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UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD. LYON 1
INSTITUT DES SCIENCES et TECHNIQUES DE READAPTATION
-----------------------
Directeur : Professeur Yves MATILLON
-----------------------
ETUDE COMPARATIVE DES STRATEGIES DENOMINATIVES A L’ORAL ET A L’ECRIT CHEZ 5 PATIENTS APHASIQUES
MEMOIRE présenté pour l’obtention du
CERTIFICAT DE CAPACITE D’ORTHOPHONISTE
par
PELCE Aurélie
REIN Céline Autorisation de reproduction LYON, le 5 juillet 2007 N° 1417 Professeur Eric TRUY Responsable de l’enseignement
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON I
Président Pr. Lionel COLLET Vice-Président CA Pr. Joseph LIETO Vice-Président CEVU Pr. Daniel SIMON Vice-Président CS Pr. Jean-François MORNEX Secrétaire Général M. Gilles GAY
****
FEDERATION SANTE
Pr. MARTIN Xavier U.F.R. de Médecine LYON GRANGE BLANCHE Directeur Pr. COCHAT Pierre U.F.R de Médecine LYON R.T.H. LAENNEC Directeur Pr. ETIENNE Jérôme U.F.R de Médecine LYON-NORD Directeur Pr. GILLY François Noël U.F.R de Médecine LYON-SUD Directeur Pr. ROBIN Olivier U.F.R d’ODONTOLOGIE Directeur Pr. LOCHER François INSTITUT des SCIENCES Directeur PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES Pr. MATILLON Yves INSTITUT des SCIENCES et TECHNIQUES de
READAPTATION Directeur
Pr. FARGE Pierre DEPARTEMENT de FORMATION ET CENTRE DE
RECHERCHE EN BIOLOGIE HUMAINE Directeur
1
FEDERATION SCIENCES
M. GUIDERDONI Bruno Centre de RECHERCHE ASTRONOMIQUE DE LYON - OBSERVATOIRE DE LYON
Directeur M. COLLIGNON Claude U.F.R. des SCIENCES ET TECHNIQUES DES Directeur ACTIVITES PHYSIQUES ET SPORTIVES Pr. AUGROS Jean-Claude I.S.F.A. (Institut de SCIENCE FINANCIERE Directeur ET d’ASSURANCES) Pr. CLERC Guy U.F.R. de GENIE ELECTRIQUE ET DES PROCEDES Directeur Pr. HOAREAU Alain U.F.R. de PHYSIQUE Directeur Pr. PARROT Hélène U.F.R. de CHIMIE ET BIOCHIMIE Directeur Pr. PINON Hubert U.F.R. de BIOLOGIE Directeur Pr. HANTZPERGUE Pierre U.F.R. des SCIENCES DE LA TERRE Directeur Pr. COULET Christian I.U.T. A Directeur Pr. LAMARTINE Roger I.U.T. B Directeur Pr. LIETO Joseph INSTITUT des SCIENCES ET DES TECHNIQUES Directeur DE L’INGENIEUR DE LYON Pr. BEN HADID Hamda U.F.R. de MECANIQUE Directeur Pr. CHAMARIE Marc U.F.R. de MATHEMATIQUES Directeur Pr. AKKOUCHE Samir U.F.R. D’INFORMATIQUE Directeur
2
INSTITUT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE READAPTATION
FORMATION ORTHOPHONIE
DIRECTEUR ISTR DIRECTEUR de la FORMATION Pr. MATILLON Yves Pr. TRUY Eric DIRECTEUR des ETUDES DIRECTEUR de la RECHERCHE BO Agnès Dr. WITKO Agnès
RESPONSABLES de la FORMATION CLINIQUE PERDRIX Renaud
MORIN Elodie
CHARGEE du CONCOURS D’ENTREE PEILLON Anne
SECRETARIAT DE DIRECTION ET DE SCOLARITE BADIOU Stéphanie
3
CLERC Denise Comment ça se dit ? J’arrive pas à dire … J’me rappelle plus ! C’est trop facile,
pourquoi j’y arrive pas ? Comment on dit ? Ça y’est j’ai perdu le nom. J’sais plus
comment ça s’appelle.
Ces productions, rencontrées fréquemment dans des corpus de patients
aphasiques, sont dues au phénomène particulier du manque du mot.
Caractéristique commune à toutes les aphasies, présent en expression orale et
écrite, le manque du mot perturbe l’échange communicationnel des personnes
aphasiques, entraînant des bouleversements dans leur quotidien et celui de leurs
proches.
La sémiologie aphasique est extrêmement riche et complexe et jusqu’à présent,
la recherche s’est surtout intéressée aux aspects déficitaires du langage des personnes
aphasiques. Or en clinique, on observe de nombreuses autres manifestations, résultant
de stratégies développées par le patient.
Face au manque du mot, le patient va en effet utiliser ses compétences
préservées pour pallier ses déficits et ainsi développer des stratégies afin d’aboutir à une
production la plus appropriée.
D’autre part, nous avons pu dégager de nos lectures une asymétrie dans les
recherches qui sont conduites en production verbale orale et écrite : elles ont été plus
nombreuses dans la modalité orale. A l’écrit, les recherches sont essentiellement axées
sur le texte, les études sur l’accès aux mots sont moins développées.
Or le mot est central dans toute production : il n’est pas possible de produire une
phrase ou un texte sans accéder aux mots, que ce soit à l’oral ou à l’écrit.
Dans ce travail nous nous sommes intéressées aux stratégies mises en place par
les patients aphasiques en cas de manque du mot, en les comparant lors de tâches de
dénomination orale et écrite.
Après un aperçu des courants théoriques sur lesquels nous nous appuyons, nous
orienterons notre développement théorique sur le manque du mot, à l’oral puis à l’écrit :
ses manifestations, sa mise en évidence et les différentes étapes de production d’un mot.
4
Nous décrirons enfin les stratégies palliatives développées par les patients lors
de tâches de dénomination d’images.
Pour faire ressortir la complexité des réponses aphasiques en cas de manque du
mot, nous nous sommes fondées sur un cadre d’analyse proposé par Tran (2000),
« susceptible de rendre compte non seulement des manifestations déficitaires des
locuteurs aphasiques mais également de leurs stratégies dénominatives » (p111).
L’objectif de notre travail est donc de décrire précisément les différents
éléments présents dans les réponses des patients aphasiques et les stratégies conçues
par le locuteur, à l’oral comme à l’écrit.
5
I- Théorie et aphasie A- Courants théoriques et modèle
1- L’apport de la neurolinguistique
A partir des années 1980, les travaux des neurolinguistes ont permis d’affiner la
description des symptômes aphasiques en distinguant de manière très précise les
niveaux d’atteintes linguistiques: phonétique, phonologique, lexical ou syntaxique. Ils
ont identifié différentes variables linguistiques pouvant jouer un rôle dans l’analyse des
résultats d’une évaluation orthophonique (la fréquence, la longueur, la classe
grammaticale, la complexité phonologique ou orthographique, la lexicalité, …). (Tran,
2004)
2- L’apport de la neuropsychologie cognitive
Dans les années 90, l’approche cognitive identifie différents niveaux d’atteinte
et différents types de troubles permettant de poser un diagnostic « fonctionnel », c’est-à-
dire une interprétation des perturbations langagières observées. Des modèles du
fonctionnement cognitif normal constituent un cadre théorique permettant au clinicien
d’élaborer des hypothèses quant aux déficits sous-jacents responsables des
manifestations linguistiques de surface.
Notre recherche suivra cette démarche cognitiviste en utilisant un test, le LEXIS
(de Partz, Bilocq, Dewilde, Seron, Pillon, 2001), qui permet d’évaluer de manière
détaillée un des composants du système. Nous nous sommes appuyées sur le modèle de
Caramazza et Hillis (1990), dans lequel « il est postulé que la dénomination repose sur
une série de processus de traitement de l’information auxquels correspondent différents
types de représentation mentales stockées en mémoire. » (de Partz et al., 2001, p9).
Lors d’une tache de dénomination d’images, le premier niveau de traitement
correspond à l’analyse visuelle de l’image, permettant de construire une représentation
de l’objet invariante et indépendante du point de vue de l’observateur. Elle permet de
différencier les objets des non objets.
6
Mais ce modèle ne se base pas uniquement sur une reconnaissance visuelle des
objets. Il postule l’existence, à ce premier niveau de traitement, d’un lexique
phonologique d’entrée, qui contient l’ensemble des représentations phonologiques des
mots connus par le sujet, et d’un lexique orthographique d’entrée, qui comporte
l’ensemble des représentations orthographiques des mots familiers.
Le second niveau permet la récupération, au niveau du système sémantique, des
caractéristiques génériques, catégorielles et spécifiques de l’objet. Caramazza et Hillis
(1990) avancent que le système sémantique est commun à toutes les modalités d’entrée
et de sortie. Il est considéré comme une composante centrale du système lexical.
Le troisième niveau de traitement correspond à l’activation des représentations
phonologiques adéquates dans le lexique phonologique de sortie (LPS) ou des
représentations orthographiques dans le lexique orthographique de sortie (LOS). Le
LOS contient l’ensemble des représentations orthographiques familières au sujet en
production écrite ; la dénomination écrite nécessite l’activation de ce système.
Caramazza et Hillis (1990) supposent que l’organisation interne de ces systèmes
lexicaux de sortie est régie par des variables comme la fréquence, la structure
morphologique et la classe des mots, ces variables exerçant une influence au sein même
de ces structures et dans leur accès.
Dans le cas d’une atteinte au niveau du LPS, les difficultés se traduisent en
terme de défaut de transmission des informations entre le système sémantique et le LPS,
ou de seuils d’activation anormalement élevés.
La vitesse d’activation des différentes représentations phonologiques dépendrait
de la fréquence d’usage du mot. Plus un mot est fréquemment utilisé, plus son seuil
d’activation serait bas (Séron, 1999 ; Lambert, 1999). Ainsi, la forme phonologique
d’un mot peu fréquent devrait nécessiter plus de temps pour être activée que la forme
phonologique d’un mot fréquent.
La forme phonologique ainsi activée est maintenue dans le buffer phonologique,
le temps de la programmation des patterns articulatoires, d’où l’importance de la
longueur du mot. De la même manière, la forme orthographique est maintenue dans le
buffer graphémique.
7
B- Deux groupes d’aphasies (Sabouraud, 1995 ; Pottier, Touchon, et Ekelsberger, 1995 ; Ducarne, 1988 ; Godefroy et al., 2001)
La caractéristique commune à toutes les aphasies est sans conteste le manque du
mot (que nous décrirons plus amplement dans le chapitre 2). Cependant, les
mécanismes en cause, les topologies lésionnelles et les tableaux cliniques sont
extrêmement variables.
En 1995, Sabouraud tentait une distinction des aphasies en deux grandes
catégories : les aphasies de Wernicke correspondant aux lésions postérieures et les
aphasies de Broca correspondant aux lésions antérieures. Nous parlerons ici d’aphasies
fluentes et non fluentes, termes plus communément admis.
Il nous paraît important, en lien avec le manque du mot, de décrire les aphasies
rencontrées au cours de notre expérimentation, à partir de cette classification en deux
groupes.
1- Les aphasies fluentes
- aphasie de Wernicke : l’expression orale est caractérisée par une logorrhée et
une émission de nombreuses paraphasies (sémantiques et phonémiques), de
néologismes, de phrases non achevées et de circonlocutions. Ces éléments se retrouvent
lors de taches de dénomination. L’expression écrite est à l’image de l’expression orale :
de nombreuses paragraphies littérales et verbales, des néologismes et une dyssyntaxie.
- aphasie transcorticale sensorielle : en expression orale et en dénomination
sont notées de nombreuses paraphasies verbales. L’écriture est souvent possible mais
dysorthographique.
Ces deux types d’aphasies sont sous-tendus par une anosognosie qui rend
difficile toute auto-correction.
- aphasie de conduction : l’expression spontanée et l’épreuve de dénomination
font ressortir des arrêts fréquents, des hésitations, des paraphasies et des conduites
d’approche phonémiques. Les troubles présents à l’écrit sont assez comparables à ceux
repérés à l’oral. L’absence d’anosognosie permet de nombreuses auto-corrections.
8
2- Les aphasies non fluentes
Seul un de nos patients présentait une aphasie non fluente, une aphasie de Broca,
nous allons donc seulement décrire cette dernière.
- aphasie de Broca : de fréquents troubles arthriques (dus à un défaut de
programmation des mots) rendent difficiles l’analyse du manque du mot. L’absence de
production, des délais importants et des hésitations en sont d’autres caractéristiques.
D’autre part, elle est souvent associée à une hémiplégie droite, qui a des conséquences
sur la production écrite, cette dernière étant souvent nettement perturbée
(agrammatisme, paragraphies, …). Les patients présentant cette aphasie sont conscients
de leurs troubles.
II- Le langage oral
A- Eléments de linguistiques
1- Les unités linguistiques (Nespoulous, 1993 ; Lecours
et Lhermitte, 1979).
- La phonétique est une branche de la linguistique qui étudie la production des
sons de la parole : l’appareil bucco-phonatoire, son fonctionnement et ses possibilités
générales. Le trait phonétique est un état bien défini de cet appareil buccophonatoire,
résultant de l’action et de la non-action de ses différents muscles.
- La phonologie, comme la phonétique, étudie les sons. Néanmoins, pendant
que la phonétique s’intéresse à la production des sons, la phonologie s’intéresse à leur
fonction distinctive. Le phonème est la plus petite unité phonologique capable de
produire un changement de sens, sans avoir de sens en elle-même.
- La morphologie est l’étude de la forme des mots et de ses unités
constitutives : les morphèmes. Le morphème est la plus petite unité linguistique
porteuse de sens. C’est un élément qui, à l’intérieur d’un mot, associe une forme et un
sens et ne peut être décomposé en unités plus petites.
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Traits
Troisième articulation
Phonèmes
Deuxième articulation
Morphèmes
Première articulation
Syntagmes
Schéma 2 : Les trois articulations du langage oral (A. Martinet in Bonin,
1997)
- La syntaxe est la partie de la grammaire qui étudie les types de relation qui
existent entre les mots dans les phrases d’une langue. Le syntagme est la plus petite
unité syntaxique constituée d’une séquence pertinente de mots.
2- Les articulations du langage oral (Bonin, 1997)
La première articulation traduit le niveau morphosyntaxique, c’est à dire la
sélection et l’organisation de morphèmes en syntagmes.
La deuxième articulation correspond au niveau phonologique, soit la sélection et
l’organisation de phonèmes en morphèmes.
La troisième articulation, quant à elle, recouvre le niveau phonétique. Celui-ci
procède à la sélection et l’organisation de traits phonétiques en phonèmes.
Dans la plupart des travaux, ce modèle sert de base à la description des
perturbations observées dans le discours des aphasiques (Mazaux & Orgogozo, 1982).
B- Langage oral et aphasie
1- Le manque du mot (l’anomie)
La difficulté à trouver ses mots peut se rencontrer occasionnellement et dans
certaines conditions de stress ou de fatigue chez tout le monde, on parle alors de « mot
sur le bout de la langue ». Il caractérise également un déclin normal des fonctions
langagières lié à l’âge. Mais la recherche des mots dans le discours ordinaire perturbe
peu l’échange communicationnel.
En aphasiologie, le manque du mot désigne le trouble de la dénomination, c’est
un phénomène central, appartenant à la sémiologie de toutes les aphasies. Dénommer,
c’est identifier un objet et lui attribuer un nom. Le manque du mot, présent en
expression orale et écrite, correspond à l’impossibilité ou à la difficulté pour le patient
de produire le mot adapté à la situation linguistique dans laquelle il est engagé (Tran,
1998).
10
2- Les manifestations du manque du mot
Les manifestations du manque du mot se révèlent nombreuses. Dans le langage
conversationnel, le manque du mot et le « mot sur le bout de la langue » peuvent être à
l’origine de pauses, de ralentissements, d’hésitations, de phrases non achevées, de
commentaires, de gestes ou de mimes adaptés, de conduites d’approche ou encore de
périphrases et de mots passe-partout. Lors d’une tâche de dénomination, un temps de
latence de réponse élevé voire une absence de réponse peuvent se manifester.
Des productions déviantes peuvent apparaître, plus spécifiques à la pathologie
aphasique : les paraphasies, les stéréotypies et les persévérations.
Mais ces manifestations de surface renseignent peu sur le déficit sous-jacent
(Lambert, 1997), c’est pourquoi nous nous appuyons sur le modèle théorique de
Caramazza et Hillis (1990) lors de l’expérimentation, afin d’identifier la nature et le
niveau de processus perturbés.
3- Mise en évidence du manque du mot
a- Tâche de dénomination d’images (Tran, Duquenne,
Moreau, 2000)
Comme le précise Petit (2001), la dénomination est une propriété
fondamentale de l’unité lexicale.
Il est nécessaire de noter les deux sens de dénomination, qui désigne à la fois le
processus (comment donner un nom à un concept) et le nom issu de ce processus.
(Humbley, 2001 ; Kleiber, 2001). Dans ce mémoire nous utilisons le terme de
dénomination en tant que processus.
L’épreuve de dénomination d’images est incontournable dans le bilan de
l’aphasie, c’est l’épreuve la plus utilisée pour évaluer le manque du mot et étudier ses
manifestations car, contrairement à l’analyse des productions obtenues dans le langage
spontané, elle offre un cadre d’analyse facilité.
11
b- Les différentes étapes de la dénomination orale
d’images
Les processus de sélection lexicale sont de nature différente en dénomination et
en langage spontané. En situation de discours spontané, la production lexicale est une
activité dynamique et liée à de nombreux facteurs linguistiques, notamment
syntaxiques. En situation de dénomination, la production lexicale est « une activité
ponctuelle d’évocation, déterminée par un stimulus non linguistique (l’image) » (Tran,
1997).
La majorité des chercheurs (Bonin, 2003 ; de Partz et al., 2001, …) s’accorde à
distinguer les niveaux de traitement suivants dans la dénomination orale :
- l’analyse perceptive de l’objet
- le niveau structural
- le niveau de traitement conceptuel/sémantique
- le niveau verbal/lexical
- le niveau articulatoire.
En effet, comme le décrivent Caramazza et Hillis (1990), la production verbale
orale d’un mot en dénomination nécessite tout d’abord une analyse visuelle de l’image,
qui doit être mise en relation avec des représentations structurales stockées en mémoire
à long terme. Cette analyse aboutit à l’activation d’un concept à exprimer (le traitement
sémantique permet d’affecter à ce concept des traits sémantiques). L’étiquette verbale
qui correspond à ce concept doit être récupérée en mémoire à long terme (dans le
lexique phonologique de sortie), c’est elle qui sert de base pour créer un programme
articulatoire permettant la production orale du mot.
A l’oral, l’accès lexical revêt trois caractéristiques principales :
- sa rapidité : le rythme de la parole est estimé à 100 à 200 mots par minute
(Butterworth, 1989), soit en moyenne 2,5 mots par seconde (Levelt, 2002).
- son efficacité : le taux d’erreurs est estimé à 1 pour 1000 mots produits
(Butterworth, 1992).
- Son impénétrabilité : les mécanismes impliqués sont inaccessibles à la
conscience.
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4- Les stratégies dénominatives (Tran, 2000)
D’après Tran, le terme stratégie est évoqué « à partir du moment où le locuteur,
confronté au manque du mot et conscient de cette difficulté, tente de fournir une
réponse quelle que soit sa nature » (p184).
Même si la prise de conscience de l’erreur ne conduit pas toujours à une correction
immédiate (Hannequin & Mihout, 1984), une conscience du trouble est nécessaire pour
que le patient puisse évaluer le caractère plus ou moins déviant de ses réponses. Le
patient peut ainsi évaluer, selon la situation, la nécessité d’une autocorrection.
a- Les stratégies adaptatives
Elles correspondent aux conduites dénominatives du patient. Elles lui permettent
de s’adapter à son trouble en produisant une réponse la plus appropriée possible. Le
sujet donne les informations dont il dispose pour répondre au mieux à la tâche.
Selon les auteurs, ces productions peuvent être considérées comme un trouble de
langage (Alajouanine, 1968) ou comme une stratégie particulière développée par le
patient pour pallier son déficit (Tran, 2000 ; Nespoulous, 1996).
- Les paraphasies : ce terme est utilisé lorsque le patient ne parvient pas à
énoncer correctement un mot de la langue. Ces productions déviantes peuvent
être lexicales sémantiques (« lys » pour tulipe), lexicales formelles (« blanc »
pour gant), segmentales («gloui » pour igloo) ou constructionnelles (« tabloire »
pour tableau).
Notons que seules les paraphasies accompagnées de modalisations (réactions du
locuteur par rapport à sa réponse) peuvent être interprétées comme des stratégies
d’adaptation
- Les dénominations postiches et génériques : il s’agit de productions non
déviantes, malgré un degré d’informativité assez faible. Par ex : « le machin »
pour bison (dénomination postiche) ; « fleur » pour tulipe (dénomination
générique).
- Les circonlocutions : elles permettent au patient d’indiquer ses connaissances
sur le mot-cible (« ça commence par un G » pour gant) ou son référent (« c’est
pour la reine d’Angleterre » pour couronne)
13
b- Les stratégies facilitatrices
Elles utilisent les informations linguistiques et/ou référentielles à disposition pour
faciliter la récupération et la production du mot-cible.
- Les stratégies linguistiques :
Les stratégies formelles phonologiques et graphémiques : approches
successives de la forme phonologique du mot-cible, en utilisant des informations
phonologiques (« une gature… gatare… ga… guitare » pour guitare) ou
graphémiques (« L-U-N-E » pour lune).
Les stratégies homophoniques : approche sémantique de la forme du mot-
cible à partir d’une unité lexicale homophone, dont le sens est décrit dans une
circonlocution « ça se mange aussi » pour éclair)
Les stratégies structurelles : utilisation des propriétés structurelles du mot-
cible (« comme un porte-habits, …c’est un porte… » pour porte-manteaux )
Les stratégies contextuelles : utilisation du contexte linguistique (« la lampe»
pour lampe)
- Les stratégies référentielles : utilisent les propriétés référentielle et/ou
l’expérience du sujet (« en plus, j’en ai offert à ma femme… » pour tulipe)
- Les stratégies gestuelles : mime d’utilisation de l’objet qui facilite la
dénomination
c- Les stratégies de compensation
Elles permettent de contourner le manque du mot. Elles correspondent à des
redénominations provisoires (les néologismes : « verse-soupe » pour louche) ou à la
production de gestes informatifs, remplaçant le mot-cible.
Le cadre d’analyse ainsi proposé par Tran permet de rendre compte de
l’ensemble de la réponse et plus spécifiquement des stratégies dénominatives
développées par les locuteurs aphasiques. Elle a apporté des modifications
terminologiques par rapport à l’analyse traditionnelle en employant des termes plus
précis, plus fins. (cf. « légende de la grille d’analyse des réponses produites en
dénomination orale d’images », dans la partie « Présentation des résultats »).
14
Dans notre analyse nous nous intéresserons aux taux de réussite de ces
stratégies, en considérant qu’une stratégie est efficace dans la mesure où elle aboutit à la
production du mot-cible.
III- Le langage écrit
A- Eléments de linguistique
1- Les quatre unités linguistiques du langage écrit
(Croisile, 1987 ; Lecours, 1996)
- le trait graphique : il s’agit de mouvements élémentaires de la main dont
l’association linéaire temporo-spatiale aboutit à la création d’une lettre.
- la lettre et le graphème : la lettre est composée d’un ensemble de traits
graphiques tout comme le phonème est un ensemble de traits phonétiques, mais la lettre
n’est pas toujours le correspondant écrit du phonème.
Le graphème est une lettre ou un groupe de lettres correspondant à un seul
phonème. Un phonème peut être représenté : par une lettre, par un graphème composé
de plusieurs lettres (ex : /u/ écrit « ou »), par plusieurs graphèmes différents (ex : /o/
écrit « o » ou « au » ou « eau »). D’autre part un même graphème peut représenter des
phonèmes différents (ex : /s/ prononcé [s] ou [z]).
Le système français dispose ainsi de vingt-six lettres pour trente-six phonèmes.
- le morphème : Il correspond au plus petit segment linguistique ayant un sens.
Hormis quelques exceptions où un phonème équivaut à un monème (ex : /a/ pour « a »
ou « à »), ce dernier est constitué d’une série linéaire de graphèmes, formant un mot.
- le syntagme : c’est un ensemble de monèmes sériés, organisés selon les lois de
la syntaxe et aboutissant à une phrase.
2- Les trois articulations du langage écrit
La troisième articulation traduit le niveau des traits graphiques. C’est la
sélection et l’organisation d’un certain nombre de traits graphiques en graphèmes.
La deuxième articulation traduit le niveau graphémique. C’est la sélection et
15
l’organisation d’un certain nombre de lettres ou de graphèmes en morphèmes.
La première articulation du langage traduit le niveau morphosyntaxique. C’est la
sélection et l’organisation d’un certain nombre de morphèmes selon les lois de la
syntaxe, afin de réaliser des syntagmes.
B- Traitement du langage écrit : Les deux modalités
fonctionnelles de l’écriture
En accord avec la neuropsychologie cognitive et classique (Ducarne, 1995),
nous allons décrire les deux modalités fonctionnelles de l’écriture : celle des processus
centraux et celle des processus périphériques.
1- Les processus centraux
Ils sont soumis à des modes de traitement (ou médiation) distincts : un
traitement phonologique, un traitement lexical et un traitement lexical non sémantique
(Coltheart, 1981 ; Morton, 1980). Ils sont communs à toutes les modalités d’écriture
(écriture manuscrite, lettres mobiles, écriture dactylographiée, épellation orale) et
contribuent, de façon générale, à générer l’orthographe d’un mot (Lambert, 1989).
Les différentes opérations impliquées dans chaque traitement ainsi que leurs
connexions constituent la voie phonologique (recours au processus de conversion
phonème-graphème) et la voie lexicale (activation directe de la représentation lexicale
du mot) de l’écriture (De Partz, 2000 b).
2- Les processus périphériques
Ils concernent les étapes ultérieures dans le traitement des représentations
orthographiques, et sont différents suivant la modalité de sortie envisagée : écriture
manuscrite, épellation orale, lettres mobiles, écriture dactylographiée.
16
C- Langage écrit et aphasie
1- Tâche de dénomination écrite d’images : les
différentes étapes (Bonin, 2002 ; Bonin, 2003)
Alors que pour la production verbale orale de mots isolés, il existe des
propositions théoriques explicites, il n’existe pas actuellement d’équivalent en ce qui
concerne la production verbale écrite de mots isolés à partir d’une représentation
imagée.
Il est cependant admis plusieurs points communs avec l’oral :
- Produire un mot sous forme écrite lors d’une tâche de dénomination
commence aussi toujours par une analyse visuelle de l’image
- les niveaux structural, conceptuel et verbal sont également impliqués (la
présentation d’une image induit l’activation de représentations conceptuelles
pertinentes)
- les représentations sémantiques impliquées dans la production verbale orale
le sont aussi dans la production écrite (Caramazza, 1997)
Seule la sortie est différente : des niveaux de traitement spécifiques seraient mis
en œuvre pour permettre la production d’une sortie orthographique.
A la suite des niveaux conceptuel et verbal sont activées les représentations
orthographiques.
Ces représentations orthographiques sont, en l’attente de leur prise en charge par
les processus périphériques, conservées par le buffer graphémique. Ce dernier, intégré
dans toutes les conceptions neuropsychologiques de la production orthographique, est
conçu comme une mémoire tampon (Miceli, Silvery et Caramazza, 1985).
En aval de ce buffer graphémique, les processus périphériques diffèrent en
fonction de la modalité de sortie (épellation orale, écriture manuscrite,
dactylographie…), mais ils partagent le même rôle : « transformer la séquence de lettres
en une sortie physique concrète » (Bonin, 2003). Dans le cas de l’écriture manuscrite,
deux niveaux post-orthographiques ont été proposés : le niveau allographique et le
niveau des patrons moteurs graphiques. Le premier niveau permet la sélection du type
de caractère requis (la casse, le style) et le niveau suivant correspond à l’activation de
17
patrons moteurs graphiques qui spécifie la séquence, la direction et la taille des traits
moteurs caractéristiques de chaque allographe.
Ces niveaux post-orthographiques permettent donc de traduire les codes
orthographiques en mouvements d’écriture.
Les processus d’écriture manuscrite étant très complexes, dans le cas d’un
trouble moteur le maintien des représentations orthographiques dans le buffer
orthographique est allongé. Le temps de réalisation va donc lui aussi être plus long, ce
qui a un retentissement sur la production finale.
Nous distinguons donc pour la production écrite les niveaux de traitement
suivants : conceptuel/sémantique, orthographique et post orthographique.
2- Lien entre l’oral et l’écrit : le rôle des codes
phonologiques dans l’accès aux codes orthographiques
Une difficulté importante, qui a trait à l’accès aux codes orthographiques, est de
comprendre le rôle joué par les codes phonologiques. Ce problème du rôle des codes
phonologiques a donné lieu à une quantité impressionnante de travaux (voir Van Orden
et Kloos, 2005, pour une synthèse).
La conception traditionnelle, selon laquelle l’encodage orthographique nécessite
obligatoirement l’activation des codes phonologiques est très sérieusement remise en
question. (Bonin, 2005)
En effet en neuropsychologie cognitive, l’hypothèse de l’autonomie
orthographique est avancée. Les représentations sémantiques activeraient parallèlement
les représentations phonologiques et les représentations orthographiques. L’aspect
crucial de cette hypothèse est que les représentations orthographiques peuvent donc être
directement activées sur la base des représentations sémantiques.
Cette hypothèse n’exclut toutefois pas que, sans constituer une médiation
obligatoire, les représentations phonologiques peuvent intervenir dans l’encodage
orthographique.
18
Représentations sémantiques
Représentations Représentations
phonologiques orthographiques
Schéma 3 : Illustration de l’hypothèse de l’autonomie orthographique (Bonin, 2003)
Image
Identification de l’objet
Système sémantique Lexique lexique Phonologique orthographique (de sortie) (de sortie) B B
conversion phonie-graphie A
niveau
des graphèmes A trajectoire « sémantico-lexicale » Attribution de la forme des
lettres et processus B trajectoire « sous-lexicale » périphériques moteurs
Schéma 4 : Modèle de travail de l’encodage orthographique en dénomination écrite de
mots à partir d’images (Bonin, Peereman et Fayol ,2001)
Une récente étude de Bonin, Peereman et Fayol (2001) suggère fortement une
influence de la phonologie sur l’encodage orthographique en dénomination écrite de
mots à partir d’images. Cette étude a permis l’esquisse d’un modèle de l’encodage
orthographique en dénomination écrite de mots.
Les représentations phonologiques, bien que non obligatoires pour la
récupération des codes orthographiques, interagissent donc, d’une façon qui reste à
préciser (Bonin, 2003), avec les codes orthographiques.
3- Les paragraphies
Le terme de paragraphie signale, tout comme paraphasie à l’oral, que le locuteur
a substitué un mot à un autre.
Nous exposons dans ce chapitre la typologie traditionnelle des paragraphies
proposée par Lecours (1996), en la mettant en lien avec les termes utilisés dans notre
grille d’analyse à l’écrit. Pour élaborer cette terminologie à l’écrit, nous avons repris les
termes utilisés par Tran à l’oral.
Lecours (1996) regroupe sous le terme de paragraphies verbales les cas où le
mot-cible et celui qui le remplace ne sont apparentés ni par le sens ni par la forme. Il
parle plus précisément de paragraphies verbales sémantiques quand une « parenté
conceptuelle » est perceptible entre le mot-cible et le mot écrit (par exemple « jamais »
pour toujours) et de paragraphies verbales formelles lorsqu’il existe, entre le mot-cible
et le mot écrit, une « parenté de forme sans parenté sémantique manifeste » (par
exemple : « pomme » pour comme)
Nous emploierons les termes paragraphies lexicales (verbales), paragraphies
lexicales sémantiques (verbales sémantiques) et paragraphies lexicales formelles
(verbale formelle). Le terme de paragraphie littérale est habituellement employé lorsqu’il s’agit
d’erreurs dans lesquelles la cible peut être reconnue, malgré des élisions, ajouts,
inversions, substitutions de lettres. (ex : « beaucoup » ⇒ « beacoup »; « froid » ⇒
« forid »)
En reprenant le terme de Tran pour l’oral nous parlerons alors de paragraphie
19
segmentale.
Enfin, les néologismes correspondent traditionnellement à des entités
assimilables à des mots par leur structure, mais ne figurant pas dans le dictionnaire.
Tout comme à l’oral, nous utiliserons le terme logatome lorsque la suite de graphèmes
ne peut pas être rattachée à un mot précis.
En production écrite, tout comme à l’oral, le patient va mettre en place des
stratégies en cas de manque du mot. Nous reprendrons pour la modalité écrite les
stratégies dénominatives décrites par Tran (2000) à l’oral : les stratégies facilitatrices,
adaptatives et de compensation.
20
En production verbale, l’accès aux mots est un processus fondamental. Les
études sur la production verbale orale de mots ont été nombreuses ces dernières années,
avec tout récemment des recherches ciblant les stratégies orales. Cependant, les études
sur la production verbale écrite sont rares. Certaines recherches sont tout de même
menées, mais elles restent plutôt centrées sur le texte. Pourtant les observations faites en
clinique peuvent montrer des dissociations entre l’oral et l’écrit ; analyser ces
dissociations permet d’élaborer des pistes rééducatives.
L’analyse traditionnelle des réponses aphasiques ne porte que sur les
productions déficitaires. Or en clinique, en cas de manque du mot, on observe chez les
patients la production de circonlocutions, de périphrases, de mots génériques, ou encore
l’utilisation de gestes. Il s’agit de stratégies dénominatives mises en place par le
locuteur aphasique afin d’aboutir à une production la plus juste possible.
Nous ne pouvons donc pas nous contenter d’analyser les productions du patient
en terme d’échec ou de réussite. Une analyse qualitative de l’ensemble de la réponse
permet de mieux comprendre sa façon de procéder : c’est une analyse dynamique.
Nous nous sommes appuyées sur les travaux de Tran (2000) qui a mis en
évidence et décrit trois grands types de stratégies : les stratégies facilitatrices, les
stratégies adaptatives et les stratégies de compensation.
Problématique : Lors de tâches de dénomination orale et écrite, le patient développe des
stratégies pour aboutir à une production. Selon les patients, l’étude de ces stratégies
révèle des mécanismes de traitement comparables ou différents entre l’oral et l’écrit.
Ces observations nous donnent des indications sur les atteintes, les capacités préservées
et les possibilités de rééducation.
Hypothèses :
- En cas de difficultés de dénomination, une personne aphasique utiliserait des
stratégies différentes pour aboutir à une production à l´oral ou à l´écrit.
- Les stratégies utilisées par ce patient n’ont pas toutes la même efficacité.
- Le patient ne s’approprie pas systématiquement les stratégies les plus efficaces,
à l’oral comme à l’écrit. En effet, nous supposons qu’il peut utiliser de façon
privilégiée une stratégie très peu efficace.
21
Pour vérifier ces trois hypothèses nous allons calculer le taux de réussite de chacune des stratégies à l’oral et à l’écrit.
Questions :
- Quelles stratégies le patient utilise-t-il spontanément ?
- Dans quelles proportions ?
- Quelles sont celles qui aboutissent ?
- Observe-t-on des similitudes entre l’oral et l’écrit ?
- Après avoir identifié les déficits, les compétences préservées et les stratégies
dénominatives, quels types de thérapies pourra-t-on mettre en place ?
22
I- Présentation du protocole
Chaque test évaluant le manque du mot possède un système de cotation
particulier, en fonction de ses objectifs et des éléments d’analyse qu’il veut faire
ressortir. En nous basant sur plusieurs critères, notre choix s’est porté sur le LEXIS (de
Partz et al, 2001).
Les tests généralistes ne présentent que peu d’items en dénomination : c’est le
cas du BDAE (Mazaux et Orgogozo, 1982) et du MT86 (Nespoulous et Lecours, 1992).
De plus, les délais de réponses sont pris en compte et sont très vite pénalisants. Leur
évaluation est globale : il faut donc utiliser d’autres tests pour préciser les déficits.
Le DO80 (Deloche & al., 1989) et le Lexis sont deux tests spécifiques. Ils
permettent de faire des hypothèses sur le niveau de traitement cognitif perturbé. Nous
avons choisi le Lexis car il présente de nombreux avantages par rapport au DO80:
l’étalonnage a eu lieu sur une large population et est différent en fonction de l’âge du
patient, les mêmes items sont utilisés dans les 3 modalités (dénomination, désignation et
appariement sémantique) ce qui permet la mise en évidence d’un trouble sémantique
central, et enfin il s’agit d’un test récent.
Nous avons donc constitué notre protocole à partir de l’épreuve de dénomination
orale du LEXIS, ainsi que son adaptation écrite (Cognard & Joachim, 2002). Dans un
second temps, nous avons fait passé l’épreuve de désignation du LEXIS.
Afin de nous familiariser avec le protocole, nous avons réalisé tout d’abord une
pré-expérimentation sur des personnes de notre entourage. Nous nous sommes ainsi
assurées que nous procédions de la même façon.
L’expérimentation comporte trois grandes parties.
A- L’épreuve de dénomination orale
1- Description Pour toutes ses épreuves le LEXIS propose une distinction en fonction de l’âge
du patient : les sujets jeunes sont les personnes se situant dans la tranche d’âge entre 20
et 65 ans et les sujets âgés représentent les personnes de 60 à 80 ans et plus.
23
Matériel :
Pour les sujets jeunes, 80 items composent cette épreuve ; ceux-ci sont classés
selon leur fréquence d’usage dans la langue et de leur nombre de syllabes. On obtient
quatre classes de fréquence et trois classes de longueur. Ces items sont, comme pour les
autres épreuves, dessinés en noir et blanc, et présentés au sujet dans un ordre aléatoire
fixe.
Pour les sujets âgés seuls 64 des items sont repris. Il y a toujours quatre classes
de fréquence mais seulement deux classes de longueur.
Procédure et consignes :
La consigne dite au sujet est la suivante : « Vous allez voir différentes images
qui représentent des objets ; je vous demande de dire le nom de chacun d’eux. »
Attention : quand le sujet propose un mot générique, par exemple « outil » pour
« scie », l’examinateur peut lui demander « Quel outil ? », pour qu’il précise sa réponse.
En l’absence de réponse après 20 secondes (30 secondes pour les sujets âgés),
l’examinateur peut proposer une ébauche orale, par exemple /v/ pour « verre ».
Correction et normes :
Toute réponse correcte donnée d’emblée et sans aide dans un délai de 20 ou 30
secondes selon l’âge est dotée d’un point. Une liste des erreurs et des réponses admises
est fournie pour une analyse la plus fine possible. Pour les sujets âgés, les extensions de
réponses attendues (comme « verre à pied » pour « verre ») ainsi que les autocorrections
sont admises. Lorsqu’un score est inférieur à deux écarts-type, il est considéré comme
pathologique.
2- Objectifs
Cette épreuve permet de tester les capacités du sujet à dénommer un objet
dessiné sur une image, et ainsi d’apprécier la présence et l’importance éventuelles d’un
manque du mot. Elle permet également de mettre en évidence les stratégies
dénominatives mises en œuvre par le patient.
24
B- L’épreuve de dénomination écrite
1- Description
Cette épreuve ne figure pas dans le protocole du Lexis. Cependant nous avons
décidé de reprendre l’épreuve de dénomination orale et de la transposer au niveau écrit
pour les besoins de notre mémoire. Un mémoire d’orthophonie (Cognard et Joachim,
2002) a permis de normaliser à l’écrit la dénomination orale du LEXIS. Nous nous
sommes appuyées sur ce travail pour la passation et la notation de cette épreuve.
Matériel :
L’épreuve est composée des mêmes 80 items pour les sujets jeunes et
seulement 64 pour les sujets âgés. Les images utilisées sont les mêmes qu’en
dénomination orale.
Procédure et consignes :
La consigne dite au sujet est la suivante : « Vous allez voir différentes images
qui représentent des objets ; je vous demande d’écrire le nom de chacun d’eux. »
Le temps imparti sera de 20 secondes pour les sujets jeunes et de 30 secondes pour les
sujets âgés. Nous appliquerons à l’écrit la même procédure qu’à l’oral.
Correction et normes :
Toute réponse correcte écrite dans les 20 ou 30 secondes, selon les sujets, sera
dotée d’un point. Nous nous aiderons de la même liste des réponses et erreurs qu’à
l’oral.
2- Objectifs
La tâche de dénomination écrite permet de tester le lexique orthographique de
sortie. Chez des sujets qui présentent un déficit au niveau du lexique phonologique de
sortie, il peut arriver de voir une supériorité de la dénomination écrite sur la
dénomination orale. Dans ce cas précis, on peut mettre en évidence un déficit
phonologique, qui donne des informations précieuses pour la rééducation.
25
Dénommer une image est une activité complexe où de nombreux facteurs
linguistiques (liés à l’acte de dénomination lui-même) et extralinguistiques (le contexte,
la consigne, la représentation imagée, les connaissances du sujet) s’associent et
interagissent. Ces facteurs ne devront pas être négligés lors de l’analyse, au risque de
réduire les productions à un simple étiquetage. (Tran, 1997)
C- L’épreuve de désignation
Nous avons respecté un intervalle minimum d’une semaine entre les épreuves de
dénomination et de désignation.
1- Description
Matériel :
Cette épreuve reprend les 80 mots-cibles de l’épreuve de dénomination. A
chaque mot est associé un dessin correct et 4 distracteurs :
- un distracteur visuo-sémantique
- un distracteur sémantique
- un distracteur visuel
- un distracteur neutre
Pour chaque item, l’examinateur présente oralement un mot et une planche
comportant 5 dessins en noir et blanc.
Le sujet, rencontrant les mêmes mots qu’en dénomination orale, pourrait se
contenter de désigner la même image que celle rencontrée précédemment. Pour pallier
cela, l’épreuve de désignation comporte 120 items, constitués des 80 mots-cibles de
l’épreuve de dénomination et de 40 planches « de remplissage » (qui ne sont pas prises
en compte dans la cotation). Les 120 planches, ainsi que les dessins sur celles-ci ont été
répartis de manière aléatoire.
Pour les sujets âgés, seuls les 64 mots-cibles proposés en dénomination sont
repris dans cette épreuve. Il n’y a pas d’ajout de planches de remplissage pour diminuer
le temps de passation.
26
Procédure et consignes :
Face aux 5 images, le sujet doit désigner celle correspondant au mot énoncé par
l’examinateur. La consigne proposée est la suivante : « Je vais vous montrer cinq
dessins dont certains se ressemblent. Je vous dirai un mot et je vous demande de
me montrer le dessin auquel il se rapporte. »
Les mots sont à présenter sans article. Pour cette épreuve, il n’y a aucune limite
temporelle.
Correction et normes :
Chaque désignation correcte, fournie d’emblée et sans aide sera cotée un point.
Un score est considéré pathologique s’il est inférieur à deux écarts-type.
2- Objectifs
Cette épreuve teste la compréhension de mots présentés oralement. Le sujet doit
pointer l’image représentant le mot-cible, parmi des distracteurs visuel, sémantique,
visuo-sémantique et neutre.
Cette épreuve implique une analyse du stimulus, la reconnaissance du stimulus
comme un mot connu par le lexique phonologique d’entrée, la récupération des
informations sémantiques spécifiques à ce mot et enfin la confrontation avec les
informations sémantiques des 5 images présentées.
D- Tests sémantiques
Nous nous réservions la possibilité de faire passer des tests complémentaires,
dans le cas où nous aurions suspecté un trouble du système sémantique. Cette
situation ne s’est présentée que dans le cas de Mr LD. En effet, en raison de
nombreuses erreurs sémantiques lors des épreuves de dénomination, nous hésitions
quant à la nature de certaines erreurs (erreur visuelle ou erreur sémantique ?).
Les tests sémantiques ont été proposés uniquement pour les items sur lesquels
nous avions relevé des erreurs en dénomination et en désignation (verre, volcan,
vase, lynx, poney, jupe, tasse, …).
Son orthophoniste s’est chargée de lui faire passer ces épreuves.
27
1- Appariement sémantique
Dans ce test d’appariement d’images du LEXIS, « le sujet est invité à
sélectionner parmi deux images celle qui entretient un rapport sémantique avec l’image-
stimulus » (De Partz et al, 2001). Cette épreuve permet donc d’évaluer le traitement
sémantique sur un matériel non verbal.
2- Tâches complémentaires
- Définitions de mots : Cette tâche permet d’apprécier de façon globale les
connaissances conceptuelles, mais elle nécessite des compétences linguistiques assez
complexes, qui ne sont pas toujours préservées chez le patient.
- Dessins : Cette épreuve contourne les problèmes d’expression ou de
compréhension de structure linguistiques complexes. « Pouvez-vous dessiner un… »
- Attribution de traits aux différents items : Dans cette tâche le patient doit
comprendre des énoncés linguistiques pour ensuite désigner la bonne image parmi deux
ou trois images à partir de traits sémantiques distinctifs. Par exemple : parmi un lion, un
âne et un poney, montrer « il a la réputation d’être têtu » ou encore « on le voit en allant
au zoo ».
Toutes ces épreuves permettent donc d’évaluer la capacité du patient à recouvrer
les propriétés sémantiques des objets.
II- La population
A- Les critères de sélection
Notre expérimentation a porté sur cinq patients, qui répondent aux critères de
sélection suivants:
- la présence d’une aphasie à la suite d’une lésion cérébrale
- l’absence de troubles moteurs risquant de compromettre le geste d’écriture
28
- la langue maternelle française, afin d’éviter que d’autres problèmes de
compréhension et d’expression ne se surajoutent.
- l’anosognosie a cédé et le patient est dans une dynamique de rééducation (afin
qu’il soit coopérant et canalisable).
Les critères de localisation de la lésion, d’âge, de sexe et de niveau socio-
culturel n’entrent pas en compte dans notre sélection de sujets.
L’expérimentation s’est faite sur le lieu d’hospitalisation pour un patient (hôpital
Henry Gabrielle), et en cabinet libéral pour les autres.
B- Notre échantillon
Tous les patients de notre échantillon étaient conscients de leurs troubles et
avaient un niveau de compréhension satisfaisant en conversation. Ils ne souffraient
d’aucun trouble visuel ou gnosique susceptible d’affecter la reconnaissance des images.
1- Mme IF
Cette patiente, âgée de 37 ans, a été victime en avril 2000 d’un AVC
hémorragique sur rupture d’anévrisme cérébral. Les examens ont mis en évidence un
anévrisme sylvien gauche, un anévrisme de la communicante postérieure et un petit
anévrisme sylvien droit. Elle a présenté par la suite une aphasie majeure associée à des
perturbations praxiques importantes et un déficit moteur. Elle est gauchère.
Mme IF a une fille, un compagnon et des parents très présents. Elle était visiteuse
médicale.
Il s’agit d’un tableau d’aphasie de Broca, où prédomine l’anarthrie. Le bilan
orthophonique réalisé en Novembre 2000 (J + 7 mois) met en évidence de grosses
difficultés au niveau des praxies bucco-faciales et de l’expression orale. Seules quelques
structures simples (consonne voyelle) sont correctement émises en répétition
immédiate.
En spontané, le discours est très réduit et aucune évocation n’est possible en
dissociation automatico volontaire.
29
L’évocation lexicale est plutôt bonne car Mme IF peut écrire les noms des
référents proposés. L’expression écrite se limite aux mots-phrases. La compréhension
orale et écrite est correcte (la lecture est limitée aux structures nominales).
En 2006 (J + 6ans), les troubles moteurs et praxiques ont bien régressé,
l’anarthrie a bien évolué mais est toujours présente sur les mots longs ou complexes. La
présence d’un agrammatisme empêche une évolution, quelques troubles d’évocation
sont encore présents.
Nous avons rencontré Mme IF en Novembre 2006 (J + 6 ans 6 mois).
L’expression spontanée reste très réduite, en dénomination orale on note encore de
nombreuses paraphasies (phonémiques, quelques verbales). Nous relevons quelques
troubles articulatoires, sur lesquels Mme IF s’autocorrige.
2- Mr LD
Ce patient, âgé de 68 ans, a été victime le 15 Février 2004 d’un hématome intra-
parenchymateux temporal gauche. A la suite d’un coma d’un mois, Mr LD a présenté
une aphasie, une parésie du membre inférieur droit et une désorientation.
Il est marié, père de 2 enfants et grand-père de 4 petits-enfants. Retraité depuis
1996, il travaillait comme ingénieur dans un bureau d’étude.
Selon un bilan orthophonique réalisé en Août 2004 (J + 6mois), Mr LD présente
une aphasie de Wernicke. Les productions spontanées orales mettent en évidence la
présence d’un jargon (avec de nombreux néologismes et une dyssyntaxie) qui entrave de
façon notoire l’informativité. Il est fluent mais ne se présente pas comme un patient
logorrhéique. La dénomination orale est très échouée, l’ébauche phonémique est très
peu efficace. La dénomination écrite entraîne aussi des erreurs phonologiques et des
néologismes. On note de nombreuses persévérations, à l’oral comme à l’écrit.
Les troubles de compréhension orale et écrite, très importants en situation
courante et lors des tests, seraient sous-tendus par un trouble sémantique.
Toutes les transpositions sont altérées.
On note une grande fatigabilité.
30
Nous avons rencontré ce patient en Janvier 2007 (J + 2ans 11mois). L’aphasie
de Wernicke a bien régressé, le manque du mot étant encore très important. Mr LD est
très conscient lorsque ses productions sont déviantes.
3- Mr RB
Ce patient âgé de 55 ans a été victime le 21 Mai 2003 d’un AVC ischémique
localisé dans la région sylvienne postérieure gauche. Son AVC est survenu dans un
contexte alcoolo-tabagique, ce qui a fait pensé au début de ses troubles à un syndrome
de Korsakoff.
Mr RB possède un niveau de CAP et a eu différents emplois : plâtrier, a tenu un
bar, a travaillé pour le journal Le Progrès… Il a beaucoup voyagé. Son épouse est à la
retraite.
Un bilan effectué en juillet 2003 (J+ 2 mois) a permis le diagnostic d’une
aphasie de Wernicke bien typique. La compréhension orale de Mr RB est très altérée,
en situation naturelle comme en situation d’examen ; l’épreuve de décision lexicale est
échouée, ce qui indique une perturbation du lexique phonologique d’entrée. La
compréhension écrite est moins touchée, avec un lexique orthographique d’entrée
préservé.
Son discours est fluent, avec par moment un jargon constitué de paraphasies
phonémiques. Il peut écrire quelques mots mais il n’est pas possible d’obtenir des
phrases.
Aucune apraxie n’est relevée, il accompagne son langage oral d’une gestualité
adaptée.
Fin 2006 (J + 3 ans 6mois), le bilan orthophonique met en évidence de très
nombreuses conduites d’approche phonémiques et un accès au sens des mots
relativement préservé. La compréhension orale reste déficitaire alors qu’à l’écrit elle se
révèle meilleure.
Nous avons rencontré Mr RB en Décembre 2006 (J + 3ans 7mois). Ce patient,
très communicant et coopérant présente un trouble phonologique massif en production
comme en réception. Il est très conscient de ses troubles et procède à des
autocorrections fréquentes.
31
4- Mr MB
Ce patient, âgé de 67 ans, a été victime le 12 Septembre 2006 d’un AVC sylvien
gauche entraînant une aphasie fluente. Mr MB est retraité, il était chef d’entreprise.
Le bilan orthophonique réalisé 27 Septembre 2006 (J + 15 Jours) met en
évidence une aphasie fluente, type aphasie de conduction avec de nombreuses
paraphasies phonémiques et néologismes. L’ébauche orale aide un peu, et la répétition
de mots courts donne lieu à des paraphasies phonémiques.
La compréhension orale est moyenne en spontané et pour les ordres. Pour les
mots et les phrases du MT 86 quelques erreurs sémantiques sont notées.
La compréhension écrite est meilleure. La lecture est lente avec des paralexies
phonologiques. La décision orthographique est possible. L’expression écrite est possible
malgré une agraphie. Aucun trouble associé particulier n’est noté.
Nous avons rencontré Mr MB en Octobre 2006 (J + 1 mois 15 jours). C’est un
patient très volontaire et conscient de ses troubles. Il est fluent, et les tâches de
dénomination révèlent de nombreuses conduites d’approche (à l’oral comme à l’écrit).
5- Mr LM
Ce patient âgé de 28 ans a été victime le 17 août 2006 d’un AVC ischémique
sylvien gauche ayant entraîné des troubles phasiques ainsi qu’une hémiplégie droite à
prédominance brachio-faciale. Cet AVC est survenu dans un contexte de graves
problèmes cardiaques présents depuis la naissance.
Mr LM travaillait dans le service clientèle de GDF en tant que technicien
conseiller. Il est célibataire, a une sœur jumelle et des parents qui sont très présents et
participants.
Un bilan effectué le 8 septembre (J + 22 jours) met en évidence une aphasie
transcorticale sensorielle (ATS): l’expression spontanée est très réduite mais la
répétition est préservée, le manque du mot est important avec de nombreuses
paraphasies (verbales et phonémiques) ainsi que des néologismes. Au niveau du
32
discours, les productions sont incohérentes et les phrases sont dyssyntaxiques. La
compréhension orale est altérée. En désignation d’images, Mr LM fait de nombreuses
erreurs sur les mots proches sémantiquement ou phonologiquement. L’expression écrite
est presque impossible avec, en dictée, des paragraphies sémantiques et une
jargonagraphie. La compréhension écrite est semblable à la compréhension orale, c’est-
à-dire possible, mais entraînant de nombreuses erreurs de sens. Mr LM est conscient de
ses troubles et volontaire.
Nous avons rencontré ce patient le 17 Novembre 2006 (J + 3 mois) lors de son
séjour à l’hôpital Henry Gabrielle. Mr LM est très conscient de ses difficultés, très peu
sûr de lui, ayant besoin d’être rassuré en permanence sur ses productions.
33
6- Tableau 1 : récapitulatif des patients
Âge
NSC
Etiologie
Type d’aphasie
Date accident
Mme IF
37 ans
2
AVC
Broca
J + 6 ans 6 mois
Mr LD
68 ans
3
hématome intra-parenchymateux
Wernicke
J + 3 ans
Mr RB
55 ans
1
AVC
Wernicke
J + 3 ans 3 mois
Mr MB
67 ans
3
AVC
Conduction
J + 1 mois 15
jours
Mr LM
28 ans
3
AVC
ATS
J + 22 jours
(NSC= niveau socio-culturel- AVC= accident vasculaire cérébral)
I- Le cadre d’analyse
A- Une analyse dynamique
L’analyse traditionnelle
L’analyse traditionnelle permet essentiellement de poser un diagnostic de
trouble de la dénomination et d’établir un profil sémiologique. Elle est centrée sur les
manifestations déficitaires et isole l’erreur de son contexte de production. La base de ce
type d’analyse est une dichotomie « bonne réponse/erreur ».
Cette approche traditionnelle pose deux principaux problèmes. Tout d’abord
elle décontextualise les productions, de plus ce type d’analyse prend peu en compte les
autres manifestations, en particulier celles résultant de stratégies.
L’approche dynamique des réponses aphasiques
Tran (2000) propose une autre approche des réponses produites par les locuteurs
aphasiques en cas de manque du mot : se décentrer de l’erreur et prendre en compte
l’ensemble de la réponse.
Ses objectifs sont multiples : décrire les productions déficitaires, cibler les
connaissances préservées, pointer les stratégies mises en place par le patient pour pallier
ses troubles et enfin apprécier de manière plus fine l’évolution des troubles dans le
temps. Pour cela, elle se base sur une description linguistique des énoncés produits.
Cette étude linguistique des énoncés produits par des patients aphasiques en
dénomination d’images, permet de considérer les réponses d’une manière plus positive
et plus dynamique.
B- Légende de la grille d’analyse (Tran, 2000)
Face aux limites de l’analyse traditionnelle, Tran (2000) a proposé une grille
d’analyse rendant compte des déficits et des stratégies observables en dénomination
d’images. Cette grille a été élaborée à partir de corpus de dénomination d’images à
l’oral. Nous avons étendu cette grille à l’écrit, à partir des données que nous avons
recueillies en dénomination écrite (cf. annexes 4, 8, 12, 16 et 20).
Les données dans la grille sont organisées de façon suivante :
34
Exemple de grille d’analyse à l’oral
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons- tructionnelles
Approches mixtes
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1-trompette Exemple de grille d’analyse à l’écrit
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons- tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
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xion
nelle
pers
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n
para
grap
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cons
truct
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Néo
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sme
para
grap
hies
mix
tes
Con
duite
s d’a
pp.
mix
tes
Nom
bre
d’ap
proc
he ≠
1-trompette
- les différents types d’approches apparaissent par ordre de fréquence
- les phénomènes déficitaires apparaissent en premier, les stratégies viennent ensuite
- les erreurs visuelles sont notées en premier et exclues de l’analyse. En effet ce type
d’erreur ne nous apporte aucune information quant au niveau d’atteinte (il est donc
important de s’assurer qu’une erreur est bien visuelle, en posant directement des
questions au patient sur l’objet supposé mal reconnu, ou en s’appuyant sur les
commentaires associés à sa réponse).
- les approches mixtes sont intégrées dans l’analyse et figurent après les autres
approches.
Production du mot-cible : bonne réponse
- Immédiate : mot-cible produit d’emblée
- Après délai : mot-cible produit après un délai (au-delà de 5 secondes)
- Après approche(s) : mot-cible produit après approche(s) (approches formelle,
sémantique, flexionnelle, combinatoire ou constructionnelle)
- Après aide : mot-cible produit après ébauche phonémique ou graphémique.
- Avec faute d’orthographe d’usage (uniquement à l’écrit) : mot-cible produit avec une
faute d’orthographe lexicale (erreur phonologiquement plausible).
Echec dénominatif : aucune réponse n’est produite
Erreur visuelle : la dénomination produite résulte d’une mauvaise
reconnaissance visuelle de l’image à dénommer (ex : « calculette » pour râpe).
Persévération : répétition inappropriée d’un mot ou d’une partie d’un mot
produit antérieurement.
Modalisation : proposition verbale ou non verbale manifestant une réaction du
locuteur par rapport à l’activité de dénomination en cours (ex : « j’me souviens plus
comment il s’appelle ») et/ou à la réponse produite (ex : « c’est tutu, un truc comme
ça » pour jupe).
Dénomination vide : dénomination générale non informative (ex : « truc »,
« machin », « chose »)
35
Rature : production écrite raturée par le patient mais qui ne donne lieu à aucune
autre production. (ex : gang pour gant)
Paraphasie/paragraphie lexicale : erreur dénominative aboutissant à la
production d’un mot de la langue (ex : « chat » pour train).
Réponses gestuelles :
- Geste déictique : geste de désignation
- Geste référentiel : geste concernant le référent à dénommer (ex : geste décrivant la
forme ou l’usage du référent)
Approches formelles : conduites d’approche de la dénomination s’appuyant sur
la forme du mot-cible
- Logatome : suite de phonèmes (ou de graphèmes) sans signification, non
identifiable à un mot de la langue (ex : « kérasse » pour gourde).
- Paraphasie segmentale (à l’oral) : erreur dénominative résultant d’un trouble de
la sélection (ex : « pase » pour vase), de l’agencement (ex : « gloui » pour igloo) et/ou
de l’articulation des phonèmes constituant le mot-cible.
- Paragraphie segmentale (à l’écrit) : erreur dénominative résultant d’un trouble
de la sélection (ex : [vare] pour vase), de l’agencement (ex : [reviel] pour réveil), et/ou
de la réalisation motrice des graphèmes constituant le mot-cible.
- Paraphasie/paragraphie lexicale formelle : erreur dénominative résultant d’un
trouble de la sélection lexicale aboutissant à la production d’un mot apparenté
formellement au mot-cible (ex : [pic] pour bec, « blanc » pour gant). Dans le cas des
paragraphies, il s’agit d’erreurs non phonologiquement plausibles.
- Conduite d’approche formelle à l’oral : approches successives de la forme
phonologique (ex : « une gature… gatare… ga… guitare » pour guitare) ou de la forme
graphémique, sous forme d’épellation du mot-cible (ex : « L-U-N-E » pour lune).
- Conduite d’approche formelle à l’écrit : approches successives de la forme
graphémique (ex : [pae, pae, poan, paon] pour paon)
- Circonlocution formelle : circonlocution portant sur la forme phonologique
(ex : « on entend /i/ dedans ») ou sur la forme graphémique du mot-cible (ex : « avec un
P je crois, non un G »).
36
Approches sémantiques : conduites d’approche de la dénomination s’appuyant
sur le sens du mot-cible.
- Paraphasie/paragraphie lexicale sémantique : dénomination résultant d’un trouble de la
sélection lexicale aboutissant à la production d’un mot apparenté sémantiquement au
mot-cible (ex : « doigt » pour gant).
- Dénomination générique : dénomination au niveau hyperonymique (ex : « fleur » pour
tulipe).
- Circonlocution référentielle : circonlocution portant sur le référent du mot-cible
(description du référent, information concernant sa fonction (ex : « C’est pour boire le
café » pour tasse) et/ou des situations qui peuvent lui être associées (ex : « le gros
costaud » pour bison, « la reine d’Angleterre » pour couronne).
Approche flexionnelle : conduite d’approche de la dénomination s’appuyant sur
le genre et/ou le nombre du mot-cible (ex : « la lampe» pour lampe, « des glands » pour
gland). Dans notre analyse, nous prenons en compte aussi bien les approches
flexionnelles portant sur le mot-cible que celles portant sur les paraphasies.
Approche combinatoire : conduite d’approche de la dénomination s’appuyant
sur les propriétés combinatoires du mot-cible (ex : « une botte de radis » pour radis,
« lire le journal» pour journal).
Approches constructionnelles : conduite d’approche de la dénomination faisant
appel à des procédures de construction de mot
- Paraphasie/paragraphie constructionnelle : erreur dénominative résultant d’un trouble
de la construction des mots (« tabloire » pour tableau).
- Néologisme : nouvelle dénomination respectant les règles constructionnelles
(morphologiques, syntaxiques et sémantiques) de la langue (ex : « verse-soupe » pour
louche).
Approches mixtes : conduites d’approche de la dénomination faisant intervenir
plusieurs niveaux (formel, sémantique, flexionnelle, combinatoire…) (ex : « coq » pour
bec, «pelle » pour truelle).
37
Pour les besoins de notre recherche, nous avons décidé de ne pas tenir compte de
cette dernière colonne. Quand une approche est mixte, nous avons en effet besoin de
savoir quels sont les différents niveaux mis en jeu. Dans un cas comme « Lambi » pour
faon, nous avons décomposé cette réponse en une paraphasie segmentale et une
sémantique, ce qui nous permet une analyse plus fine par la suite.
C- Les différents constituants d’énoncé et leur intérêt dans
l’analyse
Lors d’une tâche de dénomination, la réponse est souvent constituée de plusieurs
éléments. Nous appellerons « constituants d’énoncé » (Tran, 2000) les différentes
parties de cette réponse. Ces constituants d’énoncé peuvent être de différentes natures,
et ils ont tous un intérêt particulier dans l’analyse des corpus.
les expressions modalisatrices : elles correspondent aux constituants d’énoncé
qui concernent l’activité linguistique dans laquelle le locuteur est engagé. Il s’agit d’une
évaluation, implicite ou explicite, de l’activité de dénomination (ex : « alors çui-là j’vois
pas du tout… ») ou de la réponse produite (ex : « attendez, j’ai du m’planter là ! »).
Les modalisations peuvent être verbales ou non verbales et permettent de
déterminer d’une part le niveau de conscience des troubles des patients et d’autre part la
sévérité du manque du mot (car les recherches des mots sont souvent accompagnées de
modalisations).
Enfin, les modalisations constituent une aide dans l’interprétation des troubles,
en donnant des indications sur la reconnaissance de l’image.
les expressions référentielles : elles correspondent aux constituants d’énoncé qui
fournissent des informations sur le référent à dénommer.
Le patient donne des informations sur le référent du mot-cible qu’il ne parvient
pas à produire, en mentionnant certaines de ses propriétés ou en décrivant des situations
dans lesquelles il peut être impliqué (ex : « C’est pour boire le café » pour tasse).
Les expressions référentielles peuvent indiquer que l’image a été correctement
identifiée ou que les connaissances sémantiques sont préservées.
38
les expressions linguistiques : elles correspondent aux constituants d’énoncé qui
fournissent des informations sur le mot-cible. Elles font apparaître certaines propriétés
du mot-cible : formelles (savoirs sur la longueur du mot-cible ou sa composition
phonologique ou graphémique), flexionnelles (savoirs sur le genre ou le nombre du
mot-cible) ou structurelles (savoirs concernant la construction du mot). Par exemple
« C’est un D » pour druide, « des…des… » pour bottes, …
Ces expressions permettent de mettre en évidence les connaissances
linguistiques dont dispose le patient, et d’évaluer dans quelle mesure elles facilitent la
production du mot-cible.
les expressions dénominatives : ce sont les constituants d’énoncé correspondant
à la production d’une dénomination (que celle-ci soit correcte ou pas). Par exemple :
« mouchton » pour mouton, « comètre, tomètre, tomate » pour tomate, …
Elles permettent de mettre en évidence les unités linguistiques atteintes et
d’évaluer les compétences communicatives des patients.
D- Le traitement des données
Nous allons expliquer la notation que nous avons utilisée lors du recueil de nos
données, en proposant pour chaque type d’annotation un exemple pris dans les corpus
de nos patients.
- Dans les grilles d’analyse à l’écrit (cf. annexes 4, 8, 12, 16 et 20): toutes les
productions orales sont intégrées dans le tableau, sous la forme de croix bleues.
- Dans les corpus de dénomination écrite (cf. annexes 2, 6, 10, 14 et 18) :
[p] = ébauche graphémique (de l’examinateur)
(non et ben non…) = productions orales et comportement non verbal
(du patient)
boc/bec = la lettre modifiée (o→ e) a été superposée au premier mot
pae, pae, poan = les mots ont été écrits les uns à côté des autres.
- Dans les corpus de dénomination orale des patients (cf. annexes 1, 5, 9, 13 et
17) :
[f] = ébauche phonologique (de l’examinateur)
39
Exemple de corpus de dénomination écrite (Cf. annexe 10)
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT 1) trompette TOMP, TOMPETTE (comment y z’appellent ça, ça y’est j’ai
perdu le nom) 2) botte BOTTE 3) faon BAMBY, FAON 4) igloo IGOOL 5) arbre ARBRE 6) lama A/ LAMA 7) phoque OTARIE 8) râpe (ah, comment s’appelle ça ?) FROMgE (bon d’accord ici mais
c’est pas ) [R]APE 9) pain PAIN 10) gant GANT 11) lampe (j’sais jamais dire quoi quelque chose parce que y’en a
plusieurs, toujours, toujours. J’y arrive jamais celui-là, y’a plein de choses) [L]AMPE
12) couette (là c’est pareil, j’vais dire comme ça) COUVERTE (mais y’a d’autres mots que j’connais pas bien, chez moi c’est pas pareil alors j’me rappelle plus)
Exemple de corpus de dénomination orale (Cf. annexe 13)
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT 1) trompette tron 2) botte Boc… bo…boc 3) faon Lambi, tient 4) igloo Gloui, gloui 5) arbre Comment on dit… [a] a… 6) lama Plaba 7) phoque Ora…oradi 8) râpe Gla. Euh, glach, glach 9) pain Plan 10) gant Doigt, ça j’le sais celui-là 12) couette Couec, couette 13) guitare Geo, non. Gio, non. [g] gui-are 14) bec Coq 15) renne Bac… [r] rel… 18) talon J’l sais toujours pas, c’est au coin de la fig… c’est quoi ça… le,
comment vous m’avez dit, tops vous m’l’avez pas dit. [t] c’est p’etre le… ta…
20) truelle Prate
Mot ou non-mot entendu
Objet ou image vu(e)
Mot ou non-mot écrit
Lexique phonologique
Système de Lexique reconnaissance orthographique
(rigole)= comportement non verbal (geste, soupir …) (du patient)
- En règle générale :
… = temps de latence
P = évocation du nom de la lettre à l’oral
B-E-U = épellation du mot à l’oral
va-se = mot segmenté oralement.
Pour présenter nos données de façon la plus explicite possible, nous allons tout
d’abord regrouper les résultats chiffrés sous forme de graphiques, en mettant en lien
l’oral et l’écrit :
- deux graphiques présentant les différents types de stratégies utilisées
- un graphique mettant en évidence l’efficacité de ces stratégies
- deux graphiques détaillant la composition des stratégies majoritaires
Quant aux données plus qualitatives, nous les présenterons sous forme de
tableaux afin d’en faciliter la lecture :
- un tableau comparatif des stratégies dénominatives à l’oral et à l’écrit
- un tableau sur les savoirs lexicaux préservés et les unités linguistiques atteintes
- deux tableaux mettant en évidence les effets de fréquence et de longueur
40
II- Les études de cas
A- Mme IF
1- Analyse quantitative
Graphique 1: Types de stratégies à l'oral
20%
56%
24%
stratégies adaptativesstratégies facilitatricesstratégies adaptatives et facilitatrices
Graphique 2: Types de stratégies à l'écrit
66%
7%
27%
stratégies adaptativesstratégies facilitatricesstratégies adaptatives et facilitatrices
Graphique 3: Efficacité des stratégies à l'oral et à l'écrit
0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%
100%
Efficacité stratégiesadaptatives
Efficacité stratégiesfacilitatrices
Efficacité stratégiesadaptatives etfacilitatrices
Efficacité globale(toutes stratégies)
Stratégies
Pour
cent
age
d'ef
ficac
ité
Mme IF oralMme IF écrit
41
Graphique 4: Composition des stratégies facilitatrices à l'oral0%
0%
0%
90%
10%
geste ref.cond. app. Form. Phonocond. app. Form. Graph.app. Flex.app. Combi.
Graphique 5: Composition des stratégies facilitatrices à l'écrit
0%
100%
0%
0%
geste ref.cond. app. Form. Graph.app. Flex.app. Combi.
2- Analyse qualitative a- Tableau 2 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mme IF
ORAL ECRIT
Utilise les 2 mêmes stratégies : facilitatrices et adaptatives Combine les 2 stratégies Similitudes Stratégies les + efficaces : facilitatrices
Stratégies majoritaires : facilitatrices
Utilise les stratégies les + efficaces
Différences Strat. Combinées : efficaces Strat. Combinées : inefficaces
Score de dénomination:
32 /80 soit –13 σ Score de dénomination :
47/80 soit – 11 σ Profil Score de dénomination meilleur
Utilise des stratégies pour 31%
des 80 items Utilise des stratégies pour 19% des
80 items Efficacité globale + élevée
A l’écrit comme à l’oral, Mme IF utilise majoritairement les stratégies
dénominatives les plus efficaces : les stratégies facilitatrices. Nous notons que leurs
compositions sont similaires dans les deux modalités (la seule différence est la présence
de deux approches flexionnelles à l’oral). Cette patiente s’appuie en effet
principalement sur des conduites d’approche formelles (phonologiques à l’oral et
graphémiques à l’écrit).
Ces autocorrections lui permettent d’aboutir systématiquement à la production
du mot-cible à l’écrit, et dans 64% des cas à l’oral. La conscience de ses erreurs amène
donc Mme IF à adopter un comportement dénominatif adapté face à son manque du
mot.
Dans le profil de Mme IF, nous observons un score de dénomination plus élevé
ainsi qu’une efficacité plus importante des stratégies à l’écrit, même si ce n’est pas la
modalité dans laquelle elle emploie le plus grand nombre de stratégies.
42
b- Tableau 3 : Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes de Mme IF
ORAL ECRIT
Sur sa réponse : 15 (« cœur, non ? oui », « pisse, non… biche, non, chèvre, non », …) Sur l’activité : 11 (« je sais pas », « ben je sais pas », …)
Sur sa réponse : 7 (« non et ben non », « non, ben ouais », …) Sur l’activité : 4 (« je sais pas », « ah, non, mais oublié », …)
Expressions Modalisatrices
Peu de commentaires oraux (un peu plus en dénomination orale), aucune information sur la reconnaissance des images ou les connaissances sémantiques préservées. 0 0
Expressions Référentielles
Aucune information sur les connaissances sémantiques préservées.
Savoirs formels : 0 Savoirs flexionnels : 2
Savoirs formels : 0 Savoirs flexionnels : 0
Expressions Linguistiques
Aucune information sur les savoirs lexicaux préservés.
Logatomes : 0 P. segmentales : 26 P. lex. Formelles : 7 Conduites d’app. formelle : 18 P. lex. Semantiques : 5 Dénominations correctes : 46 (d’emblée et après approche)
Logatomes : 1 P. segmentales : 4 P. lex. Formelles : 6 Conduites d’app. formelle : 11 P. lex. Semantiques : 3 Dénominations correctes : 59 (d’emblée et après approche)
Expressions Dénominatives
Mêmes unités linguistiques atteintes, mais plus touchées à l’oral.
Remarque : les nombres en gras, accompagnés d’exemples, correspondent aux
expressions produites par le patient, à l’oral et à l’écrit. Nous avons interprété ces données
pour chaque type d’expressions, afin de dégager de façon claire les savoirs lexicaux
préservés et les unités linguistiques atteintes.
c- Effets de fréquence et de longueur
Tableau 4 : Effet de fréquence ORAL ECRIT F1 11/20 16/20 F2 12/20 14/20 F3 7/20 11/20 F4 4/20 4/20 Tableau 5 : Effet de longueur 1 syllabe 18/36 = 50% 17/36 = 47% 2 syllabes 15/40 = 37% 28/40 = 70% 3 syllabes 1/4 = 25% 3/4 = 75%
L’effet de fréquence est très marqué à l’oral comme à l’écrit. L’effet de
longueur, présent de façon modéré à l’oral, ne se retrouve pas à l’écrit (nous observons
d’ailleurs un meilleur score sur les mots longs dans cette modalité)
d- Désignation Son score brut est de 77/ 80 soit –2,2 σ.
Sur les 3 erreurs de désignation, Mme IF sélectionne un distracteur visuo-
sémantique, et ne répond pas pour deux items : il s’agit des deux mots belges « latte » et
« clenche ».
En ne tenant pas compte des erreurs sur ces deux items, elle obtient un « score
corrigé » de 79/80, qui la situe dans la moyenne.
e- Orthographe lexicale
Nous notons 4 erreurs d’orthographe lexicale, nous supposons donc une bonne
conservation de son stock orthographique. En effet, deux de ses fautes portent sur des
accents circonflexes, une sur le [s] de puits (erreurs courantes) et paon écrit [paen] (il lui
reste donc une certaine image de ce mot).
Remarque : ne connaissant pas le niveau antérieur d’orthographe des patients nous ne
pouvons pas faire la part entre les erreurs liées à l’aphasie et les erreurs liées au niveau
réel de chaque patient.
D’autre part notons que nous ne tenons pas compte des fautes d’orthographe
d’usage sur les paraphasies.
43
B- Mr LD
1- Analyse quantitative
Graphique 6: Types de stratégies à l'oral
16%
52%
5%
24%
3%
stratégies adaptativesstratégies facilitatricesstratégies de compensationstratégies adaptatives et facilitatricesstratégies adaptatives et de compensation
Graphique 7: Types de stratégies à l'écrit
47%
47%
6%
stratégies adaptativesstratégies facilitatricesstratégies de compensation
Graphique 8: Efficacité des stratégies à l'oral et à l'écrit
0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%
100%
adap
tativ
es
faci
litat
rices
deco
mpe
nsat
ion
adap
tativ
es e
tfa
cilit
atric
es
adap
tativ
es e
tde
com
pens
atio
n
Effi
caci
tégl
obal
e
Stratégies
Pour
cent
age
d'ef
ficac
ité
Mr LD oralMr LD écrit
44
Graphique 9: Composition des stratégies facilitatrices à l'oral
78%
6%
16%
0%
0%
geste ref.cond. app. Form. Phonocond. app. Form. Graph.app. Flex.app. Combi.
Graphique 10: Composition des stratégies facilitatrices à l'écrit
0% 0%
87%
13%
geste ref.cond. app. Form. Graph.app. Flex.app. Combi.
2- Analyse qualitative a- Tableau 6 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr LD
ORAL ECRIT
Utilise les 3 mêmes stratégies : facilitatrices, adaptatives, de compensation Similitudes
Stratégies les plus efficaces : facilitatrices combine les stratégies ne combine pas les stratégies Stratégies majoritaires :
Stratégies majoritaires : facilitatrices
Facilitatrices et de compensationDifférences
utilise autant les strat. efficaces que les strat. inefficaces
utilise les strat. les + efficaces
seules les strat. facilitatrices sont
efficaces
Score de dénomination : 25/64 soit -10,8 σ
Score de dénomination : 19/64 soit -13,5σ Score de dénomination meilleur
Profil Utilise des stratégies pour 59% des
64 items Utilise des stratégies pour 27%
des 64 items
Efficacité globale + élevée
En analysant plus en détail les stratégies facilitatrices (qui sont les plus présentes
dans ses corpus), nous observons des différences dans leurs compositions. A l’écrit, les
stratégies facilitatrices sont composées quasi exclusivement de gestes référentiels. A
l’oral, même si nous retrouvons aussi des gestes référentiels, les approches flexionnelles
sont les plus nombreuses.
La plupart de ces approches flexionnelles nous indiquent que Mr LD était dans
une recherche lexicale correcte (« c’est le… » pour faon, hibou…). Par contre dans deux
cas nous pouvons présumer que Mr LD n’était pas à la recherche de la bonne étiquette
verbale : « paille, non… des pinces » pour tenaille, « le gou… » pour tasse.
Dans tous les cas, le déterminant est toujours adapté au mot qu’il accompagne,
même s’il s’agit d’une paraphasie : par exemple « un poisson » pour baleine.
Le profil global de Mr LD est cohérent. C’est dans la même modalité qu’il
emploie le plus de stratégies, que ces dernières sont les plus efficaces et que le score de
dénomination est le meilleur : l’oral.
45
b- Tableau 7 : Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes de Mr LD ORAL ECRIT
Sur sa réponse : 13 (« non c’est pas ça », « C’est pas chat, c’est pas chien », « ah non », ..) Sur l’activité : 15 (« enfin je sais pas », « J’ai pas trouvé », « J’l’ai trouvé ça là », …)
Sur sa réponse : 7 (« c’est comme ça qu’ça s’écrit ? », « ça s’écrit pas comme ça », …) Sur l’activité : 12 (soupir, « Je sais pas », « Je vois ce que c’est mais… », …)
Expressions Modalisatrices
Grande conscience des troubles, nombreuses informations sur la reconnaissance ou la non reconnaissance des images, expressions verbales et non verbales.
5 (« C’est pour parler, chanter » pour micro, « Pour mettre de l’eau dedans » pour gourde, « C’est pour boire le café » pour tasse …)
13 (« pour servir le liquide » pour louche, « on en voit la nuit, c’est un oiseau mais ça porte un nom » pour hibou, « ya de l’eau là au fond » pour puits, …)
Expressions
Référentielles
Bonne reconnaissance des images, savoirs sémantiques (propriétés fonctionnelles et situationnelles) préservés. Savoirs formels : 0 Savoirs flexionnels : 24
Savoirs formels : Savoirs flexionnels : 0
Expressions Linguistiques
Aucune information sur les savoirs formels préservés ; connaissances sur le genre des mots-cible mais ne s’en sert qu’à l’oral.
Logatomes : 4 P. segmentales : 1 P. lex. Formelles : 6 Conduites d’app. formelle : 2 P. lex. Semantiques : 9 Dénominations correctes : 30 (d’emblée et après approche)
Logatomes : 1 P. segmentales : 1 P. lex. Formelles : 5 Conduites d’app. formelle : 1 P. lex. Semantiques : 7 Dénominations correctes : 29 (d’emblée et après approche)
Expressions Dénominatives
Les mêmes unités linguistiques sont touchées à l’oral et à l’écrit.
c- Effets de fréquence et de longueur Tableau 8 : Effet de fréquence
ORAL ECRIT F1 14/16 8/16 F2 8/16 6/16 F3 1/16 2/16 F4 0/16 1/16 Tableau 9 : Effet de longueur 1 syllabe 11/32 10/32 2 syllabes 12/32 7/32
Nous observons un effet de fréquence à l’oral comme à l’écrit chez Mr LD. La
longueur des mots ne semble pas avoir d’influence sur ses productions.
d- Désignation
Son score brut est de 59/64 soit – 2,1 σ.
Nous relevons la désignation de 3 distracteurs visuo-sémantiques, d’un
distracteur sémantique et d’un distracteur neutre (pour l’item « clenche »). En ne tenant
pas compte des erreurs sur les mots « belges », son score corrigé le situe à -1,4 σ, ce qui
n’est pas pathologique.
e- Orthographe lexicale
Mr LD commet 6 erreurs d’orthographe lexicale ([tronpette], [beque], [oreile],
[assiete], [trin], [chatau]), soit 1/5ème de ses productions du mot-cible. Par ailleurs,
malgré ces difficultés au niveau de son stock orthographique, certains mots irréguliers
sont corrects (cœur, chapeau, scie, gant…).
f- Tests sémantiques :
- Appariement sémantique :
Aucune erreur n’est commise. Mr LD a donc été capable, pour les items
proposés, de dégager au moins une propriété sémantique commune aux deux objets.
- Définitions :
Mr LD rencontre des difficultés pour définir cruche et volcan : « ça me dit
quelque chose… ». Il ne donne aucun trait sémantique particulier.
46
La définition de jupe « l’habillement pour une dame, ça a une certaine longueur,
ça dépend de la mode, des fois c’est plus long, des fois c’est plus court » pourrait aussi
bien définir le mot robe. D’un autre coté ce dernier est bien défini, avec un élément
sémantique le distinguant de la jupe : « habillement pour les dames, c’est pas une jupe,
ça vient jusque là (montre le cou) ».
- Dessins :
Il inverse les dessins de la robe et de la jupe, et ne peut pas dessiner la cruche (ne voit
pas ce que c’est). Les autres dessins, accompagnés de leurs commentaires, montrent des
connaissances sémantiques préservées pour ces items (vase, verre, grotte, volcan, lion,
âne, poney).
- Attribution de traits aux différents items :
Mr LD ne commet aucune erreur pour les items lion/âne/poney et volcan/grotte. Il se
trompe pour les autres séries d’images : pour « il peut avoir un pied », il désigne vase ;
pour « elle peut être de chambre », il désigne jupe. Par ailleurs, il ne fait pas d’erreur
pour « c’est un vêtement qui couvre le buste et les jambes » ou encore « c’est un
vêtement qui va de la taille aux genoux ».
Mr LD n’a donc pas perdu ses représentations sémantiques, mais il lui est
difficile de faire des liens entre celles-ci. Il a du mal à réactiver des traits distinctifs ce
qui se traduit par un flou sémantique pour certains mots comme jupe et robe.
47
C- Mr RB
1- Analyse quantitative
Graphique 11: Types de stratégies à l'oral
2%
70%
28%
stratégies adaptativesstratégies facilitatricesstratégies adaptatives et facilitatrices
Graphique 12: Types de stratégies à l'écrit
17%
45%
38%
stratégies adaptativesstratégies facilitatricesstratégies adaptatives et facilitatrices
Graphique 13: Efficacité des stratégies à l'oral et à l'écrit
0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%
100%
adaptatives facilitatrices adaptatives etfacilitatrices
Efficacité globale
Stratégies
Pour
cent
age
d'ef
ficac
ité
Mr RB oralMr RB écrit
48
Graphique 14: Composition des stratégies facilitatrices à l'oral
41%
59%
0%
0%
0%
geste ref.cond. app. Form. Phonocond. app. Form. Graph.app. Flex.app. Combi.
Graphique 15: Composition des stratégies facilitatrices à l'écrit
0% 0%0%
100%
geste ref.cond. app. Form. Graph.app. Flex.app. Combi.
2- Analyse qualitative a- Tableau 10 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr RB
ORAL ECRIT
Utilise les 2 mêmes stratégies : facilitatrices et adaptatives Combine les 2 stratégies Similitudes Stratégies les + efficaces : facilitatrices
Utilise les stratégies les + efficaces
Stratégies majoritaires : Stratégies majoritaires : Différences facilitatrices Facilitatrices facilitatrices+adaptatives Score de dénomination : Score de dénomination :
40/80 soit – 15,2 σ 32/80 soit – 17 σ Profil Score de dénomination meilleur
Utilise des stratégies pour 66%
des 80 items Utilise des stratégies pour 30% des
80 items
Efficacité globale + élevée
Mr RB utilise les mêmes stratégies de dénomination à l’oral et à l’écrit, mais
dans des proportions différentes. Toutefois les stratégies majoritaires sont les mêmes
dans les deux modalités : les stratégies facilitatrices. Mais leurs compositions diffèrent.
A l’écrit, le patient emploie exclusivement des conduites d’approches formelles
graphémiques. Notons que ce comportement d’autocorrection est adapté (car efficace
dans 85% des cas), et qu’il témoigne d’une grande conscience de ses erreurs.
A l’oral, la présence de conduites d’approche formelles phonologiques amène
aux mêmes conclusions qu’à l’écrit (autocorrection, conscience). Il est important de
noter que les autocorrections dans les deux modalités sont de natures différentes :
contrairement à l’oral, l’écrit permet au patient de garder une trace de sa production.
A l’oral, le patient emploie aussi un grand nombre d’approches flexionnelles, qui
témoignent dans presque tous les cas d’une bonne recherche lexicale (ex : « des bons »
pour botte, « des blan » pour gant, …). Bien que Mr RB mette en place plus de
stratégies dénominatives à l’oral, et que leur efficacité globale soit plus élevée dans
cette modalité, son score de dénomination est légèrement supérieur à l’écrit.
49
b- Tableau 11 : Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes de Mr RB
ORAL ECRIT
Sur sa réponse : 19 (« c’est pas bon y’a autre chose », « ...mais c’est pas ça », …) Sur l’activité : 9 (« alors çui-là j’vois pas du tout », « c’est dur ça dit-donc », …)
Sur sa réponse : 23 (« c’est ça mais c’est pas bon », « il manque quelque chose », « ça va pas du tout », …) Sur l’activité : 27 (« comment y z’appellent ça ? », « qu’est ce que c’est que ça ? », « ça existe ça ? », …)
Expressions Modalisatrices
Grande conscience des troubles, indications sur la non reconnaissance d’images, plus à l’écrit, expressions exclusivement verbales. 0 0
Expressions Référentielles
Aucune information sur les connaissances sémantiques préservées. Savoirs formels : 2 (« y’a un S », « y’a pas un P là d’dans ? ») Savoirs flexionnels : 24
Savoirs formels : 5 (« y’a un R », « C’est un D, c’est un D »…) Savoirs flexionnels : 0
Expressions Linguistiques
Savoirs sur la composition graphémique du mot-cible ; connaissances sur le genre des mots-cibles mais ne s’en sert qu’à l’oral. Logatomes : 1 P. segmentales : 36 P. lex. Formelles : 5 Conduites d’app. formelle : 35 P. lex. Semantiques : 5 Dénominations correctes : 63 (d’emblée et après approche)
Logatomes : 0 P. segmentales : 24 P. lex. Formelles : 1 Conduites d’app. formelle : 24 P. lex. Semantiques : 6 Dénominations correctes : 61 (d’emblée et après approche)
Expressions Dénominatives
Les unités linguistiques atteintes sont les mêmes à l’oral et à l’écrit.
c- Effets de fréquence et de longueur Tableau 12 : Effet de fréquence
ORAL ECRIT F1 15/20 17/20 F2 9/20 12/20 F3 5/20 12/20 F4 3/20 6/20 Tableau 13 : Effet de longueur 1 syllabe 17/36 = 47% 24/36 = 67% 2 syllabes 13/40 = 32% 20/40 = 50% 3 syllabes 2/4 = 50% 2/4 = 50%
L’analyse des réponses de Mr RB met en évidence un effet de fréquence très
marqué dans les deux modalités, mais aucun effet de longueur.
d- Désignation
Son score brut est de 73/80 soit –9,7 σ.
Mr RB sélectionne 2 distracteurs visuels, 2 distracteurs sémantiques et 3
distracteurs visuo-sémantiques. Ce score chuté est à relativiser car 2 de ses erreurs sont
sur les mots belges (« clenche » et « latte »). D’autre part, les items sur lesquels portent
les erreurs en désignation ont été bien dénommés à l’oral et à l’écrit : « lune »,
« gaufre », « tasse », … Ces éléments donnent une indication quant à la préservation du
système sémantique.
e- Orthographe lexicale
Mr RB ne commet qu’une erreur d’orthographe d’usage ([puit]). Nous pouvons
conclure à une bonne préservation de son stock lexical orthographique.
50
D- Mr MB
1- Analyse quantitative
Graphique 16: Types de stratégies à l'oral
13%
53%
34%
stratégies adaptativesstratégies facilitatricesstratégies adaptatives et facilitatrices
Graphique 17: Types de stratégies à l'écrit
19%
56%
25%
stratégies adaptativesstratégies facilitatricesstratégies adaptatives et facilitatrices
Graphique 18: Efficacité des stratégies à l'oral et à l'écrit
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
adaptatives facilitatrices adaptatives etfacilitatrices
Efficacité globale
Stratégies
Pour
cent
age
d'ef
ficac
ité
Mr MB oralMr MB écrit
51
Graphique 19: Composition des stratégies facilitatrices à l'oral
38%
0%
12%
0%
50%
geste ref.cond. app. Form. Phonocond. app. Form. Graph.app. Flex.app. Combi.
Graphique 20: Composition des stratégies facilitatrices à l'écrit
0%
100%
0%
0%
geste ref.cond. app. Form. Graph.app. Flex.app. Combi.
2- Analyse qualitative a- Tableau 14 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr MB
ORAL ECRIT Utilise les 2 mêmes stratégies : facilitatrices et adaptatives Stratégies majoritaires : facilitatrices Similitudes Combine les 2 stratégies
Stratégies les + efficaces : facilitatrices
Strat. combinées : pas efficaces Strat. combinées : efficaces
Différences Seules les strat. facilitatrices sont efficaces
Score de dénomination : 4/64 soit –17,3 σ
Utilise des stratégies pour 73% des 64 items
Score de dénomination : 14/64 soit -15 σ
Score de dénomination meilleur Utilise des stratégies pour 56% des
64 items
Profil
Même efficacité globale : faible
Mr MB utilise les mêmes stratégies de dénomination à l’oral et à l’écrit,
quasiment dans les mêmes proportions. Les stratégies facilitatrices sont majoritaires
mais leurs compositions diffèrent d’une modalité à l’autre.
A l’écrit, seules des conduites d’approche formelles graphémiques sont relevées,
ce comportement d’autocorrection spontané ne permet d’aboutir au mot-cible que dans
30% des cas.
A l’oral, ce même comportement de conduite d’approche formelle est présent,
mais il est associé à de nombreuses approches flexionnelles. Les déterminants employés
sont presque toujours adaptés aux mots-cibles, mais Mr MB produisant énormément de
paraphasies, il est difficile de savoir s’il est à la recherche de la bonne étiquette verbale.
(Ex : « la ruie » pour assiette, « une roye » pour couronne).
Malgré l’utilisation de très nombreuses stratégies à l’oral, le score de
dénomination est meilleur à l’écrit. L’efficacité globale des stratégies reste relativement
faible dans les deux modalités.
52
b- Tableau 15 : Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes de Mr MB ORAL ECRIT
Sur sa réponse : 12 (« j’le sais çui-là », « c’est pas bon ? », « pas loin », …) Sur l’activité : 16 (« vous m’ennuyez », « je sais plus comment on dit », …)
Sur sa réponse : 10 (« je sais pas si c’est comme ça », « il devrait pas y avoir de faute là », …) Sur l’activité : 18 (« ah c’est mignon », « j’vais essayer », « c’est bientôt fini là ? », …)
Expressions Modalisatrices
Grande conscience du trouble, similaire à l’oral et à l’écrit, expressions exclusivement verbales. 5 : « c’est au coin de la fig… » pour talon, « c’est pour boire de l’eau » pour gourde, « la reine d’Angleterre » pour couronne, …
4 : « un truc qu’on gratte » pour râpe, « pour les gamines » pour jupe, « travailler » pour bureau, …
Expressions
Référentielles
Bonne reconnaissance des images, connaissances sémantiques préservées ou floues (talon).
Bonne reconnaissance des images, connaissances sémantiques préservées.
Savoirs formels : 2 (« le chat un peu plus grand » pour château, « ça finit par –al » pour journal. Savoirs sur la longueur et la composition phonologique des mots-cibles. Savoirs flexionnels : 20
Savoirs formels : 4 (« ça commence par un G », il en manque une entre les 2 », …) Savoirs sur la composition graphémique des mots-cibles. Savoirs flexionnels : 0
Expressions Linguistiques
Connaissances sur le genre des mots-cibles mais ne s’en sert qu’à l’oral. Logatomes : 12 P. segmentales : 35 P. lex. Formelles : 7 Conduites d’app. formelle : 28 P. lex. sémantiques : 8 Dénominations correctes : 11 (d’emblée et après approche)
Logatomes : 8 P. segmentales : 28 P. lex. Formelles : 5 Conduites d’app. formelle : 29 P. lex. Sémantiques : 10 Dénominations correctes : 16 (d’emblée et après approche)
Expressions Dénominatives
Les unités linguistiques atteintes sont les mêmes à l’oral et à l’écrit
c- Effets de fréquence et de longueur Tableau 16 : Effet de fréquence
ORAL ECRIT F1 2/16 2/16 F2 0/16 1/16 F3 2/16 3/16 F4 0/16 3/16 Tableau 17 : Effet de longueur 1 syllabe 1/32 7/32 2 syllabes 3/32 2/32
Aucun effet de fréquence n’a été relevé dans les corpus de Mr MB. Seul un effet
de longueur à l’écrit a pu être mis en évidence.
d- Désignation
Son score brut est de 60/64 soit –1,3 σ.
Mr MB désigne 1 distracteur sémantique et 3 visuo-sémantiques. Notons toute
fois que sur ces 4 erreurs, il s’auto-corrige trois fois. D’après la cotation du LEXIS nous
cotons faux, mais nous notons qu’il s’agit d’une précipitation de la part du patient et
non d’une difficulté sémantique.
e- Orthographe lexicale
Nous ne relevons qu’un mot présentant une mauvaise orthographe lexicale
(râteau écrit [ratau]). Nous pouvons dire que son orthographe d’usage est conservée car
de nombreux mots nécessitant l’intégrité du lexique orthographique sont correctement
orthographiés (paon, pain, renne, cœur, hamac…)
53
E- Mr LM
1- Analyse quantitative
Graphique 21: Types de stratégies à l'oral
3%
87%
10%
stratégies adaptativesstratégies facilitatricesstratégies adaptatives et facilitatrices
Graphique 22: Types de stratégies à l'écrit
52%
24%
24%
stratégies adaptativesstratégies facilitatricesstratégies adaptatives et facilitatrices
Graphique 23: Efficacité des stratégies à l'oral et à l'écrit
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
adaptatives facilitatrices adaptatives etfacilitatrices
Efficacité globale
Stratégies
Pour
cent
age
d'ef
ficac
ité
Mr LM oralMr LM écrit
54
Graphique 24: Composition des stratégies facilitatrices à l'oral
97%
0%
3%
0%
0%
geste ref.cond. app. Form. Phonocond. app. Form. Graph.app. Flex.app. Combi.
Graphique 25: Composition des stratégies adaptatives à l'écrit
0%
0%
81%
0%
0%19%
par. Lex.logatomepar. Segmpar. Lex. Form.circ. form.par. Lex. Sem.
2- Analyse qualitative a- Tableau 18 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr LM
ORAL ECRIT Utilise les 2 mêmes stratégies : facilitatrices et adaptatives Combine les 2 stratégies Similitudes Stratégies les + efficaces : facilitatrices
Stratégies majoritaires : facilitatrices
Stratégies majoritaires : adaptatives
Différences stratégies combinées : efficaces Stratégies combinées : pas efficaces Seules les strat. facilitatrices sont
efficaces
Utilise les strat. les + efficaces Utilise des stratégies pas efficaces Score de dénomination :
58/80 soit - 8 σ Score de dénomination :
24/80 soit - 14,8 σ Profil Score de dénomination meilleur
Utilise des stratégies pour 74% des
80 items Utilise des stratégies pour 21% des
80 items
Efficacité globale ++ élevée
Mr LM met en place les mêmes stratégies à l’oral et à l’écrit mais dans des
proportions tout à fait différentes : à l’oral il utilise quasi exclusivement la stratégie
facilitatrice alors qu’à l’écrit il utilise une majorité de stratégies adaptatives.
Dans ces stratégies adaptatives nous relevons que Mr LM produit essentiellement des
paragraphies segmentales afin d’approcher le mot-cible. A l’oral, les stratégies
facilitatrices se composent essentiellement d’approches flexionnelles.
Dans la plupart des cas, à l’oral comme à l’écrit, les approches flexionnelles sont
adaptées au mot-cible, ce qui nous indique que Mr LM est dans une bonne recherche
lexicale (ex : « la…dans la soupe » pour louche, « le… » pour plumeau). Il arrive tout
de même, dans de rares cas, que les déterminants ne soient pas corrects, soit car ils sont
associés à une paraphasie (« la pausière » pour plumeau), soit car la recherche lexicale
n’était pas la bonne (« le…le… » pour râpe, guitare, pastèque).
Le profil de Mr LM est cohérent, avec une nette supériorité de l’oral sur l’écrit.
55
b- Tableau 19 : Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes de Mr LM
ORAL ECRIT
Sur sa réponse : 1 (« le…parapente non ») Sur l’activité : 17 (« Le…le… putain », « c’est nul j’arrive plus à dire », « j’sais pas comment y s’appelle ce ptit », …)
Sur sa réponse : 20 (« attendez, j’ai du m’planter là », « putain j’sais pas si c’est ça », …) Sur l’activité : 23 (« j’vois tout à fait ce que c’est », « putain, j’me souviens plus comment il s’appelle », …)
Expressions Modalisatrices
Plus conscient de ses difficultés à l’écrit, expressions exclusivement verbales avec de nombreux jurons. 3 (« le p’tit de la » pour faon, « dans la soupe » pour louche, « manger comme ça » pour pastèque)
4 (« pour dormir » pour hamac, « avec son grand machin lui » pour paon, «c’est l’truc pour enlever la poussière » pour plumeau, …)
Expressions
Référentielles
Informations sur les savoirs sémantiques (propriétés perceptuelles et fonctionnelles) préservés et sur la reconnaissance des images.
Savoirs formels : 2 (« avec un P j’crois, non un G », « c’est avec un truc, un G non ») Savoirs flexionnels : 57
Savoirs formels : 12 (« y’a un U hein « , « merde c’est un O, j’ai mis qu’un N mais bon », « ...j’crois qu’y faut un H », …) Savoirs flexionnels : 11
Expressions Linguistiques
Savoirs sur la composition graphémique des mots-cibles et sur leur genre. Logatomes : 1 P. segmentales : 0 P. lex. Formelles : 0 Conduites d’app. formelle : 0 P. lex. Semantiques : 7 Dénominations correctes : 64 (d’emblée et après approche)
Logatomes : 0 P. segmentales : 20 P. lex. Formelles : 2 Conduites d’app. formelle : 1 P. lex. Semantiques : 7 Dénominations correctes : 50 (d’emblée et après approche)
Expressions Dénominatives
La forme est plus atteinte à l’écrit qu’à l’oral
c- Effets de fréquence et de longueur Tableau 20: Effet de fréquence
ORAL ECRIT F1 20/20 14/20 F2 17/20 9/20 F3 14/20 7/20 F4 8/20 4/20 Tableau 21 : Effet de longueur 1 syllabe 24/36 = 67 % 17/36 = 47 % 2 syllabes 31/40 = 77 % 15/40 = 38 % 3 syllabes 4/4 = 100% 2/4 = 50%
Les corpus de Mr LM mettent en évidence un effet de fréquence très marqué,
mais aucun effet de longueur. Un effet de longueur aurait pourtant pu être retrouvé à
l’écrit, en raison de son trouble moteur qui entraîne un maintien plus long des
représentations orthographiques dans le buffer.
d- Désignation
Son score brut est de 76/80 soit –3,3 σ.
Sont désignés 3 distracteurs visuo-sémantiques et 1 distracteur sémantique. Sur
ces 4 erreurs il est important de signaler que 2 portent sur les « mots belges » et qu’une
est corrigée par le patient immédiatement.
Le score corrigé le situe à -1,3 σ, ce qui n’est pas pathologique.
e- Orthographe lexicale
Nous notons chez Mr LM 16 fautes d’orthographe d’usage soit 1/3 de ses
productions du mot-cible ([bote], [radie], [marons], [serpan]...). Contrairement aux
autres patients, certaines erreurs vont dans le sens d’une complexification ([lamat],
[pannier], [fenettre], [tallon]). Son lexique orthographique semble atteint, mais il se
questionne beaucoup sur l’orthographe des mots (« trompette, y’a p’têtre 2 T-E », « un
lama , j’sais pas si faut un T »…). Ce comportement se traduit dans le tableau d’analyse
par de nombreuses circonlocutions formelles.
56
I- Critiques
A- Le protocole expérimental
1- Intérêts et limites des épreuves de dénomination
L’épreuve de dénomination permet, contrairement à l’observation du langage
spontané, de comparer la production du patient avec le mot attendu, connu par
l’examinateur. D’autre part cette épreuve offre la possibilité de contrôler un certain
nombre de propriétés des mots-cibles, comme la longueur, la fréquence ou encore la
complexité phonologique. Enfin, aucune information phonologique, syntaxique ou
sémantique n’est donnée au patient (contrairement aux épreuves de répétition, de
complétion de phrases ou utilisant des définitions de mots)
Elle facilite donc l’analyse des productions orales et écrites des aphasiques.
Cependant la situation de dénomination implique certaines contraintes (Tran,
1997): le référent à dénommer doit être facilement imageable, sa représentation imagée
doit être aisément reconnue par les locuteurs, et cette dernière ne doit pas donner lieu à
un trop grand nombre de dénominations (il est préférable de pouvoir la rapporter à un
mot-cible unique).
Ces contraintes sont plutôt à prendre en compte lors de l’élaboration d’un corpus
d’images à dénommer, mais il ne faut pas les négliger lors de l’analyse des productions
du patient. Elles signifient en effet que le corpus est limité à des substantifs désignant
une catégorie particulière de référents (référents imageables, comme des animaux, des
objets concrets, des végétaux ou des personnes).
D’autre part, il ne faut pas oublier que les processus de sélection lexicale en
situation de dénomination sont différents des mécanismes mis en jeu en langage
spontané. En effet, dans le langage spontané la production lexicale est liée à de
nombreux facteurs linguistiques, notamment syntaxiques et contextuels. Nous pourrions
donc observer en situation de langage spontané de multiples stratégies que nous ne
retrouvons pas lors de l’activité ponctuelle d’évocation qu’est la dénomination. Par
57
exemple la personne en situation de manque du mot lors d’une conversation peut avoir
recours au contexte, ou encore employer un terme proche.
2- Limites du LEXIS
Pour les raisons que nous avons développées dans la partie expérimentation,
nous avons retenu le LEXIS comme test de dénomination.
Ce test comporte cependant des limites. La principale est l’utilisation de mots
qui ne sont pas employés sur l’ensemble du territoire français : latte et clenche ne sont
en effet connus que dans le nord de la France. D’un point de vue linguistique, les mots
règle et poignée étaient corrects. Mais ces mots ayant des traits sémantiques distinctifs
les différenciant de latte et de clenche, ils ont été choisis comme distracteurs
sémantiques dans l’épreuve de désignation du LEXIS. Nous ne pouvons donc pas les
considérer comme justes. Nous avons mis ces erreurs dans la colonne « échec
dénominatif », afin de ne pas fausser l’analyse (les « échecs dénominatifs » n’étant pas
pris en compte), car il ne s’agit pas de paraphasies à proprement parler.
D’autre part, certaines images sont difficilement identifiables : complexité
visuelle du dessin (par exemple lynx) ou inadéquation du dessin avec l’image mentale
que les sujets ont de l’objet (par exemple gaufre).
Le consensus de dénomination étant très faible pour certains items (ex : sur les
120 sujets de la population témoin, 77 ont produit « cerf » pour renne; 108 ont produit
« cheval » pour poney), malgré leur proximité sémantique, nous ne pouvons pas dire
que ces erreurs soient visuo-sémantiques. Nous avons donc choisi de les classer dans
« erreurs visuelles », même si ces items ne nous permettent pas de faire un diagnostic
différentiel entre des difficultés visuelles ou sémantiques.
De plus, en désignation, les distracteurs sémantiques se révèlent souvent être des
distracteurs visuo-sémantique (biche pour faon, grotte pour volcan,…)
Enfin, le LEXIS propose seulement 4 mots de 3 syllabes pour les sujets jeunes et
aucun mot long pour les sujets âgés. L’effet de longueur est donc plus difficilement
identifiable.
58
B- Intérêts et limites de notre analyse
La grille d’analyse que nous avons utilisée, issue des travaux de Tran, permet de
rendre compte de manière conjointe des déficits et des stratégies.
Notre analyse s’intéresse donc aux réponses des patients aphasiques de manière
plus complète et plus dynamique que les approches traditionnelles (en considérant
l’ensemble de la réponse produite) ; son intérêt a été développé dans la partie
précédente.
Au fur et à mesure de notre recueil de données et de notre analyse, un certain
nombre d’écueils nous est apparu :
- Nous n’avons pas fait de distinction entre les productions avant et après aide.
Lorsque l’aide (l’ébauche phonologique ou graphémique) aboutit à la production du
mot-cible, cela apparaît dans la grille (« production du mot-cible après aide »). Mais
lorsque l’ébauche aboutit à une production déviante (par exemple : « C’est pas chat,
c’est pas chien, c’est un… [l] un lapin ? » pour lynx), lapin est classé dans la
colonne « paraphasie lexicale sémantique », mais il n’est pas précisé que cette
paraphasie est produite à la suite d’une ébauche phonologique.
- Les approches flexionnelles ne portent pas toujours sur le mot-cible (par exemple :
« le drap » pour couette). Nous les avons alors interprétées comme des stratégies
facilitatrices inefficaces, car n’aboutissant pas à la production du mot-cible.
Comme pour toute évaluation, certains éléments cliniques sont à prendre en
compte afin de nuancer les résultats :
- la quasi totalité des patients présente une certaine variabilité des performances
(Nespoulous et Soum, 2000). En effet un mot non produit à un moment peut l’être
quelques instants plus tard. Il faut donc rester prudent lors de l’interprétation des
résultats, certaines différences observées entre l’oral et l’écrit peuvent être dues à
ces variabilités.
- L’expérimentation a été réalisée à un instant « T » dans l’évolution de l’aphasie, or
cette pathologie est en continuelle évolution. La même évaluation, proposée
quelques mois plus tard, aurait probablement donné des résultats différents, en
particulier pour les patients dont l’accident est le plus récent (Mr MB et Mr LM).
59
II- Interprétation des résultats
A- En lien avec le type de pathologie
1- L’aphasie non fluente : l’aphasie de Broca (Mme IF)
Dans les corpus de Mme IF nous avons retrouvé de nombreuses caractéristiques,
décrites dans ses bilans orthophoniques, d’un tableau d’aphasie de Broca. La plus
prégnante est l’importante réduction du discours, mais nous avons également noté une
bonne compréhension, un trouble arthrique, et encore de nombreuses paraphasies.
Cette patiente, en raison de la réduction de son discours, produit très peu de
jugements sur ses productions. Par conséquent, l’interprétation de ses corpus reste
limitée : a-t-elle un bon feed-back ? Comment se fait-il ?
L’absence de circonlocution référentielle est probablement due à la réduction de
l’expression. Mais elle pourrait aussi s’expliquer par une perturbation de la mémoire
épisodique, en effet Mme IF ne fait jamais appel à des événements vécus, personnels.
2- Les aphasies fluentes
a- Aphasie de conduction (Mr MB)
Nous avons pu relever dans les corpus et le bilan orthophonique initial de Mr
MB des éléments caractéristiques d’une aphasie de conduction : des
paraphasies/paragraphies segmentales, des conduites d’approche formelles et une
mémoire à long terme (MLT) sémantique probablement intacte (désignation lexicale
dans la norme et de très nombreuses circonlocutions référentielles). Pour un item, Mr
MB s’appuie sur un événement stocké en MLT épisodique : « j’en ai acheté y’a pas
longtemps, pour ma femme » pour tulipe.
60
b- Aphasie transcorticale sensorielle (Mr LM)
En comparaison avec le tableau clinique attendu dans le cas d’une ATS, nous
retrouvons seulement quelques paraphasies/paragraphies lexicales et lexicales
sémantiques ainsi qu’un discours plutôt fluent. Les troubles de la compréhension dus
aux difficultés d’accès au sens qui avaient été relevés dans les bilans initiaux ne sont pas
apparus lors de notre expérimentation (désignation lexicale correcte, de nombreuses
circonlocutions référentielles). Notons que ce patient se situe dans la phase de
récupération spontanée, et qu’il est donc normal de retrouver une évolution rapide. Les
difficultés qui persistent mettent en évidence une évolution probable de l’ATS vers une
aphasie anomique.
c- Aphasie de Wernicke (Mr RB et Mr LD)
Dans les éléments caractéristiques des aphasies de Wernicke, nous avons
retrouvé chez ces deux patients un discours fluent, de nombreuses
paraphasies/paragraphies, et une compréhension limitée en situation de conversation
(ainsi que la compréhension lexicale chez Mr RB).
Mr LD présente un déficit sémantique, en lien avec sa lésion temporale gauche.
Les épreuves complémentaires montrent en effet qu’il rencontre des difficultés pour
activer des traits sémantiques distinctifs en vue d’une représentation. Son traitement
global étant préservé, il produit de nombreuses circonlocutions référentielles et réussit
l’épreuve de désignation lexicale (malgré des temps de réponses élevés et de fréquentes
hésitations).
Dans le cas de Mr RB, malgré un grand nombre d’expressions modalisatrices (il
fait beaucoup de commentaires sur la situation), aucune information n’est donnée quant
aux connaissances sémantiques préservées. Nous pourrions donc penser que sa MLT
sémantique est déficitaire, mais dans ses corpus très peu d’erreurs sémantiques sont
relevées. Ce patient nous donne par contre de nombreux indices sur ses difficultés
phonologiques (paraphasies/paragraphies segmentales et conduites d’approche
formelles). Le score chuté en désignation peut être expliqué par la présence de ce
trouble phonologique massif en entrée comme en sortie.
61
B- En lien avec nos hypothèses
Hypothèse 1 : Nous pensions que les patients que nous avons testés n’utiliseraient pas
les mêmes stratégies dénominatives pour aboutir à une production orale ou écrite.
D’après nos résultats chaque patient met en place les mêmes stratégies dans les deux
modalités.
Notre hypothèse est toutefois confirmée par les grandes différences relevées au
niveau des proportions d’utilisation (chez Mr LM, Mr RB et Mr LD). Par exemple Mr
LD utilise 5% de stratégies de compensation à l’oral et 47% à l’écrit.
Des différences sont également notées au niveau de la combinaison de ces
stratégies (Mr LD ne les combine qu’à l’oral).
Les patients emploient donc les mêmes types de stratégies à l’oral et à l’écrit,
mais leur pourcentage d’utilisation est très variable d’une modalité à l’autre.
Hypothèse 2 : D’après cette hypothèse, le taux de réussite (l’efficacité) serait variable
selon le type de stratégie.
Nous obtenons des résultats différents selon que nous analysons les différences
inter-stratégies ou les différences inter-modalité (oral/écrit).
Dans le premier cas, notre hypothèse se trouve confirmée: nous avons en effet
retrouvé, chez tous les patients, des stratégies largement majoritaires, et d’autres
minoritaires voire absentes.
Dans le deuxième cas, les résultats de Mr RB infirment notre hypothèse : le taux
de réussite des stratégies est assez homogène entre l’oral et l’écrit. Pour tous les autres,
il existe de grandes différences entre l’efficacité des stratégies à l’oral et à l’écrit.
Hypothèse 3 : nous supposions que les patients n’utiliseraient pas systématiquement les
stratégies les plus efficaces, à l’oral comme à l’écrit.
A l’oral, tous les patients ont utilisé préférentiellement les stratégies les plus
efficaces.
A l’écrit, c’est aussi le cas pour Mme IF, Mr RB et Mr MB. Par contre, Mr LM
utilise à l’écrit majoritairement une stratégie non efficace, et Mr LD emploie autant les
stratégies efficaces que les stratégies inefficaces.
62
Notre troisième hypothèse est donc infirmée à l’oral (les patients utilisent plutôt
les stratégies les plus efficaces) mais confirmée à l’écrit chez plusieurs patients, qui
mettent en place de nombreuses stratégies qui n’aboutissent pas.
Nous obtenons des résultats très différents selon les patients, mais certains éléments
se retrouvent chez tous :
- à l’oral ils utilisent préférentiellement les stratégies les plus efficaces
- les mêmes stratégies sont mises en place à l’oral et à l’écrit
- le taux de réussite est très variable selon le type de stratégie : les stratégies
facilitatrices, utilisées isolément, sont toujours les plus efficaces
- tous les patients utilisent plus de stratégies dénominatives à l’oral qu’à l’écrit.
III- Discussion par rapport à la théorie
A- Référence aux modèles théoriques
1- Modèle de Caramazza et Hillis (1990)
Grâce aux épreuves proposées, nous pouvons faire des hypothèses quant aux
niveaux d’atteintes.
Une atteinte au niveau de la reconnaissance visuelle des objets se serait
manifestée d’une part par la production d’une majorité d’erreurs visuelles en
dénomination et d’autre part par la sélection de nombreux distracteurs visuels en
désignation. Or, chez nos patients, ce type d’erreurs se rencontre rarement. De plus,
aucune dissociation entre l’oral et l’écrit n’aurait été relevée.
Nous excluons une altération au niveau de l’accès au système sémantique à
partir de la reconnaissance visuelle qui aurait engendré des difficultés similaires à l’oral
et à l’écrit. Une telle atteinte correspond à une aphasie optique, qui n’a été
diagnostiquée chez aucun des patients
Une atteinte du système sémantique lui-même entraînerait des perturbations en
dénomination et en désignation (erreurs sémantiques en dénomination et sélection de
distracteurs sémantiques en désignation) ainsi qu’une constance des erreurs à l’oral et à
l’écrit.
63
Chez 4 de nos patients ce type d’erreurs est peu présent. Dans le cas de Mr LD,
pour lequel nous soupçonnions un trouble sémantique (au vu des résultats de notre
expérimentation et des comptes-rendus orthophoniques précédents), les tâches
complémentaires ont mis en évidence des représentations sémantiques floues pour
certains mots, il lui est difficile de faire des liens entre celles-ci. Le test de désignation
montre qu’il a des difficultés à réactiver les traits distinctifs de certains objets mais qu’il
n’a pas perdu les propriétés conceptuelles de ces objets (les seuls distracteurs qu’il
désigne sont en effet sémantiques ou visuo-sémantiques).
Concernant les lexiques phonologique et orthographique de sortie, nous ne
ferons pas la distinction entre un déficit touchant les représentations
phonologiques/orthographiques elles-mêmes et un déficit d’accès à ces représentations.
Cette distinction fait l’objet d’un important débat.
Dans les corpus de 4 patients, de nombreux indices nous permettent d’avancer
que l’atteinte se situe à ce niveau : une conscience des difficultés (conduites d’approche
et expressions modalisatrices), des temps de latence élevés et de nombreuses
paraphasies/paragraphies (sémantiques, segmentales, formelles). L’effet de fréquence,
très marqué à l’oral comme à l’écrit chez ces 4 patients, met aussi en évidence une
atteinte des LPS/LOS (le défaut de transmission des informations entre le système
sémantique et le LPS/LOS réduirait l’intensité d’activation entre les deux composantes
et entraverait ainsi l’accès aux représentations phonologiques/orthographiques les moins
fréquentes). C’est dans les cas de Mr LM et de Mr RB que cet effet est le plus marqué
(cf. tableaux 12 et 20).
Ces éléments s’accompagnent d’une compréhension lexicale orale relativement
préservée (d’après les résultats au test de désignation du LEXIS).
D’autre part, un déficit dans l’accès aux représentations phonologiques peut
aussi se traduire par des erreurs sémantiques (nous en retrouvons chez tous nos
patients). En effet en dénomination, la représentation du mot-cible est activée mais aussi
celles des items comportant des traits sémantiques communs. Ainsi, lorsque la
représentation phonologique de l’item cible n’est pas disponible, une autre ayant des
traits sémantiques communs pourra être produite.
Enfin, chez Mr MB, certains éléments font penser à une perturbation au niveau
64
des buffers phonologique et orthographique : de nombreuses paraphasies/paragraphies
segmentales (leur occurrence étant influencée par la longueur des items à l’écrit). Cet
effet de longueur n’a pu être retrouvé à l’oral, en raison du faible nombre de mots
produits. Nous avons aussi relevé quelques conduites d’approches efficaces vers le mot-
cible (témoignant de l’intégrité de certaines représentations phonologiques), et enfin les
performances phonologiques et orthographiques ne sont pas affectées par des facteurs
« lexicaux » (Bonin 2003) comme la fréquence.
En croisant les observations, nous concluons donc à une atteinte des lexiques
phonologique et orthographique de sortie pour Mme IF, Mr LM, Mr RB et Mr LD et à
une perturbation des buffers chez Mr MB.
Dans les cas de Mr LM et Mr LD, c’est le déficit orthographique qui est le plus
marqué. Pour les trois autres patients, d’après les scores aux épreuves de dénomination,
le déficit phonologique est légèrement plus important.
2- Modèle de Bonin, Peereman et Fayol (2001)
Les données que nous avons recueillies lors des tâches de dénomination orale et
écrite vont dans le sens de l’hypothèse d’une autonomie orthographique, tout comme le
soutient Bonin (2005, 2003).
En effet nous avons relevé de nombreux cas où le patient produit correctement à
l’écrit des mots qu’il ne peut pas produire à l’oral : chez Mr MB ([lama] à l’écrit et
/plaba/ à l’oral, [pain] et /plan/, [tasse] et /cate/, …), chez Mme IF ([oreille] et /rorète/,
[micro] et /menoro/, …), chez Mr RB ([botte] et /bon/, [crabe] et /grabe,grade/,…), et
chez Mr LD ([tenaille] et /paille/). Nous n’avons pas rencontré de telles « supériorités »
de l’écrit sur l’oral chez Mr LM (notons qu’il s’agit du seul patient pour lequel la
production écrite est très inférieure à la production orale).
Par ailleurs, dans ce modèle, les auteurs suggèrent que la phonologie joue tout de
même un rôle contraignant dans l’encodage orthographique en dénomination écrite de
mots. Cette hypothèse se trouve vérifiée dans le cas des erreurs phonologiquement
plausibles ([iglou] pour « igloo », [beque] pour « bec », ou encore [jeunou] pour
« genou »). Ces erreurs peuvent en effet être interprétées comme une mobilisation des
codes phonologiques lors de la production orthographique.
65
B- Savoirs lexicaux préservés
Le phénomène du mot sur le bout de la langue se traduit par l’incapacité
ponctuelle, du sujet tout venant, à produire la forme lexicale complète d’un mot alors
que certaines informations sur le référent ou le mot-cible sont accessibles et peuvent
être produites (propriété fonctionnelle de l’objet, genre du mot, nombre de syllabes, …)
Nous pouvons mettre ce phénomène en lien avec le manque du mot chez tous
nos patients aphasiques.
En effet dans leur cas, la totalité des informations phonologiques et
orthographiques n’est pas accessible ; ils ne peuvent pas récupérer l’étiquette verbale du
mot mais certaines informations peuvent en être extraites :
- Informations sur la forme phonologique : « ça finit par –al » pour journal.
- Informations sur la forme orthographique : « c’est avec un truc, un G non ? »
pour gaufre
- Informations sur la longueur et la forme du mot : « le chat un peu plus grand »
pour château
D’autres informations linguistiques sont souvent disponibles et utilisées comme
stratégies pour produire le mot-cible :
- Connaissances sur le genre du mot : « le…j’l’avais trouvé… » pour plumeau
- Connaissances sur le nombre : « des… des… » pour gants
Tous ces éléments, mis en évidence par les expressions linguistiques dans les
tableaux « Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes », permettent dans
de nombreux cas de donner des indications sur la recherche lexicale. Certaines
expressions montrent que le patient se situe dans une bonne recherche : « des… » pour
botte ou encore « la 1ère lettre c’est quoi déjà, un C » pour chaise ; alors que d’autres
expressions indiquent que la recherche lexicale est fausse : « le…le…le… » pour
guitare ou encore « c’est un G la 1ère lettre » pour renne.
Enfin, les patients utilisent de nombreuses informations sémantiques pour récupérer
l’étiquette verbale du mot. Il s’agit des expressions référentielles : « c’est pour boire de
l’eau » pour gourde, « c’est pour parler, chanter » pour micro, …
66
IV- Apport de notre recherche
A- Des pistes rééducatives
L’analyse cognitive des désordres présentés par un patient permet de cibler
l’objectif de la rééducation en précisant d’une part les compétences déficitaires sur
lesquelles travailler, et d’autre part celles, intactes, qui peuvent suppléer les
composantes altérées le cas échéant.
Après identification des déficits fonctionnels, le clinicien opère des choix. Ces
décisions peuvent concerner le rétablissement de la composante déficitaire, la
réorganisation du fonctionnement cognitif en utilisant des composantes de traitement
intactes, ou encore la suppléance de la fonction en agissant sur l’environnement.
Mais les modèles théoriques sont loin de pouvoir guider l’ensemble des
décisions rééducatives (de Partz, 2000).
Nous avons donc choisi un cadre d’analyse qui répond aux objectifs de thérapie
dans la mesure où il permet de s’intéresser aux relations complexes existant entre
déficits linguistiques, connaissances préservées et stratégies.
L’utilisation de la grille de Tran permet tout d’abord une évaluation précise des
troubles de la dénomination, en analysant de façon détaillée les réponses produites par
le patient : analyse des erreurs (paraphasies, erreurs visuelles,…) et analyse des autres
composantes de la réponse (commentaires et stratégies dénominatives).
Nous avons ainsi relevé chez Mme IF très peu de commentaires sur ses
productions, ce qui nous a questionné sur son feed-back. Un travail sur la phonologie en
entrée (par exemple des tâches de décision lexicale à partir de ses productions)
permettrait d’améliorer le feed-back et la compréhension.
D’autres observations tirées de cette grille permettent de savoir sur quoi
s’appuyer lors de la rééducation. Par exemple avec un patient comme Mr MB dont la
MLT sémantique est préservée, le thérapeute pourra proposer des aides contextuelles en
cas de manque du mot.
La grille peut ainsi constituer un support pour la rééducation, en orientant la
thérapie sur les déficits identifiés, en l’appuyant sur les compétences préservées, et en
tentant d’optimiser les stratégies dénominatives mises en place par le patient lui-même.
67
Nous avons montré dans notre étude que même chez un patient mettant en place
de nombreuses stratégies pour parvenir à produire le mot-cible, ce ne sont pas toujours
les stratégies les plus efficaces qu’il utilise. Cette donnée doit être prise en compte par le
rééducateur : encourager les stratégies peu utilisées mais souvent efficaces ou au
contraire inviter le patient à abandonner certaines conduites qui ne peuvent aboutir et à
utiliser préférentiellement ses stratégies les plus efficaces.
D’autre part, la complémentarité oral/écrit présente de nombreux avantages lors
de l’élaboration d’un projet thérapeutique. Evaluer de façon approfondie l’écrit permet
au thérapeute de proposer des pistes de rééducation plus fines et ainsi d’éviter de
superposer les mêmes tâches à l’oral et à l’écrit.
Nous avons remarqué que les erreurs des patients ne portent en général pas sur
les mêmes items à l’oral et à l’écrit ; chez Mr RB par exemple, les mots échoués en
production orale ont souvent pu être produits à l’écrit. De telles observations permettent
la mise en place de moyens de facilitation: lorsque ce patient n’accède pas à un mot à
l’oral, le thérapeute l’incitera à s’appuyer sur sa représentation écrite. A partir de l’écrit
il pourra décomposer le mot puis le produire oralement, il sollicitera ainsi ses lexiques
orthographiques, mieux préservés que les lexiques phonologiques.
Au niveau des stratégies, notre étude a montré que les patients ne les utilisent
pas dans les mêmes proportions lors des tâches orales ou écrites. En gardant à l’esprit
que les compétences préservées ne sont pas toujours les mêmes à l’oral et à l’écrit, il
s’agira de différencier les propositions thérapeutiques en fonction des stratégies
utilisées. Enfin, au cours de la rééducation, l’écrit pourrait faire apparaître de nouvelles
stratégies efficaces qui seraient alors développées et étendues à l’oral.
Le thérapeute pourra donc aborder les pistes de travail de manière différente à
l’écrit et à l’oral tout en s’appuyant sur la modalité la plus préservée afin de compléter
l’autre.
B- Des pistes de recherches
Pour notre étude, les productions des patients aphasiques ont été étudiées puis
analysées dans un contexte très éloigné des conditions naturelles de production et de
compréhension du langage. Il faut en effet garder à l’esprit qu’il est rare, dans la vie
68
quotidienne, d’avoir à effectuer un acte isolé de dénomination d’images. Nous n’avons
donc pas évalué les capacités réelles de communication des patients.
L’étude des performances des patients dans des situations plus naturelles
permettrait de mettre en évidence les stratégies utilisées au niveau de la phrase, du texte
et non plus au niveau du mot. Nous avons en effet remarqué, lors d’échanges
conversationnels avec les patients, qu’ils pouvaient mettre en place des stratégies non
utilisées en dénomination. Par exemple Mr RB, qui fait beaucoup d’approches
sémantiques en spontané, ne produit aucune expression référentielle en dénomination
orale et écrite.
En situation naturelle de conversation, les patients étendent-ils leurs stratégies
mises en place en cas de manque du mot dans une tâche de dénomination ? Utilisent-ils
d’autres stratégies, plus efficaces et adaptées à la situation ?
Nous avons élaboré notre grille écrite en nous inspirant de la grille orale de Tran,
que nous avons ajustée au mieux en fonction des réponses de nos patients. Cette grille
demanderait néanmoins à être améliorée et complétée, grâce à une étude plus poussée
des stratégies lors de tâches de dénomination écrite: certaines stratégies ne se
rencontrent peut-être jamais à l’écrit, alors que d’autres n’apparaissent pas pour l’instant
dans la grille mais y trouveraient toute leur place. Par exemple, Mr LM produit
systématiquement le mot à l’oral avant de l’écrire, ce comportement peut être considéré
comme une stratégie. Une étude sur de plus nombreux corpus permettrait d’affiner cette
grille et de rendre compte de manière plus objective des différentes stratégies à l’écrit. Il
serait donc intéressant de poursuivre cette étude sur les stratégies écrites.
69
Lors de tâches de dénomination orale et écrite, confrontée au manque du mot, la
personne aphasique développe des stratégies dénominatives afin d’aboutir à une
production la plus juste possible.
En s’appuyant sur les travaux de Tran (2000), l’étude de ces stratégies chez 5
patients a permis de mettre en évidence des mécanismes de traitement souvent différents
entre l’oral et l’écrit : tous les patients mettent en place plus de stratégies dénominatives
à l’oral et, dans cette modalité, contrairement à l’écrit, ils utilisent préférentiellement les
stratégies les plus efficaces. Nous avons noté que les mêmes types de stratégies sont
employées à l’oral et à l’écrit mais dans des proportions très différentes.
Après avoir fait un inventaire des troubles du langage, de leurs manifestations de
surface, des stratégies utilisées et des savoirs lexicaux préservés, en tenant compte des
aspects quantitatifs mais aussi qualitatifs, nous avons essayé de comprendre l’origine
des difficultés et d’identifier, grâce au modèle théorique de Caramazza et Hillis (1990),
les mécanismes sous-jacents responsables de ces troubles.
Ce type d’analyse offre des pistes de rééducation inspirées directement des
conduites dénominatives du patient. Il permet d’évaluer les connaissances préservées
sur lesquelles va pouvoir s’appuyer la rééducation, de repérer les stratégies mises en
places spontanément par le patient qui sont efficaces et donc susceptibles de faciliter et
d’améliorer la communication. Enfin, ces stratégies efficaces pourront être renforcées
tout en travaillant parallèlement les stratégies moins efficientes ou déficitaires.
Il serait intéressant d’étudier les performances des patients aphasiques dans des
situations plus naturelles de production et de compréhension du langage, afin de mettre
en évidence les stratégies mises en place par les patients en situation de conversation.
Quelles stratégies la personne aphasique utilise-t-elle spontanément pour se faire
comprendre au quotidien ?
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Annexe 1 : corpus de dénomination orale de Mme IF
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT
1) trompette tompette, trompette 2) botte botte 3) faon faon 4) igloo idloo 5) arbre abre 6) lama euh… li, oui… [l]…lign…ligna…lima 7) phoque … [f] je sais pas 8) râpe rape 9) pain pain 10) gant gant 11) lampe lape 12) couette lit, ah euh… couette 13) guitare euh, ga… guitare 14) bec ek, ah euh… bec 15) renne euh, pisse, non… biche, non…chève, chèvre, non, crève 16) ananas ani… ananas 17) cheveux cheveux 18) talon pied… talon, talon, oui ! 19) escalier estalier 20) truelle (rigole), non je sais pas [t] 21) radis euh… radis 22) marron marron 23) oreille rorète 24) tulipe tulè…tulèp… tulipe 25) vase vasse 26) lynx (rigole), ah ! je sais pas [l], ah mais non je sais pas ! 27) tenaille ben je sais pas… [t] tutu, non ! 28) assiette assète 29) volcan volan…voltan 30) voiture voiture 31) chaise chaise 32) pastèque melon, euh… ah oui… pasquète 33) pipe pipe 34) glands euh, gr… gland 35) lavabo l… la… lavabo 36) cœur cœur, non ? oui 37) journal le jounal 38) louche loupe, euh… oui, loupe, euh non…lou… 39) valise valise 40) bison bi…bique…bisse…bison 41) genou genou 42) micro euh… ah je sais plus… menoro 43) mouton nou…mou…mout, non… mouchton 44) roue rue, roue 45) poney et, cheval
46) serpent et, serpent 47) panier et, panier 48) couronne roi, euh ouais… co… euh… coré…coreu, bon je sais pas 49) réveil reveil 50) gourde gourde 51) pantalon pantalon 52) train train 53) loupe euh… loupe 54) lune la lune 55) latte règle 56) plumeau fleur ? ah ouais, ah oui, je vois…poussère… 57) cagoule cagoule 58) tomate tomate 59) baleine balènte 60) hibou hi, himon, non… hi…hibou (écrit sur la table avec son doigt) 61) plume blupe 62) château château 63) druide [d], ben je sais pas… dieu ? 64) radio radio 65) verre verre 66) chapeau chapeau 67) fenêtre vi…vitre, non… fetètre 68) râteau rape, rape, non…ch’sais pas… ra… ra … rape 69) scie scie 70) hamac hamacn 71) crabe rape, non, rape, non… ra… [k] cri, cri, ben non 72) tableau télé non ? j’sais pas… ah oui… longtemps…euh… tableau 73) gaufre cadlu…caculette 74) clenche poignée 75) tasse Ta, ta… euh, bol 76) jupe Jupe 77) paon Paon 78) houx Roue, non, houx… et ben houx ! 79) puits puits 80) bureau Tétoire, euh, tout ? boreau
Annexe 2 : corpus de dénomination écrite de Mme IF
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT 1) trompette trompette 2) botte batte/botte 3) faon pae, pae, poan (non et ben non…) 4) igloo igloo 5) arbre arbre (euh, abre) 6) lama lima (li…) 7) phoque [p] (ah, non, mais oublié) 8) râpe rate (rape, ra-pe) 9) pain pain 10) gant gant 11) lampe lampe 12) couette couette 13) guitare guitare (guitare) 14) bec boc/bec 15) renne cerf 16) ananas ananas 17) cheveux cheveux 18) talon tabon 19) escalier escalier 20) truelle [t] 21) radis radis (radis) 22) marron marron (marron) 23) oreille oriel/oreille 24) tulipe tulipe 25) vase vase 26) lynx [l] (lé, lon, non…lion ? non) 27) tenaille teille 28) assiette assiette 29) volcan valcan, volcan 30) voiture voiture 31) chaise chasse/chaise 32) pastèque pastèle (non, relit, non) 33) pipe pipe 34) glands gant (glan…) 35) lavabo labova, lavabo 36) cœur cœur 37) journal journal 38) louche loupe (non, ben ouais…) 39) valise valise 40) bison bisous 41) genou genau/genou 42) micro micro 43) mouton mon/mou, mouchon/mouton (mon, mou, mouchon, non) 44) roue roue 45) poney cheval
46) serpent serpent 47) panier panier 48) couronne couronne 49) réveil réveil 50) gourde gron, gourde (gourde) 51) pantalon pantalon 52) train train 53) loupe loupe 54) lune lune 55) latte règle 56) plumeau [p] 57) cagoule ech ga le (cagoule… ca, ca, caca…non je sais pas) 58) tomate tomate 59) baleine baleine 60) hibou hibou 61) plume plume 62) château chateau 63) druide [d] (je sais pas…) 64) radio radio 65) verre verre 66) chapeau chapeau 67) fenêtre fenêtre 68) râteau rateau 69) scie scie 70) hamac hamac (ham… hamac) 71) crabe crabe 72) tableau tableau 73) gaufre calcultrice (mais je sais pas) 74) clenche poignée (poi-g-gnée) 75) tasse bol (bol…) 76) jupe jupe 77) paon paen (pa, non…) 78) houx gui (gui, non…) 79) puits puit 80) bureau bureau
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
1-trompette + + + 1 2- botte + 3-faon + 4- igloo + 1 5-arb re 1 + 6-lam a + + + 1 7-phoque + + 8-râpe + 9-pain + 10-gant + 11-lamp e 1 + 12-couette + 13-guitare + + + 1 14-bec + + + + 1 15-renne + + + + 2 16-ananas + + + 1 17-cheveux + 18-talon + + 19-escalier + 1 20-truelle + + 21-radis + 22-marron + 23-oreille + 1 24-tulipe + + + 1 25-vase + 1 26-lynx + + 27-tenaille + + +
Annexe 3 : M
me IF oral
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
28-assiett e 1 + 29-volcan + + 1 30-voiture + 31-chaise + 32-pastèque + 33-pipe + 34-glands + + + 1 35-lavabo + + + 1 36-coeur + + 37-journal + + 2 38-louche + + 1 39-valise + 40-bison + + + 1 41-genou + 42-micro + + 1 43-mouton + + + 1 44-roue + + + 1 45-poney + 46-serpent + 47-panier + 48couronne + + + + + 2 49-reveil + 50-gourde + 51-pantalon + 52-train + 53-loupe + 54-lune + + 1
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
55-latte + 56-plumeau + + 57-cagoule + 58-tomate + 59-baleine + 1 60-hibou + + + + 1 61-plume + 1 62-château + 63-druide + + 64-radio + 65-verre + 66-chapeau + 67-fenêtre + + + + 2 68-râteau + + + + 1 69-scie + 70-hamac + 1 71-crabe + + + 1 72-tableau + + + + 73-gaufre + 74-clenche + 75-tas se + + 2 76-jupe + 77-paon + 78-houx + + + 1 79-puits + 80-bureau + + + 2
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche s ≠
1-trompette + 2- botte + + 1 3-faon + + + + 1 4- igloo + 5-arbre + + 6-lama + 1 7-phoque + + 8-râpe + + 1 9-pain + 10-gant + 11-lampe + 12-couette + 13-guitare ++ 14-bec + + 1 15-renne + 1 16-ananas + 17-cheveux + 18-talon + 1 19-escalier + 20-truelle + 21-radis ++ 22-marron ++ 23-oreille + + 1 24-tulipe + 25-vase + 26-lynx + + + + + 27-tenaille + 1 28-assiett e +
Annexe 4 : M
me IF écrit
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
29-volcan + + 1 30-voiture + 31-chaise + + 1 32-pastèque + + 1 33-pipe + 34-glands + + 1 35-lavabo + + 1 36-coeur + 37-journal + 38-louche + + 1 39-valise + 40-bison + 1 41-genou + + 1 42-micro + 43-mouton + + ++ 1 44-roue + 45-poney + 46-serpent + 47-panier + 48couronne + 49-reveil + 50-gourde + + + 1 51-pantalon + 52-train + 53-loupe + 54-lune + 55-latte + 56-plumeau +
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche s ≠
57-cagoule + + + 1 58-toma te + 59-baleine + 60-hibou + 61-plume + 62-château + 63-druide + + 64-radio + 65-verre + 66-chapeau + 67-fenêtre + 68-râteau + 69-sc ie + 70-hamac + + + + 71-crabe + 72-tableau + 73-gaufre + + 74-clenche + 75-tasse + + 1 76-jupe + 77-paon + + + + 1 78-houx + ++ 1 79-puits + 80-bureau +
Annexe 5 : corpus de dénomination orale de Mr LD
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT 1) trompette Euh… [t]… ah, trompette 2) botte Botte 3) faon Ah oui c’est le… j’l’ai pas trouvé tout à l’heure… [f] ah oui… ça
revient pas… 4) igloo Une île non ? c’est pas une île… [i] iyès ? hibou ? 5) arbre Un arbre 6) lama [l] 7) phoque Ça j’l’ai pas trouvé… [f] 8) râpe J’l’ai trouvé ça là […] ah oui ! (geste de raper) 9) pain Ça c’est du pain ! 10) gant Ça j’vous l’ai dit, des gants 12) couette Ça c’est … couverture 13) guitare [g] … guérik, non c’est pas ça… 14) bec bec 15) renne Euh oui… [r] 18) talon … Talon 20) truelle [t] 23) oreille Oreille 24) tulipe C’est fleur, mais c’est tulipe 25) vase Un vase 26) lynx C’est pas chat, c’est pas chien, c’est un… [l] un lapin ? non… 27) tenaille Paille, non… des pinces 28) assiette Assiette, une assiette 29) volcan [v] ventouse, non ! 30) voiture Voiture 31) chaise Chaise 33) pipe Euh… (geste de fumer) une pipe 34) glands [g] 36) cœur Ça c’est le cœur 37) journal Journal 38) louche Pour servir la soupe… [l] pour servir l’eau… enfin plutôt… 39) valise Ça c’est la… (geste de porter) [v] vassi non ? 40) bison Ah oui ! [b] 41) genou Ça c’est jambe 42) micro C’est pour parler, chanter… [m]… mico, méano, mi… 45) poney Un lion 46) serpent Vipère, serpent enfin bon… 48) couronne J’ai pas trouvé… sur la tête (geste de poser une couronne) [k] 49) réveil Réveil 50) gourde … Pour mettre de l’eau dedans… kérasse, non (geste) [g] …
guérite, non… 52) train Un train 53) loupe Casserole 54) lune Soleil 55) latte (geste de mesurer) c’est pas un mètre ? 57) cagoule … [k] … calot, non?
58) tomate Ah oui… [t]… tomate 59) baleine Ça c’est un poisson, mais… [b] ba, ba… 60) hibou Ça c’est le… j’l’avais trouvé tout à l’heure… 61) plume Plume 62) château Château 63) druide Un guide… ah non… 64) radio Poste radio 65) verre Un verre 66) chapeau Un chapeau 67) fenêtre Une fenêtre 68) râteau Pas un balais… un… (geste de ratisser)… racloir, non… rateau 69) scie Euh… [s] des scies, une scie 70) hamac Oui c’est pour… (geste de se balancer) je sais plus 71) crabe [k] 74) clenche (pointe la porte) [k] une cli… 75) tasse C’est pour boire le café, enfin je sais pas… le gou … [t] … non 76) jupe Une… une robe 77) paon … [p] Ah oui ça c’est un paon ? 79) puits … [p] … c’est pas une pompe ? 80) bureau Un bureau
Annexe 6 : corpus de dénomination écrite de Mr LD
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT 1) trompette (C’est pas une trompette ça ?) TRONPETTE (c’est comme ça
qu ça s’écrit ?) 2) botte (ça c’est… euh, des bottes ?) BOTTE (ya pas 2 T?) 3) faon (j’connais mais bon…) [F] (ya pas un /a/ après ? fa, fa, fa… je
vois pas… 4) igloo ([…] je sais pas, c’est pas une ile ? ilou ?) ILOU 5) arbre (c’est un arbre quoi !) ARBRE 6) lama (Je sais pas) [L] (non je sais pas…) 7) phoque (soupir) (j’ai vu ça avant je savais comment ça s’appelait mais
je sais plus…) [P] 8) râpe (Ça c’est pour… GESTE de râper… une rampe […]) [R] RAPE9) pain (C’est du pain) PAIN 10) gant (GESTE… gant, un gant) GANT 12) couette (Ça se met sur le lit ? couverture ?) COUVERTURE 13) guitare (fait de la musique GESTE, mon fils il sait jouer ça, enfin c’est
pas un spécialiste…) [G] 14) bec (Bec, bec…) BEQUE (commentaire gestuel) 15) renne (c’est un G la 1ère lettre?) [R] 18) talon (Un pied… l’artère non ?) ARTERE 20) truelle (Soupir, une pelle non ? non c’est pas une pelle, ça c’est une
toile non ?) TOILE 23) oreille (C’est une oreille) OREILE (commentaire gestuel) 24) tulipe (Une fleur ! tulipe) TULIPE 25) vase (Un vase) VASE 26) lynx (c’est pas un chien ? un chat ? c’est pas un chien, pas un
chat…) [L] (un loup ?) LOUP 27) tenaille (GESTE de pinces) (cad… tenaille) TENAILLE 28) assiette (Assiette) ASSIETE 29) volcan (c’est pas….) [V] 30) voiture (Voiture) [V]VOITURE 31) chaise (une chaise) CHAISE 33) pipe (Une pipe) PIPE 34) glands (ge,gea… sur des gros arbres GESTE, oui je vois ce que c’est…
des cahiers ?...) [G] 36) cœur (le cœur ?) COEUR 37) journal (journal) JOURNAL 38) louche (ch, ch… pour servir le liquide GESTE… ça va peut être me
revenir…) [L] 39) valise (c’est une… GESTE de porter) [V] (va…valise) VALISE 40) bison (Je vois ce que c’est mais…) [B] (biche ?) BICHE 41) genou (jambe) JAMBE 42) micro (c’est pour parler là comme ça GESTE) [M] (un mica, non,
non…) 45) poney (un lion) LION 46) serpent (une vipère) VIPERE 48) couronne (ça va sur la tête ça… GESTE) [C]
49) réveil (un réveil) REVEIL 50) gourde (c’est pour mettre de l’eau, je sais plus comment ça s’appelle)
[G] (non…) 52) train (c’est un train) TRIN 53) loupe (casserole) CASSEROL 54) lune (soleil) SOLEIL 55) latte GESTE [L] 57) cagoule (c’est une tête ce qu’il y a dessus ?) [C] (c’est un /a/ après ?
un/l/ ?) CAL 58) tomate (c’est pas sur… ya des courges…) COURGE 59) baleine (j’sais pas… ah, c’est un œil ça… un balet… non) BALET 60) hibou (on en voit la nuit, c’est un oiseau mais ça porte un nom…) [H]
(hibou !) HIBOU 61) plume (plume) PLUME 62) château (Château) CHATAU (commentaire gestuel) 63) druide (vous pouvez toujours mettre la 1ère lettre…) [D] (un di… ya
un /i/ après ?) DI 64) radio (Une radio) RADIO 65) verre (un vase) VASE 66) chapeau (un chapeau) CHAPEAU 67) fenêtre (fenêtre) FENETRE 68) râteau (un piogeot… piochon…) PIOCHON 69) scie GESTE (une scie) SCIE 70) hamac (pour se mettre dedans et puis… GESTE) [H] (habita… habi…
non) 71) crabe [C] (j’vois ce que c’est… ya des petits et ya des gros…) 74) clenche (c’est sur la porte GESTE DEICTIQUE… /vis/, non c’est pas
une /vis/…) [C] 75) tasse GESTE (un bol) BOL 76) jupe [J] (une robe… jupe GESTE) JUPE 77) paon (ah oui, ça c’est…) [P] (un paon ? non c’est pas un paon…) 79) puits (ça c’est… ya de l’eau là au fond…) [P] (pompe à eau, non ?)
POMPE à EAU 80) bureau (Bureau) BURO (ça s’écrit pas comme ça…) BUREAU
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche s ≠
1-trompett e + + 2- bot te + 3-fao n + + + 1 4- igloo + + + 1 5-arbr e + + 1 6-lam a + 7-phoque + + 8-râpe + + + 9-pai n + + 1 10-gant + + + 1 12-couet te + 1 13-guitare + + 1 14-be c + 15-renn e + + 18-talo n + 20-truell e + 23-oreill e + 24-tulip e + 25-vas e + + 1 26-lynx + + + 1 27-tenaille + + + + 3 28-assiett e + 29-volca n + + 36-coeu r + + 1 37-journal + 38-louche + + + 1 39-valise + + + + 2
Annexe 7 : M
r LD
oral
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
40-bison + + 41-genou + 1 42-micro + + + 2 45-poney + + 2 46-serpent + + + 1 48couronne + + + + 1 49-reve il + 50-gourde + + + + + 2 52-trai n + + 1 53-loupe + 54-lu ne + 1 55-latte + + 57-cagoule + + 1 58-toma te + + 59-baleine + + + + 3 60-hibou + + + 1 61-plum e + 62-châtea u + 63-druide + + + 2 64-radi o + 65-verr e + + 1 66-chapea u + + 1 67-fenêtr e + + 1 68-râteau + + + + + + 2 69-sci e + + + 1 70-hamac + + + 71-crab e + 74-clenche + + + 1 75-tasse + + + + 3
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche s ≠
76-jupe + + 2 77-paon + + + + 1 79-puits + + 2 80-bureau + + 1
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche s ≠
1-trompette + + + + 2- botte + + + + + 3-faon + + 4- igloo + ++ + + 1 5-arbre + + + 6-lam a + + 7-phoque + + 8-râpe + + + + 9-pain + + + 10-gant + + + + 12-couette ++ + 1 13-guitare + + + 14-bec + + 15-renne + + 18-talon + ++ + 20-truelle + ++ + 1 23-oreille + + + 24-tulipe ++ 25-vase + + + 26-lynx + + 27-tenaille + + + 28-assiette + + 29-volcan + 30-voiture + + 31-chaise + + + 33-pipe + + + 34-glands + + + + + + 36-coeur + + + 37-journal ++
Annexe 8 : M
r LD
écrit
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
38-louche + + + + 39-valise + + + + 40-bison + ++ 1 41-genou ++ 1 42-micro + + + + + 45-poney ++ + 1 46-serpent ++ + 1 48couronne + + + 49-reveil + + + 50-gourde + + + 52-train + + + 53-loupe + 54-lune ++ 1 55-latte + + 57-cagoule + + + + 1 58-tomate + + 59-baleine + + ++ + 1 60-hibou ++ + 61-plume ++ 62-château + + 63-druide + + + + 1 64-radio + + + 65-verre ++ + 1 66-chapeau + + + 67-fenêtre ++ 68-râteau + + + 1 69-scie + + + + 70-hamac + + + +
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
71-crabe + + + 74-clenche + + + 75-tasse + ++ + 1 76-jupe + + + + 77-paon + + + + + 79-puits + ++ + 1 80-bureau + + + + 1
Annexe 9 : corpus de dénomination orale de Mr RB
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT 1) trompette Trompotte, trompette 2) botte Bon des bon, bon, des bon... 3) faon Fin, fin ... fin 4) igloo i... igou, égou, igloo 5) arbre L’abre 6) lama Ama, ama, lama 7) phoque o… otarie 8) râpe Ra… rapette….râpe 9) pain Du pain 10) gant Des blan, un gant 11) lampe Lampe 12) couette Couverture, c’est une…, j’sais pas c’que ça veut dire 13) guitare Une… gature, gatare, ga, guitare 14) bec Bec 15) renne Caribo, caribo, caribo 16) ananas Ana…anasa, ana, ana, …ananas 17) cheveux Alors c’est le cheveux, mais c’est pas bon y’a autre chose 18) talon Alors c’est un talon 19) escalier Escalier 20) truelle Ah, tuelle, truelle 21) radis Ari, radis 22) marron Alors ça… gace, glace mais c’est pas ça… [m] mu, ma, ma, ma,
et ba ! masque mais c’est pas ça… ba oui masque mais… 23) oreille Les oreilles 24) tulipe Tulipe 25) vase Verre, verz nan, rev nan, zav nan, er, verz, ver, ver, verz, ver... 26) lynx Lèx, lynx 27) tenaille Nétaille, né…vé, né, nan ! ça y’est j’ai perdu… ah oui peut-
être, ténaille, ténaille 28) assiette Assiè, assiette 29) volcan Vèlcan, vèlcan, vèl… vèlcan ! volcan 30) voiture Autolomil, automabil nan, automal, auto, auto… automoln
automobiz, automil, automobile 31) chaise Chaise 32) pastèque Ah oui, çui-là… paskète, y’a un /s/, j’ai perdu ça y’est… une…
une… paskète, paskète, y manque quelque chose… ah oui paskète, paskète, paskète, paskète, paskète, paskète, paskète, pastèque. Voilà ça y’est je l’ai !
33) pipe Une pile, pèle, nan, une pipe, nan oui ! 34) glands Glands, ah là j’ai mis 35) lavabo Tavabo, tavabo, non, ah oui, tavabo. Une… ça y’est j’ai
perdu… ah oui tavabo. [l] valado non la, lavo, tavabo… [l] lavo… lavo… lavabo, voilà
36) cœur Le cœur 37) journal Le journal 38) louche Louche, alors là je mets louche mais…
39) valise Lav… lavise…lazive, zavi, valise 40) bison Bivon nan, zon, bison 41) genou Le genou 42) micro Micro 43) mouton Mouton 44) roue J’ai mis une roue mais… 45) poney Cheval 46) serpent Serpent 47) panier J’ai mis corbèl, corbiel, cor…cor… corbeille 48) couronne Ah, alors çui-là j’vois pas du tout…tron, le tron… c’est pas ça.
[k] k, k, …je vois c’que c’est évidemment, j’sais pas pourquoi çui-ci y vient pas
49) réveil Le reveil 50) gourde Ah, alors là sincèrement j’vois pas du tout c’que ça peut être.
Bon, j’pense au début bague, mais ça peut pas être ça… moi j’vois la télé moi. Ça c’est ça, ça c’est pour là. [g]. c’est pour monter là des fois ? non sincèrement j’vois pas du tout
51) pantalon Pantalon 52) train Le train 53) loupe Loupe 54) lune Soleil, non, c’est pas l’soleil. La lune, la lune 55) latte Mitre, mètre, mètre, remètre, non, mètre…[l] centi… centi…
centimètre, demi, demi, nan !demi, double, double mètre !non, double centimètre, nan ! après vous parlez avec les autres avec tout ça ?
56) plumeau Ah j’ai fait mais j’me rappelle plus… plumètre, plumètre, plu… plumeau
57) cagoule …une… coucou, une coubelle, cou, cou…, coubelle, ca, ca, ca, ca, ca cagou, cagou, cacouble, ca, ca… cablouette, nan, ca, cabou, cabou, cabou, déjà hein.cabou… cabou…
58) tomate Tomatre, tomatre, oh pardon. Comètre, une comètre, tomètre, tomate
59) baleine Alors ça c’est un… un baleize, baleize, c’est dur ça dit donc…un balin, leine, leine, leine, leine [b] baleize, baleine
60) hibou Hibon, hibu, hibou 61) plume Plume 62) château Un cho, château fort. Ah, l’fort ça y’est ! 63) druide Alors, le druide 64) radio Castron, crastor, castri… [r] crastra, tran, stor [r] … une ravi,
ravio, radion, radio 65) verre Verre 66) chapeau Chapeau 67) fenêtre Fenêtre 68) râteau Rapo, ratro, râteau 69) scie Scie 70) hamac A, amaca, hamac 71) crabe Grabe, grade, grade, grabe… [k] cra, nan gra, heu merde j’ai
perdu… gra, grabe, grade, crabe 72) tableau Télévo, télévior, té, té, télé, lélé, télé
73) gaufre Gou, goufre, gouvre, gaufre 74) clenche Alors ça c’est une porte, mais c’est pas ça hein, une porte, une
poignée ! 75) tasse Une tasse 76) jupe Jupe 77) paon Paon 78) houx Hu, houx 79) puits Pluvi, pluie… y’a pas un P là d’dans ? puits 80) bureau bureau
Annexe 10 : corpus de dénomination écrite de Mr RB
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT
1) trompette TOMP, TOMPETTE (comment y z’appellent ça, ça y’est j’ai perdu le nom)
2) botte BOTTE 3) faon BAMBY, FAON 4) igloo IGOOL 5) arbre ARBRE 6) lama A/ LAMA 7) phoque OTARIE 8) râpe (ah, comment s’appelle ça ?) FROMgE (bon d’accord ici mais
c’est pas ) [R]APE 9) pain PAIN 10) gant GANT 11) lampe (j’sais jamais dire quoi quelque chose parce que y’en a
plusieurs, toujours, toujours. J’y arrive jamais celui-là, y’a plein de choses) [L]AMPE
12) couette (là c’est pareil, j’vais dire comme ça) COUVERTE (mais y’a d’autres mots que j’connais pas bien, chez moi c’est pas pareil alors j’me rappelle plus)
13) guitare GUITARE 14) bec BEC 15) renne CARIBOU (alors çui-là c’est…) 16) ananas ANNAS 17) cheveux CHEVEAU, ( comme ça mais…c’est pas bon) CHAVEUX (ça
va pas, ça va pas du tout) CHEVEUX 18) talon PIED (ah, pardon !) TALON 19) escalier ESCALIER 20) truelle (ah, j’suis maton moi alors, enfin au début) TRE (c’est trop
facile, pourquoi j’y arrive pas. Je connais vraiment mais… c’est bizarre ça)
21) radis RADIS 22) marron (qu’est ce que c’est que ça ? ça existe ça ? il est bizarre alors. Je
vais faire comme ça et vous me direz après hein) MASQUE 23) oreille OREILLE 24) tulipe TUPICE (ça aussi ça va pas) TUPILE 25) vase VASE 26) lynx LYNX 27) tenaille (allez, j’vais pas trouver, encore une fois vous allez voir)
FENALILE (c’est pas bon non plus, y’a un [i]. C’est une… nan) TENAILLE
28) assiette ASSIETTE 29) volcan VALCON, VOLAN, VOCAN (nan j’trouve pas) 30) voiture AUTOMOBILE 31) chaise CHAISE 32) pastèque PASQUE, PASQ (il manque quelque chose. Un [a], nan…nan) 33) pipe PIPE
34) glands (ah, c’est joli. J’sais plus comment ça s’appelle. Ah, peut-être, oui) GLAND (c’est bon ? J’suis pas sur)
35) lavabo (nan, nan, nan plus.J’vais faire comme ça mais j’suis sur qu’y’a autre chose) LAVADO (Ah merde. Pardon ! c’est parce que j’voulais j’voulais autre chose moi)
36) cœur (ah oui) CŒUR 37) journal JOURN, JOURNAL 38) louche LOUCHE 39) valise VALISE 40) bison BISON (tout ça ? C’est bon allez-y) 41) genou GENOU 42) micro MICRO 43) mouton MONTON/ MOUTON 44) roue ROUE (non j’voulais autre chose) 45) poney (ah ba nan j’suis bête) CHEVAL 46) serpent SERPENT (stop, faut qu’on parle là, on discute […] allez hop,
on y va !) 47) panier (y’a plein de mots) CORBRE (ça va pas ça, c’est pas ça !)
CORBEILLE 48) couronne (ah, c’est pareil.bon, qu’est ce que ça peut être ? ça s’appelle
quoi ça ?c’est un…) [C] (ah, super ! elle est sympa hein…j’vois vraiment pas. C’est simple hein)
49) réveil REVEIL 50) gourde ( [montre avec son doigt] ça, d’accord, mais qu’est ce que ça
fout là ? on dirait une télé mais j’vois pas du tout ce que ça peut être) [G] (Avec un G ? j’vois pas du tout du tout)
51) pantalon PANTONO, PANTALON 52) train TRAIN 53) loupe LOUPE 54) lune LUNE (pour moi c’est ça hein, mais ça doit pas être ça) 55) latte (j’vais mettre un mètre, mais ça doit pas être ça hein ?)MER/
METRE (ça c’est un /d∅/, un / d∅/, c’est pas un D ? pour moi y’a deux mots)
56) plumeau (ah ouais, c’est joli, mais comment ça s’appelle aussi ? c’est pas chez moi ça. On va essayer de trouver çui-là quand même. Ah peut-être. Ah putain j’l’ai perdu. Ah oui !) PLUMEAU
57) cagoule [C] (alors si c’est comma ça j’mets deux mots. Mais vous en voulez qu’un. Ah ouais, ah ouais. J’l’ai perdu) CAGOULE
58) tomate ( tomate, tomate, tomate, tomate… ah !) TOMATE 59) baleine BALEINE 60) hibou (oh, c’est l’quel ? ba j’vais mettre çui-ci) HIBU/ HIBOU (y’a
pas de X hein ?) 61) plume PLUME ([se secoue la main] c’est dur vous savez, c’est tout ce
côté. maintenant ça va, mais avant !vous savez les pillules) 62) château CHATAU, CHATEAU FONT, FRO, FORD/ FORT (eh ben !) 63) druide (alors c’est un…ah oui peut-être. C’est un D, c’est un D…)
DRUIGE, DRUDE (non pas ça y’a un I) DRUIDE 64) radio FR, TRANSATEUR (c’est pas bon ça) 65) verre VERRE
66) chapeau CHAPEAU 67) fenêtre FENTRE , FENT(ah… c’est ça mais c’est pas ça hein ?)/
FENETRE 68) râteau RATEAU (nan c’est pas çui’là, j’allais faire autre chose) 69) scie SCIE 70) hamac HAMAC 71) crabe CRABE 72) tableau TELEVION, VEUR (ça suffit ?) 73) gaufre (j’mets quelque chose, on verra hein) GAUFRE mais c’est pas
c’que j’voulais, j’ai perdu…) 74) clenche ( c’est pas ça. J’ai quelque chose mais si j’mets ça ça suffit pas.
Bon allez hop mais c’est pas ça) SERRUTER/ SERRUTRE (y’a un R, c’est pas bon du tout hein ?)
75) tasse (j’adore le café maintenant, ah oui voilà) TASSE 76) jupe (ah oui. Non !) [J]UPE 77) paon PAON 78) houx (c’est pas des /y/, /y/, nan) HOUX 79) puits (ah ouais peut-être peut-être mais…) PUIT 80) bureau BUREAU
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
1-trompette + + + 1 2- botte + + 2 3-fao n 1 + 4- igloo + + + 1 5-arb re + + 2 6-lama + + + 1 7-phoque + + 2 8-râpe + + + 1 9-pain + + 1 10-gant + + + + 2 11-lampe + 12-couette + + + 2 13-guitare + + + + 2 14-bec + 15-renne + 1 16-ananas + + + 1 17-cheveux + + + 1 18-talon + + 1 19-escalier + 20-truelle + + + + 1 21-radis + + + 1 22-marron + + + + + 2 23-oreille + + 1 24-tulipe + 25-vase + + + 1 26-lynx + + + 1 27-tenaille + + + + 1
Annexe11 : M
r RB
oral
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
28-assiette + + + 1 29-volcan + + + 1 30-voiture + + + + 1 31-chaise + 32-pastèque + + + + + + 2 33-pipe + + + + + 2 34-glands + + 35-lavabo + + + + + 1 36-coeur + + 1 37-journal + + 1 38-louche + + 39-valise + + + 1 40-bison + + + + 1 41-genou + + 1 42-micro + 43-mouton + 44-roue + + 1 45-poney + 46-serpent + 47-panier + + + 2 48couronne + + + 1 49-reveil + + 1 50-gourde + + + 51-pantalon + 52-train + + 1 53-loupe + 54-lune + + + + 2
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
55-latte + + 56-plumeau + + + + 1 57-cagoule + + + 1 58-tomate + + + + + 2 59-baleine + + + + + + + 2 60-hibou + + + 1 61-plume + 62-château + + + + + 2 63-druide + + 1 64-radio + + + + + 2 65-verre + 66-chapeau + 67-fenêtre + 68-râteau + + + 1 69-scie + 70-hamac + + + 1 71-crabe + + + + + + 1 72-tableau + 73-gaufre + + + 1 74-clenche + + 75-tasse + + 1 76-jupe + 77-paon + 78-houx + + + 1 79-puits + + + + + 1 80-bureau +
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
1-trompette + + + 1 2- botte + 3-faon + + 1 4- igloo + 1 5-arbre + 6-lama + + 1 7-phoque + 1 8-râpe + + + + + 2 9-pain + 10-gant + 11-lampe + + 12-couette + + + 2 13-guitare + 14-bec + 15-renne + + 16-ananas + 1 17-cheveux + + + + 1 18-talon + + 19-escalier + 20-truelle + + 1 21-radis + 22-marron + + 23-oreille + 24-tulipe + + + 1 25-vase + 26-lynx + 27-tenaille + + + + + + + 1
Annexe 12 : M
r RB
écrit
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
28-assiette + 29-volcan + + + 1 30-voiture + 31-chaise + 32-pastèque + + + + 1 33-pipe + 34-glands + + + 35-lavabo + + + 1 36-coeur + + 37-journal + + + 1 38-louche + 39-valise + 40-bison + + 41-genou + 42-micro + 43-mouton + + + 1 44-roue + + 45-poney + + 46-serpent + + 47-panier + + + + + 2 48couronne + + + 49-reveil + 50-gourde + + 51-pantalon + + + 1 52-train + 53-loupe + 54-lune + +
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche s ≠
55-latte + + + + + + 1 56-plumeau + + 57-cagoule + + 58-tomate + + 59-baleine + 60-hibou + + + + + 1 61-plume + + 62-château + + + + 1 63-druide + + + + + + + 1 64-radio + + + 1 65-verre + 66-chapeau + 67-fenêtre + + + + 1 68-râteau + + 69-scie + 70-hamac + 71-crabe + 72-tableau + + + + 1 73-gaufre + + + 74-clenche + + + + + + 2 75-tasse + + 76-jupe + + 77-paon + 78-houx + + + 1 79-puits + + 80-bureau +
Annexe 13 : corpus de dénomination orale de Mr MB
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT 1) trompette tron 2) botte Boc… bo…boc 3) faon Lambi, tient 4) igloo Gloui, gloui 5) arbre Comment on dit… [a] a… 6) lama Plaba 7) phoque Ora…oradi 8) râpe Gla. Euh, glach, glach 9) pain Plan 10) gant Doigt, ça j’le sais celui-là 12) couette Couec, couette 13) guitare Geo, non. Gio, non. [g] gui-are 14) bec Coq 15) renne Bac… [r] rel… 18) talon J’l sais toujours pas, c’est au coin de la fig… c’est quoi ça… le,
comment vous m’avez dit, tops vous m’l’avez pas dit. [t] c’est p’etre le… ta…
20) truelle Prate 23) oreille Rui, rui, la ruie. [o] oruie, la ruie 24) tulipe Ch…j’en ai acheté ya pas longtemps, pour ma femme en plus.
Comment on dit ça ? [t] pr… alors c’est R, je cherche un autre nom. J’cherchai C, A, deux E, R… c’est pas bon ?
25) vase Pase 26) lynx Un chat 27) tenaille Cui…une poui, [t] taille ou tale, pas loin 28) assiette Ça c’est une assoi… ach… avoi… [a] a-tète, atète 29) volcan Ah ben encore celui-là…Je cherchais à vous le dire ça mais j’ai
pas réussi à le ressortir tout à l’heure… vol… voltan 30) voiture Voiture 31) chaise Tuair… [ch] ch…cheur, chair 33) pipe Pe, pame…non c’est pé… pipe 34) glands Gland 36) cœur Pleur 37) journal Le voiture… non, [j] le… ça fini bien par –al… le jouinal 38) louche Ah celle-là vous m’ennuyez… c’est une queue, un truc pour,
euh… [l] s… soupe, c’est une soupe. [l] soupe. 39) valise Voiture 40) bison Toujours encore le machin… le gros costaud là, vous l’savez
vous ? vous voulez rien dire vous… bi-rian, birian, pas loin 41) genou Encore le genou 42) micro Crio, crio 45) poney Choual 46) serpent Se-cran, j’sais pas comment on dit… secran, non, secran… [s]
senan 48) couronne Euh, la reine d’angleterre, une roye, role 49) réveil Reil, c’est pas mal ça… r… rian
50) gourde Gu… c’est pour boire de l’eau…gu… gurde… gourde, gourde 52) train Ah, un petit chat, petit chien… un joli chien 53) loupe Ah c’est le… ça sort pas… [l] … ça j’le connais celui là 54) lune L-U-N-E j’peux dire aussi comme ça ? lu… lurne, lurne 55) latte Alors ça je sais pas, c’est quoi votre truc. [r] r… Je sais pas ce
que c’est. 57) cagoule Cagibar 58) tomate Cui…creul… [t] t…t… bon ben j’sais pas… quand j’vous dis C-
I-R… vous m’le direz à la fin ? 59) baleine Ça c’est la baleine, ça je sais. 60) hibou Ça c’est le ch…ch… choute 61) plume Le pampe 62) château Euh… raouge… [ch] ché… cha… c’est le chat un peu plus grand
quoi 63) druide Mouise, non c’est pas celui là… D-U-I-S-E 64) radio Ça j’sais plus comment on dit… loto… roto…ra…té 65) verre Bar, un bar 66) chapeau Cha…geo… chageo 67) fenêtre Pouère, une pou…. Poire… P-O… [f]… fe-nère 68) râteau Comment on appèle ce truc, j’retrouve plus… c’est le… raison,
rason 69) scie Euh…chi, scie 70) hamac Le rec, lerec 71) crabe Crope, crape, crabe 74) clenche Poignée 75) tasse Cate…cave…cage… j’veux le retrouver…. C-A-deux S-E, case 76) jupe Tutu, [j] ju… non c’est tutu… jiron, un truc comme ça, mais c’est
pas ma spécialité… 77) paon Pari, pa, paon, le paon 79) puits Cro, prui, puits 80) bureau Le tario, tario,… burde, bure
Annexe 14 : corpus de dénomination écrite de Mr MB
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT 1) trompette Trombe (je sais pas ce que c’est mais…) 2) botte Galle 3) faon Banby/bamby (ah, c’est mignon, je vais essayer, je sais pas si
c’est comme ça) 4) igloo Bhooch 5) arbre (comment ça s’appele ?) Aube/ aubee/ arbee 6) lama Lama 7) phoque Ortonè 8) râpe Gatte/ ratte (un truc qu’on gratte la pr… /gate/ mais je connais
pas l’nom) 9) pain Cain, pain 10) gant (2 ratures) gang/gung 12) couette Coutte 13) guitare Violon/ wiolon 14) bec pic/ qic (bec, bec, bec… tient c’est marrant) 15) renne renne (yen a certains mais pas tous) 18) talon [t] 20) truelle Treulle (c’est un truc comme ça) 23) oreille ouielle (ça penche un peu, c’est un peu sale) 24) tulipe Lys/ fys (comment ça s’écrit ? voilà je triche un peu…) 25) vase Vare/ vave (j’sais plus, un voa) 26) lynx Chat (c’est celui là que je connais) 27) tenaille couille (je sais plus) 28) assiette plat 29) volcan mont (comment ça se dit ?) 30) voiture Automoble 31) chaise (la 1ère lettre c’est quoi déjà, un C ? vous allez me fatiguer là,
vous vous rendez pas compte !) cha, chaise/ chaiee 33) pipe g, copie 34) glands Gancs/ bancs (ça commence par un G, gland, gland, gland) 36) cœur cœur 37) journal joun, lette 38) louche (Comment ça s’appele ce truc, j’suis pas un spécialiste, je le
trouve quasiment…) [l] 39) valise vaiv, vorolle ([V] oui le O, j’le connais le O) 40) bison blaffe/ bluffe 41) genou g, guenou/ genou (il devrait pas y avoir de faute là) 42) micro moro/ maro 45) poney chevel/ cheval 46) serpent v, ven, coulcwère 48) couronne coronne (la reine d’Angleterre ça) 49) réveil reviel 50) gourde gau, gaude 52) train tain/tair 53) loupe boupe (loupe, loupe, loupe, loupe) 54) lune luve, lunse/lune (c’est marrant, ça s’écrit pas comme ça)
55) latte (c’est un truc, j’connais pas) [l] 57) cagoule feulle/ faulle (ça vous fait rigoler aussi ?) 58) tomate (comment on va l’dire ça tient ! je sais pas ce que je vais
mettre. [redemande la consigne] Vous passez ça sur 3 ou 4 jours, vous êtes pas gênée vous !) couteelle/ coutarlle
59) baleine Faleine/ baleine 60) hibou cheve (comment y zappèlent ça ?) 61) plume lampe (c’est pas le bon signe ça) 62) château fart/fort 63) druide druide (c’est dans le roi lion ça) 64) radio (rature) [r] 65) verre verre 66) chapeau chaqureau, chopeau/ choqeau (non c’est pas ça, il en manque
une entre les 2, p/q j’arrive pas à dire entre les 2) 67) fenêtre fetevoile 68) râteau (rateau) radau/ ratau FATIGUE 69) scie scea/ scep (c’est bientôt fini là ? yen a combien en tout ?) 70) hamac hamac 71) crabe crabe 74) clenche poutée/ poupée 75) tasse tasse 76) jupe toto, tutu (un titu, un toutou, non comment on dit pour les
gamines ? kutu !) 77) paon paon 79) puits puts/ put/ pots (plu… comment on dit ?) 80) bureau baqner, p, beu (travailler)
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche ≠
1-trompette + 1 2- botte + + 1 3-faon + + + 2 4- igloo + 1 5-arbre + + 6-la ma 1 + 7-phoque + + + 2 8-râpe + + 1 9-pain + 1 10-gant + + 1 12-couette + + + 1 13-guitare + + + 1 14-bec + 1 15-renne + + 1 18-talon + + + 2 20-truelle + 1 23-oreille + + + 2 24-tulipe + + + + 2 25-vase + 1 26-lynx + 27-tenaille + + + + 2 28-assiette + + + 2 29-volcan + + + 1 30-voiture + 31-chaise + + + 1 33-pipe + + + + 1
Annexe 15 : M
r MB
oral
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche ≠
34-glands + 36-coeur + 1 37-journal + + + + + 2 38-louche + + + + + 2 39-valise + + 40-bison + + + + + 2 41-genou + + + 1 42-micro + 1 45-poney + 46-serpent + + + + 1 48couronne + + + + 3 49-reveil + + + 1 50-gourde + + + + 2 52-train + + + 2 53-loupe + + + 1 54-lune + + ++ 1 55-latte + + 57-cagoule + 1 58-tomate + + ++ 1 59-baleine + + + 1 60-hibou + + + + 3 61-plume + + 2 62-château + + + + + 2 63-druide + + + 1 64-radio + + + 1
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche ≠
65-verre + + 2 66-chapeau + + 1 67-fenêt re + + ++ + 2 68-râteau + + + + 2 69-scie + + + 1 70-hamac + + 2 71-crabe + + + 1 74-clenche + 75-tasse + + ++ 1 76-jupe + + + + 2 77-paon + + + + 2 79-puits + + + 1 80-bureau + + + 2
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche s ≠
1-trompette + + 1 2- botte + 1 3-faon + + + + 2 4- igloo + 1 5-arbre + + + 1 6-lama + 7-phoque + 1 8-râpe + + + + 1 9-pain + + 1 10-gant + + + 1 12-couette + 1 13-guitare + + + 2 14-bec + + + + + 1 15-renne + + 18-talon + 20-truelle + + 1 23-oreille + + 1 24-tulipe + + + + + 2 25-vase + ++ + + 1 26-lynx + + 27-tenaille + + 1 28-assiette + 1 29-volcan + + + 1 30-voiture + 1 31-chaise + + + + 1 33-pipe + + 1 34-glands + + + + 1
Annexe 16 : M
r MB
écrit
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
36-coeur + 37-journal + + + 2 38-louche + + + 39-valise + + + 1 40-bison + + + 2 41-genou + + + + + 1 42-micro + + 1 45-poney + + + 1 46-serpent + + + 2 48couronne + + 2 49-reveil + 1 50-gourde + + 1 52-train + + 1 53-loupe + + 1 54-lune + + + 1 55-latte + + 57-cagoule + + + 1 58-tomate + + + 1 59-baleine + + 1 60-hibou + + 1 61-plume + + 62-château + + + 2 63-druide + + 64-radio + + 65-verre + 66-chapeau + + + + + 1
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche s ≠
67-fenêtr e 1 + 68-râteau + + + + + 1 69-scie + + + 1 70-hamac + 71-crabe + 74-clenche + 75-tasse + 76-jupe + + ++ + + 2 77-paon + 79-puits + + + + 1 80-bureau + + + 1
Annexe 17 : corpus de dénomination orale de Mr LM
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT 1) trompette Trompette 2) botte Heu… botte 3) faon Heu… j’sais pas, le ptit de la… j’sais pas comment y s’apelle
ce ptit… [f]… vous voulez pas m’le dire ? 4) igloo L’igloo 5) arbre L’arbre 6) lama Le… lama 7) phoque Le phoque 8) râpe Ah putain le.. le… [r] râpe 9) pain Le pain 10) gant Le gant 11) lampe La lampe 12) couette Faut pas qu’j’dise le lit donc…le drap 13) guitare Le…le…la guitare 14) bec Le bec 15) renne Le cerf 16) ananas L’ananas 17) cheveux Les cheveux 18) talon Le… comment j’l’ai dit tout à l’heure… c’était le.. talon 19) escalier L’escalier 20) truelle La truelle 21) radis Le…le… putain…radis 22) marron J’sais pas c’que j’ai mis…j’sais plus c’que j’ai dit…[m] le
marron 23) oreille L’oreille 24) tulipe La fleur heu… la tulipe 25) vase Le.. le vase 26) lynx Alors ça on l’a pas lu, moi j’disais le ptit, le… commentc’est…
[l] le ? le… 27) tenaille Tenaille 28) assiette Assiette 29) volcan Le.. pourquoi j’trouve plus d’un coup.. le…parapente non…
[v]un quoi ? un volcan 30) voiture La voiture 31) chaise La chaise 32) pastèque Le le le le le… manger comme ça (GESTE), comment c’était,
je sais plus. [p] le p, p, j’en sais rien 33) pipe La pipe 34) glands Le gland 35) lavabo Lavabo 36) cœur Le coeur 37) journal Le journal 38) louche La (GESTE) … dans la soupe il faut la… tru- non, je sais plus
[l] c’est, c’est nul j’arrive plus à dire, la louche 39) valise La valise 40) bison Le..pff… bœuf
41) genou Le genou 42) micro Le micro 43) mouton Le chèvre 44) roue Le…la roue 45) poney Le cheval 46) serpent Le serpent 47) panier Le panier 48) couronne … la couronne 49) réveil Le réveil 50) gourde La gourde 51) pantalon Le pantalon 52) train Le train 53) loupe La loupe 54) lune La lune 55) latte La règle 56) plumeau Le… pff… putain j’en sais rien… [p] l’autre jour j’l’avais
trouvé mais… 57) cagoule La cagoule 58) tomate La tomate 59) baleine La baleine 60) hibou Le hiboux 61) plume La.. le, le.. la plume 62) château Le château 63) druide Le… comment on appelle… le le le le le le le druide 64) radio Le.. la… oh putain comment on a dit lui… [r] radio 65) verre Verre 66) chapeau Chapeau 67) fenêtre Fenêtre 68) râteau Râteau 69) scie Scie 70) hamac Alors je sais plus, avec un P j’crois, non un G je sais pas, j’ai
trouvé mais… 71) crabe Crabe 72) tableau Tableau 73) gaufre Pff… c’est avec un truc, un G non, je sais plus… [g] je sais
plus, je connais très bien, ce…ce… 74) clenche Poignée 75) tasse Tasse 76) jupe Robe 77) paon Dindon, dinde, dindon, dinde…dindon ! 78) houx Putain mais lui aussi j’l’ai écrit… gui 79) puits Puits 80) bureau bureau
Annexe 18 : corpus de dénomination écrite de Mr LM
MOT CIBLE PRODUCTION DU PATIENT 1) trompette Tromette (trompette, y’a p’têtre 2 T-E) 2) botte (ça c’est… botte, c’est botte hein ?) Bote (j’sais pas si y’a 2 T
ou pas) 3) faon (putain, j’me souviens plus comment il s’appelle. Je sais pas)
[F] je sais pas, ça m’dit quelque chose. Normalement je sais) 4) igloo (Igloo) Iglou (putain j’suis dans la merde) 5) arbre ( arbre) Arbre 6) lama (un lama ? un la-ma) Lamat (j’sais pas si faut un T) 7) phoque (heu… phoque. Putain mais j’sais plus l’écrire) Fouge (pho…
pho… j’en sais rien du tout) 8) râpe (c’est un coupé ça, couper le gruyère, un coupe fruit) [R]
(rouleur, non.. j’vois tout à fait ce que c’est) 9) pain (pain) pain 10) gant Gant [ferme les yeux et écrit dans le vide avec son crayon] 11) lampe (allume, allumer, allum-li) [L]ampne 12) couette (le duvet) le dufé (attendez, j’ai du m’planter là !) 13) guitare (la guitare, gui-ta-re) guitare 14) bec (bec, bec, putain j’sais pas si c’est ça, B-E-U C ?) bec 15) renne (un cerfe, faut l’écrire ?) cerfe 16) ananas (anana) anana 17) cheveux (cheveu, un cheveu, ch…ch…) cheveu 18) talon (le talon) le tallon (j’sais pas si c’est ça) 19) escalier (la rampe… ah, c’est l’escalier) l’escalier (L’es…ca-lier. I-E-R
je pense) 20) truelle (truelle) urelle (tru-elle, putain comment j’l’écrit ça. Tru-selle) 21) radis (heu…radis, un radis. Une radis ?) radie 22) marron (… marron…) marons (j’sais pas si faut de S) 23) oreille (oreille) oreille (putain qu’est ce que c’est ça, j’l’ai écrit
quelque fois hein oreille) 24) tulipe (fleur, mais faut dire…) [quelle fleur ?] ( tulipe, c’est tulipe)
tulipe 25) vase (vase) Vaso (va-se, va, va-se) 26) lynx (oulala, çui-là c’est un… un sphynx.non) [L] (putain j’vois pas,
j’sais pas) 27) tenaille (tenaille) Tenaille (putain mais comment j’ai écrit c’truc) 28) assiette (assiette) Assiette (a-ssiette, elle m’la fait réciter c’truc, assi-
assiette, j’sais pas si c’est ça hein) 29) volcan (volcan, vol…vol…) le vod (oulalal j’ai fait n’importe quoi
excusez moi ; le vol-can) le vogant 30) voiture (voiture, voi-tu-re, voiture) voiture 31) chaise (chaise, chai-se) chaise 32) pastèque (anana, non pas là. On mange ça comme ça là [GESTE],
comment ça s’appelle je sais pas) [P] (pachtron non) 33) pipe (pipe) pipe 34) glands (gland, ouais j’crois q’c’est des glands) gan 35) lavabo (lavabo, la-…) l’avablo (c’est un V hein, -bo)
36) cœur (cœur) cœur 37) journal (journal) jarnal 38) louche (louche, c’est un O hein. Louche, lou-che, ch) louche 39) valise ( va… ze…ze) valise 40) bison (j’sais l’mot en anglais, mais alors en français ! … buffle) bufe 41) genou (genou) jeunou 42) micro (micro) micreau (cr- cro j’mettrai, E-A-U, j’mettrai qu’un O) 43) mouton (chipe, chèvre, j’sais pas si c’est l’bon hein) cherve 44) roue (roue, r…roue) roue (avec un E, j’sais pas) 45) poney (cheval, faut pas dire autre chose là ? cheval) cheval 46) serpent (serpent, ou vipère, ou serpent. Serpent) serpan 47) panier ( panier) pannier (2 N, c’est un N hein !) 48) couronne (couronne, alors couronne, cou… putain, cou- cou- cou,
manque un H hein ?) chouron 49) réveil (réveil) reveil (ré-veil, je laisse comme ça) 50) gourde (une gourde, gou gou gou gou gou, une gou-rde, gou…)une
graude 51) pantalon (pantalon) pantalon 52) train (train) train 53) loupe (loupe, L-O-U, loupe) loupe (lou-pe) 54) lune (lune, oui lune) lune 55) latte (heu…règle) régle (rè-gle) 56) plumeau (chiffon, mais c’est pas chiffon, c’est l’truc pour enlever la
poussière, on va l’appeler comme ça, la poussière, la P-O-U ssière) la pausiere
57) cagoule (c’est cagoule. Putain mais j’sais même plus comment on écrit ces trucs. Ca-, attend, ca-goule) cagoule
58) tomate (trouille, non, comment ça s’appelle un…j’vais vous l’dire. C’est une tomate. To-to-ma-t-tomate) tomate
59) baleine (baleine) baleine (E-I hein) 60) hibou (hibou, putain hibou heu...j’crois qu’y faut un H) Hibou (B-O-U
hein, on est bien d’accord ?) 61) plume (plume, p-p-p-p) plume (plu-me) 62) château (chateau, putain) chateau 63) druide (heu, guide…druide, d- druide) druide (dru-ide) 64) radio (poste, poste ?) porte (c’est un R hein poste ) 65) verre (verre) verre (j’pense qu’y’a des fautes, mais bon) 66) chapeau (chapeau) chapeau (je sais pas si ça s’écrit comme ça) 67) fenêtre (fenêtre, c’est une fe-, hein, c’est une fe-) fenettre (j’sais pas si
c’est ça) 68) râteau (râteau) rateau (putain, ra-teau, je sais pas) 69) scie (scie) scie (j’sais pas si vous voyez là, j’vais refaire, la scie) 70) hamac (comment ça s’appelle pour dormir ça ? putain pour dormir ça
s’appelle comment ? j’sais pas) [H] (gui, gui, gui, gui, putain. Je sais pas c’que c’est que ce H ; y revient pas)
71) crabe (crabe) scabe (cra-be) 72) tableau (tableau, ta-bl, ah putain, E-A-U) taleau 73) gaufre (crêpe, mais c’est pas une crêpe, c’est une…[G] (un code, un
coude, merde j’l’ai trouvé heu… je sais pas… attends 2
minutes… j’m’en souviens plus) 74) clenche (poignée) poiner (merde c’est un O, j’ai mis qu’un N mais bon) 75) tasse (tasse) tasse (ta-sse) 76) jupe (robe) robe (ro-ro-be) 77) paon (putain, avec son grand machin lui, j’ai oublié…paon ! pan
heu..pan pan pan) pant (j’mets un T ça s’trouve y’a rien) 78) houx (i, le i j’pense que c’est ça) Le His 79) puits (un puits…ui…un puits) un puit (I-T, allez puits I-T) 80) bureau (et un bureau, bu… un dureau, un bu !putain, un bu-, un bu-,
bureau, y’a un U hein ?)un dureau
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche s ≠
1-trompette + 2- botte + 3-faon + + 1 4- igloo + + 1 5-arbre + + 1 6-lama + + 1 7-phoque + + 1 8-râpe + + + 1 9-pain + + 1 10-gant + + 1 11-lampe + + 1 12-couette + + + 2 13-guitare + + 1 14-bec + + 1 15-renne + + 2 16-ananas + + 1 17-cheveux + + 1 18-talon + + + 1 19-escalier + + 1 20-truelle + + 1 21-radis + + + 1 22-marron + + + + 1 23-oreille + + 1 24-tulipe + + + 2 25-vase + + 1 26-lynx + + 1 27-tenaille +
Annexe 19 : M
r LM
oral
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
28-assiette + 29-volcan + + + + + + 1 30-voiture + + 1 31-chaise + + 1 32-pastèque + + + + 2 33-pipe + + 1 34-glands + + 1 35-lavabo + 36-coeur + + 1 37-journal + + 1 38-louche + + + + + + + 3 39-valise + + 1 40-bison + + + 2 41-genou + + 1 42-micro + + 1 43-mouton + + 2 44-roue + + 1 45-poney + 46-serpent + + 1 47-panier + + 1 48couronne + + 1 49-reveil + + 1 50-gourde + + 1 51-pantalon + + 1 52-train + + 1 53-loupe + + 1 54-lune + + 1
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
persévération
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
Dénom
ination vide
Paraphasie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
Paraphasie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
Approche com
binatoire
Paraphasie constructive
Néologism
e
Paraphasies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
55-latte + 56-plumeau + + 1 57-cagoule + + 1 58-tomate + + 1 59-baleine + + 1 60-hibou + + 1 61-plume + + 1 62-château + + 1 63-druide + + + 1 64-radio + + + + 1 65-verre + 66-chapeau + 67-fenêtre + 68-râteau + 69-scie + 70-hamac + + 1 71-crabe + 72-tableau + 73-gaufre + + + 2 74-clenche + 75-tasse + 76-jupe + 1 77-paon + 1 78-houx + + 1 79-puits + 80-bureau +
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approche s ≠
1-trompette + + + 1 2- botte + + + + 3-faon + + 4- igloo + + + 5-arbre ++ 6-lama + + + + 7-phoque + + + + 1 8-râpe + + + + 9-pain + + 10-gant + 11-lampe + + + + 1 12-couette + + + ++ 2 13-guitare + + + 14-bec + + + + 15-renne + ++ + 1 16-ananas + + 17-cheveux + + + 18-talon + + + + ++ 1 19-escalier ++ + + ++ 1 20-truelle + + + 1 21-radis + + + 22-marron + + + 23-oreille ++ + 24-tulipe ++ 25-vase + + 1 26-lynx + + + + 27-tenaille ++ + 28-assiette ++ + 29-volcan + + + + + 2
Annexe 20 : M
r LM
écrit
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
30-voiture + + 31-chaise + + 32-pastèque + + + + 33-pipe + + 34-glands + + + 1 35-lavabo + + + 1 36-coeur + + 37-journal + + 1 38-louche + + + 39-vali se + 40-bison + + ++ 2 41-genou + + 42-micro + + + 43-mouton + + ++ 2 44-roue ++ + 45-poney + + + 46-serpent + + 47-panier + + + 48couronne + + + 1 49-reveil ++ + 50-gourde + + + ++ 2 51-pantalon + + 52-train + + 53-loupe + + + 54-lune ++ + 55-latte + + 56-plumeau + ++ + ++ 3 57-cagoule + + +
Production du mot-cible
modalisation Réponses gestuelles
Approches formelles Approches sémantiques
Approches cons-tructionnelles
Approches mixtes
Mot-cible
Imm
édiate
Après délai
Après appr.
Après aide
Faute ortho d’usage
Echec dénom
inatif
Erreur visuelle
Sur l’activité de déno.
Sur la déno produite
RA
TU
RE
paragraphie lexicale
Geste déictique
Geste référentiel
logatome
paragraphie segmentale
Par. Lexicale formelle
Cond.d’appr form
elle
Circonlocution form
elle
Par. Lexicale sémantique
Dénom
ination générique
Circonloc. référentielle
Approche flexionnelle
persévération
paragraphie constructive
Néologism
e
paragraphies mixtes
Conduites d’app. m
ixtes
Nom
bre d’approches ≠
58-tomate + + + + 59-baleine ++ + 60-hibou ++ + + 61-plume ++ 62-château + + + 63-druide + + + 1 64-radio + + + 2 65-verre ++ + 66-chapeau ++ + 67-fenêtre + + + + 1 68-râteau + + + 69-scie ++ + 70-hamac + 1 + + + 71-crabe + + 1 72-tableau + + + + 1 73-gaufre + + + + + 2 74-clenche ++ + 1 75-tasse ++ 76-jupe ++ 1 77-paon + + + + + 1 78-houx ++ ++ 2 79-puits + + + + ++ 1 80-bureau + + ++ + ++ 2
TABLES DES MATIERES
INTRODUCTION...…………….………………………………………………………………4 PARTIE THEORIQUE…………….…..………………………………………………………6 I- Théorie et aphasie ………………………...… …………………………… ………………..6
A- Courants théoriques et modèle......................................................................................... 6 1- .................................................................................. 6 L’apport de la neurolinguistique2- ................................................................. 6 L’apport de la neuropsychologie cognitive
B- Deux groupes d’aphasies (Sabouraud, 1995 ; Pottier, Touchon, et Ekelsberger, 1995 ; Ducarne, 1988 ; Godefroy et al., 2001).................................................................................. 8
1- ................................................................................................... 8 Les aphasies fluentes2- ............................................................................................ 9 Les aphasies non fluentes
II- Le langage oral…………………………………………………………………………….9
A- Eléments de linguistiques.................................................................................................. 9 1- Les unités linguistiques (Nespoulous, 1993 ; Lecours et Lhermitte, 1979). .......... 9 2- Les articulations du langage oral (Bonin, 1997) ................................................... 10
B- Langage oral et aphasie................................................................................................... 10 1- Le manque du mot (l’anomie) ................................................................................ 10 2- Les manifestations du manque du mot .................................................................. 11 3- Mise en évidence du manque du mot ..................................................................... 11
a- Tâche de dénomination d’images (Tran, Duquenne, Moreau, 2000).................... 11 b- Les différentes étapes de la dénomination orale d’images.................................... 12
4- ................................................................ 13 Les stratégies dénominatives (Tran, 2000)a- Les stratégies adaptatives ...................................................................................... 13 b- Les stratégies facilitatrices .................................................................................... 14 c- Les stratégies de compensation ............................................................................. 14
III- Le langage écrit ………………………………………………………..………………..15
A- Eléments de linguistique ................................................................................................. 15 1- .... 15 Les quatre unités linguistiques du langage écrit (Croisile, 1987 ; Lecours, 1996)2- ...................................................................... 15 Les trois articulations du langage écrit
B- Traitement du langage écrit : Les deux modalités fonctionnelles de l’écriture ......... 16 1- .............................................................................................. 16 Les processus centraux2- ...................................................................................... 16 Les processus périphériques
C- Langage écrit et aphasie.................................................................................................. 17 1- Tâche de dénomination écrite d’images : les différentes étapes (Bonin, 2002 ; Bonin, 2003) .................................................................................................................................. 17 2- Lien entre l’oral et l’écrit : le rôle des codes phonologiques dans l’accès aux codes orthographiques .................................................................................................................. 18 3- ........................................................................................................ 19 Les paragraphies
PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES………………………………………………….18
76
EXPERIMENTATION………………………………………………………………………..20 I- Présentation du protocole…………………………………………………………………..23
A- L’épreuve de dénomination orale .......................................................................... 23
1- ................................................................................................................ 23 DescriptionMatériel : ............................................................................................................... 24 Procédure et consignes : ....................................................................................... 24 Correction et normes : .......................................................................................... 24
2- .................................................................................................................... 24 Objectifs B- L’épreuve de dénomination écrite.......................................................................... 25
1- Description ............................................................................................................... 25 Matériel : ............................................................................................................... 25 Procédure et consignes : ....................................................................................... 25 Correction et normes : .......................................................................................... 25
2- Objectifs.................................................................................................................... 25 C- L’épreuve de désignation ........................................................................................ 26
1- Description ............................................................................................................... 26 Matériel : ............................................................................................................... 26 Procédure et consignes : ....................................................................................... 27 Correction et normes : .......................................................................................... 27
2- Objectifs.................................................................................................................... 27 D- Tests sémantiques .................................................................................................... 27
1- ........................................................................................... 28 Appariement sémantique2- ............................................................................................ 28 Tâches complémentaires
II- La population……………………………………………………………………………….28
A- Les critères de sélection........................................................................................... 28 B- Notre échantillon ..................................................................................................... 29
1- Mme IF ..................................................................................................................... 29 2- Mr LD....................................................................................................................... 30 3- Mr RB....................................................................................................................... 31 4- Mr MB ...................................................................................................................... 32 5- Mr LM ...................................................................................................................... 32
PRESENTATION DES RESULTATS…….…………………………………………………34 I- Le cadre d’analyse……………………………………………………………………….34
A- Une analyse dynamique........................................................................................... 34 B- Légende de la grille d’analyse (Tran, 2000) .......................................................... 34 C- Les différents constituants d’énoncé et leur intérêt dans l’analyse..................... 38 D- Le traitement des données ...................................................................................... 39
77
II- Les études de cas………………………………………………………………………...41 A- Mme IF ............................................................................................................................. 41
....................................................................................................... 41 1- Analyse quantitative......................................................................................................... 42 2- Analyse qualitative
a- Tableau 2 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mme IF ......... 42 c- Effets de fréquence et de longueur ......................................................................... 43 d- Désignation............................................................................................................... 43 e- Orthographe lexicale ............................................................................................... 43
B- Mr LD ............................................................................................................................... 44
1- Analyse quantitative .................................................................................................... 44 ......................................................................................................... 45 2- Analyse qualitative
a- Tableau 6 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr LD ........... 45 c- Effets de fréquence et de longueur ......................................................................... 46 e- Orthographe lexicale ............................................................................................... 46 f- Tests sémantiques :................................................................................................... 46
C- Mr RB............................................................................................................................... 48
1- Analyse quantitative .................................................................................................... 48 2- Analyse qualitative....................................................................................................... 49
a- Tableau 10 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr RB................. 49 c- Effets de fréquence et de longueur............................................................................. 50 d- Désignation................................................................................................................ 50 e- Orthographe lexicale.................................................................................................. 50
D- Mr MB.............................................................................................................................. 51
1- Analyse quantitative .................................................................................................... 51 2- Analyse qualitative....................................................................................................... 52
a- Tableau 14 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr MB................ 52 c- Effets de fréquence et de longueur............................................................................. 53 d- Désignation................................................................................................................ 53 e- Orthographe lexicale.................................................................................................. 53
E- Mr LM .............................................................................................................................. 54
1- Analyse quantitative .................................................................................................... 54 2- Analyse qualitative....................................................................................................... 55
a- Tableau 18 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr LM ................ 55 c- Effets de fréquence et de longueur............................................................................. 56 d- Désignation................................................................................................................ 56 e- Orthographe lexicale.................................................................................................. 56
DISCUSSION…….…………………………………………………………………………….57 I- Critiques………………………………………………………………………………….57
A- Le protocole expérimental ...................................................................................... 57 1- Intérêts et limites des épreuves de dénomination ................................................. 57 2- Limites du LEXIS.................................................................................................... 58
B- Intérêts et limites de notre analyse......................................................................... 59 II- Interprétation des résultats……………………………………………………………...60
A- En lien avec le type de pathologie .................................................................................. 60 1- L’aphasie non fluente : l’aphasie de Broca (Mme IF).......................................... 60 2- Les aphasies fluentes ............................................................................................... 60
a- Aphasie de conduction (Mr MB) .......................................................................... 60 b- Aphasie transcorticale sensorielle (Mr LM).......................................................... 61 c- Aphasie de Wernicke (Mr RB et Mr LD).............................................................. 61
78
B- En lien avec nos hypothèses ............................................................................................ 62 III- Discussion par rapport à la théorie……………………………………………………..63
A- Référence aux modèles théoriques ......................................................................... 63 1- Modèle de Caramazza et Hillis (1990) ................................................................... 63 2- Modèle de Bonin, Peereman et Fayol (2001) ......................................................... 65
B- Savoirs lexicaux préservés ...................................................................................... 66 IV- Apport de notre recherche………………………………………………………………67
A- Des pistes rééducatives ............................................................................................ 67 B- Des pistes de recherches .......................................................................................... 68
CONCLUSION…….…………………………………………………………………………..70
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………….71
79
Tables des graphiques
- Graphique 1 : Types de stratégies orales de Mme IF p.37
- Graphique 2 : Types de stratégies écrites de Mme IF p.37
- Graphique 3 : Efficacité des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mme IF p.37
- Graphique 4 : Composition des stratégies facilitatrices à l’oral chez Mme IF p.37
- Graphique 5 : Composition des stratégies facilitatrices à l’écrit chez Mme IF p.37
- Graphique 6 : Types de stratégies orales de Mr LD p.40
- Graphique 7 : Types de stratégies écrites de Mr LD p.40
- Graphique 8 : Efficacité des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr LD p.40
- Graphique 9 : Composition des stratégies facilitatrices à l’oral chez Mr LD p.40
- Graphique 10 : Composition des stratégies facilitatrices à l’écrit chez Mr LD p.40
- Graphique 11 : Types de stratégies orales de Mr RB p.44
- Graphique 12 : Types de stratégies écrites de Mr RB p.44
- Graphique 13 : Efficacité des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr RB p.44
- Graphique 14 : Composition des stratégies facilitatrices à l’oral chez Mr RB p.44
- Graphique 15 : Composition des stratégies facilitatrices à l’écrit chez Mr RB p.44
- Graphique 16 : Types de stratégies orales de Mr MB p.47
- Graphique 17 : Types de stratégies écrites de Mr MB p.47
- Graphique 18 : Efficacité des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr MB p.47
- Graphique 19 : Composition des stratégies facilitatrices à l’oral chez Mr MB p.47
- Graphique 20 : Composition des stratégies facilitatrices à l’écrit chez Mr MB p.47
- Graphique 21 : Types de stratégies orales de Mr LM p.50
- Graphique 22 : Types de stratégies écrites de Mr LM p.50
- Graphique 23 : Efficacité des stratégies à l’oral et à l’écrit chez Mr LM p.50
- Graphique 24 : Composition des stratégies facilitatrices à l’oral chez Mr LM p.50
- Graphique 25 : Composition des stratégies adaptatives à l’écrit chez Mr LM p.50
Tables des tableaux - Tableau 1 : Récapitulatif des patients p.29
- Tableau 2 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit (chez Mme IF) p.38
- Tableau 3 : Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes (IF) p.38
- Tableau 4 : Effet de fréquence (IF) p.39
- Tableau 5 : Effet de longueur (IF) p.39
- Tableau 6 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit (chez Mr LD) p.41
- Tableau 7 : Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes (LD) p.41
- Tableau 8 : Effet de fréquence (LD) p.42
- Tableau 9 : Effet de longueur (LD) p.42
- Tableau 10 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit (chez Mr RB) p.45
- Tableau 11 : Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes (RB) p.45
- Tableau 12 : Effet de fréquence (RB) p.46
- Tableau 13 : Effet de longueur (RB) p.46
- Tableau 14 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit (chez Mr MB) p.48
- Tableau 15 : Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes (MB) p.48
- Tableau 16 : Effet de fréquence (MB) p.49
- Tableau 17 : Effet de longueur (MB) p.49
- Tableau 18 : Comparaison des stratégies à l’oral et à l’écrit (chez Mr LM) p.51
- Tableau 19 : Savoirs lexicaux préservés et unités linguistiques atteintes (LM) p.51
- Tableau 20 : Effet de fréquence (LM) p.52
- Tableau 21 : Effet de longueur (LM) p.52
Table des schémas - Schéma 1 : Modèle simplifié du système lexical (Hillis et Caramazza, 1994) p.3
- Schéma 2 : Les trois articulations du langage oral (Bonin, 1997) p.5
- Schéma 3 : Illustration de l’hypothèse de l’autonomie orthographique
(Bonin, 2003) p.15
- Schéma 4 : Modèle de travail de l’encodage orthographique en dénomination
écrite de mots à partir d’images p.15