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L A V I E A S S O C I A T I V E S A I N T - G I L L O I S E
Tout le monde veut vivre
C’est comme une mauvaise recette de cuisine: ajoutez à cin-quante pour cent de Belges, cinquante pour cent d’étrangerset ensuite cent pour cent d’artistes, c’est imparable, cela faitdeux cents pour cent. Comme dit la pub, “il faut éliminer”.Mais pourtant tout le monde veut vivre.Le 22 janvier 2006, une petite manifestation festive, au piedde la Maison communale de Saint-Gilles, rassemblait unecentaine de personnes sous la houlette de Laurent d’Ursel,l’infatigable animateur de la fête annuelle de l’avenue JeanVolders. Si nous avons choisi de mettre en exergue cet évé-nement, plaçant Saint-Gilles à l’avant-garde du questionne-ment, c’est que sous des dehors anodins ou blagueurs, ellemettait le doigt sur de vrais problèmes de société qui tou-chent tant à l’emploi, à l’émigration, à la cohabitation, qu’àla question du droit de chaque être humain à trouver saplace sur la terre et au vouloir vivre ensemble.Car il s’agit de l’accueil de tous et de reconnaître que si toutle monde veut vivre, tout le monde y a droit. C’est une des pré-occupations du dispositif saint-gillois de cohésion sociale quiveut rencontrer cette question à son modeste niveau (voirarticle page 6).Certes, ce n’est pas simple: à chaque heure, il y a soixantehabitants en plus à Manille. On en compte 47 à Delhi et 9 àNew York. Le comble? Ils veulent tous vivre.Bien entendu, c’est moins la persécution politique qui fabriqueaujourd’hui de l’émigration vers l’Europe que la misèreextrême: ceci ne correspond pas aux critères d’acceptationd’un statut de réfugié. Il est fortement ennuyeux que des habi-tants de la planète ne puissent se satisfaire de leur désespoiréconomique cherchant un ailleurs pour arriver à vivre.Certes, rien n’est jamais simple. Déjà en 1991 (rappelez-vous,la phrase est devenue célèbre) un Ministre français déclaraitque l’Europe “ne pouvait accueillir toute la misère dumonde”. Ce qui a paru relever du bon sens aux yeux de tous,en France comme chez nous. Mais obstinément et de manièretêtue, les grandes migrations ont continué. Malgré les appelsà la raison, il se trouve toujours de mauvais caractères pours’y opposer en brandissant leur raison irrationnelle quiaffirme: tout le monde veut vivre.
Déjà en 1991, j’écrivais à ce propos dans le journal Le Soir:“à énoncer ce type de sentence du haut de nos Hilton, endégustant le superflu trois fois par jour, quel fardeau: 0,25%de réfugiés, c’est terrible. Et si on atteignait (selon des prévi-sionnistes) 1%, il nous faudrait descendre d’un étage”. Onmesure la catastrophe. Il est vraiment dommage pour notreconfort que tout le monde veuille vivre.Bien entendu, rien n’est simple: les mouvements de popula-tions dans le village mondial, les arrivages constants, non régu-lés, imprévus, se font souvent au détriment des populationsplus démunies. Ce n’est pas l’habitant de l’avenue Louise quien supportera les conséquences, mais celui qui émarge auCPAS, celui qui a du mal à se trouver un emploi, ou encore celuiqui pourrait subir une concurrence “déloyale” de ceux qui cas-sent les prix ou qui sont obligés d’accepter le travail en noir. Etque dire, quand ce “trop plein”, met en danger l’équilibre trouvédes communautés, modifiant la donne de manière significa-tive, obligeant à revoir les plans de cohésion sociale au risquede confrontations risquées. Le “laissez faire” des bonnes âmesdonnerait raison à ceux qui avertissent que le village mondialdeviendrait vite le cauchemar mondial.Mais c’est énervant: on a beau diffuser le signal d’alerte rougede Monsieur Météo, des centaines de milliers d’irréductiblesprennent la route, convaincus que tout le monde veut vivre etpeut arriver à bon port.Signe des temps: l ’Angleterre s’apprête à instaurer “ l’émigra-tion à points”. C’est-à-dire qu’il y aurait des candidats aptes àentrer sur le territoire: par exemple, ceux qui ont une qualifi-cation. Les autres, non.On n’arrête pas le progrès.Et chez nous? Dans l’affaire des sans papiers, on voudraitconsidérer comme un délit l’acte de ceux qui viennent en aideà des personnes en séjour illégal.Mais le délit, n’est-il pas de refuser de porter secours à toutepersonne en danger, à celui qui dit, envers et contre tout:moi aussi je veux vivre. •
Richard Kalisz
▼50% + 50% + 100% = 200%: trop de tout et trop de tous.Comment fait-on?
s o m m a i r e● HORS FORMAT ...................................... p. 2
▼ GROS PLAN ........................................... p. 3
Rencontre avec la communauté équatorienne
Les Equatoriens sont devenus nombreux à Saint-Gilles. Une association récente, l’ASERB,mène depuis deux ans des activités culturelles et sociales qui nous permettent de mieux lierconnaissance
● DÉVELOPPEMENT URBA IN .................. p. 4
▼ A L’ ÉCOUTE DE L’ INTERCULTUREL .... p. 6
Interculturel: le contrat communal pour la Cohésion sociale
Les groupes de travail liés au contrat communalont rendu leurs avis, notamment en ce qui concernel’aide aux populations fragilisées qui pourraient sesentir mieux encadrées dans notre société et pourfavoriser une meilleure cohabitation
● A L’ ÉCOLE DE L’ EXPRESS ION ............. p. 9
▼ ACT ION COMMUNE .............................. p.10
Zinneke parade et Carnaval
Les ateliers saint-gillois se préparent activementpour la Zinneke Parade du 13 mai 2006 quidevrait faire événement. Au programme:le déploiement des imaginations autour desrécupérations de matériaux. La Mission locale s’yest impliquée, comme pour le carnaval annuel quia connu des participations hautes en couleurs.Notre page photos en témoigne largement.
● SUR LE TERRA IN .................................. p.12
● SERV ICE DE PROX IMITÉ ..................... p.12
● NOUVELLES DE LA MISSION LOCALE .. p.14
● EXPRESS ION L IBRE .............................. p.16
● LE V I LLAGE , L’ EUROPE , LE MONDE .. p.16
● MODE D ’EMPLO I ................................... p.17
● TABLEAUX .............................................. p.18
▼ INTERNET ............................................... p.19
Le Cyberespace et la fête de l’Internet
Nul doute que l’inauguration du Cyberespace,situé Rue du Fort, fera date. Ouvert à tous,il correspond et répond à un désir très partagé.Comment fonctionnera-t-il? Quels sont les services offerts? A découvrir en compagnie de Véronique Guisen.
● DERNIÈRES PUBL ICAT IONS ................ p.20
● NOUVELLES ACQU IS IT IONS À LA B IBL IOTHÈQUE ............................ p.20
LeVillage MondialE d i t é p a r l a M i s s i o n L o c a l e d e S a i n t - G i l l e s n°21 - f é v r i e r / m a r s / a v r i l / 2 0 0 6 - Tr i m e s t r i e l
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H o r s f o r m a t
Blérot qui a donné son nom à une ruede Bruxelles (près de la gare du Midi)était connu pour son remarquable coupde crayon et ses qualités de promoteur.
Il s’est différencié d’autres créateurs del’Art nouveau en s’attachant surtout àla façade, ainsi qu’à la cage d’ escaliers,allégeant les intérieurs dans uneoptique plus spéculative: en fait, il a faiten sorte que les appartements soientdéjà plus fonctionnels que ceux conçuspar exemple par Victor Horta.
La rénovation due à Georges Hirsch asurtout consisté à restaurer complète-ment les façades à l’identique, tout enfaisant que les intérieurs épousent desformes plus contemporaines dans lesens du “pratico-pratique”.Les rez de chaussée, qui à l’époqueétaient déjà à vocation commerciale,sont restés rythmés par des colonnes enfonte aux chapiteaux remarquables.Quant aux appartements des étages, ilsétaient déjà définis comme apparte-ments de rapports.
Art nouveau dans le centre de Saint-Gilles:Un sauvetage pour au moins cent ans
Le seul espace qui n’a pas encore étérefait est celui qui se trouve derrière laporte cochère.En effet, celle-ci menait à la célèbre sallede fêtes “Le Régina” que bon nombre dejuifs ont bien connu car elle leur servaitpour les rassemblements festifs. Peu àpeu, quand ceux-ci se sont installésdans le haut de la ville, ou à la périphé-rie résidentielle, elle a perdu sa fonction.Actuellement, la voilà en attente d’uneréaffectation et d’une rénovation.
Dans l’ensemble, il est vrai qu’on peutconsidérer qu’il existe un décalageentre les façades et l’intérieur, du fait del’accentuation du contemporain, maiscette tendance était déjà présente àl’origine.Pour l’architecte Hirsch, il s’agit finale-ment d’une rénovation haut de gammequi respecte les volumes d’origine. Lamodification principale? La liaison desvolumes, une sorte de remise en placequi a permis, par exemple, d’introduirele chauffage central et les toilettes auxendroits les plus adéquats.
Si vous passez par là, vous pouvez admi-rer la remise à jour complète des sgraf-fites qui ont retrouvé leurs couleurs écla-tantes: six mois de travail rien que pources décorations.Bien sûr, il s’agit d’une rénovation aucoût très élevé, entièrement surveilléepar la Commission de rénovation desmonuments et sites, s’étant terminée ily a un an, engendrant par là-même desloyers peu accessibles à tous.Mais à l’heure actuelle, à l’exception d’unrez-de-chaussée, tous les appartementssont loués à des jeunes qui,le plus souvent,viennent des Communautés européennes.D’un point de vue optimiste, l’opérationattirant aussi les touristes, elle pourraitfavoriser une certaine mixité de popula-tion. D’un point de vue chagrin, voilà quipourrait éloigner des locataires peu for-tunés. Eternelle histoire de la bouteille àmoitié vide ou à moitié pleine.Mais au-delà des polémiques, il s’agit dusauvetage d’un patrimoine important. EtGeorges Hirsch de conclure: “en tous lescas, les façades rénovées sont parties pourau moins cent ans”. •
Richard Kalisz
▼
La remise à jour des sgraffites d’origine
b r è v e s
Pratiques d’écoles: une meilleure informationdes enseignants“Pratiques d’écoles”, sous forme d’un ma-
gazine de pédagogie pratique et parais-
sant tous les deux mois, prend le relais
de l’information pour les enseignants du
fondamental.
Il s’agit surtout de parler des méthodes
pédagogiques en fournissant des outils
aux instituteurs.
Ainsi, des pages entières sont conçues de
telle manière qu’elles puissent être direc-
tement photocopiées et utilisées en cours.
D’allure plus agréable, bénéficiant d’une
présentation en quadrichromie, la publica-
tion ne sacrifie pas les aspects théoriques.
A chaque fois, des rubriques sont ouvertes
à des personnalités du monde de la pé-
dagogie comme Patrick Daube, Léon
Bayers ou Philippe Béague de la Fonda-
tion Françoise Dolto.
Un abonnement annuel pour 6 numéros est
proposé au prix de 30 euros et les éditions
Labor prennent en charge le magazine.
Contact:
Julien Œuillet,
responsable de la communication
Tél.: 071/ 60 99 73
R.K.
On sait que les maisons situées à l’angle de la rue Vanderschrick et de la
chaussée de Waterloo à Saint-Gilles ont été acquises il y a quelques
années par Martin Gray, l’auteur souvent controversé du best seller “Au
nom de tous les miens” qui retrace son parcours personnel en lien avec
la Shoah et qui vit aujourd’hui dans le midi de la France. Cinq
immeubles, qui avaient été laissés à l’abandon, mais qui ont été classés,
ont été entièrement restaurés par la volonté du propriétaire avec comme
architecte désigné Georges Hirsch. Ces immeubles ont d’autant plus de
valeur et d’intérêt qu’ils datent de 1905 et sont signés Blérot, un des
architectes moteurs de l’Art nouveau à Bruxelles. Désormais, ce coin de
Saint-Gilles vaut à nouveau le détour.
Alternatives aux maisons de repos?Le Service social juif a mis sur pied un
groupe de travail sur les “alternatives aux
maisons de repos” car de nombreuses
personnes aimeraient trouver d’autres so-
lutions que celles qui consistent à en res-
ter aux homes pour “vieux et pour vieilles”.
Le débat est lancé car à l’instar de ce qui
se développe en France, il existe un sou-
hait de mettre en œuvre un projet “d’ac-
cueil en famille”.
Le groupe de réflexion qui fonctionne déjà
est ouvert à toutes personnes sans dis-
tinction d’âge et qui voudrait prendre part
à ce type de réalisation.
Si vous désirez participez à ces rencontres
conviviales pour rêver d’un autre avenir,
notez que les prochaines dates ont été
fixées au 5 avril, au 17 mai et au 14 juin
2006, de 13h30 à 15h30.
Contact:
Vincent De Mulder et Stéphanie Dock
Tél.: 02/ 538 81 80
R.K.
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Tous les 2 mois, un magazine de pédagogie pratique
▼
Des immeubles de 1905 signés Blérot
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G r o s P l a n
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Une présence récente à Saint-Gilles:Rencontre avec la communauté équatorienneDepuis quelques années, on observe la pré-
sence de nouvelles populations sud-améri-
caines dans plusieurs pays d’Europe. Parmi
ces communautés, les Equatoriens sont de
plus en plus présents sur la Commune de
Saint-Gilles. Comme pour d’autres phéno-
mènes migratoires, les raisons de l’exode
sont économiques et politiques. La ques-
tion de l’accueil de ces populations reste au
cœur de l’actualité, puisque beaucoup
d’entre eux vivent dans une situation pré-
caire ou travaillent dans la clandestinité.
Depuis deux ans, l’ASERB mène des actions
pour venir en aide à ces nouvelles popula-
tions et faire découvrir aux autres la culture
équatorienne.
Pourquoi tantd’Equatoriens ont-ils quitté leur pays?Depuis les années 90, on constate unphénomène d’émigration des Equato-riens vers l’Europe. Si jusqu’alors, cen’était pas une destination communepour ces populations, elles se sont peuà peu dirigées vers notre continentpour diverses raisons: les conditionsd’accès aux USA devenaient plus diffi-ciles et plus dangereuses, l’Europen’imposait aucune obligation de visaet présentait une demande de main-d’œuvre dans divers secteurs de sonéconomie (travail domestique, bâti-ment et agriculture). La première des-tination fut souvent l’Espagne pourdes raisons linguistiques, culturelles,mais aussi en raison de sa politiqued’ouverture concernant l’immigrationlatino-américaine. Cependant, l’arri-vée d’immigrants d’autres pays(Europe de l’Est et Nord de l’Afrique) a
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Présentation des activités culturelles de l’ASERB au Pianofabriek
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La prochaine étape: un local permanent
incité bon nombre d’Equatoriens àchercher d’autres destinations commele Royaume-Unis, la France, les Pays-Bas, l’Allemagne ou la Belgique.
Ce flux constant d’émigrants équato-riens vers l’Europe n’est évidemmentpas sans relations avec la crise finan-cière et politique qui traverse le paysdepuis plusieurs décennies. L’endette-ment public ainsi que la corruption ontdéstabilisé l’Etat (provoquant la desti-tution de deux Présidents à la fin desannées 90). L’Equateur s’est alorsretrouvé dans une situation d’inflationimportante avec pour conséquences ladévaluation de sa monnaie et la confis-cation des comptes bancaires. Bonnombre d’Equatoriens ont alors pris enconsidération la possibilité d’émigrervers l’étranger à la recherche d’unemeilleure vie. On estime actuellementà 2 millions le nombre d’Equatoriensayant quitté le pays.
Une communautééquatorienne s’organise à Saint-Gilles: ASERB asblMyriam Chuquin est arrivée en Bel-gique en 1994 pour chercher du travailet rejoindre ses amis. Le fait que sasituation n’était pas encore régulari-sée ne l’a pas empêchée de travaillerdans les services domestiques (sesétudes d’assistante administrativen’étant pas reconnues): “Quand je suisarrivée ici, on était une cinquantaine eton se connaissait tous, mais peu à peuen travaillant dans les ménages, lesBelges nous demandaient si on neconnaissait pas d’autres personnespour travailler chez leurs amis oufamilles, et c’est ainsi qu’on a com-mencé à se multiplier ici”.
Peu à peu, elle a pu s’intégrer en Bel-gique et faire connaissance avec desBelges, s’éloignant ainsi de sa commu-nauté.
Cependant, les arrestations des sans-papiers équatoriens en 2004 ontréveillé son inquiétude: “je me suis ren-due compte avec quelques amis qu’il n’yavait pas de structure pour guider lesEquatoriens dans les démarches à faire.On a d’abord pensé à la coordinationéquatorienne pour les sans-papiers,puis on s’est rendu compte que des gensen règle avec des papiers avaient aussides difficultés pour s’intégrer: lesenfants dans les écoles, les gens quin’ont pas de travail… On a alors crééASERB asbl, l’association des Equato-riens résidents en Belgique”.
Actions sociales,culturelles et une aidepour la régularisationDepuis sa création il y a deux ansl’ASERB a fait son chemin: “On déve-loppe des activités culturelles pour faireconnaître aux gens ce qu’on fait, maisaussi pour que les Equatoriens puissenteux-mêmes se donner une chance des’intégrer ici. Au niveau social, on aideles gens à savoir où se renseigner pourrégulariser leur situation (un avocattravaille aussi pour l’ASERB). On semobilise aussi pour aider les maladesou les personnes qui cherchent à seloger”.
Les difficultés restent nombreusespour des milliers d’Equatoriens quivivent et travaillent de manière clan-destine en Belgique.
Selon le MRAX, le retour de l’obligationde visa en 2000 n’a pas vraiment aidéces populations, qui pour la plupartn’ont pas osé introduire leur demandede régularisation. L’exploitation enmatière d’emplois et de logements estintenable, et à côté des travailleurs,c’est aussi l’Etat belge qui est floué parle travail clandestin.
L’ASERB permet d’obtenir une aide nonnégligeable, mais elle fonctionne pourl’instant exclusivement avec des béné-voles. Pour Myriam, c’est un bon début,la prochaine étape sera de trouver unlocal pour pouvoir mener des actionsde plus grande envergure. •
Philippe Giot
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Le Parvis: quelles perspectives pour le cœur historique de Saint-Gilles?
Une signalétique le rappelle, le petit Parvis était la place du village
autour de laquelle Saint-Gilles s’est développé. Son marché, créé en 1865,
est l’un des plus anciens de Bruxelles. Mais, comme d’autres vieux quar-
tiers de la ville, fin des années 80 - début des années 90, le départ des
classes moyennes a sensiblement réduit le pouvoir d’achat ainsi que la
mixité commerciale et sociale du Parvis, qui connaît aujourd’hui un
renouveau plutôt prometteur.
Patrick Debouverie: “Le quartier duParvis bénéficie d’une conjonctiond’atouts positifs. On a pu réduire lescall shops, la dynamique culturelle yest très importante, avec le Centre cul-turel Jacques Franck, la Maison duLivre, la Maison du Peuple, l’AcadémieGaillard, le Pianofabriek et l’Horeca dequalité: Coimbra, Madrileno… Sur les3 derniers exercices, de nouveauxhabitants couvrent 10,50% des reve-nus moyens par habitant. Il y a doncun intérêt marqué pour une séried’enseignes: banques, grande distri-bution… Le projet d’aménagementd’un GB dans deux immeubles, aux157-159 de la chaussée de Waterloo, estsignificatif de ce que nous voulonsencourager: deux propriétaires se sontentendus avec GB Express et ontdécidé de casser le mur mitoyen pouravoir une surface commerciale de200m2. Ils vont aussi rénover lesétages en logements.” Autre réhabili-tation en vue: l’Aegidium, apparte-nant aux œuvres paroissiales deSaint-Gilles, en face de la Maison duPeuple, devrait permettre aux Insti-tuts Saint-Luc de Bruxelles des’étendre d’ici deux à trois ans.Madame Klein, directrice à Saint-Luc:“Rue d’Irlande, nous manquons d’ungrand auditoire pouvant accueillir desconférences et des colloques, et d’unlogement de fonction pour les profes-seurs invités. Le théâtre d’inspirationmauresque, qui est classé, sera rénovépour servir d’auditoire. Il sera aussidisponible pour d’autres activités nedépendant pas de Saint-Luc. “
Depuis les années 90,des mesures ont étéprises au niveau local et régional pourrelancer le Parvis où, comme le rappellePatrick Debouverie, Echevin des Classesmoyennes et du Tourisme, des com-merces spécialisés présents depuis plu-sieurs générations se sont maintenus à lachaussée de Waterloo:le fourreur Plétincx(qui fête son 80e anniversaire),le Palais duCache-Poussière, le magasin de linge demaison Hayoit,Seghers rue Jourdan,Le Litd’Or,Le Roi du Pantalon… Redynamiser unquartier prend du temps, se fait partouches successives, grâce à la conjonc-tion d’initiatives publiques et privées. Lequartier a bénéficié de la construction dumétro, la réfection de voiries, de nou-veaux éclairages publics,la rénovation duparc de la Porte de Hal. Des immeublescommunaux ont été refaits, comme laMaison du Peuple et la Maison du Livre,certains aménagés en logements,commec’est le cas en ce moment à la rue du Fort,au-dessus du Match. Des classementspatrimoniaux ont été inscrits aux Monu-ments et Sites, tandis que des immeublesArt Nouveau appartenants à des particu-liers, comme le café la Porteuse d’Eau ouceux acquis par l’écrivain Martin Gray,rue Vanderschrick (voir article page 2),connaissent une seconde vie.
Un contrat de quartierpour la qualité de vieLe Contrat de quartier Métal-Monnaieset les contrats de noyaux commerciauxinitiés par la Région comptent sur cetteconjonction de volontés pour soutenirl’économie locale et améliorer la qualitéde vie, car l’investissement est continuet durable. La Commune joue un rôlefédérateur clé, met des investisseurs etdes propriétaires en contact les uns avecles autres, favorise le dialogue, commeà la rue de Moscou, devenue un semi-piétonnier dédié à l’Horeca où, expliqueDebouverie, “les terrasses sont deve-nues plus agréables, avec moins demobilier en plastique”, simplement endiscutant avec les propriétaires.
Conjuguer les initiativespour dynamiser le quartierCette année, deux études demandéespar la Commune permettront d’envisa-ger la faisabilité d’un parking sous lecarré Hôtel des Monnaies, essentielpour résorber la pression automobile etsoutenir les commerces, et voir com-ment favoriser la relance commerciale,en répondant notamment aux besoinsactuels avec des espaces souvent exigus.
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Chaussée de Waterloo: simulation de l’installation d’un GB
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Lors des braderies: en fanfare aux abords du Parvis
D é v e l o p p e m e n t u r b a i n
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Questions des enfants sur le développe-ment avec M. Francis Dewarichet de laRégie foncière.
Les enfants,citoyens du ParvisAvec son marché aux fleurs et sesambulants spécialisés en produits bio etdu terroir, le marché du Parvis dudimanche, apprécié aussi par les nonSaint-Gillois, se termine plus tardqu’avant. Un investisseur privé devraitprochainement ouvrir une taverne - res-taurant au rez-de-chaussée de la Mai-son du Peuple qui sera, insiste PatrickDebouverie, “ en phase avec le quartieret son histoire et décoré de photosanciennes de Saint-Gilles”.Quant à l’avenue Volders, pourquoi nedeviendrait-elle pas la rue des artisans,comme le quartier Dansaert il y a 15 ans,à condition de garder, insiste-t-il, “laconvivialité et la mixité sociale et com-merciale du quartier, son côté popu-laire”. Grâce à l’asbl Arkadia, les enfantsparticipent aussi à la vie du quartier.Depuis un an et pendant les deux pro-chaines années scolaires, des atelierssont proposés aux enfants de 5e et 6e pri-maire de l’école J.J. Michel dans le cadredu mini Contrat de Quartier Métal-Mon-naies. Un intérieur d’îlot, entre la rueVanderschrick et la chaussée de Water-loo, sera aménagé en parc, avec unespace de jeu pour les plus petits. Aprèsavoir réfléchi au rôle citoyen qui est leleur, et exploré le quartier, les enfantsont imaginé un espace de jeu dont ilssuivront l’évolution jusqu’à sa concréti-sation finale, en dialogue constant avecl’architecte et la Commune.Rien de tel que d’aimer son quartierpour en défendre les beautés et les par-ticularités: la relève est assurée. •
Christine De Naeyer
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En attendant la fête du printemps place de BethléemLa prochaine fête du printemps à
la place de Bethléem aura lieu le
samedi 3 juin 2006. La Mission
locale qui coordonne cette activité
lance un appel à toutes les associa-
tions saint-gilloises pour proposer
des animations, des stands, des
activités dans le cadre de cette
belle manifestation. On espère
que les aménagements, encore en
cours actuellement, seront termi-
nés pour cette date.
Mais comment s’approprier les nouveauxaménagements?Je ne suis pas le seul à m’interroger àpropos de l’esthétique des grilles quiont été dressées sur tout le pourtour dela place. Leur lourdeur et leur sévéritécréent un climat d’enfermement peupropice à des rencontres conviviales.Leur conception ne devait-elle pas fairel’objet d’un concours? Qu’en pensentles riverains? Ont-ils eu à cœur de don-ner leur avis à ce sujet? Et, questionplus générale, où en est aujourd’huil’implication des habitants dans la vieet la gestion du quartier? Souhaitonsque l’enthousiasme qui a permis larenaissance de la place retrouve unnouveau souffle. Quoi qu’il en soit, c’estaux habitants qu’il appartiendra des’approprier ces lieux nouvellementaménagés, de les faire vivre et de lesfaire évoluer dans un esprit que l’onsouhaite d’heureuse cohabitation.
Rendez-vous à la grande fête de Beth-léem, le 3 juin! •
Pierre-Paul Dupont
Petite histoire d’unelongue renaissanceCela fait près de six ans que la Missionlocale s’efforce de redonner à cet espacesi caractéristique de la Commune un cli-mat attrayant et convivial en y organi-sant des fêtes. Les habitants quant à euxse sont mobilisés aussi et c’est, en partiegrâce à leur action, que la place retrouveun visage agréable. C’est une longue his-toire mais elle est exemplaire et il n’estpas inutile d’en rappeler ici les princi-pales étapes.Dans l’éditorial de son numéro 2, le “Vil-lage Mondial”évoquait l’image négativequi a longtemps collé à la place de Beth-léem et saluait, en même temps, les pre-miers signes positifs de la renaissance dece quartier. On y montrait comment uncomité d’habitants s’y était constitué(l’association “Bethléem 2000”) et avaitrelevé le défi en effectuant diversesdémarches auprès des autorités commu-nales. Des structures nouvelles ont, à lasuite de cela, été mises sur pied: ste-wards, antenne de quartier. Des activitéséconomiques ou festives ont égalementvu le jour: un marché hebdomadaire, unmarché de Noël et la désormais célèbrefête du printemps. Ces deux dernièresfonctionnent toujours avec le succès quel’on sait mais le marché n’a pas survécu.Par ailleurs, en 1994, les contrats de quar-tier, initiés par la Région de Bruxelles-Capitale avaient pour mission de fairerevivre certains quartiers défavorisés ourelégués en leur fournissant des moyensfinanciers importants. Un processusdémocratique avait été mis en place pourgérer les projets: les commissions localesde développement intégré. Un tel contratfut conclu pour le quartier dont la placede Bethléem formait le noyau et la com-mission fut mise en place lors d’uneséance mémorable tenue à l’école 4, le 13mars 2001 (voir “Village Mondial”, n°3,2001). Plusieurs réunions se sont tenuesdans la suite à l’antenne de quartier oùon a examiné les projets et les proposi-
tions susceptibles de convenir à la placeet à l’ensemble du quartier. Une sommeimportante (environ 2 millions et demid’euros) était allouée par l’Etat Fédéralpour financer les travaux de réaménage-ment et d’embellissement de la place. Enseptembre 2003, une fête organisée parla Commune et les associations locales,marquait l’aboutissement des concerta-tions et le départ du projet (voir “VillageMondial”, n°16, 2003).
La rénovation de la placeLes travaux réalisés par le Service PublicFédéral Mobilité et Transports, dans lecadre des accords de coopération, liantRégion de Bruxelles et Etat Fédéral (BELI-RIS), arrivent à présent à leur terme. Ilsprévoyaient un remaniement completde la configuration des lieux et une créa-tion de plusieurs équipements: diminu-tion du trafic automobile avec mise enpiétonnier de deux côtés de la place,extension vers la rue Verhaegen, planta-tion de nombreux arbres, constructiond’une fontaine et d’un kiosque, installa-tion de grilles destinées à sécuriser lesjeux des enfants et les terrasses des res-taurants durant la bonne saison.
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Se réapproprier la place: pour les enfants tout peut servir
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L’espace méditerranéen de la place
b r è v e
Le projet “un livre en route” de l’asbl Belgique-DjiboutiL’Association Belgique-Djibouti (a.s.b.l.
A.BE.D.) est heureuse d’annoncer le lan-
cement d’une collecte de livres (sco-
laires, pour l’apprentissage du Français,
de lecture, des bandes dessinées) de
matériel et de fournitures scolaires, de
matériel informatique, de matériel au-
diovisuel (cassettes vidéo, CD, DVD…).
Le projet baptisé “un livre en route” se
déroulera jusqu’en juin 2006.
Le matériel sera récolté principalement
dans la Région bruxelloise et en Wallo-
nie, au profit des élèves des écoles pri-
maires et secondaires de Djibouti.
Tout le matériel récolté sera acheminé et
distribué aux écoles primaires et se-
condaires publiques n’ayant pas les
moyens de s’équiper.
Les jeunes élèves pourront bénéficier
d’une bibliothèque au sein de leur éta-
blissement.
Les livres scolaires viendront en aide
aux enseignants pour l’élaboration de
leurs leçons.
Le matériel informatique et audiovisuel
permettra aux enfants d’augmenter leurs
connaissances et favorisera leurs
contacts avec le monde extérieur.
Ce projet est à l’heure actuelle l’un des
plus importants de cette “jeune” asso-
ciation pleine d’ambition qui œuvre au
rapprochement entre la Communauté
française de Belgique et Djibouti.
L’épanouissement des jeunes djibou-
tiens est un de leurs objectifs principal,
tant en Belgique qu’à Djibouti.
P.G.
Renseignements:
Ahmed Kahin
GSM: 0475/30 44 76
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Collecte de livres à la bibliothèque de Schaerbeek
D é v e l o p p e m e n t u r b a i n
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Installée par le Conseil communal en2002 sous l’égide de l’Echevin de laCohésion sociale, Alain Leduc, la Com-mission Consultative “visant à favoriserla cohabitation des communautés et laCohésion sociale” s’est entièrementconsacrée, ces dix derniers mois, auxtravaux de préparation du contrat com-munal de cohésion sociale.
Vivre ensemble dans la diversité et l’interculturalitéLa politique de cohésion sociale défen-due par ce contrat vise à la fois à susci-ter suffisamment de lien social pourassurer un développement local har-monieux et à favoriser les échangespour permettre un foisonnement déli-bérément créatif de la diversité commesource d’innovation et d’opportunitéspour tous et toutes. Cette vision de lacohésion sociale n’est en quelque sorteque le reflet de la définition retenue parle décret de la COCOF qui l’énoncecomme “l’ensemble des processussociaux qui contribuent à assurer à tousles individus, quelles que soient leurs ori-gines, l’égalité des chances et des condi-tions, le bien-être économique, social etculturel, afin de permettre à chacun departiciper activement à la société et d’yêtre reconnu”. Elle s’appuie donc sur leprincipe de la diversité, mais elle donnesurtout une perspective plus construiteau devenir commun sur le territoirepartagé de la Commune en lui confé-rant un sens stratégique.
Une trentaine d’associationspartenaires de ce contrat Ce contrat a pour but d’établir entre laCommune, la Commission Communau-taire française et les opérateurs asso-ciatifs, les modalités d’une collabora-tion en vue de promouvoir la cohésionsociale sur le territoire de la Commune.Les projets portés par les opérateursassociatifs doivent s’inspirer du décretet viser la citoyenneté et le mieux vivreensemble dans la diversité sociocultu-relle et l’interculturalité. Les initiativessoutenues dans le cadre de ce contrats’articulent donc autour de diverses thé-
matiques: le soutien et l’accompagne-ment scolaire, l’alphabétisation et lalutte contre la fracture numérique, l’ac-cueil des primo-arrivants, le vieillisse-ment et les actions intergénération-nelles, l’égalité hommes-femmes. Pourétablir une bonne collaboration, la coor-dination locale (assurée par la Missionlocale) sert de relais entre les pouvoirssubsidiants et les associations de ter-rain. Un numéro spécial sera consacré,en juin, à ce contrat de Cohésion sociale,qui fera le tour d’horizon de toutes cesassociations situées dans vos quartierset qui participent à l’objectif du décret:améliorer le “vivre ensemble”.
Quartiers et diversité:comprendre les nouveauxflux migratoiresL’appel à projet “Quartiers et diversité”lancé par le Ministre Dupont a permisl’octroi d’un subside de 15 000€ pourl’action “nouveaux flux migratoires etmixité urbaine” menée par le groupe detravail dont nous vous parlions dansnotre précédente édition. Les premièresobservations de ce groupe, présidé parCathy Marcus, présidente du CPAS, fontétat d’une nette progression du nombrede ressortissants d’Europe de l’Est etd’Amérique du Sud. Deux situations ontété examinées: d’abord, celle de la com-munauté polonaise, qui selon une étudede l’ULB, apparaît comme largementcomposée de personnes en situation
Le nouveau contrat communal pour la Cohésion sociale Consolider “le vivre ensemble” à Saint-GillesComme nous vous l’annoncions dans notre précédente édition, le nouveau contrat communal de cohésion socia-
le vient d’être voté à l’unanimité pour une durée de 5 ans entre la Commune et la Cocof. Il accompagne l’entrée
en vigueur, depuis janvier 2006, du décret concernant cette matière. Les différents groupes de travail composant
la Commission Consultative et coordonnés par la Mission locale, ont rendus leurs avis concernant les affaires
générales, les projets transversaux, la formation des professionnels du secteur, l’étude des nouveaux flux
migratoires et le développement de la coopération Nord/Sud à l’échelle de la Commune de Saint-Gilles.
non régulière. Pourtant beaucoup dePolonais aspirent à s’installer définiti-vement en Belgique, même si certainssont dans un modèle d’immigration cir-culaire (passant un temps ici et un autreen Pologne). Ensuite, la migration plusrécente de Brésiliens (et aussi d’Equato-riens, voir article p.3) particulièrementà Saint-Gilles, a pu également être étu-diée grâce au témoignage de L. Polspool.Lors des permanences qu’elle tient auPianofabriek, cette assistante socialereçoit les Brésiliens, qui pour la plupartne savent s’exprimer qu’en portugais.Cette barrière de la langue et leurs sta-tuts de sans-papiers font qu’ils sont malinformés (beaucoup ignorent l’exis-tence du CPAS et de l’aide médicale) etengendrent des difficultés dans la sco-larité de leurs enfants.
La mission du groupe sera de donnerdes avis à la Commission Consultativeet à la Commune sur cette probléma-tique et faire des propositions quantaux actions à mener pour aider cespopulations fragilisées à se sentirmieux encadrées dans les rouages denotre société, et leur permettre de coha-biter au mieux avec les autres nationa-lités vivant à Saint-Gilles. Les quatreautres groupes de travail ou sous-com-missions seront également abordésdans notre prochain numéro. •
Philippe Giot
b r è v e
Bistrots: il était une foisLa Commune de Schaerbeek a pris une
jolie initiative qui devrait faire des émules:
il s’agit d’une publication de poche consa-
crée aux bistrots établis sur la Commu-
ne, avec photos à l’appui, le tout dans la
couleur sépia de la nostalgie.
Pour chaque lieu de convivialité et de vie
sociale que sont les cafés, on nous livre
la gravure ancienne, l’histoire de leur
transformation et ses caractéristiques
contemporaines. On y trouve même les
prix des bières qui y sont vendues.
Par exemple, savez-vous que “Le Nou-
veau Majestic” de l’avenue de la Reine,
est un bistrot classé et qu’il est devenu
celui qu’on connaît encore actuellement
lors de l’expo universelle de 1958? Plu-
sieurs gravures et photos ornent ses murs
comme l’Atomium en construction et les
clichés de l’actrice Jane Mansfield lors
d’une visite à Bruxelles.
L’ouvrage, à mettre entre toutes les mains,
est parsemé, à chaque page, de dictons
comme en page 4: “le sourire du patron
s’arrête où commence l’excès du client”.
A bon entendeur…
Pareil guide, aux allures de recueil de
cartes postales, serait bienvenu à Saint-
Gilles.
Pour l’obtenir:
Maison communale de Schaerbeek.
R.K.
A l ’ é c o u t e d e l ’ i n t e r c u l t u r e l
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Séance de travail pour le contrat communal de cohésion sociale
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“Le Petit Prince” depuis 1900,Chaussée de Haecht, 363
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“A Jérusalem”: aujourd’hui l’“Op Enne Weg”, rue de Jérusalem 37
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“Les Bières de la Chasse Royale”:aujourd’hui, l’“Üsküp”,rue Royale Sainte-Marie, 150
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Les classes passerelles:pour qui, pourquoi?Elles ont été créées à l’Institut Paulusil y a 5 ans et il en existe de semblablesà l’Athénée Victor Horta et à l’Institutdes Filles de Marie. On y accueille lesenfants de familles récemment instal-lées à Saint-Gilles (les “primo-arri-vants”) et, durant un an, tous lesefforts pédagogiques sont centrés surl’acquisition du français pour leur per-mettre de rejoindre rapidement lesstructures classiques de l’enseigne-ment, d’entreprendre l’apprentissaged’un métier ou, tout simplement, des’insérer dans la société belge. A Saint-Gilles, le nombre de ces enfants est enconstante augmentation: à la fin del’année scolaire dernière, à Pierre Pau-lus, on prévoyait déjà une soixantained’inscriptions pour la rentrée de sep-tembre. En juin 2005, on y dénombrait19 nationalités différentes relevant deplusieurs continents: Afrique, Amé-rique latine, Asie et Europe de l’Est.Cette année on y trouve surtout desBrésiliens, des Iraniens, des Indienssikhs, des Ghanéens et des Marocains.Cette diversité d’origines, et saconstante fluctuation, laissent entre-voir la complexité du défi que doiventrelever les enseignants qui ont acceptéd’animer de telles classes: autant denationalités, autant de langues et decultures différentes. En outre, les ins-criptions sont prises tout au long del’année, au gré des arrivées, et il fautchaque fois veiller à intégrer les nou-veaux-venus au groupe déjà en pleintravail. Les professeurs de toutes lesdisciplines collaborent en vue d’at-teindre le même objectif: l’acquisitionrapide de la langue par une approcheconcrète et ludique. En même temps,ils se montrent soucieux de favoriserla rencontre avec les familles, de créerdes liens entre elles, le personnel com-munal et les associations.
Le tour du monde en 80 plats: la variété infinie des culturesCe projet avait déjà été concocté l’andernier mais, faute de moyens suffi-sants, on n’avait pas pu le mettre enœuvre complètement, même si sonintérêt et sa faisabilité ne faisaientaucun doute (voir “Village Mondial”, n°17, 2005). A la rentrée de septembre, on
a pu le relancer grâce à l’appui financierde la Fondation Roi Baudoin. Il s’agissaitde préparer une série de repas convi-viaux illustrant la variété mondiale descultures culinaires. Et, même si on n’ar-rivera pas à proposer 80 repas et à faireainsi le tour du monde, une belle diver-sité sera offerte aux invités: platsd’Amérique du sud, d’Inde, du Maghreb,d’Afrique noire, et même un buffeteuropéen.Pour mener à bien l’opération, il fautfaire les courses au marché et chez lescommerçants, commander, parler, s’ex-pliquer, se débrouiller. L’accueil estexcellent dans les magasins saint-gil-lois; on y joue le jeu et même si les com-merçants connaissent la langue mater-nelle des enfants, ils ne leur parlentqu’en français. En classe, ce projet four-nit aussi la matière des cours de géo-graphie, de morale, d’expression tech-nique et artistique. On y réalise lesinvitations, les menus, le décor destables et de la salle de restaurant, à par-tir de photos, de costumes ou demusiques qui évoquent les pays et lescultures.
La collaboration du CEFALe “Village Mondial” a déjà présenté letravail qui se fait dans cette autre sec-tion de l’Institut Paulus. On y combinela formation générale et technique dis-pensée à l’école, et la pratique du métierau sein d’une entreprise. Le secteurHORECA qui réunit une vingtained’élèves, prépare les jeunes aux métiersde la restauration, la cuisine et le serviceen salle.
Dans le cadre du Tour du Monde en 80Plats, ils travaillent côte à côte avec lesenfants des classes passerelles en leurservant de guides et de parrains. Poureux, qui sont pour la plupart issus del’immigration et ont souvent connu unparcours scolaire semé de difficultés,c’est une belle occasion de faire valoirleurs qualités humaines et leur savoir-faire professionnel.C’est dans le cadre prestigieux de laMaison Pelgrims que le restaurant duCEFA a été installé et c’est là qu’une foispar mois se déroulent les repas du “Tourdu Monde”.Ainsi se concrétise le projet idéal del’école, projet qu’elle formule ainsi:“le projet de l’école vise tout particuliè-rement l’intégration des jeunes issus del’immigration. L’insertion sociale et pro-fessionnelle ainsi que l’éducation à lacitoyenneté constituent les deux axesprioritaires de notre école”. •
Pierre-Paul Dupont
Le tour du monde en 80 plats:A l’Institut Pierre Paulus pour les classes “passerelles”Sortis de l’imagination visionnaire de Jules Verne, Philéas Fog et Passe-Partout étaient ces héros qui avaient rele-
vé le défi de faire le tour du monde en 80 jours. Un film où notre compatriote, l’actrice Cécile de France, tenait le
principal rôle féminin, avait réactualisé pour le grand public cette extraordinaire aventure. S’inspirant de celle-ci,
les enseignants de l’Institut Pierre Paulus ont entrepris un vaste travail pédagogique visant à l’intégration des
enfants étrangers récemment arrivés dans la Commune. Leur projet associe l’apprentissage du français et celui
des arts de la table dans leur diversité mondiale.
b r è v e
“Des associations & des femmes…”: une publication du Centre régional du Libre Examen A l’occasion de la journée de la femme, il
est normal de la chouchouter un peu, d’au-
tant que le Centre régional du Libre Exa-
men, avec la participation du CBAI, lui
consacre un outil pratique et inédit indis-
pensable: une centaine d’associations
bruxelloises, s’adressant à un public de
femmes, “plurielles” avant tout, sont en-
fin réunies dans un livre.
Au vocable commun chargé de sens
contradictoires, “femmes immigrées”, le
Centre a préféré celui, plus poétique et,
surtout, constructif et rassembleur, de
“femmes plurielles”. Le ton est donné dès
la couverture, montrant des visages de
générations et d’origines différentes, unis
par le graphisme et des tonalités bleu gris,
égayées de tracés rouges.
Que du positif donc, pour aborder les
questions touchant les femmes: “lieu de
socialisation et de ressourcement identi-
taire, espace de convivialité, de résistan-
ce aux difficultés de la vie et de réconfort
psychologique, lieu d’apprentissages dé-
mocratiques et de solidarité, lieu de libé-
ration de la parole, lieu de promotion de
l’égalité des femmes et des hommes, lieu
de formation et de tremplin pour l’em-
ploi”… Favoriser l’accès au bien-être et au
vivre ensemble à toutes les femmes, écri-
vent Denis Stokkink et Fathy Sidibe dans
la préface, est indispensable à “l’éman-
cipation, l’égalité, la citoyenneté et la mixi-
té” dans notre société. Un travail constant,
inscrit dans la durée, auquel cette publi-
cation apporte une réponse concrète.
C.D.N.
Contact:
Centre régional
du Libre Examen de Bruxelles
66 rue Coenraets - 1060 Bruxelles
Tél.: 02/535 06 79 ou 78 ou 77
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Des visages de générations et d’origines différentes
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Multiplicité des plats: multiplicité des cultures
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Des menus pour repas conviviaux
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b r è v e
L’ORBEM vous offre des chèques langueC’est une évidence, mais encore faut-il la
mettre en pratique: la connaissance
d’autres langues, qu’il s’agisse du néer-
landais, de l’anglais, de l’allemand, aug-
mente vos chances de trouver du travail.
Ainsi l’ORBEM peut désormais vous ai-
der en vous offrant un chèque langue.
Financé à 100% par l’ORBEM, il donne
droit à des cours individuels: vous pou-
vez même choisir l’école qui vous convient
parmi les écoles de langues qui partici-
pent au projet.
Qui peut en bénéficier?
Tous ceux qui sont inscrits comme
demandeurs d’emploi, ceux qui connais-
sent au moins deux langues de la Région
de Bruxelles-Capitale, qui sont domiciliés
à Bruxelles.
Comment s’y prendre?
Pendant votre recherche d’emploi, et
avant la signature de votre contrat de tra-
vail, contactez “l’espace langues” de l’OR-
BEM pour fixer un rendez-vous, testez
votre niveau de connaissance à “l’espa-
ce langues”, et sur base de vos résultats,
vous pourrez obtenir un “bon à valoir” de
20, 40, 60 heures de cours individuels en
fonction de vos besoins.
Contact:
Espace langues de l’ORBEM
Bd. Anspach, 65
1000 Bruxelles
Tél.: 02/505 11 97
R.K.
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Elections communales et droit de vote des étrangers : Octobre 2006,un rendez vous pas comme les autres
Rappelons que la loi du 19 mars 2004
a introduit un nouvel article dans la loi
électorale communale octroyant, pour la
première fois, le droit de vote au niveau
communal aux citoyens non européens –
sous certaines conditions. Tout citoyen non
européen résidant en Belgique et remplis-
sant les conditions déterminées par la loi
pourra voter aux prochaines élections com-
munales prévues le dimanche 8 octobre
s’il en fait la demande auprès du Service
de l’Etat civil – Affaires électorales – de
sa commune de résidence avant le 1er
août 2006.
Il faut savoir qu’une des conditionsmajeures d’accès à ce nouveau droitest d’avoir établi sa résidence princi-pale en Belgique de manière ininter-rompue pendant les cinq années pré-cédant l’introduction de la demande.En d’autres termes, le citoyen noneuropéen doit pouvoir prouver un“séjour légal” en Belgique depuis aumoins cinq années.
Des droits nouveaux mais aussi des devoirsLes précisions légales sur le “séjourlégal” étant récentes, il reste peu detemps pour informer et sensibiliser cesnouveaux votants compte tenu que lesinscriptions sur la liste d’électeursseront clôturées le 1er août 2006.Mais il est important de préciser quel’exercice d’un droit est toujours lié àdes devoirs. Ainsi, si sa demande estacceptée, le citoyen non européen sera,comme tout autre électeur, soumis àl’obligation de vote le jour du scrutin.Pour la bonne information de chacun,répondre aux conditions électoralesimplique d’être inscrit aux registres dela population (registre de la populationou registre des étrangers) de la com-mune, avoir atteint l’âge de 18 ans auplus tard le jour des élections, jouir deses droits civils et politiques, s’engagerlors de l’introduction de la demande àrespecter la Constitution, les lois belgeset la Convention de Sauvegarde desDroits de l’Homme et des Libertés fon-damentales, faire valoir – lors de l’intro-duction – de la demande, cinq années deséjour couvertes par un séjour légal.
Des documents indispensables Il faut prendre en considération quesont requis la carte d’identité de cinqans (CI, Carte Jaune), le Certificatd’Inscription (limité ou illimité) auRegistre des étrangers – CIRE d’un an(carte blanche à 3 volets), l’attestationd’immatriculation – AI (modèle A -carte orange à 2 volets), d’un mois,trois mois, 6 mois ou un an, l’annexe35 (document spécial de séjour) déli-vrée dans le cadre d’une procédure derévision d’une décision de refus deséjour en application de l’article 113;alinéa 1er et 2, de l’arrêté royal du 8octobre 1981 sur l’accès au territoire, leséjour, l’établissement et l’éloigne-ment des étrangers et les annexes 25et 26 dans le cadre d’une procédured’asile.
Le candidat électeur doit être en pos-session d’un ou de plusieurs de ces dif-férents documents établissant sa rési-dence de minimum cinq années enBelgique, pour faire valoir son droit devote aux élections communales(exemple: 6 mois sous AI + 2 ans sousannexe 35 + 2 ans sous CIRE + 6 mois deCI totalisent un total de cinq années deséjour légal en Belgique).
Cela peut paraître compliqué maisqu’on se le dise: différentes institutions,tant publiques que privées, vont lancerdes campagnes d’information et desensibilisation destinées aux acteurs deterrain et électeurs potentiels.
Un rendez-vous de citoyennetéLa Région bruxelloise a également invitéles institutions communales et le tissuassociatif à travailler ensemble dans unsouci de maximiser la participation desélecteurs européens et non européensau prochain scrutin communal.Ainsi, les convocations électorales quiseront envoyées par la Région bruxel-loise dès le mois de septembre 2006, envertu d’une modification de la loi élec-torale, seront accompagnées d’unfeuillet d’explication résumant lesenjeux démocratiques et l’importancede participer à ce grand rendez-vous dela citoyenneté. Enfin, un site Internetwww.bruxelleselections2006.irisnet.besera bientôt mis en ligne par la Régionbruxelloise souhaitent également édi-ter une brochure d’information qui seradiffusée notamment par les pouvoirslocaux et les associations. •
Ali YousfiInformations à Saint-Gilles:
Commune de Saint-Gilles
Service Etat Civil - Affaires Electorales
Monsieur Jean Louis Marien
Place Maurice Van Meenen 39
1060 Saint-Gilles
Tél.: 02/536 02 43
E-mail: [email protected]
Service de Médiation
Monsieur Ali Yousfi
Place Maurice Van Meenen 39
1060 Saint-Gilles
Tél: 02/536 03 45
E-mail: [email protected]
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Un argument à prendre en compte
A l ’ é c o u t e d e l ’ i n t e r c u l t u r e l
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Pour augmenter vos chances de trouver un emploi
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“Ca valait la peine d’ouvrir la boîte à tré-sor. Les gens, c’est comme les boîtes; il yen a des belles et des laides. Il faut lesouvrir!”, c’est un enfant, participant auprojet du Douzerome, qui exprime lemieux par cette phrase, le désir d’ouver-ture de ce qui se concrétise par “Et toi, tume vois comment?”
Rappelons que le Douzerome proposedes ateliers théâtre dirigés par descomédiennes professionnelles dans unlieu de diffusion culturelle. Aucun pré-requis n’est demandé. Ces atelierss’adressent particulièrement aux débu-tants. Le projet de chaque atelier est deprésenter un spectacle autour d’unthème choisi en début de saison enconcertation avec les participants. Lestrois spectacles sont présentés dans lagrande salle du Centre culturel JacquesFranck à Saint-Gilles. Lors des ateliers,les participants abordent l’expressionthéâtrale par différentes techniques dejeu: de la relaxation à la construction depersonnages en passant par les exer-cices d’écoutes et de confiance.
De janvier à juin 2006 dans le cadredes projets Anim’action de la Cocof, leDouzerome est promoteur d’un projetinter-écoles. Il s’agit de faire se ren-contrer deux classes, l’une, multicul-turelle, de l’enseignement primairecommunal à Saint-Gilles, et l’autre del’enseignement spécialisé de “type 4”,dont les enfants présentent un handi-cap moteur, à Koekelberg. Le pari estengagé de mener un atelier théâtreavec ces enfants de 9 à 12 ans, danschaque classe, chaque semaine, unatelier théâtre. Un montage communse construit ainsi, à partir des mêmesexercices: respiration, déplacements
En cette saison 2005-2006, une cinquantaine de
projets se construisent avec différentes écoles
bruxelloises. A travers “Anima’ction”, program-
me développé par la Cocof visant à renforcer la
participation et la créativité des enfants dans
leurs écoles, des actions culturelles peuvent se
développer pendant le temps scolaire avec des
associations de la Région bruxelloise. Pour vous,
nous en avons épinglé deux, menées à l’initiati-
ve d’associations saint-gilloises: “Et toi, tu me
vois comment?” conduit par le Douzerome et
“Peau d’âmes” animé par Toumouv avec la
danseuse Johanne Charlebois.
Temps scolaire et temps créatif:rencontres et ouvertures
Stimuler la rencontreLe deuxième projet épinglé, baptisé“Peau d’âmes ou le corps à la base detoute identité”, concerne des enfants de9 - 10 ans d’une école d’enseignementspécialisé de “type 8” située dans lequartier de Curreghem.Johanne Charlebois est danseuse, cho-régraphe et pédagogue. Elle propose desateliers de danse créative construitsnotamment autour de partenariatsavec les enseignants du fondamental.Loin de délivrer une somme d’exercicesà exécuter en suivant une techniqueartistique précise, sa proposition sti-mule la rencontre avec l’école et l’ensei-gnant pour une véritable collaboration.“Nous partons du principe que le corpsest à la base de toute identité. La relationà l’autre peut se construire dans la conti-nuité” conclut Johanne. Il s’agit de fairele lien entre les petites et les grandeshistoires de chacun, de leurs apparte-nances autant linguistiques que reli-gieuses ou culturelles. Au fond, c’est deleur espace de vie qu’il est constam-ment question.Rendez-vous donc à prendre pour lesreprésentations prévues à la fin du moisde mai! •
Viviane DelhagePour en savoir plus:
TouMouv asbl, Johanne Charlebois
18 rue d’Albanie à 1060 Bruxelles
Tél.: 02/534 79 86
Douzerome asbl,
26, rue de la Victoire - 1060 Bruxelles
Coordinateur: Istat Olivier
Tél.: 0479/20 47 72
dans l‘espace, relaxation et de concen-tration sont proposés aux enfants. Celasur base de consignes parfois lou-foques, toujours amusantes, pouraborder le thème sérieux de la diffé-rence. Deux moments ont été organi-sés où les enfants se sont rencontrés,ont appris à se connaître, à échangerleurs opinions, leurs expériences surqu’est-ce que le théâtre, qu’est ce quela différence?Malgré la peur de la rencontre, desliens d’amitiés se créent entre lesenfants. Un enfant mobile guidel’autre qui l’est moins dans ses dépla-cements. Chacun est amené à valoriserses qualités. Les uns bougent plus aisé-ment, les autres ont plus de facilité às’exprimer avec les mots.
Rire des mêmes choses et devenir amisPour la comédienne-animatr ice ,Alexandra Rice, la volonté est de tra-vailler avec le potentiel de chacun:“dans la rencontre, quel que soit le milieuauquel-on-appartient, le handicapauquel on est confronté, il y a un poten-tiel dont on peut s’enrichir. Le plus beauet le plus étrange, c’est de voir ces enfantsséparément et ensemble. Les uns parais-sent plus épanouis au-delà de leur han-dicap moteur, les autres, plus tristes.Ensemble, ils font les mêmes activitésmais différemment: ils rient des mêmeschoses, deviennent amis”.
Ajoutons que des sorties au théâtre engroupe leur permettront de découvrirensemble des œuvres de l’activité artis-tique qu’ils auront investie. Le spectacle,lui, sera montré dans les 2 écoles et à LaRoseraie en mai prochain.
Séance lors d’une rencontre interclasses.Les élèves des 2 classes participent à l’atelier théâtre.Un jeu qui permet aux enfants de se connaître.
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b r è v e
Démonstration accomplie:il y a effectivement trop d’artistes…Une fois de plus, le célèbre Laurent
d’Ursel, citoyen trop honorable de Saint-
Gilles, a réussi son coup: malgré une mé-
téo trop clémente, un porte-voix déficient
et des forces de l’ordre en surnombre,
100 personnes très agitées ont donné
corps à la manifestation d’inspiration si-
tuationniste “Y a trop d’artistes” qui a
dévalé de la Place Van Meenen au Par-
vis de Saint-Gilles en ce jour du 22 jan-
vier 2006.
Deux sans-abris y ont chanté “La vie en
rose” et la foule a repris l’hymne de “l’ar-
tiste surnuméraire”, d’une facture hau-
tement bricolée, mais qui a le mérite
d’exister.
La Commune peut ainsi s’enorgueillir
d’avoir été le berceau d’un événement
incontournable et qui va faire le tour du
monde.
Des personnalités bien connues sur la
place culturelle sont venues et, désor-
mais, les institutions n’ont qu’à bien se
tenir car les instigateurs ont déjà fait sa-
voir qu’ils n’en resteraient pas là: en oc-
tobre 2006, la manifestation sera délo-
calisée à la Biennale de Paris (mais oui),
ainsi qu’à Marseille en avril 2006.
Et le collectif intitulé “Manifestement”
prépare dès à présent l’édition 2007!
C’est que derrière une formulation poé-
tique, ludique et anarchisante, la ques-
tion soulevée est des plus sérieuse: par
l’absurde on met le doigt sur la concep-
tion dangereuse “du trop” qui rappelle
des régimes à vocation éliminatoire.
R.K.
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Qui cherche trouve
A l’école de l’expression
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Les comptables le savent:aux chiffres, on fait dire ce qu'on veut
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A c t i o n c o m m u n e
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Atelier: de la machine à laver à l’aspirateur
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L’atelier danse et percussion de bouteilles en plastique
Pour le 13 mai, grand moment de rencontre et de création partagée:
la Zinneke imagine quel pourrait être notre “toekomst à venir” et les
“Zinnekes de l’an 2106”. Le parcours promet d’être animé, avec un
ancrage local important. Tour d’horizon à Saint-Gilles.
La 4e édition de la Zinneke Parade se prépare:Gros plan sur les ateliers saint-gillois
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L’homme hybride:récupérer ce qui ne sert plus
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A la rue du Métal et au Jacques Franck, des espaces à disposition pour la création
Comment envisager le futur sans la ges-tion des objets produits en grandnombre par notre société de consom-mation? Alors, c’est dit: les matériauxpour les costumes, les décors, les voi-tures et les “ornis” (objets roulants nonidentifiés) sont fournis par “Mat.O.S.”,qui récupère ce qui ne sert plus. ChaquePôle travaille avec une famille de maté-riaux précis. Pour le Pôle Sud (Uccle,Forest, les Marolles et Saint-Gilles), coor-donné par le Centre culturel JacquesFranck, c’est l’électroménager. Le Sudsera le pôle des révolutions: l’avenircommence aujourd’hui, à nous deprendre position face aux défis qui s’an-noncent. La zinnode “Cure de JouvenceDomestique”, s’inspire des années glo-rieuses de la ménagère heureuse desannées 50, du bonheur électroménageret des icônes ménagères véhiculées par
la publicité à l’époque où les machinesentrent dans les foyers. Pour passer àl’ère futuriste, les “Taping Boots” –danse et percussions de bouteilles enplastique sur le corps – défendront cesobjets miraculeux. L’atelier travaille enpartenariat avec l’association de non-voyants “L’Aubier”, le CEMO, le Centred’hébergement Les Caillous, ItinérairesAMO et des particuliers. Les percussionscorporelles sont coordonnées par AnnieDeltour, la scénographie est assurée parThibaut De Coster, la lutherie sauvage etles rythmes par Eric Vanosselaere.La zinnode “Organique Machine” voit lefutur avec bonheur: l’être humaindevient un hybride, mi-homme mi-machine, habitant un jardin technolo-gique dirigé par une créature géante.Ces êtres hybrides se déplacent en for-mant des sortes de tentacules, aurythme du hip hop. Le projet est portépar l’équipe communale des éducateurset animateurs de rue de Saint-Gilles, enpartenariat avec l’école de devoirs duCIFA, la Maison Mosaïque, Des Airs Pro-duction, le Pianofabriek, l’Aserb, le Quef.Sur un concept général de Bob Vander-bob, la chorégraphie est assurée parSaho et son groupe “Full effects” et lascénographie par Gaëlle Leroy.
Des enfants et des machines pour un futur en musique La zinnode “Angoisses ménagères”,conçue avec l’école J.J. Michel (desenfants de 1ère et deuxième maternelleet de 5e et 6e primaire), dont le projetpédagogique cette année est l’environ-nement, voit le futur dominé par les
objets dont nous serions les esclaves.Jusqu’où cela ira-t-il? Aux enfants se joi-gnent des jeunes de l’asbl Java et le col-lectif d’artistes sans-papiers “GlobeAroma”. Sarah Steppé gère la fanfare(accordéon, cuivres, lutherie sauvage àcoups de tuyaux…) et Anne Paulicevichla chorégraphie. Entre passion et fusion,séduction et dépendance, l’humain selaisse dominer par les machines.Pour se préparer à la métamorphose, lesenfants ont longtemps discuté et lesplus jeunes ont transformé des usten-siles ménagers en d’étranges bons-hommes. C’est l’artiste plasticienne àl’origine du projet, et maman à J.J.Michel, Catherine Evrard, qui animel’atelier des enfants: “ C’est un thrillerburlesque. En boucles de 10 minutes, onmime un rapport de séduction entre undanseur et un objet: une machine àlaver ou une belle-mère géante, unfrigo-sac à dos, un aspirateur… sur desairs des années 60-70. Les soldes sontannoncées et chacun veut s’approprierdes choses. Puis c’est la passion: ondanse un tango langoureux, mais lesséduisantes machines deviennent desprédateurs. Arrivent alors les domp-teurs d’électroménager qui mettent del’ordre dans tout ça.”
De nouveaux espaces de création collectiveDeux nouveautés cette année: pour lapremière fois, les ateliers ont un lieubien à eux. A la rue du Métal, sont mis àdisposition par la Régie foncière, devastes espaces de création qui favori-sent les synergies et l’ancrage dans lequartier. La Mission Locale, partenairedepuis toujours, a souhaité s’impliquerdavantage avec le Carnaval des enfants,au cours duquel les enfants ont fait une
première sortie à Saint-Gilles. Desartistes, le Quef et le CFBI, travaillent deconcert pour la préparation. Comme ledit Virginie Noël, coordinatrice du PôleSud: “La Zinneke ce n’est pas que le 13mai: c’est tout ce qui se passe dans lesateliers, dans les quartiers; c’est le Car-naval des enfants le 4 mars et ce qui sefait bien après le 13 mai.” •
Christine De Naeyer
Envie de participer?
L’atelier hip hop et les ateliers de cos-
tumes, constructions et accessoires,
notamment, ont besoin de vos talents.
Contactez Virginie Noël,
Coordination du Pôle Sud de la Zinneke,
au Centre culturel Jacques Franck
Tél.: 02/538 90 20
E-mail: [email protected]
_ _ p /03/06 03 g 0
L e V i l l a g e M o n d i a l I 11 I f é v r i e r - m a r s - a v r i l 2 0 0 6
A c t i o n c o m m u n e
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Groupes de percussions et fanfare pour rythmer le parcours
Au Parvis: la chanson interprétée par les enfants
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Sous un ciel ensoleillé, les groupes depercussions et la fanfare “CommandoFête” ont rythmé le parcours enmusique. Le printemps approche et lesenfants d’Hispano Belga étaient làpour l’annoncer.
Diverses cultures ont été mises envaleurs par les déguisements du Local.Au Home Du Pré, on a réalisé un gâteauanniversaire en papier mâché. Le Bazar,la Maison des enfants, les Educateurs derue, l’APEB, le CFBI et l’ABED avaientchoisi le thème du futur.
Enfin, l’environnement était au centredes préoccupations des enfants duCEMO et du QUEF. A mi-parcours, unarrêt devant l’Eglise du Parvis a per-mis aux enfants de chanter les chan-sons qu’ils avaient préparées pourl’occasion. La fête s’est terminée parun goûter à l’Ecole 4.
De l’avis des nombreux participants, cecarnaval fut une réussite. Il fautd’ailleurs souligner le magnifique tra-vail de préparation accompli par lesassociations participantes et le dyna-misme de leurs animateurs. •
Philippe Giot
Le Carnaval en couleurs de Saint-Gilles :Le futur et l’environnementComme les années précédentes, la
Mission locale de Saint-Gilles et ses
nombreux partenaires associatifs
étaient rassemblés ce 4 mars, pour
l’organisation du traditionnel défi-
lé de carnaval dans les rues de
Saint-Gilles. Les enfants, accompa-
gnés par les animateurs et parfois
leurs parents, ont consacré une par-
tie de leur semaine de congé pour
préparer les costumes.
Construire soi-même son costume
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b r è v e
Développer le partenariat école - familles: une brochure de la Liguede l’Enseignement et de l’Education permanenteLa Ligue de l’Enseignement et de l’Edu-
cation permanente consacre une bro-
chure aux initiatives qu’elle a dévelop-
pées pour “Favoriser la communication
entre l’école et les familles en milieu po-
pulaire multiculturel et agir pour un mieux
vivre ensemble dans son quartier!”.
Des actions menées en partenariat avec
les écoles de l’enseignement officiel.
L’école joue un rôle important dans la vie
quotidienne des quartiers populaires,
rythme et anime les journées, donne aux
habitants l’occasion de se rencontrer. La
Ligue souhaite favoriser cette cohésion
entre les familles, l’école et les habitants
du quartier, et l’entraide, la réciprocité et
la vie sociale.
Ses initiatives touchent les parents (ac-
cueil, ateliers animés par les parents, ac-
compagnement social, association de pa-
rents), les adultes au sens plus large, avec
des actions d’éducation permanente
(ateliers de sensibilisation, d’échanges de
savoirs, projets de quartier, ateliers de
formation) et aussi les enfants (ateliers
extrascolaires et animations de quartier).
Comme en témoignent les nombreuses
photos souvenirs de cette brochure, en-
courager à participer à des actions de
proximité, c’est aussi saluer au passage
tous ceux qui se sont déjà lancés dans
la belle aventure du “vivre ensemble”
dans leur quartier.
C.D.N.
Contact:
Ligue de l’Enseignement
et de l’Education permanente
Rue De Lenglentier 1A
1000 Bruxelles
Tél.: 02/512 97 81
www.ligue-enseignement.be
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Pour favoriser la cohésion avec tous les partenaires
C’est l’histoire d’une planète que je vais raconterC’est l’histoire d’une planète que je voudrais changerC’est l’histoire de la Terre et de son atmosphèreC’est l’histoire de la Terre qui voit monter la merEt je vois l’eau qui va rejoindre les nuagesLe ciel est en feu, faudrait couper le chauffageCe sera l’résultat de notre évolutionS’enfermer dans des bulles, des nouvelles constructions
refrain: Oui, oui, tout va changerJ’ai des nouvelles idées
J’aimerais dans l’futur un peu moins de voituresBeaucoup plus de verdure pour une meilleure natureJ’irai voir mes amis, chevauchant mon vélo Cessons la pollution, pensons aux animauxTout ce qui nous entoure est vraiment trop fragileVivre en harmonie, c’n’est pas si difficileDonnons une autre chance, cherchons un sixième sensComptons sur les enfants et les futures naissances
Chanson: oui, oui, tout va changer
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Le pôle médiation de la Commune de Saint-Gilles est renforcé depuis sep-
tembre, pour proposer davantage de services aux habitants en cas de litige:
problèmes entre voisins, au sein de la famille, du couple, entre propriétai-
re et locataire. Plutôt que de porter plainte à la police, le service de média-
tion aide les personnes à résoudre le conflit entre elles.
Raphaël Bagnarol, coordinateur du service, nous présente les nouveautés:
L e V i l l a g e M o n d i a l I 12 I f é v r i e r - m a r s - a v r i l 2 0 0 6
C’est devenu maintenant une tradi-tion en Région bruxelloise: un mer-credi matin par an, au mois de mai, lesenfants de 5ème et 6ème primaire, etleurs enseignants, sont invités à par-ticiper à la grande journée “à vélo àl’école” dans le cadre de Dring Dring.Cette matinée se déroulera dans notrecommune le mercredi 17 mai 2006.Un circuit sera balisé sur les com-munes de Saint-Gilles et Forest, ponc-tué d’arrêts culturels.Les objectifs de cette randonnéecycliste sont avant tout de passer unebelle matinée, hors du commun, maisaussi, de donner aux enfants l’occa-sion d’acquérir des compétences deconduites en groupe et de sécuritéroutière, de découvrir leur communesous un autre angle et de visiter un ouplusieurs sites intéressants.Se mettre en selle, c’est aussi faire dusport: il y a l’effort physique, maisaussi la notion de respect des autres,de respect du code de la route et toutsimplement le respect de l’environne-ment.
Un encadrement de qualité est prévucomme chaque année: plusieursaccompagnateurs ayant suivi une for-mation Pro Vélo, plusieurs ensei-gnants, des policiers, des APS…Beaucoup d’écoles primaires de Saint-Gilles pourront apprécier, cette annéeencore, la bonne organisation de cettematinée et la bonne humeur des par-ticipants.L’école est le lieu d’apprentissage parexcellence, où il est possible de tou-cher tous les enfants.Le vélo offre aux enfants bien des pos-sibilités d’apprentissage, qui cadrentavec les missions de l’école: autono-mie, citoyenneté, découverte de l’en-vironnement, sécurité routière, édu-cation physique, technologie. •
Delphine Mendel
La cellule éducation de Pro Vélo dispose
d’une équipe pédagogique formée pour
offrir ce programme d’apprentissage.
N’hésitez pas à les contacter.
Responsable: Christian Brodkom
Tél.: 02/517 17 65
Pâques 2006: “Sportons”nous bien pendant lesvacances Comme à chaque vacance scolaire, laCellule Animation de la Commune deSaint-Gilles, organise des stages spor-tifs pour les enfants de 3 à 12 ans.
Psychomotricité/éveil sportif:de 3 à 6 ansNatation: de 6 à 8 ansMulti-sports: de 6 à 12 ansEscalade: de 8 à 12 ansTennis: de 5 à 12 ans
Les activités sportivesaprès l'écoleCapoeira: tous les mercredis de 16h à17h (de 8 à 12 ans)Psychomotricité: tous les mercredisde 14h à 16hTennis: tous les mardis de 16h à 18h(de 5 à 12 ans)Danse: tous les mercredis de 14h à 16h(de 5à 12 ans)Badminton: tous les mardis de 17h à18h (de 8 à 14 ans)
Pour les adultesCours de danse : contemporaine, aéro-bic, danse orientale
Et la salle fitness deSaint-GillesL’équipe fitness vous accueille dulundi au vendredi de 9h à 22h et lessamedis de 10h à 20h.Nouvelle génération d’appareils d’en-traînement athlétique et de rééduca-tion fonctionnelle.Tous les lundis de 17h à 22h: encadre-ment spécifique par un licencié enéducation physique et kinésithérapie(programme personnalisé).Des brochures sont disponibles dansles Antennes de quartier, à la Com-mune et au Centre Sportif de Saint-Gilles. •
Delphine Mendel
Renseignements et inscriptions:
Centre Sportif de Saint-Gilles
Rue de Russie 41 - 1060 Saint-Gilles
Tél.: 02/538 81 04
Il y a plusieurs médiations possibles: lagestion des conflits entre personnesn’ayant pas fait l’objet d’une plainte à lapolice (médiation sociale), la gestion desdossiers ayant fait l’objet d’une plaintemais que le parquet a classé sans suite(médiation locale) et dont il a envoyécopie ici pour une médiation, non obli-gatoire, entre parties. La médiationconsiste aussi dans une aide adminis-trative dans les dossiers de droit, surtoutle droit des étrangers (droit de séjour,visas…) et les dossiers administratifs liésà l’Etat civil, dont s’occupe Ali Yousfi.
Une 4e voie se développe petit à petit: lamédiation de quartier. Kamal Adine,agent de développement dans le quar-tier Bethléem, est devenu médiateur dequartier, rattaché à la cellule de média-tion pour renforcer le lien entre la Com-mune et les citoyens.
La plainte à la police n’estplus nécessaire pour avoirdroit à la médiationAvant septembre, les médiateurslocaux, Iftine Abdillahi et moi-même,engagés depuis janvier 2003, nous noustrouvions à la police Zone Midi. Main-tenant nous sommes à la Commune, ausein du nouveau pôle médiation dontj’assure aussi la coordination. La sym-bolique du lieu est très différente: avantnous étions à la source, les inspecteursde police nous envoyaient les per-sonnes, mais il y avait une confusiondes rôles possibles.Fait très positif: il ne faut plus déposerune plainte à la police pour avoir droit àune médiation.
Depuis début septembre, 41 dossiers ontété traités. Une médiation prend plus oumoins un mois de gestion du conflit. Enmoyenne, 3 entretiens par personnesont nécessaires: le premier pour défi-nir en quoi consiste la demande, lesattentes par rapport au service demédiation, savoir de quoi il retourne etquelle est l’autre personne concernée.
L’entretien est individuel. Ensuite, ondétaille le problème, on fait des recou-pements entre les différents discours eton propose, une rencontre entre parties,(non obligatoire) ou, en cas de refus, unemédiation indirecte. Le temps est néces-saire pour créer un lien de confiance. Siun travail plus approfondi est utile, ondirige les personnes vers des servicesspécialisés, comme Justice de proximitépour les droits des locataires.
Une équipe pour aborder la diversité des situationsLes demandes majoritaires concernentsurtout les conflits de voisinage (bruit,nuisance sonore, injures, menaces, pro-blème de stationnement…), liés à la vieen communauté qui est souvent plusdifficile en ville.Il y a aussi les conflits entre proprié-taires et locataires (expertise et état deslieux pour la garantie locative). La diver-sité des situations montre l’intérêtd’être une équipe et au sein d’un réseausur Saint-Gilles. Les résultats: 40% desdossiers débouchent sur la résolutiondu conflit, 30% des dossiers sont inter-rompus car les personnes veulent unjugement ou un rappel à l’ordre que lamédiation ne peut assurer (c’est le rôledu juge de paix ou de la police). Parfoiselles interrompent la médiation enayant le sentiment que l’autre est demauvaise foi, qu’il n’y a pas d’accordpossible. Chacun a sa vérité, c’est le pos-tulat de notre travail, pour mener à undialogue et ouvrir la communication.Mais il faut que les personnes soientpartantes pour ça. •
Propos recueillis par Christine De Naeyer
Le Service de médiation
de la Commune de Saint-Gilles
Hôtel de Ville de Saint-Gilles
Place Van Meenen 39 - 1060 Bruxelles
Tél.: 02/536 03 27
E-mail: [email protected]
Du neuf du côté de la médiation à la Commune :un service à l’écoute de tous les citoyens
L’opération Dring Dring 2006: l’école à vélo et le vélo à l’école
Dernieres nouvelles du Centre sportif
S e r v i c e d e p r o x i m i t éS u r l e t e r r a i n
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Le service médiation renforcé depuis septembre
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S’il y a l’effort physique, il y a aussi respect de l’autre
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L e V i l l a g e M o n d i a l I 13 I f é v r i e r - m a r s - a v r i l 2 0 0 6
Une véritable formation professionnelle en cuisine:Un restaurant didactique s’installe dans la Maison Pelgrims
Inauguré en décembre 2005, le restaurant didactique du CEFA (Centre
d’Education et de Formation en Alternance) est né d’une collaboration entre
les Echevinats de la Culture et de l’Instruction Publique. La Maison Pelgrims
(rue de Parme), centre culturel communal, permet désormais aux étudiants
du CEFA Pierre Paulus de mettre en pratique leur apprentissage du métier
“commis de cuisine, commis de salle” dans des conditions professionnelles
réelles. Le restaurant accueille également “les midis de la culture”, chaque
vendredi, proposant des saveurs d’ici et d’ailleurs dans une ambiance de
détente. Rencontre avec Marie-Jo Sanchez, coordinatrice du CEFA
Des repas le lundi midi et le vendredi midi pour un forfait de 10 euros▼
Une cuisine restaurée pour des jeunes en formation▼
Le magnifique patio de la Maison Pelgrims
▼
Quels types de repas sont proposés? Les menus sont fonction de la progres-sion de la formation. C’est pour ça quec’est un restaurant qui offre une trèsgrande variété de plats, puisqu’il fautque les étudiants touchent à tout.Toutes les deux semaines, il y a un repasthématique et un repas du monde (ndlr:voir l’article: “Le tour du monde en 80plats”). Il y a aussi un plat typiquementbelge le “waterzooi” prévu dans paslongtemps. Les repas tiennent aussicompte des saisons: par exemple, enhiver on fait du gibier. Cela fait partie dela réalité professionnelle: à Bruxelles,les restaurants proposent une multipli-cité de cuisines pour lesquelles ils doi-vent aussi être préparés.
À quel prix?Comme on ne peut faire payer les gensen fonction de ce qu’ils ont dans l’as-siette, car cela nécessiterait une gestionde restaurant, le prix est annoncécomme étant un forfait de 10 euros.C’est bien accepté par les usagers,même si c’est à la fois un peu trop cherpour certains plats et tout a fait bonmarché pour d’autres. C’est aussi pourça que les boissons sont à volonté, qu’onboive de l’eau, du jus d’orange, du vin…On ne gère pas un restaurant, mais uncours de cuisine qu’on essaie de rendreattractif et intéressant pour les élèves,tout en offrant un service pour les tra-vailleurs de la Commune qui est notreprincipal public. Mais le bouche àoreille commence à fonctionner et oncommence à avoir des personnes pri-vées qui habitent le quartier.
Les étudiants sont-ilssatisfaits de leur restaurant didactique?Les étudiants sont fiers car dès ledépart ils avaient envie de travaillersur les lieux. Ils mettent un pointd’honneur à bien accueillir les gens. Enplus, cette formation est valorisableauprès des employeurs Horeca, c’est unsecteur où on met pas mal à l’emploi.Le seul problème, est que c’est undomaine où il y a beaucoup de travailnon déclaré et de travail étudiant. Maisles contrats de stages sont intéres-sants: comme ils ne sont pas chers, çaentre en concurrence avec le travail aunoir. On arrive ainsi à placer des étu-diants de façon tout à fait correctedans de vraix contrats de travail. •
Propos recueillis par Philippe Giot
Contacts:
Marie-Jo Sanchez,
Coordination du CEFA
Rue de la Croix de Pierre 73 - 1060 Bruxelles
Tél.: 02/533 05 42
Comment est né le projetde restaurant didactique?Le CEFA de Saint-Gilles situé à l’institutPierre Paulus développait sa formationen cuisine dans le restaurant scolaire.Cela se faisait dans des conditions peuriches du point de vue formatif puisquetout se passe à l’intérieur de l’école etsans ouverture au public. De son côté,la maison Pelgrims avait envie de déve-lopper son propre projet culturel,notamment en se dotant d’une cuisine.Le Service de la Culture voulait êtreautonome dans l’organisation de sesvernissages et autres activités cultu-relles, en ce compris les aspects ali-mentaires: le buffet, le drink, leszakouski… D’où l’idée d’utiliser la cui-sine familiale de ce lieu, restée tellequ’elle existait à l’époque où c’était unemaison privée.
A-t-il fallu faire des aménagements?Oui, ça a mis trois ans pour des ques-tions d’hygiène et de viabilité, maisaussi pour des questions de sécurité. LaCommune a fait un énorme effort bud-gétaire, et c’est principalement le Ser-vice culture et le Service des travaux quiont financé la restauration des lieux.On a aménagé une cuisine industriellequi a une capacité d’accueil pour six
jeunes en formation accompagnés deleur professeur. Il a fallu répondre auxnormes d’hygiène propres aux cuisines,mais aussi à des conditions de sécuritéparticulières aux cuisines formatives.En plus, la maison Pelgrims est unemaison classée et on ne pouvait pasfaire n’importe quoi par rapport aubâtiment. Par exemple, il a fallu refairele sol avec un dallage particulier, com-prenant un type de pierre qu’il a fallurespecter.
Actuellement,comment fonctionne le restaurant?Le restaurant n’est ouvert que les joursde cours des élèves. Quand on va man-ger au restaurant didactique, on voit desélèves en classe, pendant ce qu’onappelle les heures de pratiques profes-sionnelles (il arrive d’entendre un pro-fesseur corriger un élève parce qu’il nesert pas correctement le vin ou setrompe dans la manière de dresser latable). Pour y venir, il faut réserver parmail ou par téléphone jusqu’au jeudisoir (16h). Pour l’instant, les repas c’estle lundi midi et le vendredi midi. Onespère pouvoir rajouter un midi l’annéescolaire prochaine. Les menus sont éta-blis par trimestre: tous les gens qui ontlaissé leur adresse mail ont reçu lemenu jusqu’au 30 juin.
S e r v i c e d e p r o x i m i t é
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L e V i l l a g e M o n d i a l I 14 I f é v r i e r - m a r s - a v r i l 2 0 0 6
La Brasserie Saint-Michel: Une entreprise virtuelle d’entraînement pédagogiqueUne nouvelle approche de formation d'employé de bureau: il existe mainte-
nant la possibilité d'acquérir des connaissances théoriques par le travail en
entreprise virtuelle, à savoir la Brasserie Saint-Michel, parrainée par la
Brasserie Cantillon à Anderlecht
Sept mois de formation qualifianteLa formation d'employé polyvalent estle fruit d’une collaboration entre la Mis-sion locale de Saint-Gilles, Cenforgil etBruxelles Formation. Subsidiée par leFonds Social Européen, elle peutaccueillir 12 stagiaires.C’est une formation qualifiante, c’est-à-dire qu’à la fin des sept mois, les sta-giaires sont bien préparés et peuventtrouver un emploi. Ils ont été formés auxtâches courantes d’un employé admi-nistratif: en informatique (écrire descourriers, envoyer des mails, faire desrecherches sur Internet), en comptabi-lité (préparation des documents comp-tables pour l’établissement de la décla-ration TVA, établissement des factures,vérification de la conformité desfactures par rapport aux bons de com-mande), en secrétariat (gestion du cour-rier, classement de tous les documentsqui circulent dans une entreprise).Ce qui est original, c’est que les sta-giaires ont simultanément des coursthéoriques qu’ils appliquent directe-ment dans le travail administratif réeld’une entreprise virtuelle, la BrasserieSaint-Michel.
Charles Benedi,directeur de la brasserie:Puisque nous lancions l’activité, nousavons dû commencer par louer un localvirtuel pour abriter notre entreprise.Nous avons engagé trois salariés, eux
aussi virtuels (un employé mi-temps, unouvrier plein temps et un administra-teur) dont les salaires et les prestationssont gérés par un secrétariat social quinous envoie leurs fiches de salaire tousles mois. Nous avons commencé à équi-per nos locaux de matériel informatique,de mobilier de bureau, de petit matériel.Puis nous avons acheté les matières pre-mières sur le réseau pour constituernotre stock. Enfin nous avons organiséune campagne d’offre promotionnellevia E-mail pour faire découvrir notre pro-duit aux autres entreprises virtuelles.Nous avons aussi pris contact avec unautre centre de formation en comptabi-lité (celui de Bruxelles Formation situéplace Rouppe) pour l’encodage dans unlogiciel comptable et l’établissement denotre déclaration TVA.
Un certain degré de réalismeou comme si vous y étiezChaque acte de vente est formalisé par unenote d’envoi ou un document de transportsigné par toutes les parties concernées etqui prouve que la marchandise a bien étélivrée conformément au bon de com-mande. Comme vous pouvez le constater,le degré de réalisme de ces entreprisesd’entraînement est poussé très loin,ce quipermet de reproduire un environnementde travail très proche de ce qui existe dansle monde du travail réel. La seule diffé-rence, c’est que les entreprises d’entraîne-ment ne produisent rien de matériel… etque les stagiaires n’ont pas de salaire.Nousavons vendu pour près de 4.000 € de bièreà nos partenaires du réseau.
Un outil vivant et actifLe but de ces entreprises pédagogiquesn’est pas de faire des bénéfices à tout prixmais de maintenir vivant et actif un outild’apprentissage. Si pour l’instant nosclients sont essentiellement belges, nosfournisseurs viennent des quatre coinsde l’Europe (Allemagne,Pays-Bas,Suisse,Espagne). La première équipe de la bras-serie Saint-Michel est maintenant passéeà autre chose. Leur formation ici est ter-minée. Pour la plupart, c’est un renforce-ment du néerlandais qui est nécessairepour prétendre à un emploi administra-tif en Région bruxelloise. Le Centrelangue de Bruxelles Formation leur offreune formation intensive de 20h parsemaine. Ainsi, Pauline a trouvé du tra-vail pendant la formation et Mike veutapprofondir l’informatique. Bilan positifpour une première expérience.Signalons, que pour se renseigner surces formations, il existe le site Internetwww.dorifor.be qui reprend la liste miseà jour des formations disponibles. Uneautre source d’information, c’est biensûr Carrefour Formation. Attention, ilsont déménagé et sont situés mainte-nant rue Royale 93 (métro Botanique ouParc). Ils sont ouverts tous les matins.Vous pouvez aussi vous adresser à la Mis-sion locale de Saint-Gilles qui peut vousaider à faire un choix d’orientation, soitdans le cadre d’un atelier de détermina-tion, soit en entretien individuel. •
Richard Kalisz (d’après les informations recueillies
auprès de Charles Benedi)Renseignements
pour la prochaine formation:
Mission Locale de Saint-Gilles
Tél.: 02/542 63 39
Dernières séances d’information
lundi 3 avril et mardi 18 avril 2006
b r è v e
“Gueules d’amers” a donné un visage et une identité aux sans-papiersPour soutenir l’action des sans-papiers
de l’Eglise Saint-Boniface à Ixelles, l’As-
semblée des Voisins d’Ixelles a imaginé
une exposition inattendue: proposer à des
photographes, principalement des pro-
fessionnels, de faire le portrait des sans-
papiers pour offrir des posters aux com-
merçants du quartier.
Le résultat de cette campagne “made in
dignity” a dépassé toutes les espérances:
80% des commerçants ont non seule-
ment accepté d’afficher ces portraits, mais
aussi de les mettre bien en évidence dans
leur devanture, et la presse a relayé l’ini-
tiative tous azimuts.
Les “Gueules d’amers” ont été vues un
peu partout en affiches, aussi à l’entrée de
la Mission locale, ne laissant personne in-
différent.
Chaque visage tiré en noir et blanc était
associé à son vécu et, en plus petit, on
pouvait voir le parrain ou la marraine prêts
à assumer le risque de se montrer publi-
quement.
Une sacrée leçon de dignité et de courage!
C.D.N.
Pour toute info
sur les “Gueules d’amers”:
Jean-Marie Lison
E-mail: [email protected]
N o u v e l l e s d e l a M i s s i o n L o c a l e
Près de cent visiteurs à la journée Portes Ouvertes du 2 février 2006▼
Etiquette d’une fausse bière...pour de vrais emplois
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“Ali Korban ReisiJe suis Iranien - je suis marié - j’ai deux garçons et une fille,j’étais poursuivi par la police de monpays - stop, 2000: J’arrive en Belgique- études à Liège - sans papiersimpossible de les poursuivre - stop - je travaille comme chauffeur - j’adore le karaté - stop - je demandema régularisation - pas de réponse -mon épouse est malade - stop - septembre 2005: je n’ai plus droit au CPAS - stop”
Une des affiches visibles chezles commerçants du quartier
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L e V i l l a g e M o n d i a l I 15 I f é v r i e r - m a r s - a v r i l 2 0 0 6
Si vous vous posez des questions survotre avenir professionnel, ce stage gra-tuit à destination des chercheurs d’em-ploi peut s’avèrer très utile. En effet, unaccompagnement est parfois nécessairepour faire le point sur votre parcours,mieux connaître vos réelles capacités etmotivations, vous renseigner sur lemarché de l’emploi et des formations,découvrir divers métiers et choisir celuiqui vous convient, apprendre à mieuxcommuniquer et tester vos aptitudeslors d’un stage en entreprise. Tout ceprocessus de détermination constitueune initiave qui précède l’insertion pro-fessionnelle et s’organise en 5 étapesque nous commente Gaetan Stenuit,formateur à la Mission locale de Saint-Gilles:
Le cheminement en 5 étapesLa première étape consiste à faire lebilan social, scolaire, professionnel etpersonnel pour permettre à chacun defaire le point. Pour cela, on utilise destests et des grilles d’analyse permettantd’identifier les goûts, les valeurs, les qua-lités, les ressources, les limites, les com-
L’atelier de détermination 1, 2, 3 soleil… : Toujours indispensable pour se(re)lancer dans la vie professionnelleComme les années précédentes, la Mission locale de Saint-Gilles organise
plusieurs stages de détermination professionnelle permettant à des cher-
cheurs d’emploi de (re)définir leur projet par rapport au marché du travail.
L’aide apportée par la nouvelle équipe de formateurs s’articule en plu-
sieurs étapes nécessaires pour identifier un projet professionnel (recher-
cher un métier) ou formatif (reprendre des cours), en lien avec les res-
sources et compétences du stagiaire. Au terme du dernier stage, qui s’est
déroulé d’octobre à décembre, nous sommes allés à la rencontre des sta-
giaires et de leur formateur.
pétences… Ensuite, on passe à l’orienta-tion pour déterminer un métier en phaseavec les attentes et aptitudes du sta-giaire. Le but est de découvrir des métierspressentis au travers d’articles, de livres,de vidéos sur les métiers, ainsi que pardes contacts avec des professionnels dessecteurs retenant leur attention. C’estaussi durant cette phase que les sta-giaires vont confronter leurs conceptionsà la réalité. L’étape suivante est larecherche d’un stage: il s’agit alorsd’identifier des lieux, voir si on a la pos-sibilité d’y faire ce qu’on a choisi, maisaussi de s’initier aux démarches derecherche, se former au contact avec lesentreprises. Ensuite, a lieu le stage d’im-mersion qui se déroule durant deuxsemaines au cours desquelles les sta-giaires vont pouvoir confirmer (ou infir-mer) leur intérêt pour le secteur ou letype d’entreprise choisi. Enfin, au soldedu stage, les participants sont réunispendant une semaine pour échangerleurs pratiques et voir s’il y a lieu dereprendre une formation qualifiante (ousimplement de remise à niveau) pouratteindre les objectifs professionnelsnouvellement identifiés.
Echos des participants:une meilleure connaissancede ses potentialités et du monde du travailEmmanuelle: Je travaillais commeouvrière manutentionnaire. Suite à unerestructuration de personnel, j’ai perduma place et je me suis retrouvée au chô-mage du jour au lendemain. Au bureaude pointage, j’ai vu qu’on organisait unstage de détermination à la Missionlocale. Je me suis dit que c’était l’occasionde faire le point et voir ce que je pourraisfaire. Pendant ce stage, j’ai pu établir descontacts avec des entreprises, apprendreà rédiger un CV et une lettre de motiva-tion. Finalement, j’ai choisi le jardinagecar les tests ont montré que j’avais del’intérêt pour la nature et le travail d’ex-térieur. Je me suis renseignée sur lemétier et j’ai appris qu’il existe des for-mations comme chez J.S.T à Schaerbeek.Je vais donc d’abord me former pendant10 mois pour pouvoir rechercher unemploi dans ce domaine.
Fatima: Comme je n’avais rien à perdre,je suis venue à la séance d’informationet je me suis inscrite. Le but était de seréorienter. Pour cela on a fait des tests,
▼Des tests qui peuvent révéler l'intérêt de chacun
▼Confronter ses conceptions à la réalité
▼Des stagiaires et leur formateur
mais on a aussi besoin d’informations.Les interventions du syndicat (sur com-ment défendre ses droits) et du juriste(sur les lois du travail) nous ont apprisdes choses sur le monde du travail. On aaussi vu comment devenir indépendant,mais c’est très compliqué. Par contre, j’aibeaucoup appris sur les agences d’inté-rim qui peuvent être un tremplin vers unemploi fixe, même si on n’est pas sûr degarder son travail. A “Bruxelles forma-tion”, on a vu qu’il existait un vaste choixde formations, mais les tests de français,néerlandais et dactylo sont très difficiles.Ayant la possibilté de chercher par nous-même, je me suis orientée vers Cenforgilqui semble plus accessible. Je voudraisme former pour la profession d’employéadministratif en suivant d’abord uneremise à niveau.
De l’avis des participants, une expé-rience riche en découvertes qui invite àse rendre aux prochains stages organi-sés trois fois par an. •
Propos recueillis par Philippe Giot
Renseignements:
Mission locale de Saint-Gilles
Tél.: 02/542 63 42
N o u v e l l e s d e l a M i s s i o n L o c a l e
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L e v i l l a g e , l ’ E u r o p e , …
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Les initiateurs de ce projet sont profes-seurs de sociologie et d’économie dansles universités de Louvain, Rennes et auCNAM (Centre National des Arts etMétiers). Leur appel à signer le mani-feste repose sur trois observationsmajeures: L’identité et le projet euro-péen sont en crise (l’Europe ne parvientpas à fonder dans sa constitution unenouvelle identité politique). D’autrepart, la dimension sociale de l’Europe(élément constitutif de son identitédéfendue par “ses pères”) est en panned’articulation avec le développement del’économie de marché.Il en découle une troisième observa-tion: l’Europe a besoin d’un nouveaudépart qui ne peut résulter, ni de la jux-taposition de modèles nationaux, ni del’extension des compromis sociauxantérieurs.
De nouvelles pistes à explorerPour avancer, le manifeste propose denouvelles pistes en vue de se recentrersur ce qui fait l’essence même de l’Eu-rope démocratique, sa conception dupolitique:“Sur le plan social, l’Europe doitcontribuer à la mise en place d’une “sécu-rité sociale professionnelle” qui assure lacontinuité des droits (chômage, maladie,mais aussi formation, représentationsyndicale, etc…) dans la discontinuité desemplois. Sur le plan économique, laconstruction d’une Europe sociale estindisociable de l’existance d’une autreéconomie, tout particulièrement d’uneéconomie non-marchande et d’un tierssecteur (les services) devenus des compo-santes essentielles de notre mode de vieeuropéen. Enfin, sur le plan politique, ildevient essentiel d’inclure dans les poli-tiques publiques la variété des initiativesnon-gouvernementales qui se réclamentd’une volonté de démocratisation, afind’asseoir l’Europe sociale sur une basenon-technocratique”.
Quelle Europe sociale pour demain?Cet appel est destiné à tous ceux que lesujet intéresse professionnellement ouen tant que citoyen européen. A courtterme, il aboutira à l’organisation d’unejournée d’étude à Paris sur le thème dela société flexible et la société de ser-vices, suivie d’un colloque d’envergureeuropéenne, fin 2006: on y parlera desconditions favorables à la renaissanced’une Europe sociale, dans le contextede l’élargissement politique et de lamondialisation économique.Cela aboutira-t-il à des effets concretspour les habitants de l’Europe? Lesrédacteurs du manifeste en semblentconvaincus et vous invitent à en-voyer votre signature par e-mail à:[email protected] •
Philippe Giot
Pour lire le manifeste sur internet:
http://www.mes-d.net/grupcies/boletin/
ArticuloIIIEdic30.pdf
Pour une Europe sociale et solidaire :Le Manifeste de la continuité de nos droits
Les récentes manifestations contre
le projet de directive Bolkestein sur
la libéralisation des services ont
relancé la question cruciale de
l’Europe sociale au coeur de l’actua-
lité. Mais de quelle Europe sociale
parle-t-on? Le manifeste pour l’Europe
sociale et solidaire, rédigé en sep-
tembre 2005 lors d’une première
journée de réflexion à l’université
de Louvain-la-Neuve, nous en préci-
se les enjeux.
E x p r e s s i o n l i b r e
▼Photo 1: Un croquis grinçant qui pourrait figurer dans une bande dessinée:cherchez la rue
▼Photo 2: Une enseigne ludique et très personnelle: pour quelle maison?
▼Photo 3: Un personnage accueillant d’ une maison condamnée: cherchez la rue
Rappelons que la première personnequi pourra nous en donner les coor-données se verra offrir une carte-invi-tation qui lui donnera le droit de pra-tiquer une activité pendant toutel’année au Centre Sportif de la rue deRussie, ainsi qu’un laissez-passer pourtoutes les activités produites par leCentre culturel Jacques Franck.
Vos réponses sont à envoyer à:
“Village Mondial”Mission locale de Saint-GillesChée de Waterloo, 255 - 1060 Bruxelles(le cachet de la poste faisant foi)
Et selon la formule habituelle, ne peu-vent participer au concours le person-nel de la Mission locale et les collabo-rateurs du Village Mondial.
Au détour des lieux, des maisons et des ruesParmi les multiples expressions qui s’affichent à Saint-Gilles, nous en
avons repéré trois qui sont visibles dans l’espace public.
Comme toujours il y a un prix à gagner!
Réponses au concours précédent:1. La vache comme proposition artistique: rue Garibaldi2. Un graff de commande: au CPAS, rue Fernand Bernier3. Rendre plus souriant un chantier interminable:
la future Place Brothaers
Monsieur Bernard, habitant à Saint-Gilles, (presque abonné à notre concours
trimestriel) est l’heureux gagnant.
Félicitations pour sa perspicacité et bonne saison culturelle ou sportive.
Manifestation contre la directive Bolkestein à Strasbourg le 14 février 2006:rassemblement devant le bâtiment du Conseil des Ministres
▼
▼Un manifestant particulièrement convaincu
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L e V i l l a g e M o n d i a l I 17 I f é v r i e r - m a r s - a v r i l 2 0 0 6
L’ objectif général de la journée visait àla fois à prendre un moment pourdresser un bilan du chemin parcourupar les opérateurs d’insertion (OISP)tant avec leurs partenaires publics quesont Bruxelles Formation et l’ORBEM,qu’avec les entreprises privées oupubliques, mais aussi à tracer lesenjeux et les perspectives qui lesattendent pour faciliter ensemble l’in-sertion sociale et professionnelle denotre public.
Outre les représentants de la FeBISP etd’OOTB (asbl coordinatrice des opéra-teurs d’insertion bruxellois néerlando-phones), les directeurs généraux deBruxelles Formation et de l’ORBEM ontpu expliquer leur opinion sur ces 10 ansd’actions et exprimer leurs perspectivesd’avenir.
Quelles priorités pourquelles perspectivesMais pour tracer des lignes politiques,la FeBISP avait fait appel aux ministrescompétents qui ont répondu présent àl’appel.
Ainsi Madame Françoise Dupuis,Ministre du Collège de la Cocof, char-gée de la formation professionnelle, a-t-elle dressé les priorités politiques enmatière de formation ISP en insistantsur la nécessité de développer l’offrede formation: 15 % d’heures de forma-tion professionnelle en plus telle estl’ambition affichée. Sur ce plan, ilreste du chemin à parcourir: rendez-
Les dix ans de la FeBISP:Mieux ouvrir les chemins de l’insertionEn 2006, la Fédération bruxelloise des orga-
nismes d’insertion socioprofessionnelle et d’éco-
nomie sociale d’insertion (FeBISP) fête ses 10 ans.
Pour célébrer cet anniversaire, plusieurs évène-
ments rythmeront cette année millésime.
Le premier, qui s’est tenu le mercredi 8 février
dernier, constituait la 9ème Journée d’études de
la fédération et était intitulé “l’Insertion socio-
professionnelle et ses partenariats”. En effet, le
partenariat est l’un des concepts-clés du disposi-
tif bruxellois d’insertion socioprofessionnelle
car ce dernier repose sur une logique de coordi-
nation avec les autres acteurs de l’emploi et de la
formation et sur une logique de mise en œuvre
locale des politiques régionales, communau-
taires, fédérales et européennes. Mais après une
décennie, prendre le temps de l’analyse ne sem-
blait pas superflu.
L’après-midi de cette journée fut ainsil’occasion d’avoir plusieurs exemples etd’entendre des professionnels du terrainexposer leurs actions et leur travail quo-tidien en partenariat avec desemployeurs. Il en est ainsi pour l’asblCenforgil, située à Saint-Gilles, quiforme depuis 1996 en collaboration avecla société Sodexho des “commis de cui-sine de collectivité”. C’est le cas de la Mis-sion locale d’Etterbeek qui a mis enplace des groupements d’employeurs.Il s’agit d’une entreprise fondée pard’autres entreprises qui décident de separtager des salariés. Il a donc pour seulobjet social d’employer des travailleursqui seront mis à disposition des entre-prises adhérentes en fonction de leurbesoin. Avantage: ce système procuresimplification administrative, flexibilitéet une sécurisation des salariés qui sontengagés en contrat à durée indétermi-née. Via le premier groupement d’em-ployeurs mis en place, on retrouve desPME mais aussi des entreprises plusconnues telles que Viangros ou Léonidas.
M. Benoît Cerexhe, Ministre régional del’Economie et de l’Emploi, retenu, anéanmoins délégué son chef de cabinetpour conclure cette journée sous lesigne de l’emploi et de l’économiesociale, aussi pour souhaiter un bonanniversaire à la FeBISP, à ses membreset un plein succès pour leurs actionsd’insertion au service des demandeursd’emploi. •
Pierre-Alain Gerbeaux
vous est d’ailleurs pris pour un bilanà la fin de l’année 2006. Citons aussiparmi les autres priorités de laMinistre la mise en place de modulesde formation en langue.
Répondant à l’invitation de la FeBISP,Monsieur Charles Picqué, Ministre-Président du gouvernement de laRégion de Bruxelles-Capitale a confiéà l’auditoire son impression fugacequ’il ne se sentait pas rajeunir! Consi-déré comme le père fondateur du dis-positif bruxellois d’insertion sociopro-fessionnelle, il était néanmoins venupour développer les priorités duContrat pour l’Economie et l’Emploi etdétailler en quoi cette initiative dugouvernement bruxellois pouvait êtreune réponse régionale aux problèmesd’emploi et de formation. “Arrêtons dediaboliser l’entreprise” a-t-il marteléau public présent. Et d’expliquer ensubstance que pour répondre au pro-blème de sous-emploi des Bruxellois, ilfaut entrer en contact avec les entre-prises, y compris avec les grandesentreprises publiques: il est en effetétrange que seuls 3% des travailleursde la SNCB soient bruxellois.
Le travail de partenariatavec des employeursTravailler avec les entreprises, c’est déjàune réalité pour bon nombre d’orga-nismes d’insertion socioprofession-nelle, dont la logique de travail est departiciper, de faciliter la mise à l’emploides personnes.
M o d e d ’ e m p l o ib r è v e
La vidéo surveillance au centre du débat:Protection des citoyens ou intrusion dans la vie privée?Dans le cadre du projet “Débattez… vous
êtes filmés”, la Ligue des Droits de l’Hom-
me et Videp asbl présentent deux films
d’atelier autour du thème de la surveillance
vidéo.
Le premier film, réalisé par les élèves de
l’Athenée Royal Gatti de Gamond, a été
tourné au Palais de Justice de Bruxelles.
Il s’agit d’une simulation d’audience au
Tribunal, avec une partie civile accusant
la video surveillance d’atteinte à la vie pri-
vée et une défense estimant qu’elle consti-
tue un moyen de protection des citoyens.
Les deux parties présentent des arguments
et témoignages. Ainsi, la sénatrice écolo
Marie Nagy et Anne-Christine Lacoste (ju-
riste à la Ligue pour la protection de la vie
privée) affirment que la video surveillance
constitue un modèle de société totalitai-
re, et qu’elle ne fait que déplacer la crimi-
nalité. Freddy Thielemans, quant à lui, fait
état des demandes formelles qui émanent
des citoyens pour plus de surveillance,
principalement dans les quartiers qui sem-
blent plus difficiles. Les commissaires de
police soulignent que les caméras de sur-
veillance en rue sont utilisées comme un
outil de prévention de la criminalité qui n’a
pas encore révélé ses résultats. Après avoir
écouté les plaidoiries, la juge suspend l’au-
dience et le choix du verdict est laissé à
l’appréciation du spectateur.
Le second film, réalisé par les élèves de
l’athenée Victor Horta de Saint-Gilles, est
tourné dans le centre commercial City 2.
Invités dans la cabine de surveillance, les
jeunes ont été impressionnés d’être fil-
més, certains se sont sentis même épiés,
vu la précision de ces caméras. Les res-
ponsables précisent qu’il s’agit simple-
ment de veiller à ce que les gens puissent
faire leurs achats en toute tranquilité dans
cet espace privé accessible au public. Ce-
lui-ci est averti par des panneaux d’affi-
chages, mais un micro-trottoir révèle qu’ils
ne sont pas assez visibles. La séquence
se termine par un défilé devant les camé-
ras présentant des messages critiques:“je
n’aime pas être filmé quand je suis avec
ma copine, je n’aime pas que vous sa-
chiez qui sont mes amis, ce que j’achète…
Mais j’aime avoir une caméra pour vous
dire que je n’aime pas être filmé!”.
P.G.
▼
A City 2: une caméra de surveillance
▼Pour prendre le temps de l’analyse
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▼A la Place de Bethléem, la solitude du musicien: il jouait de l’accordéon debout
Images rêvées (et contradictoires?) de la vie réelleN’avons-nous pas tous besoin, chaque jour, de beaucoup d’air pour arriver à respirer dans la cacophonie de l’information planétaire qui vire sou-
vent au cauchemar mondial? Alors, cette fois, nous avons été attentifs à vous rapporter des tableaux de notre village mondial qui signifient le réel
différemment, tout en laissant une place à l’imaginaire de chacun. Hors des clichés et des manichéismes sociaux, religieux ou culturels, la vie ne
surgit-elle pas toujours là où on ne l’attend pas? R.K.
T a b l e a u x
▼Au Parvis de Saint-Gilles, le cœur qui bat et des larmes qui coulent:un manifeste qui nous ramène au réel
▼Encore à la Place de Bethléem: un homme à la tête de chat, sauf si c’est l’inverse.Bonne chance en tous les cas
▼Volets baissés, le magasin d’une autre époque: mais la mythologie du jeans est inusable
▼A la Place Van Meenen: contrôle policier pour un fauteuil vide… vidé de ses artistes. Circulez, y a rien à voir
▼Dans notre réel gris et rationnel, l’arrivée des rêves de Bollywood par “Dollywood dvd”.Nuits musicales, couleurs kitsch et extravagantes en perspective
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b r è v e
Du 21 au 27 mars: la Fête de l’Internet à Saint-Gilles La Fête de l’Internet donne l’occasion
de familiariser davantage à un outil de-
venu incontournable, mais qui reste en-
core inaccessible à beaucoup.
Une réunion-débat
sur la fracture numérique
A l’initiative de l’asbl Banlieues, diffé-
rents opérateurs saint-gillois se sont ré-
unis le 21 mars au Centre culturel
Jacques Franck pour échanger leurs
points de vue sur la question de la frac-
ture numérique.
Un atelier d’écriture
en alphabétisation
Pendant cette semaine de l’Internet le
pôle pédagogique de Lire et Ecrire
Bruxelles a imaginé un atelier d’écriture
numérique avec des groupes d’appre-
nants de plusieurs associations en al-
pha, qui permet la rédaction d’un texte
collectif sur le thème “L’Internet et l’ima-
ginaire”.
La mise en ligne est faite par les forma-
teurs, mais les échanges de mails sont
assurés par les apprenants. Les asso-
ciations présentes: le Collectif Alpha de
Molenbeek-Saint-Jean, la Locale Lire et
Ecrire Schaerbeek, la Maison Mosaïque
de Vie Féminine Saint-Gilles et l’asbl Swin-
nen. Le texte sera publié dans le livre des
apprenants de Lire et Ecrire (consultable
à l’adresse livre.lire-et-ecrire.be).
Un parcours
découverte saint-gillois
Du 21 au 27 mars, l’Atelier du Web a or-
ganisé un parcours des lieux d’accès à
Internet dans la Commune et a proposé
différentes animations: consultation, ini-
tiation, présentation d’outils… Le 24
mars à l’Atelier du Web, les espaces par-
tenaires ont présenté leurs activités et,
pendant toute la durée de la fête, leurs
locaux étaient ouverts à tous.
Des adresses:
Atelier du Web: 37 rue du Fort
FIJ: 2 rue Franz Gaillard
Resto du Cœur: 22 rue de Bosnie
Bibliothèque de Saint-Gilles:
24 - 28 rue de Rome
Notre Cercle: 55 rue de Parme.
C.D.N.
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Proposer un lieu d’utilisation et d’ap-prentissage favorisant le développe-ment personnel: ce n’est pas de l’édu-cation permanente, mais il y a de ça.C’est une sorte de bibliothèque avec unaccueil tout public où l’on met à dis-position des outils, on initie aux nou-velles technologies et on oriente lespersonnes en fonction de leursbesoins, aussi vers d’autres lieux pouraider à la création d’entreprise, uneformation, chercher un logement…C’est une plateforme de formation etd’information. Le Cyberespace doitrépondre à de nombreuses attentes:initier aux bases de l’informatique etaider les plus avancés. Sans former àl’infographie, des ateliers permettentde créer de petits sites, pour mettreson CV en ligne, présenter son projet,sa PME, concevoir un journal person-nel ou un portrait sous forme de“blog”. La photographie numériquen’est pas en reste: transférer lesimages, utiliser des logiciels deretouche gratuits, imprimer sur papierphoto. A l’inscription, on signe unecharte d’utilisation.
Un abonnement de 20 euros par an pour accéder à tout Chacun peut s’abonner pour 20 eurospar an et accéder à tout, avec une limitede 2 heures par jour dans l’espace com-mun équipé d’ordinateurs en ligne,pour ne pas monopoliser le matériel. Lemercredi après-midi est réservé auxjeunes, qui viennent avec une associa-tion ou l’école.Si l’espace est ouvert, il ne leur est passpécifique, et ce n’est pas une salle dejeux. Les moins de 16 ans sont accom-pagnés d’un aîné. Des recherches ponc-tuelles sur le net sont toujours pos-sibles, mais l’idée est plutôt de s’inscriredans un projet, de travailler en groupe.L’espace formation conçu à cet effetcomprend une dizaine de PC et unespace Mac pour le multimédia, destinénotamment aux ateliers vidéo/son avecl’emploi du numérique.
De nombreux partenariatssur Saint-Gilles pour unfoisonnement d’ateliersEn soirée, le Cyberespace accueille lesapprenants de Lire et Ecrire Saint-Gillesqui s’initient à des sites d’apprentis-sage du français, du clavier et de l’al-phabet, travaillent l’oral et l’écrit grâceau multimédia. L’espace peut recevoirle public de la Mission locale pour larecherche d’emploi; un partenariat estenvisagé pour proposer un atelier decréation de CV, de lettres de motivation,de formation aux bases du traitementde texte. Un groupe de femmes du Pia-nofabriek va se perfectionner en traite-ment de texte et celles qui le souhaitentpourront préparer l’examen théoriquedu permis de conduire avec le pro-gramme interactif “Feu Vert”. Des for-mations en informatique des employéscommunaux sont prévues. Le Cabinetdu Bourgmestre souhaite qu’il y ait desateliers à destination des seniors pourrépondre à une forte demande. “NotreCercle” participera au projet. Le parte-nariat avec les écoles primaires com-munales compte parmi nos priorités,comme la création de magazines enligne avec les écoles. L’école Peter Panest partante et Pierre Paulus pense à ungroupe de primo-arrivants.
Un Cyberespace à Saint-Gilles: Un outil pour tous et ouvert à toutInauguré début mars, le Cyberespace de la Commune de Saint-Gilles, appe-
lé “L’Atelier du Web”, situé rue du Fort est un outil ouvert à tous, comme il
en existe peu à Bruxelles. Les locaux flambants neufs dans l’esprit loft, mis
à disposition par la Commune, ont été aménagés grâce à des fonds euro-
péens Urban II. Deux formateurs spécialisés en espaces publics numé-
riques, Franck Halatre et Sébastien Monnoye, aussi artiste multimédia,
aident chacun, quel que soit son niveau de connaissance en informatique.
Véronique Guisen, coordinatrice du lieu, nous explique la philosophie
du projet:
▼
Logo de l’atelier du web
▼
Des équipements prêts à l’emploi
Le Cyberespace est partie prenantepour le prochain Parcours d’artistes etmettra ses murs à disposition desartistes du multimédia qui ont leurpropre matériel: ils peuvent présenterdes logiciels d’interaction avec lepublic, des vidéos et des créations gra-phiques sur ordinateur. Le lieu tra-vaillera en lien avec une associationd’artistes multimédia, IMAL, et l’artistebien connu Yves Bernard.
En quittant Véronique Guisen, on gardele sentiment que le Cyberespace prometun développement dynamique en lienréel avec la collectivité.
Propos recueillis par Christine De Naeyer
Espace public multimédia
de la Commune de Saint-Gilles
37-39, rue du Fort / 1060 Bruxelles
Tel.: 02 / 537 02 69
e-mail: [email protected]
Site en construction:www.ateliersduweb.be
Horaires: lundi-jeudi, de 9h à 17h, vendredi
de 9h à 12h, le mardi et jeudi de 18h à 20h
(en soirée, uniquement pour les associa-
tions et groupes).
Le samedi matin selon les demandes des
associations. Mercredi après-midi pour les
jeunes accompagnés.
I n t e r n e t
▼
Une porte d’entrée vers “le monde”
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L’enfant, l’éducateur et la télécommandeEntretiens avec Jacques Liesenborghs,Bruxelles, Editions Labor, octobre 2005
Les petits objets font parfois degrandes révolutions. Ainsi la télécom-mande, que nos enfants manipulentavec virtuosité, développe-t-elle chezeux un sentiment de toute-puissance
car ils sont connectés directement aumonde et décident de ce qu’ils veulentvoir: à terme, ils risquent de faire del’univers tout entier l’objet de leurscaprices. Sidérés, les jeunes restentscotchés à l’écran et pataugent dansl’infantile dont les parents, les ensei-gnants et, plus largement, tous les édu-cateurs devraient justement les aider àse libérer… C’est bien la question de lafrontière entre le virtuel et le réel quiest la toile de fond des entretiens quePhilippe Meirieu a mené avec JacquesLiesenborghs.C’est ainsi que tous deux revisitent lesétapes décisives de l’éducation: de l’en-fant-roi qui doit renoncer au passage àl’acte immédiat, à l’élève que l’Ecoledoit former à la reconnaissance del’autre et à l’exigence de vérité, jus-qu’au citoyen qui doit pouvoir se libé-rer de toute forme d’emprise et s’asso-
Guide des résistances à l’extrêmedroite. Pour lutter contre ceux quiveulent supprimer nos libertés de Manuel Abramowicz,RésistanceS - Editions Labor, 2005
Les 1000 mots de l’info: pour mieuxdécrypter le discours de l’actualitéElisabeth Combres et Florence Thinard,Paris, Gallimard, 2005
Publié en partenariat avec France Info,cet ouvrage richement illustré s’attelle àfaire comprendre le monde dans lequelnous vivons à travers les mots et lesconcepts utilisés par les médias.
Ce livre est une boite à outils: 1000 motsmais autant de concepts, de repères,d’évènements, de personnages clés, delieux stratégiques. C’est aussi, et ce n’estpas négligeable, un outil pédagogiqueet un pourvoyeur de débats: autant de
Lettre de TchétchéniePhilippe Bohelay et Olivier Daubardpréface de Leïla Sebbar, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu autour, 2004
Fin 2002, deux jeunes français prennentle train pour les camps de réfugiéstchétchènes en Ingouchie.La rencontre avec les jeunes terroristesprovoque chez eux fascination et effroi.Naturellement, pas de photographie deces jeunes hommes mais une lettre parlaquelle un Tchétchène de vingt ansraconte, depuis le camp de réfugiés, larésistance de son peuple face à cetteguerre d’occupation. Les clichés en noiret blanc d’Olivier Daubard donnent àvoir le quotidien sombre des camps:
Avec la perspective des élections com-munales d’octobre 2006, Manuel Abra-mowicz, cofondateur de RésistanceS,qui lutte contre l’extrême droite en Bel-gique, a imaginé un outil pratique à l’at-tention des citoyens, des mandatairespolitiques, des acteurs socioculturels,des journalistes, des enseignants, ame-nés à traiter de cette problématiquetoujours plus actuelle. Condensé et d’ac-cès facile, il donne les repères histo-riques essentiels et répond aux ques-tions que l’on se pose – ou doit se poser– à l’encontre du fléau noir, sans tabouset avec le pragmatisme d’un guerrierrésolu à démanteler les stratégiesadverses. Parmi elles:“L’extrême droite?C’est quoi, au fond?”, “Pourquoi (…) a-t-elle tant de succès aujourd’hui?”,
“Quelles différences entre les extrêmesdroites flamande et francophone?”,“Est-elle raciste?”,“dangereuse?”,“Proloset bourgeois, ils votent aussi pour lesfachos?”, “Les médias sont-ils com-plices?”… Référence est faite aux outilspossibles pour appréhender un fas-cisme toujours plus entraîné au marke-ting des idées et à manipuler les mécon-tents de la société. Des propositionsd’actions détaillées sont suivies defiches techniques pédagogiques expli-quant comment déposer une plainte,rédiger un tract, interpeller les médias,les partis politiques… Une mise à jour deces informations est par ailleurs consul-table à tout moment sur le site de Résis-tanceS: www.resistances.be.
Christine De Naeyer
cier librement avec les autres. Loin detout fatalisme, Philippe Meirieu pro-pose des pistes concrètes, tant pourl’action quotidienne des parents,enseignants et éducateurs, que pourl’action politique qui ne peut plusignorer les défis éducatifs de notretemps. Autant dire qu’il concerne aussibien les parents et les professeurs quetous les citoyens soucieux de l’avenir… “Nous vivons effectivement une époqueétrange où nous revenons de tout sansjamais y être allé!”. “Qu’il s’agisse de ladémocratie, de la mixité sociale, del’éducation populaire, du service public,aucun de ces idéaux – nous rassure Phi-lippe Meirieu – n’est dépassé, pour labonne raison que nous n’avons jamaissérieusement tenté de les mettre enœuvre.”Une très belle incitation au travail!
Viviane Delhage
LeVillage Mondial
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Editeur responsableAlain Leduc c/o Mission Locale de Saint-GillesChaussée de Waterloo 255 - 1060 Bruxelles
Directeurs de publicationFatima Bourarach et Jean-Philippe Martin
Rédacteur en chefRichard Kalisz
Collaborateurs permanentsChristine De Naeyer et Philippe Giot
DocumentationChristine De Naeyer
AssistantKarim Belmahssas
Comité de rédactionMyriam Azar, Viviane Delhage,Christine De Naeyer, Pierre-Paul Dupont,Philippe Giot, Thierry Van Campenhout
Collaborations à ce numéroCharles Benedi, Françoise Deppe,Pierre-Alain Gerbeaux, Delphine Mendel,Ariane Poot, Ali Yousfi
Remerciements àVéronique Guisen, Georges Hirsch,Jean-Marie Lison
Graphisme et mise en pageKaligram - www.kaligram.be
Avec le soutien de :
Avec l’aide du FIPI
Le Village Mondial Tél. : 02/ 542 63 37 - Fax. 02/ 542 63 30E-mail : [email protected]
La Bibliothèque communale de Saint-Gilles24-28 rue de Rome - 1060 BruxellesTél.: 02/543 12 33
Horaire
Le mardi de 12h à 17h
Le mercredi de 14h à19h
Le jeudi de 12h à 17h
Le vendredi de 15h à 19h
Le samedi de 9h à 13h
Section Jeunesse
Le mercredi de 13hà18h
D e r n i è r e s p u b l i c a t i o n s
Nouvelles acquisitions de la bibliothèquela boue, le froid, les ordures, la maladie,les tentes de toile des réfugiés dites pro-visoires pour…longtemps.
Au fil des rencontres, ponctuées de rap-pels historiques, les deux Français dévoi-lent,sans complaisance,le jeu trouble deschefs tchétchènes et des oligarques etune Russie qui se suicide en Tchétchénie.A travers le journal de Ramzan, jeunekamikaze en puissance ou grâce aux pho-tographies dignes de certains grands filmsde guerre russes, les mots et les imagesdégagent aussi poésie et tendresse.
Ariane Poot
“Thémas”et de “Débats” parsèment leschapitres. Parmi les “Thémas” abordés:le développement durable, la Bourse etles entreprises, les maladies de la pau-vreté. Et les “Débats” proposés: pour oucontre l’entrée de la Turquie dansl’Union européenne? Pour ou contre leclonage humain?
Chaque thématique est traitée sur deuxpages efficacement illustrées qui livrentles éléments nécessaires à une réflexionplus approfondie. Chaque concept ouvocable étant expliqué dans les défini-tions classées par ordre alphabétique.Une dernière approche originale est laprésentation des clichés de 13 photo-graphes de l’agence de presse Magnum:chaque “Histoire de voir” présente lamanière de travailler d’un photographeainsi que les conditions dans lesquellesil a réalisé les clichés présentés. Desphotos de presse qui suspendent letemps de l’évènement… Bref un ouvrageutile mais aussi à consommer sansmodération. Pour info ce livre a reçu leprix de la presse pour les jeunes.
Françoise Deppe
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