que je suis, ils verront, et ce que c'est dans un corps que d'avoir une âme !« Ils m'ont assez demandé mon corps et toi, demande-moi mon âme ! »Et le général de répondre : « Femme, tais-toi ! »On peut rire, s'indigner, ou vibrer d'aise, si l'on est de ceux qui se sentent en état de dire à un président de la République quel qu'il soit : « Mais dis-moi que ça ne finira pas cette connaissance à la fin qui s'est établie entre nous... »Toute relation intense avec le pouvoir est un avatar de la sexualité. Mais cela se voit plus ou moins. Le jour d'avril 69 où le général a dit : « Femme, réponds... », ça a mal tourné. Il fallait bien que cela arrive.

© Stock, 1972, pp. 233-234

9

Paul Claudel - Au général de Gaulle (1944)

Diplomate, catholique et anti-communiste, Paul Claudel accueille le régime de Vichy avec soulagement et publie dans le Figaro du 10 mai 1941 des Paroles au maréchal Pétain... A la Libération, il rédige une Ode au général de Gaulle, publiée par le même Figaro le 23 décembre 1944.

Cette oeuvre mémorable figurait, semble-t-il, en tête des Documents associés au IIIe tome des Mémoires de guerre. Dans notre édition Pocket elle a heureusement (ou malheureusement ?) disparu. La voici.

Tout de même, dit la France, je suis sortie !

Tout de même, vous autres ! dit la France, vous voyez qu’on ne m’a pas eue et que j’en suis sortie !

Tout de même, ce que vous me dites depuis quatre ans, mon général, je ne suis pas sourde !

Vous voyez que je ne suis pas sourde et que j’ai compris !

Affiche de Phili, août 1944Et tout de même, il y a quelqu’un, qui est moi-même, debout ! et que j’entends qui parle avec ma propre voix !VIVE LA FRANCE ! II y a pour crier : VIVE LA FRANCE ! quelqu’un qui n’est pas un autre que moi !Quelqu’un plein de sanglots, et plein de colère, et plein de larmes ! ces larmes que je ne finis pas de reboiredepuis quatre ans, et les voici maintenant au soleil, ces larmes ! ces énormes larmes sanglantes!Quelqu’un plein de rugissements, et ce couteau dans la main, et ce glaive dans la main, mon général, que je me suis arraché du ventre !Que les autres pensent de moi ce qu'ils veulent ! Ils disent qu'ils se sont battus, et c'est vrai !Et moi, depuis quatre ans, au fond de la terre toute seule, s'ils disent que je ne me suis pas battue, qu'est-ce que j'ai fait ?Ils ont eu le goût de la bataille dans la bouche tout le temps, et moi, quand on est vivant, est-ce qu'ils savent ce que c'est que d'avoir dans la bouche le goût de la mort ?Il y a tout de même une chose qu'ils ne savent pas et que je sais, c'est cette étroite compagnie que je tiens depuis quatre ans avec la mort !C'est ce coeur qui ne fléchit pas et cette main lentement dans la nuit qui cherche une arme quelconque !C'est cet ennemi étouffant dans la nuit fibre à fibre qu'il faut s'arracher du corps avec les ongles !Et tout à coup, me voici de nouveau dans la lumière debout et mes entrailles dans les mains ainsi qu'une femme qui enfante !C'est le matin ! et je vois le grand Arc de triomphe tout blanc qui resplendit dans la lumière innocente !Et maintenant ce que les autres pensent de moi, ça m'est égal !Et ce qu'ils veulent faire de moi, ça m'est égal ! et la place qu'ils disent qu'ils veulent bien m'accorder, ça m'est égal !Et vous, Monsieur le Général, qui êtes mon fils, et vous qui êtes mon sang, et vous, Monsieur le soldat ! et vous, Monsieur mon fils à la fin qui êtes arrivé !Regardez-moi dans les yeux, Monsieur mon fils, et dites-moi si vous me reconnaissez !Ah ! c'est vrai, qu'on a bien réussi à me tuer, il y a quatre ans ! et tout le soin possible, il est vrai qu'on a mis tout le soin possible à me piétiner sur le coeur !Mais le monde n'a jamais été fait pour se passer de la France, et la France n'a jamais été faite pour se passer d'honneur ! Regardez-moi dans les yeux, qui n'ai pas peur, et cherchez bien, et dites si j'ai peur de vos yeux de fils et de soldat !Et dites si ça ne nous suffit pas, tous les deux, ce que vous cherchez dans mes yeux et ce que bientôt je vais trouver dans vos bras !Le jour à la fin est venu ! ce jour depuis le commencement du monde qu'il fallait, à la fin il est arrivé !Délivre-moi de cette chose à la fin, ô mon fils, que Dieu t'envoie pour me demander !— Et que dois-je donc te demander ? dit le Général.— La foi !Les autres ça m'est égal ! mais dis que ça ne finira pas, cette connaissance à la fin qui s'est établie entre nous !Le reste ça m'est égal ! Mais toi, donne-moi cette chose qui n'est pas autre chose que tout !Ils ont cru se moquer de moi en disant que je suis femme !Le genre de femme que je suis, ils verront, et ce que c'est dans un corps que d'avoir une âme !Ils m'ont assez demandé mon corps, et toi, demande-moi mon âme !Et le Général répond : Femme, tais-toi ! et ne me demande pas autre chose à mon tour que ce que je suis capable de t'apporter.— Que m'apportes-tu donc ô mon fils ?

10

Et le Général, levant le bras, répond :— La Volonté ! Poèmes et paroles pendant la guerre de Trente ans, 1945Laudes, éditions de la Girouette [sic], Bruxelles, 1947

De Gaulle vu par …… Étude de documentsQuestions

1- Sur l’ensemble des documents : classez-les selon qu’ils présentent un portrait neutre, élogieux ou plutôt à charge du Général. Commentez.

2- [doc 1] Caractérisez la vision de Spears en relevant quelques procédés d’écriture significatifs ; sur quel(s) point(s) peut-on lui donner raison ? Dans quel passage est-on plutôt dans la caricature humoristique ?

3- [doc 2] Reportez-vous aux pages mentionnées et en particulier au passage cité par Ravanel lui-même. Quels termes du mémorialiste le blesse-t-il particulièrement ? Peut-on le comprendre ? Quels termes très durs sont-ils appliqués à la manière dont DG a instauré « l’ordre » dans les FFI ?

4- [doc 3] Ecrivez le « syllogisme » dont parle Eisenhower. Relisez les pages mentionnées (172-181) et formulez clairement ce qui oppose DG à l’état major allié dans la question de l’abandon de l’Alsace.

5- [doc 4] Donnez un exemple significatif qui dénote que cet extrait est pamphlétaire* : comment François Mitterand utilise-t-il les procédés de style dans cette intention ?

6- [doc 5] A quel propos Françoise Giroud fait-elle des références intertextuelles ? Comment interpréter l’expression transformée « Femme répond » et le dessin humoristique de Jacques Faisant ?

11

Annexe 2

Mémoires de guerre, tome III, « Le salut : 1944-1946 » : le contexte historique

1- Documents d’appui

a. Chronologie des événements racontés dans le tome III

A coller tableaux de « réseau - diagonales » (ellipses) p 17/18

b. Abréviations utiles pour comprendre le domaine de la politique intérieure : de la résistance à la IV°République

Voir p 8

c. Les séquelles démographiques de la 1°guerre mondiale en France

- Décès : 1 390 000 hommes- Blessés : 2 800 000 hommes- Invalides : 740 000 hommes

On évalue à 4 millions de personnes les pertes humaines sur une population de 39 millions en 1939

d. L’essor des dictatures depuis l’élection d’Hitler

Voir p 12

e. Carte de l’Europe 1943-1945

Voir p 165

2- A vous de jouer : élaborer un document de travail pour comprendre le contexte historique des Mémoires ( tableau vierge en annexe)

Activité [2 heures en classe + préparation à la maison ] :

1-Dans la chronologie distribuée, surlignez les événements dans cinq couleurs qui appartiennent aux domaines historiques proposés : que constatez-vous ?

2-Répartissez-vous par groupes de 3 à 4, puis complétez une des cinq colonnes du tableau en mettant en commun vos relevés préalables. Donner des titres précis aux faits exposés sans oublier les pages.

12

3-Pistes de réflexion pour faire un bilan en classe de votre recherche [1 heure ] : dans quels passages et quels chapitres l’auteur ne suit pas rigoureusement l’ordre chronologique, pourquoi ? Parmi les cinq mentionnés, quels domaines historiques De Gaulle semble-t-il privilégier, pourquoi ?

Tableau récapitulatif : le contexte historique dans « Le salut » [document élève]

Événements militaires : le front ouest et

l’Europe

Événements militaires : le

front est, Moyen Orient et Orient

La politique intérieure : le

rétablissement de l’ordre

La politique intérieure : une

nouvelle constitution, les

partis

La politique extérieure :

rencontres et conférences

internationales

Titres et dates

Tableau récapitulatif : le contexte historique dans « Le salut » [corrigé donné après recherches]

Evénements militaires : le front ouest et l’Europe

Evénements militaires : le front est, Moyen Orient

et Orient

La politique intérieure : le

rétablissement de l’ordre

La politique intérieure : une

nouvelle constitution, les

partis

La politique extérieure :

rencontres et conférences

internationales

Titres etdates

L’action militaire p 34 à 47: constitution de la 1° Armée, force militaire française , (De Lattre )intégration de la 2°DB (Leclerc) dans les forces

La reprise en mains de l’état p 7 à 31 : les transports, le gouvernement provisoire (1), le « tour de France » pour rétablir l’autorité de la

La menace des communistes p 19 : « agent d’une dictature anonyme » à Marseille

Portrait de Lebrun p 31 :

1 La libération

1944

9 septembre (1)

septembre –octobre

octobre-novembre

13

d’Eisenhower sur le front de l’est

La rivalité coloniale avec l’Angleterre p74/ 75 : visite au roi Farouk au Caire,(2) au Shah d’Iran à l’aller du voyage en Russie, arrêt en Tunisie au retour, état qui « préparé par le protectorat, semblait pouvoir voler de ses propres ailes moyennant le concours de la France » p100La prise en compte d’une France forte de ses territoires : « 100 millions d’hommes rassemblés sous le drapeau français » p106 et « Il est vrai que pour FD Roosevelt, Alger, peut-être n’était pas la France. Raison de plus pour le lui rappeler » p 110,portrait de Roosevelt

république, le contrôle et l’intégration des FFI dans l’armée régulière.

- Rétablir l’ordre intérieur, faire face à la pénurie alimentaire p113 à 124 : le ravitaillement, le « machinisme » et ses alternatives entre communisme et pur libéralisme, les réformes : nationalisations, Sécurité sociale, création de l’ENA, allocations

« Fantôme mélancolique de la III°république » , garantie des administrations

Le rétablissement économiqueet l’action sociale p 47 à 55 : l’emprunt, la justice

et les assemblées,

l’insertion des

communistes dans

les institutions (2)

[ fin du chap 1 : « La France en guerre se retrouve chez elle. Il s’agit maintenant qu’elle reparaisse dehors. »]Premiers signes d’une opposition politique p112 :

« Il me fallait donc constater que l’idée que je me faisais du rang*et des droits de la France n’étaient guère partagée par beaucoup de ceux qui agissaient sur l’opinion » *voir titre du chapitre* voir début de l’ « Appel » : « Toute ma vie je me suis fait une certaine idée de la France. »

L’action extérieure : rétablir la France parmi les Nations p 58 à 60 : rétablir les relations diplomatiques, prévenir le germanisme faire comme si « le germanisme pouvait rester dangereux »

Faire que la France soit parti-prenante dans la négociation de la paix p 63 à 100 : [« Tout se passait comme si nos alliés persistaient à tenir la France à l’écart de leurs arrangements »] entrevue avec Churchill(1) , voyage à Moscou,(3) portrait de Staline, la « Tragi-comédie » des toasts, la signature du traité franco-russe et la non reconnaissance du comité de Lublin*

Yalta et les « Trois » p 102 à 108 (4) : les « rancunes »avec les USA ,, l’affirmation de la 4° place pour la France, les acquis, participation au comité de Sécurité de l’ONU et

novembre

septembre-12 octobre

(2)

I1 Le rang

Novembre

24 novembre(1)

2 décembre

janvier (3)

1945

4 au 11 février (4)

III-L’ordre

Année 1945

19 mars (1)

mois de mars (2)

23 avril (3)

14

- Dernières opérations militaires, le règlement du conflit avec les alliés p 159 à 168 : maintien des prérogatives de la France sur le front de l’est, le siège de Colmar et la prise de Strasbourg.(1)-Contre-offensive de l’Allemagne et enjeu de Strasbourg p166 à 181 : percée des allemands dans les Ardennes , repli des position des alliés décidée par Eisenhower , refus de DG, « Strasbourg devait être et serait défendue » (2) - Reprise en mains du front de l’est, « éclipse » de la France p 189 : DG veut participer à la campagne d’Allemagne, menée des opérations de l’armée française pour occuper Stuttgart (3)- Reconquête des poches de résistance p189 à 196 : l’Ouest et les Alpes (4)- Capitulation de l’Italie et de l’Allemagne p207

- Luttes en Indochine attaquée par le Japonp196 à 201 : appel à la résistance des forces en présence malgré leur faiblesse numérique et leur découragement « L’impression que Dieu est trop haut et que la France est trop loin »

familiales, fermage et comités d’entreprise. - Les mesures économiques p143 à p150 : la lutte contre l’inflation, la reprise économique : l’alternative entre austérité et relance, Mendès France contre Pleven ;DG se rallie au 2° .- 2° « tour de France » p154 à 158 : vérifier « l’ordre » au service de l’Etat, brève allusion à Oradour-Sur-Glane.- L’écrasante charge du pouvoir, la solitude du chef p155 à 158 : son « inquiétude lucide de l’amour » au sujet de la France.

- Les communistes aux gouvernement p 124 : Thorez , allégorie du communisme associé au pouvoir « Ruant, mordant, se cabrant, mais attelé entre les brancards et subissant le mors et la bride, il va donc ,lui aussi tirer la lourde charrette. » [du gouvernement ] - La critique du régime parlementaire p 127 à 131 (1) mépris des partis siège de toutes les démagogies pour DG, fin de non recevoir au demande des délégations parlementaires ;l’assemblée restera consultative.- La justice p132 à 138 : procès des collaborateurs, Pétain (3)- Le problème de la presse et l’Académie française p138 à 142 (2): la pénurie de papier, la garantie de la liberté de la presse, le renouvellement des élites intellectuelles .-Palmarès et éloge des 20 ministres du gouvernement provisoire p149 à 152

admission à la Commission européenne.

IV-La victoire

Novembre(1)

DécembreJanvier

(2)

Février(2)

Marsavril(3)

Avril

1er

mai(4)

8 mai(5)

V- Discordances

Juin (1)

Juin (1)

Juin (1)

18 juin (2)

Juillet (2)

14 juillet(2)

6-10 Août(3)

15

à 214 : portraits de Mussolini et d’Hitler qui mena une « entreprise » « surhumaine et inhumaine », l’Armistice et les tractations d’Himmler, la reddition, « De quelle lumière se dore le jour qui va finir ! »(5)-Polémiques avec les alliés concernant les frontières italiennes p 214 à 221 (1) : DG entend conserver des territoires conquis par les armes lors de la libération - DG visite les troupes en Allemagne p 246 à 248 : il mesure la nécessité de la coopération entre les deux pays ; face aux décombres il sent son « cœur d’européen se serrer »- DG en Allemagne p 261à 265 (2): le pardon plutôt que la vengeance, le lien européen , discours sur le Rhin comme axe fédérateur, inclusion de la Belgique.

- Le conflit Syrien p 221 à 233 ( 1): les anglais ignorent le mandat français d’avant-guerre et envoient des soldats en force, infériorité numérique du contingent français, attentats contre les ressortissants français, ultimatum de Churchill à DG d’aba,ndonner à l’Angleterre la menée des opérations des alliés ruses diplomatiques- L’autonomie des colonies , Le Maghreb p 266 à 270 (2) : visite du sultan du Maroc et du Bey de Tunisie, entente pour la coopération-Les difficultés en Indochine p270 à 277( 4): DG prêt à soutenir les USA par un corps expéditionnaire contre le Japon, Hiroshima et Nagasaki,(3) le Viet Minh veut s’imposer avec la complicité de la Chine et du Japon, émeutes à Saigon ; la situation est redressée mais l’équilibre est précaire « Sont-ce les rayons d’une nouvelle aurore ou les derniers feux du couchants ? »

- L’affaiblissement de la France, p279 à 283 : les ruines matérielles, financières humaines et morales, l’héritage des deux guerres précédentes- les solutions envisagées par DG p 284 à 285 : la nationalisation des matières premières (charbon, axe Sarre et Ruhr), le contrôle du nucléaire( création

-Un régime critiqué par les alliés pour ses trop grandes prérogatives p 216(1) : les alliés épient les « discordances » et regrettent le « régime confus d’autrefois »(3° république)- Critique de la politique du Levant de DG par les partis relayés par la presse p234 à 236 : voir prosopopée à cette même page.- Indifférence des politiques au projet Rhénan p 265 (3)

- Réflexion sur l’autorité, le rôle

- Place de la France au conseil de sécurité, L’ONU et le leadership américain p 237 à241 (1): les réticences de DG, l’idéal démocratique de Roosevelt, hommage funèbre du président- La conférence de Postdam p 241 à 246 (2) : la mise à l’écart de la France, un 2°Yalta, la mise en place inéluctable des blocs, le retrait de Churchill, son portrait, parallélisme de situation, Churchill et DG « avaient navigué côte à c^te »en se guidant d’après les m^mes étoiles sur la mer démontée de l’Histoire »- Rencontre avec Truman, voyage en Amérique du nord 249 à 260 (3) :discours de DG au président américain (un monde où l’isolationnisme est dépassé, la nécessité d’une Europe unie et d’une France forte), voyage à New -York et au Canada, échec de la conférence de Londres

Août-septembre(4)

Octobre(2)

Octobre (3)

VI- Désunion

9-13mai (4)

Mai-Juillet(1)

4-15 juin (2)

août (3)

Juillet- 21 octobre(5)

16

Evacuation franco-anglaise de

du CEA) , la modernisation de l’outil de production, l’aide sociale.- Action financière, la mise en place du plan de Pleven p 294 à 297 : stabiliser l’inflation et lancer un impôt de solidarité.

du chef , méfiance quant au rôle des partis p 284 à 289 : DG ne veut plus imposer son pouvoir et entend revenir sur « l’espèce de dictature (qu’il) a naguère assumé », il veut néanmoins que « L’Etat ait une tête » et que le président soit élu au suffrage universel pour contrecarrer les manœuvres des partis- Son pouvoir est remis en question par ces partis p288 à 292 : retour d’Herriot et semblant d’unité affichée malgré les querelles, esprit partisan pour les municipales, retour des prisonniers comme prétexte (selon DG) (1) à des protestations qui peuvent compromettre l’ordre public, intervention de DG demandant aux chefs communistes de tenir leurs « gens ». (2)- Le Procès des responsables de Vichy p299 à 301 ( 3) de Pétain, Laval, Darnand; DG regrette pour le premier un procès ‘ »ad hominem » qui occulte selon lui la responsabilité des parlementaires dans la défaite et la collaboration,

- DG à la reconquête du plébiscite p 301 à 316 : (4) rendre à la France sa grandeur par l’exaltation des

- Perte d’influence de la France à l’étranger p335 : (4) les trois réunis pour décider du

V11- Départ

Novembre (1)

Décembre(2)

15 décembre(3)

1946

Janvier (4)

3 janvier (5)

20 janvier(6)

17

la Syrie p 338 à 339 (5): DG informé par les médiations diplomatiques croit à un maintien du contingent qui serait maintenu au Liban mais « malentendu » ; l’assemblée persiste dans la volonté de ratification du traité, perte de l’aura internationale de la France

- Nationalisation de la banque de France et EDF, inauguration de l’ENA p 330 (2)

- Menace de grève des fonctionnaires arrêtée par Thorez p 330 (3)

foules, le Te Deum, le fête de Jeanne d' Arc, le « Tour de France »,

- - la bataille pour le référendum p 316 à 24 : (5)Herriot et Blum ne soutiennent pas DG , réticences de l’Assemblée consultative, DG tranche en imposant son mode de scrutin, tollé des partis, campagne et résultats du vote , un bilan mitigé 25%des voix aux communistes : les français veulent une nouvelle constitution mais n’approuvent pas l’omnipotence de l’exécutif.

- DG veut « partir en homme moralement intact » p327 à 330 : DG annonce la dissolution de l’assemblée consultative pour mettre en place la constituante (1) et annonce sa prochaine démission, il est finalement élu président , un « vote révérence adressé à (son) action passée non point du tout une promesse qui engageât l’avenir », dissensions entre les partis, difficultés à constituer un gouvernement où les communistes veulent des fonctions clés, ils n’auront que les postes économiques- Vote du budget, le PS demande une baisse de 20% des

sort des états de l’est

18

crédits de l’armée. : DG décide de démissionner , les partis reprennent leurs prérogatives p330 à 335- Démission de DG p340

La stature de DG, retraite à Antibes puis Colombey, posture du mémorialiste dans la prosopopée* finale p 343 à 345 : « au moment d’achever ce livre, je sens autant que jamais , d’innombrables sollicitudes se tourner vers une simple maison. »

19

Annexe 3TL1

Correction du DM : devoir écrit type baccalauréat

***Question générale [ /12pts] :

Le « Salut », tome III des Mémoires de Guerre, présente-t-il une vision objective de l’histoire ?

Etape 1 : élaborer le plan en classe

1- Les Mémoires de guerre présentent une vision objective de l’histoire « au détail près » [citation de De Gaulle , entretien avec son biographe Louis Terrenoire : « Ces mémoires me donnent énormément de mal pour les écrire et en vérifier les documents au détail près. » (Jérémy)]

1.1 Le « Salut » comme une chronique minutieuse de la libération : 1944-1946.1.2 Le « Salut » : un témoignage sur l’histoire, trait constitutif des « Mémoires d’Etat » (voir la citation

de Pierre Nora reproduite dans « Lire et comprendre… » p 152)1.3 La hauteur de vue du mémorialiste : l’expérience et le vécu comme gage de crédibilité .

Transition : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………2- [ Mais] Les Mémoires de guerre restent un témoignage personnel et subjectif qui sont la fondation d’un mythe.

2.1 Le traitement des faits en eux-mêmes : des « silences »significatifs.2.2 L’écriture comme manière de transformer l’histoire en fiction .2.3 Le passé (re)composé : de l’homme au mythe .

Etape 2 : rédiger un paragraphe argumenté complet ( idée directrice- exemple )

Chacun de ces paragraphes s’inspire de vos devoirs :- Complétez-les pour mettre en valeur la cohérence du propos (voir grille d’évaluation

compétence 1) ou son illustration (voir compétence 2)

- A quel argument du plan détaillé ce paragraphe pourrait-il correspondre ? Justifiez.

a) De Gaulle , en chef victorieux de la libération , retrace essentiellement l’histoire des vainqueurs ; l ‘évocation des victimes n’est présente que pour servir l’objectif politique. ( Thomas)

20

…………………………………………………………………………………………

b) Les événements historiques …………………………………………………………… Ainsi le 12 avril 1944 , rapportant la mort de Roosevelt dans un hommage assez convenu où l’auteur dit ne « méconnaître ni l’envergure de (l’)esprit, ni (les) mérites, ni (le) courage » (p111) du président américain , figure dans « Le rang » alors que le 14 avril , où De Gaulle prend la décision de liquider les poches de résistance allemande en Aquitaine prend place dans « La Victoire » alors que deux jours à peine séparent les deux événements ( Valentine)

c) Les Mémoires de guerre et en particulier « Le Salut » peuvent-être lus comme un manuel d’histoire tant le témoignage comporte de dates et d’événements précis.(Mathilde) . Ainsi…………………………………………………………………………

d) Comme le fait remarquer un critique , il y a très peu de « Charles » dans les Mémoires de guerre ; de brèves allusions sont faites à des circonstances familiales son fils, Philippe, « au combat », à Anne , « qui (les) a quittés » : on notera d’ailleurs l’euphémisme . (Johanna)

C’est parce que…………………………………………………………………....

Etape 3 : mettre en forme le devoir complet en veillant à l’enchaînement du propos

3.1 Rédigez l’introduction : comment articuler la présentation du sujet et l’annonce de la

problématique ? Complétez ce qui suit pour mettre en valeur la transition.

Les deux premiers tomes des Mémoires de guerre sont respectivement publiés en 1954 et 1956

lors de « la traversée du désert » ; c’est différent pour le troisième : « Le Salut » est publié en 1959

alors que De Gaulle a été élu le premier président de la V°République. (d’après Marie)

Simple coïncidence du calendrier ou……………………………: ce simple fait nous amène à

interroger……………………………………………………………

3.2 Rédigez la conclusion : comment faire la synthèse du devoir et ouvrir la réflexion ? Complétez

ce qui suit en adoptant un point de vue qui dépasse le clivage objectif/subjectif.

De Gaulle est donc tout à la fois historien et mémorialiste : en tant qu’historien il …………………………………………………, en tant que mémorialiste, il………………………………………………………………………. .

21

Ainsi histoire personnelle et histoire collective fusionnent dans un propos qui retrace l’épopée de la France libre : si l’histoire commence avec l’écriture , c’est particulièrement vrai avec « Le Salut ». (d’après Alicia)

22

Annexe 3 : correction TL1

Correction du DM : devoir écrit type baccalauréat

***Question générale [ /12pts] :

Le « Salut », tome III des Mémoires de Guerre, présente-t-il une vision objective de l’histoire ?

Etape 1 : élaborer le plan en classe

1- Les Mémoires de guerre présentent une vision objective de l’histoire « au détail près » [citation de De Gaulle, entretien avec son biographe Louis Terrenoire : « Ces mémoires me donnent énormément de mal pour les écrire et en vérifier les documents au détail près. » (Jérémy)]

1.4 Le « Salut » comme une chronique minutieuse de la libération : 1944-1946.1.5 Le « Salut » : un témoignage sur l’histoire, trait constitutif des « Mémoires d’Etat » (voir la citation

de Pierre Nora reproduite dans « Lire et comprendre… » p 152)1.6 La hauteur de vue du mémorialiste : l’expérience et le vécu comme gage de crédibilité .

Transition : ……Ainsi Les Mémoires de guerre nous fournissent un témoignage précieux concernant la deuxième guerre mondiale, mais son propos est de nous offrir une histoire recomposée par un de ses principaux protagonistes.

2- [Mais] Les Mémoires de guerre restent un témoignage personnel et subjectif qui sont la fondation d’un mythe.

2.1 Le traitement des faits en eux-mêmes : des « silences »significatifs.2.2 L’écriture comme manière de transformer l’histoire en fiction.2.3 Le passé (re)composé : de l’homme au mythe.

Etape 2 : rédiger un paragraphe argumenté complet (idée directrice- exemple )

Chacun de ces paragraphes s’inspire de vos devoirs :- Complétez-les pour mettre en valeur la cohérence du propos (voir grille d’évaluation

compétence 1) ou son illustration (voir compétence 2)

- A quel argument du plan détaillé ce paragraphe pourrait-il correspondre ? Justifiez.

e) De Gaulle, en chef victorieux de la libération , retrace essentiellement l’histoire des vainqueurs ; l ‘évocation des victimes n’est présente que pour servir l’objectif politique. (Thomas)

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Ainsi si de Gaulle insiste particulièrement dans le chapitre « La Victoire » sur le spectacle pathétique d’une Allemagne exsangue, s’il sent se « serrer (son) cœur d’européen », c’est que son propos est d’unifier l’Europe, en faire le contre poids des deux blocs que Yalta a dessiné. Rien sur les massacres de Setif du 8 mai 1945 car ces insurrections hostiles au colonialisme en Algérie et leur répression sanglante ne sert pas l’ « L’idée » que le narrateur se fait de la France. Même le pèlerinage à Oradour sur Glane n’est présenté que comme un hommage nécessaire sans que beaucoup d’émotion ne perce du propos.

f) Si le récit est la plupart du temps chronologique et s’ouvre en septembre 1944 pour se fermer en janvier 1946 dans le tome III, l’ordre de la narration ne suit pas toujours scrupuleusement celui des événements car nous savons que le passé des Mémoires de guerre ne saurait être que (re)composé.…………………………………………………………… Ainsi le 12 avril 1944 , rapportant la mort de Roosevelt dans un hommage assez convenu où l’auteur dit ne « méconnaître ni l’envergure de (l’)esprit, ni (les) mérites, ni (le) courage » (p111) du président américain , figure dans « Le rang » alors que le 14 avril , où De Gaulle prend la décision de liquider les poches de résistance allemande en Aquitaine prend place dans « La Victoire » alors que deux jours à peine séparent les deux événements ( Valentine)

g) Les Mémoires de guerre et en particulier « Le Salut » peuvent-être lus comme un manuel d’histoire tant le témoignage comporte de dates et d’événements précis.(Mathilde) . Ainsi le « Tour de France » des départements dans « Libération » est décrit avec beaucoup de minutie à travers les différentes villes que De Gaulle traverse pour rétablir l’ordre et la représentativité de la République.…………………………………………………………………………

h) Comme le fait remarquer un critique , il y a très peu de « Charles » dans les Mémoires de guerre ; de brèves allusions sont faites à des circonstances familiales son fils, Philippe, « au combat », à Anne , « qui (les) a quittés » : on notera d’ailleurs l’euphémisme . (Johanna)

C’est parce que… comme le précise Pierre Nora dans la définition des « Mémoires d’état » par opposition aux « Mémoires de cour », le projet collectif sublime toute tentation personnelle et individuelle

Etape 3 : mettre en forme le devoir complet en veillant à l’enchaînement du propos

3.1 Rédigez l’introduction : comment articuler la présentation du sujet et l’annonce de la

problématique ? Complétez ce qui suit pour mettre en valeur la transition.

Les deux premiers tomes des Mémoires de guerre sont respectivement publiés en 1954 et 1956

lors de « la traversée du désert » ; c’est différent pour le troisième : « Le Salut » est publié en 1959

alors que De Gaulle a été élu le premier président de la V°République. (d’après Marie)

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Simple coïncidence du calendrier ou calcul éditorial… : ce simple fait nous amène à interroger

sur l’objectivité des Mémoires de guerre, la relation que l’homme et le chef entretiennent avec

l’historien.……………………………………………………………

3.2 Rédigez la conclusion : comment faire la synthèse du devoir et ouvrir la réflexion ? Complétez ce qui suit en adoptant un point de vue qui dépasse le clivage objectif/subjectif.

De Gaulle est donc tout à la fois historien et mémorialiste : en tant qu’historien il nous livre un précieux témoignage sur son action militaire et politique, en tant que mémorialiste, il sublime par l’écriture son destin personnel en mythe fondateur.………………………………………………………………………. . Ainsi histoire personnelle et histoire collective fusionnent dans un propos qui retrace l’épopée de la France libre : si l’histoire commence avec l’écriture, c’est particulièrement vrai avec « Le Salut ». (d’après Alicia)

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Annexe 4 Terminale L : Mémoires de guerre, tome 3, Charles De Gaulle

Contrôle de lecture

Contrôle noté sur 20 : deux points bonus

1°) Parmi les termes suivants, retrouvez ceux qui sont aussi des titres de chapitres pour letome III des Mémoires de Guerre et remettez-les dans l’ordre :Désunion – Force – La Libération – La Guerre – Le Rang – La Victoire – La Défaite – départ- l’Ordre – Discordances – Inquiétudes – Vérité – Conflits. [1pt]

2°) Commentez le titre du troisième tome des Mémoires de guerre. [1 pt]

3°) Quelle est la première image (métaphore / allégorie) que De Gaulle utilise à la fin du1er paragraphe pour évoquer la France à la libération ? En quoi est-elle révélatrice du style de l’auteur ? [1 pt]

3°) Dans quel but De Gaulle fait-il le tour des départements français en septembre 1944? [1 pt]

4°) A propos de quel personnage, De Gaulle écrit-il : « Au fond, comme chef de l’Etat, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un Etat » ? Présentez-le brièvement. [1 pt]

5°) Avec quelle expression insultante Roosevelt qualifie-t-il De Gaulle ? Pourquoi ? [2 pts]

6°) Pourquoi le général tient-il autant à libérer Strasbourg ? Expliquez ce qui l’oppose à l’état major des forces alliées. [2 pts]

7°) A quel rituel sadique se livre Staline lors de la visite à Moscou du général ? Citez une expression de l’auteur pour qualifier le personnage. [2 pts]

8°) Quels sont les deux chefs d’état qui ont : « navigué côte à côte sur la mer démontée de l’histoire » ? Que nous apprend cette métaphore sur les personnages désignés et leurs relations ? [2 pts]

9°) Quels sont les « ennemis » De Gaulle à l’intérieur comme à l’extérieur ? Justifiez votre réponse en citant au moins deux noms propres dans chaque catégorie. [2 pts]

10°) Quelle attitude De Gaulle adopte-t-il face aux collaborateurs ? Expliquez sa position.[2 pts]

11°) Pourquoi De Gaulle décide-t-il de quitter le pouvoir le 20 janvier 1946 ? [2 pts]

12°) « La nature chante au printemps : […] quoiqu’il ait pu, jadis, arriver, je suis au commencement ! Tout est clair malgré les giboulées […] ». Quelle est ici la figure de style utilisée ? A quel registre rattache-t-elle l’extrait ? [2 pts]

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