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À Thueyts, ce 12 août 1804 Très Sainte Vierge Marie, ma bonne Mère, Je désirerais de toute mon âme venir me prosterner à vos pieds le jour de votre fête dans votre église du Puy et vous rendre mes hommages et ceux de toute votre petite communauté des Sœurs de l'Instruction qui sont entièrement dévouées à votre service, et qui désirent le plus ardemment possible vous faire connaître, aimer de tous les jeunes cœurs qui leur seront dans tous les temps confiés. Oh! Vierge sainte, que ne pouvons-nous étendre et faire refleurir votre dévotion dans tous les lieux du monde! C'est tout mon désir. O ma bonne Mère qui m'avez inspiré de faire ce petit établissement pour instruire la jeunesse tout indigne que j'étais de me consacrer à une œuvre si sainte, daignez le prendre de nouveau sous vos auspices, c'est votre œuvre, vous l'avez formé, vous l'avez soutenu dans toutes ses persécutions et si vous cessiez un moment de le protéger auprès de votre divin Fils, il n'existerait plus. Soyez donc toujours à notre secours, Vierge sainte, et daignez nous agréer toujours pour vos petites et indignes filles. Nous renouvelons toutes ensemble la consécration que nous vous avons faite de tout nous-mêmes. Nous désirons plus que jamais vous appartenir entièrement et irrévocablement et je vous déclare autant que je le puis, la Maîtresse absolue de toute ma Communauté. Agréez la confiance avec laquelle nous nous jetons entre vos bras et daignez nous accorder votre protection maternelle toute notre vie et particulièrement à l'heure de notre mort. Obtenez-moi, Vierge Sainte, et à toutes mes filles toutes les grâces qui nous sont nécessaires pour être des saintes et pour travailler avec fruit à l'instruction de

Très Sainte Vierge Marie, ma bonne Mère,

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Page 1: Très Sainte Vierge Marie, ma bonne Mère,

À Thueyts, ce 12 août 1804

Très Sainte Vierge Marie, ma bonne Mère,

Je désirerais de toute mon âme venir me prosterner à vos pieds le jour de votre fête dans votre église du Puy et vous rendre mes hommages et ceux de toute votre petite communauté des Sœurs de l'Instruction qui sont entièrement dévouées à votre service, et qui désirent le plus ardemment possible vous faire connaître, aimer de tous les jeunes cœurs qui leur seront dans tous les temps confiés. Oh! Vierge sainte, que ne pouvons-nous étendre et faire refleurir votre dévotion dans tous les lieux du monde! C'est tout mon désir.

O ma bonne Mère qui m'avez inspiré de faire ce petit établissement pour instruire la jeunesse tout indigne que j'étais de me consacrer à une œuvre si sainte, daignez le prendre de nouveau sous vos auspices, c'est votre œuvre, vous l'avez formé, vous l'avez soutenu dans toutes ses persécutions et si vous cessiez un moment de le protéger auprès de votre divin Fils, il n'existerait plus. Soyez donc toujours à notre secours, Vierge sainte, et daignez nous agréer toujours pour vos petites et indignes filles. Nous renouvelons toutes ensemble la consécration que nous vous avons faite de tout nous-mêmes. Nous désirons plus que jamais vous appartenir entièrement et irrévocablement et je vous déclare autant que je le puis, la Maîtresse absolue de toute ma Communauté. Agréez la confiance avec laquelle nous nous jetons entre vos bras et daignez nous accorder votre protection maternelle toute notre vie et particulièrement à l'heure de notre mort.

Obtenez-moi, Vierge Sainte, et à toutes mes filles toutes les grâces qui nous sont nécessaires pour être des saintes et pour travailler avec fruit à l'instruction de

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la jeunesse et procurer la plus grande gloire de votre divin Fils et la vôtre. Obtenez, nous s'il vous plaît une profonde humilité, la connaissance de nous-mêmes, un parfait renoncement à nous-mêmes et à toutes les choses de la terre, l‘amour du mépris et de la souffrance, une parfaite soumission à la volonté de votre divin Fils et la vôtre, un grand zèle pour le salut des âmes, une obéissance aveugle à nos Supérieurs.

Je vous recommande en particulier, Vierge sainte, la Sœur Chantal, Sœur Gertrude, Sœur Louise, Sœur Xavier, Sœur Marie, Sœur Rose, Sœur Sophie, Sœur Gonzague, Mlle Villard et ses affaires, toutes mes sœurs des paroisses et notre pensionnat, toutes mes novices et tout le corps en général. Vous connaissez les besoins de chacune en particulier. Daignez, s'il vous plaît, exaucer les prières et les vœux que je fais pour toutes. Obtenez-moi aussi, Vierge sainte, beaucoup de novices propres à cette œuvre, et les moyens temporels pour subvenir à toutes les nécessités de la maison. Voyez les embarras où je me trouve. Secourez-moi, s'il vous plaît, comme vous avez fait tant d'autres fois. Je mets toute ma confiance en vous. Ne tardez pas de me secourir.

Obtenez-moi aussi le pardon de mes péchés, les grâces et les lumières pour bien conduire toutes mes filles. Ma bonne Mère, disposez-en quelqu'une pour remplir ma place. Ah! faites s'il vous plaît que je sois bientôt déchargée de la supériorité dont je suis indigne et incapable et où je crains de me perdre. Ne le permettez pas s'il vous plaît. Faites que j'aie le bonheur de vous servir et de vous imiter tous les jours de ma vie.

Très sainte Mère de Dieu, notre bonne Mère et notre Patronne, pleines de reconnaissance pour tous les bienfaits dont vous avez daigné nous favoriser dans tous les temps et de la protection spéciale que vous avez étendue sur nous dans toutes nos nécessités, nous venons avec confiance réclamer encore aujourd'hui vos bontés au milieu de nos besoins temporels et vous conjurer

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d'aplanir, par toute la puissance que votre divin Fils a mise dans vos mains, tous les obstacles qui retardent la perfection de votre œuvre, ou qui pourraient jamais nous troubler dans le devoir qui nous anime de travailler constamment à la gloire de Dieu, au salut des âmes et à propager votre culte. Dans ces sentiments, nous nous engageons par un vœu que nous déposons dans vos mains :

1° - à faire une neuvaine en votre honneur durant cette octave de votre Assomption, à commencer la veille de la fête durant laquelle les Sœurs s'arrangeront de manière qu'il y ait tous les jours quelques communions et que chacune, à son tour, pratique quelques mortifications.

2° - Que la fête de votre Saint Cœur sera célébrée désormais dans la Maison, comme on est dans l'usage de célébrer vos autres fêtes. La première fois que nous la célébrerons, nous ferons une neuvaine en votre honneur comme celle que nous allons faire; et si vous voulez bien nous accorder votre protection pour faire une église, nous y placerons un tableau de votre Saint Cœur, comme un monument continuel de notre reconnaissance.

De votre plus indigne fille et plus petite servante,

Sœur Anne Marie

Thueyts, ce 12 août 1804