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TEMPS FORTS MAURITANIE ACTUALITE PAR THEMES Santé/RD Congo _____________________________________ p.13 Kinshasa saisit les comptes bancaires de l’hôpital de Panzi L’hôpital du Dr Denis Mukwege, plu- sieurs fois primé pour son aide aux victimes de viols dans l’est de la RDC, a dénoncé la saisie de ses comptes par le “pouvoir”, un procédé qu’il juge “dis- criminatoire”. Justice/Rwanda ______________________________________ p.18 Perpétuité requise contre le chanteur Kizito Mihigo L’accusation a requis la prison à perpé- tuité contre le chanteur rwandais Kizito Mihigo, accusé à Kigali d’avoir préparé des attentats contre le gouvernement du président Paul Kagame. Sécurité/Libye ________________________________________ p.22 Paris appelle à la mobilisation, Niamey à une intervention armée Le ministre français de la Défense a ap- pelé la communauté internationale à se “mobiliser” pour empêcher le dévelop- pement d’un “sanctuaire” jihadiste en Libye qui déstabiliserait toute la région. Le président nigérien a jugé “indispen- sable” une intervention internatio- nale et s’est dit “convaincu” que l’ONU adoptera une résolution dans ce sens. Economie/Côte d’Ivoire _____________________ p.25 Billon dénonce le monopole de Bolloré sur le port d’Abidjan Le ministre ivoirien du Commerce Jean-Louis Billon a de nouveau dénon- cé le monopole du groupe français Bol- loré sur le port d’Abidjan, qui en fait “le plus cher de la sous-région”, et qui “pé- nalise” l’économie nationale. Economie/Djibouti ______________________________ p.26 Djibouti va investir 9 milliards de dollars dans les infrastructures Djibouti va investir plus de 9 milliards de dollars ces trois prochaines années dans les infrastructures portuaires et routières pour devenir “un hub d’excel- lence internationale”. BéninBurkina FasoBurundiCamerounCongo BrazzavilleCongo RDCCôte d’IvoireDjiboutiGabonGuinéeMadagascarMaliMauritanieNigerRépublique CentrafricaineRwandaSénégalTchadTogo La Revue Indépendante des Professionnels du Développement Burkina Faso __________________________________________________________________________________________________________________________________________________ Toute l’équipe du Journal du Développement vous souhaite une excellente année 2015 #112 - Lundi 5 Janvier 2015 Un jeune blogueur condamné à mort Un jeune Mauritanien jugé pour apostasie après un écrit considéré comme blasphématoire a été condamné à mort. Mohamed Cheikh Ould Mohamed, détenu pendant un an, avait plaidé non coupable à l'ouverture de son procès, le premier du genre en Mauritanie. Prison requise contre des anti-esclavagistes La justice mauritanienne a requis 5 ans de prison ferme et des amendes contre dix militants anti-esclavagistes jugés notamment pour “appartenance à une organisation non reconnue”. Vers davantage de nationalisations La justice va réouvrir le dossier Zongo Les élections annoncées pour octobre 2015 RD Congo ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ Fin de l'ultimatum aux rebelles des FDLR L'ultimatum adressé aux rebelles hutu rwandais de l'est de la République démocratique du Congo a expiré, mais ces combattants sont loin de s'être tous rendus malgré les menaces de l'armée con- golaise et des soldats de l'ONU. Kinshasa se dit prête à intervenir militairement pour déloger les rebelles, avec la bénédiction de la communauté internationale. Le parti de Denis Sassou Nguesso appelle à changer la Constitution Le parti du président congolais Denis Sassou Nguesso a appelé à un changement de Constitution pour permettre à son leader de briguer un nouveau mandat de sept ans en 2016 après avoir déjà cumulé 30 ans au pouvoir. La Constitution actuelle limite à deux le nombre de mandats et l’âge des candidats à 70 ans et ne permet donc pas à M. Sassou Nguesso (71 ans) de se représenter. Congo Brazzaville ____________________________________________________________________________________________________________________________________

Un jeune blogueur condamné à mort - Le Journal du … · 2015-01-04 · Le parti du président congolais Denis Sassou Nguesso a appelé à un changement de Constitution pour permettre

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Page 1: Un jeune blogueur condamné à mort - Le Journal du … · 2015-01-04 · Le parti du président congolais Denis Sassou Nguesso a appelé à un changement de Constitution pour permettre

TEMPS FORTS

MAURITANIE

ACTUALITE PAR THEMESSanté/RD Congo _____________________________________ p.13

Kinshasa saisit les comptes bancaires de l’hôpital de PanziL’hôpital du Dr Denis Mukwege, plu-sieurs fois primé pour son aide aux victimes de viols dans l’est de la RDC, a dénoncé la saisie de ses comptes par le “pouvoir”, un procédé qu’il juge “dis-criminatoire”.

Justice/Rwanda ______________________________________ p.18

Perpétuité requise contre le chanteur Kizito MihigoL’accusation a requis la prison à perpé-tuité contre le chanteur rwandais Kizito Mihigo, accusé à Kigali d’avoir préparé des attentats contre le gouvernement du président Paul Kagame.

Sécurité/Libye ________________________________________ p.22

Paris appelle à la mobilisation, Niamey à une intervention arméeLe ministre français de la Défense a ap-pelé la communauté internationale à se “mobiliser” pour empêcher le dévelop-pement d’un “sanctuaire” jihadiste en Libye qui déstabiliserait toute la région. Le président nigérien a jugé “indispen-sable” une intervention internatio-nale et s’est dit “convaincu” que l’ONU adoptera une résolution dans ce sens.

Economie/Côte d’Ivoire _____________________ p.25

Billon dénonce le monopole de Bolloré sur le port d’AbidjanLe ministre ivoirien du Commerce Jean-Louis Billon a de nouveau dénon-cé le monopole du groupe français Bol-loré sur le port d’Abidjan, qui en fait “le plus cher de la sous-région”, et qui “pé-nalise” l’économie nationale.

Economie/Djibouti ______________________________ p.26

Djibouti va investir 9 milliards de dollars dans les infrastructuresDjibouti va investir plus de 9 milliards de dollars ces trois prochaines années dans les infrastructures portuaires et routières pour devenir “un hub d’excel-lence internationale”.

Bénin•Burkina Faso•Burundi•Cameroun•Congo Brazzaville•Congo RDC•Côte d’Ivoire•Djibouti•Gabon•Guinée•Madagascar•Mali•Mauritanie•Niger•République Centrafricaine•Rwanda•Sénégal•Tchad•TogoBénin•Burkina Faso•Burundi•Cameroun•Congo Brazzaville•Congo RDC•Côte d’Ivoire•Djibouti•Gabon•Guinée•Madagascar•Mali•Mauritanie•Niger•République Centrafricaine

La Revue Indépendante des Professionnels du Développement

Burkina Faso __________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Toute l’équipe du Journal du Développement vous souhaite une excellente année 2015#112 - Lundi 5 Janvier 2015

Un jeune blogueur condamné à mortUn jeune Mauritanien jugé pour apostasie après un écrit considéré comme blasphématoire a été condamné à mort. Mohamed Cheikh Ould Mohamed, détenu pendant un an, avait plaidé non coupable à l'ouverture de son procès, le premier du genre en Mauritanie.

Prison requise contre des anti-esclavagistesLa justice mauritanienne a requis 5 ans de prison ferme et des amendes contre dix militants anti-esclavagistes jugés notamment pour “appartenance à une organisation non reconnue”.

Vers davantage de nationalisations

La justice va réouvrir le dossier Zongo

Les élections annoncées pour octobre 2015

RD Congo ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Fin de l'ultimatum aux rebelles des FDLRL'ultimatum adressé aux rebelles hutu rwandais de l'est de la République démocratique du Congo a expiré, mais ces combattants sont loin de s'être tous rendus malgré les menaces de l'armée con-golaise et des soldats de l'ONU. Kinshasa se dit prête à intervenir militairement pour déloger les rebelles, avec la bénédiction de la communauté internationale.

Le parti de Denis Sassou Nguesso appelle à changer la ConstitutionLe parti du président congolais Denis Sassou Nguesso a appelé à un changement de Constitution pour permettre à son leader de briguer un nouveau mandat de sept ans en 2016 après avoir déjà cumulé 30 ans au pouvoir.La Constitution actuelle limite à deux le nombre de mandats et l’âge des candidats à 70 ans et ne permet donc pas à M. Sassou Nguesso (71 ans) de se représenter.

Congo Brazzaville ____________________________________________________________________________________________________________________________________

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2 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Un jeune blogueur condamné à mort

La première condamna-tion à mort pour apos-tasie dans l’histoire de la Mauritanie depuis

son indépendance en 1960, a été prononcée mercredi 25 décembre à Nouadhibou (nord-ouest) à l’encontre d’un jeune musulman, inculpé après un écrit considéré comme blas-phématoire.

L’accusé, Mohamed Cheikh Ould Mohamed, 29 ans - égale-ment identifié par des médias locaux comme Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir - avait plaidé non coupable la veille à l’ouverture de son procès, le premier du genre dans ce pays de près de 4 millions d’ha-bitants.

Dans son article controver-sé, Mohamed Cheikh Ould Mohamed accusait la société mauritanienne de perpétuer un “ordre social inique hérité” de l’époque du prophète et dénon-çait les conditions des couches défavorisées, dont la caste des forgerons (“maalemines”) à la-quelle il appartient.

Il avait réfuté les accusa-tions, en expliquant qu’il n’avait pas l’intention de critiquer le prophète mais de défendre une composante sociale “mal consi-dérée et maltraitée”.

“Un criminel qui a eu ce qu’il mérite”

La Mauritanie est une Ré-publique islamique où la charia est en vigueur mais dont les sentences extrêmes comme les peines de mort et de flagella-tions ne sont plus appliquées depuis environ trois décen-nies.

Ces dernières années, plu-sieurs personnes, jugées notam-ment pour assassinat ou faits de terrorisme, ont été condamnées

à la peine de mort dans le pays. Cette décision y a été exécutée pour la dernière fois en 1987, selon Amnesty International.

Mohamed Cheikh Ould Mo-hamed a comparu devant la Cour criminelle de Nouadhibou (environ 480 km au nord de Nouakchott), qui l’a déclaré coupable d’apostasie et l’a con-damné à mort tard mercredi soir. A l’énoncé du verdict, il s’est effondré, a indiqué une source judiciaire.

“C’est l’affaire d’un criminel qui a eu ce qu’il mérite”, a esti-mé devant la presse Jemil Ould Mansour, président du parti islamiste mauritanien modéré Tewassoul (opposition).

L’annonce du verdict a été suivie dans la nuit de mercredi à jeudi de bruyantes scènes de joie à Nouadhibou, tant au tribunal que dans les rues, selon une source judiciaire, mais également à Nouakchott, d’après des témoins.

Dans les deux villes, des habitants sont sortis dans les rues, saluant la sentence par des concerts de klaxon, certains criant “Allah Akbar (Dieu est grand)!”, a-t-on rapporté.

L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a appelé mercredi à l’annulation de la condamnation.

“Reporters sans frontières demande aux autorités judici-aires compétentes de se pro-noncer, en appel, contre cette sentence injuste”, a déclaré dans un communiqué Lucie Morillon, directrice des pro-grammes de RSF.

L’organisation estime que “les propos tenus par Moha-med Cheikh Ould Mohamed, critiquant le système des cas-tes, relèvent de la liberté de l’information et d’expression, garantie par l’article 19 de la

Déclaration universelle des droits de l’Homme”.

Avant sa comparution ainsi que durant son procès, Mo-hamed Cheikh Ould Mohamed s’est repenti tout en niant l’accu-sation à son encontre, selon des sources judiciaires.

Mardi, un juge a rappelé qu’il a été inculpé d’apostasie “pour avoir parlé avec légèreté du prophète Mahomet et en-freint aux ordres divins” dans un article publié brièvement sur des sites Internet mauritaniens. Des organisations islamiques l’ont accusé de contester dans son exposé des décisions prises par le prophète Mahomet et ses compagnons durant les guerres saintes.

“Mauvaise foi”

De même source, le parquet a présenté d’autres textes at-tribués au prévenu, les estimant “plus graves et sans équivoque” sur “sa mauvaise foi”, a indiqué une des sources judiciaires.

Dans leur plaidoirie, les deux avocats commis d’office pour sa défense ont insisté sur son repentir et estimé que cela devrait être pris en compte en sa faveur.

Le parquet avait de son côté réclamé la peine de mort, une requête suivie par la Cour souli-gnant que le prévenu tombait sous le coup d’un article du code pénal mauritanien pré-voyant la peine de mort pour “tout musulman, homme ou femme, ayant renoncé à l’islam, explicitement ou à travers des actes ou paroles en tenant lieu”, d’après la source judiciaire.

La publication de son ar-ticle controversé a fait passer Mohamed Cheikh Ould Mo-hamed d’anonyme ingénieur employé de société minière à

ennemi public numéro un en Mauritanie.

Il a été soutenu par peu de personnes, et rarement ouver-tement. Il a été dénoncé comme “blasphémateur”, dans des com-muniqués, lors de conférences de presse ou de manifestations de rues en janvier et février à Nouadhibou et Nouakchott, certains protestataires allant jusqu’à réclamer sa tête.

En février, sous pression, l’avocat Mohameden Ould Icheddou, qui avait été sollicité par sa famille de l’accusé, avait renoncé à le défendre.

Le 10 janvier, le chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz avait promis de “prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre l’islam et son prophète”, en réponse à des milliers de manifestants en co-lère rassemblés devant le palais présidentiel.

La justice “fera son travail mais soyez certains que l’islam est au-dessus de tout, de la dé-mocratie et de la liberté”, leur avait-il déclaré.

L’organisation anti-esclava-giste Initiative pour la résur-gence du mouvement abolition-niste (IRA) a appelé à gracier le jeune homme, regrettant “un procès expéditif mené sous la pression d’une opinion publi-que” encouragée par “des grou-puscules d’obscurantistes”.

Dans un communiqué, l’IRA “condamne avec vigueur, et ce quels qu’en soient les motifs, le recours à la peine de mort et ex-horte ceux qui pourraient avoir de l’influence sur le président” mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz “à lui demander d’user de son pouvoir pour gra-cier” le condamné à mort.

Les avocats de Mohamed Cheikh Ould Mohamed ont interjeté appel. D’après AFP

T E M P S F O R T S

Un jeune Mauritanien jugé pour apostasie après un écrit considéré comme blasphématoire a été condamné à mort. Mohamed Cheikh Ould Mohamed, détenu pendant un an, avait plaidé non coupable à l'ouverture de son procès, le premier du genre en Mauritanie.

Mauritanie

L’information au service de l’humanitaireExe

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3 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Cinq ans de prison requis contre 10 activistes anti-esclavagistes

T E M P S F O R T S

Le parquet de Rosso (sud de la Maurita-nie) a demandé 5 ans de prison ferme

et des amendes financières contre dix personnes dont des membres de l’Initiative pour la résurgence du mouve-ment abolitionniste (IRA, anti-esclavagiste) de Mauritanie, ainsi que la confiscation des biens de l’association, lundi 29 décembre, à l’issue d’un procès ouvert le 24.

La justice rendra son juge-ment le 15 janvier.

Deux des prévenus com-paraissaient en liberté sous contrôle judiciaire. Les huit autres, dont le président de l’IRA, Biram Ould Dah Ould Abeid, sont détenus depuis novembre.

Ils ont été arrêtés mi-no-vembre à Rosso alors qu’ils menaient une campagne pour dénoncer l’esclavage en Mauri-tanie, puis mis en examen pour “appartenance à une organisa-tion non reconnue, rassemble-ment non autorisé, appel à rassemblement non autorisé et violence contre la force publi-que”, d’après la défense.

Les audiences avaient été suspendues le 25 décembre après audition de neuf des dix accusés. Le dixième prévenu a été entendu lundi, à la reprise du procès avant le réquisitoire du procureur, a précisé un

avocat de la défense, Me Yarba Ould Ahmed Saleh.

Ce prévenu, Djiby Sow, un des deux sous contrôle judici-aire, a précisé qu’il présidait l’association “Kawtal Ngam Yellitaare” (“Rassemblement pour le progrès”, en langue peule) qui milite pour les droits

civiques et culturels et au nom de laquelle “la caravane contre l’esclavage foncier avait été autorisée”.

La défense a démontré “l’inexistence de troubles à l’ordre public et de rassemble-ment non autorisé par leurs clients, car la caravane objet de l’accusation était bien autorisée par l’administration et a pu cir-culer librement quelques jours dans la vallée du fleuve Sénégal (sud) avant son arrivée à Rosso où les militants ont été inter-pellés et écroués”, a affirmé Me Yarba Ould Ahmed Saleh.

Selon lui, elle soutient “que l’organisation IRA est reconnue de fait parce qu’elle avait son siège au coeur de Nouakchott et son président était candidat à

la présidence de la République” lors de l’élection organisée en juin dernier et remportée par Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le siège de l’IRA à Nouak-chott a été fermé le 12 novembre par la police.

La dernière journée d’au-dience a été marquée par la fin

des plaidoiries de 24 avocats de la défense qui se sont effor-cés de “démonter les chefs d’inculpation retenus contre les militants de droits de l’homme et démontrer l’incohérence des procès-verbaux de police (...) entachés de contradictions à tous les niveaux”, a expliqué Me Ould Ebetty, le président du collectif des avocats de la défense.

“Nous ne comprenons pas (...) comment l’IRA peut être considérée illégale alors que la justice traite avec elle quasi-ment tous les jours - pour des cas d’esclavage notamment - et que son chef était candidat à la présidentielle”, a-t-il ajouté.

Les autorités mauritanien-nes ont accusé les responsables

de l’IRA d’avoir organisé des rassemblements ayant servi notamment de tribune pour une “propagande raciste”.

Un responsable a affirmé que l’IRA n’était pas une or-ganisation “autorisée” mais “tolérée”.

Le 19 décembre, la France a indiqué suivre “avec attention” la situation des militants anti-esclavagistes mauritaniens, en rappelant “son attache-ment à la liberté d’expression, d’association et de manifes-tation pacifique ainsi qu’au respect des droits de la défense et au droit à un procès équi-table”.

Le 18 décembre, le Parle-ment européen avait adopté une résolution condamnant leur arrestation et réclamant leur libération. Une demande rejetée le même jour par le président mauritanien, soup-çonnant l’institution europé-enne de dessein inavoué: “Cette résolution (...) ne vise pas ce qu’elle dit”, avait-il dit devant la presse à Nouakchott.

Officiellement, l’esclavage a été aboli en 1981 en Mauri-tanie. Depuis 2007, les per-sonnes reconnues coupables d’esclavagisme y encourent des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison. Mais le phé-nomène perdure néanmoins, selon des ONG.

AFP

La justice mauritanienne a requis cinq ans de prison ferme et des amendes contre dix militants anti-esclavagistes jugés notamment pour “appartenance à une organisation non reconnue”.

“Nous ne comprenons pas (...) comment l’IRA peut être consi-dérée illégale alors que la justice traite avec elle quasiment tous les jours - pour des cas d’esclavage notamment - et que son chef était candidat à la présidentielle”

Mauritanie

Directeur de la Publication: Sébastien Drans [email protected] et publicité: Arlette Sioblo [email protected] Journal du Développement est publié par l’association Information et Développement (I&D)1, rue des Mésanges22 170 Plerneuf - FranceE-mail: [email protected] www.lejournaldudeveloppement.com

Le Journal du Développement est un hebdomadaire électronique à destination des professionnels de l’humanitaire, de la coopération et de

l’économie en Afrique subsaharienne francophone.

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4 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

T E M P S F O R T S

Fin de l'ultimatum aux rebelles des FDLR

Le gouvernement con-golais a publié un communiqué ven-dredi 2 janvier, an-

nonçant qu’à dater de “ce jour, (...) face aux combattants FDLR n’ayant pas encore volontaire-ment déposé les armes, l’option militaire est devenue inévitable et (...) toutes les dispositions opérationnelles requises ont été et seront prises à cet effet”.

“Tous les FDLR doivent se rendre et retourner à une vie paisible au Rwanda. Je les encourage à se rendre dans les camps” de démobilisation au Nord et Sud-Kivu (est de la RDC), avait pour sa part com-menté plus tôt dans la journée sur son compte twitter Martin Kobler, chef de la Mission de l’ONU (Monusco).

De son côté, sur le même réseau social, le général Jo-seph Nzabamwita, porte-parole de l’armée rwandaise, disait espérer une attaque contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont la présence dans l’est con-golais déstabilise toute la région depuis 20 ans.

La Monusco appelée à s’engager

“J’appelle tous mes amis Congolais à rejoindre le Rwanda dans le soutien des efforts ré-gionaux pour une action mili-taire contre les FDLR”, a lancé le général rwandais.

“La Monusco et sa Brigade d’intervention doivent main-tenant s’engager dans des opé-rations contre les FDLR (...) pour s’acquitter de leur mandat de neutralisation de tous les groupes armés”, ont souligné les envoyés spéciaux de l’ONU, de l’Union africaine, de l’Union européenne, des Etats-Unis et de la Belgique.

Considérablement affai-blies, les FDLR n’ont plus lancé d’attaque d’envergure contre le Rwanda depuis les années 2000, mais Kigali les considère toujours comme une menace

stratégique pour sa sécurité.Les FDLR, dont des chefs

sont accusés d’avoir participé au génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda (800.000 morts selon l’ONU) commettent depuis des années en toute impunité de graves exactions contre les civils congolais (viols, meurtres, pillages, enrôlements d’enfants-soldats) et se livrent à de nom-breux trafics, notamment d’or et de charbon de bois.

En décembre 2013, les FDLR ont annoncé la fin de leur mou-

vement armé pour “se consacrer à la lutte politique”, ce que Ki-gali rejette catégoriquement. Le 30 mai au Nord-Kivu et le 9 juin au Sud-Kivu, près de 100 FDLR s’étaient rendus. Le processus était depuis au point mort.

Mi-2014, la communauté internationale, dont les Etats de la région, a imposé aux re-belles hutu un ultimatum de six mois, jusqu’au 2 janvier, pour se rendre, faute de quoi ils s’exposeraient à des attaques de l’armée et de la Monusco.

Dimanche 28 décembre, en-viron 150 combattants - sur les quelque 1.500 que compteraient encore les FDLR - se sont ren-dus dans les Nord et Sud-Kivu.

Avec les redditions de mai et juin, cela porte à près de 350 le nombre de combattants ayant déposé les armes.

“Même si c’est un pas néces-saire, il n’est pas suffisant, il n’est qu’un pas partiel et assez tardif”, avait déclaré Conrandie Marius, le représentant de la Communauté de dévelop-pement d’Afrique australe (SADC).

L’ONG américaine Enough Project a accusé les FDLR d’avoir profité de l’ultimatum

pour “se réorganiser”, notam-ment grâce au trafic d’or et de charbon de bois pour “acheter des munitions et armes à des officiers congolais, avec qui ils continuent à collaborer”.

Protéger les civils

Les envoyés spéciaux recon-naissent que les FDLR ont utili-sé ce “délai de grâce” pour “con-tinuer à perpétrer des violations des droits de l’homme contre des personnes innocentes dans l’est de la RDC, recruter des combattants et poursuivre leur agenda politique illégitime”.

“La date du 2 janvier n’a pas de sens pour nous” mais elle

“devrait avoir un sens pour Kigali (...) qui bloque notre retour chez nous! S’il ouvre l’espace politique, on rentre, c’est tout!”, a affirmé mardi La Forge Fils Bazeye, porte-parole des FDLR.

Cependant, après le 2 janvier, “le processus de désarmement va continuer jusqu’à son accom-plissement”, a-t-il promis, as-surant que les rebelles rwan-dais n’opposeraient “aucune résistance” en cas d’attaque de l’armée et de la Monusco.

Dans l’éventualité d’une of-fensive, un plan d’urgence a été préparé pour protéger les civils et assurer l’accès des organisa-tions humanitaires, a expliqué le coordonnateur des affaires humanitaires de l’ONU en RDC, Moustapha Soumare.

Enough Project a appelé l’ONU à considérer la protec-tion des civils comme une prio-rité. “Des représailles des FDLR contre les civils sont un danger réel, et aucun effort ne doit être ménagé pour s’assurer que nos communautés locales ne soient pas prises entre deux feux”, a insisté Fidel Bafilemba, un analyste de l’ONG.

AFP

RD Congo

L'ultimatum adressé aux rebelles hutu rwandais de l'est de la République démocratique du Congo a expiré, mais ces combattants sont loin de s'être tous rendus malgré les menaces de l'armée congolaise et des soldats de l'ONU. Kinshasa se dit prête à intervenir militairement, avec la bénédiction de la communauté internationale.

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Des Casques bleus en patrouille avec des soldats congolais

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5 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Les survivants d'Ebola manifestent des symptômes inexpliqués

C ertains survivants du virus Ebola - dont la propagation effrénée en Guinée, au Liberia

et en Sierra Leone a tué environ 70% des patients - manifestent des symptômes encore inexpli-qués, dont les plus graves sont l’aménorrhée (l’absence de menstruations) et le dysfonc-tionnement érectile. On ignore encore pourquoi certains sont touchés, et pas d’autres.

Margaret Nanyonga, con-sultante pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’est intéressée à 85 survivants d’Ebola présentant une variété de symptômes à Kenema, une ville de l’est de la Sierra Leone. Certains maux se soignent, a-t-elle dit, mais d’autres, comme les troubles de la vue et de l’ouïe, ont tendance à persister.

“Les femmes se plaignaient de ne plus avoir leurs règles, mais tout rentrait dans l’ordre au bout de trois mois. Elles se plaignent également de perdre leurs cheveux. Les hommes se plaignent de douleurs testicu-

laires, dont on ignore si elles peuvent entraîner des pro-blèmes d’impuissance. C’est inquiétant. Certains hommes nous ont indiqué souffrir d’un dysfonctionnement érectile. On constate également des troubles psychologiques: perte de som-meil, anxiété et dépression”, a-t-elle constaté.

“Syndrome post-Ebola”

La clinique de Kenema, où Margaret Nanyonga a travaillé, est la seule dans le pays à pren-dre en charge les affections post-Ebola.

Dans un sondage réalisé à Kenema en octobre, la plu-part des survivants d’Ebola se plaignaient de douleurs articu-laires et de maux de tête. Les affections plus sérieuses de type surdité, aménorrhée et dys-fonctionnement érectile étaient plus rares. Mme Nanyonga juge nécessaire d’étudier plus avant les maux dont souffrent les per-sonnes ayant survécu à Ebola.

“Nous souhaitons connaître

la durée de ces symptômes. Nous voulons en connaître l’évolution, s’agissant notam-ment de la cécité, en l’absence d’intervention. Nous voulons savoir s’ils peuvent être atté-nués”, explique-t-elle.

“Nous souhaitons égale-ment savoir si ces symptômes sont dus au virus lui-même, au traitement ou aux importantes quantités de chlore utilisées pour la désinfection dans les centres de soins”, explique Mme Nanyonga.

Esther Sterk, experte Ebola chez Médecins sans frontières (MSF), a également observé lors d’épidémies antérieures des uvéites (inflammations de l’uvée, la couche intermédiaire de l’oeil) pouvant s’accompagner d’une perte de la vision.

Des symptômes liés au stress?

“Après une maladie aussi grave, il est normal que les sur-vivants restent faibles pendant un certain temps et reprennent

progressivement leurs forces. Cependant, beaucoup sont stigmatisés et ont perdu nom-bre d’amis et de proches, il se pourrait donc que certains des symptômes ressentis soient liés au stress”, suggère-t-elle.

L’étude de Mme Nanyonga a révélé que 94% des survivants étaient rejetés par leurs com-munautés à leur sortie des centres de traitement Ebola. La difficulté à trouver un emploi et l’auto-stigmatisation ajoutent au malheur des survivants. On craint également que les maladies post-Ebola puissent s’avérer chroniques dans cer-tains cas ou puissent engendrer un handicap, l’infertilité ou des problèmes sociaux tels qu’un éclatement familial, note l’étude.

Les séquelles laissées par Ebola (ou “syndrome post-Ebola”, comme l’appelent cer-tains) n’ont pas été étudiées en profondeur, car il existe peu de vagues épidémiques antérieures à celle qui touche actuellement la région. D’après IRIN

T E M P S F O R T S

S'ils ont su résister à l'assaut mortel du virus, certains survivants d'Ebola n'ont pas entièrement recouvré la santé pour autant. Les convalescents souffrent d'une variété d'affections (maux de tête, douleurs articulaires, problèmes de vue et d'ouïe, etc.) dont les experts ignorent encore la cause exacte.

SIERRA LEONE/CONTAMINATION. Une infirmière britannique de Save the Children, Pauline Cafferkey, tout juste rentrée de Sierra Leone, a été diagnosti-quée positive et placée en isolement lundi 29 décembre dans un hôpital de Glasgow, avant d'être transférée au Royal Free hospi-tal de Londres, le seul établissement à être équipé de chambres d’isolement pour le traitement d’Ebola en Grande-Bretagne.

SIERRA LEONE/GUERISON. Un mé-decin italien, évacué mi-novembre vers son pays après avoir contracté le virus Ebola en Sierra Leone où il travaillait pour l’ONG italienne Emergency, est guéri après avoir reçu un traitement expérimental, a rappor-té jeudi 1er janvier un média local.

LIBERIA/PAYS-BAS. Le Casque bleu nigérian soigné aux Pays-Bas est retourné

En bref...guéri mardi 23 décembre au Liberia où il est membre de la mission onusienne MINUL.

CUBA/SIERRA LEONE. Felix Baez, le médecin cubain qui avait été touché par le virus Ebola avant d’être déclaré guéri au terme d’un traitement en Suisse, a annoncé lundi 29 décembre qu’il retournerait en Sierra Leone en janvier pour y poursuivre sa mission.

SIERRA LEONE/CONDAMNATION. Un chef coutumier du sud-ouest de la Sierra Leone a été condamné à six mois de prison ferme, qu’il purgera après une quarantaine de 21 jours, et à une amende de 232 dollars pour avoir caché des malades et organisé et participé à des enterrements non sécurisés.

TEST DE DEPISTAGE. Le groupe

pharmaceutique suisse Roche a obtenu de l’Agence américaine des médicaments (FDA), lundi 29 décembre, une autorisa-tion d’urgence pour un test de dépistage du virus Ebola, baptisé “LightMix Ebola Zaïre test”, et qui permet de détecter la présence du virus dans des échantillons de sang en trois heures.

VACCINS/OUGANDA. Un essai clinique mené en Ouganda a montré l’innocuité de deux vaccins expérimentaux développés par l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) des Etats-Unis, a rapporté mardi 23 décembre la revue médicale britannique The Lancet.

CHINE/VACCIN. L’armée chinoise doit prochainement procéder aux essais clin-iques d’un vaccin qu’elle a mis au point, a annoncé le ministère de la Défense jeudi 25 décembre.

Epidémie d’Ebola

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6 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Le FMI se retrouve pressé de toutes parts d’alléger la dette des trois

pays africains les plus touchés par Ebola.

Les appels à la clémence budgétaire ne se limitent pas aux ONG de lutte contre la pauvreté: une commission de l’ONU a estimé mi-décembre qu’une “annulation” de la dette de la Guinée, de la Sierra Leone et du Liberia devait être “sé-rieusement envisagée” pour leur donner un peu d’oxygène.

Surtout, les Etats-Unis sont eux-mêmes montés au créneau en exhortant le Fonds moné-taire international à effacer près d’un cinquième de la dette que ces trois pays, tous sous perfu-sion financière du FMI, doivent à l’institution (plus de 480 mil-lions de dollars au total).

Une telle mesure permettrait de “libérer des ressources” pour faire redémarrer l’activité dans la région, avait expliqué début novembre le secrétaire améri-cain au Trésor, Jacob Lew, dont le pays est le premier action-naire du FMI.

Réunis en Australie mi-novembre, les chefs d’Etat des pays du G20 ont encore ac-centué la pression en affirmant que la nouvelle enveloppe bud-gétaire de 300 millions de dol-

lars promise par le Fonds dans la lutte contre Ebola devrait notamment prendre la forme d’un “allègement de dette”.

Ses modalités précises font actuellement l’objet d’une in-tense réflexion au Fonds, qui

pourrait déboucher sur une proposition concrète “en jan-vier”. “Nos équipes sont en train d’explorer de nouvelles options pour soutenir les pays frappés par Ebola”, a déclaré un porte-parole de l’institution.

Gardien de l’orthodoxie

budgétaire, le FMI doit en réalité étoffer sa boîte à outils, quitte à s’éloigner de son fonc-tionnement traditionnel qui consiste à prêter à un pays en difficulté et à exiger un rem-boursement intégral.

Après le tremblement de terre d’Haïti de 2010, le Fonds avait certes créé un mécanisme de gestion des catastrophes naturelles qui lui avait permis d’annuler les 268 millions de dollars de dette que lui devait ce pays des Caraïbes.

Mais ce mécanisme doit aujourd’hui être réformé. En

l’état, il n’est censé répondre qu’aux catastrophes naturelles “dévastatrices”, selon le FMI, et est inopérant dans le cas d’une épidémie comme celle d’Ebola.

Selon ses promoteurs, un

allègement de dette du FMI permettrait d’épauler les pays victimes d’Ebola en évitant de les étrangler financièrement avec des prêts, même à taux zéro.

“Le problème d’utiliser des prêts pour aider des pays pau-

vres tient au fait qu’ils doivent rembourser le moindre cen-time même si leur situation s’aggrave”, a expliqué David Roodman, un expert indépen-dant.

La Sierra Leone et la Guinée ont ainsi dû continuer à hono-rer leurs échéances financières vis-à-vis du FMI en 2014 mal-gré la crise Ebola, selon le site Internet de l’institution.

Autre pourvoyeur d’aide pour les pays touchés par l’épi-démie, la Banque mondiale assure l’avoir compris: elle dit avoir mobilisé 500 millions de

Le FMI sous pression pour alléger la dette des pays frappés par Ebola

dollars d’aide sous forme de dons “qui n’auront jamais à être remboursés”, a affirmé l’un de ses porte-parole, Phil Hay.

Le changement pourrait s’avérer plus difficile pour le FMI. “C’est un peu comme de demander à un banquier de se préparer à ne pas être rembour-sé. Ca va contre sa nature”, sou-ligne M. Roodman.

L’enjeu n’est toutefois pas mince pour les pays bénéfici-aires. “Le grand mérite d’une aide financière via un allège-ment de dette est qu’elle per-met des investissements sur le long terme dans les systèmes de santé et dans la prévention des maladies”, souligne Eric Le Compte, directeur exécutif de Jubilee USA, une organisation de lutte contre la pauvreté.

Cela tombe à point nommé pour le FMI, dont les cures d’austérité des années 80-90 sont accusées d’avoir mis à plat les systèmes de santé en Afrique de l’Ouest, ce qui a eu pour ef-fet de favoriser la propagation actuelle d’Ebola.

Ce sont en tout cas les con-clusions d’une récente étude menée par trois établissements britanniques et que le Fonds a catégoriquement rejetées en as-surant qu’elles procédaient d’un “malentendu” et en défendant l’innocuité de ses remèdes.

AFP

T E M P S F O R T S

Par Jeremy Tordjman, à Wahington

“C’est un peu comme de demander à un banquier de se préparer à ne pas être remboursé. Ca va contre sa nature”.

MSF/LEGION D’HONNEUR. L’infir-mière française de MSF qui avait contracté le virus Ebola au Liberia figure dans la pro-motion de la Légion d’honneur du Nouvel An, “à titre exceptionnel” car son jeune âge (29 ans) ne lui permettait pas de remplir le critère de vingt ans d’activité minimum exigé pour être nommée chevalier.

UE/GUINEE. Un navire néerlandais a livré samedi 27 décembre en Guinée, au nom de plusieurs pays de l’Union europée-nne, une vingtaine de véhicules tout-terrain et d’ambulances, ainsi que de la farine enrichie et des équipements de protection

En bref... médicale, avant de poursuivre sa route vers la Sierra Leone et le Liberia.

CHINE/MALI. L’ambassade de Chine au Mali a remis vendredi 26 décembre un chèque de 15,6 millions FCFA (environ 30.000 dollars) à la Croix-Rouge malienne, au nom de la Croix-Rouge chinoise, pour soutenir sa lutte contre Ebola.

CHINE/GUINEE. L’ambassade de Chine a remis mercredi 24 décembre au ministère guinéen de la Communication trois camé-ras, trois motos et cinq ordinateurs por-tables d’une valeur de 112 milliards de francs guinéens (15.000 dollars), pour ses activités de sensibilisation et de mobilisa-

tion des populations face à l’épidémie.

CHINE/GUINEE-BISSAU. Trois ex-perts chinois ont entamé mardi 23 décem-bre une formation d’un mois à l’attention de 500 professionnels de santé de Guinée-Bissau.

BURUNDI/LIGNE VERTE. Le Burundi a lancé mardi 23 décembre une ligne verte permettant au public de recueillir des in-formations sur Ebola.

COTE D’IVOIRE/SALON. La Côte d’Ivoire a annulé le Salon international des sciences pharmaceutiques qui devrait s’ouvrir dimanche 28 décembre.

Epidémie d’Ebola

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7 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Rony Brauman : "L'OMS a failli"

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L' ancien président de Médecins sans frontières (MSF), Rony Brauman, a estimé que l’OMS avait “failli” dans sa lutte contre l’épidémie d’Ebola, dénonçant sa lenteur de réaction ainsi que “le

népotisme et la corruption” qui règnent au sein de son bureau africain.

“Un temps précieux a été gaspillé”, affirme M. Brauman dans les colonnes du Journal du Dimanche publié le 4 janvier, rappelant qu’il a fallu attendre le 8 août pour que l’OMS déclare l’épidémie d’Ebola “urgence de santé publique mondiale de portée internationale”.

“L'OMS a souffert, depuis 2008, de coupes drastiques dans ses budgets. Les effectifs des médecins spécialisés dans les fièvres et autres épidémies émergentes ont fondu”, explique le médecin français qui constate: “La paralysie institutionnelle gagne. Comment se battre avec les bras attachés dans le dos?”

Mais M. Brauman va plus loin: “Le bureau régional Afrique de l'OMS a failli (...) le népotisme et la corruption y règnent en maître”.

“C'est une habitude: les responsables africains de l'OMS préfèrent rapporter aux ministres de leurs propres pays plutôt qu'à l'agence internationale pour laquelle ils travaillent en théo-rie”, ajoute-t-il.

Le JD

Epidémie d’Ebola

Liberia: 8.018 cas dont 3.423 décèsSierra Leone: 9.633 cas dont 2.827 décèsGuinée: 2.730 cas dont 1.739 décèsTOTAUX: 20.381 cas dont 7.989 décès

Nombres cumulés de cas et de décès en date du 31 décembre (Source: OMS)

Dans son adresse à la Nation à l'occasion du Nouvel An, le président

guinéen Alpha Condé a affirmé qu'avec “la détermination dont ont fait preuve les Guinéens, les pages les plus sombres de la période Ebola sont désormais tournées”.

Pour M. Condé, le moment

Alpha Condé : "Les pages les plus sombres" sont désormais tournées

est venu de penser à l’avenir, en multipliant les activités visant “à rétablir les services sociaux de base, renforcer les services de santé, soutenir l’économie nationale et de façon géné-rale accroître la résilience du pays”.

“Nous oeuvrons désormais ensemble pour doter notre

pays d'infrastructures hospita-lières appropriées, pour briser la chaîne de contamination. Nous comptons sur une aide budgétaire orientée vers nos priorités nationales en matière de santé publique”, a fait savoir M. Condé.

Le chef de l’Etat a également saisi l'occasion pour rendre

hommage à la “communauté internationale, notamment les institutions bancaires inter-nationales, les Nations unies, les organismes internationaux, et tous les pays amis qui ont apporté assistance dans cette guerre contre la fièvre Ebola à la Guinée”.

Xinhua

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8 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

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Les autorités du Burki-na Faso envisagent pour “le début du mois d’octobre 2015”

la prochaine élection présiden-tielle, qui mettra fin à la transi-tion ouverte après la chute de Blaise Compaoré.

“Nos différentes rencontres avec la Céni (Commission élec-torale nationale indépendante) ces derniers jours permettent d’envisager des projections qui rendent possible l’organisation du scrutin dès le début du mois d’octobre 2015”, a déclaré mer-credi 31 décembre le président de transition Michel Kafando dans un message radiotélévisée pour le Nouvel An.

M. Kafando a par ailleurs annoncé la levée de la suspen-sion qui frappait depuis deux semaines deux partis politiques dont celui de l’ex-chef de l’Etat Blaise Compaoré.

“J’ai décidé par mesure de clémence de lever la suspension à l’encontre des partis poli-tiques frappés par cette déci-

Kafando prévoit les élections en octobre

sion”, a expliqué M. Kafando dans son discours.

Annoncée le 15 décembre, cette suspension visait le Con-grès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ancien parti

présidentiel, et l’ADF/RDA (Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemble-ment démocratique africain), qui était sous l’ancien régime la troisième force politique du

pays.Le gouvernement reprochait

à ces partis une “activité incom-patible avec la loi”.

Il a annoncé une rencontre le 13 janvier avec la classe po-

litique, la société civile et les “forces vives” du pays en vue du futur scrutin.

Des organisations de la so-ciété civile ont dénoncé récem-ment le manque de “visibilité

quant à l’agenda de la transi-tion, en particulier sur le calen-drier des élections qui vont permettre de sortir de la tran-sition”.

Elles ont exigé la réforme de la commission électorale et réclamé l’organisation couplée des prochaines élections, contre l’avis du président de la Com-mission.

“Séparer la tenue des diffé-rentes élections (...) nous sem-ble inutile et budgétivore”, a indiqué Siaka Coulibaly, porte-parole de la Coalition des or-ganisations de la société civile, vendredi 26 décembre.

L’année 2015 est “détermi-nante”, a souligné M. Kafando. Elle permettra la mise en place de nouvelles institutions issues d’élections “libres, transpa-rentes et crédibles avec des résultats consensuellement acceptés par l’ensemble des Burkinabè et la communauté internationale”, a ajouté le pré-sident par interim.

AFP, Xinhua

T E M P S F O R T S

Michel Kafando

Dans son message radiotélévisée pour le Nouvel An, le président de transition burkinabè Michel Kafando a annoncé des élections pour octobre 2015 et la levée de la suspension de l’ancien parti au pouvoir.

Burkina Faso

Vos commentaires, opinions et réactions sur

l’actualité du développement, vos expériences,

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9 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Le gouvernement compte nationaliser les sociétés indûment privatisées

Le gouvernement du Burkina souhaite “ré-cupérer” toutes les sociétés privatisées

de façon “irrégulière” afin de “corriger les injustices” com-mises sous le régime de Blaise Compaoré, a déclaré le ministre de l’Habitat.

Les nouvelles autorités bur-kinabè vont “analyser les pro-cessus de privatisations (des sociétés) pour appréhender leur régularité juridique et leur opportunité politique”, a affir-mé René Bagoro, mercredi 24 décembre, afin de déterminer si “le peuple a été brimé au profit d’un seul individu ou de quel-ques individus”.

Si les recherches révèlent des irrégularités dans l’acquisition de sociétés d’Etat, le gouverne-ment entend “engager des pro-cédures (...) pour récupérer ces sociétés”, a prévenu M. Bagoro au cours d’un point de presse.

“Restituer à l’Etat ce qui lui revient”

Cette décision vient, selon lui, “corriger un certain nom-bre d’injustices commises sous l’ancien régime”, au moment même où “des informations concordantes révèlent que le processus de privatisation de certaines sociétés n’a pas res-pecté les règles en la matière”.

Il ne s’agit pas d’une “chasse aux sorcières” mais de “resti-tuer à l’Etat ce qui lui revient”, a expliqué M. Bagoro.

Le Premier ministre Ya-couba Isaac Zida a annoncé récemment la nationalisation d’une entreprise immobilière appartenant au clan de l’ex-pré-sident Compaoré, la Société de construction et de gestion im-mobilière du Burkina (Socogib), cédée pour “1 franc symbolique” dans les années 90 à Alizèta Ouédraogo, la belle-mère de François Compaoré, le cadet de Blaise.

Selon la loi d’orientation sur l’investissement de 2013, il est possible à l’Etat, au regard de

l’utilité sociale ou l’intérêt gé-néral, de récupérer des sociétés appartenant à des particuliers.

Une cinquantaine de socié-tés a été privatisée dans le cadre du Plan d’ajustement structurel lancé en 1991.

Le président intérimaire Mi-chel Kafando, dès son discours d’investiture, avait dénoncé les “richesses inexpliquées”, les “privilèges indus” et les “avan-tages oligarchiques” du régime déchu.

“Des dossiers des crimes économiques seront ouverts. S’il le faut, nous allons nationa-liser des entreprises”, avait menacé fin novembre le Pre-mier ministre. AFP

T E M P S F O R T S

Le gouvernement burki-nabè ne dispose pour l'instant d'aucune preuve

que l'ancien chef d'Etat Blaise Compaoré ait emporté une fortune dans son exil vers la Côte d'Ivoire.

Des rumeurs ont circulé de-puis des semaines dans la presse et sur les réseaux sociaux que M. Compaoré, réfugié en Côte d'Ivoire, avait emporté dans sa fuite 42 milliards de francs CFA (64 millions d'euros).

Aucune preuve que Compaoré soit parti en exil avec une forte somme d'argent

“Je n'ai pas de preuves à ce jour que l'ex-président a empor-té 42 milliards de francs CFA” avec lui, a déclaré le ministre de l'Economie, Jean Gustave Sanon, lors d'une conférence de presse mardi 30 décembre à Ouagadougou.

“Mes collaborateurs en vé-rifiant leurs caisses ou leurs écritures ne m'ont pas signalé à ce jour qu'ils ont constaté un manquant de 42 milliards FCFA qu'on pourrait mettre à la

charge de l'ex-président", a-t-il poursuivi.

“Mesures conservatoires”

Le gouvernement burkinabè a pris des “mesures conserva-toires” au plan international pour éviter la fuite des capitaux, a indiqué M. Sanon, précisant que des audits ont été comman-dités sur la gestion de “tous les ministères”.

“Celui qui a emporté de l'ar-

gent va répondre puisque l'un des piliers de la transition”, c'est la lutte contre l'impunité, a averti le ministre.

Le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a ordonné début no-vembre le gel au plan national des comptes de dignitaires de l'ancien régime, dont ceux de l'ex-président et son frère cadet François Compaoré.

Mais un ancien maire proche du pouvoir a obtenu en justice le dégel de ses comptes. AFP

Burkina Faso

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10 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

L'Etat promet "des moyens" pour expertiser la tombe de Thomas Sankara

L’Etat burkinabè va donner “des moyens” à la fa-mille de l’ex-pré-

sident Thomas Sankara, tué lors du putsch de 1987, afin d’ex-pertiser sa tombe, a annoncé le président Michel Kafando, mercredi 31 décembre sans plus de précision.

M. Sankara, le “père” de la révolution burkinabè, aurait été inhumé au cimetière de Dagnoën (quartier est de Oua-gadougou), mais sa famille et ses nombreux partisans dou-tent que son corps s’y trouve réellement.

Après avoir échoué auprès des tribunaux burkinabè, sous le régime Compaoré, à faire effectuer des tests ADN, la famille a saisi la Cour africaine des droits de l’Homme, qui a ordonné en 2008 au gouverne-ment d’autoriser les expertises nécessaires. Mais le régime Compaoré ne s’est jamais résolu à le faire.

“Nous saluons cette mesure et nous espérons qu’on va aller plus vite”, a réagi l’avocat de la famille Sankara, Me Bénéwendé Stanislas Sankara.

“Nous avons toujours dit que la balle était dans le camp

du gouvernement, parce que nous avons déjà identifié un cabinet d’experts et nous avons déjà fait des tests d’ADN sur les enfants”, a-t-il indiqué.

Lors de sa prise de fonctions en novembre, Michel Kafando avait promis que “les investi-gations pour identifier le corps du président Thomas Sankara” seraient menées.

La figure de ce révolution-naire, icône du panafricanisme, a été abondamment revendi-quée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute de Blaise Compaoré le 31 octobre dernier. AFP

T E M P S F O R T S

Thomas Sankara, le 4 octobre 1984

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Le gouvernement burki-nabè a démis de ses fonc-tions le procureur gé-

néral de Ouagadougou pour son rôle passé dans le traitement judiciaire de l'affaire Norbert Zongo, un célèbre journaliste assassiné en 1998.

“S'agissant de l'affaire Nor-bert Zongo, (...) nous faisons table rase du passé, le dossier est rouvert avec de nouveaux hommes, en l'occurrence un nouveau procureur nommé seulement hier (mardi)”, a déclaré le président Michel Kafando dans son discours du Nouvel An.

Promu en 2013 procureur général, sous le régime du

Affaire Zongo : Le procureur général remplacéprésident Blaise Compaoré chassé par la rue fin octobre, Wenceslas Ilboudo avait été le juge d'instruction de l'affaire Zongo. En 2006, il avait pro-noncé un non-lieu en faveur de l'adjudant Marcel Kafando, le seul inculpé dans le dossier.

Le procureur général a été remplacé par Laurent Ouédrao-go, jusque-là président de chambre à la cour d'appel de Bobo Dioulasso (ouest).

Le ministre de la Culture, Adama Sagnon, ex-procureur en charge de l'affaire Norbert Zongo, avait été poussé à la démission fin novembre.

L'affaire Zongo avait plongé le pays dans une grave cri-

se et provoqué un tollé chez les défenseurs des droits de l'homme et de la presse.

Réouverture du dossier

Directeur de publication de l'hebdomadaire L'indépendant, M. Zongo, un journaliste d'in-vestigation réputé “incorrupti-ble”, avait été assassiné le 13 décembre 1998 avec trois de ses compagnons sur la route de Sapouy, à 100 km au sud de Ouagadougou. Son corps cal-ciné avait été retrouvé dans sa voiture.

François Compaoré, le frère cadet de l'ex-président, a été soupçonné d'être impliqué dans

ce crime.Au moment de sa mort, le

journaliste enquêtait sur l’as-sassinat de David Ouédraogo, le chauffeur de François Com-paoré torturé à mort par des gardes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne du chef de l’Etat.

Aucune condamnation n'a jamais été prononcée.

Cette affaire reste l'un des épisodes les plus sombres du règne de Blaise Compaoré.

Mardi 23 décembre, le nou-veau gouvernement a saisi la justice pour la “réouverture du dossier” afin de retrouver les coupables et les commandi-taires dans cette affaire. AFP

Burkina Faso

Des personnalités de la société civile et des intellectuels burki-nabè ont lancé samedi 27 décembre un appel à contribution

populaire pour transformer en musée les restes du Parlement incendié lors de l'insurrection qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir.

Une quête populaire de 500 francs CFA (76 centimes d’euro) sera lancée courant janvier pour la construction du musée.

Les restes de la bâtisse de deux étages doivent “constituer un lieu de mémoire et témoigner du message du peuple souverain et de la demande citoyenne de respect de sa volonté, de la démocratie et de la liberté”, a déclaré le constitutionnaliste Luc Marius Ibriga,

L'Assemblée pourrait devenir un muséefigure de proue de la société civile burkinabè et de la vague anti-Compaoré.

Le cinéaste Gaston Kaboré, le rappeur Smockey, le président du Mouvement burkinabè de défense des droits de l'homme et des peuples (MBDHP) Chrysogone Zougmoré, des architectes et des ju-ristes figurent parmi les personnalités qui ont adhéré à ce projet.

Le Conseil national de transition (CNT), l’actuel Parlement composé de 90 membres (contre 127 anciennement), siège à “l’hôtel du député”, à environ deux kilomètres de l’ancienne As-semblée nationale.

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11 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

. . . L ’ A C T U A L I T E E N B R E F . . .

La Côte d’Ivoire compte 23 millions d’habitants, dont 5,4 mil-lions d’étrangers et 8 à 9 millions d’Ivoiriens majeurs, selon

les résultats du premier recensement national réalisé en 16 ans.Près de 78% de la population ivoirienne a moins de 35 ans, ce

qui fait de la Côte d’Ivoire un pays “relativement jeune”, a relevé Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, au terme d’un Conseil des ministres tenu mardi 23 décembre.

Avec 5,4 millions d’étrangers vivant sur son sol, la Côte d’Ivoire “continue d’être un gros pays d’immigration”, a poursuivi M. Koné lors d’une conférence de presse.

Selon les résultats du recensement, la Côte d’Ivoire compte

désormais 49,7% de sa population vivant en zone urbaine contre 50,3% vivant en zone rurale. Le taux de croissance démographique annuel est de 2,6% contre 3,8% en 1975 et 3,3% en 1998. “Cela signifie que notre population continue de croître de façon rela-tivement importante et c’est une croissance mieux contrôlée”, a précisé M. Koné.

La Côte d’Ivoire a tenu au printemps dernier son premier recen-sement depuis 16 ans, une opération boycottée par l’opposition, qui y voyait une manière pour le pouvoir d’accroître le nombre de ses électeurs avant le scrutin d’octobre 2015.

Côte d’Ivoire / 78% de la population a moins de 35 ans

Burundi / Quatre morts dans des intempéries. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quatre personnes ont été tuées et six autres blessées dans des pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit du 24

décembre dans les communes de Gisuru et de Nyabitsinda, dans la province de Ruyigi, à l’extrême est du Burundi, a rapporté la radio nationale.

Plus de 750 maisons ont été détruites et les toitures de quatre églises ont été emportées.

Le jour même, le ministère de l’Environnement a annoncé la diffusion quotidienne à partir du mois de janvier 2015 d’un bulletin météorologique sur les ondes de la télévision national.

L’information sera produite par l’Institut Géographique du Burundi (IGEBU) avec l’appui de l’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM).

Madagascar / Un mort dans des manifestations contre les délestages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Au moins une personne a été tuée et cinq blessées dans de vio-lentes manifestations lundi 22 décembre contre les longues

coupures de courant quotidiennes à Toamasina (ou Tamatave, est), selon un bilan de l’hôpital public de la ville.

“Nous avons reçu trois civils blessés, un est mort par balle, trois gendarmes ont été blessés”, a déclaré le professeur Armand Rakotoarijaona, directeur du centre hospitalier universitaire de Toamasina.

Plusieurs centaines de manifestants avaient tenté de saccager les locaux de la compagnie nationale d’eau et d’électricité de Mada-gascar, la Jirama. La porte d’entrée a été incendiée et des vitres brisées par des jets de pierre. Les manifestants ont aussi érigé un barrage en brûlant des pneus.

A Toamasina, il n’y a parfois que deux heures d’électricité par jour. Dans certains quartiers il n’y a pas de courant pendant plu-sieurs jours, ce qui empêche les commerçants de travailler.

Le ministre de l’Energie Richard Fihenena a été limogé il y a deux mois pour son incapacité à régler les problèmes de délestage. Il n’a toujours pas été remplacé.

Les délestages sont un problème récurrent à Madagascar mais la situation s’est aggravée depuis l’arrivée au pouvoir du prési-dent Hery Rajaonarimampianina. Seule 15% de l’île environ est électrifiée.

Les coupures sont le plus souvent le résultat de retards de paie-ment de la Jirama à ses fournisseurs, qui livrent le carburant aux centrales thermiques du pays.

Togo / Lomé veut adhérer au Commonwealth. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L e Togo, pays francophone, a déposé sa candidature au Com-monwealth, a annoncé lundi 29 décembre le ministre togolais

des Affaires étrangères et de la Coopération, Robert Dussey, à la télévision nationale.

M. Dussey a évoqué une nouvelle dynamique de la diplomatie togolaise, basée sur les échanges économiques, et qui s’intéresse

désormais à l’Asie du Sud-Est, l’Afrique australe, la Turquie, l’Amérique latine, les pays ouest-européens et les pays issus de l’ancien bloc soviétique.

Ainsi, le Togo devrait ouvrir cette année une ambassade au Brésil, a précisé le ministre.

Tchad / Trois millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire en 2015

Près de trois millions de personnes auront besoin d’assistance humanitaire au Tchad l’an prochain, ont estimé les Nations

unies.“En 2015, ce sont 2,4 millions de personnes qui devront faire

face à une situation d’insécurité alimentaire et plus de 350.000 enfants malnutris qui auront besoin d’assistance”, a déclaré mardi 23 décembre Magda Verdickt, coordonnatrice humanitaire par intérim du système des Nations unies au Tchad.

“Les urgences humanitaires constitueront également un défi majeur, avec des structures sanitaires peu nombreuses et déjà sous pression. En 2015, la communauté humanitaire s’attend à 1,1 million de cas de paludisme et plus de 10.000 cas de rougeole”, a-t-elle ajouté.

A ces problématiques s’ajoutent les mouvements de populations en provenance des pays voisins. Le Tchad abrite sur son territoire 490.000 réfugiés du Soudan, de la Centrafrique et du Nigeria.

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12 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Rwanda : La Belgique gèle 40 millions d'euros

Le Fonds monétaire international (FMI) a décaissé 16,52 millions

de dollars en faveur du Niger, au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), a annoncé l’institution financière dans un communiqué publié lundi 22 décembre.

Le FMI a souligné les importants progrès réalisés par le Niger pour limiter les dépenses exceptionnelles et débloquer en temps opportun les crédits budgétaires.

“Après le ralentissement écono-mique enregistré en 2013 en raison de la situation sécuritaire dans la région et des conditions climatiques défavo-rables, la croissance a rebondi en 2014. L’inflation a été maîtrisée en partie grâce aux efforts consentis par le gou-vernement pour améliorer la sécurité alimentaire et le fonctionnement des

Niger : Le FMI décaisse 16,5 millions de dollars

marchés”, selon le directeur général adjoint et président par intérim du Conseil d’administration, Naoyuki Shinohara.

Cependant, a-t-il précisé, pour assurer la viabilité des finances publi-ques il est essentiel pour le Niger, à court terme, “de maîtriser le déficit budgétaire, grâce à des mesures des-tinées à améliorer la politique et l’administration fiscales, à réformer l’administration douanière et à réduire les exonérations”.

De l’avis des conseillers du FMI, “les perspectives à moyen terme semblent favorables mais elles sont fortement tributaires de la capacité des autorités à mettre en valeur les richesses na-turelles du Niger pour promouvoir une croissance inclusive et durable”.

La Belgique a gelé un décaissement de 40 millions d’euros au Rwanda

en raison de manquements en matière de bonne gouvernance et de liberté de la presse, a rapporté RFI mardi 23 décembre.

La Belgique a prévu d’allouer au Rwanda 160 millions d’euros pour la période 2011-2014 au titre de la coopération. Bruxelles avait prévu 40 millions supplémentaires si certains critères relatifs au dialogue politique, à

la bonne gouvernance et au développe-ment des médias étaient atteints.

En réaction à cette décision des autorités belges, le président rwandais Paul Kagame a vertement critiqué les bailleurs de fonds, les accusant de chercher à dicter leurs volontés.

Les ministres belges des Affaires étrangères et de la Coopération sont attendus en janvier au Rwanda et au Burundi pour discuter du contexte politique avec les autorités.

F I N A N C E M E N T S

En bref...Tchad : Nouvelle aide allemande pour les réfugiés

N’DJAMENA - Le gouvernement alle-mand a annoncé une nouvelle enveloppe de 10 millions d’euros en faveur des réfugiés de Centrafrique et du Soudan installés au Tchad, ainsi qu’aux communautés hôtes.

“Il est primordial de les assister, non seulement dans le court terme, mais dans l’insertion et l’intégration socioéconomique, comme le prévoit le gouvernement du Tchad”, a déclaré mardi 23 décembre Helmut Kulitz, ambassadeur d’Allemagne au Tchad.

En juin 2014, l’Allemagne avait déjà octroyé 3,8 millions d’euros en faveur de ces populations vulnérables.

Burundi : La BAD offre 11 millions de dollars

BUJUMBURA - La Banque africaine de développement (BAD) s’est engagée vendredi 2 janvier à donner 11 millions de dollars au Burundi pour financer la pre-mière phase de son Programme d’Appui aux Réformes de la Gouvernance Economique (PARGE-1).

L’objectif principal de ce programme est de consolider les conditions d’une crois-sance inclusive et de réduire le chômage et la pauvreté, a indiqué le ministre des Finances et de la Planification du Dévelop-pement, Tabou Abdallah Manirakiza.

La BAD finance des routes dans trois paysLa Banque africaine de développe-

ment (BAD) a octroyé plus de 147 milliards FCFA (environ 294 millions de dollars) à l’Union du Fleuve Mano (UFM) afin d’aménager des routes et faciliter ainsi le transport entre ses membres.

Ce prêt concerne la Côte d’Ivoire (70 milliards FCFA), la Guinée (21 mil-liards FCFA) et le Liberia (56 milliards FCFA) et est destiné à l’aménagement et au bitumage de plusieurs routes de ces pays membres de l’UFM, a indiqué la BAD mercredi 24 décembre.

“Toutes ces routes qui représentent 276,35 km sont encore en terre, d’à peine 6 m de largeur, dotées d’ou-vrages de franchissements en bois de fortune pour la plupart, et s’avèrent impraticables en certaines saisons”, note la BAD, faisant état du souci d’intensifier l’intégration économique sous-régionale.

Selon la BAD, la zone du Fleuve Mano pourrait être confrontée à un problème de transports dans les années à venir avec l’explosion démographique et le potentiel économique.

Dansl’urgence,donner lespremierssoins

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13 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

RD Congo : Kinshasa saisit les comptes bancaires de l'hôpital de Panzi

L’ hôpital du Dr Denis Mukwege, plusieurs fois primé pour son

aide aux victimes de viols dans l’est de la RDC, a dénoncé la saisie de ses comptes par le “pouvoir”, un procédé qu’il juge “discriminatoire”.

“Les comptes bancaires de l’hôpital de Panzi viennent d’être saisis par le pouvoir congolais. Cela veut dire qu’on ne peut plus y opérer des re-traits”, indique mercredi 31 décembre un communiqué l’établissement, implanté à Bu-kavu, capitale de la province du Sud-Kivu (est).

Le blocage des comptes ban-caires “a un impact majeur sur le fonctionnement de l’hôpital et la prise en charge des mala-des”, souligne-t-il, ajoutant que

“les 500 agents employés par l’hôpital n’ont pas reçu leur sa-laire” de décembre.

Selon Me Patient Bashombe, avocat conseil de l’hôpital, il est reproché à l’établissement de ne pas payer d’impôt. Or, “l’hôpital de Panzi est (...) un hôpital de l’Etat. Et aucun hôpital public ne paie jusqu’à aujourd’hui les impôts en RDC”, fait-il valoir, cité par le communiqué.

“Harcèlement” fiscal et “injustice”

“Le fait de saisir les comptes de l’hôpital est illégal, (ce qui peut) nous amener à parler d’un acharnement”, a-t-il accusé.

“Nous exigeons que les auto-rités cessent avec ces mesures discriminatoires à l’endroit du seul hôpital de Panzi”, indique

le communiqué.Le fondateur de l’hôpital,

installé il y a une quinzaine d’années, Denis Mukwege, a parlé de “harcèlement” fiscal et d’“injustice”.

“Il y a une urgence à agir”

Selon lui, les comptes de l’établissement ont été saisis le 31 octobre et sa structure a alors saisi la justice qui avait fixé l’affaire au 18 novembre. Depuis, elle est restée pendante suite à une grève des magistrats dans le pays.

“Il y a une urgence à agir, dans l’intérêt des malades”, a-t-il insisté.

Le porte-parole du gouver-nement, Lambert Mende, n’a pas voulu commenter une dé-cision qui relève du “pouvoir

judiciaire”. En recevant fin novembre le

prix Sakharov pour son combat en faveur des femmes victimes de viols, le Dr Mukwege avait dénoncé “l’insécurité et la mau-vaise gouvernance” qui sont, selon lui, à la base de “l’extrême pauvreté” qui gangrène l’est de la RDC.

La Société civile du Sud-Kivu a demandé “aux autorités de trouver une mesure transitoire pour permettre à l’hôpital de fonctionner”. “Il faut privilégier la santé de la population. Les impôts pourront être payés même avec un retard d’un mois”, a plaidé son président. Descartes Malasi.

La Belgique a appelé ven-dredi le gouvernement con-golais “à renoncer” à taxer l’hôpital. AFP

S A N T E

Le chef de l'Etat djiboutien Ismail Omar Guelleh a lancé diman-che 21 décembre l'assurance maladie universelle (AMU) qui

doit permettre à toutes les catégories de la population de bénéficier d'une couverture des frais de santé.

Cette mesure, au centre de la campagne du président, sera financée par le Fonds de Solidarité de l'Assurance Maladie Uni-verselle (FSAMU), ainsi que par les cotisations des salariés (2% des revenus bruts) et des employeurs (5%).

Djibouti lance l'assurance santé universelle“Lorsqu'une famille doit choisir entre un repas et des médica-

ments, la collectivité dont elle est issue doit s'interroger. Pour un peuple qui a la solidarité chevillé au corps, qui a pour socle la cohésion sociale, il est impensable de laisser s'accentuer de telles inégalités. Il était urgent que cette réforme voit le jour pour réactiver la chaîne de solidarité nationale”, a déclaré le président djiboutien. Xinhua

D R O I T S H U M A I N S

Un journaliste de la Radio-Télévision Nationale congolaise (RTNC), Robert Chamwami Shalubuto, a été tué par balle

vendredi 26 décembre soir à Goma, capitale du Nord-Kivu, en RDC.

Selon les autorités provinciales, le journaliste a été tué par des hommes armés dans un magasin d’alimentation près de son lieu de résidence.

Le 25 octobre, Philémon Gira, un autre journaliste de la RTNC, avait été la cible d'une attaque à main armée d'assaillants non identifiés. Il a survécu à l'agression mais a dû être amputé de la jambe gauche.

“Depuis un certain temps, les journalistes sont devenus des personnes à abattre dans la ville. (...) Nous estimons que c'est un

RD Congo : Un journaliste abattu à Gomafront [de guerre] ouvert contre les journalistes”, a conclu Céles-tin Sibomana, attaché de presse pour la province, espérant que l'enquête permettra d'arrêter et juger les assassins de Chamwami Shalubuto.

En 16 ans, selon un décompte de l'ONG congolaise Journaliste en danger (JED), une dizaine de journalistes ont été tués en RDC. La plupart exerçaient dans les provinces des Nord-Kivu et Sud-Kivu, où des groupes armés locaux et étrangers sévissent depuis parfois deux décennies.

La RDC occupe la 151e place (sur 180 pays) du classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.

AFP

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14 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

RD Congo : Des opposants au troisième mandat de Kabila victimes de menaces

Une association con-golaise des droits de l’homme a dénoncé les “menaces” et

“intimidations” que subissent les opposants à une modifica-tion de la Constitution qui per-mettrait au président de RDC Joseph Kabila de briguer un troisième mandat.

“L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) condamne les menaces et in-timidations dont font l’objet ac-tuellement plusieurs personnes qui s’opposent à la révision constitutionnelle en RDC” et demande au président de les “faire cesser”, indique un com-muniqué de l’association publié lundi 29 décembre.

Un ancien député incarcéré

L’Acaj explique que des membres de la majorité, de l’opposition et de la société civile ont été ainsi ciblés par “des services de sécurité (...) à cause de leur opposition à toute révision constitutionnelle, notamment de l’article 220 qui limite à deux [le nombre de mandats] du président de la République”.

Elle cite le cas de l’ancien

député Vano Kalembe Kibiko arrêté lundi, inculpé vendredi d’incitation à la haine tribale et incarcéré pour s’être “opposé à la révision constitutionnelle” et “avoir dit soutenir la candida-ture du gouverneur de province du Katanga, Moïse Katumbi”, à la présidentielle prévue en 2016.

“La justice ne doit pas être instrumentalisée dans une société démocratique pour inti-mider ceux qui expriment libre-ment (et) légitimement leurs opinions sur la conduite des af-faires publiques, les échéances électorales ou contredisent les points de vue du gouverne-ment”, souligne l’Acaj, exigeant la libération “sans condition” de l’ancien député.

Le 5 août 2014, le député Jean-Bertrand Ewanga, secré-taire général de l’Union pour la nation congolaise (UNC, troi-sième parti d’opposition), avait été arrêté au lendemain d’un grand rassemblement anti-révision constitutionnelle.

Il a finalement été condamné à un an de prison ferme pour “offense au chef de l’Etat, aux membres du gouvernement et aux membres du Parlement”. La représentation de l’Union européenne (UE) à Kinshasa

avait exprimé sa “vive préoc-cupation” après cette condam-nation.

Selon la Constitution ac-tuelle, le président Kabila ne peut pas briguer un troisième quinquennat.

Le recensement, une “astuce” pour retarder

le scrutin

Deux grands partis d’opposi-tion ont une nouvelle fois ac-cusé Joseph Kabila, vendredi, de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de 2016.

“L’année qui s’annonce sera marquée par l’organisation des élections locales, munici-pales et provinciales ainsi que le démarrage des opérations de recensement de la popula-tion”, a annoncé mercredi soir le président de la RDC dans son allocution de Nouvel An.

Réagissant à cette annonce, l’opposant Vital Kamerhe, prési-dent de l’UNC, s’est inquiété d’une “menace de glissement” du calendrier électoral.

“On ne peut pas condition-ner les élections au recense-ment. C’est une astuce trouvée pour le glissement, et c’est inac-ceptable”, a-t-il affirmé.

“Comme ils se sont rendus

compte que la communauté internationale ne veut pas en-tendre parler de révision cons-titutionnelle, ils mettent en place d’autres stratégies pour dépasser le délai” de 2016 et permettre à M. Kabila de res-ter au pouvoir après la fin de son mandat, a renchéri Augus-tin Kabuya, porte-parole de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d’opposition.

L’Office national d’identi-fication de la population (Onip), chargé de mener à bien le re-censement, vient tout juste d’être mis en place. Et certains diplomates estiment qu’un tel travail pourrait prendre jusqu’à trois ans.

Arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila a été élu président en 2006 au terme des premières élections démocratiques organi-sées dans le pays depuis son indépendance de la Belgique en 1960. Il a été reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans en 2011 lors d’un scrutin dont les résultats ont été contestés par l’opposition, et dont la commu-nauté internationale a dénoncé de nombreuses irrégularités.

AFP

D E M O C R A T I S A T I O N

Selon une ONG, des opposants à un nouveau mandat de Joseph Kabila seraient victimes de “menaces” et d’“intimidations”. Le chef de l’Etat a par ailleurs posé comme condition aux prochaines élections l’organisation préalable d’un recensement de la population, qui pourrait se terminer après 2016, année qui marquera la fin de son actuel quinquennat.

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15 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Le parti du prési-dent congolais D e n i s S a s s o u Nguesso a appelé

à un changement de Cons-titution pour permettre à son leader de briguer un nouveau mandat de sept ans en 2016 après avoir déjà cumulé 30 ans au pouvoir.

“Le Comité central appelle au changement de la Consti-tution du 20 janvier 2002”, selon une déclaration officielle du Parti congolais du travail publiée dans la nuit de mer-credi à jeudi 31 décembre-1er janvier au terme d’une réunion du comité central du PCT à Brazzaville.

Cette déclaration lue par le député Claude Abraham Milandou a également invité “le bureau politique du parti à poursuivre les discussions et contacts avec l’ensemble des forces politiques, ainsi qu’avec la société civile, afin de favoriser le consensus sur la réforme des institutions”.

La majeure partie de l’opposi-

Congo : Le parti de Sassou Nguesso appelle à changer la Constitution

tion appelle le président Sassou Nguesso, qui cumule au total 30 ans de pouvoir, “à respecter” la Constitution dont il est le “géniteur et gardien”. Le débat enfle, alimenté par la chute du président burkinabè Blaise

Compaoré chassé pour avoir voulu modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir, et M. Sassou Nguesso a mis en garde les éventuels fauteurs de troubles.

La Constitution congolaise limite à deux le nombre de mandats présidentiels et l’âge des candidats à 70 ans. Elle ne

permet pas au président Denis Sassou Nguesso, 71 ans, qui termine en 2016 son deuxième et théoriquement dernier sep-tennat, de se représenter.

La Constitution de 2002 ne prévoit pas de modalités qui permettrait sa révision, et l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale est nécessaire pour permettre des change-ments.

Le président Sassou Nguesso s’est félicité dans son message du Nouvel An, mercredi, de ce qu’il a appelé un débat “sain” sur la Constitution.

“Les affaires des Congolais sont et ne

seront réglées que par les Congolais eux-mêmes”

“Je suis heureux qu’à ce sujet un débat sain et responsable se soit instauré; que des opi-nions différentes et divergentes s’expriment librement”.

“Que les convictions les plus assurées s’opposent à de perti-nentes objections; qu’il y ait un camp qui préconise des solu-tions alternatives et un autre

qui prône le statu quo, c’est cela la démocratie”, s’est-il réjoui.

Pour le président Sassou, personne n’a le “droit d’empê-cher une telle confrontation d’idées”.

Comme pour répondre aux voix extérieures qui semblent s’élever contre la modification de la Constitution, M. Sassou Nguesso, a rappelé qu’“il est évident que les affaires des Congolais sont et ne seront réglées que par les Congolais eux-mêmes”.

Fin novembre, le président français François Hollande in-terrogé notamment sur la situa-tion de la République démocra-tique du Congo, du Congo et du Rwanda, avait averti qu’“On ne change pas l’ordre constitution-nel par intérêt personnel”.

Président du Congo entre 1979 et 1992 sous le régime du parti unique, Denis Sassou Nguesso était revenu au pou-voir en 1997 au terme d’une guerre civile, avant de se faire élire en 2002 et 2009 à l’issue d’élections contestées par l’op-position.

Agences

D E M O C R A T I S A T I O N

Denis Sassou Nguesso

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Le gouvernement mauritanien organisera des élections séna-toriales partielles en mars 2015, pour renouveler les deux

tiers des sièges de l'institution, largement dominée par le parti du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le Conseil des ministres a fixé le premier tour au 15 mars et le second au 21 mars, indique un communiqué publié mercredi 31 décembre. La campagne électorale est prévue du 27 février au 12 mars.

La plupart des partis du Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU, une coalition de l'opposition), qui avaient boycotté les municipales de 2013, et par conséquent n'ont pas de conseillers municipaux, sont de ce fait exclus du scrutin prévu en mars.

Un seul de ses membres, le parti islamiste Tewassoul, qui n'avait pas respecté le mot d'ordre de boycott et qui siège dans des conseils municipaux, peut prendre part à ces élections. AFP

Le président guinéen Alpha Condé a assuré que l'élection prési-dentielle dans son pays aurait effectivement lieu en 2015,

malgré l'épidémie Ebola.“Ebola ne va pas nous empêcher de faire des élections (...) Nous

allons donner tous le moyens à la Céni (commission électorale)” pour l'organisation du scrutin dans le courant de l'année 2015, a assuré dimanche 21 décembre le président guinéen, dans un entretien à la chaîne TV5 Monde.

Arrivé au pouvoir démocratiquement en 2010 après une période particulièrement trouble marquée par un coup d'Etat militaire et une forte répression, M. Condé n'a pas voulu dire s'il serait candi-dat, intention que lui prêtent de nombreux observateurs.

“Mon problème c'est de finir le plus tôt possible avec Ebola parce que ça pèse beaucoup sur notre économie, sur le social, sur notre vie politique. Cela a tendance à nous isoler”, a-t-il dit. AFP

MauritanieDes élections sénatoriales en mars

GuinéeEbola n'empêchera pas la présidentielle de 2015

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16 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Burundi : Les élections se passeront "merveilleusement bien"

D E M O C R A T I S A T I O N

Dans son message à la nation, à l'occasion du Nouvel An, le chef

de l'Etat Pierre Nkurunziza a promis aux Burundais et à la communauté internationale que les élections de 2015 se dérouleront “merveilleusement bien”.

“Nous nous sommes déjà engagés sur la route qui nous mène vers les élections de 2015. En effet, l'enrôlement des électeurs a récemment eu lieu (...). Nous vous le répétons, vous pouvez rester tranquilles, les élections se dérouleront

merveilleusement bien”, a-t-il déclaré mercredi 31 décembre.

Inquiétudes

Le 16 décembre, les 18 partis d’opposition ont unanimement exigé la “démission immédiate” de la commission électorale nationale indépendante (Céni) qu’ils accusent de “fraude mas-sive” dans l’enregistrement des électeurs, après avoir demandé l‘annulation du processus.

La communauté interna-tionale a exprimé depuis plu-sieurs mois ses inquiétudes

sur les tensions croissantes au Burundi, dans un contexte de violence politique et d’entraves aux libertés, à l’approche des législatives prévues le 26 mai et de la présidentielle, dont le pre-mier tour est fixé au 26 juin.

Au pouvoir depuis 2005, le président Nkurunziza est soupçonné de vouloir briguer un troisième mandat, que ses opposants estiment inconsti-tutionnel. Il ne s’est jamais prononcé sur sa candidature, se bornant à dire qu’il appar-tiendra à son parti le CNDD FDD de désigner son candidat

au cours d’un congrès dûment convoqué.

Dans son discours, M. Nku-runziza a demandé aux hommes politiques de faire preuve de tolérance mutuelle, d'accepter la compétition politique sans animosité et de respecter le verdict des urnes.

Le président burundais a enfin invité la communauté internationale à envoyer des observateurs pour surveiller le processsus électoral et lui a de-mandé de procéder au décaisse-ment des fonds nécessaires.

D’après Xinhua

Un accord de sortie de crise a été signé mardi 30 décembre entre le

gouvernement de Djibouti et l’opposition, en présence du président Omar Guelleh, après de longs mois de négociations, selon un communiqué officiel publié le lendemain.

L’accord, qui prévoit “la mise en place de commissions de travail entre le gouvernement et l’opposition et le début des travaux sur les réformes poli-tiques et institutionnelles con-jointement proposées par les deux parties”, devrait permettre le retour de l’Union pour le Salut national (USN), une coali-tion de sept partis d’opposition, à l’Assemblée nationale.

La coalition s’était vu at-

tribuer 10 sièges sur les 65 du Parlement en 2013. Mais, esti-mant avoir en réalité remporté les élections, elle contestait ce chiffre. Les résultats définitifs du scrutin n’ont jamais été publiés.

La France se félicite

Maki Houmed-Gaba, repré-sentant de l’USN en France, s’est dit “content” de cet accord, rappelant toutefois qu’il ne s’agit que d’un “accord-cadre” et qu’il faudrait “attendre l’ac-cord définitif” pour pouvoir vérifier “que les promesses se réalisent”.

Depuis des mois, opposition et pouvoir étaient engagés dans des discussions laborieuses.

Les deux parties étaient sous pression des Etats-Unis et de l’Union européenne, qui considèrent le pays comme un allié stratégique dans leur lutte contre le terrorisme dans la région.

Mercredi, le ministère fran-çais des Affaires étrangères a “salué” la signature de l’accord et a encouragé “les parties à

mettre en oeuvre cet engage-ment qui permettra de ren-forcer la démocratie et l’Etat de droit à Djibouti”.

Djibouti abrite la plus gran-de base militaire américaine d’Afrique, que Washington utilise notamment pour des opérations au Yemen et en So-malie. La France y a également une base militaire. AFP

Djibouti : Accord de sortie de crise

COTE D’IVOIRE. Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l'ancien président Laurent Gbagbo, et le gouvernement du chef de l'Etat Alassane Ouattara ont annoncé qu'ils se rencontreraient “en début d'année” pour renouer un dialogue rompu depuis le mois de mai.

Le FPI souhaite notamment évoquer la question “des prison-niers politiques, le problème des exilés (...) la préparation des élections générales”, avant la présidentielle d'octobre 2015, a déclaré lundi 29 décembre Pascal Affi N'Guessan, le président du FPI. AFP

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17 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

CPI : Bensouda demande un procès unique pour Gbagbo et Blé Goudé

J U S T I C E

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé

aux juges de joindre les affaires contre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien mi-nistre Charles Blé Goudé afin de pouvoir tenir un seul et unique procès con-tre les deux accusés.

“Joindre les affaires contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé est dans l’intérêt de la justice et de l’économie judi-ciaire”, a affirmé la procureure Fatou Bensouda dans un docu-ment daté de lundi 22 décembre et transmis aux juges.

“Les charges confirmées contre eux sont en grande partie identiques”, a-t-elle ajouté : “ils ont partagé un plan commun et ont agi en commun pour le mettre en place, ce qui a mené à des attaques contre la popula-tion civile”.

Depuis le début des procé-dures contre M. Blé Goudé, la procureure avait déclaré à plusieurs reprises son intention

de demander une jonction des affaires.

Les juges avaient confirmé le 11 décembre quatre charges de crimes contre l’humanité à l’encontre de M. Blé Goudé, an-cien chef des “jeunes patriotes”, mouvement pro-Gbagbo.

L’ancien président est lui accusé d’avoir fomenté une campagne de violences dans le but de conserver le pouvoir, en vain, à l’issue de l’élection présidentielle de 2010, qui avait opposé M. Gbagbo au président actuel Alassane Ouattara.

Plus de 3.000 personnes avaient été tuées durant les cinq mois qu’ont duré les violences post-électorales.

Surnommé “le général de la rue” pour sa capacité à mobi-liser les foules, Charles Blé Goudé est accusé d’avoir “oeu-vré étroitement avec Laurent Gbagbo et d’autres membres de son entourage immédiat”.

“La vaste majorité des témoins et des preuves sur lesquelles se reposera l’accusa-tion est en lien avec les deux accusés”, a également affirmé la procureure. AFP

Des prisonniers ivoi-riens, détenus pour des délits liés à la crise

post-électorale de 2010-2011, ont mené une grève de la faim de 27 jours pour réclamer leur libération provisoire.

Ils l’ont suspendue jeudi 26 décembre, “après une visite de la représentante de l'ONU en Côte d'Ivoire qui a pris acte de notre situation et a décidé de s'occuper de nos dossiers”, a confié l'un des grévistes joint

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La procureure de la CPI, Fatou Bensouda

Le procès de l'ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo et de 81 autres personnalités de l’ancien régime pour leur rôle présumé durant la crise post-électorale sanglante de

2010-2011, a été renvoyé au 6 janvier.Alors que l’examen des faits devait débuter mardi 30 décembre,

avec le témoignage de cinq accusés présentés comme des miliciens, le président de la Cour d’assises a renvoyé les débats au 6 janvier afin de permettre aux avocats de la défense de consulter le dossier de l’accusation.

L’avocat des 82 accusés a fait valoir qu’il “n’a même pas en-core eu accès à leur dossier”, le parquet ne l’ayant pas “fourni à temps”. AFP

Le procès de Simone Gbagbo renvoyé au 6 janvier

Des détenus suspendent leur grève de la faimau téléphone.

Plus de 300 détenus avaient entamé le 1er décembre une grève de la faim à la Maison d'arrêt et de correction d'Abid-jan (Maca) pour protester con-tre la durée de leur détention, pointant la lenteur des procé-dures judiciaires.

De son côté, le gouvernement a exprimé dans un communi-qué sa fermeté face à l'“extrême gravité” des faits reprochés à ces détenus qui “ont entrainé

mort d'hommes”, notamment au sein des forces républicaines de Côte d'Ivoire.

Les procédures concernant leurs dossiers sont “achevées”, a indiqué de son côté le ministère de la Justice.

Ces personnes, selon cette source, ont été incarcérées “suite aux nombreuses attaques armées contre les commissari-ats et postes militaires interve-nues aux cours de la fin de l'année 2011, des années 2012,

2013 et tout récemment en mai 2014 à Faitai (sud-ouest)”.

La lenteur des procédures judiciaires ivoiriennes et la lon-gueur des détentions préven-tives sont régulièrement dénon-cées par les familles des détenus comme par la communauté internationale.

En octobre 2013, Doudou Diène, un expert onusien, avait appelé à la mise en liberté pro-visoire de “tous les détenus” de la crise post-électorale. AFP

Toute l’équipe du Journal du Développement vous souhaite une excellente année 2015Exe

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18 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Arrêté en avril, Kizito Mihigo est accusé d’entente en vue de commettre un assas-

sinat, de complicité dans un acte terroriste et de conspira-tion contre le gouvernement de Paul Kagame.

Il est jugé aux côtés de trois coaccusés: Cassien Ntamu-hanga, journaliste contre lequel la perpétuité a également été requise, Jean-Paul Dukuzu-muremyi, soldat démobilisé contre qui le procureur a de-mandé 50 ans, et Agnes Niyibi-zi, accusée d’avoir servi de trésorière au Congrès natio-

nal rwandais (RNC) et contre laquelle 25 ans ont été requis.

Le RNC est une formation d’opposition considérée com-me terroriste par Kigali. Ses dirigeants, en exil, sont des transfuges du Front patriotique rwandais (FPR), le parti de Paul Kagame.

“Complot contre le gouvernement établi

ou le président”

“Tous les suspects ont com-mis les crimes de formation d’un groupe criminel, de com-plot contre le gouvernement

établi ou le président de la Ré-publique et de complicité d’acte terroriste”, a affirmé le procu-reur Boniface Budengeri.

“Mihigo et Ntamuhanga, en particulier, ont commis le crime d’entente en vue de commettre un assassinat”, a-t-il poursui-vi pour justifier une peine de prison à vie.

Après le réquisitoire du pro-cureur, l’artiste, qui plaide cou-pable, a de nouveau réclamé la clémence du tribunal. Ses co-accusés continuent de plaider non-coupable.

Selon la police, les quatre ac-cusés préparaient des attentats

pour venger la mort de l’un des fondateurs du RNC, Patrick Ka-regeya, ancien chef des services de renseignement rwandais re-trouvé mort étranglé en Afrique du Sud début 2014.

Kizito Mihigo, un rescapé du génocide de 1994 contre les Tutsi, est spécifiquement accusé d’avoir mobilisé des jeu-nes pour le RNC et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle hutu rwandais lui aussi en exil et dont des membres sont accusés d’avoir activement participé au génocide.

AFP

Perpétuité requise contre le chanteur rwandais Kizito Mihigo pour terrorisme

J U S T I C E

L’accusation a requis, lundi 29 décembre, la prison à perpétuité contre le célèbre chanteur rwandais Kizito Mihigo, accusé à Kigali d’avoir préparé des attentats contre le gouvernement du président Paul Kagame.

Le président malgache Hery Rajaonarimampia-nina a gracié mercredi

24 décembre cinq partisans de l'ancien président Marc Rava-lomanana jugés pour avoir comploté contre son prédéces-seur Andry Rajoelina.

Le président malgache, dé-mocratiquement élu fin 2013 après cinq ans du régime de transition d'Andry Rajoelina, avait promis le vendredi pré-cédent de libérer tous les dé-tenus politiques avant la fin de l'année. Il avait alors été précisé que ces libérations ne supprimeraient toutefois pas les affaires judiciaires concer-nant les intéressés.

Le premier prisonnier poli-

Libération de 5 détenus politiques malgachestique libéré est le général Jean Heriniaina Raoelina, conseiller militaire de l'ancien président Marc Ravalomanana. Il avait été condamné à perpétuité pour le massacre de partisans de M. Rajoelina devant le palais présidentiel d'Antananarivo en février 2009, lors des émeutes qui ont entraîné la chute de M. Ravalomanana.

Le général Raoelina a aussi été impliqué dans une tentative de coup d'Etat contre Andry Ra-joelina en novembre 2010, de même que Charles Andriana-soavina, un lieutenant-colonel également libéré mercredi. Condamné aux travaux forcés à perpétuité, ce dernier avait alors été le principal instiga-

teur d'une mutinerie à la base aéronavale d'Ivato, près de la capitale.

Ravalomanana retrouve son domicile

Ont également été graciés mercredi le colonel Raymond Andrianjafy, condamné avec Rabevolombava Saorany à six ans de travaux forcés après la mutinerie de la gendarmerie le 20 mai 2010, ainsi que le pas-teur Andrianantenaina Razaka-soa, responsable des actions de l'Eglise protestante en faveur de Marc Ravalomanana.

Le président malgache Hery Rajaonarimampianina a égale-ment promis de s'occuper du

cas de Marc Ravalomanana, placé en résidence surveillée depuis son retour d'exil en octobre.

M. Ravalomanana a été con-damné trois fois par contumace sous le régime d'Andry Rajo-elina, notamment aux travaux forcés à perpétuité pour la mort de 36 partisans de M. Rajoelina, abattus par sa garde en février 2009 lors de la révolte qui l'a emporté.

Placé à Diego Suarez (ou Antsiranana, nord) après son retour à Madagascar en oc-tobre, M. Ravalomanana a été transféré à son domicile d’Antananarivo mercredi 24 décembre.

AFP

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19 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Le juge du tribunal correctionnel de Nia-mey a renvoyé au 30 janvier la suite du

procès de l’ancien président de l’Assemblée nationale Hama Amadou, jugé par contumace, et d’une vingtaine d’autres co-accusés dont son épouse, qui comparaissaient libres après cinq à six mois de détention pour trafic d’enfants.

La dizaine d’avocats de la défense ont soulevé des ob-jections, vendredi 2 janvier, mettant notamment en cause la compétence du juge pé-nal à juger le dossier sur le fond. Après une interruption de séance, le juge a renvoyé l’affaire au vu “de la qualité des pièces, et des éléments de droits fournis”.

Issus des milieux politiques, économiques ou militaires nigériens, les prévenus sont notamment accusés de “sup-position d’enfant” dans le cadre d’un trafic régional. Ce délit, qui consiste à attribuer la maternité d’un enfant à une femme qui ne l’a pas mis au monde, est passible de deux à huit ans de prison.

Le présumé délit a été com-mis au Nigeria voisin, a remar-qué un avocat de la défense,

Niger : Le procès d'Amadou reporté

Me Mossi Boubacar. “Est-ce que vous avez, M. le juge, une décision de justice devenue définitive d’une juridiction du Nigeria comme le prévoit la loi?”, a-t-il demandé.

“Il n’y a pas de victime, il n’y

a pas de plaignants, même le Nigeria n’a pas porté plainte”, a soutenu un autre avocat, Me Souley Oumarou.

Un procès politique?

L’épouse de M. Amadou, Hadiza, avait pris place dans le box des accusés, les yeux dis-simulés derrière des lunettes de soleil. A ses côtés, le ministre de l’Agriculture, Abdou Labo, et son épouse, ainsi qu’un colonel d’armée et son épouse.

Le palais de justice de Nia-mey avait été placé sous haute surveillance et tout le périmètre a été bouclé par la police qui fil-trait les entrées pour ce procès qui a pris une dimension poli-tique.

Le climat s’est en effet ten-du depuis que Hama Ama-dou est passé en août 2013 à l’opposition au président Issoufou, dont il avait permis l’accession au pouvoir en avril

2011 grâce à une alliance de se-cond tour.

Pour ses partisans, M. Ama-dou est désormais devenu le principal adversaire du chef de l’Etat pour l’élection présiden-tielle de 2016.

L’ancien patron du Parle-ment, déjà remplacé à la tête de l’institution, avait précipitam-ment quitté le Niger fin août, après que les députés eurent autorisé son audition par la justice dans l’affaire de trafic de bébés. Un mandat d’arrêt a ensuite été émis à son encontre en septembre.

Depuis la France, M. Ama-dou n’a de cesse de dénoncer “un complot” du régime. “Cette action présumée de trafic d’en-fants, aucun élément n’a été fourni pour l’étayer (...) C’est un dossier politique comme les autres”, s’est-il défendu.

“Usines à bébés”

Son parti, le Mouvement dé-mocratique nigérien (Moden), accuse le pouvoir de chercher à “abattre Hama”.

La majorité défend ferme-ment le bien-fondé de la pro-cédure judiciaire. “Fermer les

yeux, c’est ça qui aurait été poli-tique”, a répliqué le ministre de la Justice Marou Amadou. Pour lui, “ce dossier est un dossier de droit commun” et “n’est donc pas politique”.

L’affaire a par ailleurs mis en lumière le phénomène des “usines à bébés”, sortes de cliniques privées accueillant des femmes enceintes avant de vendre leurs bébés. Ces “usines” sont régulièrement déman-telées au Nigeria, grand voisin au sud du Niger.

Le “réseau” sur lequel le tribunal correctionnel de Nia-mey doit se pencher “concerne plutôt des femmes ou leurs époux qui n’arrivent pas à avoir d’enfants et qui ont recours aux trafiquants”, a expliqué une source judiciaire.

Une trentaine de bébés, dont des jumeaux, sont concernés par ce trafic entre le Nigeria, où ils ont été conçus par des mères anonymes, le Bénin par où ils transitent, et le Niger où ils ont été emmenés, a précisé cette source.

Le parquet de Niamey assure disposer d’“indices” qui prou-vent que les “infractions sont établies”, grâce à un “travail laborieux et méticuleux” mené dans ces trois pays. AFP

J U S T I C E

Le procès pour trafic d'enfants présumé de l'ex-président du Parlement du Niger, devenu le principal opposant au président Mahamadou Issoufou, a été renvoyé pour des questions de procédure dès son ouverture. L'accusé, en fuite, crie au complot politique.

Par Boureima Hama, à Niamey

La Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI, cour spéciale) a jugé lundi 29 décembre “recevable” la demande de liberté provisoire mais de Karim Wade, mais

l’a rejetée en raison notamment de “risque de troubles à l'ordre public” et de “subornation de témoins”, a déclaré son président Henri Grégoire Diop à la reprise du procès, qui avait été suspendu le 23 décembre.

Karim Wade n'a encore “été confronté à aucun témoin ni aucun prévenu”, a indiqué le président de la CREI, juridiction qui a égale-ment rejeté une demande de liberté provisoire d'un “complice” et co-détenu de Karim Wade, Mamadou Pouye.

MM. Wade et Pouye sont les seuls des 10 prévenus dans cette affaire à rester en détention provisoire, selon un avocat de la défense.

Sénégal : Liberté provisoire refusée à WadeLa Cour spéciale qui juge pour enrichissement illicite présumé Karim Wade, ex-ministre et fils de l'ex-président

sénégalais Abdoulaye Wade, a refusé de lui accorder la liberté provisoire, évoquant un “risque de troubles à l'ordre public et subornation de témoins”.

De précédentes requêtes de mise en liberté provisoire de Karim Wade avaient déjà été rejetées.

Lundi, après l'annonce du nouveau refus, M. Wade, en déten-tion préventive depuis avril 2013 et jugé depuis le 31 juillet, a souri mais n'a pas fait de commentaire.

Plusieurs de ses partisans, en colère après l'arrêt de la CREI, ont ensuite quitté la salle d'audience alors que le procès se poursuivait avec l'interrogatoire de témoins.

Karim Wade est accusé d'avoir illégalement acquis 178 millions d'euros par le biais de montages financiers complexes du temps où il était conseiller puis ministre de son père.

D'après la défense, son patrimoine est d'environ deux millions d'euros, gagnés pour l'essentiel quand il était trader en Europe avant de travailler auprès de son père. AFP

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20 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Nord-Kivu : Fermeture chaotique d'un premier camp de déplacés

Les autorités du Nord-Kivu espèrent bientôt fermer la soixan-taine de camps de la

province hébergeant quelque 210.000 personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP).

Selon les responsables lo-caux, la paix est revenue dans la région, et ces camps sont une menace sécuritaire.

Pourtant, des dizaines de groupes armés, locaux et étran-gers, sont toujours actifs dans le Nord-Kivu. Dans le territoire de Beni, situé à l’extrême nord de la province, une série de violents assassinats a fait plus de 250 victimes depuis le mois d’octobre.

Les forces armées congo-laises et l’ONU sont par ailleurs sur le point de s’attaquer aux rebelles des Forces démocra-tiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Jusqu’ici, un seul camp a fermé ses portes - dans des circonstances quelque peu chaotiques.

Lors d’une visite à Kiwanja, une ville située dans le territoire de Rutshuru, le 2 décembre, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a annoncé la fermeture du camp local qui hébergeait environ 2.300 per-sonnes.

“Des cas de banditisme”

“Nous avons trouvé plu-sieurs armes. C’est un endroit où le crime s’était développé. Nous avons trouvé 10 armes en trois mois”, a dit M. Paluku, en précisant que les travailleurs humanitaires n’ont pas été con-sultés sur la fermeture.

Michel Magenda, le maire de Kiwanja, confirme que “des cas de banditisme ont été signalés dans le camp”. Il ajoute que des résidents “ont été arrêtés après avoir commis des délits”

et qu’un homme avait même été “lynché par des habitants des communautés environnantes quand il avait été surpris en plein vol”.

La confusion a créé des ten-sions entre la population locale et les PDIP. John, un habitant de Kiwanja, témoigne: “les ban-dits se cachaient dans le camp et étaient venus pour piller”.

Plusieurs heures après l’an-nonce de la fermeture du camp, le site a été partiellement vidé. “La moitié du camp était in-habité, parce qu’il était peuplé

de personnes originaires de Kiwanja qui avaient construit des abris dans le camp pour faire croire au Programme alimentaire mondial qu’elles étaient des PDIP”, affirme M. Paluku.

Des véhicules ont été loués pour reconduire les déplacés chez eux. “Chaque PDIP s’est activée. Elles ont même empor-té les roseaux avec lesquels elles avaient construit leurs huttes. Elles ont tout pris”, a dit M. Magenda.

Certains ont “tout perdu”

La version des évènements du Haut-commissariat des Na-tions unies pour les réfugiés

(HCR) diffère. “Beaucoup de personnes ont quasiment tout perdu lors de la fermeture du camp. Leurs biens, y compris leurs toiles en plastique, leurs couvertures et leurs usten-siles de cuisine, ont souvent été volés”, rapporte Celine Schmitt, son porte-parole en RDC. “Certains des déplacés étaient dans les champs ou étaient allés chercher du bois de chauffe quand le site a fermé ses portes”.

Un représentant de la société civile a assisté à la destruction

du camp. “Ils ont tout brûlé après le départ des gens afin que les autres gangsters ne viennent pas s’y cacher”, a-t-il dit, sous couvert de l’anonymat.

Jean-Claude Bambanze, président d’un groupe de la société civile qui rassemble des associations, des ONG et des syndicats à Rutshuru, accueille favorablement la fermeture du camp, même si “nous au-rions dû avoir des mesures d’accompagnement, un kit de départ. Cela aurait été une bonne chose que le HCR les suive pour leur réintégration. Autrement, les gens partent sans aide. Il y avait des enfants et ils auraient pu avoir des maladies respiratoires à cause du froid”.

“Est-ce qu’il y a quelqu’un là-bas pour voir s’ils sont bien arrivés? Est-ce que les en-fants seront scolarisés là-bas? Nous avons demandé la fer-meture du camp, mais nous avons demandé des mesures d’accompagnement, de sensibi-lisation, suivi des retours une fois que le terrain était bien préparé”, a-t-il ajouté.

Mettre fin à la culture de la dépendance

Pour le gouverneur Paluku, la fermeture du camp de Kiwanja était un test. Malgré les critiques, il espère fermer prochainement les autres camps de la province. “D’après moi, il est urgent de fermer les camps, sinon nous risquons de promouvoir une culture de mendiants satisfaits de recevoir des haricots alors même que la situation a com-plètement changé”, soutient-il.

De son côté, le HCR insiste sur le fait que les retours doivent être volontaires: “Nous recon-naissons que l’amélioration de la situation sécuritaire dans certaines régions de la province du Nord-Kivu a permis le retour volontaire des PDIP hébergées dans les camps de PDIP ins-tallés aux alentours de Goma. Nous rappelons cependant que le transfert ou le retour des PDIP devrait se faire sur la base du volontariat, conformé-ment au droit humanitaire international et aux lois sur les droits de l’homme” et “dans la sécurité et la dignité, dans le respect de l’unité de la famille et des besoins spécifiques des per-sonnes”, insiste Mme Schmitt.

De plus, poursuit-elle, peu de PDIP de Kiwanja sont ren-trées chez elles; “elles deman- dent que les autorités ramènent la paix dans leurs villages”, rapporte Mme Schmitt.

D’après IRIN

D E P L A C E S / R E F U G I E S

Des déplacés attendent de recevoir des vivres au camp du Lac Vert, près de Goma

Le gouverneur du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, a annoncé la fermeture prochaine de tous les camps de dé-placés, où habitent actuellement près de 210.000 personnes. Mais le moment est-il bien choisi?

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21 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

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Boko Haram : Yaoundé engage l'aviation

L’ aviation de chasse camerounaise est entrée en action pour la première

fois depuis le début du conflit avec Boko Haram, dimanche 28 décembre, “Sur très hautes instructions du président de la République (Paul Biya)”, a an-noncé Yaoundé.

Tôt le matin, plusieurs cen-taines de combattants du groupe islamiste nigérian avaient pris d’assaut le camp militaire d’Assighasia dans la région de l’Extrême-Nord, frontalière du Nigeria.

“Les forces de défenses ca-merounaises ont dû reculer après avoir tenté de défendre leur position”, a reconnu le gou-vernement camerounais.

“Après deux passages et un feu nourri (...), les assaillants ont déguerpi du camp d’Assighasia”, a affirmé Yaoundé.

Escalade militaire

“L’entrée en action de notre aviation dans ce conflit cons-titue une nouvelle gradation de la riposte camerounaise face à la multiplication (...) des attaques ennemies venues du groupe ter-

roriste Boko Haram”, indique un communiqué du gouverne-ment.

Depuis début 2014, Boko Haram a multiplié les attaques dans le nord du Cameroun et au fil des mois le groupe isla-miste a engagé de plus en plus

d’hommes dans ses opérations, s’en prenant directement à l’ar-mée camerounaise et non plus simplement aux civils.

Le Cameroun a longtemps été très accusé de passivité par ses voisins, mais aussi par la France. Pendant des années, le groupe, qui commettait des attentats au Nigeria, se servait essentiellement du territoire ca-merounais comme base arrière pour se reposer, se ravitailler en armes et en nourriture.

Mais la donne a changé de-puis les enlèvements de la famil-le française Moulin-Fournier et de religieux occidentaux dans le nord du pays en 2013.

Le président Biya a décidé d’envoyer d’importants renforts militaires avec l’opération “Al-pha” pour contrer les attaques islamistes. Environ 2.000 hom-mes ont ainsi été déployés, mais

il en faudrait beaucoup plus pour contrôler une cette fron-talière très poreuse, selon des sources sécuritaires. L’aviation camerounaise a également une base avec des avions de com-bats à Maroua, la capitale de l’Extrême-Nord.

Désormais, ce sont les mili-taires camerounais qui se plai-gnent de l’inaction des Nigéri-ans devant les agissements de Boko Haram qui a réussi, dans le nord-est du Nigeria, a pren-dre le contrôle de pans entiers de territoire et d’y proclamer en août un “califat”.

Une “guerre par procuration”

“Les attaques dirigées contre notre territoire viennent d’un pays voisin (le Nigeria) qui se dit souverain et ne fait rien”, se plaignait récemment un responsable du ministère came-rounais de la Défense sous couvert d’anonymat. Pour lui, le Cameroun mène “une guerre par procuration”.

En mai, le Nigeria et trois pays limitrophes (Cameroun,

Niger et Tchad) ont adopté à Paris, sous l’égide de la France, un plan de riposte contre la secte, prévoyant notamment une meilleure coordination du renseignement, l’échange d’in-formations, une surveillance commune des frontières et une capacité d’intervention en cas de danger.

Le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et le Niger se sont enga-gés à envoyer chacun 700 sol-dats dans la zone du lac Tchad d’ici fin novembre.

“Le Cameroun a déjà dépê-ché dans la région 300 hommes de la marine. Le Tchad et le Niger sont dans de bonnes dis-positions à fournir des troupes, mais c’est moins certain pour ce qui est du Nigeria”, observait fin novembre un responsable de l’armée camerounaise.

La France n’exclut pas non d’appuyer les voisins du Nigeria par le biais de l’opération anti-terroriste Barkhane, basée à N’Djamena, à une cinquantaine de kilomètres de l’Etat nigérian de Borno, fief de Boko Haram, tout en plaidant pour une meil-leure coopération entre les pays de la région.

AFP

Le Cameroun a été contraint d'engager pour la première fois son aviation pour repousser le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram, marquant une nouvelle escalade dans le conflit.

Par Reinnier Kaze, à Yaoundé

L e Niger a mis en place un important dispositif sécuritaire pour contrer toute incursion de Boko Haram dans l'est de son territoire, région limitrophe du bastion nigérian du

groupe islamiste, a annoncé le gouvernement.S'adressant aux députés, le ministre de l'Intérieur Hassoumi

Massaoudou a assuré qu'un dispositif sécuritaire est déjà en place, et “a même été renforcé”, pour faire face à d'éventuelles attaques d'envergure de Boko Haram dans la région de Diffa.

Ce déploiement, qui est “la plus grande opération militaire jamais montée au Niger”, est baptisé “Ingar” et “doit faire face à toute éventualité”, a dit le ministre, sans toutefois préciser le nombre d'hommes engagés dans cette opération.

Les députés s'étaient alarmés du nombre croissant de jeunes nigériens qui vont grossir les rangs de la secte islamiste, qui s'est déjà emparée de plusieurs localités proches du Niger, provoquant la fuite de milliers d'habitants vers Diffa.

“Nos jeunes de Diffa sont recrutés chaque jour que Dieu fait et

ces gens connaissent mieux Diffa que les seigneurs de Boko Haram et peuvent leur indiquer (au besoin) là où il faut frapper”, a prévenu le député Nassirou Halidou lors du débat au Parlement.

Les jeunes garçons et jeunes filles se “déplacent massivement” pour rejoindre Boko Haram, a pour sa part affirmé Foukori Ibra-him, député de Diffa.

Mais le gouvernement a minimisé les proportions de ces départs. “Quelques jeunes (...) sont partis avec Boko Haram au Nigeria, mais ce n'est pas des vagues successives, ce n'est pas massif!”, a relativisé le ministre de l'Intérieur.

Ces jeunes ont notamment rejoint Boko Haram à cause “des promesses d'argent”, mais “pas par idéologie” ou “pour des raisons religieuses”, a-t-il expliqué.

Le ministre de l'Intérieur a également annoncé une enveloppe de près de 20 milliards de francs CFA destinés à l'achat de nourriture et de tentes pour les réfugiés.

AFP

Le Niger renforce son dispositif sécuritaire

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22 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Libye : Paris appelle à la "mobilisation"

“C e qui se passe e n L i b y e , n’est ni plus ni moins, sur

fond de chaos politique et sé-curitaire, que la résurgence d’un sanctuaire terroriste dans l’environnement immédiat du continent européen”, a déclaré mercredi 31 décembre le mi-nistre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, lors du ré-veillon du Nouvel An devant les militaires français stationnés à N’Djamena, au Tchad.

“Ce serait une erreur pro-fonde pour la communauté internationale de rester passive face au développement d’un tel foyer de terrorisme au coeur de la Méditerranée. Il ne faut pas l’accepter”, a-t-il insisté.

La Libye, déchirée par des affrontements entre milices islamistes et forces gouverne-mentales pour le contrôle du pouvoir, menace de basculer dans une guerre totale, trois ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi.

Profitant du chaos ambiant, les groupes islamo-mafieux chassés du Mali se sont installés dans le sud du pays d’où ils opèrent en toute impunité. Le groupe Etat islamique (EI) a en outre établi des connexions

dans le nord de la Libye avec la nébuleuse jihadiste, laissant craindre l’installation d’un arc de crise de la Syrie aux portes

du Sahel.“L’ensemble des acteurs doit

se mobiliser. La solution doit autant que possible être trouvée par les Libyens eux-mêmes”, dans un cadre politique, a es-quissé le ministre.

“Mais c’est la responsabilité des voisins de la Libye et de la commnauté internationale que

de se tenir à leurs côtés pour retrouver les chemins de la stabilité”, a-t-il ajouté.

“La France y prendra évi-

demment toute sa part”, a souli-gné le ministre, laissant la porte ouverte à tous les scénarios alors que plusieurs pays de la région, dont le Tchad, appellent à une intervention militaire in-ternationale sans délai en Libye pour stopper toute contagion vers le sud.

La France dispose de 3.000

hommes sur la zone sahé-lo-saharienne, dans le cadre de l’opération Barkhane, qui traquent les flux transfrontaliers de jihadistes et d’armements, en provenance notamment de Libye, et tentent d’empêcher l’implantation de sanctuaires terroristes durables au Sahel.

Au sud de cette zone, le groupe islamiste nigérian Boko Haram menace aussi la sécurité de la région, en menant des incursions au Niger et au Ca-meroun.

AFP

S E C U R I T E

Issoufou : Une intervention internationale est "indispensable"

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a appelé la communauté internationale à se “mobili-ser” pour empêcher le développement d'un “sanctuaire” jihadiste en Libye qui déstabiliserait toute la région et menacerait l'Europe.

Par Valérie Leroux, à N’Djamena

Le président nigérien Mahamadou Issoufou a jugé “indispensable” une intervention in-ternationale en Libye et s’est dit “convaincu” que l’ONU adoptera une résolution dans ce sens.

“Une issue n'est pas possible sans intervention internationale en Libye (...). Une intervention internationale est indispensable à la réconciliation de tous les Libyens, y compris kadhafistes”, a-t-il déclaré vendredi 2 janvier, après un entretien avec le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian, en tournée dans la région.

“Au niveau des Nations unies, une résolution doit être prise et elle sera prise, j’en suis convaincu. Elle doit être prise pour sortir de ce chaos qui existe actuellement en Libye”, a-t-il ajouté.

“Quand il y a eu une intervention en Libye (en 2011), personne ne nous a consultés. Mais c'est nous qui payons les frais de la situation aujourd'hui. Tout le monde aujourd'hui doit nous entendre”, a ajouté M. Issoufou.

Le Groupe des Cinq du Sahel (G5 Sahel) - créé en février entre le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger - avait réclamé mi-décembre à une intervention internationale “pour neutraliser les groupes armés”. AFP

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23 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Mali : Un camp militaire attaqué par Ansar Dine à Tessalit

Un camp utilisé par des soldats maliens, français et de l’ONU à Tessalit, dans l’ex-

trême nord-est du Mali, a été attaqué à deux reprises la se-maine dernière, sans faire de victime.

Plusieurs roquettes ont été tirées mercredi 31 décembre, deux jours après une première attaque revendiquée par le groupe jihadiste Ansar Dine, du Touareg malien Iyad Ag Ghali, puis mercredi.

“Par la grâce de Dieu, nous avons réussi à attaquer les en-nemis de l’islam aujourd’hui (lundi) à Tessalit”, a dit dans un bref entretien téléphonique Abdoul Ag Attaher, un membre d’Ansar Dine.

“Le camp que la Minusma partage avec les Forces armées maliennes et les éléments de

la force (française) Barkhane à Tessalit a été la cible d’une attaque à la roquette et au mor-tier”, a confirmé la mission de l’ONU dans un communiqué, en condamnant l’attaque.

“Au moins neuf roquettes/obus de mortier ont été tirés sur le camp”, mais “aucune victime n’est à déplorer”, selon

la Minusma.Ansar Dine, qui fait partie

des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ayant contrôlé pen-dant près de 10 mois le nord du pays, en 2012-2013, avant d’en être en partie chassés par les forces internationales, s’est en revanche réjoui de l’assaut “réussi” contre “les ennemis de

l’islam”.“L’ennemi principal de l’is-

lam est la France. Les pays qui travaillent pour la France en terre d’islam sont aussi nos ennemis”, a dit Abdoul Ag Atta-her, ajoutant: “Les ennemis de l’islam n’auront pas la paix avec les soldats de Dieu, en terre malienne d’islam”. AFP

S E C U R I T E

Un bateau transportant des civils et naviguant sur le fleuve Niger dans le nord du Mali a été attaqué à la roquette dans la nuit de lundi à mardi 29-30 décembre. Aucune

victime n’est à déplorer.Le navire de la compagnie malienne de navigation (Comanav, publique), qui transportait “plus de

200” passagers sur une capacité de 400, venait de Bamba (nord) et a été attaqué lors d'une escale à Madjakoye, à 70 km de Tombouctou (nord-ouest), a affirmé un responsable de la compagnie.

Bamba, à 170 km au nord-ouest de la ville de Gao, a été la semaine dernière le théâtre de violences entre des groupes touareg rivaux qui ont fait entre un et cinq morts, selon les bilans fournis par ces différents mouvements.

Par ailleurs, un accrochage a opposé mercredi des groupes armés près de Ber, dans la zone de Tombouctou, sans faire de victime.

Les affrontements ont opposé le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), formé notamment de Touareg et présenté comme proche de Bamako, et le Mouvement national de libéra-tion de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg).

Des affrontements entre Peuls armés et miliciens anti-balaka ont fait une quarantaine de morts ces deux dernières se-

maines en Centrafrique.Dix-huit personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées

dans les localités de Gamboula et de Nola (sud-ouest), au cours de deux attaques menées dimanche 21 décembre par des Peuls.

De nombreux habitants regroupés sur des moto-taxis, parmi lesquels des blessés, ont fui les deux localités, notamment vers Carnot, Berbérati et Salo.

Les Peuls sont majoritairement musulmans tandis que les anti-balaka sont pour la plupart chrétiens.

A Bambari (centre), où s'est installé l'état-major de l'ex-coalition rebelle Séléka après son départ forcé de Bangui, des affrontements impliquant des Peuls alliés à des Séléka contre des anti-balaka ont fait au moins 20 morts la veille.

La semaine précédente, 28 personnes avaient également été tuées à Mbrès dans des violences entre groupes armés. AFP

Des affrontements qui ont duré cinq jours la semaine dernière entre les forces de l'ordre burundaises et un groupe de rebelles

non identifiés ont fait au moins 100 morts chez les rebelles.L’armée et la police ont intercepté à une cinquantaine de

kilomètres au nord de Bujumbura un groupe de 200 rebelles en provenance de République démocratique du Congo (RDC) voisine et qui voulaient rejoindre la forêt de la Kibira, plus en profondeur dans le centre-nord du pays, qui servait de sanctuaire aux groupes armés pendant la guerre civile burundaise (1993-2006), selon Bujumbura.

L’opposition et la société civile burundaises ont dénoncé de nombreux cas de rebelles arrêtés, désarmés puis exécutés froide-ment à la machette ou par balles, notamment par les jeunes Im-bonerakure, membres de la ligue de jeunesse du parti au pouvoir. Ces accusations ont été démenties par le pouvoir.

Aucune information n'a été donnée sur l'identité des rebelles. AFP

CentrafriqueDes combats font une quarantaine de morts

BurundiPlus de 100 rebelles tués dans une attaque

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24 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

170 tortues étoilées saisies en France

E N V I R O N N E M E N T

Les douanes fran-çaises ont saisi 170 bébés tor-tues étoilées de

Madagascar, cachés par des trafiquants dans des caisses de concombres de mer en transit à l’aéroport de Roissy près de Paris.

Ces tortues Astrochelys ra-diata, une espèce en danger cri-tique d’extinction selon l’Union internationale pour la conserva-tion de la nature (UICN), ve-naient de Madagascar et étaient destinées au Laos, a précisé la douane qui a réalisé cette saisie le 14 décembre.

Enveloppées de ruban ad-hésif, elles étaient dissimulées dans les doubles fonds de cais-ses qui contenaient des con-combres de mer, un moyen de dissimulation rappelant le trafic d’autres biens et produits très coûteux, comme les stupéfiants, a relevé le secrétaire général des douanes de Roissy, Sébastien Tiran.

Le transport de spécimens de cette espèce très menacée

et protégée par l’annexe 1 de la Convention de Washington est totalement interdit, sauf permis spécial. Une telle saisie à Roissy est rare, les douaniers tombant plus souvent, en ma-

tière d’animaux vivants, sur des tortues du Maghreb, moins menacées, ou des oiseaux tropi-caux.

S’agissant d’une saisie “sè-che”, sans interpellation, il est peu probable que l’affaire ait

des suites judiciaires. Sur les 170 bébés reptiles

saisis, d’un poids de 20 g et d’un diamètre de 3 à 4 cm, 15 ont succombé du fait de “conditions de transport particulièrement

inadaptées”, précise la douane. Les survivants ont été remis

à une association spécialisée, le Village des tortues, à Gonfaron (Var). Après quelques années de convalescence, ces tortues pour-raient retourner à Madagascar,

a déclaré le directeur de ce centre, Bernard Devaux.

Vivant à l’état naturel dans les forêts sèches du sud de Madagascar, ces herbivores, également appelés “tortues radiées”, peuvent vivre 100 ans. Elles sont prisées des col-lectionneurs, en Asie notam-ment, et selon les spécialistes de l’UICN, ces tortues pourraient disparaître totalement d’ici une quarantaine d’années.

M. Devaux estime que cha-que année, 30.000 à 50.000 tortues sont ramassées dans la nature, une partie gagnant les pays asiatiques par l’Afrique du Sud.

“Elles sont considérées com-me les plus belles tortues de la planète. On les voit en vente à 10.000 dollars à New York ou à Tokyo, et la pression s’accroît car les riches Chinois aussi se mettent à la terrariophilie”, se désole-t-il.

“Elles représentent trop d’argent. Elles sont belles, donc elles sont chassées. A la limite, il vaudrait mieux qu’elles soient laides”, philosophe-t-il. AFP

Une tortue Astrochelys radiata

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25 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Billon dénonce de nouveau le monopole de Bolloré sur le port d'Abidjan

E C O N O M I E

Le ministre ivoi-rien du Commerce Jean-Louis Bil-lon a de nouveau

dénoncé le monopole du groupe français Bolloré sur le port d’Abidjan, qui “pénalise” l’économie na-tionale, dans une interview parue lundi 22 décembre dans un quotidien local.

“Le port d’Abidjan est le plus cher de la sous-région avec celui de Dakar. (...) Un monopole - a fortiori sur un port où transitent la plupart de nos marchandises - pénalise notre économie”, a estimé M. Billon.

Les marchés de l’“hinterland” ivoirien, soit le Mali ou le Burki-na Faso, dont la plupart des importations passent par le

port d’Abidjan, sont également concernés, a-t-il ajouté.

Le ministre et homme d’af-faires avait critiqué en juin 2013 l’attribution d’un deux-ième terminal à conteneurs à un consortium formé par deux groupes français, Bolloré Africa Logistics et Bouygues Travaux publics, et le groupement APM Terminals du groupe Maersk (Danemark).

Le port le plus cher de la sous-région

Bolloré, qui gère déjà depuis 2004 un premier terminal à conteneurs à Abidjan, se re-trouve dans une situation de “super-monopole”, avait-il vitu-péré. “On aurait voulu brider l’économie, on ne s’y serait pas

pris autrement”.Selon un document obtenu

par l’AFP, émis par un transpor-teur international, le coût d’une tonne de marchandises transi-tant par les ports d’Abidjan ou de Dakar est évalué à environ 40 euros.

La tonne coûte à l’inverse 36 euros au port de Tema (Ghana), 31,4 euros à celui de Douala (Cameroun), contre environ 10 euros aux ports de Cotonou et Lomé. Hormis Dakar, tous ces terminaux à conteneurs sont gérés par Bolloré.

Un rapport préliminaire de la direction de la concurrence de la Commission de l’Uémoa (l’Union monétaire ouest-afri-caine, la zone franc CFA), a estimé que le port d’Abidjan se trouve dans une situation

“assimilable à un abus de posi-tion dominante”, a observé le ministre du Commerce.

“C’est un point de satisfecit pour moi car les auteurs sem-blent valider ce que j’ai dénon-cé”, a-t-il poursuivi.

La commission de l’Uémoa avait été saisie par un autre consortium, dont Movis, un groupe dirigé par le frère de M. Billon.

Le consortium dont Bolloré est membre avait obtenu en mars 2013 la concession de la réalisation et de l’exploitation d’un deuxième terminal à con-teneurs au port d’Abidjan, lea-der en Afrique de l’Ouest, un contrat de plus de 400 millions d’euros. La fin des travaux du nouveau terminal est prévue pour 2016. AFP

Le Conseil des ministres de l'Union économique et monétaire ouest afri-

caine (Uémoa) s'est félicité des performances enregistrées par les Etats membres, qui situent le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) de l'Union à 6,8% en 2014 par rapport à 5,9% en 2013.

Selon un communiqué pu-blié mardi 23 décembre, la pro-

Uémoa : 6,8% de croissance en 2014gression du PIB a été soutenue par le regain de dynamisme des secteurs agricole et industriel ainsi que par les performances du secteur du Bâtiment et des Travaux publics.

Infrastructures et secteurs sociaux

“Les ministres ont, dans ce cadre, encouragé les Etats

membres à poursuivre les ef-forts d'investissements publics dans les infrastructures et les secteurs sociaux, essentiels à l'atteinte des objectifs de crois-sance”, indique le texte.

Sur le plan de l'inflation, souligne la même source, les récentes évolutions laissent apparaître un recul du niveau général des prix à la consom-mation au troisième trimestre

2014.“En moyenne, le taux d'infla-

tion s'est établi à -0,3% au troi-sième trimestre 2014 contre un taux d'inflation nul au trimestre précédent”, souligne l’Uémoa qui précise que cette détente des prix s'explique par la poursuite du repli des prix des produits alimentaires importés ainsi que des céréales et des tubercules produits localement. Xinhua

Le taux d'imposition des sociétés au Tchad est passé de 40 à 35%, selon la loi de finances 2015 adoptée mercredi 31 décembre

par les députés.“L'objectif principal de cet abaissement est non seulement

d'attirer les investisseurs étrangers, mais également d'encourager les entreprises locales à émigrer vers le secteur formel”, a expliqué Bédoumra Kordjé, ministre des Finances et du Budget.

Pour combler le gap d’environ 10 millions de dollars engendré, le gouvernement a décidé d'élargir l'assiette fiscale, de réduire d’au moins 50% certaines exonérations et de renforcer les contrôles sur la TVA.

La loi de finances prévoit également un abaissement des coûts sur les transactions immobilières (de 12,5% à 10%). Xinhua

Le président nigérien Mahamadou Issoufou a fustigé lundi 29 décembre la mauvaise performance du système de recouvre-

ment des recettes fiscales au Niger.“Même si des efforts ont été réalisés, nous sommes encore loin

de l'objectif de 17% du taux de pression fiscal par rapport au PIB fixé par l'Uémoa”, a déclaré le président Issoufou, en recevant les membres de la Cour des Comptes.

“Notre système de recouvrement de recettes fiscales doit être amélioré. A cet égard, il est inacceptable que ceux qui sont char-gés d'assurer le recouvrement de certains impots et taxes (...) se soustraient parfois à leurs obligations faisant ainsi perdre à l'Etat d'importantes ressources dont il a besoin pour faire face aux dépenses publiques”, a-t-il martelé. Xinhua

TchadRéduction de 5% de l'impôt sur les sociétés

NigerIssoufou veut améliorer le recouvrement des impôts

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26 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Djibouti prévoit d'investir 9 milliards de dollars dans les infrastructures

E C O N O M I E

D jibouti va investir plus de 9 milliards de dollars ces trois prochaines années

dans les infrastructures por-tuaires et routières, a annoncé le président des Autorités des Ports et des Zones Franches de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi.

“Nous investirons 9,803 milliards de dollars américains dans les trois prochaines années pour renforcer la compétitivité de notre pays en tant que hub de transbordement et plateforme de redistribution des produits et matières premières entre l’Afrique de l’est et le reste du monde”, a-t-il déclaré vendredi 26 décembre au quotidien dji-

boutien La Nation.Djibouti compte exploiter sa

position stratégique en donnant la priorité à la synergie entre les transports terrestre, maritime et aérien, a-t-il révélé.

“Un hub d’excellence internationale”

Parallèlement à la construc-tion d’infrastructures portuai-res, aéroportuaires et de zones franches, le pays développe également ses infrastructures routières et ferroviaires pour connecter les pays enclavés de l’Afrique de l’Est aux ports de Djibouti.

“Nous travaillons et nous nous donnons tous les moyens

pour devenir un hub d’excel-lence internationale reconnu avec la modernisation de nos infrastructures portuaires. Pour aller de l’avant, nous nous sommes lancés dans la réa-lisation de vastes chantiers d’infrastructures afin d’être la première plateforme logistique pour la région”, a-t-il dit.

Djibouti a annoncé en début d’année dernière la construc-tion de six nouveaux ports, dont quatre sont actuellement en chantier, à savoir les ports de Tadjourah et du Ghoubet, le port “multipurpose” de Do-raleh et le port à bétail de Da-merjog.

Xinhua

Djibouti s’attend à une croissance économique en 2015 de l'ordre de 6%, contre 5% en 2014, a annoncé le ministre des

Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Mahmoud Ali Youssouf.

Cette croissance sera portée par la réalisation de grands pro-jets générateurs de développement économique et d'emplois, notamment la construction de quatre nouveaux ports ainsi que la réalisation d'une nouvelle ligne de chemin de fer et de pipelines pétroliers et gaziers entre Djiboujti et l’Ethiopie, a-t-il expliqué à la presse mardi 16 décembre.

Selon un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI), bien que Djibouti rencontre encore de sérieux problèmes sociaux, les signaux observés ces 10 dernières années sont en-courageants et les projections pour 2013-2016 tablent sur une croissance du PIB réel d'environ 6%.

Xinhua

LIGNE DJIBOUTI-ETHIOPIE. Le chef de l'Etat djiboutien Ismail Omar Guelleh a présidé mercredi 1er janvier la cérémonie de pose des premiers rails du chemin de fer qui va relier Djibouti à la capitale éthiopienne Addis-Abeba.

Financée par la China EximBank à hauteur de 600 millions de dollars, la construction de la ligne de 740 km a été confiée à la société chinoise China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC), qui a entamé les travaux au début de l'année 2014.

Les rails, les wagons et les systèmes de signalisation seront tous fabriqués en Chine. Xinhua

Djibouti table sur 6% de croissance en 2015

L e gouvernement béni-nois va lancer un Fonds national d'aide à l'artisa-

nat en vue de dynamiser le sec-teur pour sa participation à la croissance économique.

“Ce fonds national d'aide à l'artisanat qui sera doté d'une enveloppe financière d'un mil-liard de francs CFA, permettra non seulement le financement

et la promotion du secteur, mais aussi la formation et la remise à niveau des acteurs de ce secteur pour une meilleure compétitivité des produits de l'artisanat béninois aux plans régional et international”, a annoncé samedi 27 décembre le ministre de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme, Jean Michel

Abimbola.La décision a été saluée par

les professionnels de l’artisanat, un secteur qui contribue pour environ 12% au Produit inté-rieur brut (PIB) et occupe près de 13% de la population active.

“Trois difficultés majeures entravent le développement des activités des entreprises artisanales et elles sont re-

latives à la mobilisation des fonds pour mener les activités: l'insuffisance de capital (89,6% des entreprises la reconnaissent comme difficulté), le besoin en fonds de roulement (86,2%) et l'accès au crédit (71,4%)”, a sou-ligné le président de l’Union des chambres interdépartementales des métiers du Bénin (Ucimb), Soufiyanou Imorou. Xinhua

Bénin : Un fonds d'aide à l'artisanat

La société chinoise Huawei Technologies a entamé lundi 22 décembre les travaux d’installation de la fibre optique en

Guinée, d’un coût total de 238 millions de dollars.Le projet comprend un réseau de 4.000 km qui couvrira 84

centres administratifs et qui sera relié aux capitales de plusieurs pays de la sous- région.

Selon le ministre guinéen des Postes et Télécommunications,

Guinée : Travaux d'installation de la fibre optiqueOyé Guilavogui, les grandes sociétés, les banques et les usagers au-ront un accès plus facile aux téléphones mobiles et fixes, à l’Internet à haut débit, à la télévision numérique et à d’autres services liés aux nouvelles technologies de communication.

Le projet bénéficie d'un financement de la banque chinoise Ex-imbank à hauteur de 214 millions de dollars et d'un investissment de 24 millions de dollars de l'Etat guinéen. Xinhua

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27 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 112 - Lundi 5 Janvier 2015

Des huîtres franco-gabonaises

E C O N O M I E

“Vous les avez goûtées? Elles sont assez pe-t i t e s , m a i s

délicieuses! Et en plus, elles viennent de chez nous”, s’exta-sie Angélique, une Gabonaise venue faire des emplettes de dernière minute avant le réveil-lon.

A quelques kilomètres de là, sur la plage du Cap Estérias, les employés de la ferme ostréicole Alanza (“huître” en fang, la langue majoritaire au Gabon) ne chôment pas. Ce matin-là, le patron, Didier Tastet, a enfilé ses bottes à l’aube, en direction de ses parcs à huîtres.

De l’eau jusqu’aux genoux, cet ostréiculteur français de 58 ans vérifie que la récolte se passe bien, avant de préparer ses livraisons du jour. Les huî-tres partiront ensuite vers les restaurants et supermarchés de Libreville, mais aussi de Port-Gentil, la capitale économique, où vivent de nombreux expa-triés.

Les naissains importés de Marennes-Oléron

“Les fêtes de Noël sont un moment important en Europe mais également au Gabon (...) 70% des ventes ont lieu au mois de décembre alors évidemment il y a une surcharge de travail. En ce moment on fait du non-stop”, explique l’ostréiculteur, qui emploie une petite dizaine de personnes.

Importés du bassin de Ma-rennes-Oléron, sur la côte at-lantique française, les naissains viennent grandir dans les eaux gris perle de l’Equateur, à 30

degrés. Et d’après John, le jeune bras droit du patron passionné d’ostréiculture, la chaleur n’est pas forcément un handicap pour ces coquillages

qui “s’adaptent bien”. Ce n’est d’ailleurs pas un

hasard si le long du littoral gabonais, de grosses huîtres poussent à l’état sauvage, bien qu’elles ne soient pas commer-cialisées.

Didier Tastet a mis les pieds au Gabon pour la première fois il y a seulement cinq ans. Dans sa famille, on est ostréiculteur

depuis quatre générations en Charentes-Maritimes. Mais lui caressait “des rêves d’Afrique”, lointain souvenir des quelques années passées en Côte d’Ivoire

durant sa jeunesse.“J’ai donc cherché, au cré-

puscule de ma carrière en Fran-ce, un endroit où je pourrai faire mon métier, apprendre à des gens qui ne connaissaient pas comment on produit une huî-tre et comment on la déguste”, explique-t-il.

Les plages et les mangroves préservées du Gabon s’y prêtent

bien. Mais le pari semblait osé: malgré ses 800 km de côtes, ce petit pays, qui tire l’essentiel de ses revenus du pétrole, n’a que très peu d’expérience dans la pêche et l’aquaculture.

“Quand j’ai débarqué à Li-breville pour présenter mon projet, les gens éclataient de rire!”, affirme l’ostréiculteur.

Mais Didier Tastet s’accroche, et la ferme “Alanza” voit le jour en 2010. Environ 100.000 huî-tres y ont été produites en 2014, mais l’objectif est d’atteindre un volume d’un million par an, affirme-t-il.

“Respecter la tempéra-ture de l’Afrique”

Très vite, le “kongossa” (bou-che-à-oreille, rumeur popu-laire) fonctionne, et au bout de quelques mois, les commandes des restaurants et magasins de grande distribution de la capi-tale commencent à affluer.

“Je voulais faire beaucoup de produits autour de la mer”, explique Christophe Liger, le patron de La Guinguette, res-taurant convivial où se retrou-ve une clientèle de locaux et d’expatriés.

“Certains habitués ne vien-nent que pour manger une dou-zaine d’huîtres, avec une bonne bouteille de blanc!” explique le restaurateur.

En revanche, gare au choc thermique: les amateurs d’huî-tres doivent “respecter la tem-pérature de l’Afrique” et ne pas les servir dans la glace car “ce sont des êtres vivants”, rappelle Didier Tastet. “Nous inventons le concept de la chaîne du chaud!” AFPDidier Tastet et ses huîtres

CNCC

EF

“Nées en France, élevées au Gabon”: les huîtres Alanza affichent fièrement leurs origines... Et la formule a du succès. Dans les poissonneries de Libreville, c'était la cohue pour les fêtes de fin d’année.

Par Celia Lebur, à Libreville

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