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Évaluation du Programme Régional sur la Gouvernance des droits de l’enfant en Afrique de l’Ouest: 2009-2014

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Évaluation du Programme Régional sur la

Gouvernance des droits de l’enfant en Afrique de l’Ouest: 2009-2014

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Cette production a été financée par le Gouvernement Suédois.La responsabilité du contenu incombe entièrement au créateur. Le gouvernementde la Suède ne partage pas nécessairement les opinions et les interprétations exprimées.

© Save the Children Suède 2016Auteur: Gorgui Sow, Moussa Faye et Amé Atsu DavidChef de projet: Rakeb Messele Aberra, Conseillere Regionale pour la gouvernance des droits de l’enfant pour l’Afrique de l’Ouest, Save the Children SuèdePhoto de couverture: Glenna GordonPhoto page: 15: Krista Armstrong / Save the Children, 21: Josh Hughes / Save the Children, 32: Jonathan Hyams / Save the Children, 42-48: Save the Children et CONAFE, 54: Jonathan Hyams / Save the Children, 63: Julien Lejour / Save the Children, 80: David Hartman / Save the Children, 87: Save the ChildrenConception: Anna L Andrén

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 3

Sommaire

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Acronymes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Résumé Exécutif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16 1.1 Contexte et objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16 1.2 Approche méthodologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17 1.3 Limites de l’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19

II. Contexte et présentation générale du Programme . . . . . . . . . . . . . . . . 22 2.1 Contexte du Programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 2.2 Présentation générale de l’évolution du programme régional GDE de SCS en Afrique de l’Ouest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 2.3 Présentation générale des objectifs du programme, des résultats attendus et des indicateurs pour la période 2009-2014 . . 26

III. Principaux résultats de l’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 3.1 L’impact du travail des coalitions pour les droits des enfants . . . . . 33 3.1.1 Impactdirectdel’appuitechniqueetfinancierdeSCS aux coalitions pour les droits de l’enfant au niveau national et régional . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 3.1.2 EffetindirectdusoutienfinancierettechniquedeSCS aux coalitions pour les droits de l’enfant . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 3.2 Questions de durabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 3 .2 .1 Écarts entre les secrétariats des coalitions nationales et les organisations membres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 3.2.2 Écartsentrel’UCOAetlescoalitionsnationales . . . . . . . . . . . 67 3 .2 .3 Faiblesse des compétences de plaidoyer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 3.2.4 Capacitéshumainesetfinancièreslimitéesdusecrétariat pourdesactionsefficaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 3.2.5Capacitéslimitéesàutiliserlesrapportscomplémentaires etlesobservationsfinalespourplanifieretmettreen œuvre un programme de plaidoyer holistique . . . . . . . . . . . . . . 70 3.2.6 Suiviinsuffisantdesactivitésderenforcementdes capacités et de plaidoyer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 3 .2 .7 Facteurs externes limitant l’impact du travail des coalitions . . . 72 3.2.8 QuestionsdedurabilitéauniveaudeSC . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest4

3.2.8.1 Absencedelienclairentreleprogramme régional GDE et programme régional PE . . . . . . . . . . . 51 3.2.8.2 Coordinationinadéquate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 3.2.8.3 Insuffisancedusuividutravaildescoalitions . . . . . . . . 53 3.2.8.4 DifficultésinternesauseindeSC . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

IV. Conclusion générale et recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

V. Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .61

VI. Annexe: Liste des personnes interviewées à SC et dans les pays cibles . 62

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Remerciements

Les consultants tiennent à remercier Save the Children pour la confiance placée en eux en leur confiant cette complexe et importante évaluation.

Nos remerciements particuliers vont à l’endroit de Mme Rakeb Messele Aberra, Conseillère Régio-nale pour l’Afrique de l’Ouest en Gouvernance des Droits de l’Enfant (GDE) de Save the Children Suède (SCS), basée à Abidjan, ainsi qu’à Mme Ouleye Deme, Spécialiste en GDE, et Birahim Sidibe, Coordinateur du Programme GDE, tous deux basés au Bureau Sénégal de Save the Children Interna-tional (SCI), qui nous ont fourni un appui technique et logistique tout au long de l’évaluation.

Nous sommes reconnaissants envers les répondants de SCS en Suède qui sont impliqués dans la mise en œuvre du programme GDE en Afrique de l’Ouest, les répondants de la Direction de SCI au Séné-gal, et toutes les personnes interrogées dans les différents pays qui nous ont fourni les informations nécessaires soit à l’occasion d’interviews face-à-face ou en nous envoyant par email le questionnaire semi-structuré rempli.

Nous voulons également donner une mention spéciale aux garçons et filles qui ont participé aux groupes de discussion en Gambie, au Niger et au Sénégal et qui nous ont éclairés sur la valeur ajoutée de la participation des enfants et comment la rendre plus significative.

Un grand merci aux secrétariats des coalitions nationales des droits de l’enfant de la Gambie, du Sénégal, du Ghana, du Niger, de la Guinée Bissau et du Bénin qui ont organisé toute la logistique qui nous a permis de rencontrer toutes les parties prenantes dans leurs pays respectifs.

Nous espérons que ce rapport sera utile pour orienter l’avenir du programme et renforcer son impact en faveur des droits des enfants.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest6

Acronymes

ACPF The African Child Policy Forum

AO Afrique de l’Ouest

Asdi Agence suédoise de développement international

AT Assistants techniques

BP Bureau pays

BP SCI CIV Bureau Pays de Save the Children International Côte d’Ivoire

BP SCI SEN Bureau Pays de Save the Children International Sénégal

BR Bureau regional

BRAOC Bureau régional de l’Afrique de l’Ouest et Centrale

CADBE Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant

CAEDBE Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant

CDDE Coalition pour la Défense des Droits de l’Enfant au Cap Vert

CDE Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant

CEA Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique

CEDEAO Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest

CLOSE Comité de Liaison des Organisations de la Société Civile Pour Les Droits de l’Enfant

CODEDIG Coalition des ONG pour la défense de l’Enfant en Guinée Bissau

Comité des NU Comité des Nations Unies Comité des Nations Unies sur les droits de l’enfant

CONAFE Coalition Nationale des Associations et ONG en Faveur de l’Enfant

CONIDE Coalition des Organisations Nigériennes des Droits de l’Enfant

CPA Child Protection Alliance

CPE Child Protection (Protection de l’enfance)

DCO Développement des capacités organisationnelles

EPU Examen périodique universel

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FGD Discussion Focus Group / Groupe de discussion

FODDET Forum des ONG de Défense des Droits de l’Enfant au Togo

FOSCAO Forum de la société civile ouest-africaine

GNCRC NGO Coalition on The Right of the Child

MAG Mesures d’application générales

OING Organisation internationale non gouvernementale

ONG Organisation non gouvernementale

OPAC Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés

OPSC Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants

OSC Organisation de la Société Civile

S&E Suivi et évaluation

SC Save the Children

SCI Save the Children International

SCS Save the Children Suède

UCOA Union des Coalitions de l’Ouest Afrique pour l’enfance

UE Union européenne

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Résumé Exécutif

Tous les pays de l’Afrique de l’Ouest ont ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE) et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (CADBE). Toutefois, ces instruments ne sont pas bien connus au niveau national et souvent, les États ne respectent pas leur engagement à soumettre des rapports périodiques aux mécanismes de suivi compétents. D’une part, la plupart des pays doivent des rapports au Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies (Comité de l’ONU) et autres mécanismes des droits de l’homme et de l’enfant, et d’autre part, l’envoi de rapports au Comité africain d’experts des droits et du bien-être de l’enfant (CAEDBE) n’est toujours pas consi-déré comme une priorité. Les ressources allouées à la réalisation des droits de l’enfant sont souvent inférieures à celles allouées à tous les autres secteurs et ne sont pas utilisées de manière efficace. Les coalitions pour les droits de l’enfant ont un rôle de suivi important à jouer, mais ne sont généralement pas assez fortes pour amener leurs gouvernements à répondre de leurs engagements vis-à-vis de la CDE et de la CADBE.

Save the Children Suède (SCS) a démarré son intervention en Afrique de l’Ouest en 1977 par un appui aux services de santé maternelle et infantile au Cap-Vert. Le travail de SCS s’est progressive-ment développé à partir de 2002 allant d’un projet de promotion des droits de l’enfant assez frag-menté avec des organisations partenaires individuelles dans quelques pays à un programme régional de Gouvernance des Droits de l’Enfant (GDE ) soutenant les coalitions tant au plan national que régional. L’objectif global du programme régional GDE était de pousser les États en Afrique de l’Ouest à mettre en application la CDE, la CADBE, et d’autres instruments internationaux et régio-naux des droits humains relatifs aux droits de l’enfant, en soutenant la société civile dans son rôle de veille et en renforçant les capacités des enfants à réclamer leurs droits. En 2010, SCS a soutenu l’idée émise par quatre représentants des coalitions du Sénégal, du Niger, du Mali et du Bénin de créer une plateforme régionale appelée l’Union des Coalitions Ouest-Africaines pour l’enfance (UCOA). Au fil du temps, l’UCOA s’est élargie à tous les quinze États membres de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ainsi, SCS a étendu sa couverture géographique dans la région à travers des activités de l’UCOA, qui comprenaient le renforcement des capacités au niveau régional, le partage d’expérience, et le plaidoyer au niveau régional. A l’heure actuelle, le programme GDE en Afrique de l’Ouest est financé par SCS et géré par le Bureau Sénégal de Save the Children International ; il est composé d’un programme pays GDE et d’un programme régional GDE. Le programme de pays est mis en œuvre par la coalition des droits de l’enfant au Sénégal, tandis que le programme régional est mis en œuvre par le biais des coalitions nationales en Gambie, au Ghana, en Guinée, au Niger, et au Togo et par la coalition régionale, l’UCOA.

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1 ParSavetheChildren(SC),onentendtoutelafamilleSavetheChildren,ycomprisSCIetlesmembresdeSC.

Après plusieurs années d’intervention, SCS a lancé cette évaluation dans le but d’évaluer l’impact du Programme régional de Gouvernance des Droits de l’Enfant et d’analyser les questions qui pourraient compromettre la viabilité du programme. Cette évaluation va mettre l’accent en parti-culier sur les résultats obtenus au cours de la période de 2009 à 2014. Elle devra fournir à Save the Children (SC)1 les enseignements tirés, des données probantes sur la valeur ajoutée et les limites des programmes régionaux GDE, mais également alimenter la discussion avec Save the Children International (SCI), ses partenaires et principaux collaborateurs sur les forces et les faiblesses de l’approche régionale du programme régional GDE.

Ci-dessous sont présentées les principales conclusions de l’évaluation:

Impact du programme régional GDE

Au cours de la période 2009-2014, SCS a investi dans le renforcement des capacités des coalitions à travers le développement des capacités organisationnelles (DCO) et l’appui institutionnel, ainsi que l’organisation de diverses formations thématiques dans des domaines tels que la programmation basée sur les droits de l’enfant, le plaidoyer, les droits de l’enfant et le secteur privé, et la budgéti-sation en faveur des enfants. SCS a également appuyé les activités de renforcement des capacités et de plaidoyer réalisées par les coalitions dans le but de renforcer la sensibilisation sur les questions de l’enfance, de suivi de la réalisation des droits de l’enfant, et pour créer un environnement où les enfants peuvent en toute sûreté exprimer leurs opinions sur les processus et les décisions qui les concernent. Ce soutien a eu les impacts suivants:

• Grâce aux formations organisées par les coalitions pour les droits des enfants, il y a maintenant une meilleure compréhension des dispositions de la CDE et de la CADBE par les fonctionnaires de l’État et de leur rôle dans le respect des procédures et recommandations des mécanismes de suivi. Cette meilleure compréhension a amené certains États à prendre les mesures nécessaires pour améliorer la présentation de leurs rapports aux mécanismes de surveillance des droits humains et de l’enfant. Sur la période 2009-2014, cinq des pays concernés par la présente éva-luation ont soumis leurs rapports périodiques au Comité des Nations Unies, un pays a ratifié le Protocole facultatif relatif à l’implication des enfants dans les conflits armés, quatre pays ont ratifié le Protocole facultatif relatif à la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornogra-phie mettant en scène des enfants, cinq pays ont soumis leurs rapports initiaux au CAEDBE, et sept pays ont présenté leurs rapports pour le premier cycle de l’examen périodique universel (EPU) dans la période 2009-2010 et sept autres dans la période 2012-2014. Bien que ces États aient commencé à prendre leurs engagements au sérieux, les coalitions pour les droits de l’enfant doivent continuer à faire pression sur leurs gouvernements respectifs pour assurer la soumission de ces rapports à temps.

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• Le programme régional GDE a renforcé les capacités des coalitions à mobiliser les acteurs des droits de l’enfant au niveau national, y compris les enfants eux-mêmes, à soumettre des rapports complémentaires et alternatifs au Comité des Nations Unies et au CAEDBE. Au cours de la période 2009-2014, six rapports complémentaires ont été soumis au Comité des Nations Unies, un rapport complémentaire au CAEDBE, et cinq rapports complémentaires à l’EPU. Selon le Comité des Nations Unies et le CAEDBE, les rapports complémentaires ont permis d’avoir une meilleure vue d’ensemble de la situation des enfants dans ces pays. Le CAEDBE a également observé que dans les pays où il existe une coalition des droits de l’enfant, le processus d’élaboration et de présentation du rapport a été suivi de manière plus efficace. Cependant, les membres du CAEDBE interrogés pour cette évaluation ont recommandé aux coalitions pour les droits de l’en-fant d’améliorer leurs rapports complémentaires en mettant en évidence les actions de plaidoyer concrètes menées au niveau national et régional et de fournir des recommandations concrètes pour faire progresser les droits des enfants dans leurs pays respectifs.

• Le programme régional GDE a renforcé les capacités des coalitions nationales et régionale en vue de créer un environnement propice et permettant aux enfants d’exprimer leurs préoccupations et opinions dans les interventions et les processus qui les concernent. La participation volontaire, sûre et inclusive des enfants dans la préparation et la soumission des rapports complémentaires et le suivi de la mise en œuvre des recommandations des mécanismes des droits humains deviennent une composante courante du programme.

• Grâce à l’expertise en matière de lobbying et de plaidoyer acquise à travers les diverses activités de renforcement des capacités prévues par le programme régional GDE , les coalitions nationales des droits de l’enfant ont su donner suite aux observations finales du Comité des Nations Unies en contribuant aux processus de plaidoyer qui ont conduit, entre autres, à l’adoption de diverses lois et politiques, au développement des systèmes de protection de l’enfant (Gambie et Sénégal), et à la rédaction d’un décret pour la mise en place d’un mécanisme national de coordination au Togo. Les coalitions pour les droits de l’enfant au Sénégal, en Gambie, au Togo, au Niger et en Guinée ont pu plaider pour l’allocation de ressources plus importantes et spécifiques pour la mise en œuvre des droits de l’enfant au niveau municipal. Par leurs activités de sensibilisation au niveau de la com-munauté et à travers les médias, les coalitions pour les droits de l’enfant ont contribué à éduquer les titulaires de droits et responsables sur l’importance et la valeur ajoutée de respecter les droits de l’enfant, et à aider les collectivités à mettre en place des mécanismes de protection des enfants.

• Depuis la création de l’UCOA, la collaboration avec le CAEDBE s’est vue renforcée et la sensibi-lisation régionale accrue à travers le Forum des Organisations de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO, qui est la branche de la société civile de la CEDEAO) pour pousser les États d’Afrique de l’Ouest à soumettre leurs rapports et à renforcer les mesures d’application. L’UCOA a également gagné un espace de sensibilisation important en intégrant le FOSCAO comme membre à part entière en charge des questions des droits de l’enfant.

• Le DCO et l’appui institutionnel fournis par SCS par le biais du programme régional GDE a

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permis d’assurer l’existence des coalitions nationales et régionale des droits de l’enfant à long terme. Ce soutien a permis aux coalitions pour les droits de l’enfant d’améliorer de façon notoire leurs structures de gouvernance et de gestion administrative et financière. Le niveau de profession-nalisme accru leur a également permis d’attirer des fonds supplémentaires d’autres donateurs.

• La création de l’UCOA a permis de renforcer l’échange de connaissances au niveau régional et de l’apprentissage chez les coalitions pour les droits de l’enfant. Avec le soutien de SCS, l’UCOA a développé un guide pour faciliter la préparation, la soumission et la présentation des rapports complémentaires au Comité des Nations Unies et au CAEDBE. L’UCOA a également facilité un apprentissage plus pratique et l’échange de connaissances entre les coalitions nationales.

En conclusion, l’impact décrit ci-dessus montre que les objectifs et les résultats attendus énoncés dans les plans de 2009-2012 et 2013-2015 ont été atteints dans une large mesure. Toutefois, ces réalisations doivent être soutenues, et les difficultés suivantes ont été relevées comme étant des facteurs susceptibles de compromettre la durabilité du programme. Les problèmes qui minent la durabilité du programme régional GDE ont été analysés au niveau des coalitions pour les droits de l’enfant et au niveau de SC.

Au niveau des coalitions

• En dépit de toutes les activités de renforcement des capacités visant à renforcer la collaboration et la synergie entre les membres des coalitions nationales pour pouvoir parler d’une seule voix, certains membres de certaines coalitions n’ont pas encore une compréhension claire du rôle de plaidoyer des coalitions nationales et de l’UCOA. Les coalitions doivent comprendre leur rôle qui est de mettre en place des stratégies permettant d’assurer une bonne sensibilisation à différents niveaux, pour représenter la voix de toutes les organisations de défense des droits de l’enfant dans le pays, et doivent être plus proactives dans la mise en place d’un mécanisme permettant aux membres de rester connectés et concentrés sur la vision et la mission de la coalition au-delà de la rédaction des rapports complémentaires.

• Bien que toutes les coalitions nationales s’accordent sur la valeur ajoutée de l’UCOA, l’organisa-tion régionale semble être un «géant aux pieds d’argile» parce que sa base (structure) est faible et elle est incapable de fournir les ressources humaines et financières nécessaires pour un plaidoyer conjoint et efficace au niveau national et régional. Il est nécessaire de procéder à une évaluation institutionnelle de l’UCOA en vue d’identifier la meilleure stratégie et structure à mettre en place pour soutenir sa mission.

• En dépit de toutes les activités de renforcement des capacités visant à renforcer la capacité tech-nique des coalitions pour les droits de l’enfant, les coalitions ne disposent toujours pas des capaci-tés techniques pour mettre en œuvre des plans de plaidoyer efficaces. Ceci est principalement dû au fait que les coalitions pour les droits de l’enfant – comme beaucoup d’autres ONG en Afrique – n’ont pas la capacité financière de recruter du personnel qualifié et compétent pour accomplir diverses tâches.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest12

• Bien que l’impact mis en exergue dans ce rapport montre que les coalitions pour les droits de l’enfant ont mené des activités qui ont contribué à l’application des observations finales, il reste encore beaucoup à faire pour rendre les processus de suivi plus systématiques, à la fois en termes de prise en charge des recommandations et de continuité, de régularité et de fréquence des rapports périodiques.

• Les coalitions semblent concentrer leurs activités sur les formations ayant peu de liens avec l’ensemble des activités de plaidoyer pour le changement à long terme. Pour avoir plus d’impact, les activités de suivi doivent être ancrées dans les plans stratégiques et plans d’action globaux.

• L’impact du programme régional GDE est également limité par des facteurs externes hors du contrôle des coalitions pour les droits de l’enfant. Bien qu’ils montrent maintenant un engagement fort à adopter de nouvelles lois et politiques visant à protéger les enfants, les États de la région ont encore des efforts à fournir pour allouer des budgets suffisants, développer suffisamment les capacités des ressources humaines et améliorer la coordination pour soutenir l’application des lois et politiques existantes. Dans certains pays, les urgences nationales ont eu un impact sur la mise en œuvre du programme régional. Cette situation appelle à l’inclusion de protocoles de réponse d’urgence dans le programme régional GDE.

Au niveau de Save the Children

• Il est capital d’établir un lien plus étroit entre le programme régional GDE et le Programme régional de Protection de l’Enfant (PE) pour assurer la durabilité des deux programmes.

• Il serait très important pour SCI d’élargir sa collaboration à d’autres organisations internationales, telles que Plan International et l’UNICEF, afin de maximiser son efficacité.

• Des visites de suivi sont des éléments essentiels du DCO et de la durabilité, et SC doit investir davantage dans les activités de coaching et le mentorat pour renforcer son soutien en DCO.

• Le lien entre le bureau pays de SCI qui assure la gestion du programme régional GDE et le bureau régional SCI (BR) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centrale (AOC) doivent être renforcés afin de maximiser l’impact du programme régional de GDE. Il est nécessaire de réfléchir à la valeur ajoutée de tous les principaux pays qui reçoivent actuellement un financement direct de SCS et procéder à une restructuration si nécessaire.

• SC pourrait envisager de transférer certaines coalitions à d’autres organisations internationales qui seraient intéressés à soutenir ces coalitions en vue d’assurer la durabilité de l’impact du programme régional GDE.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 13

Recommandations

Au niveau de SC

Documenter et partager les bonnes pratiques SCS doit analyser et documenter les résultats obtenus grâce à son approche régionale en Afrique et au-delà, ce qui lui permettra de mieux promouvoir et ‘vendre’ l’approche régionale au sein de SCI.

Promouvoir la GDE au sein de SCI BR SCS doit mieux communiquer à SCI BR les résultats du programme régional GDE et son impact ultérieur et valeurs ajoutées sur la protection des enfants et d’autres aspects des droits des enfants.

Développer une stratégie claire pour l’approche régionale SCS devrait élaborer une stratégie claire pour son approche régionale basée sur les enseignements tirés.

Établir un lien plus étroit entre les programmes régionaux de GDE et de PE SC doit entreprendre une réflexion plus holistique et sur le long terme sur la meilleure manière de créer un lien entre les programmes régionaux de GDE et de PE pour leur permettre à tous les deux d’avoir un plus fort impact.

Revoir le système de S & E pour le programme régional de GDE et le format des rapports Le programme régional GDE est un programme à long terme qui ne peut être mesuré de la même manière que celui de la Protection de l’Enfant ou des autres activités de promotion des droits de l’enfant. Il est donc important de veiller à ce que le suivi et l’évaluation (S & E) et les formats de rapport prennent en considération les spécificités du programme régional GDE.

Profiter de l’ intérêt croissant pour la GDE pour accroître la collaboration au sein de SCI et avec d’autres partenaires Compte tenu des ressources limitées pour mettre en œuvre le programme régional de GDE, SC pourrait envisager de renforcer sa collaboration avec les autres bureaux de SCI dans la région, et avec les institutions internationales, afin de maximiser les ressources et de mettre leurs efforts en synergie pour développer des programmes de GDE forts. SC pourrait prendre l’initiative d’organiser des échanges avec les principaux acteurs sur comment travailler ensemble pour maximiser les résultats et enfin, assurer la durabilité de ses interventions.

Lobby auprès des institutions internationales pour apporter un soutien institutionnel aux coalitions pour les droits de l’enfant SC devrait également aider les coalitions pour les droits des enfants à entreprendre des activités de lobbying pour obtenir un appui institutionnel, ce que la plupart des institutions internationales sont réticentes à fournir.

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Au niveau de l’UCOA et des coalitions nationales

Nécessité d’une évaluation institutionnelle de l’UCOA et de la mise en place d’un secrétariat permanent et indépendant Une évaluation de la capacité institutionnelle de l’UCOA et, si possible, de toutes les coalitions nationales devrait être réalisée pour planifier de manière efficace le soutien en DCO qui pourrait apporter un changement durable dans la viabilité et les capacités des coalitions nationales et de l’UCOA. Pour améliorer l’efficacité de l’UCOA, il faut l’aider à mettre en place un secrétariat indé-pendant avec un personnel qualifié. Un plaidoyer efficace au niveau régional requiert également de soutenir le salaire d’un responsable régional du plaidoyer qui ferait partie du secrétariat de l’UCOA. SC doit également soutenir la tenue régulière de réunions d’échange régionales biannuelles et encourager les secrétariats de l’UCOA et des coalitions pour les droits de l’enfant pour identifier les questions courantes de plaidoyer.

Réviser le contenu du soutien en DCO Le contenu du soutien en DCO ne devrait pas se concentrer uniquement sur le respect des procé-dures et normes de SCI, mais doit également cherché à renforcer la capacité globale et à long terme des organisations partenaires pour donner de la voix et plus du poids aux réclamations de leurs droits par les enfants.

Continuer à soutenir les coalitions pour les droits des enfants pour une participation plus significative des enfants La participation des enfants dans le programme régional GDE devrait se fonder sur une approche claire et des méthodes concrètes. Les coalitions devraient prendre des mesures prenant en compte les risques qui pourraient empêcher la participation sûre et effective des enfants.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 15

Save the Children - Story Central - crg 2 - 05 februari 16 @ 09:32 1 av 7

62561 Local children pose for the camera in the village of Marabis, Zinder region, Niger

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest16

2 Sitewebdel’Unionafricaine,àl’adresse<http://acerwc.org/>

I. Introduction

1.1 Contexte et objectif

L’adoption de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE) en 1989 et de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant (CADBE) en 1990 ont été les principales réalisations en faveur des enfants au niveau mondial et régional. Ces deux instruments juridiques ont servi de base à une plus grande redevabilité dans la réalisation des droits de l’enfant au niveau national. La CDE et la CADBE sont les seuls traités internationaux et régionaux des droits humains qui couvrent la totalité du spectre des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des enfants. La CDE a été ratifiée par tous les pays du monde, à l’exception des États-Unis d’Amérique et de la Somalie, tandis que tous les États membres de l’Union Africaine ont signé la CADBE et tous sauf sept l’ont ratifiée à partir de Janvier 20142. L’article 4 de la CDE indique clairement qu’une fois qu’un pays devient partie à la CDE en le ratifiant, il a l’obligation de mettre en place les moyens de réaliser les droits de l’enfant.

En dépit des engagements des États parties à la CDE et à la CADBE, traduire la vision des droits de l’enfant et les principes énoncés dans les deux instruments juridiques dans les politiques et pratiques au plan national est loin d’être simple. Les violations persistantes des droits de l’enfant à travers le monde soulignent l’écart significatif qui existe entre les déclarations politico-légales et la réalité obser-vée dans la vie des enfants. Les droits des enfants continuent d’occuper une petite place dans l’agenda national face à d’autres priorités concurrentes, et les préoccupations des enfants ont tendance à être considérées comme des «questions douces» confinées aux débats sectoriels plutôt que d’être élevées au rang de priorité nationale.

Le processus de présentation de rapports périodiques au Comité des Nations Unies pour les droits de l’enfant (le Comité des Nations unies) est le principal mécanisme international de suivi des obligations de l’État en vertu de la CDE et de mobilisation de la société civile pour faire pression en faveur du changement. Aussi, la CADBE prévoit le même mécanisme au niveau régional à travers le Comité Afri-cain d’Experts des Droits et du Bien-être de l’Enfant (CAEDBE). Le Comité des Nations Unies et le CAEDBE jouent un rôle crucial dans le suivi de la mise en œuvre des droits de l’enfant. L’Observation générale N° 5 du Comité des Nations Unies définit des mesures concrètes que tous les gouvernements doivent prendre pour mettre en place les infrastructures requises pour mettre en application la CDE. Ces obligations sont connues sous l’appellation de «Mesures Générales d’Application» de la CDE.

En Afrique de l’Ouest, Save the Children Suède (SCS) à travers le Programme régional de Gouver-

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nance des Droits de l’Enfant - initialement connue sous le nom Programme de suivi des droits de l’enfant, a fait pression pour plus de redevabilité vis-à-vis des droits de l’enfant, notamment en encou-rageant les coalitions pour les droits de l’enfant à interagir avec les mécanismes régionaux et interna-tionaux de reddition de comptes pour les droits humains. L’objectif global du programme régionale de GDE de SCS est de pousser les États d’Afrique de l’Ouest à mettre en application la CDE et ses protocoles facultatifs, la CADBE, et les autres instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits humains en renforçant les capacités des coalitions pour les droits de l’enfant au niveau national et régional pour jouer leur rôle de veille et en donnant aux enfants les capacités de réclamer leurs droits. Le soutien apporté aux coalitions de défense des droits de l’enfant pour atteindre ces objectifs en matière de gouvernance a commencé en 2002.

Après plusieurs années d’intervention, SCS a initié la présente évaluation pour évaluer l’impact du programme régional GDE en vue d’analyser les questions qui pourraient éventuellement com-promettre sa durabilité. Le but de cette évaluation est donc de mesurer l’impact et les résultats du programme régional GDE de SCS en Afrique de l’Ouest. L’accent sera particulièrement mis sur les résultats obtenus au cours de la période 2009-2014, ainsi que l’analyse des questions susceptibles de compromettre la durabilité du programme. Il est attendu que l’évaluation apporte à SC les informa-tions nécessaires pour renforcer et développer le programme régional GDE et les autres programmes régionaux. Elle devra permettre d’identifier les leçons apprises et les données probantes en termes de valeur ajoutée et de limites du programme régional GDE ; et par ailleurs d’alimenter la discus-sion entre SCI, ses partenaires et les parties prenantes, sur les forces et les faiblesses du travail avec l’approche régionale dans les programmes GDE.

1.2 Approche méthodologique

Le programme GDE à l’étude est composé d’un programme-pays et d’un programme régional. Le programme-pays est mis en œuvre par la coalition des droits de l’enfant au Sénégal, tandis que le pro-gramme régional est mis en œuvre à travers les coalitions nationales en Gambie, au Ghana, en Guinée, au Niger, et au Togo respectivement, et par la coalition régionale des coalitions de droits de l’enfant – connue sous le nom d’Union des Coalitions Ouest-Africaines pour l’enfance (UCOA) – qui a actuellement des membres dans l’ensemble des 15 États membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Bien que le programme couvre les 15 pays d’Afrique de l’Ouest à travers l’UCOA, cette évaluation mettra l’accent sur seulement 10 pays sélectionnés. Les 10 pays sélectionnés sous la guidance de SC comprennent d’une part, les six pays où il existe des interven-tions directes dans le cadre des programmes pays et régional GDE, à savoir le Sénégal, la Gambie, le Togo, le Ghana, la Guinée et le Niger, et d’autre part les trois pays où l’UCOA soutient les coalitions nationales, notamment le Nigeria, le Mali et la Guinée-Bissau; et un autre pays où SCI met en œuvre elle-même le programme GDE financé par SCS, à savoir la Côte d’Ivoire, qui était habituellement l’un des pays d’intervention directes du programme régional de GDE, mais qui a été transféré au Bureau Pays de SCI en Côte Ivoire (BP SCI CIV) en 2010, après la transition à SCI.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest18

En raison de contraintes temporelles et budgétaires, SCS a recommandé la conduite d’interviews en face-à-face dans cinq pays (Sénégal, Togo, Gambie, Niger et Guinée-Bissau) et la collecte de données en ligne dans les cinq autres pays (Nigeria, Guinée Conakry, Ghana, Côte d’Ivoire et Mali). Le Nigeria et le Mali ont par la suite été remplacés par le Bénin et le Cap-Vert en raison des difficultés à obtenir des réponses des personnes interrogées dans ces deux pays. Les interviews face-à-face ont fina-lement été effectuées au Bénin et au Ghana par l’un des consultants qui s’est volontairement proposé pour voyager par la route dans ces deux pays pour accélérer la collecte de données vu la proximité avec le Togo, où elle est actuellement établie.

Les 10 pays ont été sélectionnés pour faire une présentation générale des éléments clés à mettre en évidence dans le rapport:

• Documenter la participation des enfants et l’influence de la proximité du Bureau pays de SCI au Sénégal dans l’atteinte des résultats, en utilisant la Gambie et le Sénégal comme études de cas.

• Analyser la complémentarité entre le programme régional GDE et le programme Protection de l’Enfant, ainsi que l’impact de la distance d’avec le bureau pays de SCI au Sénégal pour le S&E, avec le Togo comme étude de cas.

• Analyser l’impact des situations d’urgence sur la mise en œuvre du programme régional GDE avec la Guinée Conakry comme étude de cas.

• Analyser l’impact de l’appui de l’UCOA aux coalitions nationales dans les pays qui ne font pas partie du programme régional GDE, avec la Guinée-Bissau, le Bénin et le Cap-Vert comme études de cas.

• Analyser l’impact du soutien de SC dans un pays supposé avoir un profil élevé en matière de droits de l’enfant, avec le Ghana pour servir d’étude de cas.

• Analyser l’impact du programme régional GDE au sein du Bureau pays de SCI et le lien à établir avec les autres Bureaux pays de SCI, avec la Côte d’Ivoire et le Niger pour servir d’études de cas.

L’évaluation est principalement qualitative et les méthodes suivantes ont été utilisées pour la collecte de données:

• Revue des documents y afférant fournis par le personnel de SC et ses partenaires. La littérature comprenait les documents de planification pertinents, les rapports de SC et des partenaires, le Rapport descriptif du Programme régional de suivi des droits de l’enfant, et autres documents de référence pertinents.

• Élaboration des outils de collecte de données, notamment les questionnaires semi-structurés et le guide pour les groupes de discussion (GD) servant à recueillir des informations auprès des enfants.

• Production et finalisation du rapport initial intégrant les contributions de Mme Rakeb Messele Aberra, Conseillère régionale en GDE pour l’Afrique de l’Ouest, SCS, et Mme Ouleye Deme, Spécialiste en GDE, SCI Bureau Sénégal.

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• Entretiens face-à-face et consultations à Dakar, au Sénégal, avec Mme Susan Grant du Bureau Régional de SCI et Mmes Ouleye Deme, Rakeb Aberra, Anna Barkered, et Sara Dahl de SCS.

• Collecte des données à travers des entretiens face-à-face au Sénégal, en Gambie, au Togo, au Niger, en Guinée-Bissau, au Ghana et au Bénin à l’aide de questionnaires semi-structurés conçus pour chaque catégorie de répondants (personnel de SC, membres et personnel des coalitions, institu-tions étatiques, internationales, institutions et structures du secteur privé).

• Collecte de données par des questionnaires semi-structurés envoyés par e-mail au personnel de SCS en Suède impliqué dans la gestion du programme GDE; principaux répondants en Côte d’Ivoire, en Guinée Conakry et au Cap-Vert; et les principaux répondants du Comité des Nations Unies, du CAEDBE, et du Forum de la Société Civile d’Afrique de l’Ouest (FOSCAO) de la CEDEAO.

• Collecte des données à travers les Groupes de Discussions avec les enfants en Gambie, au Niger et au Sénégal.

• Analyse et compilation de toutes les données recueillies et rédaction du rapport.

Dans chaque pays, les consultants se sont efforcés d’interroger au moins deux personnes de chaque catégorie, à savoir les membres et le personnel des coalitions, les structures étatiques et les organisa-tions internationales, cf. liste des répondants à l’annexe 1.

1.3 Limites de l’évaluation

Comme avec la plupart des sondages en ligne, la collecte de données en ligne s’est confrontée à de nombreux défis. Certaines adresses e-mail n’étaient plus en cours d’utilisation, et en dépit de nom-breux rappels, certains répondants n’ont jamais renvoyé leurs questionnaires. Certaines personnes ont répondu, mais ont expliqué qu’ils n’étaient pas en mesure de remplir le questionnaire en raison de leur charge de travail. Au Cap-Vert, seul le coordinateur de la coalition des droits de l’enfant a renvoyé son questionnaire. En Guinée, seul le coordinateur de la coalition des droits de l’enfant et le Direc-teur du Département de l’Enfance ont répondu au questionnaire. Toutes les tentatives pour obtenir la réponse des autres représentants du gouvernement et des institutions internationales sont restées vaines. En Côte d’Ivoire, malgré tous les rappels, aucun des répondants des institutions de l’État n’a retourné son questionnaire. Le questionnaire a également été envoyé aux membres du Comité des Nations Unies et à l’organisme régional le FOSCAO, mais personne n’a répondu malgré de nom-breux rappels. Cette situation limite l’échantillon et la diversité des répondants ciblés par l’équipe de consultants. Pour ceux qui ont répondu, la connexion Internet médiocre dans la région n’a pas permis d’interagir davantage pour croiser les informations fournies dans les questionnaires.

Concernant les entretiens en face-à-face dans les pays sélectionnés, les consultants ont été obligés de compter sur l’appui des coordinateurs des secrétariats des coalitions nationales et du président de l’UCOA pour identifier des répondants et organiser les interviews. Cela était dû au fait que

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les consultants ne connaissaient pas suffisamment les principaux acteurs qui collaborent avec les coalitions et devaient être introduits par les coordinateurs. Au Ghana, certains répondants clés ne pouvaient pas être interrogés parce que la visite a coïncidé avec d’importants évènements coordonnés par la coalition nationale. La visite a également coïncidé avec la catastrophe des inondations, qui a fait près de 200 victimes, ce qui en entraîné l’annulation de certaines interviews essentielles. En Gambie, une partie des répondant n’avaient rejoint la coalition que l’année précédente et avaient donc une connaissance limitée du travail réalisé par la coalition avant 2014.

Malgré ces limites, les informations substantielles fournies par tous les répondants clés des pays sélectionnés et de SC, ainsi que la documentation reçue de SC et de ses partenaires a permis à l’équipe de consultants d’avoir une vue globale de l’impact du programme régional de GDE en général et des facteurs susceptibles de compromettre la durabilité du programme.

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3 CEDEAO–ClubduSaheletd’Afriquedel’Ouest(CSAO)/OrganisationpourlaCoopérationÉconomiqueetleDéveloppement (OCED)Atlasdel’intégrationrégionaleenAfriquedel’Ouest,PopulationSeries,Migration(Août2006)Page9,accessibleàl’adresse:www.oecd.org/migration/38409521.pdf>

4 UNICEFRenforcementdelaprotectionsocialedesenfantsenAfriquedel’OuestetduCentre(2009)Page17,accessibleà http://www.unicef.org/wcaro/wcaro_UNICEF_ODI_1_Strengthening_Social_Protection.pdf.

5 Dr.GenevesiOgiogio,Conseillèretechnique,ConseillèreenDéveloppementinstitutionneletàl’AgencedeNEPAD,Directeurexécutif duParlementpanafricain,Centreafricainpourledéveloppementinstitutionnel,Rapportrégionalpourl’Afriquesurlesobjectifsde développementdurables,ConseiléconomiqueetsocialdesNationsUnies,Unionafricaine,BanqueAfricainedeDéveloppement, (octobre2013)page10,accessibleàl’adresse:http://www.uneca.org/sites/default/files/uploaded-documents/SDG/2013/sdg2013_draft_africa_regional_report_on_the_sustainable_development_goals_summary_en.pdf

6 BanqueMondialeAnalysestratégiquerégionaleetSystèmedecapitalisation(ReSAKSS)CiblesdesObjectifsduMillénairepourle DéveloppementdelaCEDEAO(2014)accessibleàhttp://www.resakss.org/region/ecowas/mdg-targets

II. Contexte et présentation générale du Programme

2.1 Contexte du Programme

Au cours des 45 dernières années, la population Ouest-Africaine est passée de 88 à 290 millions de personnes.3 Selon le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP 2007), l’Afrique Centrale (à 2,7%) et de l’Afrique de l’Ouest (à 2,3%) ont les deux taux de croissance de la population les plus élevés au monde, et le Niger (3,3%) a le taux de croissance de population le plus élevé de tous les pays du monde. La population de l’Afrique de l’Ouest et du Centre est jeune - résultat de la combinaison du taux de natalité élevé et d’une faible espérance de vie - et les enfants de moins de 18 constituent généralement la moitié de la population de chaque pays environ. Bien que plusieurs pays soient encore principalement ruraux, la région est marquée par l’urbanisation rapide telle que dans la moitié des pays à peu près, une majorité de la population vit en zones urbaines.4

Les pays d’Afrique de l’Ouest sont à la traîne en matière de développement humain, plus particu-lièrement dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’accès à l’eau, de l’assainissement et des autres services et infrastructures de base. Ces défis sociaux persistants ont sérieusement entravé les efforts des pays de la sous-région pour accélérer la croissance et réduire la pauvreté. La pauvreté reste le principal défi des pays de la sous-région, et l’indice de pauvreté est parmi les plus élevés au monde. Plus d’un tiers des pays de la sous-région sont classés parmi les plus pauvres du monde.5 Cependant, entre la période 1995-2003 et la période 2003-2012, la plupart des pays de la CEDEAO ont connu une réduction de leur taux de pauvreté. La Gambie a connu la plus forte baisse en termes de baisse du pourcentage, de 59,2% en 1995-2003 à 10,7% en 2003-2012, suivie par la Guinée, qui est passée de 63,7 en 1995-2003 à 42,4% en 2003-2012. Le Mali a également connu une baisse importante, de 70,3% en 1995-2003 à 51,5% en 2003 à 2012. En termes de diminution de pourcentage, la Gambie a connu la plus forte baisse entre les deux périodes, avec - 81,9%, suivi par la Guinée à -33,5% et -33,3% au Togo. Seuls trois pays ont connu une augmentation du taux de pauvreté entre les deux périodes: la Guinée-Bissau, de 48,7% en 1995-2003 à 51,9% en 2003-2012 (une augmentation de 6,7%); la Côte d’Ivoire, de 21,6% en 1995-2003 à 27,4% en 2003-2012 (une augmentation de 26,6%); et le Nigeria, de 64,4% en 1995-2003 à 67,2% en 2003-2012 (une augmentation de 4,4%).6

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Plusieurs pays de la région ont souffert de l’instabilité politique grave ou de violents conflits au cours des 20 dernières années (dont la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo, le Libéria, la Sierra Leone, le nord du Niger, le nord du Mali, et le Delta du Niger au Nigéria). En 2014, la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria ont été durement touchés par le virus mortel Ebola laissant des milliers d’enfants orphelins. La pauvreté, les conflits armés, le travail des enfants, les pratiques sociales néfastes, les violences physiques, sexuelles et autres formes de violence contribuent au niveau élevé de vulnérabilité des enfants dans la région. A travers toute l’Afrique de l’Ouest, les filles sont soumises à des pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines et les mariages précoces. En Sierra Leone, 90% des femmes âgées de 15 à 45 ans ont subi les mutilations génitales /excision, 62% se mariées avant l’âge de 18 ans, et 27% sont mariées avant 15 ans selon les enquêtes de l’UNICEF. Les agressions sexuelles et le viol des enfants constituent des problèmes graves dans de nombreux pays d’Afrique Occidentale. Au Ghana, environ 1.000 enfants sont violées chaque année, trois fois plus que les adultes, selon les données du gouvernement. Les enquêtes et études menées par le Programme International pour l’abolition du travail des enfants (IPEC) de l’Organisations Internationale du Travail (OIT) dans 11 des 15 États membres de la CEDEAO ont constaté qu’il y a dans la région un grand nombre d’enfants économiquement actifs, dont les enfants impliqués dans le travail dangereux. Ces statistiques sont indicatives de l’existence d’un problème régional important, avec le Sénégal qui rapporte 36% d’enfants économiquement actifs, dont 16% sont impliqués dans des travaux dange-reux, les rapports du Togo font état de 58,1% d’enfants économiquement actifs avec 53,1% impliqués dans des travaux dangereux, tandis que le Niger rapporte 50.4% d’enfants économiquement actifs dont 61,8% impliqués dans des travaux dangereux.

Tous les pays d’Afrique de l’Ouest ont ratifié la CDE et CADBE, mais ces instruments ne sont pas bien connus au niveau national. La plupart des pays ont des rapports dus au Comité des Nations Unies et autres mécanismes de droits de l’homme et de l’enfant. L’envoi des rapports au CAEDBE n’est toujours pas considéré comme une priorité, et les ressources allouées à la réalisation des droits de l’enfant sont souvent insuffisantes ou inefficaces. La CEDEAO tente de répondre aux nombreux défis auxquels la sous-région est confrontée à travers des mécanismes régionaux et des politiques économiques destinées à orienter les Chefs d’États et de gouvernement. La CEDEAO a été plus active dans l’élaboration d’instruments spécifiques de droits humains traitant des enfants tels que la Déclaration de la Décennie d’une culture des droits de l’enfant en Afrique de l’Ouest (2001-2010) et la Déclaration sur les Enfants Soldats, adoptée par les ministres des affaires étrangères de la région en 1999. Le problème est que ces instruments sont des déclarations non contraignantes et ont peu de valeur juridique.

En 2000, les Chefs d’État africains, y compris ceux des pays ouest-africains, se sont engagés à réduire de moitié la mortalité due au paludisme à l’an 2010, de fournir des ressources financières et motivations pour l’accès aux biens et services, et de soutenir la recherche sur le paludisme. La deuxième Déclaration d’Abuja signé le 24 Avril 2001 a engagé la responsabilité des Chefs d’État africains à allouer au moins 15% de leurs budgets nationaux à la santé, et de mobiliser des ressources pour améliorer l’accès aux médicaments contre le VIH, la recherche de vaccins, et des programmes de prévention.

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7 TheAfricanChildPolicyForum(ACPF)RapportAfricainsurleBien-êtredesenfants2013-Versuneplusgranderesponsabilitéenverslesenfantsd’Afrique(2013)Résuméanalytique,pagexv.

8 ÅsaRappBaroProgrammerégionaldeSuividesDroitsdel’Enfant,Descriptionduprogrammepourlapériode2002à2012SCS(2015)

La Revue des Pairs de la CEDEAO en 2002 sur la situation des enfants a été la première du genre à être organisée dans la sous-région, et elle a tenté de traduire en action les engagements affirmés au plus haut sommet de l’État pour améliorer la situation des enfants vivant dans l’espace CEDEAO. Malheureuse-ment, il n’existe aucune information sur ce qu’il est advenu du mécanisme dans les années suivantes.

Selon l’édition du Rapport Africain sur le bien-être des enfants 2013, produit par The African Child Policy Forum (ACPF), les États africains sont devenus plus sensibles aux enfants et plus redevables vis-à-vis de leurs enfants au cours des cinq dernières années. En moyenne, une hausse d’environ 11,5% a été notée dans les scores de sensibilité des États africains vis-à-vis des enfants entre 2008 et 2013. Deux-cinquièmes (2/5) des États africains (22 sur 52) ont amélioré leur budgétisation sensible aux enfants et leur classement depuis 2008. Les pays qui ont réalisé les améliorations les plus notoires sont le Swaziland, la Gambie, le Liberia, le Togo, l’Égypte et le Bénin. Parmi les autres pays ayant connu des améliorations marquées dans le classement de sensibilité vis-à-vis des enfants, on compte le Leso-tho, la Guinée-Bissau, le Ghana, la Guinée et la Sierra Leone, qui ont tous progressé de 7 à 12 places dans le tableau pour atteindre leurs classements actuels. Globalement, le gain enregistré par ces pays peut être attribué aux efforts récents visant à réformer les lois et l’extension de la protection juridique à des millions de garçons et de filles qui sont victimes réelles ou potentielles de violence, d’exploitation et d’abus. Grâce à une combinaison de la protection sociale, de la santé et des politiques de nutrition, ces États ont pu également diminuer leur nombre d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale. Ils ont par ailleurs élargi les services de vaccination des enfants et l’accès à de meilleures infrastructures sanitaires et sources sûres d’eau potable. Enfin, tout cela a été réalisé dans le cadre de l’augmentation générale des dépenses dans les secteurs qui profitent aux enfants.7

2.2 Présentation générale de l’évolution du programme régional GDE de SCS en Afrique de l’Ouest

Les interventions de SCS en Afrique de l’Ouest ont commencé en 1977 avec l’appui aux services de santé maternelle et infantile au Cap-Vert. À la fin des années 80, un bureau de SCS a été ouvert en Guinée-Bissau, où un programme pays fut développé, d’abord axé sur la santé maternelle et infantile et plus tard élargi à d’autres problématiques et pays de la région. Bien que le soutien de SCS aux coalitions nationales des droits de l’enfant en Afrique de l’Ouest ait commencé dès les années 90, c’est seulement à partir de 2002 que le soutien s’est vu mieux structuré, quand le Bureau régional a été transféré au Sénégal. Le programme de Suivi des Droits de l’Enfant de SCS en Afrique de l’Ouest a progressivement évolué à partir de 2002, allant d’un projet de promotion des droits de l’enfant assez fragmenté avec quelques organisations partenaires dans quelques pays, à un programme régional de Gouvernance des Droits de l’Enfant soutenant les coalitions des droits des enfants au niveau national et régional.8

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9 SavetheChildrenWAFChildRightsGovernance,RegionalProgrammeDocumentTemplate2009-2012

Les coalitions nationales bénéficiant d’un soutien substantiel et à long terme de SCS sont passées de zéro en 2002 à sept en 2009 (Sénégal, Gambie, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Niger et Guinée). Jusqu’en 2010, les coalitions de cinq autres pays (Sierra Leone, Burkina Faso, Bénin, Mali et Guinée-Bissau) recevaient à l’occasion un appui de SCS pour divers types d’activités.

En 2010, après plusieurs tentatives infructueuses par les coalitions nationales de créer une coalition régionale, SCS a soutenu l’idée de mettre en place par quatre représentants des coalitions du Séné-gal, du Niger, du Mali et du Bénin d’une plate-forme régionale forte dénommée UCOA. Au fil du temps, l’UCOA a étendu sa couverture à l’ensemble des 15 États d’Afrique de l’Ouest, membres de la CEDEAO. SCS a ainsi augmenté sa couverture géographique de la région par le biais des activités de l’UCOA dont, le renforcement des capacités, le partage d’expérience, et le plaidoyer au niveau régio-nal. Le programme régional actuel de GDE se compose d’un programme national et d’un programme régional. Le programme national est mis en œuvre par la coalition des droits de l’enfant au Sénégal, tandis que le programme régional est réalisé par le biais des coalitions nationales de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Niger et du Togo et à travers l’UCOA.

Le programme régional GDE de SCS, qui s’appelait précédemment Une Société Civile pour les Droits de l’Enfant et des Droits Humains, était composé à l’origine de trois projets: Suivi des Droits de l’Enfant en Afrique de l’Ouest, Partenaires plus forts en Afrique de l’Ouest, et Transversalité des Droits de l’Enfant en Afrique de l’Ouest. A partir de 2012, les projets ont été fusionnés en un seul: Suivi des Droits de l’Enfant en Afrique de l’Ouest. Tous les projets se sont concentrés sur l’appui aux organisations de la société civile (OSC) qui œuvraient en faveur des enfants afin de devenir de plus grand défenseurs des droits de l’enfant, tenant les États à rendre compte de leurs engagements à respecter, protéger et réaliser les droits des enfants. L’objectif global du programme était de renforcer le mouvement des droits des enfants en Afrique de l’Ouest, y compris les organisations d’enfants eux-mêmes, à réclamer leurs droits à la fois aux niveaux national et régional. La «Gouvernance des droits de l’enfant » est l’un des six domaines prioritaires de la Stratégie de Save the Children pour la période 2010-2015 et l’un des deux domaines prioritaires de SCS.9

Compte tenu de la complexité des problèmes de GDE dans la région et les possibilités de financement limitées pour le programme GDE en général, SCS estime qu’une approche régionale et par le biais des coalitions est la manière la plus stratégique et rentable d’avoir un plus grand impact dans la réalisation des droits de l’enfant au niveau de la région. L’approche régionale a permis à SCS d’avoir un impact plus fort dans six pays au moins, avec des interventions directes à travers l’appui technique et le DCO des coalitions nationales et grâce à un soutien indirect aux autres pays de la région par le biais de la Coalition régionale, l’UCOA. Le programme permet non seulement à SCS de soutenir les coalitions nationales à pousser leurs États respectifs à rendre compte des engagements qu’ils ont pris pour la réalisation des droits de l’enfant, mais il contribue également à renforcer les capacités des coalitions

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10 ÅsaRappBaro(2015)etlesinterviewsaveclepersonneldeSCSetSCI.

nationales pour parler d’une voix forte en faveur des enfants dans le long terme et à assurer la péren-nité des interventions futures. En outre, le programme régional GDE aide à développer et à maintenir des partenariats stratégiques avec les structures régionales et continentales telles que la CEDEAO et le CAEDBE pour un plaidoyer plus efficace et stratégique. De plus, le programme régional facilite le partage, l’apprentissage et l’échange de connaissances entre les coalitions nationales et leurs organisa-tions membres et les aide à capitaliser ces connaissances, à documenter les pratiques prometteuses, et à consolider des données probantes de l’impact des différentes interventions.10

De 2002 à 2009, le programme régional Suivi des Droits de l’Enfant, actuellement connu sous le nom du programme régional GDE, a été géré par le Bureau Régional de SCS basé au Sénégal. A partir de 2010, la gestion du programme régional GDE fut transférée de manière progressive vers le Programme Sénégal de SCS en vue de la transition vers SCI. Les projets GDE au Sénégal et en Côte d’Ivoire qui initialement faisaient partie du programme régional sont devenus des programmes nationaux sous la direction des Bureaux Sénégal et Côte d’Ivoire. Les cinq principaux pays restants (le Togo, la Gambie, le Niger, le Ghana, et la Guinée) sont restés partie intégrante du programme régional. Après le proces-sus d’unification, la gestion intégrale du programme régional GDE et du programme pays du Sénégal ont été transférés au Bureau Sénégal de SCI (BP SCI SEN) à la mi-2012, et le programme pays de Côte d’Ivoire a été transféré au Bureau de SCI en Côte d’Ivoire (BP SCI CIV).

2.3 Présentation générale des objectifs du programme, des résultats attendus et des indicateurs pour la période 2009-2014

Le programme régional GDE mise en œuvre au cours de la période 2009-2014 a été guidé par un document de planification élaboré sur la période 2009-2011, et plus tard étendu à 2012, et par un second document de planification pour la période 2013-2015. Une analyse des objectifs et des résul-tats attendus pour les deux périodes révèle des similitudes, ce qui pourrait être expliqué par le fait que le programme régional GDE ne peut atteindre des résultats tangibles à court terme.

Dans le plan du programme Suivi des Droits de l’Enfant en Afrique de l’Ouest 2009-2012, le pro-gramme comprend les deux projets et objectifs généraux suivants:

• Suivi des droits de l’enfant: En 2012, les États d’Afrique de l’Ouest vont de plus en plus mettre en application la CDE, la CADBE, et les autres instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits humains, tandis que les OSC joueront un rôle actif pour pousser les États à rendre compte et donner les capacités aux enfants à revendiquer leurs droits.

• Renforcement des capacités organisationnelles: Il y aura un mouvement en faveur des droits de l’enfant en Afrique de l’Ouest où les organisations partenaires de SCS, y compris les organisa-tions d’enfants, joueront un rôle majeur dans la revendication des droits des enfants à la fois aux niveaux national et régional.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 27

Dans le document de planification 2013-2015, les interventions ont été subdivisées en trois sous-thèmes s’appuyant sur la Stratégie GDE 2010-2015 de Save the Children.

• Sous-thème 1: le Suivi des Droits de l’Enfant

• Sous-thème 2: la sensibilisation et le renforcement des capacités

• Sous-thème 3: Droits de l’enfant et le secteur privé11

Les principales activités soutenues dans les deux documents de planification pour atteindre les résul-tats escomptés comprennent:

• Le renforcement des capacités des coalitions

• L’appui institutionnel et le DCO

• Le soutien au renforcement des capacités en matière de droits de l’enfant et aux activités de plai-doyer au niveau national

• Le soutien aux activités d’échange au niveau régional et aux initiatives de plaidoyer de l’UCOA

11 Asdi-SCCadrederésultats2013-2015duprogrammenationaletduprogrammerégional

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest28

Présentation de la couverture du programme régional GDE

12 «ProgrammerégionaldesDroitsdel’Enfant»désigneàlafoisleProgrammedesuividesdroitsdel’enfant2009à2012,etleprogrammerégionalGDE2013-2015.

13 Note:lepartenariatpourraitavoircommencéen2002,maisn’apeut-êtrepasdurépourdesraisonsdiverses.

Résumé des pays où le programme régional de suivi des droits de l’enfant de SCS12 avait des interventions en Afrique de l’Ouest de 2002 à 2014 Pays où le programme régional avait une coalition partenaire depuis 200213 Pays où le programme régional avait une coalition partenaire à long terme Pays où le programme régional apportait un appui ad hoc aux activités d’une coalition

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 29

Résumé des objectifs pour les deux périodes de planification tels que présentés dans les cadres logiques

OBJECTIFS POUR 2009-2012 ET RÉSULTATS ATTENDUS

LES RÉSULTATS ATTENDUS POUR 2013-2015

Sous-thème: Suivi des droits de l’enfant

Objectif 1: Résultat 1:

En 2012, au moins 6 États ouest-africains sont à jour avec la présentation de leurs rapports sur la CDE et la CADBE et mettent en œuvre des plans d’action sur la base des observations finales des comités de suivi de la CDE et CADBE.

Une sensibilisation et des capacités accrues au sein de la société civile et des groupes d’enfants en Afrique de l’Ouest pour influencer les états et institutions régionales compétentes ciblés à s’aligner aux instru-ments juridiques des droits de l’enfant et les pousser à rendre compte de leur mise en application d’ici 2015, y compris dans les situations d’urgence.

Résultats attendus Résultats attendus (Plan annuel national)

Les rapports de l’État sur la CDE et de ses protocoles facultatifs et sur la CADBE sont soumis aux comités de suivi des droits de l’enfant.

Les comités nationaux et mécanismes de suivi des droits de l’enfant sont fonctionnels dans quatre pays (Guinée, Gambie, Niger et Sénégal)

Des réformes législatives efficaces et les dispositions qui en découlent pour l’amélioration des droits de l’enfant sont adoptées conformément aux instruments juridiques internationaux au Togo, en Guinée, au Niger, au Ghana et en Gambie.

Les institutions régionales telles que la CEDEAO, l’Union Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest et l’Union Africaine, ont inclus de manière systématique les questions relatives aux droits de l’enfant dans leurs documents politiques.

Les organismes régionaux soutiennent avec succès les initiatives de plaidoyer des coalitions pour les droits de l’enfant.

Des mécanismes nationaux de coordination fonction-nels pour le suivi des droits de l’enfant sont mis en place dans des pays ciblés. Indicateurs

Le nombre de nouvelles lois et / ou de réformes légales qui sont adoptées par les pays sélectionnés.

Les dispositions prises pour la réalisation efficace des droits des enfants dans les pays sélectionnés.

Les décisions prises par les organes régionaux visant à promouvoir et à protéger les droits de l’enfant.

Le nombre de contributions des OSC qui sont prises en compte par les décideurs au niveau national et régional.

Le nombre de mécanismes nationaux de suivi des droits de l’enfant qui sont opérationnels dans les diffé-rents pays d’Afrique de l’Ouest.

Les mesures prises par l’État du Mali pour protéger les enfants contre l’exploitation

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest30

Objectif 2: Résultat 2

Dans huit pays, les coalitions pour les droits de l’enfant ont renforcé leur capacité thématique et orga-nisationnelle et font un suivi et un plaidoyer actif pour la mise en application de la CDE, de la CADBE, et des autres instruments des droits humains.

Renforcement des capacités thématiques et organisa-tionnelles de coalitions nationales et de l’UCOA pour un suivi et un plaidoyer actif pour la mise en œuvre des recommandations du CDE, du CAEDBE, l’EPU, et des autres instruments juridiques y afférant.

Résultats attendus

Des rapports alternatifs sur la CDE et la CADBE sont produits dans tous les pays où les rapports d’États sont soumis.

Des plans de plaidoyer développés axés autour des observations finales sont mis en œuvre par les coali-tions nationales soutenues par SCS

Les coalitions nationales poussent avec succès les États à ratifier et à rendre compte des deux proto-coles facultatifs

Renforcement du réseautage au niveau régional et plaidoyer conjoint envers la CEDEAO à travers l’UCOA

Les coalitions nationales partenaires prennent part au processus de préparation de l’Examen Périodique Universel (EPU) et sont impliqués dans le suivi de ses recommandations

Les OSC œuvrent de plus en plus à influencer les budgets

Résultats attendus

Les enfants participent activement à tout le proces-sus de planification, de suivi et de préparation des rapports entrepris par les acteurs institutionnels et sociaux

Des coalitions nationales sélectionnées ont soumis leurs rapports complémentaires à temps et suivi la mise en œuvre des recommandations pertinentes.

Le Protocole facultatif N° 3 de la CDE est ratifié par tous les pays sélectionnés

Les droits de l’enfant se reflètent progressivement dans les documents de politiques, les budgets et pro-grammes des États et des organismes régionaux ciblés grâce aux initiatives des coalitions pour les droits de l’enfant :

Indicateurs

Les témoignages d’enfants sur leur participation dans le processus de préparation des rapports

Le nombre de rapports alternatifs produits

Le nombre de ratifications par les États du Protocole facultatif N° 3 de la CDE

Le nombre de programmes et de projets en faveur des enfants conçus et mis en œuvre par les collectivi-tés locales

Objectif 3:

Expected Results:

Les enfants participent de façon éthique et significative au suivi de la CDE et CADBE et au plaidoyer des coali-tions pour les droits de l’enfant soutenues par SCS Résultats attendus:Les organisations dirigées par des enfants sont plus fortes et mieux impliquées dans le travail des coali-tions nationales soutenues par SCS

Les enfants développent et mettent en œuvre leurs propres activités de plaidoyer

Sous-thème: Sensibilisation et renforcement des capacités

Résultat 3

Des coalitions fortes et une plate-forme régionale avec des normes et pratiques institutionnelles, orga-nisationnelles et de gouvernance améliorées pour la réalisation des droits des enfants dans les pays ciblés et au plan régional sont en place en 2015

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 31

Résultats attendus:

Les coalitions nationales des droits de l’enfant ont des connaissances accrues en communication, plaidoyer et suivi des droits de l’enfant

Les coalitions nationales ont progressivement amé-lioré leur système de gouvernance

L’UCOA devient progressivement la plate-forme régionale de référence pour la promotion des droits de l’enfant Indicateurs

Le nombre de réunions / ateliers stratégiques d’échange organisés par l’UCOA

Un manuel des politiques et procédures du personnel est en place pour les coalitions nationales et pour l’UCOA

Le personnel joue pleinement son rôle

Meilleure coordination des activités des organisations membres

Sous-thème: Droits de l’enfant et secteur privé

Résultat 4

Une sensibilisation accrue des entreprises du secteur privé sur leur responsabilité de protéger et promou-voir les droits de l’enfant Résultats attendus (Plan d’action national)

Meilleure connaissance des droits de l’enfant et des problématiques de l’enfance par le personnel des entreprises privées dans les pays sélectionnés

Le personnel des OSC ont de meilleures connais-sances sur les principes de droits de l’enfant et sec-teur privé et plaident avec succès pour le respect des droits de l’enfant

Les entreprises identifiées soutiennent les coalitions nationales pour mener à bien leur plan d’activité Indicateurs

Les décisions / mesures prises par les entreprises identifiées pour protéger et promouvoir les droits de l’enfant

Les emballages des produits sont utilisés pour dissémi-ner des informations sur les droits de l’enfant

Les entreprises participent au plaidoyer des coalitions nationales pour les droits de l’enfant

Les activités conjointes des entreprises et des coali-tions nationales pour promouvoir les droits de l’enfant

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest32

Save the Children - Story Central - crg 2 - 05 februari 16 @ 09:32 6 av 7

104679Joshua* is an Ebola survivor who was treated in the Kerry Town Ebola Treatment Centre

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 33

14 Lesmesuresgénéralesd’applicationaussiconnuescommeMGA(GMIenanglais)sontfixéesparleCDEetsontconsidéréescommelesconditionspréalablesàlaréalisationdesdroitsdel’enfant.Ilssontenviron11etl’undessous-thèmesduprogrammeGDEseconcentresurlaréalisationdesMGA.

III. Principaux résultats de l’évaluation

3.1 L’impact du travail des coalitions pour les droits des enfants

L’impact du travail des coalitions est divisé en deux parties: l’impact direct et l’impact indirect. L’impact direct concerne les réalisations obtenues grâce au financement de SCS ou au financement conjoint avec d’autres partenaires financiers. L’impact indirect se réfère à des programmes ou des activités mises en œuvre par des coalitions pour les droits de l’enfant avec le financement d’autres partenaires financiers. L’analyse est réalisée sur la base des objectifs fixés pour les deux périodes de pla-nification. La structure suit les objectifs en fonction des sous-thèmes décrits ci-dessus pour la période de planification 2013-2015.

3.1.1 Impact direct de l’appui technique et financier de SCS aux coalitions pour les droits de l’enfant au niveau national et régional

Sous-thème: Suivi des droits de l’enfant

Pour atteindre les objectifs fixés pour la période 2009-2014, SCS a soutenu diverses activités visant à renforcer les capacités des coalitions nationales et régionale pour la mise en œuvre et le suivi de la CDE et la CADBE et pour améliorer l’utilisation par les coalitions des mécanismes de suivi de la pro-grammation basée sur les droits de l’enfant, du plaidoyer, et des droits de l’enfant et secteur privé. SCS a offert un soutien pour DCO et un appui institutionnel pour que les coalitions puissent jouer leur rôle de veille et devenir des coalitions nationales et régionale plus performantes en Afrique de l’Ouest. En plus de renforcer les capacités des coalitions nationales et régionale pour les droits de l’enfant, SCS a financé diverses activités liées au suivi de la situation des droits de l’enfant, tout en menant le plai-doyer pour la mise en œuvre des Mesures Générales d’Application14, la sensibilisation sur les droits de l’enfant, et le renforcement de la participation des enfants au niveau national et régional. Au niveau régional, SCS a facilité la mise en réseau et l’échange d’expériences ainsi que des initiatives de plai-doyer régionales menées par l’UCOA. Cette évaluation a l’impact suivant résultant de l’appui de SC.

3.1.1.1 Une volonté accrue des États parties à présenter des rapports au Comité des Nations Unies, au CAEDBE, et au Conseil des droits de l’homme

Les mécanismes de rapport sur la CDE et la CADBE sont une base importante pour répondre au pro-blème de déséquilibre entre les obligations des États sur le papier et la mise en œuvre dans la pratique

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest34

15 Examenpériodiqueuniversel,Exemplesdeplaidoyerréussispourlesdroitsdel’enfant,Gouvernancedesdroitsdel’enfant, SavetheChildren(2014)

en ce qui concerne les droits des enfants. Le processus de rapportage commence par l’élaboration du rapport de l’État. Pour la CDE, le rapport initial est dû deux ans après l’entrée en vigueur de la CDE dans le pays, qui est effective 30 jours après la ratification. Par la suite, des rapports périodiques sont dus tous les cinq ans. Pour la CADBE, le rapport initial est présenté deux ans après la ratification, et des rapports périodiques sont soumis tous les trois ans. Dès réception, le Comité des Nations Unies / CAEDBE fixe une date pour l’examen du rapport de l’État à la prochaine session disponible. Si l’État ne soumet pas son rapport à temps, le Comité des Nations Unies ou le CAEDBE envoie un rappel. Le rapport de l’État doit présenter aux comités une analyse exhaustive de la situation des droits de l’enfant dans le pays et doit couvrir les mesures législatives, administratives, judiciaires, et toutes les autres mesures prises pour appliquer la CDE / CADBE, et cela doit être soutenu par des données désagrégées et détaillées. Les États doivent également rendre compte de la façon dont ils ont répondu aux recommandations du Comité des Nations Unies de la session précédente. Plus récemment, le pro-cessus de l’EPU facilité par le Conseil des droits de l’homme a fourni un mécanisme de redevabilité supplémentaire qui peut être utilisé pour pousser les États à rendre compte de leur performance dans la promotion et la protection des droits de l’enfant. L’engagement de SC dans le processus de l’EPU a commencé avec le premier cycle en 2008 ; ceci est désormais une partie intégrante de la stratégie de suivi des droits de l’enfant de SCS. La revue des pairs de l’EPU par la communauté internationale s’est révélé être un outil puissant pour amener les États à rendre compte de leurs performances en matière de droits humains.15

Les rapports et interviews de cette évaluation ont révélé que les formations et ateliers de sensibilisa-tion organisés par les coalitions ciblant les représentants de l’État au niveau central et décentralisé ont contribué à améliorer la compréhension des fonctionnaires du contenu et de la pertinence de la CDE et de la CADBE ainsi que leurs mécanismes de suivi. Les formations ont également amélioré la compréhension par les responsables de leur rôle en tant qu’État et de l’importance du respect de leurs engagements. Bien que les pays d’Afrique de l’Ouest aient présenté avec du retard leurs rapports pério-diques au Comité des Nations Unies et les rapports initiaux au CAEDBE, cette évaluation a noté un intérêt croissant par les États à remplir leurs engagements.

Les tableaux de présentation ou d’examen des rapports d’État ci-dessous montrent un aperçu des tendances en ce qui concerne la présentation et l’examen des rapports d’État au Comité des Nations unies, au CAEDBE, et au Conseil des droits de l’homme et la ratification des protocoles de la CDE.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 35

Présentation des rapports d’État au Comité des Nations Unies sur la période 2009-201416

PAYS DATE DE LA RATIFICATION

DE LA CDE

DATE DE PRÉSENTATION DU RAPPORT

INITIAL

DATE DE PRÉSENTATION DU 2E RAPPORT PÉRIODIQUE17

DATE DES RAPPORTS

PÉRIODIQUES ULTÉRIEURS

Principaux pays concernés dans le cadre du programme régional GDE et du programme pays GDE SEN

Gambie 08/08/1990 20/11/1999 2ème et 3ème rap-ports 28/10/2011

Rapports 4 à 7 combinés dus au

Ghana 02/05/1990 20/11/1995 19/03/2005 3e à 5e rapports soumis le

24/05/2012

Guinée 13/07/1990 20/11/1996 24/12/2009 Rapport dû le 01/09//2017

Niger 30/09/1990 28/12/2000 19/11/2007 N’a pas été soumis au cours

de la période d’évaluation.18

Sénégal 31/07/1990 12/09/1994 10/02/2006 29/04/2013

Togo 08/01/1990 27/02/1996 01/06/2003 3e et 4e rapports soumis le 17/01/2011

Programme GDE SCI CIV

Côte d’Ivoire 02/04/1991 22/01/1999 Dû depuis 05/03/1998

Pas encore soumis

Pays couverts par l’UCOA

Bénin 08/03/1990 22/01/1997 20/04/2005 Soumis le 29/07/2013

Cap-Vert 06/04/1992 Dû depuis 07/03/1999

Pas encore Pas encore

Guinée-Bissau 20/08/1990 06/09/2000 2 – 4e rapports soumis

le 11/12/2009

5e et 6e rapports dus le 18/03/2019

16 SiteWebduHCDH,àl’adresse<http://www.ohchr.org/EN/Countries/Pages/HumanRightsintheWorld.aspx>17 LeComitédesNationsUniesfaitréférenceàluicommele2èmerapportpériodique,alorsqueleCAEDBEs’yréfèrecommele1errap-

port périodique .18 Soumisle13/08/2015

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest36

État de ratification des protocoles facultatifs de la CDE et de la soumission des rapports des États parties

PAYS DATE DE LA RATIFICATION

DU PROTOCOLE FACULTATIF

CONCERNANT L’IMPLICATION

D’ENFANTS DANS LES CONFLITS

ARMÉS (OP1)19

DATE DE PRÉSENTATION DU RAPPORT

INITIAL

DATE DE RATIFICATION PROTOCOLE FACULTATIF

CONCERNANT LA VENTE

D’ENFANTS, LA PROSTITUTION

DES ENFANTS ET LA PORNOGRAP-

HIE METTANT EN SCÈNE DES

ENFANTS (OP2)20

DATE DE PRÉSENTATION DU RAPPORT

INITIAL

Gambie Signé21/12/2000

- 8/04/2010 Due since 08/04/2012

Ghana 09/12/2014 Non applicable encore

Signé24/09/2003

Not applicable.

Guinée Pas encore - 16/11/2011 Dû depuis le 15/12/2013

Niger 13/03/2012 Dû depuis le 13/03/2014

26/10/2004 Soumis le 13/08/2015

Sénégal 03/03/2004 Dû depuis le 03/04/2006

05/11/2003 Dû depuis le 05/12/2005

Aller 28/11/2005 Dû depuis le 28/12/2007

02/07/2004 Soumis le 03/03/2009

Côte d’Ivoire 12/03/2012 Dû depuis le 12/03/2014

19/09/2011 Due since 19/10/2013

Bénin 31/01/2005 Dû depuis le 28/02/2007

31/01/2005 Dû depuis le 28/02/2007

Cap-Vert 10/05/2002 Dû depuis le 10/06/2004

10/05/2002 Dû depuis le 10/06/2004

Guinée-Bissau 24/09/2014 Non encore applicable

1/11/2010 Dû depuis le 01/12/2012

19 HCDHsitehttps://treaties.un.org/pages/viewdetails.aspx?src=ind&mtdsg_no=iv-11-b&chapter=4&lang=en20 HCDHsitehttps://treaties.un.org/pages/viewdetails.aspx?src=ind&mtdsg_no=iv-11-c&chapter=4&lang=en

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 37

Présentation des rapports initiaux au CAEDBE

PAYS DATE DE RATIFI-CATION DE LA

CADBE

DATE DE PRÉ-SENTATION

DU RAPPORT INITIAL

DATE DE SOU-MISSION EFFEC-

TIVE

DATE DES RAP-PORTS PÉRIODI-

QUES

Principaux pays dans le cadre du programme régional GDE et du programme national GDE SEN

Gambie 14/12/2000 29/11/2003 Pas encore 29/11/2006

Ghana 10/06/2005 15/07/2007 November 2014 15/07/2010

Guinée 27/05/1999 21/01/2002 2013 21/01/2005

Niger 11/12/1999 29/11/2003 2008 29/11/2006

Sénégal 29/09/1998 29/11/2003 2009 29/11/2006

Togo 05/05/1998 29/11/2003 2010 29/11/2006

Programme national de SCI en Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire 01/03/2002 18/06/2009 Pas encore 18/06/2012

Pays couverts par l’UCOA

Bénin 1997 29/11/2003 Pas encore 29/11/2006

Cap-Vert 20/07/1993 29/11/2003 2014 29/11/2006

Guinée-Bissau 19/06/2008 14/10/2010 2014 14/10/2013

Examen des rapports d’État soumis à l’EPU

PAYS DATE D’EXAMEN DU 1ER CYCLE

DATE D’EXAMEN DE 2ND CYCLE

Principaux pays dans le cadre du programme régional GDE et du programme national GDE SEN

Gambie 10/02/2010 28/10/2014

Ghana 05/05/2008 23/10/2012

Guinée 4/05/2010 20/01/2015

Niger 01/02/2011 Dû le 26 /10/2015

Sénégal 6/02/2009 21/10/2013

Togo 6/10/2011 Dû le 25/07/2016

Programme national de SCI CIV

Côte d’Ivoire 03/12/2009 29/04/2014

Pays couverts par l’UCOA

Bénin 7/05/2008 25/10/2012

Cap-Vert 10/12/2008 23/04/.2013

Guinée-Bissau 7/05/2010 23/01/2015

Source: http://tbinternet.ohchr.org

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest38

Une analyse des tableaux montre que sur la période 2009-2014, six pays à l’étude dans l’évaluation en cours ont soumis leurs rapports périodiques au Comité des Nations Unies (la Gambie et le Togo en 2011, le Ghana en 2014, la Guinée en 2012, la Guinée-Bissau en 2009, et le Sénégal en 2013). Le Ghana a ratifié le Protocole facultatif sur la participation des enfants aux conflits armés de la CDE (OP1) en 2014. Le Niger et la Guinée sont les seuls pays parmi les principaux pays du programme régional GDE qui n’ont pas encore ratifié OP1. La Gambie et la Guinée-Bissau ont ratifié le Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (OP2) en 2010, et la Guinée et la Côte d’Ivoire l’ont ratifiée en 2011. Le Ghana est le seul pays qui a signé mais pas encore ratifié l’OP2. Le Togo est le seul pays qui a présenté son rapport initial sur l’OP2 au cours de cette période.

En outre, six pays ont soumis leurs rapports initiaux au CAEDBE (le Sénégal en 2009, le Togo en 2010, la Guinée en 2013, le Ghana, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau en 2014). Pour l’EPU, sept pays ont présenté leurs rapports pour le premier cycle durant la période 2009-2010 et sept autres dans la période 2012-2014. Cela montre que malgré les retards, les États d’Afrique de l’Ouest ont progressivement res-pecté leurs engagements vis-à-vis des mécanismes de suivi des droits de l’enfant et des droits humains. Comme le montre le tableau, le processus de l’EPU a contribué à renforcer la reddition de comptes.

Selon le ‘Rapport Africain sur le Bien-être des enfants 2013,21 de The African Child Policy Forum (ACPF), l’évolution la plus encourageante en Afrique est l’effort entrepris pour assurer la suite et le suivi de la mise en œuvre des politiques gouvernementales en faveur des enfants. Tous les pays africains disposent d’un Plan d’Action National pour l’Enfant et un organe de coordination pour les enfants sous la forme d’un ministère, et certains ont également un organe indépendant chargé des droits de l’enfant (comme au Kenya, par exemple). Parmi leurs nombreuses obligations, ces organes de coordination sont chargés de veiller à la soumission de rapports périodiques substantiels et dans les délais au CAEDBE et au Comité des Nations Unies, et de tenir les deux organismes informés des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la CADBE et de la CDE. Alors que tous les pays africains ont soumis leurs rapports au moins une fois au Comité des Nations unies, seuls 16 ont présenté des rapports au CAEDBE.

Bien qu’il reste encore un long chemin à parcourir, il est important de noter que le programme régio-nal GDE et les coalitions ont indéniablement contribué à améliorer la communication et à la ratifica-tion des instruments juridiques relatifs à la protection des enfants par les États d’Afrique de l’Ouest. Pour s’assurer que le programme régional GDE continue à donner plus de résultats, SC doit continuer à aider les coalitions pour les droits de l’enfant à améliorer davantage leurs stratégies de plaidoyer afin de faire pression sur leurs États pour qu’ils soumettent leurs rapports à temps. Les retards persistants dans la présentation des rapports des États signifient que dans certains pays, comme la Côte d’Ivoire, la Gambie et le Bénin, les coalitions font toujours face à des difficultés en faisant pression sur leurs

21 ACPF(2013)p.43.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 39

gouvernements respectifs. Parmi les pays en cours d’évaluation, le cas de la Côte d’Ivoire est par-ticulièrement inquiétant parce qu’il a des rapports dus au Comité des Nations Unies depuis 1998, et n’a jamais présenté de rapport initial au CAEDBE, qui étaient dû depuis 2009. La Gambie et le Benin ont également leurs rapports initiaux dus au CAEDBE. Selon les répondants des institutions étatiques et des organisations internationales dans les pays visés par cette évaluation, les coalitions pour les droits de l’enfant doivent aller au-delà des formations et doivent engager le dialogue avec leurs États pour les amener à respecter leurs engagements. En 2014, l’UCOA et le CAEDBE ont effectué des visites de plaidoyer conjointes au Ghana et au Cap-Vert pour encourager les États parties à présenter leurs rapports initiaux au CAEDBE. Les résultats de ces visites ont été positifs et ont démontré que les coalitions nationales et l’UCOA sont capables de trouver des stratégies pour obliger leurs gouvernements respectifs à soumettre leurs rapports dans les délais impartis.

3.1.1.2 Meilleure capacité de mobilisation des OSC des droits de l’enfant et de présentation des rapports complémentaires

Le CDE et CADBE permettent spécifiquement à d’ «autres organismes compétents» ou à des acteurs non étatiques d’envoyer des rapports, y compris les ONG et les organisations d’enfants, en vue d’avoir une compréhension plus détaillée des droits de l’enfant dans le pays. Ces rapports per-mettent de combler les insuffisances du rapport de l’État et de clarifier des informations trompeuses ou inexactes. Ils présentent également d’autres perspectives qui peuvent aider le Comité des Nations Unies à prendre la température de des droits humains, notamment les résistances et obstacles ainsi que les forces de changement. Les rapports alternatifs /complémentaires doivent être soumis dans les six mois suivant la soumission du rapport de l’État et trois mois avant la pré-session (une session à huis-clos où la société civile présente ses rapports) pour s’assurer qu’ils soient pris en compte et traduits. Compte tenu du fait que le Comité des Nations Unies et le CAEDBE ont beaucoup de pays à couvrir et sont pressés par le temps, ils apprécient de recevoir des rapports complémentaires préparés par une coalition ou d’un groupe d’ONG représentatif de différents domaines d’expertise et des régions du pays, ce qui est une autre valeur ajoutée des coalitions pour les droits de l’enfant. Le rapport des ONG est l’occasion d’inclure la voix des enfants dans le processus de rapportage, ce qui est un stimulant pour la création de coalitions d’ONG pouvant participer aux processus de chan-gement, et, si nécessaire, faire part de leurs préoccupations et faire des recommandations au niveau international.22

Selon le Groupe des ONG pour la Convention relative aux droits de l’enfant, la plupart des coalitions pour les droits de l’enfant en général sont nées du besoin pour le Comité des Nations Unies d’avoir un «rapport complémentaire / alternatif», offrant une perspective différente de la situation des droits

22SavetheChildrenUKReportingtotheUNCommitteeontheRightsoftheChild,AStarterPackforCountryProgrammes,(2007)accessibleà<resourcecentre.Savethechildren.fr/sites/default/files/documents/3460.pdf>

23 GroupedesONGpourlaConventionrelativeauxdroitsdel’enfantNetworkingforChildren’sRights–AGuideforNGOs,page3,dispo-nibleà<www.bettercarenetwork.org/docs/.../NGOCRC-a-guide-for-NGOs.pdf>

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de l’enfant par rapport à celle présentée par le gouvernement.23 Au cours de la période 2009-2014, SCS s’est appuyée sur les résultats des années précédentes pour renforcer la capacité des coalitions pour les droits de l’enfant en termes de suivi des droits de l’enfant, programmation basée sur les droits de l’enfant, le plaidoyer, et le rôle des coalitions à travers l’UCOA. La formation organisée une fois par an par l’UCOA a amélioré la compréhension et l’expertise des coalitions pour les droits de l’enfant au niveau national et les a encouragés à mobiliser leurs membres au niveau local, y compris les enfants, pour élaborer, soumettre, et présenter des rapports complémentaires au Comité des Nations Unies et au CAEDBE. Avec le soutien de SCS, l’UCOA a produit et disséminé en 2014 un guide (en français) pour coalitions pour les droits de l’enfant sur la préparation et la soumission de rapports complémentaires et comment assurer le suivi des recommandations. L’UCOA a également facilité l’échange d’expériences entre les coalitions pour leur permettre d’acquérir des connaissances pratiques les uns des autres. Par exemple, lors d’un atelier CONAFE-Sénégal et CONIDE ont partagé leurs expériences dans la préparation et la soumission des rapports complémentaires au Comité des Nations Unies, au CAEDBE, et au Conseil des Droits de l’Homme, et ils ont soutenu COLTE dans ses efforts de suivi des droits de l’enfant. Au Sénégal, en Gambie, au Togo et au Niger, les enfants ont été consul-tés et ont eu la possibilité de prendre part à l’élaboration des rapports complémentaires. La coalition a également assuré la participation des enfants à la présentation des rapports complémentaires (voir ci-dessous pour plus d’informations sur la participation des enfants). Les répondants des institutions étatiques et des organisations internationales ont salué l’expertise développée par les coalitions pour les droits de l’enfant dans l’élaboration de leurs rapports complémentaires grâce au soutien de SCS. Selon les répondants du CAEDBE, ils ont noté que dans les pays où il y a des coalitions pour les droits de l’enfant, les rapports complémentaires ont été préparés d’une manière participative et ont claire-ment souligné les incohérences contenues dans le rapport de l’État. On observe également que les rapports ont été présentés d’une manière plus efficace. «Les rapports complémentaires des coalitions pour les droits de l’enfant permettent de recouper les informations fournies par les États. Ils aident le Comité à voir les lacunes dans la mise en œuvre des droits de l’enfant.» Mme Aissata Sidikou, Présidente du CAEDBE. «J’ai directement reçu des commentaires d’un membre du Comité à Genève disant que notre travail avec les coalitions sur le rapportage est très apprécié parce qu’ ils obtiennent un rapport avec de bonnes informations pour leurs discussions, contrairement à certain rapports qui sont parfois en contradiction avec les informations provenant des différentes ONG.» Anniken Elisson-Tyden, Directrice du Programme

International, SCS

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Présentation de la soumission des rapports complémentaires par les coalitions nationales auprès des différents mécanismes durant la période 2009-2014

PAYS RAPPORT PÉRIODIQUE CDE

RAPPORT INITIAL CADBE

RAPPORT POUR L’EPU

Principaux pays du programme régional GDE et du programme de pays GDE SEN

Gambie Février 20142ème et 3ème

rapports périodiques

Non 2014

Ghana 20143e à 5e rapports

périodiques combinés

Non Non

Guinée En 2012 Non. 2014

Niger Non 2009 Non

Sénégal 2012 Oui 2014

Togo 20113e et 4e rapports

périodiques

Non Non

Programme pays de SCI CIV

Côte d’Ivoire Non Non 2014

Pays couverts par l’UCOA

Bénin 2ème rapport périodique le 01/03/2005

Non 2012

Cap-Vert Non Non Non

Guinée-Bissau 2011 Non Non

Malgré une meilleure capacité des coalitions pour les droits de l’enfant dans la mobilisation et l’élabo-ration de rapports complémentaires, le CAEDBE a souligné que la plupart des rapports des OSC ne font pas ressortir leurs contributions et les initiatives de plaidoyer envers leurs États et n’incluent pas de recommandations concrètes que le Comité pourrait présenter aux États parties respectifs. Même si les rapports complémentaires ont tendance à fournir des informations complètes et détaillées sur une ou deux questions, qui sont généralement négligées par l’État, elles ne parviennent pas à adopter une approche systématique donnant une perspective large, holistique et complète. Les rapports complé-mentaires doivent donc être améliorés en présentant des informations détaillées sur les problèmes et des solutions et conseils sur les mesures à prendre en vue d’informer et de conseiller les comités des droits humains et des enfants.

Le CAEDBE a également souligné que les délégations représentant les coalitions pour les droits de l’enfant à la pré-session étaient souvent peu nombreuses et avec des capacités techniques limitées, ce qui a souvent empêché les représentants de répondre de manière exhaustive et satisfaisante aux questions du Comité. La pré-session se tient en huis clos et est confidentielle au cours de laquelle le Comité procède à un examen préliminaire du rapport soumis par l’État partie et examine les rapports

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provenant d’autres sources, y compris les ONG, les coalitions, les agences onusiennes, les institutions nationales des droits de l’homme, et les enfants. Cette réunion permet au Comité des Nations Unies et au CAEDBE d’avoir un aperçu de la situation dans le pays et d’identifier certaines questions clés à discuter avec l’État au cours de la session plénière. La participation des membres des coalitions pour les droits de l’enfant est généralement tributaire du financement des donateurs. En général, SCS sou-tient les coûts de participation pour un maximum de deux personnes, dont un enfant, à la pré-session.

3.1.1.3 Une participation accrue des enfants

Le droit des enfants à exprimer leurs opinions et d’être écoutés est internationalement reconnue tant à l’article 12 de la CDE et qu’à l’article 7 de la CADBE. Cependant, dans le contexte africain il y a encore des difficultés à concilier les notions de participation des enfants basées sur les traités avec les attitudes traditionnelles qui exigent des enfants le respect des adultes et souvent d’être des auditeurs passifs. En d’autres termes, les enfants devraient être vus mais pas entendus. Cependant, le droit des enfants à la participation est un élément fondamental du respect qui leur est dû en tant que titulaires de leurs propres droits, et le fait d’être capable d’influencer les décisions qui affectent une personne est l’une des caractéristiques qui définit les principes des droits humains. Lorsqu’il s’agit de créer des opportunités pour la participation des enfants, les conditions doivent être adaptées en fonction de l’âge et de la maturité de l’enfant. Le principe de base de la participation des enfants est que les enfants ne doivent pas être mis sous pression, contraints ou influencés par des moyens qui pourraient les empêcher d’exprimer librement leurs opinions ou leur laisser le sentiment d’être manipulés. La participation effective et significative dépend de nombreux facteurs, y compris les capacités évolutives de l’enfant, l’ouverture de parents et autres adultes au dialogue, et des espaces sûrs.

Au cours de la période 2009-2014, le programme régional GDE a contribué à renforcer la compréhen-sion par les membres des coalitions pour les droits de l’enfant de l’importance et de la valeur ajoutée de la participation des enfants. Les ateliers de formation ont non seulement permis d’outiller les coalitions pour les droits de l’enfant pour une implication significative des enfants dans leurs struc-tures organisationnelles, dans la collecte de données et dans l’élaboration de rapports complémen-taires, mais aussi pour sensibiliser la population en général et les institutions étatiques sur la valeur

ajoutée de la participation des enfants. Avec une compréhension approfondie de l’importance de la participation des enfants, les coalitions pour les droits de l’enfant ont su créer des espaces sûrs pour permettre aux enfants de prendre part au processus d’élaboration des rapports complé-mentaires sur la CDE, la CADBE, et le Proto-cole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (seulement au

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Togo) qui ont été soumis par les coalitions au Niger, en Guinée, au Togo, au Sénégal et en Gambie.

Dans tous les cas, c’était la première fois que les enfants participaient activement au processus de préparation du rapport complémentaire sur la CDE et la CADBE. Au-delà de la participation des enfants dans les processus d’élaboration de rapports complémentaires, la CONAFE au Sénégal, CPA en Gambie, et l’UCOA ont

également créé un espace pour que les enfants soient représentés au sein de leurs Comités exécutifs. Les coalitions pour les droits de l’enfant au Sénégal et en Gambie en particulier, ont investi dans la formation et l’encadrement des enfants pour comprendre leurs droits tels qu’énoncés dans la CDE et la CADBE, pour comprendre le mécanisme de suivi et le rôle de la participation des enfants et du plaidoyer. Toutefois, les enfants ne sont pas toujours invités à devenir des membres du Comité exécutif dans les autres pays comme le Togo et le Niger. La CONIDE au Niger fait valoir le fait que la législation du Niger ne permet pas aux enfants de moins de 18 de faire partie de la coalition et qu’ils ne veulent pas exposer les enfants aux risques liés au plaidoyer et éventuellement à la répression liée au travail de plaidoyer.

Selon les enfants qui ont participé aux groupes de discussion au Sénégal et en Gambie, le renforce-ment des capacités assuré par les coalitions pour les droits de l’enfant a augmenté leurs compétences en communication ainsi que leurs capacités à s’exprimer et plaider pour la mise en œuvre des droits de l’enfant. Les formations ont également permis de faire comprendre à leurs familles l’importance et les avantages des droits de l’enfant. En termes de meilleures pratiques, la CONAFE et CPA sont recon-nues dans la région comme des modèles en matière de participation des enfants.

En raison de leur capacité améliorée à faciliter la participation des enfants, les coalitions au Togo, au Ghana et au Niger se sont vues approcher par Plan International dans leurs pays respectifs pour créer des conseils nationaux des droits de l’enfant et les panels d’enfants. Les coalitions pour les droits de l’enfant ont utilisé le soutien de Plan International pour créer plus d’espace pour permettre aux enfants d’exprimer leurs points de vue et de participer aux processus décisionnels qui les concernent.

Cependant, malgré les progrès réalisés pour veiller à ce que les enfants jouissent de leur droit d’être entendus et de participer aux décisions qui touchent à leur vie, le Comité des Nations Unies, dans les observations finales de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, demeure préoccupé par le principe du respect des opinions de l’enfant qui n’est pas clairement exprimé dans la plupart des cadres juridiques des États parties. Le Comité des Nations Unies est également préoccupé par les attitudes tradition-nelles de la société qui empêchent les enfants d’exprimer librement leurs points de vue au sein de leurs

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familles, à l’école, dans les communautés et dans les procédures judiciaires et administratives.

Les enfants qui ont participé aux groupes de discussion au Sénégal et au Niger ont souligné le fait que leurs messages et leurs efforts de plaidoyer soient toujours minimisés par certains acteurs comme les députés qui applaudissent les enfants et prennent des engagements sans jamais tenir leurs promesses.

«Il semble que les membres du Parlement ne nous croient pas; par conséquent, la prochaine fois nous devrons apporter des vidéos qui exposent les problèmes dont nous parlons.» Une militante de 13 ans et membre

du club d’enfants qui travaille avec AVDEC, une organisation communautaire de base (OCB) et membre de CONAFE Sénégal.

«C’est la même situation dans mon quartier. Nous avons demandé des outils pour nettoyer nos rues et le maire a promis de les fournir, mais il ne l’a jamais fait.» Un militant de 13 ans et membre du club d’enfants qui

travaille avec AVDEC, OCB et membre de CONAFE Sénégal.

Selon les enfants interrogés au cours du groupe de discussion, il y a des moments où leur droit à la participation affecte leur droit à l’éducation parce qu’ils manquent des cours pour participer à divers événements et activités. Toutefois, selon les enfants en Gambie, c’est le prix à payer pour faire respec-ter leurs droits. Ainsi, les coalitions pour les droits de l’enfant et le programme régional GDE doivent explorer d’autres voies pour obtenir les opinions des enfants et veiller à ce que leur participation n’ait pas d’incidence sur leur éducation. La participation des enfants ne signifie pas toujours une présence physique et souvent il peut suffire de s’assurer qu’ils soient consultés et que leurs opinions soient prises en considération. Il pourrait être intéressant d’explorer d’autres moyens d’assurer la participation significative des enfants en utilisant les nouvelles technologies de l’information et de la communica-tion. Les enfants ont également noté au cours des groupes de discussion, qu’ils ne sont pas toujours dotés de matériel adapté aux enfants pour analyser en profondeur les problèmes qu’ils rencontrent à travers le pays avant d’assister à des réunions importantes au niveau national et international. La sélec-tion des enfants pour participer à des réunions internationales et régionales n’est pas toujours faite par les enfants eux-mêmes. Selon les coordonnateurs de CPA, les enfants sont parfois choisis par la Coalition lorsqu’il n’y a pas assez de temps pour communiquer des informations importantes aux enfants membres du comité exécutif. Il est important que les enfants reçoivent toujours les informations pertinentes avant toute réunion, et les représentants sélectionnés par le groupe d’enfants doivent travailler avec le groupe pour recueillir des informations afin de représenter comme il le faut la voix de tous les enfants. Une plus grande interaction entre les enfants

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urbains et ruraux devrait également être soutenue pour permettre aux enfants issus des zones urbaines qui sont souvent choisis pour participer à des conférences internationales d’avoir une meilleure compréhension de la situation des enfants en zone rurale. Les initiatives de plaidoyer des enfants devraient être intégrées dans les plans de plaidoyer des coalitions pour avoir un plus grand impact. À l’heure actuelle, les initiatives de plaidoyer des enfants se font de manière ad hoc en fonction des divers événements et opportunités et ne parviennent pas à être bien planifiée et intégrée au cycle de programmation. L’implication des enfants dans les initiatives de plaidoyer doit être documentée pour voir comment leurs contributions sont prises en compte, et l’évaluation de l’impact de la participation des enfants dans l’élaboration et la présentation des rapports complémentaires devrait être étudiée davantage. Étant donné que le Comité des Nations Unies accueille favorablement les rapports com-plémentaires des groupes dirigés par des enfants, SC pourrait à l’avenir soutenir les coalitions pour les droits de l’enfant pour aider les enfants à élaborer leurs propres rapports complémentaires.

Malgré les progrès importants réalisés par les coalitions pour les droits de l’enfant pour promouvoir et faire de la participation des enfants une réalité, SC doit continuer à outiller les coalitions pour les droits de l’enfant avec différents manuels produits par SC pour assurer une participation significative des enfants.

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La participation des enfants – meilleures pratiques avec le soutien du programme régional GDE

Voice of the Young (La Voix des jeunes) en Gambie

La «Voix des Jeunes» est un groupe de défense des droits de l’enfant dirigé par des enfants mis en place par la CPA en Octobre 2002. Le groupe est reconnu par l’ensemble des parties prenantes en Gambie comme étant la voix des enfants. Dans les zones rurales, les Voice clubs ne sont actifs que dans les écoles. Au niveau de la capitale du Grand Banjul, l’adhésion est ouverte à tous les enfants, y compris ceux qui ne sont pas à l’école. Tout enfant en Gambie peut adhérer à the Voice of the Young à tout moment. Actuellement, il n’y a pas de membres avec des aptitudes différentes. Le groupe organise souvent des activités avec différentes

institutions qui s’occupent d’enfants vulnérables - telles que les orphelinats - au cours desquelles les enfants sont encouragés à adhérer. Le groupe compte actuellement 123 membres âgés de 10 à 18 ans au niveau de la capitale. La plupart des membres ont entre 13 et 16 ans. La CPA a soutenu le groupe dans la mise en place de sa structure de gouvernance, qui comprend une assemblée générale, l’instance de prise de décisions du groupe qui se réunit une fois par mois et un comité exécutif qui se réunit deux fois par mois. Le président du comité exécutif siège au niveau du conseil de la CPA au nom du groupe.

La CPA a mis des coordonnateurs de la jeunesse à la disposition des membres de the Voice of the Young pour les aider à renforcer leurs capacités, les orienter et leur fournir toute l’assistance nécessaire pour exercer leurs droits. Le groupe organise des programmes dans les médias pour sensibiliser sur le sort des enfants en Gambie, il renforce les capacités des autres enfants en termes d’aptitudes à la vie, de plaidoyer, et de protection et de promotion des droits de l’enfant, et il engage le dialogue avec les décideurs, les politiciens et autres porteurs de droits pour un plus grand respect et la réalisation des droits des enfants. Ils prennent également part et contribuent dans le processus de rédaction des rap-ports complémentaires. S’il faut prendre part à des rencontres internationales, les informations per-tinentes leurs sont transmises et ils choisissent leur représentant après consultation avec les membres du comité exécutif. La préparation des réunions internationales se fait avec les coordonnateurs de la jeunesse ou le coordonnateur national de la CPA.

Selon les enfants qui ont pris part au groupe de discussion, le soutien de SC les aide à planifier des activités importantes comme les «bantabas» pendant lesquelles l’ensemble des enfants se réunissent et décident sur les principales activités qui seront menées au cours de l’année. Ils estiment que leur participation à the Voice of the Young les a aidés à faire comprendre à leurs parents l’importance du

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24 Ilyagénéralementdifférentsgroupesd’ONGquisoumettentdesrapportscomplémentaires.DanslecasdelaGambie,ilyavaittroisrap-portscomplémentairessurlaCDE.

25 PhotoscourtoisiedelaCONAFE,Sénégal

respect de leurs droits et leur a permis de renforcer leur capacité de parler et de plaider pour la mise en œuvre des droits de l’enfant. La plupart des participants ont été en mesure de bâtir une meilleure rela-tion avec leurs parents suite à leur participation à des activités organisées par the Voice of the Young. Cela leur a également permis de mieux se concentrer et d’exceller à l’école. En outre, la plupart de ceux qui étaient timides au moment de rejoindre le groupe ont fini par développer leurs compétences en leadership et à s’exprimer en public. Bien qu’ils estiment que leur participation soit souvent en conflit avec leurs études, ils croient que c’est le prix à payer pour que les droits des enfants deviennent une priorité dans l’agenda national. Les enfants ont confié que le CPA les consulte et les implique dans les décisions qui les concernent. La participation du président du groupe au conseil d’adminis-tration de la CPA leur permet de rester informés des activités mises en œuvre par la CPA. Ils ont été impliqués dans le processus de rédaction des rapports complémentaires et des rapports de l’État et ont rejoint la délégation de la société civile24 pour présenter les rapports à Genève.

La plupart des anciens membres de the Voice of the Young qui sont maintenant devenus adultes ont de bons emplois, et ceux qui sont encore en Gambie servent de mentors pour les nouveaux jeunes membres.

La CONAFE au Sénégal

Avec le soutien de SCS, la CONAFE a renforcé les capacités des enfants pour défendre leurs droits, pour tenir les dirigeants locaux responsables, et pour mettre la pression publique sur les autorités locales pour inclure la protection, l’éducation et le bien-être de l’enfant dans leurs plans d’action

locaux et des budgets. La CONAFE s’appuie sur des projets initiaux en matière de participation pour les droits de l’enfant pour renforcer le lea-dership des enfants au niveau local en aidant les organisations membres à créer un espace permettant aux enfants de s’exprimer à la base. Pour veiller à ce que tous les enfants aient la possibilité de participer, la CONAFE et ses organisations membres ont aidé les enfants à mettre en place un méca-

Consultation des enfants lors de la préparation de la pré-session de juin 2015 à Genève25

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Messages des enfants aux candidats lors des élections locales de 2014 au Sénégal.

nisme par lequel ils travaillent ensemble pour apporter une contribution dans tous les processus de prise de décision. Au niveau national, chacune des 14 régions du Sénégal est représentée par deux enfants. Ces 28 enfants forment le caucus qui compile les données recueillies par les enfants au niveau des différentes régions. Pour l’élaboration des rapports complémentaires, les enfants sélectionnent les questions d’interviews et choisissent les répondants, ils conduisent les interviews, prennent des notes, et rédigent leur propre syn-thèse pour chaque région. Les résumés de toutes les régions constituent le rapport national qui est édité et publié par la CONAFE dans le cadre de son rapport complémentaire sur le statut des droits de l’enfant et de la protection des enfants au Sénégal.

Lors des élections législatives et locales de 2014 au Sénégal, les enfants ont utilisé leur rapport et ont interpellée d’une manière critique les candidats locaux sur les questions de protection et de bien-être de l’enfant. Les enfants des associations de quartier ont joué un rôle essentiel dans l’évolution des attitudes et des comportements des adultes et des familles envers les enfants, mais aussi dans l’impli-cation des enfants dans les débats budgétaires dans les forums locaux et dans les interactions avec les candidats lors des élections locales. À l’issue de ce dernier effort, certains candidats se sont publique-ment engagés à prendre des mesures pour répondre à certaines des questions relatives aux droits de l’enfant au sein de leurs communautés, s’ils sont élus. Des mécanismes de dialogue annuel été mis en place par la CONAFE pour permettre aux enfants et aux conseillers municipaux locaux de discuter

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des questions liées aux droits de l’enfant. Le succès de la CONAFE dans la facilitation de participa-tion des enfants peut être expliqué par le fait qu’il repose sur des initiatives précédentes en matière de participation de l’enfant telles que le Parlement des enfants et le soutien aux enfants qui étaient actifs dans les groupes dirigés par des enfants.

Certains des enfants qui étaient membres du Parlement des enfants sont devenus membres de l’As-semblée nationale, tandis que d’autres travaillent maintenant avec la CONAFE. L’un de ces enfants est maintenant le responsable financier en chef du bureau national CONAFE à Dakar.

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3.1.1.4 Suivi des observations finales et recommandations

a) Contribution à des initiatives nationales de plaidoyer Les observations finales du Comité des Nations Unies est le document final du processus de déclara-tion en vertu de la CDE. En fonction de la structure thématique du rapport de l’État, le Comité des Nations Unies met en relief les aspects positifs et les préoccupations puis transmet ses recommanda-tions. Les observations finales aident les États parties à formuler un programme d’action pour les cinq prochaines années en attendant la soumission du prochain rapport. De même, des recommandations et/ou conclusions sont formulées à la fin des processus de rapports aussi bien de l’EPU que du CADBE. Les coalitions pour les droits de l’enfant ont un rôle important à jouer pour assurer que les recomman-dations et/ou conclusions soient défendues et mises en œuvre par leurs gouvernements respectifs.

Les interviews avec les répondants ont mis l’accent sur le fait que les coalitions pour les droits de l’enfant ont contribué à diffuser les observations finales et ont développé des plans de plaidoyer afin de pousser les États parties à prendre les mesures nécessaires pour leur mise en œuvre. Leur contribution à des initiatives de plaidoyer a abouti à des réformes législatives et juridiques préconisés par le Comité des Nations Unies et d’autres mécanismes de suivi. Les activités de plaidoyer ou contributions à d’autres initiatives de plaidoyer des coalitions pour les droits de l’enfant ont donné les résultats suivants:

• Au Togo, grâce au plaidoyer menée par la coalition pour les droits de l’enfant, le FODDET, le Ministre de la protection sociale a décidé de créer un «Conseil National de l’Enfant (CNE)» en tant que mécanisme national de coordination pour les questions relatives aux enfants, qui constituait l’une des recommandations du Comité des Nations Unies et une disposition de la loi sur les enfants adoptée en 2005.26 Le ministère l’a développée avec l’aide du FODDET pour rédiger le décret, qui n’a pas encore été adopté. D’après le directeur du Service de la protection de l’enfance, le FODDET devrait faire le suivi et poursuivre le plaidoyer pour l’adoption du décret et faire du CNE une réalité.

• En Gambie, la CPA a joué un rôle clé en soutenant le gouvernement gambien dans l’analyse de son système de protection de l’enfant, dans la réalisation d’une cartographie des services de protection de l’enfance, et dans l’adoption d’un système complet de protection de l’enfance avec un plan d’action en 2013 et 2014 .Selon le Directeur de la Direction de la protection sociale, la CPA a joué un rôle important dans l’ensemble du processus. La CPA a également fait du lobbying auprès du Gouvernement pour la mise en place d’une Direction de l’enfance, qui a été approuvée par le Président. Cependant, la Direction de l’enfance n’est pas encore fonctionnelle, et la CPA est en train de faire le suivi de cette question. D’après le Rapport de l’ACPF sur le Bien-être de l’enfant de 201327, entre 2005 et 2011 les dépenses de santé ont augmenté d’environ 92% en Gambie et les dépenses d’éducation d’environ 95%, et la contribution financière du gouvernement au Programme élargi de vaccination (PEV) a augmenté d’environ 67%. Cette augmentation des

26 Cefutaussilerésultatdutravaildeplaidoyerdanslecadreduprogrammerégional(2005-2007),voirÅsaRappBaro(2015)27 ACPF(2013)Page79

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dépenses a entrainé des résultats impressionnants en termes de réduction de la mortalité infantile (de 97 décès en 2005 à 58 décès pour 1000 naissances vivantes en 2011), l’expansion de la couver-ture vaccinale de 7% (de 84% à 91%), et l’augmentation de l’accès à un assainissement amélioré et à une eau potable. Le pays a également relevé l’âge minimum de la responsabilité pénale et l’âge du mariage en conformité avec les normes internationales. Bien que ces développements positifs soient les bienvenus, il reste beaucoup à faire en termes d’amélioration de la protection des enfants et l’amélioration de l’accès et la qualité de l’éducation, en particulier au niveau secondaire.

• Au Ghana, la Ghana NGO Child Rights Coalition (GNCRC) a contribué à un certain nombre de réformes politiques et institutionnelles, qui comprennent la création du Ministère de la femme, de l’enfance et de la protection sociale (MoGCSP) en 2013, la création de la Direction de l’enfance au sein du MoGCSP en 2013, l’adoption de la politique du bien-être de l’enfant et de la famille en 2015, l’adoption du plan stratégique pour l’éducation pour la période 2010-2020 et du plan national d’action pour l’élimination des pires formes de travail des enfants au Ghana pour la période 2009-2015. La GNCRC a également contribué au processus de lobbying qui a conduit à la ratification du Protocole facultatif de la CDE concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés en 2014, la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2012, et la ratification du Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants - qui complète la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée - en 2012.

• Au Sénégal, la CONAFE a joué un rôle clé dans l’analyse de la situation du pays en matière de droits de l’enfant et de l’élaboration de la stratégie nationale sur les droits de l’enfant et la protec-tion de l’enfant. La Coalition a travaillé en étroite collaboration avec des parlementaires et des spécialistes des médias pour faire adopter des changements majeurs dans le Code de la famille, et un code de l’enfant sera adopté prochainement.

• En Guinée, la COLTE a contribué à la sensibilisation qui a abouti à la ratification du Protocole facultatif à la CDE concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants, et la pornographie mettant en scène des enfants en Novembre 2011. La COLTE a également pris part à la révision de la loi sur les enfants, qui n’est pas encore adoptée.

• Au Niger, la CONIDE a participé au plaidoyer qui a conduit à l’adoption d’une loi sur la traite des êtres humains en 2010. Elle a également contribué au plaidoyer pour la création d’une com-mission nationale pour la coordination de l’élimination de la traite des êtres humains, qui est responsable de la conception des programmes de lutte contre le trafic humain, ainsi que l’Agence nationale pour l’élimination de la traite des êtres humains, qui est en charge de la mise en œuvre des programmes. La CONIDE a également participé à l’élaboration d’un document de politique pour la prise en charge des enfants vulnérables, qui reste à adopter. Elle a également contribué à l’élaboration d’un projet de loi sur la protection de l’enfant à l’école, qui a été bloqué au parlement par les lobbyistes religieux.

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Bien que les trois pays ci-dessous ne font pas partie des principaux pays bénéficiant d’un soutien financier et technique direct dans le cadre du programme régional GDE, le soutien ad hoc indirect – principalement par le biais de l’UCOA – a contribué aux changements suivants par rapport à la période 2009-2014:

• Au Bénin, le CLOSE a contribué au processus de plaidoyer qui a conduit à l’adoption du Code de l’enfant en 2013.

• En Guinée-Bissau, la CODEDIG, une des plus jeunes coalitions membres de l’UCOA, a joué un rôle clé dans la mise en place d’un vaste réseau d’associations, d’ONG, ONGI et de fondations pour les droits et la protection de l’enfant. Avec le soutien de l’UCOA, la Coalition collabore actuellement avec le ministère de la famille et de la cohésion sociale sur les rapports d’États sur les droits de l’enfant en retard. En partenariat avec Plan International, l’Institut des femmes et des enfants, et SOS Village, la CODEDIG prépare un plan stratégique de trois ans qui met l’accent sur la recherche et le plaidoyer fondé sur des données probantes pour plus d’allocation de res-sources et l’adoption de lois en faveur des enfants.

• Au Cap-Vert, la Coalition pour la défense des droits de l’enfant (CDDE) nouvellement créée est parrainée par des organisations de protection de l’enfant fortes comme l’ACRIDES (un membre fondateur de l’UCOA), Plan, l’UNICEF et SOS Village Cap-Vert. Au cours des 10 dernières années, les membres fondateurs de la nouvelle coalition ont travaillé en étroite collaboration avec les institutions gouvernementales sur l’élaboration des rapports nationaux et le renforcement des capacités de leurs membres pour la défense des droits de l’enfant.

• En Côte d’Ivoire, bien que la coalition pour les droits de l’enfant ne fasse pas partie du pro-gramme régional GDE, il a bénéficié de son appui notamment en termes de renforcement des capacités à travers l’échange d’expériences et de connaissances sur les pratiques efficaces utilisées dans d’autres pays plus avancés sur certaines questions telles que le plaidoyer pour la réforme juridique et l’adoption du code de l’enfance. Il a également reçu le soutien dans la promotion de la présentation en temps opportun des rapports des états. Le soutien indirect a également permis au Forum des ONG de contribuer à l’élaboration et à l’adoption d’une politique nationale de protec-tion de l’enfant et d’une politique nationale pour la protection juridique des enfants et des jeunes ainsi que l’institutionnalisation du Parlement des enfants. Il a également contribué au plaidoyer qui a conduit à la création d’un service d’assistance aux enfants vulnérables appelé «Direction d’Assistance aux Pupilles de l’État, Pupilles de la Nation» et d’un service d’assistance télépho-nique pour enfants, qui est maintenant opérationnel.

D’après le Rapport de l’ACPF sur le bien-être de l’enfant africain de 2013, les deux cinquièmes des pays africains (22 sur 52) ont amélioré leur classement en matière de bienveillance/sensibilité envers les enfants depuis 2008. Le Togo, le Libéria, la Gambie et le Bénin en Afrique de l’Ouest sont parmi les pays qui ont obtenu des améliorations relatives les plus importantes. La Guinée-Bissau, le Ghana, la Guinée et la Sierra Leone figurent également parmi les pays avec des améliorations marquées dans

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bienveillance envers les enfants, et tous ont fait des bonds variant de 7 à12 places pour se retrouver à leurs places actuelles. D’une manière générale, les efforts récents visant à réformer les lois et à étendre la protection juridique à des millions de garçons et de filles qui ont été victimes réelles ou potentielles de violence, d’exploitation et d’abus ont conduit à ces améliorations. Ces états ont également été en mesure de réduire le nombre d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale à travers une combinaison de protec-tion sociale, de santé et de politiques en matière de nutrition; l’expansion des services de vaccination de l’enfant; l’accès à des installations sanitaires améliorées, et à des sources d’eau potable. Enfin, ils ont fait tout cela dans le cadre de l’augmentation des dépenses générales sur les secteurs en faveur des enfants.28

Le Togo est passé de la 21ème place en 2008 à la première position en 2013 suite à l’adoption d’un certain nombre de mesures visant à harmoniser ses lois sur l’enfant avec les normes internationales. Le pays dispose désormais d’une législation nationale sur la traite des enfants, une garantie constitu-tionnelle du droit à l’éducation gratuite et obligatoire, un âge minimum pour l’emploi et la responsa-bilité pénale conformément aux normes internationales (15 ans et 14 ans, respectivement), et un âge minimum pour le mariage fixé à 18 ans pour les garçons comme pour les filles. Elle a également ratifié tous les instruments pertinents et fondamentaux sur les enfants, y compris la Convention de La Haye sur l’Adoption Internationale.29

Le bond du Ghana de la 29ème en 2008 à la 19ème place en 2013 sur l’indice de sensibilité aux enfants résulte principalement de l’accroissement des dépenses pour l’éducation et la santé (53% et 42%, respectivement), d’une baisse de la mortalité infantile de 24%, et de l’amélioration de la couver-ture vaccinale d’environ 10%. Au cours de la même période, le Ghana a également ratifié la Conven-tion n ° 138 de l’OIT (sur l’âge minimum d’admission à l’emploi) et la Convention des Nations Unies sur les personnes handicapées.30

La Guinée-Bissau a progressé de 12 places (passant de la 52ème à la 40ème place) dans le classement au cours des cinq dernières années, en raison principalement de la ratification des lois régionales et internationales telles que la CADBE, le Protocole facultatif à la CDE sur la vente d’enfants, la prosti-tution d’enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, et les conventions n ° 138 (sur l’âge minimum pour l’emploi) et n ° 182 (sur les pires formes de travail des enfants) de l’OIT. Des lois ont été également mises en place pour interdire les pratiques traditionnelles néfastes, et il y avait une nette augmentation a été constatée au niveau des dépenses de santé (environ 123%), de même qu’une baisse de la mortalité infantile d’environ 21%.31

Cependant, le Niger et la Mauritanie figurent parmi les pays qui ont fortement régressé dans leur classement. Les principales raisons de ce mauvais classement pour ces pays en 2013 par rapport à 2008 sont liées aux crises internes, en particulier au Niger, à la réduction des dépenses publiques dans

28 ACPF(2014)pagexv29 Ibid,p45.30 Ibid,p80.31 Ibid,page79.

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les secteurs qui profitent aux enfants, et des performances relativement faibles en ce qui concerne la traduction efficace et efficiente des ressources en des résultats améliorés pour le bien-être de l’enfant. Le gouvernement du Niger est confronté à un sérieux problème en matière de capacités du personnel comme l’a déclaré le Directeur de la protection de l’enfance, le personnel de SCI, et d’autres, et le pays ne dispose que d’environ 30 travailleurs sociaux formés.

b) Une meilleure compréhension de la budgétisation en faveur des enfants par les coalitions des droits de l’enfant Dans la plupart des observations finales des États parties en Afrique de l’Ouest, le Comité des Nations Unies a toujours exprimé sa préoccupation qu’il n’y ait pas de budgets spécifiques alloués pour la mise en œuvre de la CDE, et que les budgets nationaux pour les dépenses liées à l’enfance semblent être insuffisants pour répondre aux priorités nationales et locales pour la protection de l’enfant.

Selon le Rapport de ACPF sur le bien-être de l’enfant africain de 201332, les gouvernements africains n’investissent toujours pas de manière adéquate dans les enfants. Bien qu’il y ait eu des progrès consi-dérables dans les engagements budgétaires nationaux en faveur des enfants, il y a encore des lacunes importantes. Les faits indiquent que les gouvernements africains dépensent en moyenne environ 11% de leur budget dans la santé. Cela est de quatre points de pourcentage inférieur à l’engagement d’Abuja (15%). Les États africains dépensent également en moyenne seulement 4,6% de leur produit intérieur brut (PIB) dans l’éducation, par rapport à l’engagement de 9% pris à Dakar en 2000.

D’après une cartographie et une évaluation des systèmes nationaux de protection de l’enfant en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Niger, au Sénégal et en Sierra Leone réalisées de 2009 à 2011 par Plan, SC, et l’UNICEF33 sur la base d’informations provenant de trois des cinq pays, aucun gouvernement n’alloue plus de 1% de son budget national à la protection de l’enfant, et dans un cas, il est beaucoup moins que cela. Les budgets pour la protection de l’enfance et la protection sociale budgets sont extrêmement faibles, même en comparaison avec d’autres secteurs sociaux, et la plupart des pays restent fortement tributaires des donateurs pour financer leurs secteurs de protection de l’enfance. Aucun des pays analysés n’a fait preuve d’une tradition d’analyse du coût des activités de protection de l’enfance afin de comprendre pleinement les coûts liés à la fourniture de services et à l’administration. Le Comité des Nations Unies dans ses observations finales a toujours recommandé à la plupart des États parties de privilégier une approche centrée sur l’enfant et d’accroître les allocations budgétaires pour les secteurs sociaux afin d’assurer la mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels des enfants, en particulier en faveur de l’amélioration des services de soins de santé, d’éducation et la protection des groupes d’enfants vulnérables.

32 Ibid,Résumé,pagexvi33 Plan,SavetheChildren,l’UNICEF:Cartographieetévaluationdessystèmesdeprotectiondel’enfantenAfriquedel’OuestetCentrale,

Documentd’analysedesCinq-Pays( Juin2011)page20,disponibleà<http://www.unicef.org/wcaro/english/West_Central_Africa_CP_Sys-tems_5_Countries_Analysis_Paper_FINAL.pdf

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Dans le cadre du programme régional GDE, SC a organisé des ateliers pour l’augmentation de la budgétisation en faveur des coalitions pour les droits de l’enfant en vue de renforcer leurs activités de plaidoyer. Compte tenu du fait qu’une grande partie des informations relatives aux budgets au niveau national ne sont pas disponibles au public, les coalitions en faveur des droits de l’enfant ont décidé de commencer leurs activités de plaidoyer au niveau décentralisé en commençant par certaines municipa-lités. Voici quelques-unes des réalisations obtenues après les coalitions en faveur des droits de l’enfant ont été exposés à la budgétisation pour les enfants.

• Au Niger, après la formation des élus locaux, la CONIDE a organisé le concours intitulé «La commune la plus conviviale pour les enfants». Le dernier vainqueur du concours, la commune de Tamaské dans la région de Tawa, a augmenté son budget de 2 millions de francs CFA à 25 millions de francs CFA. L’augmentation du budget est destinée à appuyer des projets visant à promouvoir les droits de l’enfant au niveau de la communauté.

• Au Togo, le FODDET a formé deux municipalités sur les processus budgétaires en faveur des enfants à Lomé et à Kpalimé. Selon le maire de la commune de Lomé, à la suite de la formation, un financement tiré des fonds spéciaux du maire a été alloué pour appuyer les activités visant à soutenir les associations locales pour fournir une assistance aux enfants au niveau communautaire.

• En Gambie, les conseillers et les fonctionnaires du gouvernement local des régions du Central River et de l’Upper River ont été formés sur les droits de l’enfant, la protection de l’enfant, et la budgétisation en faveur des enfants. D’après la mairie de Kanifing, la formation était la première du genre à leur faire prendre conscience de leurs devoirs envers les enfants. En conséquence, la municipalité de Kanifing a réussi à accroître le budget alloué aux bourses et au soutien en faveur des enfants vulnérables. Malheureusement, le montant n’a pas été communiqué aux évaluateurs, et le budget doit encore être approuvé au niveau central.

• Au Sénégal, la CONAFE a élaboré un manuel de formation sur la budgétisation en faveur des enfants qui est utilisé par les membres de la CONAFE pour former les parlementaires et les journalistes, améliorer la compréhension du processus et renforcer leurs propres capacités sur cette question complexe. La CONAFE a également travaillé avec 11 municipalités qui se sont engagées à allouer davantage de ressources aux lignes budgétaires destinées à la protection de l’enfant et à l’éducation.

Malgré l’intérêt et la volonté des collectivités locales d’allouer des ressources pour les enfants, elles sont préoccupées par le manque de suivi des formations et de fourniture d’une assistance technique de la part des coalitions afin de mettre en pratique ce qu’ils ont appris. Pour la plupart des collectivités locales, les concepts de droits de l’enfant et de budgétisation en faveur de l’enfant sont quelque chose de nouveau et elles ont besoin d’assistance technique pour trouver la meilleure stratégie pour inclure des lignes budgétaires spécifiques pour la mise en œuvre des droits de l’enfant. Malheureusement, les coalitions en faveur des droits de l’enfant ont également une expertise limitée sur les questions

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budgétaires et ont besoin de l’appui d’experts pour concevoir des stratégies de plaidoyer à long terme afin d’aider les collectivités locales à réaliser l’impact souhaité.

c) Prise de conscience accrue sur les droits et mobilisation des titulaires de droits Dans la plupart des observations finales des pays d’Afrique de l’Ouest, le Comité de l’ONU prend note des efforts considérables déployés par les États parties de diffuser et de faire connaître la CDE chez les parlementaires, les autorités chargés de l’application de la loi, les chefs traditionnels et religieux, les leaders communautaires, etc. Les principales réalisations dans ce domaine dans les pays d’évaluation sélectionnés sont en fait le résultat du travail des coalitions pour les droits de l’enfant à travers le programme régional GDE. Les répondants des institutions étatiques ont reconnu le rôle important que les coalitions pour les droits de l’enfant jouent dans la sensibilisation aux droits de l’enfant au sein de la population générale. Les activités des coalitions pour les droits de l’enfant com-prennent la formation des enfants, des dirigeants communautaires, des groupes de femmes, des agents de police, et des travailleurs sociaux parallèlement à des campagnes de mobilisation sociale et de sen-sibilisation à travers les médias (TV et radio). Les coalitions pour les droits de l’enfant ont également produit des supports d’information, d’éducation et de communication (brochures, panneaux, affiches et autocollants) sur la CDE et la CADBE et d’autres questions de protection de l’enfant (violence sexuelle, châtiments corporels, etc.), et ces derniers sont distribués dans différents endroits comme les écoles , les organisations qui travaillent pour et avec les enfants, les groupes dirigés par des enfants, les agences des Nations Unies et les ministères. En Gambie, par exemple, la CPA a mené des campagnes de mobilisation sociale ciblant divers garants des droits de l’enfant, en collaboration avec la Direction de la protection sociale et l’Unité de protection de l’enfance de la police gambienne. Elle a également organisé des formations pour les enseignants, en collaboration avec le Ministère de l’éducation.

En dépit de l’accroissement des connaissances acquises par les différents détenteurs d’obligations et la population en général à travers les différentes activités de formation et de sensibilisation organi-sées par les coalitions pour les droits de l’enfant à travers le programme régional GDE, SC a besoin d’appuyer les coalitions pour les droits de l’enfant pour renforcer leur plaidoyer pour que les gouver-nements mettent en place un mécanisme à long terme comme l’inclusion des droits de l’enfant dans les programmes scolaires et des programmes de formation de l’ensemble des groupes professionnels, en particulier les responsables de l’application des lois, les enseignants, les travailleurs de la santé, les travailleurs sociaux et le personnel travaillant dans toutes les formes de protection de remplacement pour et avec les enfants tel que recommandé dans la plupart des observations finales. Ils doivent aussi plaider auprès des médias pour institutionnaliser les programmes de sensibilisation relatifs aux questions de l’enfance.

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3.1.1.5 Collaboration accrue avec le CAEDBE et le plaidoyer régional au niveau de la CEDEAO

Depuis 2010, et avec le soutien de SCS, l’UCOA a été en mesure d’établir des partenariats straté-giques avec la CEDEAO et le CAEDBE. L’UCOA est devenue, à partir de 2013, un membre du FOSCAO, qui est la branche de la société civile de la CEDEAO. L’UCOA dirige également le Forum des OSC, une plateforme des OSC qui travaille en étroite collaboration avec le CAEDBE. Pour institutionnaliser son partenariat avec l’UCOA, le CAEDBE a intégré les activités de l’UCOA dans son plan stratégique 2015-2019. Tirant profit de ces opportunités, l’UCOA continue de renforcer son partenariat stratégique avec la CEDEAO et le CAEDBE pour défendre les droits des enfants au niveau régional et mieux surveiller les droits des enfants au sein des institutions politiques régionales. En 2014, l’UCOA a effectué des missions conjointes avec le CAEDBE dans différents pays d’Afrique de l’ouest qui n’ont pas déposé leur rapport en au niveau du CAEDBE. Ensemble avec les coalitions nationales pour les droits de l’enfant dans les pays respectifs, l’UCOA a préconisé aux gouvernements du Ghana, du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau à soumettre leurs rapports qui sont longuement dus.

3.1.1.6 Capacité institutionnelle accrue des coalitions

Jusqu’à 2011, le DCO constituait un volet séparé du programme régional GDE. En 2012, le DCO a été intégré dans tous les projets au lieu d’en faire un projet distinct. Le but visé à travers ce chan-gement était de mettre en place des mécanismes internes, de développer des ensembles d’outils pour améliorer le travail de DCO, et améliorer les connaissances et la compréhension du personnel SCS sur le concept de DCO dans la théorie et dans la pratique. Parallèlement à cela, SCS a renforcé un certain nombre de partenaires dits principaux évolutifs qui bénéficient d’un package spécial de soutien DCO, à commencer par l’évaluation du DCO suivie par l’élaboration et la mise en œuvre de plans de DCO.

Grâce à l’appui institutionnel de SCS, les coalitions pour les droits de l’enfant ont été en mesure de mettre en place de petits secrétariats dotés d’un personnel dédié pour coordonner leurs activités quotidiennes. Bien qu’il existe encore des défis majeurs en matière de leadership, de gouvernance, d’adhésion et de collecte de fonds, d’énormes progrès ont été accompli en matière de planification stratégique, de gestion financière, d’amélioration du système de gouvernance, de développement de manuels de procédures, et d’élaboration de plans stratégiques. Avant 2009, aucune des coalitions pour les droits de l’enfant dans les pays constitutifs du programme régional GDE ne disposait d’un plan stratégique à l’exception de la CONAFE du Sénégal. L’appui sur la période 2009-2014 a permis aux coalitions nationales en faveur des droits de l’enfant dans les pays constitutifs du programme régional GDE et à l’UCOA d’élaborer des plans stratégiques pour orienter leur travail de plaidoyer. L’appui institutionnel et en matière de DCO de SCS a grandement amélioré la visibilité, le professionnalisme et l’efficacité des coalitions en faveur des droits de l’enfant et a abouti à des coalitions fortes qui ont gagné le respect et la reconnaissance de leurs états respectifs ainsi que des ministères, directions et organismes compétents comme porte-parole officiel des droits de l’enfant au niveau national. Cette visibilité accrue a permis d’attirer l’appui d’autres donateurs au niveau national comme le démontrent les impacts indirects décrits ci-dessous.

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34 RapportannuelUCOA2014

D’après la plupart des répondants, le travail des coalitions pour les droits de l’enfant a permis aux États d’Afrique de l’ouest d’accorder une plus grande priorité aux enfants et d’inclure les questions relatives aux enfants dans l’agenda national. Le fait que différentes organisations travaillant sur les droits de l’enfant se soient mises ensemble pour former des coalitions pour les droits de l’enfant pour parler d’une seule voix a facilité les interactions avec les gouvernements de la région. Dans la plupart des pays à l’étude dans cette évaluation, les coalitions pour les droits de l’enfant ont développé de bonnes relations de travail et des partenariats stratégiques avec les différents ministères et organismes gouvernementaux; les organisations internationales telles que Plan International, World Vision et l’UNICEF; l’UE; et les ambassades étrangères.

3.1.1.7 Échanges régionaux accrus et plaidoyer commun

L’avènement de l’UCOA a créé un espace permettant aux coalitions nationales d’échanger des idées et de partager les leçons tirées des différents pays, et il a permis de renforcer les capacités aussi bien au niveau national que régional. Tirant des leçons des échecs des tentatives antérieures de créer des coalitions panafricaines dirigistes (top-down) ou dirigés par les donateurs, SCS a continué à soutenir et à renforcer les coalitions nationales, tout en leur offrant davantage de possibilités de se rencontrer et d’échanger des informations et de trouver leurs propres moyens de progresser. L’organisation d’ateliers régionaux pour les coalitions nationales et le soutien à la participation aux réunions panafricaines a fortement contribué à la croissance de l’initiative UCOA avec ses principaux partenaires tels que la CONIDE, la CONAFE, la CPA, la GNCRC et le FODDET jouant un rôle clé dans le processus de consolidation.

Au cours de la période 2009-2014, l’UCOA a organisé des ateliers régionaux biannuels afin de renfor-cer les capacités des coalitions nationales en termes de programmation en droits de l’enfant, le suivi des Mesures d’application générales, etc. Le dernier atelier régional a eu lieu en 2013 et était axé sur la bud-gétisation en faveur des enfants. Au-delà des réunions régionales, un certain nombre d’initiatives des-tinées à accroître l’apprentissage pratique par l’échange de connaissances et d’expérience ont également eu lieu. Par exemple, le Niger, qui est actuellement confronté à la question des enfants déplacés internes après plusieurs attaques de Bokko Haram, a tiré des leçons de la Côte d’Ivoire sur la manière de faire face à ce type de situation d’urgence.34 L’UCOA et la CONAFE-Sénégal ont été invitées par le BP SCI CIV en Décembre 2014 pour partager leurs expériences en matière de droits de l’enfant et secteur privé et leur travail consistant à mettre le secteur privé devant ses responsabilités en ce qui concerne les droits de l’enfant au Sénégal et dans d’autres pays de la région. Aussi bien le BP que la coalition natio-nale dénommée Forum des ONG a grandement bénéficié de la riche expérience et des connaissances de l’UCOA et de la CONAFE. D’après les entretiens, le défi avec les réunions régionales est que seules une ou deux personnes au plus peuvent y participer et les informations ne sont pas souvent disséminées auprès des organisations membres au niveau local. Afin de veiller à ce que les organisations membres bénéficient le plus de formations thématiques, SC devrait envisager d’organiser des activités de renfor-

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cement des capacités thématiques au niveau national et les réunions de planification régionale réunis-sant les coordinateurs et présidents des coalitions nationales et le coordinateur de l’UCOA au moins une fois par an. Ces réunions pourraient aider les coalitions à échanger des expériences, des pratiques et des connaissances et d’identifier le cœur de leurs activités pour les années à venir. Les visites d’échange entre les coalitions nationales peuvent également être privilégiées afin de mettre à profit les forces de chacune et apprendre de leurs expériences des unes et des autres.

3.1.2 Effet indirect du soutien financier et technique de SCS aux coalitions pour les droits de l’enfant

L’appui institutionnel et technique de SCS a été déterminant pour assurer la longévité de plusieurs coalitions pour les droits de l’enfant. Le soutien organisationnel a permis à ces coalitions de dévelop-per leur professionnalisme et par conséquent leurs sources de financement afin d’assurer la pérennité de leurs activités. La rédaction de quelques-uns des rapports complémentaires a été exclusivement ou cofinancé avec d’autres partenaires financiers tels que Plan International, l’UNICEF, et le Pro-gramme des Nations Unies pour le développement entre autres. Les effets indirects suivants ont été observés dans les pays suivants.

• Au Ghana, la GNCRC fait office d’agence d’exécution d’un projet de justice pour mineurs de 3 ans financé par l’UE. Le secrétariat de GNCRC à travers ses membres dans les districts a mis en œuvre des activités de sensibilisation et de plaidoyer sur les droits de l’enfant au niveau communautaire. Actuellement, la GNCRC utilise un financement de Plan International pour mettre l’accent sur les aspects de sensibilisation et de plaidoyer du projet «Girl Power» dans la région. La GNCRC a également été sollicitée par d’autres institutions internationales pour les assister dans l’élaboration de quelques-unes de leurs principales propositions de subventions soumises aux donateurs pour financement.

• Au Togo, le FODDET a bénéficié du soutien de l’UE pour mener des recherches sur la violence à l’égard des enfants à l’école. Le FODDET s’est fondé sur les résultats de la recherche pour élaborer un manuel de formation qui a été utilisé pour former deux écoles sur les alternatives aux châti-ments corporels. L’expérience a été appréciée par l’UNICEF qui a offert d’étendre la formation à d’autres écoles. Présentement, le FODDET bénéficie également d’un soutien pour 4 ans (2015-2018) de Plan international pour la mise en œuvre du suivi des droits de l’enfant au Togo.

• En Gambie, la CPA a mené plusieurs projets de recherche avec l’appui d’autres partenaires finan-ciers tels que ECPAT (End Child Prostitution, Child Pornography and Trafficking of Children for Sexual Purposes - qui est un Réseau pour mettre fin à la prostitution enfantine, à la porno-graphie enfantine et au trafic d’enfants à des fins sexuelles) et l’UE. Ces projets de recherche ont été utilisés dans le développement des systèmes de protection de l’enfant et d’autres réformes en matière de politique au niveau national.

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• Au Sénégal, le plaidoyer dynamique mené par la CONAFE au niveau national a élevé certains de ses membres à des sphères de prise de décisions nationales qui a permis à la CONAFE d’être impliquée dans de nombreuses consultations de rencontres officielles où les OSC ne sont pas géné-ralement représentées. L’un des membres fondateurs de CONAFE est maintenant le point focal de l’ACPF, une organisation panafricaine des droits de l’enfant.

• Au Niger, l’effet indirect du programme régional GDE est perçu dans l’augmentation du nombre d’adhésions au sein de la CONIDE. La coalition a réussi à faire adhérer des ONG internationales qui l’ont soutenue sous diverses formes (soutien financier, logistique, etc.). Grâce au renforcement des capacités fourni par la CONIDE, ses membres mobilisent davantage de fonds auprès de dona-teurs grâce à une fructueuse campagne de collecte de fonds. Par exemple, dans la ville de Diffa une ONG membre de la CONIDE (connu sous l’acronyme ARVER) a pu décrocher un financement de la mairie locale, car ils sont maintenant en mesure d’assurer le travail psychosocial avec les enfants réfugiés en provenance du Nigeria. A Dosso, une association membre appelée AERN (Assistance aux enfants de la rue) a reçu un financement de Plan Niger pour effectuer un travail de plaidoyer auprès de 11 municipalités pour les pousser à développer des budgets adaptés aux enfants.

Ces effets indirects mettent en évidence l’importance de l’appui institutionnel et organisationnel durable de SCS. Malheureusement, ils ne sont pas mentionnés dans les outils de rapportage de SCS. Sans un mécanisme de coordination formelle entre SCI et d’autres partenaires financiers soutenant les coalitions pour les droits des enfants, notamment dans les pays considérés prioritaires par SCS, il y a un risque de chevauchement. Comme moyen pour aller de l’avant, SCI doit aider les coalitions pour les droits de l’enfant à adopter une approche intégrée en vue de tirer parti au maximum de leur financement pour un impact et une pérennisation accrus. SCS devrait chercher à coopérer avec les institutions internationales pour développer de meilleurs mécanismes de coordination.

Droits de l’enfant et les affaires

Elaboré par l’UNICEF, le Pacte mondial des Nations Unies et SC, «Les Principes régissant les Entre-prises dans le domaine des Droits de l’enfant» constitue le premier ensemble complet de principes pour guider les entreprises sur toute la gamme des mesures qu’ils peuvent prendre dans le milieu du travail, des marchés, et au niveau des communautés pour respecter et soutenir les droits de l’enfant. Basées sur les normes, initiatives et meilleures pratiques existantes relatives à l’entreprise et aux enfants, ces Principes visent à définir la portée de la responsabilité des entreprises envers les enfants. Couvrant un large éventail de questions critiques – allant du travail des enfants à des pratiques de marketing et de publicité au rôle des entreprises pour aider les enfants dans les situations d’urgence – ces Principes invitent les entreprises à l’échelle mondiale à respecter les droits de l’enfant à travers leurs actions commerciales de base, mais aussi à travers l’engagement politique, le devoir de diligence, et des mesures de réparation. D’abord proposé en 2010, l’élaboration des Principes a également été informée par un vaste processus de consultation multipartite impliquant les entreprises, la société civile, les gouvernements, les institutions nationales des droits humains, des universitaires, et des

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enfants. On espère que ces principes serviront d’inspiration et de guide pour toutes les entreprises dans leurs relations avec les enfants.35

Ce volet du programme régional GDE est encore au stade précoce. Les coalitions pour les droits de l’enfant ont été formés sur le concept, et comme résultat les coalitions pour les droits de l’enfant au Togo et le Sénégal ont entamé des discussions avec des entreprises sélectionnées pour avoir une meilleure com-préhension de leurs principales activités d’entreprise, de leur engagements politique, devoir de diligence, et mesures de réparation. Selon SC, ce volet sera plus amplement développé dans les années à venir.

3.2 Questions de durabilité

Le programme régional GDE a eu un grand impact dans la mise en place d’une société civile plus forte pour faire pression pour le changement. Bien qu’il y ait des choses à améliorer, divers appuis en matière de renforcement des capacités, d’assistance technique, et de soutien organisationnel et institu-tionnel fournis par SC à travers le programme régional GDE ont grandement contribué à la longévité des coalitions pour les droits de l’enfant en Afrique de l’ouest. Le soutien en DCO a amélioré leurs systèmes de gouvernance et a ainsi permis d’accroître leur professionnalisme et leur visibilité. L’exper-tise acquise grâce à l’appui de SC leur a permis de diversifier leurs sources de financement et d’attirer le soutien d’autres partenaires techniques et financiers. Les coalitions ont également servi de source d’information et de soutien aux membres et leur a offert une chance de tirer des leçons, d’adopter une approche en matière de programmation pour les droits de l’enfant, et de parler d’une seule voix. L’appui du programme régional GDE a également permis d’améliorer la compréhension de la notion de plaidoyer par les membres et de son application, mais a en majorité bénéficié de manière concrète aux enfants puisque les différents états de la région respectent progressivement leur engagement à présenter leurs rapports au Comité de l’ONU et au CAEDBE. En dépit de toutes ces réalisations importantes, des améliorations restent à faire dans plusieurs domaines pour renforcer l’impact et la pérennité du travail des coalitions pour les droits de l’enfant. La section ci-dessous met en évidence certains des problèmes qui minent la viabilité du travail de plaidoyer de ces coalitions.

3.2.1 Écarts entre les secrétariats des coalitions nationales et les organisations membres

Une coalition nationale pour les droits de l’enfant est, en principe, une organisation de membres, qui rassemble un certain nombre d’acteurs des droits de l’enfant pour le suivi des droits l’enfant, le partage, l’apprentissage et le plaidoyer aux niveaux national et régional. En tant que tel, les coalitions nationales et régionale pour les droits de l’enfant doivent avoir une base et une structure solides pour tout travail de suivi et de plaidoyer à faire aux niveaux national et régional en matière des droits de l’enfant. En dépit de toutes les formations et programmes d’échange fournis par le programme régional GDE visant à

35 UNICEF,Pactemondial,etSC:Principes régissant les entreprises dans le domaine des Droits de l’enfant(2011)

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améliorer la compréhension du rôle de la coalition, les entretiens avec les membres, les conseils d’admi-nistration, et le personnel qui travaille au secrétariat du programme régional GDE ont montré que la plupart des membres des coalitions pour les droits de l’enfant dans les pays étudiés n’ont toujours pas une compréhension claire du mandat à long terme des coalitions pour les droits de l’enfant dans le suivi de la mise en œuvre de la CDE et de la CADBE et la mobilisation des fonds pour les activités de plaidoyer.

«Au cours de la période 2009- 2011, je pense que la plupart des gens dans les conseils et secrétariats des coalitions appuyées par SCS étaient bien conscients du rôle principal et du mandat d’une coalition pour les droits de l’enfant. Cependant, le défi consistait à faire de sorte que toutes les organisations membres comprennent et se mettent d’accord sur la pertinence de ce rôle. Une perception erronée à l’ époque était de penser qu’une coalition était là pour recueillir des fonds pour les activités de ses membres dans différents domaines.» Åsa Rapp Baro, Ancien Conseiller régional GDE, SCS WAF, Avril 2009-Janvier 2012

La participation active des membres dans les activités de la coalition dépend du niveau d’intérêt et d’engagement envers les objectifs de la mission ou du programme. Lorsque les membres sentent la coalition comme un complément à leur propre travail, ils sont plus susceptibles d’être actifs. Pour eux, la coalition renforce et consolide leur propre travail. Le contraire est également vrai et est souvent le cas avec de nombreux membres de la coalition. Les entretiens avec certains membres des coali-tions nationales ont montré que les activités liées à la coalition sont souvent considérées comme du »travail supplémentaire« sans rémunération. Cette façon de penser peut être facilement comprise dans un contexte où la plupart des associations ou ONG locales sont dirigées par des personnes qui n’ont aucune source de revenus et qui dépendent des activités financées par des ONG pour survivre. L’implication de tels membres a généralement tendance à être faible et très sélective au cas par cas sur la base des tâches ou questions à traiter. La même chose peut être dite pour les membres qui consi-dèrent que la coalition – ou certains membres ou personnalités en son sein – est en concurrence avec leur propre travail. Non seulement ces membres ont tendance à participer au minimum, mais dans des situations extrêmes, ils peuvent devenir contre-productifs. Il a été observé à travers les entretiens que les membres de la coalition ont généralement un fort engagement moral pour la promotion des droits de l’enfant, mais leur participation effective à la coalition dépend de l’enjeu perçu dans l’objectif plus spécifique de la coalition.

Dans la plupart des cas, les membres ont tendance à considérer le secrétariat comme un concurrent. Le cas du FODDET au Togo est particulièrement préoccupant parce que les membres font référence au FODDET comme une entité indépendante. D’après la description de SCS du programme régional GDE pour la période 2002-2012, les expériences antérieures de SCS ont montré que les coalitions pour les droits de l’enfant en Afrique de l’ouest avaient besoin d’avoir un léger secrétariat indépendant pour, à la fois, être en mesure de travailler efficacement et pour que le mandat et le rôle spécifique de la coalition soient clairement définis et perçus. Cela a conduit SCS à prendre en charge le frais de secrétariat pour les coalitions principales. Cependant, dans ses efforts pour trouver des ressources pour soutenir et maintenir le secrétariat, les secrétariats des coalitions semblent pencher plus pour le

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rôle d’exécutant plutôt qu’un organisme de coordination pour les organisations membres. Souvent, le travail du secrétariat des coalitions nationales et régionale semble également reposer sur une ou deux personnes – généralement le coordonnateur national ou le président – et ils semblent être distants et indépendants des organisations membres. Dans les cas où la coalition est hébergée par une organisa-tion membre pour réduire les coûts, comme dans le cas de CLOSE au Bénin où le coordinateur de la coalition nationale est également le président d’ESAM, une ONG locale et le membre fondateur, il est difficile de percevoir une démarcation claire entre le travail de plaidoyer de la coalition et les activités régulières de l’organisation membre qui accueille le secrétariat de la coalition.

Les structures de gestion des coalitions pour les droits de l’enfant telles que l’assemblée générale, le conseil d’administration et la direction sont clairement définies dans les documents sur l’organisation des coalitions, mais en pratique, les rôles des différents organes sont souvent confondus. Souvent, les entités ne sont même pas renouvelées d’une année à l’autre. Malgré tout le soutien en DCO et les énormes progrès réalisés par des coalitions dans l’amélioration de leurs structures de gouvernance, cer-taines d’entre eux servent à la fois dans les instances de gestion et de prise de décision. Les coalitions devraient être formées aux procédures de gestion des ressources, en rapportage et les moyens de tenir les membres et les partenaires informés des activités de la coalition.

«Le travail de la GNCRC n’a renforcé la collaboration et la synergie des actions entre ses membres que dans une mesure limitée. Il est en ainsi parce que tous les membres ne participent pas activement à ses activités pour des raisons diverses.» Joseph Assan, Spécialiste en Protection à l’enfance et en plaidoyer,

Plan International, Ghana

Les coalitions pour les droits de l’enfant se composent généralement d’ONG axés sur les enfants et d’autres organisations et groupes qui partagent un intérêt pour les questions de droits de l’enfant. Certaines coalitions comprennent des représentants des ministères ou organismes gouvernementaux et certaines acceptent les adhésions individuelles. De ce fait, les coalitions ne se conforment pas à une structure commune, mais se sont plutôt adaptées au contexte dans lequel elles évoluent. Malgré les différences dans la structure, elles rassemblent toutes un éventail de compétences, de connais-sances, de ressources et d’engagements. En outre, les membres des coalitions ont différentes sphères d’influence au sein de la société, certains bénéficiant d’une grande crédibilité et de reconnaissance et d’autres moins. En devenant membres de la coalition, ces organisations, groupes et individus prêtent normalement leur réputation et leur crédibilité à la coalition. Dans certains cas, les coalitions ont pu profiter de la force des membres individuels. Dans d’autres cas, les coalitions n’ont pas pu en tirer parti. Pour rendre les coalitions pour les droits de l’enfant plus efficace, il est important de ne pas se focaliser sur le nombre de membres, mais plutôt d’avoir au niveau du bureau des gens qui ont la volonté et la capacité de travailler ensemble et de contribuer aux objectifs généraux de plaidoyer de la coalition. Quelques-unes des coalitions doivent revoir leur structure pour permettre à d’autres acteurs de les rejoindre. Par exemple, l’adhésion à la coalition au Togo (FODDET) est actuellement limitée uniquement aux réseaux (9 au total, mais seulement 5 sont actuellement fonctionnels). Bien que cela

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aurait pu être une bonne idée de faire en sorte que tous les acteurs en droits de l’enfant soient orga-nisés en réseau au moment de la mise en place de la coalition, le contexte actuel pourrait ne plus être approprié pour une telle structure. SC pourrait faciliter une visite d’échange entre la CPA en Gambie et le FODDET au Togo pour tirer des leçons des forces et faiblesses d’avoir une diversité d’acteurs, y compris des réseaux, des ONG individuelles et des ONG nationales ayant des affiliations internatio-nales, en tant que membres de la coalition.

Les secrétariats des coalitions pour les droits de l’enfant doivent comprendre leur responsabilité de mettre en place des stratégies pour faire en sorte que chaque membre joue son rôle et comment son action s’inscrit dans le travail de plaidoyer global à l’échelle nationale. Ils ont besoin de travailler plus pour représenter la voix de toutes les organisations qui défendent les droits des enfants dans le pays, et ils ont besoin d’être plus proactifs dans la mise en place de mécanismes pour garder les membres connectés et axés sur la vision et la mission de la coalition au-delà de l’élaboration des rapports com-plémentaires au Comité des Nations Unies et au CAEDBE. Il leur faut rechercher d’autres façons de trouver de plus grandes opportunités pour l’ensemble de leurs membres, tout en invitant les membres à répondre de façon proactive à la hauteur de leurs attentes en termes de paiement de leurs cotisations et de faire des contributions pour soutenir le travail de la coalition.

SC devrait tenir compte les aspects suivants pour améliorer la compréhension de leur rôle en tant que membres des coalitions et renforcer la capacité des secrétariats à jouer activement leur rôle dans l’avenir.

• Le renforcement des capacités ne devrait pas se limiter à des ateliers régionaux de renforcement des capacités où seules deux personnes pourront assister, mais devraient plutôt viser à offrir des opportunités aux membres à la base et aux membres actifs pour interagir et discuter franchement des goulots d’étranglement et comment les surmonter. Les ateliers d’échange au niveau régional devraient être suivis d’ateliers de renforcement des capacités au niveau national pour garantir que les nouvelles compétences, les connaissances et les enseignements tirés de l’échelle régionale soient effectivement partagés au niveau national.

• Les secrétariats devraient être aidés à mettre en place des stratégies et des mécanismes à long terme pour accroître la participation de tous les membres et pour créer un sentiment d’appartenance. SCI devrait soutenir une réunion annuelle des organisations membres afin d’identifier les pro-blèmes communs en matière de plaidoyer (à la base, aux niveaux national et régional) et faire le point sur le suivi des droits de l’enfant et la mise en œuvre des recommandations, etc.

• Les capacités du secrétariat devraient être renforcées pour leur permettre de compiler des rapports et des bulletins annuels pour tenir les membres constamment à jour sur les activités de la coalition. Le modèle de la CPA serait un bon exemple à partager avec d’autres coalitions.

• Plus de visites d’échange technique devraient être organisées entre les coalitions afin qu’ils puissent apprendre les unes des autres. Par exemple, les membres et les enfants de CPA peuvent

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passer une semaine ou deux avec FODDET pour fournir une assistance technique à la réorgani-sation de sa base de membres et à la mise en place d’une organisation dynamique dirigée par des enfants comme le ‘Voice of the Young’ (La Voix des Jeunes).

3.2.2 Écarts entre l’UCOA et les coalitions nationales

La structure organisationnelle de l’UCOA a été adoptée en tirant les enseignements de la structure antérieure de CONAFE-Afrique, qui était une plateforme panafricaine d’acteurs œuvrant en faveur des droits de l’enfant. L’organisation régionale qui a précédé CONAFE-Afrique était soutenue par le Bureau régional de Plan pour l’Afrique de l’ouest et la coordination était assurée à partir de Bamako. Les coûts de fonctionnement de ce secrétariat de la coalition étaient élevés et il n’était pas viable. L’UCOA, avec ses 15 coalitions membres actuelles, voulait une «organisation efficace qui compte sur les ressources de ses membres». Le fonctionnement de l’UCOA devrait donc, dans une large mesure, se fonder sur les efforts et les contributions des coalitions nationales. Les membres cotisent 100 000 francs CFA par an (150 euros) à titre de frais d’adhésion. L’UCOA est présidée par une coalition nationale sur une base de rotation, et la coalition hôte doit fournir des locaux pour bureaux et des fournitures pour le secrétariat. La gestion financière est assurée par la CONAFE Sénégal et la communication est assurée par le Mali pour les francophones, la Gambie pour les anglophones, et la Guinée-Bissau pour les Lusophones. Les informations sont partagées de l’organe de coordination vers les points focaux de chaque groupe linguistique, et de ces groupes linguistiques les informations sont transmises aux coalitions membres.

Cette manière de travailler permet l’UCOA de poursuivre à faire fonctionner un minimum d’activi-tés de réseautage et de partager les informations, même en cas de déficit de financement. Ce modèle a atteint ses limites en termes de l’efficacité des processus de communication et de coordination parce que les points focaux des groupes linguistiques avec des fonctions régionales ont tendance à donner la priorité aux tâches nationales qu’ils ont été délégués à effectuer. Cette situation limite donc la capacité de faire tourner la présidence et les structures décentralisées entre les coalitions. En outre, la structure actuelle de l’UCOA ressemble à un «géant aux pieds d’argile», puisque beaucoup de ses membres ont des systèmes de gouvernance faibles et ne disposent pas de façon réaliste des ressources humaines et financières pour soutenir la structure régionale. En termes de rotation, au-delà des coalitions au Sénégal et de la Gambie, les autres coalitions ne semblent pas avoir la capacité organisationnelle pour accueillir et gérer l’institution régionale.

Malgré toutes les importantes réalisations indiquées ci-dessus, les entretiens ont montré que la plupart des coalitions nationales ont déclaré ne pas avoir été consultées sur les décisions et la planification des activités de renforcement des capacités et de plaidoyer. La plupart des coalitions nationales estiment que le processus d’identification des questions présentant un intérêt commun pour le plaidoyer régio-nal n’est pas participatif et pas bien documenté. Il est donc essentiel, pour l’UCOA de faire de sorte que ses membres soient mis à jour à travers des rapports et bulletins annuels. Dans sa description du

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programme, Åsa Rapp Baro36 a indiqué que le programme régional GDE en partenariat avec l’UCOA avait l’habitude d’organiser des réunions biannuelles au cours desquelles l’ensemble des coalitions nationales étaient invitées pour un partage de connaissances et d’enseignements. En plus des rap-ports et des bulletins, il serait utile d’utiliser cet événement pour permettre aux coalitions nationales d’apprendre des expériences des autres coalitions dans la région, d’identifier les lacunes en termes de capacités afin que SC et sa coalition partenaire puissent planifier l’appui en DCO, afin d’identifier les problèmes communs de plaidoyer au niveau régional, et déterminer la manière d’y remédier avec la recherche et des éléments de preuve ainsi que des activités de plaidoyer au niveau national.

En dépit de ces doléances, tous les informateurs pensent que l’UCOA est une bonne initiative et qu’il existe un potentiel de croissance, de structuration et pour des impacts futurs importants. Cependant, afin d’atteindre l’objectif visé, il est nécessaire d’examiner et d’investir dans la mise en place de la structure organisationnelle de l’UCOA et soutenir ses interventions, en particulier son soutien aux coalitions nationales.

«Une évaluation des capacités institutionnelles devrait être menée pour réévaluer si la structure actuelle permettra à l’UCOA d’atteindre ses objectifs, et s’ il y a une meilleure structure qui lui permettrait de réaliser pleinement sa vision. Tous ses membres doivent être consultés sur la meilleure voie à suivre pour leur coalition régionale compte tenu des possibilités de financement au niveau de la région.» Rakeb Messele Aberra, Conseiller régional GDE pour l’Afrique de l’ouest, SCS

Pour aller de l’avant, SCS doit tenir compte les éléments suivants:

• Comme suggéré dans la citation ci-dessus, il est en effet nécessaire d’évaluer les capacités institu-tionnelles, ce qui devrait être fait en consultation avec l’ensemble des coalitions nationales.

• Il est nécessaire de soutenir l’UCOA pour avoir un secrétariat permanent et indépendant dans un pays d’un accès facile et où la plupart des partenaires régionaux et internationaux en matière des droits de l’enfant sont basés pour coordonner toutes les activités avec les secrétariats des coalitions nationales. Le secrétariat de l’UCOA devrait tenir compte principalement de la proximité avec les coalitions nationales et l’accès aux institutions régionales dans le cadre de ses activités de plaidoyer et de mobilisation des ressources régionales. Le Sénégal serait une bonne option, car il y a un accès facile à d’autres coalitions, et le pays abrite le siège de la plupart des institutions internationales et régionales. Il est également nécessaire de soutenir les coûts de fonctionnement du secrétariat compte tenu du fait que la plupart des coalitions nationales ne disposent pas des ressources finan-cières pour soutenir la coalition régionale. Pour atteindre efficacement les objectifs de la coalition, il est essentiel de recruter un personnel technique qualifié pour exécuter les activités quotidiennes de l’UCOA. Le personnel devrait inclure les postes clés suivants:

36 ÅsaRappBaro(2015)

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• Un directeur régional chargé du plaidoyer

• Un directeur régional de la communication

• Un directeur financier régional

SC doit plaider avec d’autres partenaires financiers tels que Plan, UNICEF, World Vision et le PNUD pour contribuer également aux coûts institutionnels du secrétariat.

3.2.3 Faiblesse des compétences de plaidoyer

Bien que les coalitions pour les droits de l’enfant ont été formées à la programmation pour les droits de l’enfant, qui met l’accent sur le lien entre les interventions directes et initiatives de plaidoyer, il n’y a toujours pas une compréhension claire entre le travail des membres de la coalition qui offrent des ser-vices dans le cadre de projets de protection de l’enfant et ceux qui se livrent à des efforts de plaidoyer ou les activités liées aux Mesures générales de mise en œuvre (également connu en tant que les MAG). La situation est la même au niveau de l’UCOA où le travail des coalitions nationales n’alimente pas les activités régionales de plaidoyer. Les interviews avec les représentants des coalitions pour les droits de l’enfant ont mis en évidence une lacune dans la planification avec les membres. Les projets présentés par les secrétariats sont généralement rédigés au niveau du secrétariat et avec une participation limitée des membres. Idéalement, il devrait y avoir un mécanisme pour faciliter la planification conjointe de sorte que le rôle des membres et du secrétariat dans le suivi des droits de l’enfant sont clairement définis.

La plupart des coalitions ne planifient pas leur plaidoyer assez bien. Ils planifient souvent des activités de plaidoyer, mais pas les processus avec des stratégies et des objectifs bien définis pour le changement. Le travail de plaidoyer mené a donné des résultats, mais ils ne sont pas aussi importants qu’ils pour-raient l’être. Pour que le travail de plaidoyer des coalitions ait un impact plus important, il est à la fois nécessaire d’aider les coalitions à élaborer des plans de plaidoyer cohérents, mais aussi de mettre plus d’efforts pour considérer le plaidoyer d’autres coalitions dans les initiatives de plaidoyer en cours. SCS pourrait également envisager une participation plus étroite et pourrait commencer à lancer des campagnes de plaidoyer conjointes avec ses coalitions partenaires.

Il est important de noter que les activités de formation seulement ne peuvent pas faire des coali-tions pour les droits de l’enfant des experts en matière de plaidoyer. Il est nécessaire d’affecter des spécialistes à la fois en connaissances théoriques et pratiques pour encadrer et rendre autonomes les coalitions en les dotant des compétences nécessaires requises pour plus d’impact. Il est également nécessaire pour les coalitions de recruter des responsables en plaidoyer pour renforcer leur travail de plaidoyer.

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3.2.4 Capacités humaines et financières limitées du secrétariat pour des actions efficaces

SCS est le seul partenaire technique et financier qui fournit aux coalitions pour les droits de l’enfant un support DCO et un appui institutionnel. L’appui institutionnel ne couvre que le salaire d’au plus deux membres du personnel, ce qui est insuffisant pour mettre en œuvre et faire le suivi des plans de plaidoyer. Les coordonnateurs nationaux devraient donc effectuer des tâches de programmation, administratives, et financières. Le financement de coalitions nationales et de leur travail de suivi est souvent un défi, et les donateurs financent rarement les coûts administratifs, de développement organisationnel, ou de renforcement des capacités.

Toutes les activités de DCO et de renforcement des capacités fournies par SC auront toujours des effets limités tant que les coalitions pour les droits de l’enfant seront incapables de payer pour des res-sources humaines qualifiées. Les ressources humaines qualifiées constituent une priorité pour la plu-part des coalitions pour les droits de l’enfant, mais en pratique, cela est souvent difficile. La recherche d’opportunités d’emplois mieux rémunérés oblige de nombreux individus à chercher un emploi dans d’autres secteurs, y compris le secteur informel. Malgré la disponibilité de travailleurs de qualité, les coalitions pour les droits de l’enfant comme la plupart des ONG locales en général ne peuvent s’offrir leurs services en raison des niveaux de salaires élevés. En outre, le manque de motivation et la faible capacité de mobilisation des fonds ne permet pas de mobiliser un personnel compétent, ni aider à maintenir un personnel compétent sur le long terme. L’extrême pauvreté dans la plupart des pays d’Afrique de l’ouest affecte considérablement la pratique du bénévolat. En raison de la faiblesse de l’engagement des partenaires financiers pour faire de l’appui institutionnel un moyen de renforcer les ONG, la viabilité de nombreuses coalitions pour les droits de l’enfant est menacée. SC doit prévoir non seulement d’aider à trouver de nouveaux donateurs, mais encore plus important plaider pour que les bailleurs supportent les coûts institutionnels.

3.2.5 Capacités limitées à utiliser les rapports complémentaires et les observations finales pour planifier et mettre en œuvre un programme de plaidoyer holistique

Les entretiens ont fait ressortir le fait que le processus de rapportage est considéré par les membres des coalitions nationales comme un exercice ad hoc qui est séparé de leurs activités de prestation de services et de plaidoyer des coalitions. Bien que les impacts soulignés ci-dessus montrent que les coalitions pour les droits de l’enfant ont mené des activités qui ont contribué à la mise en œuvre des observations finales, il reste encore beaucoup à faire pour que les processus de suivi deviennent plus systématiques à la fois en termes de couverture des recommandations et en termes de continuité, de régularité, et de fréquence dans le processus de suivi entre les rapports périodiques. La plupart du plaidoyer en faveur de la réforme législative doit être suivi afin que des mesures de mise en œuvre soient mises en place.

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Il semble qu’il y ait une compréhension limitée entre les membres sur la manière dont le processus de rapportage peut être utilisé pour avoir un effet de levier pour la mise en œuvre des droits de l’enfant par le gouvernement. Au-delà de l’élaboration des rapports complémentaires, de leur soumission, et de participer périodiquement à une réunion à Genève ou à Addis, le mécanisme de rapport complé-mentaire devrait fournir un cadre pour la sensibilisation et la mobilisation, d’analyse des politiques et pratiques nationales, pour développer des relations nationales et internationales et de plaidoyer, de renforcement des capacités des ONG locales, pour le suivi des obligations de l’État, et pour faciliter la participation des enfants.

Le suivi des observations finales et recommandations pourrait être une tâche majeure et un défi pour toute coalition nationale, mais on peut y remédier à travers le partage des responsabilités entre ses membres. Un comité du personnel et des membres du conseil des organisations membres peut être mis en place pour identifier les membres de la coalition travaillant sur un thème spécifique ou dans une zone géographique donnée pour une répartition optimale des tâches de suivi entre eux. Le suivi des mesures d’application générales pourrait alors être confié au secrétariat de la coalition. Les organisations membres seraient alors engagées à la fois dans leurs contributions spécifiques et dans les évaluations globales par le biais du comité de la coalition qui serait mis en place pour assurer le suivi des observations finales et recommandations.

Dans l’avenir, le soutien de SC devrait prévoir de renforcer les capacités des organisations des droits de l’enfant afin d’adopter une approche globale et faire le suivi sur l’ensemble des recommandations, tout en adoptant une campagne axée sur un thème spécifique comme un moyen de recueillir un plus grand intérêt pour les membres dont l’intérêt porte également sur cette question. Cela pourrait leur per-mettre de voir clairement le lien entre le rôle de plaidoyer de la coalition et les interventions directes des organisations membres au niveau local.

3.2.6 Suivi insuffisant des activités de renforcement des capacités et de plaidoyer

En général, il y a aussi un manque de suivi des activités de formation et de plaidoyer. La plupart des répondants au niveau étatique ont souligné le manque de suivi des activités de formation. Les lois et politiques qui ont été adoptées à la suite des activités des coalitions pour les droits de l’enfant doivent également être suivies pour veiller à ce que les mesures de mise en œuvre soient mises en place.

La plupart des coalitions nationales se concentrent sur la mise en œuvre des activités ad hoc et donc pas sur comment obtenir des résultats qui conduisent à des changements concrets dans la vie des enfants. Bien que des sessions de formation contribuent à une meilleure compréhension et à de meilleures connaissances, une seule activité de formation est souvent insuffisante pour obtenir un résultat durable. Ces activités de formation doivent faire l’objet d’un suivi avec la fourniture d’une assistance technique, d’une orientation, d’un encadrement et d’un mentorat pour avoir des résultats durables. Par exemple,

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après la formation des élus locaux sur la budgétisation en faveur de l’enfant, les coalitions devaient aider le personnel technique des municipalités à trouver des moyens stratégiques pour inclure des lignes budgétaires spécifiques pour la mise en œuvre des droits de l’enfant. Cela n’a pas été fait. Les répon-dants des municipalités au Togo et en Gambie ont souligné le fait qu’il n’y avait pas d’activités de suivi de la part des coalitions pour les droits de l’enfant. La plupart des coalitions ont tendance à se livrer à des activités ad hoc sur différentes questions qui n’ont aucun rapport. Au contraire, elles doivent comprendre que les questions relatives aux droits de l’enfant sont complexes et ne peuvent être traitées avec des activités ponctuelles, mais plutôt à travers une série d’activités qui se renforcent mutuellement. Elles devraient donc être très stratégiques et se concentrer sur quelques questions et faire en sorte que les différentes activités abordent les questions de manière plus complète et globale.

SC a besoin d’examiner comment soutenir les coalitions pour les droits de l’enfant à élaborer des projets plus holistiques, avec des activités de suivi grâce à la fourniture d’une assistance technique. SC a également besoin d’accroître son appui institutionnel pour fournir aux coalitions pour les droits de l’enfant l’accès à un personnel qualifié qui peut fournir l’assistance technique nécessaire à leurs organisations membres.

3.2.7 Facteurs externes limitant l’impact du travail des coalitions

Le travail de plaidoyer des coalitions pour les droits de l’enfant est limité par des facteurs externes liés au contexte politique et économique. Malgré l’adoption de lois et politiques, il est important de mettre en évidence la capacité humaine et financière limitée des gouvernements pour mettre en œuvre ces lois et politiques. Comme indiqué dans la section sur la budgétisation en faveur des enfants, la plupart des États d’Afrique de l’ouest consacrent moins de 1% de leur budget national à la protection de l’enfant.37 Selon les répondants des institutions publiques, le nombre de travailleurs sociaux et en protection de l’enfance est bien inférieur à l’effectif nécessaire pour relever les défis sociaux auxquels ils sont confrontés. Par conséquent, on fait recours en grande partie aux travailleurs bénévoles à la fois dans les enceintes gouvernementales et non-gouvernementales, ce qui soulève des questions sur la viabilité, la qualité et la reddition de comptes.

Le changement constant des responsables gouvernementaux au niveau national oblige les coalitions pour les droits de l’enfant à constamment recommencer leur plaidoyer. Elles doivent aussi former en permanence de nouveaux fonctionnaires parce que la plupart du temps, ces derniers ont des connais-sances limitées sur les dispositions et les engagements par rapport aux mécanismes de suivi des droits humains et de l’enfant.

Bien que les constitutions et lois individuelles dans la plupart des pays d’Afrique de l’ouest prévoient la liberté d’expression et de la presse, dans la pratique les OSC travaillent souvent dans un climat de

37 Plan,SavetheChildrenetUNICEF( Juin2011)

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peur, de suspicion et de méfiance. Par exemple, en Gambie, bien que la constitution et la loi prévoit la liberté d’expression et de la presse, le gouvernement a fortement restreint ces droits. Les personnes qui critiquent publiquement ou en privé le gouvernement ou le président s’exposent à des représailles de la part du gouvernement. Le Comité des Nations unies a exprimé des préoccupations au sujet des rapports indiquant que les activités des ONG et OSC sont étroitement surveillés par l’Agence chargée des ONG placée sous l’autorité du Bureau du Président, ce qui fait que de nombreuses organisations pratiquent l’autocensure. Selon les informations dont dispose Amnesty International, les organismes gambiens d’application de la loi, y compris la National Intelligence Agency et la Garde présidentielle, ont arrêté au moins 30 personnes, dont un garçon de 16 ans, depuis début janvier 2014. Ils sont détenus sans incul-pation, et les forces de sécurité ont menacé d’arrêter toute personne demandant leur libération ou leur lieu de détention.38 En Guinée, le Comité de l’ONU a exprimé ses craintes que dans un passé récent, les membres des organisations non gouvernementales des droits humains, y compris ceux qui suivent la situation des enfants ainsi que des journalistes, ont fait l’objet de diverses violations des droits humains.

L’épidémie d’Ebola en Guinée a sévèrement affecté la mise en œuvre du programme régional GDE. Les tensions politiques, épidémies, et la situation d’urgence dans le Sahel appellent à la nécessité de prendre en compte les contextes d’urgence dans le programme régional GDE. L’élaboration d’un plan d’urgence consiste à prendre des décisions à l’avance sur la façon d’engager et consulter les coalitions pour les droits de l’enfant, y compris les enfants, dans les mécanismes de prévention et d’intervention, la gestion des ressources humaines et financières, les procédures de coordination et de communica-tion, le renforcement des capacités des partenaires locaux, et une gamme des réponses techniques et logistiques. Selon SCS, les situations d’urgence seront l’un des principaux domaines d’intervention du programme régional GDE pour 2016-2018.

Ces facteurs externes minent grandement les efforts de plaidoyer des coalitions pour les droits de l’enfant et impliquent qu’elles continueront d’avoir besoin du soutien de SC et d’autres donateurs pour s’assurer que les enfants jouissent pleinement de leurs droits dans un contexte humanitaire et de développement à long terme.

3.2.8 Questions de durabilité au niveau de SC

3.2.8.1 Absence de lien clair entre le programme régional GDE et programme régional PE

Selon les informateurs de SCS et SCI, en dépit de parler de créer des liens et des synergies entre le programme régional GDE et le programme régional PE, cela ne s’est pas vraiment matérialisé dans la programmation d’une manière soutenue. Toutes les deux conviennent qu’une plus grande synergie entre les deux programmes pourrait améliorer le renforcement en capacités organisationnelles de leurs partenaires, leur travail de plaidoyer aux niveaux national et régional, et le partage, l’apprentis-

38 USAIDIndice de durabilité pour l’Afrique subsaharienne 2009, 1ère édition(Septembre2010)

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest74

sage et l’échange de connaissances. Cette intégration devrait avoir lieu à la fois aux niveaux national et régional pour plus d’impact. En coordination avec le programme régional de PE, le programme régional GDE pourrait améliorer la fiabilité et la pertinence des données recueillies au niveau local sur la protection de l’enfant par les partenaires de travail en protection de l’enfance au niveau de la communauté, ce qui pourrait faciliter davantage le travail de suivi des droits de l’enfant du pro-gramme régional GDE au niveau national. Lier le programme régional GDE et le programme régional de PE pourrait également assurer que le programme régional de PE fasse plus efficacement le suivi sur la mise en œuvre des recommandations pertinentes des mécanismes des droits humains et de l’enfant. En Gambie, la CPA est le partenaire à la fois du programme régional GDE et du programme régional PE, et elle a été en mesure de mettre en synergie les programmes dans une certaine mesure, bien que le processus et l’impact de cette coordination doit encore être documenté et analysé.

Les deux programmes pourraient mieux élaborer des stratégies pour leur travail de plaidoyer, et le pro-gramme régional PE pourrait se concentrer davantage sur son savoir-faire thématique sur la protection de l’enfant, tandis que le programme régional GDE pourrait mettre davantage l’accent sur l’organisa-tion et le renforcement de la coalition nationale et sa structure sur l’élaboration de stratégies pour le travail de plaidoyer et la création d’une masse critique pour évoquer les questions de droits de l’enfant aux niveaux communautaire, national, et régional. Ceci, bien sûr, suppose une meilleure connaissance de l’ensemble du programme par le gestionnaire du projet/programme et des conseillers techniques, y compris l’ouverture et un intérêt pour le partage et pour l’apprentissage des uns les autres et ne pas voir le programme comme un territoire personnel. En outre, il est nécessaire d’avoir des messages clairs émanant de la direction. La mise en place de meilleures synergies devrait être plus rentable (par exemple, par rapport à des formations et le suivi des partenaires lors des missions dans d’autres pays) et devrait conduire à des impacts plus forts pour les différents programmes. Une intégration réussie exigera aussi un changement de focalisation du programme de l’infrastructure des droits de l’enfant au niveau national (tel que défini par les mesures d’application générales de la CDE) à une perspective plus large sur la bonne gouvernance et les mécanismes de responsabilisation sociale liée à un secteur social spécifique, tel que l’éducation, la santé et la protection de l’enfant.

«La GDE fonctionne à un niveau global, touchant à tous les autres domaines d’activité. Les composantes de suivi des droits de l’enfant de la GDE comprennent des questions de protection de l’enfant, d’ éduca-tion, de santé, etc. Le renforcement de la société civile du programme GDE a aussi un impact sur tous les domaines thématiques, ainsi que les mesures générales de mises en œuvre qui sont appliquées. Cependant, ces liens ne sont pas toujours clairs pour le personnel ou les organisations partenaires. Si tel est le cas, une analyse conjointe doit être effectuée afin de déterminer les meilleures façons de relier les programmes pour plus grand impact. Par exemple, une coalition des droits ne peut effectuer un suivi et un plaidoyer efficace basé sur les preuves que si les organisations membres qui travaillent dans différents domaines (comme la protection de l’enfant) sont engagés dans le travail global de la coalition, par exemple, en four-nissant des faits et des idées de leur travail direct avec les enfants.» Åsa Rapp Baro, Ancien Conseiller régional

GDE, SCS WAF, Avril 2009-Janvier 2012

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 75

3.2.8.2 Coordination inadéquate

Les interviews avec les partenaires techniques et financiers ont montré un intérêt croissant pour soutenir le programme régional GDE de la part du BP SCI et des autres partenaires techniques et financiers à l’échelle nationale.

Outre les BP SCI au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en Sierra Leone, aucun autre BP SCI, comme ceux du Burkina Faso, du Niger, du Nigeria, du Liberia et du Mali, n’a un programme national GDE. Cependant le BP SCI Niger prévoit de lancer un programme national GDE cette année financé par Save the Children Norvège, tandis que les BP SCI Mali et Nigeria sont à la recherche de fonds pour financer un programme national GDE. Au Niger, SCI a exprimé un intérêt à collaborer avec le BP SCI SEN sur le programme régional GDE, mais cet intérêt doit être suivi par un cadre formel de collaboration. Le BP SCI CIV a également besoin du soutien du programme régional GDE pour renforcer son programme national GDE.

Dans sa description du programme pour 2002-2012 Åsa Rapp a indiqué la bonne collaboration avec le Bureau régional de l’Afrique de l’ouest de Plan International (Plan BRAO) à Dakar dans le passé. Toutefois, selon les répondants de Plan BRAO, la collaboration avec SCI a diminué au cours des trois dernières années. Au niveau national, comme le souligne l’impact indirect, bien que Plan International a appuyé les coalitions pour les droits de l’enfant au Togo et au Ghana, les répondants de Plan Interna-tional Togo et Plan International Ghana ont déploré le fait que le Bureau régional de SCS de l’Afrique de l’ouest avant la transition et, après la transition le BP SCI ne s’est pas officiellement engagé dans un mécanisme formel de coordination au niveau national. Plan International Togo a procédé à une évalua-tion de la capacité organisationnelle et institutionnelle du FODDET, ce qui peut être utile pour le pro-gramme régional GDE. Plus récemment, les discussions ont commencé entre le BP SCI SEN et Plan BRAO au Sénégal pour coordonner leur soutien aux coalitions pour les droits de l’enfant en Afrique de l’ouest. En outre, des discussions sont en cours entre SCS et Plan Suède dans le but de développer et de signer un Protocole d’accord pour renforcer la collaboration et la coordination de l’appui fourni aux coalitions régionale et nationales pour les droits de l’enfant en Afrique de l’ouest.

Pour aller de l’avant, SC doit renforcer sa collaboration avec et formellement engager les BP SCI avec les institutions internationales à travers une approche intégrée. Un mécanisme de coordination for-melle accrue ne peut que maximiser l’utilisation efficace des ressources pour assurer une plus grande durabilité des coalitions pour les droits de l’enfant.

3.2.8.3 Insuffisance du suivi du travail des coalitions

Selon le personnel de SCS, les aspects de suivi du programme régional GDE couvrant de nombreux pays est un défi aussi bien maintenant que quand SCS gérait le programme. Selon Åsa Rapp Baro39, pendant la période 2009-2011 (et avant) le suivi était sur la base des:

39 ÅsaRappBaroétaitl’ex-administrateurdeprogrammedesdroitsdel’enfant/sociétécivile,SCSWAF,Nov2002-Mars2009etancienConseillerrégionalGDE,SCSWAF,Avril2009-Janvier2012

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest76

• Narratifs annuels et semestriels, rapports financiers et d’audit des partenaires,

• visites régulières au niveau des coalitions nationales,

• appels téléphoniques de suivi et échanges de courriels continus, et

• discussions à toutes les occasions de rencontres tels que les ateliers régionaux sur les droits de l’enfant ou les forums de la société civile sur la CADBE à Addis-Abeba.

D’après les coordinateurs nationaux des coalitions nationales pour les droits de l’enfant au Togo et au Ghana, depuis la transition à SCI les visites de suivi ne sont plus régulières. Selon le FODDET, le BP SCI SEN a effectué que deux visites de suivi au cours de la période de 2009-2014. La CONIDE n’a reçu qu’une seule visite de suivi en cinq ans. Ces visites de S&E ont, dans le passé, grandement contribué à renforcer les capacités organisationnelles des organisations de droits de l’enfant. Selon le BP SCI SEN, les exigences de l’Asdi font que seulement 30% du financement total de l’Asdi peuvent être utilisés par le BP SCI pour le soutien et le suivi technique, tandis que 70% vont aux partenaires du BP SCI. Les 30%, selon le BP SCI, ne leur permettent d’organiser des visites de S&E de leurs par-tenaires de manière régulière. Même si SCS a doté le BP SCI SEN d’un financement supplémentaire à partir les lignes budgétaires transversales et non-thématiques, le fait que ces budgets sont libellés transversaux et non thématiques font que les fonds peuvent être utilisés pour d’autres dépenses. Il est intéressant de noter que le programme régionale GDE est actuellement géré par deux personnes avec les responsabilités suivantes: un spécialiste GDE fournissant des orientations stratégiques, et un coordonnateur du programme de GDE chargé d’assurer la mise en œuvre efficace des interventions et du S&E. Récemment, un conseiller régional, basé à Abidjan, a été recruté par SCS pour fournir une assistance technique globale à l’équipe du BP SCI SEN. En raison du caractère régionale du programme, certaines personnes interrogées ont estimé qu’il est nécessaire de recruter un directeur de programme qui peut assurer la supervision générale et l’autorité par rapport à la planification stratégique, la mise en œuvre, et le S&E du programme, ce qui n’est pas actuellement le cas. Cepen-dant, en analysant le nombre de personnes impliquées dans la gestion du programme régional GDE entre la période où SCS assurait la gestion et maintenant, il semble que le principal problème soit la nécessité d’une meilleure organisation du personnel pour répondre efficacement aux besoins en matière de S&E. Au cours de la période où SCS assurait la gestion, un seul chargé de programme était responsable de la programmation, de la mise en œuvre, du partenariat et du S&E, et en dépit de certaines difficultés, le chargé de programme a réussi à maintenir des interactions régulières avec les coalitions. Comme solution pour aller de l’avant, SC devrait envisager de réorganiser le personnel d’une manière plus stratégique afin d’assurer une plus grande complémentarité et cohésion pour plus d’impact. L’équipe pourrait être réorganisée comme suit: un membre du personnel pourrait s’occuper de la planification et l’orientation stratégique globale, une autre pourrait se concentrer sur les parte-nariats et travailler en étroite collaboration avec les partenaires, et une troisième personne pourrait se concentrer de manière spécifique sur l’UCOA.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 77

3.2.8.4 Difficultés internes au sein de SC «La GDE est une priorité pour le bureau pays de SCI parce que nous ne pouvons pas avoir des changements durables dans tous les domaines (éducation, santé, nutrition, protection de l’enfance, etc.) si la gouvernance en matière de droits de l’enfant dans le pays n’est pas améliorée.» Dr Bonzi Mathurin,

Directeur Pays, BP SCI SEN.

La déclaration du Directeur Pays de SCI SEN confirme l’importance du travail de la GDE et de sa portée pour d’autres programmes. Toutefois, cette reconnaissance doit être mieux exprimée d’autant plus que le personnel GDE et les partenaires ont déclaré que parfois ils ont l’impression que le BP est complètement détaché du programme régional GDE.

Le positionnement stratégique de la gestion du programme régional GDE constitue également un problème. D’après certains membres du personnel du BP SCI SEN, le programme régional GDE devrait être géré par le Bureau régional de SCI (BR SCI). D’autres estiment qu’il devrait continuer à être géré par le BP SCI SEN, qui est mieux placé parce que disposant du personnel le plus expérimenté et le plus engagé. Ceux qui sont pour que le BP SCI SEN gère le programme régional GDE pensent que le BP SCI SEN a de meilleures relations de travail à long terme avec les coalitions. Toutefois, certains membres du personnel à SCS et au BP SCI SEN pensent aussi qu’en ce qui concerne le ren-forcement du plaidoyer régional, le BR SCI pourrait mieux le faciliter et de manière plus efficace, car il s’agit d’une structure régionale et dispose d’un directeur chargé du plaidoyer, ce que le BP SCI SEN CO n’a pas. Le principal défi avec le BR SCI d’après le personnel de SCS est sa capacité limitée dans le domaine thématique de la GDE en général, et dans l’approche régionale du programme régional GDE en particulier. En outre, le BR SCI ne dispose pas la structure pour l’opérationnalisation et la mise en œuvre des interventions sur le terrain. Il s’agit d’un élément important, car le travail de plaidoyer doit être alimenté avec des connaissances tirées des interventions directes qui sont mises en œuvre par les coalitions nationales. Certains estiment également qu’il y a un besoin pour le programme régional global GDE soit géré par un personnel ayant une expérience dans le développement stratégique et de véritables échanges programmatiques avec les organisations partenaires.

Comme voie à suivre, il est important pour SCS et SCI se mettent d’accord sur le bureau qui est le mieux indiqué stratégiquement pour gérer le programme pour qu’il ait le maximum d’impact. SCS doit également créer des opportunités pour SCI d’avoir une meilleure compréhension de la valeur ajoutée du programme régional GDE. Les leçons apprises d’autres régions pourraient aussi aider dans cette décision. Les critères ci-dessous pourraient être utilisés comme critère pour sélectionner le bureau qui est le mieux placé pour gérer le programme régional GDE:

• Bonne compréhension du domaine thématique GDE et de l’approche régionale par le personnel et la direction

• Engagement de la direction pour soutenir le personnel qui met en œuvre le programme

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• La capacité technique du personnel pour coordonner la planification et le suivi du programme

• Capacité à faciliter l’échange d’expériences et de connaissances entre la coalition régionale et les coalitions nationales

• Capacité de faire du réseautage avec les autres BP SCI et des institutions internationales dans la mise en œuvre de programmes similaires

• Capacité de faire un lien clair avec le composant plaidoyer du travail de SC

• Capacité de vendre le programme régional GDE et de mobiliser des ressources supplémentaires

Il a été noté qu’en raison de certains défis, le BP SCI SEN a proposé de se retirer progressivement ou de transférer les opérations au Togo et au Ghana à l’UCOA et au Niger au BP SCI Niger. Alors que le transfert des trois pays à l’UCOA et au BP SCI Niger ne serait pas une sage décision à l’heure actuelle étant donné les faibles capacités institutionnelles actuelles de l’UCOA et du fait que le BP SCI Niger ne dispose pas actuellement d’un programme GDE à part entière, SC doit envisager de renforcer sa collaboration avec d’autres institutions internationales telles que Plan International, l’UNICEF et World Vision ainsi que d’autres BP SCI qui ont clairement indiqué leur intérêt à soutenir des pro-grammes GDE et travaillent déjà dans certains pays à la mise en œuvre des programmes similaires avec des partenaires de SC.

Au Togo, Plan International finance déjà un programme de suivi des droits de l’enfant de quatre ans avec le FODDET qui s’appuie sur le soutien institutionnel et organisationnel de SC. Il a également récemment procédé à l’évaluation de ses capacités institutionnelles et organisationnelles de manière à avoir une vue d’ensemble claire sur la meilleure façon de renforcer ses capacités. Au Ghana, le repré-sentant de Plan International a clairement indiqué dans son questionnaire que Plan International va continuer à soutenir et à travailler étroitement avec la GNCRC pour défendre les droits des enfants. Ce soutien inclut la fourniture des ressources nécessaires à la GNCRC pour recueillir les opinions des enfants et des jeunes pour leur utilisation dans l’élaboration et la soumission des rapports alter-natifs à la CDE et au CAEDBE. Il a également l’intention de fournir un soutien au renforcement des capacités de la GNCRC pour être en mesure de remplir son mandat de manière efficace. Enfin, Plan International travaillera avec la GNCRC dans le domaine stratégique de la rédaction de demandes de subventions importantes et fera appel à l’expertise de la GNCRC dans la mise en œuvre de ces subventions si nécessaire. Comme mentionné ci-dessus, au Niger le BP SCI a également clairement indiqué son intérêt dans le lancement d’un programme national GDE. Plan International Niger est également en train de développer un partenariat à long terme avec la CONIDE. Des discussions peuvent donc être engagées avec le BP SCI Niger pour collaborer sur des interventions GDE au Niger afin de voir comment le programme régional GDE peut soutenir le BP SCI Niger à renforcer ses capacités et développer un programme pays GDE complet. Cela permettrait de montrer comment le programme national GDE et le programme régional GDE pourraient se compléter mutuellement

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 79

pour plus d’impact. Il est important de noter que même si SC transfère la GNCRC et le FODDET à Plan International et la CONIDE au BP SCI Niger, le programme régional GDE inclura toujours la GNCRC et le FODDET dans les processus d’échange et d’apprentissage au niveau régional. Cepen-dant, pour que cela se produise, une véritable stratégie de sortie devrait être élaborée et mise en œuvre afin d’assurer une transition efficace.

L’approche régionale pourrait également signifier intervenir dans quelques pays stratégiques afin de développer de bonnes pratiques qui pourraient ensuite être partagées par d’autres institutions interna-tionales et l’UCOA. Étant donné que les programmes régionaux GDE ont évolué avec le temps, il est important pour SC de continuer à faire preuve de souplesse afin d’assurer le maximum d’impact pour ses programmes.

Cependant, comme mentionné ci-dessus, il est important de garder à l’esprit que le programme régional GDE ne peut pas être un programme séparé. Il a besoin de s’appuyer sur les programmes régionaux de PE et d’autres programmes. Idéalement, les pays qui bénéficient de l’appui direct dans le cadre du programme régional GDE devraient également être les pays où SC a un programme régional fort en matière de PE. La question est maintenant d’assurer un lien plus étroit entre les deux programmes. Au Togo, par exemple, où les deux programmes cohabitent, le FODDET n’a pas été en mesure de tirer parti des connaissances et des expériences acquises par WAO Afrique (un partenaire du programme régional de PE au Togo) en termes de protection de l’enfance. Bien que WAO Afrique soit l’un des membres fondateurs de FODDET, il s’est retiré du FODDET il y a quelques années, et les deux programmes ont fonctionné séparément pendant un certain temps.

SCS peut profiter des réflexions ci-dessus pour élaborer une stratégie claire pour son approche régio-nale basée sur les enseignements tirés qui fourniront des directives claires aux bureaux d’exécution, que ce soit au niveau régional ou national. SC doit également améliorer la documentation des résul-tats et les leçons apprises, et elle doit aider les coalitions pour les droits de l’enfant à en faire de même.

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IV. Conclusion générale et recommandations

En conclusion, l’impact souligné ci-dessus montre que les objectifs et les résultats attendus décrits dans les documents de planification de 2009-2012 et 2013-2015 ont été dans une large mesure atteints. Toutefois, ces réalisations doivent être soutenues, et les problèmes suivants ont été iden-tifiés comme des facteurs qui minent la viabilité du programme régional GDE. Les problèmes qui plombent la viabilité du programme régional GDE ont été analysés au niveau des coalitions pour les droits de l’enfant et au niveau de SC.

Au niveau des coalitions

• En dépit de toutes les activités de renforcement des capacités visant à renforcer la collaboration et la synergie entre les membres des coalitions nationales pour pouvoir parler d’une seule voix, certains membres de certaines coalitions n’ont toujours pas une compréhension claire du rôle de plaidoyer des coalitions nationales et régionale. Cela peut être expliqué par le fait que, dans certains pays les secrétariats des coalitions semblent pencher plus pour le rôle d’exécutant plutôt qu’un organisme de coordination pour les organisations membres. Souvent, le travail du secrétariat des coalitions nationales et régionale semble également reposer sur une ou deux personnes – géné-ralement le coordonnateur national ou le président – et ils semblent être distants et indépendants des organisations membres. Les secrétariats doivent comprendre leur rôle de mettre en place des stratégies pour faire en sorte que chaque membre de la coalition joue son rôle et sache comment son travail s’inscrit dans le travail de plaidoyer global à l’échelle nationale. Ils ont besoin de travail-ler plus pour représenter la voix de toutes les organisations de défense des droits de l’enfant dans le pays, et doivent être plus proactifs dans la mise en place d’un mécanisme permettant aux membres de rester connectés et concentrés sur la vision et la mission de la coalition au-delà de la rédaction des rapports complémentaires destinés au Comité des Nations Unies et au CAEDBE.

• Bien que toutes les coalitions nationales s’accordent sur la valeur ajoutée de l’UCOA, l’institution régionale semble être un «géant aux pieds d’argile» parce que sa base (structure) est faible et elle est incapable de fournir les ressources humaines et financières nécessaires pour un plaidoyer conjoint et efficace au niveau national et régional. Il est nécessaire de procéder à une évaluation institutionnelle de l’UCOA en vue d’identifier la meilleure stratégie et structure à mettre en place pour soutenir sa mission. SC doit faire pression sur les autres organisations internationales telles que Plan International pour fournir un financement conjoint afin que le secrétariat de l’UCOA puisse recruter du personnel qualifié.

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• En dépit de toutes les activités de renforcement des capacités visant à renforcer les capacités tech-niques des coalitions pour les droits de l’enfant, les coalitions ne disposent toujours pas des capa-cités techniques pour mettre en œuvre des plans de plaidoyer efficace. Ceci est principalement dû au fait que les coalitions pour les droits de l’enfant – comme beaucoup d’autres ONG en Afrique – n’ont pas la capacité financière de recruter du personnel qualifié et compétent pour accomplir diverses tâches. C’est le soutien institutionnel de SC qui permet souvent aux coalitions pour les droits de l’enfant de continuer de fonctionner. Cependant SC ne prend en charge que le salaire d’un ou deux employés qualifiés au plus. Bien que les coalitions pour les droits de l’enfant attirent d’autres donateurs, le soutien de ces donateurs ne comprend pas les frais généraux. Par conséquent, SC doit aider les coalitions pour les droits de l’enfant dans leur lobbying pour un appui institu-tionnel pour assurer leur pérennité.

• Le processus de rapportage est considéré par les membres des coalitions nationales comme un exer-cice ad hoc qui est séparé de leurs activités de prestation de services et de plaidoyer des coalitions. Bien que les impacts soulignés ci-dessus montrent que les coalitions pour les droits de l’enfant ont mené des activités qui ont contribué à la mise en œuvre des observations finales, il reste encore beaucoup à faire pour que les processus de suivi deviennent plus systématiques à la fois en termes de couverture des recommandations et en termes de continuité, de régularité, et de fréquence dans le processus de suivi entre les rapports périodiques.

• Les coalitions semblent concentrer leurs activités sur les formations ayant peu de liens avec l’ensemble des activités de plaidoyer pour le changement à long terme. Pour avoir plus d’impact, les activités de suivi doivent être ancrées dans les plans stratégiques et plans d’action globaux.

• L’impact du programme régional GDE est également limité par des facteurs externes qui échappent au contrôle des coalitions pour les droits de l’enfant. Bien que montrant un grand enga-gement pour l’adoption de nouvelles lois et politiques, les gouvernements doivent encore faire des allocations budgétaires adéquates, développer suffisamment les capacités des ressources humaines, et améliorer la coordination pour soutenir la mise en œuvre des lois et politiques existantes. Le changement constant des responsables du gouvernement entrave la continuité du travail de plaidoyer. En outre, dans certains pays comme la Gambie, les coalitions pour les droits de l’enfant travaillent dans un climat de peur, de suspicion et de méfiance, ce qui les empêche de confronter leurs gouvernements en cas de non-respect de leurs engagements. Dans les pays comme le Mali, la Guinée-Bissau et de la Guinée, les situations d’urgence comme le virus Ebola ont affecté la mise en œuvre du programme régional GDE, et cela appelle à l’inclusion de protocoles de réponse d’urgence lors de la planification d’activités dans le cadre du programme régional GDE.

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Au niveau de Save the Children

• Bien que le personnel de SCS et SCI soient d’accord sur la complémentarité du programme régional GDE et du programme régional PE, aucune mesure concrète n’a été prise pour tirer profit de la synergie entre les deux programmes. Un lien plus étroit entre le programme régional GDE et le programme régional de PE est essentiel pour assurer la viabilité des deux programmes.

• Les interviews ont mis en évidence l’absence d’un mécanisme de coordination formelle entre SCI et d’autres institutions internationales au niveau national. Des institutions telles que Plan Inter-national et l’UNICEF soutiennent les coalitions pour les droits de l’enfant, mais il n’existe aucun mécanisme formel de coordination pour éviter la duplication des efforts. Il est nécessaire pour SCI de collaborer avec d’autres institutions internationales, afin de maximiser son impact.

• Selon les coalitions pour les droits de l’enfant, il y a eu moins de visites de suivi depuis la transition à SCI. Entre 2009 et 2014, le Togo n’a reçu que deux visites de suivi et le Niger un seul. Des visites de suivi sont des éléments essentiels pour le DCO et la durabilité. Au-delà des activités de forma-tion, SC doit investir davantage dans l’encadrement et les activités de mentorat et il doit renforcer son soutien en matière de suivi.

• La collaboration entre le BP SCI chargé de gérer le programme régional GDE et le Bureau régio-nal SCI en Afrique de l’ouest et centrale (SCI BRAOC) doit être renforcée afin de maximiser l’impact. Il est nécessaire de réfléchir à la valeur ajoutée de tous les principaux pays qui reçoivent actuellement un financement direct de SCS, et cela devrait être restructuré si nécessaire. Il y a eu de nombreuses pratiques prometteuses qui ont abouti au programme régional GDE et qui valent la peine d’être partagées avec les parties intéressées pour améliorer l’apprentissage et le partage d’expérience. SC doit voir comment améliorer la documentation sur ces pratiques et doit travailler avec ses partenaires pour en faire de même.

• SC pourrait envisager de transférer certaines coalitions à d’autres organisations internationales qui sont intéressées à soutenir ces coalitions pour assurer la pérennisation de leurs efforts.

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Recommandations

Au niveau du SC

Documenter et partager les bonnes pratiques

SCS doit analyser et documenter les résultats obtenus grâce à son approche régionale en Afrique et au-delà, ce qui permettra de mieux promouvoir et vendre l’approche régionale au sein de SCI. SCS et SCI doivent convenir des modalités de documentation pour recueillir et consigner l’ensemble des processus et résultats pour la planification, le suivi et l’apprentissage futurs.

Promotion de la GDE au sein du BR SCI SCS doit mieux communiquer au BR SCI les résultats du programme régional GDE et son impact sur la protection des enfants et d’autres aspects de droits de l’enfant. SCS peut aussi préconiser aux membres de SCI d’étendre leur base de financement afin de permettre l’élargissement de la GDE et la protection des enfants à travers des programmes régionaux. La stratégie GDE devrait être utilisée comme un outil de plaidoyer.

Développer une stratégie claire pour l’approche régionale

SCS devrait élaborer une stratégie claire pour son approche régionale basée sur les enseignements tirés qui fourniront des directives claires aux bureaux de mise en œuvre, qu’elles soient régionales ou nationales. Elle peut également explorer les façons de travailler au niveau régional, soit en mettant en place un groupe de travail du personnel BP ou en travaillant en mode campagne.

Établir un lien plus étroit entre les programmes régionaux de GDE et de

protection de l’enfance

SC doit entreprendre une réflexion plus holistique et sur le long terme sur la meilleure manière de créer un lien entre les programmes régionaux de GDE et de PE pour leur permettre à tous les deux d’avoir un plus fort impact. Au niveau des coalitions, celles qui bénéficient de soutien dans le cadre du programme régional de PE devraient être encouragées à rejoindre les coalitions nationales et contribuer aux initiatives de plaidoyer des coalitions. SCS peut également contribuer à la réflexion en essayant de voir comment faire mieux collaborer les conseillers techniques régionaux en PE et en CRG.

Revoir le système de S&E pour le programme régional GDE et le format de rapportage Le programme régional GDE est un programme à long terme qui ne peut être mesuré de la même manière que celui de la Protection de l’Enfant ou des autres activités de promotion des droits de l’enfant. Il est donc important de veiller à ce que le suivi et l’évaluation (S&E) et les formats de rapport prennent en considération les spécificités du programme régional GDE. SC devrait se pencher sur les outils existants qu’elle a développé qui peuvent être utilisés afin de mieux faire le suivi des programmes régionaux GDE. Il y a, par exemple, un nouvel outil élaboré en 2014 par l’Initiative mondiale GDE pour la conception et le suivi des programmes GDE appelé «Guide de la planification

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 85

stratégique, de suivi, de l’évaluation et de l’apprentissage (SPEL : Strategic Planning, Monitoring, Evaluation and Learning Guide) : Concevoir des programmes de qualité en GDE» et l’outil de SC dénommé «Suivi, Évaluation, Redevabilité et Apprentissage (MEAL): Mesurer les résultats en matière de gouvernance des droits de l’enfant».

Profiter de l’intérêt croissant pour la GDE pour accroître la collaboration avec les autres

bureaux pays de SCI et les organisations internationales Étant donné les ressources limitées disponibles pour mettre en œuvre le programme régional GDE, SC pourrait envisager de renforcer sa collaboration avec les autres bureaux pays de SCI au niveau de la région et des organisations internationales, telles que Plan International, l’UNICEF, World Vision, et d’autres pour maximiser les ressources et mettre leurs efforts en synergie pour développer des programmes de GDE forts. Plan International au Togo et au Ghana ont clairement indiqué leur intérêt à soutenir des coalitions pour les droits de l’enfant dans ces deux pays. Au Niger, le personnel du BP SCI comprend bien le lien nécessaire entre la GDE et leur travail de protection de l’enfant, et il y a une possibilité de lier les programmes de GDE et de PE. Plan international Niger est également en train de développer un partenariat à long terme avec la CONIDE. SC pourrait entamer des discus-sions avec ces acteurs sur la façon de travailler ensemble pour maximiser l’impact et, éventuellement assurer la pérennisation de leurs interventions et impact, et voire même transférer certaines coalitions en cas de besoin.

Faire du lobbying avec les organisations internationales pour apporter un soutien

institutionnel aux coalitions pour les droits de l’enfant En plus d’aider les partenaires à réaliser une cartographie des donateurs et d’élaborer une stratégie de collecte de fonds et de mobilisation des ressources, SC devrait également aider les coalitions pour les droits de l’enfant à entreprendre des activités de lobbying pour un appui institutionnel, ce que la plupart des institutions internationales donatrices sont réticentes à fournir.

Au niveau de l’UCOA et des coalitions nationales

Nécessité d’une évaluation institutionnelle de l’UCOA et de la mise en place d’un

secrétariat permanent et indépendant Une évaluation des capacités institutionnelles de l’UCOA et, si possible, de toutes les coalitions nationales (en donnant la priorité à celles qui bénéficient d’un soutien direct de SC dans le cadre du programme régional GDE) devrait être réalisée pour planifier de manière efficace le soutien en DCO qui pourrait apporter un changement durable dans la viabilité et la capacité des coalitions nationales et régionales. Pour améliorer l’efficacité de l’UCOA, il faut l’aider à mettre en place un secrétariat indépendant avec un personnel qualifié. SC peut faire du lobbying avec d’autres organisations inter-nationales pour soutenir conjointement le coût institutionnel d’un tel secrétariat, qui devrait idéale-ment être basé dans un pays d’accès facile pour les autres coalitions nationales, organisations interna-tionales et régionales. Un plaidoyer régional efficace implique également à apporter son soutien pour

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest86

le salaire d’un directeur régional chargé du plaidoyer qui fera partie du secrétariat de l’UCOA. Elle / il cherchera et organisera l’assistance d’experts en matière de plaidoyer et de lobbying pour fournir encadrement et mentorat aux coalitions pour les droits de l’enfant. SC devra également soutenir l’organisation de réunions régionales d’échanges biannuelles sur une base régulière et encourager l’UCOA et les coalitions pour les droits de l’enfant à identifier les problèmes communs de plaidoyer et produire et partager des bulletins et des rapports annuels avec les organisations membres.

Réviser le contenu de l’appui DCO

L’appui DCO est une composante essentielle des programmes GDE en général. Le contenu du soutien en DCO ne devrait pas se concentrer uniquement sur le respect des procédures et normes de SCI. Il est donc important que le programme régional GDE vise également à renforcer la capacité globale et à long terme des organisations partenaires pour donner de la voix et plus de poids aux réclamations des enfants pour leurs droits à travers différentes méthodes, y compris l’encadrement, l’échange d’expé-riences, l’assistance technique, et le S&E.

Continuer à soutenir les coalitions pour les droits de l’enfant pour renforcer une partici-

pation plus significative des enfants La participation des enfants dans le programme de GDE devrait se fonder sur une approche claire et des méthodes concrètes. Les coalitions doivent prendre en considération les questions suivantes pour une participation sûre et effective des enfants:

• La participation de l’enfant et les risques liés au travail de plaidoyer dans un contexte de législation faible et démocratie limitée.

• Développement de nouveaux outils et d’approches novatrices pour faire participer différents groupes d’âge.

• Élaboration de normes possibles en matière de représentation des enfants dans les organes de décision des coalitions et de leurs membres.

• Atténuation des conflits éventuels entre les obligations scolaires des enfants et leur activisme.

• Dans les pays où les enfants sont bien organisés, les coalitions peuvent les aider à élaborer leurs propres rapports complémentaires.

• L’UCOA devrait également examiner de plus près les implications de la participation des enfants dans la conception et la mise en œuvre des programmes, en particulier dans le domaine du travail de plaidoyer, et définir des stratégies pour répondre adéquatement à ces implications.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 87

Save the Children - Story C

entral - crg 2 - 05 februari 16 @ 09:32 4 av 7

40321Lassane, 11, rinses sand looking for gold.

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest88

V. Références

1) African Child Policy Forum, African Child Wellbeing Report 2013, 2014

2) Åsa Rapp Baro, Regional Program on Child Rights Monitoring in West Africa, Program funded by Save the Children Sweden, Description of the Program for the period of 2002–2012

3) CONAFE Annual reports 2009, 2010, 2011, 2012, 2012, 2013, 2014

4) Child Protection Alliance Annual reports 2009, 2010, 2011, 2012, 2012, 2013, 2014

5) CONIDE Annual reports 2009, 2010, 2011, 2012, 2012, 2013, 2014

6) COLTE Annual reports 2009, 2010, 2011, 2012, 2012, 2013, 2014

7) Forum des ONG Annual reports 2013, 2014

8) FODDET Annual reports 2009, 2010, 2011, 2012, 2012, 2013, 2014

9) Eva Clarhäll, CNN Consulting, Monitoring implementation of the UN Convention on the Rights of the Child: To strengthen follow up by civil society on Concluding Observations and recommendations made by the UN Committee on the Rights of the Child, September 2011

10) GNCRC Annual reports 2009, 2010, 2011, 2012, 2012, 2013, 2014

11) NGO Group for the Convention on the Rights of the Child, Networking for Children’s Rights, A Guide for NGOs

12) NGO Group for the Convention on the Rights of the Child, A Profile of National Child Rights Coalitions, Findings of the NGO Group for the CRC survey of national child rights coalitions

13) Plan, Save the Children, UNICEF, Mapping and assessing child protection systems in West and Central Africa, a five-country analysis paper, June 2011

14) Rakeb Messele Aberra, CRG Regional Advisor for WCA Technical Assistance Trip Report, Senegal, 20–29 August 2014

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 89

15) Save the Children, Child Rights Governance, Universal Periodic Review: Successful examples of child rights advocacy

16) Save the Children UK, Child Rights Supporting Strategy 2007, Reporting to the UN Committee on the Rights of the Child. A Starter Pack for Country Programmes

17) Save the Children, Monitoring, Evaluation, Accountability and Learning (MEAL) 17, Measuring results in Child Rights Governance

18) Save the Children, Country programme document template 2010–2012

19) Save the Children, Country programme document template 2013–2014

20) Save the Children, Sida-SC 2013–2015 Results Framework

21) Save the Children Sweden West Africa, Report to Sida for 2009–201

22) Save the Children, WAF Child Rights Governance, Regional Programme Document Template

23) Save the Children: Senegal 2013 Country Annual Report, February 2014

24) UN Committee Concluding Observations of Gambia, CRC/C/GMB/CO/2-3, 20 February 2015 http://tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyexternal/TBSearch. aspx?Lang=En&CountryID=64

25) UN Committee Concluding Observations of Ghana, CRC/C/GHA/CO/3-5, 9 June 2015

26) UN Committee Concluding Observations of Guinea, CRC/C/GIN/CO/2, http://tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno= CRC%2fC%2fGIN%2fCO%2f2&Lang=en

27) UN Committee Concluding Observations of Niger

28) UN Committee Concluding Observations of Guinea-Bissau

29) UN Committee Concluding Observations of Togo, CRC/C/TGO/CO/3-4 http://www.bettercarenetwork.org/resources/infoDetail.asp?ID=27624&flag=legal

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VI. Annexe

Liste des personnes interviewées à SC et dans les pays cibles

BÉNIN

Nom Fonction / Organisation

NorbertFanou-Acko CoordinateurdeCLOSEetPrésidentd’ESAM

Guedegbe Innocencia SecrétairegénéraldeCLOSEPrésidentdel’ONGAPFEM MembredeCLOSE

BelloMazidath SecrétairegénéralduConseilnationalconsultatifdesenfantsauBénin

BienvenuO.Sambieni OfficiersupérieursurlesAffairessocialesàlaDirectionnationaledel’Enfance, delaFamilleetdelaJeunesse

BoubacalBaniYero DéléguéàlaprotectiondesenfantsDirectionnationaledel’Enfance,delaFamilleetdelaJeunesse

GhislaineBocovoAdjagboni OfficierPrincipaldepoliceMinistèredelaJustice

MarieConsoleeMukangendo ChefduDépartementdelaprotectionUNICEFBénin

Denami G . Ernestine DirecteurnationalEDUCO

PaulYassegoungbe ResponsabledeprogrammeEDUCO

CAP-VERT

Nom Fonction / Organisation

Tavares Lourença PrésidentdeACRIDES/CoordinateurduCDDE

CÔTE D’IVOIRE

Nom Fonction / Organisation

ErickAttiapo SecrétaireexécutifduForumdesONGetAssociationsd’Aideàl’EnfanceenDifficulté

KoffiKouameBoitenin Vice-président,Coalitionpourlesdroitsdel’enfant

BabaKone MembredelaCoalitionpourlesdroitsdel’enfant

EleonoraMelissiméo Déléguéeàlaprotectiondel’enfanceONUCI

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GAMBIE

Nom Fonction / Organisation

SheikhLewis PrésidentduConseil,CPA

FoddayKebbeh TrésorierduConseil,CPA

NjunduGibairuJanneh Coordonnateur,Secrétariatdel’APC,Directeurdeprojet,GambianPressUnion/ MembreduCPA

YadiconNjie-Eribo Coordinateur,Forumdeséducatricesafricaines/ChapitreGambie(deFAWEGAM)

EssaSowe Secrétairegénéraladjoint TheGambiaTeachersUnion(GTU)MembreduCPA

Nfamara Dabo Directeur du parrainage et desCommunications ChildFund,membreduCPA

AmicoleyMbaye Directrice,Coordonnateur, LifeskillseducationMinistryofBasicandSecondaryEducation

FantaSesay Directrice de la protection sociale

BafouJeng Agentàl’Unitépourles droits de l’enfantMinistèredelaJustice

AwaDiouf Déléguéàlaprotectiondel’enfanceUNICEF

Discussion de groupe en Gambie:Septenfants(4filleset3garçons)etunjeunehomme(19ans)ontparticipéàladiscussiondegroupe.Cinqontentre15et17ans,tandisquedeuxontentre12et14ans.TouslesenfantssontmembresdelaVoixdesJeunes,alorsquelejeunehommeestunancien membre .

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest92

GHANA

Nom Fonction / Organisation

BarimaAkwasi Amankwah

CoordonnateurnationalparintérimGNCRC

JosephineKonaduKoduah PrésidentnationalGNCRC

EvelyneOduroWiredu Vice-président,GreaterAccraGNCRC

HelenaObengAsamoah Directeur par intérimDépartement de l’enfanceMinistèredelafemme,del’enfanceetdelaprotectionsociale

FlorenceA.Quartey Responsabledeprogramme Ministèredelafemme,del’enfanceetdelaprotectionsociale

FrederickOtchere Chargédeprogrammederecherche Ghana National Education CampaignCoalition(GNECC)

VeronicaDzeagu Chargédeprogramme Ghana National Education CampaignCoalition(GNECC)

JosephAssan Protection de l’enfance et spécialiste de la défense Plan International Ghana

EdmondVanderpuye Directeur exécutif International Needs Ghana

CromwellAwadey Chefdeprogrammes International Needs Ghana

JoyceOdame Directeur de programme International Needs Ghana

PatienceVormawor DirecteurdelaRechercheetlaDocumentation International Needs Ghana

GUINÉE-BISSAU

Nom Fonction / Organisation

AlajiTanjigora CoordinateurdeCODEDIC

MaimounaBoiro ResponsableFinancierCODEDIC(Ninodecriancia)

Laudelino AMIC

SekoBaldeh PlanInternational(Chargéde laprotectiondel’enfance)

AnnaEmiliadeBarrosSa IMC

BilonyNantambaNhasse MinistredelaFamilleetdelacohésionsociale

JoaoMariaFerreira DirecteuradjointVillageSOS

MariamaManéSanha AnciennePremièreDamedeGuinée-Bissau

HadjaSatouKamaraPinto Officiersupérieurdel’Armée,ancienministredelaJustice

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest 93

GUINÉE CONAKRY

Nom Fonction / Organisation

SekouKonate Directeur national chargé de la protection de l’enfance

MamadouDialloMou-djitaba

CoordinateurdeColteGuinéeConakry

NIGER

Nom Fonction / Organisation

RahamatouDaoudaHalidou

CoordinateurdelaCONIDE

BalkissaAmadouAly ComptabledelaCONIDE

SIDIKOUMoussa PrésidentdelaCONIDE, Présidentdel’UCOA

SidikouAissatou Directeur général pour la protection des enfants au Niger

SouleymaneIssoufou DirecteurdeCabinetduMinistèreduCommerceetduSecteurprivé

RamatouKane Conseillerenprotectiondel’enfance,PlanInternationalNiger

AbdoulayeSoumana Coordonnateurduplaidoyeretdelaparticipationdesenfants,PlanInternationalNiger

JeanChristopheGerard DirecteurdelaQualitéetduDéveloppement,BPSCINiger

Discussion de groupe au Niger:Neufenfants(4filleset5garçons)âgésde15à17ansontparticipéàladiscussiondegroupe.Ils’agitd’unmembreduParlementd’enfants;cinqsontmembresduConseilnationalpourl’enfanceetlajeunesse(CCNEJ);tandisquel’unestmembreduMouve-mentd’actiondesjeunes;etlederniermembredel’AssociationdesJeunesTravailleurs.

SÉNÉGAL

Nom Fonction / Organisation

JustineLaison CoordinateurdelaCONAFE

RaoulLatouffe PrésidentdelaCONAFE

MoustaphaDiop Conseiller,ConseiléconomiqueetsocialduSénégal,MembrefondateurdelaCONAFE,MembreduComitéderédactionsurlesdroitsetlaprotectiondel’enfant

AbdourahmaneKane MembreduconseildemembreéludelaCONAFE,membredugouvernementlocald’ADERE

CherifYoubaElMokhtarDieng

ComptableauCONAFE(ancienenfantdelaCONAFE)

OumyDiop Chargéedelaprotectiondel’enfance,PlanInternationalSénégal

AminataDièye ChargédeprogrammeàAmnestyInternationalSénégal

Discussion de groupe au Sénégal:

Legroupeestcomposédesixenfants(3filles,3garçons)etdetroisjeunes(2filleset1garçon).Parmilesenfantsparticipants,deuxontentre5et7ans;l’uneestde14ans;ettroisentre15et17ans;etparmilesjeunes,deuxont18ansetledernier19ans.Trois d’entre eux proviennent de la coordination locale des enfants .

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Évaluation du programme régional GDE en Afrique de l’Ouest94

TOGO

Nom Fonction / Organisation

MackAdodo PrésidentdeFODDET

GhislainAledji Secrétairepermanente FODDET

FélicitéA.Koublanou CoordinateurduRéseaucontrelatraitedesenfantsauTogo

AlbertineB. Azambo-Aquiteme

Directeur général de la protection de l’enfance au Togo

DogbeYao CoordinateurdeROMAESE,RéseaudesONGcontrelesabussexuelsdesenfantsauTogo

CleophasMally DirecteurdeWAO-Afrique

MartinHontowossi

FrançoisALIEssoh Conseillerenprotectiondel’enfancePlanInternationalTogo

KouwonouFogan assistantadministratifWACEM(Afriquedel’OuestCement0

SAVE THE CHILDREN

Nom Fonction

IsmaelZINA Directeur des Programmes BureaupaysSCI,Sénégal

OuleyeDeme SpécialisteGDE,BureaupaysSCI,Sénégal

RakebMesseleAberra ConseillerrégionalGDEpourl’Afriquedel’OuestbaséàAbidjan,SCS

ElHadjiBirahimSidibe CoordinateurduProgrammeGDEBureauPaysSénégal

AnnikenElissonTydén Directeur des Programmes internationauxSiègeSCSStockholm

EvaMolt DirecteurrégionalAfriqueSCSSiègeSCS

AndreasDolk ConseillerPartenariatthématique,SociétécivileetDCO.SiègeSCSStockholm

ChristineLundberg ChefUnitédeGouvernancedesdroitsdel’enfant,SCS

ÅsaRappBaro AncienneconsultanteGDE,SavetheChildrenSuèdeBureaurégionalpourl’Afriquedel’Ouest2012AncienneConseillèrerégionaleGDE,SCSWAF,Avril2009-Janvier2012 Ancienadministrateurdeprogramme,droitsdel’enfant/sociétécivile,SCSWAF,Nov2002-Mars2009ActuellementDirecteurduprogrammeZimbabwe,FojoMediaInstitute,Suède

COMITÉS DES DROITS DE L’ENFANT ET ORGANISATIONS RÉGIONALES

Nom Fonction

SidikouAïssatouAlassaneMoulaye

PrésidentComitéafricaind’expertssurlesdroitsetlebien-êtredel’enfant(CAEDBE)

CisseMariamaMohamed Secrétaire/CoordinateurduComitéafricaind’expertssurlesdroitsetlebien-êtredel’enfant(CAEDBE)

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Save the Children SuèdeSE-107 88 Stockholm, SuèdeTel: +46 (0)8-698 90 00Adresse: Landsvägen 39 Sundbyberg, Suède

[email protected]