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Virus responsables
d’infections respiratoires
1. Orthomyxovirus : la grippe
De 1510 à 1930 : 30 pandémies reconnues
Pandémie de 1918-1920 : 20-40 millions de morts
1.1. Structure des virusGrippe virus influenza
Famille des Orthomyxovirus
3 types : • Type A : grandes pandémies
• Type B : épidémies et cas sporadiques
• Type C : rare chez homme
Virus à ARN segmenté : 8 segments (7 pour type C)� réarrangements génétiques
+ ARN polymérase : erreurs de lecture
= Nombreuses mutations du génome
Capside à symétrie hélicoïdale
Enveloppés => Fragiles en milieu extérieur
80 à 120 nm de diamètre
Les protéines virales :
• Enveloppe– Hémagglutinine
– Neuraminidase
– Protéine M2
• Matrice– Protéine M1
• Nucléocapsides– 8 segments d’ARNv– Protéine NP � capside
• Complexe polymérase
• NS1 / NS2
Spicules :- en forme de champignon :
neuraminidase NA
- en forme de triangle :
hémagglutinine HA
Hémagglutinine :
16 types antigéniques H1 à H16
rôle de fixation sur récepteurs
glycoprotéiques des hématies
Neuraminidase :
9 types N1 à N9
action au niveau des acides sialiques
libération du virus de la cellule
contamination d’autres cellules
N9
N8
N7
N6
N5
N4
N3
N2
N1
Glycoprotéines d’enveloppe :
Hémagglutinine (HA) et Neuraminidase (NA)
H15
H14
H13
H12
H11
H10
H9
H8
H7
H6
H5
H4
H3
H2
H1
H16
Stable à congélation (permafrost du Spitzberg)
Facilement éliminé
- par chaleur (66°C 30 min)
- par solvants des graisses (éther, phénol, détergents)
- par ultra-violets
Expédition du Spitzberg
1.2. Multiplication du virus
Grippe
HHéémagglutininemagglutinine
= HA= HA
NeuraminidaseNeuraminidase
= NA= NA
Rôle de la neuraminidase dans la libération des virus néoformés
Virus extrêmement variable / 2 mécanismes
• Glissements antigéniques / épidémies– Changement du génome viral, rapide, constant et de faible ampleur– Modifications antigéniques de HA et/ou NA
– Lié à des erreurs de la polymérase / pression sélective
– Echappement partiel à l’immunité des populations
– Recirculation limitée sous la forme d’épidémies
• Sauts antigéniques / pandémies– Changement majeur des motifs antigéniques du virus (HA et NA)– Résulte de l’émergence d’un nouveau sous-type– Echappement majeur à l’immunité des populations
– Recirculation massive sous la forme de pandémies
• Intérêts ++ des réseaux de surveillance
1.3. Epidémiologie
Tous
hivers
Tous
10 ans
Réservoir
• Espèces aviaires aquatiques sauvages
• Comportent l’ensemble des 16 HA et 9 NA
• Transmission possible à d’autres espèces
• Deux conditions nécessaires pour l’émergence d’un virus pandémique :– Motifs antigéniques nouveaux (cassure antigénique)
– Transmission interhumaine (adaptation à l’hôte)
• Trois mécanismes :– Transmission directe
– Réassortiment génétique
– Réémergence
1- Transmission directe
• Mécanisme– Passage d’un virus du réservoir aviaire à l’Homme dans son intégralité
• Soit direct (pb de restriction d’hôte)
• Soit par une hôte intermédiaire (porc)
1918, grippe espagnole
H1N1
1976, grippe porcine
H1N1
2- Réassortiment génétique
• Mécanisme– Coinfection par deux sous-types
– Redistribution aléatoire des segments de gène
– Nouveau virus hybride
– Antigénicité nouvelle / adaptation humaine
• Le réassortiment chez l’Homme– Rare / restriction d’hôte
• Le réassortiment chez le porc– Sensible aux virus humains et aux virus aviaires
� creuset idéal 1957, grippe asiatique
H2N2
1968, grippe de Hong Kong
H3N2
3- Réémergence
• Mécanisme– Disparition d’un sous-type de la population humaine
– Les populations perdent leur immunité vis-à-vis du virus
– Réintroduction � terrain immunologiquement vierge
• 1977, la grippe russe
– Réémergence du sous-type H1N1
– Virus ayant circulé au début des années 1950
– Sans doute échappé de la source congelée d’un laboratoire
– Pandémie peu sévère, les personnes nées avant 1950 étant immunisées
1.4. Physiopathogénie
• Transmission– Voie aérienne
– Voie par contact
• Effets sur le système respiratoire– Destruction épithéliale
– Perte de la fonction ciliaire
– Modifications du mucus
– Inflammation locale
– Surinfections bactériennes
Infection aiguë des voies respiratoires parfois accompagnée de
manifestations extrarespiratoires = syndrome grippal
Incubation courte : 2-3 jours
Guérison en 5 à 7 jours
1.5. Clinique
V grippal
• Chaque année :– 5 à 15% de la population est infecté
– 1500 à 5000 décès par an (0.1%)
• Forme grave– sujets âgés (> 65 ans)
– Pb cardiovasculaires, diabète, obésité
– Femme enceinte (forme maligne)
• Surinfection fréquente par germes pyogènes
Streptococcus pneumoniae Haemophilus influenzae
2006-2007 : 1,3 à 3 millions de personnes seront atteintes
Mortalité élevée chez personne âgée
Virulence varie selon souche :
A > B
H1N1 > H2N2
H5N1 : mortalité 60%
1.6. Diagnostic
� Diagnostic direct +++
Pvt respiratoire
Détection d’antigènes :
• Immunofluorescence
• ELISA
• Tests rapides (immunochromatographie)
Culture :
Cellules MDCK
Intérêt épidémio +++ (typage des souches)
PCR
� Sérologie : Ac antiA et antiB (intérêt ++ pour vérif vaccination)(Ac spécifique de type � Ac anti-NP)
1.7. Traitements
Amantadine
Rimantadine
AntiAnti--neuraminidasesneuraminidasesZanamivir = Relenza® spray nasal
Oseltamivir = Tamiflu® voie orale
efficaces si administrés très tôt (dans les 48 heures après le début des signes cliniques)
Gain de 3 à 4 jours dans durée des signes cliniques
très chers
réservés à des patients à risque (sujet âgé exposé à la grippe et non vaccinés)
Tt curatif / tt prophylactique (Tamiflu®)
Inhibiteurs de protéine
M2 du canal à proton
• Traitement symptomatique– Fièvre : paracétamol préférentiellement
– Signes locaux (toux, encombrement nasal…)
– Repos
• Vaccination antigrippale ���� préventif– Vaccin inactivé trivalent (2 virus de type A, H1N1 et H3N2, et un virus de type B)
– Recommandations � personnes à risques (> 60 ans, personnel de santé, etc.)
– Annuelle car dérive antigénique constante
– Une seule injection (SC)
– Immunité 15 jours à 3 semaines
– Hiver 2005 : 11 millions de vaccinés
– Extensions des indications ?
– Perspectives nouveaux vaccins
Allergie à l’œuf ?
4 centres OMS internationaux :
Melbourne, Tokyo, Londres, Atlanta
100 centres nationaux
2 en France
Paris et Lyon
Surveillance des souches circulantes
Définition de la composition antigénique des vaccins
(réunion en février pour l’hémisphère nord)
Surveillance épidémiologique de la grippe
Grippe aviaire
Le sous-type H5N1• « Grippe aviaire »
– Maladie des oiseaux
– Epizootie depuis 2003
• Infections humaines sporadiques
• Grande pathogénicité ���� pneumonie virale primaire / défaillance multiviscérale– H5 : site de clivage multibasique
– Autres déterminants moléculaires de virulence : PB2 (627 Lys), NS1 (92 Glu)…
Le sous-type H5N1
• Nouveauté antigénique chez l’Homme– H5
• Adaptation humaine insuffisante– Transmission interhumaine limitée
• Evolution ?– Nombreux réassortiments � génotypes
– Elargissement spectre d’hôtes
– Augmentation virulence
• Surveillance nécessaire– Epidémiologique
– Génétique
Période interpandémique
Situation 5A, 5B
Situation 6A, 6B
Extension des cas groupés (virus s’adapte à
l’homme) mais localisée
Période pandémique
Forte transmission interhumaine avec extension
géographique rapide
Phase 5
Phase 6
Situation 4A, 4BCas groupés de transmission interhumaine limitée,
localiséePhase 4
Situation 3A, 3BInfection humaine par Nx virus (pas transmission
interhumaine ou rare)Phase 3
Période d’alerte pandémique (prépandémie)
Situation 2Virus animal occasionnnant un risque substantiel
de maladie humainePhase 2
Situation 1Pas de nouveau virus grippal circulant chez
l’hommePhase 1
Plan françaisNouvelles phases OMS
A- pays autre que la France B –en France
Plan pandémique (INVS)
Estimation de l’ampleur d’une pandémie en France
• Etude d’impact (InVs, BEH)
• Sans intervention, avec taux d’attaque entre 15 et 35%
– 9 à 21 millions de cas
– 91000 à 212000 décès
– 0,45 à 1,1 million d’hospitalisations (+ 10 à +132% de nombre de journées)
• Avec intervention:
– Vaccin disponible pour la population entière: évite 57% des cas, 62% des
hospitalisations, 73% des décès
– Antiviraux
• En traitement curatif pour tous les cas: évite 29% des décès
• En prophylaxie continue pour les professionnels de santé: évite 70% des cas, 76%
des hospitalisations, 83% des décès
2. Paramyxovirus
Virus Respiratoire SyncytialPneumovirusPenumovirinae
Métapneumovirus humainMetapneumovirus
(Virus de la rougeole)Morbillivirus
Virus parainfluenza types 2 et 4
(Virus des Oreillons)
Rubulavirus
Virus parainfluenza types 1 et 3Paramyxovirus
Paramyxovirinae
VirusGenre Sous
famille
Virus à ARN, monocaténaire, polarité négative (génome stable)
Capside à symétrie hélicoïdale
Enveloppe
150 à 400 nm de diamètre
Parainfluenza
VRS
hMPV
Transmission respiratoire
Réplication dans rhino-pharynx
Diffusion:
• voies aériennes inférieures : VRS, para
ou
• voie sanguine : oreillons, rougeole
2.1. VRS
Bronchiolite
Épidémies hivernales
460 000 cas par an chez nourrissons (2 mois-2 ans)
En augmentation (+10% par an)
1 enfant / 2 infecté avant 1 an
Chaque hiver : 1/2 des familles infectées
1/2 des membres touchés dans une famille (enfants et adultes)
2.1.1. Pouvoir pathogène chez l’homme
Bronchiolite :• Incubation : 2 à 4 jours
• Commence par une rhinite
• Puis bronchiolite
• Fièvre modérée
• Evolution favorable en 10 jours
• Très souvent récidivant (2/3)
• Formes graves : insuffisance respiratoire (++ chez préma, < 2 mois)
• Hospitalisation : 1 à 3% / Mortalité : < 0.2%
Infection à VRS chez l’enfant :• Pneumonie
• Bronchite
• Rhinite à VRS => facteur déclenchant des crises d’asthme
Infection à VRS chez l’adulte :• Rare, bénin (sauf chez sujet agé)
• Rhinite
• Syndrome pseudogrippal
2.1.2. Diagnostic
� Diagnostic direct +++
Pvt respiratoire
Détection d’antigènes :
• Immunofluorescence
• Tests rapides (immunochromatographie) +++
Culture :
Cellules LLC (singe)
facile
PCR
0 traitement antiviral
Kinésithérapie respiratoire
Pas de vaccin
2.1.3. Traitement
2.2. Parainfluenza
4 sérotypes : para 3 +++
• Rhinite
• Laryngite
• Bronchiolite
• Pneumonie
Diagnostic :
• Détection d’Ag : IF, ELISA
• Culture (LLC)
Pas de traitement (ribavirine ?)
Pas de vaccin
Autres virus responsables d’infections respiratoires
Rhinovirus : fréquence +++• rhinite
• bronchiolite
(cf chapitre sur picornavirus)
Adénovirus
Entérovirus
Métapneumovirus (2001)
Coronavirus (SARS)
Bocavirus (2005)
…