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"l'humanité n'est pas dans l'obligation de renoncer à elle-même pour continuer son ascension" déclare M. Jaime TORRES BODET lors de l'ouverture, à Florence, de la Ve Session de la Conférence générale de l'UNESCO IL n'est pas beaucoupde lieux au monde où l'on prenne con- science aussi clairement que sur les rives de l'Arno que la sagesse et la beauté sont les arches de l'invisible pont qui va de l'incertitude de la conscience individuelle, toujours rebelle à sa destinée, jusqu'à la foi de la consciencecollective, toujours en quête d'un progrès commun. Le plus grand citoyen de cette ville fut un exilé. Sa Divine Comédie nous le confirme : pour les esprits libres, la nostalgie de la patrie perdue ne saurait être que l'aspiration à une patrie toujours récupérable : l'Huma- nité. Chacune des statues que nous admirons ici, chacun des tableaux devant lesquelsnous nous arrêtons, chacune despierres où nous portons notre regard démentirait notre insolence si nous imaginions que notre mission peut se concevoir comme un succédanéde la mission créatrice des éducateurs, des artistes, despoèteset dessavants. Heureusement, nous ne le pensons pas. Conscientedu mensonge que supposerait le désir d'imposer l'uni- formité à la vie spontanée,« ondoyante et diverse a, de la cul- ture, notre Organisation ne s'égare pas à ce point. Née d'un pacte dans lequel les plénipotentiaires des gouvernements se sont efforcés de parler au nom des peuples,l'UNESCO se trahi- rait elle-même si elle désirait altérer l'originalité des,cultures par l'intervention d'un pesant mécanisme administratif. La rai- son de notre existence n'est pas de créer ce que personne ne peut créer par ordre, avec des règlements et des lois; c'est le ferme propos de servir : de servir les créateurs en les mettant en relation plus directe avec les problèmes des masses, et de servir les masses qui, dans l'angoisse de leurs besoins insatisfaits, espè- rent anxieusement, de l'éducation, la liberté. IL était donc bien vrai qu'en prenant conscience de nos limites j. et en confessant notre modestie, nous connaîtrions mieux notre ambition. S'il n'est pas de science « UNESCO M,d'art <&lt; UNESCO s, de philosophie « UNESCO >&gt;, il existe en revanche beaucoupde zonesobscuresparmi les hommes. Ces zonesatten- dent un effort cohérent des Etats pour répandre la lumière qu'aucun Etat ne produit, la vérité qu'aucun Etat ne détient, le savoir dont n'est maître aucun Etat. Notre grandeur consistera à servir. Mais, que peuvent faire cinquante-six ou cinquante-neuf pays pour renforcer la paix au moyen de l'éducation, de la science et de la culture ? Que peu- vent-ils faire de plus, se demanderont certains, que ce qu'ils fai- saient avant d'adhérer à l'UNESCO ? Je ne saurais partager un tel scepticisme.Cinquante-six pays que réunit la poursuite d'un idéal aussi élevé peuvent faire en- semble beaucoupplus qu'ils ne feraient chacun de son côté, sur son propre territoire et par ses propres moyens. Ils peuvent étudier et essayer en commun les moyens moder- nes d'aider les hommes à participer de manière active au pro- grès de la collectivité internationale. Ils peuvent, en outre, s'en- gager à favoriser les initiatives capables de déterminer les édu- cateurs à former des citoyens conscients de leurs droits, mais non moins convaincus de leurs devoirs envers leurs sèmblables d'une autre nationalité, d'une autre langue, d'une autre race ou d'une autre religion. Ils peuvent surtout faire prévaloir, dans les principes qui orientent leur politique intérieure et extérieure, un esprit de jus- tice et de concorde tel qu'il s'établisseentre les peuples et entre les gouvernementsle climat de confiance mutuelle qui est néces- saire à la paix. Ce climat est indispensable au succès de la mis- sion qui a été confiéeà l'UNESCO. La culture, la science, l'éduca tion ne portent leurs meilleurs fruits que dans un milieu sur lequel ne pèse pas à tout instant la menace de la guerre. La peur peut aboutir à corrompre jusque ta vocation même de l'enseignement et de la recherche. Elle pousse à les subordon- ner aux nécessitésd'un nouveau conflit. Elle risque de trans- former ces facteurs de paix en instruments de haine e ! t de destruction. Aussi imporfe-t-il à l'extrême que les gouvernements fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour lutter conre l'obses- sion de la guerre et pour agir comme membres de l'Unesco non pas uniquement quand ils parlent à l'UNESCO, mais aussi et surtout lorsqu'ils décident, en dehors du cadre de cette Organi- sation, au sujet de questions qui sont en mesure de porter at- teinte à notre idéal. VOILA ce que ne peuvent pas entreprendre séparément cin- y quante-six Etats et ce qu'ils pourraient faire ensemble. Ce serait déjà beaucoup.Ce ne serait pourtant pas suffi- sant. Une sécurité collective ne reposant pas, dans le domaine de l'enseignement, sur l'égalité des chances offertes à tous les hommes et à toutes les femmes qui, sur le plan politique, garan- tissent cette sécurité avec leurs propres vies, impliquerait une injustice fondamentale et, par conséquent, demeurerait précaire. (Suite page/0) Le célèbre Palais-Vieux de Florence. où s'est ouverte, le 22mai, la V"session de la Conférence générale de l'UNESCO. VOLUME ICI-Nô 5 Prix : 20 furs.-10 cents (U. S.).-6 pence (U. K.) \ 1

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"l'humanité n'est pas dans l'obligation de renoncer à elle-même

pour continuer son

ascension"

déclareM. Jaime TORRES BODET

lors de l'ouverture, à Florence, de laVe Session de la Conférence générale de

l'UNESCO

IL n'est pas beaucoup de lieux au monde où l'on prenne con-science aussi clairement que sur les rives de l'Arno que lasagesse et la beauté sont les arches de l'invisible pont qui vade l'incertitude de la conscience individuelle, toujours

rebelle à sa destinée, jusqu'à la foi de la conscience collective,toujours en quête d'un progrès commun. Le plus grand citoyende cette ville fut un exilé. Sa Divine Comédie nous le confirme :pour les esprits libres, la nostalgie de la patrie perdue ne sauraitêtre que l'aspiration à une patrie toujours récupérable : l'Huma-nité.

Chacune des statues que nous admirons ici, chacun destableaux devant lesquels nous nous arrêtons, chacune des pierresoù nous portons notre regard démentirait notre insolence sinous imaginions que notre mission peut se concevoir comme unsuccédané de la mission créatrice des éducateurs, des artistes,des poètes et des savants. Heureusement, nous ne le pensons pas.Consciente du mensonge que supposerait le désir d'imposer l'uni-formité à la vie spontanée, « ondoyante et diverse a, de la cul-ture, notre Organisation ne s'égare pas à ce point. Née d'unpacte dans lequel les plénipotentiaires des gouvernements sesont efforcés de parler au nom des peuples, l'UNESCO se trahi-rait elle-même si elle désirait altérer l'originalité des, culturespar l'intervention d'un pesant mécanisme administratif. La rai-son de notre existence n'est pas de créer ce que personne nepeut créer par ordre, avec des règlements et des lois ; c'est leferme propos de servir : de servir les créateurs en les mettant enrelation plus directe avec les problèmes des masses, et de servirles masses qui, dans l'angoisse de leurs besoins insatisfaits, espè-rent anxieusement, de l'éducation, la liberté.

IL était donc bien vrai qu'en prenant conscience de nos limitesj. et en confessant notre modestie, nous connaîtrions mieuxnotre ambition. S'il n'est pas de science « UNESCO M, d'art

<&lt; UNESCO s, de philosophie « UNESCO >&gt;, il existe en revanchebeaucoup de zones obscures parmi les hommes. Ces zones atten-dent un effort cohérent des Etats pour répandre la lumièrequ'aucun Etat ne produit, la vérité qu'aucun Etat ne détient, lesavoir dont n'est maître aucun Etat.

Notre grandeur consistera à servir. Mais, que peuvent fairecinquante-six ou cinquante-neuf pays pour renforcer la paix aumoyen de l'éducation, de la science et de la culture ? Que peu-vent-ils faire de plus, se demanderont certains, que ce qu'ils fai-saient avant d'adhérer à l'UNESCO ?

Je ne saurais partager un tel scepticisme. Cinquante-six paysque réunit la poursuite d'un idéal aussi élevé peuvent faire en-semble beaucoup plus qu'ils ne feraient chacun de son côté, surson propre territoire et par ses propres moyens.

Ils peuvent étudier et essayer en commun les moyens moder-nes d'aider les hommes à participer de manière active au pro-grès de la collectivité internationale. Ils peuvent, en outre, s'en-gager à favoriser les initiatives capables de déterminer les édu-cateurs à former des citoyens conscients de leurs droits, maisnon moins convaincus de leurs devoirs envers leurs sèmblablesd'une autre nationalité, d'une autre langue, d'une autre race oud'une autre religion.

Ils peuvent surtout faire prévaloir, dans les principes quiorientent leur politique intérieure et extérieure, un esprit de jus-tice et de concorde tel qu'il s'établisse entre les peuples et entreles gouvernements le climat de confiance mutuelle qui est néces-saire à la paix. Ce climat est indispensable au succès de la mis-sion qui a été confiée à l'UNESCO. La culture, la science, l'éducation ne portent leurs meilleurs fruits que dans un milieu surlequel ne pèse pas à tout instant la menace de la guerre.

La peur peut aboutir à corrompre jusque ta vocation mêmede l'enseignement et de la recherche. Elle pousse à les subordon-ner aux nécessités d'un nouveau conflit. Elle risque de trans-former ces facteurs de paix en instruments de haine e ! t dedestruction. Aussi imporfe-t-il à l'extrême que les gouvernementsfassent tout ce qui est en leur pouvoir pour lutter conre l'obses-sion de la guerre et pour agir comme membres de l'Unesco nonpas uniquement quand ils parlent à l'UNESCO, mais aussi etsurtout lorsqu'ils décident, en dehors du cadre de cette Organi-sation, au sujet de questions qui sont en mesure de porter at-teinte à notre idéal.

VOILA ce que ne peuvent pas entreprendre séparément cin-y quante-six Etats et ce qu'ils pourraient faire ensemble.Ce serait déjà beaucoup. Ce ne serait pourtant pas suffi-

sant. Une sécurité collective ne reposant pas, dans le domainede l'enseignement, sur l'égalité des chances offertes à tous leshommes et à toutes les femmes qui, sur le plan politique, garan-tissent cette sécurité avec leurs propres vies, impliquerait uneinjustice fondamentale et, par conséquent, demeurerait précaire.

(Suite page/0)Le célèbre Palais-Vieux de Florence. où s'est ouverte, le 22 mai, la V"session de la Conférence

générale de l'UNESCO.

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LE COURRIER DE L'UNESCO-Pa<e 2

L'INTERNATIONALE DU FOLKLORE

"AMøSTRAMGRAM

PIC et PIC et COLÊ

GRAM"

article sur les Organisations mondiales non gouver-

nementales qui coopèrent à l'oeuvre de l'UNESCO.

le Courrier présente son second

A M-STRAM-GRAM-PIC-ET-PIC-ET-COLË-GRAM »...Qui n'a, dans son enfance, psalmodié ces formules mysté-rieuses ? Ces comptines ou leurs variantes se retrouvent

sous tous les cieux, dans les pays, les langues les

plus divers. Elles Ille sont pas seulement le patrimoine denotre enfance, mais aussi, peut-être, celui de l'enfance de l'hu-

manité, car certaines théories vont jusqu'à prétendre qu'il s'agitià d'une survivance du système numérique de l'époque néolithique.

Ce n'est là qu'un exemple des curieux liens du passé qui nous'unissent par delà les frontières et les âges. L'ensemble des cou-

tumes, des langues, des patois, des chants, et les danses archaï-ques constituent l'objet infiniment divers de la science du folklore.

L'étude de cette science est relativement récente ; il s'agitaujourd'hui de réunir toute la documentation, tous les travauxréalisés depuis cent ans pour permettre aux spécialistes du

folklore travaillant dans divers pays, de pousser plus loin leurs

recherches. C'est à cette tâche que s'emploie la Commission Inter-

nationale d'Art Populaire et du Folklore, fondée en 1928 et qui

groupe aujourd'hui près de millemembres, dans plus de cinquantepays. Cet organisme, qui collaboreavec l'UNESCO à titre consultatif,prépare la publication, à Stock-holm, d'une revue, <&lt; Laos s-, dontchaque numéro (publié en françaiset en anglais), sera consacré à unaspect différent du folklore. Lepremier numéro aura trait auxmasques à travers les âges ; unautre comprendra une série d'étu-des comparées sur les gestes ; uneautre encore sera consacré aux ber-ceuses. Cette publication est prépa-rée avec le concours de l'UNESCO.

Autre tâche importante de laCommission : la mise au pointd'une bibliographie complète dufolklore. Commencé en 1917, cetravail est, aujourd'hui, presqueterminé. La Commission prépare,en outre, sous le patronage del'UNESCO un glossaire des termesde folklore et d'ethnologie en trentelangues. Cet ouvrage monumentalformera une véritable encyclopédieinternationale.

LA CONFÉRENCE

DE GENÈVE

POUR faciliter l'étude de la mu-sique folklorique, la Commis-sion a réuni, l'an dernier à Genève,une conférence chargée d'établirun système uniforme de notationsmusicales qui tiendrait compte desquarts de tons, des variantes detemps et de rythme particuliers àcette musique ancienne, et aux-quels rien ne correspond dans lamusique occidentale moderne. Uneorganisation, m e m b r e de laCommission, l'Institut Folkloriqued'Ecosse, mène actuellement uneenquête linguistique et musicalesur le folklore écossais. Des spécia-li. stes parcourent les îles du nordde l'Ecosse, recueillant à l'aided'appareils enregistreurs, les conteset les chansons qui forment lepatrimoine culturel de la languegaélique. MICH IARLA NAM BRA-TACH BANA... MO RUN GEAL OG...ces chants composés sur la gammepentatonique sont des fragments

"',""7"'"..,'Le <&lt; Courrier de l'Umesco"est une publication périodique internationale

consacrée aux travaux de l'UNESCO et au progrès de l'éducation, de la scienceet de la culture dans lie monde.

Le prix de l'abonnement est de 200 francs français, ou de un dollar ou5 shillings.

Ecrivez directement au siège de l'UNESCO, 19, avenue Kléber, Paris, ou. ànotre dépositaire dans votre pays.

Argentine : Editorial Sudamericana S. A. Alsina 500, Buenos-Aires.Australie : H. A. Goddard Ltd., 255 a, George St., Sydney.Belgique : Librairie encyclopédique, 7, rue du Luxembourg, Bruxelles, IV.Brésil : Livraria Agir Editora, Rua México 98-B, Caixa postal 3291, Rio-de-JaneiroCanada : The Ryerson Press, 299 Queen Street West, Toronto.Chili : Libreria Lope de Vega, Moneda 924, Santiago de Chile.Colombie : Monsieur Emilio Royo Martin, Carrera 9 a, 1791, Bogotá.Cuba : La Casa Belga, M. René de Smetd, O'ReUly, La Havane.Danemark : Einard Munksgaard, 6, Nôrregade, Copenhague.Egypte : Librairie James Cattan, 38, rue Kasr el Nil, Le Caire.France 1 Unesco, 19, avenue Kléber, Paris (16').Grande-Bretagne : H. M. Stationery Office : Londres : York House, Kingsway-Man-

chester t : 39-41 King Street,-EdimbQurg 2 : 13a Castle Street-Cardin : 1 St.Andrew s Crescent.-Bristol 1 ; Tower Lane.-Belfast : 80 Chichester Street.

Grèce : Elefthéroudakis, Librairie internationale, Athènes.Hongrie : IBUSZ, Akadénian. 10, Budapest V.Inde : Oxford Book and Stationery Co., Seindia House, La Nouvelle Delhi.Israel : Leo Blumstein, Book and Art Shop, 35 Allenby Rocd, Tel Aviv.Italie : Messagerie Italiane, Via Lomazzo 52, Milano.Liban el Syrie : Librairie Universelle, Av. des Français, Beyrouth, Liban.Mexique : Libreria Universitaria, Justo Sierra 16, México DF.Norvège : AIS Bokhjornet, Stortingsplass 7, Oslo.Pays-Bas : N. V. Martinus Nijhoff, Afd, Fondsaministratie 9 Lange Woorhout, La HayePérou : Libreria Internacional de) Perû, S. A., Giron de la Union, Lima.Portugal : Uniâo Portuguesa de Imprensa, Caixa Postal 615, Lisboa.Suède : fritzes Kungl. Hovbokhandel, fredsgatan 2, Stockholm, A. B. C. E.Tchécoslovaquie : Orbis, Stalinova 46, Praha XII.Uruguay : Centro de Cooperación Cientilica para ]a América Latina, Unesco, Bulevar

Artigas 1875, Montevideo.U. S. A. : international Documents Service, Columbia University Presse, 2960 Broadway,

New York 27 N. Y.

ABONNEZ-VOUS AU"COURRIER"

Prix de l'abonnement pour 1 an : 200 fr. français

Au cours d'une admirable émission, le poète français bien connu, M. Paul Eluard, rencon-trait, l'an dernier, <, sur les chemins et ]es routes de la poésie)) lets chansons folkloriques,les comptines, et montrait l'étonnante résonance que conserve, non seulement dans l'espritdes savants mais aussi dans celui des poètes, le Merveilleux dont une foule anonyme debergers conteurs, d'amoureux et de gentils farceurs ont enrichi notre patrimoine culturel.Pour illustrer le texte de cette émission. Les Lettres Françaises (Paris, 27 octobre 1949) ontchoisi, entre autres, ces deux gravures tirées de la première édition française des Aventuresdu Baron de Munchausen, en français Baron de Crac, le plaisant hâbleur et faiseur de

contes invraisemblables.

de l'antique musique des Hébrides.C'est ainsi que certaines civilisa-tions vénérables auxquelles l'his-toire a donne un caractèrerégional peuvent préserver leurpatrimoine culturel.Les membres de la Commission

Internationale de l'Art Populaireet du Folklore attendent impa-tiemment le jour où l'on n'ensei-gnera plus aux enfants l'histoiredes batailles et des conquêtes,mais celle de la vie, des langues,de la poésie, de la musique, de lascience et de l'agriculture des dif-férents peuples. La Commissionprépare, pour l'année prochaine,une conférence générale de tousses membres et une foire interna-tionale du folklore, prévue à Berneen 1952.

LES SCIENCESETHNOLOGIQUES

T T NE autre organisation non-gouvernementale, l'Union In-ternationale des Sciences Anthro-pologiques et Ethnologiques, colla-bore également à titre consultatifavec l'UNESCO. Son objectif est derapprocher les pays à civilisationavancée des régions insuffisam-ment développées, afin d'assurerentre eux une collaboration fécondetrop souvent gâchée par l'igno-rance et le manque de compréhen-sion. Parmi les groupes affiliés àcette organisation, on comptediverses sociétés spécialisées dansl'étude des peuples indigènesd'Amérique, des îles du Pacifique,et d'Afrique. L'une d'entre elles,l'Institut Africain International, apréparé pour l'UNESCO, une séried'études qui permettra à l'Organi-sation d'orienter son action sur lecontinent noir.

Les peuples africains ont vécujusqu'au début de ce siècle en dessociétés presque entièrement agri-coles. Ils sont appelés, aujourd'hui,à jouer un rôle important dansl'économie mondiale. Il s'agit d'éli-miner les conflits, l'incompréhen-sion qui ont pu exister dans lepassé afin de créer une collabora-tion étroite entre ces pays, enplein essor économique, et ceux dureste du monde. C'est à cette tâcheque s'emploie l'Institut Africainqui prépare actuellement unouvrage consacré aux valeurs so-ciales et culturelles des, peuplesafricains et à leurs réactions auxtechniques et aux points de vue del'occident. L'Institut travaille éga-lement, depuis près d'un an, à lapréparation, pour l'UNESCO, d'uneétude sur la vie de famille, lesmoeurs, le mariage, chez les tribusafricaines. Ce volume paraîtra enfrançais et en anglais. L'Institutse propose également d'entrepren-dre diverses enquêtes dans les

domaines social, religieux et moral.Les travaux de l'Institut Africain

se sont avérés si satisfaisants quel'UNESCO a chargé l'Union Inter-nationale des Sciences Anthropo-logiques et Ethnologiques d'entre-prendre des études analoguesparmi les peuplades indigènesd'Amérique et des iles du Pacifique.

L'UNESCO

v

VIrENT

DE PARAITRE

LA FORMATIONDU BIBLIOTHÉCAIRE

L'UNESCO vient de publier la pre-mière d'une série de brochures con-sacrées à la <&lt; Formation du Biblio-thécaire Þ par J. Perlam Danton,Doyen de l'Ecole de Bibliothécaires àl'Université de Californie.

Ce petit ouvrage passe en revue lesdivers problèmes que soulève la créa-tion d'écoles de blbliothéconomle :la sélection des étudiants et du per-sonnel, les programmes. le logementdes étudiants, leur placement éven-tuel. M. Danton est en faveur desstages complets de formation dansdes écoles de bibliothécaires bienorganisées.

Cette brochure qui vient de pa-raitre en français et en anglais, pa-raitra par la suite en espagnol, enpolonais et en arabe.

Prix : 2. 0. 0 francs fmnçais ;65 cents ;4/-shillings.

MONUMENTS ET SITES D'ARTET D'HISTOIRE ET FOUILLES

ARCHÉOLOGIQUES

Au sommaire de cet ouvrage brochéde 96 pages, figurent de nombreuxarticles : évolution des connaissan-ces théoriques depuis Viollet-le-Duc ;les méthodes ; le musée du monu-ment ; la restauration des monumentsdepuis la guerre : les conclusions etrecommandations de la réunion àl'UNESCO l'an dernier d'experts dequatorze pays. L'ouvrage est complé-té par un Index bien détaillé.

Ce volume bilingue (français-an-glais) qui comprend 115 illustrationsest publié par la Division des Muséeset des Monuments Historiques del'UNESCO.

Prix : 3. 0. 0 francs fmnçais ;1, 50 dollar ;6/-shillings.

ÉTUDES A L'ÉTRANGERRépertoire International. Supplé-

"vent sur les cours de vacances auTome II, 1949.

Suivant la publication l'an dernierd'un suplément au tome l d'< Etu-des à l'Etranger Þ, le supplément auTome II donne en 77 pages des ren-seignements très complets concernantles cours de vacances à l'étrangerpour 1950 : stages d'études, cours,voyages d'étude, camps de jeunesse,etc., organisés à l'intention d'étu-diants, de professeurs et de travail-leurs de divers pays.

L'ouvrage comprend trois sections :cours de vacances à l'étranger, bour-ses d'études internationales, etéchange à court terme de membresdu corps enseignant.

Prix : 1. 5. 0 francs français ;50 cent ;50 cen (< ;3/-shilling.

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Page 3-LE COURRIER DE L'UNESCO

Le stage d éttttdes

d'"EDUCATION DES ADULTES"

de Ureuxsteim

DEPUIS 1947, l'UNESCO aorganisé un certain nom-bre de stages d'études in-

ternationaux, réunissant desspécialistes de nombreux pays,pour l'examen d'importants pro-blèmes de l'éducation. Ces édu-cateurs formulent dans plansd'action pouvant être appliquésdans leurs pays respectifs et pré-parent un matériel d'enseigne-ment susceptible d'utilisationsur le plan national ou interna-tional. En fait, cesl réunionsapportent de nombreuses solu-tions nouvelles aux problèmesque l'incompréhension entre lespeuples pose aux éducateurs detous las pays. Pour ceux-ci, ellessont principalement un moyend'échanger des théories et deconfronter des expériences.

DANS un hôtel tranquille au bord du Mondsee, àquelque 38 kilomètres de Salzbourg, à l'écart detoute agglomération, va se tenir, du 18 juin au 2Sjuillet, un stage d'études sur la Culture Populaire

De nombreux experts d'une vingtaine de pays ont acceptél'invitation que l'UNESCO a adressée à ses Etatsmembres, de poursuivre, à Kreuzstein, en Autriche, lestravaux entamés l'an dernier à Elseneur, lors de lapremière conférence internationale de Culture Populaireréunie depuis la guerre.

L'éducation des adultes, ou, si l'on préfère, la « CulturePopulaire) >, constitue l'un des problèmes les plus impor-tants de notre époque ; elle couvre un champ extrême-ment vaste, s'étendant à toutes les disciplines, à toutesles connaissances techniques et culturelles. Mais son pre-mier objectif n'est-il pas de défendre la paix dans l'es-prit des hommes, de « susciter >&gt; ; comme l'a dit M. TorresBodet, à Elseneur, « dans la conscience de tout adulte, àla fois le sentiment de sa responsabilité personnelle et lesentiment de sa solidarité intellectuelle et morale avecl'ensemble de l'humanité)).

Aussi, l'UNESCO s'est-elle préoccupée, dès sa fonda-

A suite des ravages cau-/-\ ses par le national-socialisme et par laguerre, l'éducation des

adultes ne saurait se borner àdispenser du savoir ; elle doitse donner pour tâche de ra-mener les populations auxidées élevées et aux idéauxd'humanité, de démocratie, decompréhension humaine, detolérance et de « self-control si.Cette tâche n'est pas aisée ;c'est en 1945, dans une atmo-sphère de misère, de famineet de chaos politique, que lajeune génération a, pour lapremière fois, entendu cesmots ; et actuellement encore,l'Autriche est occupée par lesquatre Grands.

Il existe pourtant une autredifficulté. L'Autriche est, cer-tes, un pays de vieille et'degrande cuture. Mais la désaf-fection à l'égard de cetteculture est un phénomène fortrépandu : bon nombre de genstrouvent surannés les vieuxchefs-d'oeuvre, et les oeuvresrécentes restent sans attraitpour eux ; ils ne savent qu'enfaire ; la culture leur apparaîtcomme un luxe inutile pourl'homme de la rue. C'est pour-quoi l'éducation des adultesdoit s'attacher à tisser de nou-veaux liens entre l'homme etla culture.

Pour atteindre l'être humaindans sa totalité, des internats

ont organisé des cours s'éten-dant sur quatre à douze se-maines pendant lesquelles dejeunes paysans, des ouvriersagricoles, des travailleurs del'industrie et des employés setrouvent groupés en commu-nautés à base professionnelle.Les jeux, les excursions, ladanse, le chant, la musique,les sports tiennent une placeimportante dans ce systèmed'éducation.

Les universités populaire(Volkshochschulen) et lescours du soir appliquent uneméthode plus rationalisée. Iln'est pas facile d'obtenir uncongé en vue de suivre le coursd'éducation d'un internat ;c'est pourquoi quantité degens qui travaillent toute lajournée dans des bureaux oudes usines, fréquentent lescours du soir ou les salles deconférence des universités po-pulaires.

Universités eut

académies populaires

POURTANT, en trouveraenccre, au sein de ce se-cond type d'institution, des

groupes de discussion et descercles d'étude dont le butpoursuivi avec méthode est des'instruire par leurs propresmoyens. Dans la mesure dupossible, on a recours à toutesles ressources de la technique(cinéma, phonographe, appa-reils de projection, observa-toires, etc.), mais celles-ci nesont encore disponibles qu'enquantités très limitées.

Une importance toute parti-culière est accordée à l'éduca-tion artistique. Celle-ci n'estaucunement le monopole desinstitutions spécialisées, tellesque l'A c a d é m i e populaire(künstlerische Volkshoch-schule) ; la plupart des insti-tutions d'éducation des adultess'efforcent d'éveiller la com-préhension artistique des étu-diants par des méthodes auto-éducatives (groupes de chant,écoles de musique populaire).Ces tentatives, qui n'en sontcependant encore qu'à leursdébuts, sont complétées pardes visites de musées et expo-sitions, soigneusement misesau point par un expert.

Dans les provinces, on or-ganise un nombre sans cessecroissant d'excursions à desti-nation de Vienne ou d'autresvilles, excursions conjuguéesavec une soirée au théâtre ouau concert, ou avec des visitesd'expositions. L'Université po-pulaire de Linz a encore intro-

duit les voyages en Italie ou

dans d'autres pays limitrophes,renouant ainsi fort opportuné-ment avec une vieille traditionpédagogique.

Dans les bibliothèques, unpersonnel qualifié conseille leslecteurs en tenant compte deleur psychologie, les dirigeantvers les lectures conformes àleur personnalité-dans lamesure où la pénurie de livresle permet. Les bibliothécairessont encouragés à suivre descours de formation professionnelle. Par ailleurs, les biblio-thèques invitent poètes et écri-vains à venir faire des confé-rences, afin de permettre aupublic des contacts personnelsavec ses auteurs préférés.

Au cours de ces dernièresannées, nombre de bibliothè-ques circulantes ont été créées,les localités isolées ou qui nedisposent que de bibliothèquesinsuffisantes reçoivent descaisses de cinquante ou centlivres qu'elles échangent à in-tervalles réguliers.

Au mois de juin prochain, des éducateurs d'une vingtaine de pays vontse réunir dans un charmant hôtel des Alpes autrichiennes, à Kreuzstein,à quelques kilomètres de Salzbourg, pour un stage de plus d'un mois,convoqué par l'UNESCO, pour l'étude des problèmes nationaux et inter-

nationaux de culture populaire.

tion, de cette importante question. La Conférence généralede l'Organisation à Mexico, en 1947, avait ouvert la voie. Laréunion d'Elseneur a défini les deux règles-UNIVERSALITEDES BUTS... INDEPENDANCE DANS LES MOYEN..-( destinés à promouvoir, par l'éducation, un type de culturedont la responsabilité personnelle serait le ressort principal)).

Les spécialistes qui se réunissent ce mois-ci à Kreuzsteinvont se pencher sur ce problème délicat. Pour mener leurtâche à bien ils savent qu'on ne saurait recourir aux mé-thodes habituelles : l'éducation des adultes est en partie com-plément, en partie compensation, en partie apprentissage, pten partie rééducation. Le problème n'est pas d'enseigner tellematière, telle technique, mais d'instruire l'adulte dans unediscipline plus vaste, celle de la vie elle-même.

Leurs travaux seront consacrés à l'étude des méthodesd'enseignement populaire en vigueur dans les divers pays.Ces discussions seront suivies de démonstrations pratiques :expositions, séances cinématographiques. débats, etc.

L'ES exper', seront répartis en quatre groupes de travailplacés""us la direction du Dr Sven Bjorkiund, doyen etfondateur de l'Université populaire de Stockholm et auto-

rité mondiale de l'éducation des adultes.Le premier groupe étudiera les méthodes d'organisation et

d'administration utilisées dans les divers pays pour adapterl'éduc'ation populaire aux besoins nationaux et locaux.

Ce groupe étudiera la « formation intellectuelle et cienti-tique >&gt; des adultes par voie de cours, de conférences, de cercles- d'études, de films, d'émissions radiophoniques, etc. Il se pen-chera sur les problèmes de la spécialisation selon le métier,ainsi que de la vulgarisation scientifique, question à laquellel'UNESCO s'intéresse tout particulièrement.

La « formation sociale et économique >&gt; relève du troisièmegroupe.

Les travaux du quatrième groupe seront consacrés aux« arts et aux loisirs >&gt;.

Les quatre chefs de groupe ont, d'ores et déjà, été choisis ;ce sont : MM. Jean Le Veugle (France), S. Whitman (Etats-Unis), Alex Sim (Canada), et Joannès Calo (Italie).

Les travaux du stage seront publiés par la suite sous formede brochures, et pourront servir de guide aux éducateurs dumonde entier.

Le même stage d'études sera, en outre, amené à envisagerla création d'un CENTRE INTERNATIONAL DE CULTUREPOPULAIRE. Ce dernier servirait non seulement à la for-mation des éducateurs, mais permettrait aux « professeurs sta-giaires >&gt; d'entrer en contact avec des hommes d'Etat, desécrivains et des syndicalistes.

Dans une déclaration au COURRIER, M. Lionel ELVIN nouveau Direc-

teur de l'Éducation de l'Unesco, rappelle l'avertissement de H. G. WELLS :

Il ; La l : JJll1lÄ1l Jiú DlWR1Ú1l

JlIÚJlJl. J'idumliDn Ri,

la mlaMJwpM Il

m

M LIO :'\E !, ELVIN, ancien principal du Collège Ruskin, ill'université d'Oxford, vient d'arriver à Paris, où il il

i'tt été invité à prendre la direction du Département del'Education de l'UNESCO. Il succède au Profes-

seur C. E. Beebv, directeur de l'Education en Nouvelle-Zélande.Mu. ELVIN commença, a à enseigner la littérature anglaise Ù

l'Université de Cambridge en 1930, deux ans après sa licence

vif désir < (contribllel' (Ì l'l'l'el'celle con-science mondiale que l'l'clame notre époque,et aussi à faire tle l'F. VESCO une réalitéricane pour tO/lS les hommes.

« (L'U. \'ESCO, a-t-il poursuivi, a deux donc-tions très importantes : elle s'efforce de ser-vir l'éducation internationale et, par l'éduca-tion, de servir la communauté mondiale et lacause de la paix. Ces'lieux objectifs ne sontévidenunent pas incompatibles, il s'agU seu-lement rie les adapter aux nécessites del'heure.

« Je consM. ère le premier objectif coml/l,'essentiel mais nous ne dnons pas, dans (u.conjoncture actuelle, y limiter nos activUés.L'éducation d () it servir la compréhensioninternationale, car, comme l'a dit Il. G. n'ells,« La course est ouverte entre l'éducation etla catastrophe >&gt;.

passée « ma. J : ima CU/II luude) >. Il fut affectépendant la guerre au Ministère de l'Air, puisau Ministère de l'Information, où il dirIgeala section « Travail et Industrie) > de laDivision américaine.

En 1945, M. ELVIN abandonna sa chaire àCambridge pour devenir principal du Col-lège Ruskin. Il a fait partie depuis lors dela Commission des Bourses universitaires etde la Commission d'examen des écolessecondaires. En 1948, il fut nommé membredu Conseil Consultatif Central de l'Educa-tion.

!'il KELVIN est l'sauteur de plusieurs ouvra-ges. dont unf'<&lt; Introduction à l'Etude de laPoésie) >, et une série d'essais biographiqueset historiques sur les personnalités de l'his-toire des Etats-Unis intitulés <&lt; lIlen of Ame-rica) >.

Dans une déclaration faite, le mois der-nier, au C01 : RRIER, M. ELVIN a exprimé son

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LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 4

Grâce à

de nouvelles

traductions

d'AVltENNE

. 1 1

et

d'AL-GDAZALI

L'ACCIDENT

RECOUVRE

quelques-uns de

SES CLASSIQUES

ARABES

AVICENNE :Gravure de A. Thévet, publiée dansles <&lt; Médecins célèbres >&gt;, d'aprèsun tableau du moyen âge, conser-vé à l'Ecole de Médecine de Paris.

NOS lecteurs trouveront sur cette page l'exposéde deux projets dont tous les milieux cul-tivés comprendront l'importance. Le premier,

dont l'exécution a été confié à une Commissioncréée à Beyrouth par l'UNESCO, a pour but latraduction des grandes ceuvres de l'Islam en languesoccidentales, et celle des classiques occidentaux enlangue arabe. Le deuxième projet, mis au point parl'"Institut de Restauration des Manuscrits Arabes"vise à assurer la reproduction sur microfilmes et, decette façon, la sauvegarde même d'importants

ouvrages religieux, scientifiques et littéraires enlangue arabe, dont les manuscrits se trouventactuellement dispersés à travers le monde entier.

TOUT ce que la science et la philosophie d'Occident doivent à l'Islam,les étudiants du Moyen Age le savaient fort bien. Les étudiantsd'aujourd'hui ne l'ignorent pas tout à fait- : on leur parle des mathé-

maticiens ou des chimistes, des astronomes et des médecins, des physi-ciens et des mystiques sans lesquels les diverses <&lt; renaissances : Þ duxi, du xin* ou du xvi'siècle s'expliqueraient mal. Mais s'ils ont le goûtde recourir aux textes, les voilà désar-.-.--més. Les gens cultivés ne manquentpas qui aimeraient connaître ces phi-losophes de Bagdad ou de Cordoue, siprofonds, leur dit-on, si audacieux, ouces géographes de Damas, ces histo-riens de Tunis, si pittoresques et siérudits, paraît-il : mais aucun librairene pourra les satisfaire. Traités, mé-moires, encyclopédies, méditations,pour la plupart, n'ont jamais été tra-duits, sinon jadis en latin. Quelquesfragments épars dans les grande3 bi-bliothèques, d'autres dans les revuesspécialisées ; si vous ne lisez pas l'arabec'est tout ce que vous offre, d'une lit-térature immense, l'édition moderne.

Or, cette situation que tant de bonsesprits ont vainement dénoncée estsur le point de changer. Depuis unan, travaille à Beyrouth une commis-sion qui réunit trois représentants del'UNESCO et trois Libanais : elle s'estchargée de présenter au monde la tra-duction des oeuvres les plus représen-tatives de l'Islam.

Le programme est vaste. Pour l'inau-gurer, on a choisi de grands noms :Al-Ghazali et Avicenne.

AI-Ghazali

IL semble difficile de croire que lephilosophe de Tus ait eu jusqu'icisi peu de traducteurs : Al-Ghazali

est singulièrement proche de la pen-sée européenne, sur laquelle il a exercéune influence si profonde : grâce auPugio Fidei, de Raimund Martin, cetteinfluence s'étendit d'abord à saintThomas d'Aquin et plus tard à Pascal.Sa vie même, dominée par une conver-sion bouleversante, n'est pas sans ana-logie avec celle de l'auteur des Pen-sées.

Né en 450 de l'Hégire (1058 AD), ilse consacra en technicien, sinon envirtuose, à l'étude du droit et de laphilosophie. Professeur à Bagdad,l'élégance de son scepticisme le renditcélèbre. C'est au faîte de la popularité,alors qu'il enseignait à douter de toutesles vérités religieuses et de la possi-bilité de toute connaissance certainequ'il subit, en 1095, une crise mys-tique profonde. La brusque illumina-tion provoqua d'abord un effondre-ment complet de l'âme. Lorsqu'il revint

à lui, Al-Ghazali renonça à ses fonc-tions, à sa fortune, et se fit derviche.

Jusqu'à sa mort, en 1111, il allaitmener une vie de prière et d'ascèse,d'errance et d'abandon à Dieu.

Ses plus grands livres datent decette époque : telle sa vaste sommethéologique, l'Ihya Ulum Al-Din (Surla renaissance de la science religieuse),son recueil de conseils moraux, Ayou-ha'I Walad (0 enfant), sur la néces-sité des oeuvres auprès de la connais-sance ; et enfin son autobiographiespirituelle, souvent comparé auxConfessions de saint Augustin : AI-Mòunqiz Min At-DaJat. Ce sont cesdeux derniers ouvrages dont la com-mission de Beyrouth offrira prochai-nement la traduction au public.

Avicenne

ON pourrait croire l'oeuvre d'Avi-cenne plus répandue en Occident.Sa philosophie, qu'il élaborait vers

l'a. n 1000. passe pour être étroitementliée au thomisme. Pourtant, des troiscent trente-cinq ouvrages qu'il laissa,seuls ses livres de médecine furent

L'ISLAM constitue les « Archiver z

photographiques » de

son patrimoine culturel

DE l'immense patrimoine culturel de l'Islam, les arabisants n'ontpu étudier jusqu'ici qu'une toute petite fraction. Les manu-scrits, plus ou moins bien conservés, sont disséminés un peu

partout à travers le monde. Reproduits en général en très peu d'exem-plaires, il est souvent très difficile d'en retrouver la trace. Certains secachent au fond d'une bibliothèque lointaine ; la szuerre en a détruit

d'autres, et parmi les plusimportants.

C'est pourquoi l'Institut deRestauration des ManuscritsArabes, fondé par la LigueArabe, s'efforce, depuis 1946,de constituer des archives pho-tographiques des documentshistoriques de la civilisationislamique. Plus d'un million defeuillets manuscrits, soit plusde 2. 500 ouvrages, ont déjà étéreproduits sur microfilms dansles bibliothèques de Damas,d'Alep, du Caire et d'Alexan-drie.

Un milliond"ouvrages manuscrits

dispersés dans le monde

LES ouvrages manuscrits ara-bes dispersés à travers lemonde se ctliffrent, esti-

me-t-on, à près d'un million.

Sur ce nombre considérable,bien peu figurent dans les cata-logues ; la plupart sont incon-nus. Aussi la première tâcheconsistait-elle à dresser deslistes complètes des ouvragesarabes qui se trouvent dans lesdivers pays. L'Institut s'estadressé à toutes les biblio-thèques ; elle a demandé à cer-tains de leurs spécialitcsd'opérer les recherches néces-saires. Dans les pays où il estdifficile de trouver des spé-cialistes, l'Institut envoie desmissions chargées d'examinerles catalogues et d'étudier lesmanuscrits. D'autrcs spécialis-tes ont mission de sélectionnerles ouvrages de valeur parmiceux qui ont déjà fait l'objetd'une nomenclature, et notam-ment parmi ceux que Brockel-man, dans son Histoire de laLittérature arabe ( « Geschichteder Arabischen Litterature >&gt;),

considère comme de la plushaute valeur.

Une enquêtede i tWESCO

T'INSTITUT se propose égale-ment de demander à diffé-rentes bibliothèques, suffi-

samment équipées, de lui com-muniquer les photographies desmanuscrits importants qu'ellesdétiennent.

Cette collection de microfilmssera désormais à la dispositiondes étudiants du Proche-Orient,et toutes les bibliothèques pour-ront également l'acquérir.

L'UNESCO poursuit actuelle-ment une enquête sur des col-lections analogues dans lemonde entier, et elle en pu-bliera très prochainement h'

catalogue.

ve-nablemeni, répandus ; ils restèl'lntd'ailleurs classiques jusqu'au XVIII*siècle dans toutes les universités d'Eu-rope.

Mais, de son oeuvre philosophique,on ne possède guère, dans les langueseuropéennes, que des extraits ou desrésumés de seconde main. Personnen'a jamais donné la traduction inté-grale du grand livre qu'il écrivit àIspahan dans les dernières années desa vie, et où il s'écarte sensiblementdu cadre de l'aristotélisme dans lequelil avait jusqu'alors évolué. ce Kitabal-Isharat wa'tanbihat (Livre de : >« signes et des avertissements &) fixeen effet le terme de l'évolution d'Avi-cenne et témoigne des tendances ra-tionalistes qui ne permettent plus desituer sa mystique dans l'ordre pure-ment religieux.

On conçoit donc l'importance de latraduction que va publier la commis-sion de Beyrouth : cette première ver-sion complète, en français, du Kitabal-Isharat que vient d'acheverMlle Goichon permettra aux Occiden-taux d'apprécier plus justement le re-

marquable apport du savant iranien.Le quatrième ouvrage dont, très pro-1 bablement, les experts décideront de

omettre en chantier la traduction, seraun livre d'Ibn-Khaldun, le grand his-torien tunisien du XIV° siècle. Uneversion de Sa Muqaddama (Proiégo-mènes), préface à son Histoire univer-selle, où Ibn-Khaldun, prédécesseur deMontesquieu, étudie la croissance et lachute des empires, serait extrêmementprécieuse à tous ceux qui recherchentla vieille traduction du baron de Slane,devenue introuvable.

La traduction des classiques

occidentaux en langue arabe

IL convient d'ajouter que ces entre-prises ne définissent pas toute l'ac-tivité de la commission. Faire con-

naître partout, et d'abord à l'Occident.les grandes oeuvres de l'Islam, tel estun de ses buts. Elle en vise un secondqui est de répandre largement en lan-gue arabe des oeuvres représentativesdes diverses littératures d'Occident.En téte de ce programme, vient la Po-litique, d'Aristote, dont on est surprisd'apprendre que l'Islam n'a jamaispossédé de traduction fidèle. Viennentensuite : Don Quichotte, le Discoursde la Méthode, Winter's Tale, de Sha-kespeare, et les Essais, de Francis Ba-con, puis une oeuvre émouvante deManzoni, la Colonna Infame.

Enfin, si le centre géographique decette activité se trouve à Beyrouth,le dessein qui l'anime concerne toutle monde arabe. Déjà, la Syrie est surle point de prendre sa part des travauxde la commission où des sièges videsattendent les représentants de l'Egyp-te, de l'Irak, de l'Arabie séoudite.

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Page 5-LE COURRIER DE L'UNESCO

TOUSJes matins en vous rendant

t à votre travail, vous achetezun journal quotidien ; ce

geste est devenu presque ma-chinal. Mais combien d'entre voussavent qu'il paraît, chaque jour, dansle monde, près de 210. 000. 000 d'exem-

plaires de journaux de tous formats,de toutes tendances, et en toutes lan-

gues ?

De même, lorsque vous tournez le"bouton de votre poste de radio,savez-vous qu'il existe plus de160. 000. 000 de récepteurs comme le

(L'Information dans le monde : lapresse, la radio, le cinéma). L'éditionfrançaise sortira dans le courant dumois de juin.

.

A la demande

des Nations Unies

CE livre, unique en son genre, estde nature à intéresser toutes sor-tes de lecteurs, qu'ils soient ex-

perts ou profanes. Présenté de manièresimple et directe, il contient une foulede renseignements très complets

deux mille habitants ? Que le Canadaest l'un des plus grands producteursde documentaires du monde ? Savez-vous encore que 8 millions sur10. 412. 000 postes de radio en Asie, setrouvent au Japon, et qu'en U. R. S. S.les journaux paraissent en plus de 70

langues différentes ? Ce ne sont là quequelques exemples, parmi tant d'au-tres, de ce que ce livre nous apprend.

C'est à la demande de la sous-com-mission sur la liberté de l'informationet de la presse que l'UNE'SCO a en-

trepris la publication de ce volume, qui

votre, aux Indes, au Chili, en Suède,à travers le monde entier ?

Ces chiffres ont pourtant leur im-

portance, car, avec le cinéma, lapresse et la radio constituent nosprincipales sources'd'information, dediffusion et d'échange d'idées. C'est

pourquoi l'UNESCO a voulu réunir enun seul volume tous les renseigne-

ments, toutes les données concernantce que l'on appelle aujourd'hui < les

moyens d'information des massesCette publication illustrée a déjà paruen anglais, sous le titre W orld Com-munications : Press, Radio, Film

concernant les moyens de diffusion desinformations dans plus'de 160 pays.

En feuilletant ce volume, vous trou-verez des quantités de renseignements

toujours intéressants, parfois surpre-nants. Savez-vous, par exemple, quel'Inde est, après les Etats-Unis, le plus

grand producteur de films du monde,environ 250 par an ? Que ce sont les

Anglais qui lisent le plus de jour-naux, puisqu'il se vend tous les joursdans le Royaume-Uni un journal pardeux habitants ? Qu'un Américain surdeux possède un poste de radio, tandis

qu'en Ethiopie il y a un poste pour

a été préparé par la Division de laLibre Circulation des Informations.Cette publication a été utilisée par lasous-commission des Nations Unies aucours de sa session annuelle, qui a eulieu le mois dernier à Montevideo.

Les enquêtes de L'UNESCO

ALBERT A. SHEA, jeune professeurcanadien de sciences politiques,

qui s'est consacré depuis plu-sieurs années à l'étude des com-munications par voie de presse,films et radio, a été chargé de réunir

les renseignements et statistiques né-cessaires à la préparation de ce vo-lume. Pour ce travail, il disposait desrésultats de diverses enquêtes entre-

prises par la division des besoins tech-niques de l'UNESCO dans 43 pays.

Le début du livre est consacré à unesérie de cartes et de graphiques per-mettant au lecteur de voir en un coupd'oeil les facilités d'information dont

disposent les différents pays. La sec-tion suivante, divisée en rubriques na-

nationales, donne tous les renseigne-ments qu'il importe de connaître sur lenombre et le tirage des journaux et re-

vues, les agences de presse, les écolesde journalisme, le nombre et la distri-bution des stations de radio et des

postes récepteurs, la télévision, lenombre des cinémas, la production ci-

nématographique, les importations defilms, etc., etc. Ce volume contient enfinune série de tableaux donnant des sta-

tistiques qui ont été groupées pourchaque continent, sous les rubriques :presse, film, télévision, radio.

La réalité

du Droit à l'Information

TT'OBJET de ces travaux est résu-mé dans la préface de ce vo-lume :

e L'exercice du droit à l'information

implique, tout d'abord, une organisa-tion technique adéquate, mais il im-

plique également que, là où elles exis-tent, ces facilités techniques soientconsacrées entièrement et librement àl'information du public. :)

a Ce rapport a pour but de ras-sembler des renseignements de base.Il s'agit maintenant de passer à l'ac-tion. Dans de vastes régions du mon-

de, des millions d'hommes ne dispo-sent d'aucun moyen d'informationmoderne ; ailleurs, ces moyens sonttrès insuffisants. Il faut aider ces paysà développer les techniques, à obtenirles facilités nécessaires. II s'agit, enmême temps, de faire en sorte quetous ceux qui, de par le monde, colla-borent à la presse, la radio, ou le ci-néma puissent travailler librement, etde manière responsable à établir entreles peuples des liens puissants sus-

ceptibles de sèrvir la paix et la com-préhension internationale.

(On peut se procurer ce volume ens'adressant aux dépositaires des pu-blications de l'UNESCO. Son prix estde 350 francs français, 1, 20 dollarou 7 shillings sterling.)

C'est un ingénieur française.M. Dagron. qui, le premier. ily a 80 ans, eut l'idée d'em-ployer le microfilm pour latransmission des information.Pour faire parvenir à l'exté-rieur des nouvelles de Parisassiégé par les Allemands.Dagron imagina de repro-duire ses bulletins d'iniorma-tion sur microfilms et deconfier ceux-ci à des pigeonsvoyageurs. Comme le montreune gravure de l'époque. lesjournalistes prenaient connais-sance des bulletins de Dagronen projetant les microfilms surun écran tendu sur le mur de

la salle de rédaction.

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LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 6

SOUS le signe de la musique,grouper des milliers de jeunesgens, exalter parmi eux les va-

leurs les plus hautes et les plus

universelles, tel est le but du. Mou-vement international des Jeunesses

Musicales qui fut fondé en Belgi-

que, il y a aujourd'hui dix ans.

Peut-être alors dans Bruxelles oc-

cupée par l'armée allemande les in-tentions du fondateur, M. Marcel

Cuvelier, semblaient-elles plus mo-destes : il méditait d'abord d'inté-

resser à la musique les jeunes gens

et les jeunes filles de son pays, de

former leur goût et leur culture, de

leur offrir à un prix accessible ces

concerts trop souvent réservés à un

public privilégié.

Et malgré les difficultés, une simplepublicité chuchotée dans les écoles

réunit en une saison plus de deux milleauditeurs qui reçurent la révélation devingt chefs-d'oeuvre, de Bach à Stra-vinsky. Dès la seconde saison, dessubsides étaient alloués au jeune mou-vement, les auditeurs étaient troismille : le but semblait déjà atteint.

Mais le grain semé presque en secretdevait fructifier au delà des espéras.ces. Le Mouvement passa la frontière :en 1941, René Nicoly fondait à Parisles Jeunesses Musicales de France. Etau lendemain de la guerres un congrèsinternational se réunissait à Bruxelles,où six pays avaient envoyé leurs délé-gués : le Mouvement commençait des'retendre au Luxembourg, aux Pays-Bas, à la Grande-Bretagne ;, à l'Autri-che, au Portugal, à la Suisse. Horsd'Europe, l'Egypte, le Canada, lesEtats-Unis manifestaient un intérêtcroissant. Et l'on sait quel succès vientde remporter à Vienne, pendant les va-cances de Pâques, le congrès de la Fé-dération internationale des JeunessesMusicales.

« tam véritable esprit

sportif >&gt;

CE succès, l'ardeur des dirigeantsne suffit pas à l'expliquer. Ilvient surtout de l'organisation

toute révolutionnaire de ce Mouve-ment : les jeunes eux-mêmes sont invi-tés à y prendre la part la plus active.Il y règne un véritable esprit sportifqui, à chaque instant, suscite les ini-tiatives et les idées nouvelles. Loinde se borner à suivre passivementdes concerts imposés, ces jeunesgents suggèrent, étudient, critiquent ;ils ont formé un orchestre à eux,et une chorale ; ils publient unerevue, Les Cahiers J, où ils ne traitentpas seulement de musique, mais dethéâtre, de cinéma, de poésie. ABruxelles, où ils sont plus de dix mille.ils ont constitué un conseil de délé-gués qui est devenu la cel-lule active de l'organisa-tion : c'est à ces garçons ouà ces jeunes filles, élus danschaque école, qu'incombentles tâches administratives ;c'est à eux surtout qu'il ap-partient de stimuler parmileurs camarades le goût etl'apprentissage de la musi-que, de préparer des concertsde musique enregistrée, desconcours de chant, des lec-tures, et enfin de découvrir etcultiver les talents en friche.Le système des délégués con-crétise dans le Mouvementtout entier cette disciplinelibrement consentie, qui ca-ractérise admirablement lesJeunesses Musicales.

La liberté

... ø la clé

INSU, le royaume del'part n'est plus pour lesjeunes un monde fer-

mé ; ils peuvent se passion-ner pour une oeuvre musicalecomme pour des jeux ou desvoyages. Ils ont introduit: laos leur participation à lavie du Mouvement une cama-raderie féconde et uneconscience, un sens des res-ponsabilités que) les pro-grammes scolaires ne saventpas toujours susciter.

Les Jeunesses Musicales de Belgiqueviennent de célébrer, avec une fiertélégitime, leur dixième anniversaire.Même en donnant la liste, impression-nante pourtant, des concerts, des conférences, des réunion. des coursqu'elles ont organisés, il serait difficilede dresser le bilan de leurs activités :aucune liste ne rendra cumpte de

l'oeuvre d'éducation en profondeur qu"le Mouvement a déjà accompli. C'estqu'il n'a jamais revêtu l'aspect d'uneécole ni d'une ligue. Il ne s'efforcemême pas de persuader les jeunes, nide soulever vainement leur enthou-siasme. Mais il s'adresse à leur intel-ligence, à leur esprit critique. Au lieude chercher à les intégrer, au nom nel'autorité, à une culture préétablie, ilmet cette culture, toujours en devenir,a la disposition de la jeunesse. Il lèguel'héritage de la musique et du théâtreaux garçons et aux filles de 1950, afinque cet héritage vive et fructifie, et quepar lui ils vivent pleinement, assumentpleinement leur condition humaine. End'autres termes, ce Mouvement sefonde sur la liberté, et c'est le véri-table secret de sa réussite.

Ceux qui participent à ses travauxne se méprennent pas sur le sens pro-fond d'une telle entreprise. Ils voient

A. l'occasion des cérémonies qui ont marqué récemmentle dixième anniversaire de leur fondation, les JEU-NESSES MUSICALES DE BELGIQUE ont organisé àBruxelles une intéressante exposition sur l'origine et ledéveloppement de leur Mouvement. Sa Majesté la ReineElisabeth, dont le monde entier connaît l'intérêt éclairéqu'elle porte aux arts et, en particulier, à la musique,a honoré cette exposition de sa visite. L'on voit, ci-des-sur, M. Marcel Cuvelier (à droite), directeur-iondateurdes JEUNESSES MUSICALES, présentant à la. reine lesdocuments de l'exposition. Les peintures murales sontdues à un jeune artiste, M. Richard Lucas, disciple dupeintre Greten. George, que l'on reconnaît à J'arrière..

plan, peaché sur une vitrine.

beaucoup plus loin que l'enrichisse.ment intellectuel. Nos Jeunesses Musi-cales ont semé la joie dans les coeurs,écrit Marcel Cuvelier. Nous sommespersuadés que leur développement danun nombre toujours croissant de payscontribuera largement au rapproche-ment des peuples et aider d'une ma-nière tangible l'édification de la Paix.

PLUS de mille enfants américainsmalades ou infirmes ont, aujour-d'hui, « l'écoule à domicile grâce

tronique moderne. Un système télé-lélectronique moderne. Un système télé-phonique unique en son genre, reliant hô-pitaux et chambres avec des salles declasse, permet à ces petits malades des'instruire régulièrement et de rester encontact avec leurs camarades bien por-tants.

Ce système, que décrit l'organe officielde l'Association Américaine pour les Infir-mes, de Chicago, « L'Enfance tnnrme a,est utilisé depuis dix ans dans l'Etatd'Iowa et dans ; diverses parties dû"Middle--West >&gt;. Grâce à un appareil

Pour les enfants infirmes la Science a créé...

"L'ÉCOLE ÉLECTRO-

PHONIQUE A DOMICILE"

portatif récepteur et transmetteur ftt à une ligne téléphonique, l'élèvemalade peut suivre les cours des professeurs, entendre les réponses desautres élèves, répondre lui-même aux questions qui lui sont pesées et réci-ter sa leçon. L'appareil peut être branché n'importe où dans l'école, per-mettant ainsi à l'élève malade de <&lt; (circuler)) d'une classe à une autre.

L'école « électrophonique >&gt; permet aux enfants immobilisés non seule-ment de poursuivre leurs études, mais elle contribue également à vaincreles troubles psychologiques qui vont souvent de pair avec de graves mala-dies telles que la tuberculose, l'arthrite, la poliomyélite et les affectionscardiaques.

Certains de ces petits infirmes sont de brillants élèves et dépassentleurs camarades bien portants. Un garçon de Mason-City (Iowa), quin'avait jamais vu l'intérieur d'une école, a été élu président de sa classe.Trois autre jeunes malades sont premiers de leurs classes.

Une jeune fille de seize ans, atteinte d'arthrite, qui vit dans une fermeprès d'Ottumwa, a pu fréquenter l'école « électrophonique') pendant plusde quatre ans grâce à la construction d'une ligne téléphonique spécialelongue de 6 km. 500.

Dans de nombreux pays du monde, de problèmes, dus non pas à lamaladie, mais à la distance, sont résolus grâce aux moyens de commu-

nication modernes. Parmi ceux-ci, il con-vient de mentionner en premier lieu laradio. En Nouvelle-'zélande, les autoritésont établi un programme permettant auxélèves habitant des régions isolées de sui-vre des cours radiophoniques et d'envoyerensuite leurs devoirs par correspondance.

A Paris, des émissions spéciales sontconsacrées à certains cours de la Sor-bonne.

Au Nigéria, en Chine et dans diverspays insuffisamment développés, les pos-tes d'écoute collective apportent aux en-fants et aux adultes la possibilité d'ac-croitre leurs connaissances, aussi biendans le domaine de la culture que danscelui de l'hygiène.

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Page 7-LE COURRIER DE L'UNESCO

"L'UNESCO 1

DOIT APPORTER

UNE CONTRIBUTION DE PLUS

EN PLUS EFFICACE AU SUCCÈS

DES EFFORTS QUE FONT

LES NATIONS UNIES

POURSAUVEGARDER

LA PAIX"

Tel a été le thème des discours

prononcés lors de l'ouverture

de la Ve Session de la

Conférence générale de l'UNESCO

Au moment où nous mettons te COURRIER sous presse, la Conférencegénérale de L'UNESCO vient à peine de s'ouvrir à Florence, et tes prin-cipaux points à l'ordre du jour n'ont pas encore été examinés par tes

délégués. Reste encore à discuter et à voter tes résolutions qui constituerontle programme de l'Organisation pour 1951. Les délégués auront, en outre, àexaminer le rôle de l'UNESCO dans le cadre de l'action des Nations Unies enfaveur de ta paix, et à jeter les bases d'un programme culturel mondial s debase ». Fidèle à son principe qui a toujours été de ne présenter qu'une versioncomplète des événements, te COURRIER croit nécessaire de s'interdire lapublication d'informations qui risqueraient de donner une image inexacte deta Conférence et de ses travaux. Nous ignorons encore, à l'heure où ces lignessont écrites, quelle solution ta Conférence générale apportera à certainsproblèmes-tels que celui de la représentation de ta Chine et celui de taparticipation aux travaux de ta Conférence des deux pays, ta Hongrie et laTchécostouaquie, qui ont protesté contre ta présence à Florence des repré-sentans du gouvernement établi actuellement dans t'tte de Formese.

C'est pourquoi, dans ce numéro, nos lecteurs ne trouveront qu'un compterendu des manifestations et des déclarations qui ont précédé et accompagnél'ouverture des débats.

ANS une des plus belies salles\dru monde, la cc Salle des Cinq-Cents>&gt; du Palais-Vieux, à

Florence, quatre hommes, vêtus decostumes blancs et rouges du XIV'siècle, élèvent soudain leurs lon-gues trompettes d'argent et son-nent une double fanfare répercu-tée par l'écho aux quatre coins del'immense enceinte. Un millierd'hommes et de femmes, venus detoutes les parties du monde, selèvent pour accueillir le présidentde la République italienne, M. Luigi

EINAUDI, venu souhaiter, au nomde son pays, la bienvenue aux délé-gués de 56 nations réunis pourla V. Conférence générale del'UNESCO.

Près de 600 représentants des Etatsmembres, et parmi eux neuf minis-tres de l'Education, ainsi que lesreprésentants des organisations non-gouvernementales et des Institutionsspécialisées des Nations Unies, assis-taient à l'ouverture de la V. Confé-rence générale, qui doit poursuivreses travaux jusqu'au 18 juin pro-chain.

TT A plupart des orateurs ont insistésur l'importante historique decette réunion, dont le but est toutd'abord de définir les moyens parlesquels l'UNESCO peut contribuerle plus efficacement à l'action entre-prise par les Nations Unies poursauvegarder la paix.

Au nom de l'UNESCO, M. TorresBodet a tenu à souligner cet aspectessentiel de la Conférence de Flo-rence, dans le discours qu'il a pro-noncé à l'occasion de la présentationde son rapport,-discours dont les

S. E. M. Luigi Einaudi, Président de la Répu-blique Italienne, souhaite la bienvenue auxnombreuses personnalités internationales réu-nies au Palais-Vieux pour la Conférence de

l'UNESCO.

Près de 600 délégués des Etats membres del'UNESCO se sont rendus à Florence pourassister à la V'Session de la Conférencegénérrie de l'Organisation. C'est dans laSalle des Cinq-Cents, au Palais-Vieux, qu'ilsont pris part aux grandioses cérémonies qui

ont marqué l'ouverture de la Conférence.

LE CONGRÈS DES COMMISSIONS NATIONALESS'adressant aux représentants des Commissions nationales de l'UNESCO,

réunis en session spéciale à Florence quelques jours avant la Conférence géné-rale, M. Torres Bodet a insisté sur < la nécessité urgente d'assurer à l'avenirun meilleur équilibre entre l'action du Secrétariat, d'une part, et, d'autre part,l'action des Etats membres'. Les Commissions nationales doivent devenir devéritables organes administratifs et exécutifs de l'UNESCO.-. Les lettres queje reçois de temps à autre, a dit M. Torres Bodet, parfois de correspondantstrès humbles qui ont entendu parler de l'UNESCO à la radio ou vu de nospublications, me prouvent qu'il existe au sein de nos Etats membres des forcesd'enthousiasme, d'idéal, de sacrifie, qui ne demandent qu'a s'employer enfaveur de notre cause, si nous leur en donnons l'occasion... C'est ici le rôle

essentiel des Commissions nationales."

lecteurs trouveront de larges extraitsdans ce numéro.

Le comte Stefano JACINI, quisuccède à M. W. Ronald Walker, del'Australie, comme président de laConférence générale, a déclaré, deson côté : <&lt; Après cinq ans d'effortslouable, de succès et. d'échecs, à lafois utiles et instructifs, nous voici àun tournant décisif dans l'histoire del'UNESCO... :)

1D RÉSENTANT le rapport du Directeurgénérale, Sir John MAUD, prési-dent du Conseil exécutif del'UNESCO, a rappelé l'esentiellecontribution que l'UNESCO apporteau maintien use la paix ; il exhortales délégués à sonder leurs conscien-ces et à se demander si l'UNESCOne peut pas apporter à la paix unecontribution plus importante encoreet plus immédiate qu'elle ne l'a faitjusqu'ici.

Pour Sir John, la Conférence estun <&lt; acte de foi >&gt;. <&lt; A ta crainte,a-t-il dit, à la haine, à t'incompré-hension qui règnent dans le monde,nous opposons tes activités del'UNESCO... >&gt;.

S'ADRESSAIT à la Conférence aunom de M. Trygve Lie, M. HenriLAUGIER, Secrétaire général ad-joint des Nations Unies, chargé desquestions sociales, a déclaré : <&lt; S'ilavait pu être aujourd'hui parmi nous,

te. Secrétaire général, qui connaît teshautes missions confiées aux Insti-tutions spécialisées et tes responsa-bilités majeures qui sont tes leurs,aurait sans doute adressé un appelaux gouvernements ici représentéspour qu'ils soutiennent avec chaleur,par tous tes moyens dont ils dispo-sent sur le plan de leur action natio-nale, tes Institutions spécialisées,toutes VICTIMES, à des degrésdivers, des conséquences de ta guerrefroide. >&gt;

L ORDRE du jour prévoit la mis-cussion de deux projets de pro-gramme : un premier programme, àlongue échéance, et un second pro-gramme pour 1951, ce dernier cons-tituant la première étape du pro-gramme de base. Les prévisionsbudgétaires pour 1951, se chiffrent à8. 150. 000 dollars, soit 150. 000 dollarsde plus que pour l'exercice 1950.(Un résumé des autres questionsimportantes dont sera saisie la Con-férence a paru dans te COURRIERde mai.)

QUELQUES jours après le début dela Conférence, un autre congrès- le premier de son espèce-réu-nissait, à Florence également, lesreprésentants de la plupart des quel-que cent Organisations non gouver-nementales que l'UNESCO a asso-ciées, à titre consultatif, à son actiondans le monde.

déclare, à Florence, le représentant de JI. Trygve Lie« SI ELLE VEUT CONSTRUIRE

LA PAIX DANS L'ESPRIT DESHOMMES, L'UNESCO DOIT POR-TER SON MESSAGE A TOUS LESPEUPLES.))

'EST ainsi que s'est exprimer, il y'-"a quelques jours, M. Martin HILL.

représentant des Nations Unies,devant le Conseil exécutif del'UNESCO qui s'est réuni quelquesjours avant l'ouverture de la Confé-rence générale.

Au nom de M. Trygve LIE, M. HILLa souligné la nécessité d'élargir lenombre des Etats membres de

L'UNESCO COMPTE

QUATRE NOUVEAUX

ÉTATS MEMBRES

A UELQUES jourj avant l'ouver-M ture de la Conférence deFlorence, la République de

Costa-Rica a annoncé son adhé-sion à UNESCO, portant ainsile nombre des Etats membres del'Organisation à 56. Depuis, la.Conférence générale a approuvétrois nouvelles adhésions, cellesde la Corée, de l'Indonésie et dela Jordanie Hachémite.

l'UNESCO, ainsi que des autres Insti-tutions spécialisées des Nations Unies.Nécessité particulièrement urgente, aremarqué l'orateur, <&lt; en présence deLA SITUATION EXTREMEMENTCRITIQUE DU MONDE A L'HEUREACTUELLE >&gt;.

« La. division du monde en deuxcamps >&gt;, a poursuivi le représentantde l'ONU, est absolument contraireaux principes fondamentaux des Na-tions Unies. Une telle situation nepeut mener finalement qu'à la guerremondiale. Les Institutions spécialiséesdes Nations Unies ne peuvent vivreque de leur foi en l'unité du monde,et ne peuvent fonctionner qu'avec lacollaboration réelle de tous les peu-ples des Etats membres. Cette colla-boration se trouve aujourd'hui empê-chée par de graves divisions. Mais lesépidémies ne connaissent pas de fron-tières. Les contrôles sanitaires, la luttecontre les narcotiques sont vains, àmoins d'être universels. >&gt;

<&lt; Le Secrétaire général des NationsUnies, a ajouté M. HILL, demande auxInstitutions spécialisées, et l'UNESCOen particulier, de faire encore davan-tage, d'affirmer avec plus d'énergieencore leur présence, de façon à incli-ner tout de suite le Destin vers lessolutions de la Paix et du Progrès. Ence domaine, l'UNESCO possède desressources singulières, les soupçonsl'épargnent, elle a réellement lesmoyens de porter son message àl'humanité. >&gt;

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LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 8

O N U L'ORGANI-U. SATION DES

NATIONS UNIES

TRYGVE LIESecrétaire général

de l'Organisation desNations Unies

PRSAMBULE DE LA CHARTEDES NATIONS UNIES (EXTRAITS)

NOUS, PEUPLES DES NATIONS UNIES,RESOLUS

* à proclamer à nouveau notre foi dans les droitsfondamentaux de l'homme, dans la dignité etla valeur de la personnel humaine, dans l'éga-lité de droits des hommes et des femmes, ainsique des nations, grandes et petites,

* à créer les conditions nécessaires au maintiende la justice et du respect des obligations néesdes traités et autres sources du droit interna-tional,

* à favoriser le progrès social et instaurer demeilleures conditions de vie dans une libertéplus grande,

ET A CES FINS* à recourir aux institutions internationales pour

favoriser le progrès économique et social de tousles peuples,

AVONS DECIDE D'ASSOCIER NOS EFFORTSPOUR REALISER CES DESSEINS.

L'O. N. c. ET SES INSTITUTIONS...

Par la voie de leurproclamé, en t945,moyens, la paix et la sUnies puisse s'exercerde créer certaines Instd'autres organismes di

Le 4 mai 1950, le Sresponsables de toutespléants-se sont unisdes PEUPLES DU MC

Voici le texte de cetdiant l'apercu (publié ci-UNIES ont assignées àengage l'homme mode

...LANCIEN

<&lt; L'factuelle divisimjours plus grave-ment assombri les pedu niveau de vie des

« Les chefs responparticulièrement préosituation : les bases dLa signature de la Charte des Nations Unies à San Francisco, le 26 juin, 1945.

O.A.C.I.

CI'

Dr. ALBESecréta

La Convention relative à l'Avdans son préambule :* « Attendu que le développeme

peut contribuer à créer et àentre nations et entre peupleun danger pour la sécurité g

* « Les gouvernements ont comgements, afin que l'aviation 1d'égales possibilités pour tousaine. >&gt;

o. A. A.

L'ORGANISATION POUR

L'ALIMENTATION ET

L'AGRICULTURE

NORRIS E. DODDDirecteur général

Ont lit'dans le préambule de l'Acte consti-tutif de l'O. AA. :

* « Les Nations qui adhèrent au présentActe, sont résolues à développer le bien-être général.. afin :

* <&lt; d'élever le niveau de nutrition et les conditions de vie despopulations...

* <&lt; d'améliorer le rendement de la production et l'efficacité de larépartition de tous les produits alimentaires et agricoles,

d'améliorer la condition des populations rurales,* <&lt; et de contribuer ainsi à l'expansion de l'économie mondiale... >&gt;

des Téléco

LÉON MULATIERSecrétaire généra

L'U. T. sepropostprincipalement :*. De maintenir et

d'étendre la cocpour l'amêliorationdes télécommunic

*. De favorlser le ctechniques et leuefncace...

*« D'effectuer l'atidu spectre...

*. De provoquer l'amettant d'assuré !humaine par lade télécommunica

(Voici la dénnitionplus de iO pays ontmunications : « Toutou réception de signd'images, de sons outoute nature, par fil,. ou autres systèmes

O. M. S.

L'ORGANISATION

MONDIALE

DE LA SANTÉ

Dr. BROCKCHISHOLM

Directeur général

Void quelques-unsdes fonctions del'Organisation Mon-diale le de la Santé, telles qu'elles sont défi-nies dans sa Constitution :* « Stimuler et faire progresser l'action ten-

dant à la suppression des maladies épi-démiques, endémiques et autres...

* « Favoriser l'amélioration de la nutrition,du logement, de l'assainissement, des lot-sirs, des conditions économiques et de tra-vail, ainsi que tous autres facteurs del'hygiène sociale...

* « Faire progresser l'action en faveur dela santé et du bien-être de la mère et del'enfant et favoriser leur aptitude à vivreen harmonie avec un milieu en pleinetransformation...

* « Favoriser toutes activités dans le do-maine de l'hygiène mentale, notammentcelles se rapportant à l'établissement de

relations harmonieuses entre les hommes...* « (La santé est un état de èomplet BIEN-

ETRE PHYSIQUE. MENTAL et SOCIAL...La santé de tous les peuples est unecondition essentielle de la PAIX DUMONDE et de la SECURITE...).

L'ORGANISATION

INTERNATIONALE

DU TRAVAIL

DAVID A. MORSEDirecteur général

L'O. I. T. s'inspire notamment des prin-cipes suivants :* <&lt; Le travail n'est pas une marchan-

dise >&gt;.

* <&lt; La liberté d'expression et d'associa-tion est une condition indispensabled'un progrès soutenu a.

* <&lt; La pauvreté, où qu'elle existe, cons-titue un danger pour la prospérité detous >&gt;.

O. I. C. L'Organisation

Internationale du Commerce

(Commission préparatoire)

ERIC WYNDHAMWHITE

Secrétaire exécutif

Citons parmi les objectifs de l'O.I.C.,définis par la Charte de La Havane :* « Assurer une ampleur toujours crois-

sante de revenu réel et de la demandeeffective ; développer la production, laconsommation et les échanges de mat.chandises et contribuer ainsi à l'équi-libre et à l'expansion de l'économiemondiale...

* <&lt;Aider le développement industrielainsi que le développement économi-que général, particulièrement en cequi concerne les pays dont le dévelop-pement industriel est encore à sesdébuts...

* <&lt; Porter et maintenir l'emploi et l'ac-tivité économique à un niveau élevéet stable..."

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Page 9-LE COURRIER DE L'UNESCO

L'UNESCO

L'Organisation des Nations

Unies pour l'Éducation,

la Science et la Culture

JAIME TORRESBODET

Directeur généralde l'Organisation desNations Unies pourl'Éducation, la Science

et la Culture

Voici quelques-unes des tâches de l'UNESCO :

* <&lt; Contribuer au maintien de la paix et de lasécurité en resserrant, par l'EducatiQn, laScience et la Culture, la collaboration entrenations, afin d'assurer le respect universel dela justice, de la loi, des droits de l'homme etdes libertés fondamentales pour tous, sans dis-tinction de race, de sexe, de langue et de reli-gion, que la Charte des Nations Unies reconnaîtà tous les peuples...

* « Favoriser la connaissance et la compréhensionmutuelles des nations en prêtant son concoursaux organes d'information des masses.

* <&lt; Imprimer une impulsion vigoureuse à l'éduca-tion populaire et à la diffusion de la culture.

* <&lt; Aider au maintien, à l'avancement et à ladiffusion du savoir. : t

« L'Organisation des Nations Unies et les Institutions spécialiséess'inspirent des principes suivants : une paix durable ne peut êtreréalisée et maintenue que par t'organisation des Nations Unies ; etles problèmes universels-tells que la maladie, la faim, l'ignoranceet la misère, qui ne sont limités par aucune frontière-ne pour-ront être vaincus que si les nations unissent leurs efforts.

<&lt; Nous tenons à réaffirmer la validité de ce principe d'univer-sattte. Le système des. valions 6'nies laisse largement place à lalliversUé dans un cadre universel., Nous sommes convaincus qu'filserait désastreux de renoncer maintenant aux efforts destinés àassurer à ce principe d'universalisé un triomphe rapide.

<&lt; Nous croyons, au contraire, qu'aucun effort ne doit être épar-gné pour que ce principe trouve une expression concrète, tant dansla représentation des pays à l'O. N. U. et dans les programmes deceMe-ci, que dans l'une et l'autre des Institutions spécialisées.

« Nous sommes également convaincus qu'il est nécessaire pourtous les gouvernements de renouveler les efforts en vue de lasolution-par voie de conciliation et de négociation-des piffé-'rends politiques qui les séparent et qui font obstacle au progrèséconomique et sociale.

<&lt; Nous croyons tout spécialement qu'il est essentiel pour l'aveniril la fois des Nations Unies et des Institutions spécialisées, qu'unrèglement de impasse politique actuelle au sein des Nations Uniesintervienne le plus tðt passible.

<&lt; La paix et le bien-être de tous les peuples exigent de leursgouvernements un nouvel effort considérable en vue de l'établisse-ment d'une paix constructive et durable, et cet effort devra êtreactivement soutenu par tous les pays si l'on veut qu'if réussisse.

représentants-la majorité de l'humanité avolonté unanime de maintenir, par tous les

: urité mondia ! es. Pour que l'action des Nationsjans tous les domaines, elle a jugé nécessaireutions internationales spécialisées, et d'associer1 existants à l'oeuvre de l'O. N. U., rétaire général des Nations Unies et les chefses Institutions spécialisées-directeurs ou sup-tour adresser un Appel pressant à la conscienceDE.ppel, unique dans l'Histoire. L'on verra, en étu-ntre) des tâches que tes PEUPLES DES NATIONSeurs Institutions internationales, que cet Appele dans chacun des domaines de son activité.

*

F BN APPEL AB MONDE

du monde et des conflits politiques-tou-entre les Grandes Puissances, ont sérieuse-Ipectives de paix mondiale et d'amélioration) peuples.ables des Organisations internationales sontcupés par la menace que représente cettee leurs missions s'en trouvent compromises.

Fonds Monétaire

International

CAMILLE G UTTDirecteur exécutif

et Président du Conseil

Le Fonds Monétaire International s'est notamment donné pourbuts :

* «... De contribuer au développement des ressources productivesde tous les Etats membres...

* <&lt; De favoriser la stabilité des changes, maintenir des systèmesde change ordonnés entre les Etats membres et d'éviter les dépré-ciations de change dus à la surenchère... >&gt;

NISATION DE L'AVIATION

OLE INTERNATIONALE

T ROPERre général

a. tion Civile Internationale déclare

lt de l'aviation civile internationalenaintenir amitié et compréhension:, mais que tout a. bus peut devenirnérale...'mu de certains principes et arran-uisse se développer sur une base: et d'une manière économique et

U. P. U. L'UNION

POSTALE

UNIVERSELLE

FRITZ HESS

Directeur du Bureaude l'UNION

L'Union Postale Universellea été fondée afin de remédier à la pré-carité, à la confusion et au coût exces-sif des communications pos. tales inter-nationales par l'union, en vue del'échange réciproque du courrier, detous ses membres en un seul territoirepostal.

Chaque membre de l'Union s'engageà transmettre le courrier qui lui estconfié par les autres membres en uti-lisant à cette fin les meilleurs moyensde communication dont il disposepour acheminer son propre courrier.

U. 1. R. ORGANISATlnN,.

INTERNATS ONGLE

POUR LES RÉFUGIÉS

J. DONALDKINGSLEY

Directeur général

L'O. Ï. B. est chargée...

* <&lt; du rapatriement des réfugiés etdes personnes déplacées...

* <&lt; de l'identification, de l'inscriptionet du classement des personnes re-levant de sa compétence, des soinset de l'assistance à leur fournir, de,la protection juridique et politiqueà laquelle ils ont droit, de leurtransport ainsi que de leur reins-'tallation et de leur rétablissementdans les pays qui peuvent et quidésirent les accueillir... >&gt;

LA BANQUE

INTERNATIONALE

POUR LA

RECO NSTRU C-

DOKElLEBE-

VE LU PPEM ENT

EUGÈNE R.BLACKPrésident

Parmi les objec-tifs de la Banque,fixés par la Confé-rence de Bretton-Woods, on relève notamment :

* <&lt; Aider à la reconstruction et au déve-loppement des territoires des Etatsmembres, en facilitant l'investissementde capitaux conSttCrés à des fins pro-ductives..., la réadautation des moyensde production aux besoins du tempsde paix et l'encouragement au déve-loppement des ressources et moyensde production des pays les moinsavancés..

* <&lt; De promouvoir l'harmonieuse expan-sion, sur une longue période, deséchanges internationaux... >&gt;

U. I. T.

lÍununioations

L'Union

! ternationa ! e

'Pération internationalel et l'emploi rationnel'tiens...éveloppement de moyensLr exploitation la plus

, Ojution des fréquences

dOþtion de mesures per-la sécurité de la vie

opération des servicestions... *.que les techniciens dedonné au mot télécom-e transmission, émission8, tic signaux, d'écrits,, de renseignements de. radioélectricité, optiquelectromagnétilJlles. : Þ)

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LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 10

"L'humanité n'est pas dans l'obligation de renoncer à elle-même

(Suite de la page 1.)

NOTRE charte nous définit commeune institution guidée par ledessein d'assurer la paix grâceà la compréhension internatio-

nale, et de contribuer à la compréhen-sion internationale grâce à l'éducation,à la science et à la culture. Tels sontnos buts ultimes. Rien de ce que noustenterons ne doit nous en écarter.Cependant, si nous tenons à ce quel'UNESCO ne se perde pas en vainesparoles, il nous faut admettre que lapaix ne sera pas sauvée uniquementpas nous, dont l'autorité morale nesuffit pas pour déterminer les déci-sions politiques et économiques quipeuvent limiter les armements et arrê-ter la préparation à la guerre. Le che-min qui nous a été tracé, on n'en peutdouter, est de tous le plus long et leplus malaisé à parcourir.

Loin de nous décourager, les diffi-cultés de l'heure présente doivent af-fermir notre résolution. La base dusystème instauré par les Nations Uniesn'est-elle pas la liberté de l'individu etle respect de la personne humaine ?Sans la volonté solidaire des peuplesdu monde, la paix ne serait qu'unetrêve, troublée sans cesse par la me-nace de nouvelles conflagrations.

J'ai dit : « les peuples du monde H,et je tiens à ajouter : « de tous les peu-

pour continuer son ascension"

pies du monde >&gt;, sans distinction detendances ou de partis. Hier, M. HenriLaugier vous a exprimé l'inquiétudedu Secrétaire général des NationsUnies de ne pas voir à nos réunionstous les peuples représentés, qu'ils'agisse d'absences permanentes ou deretraite que l'on veut croire momenta-nées. Je partage cette inquiétude, carune Organisation consacrée à 1'éduca-tion, à la science et à la culture, nepeut satisfaire à son exigence d'uni-versalité par un simple accroissementdu nombre des Etats participants.L'universalité de l'esprit humain n'estpas une question d'arithmétique.

C'est essentiellement la présence dela diversité des opinions, des systèmeset des points de vue. Sans cette diver-sité, l'UNESCO ne sera universelle, etsans cette volonté d'être universelle, jene saurais m'expliquer l'UNESCO.

<&lt; Mais la culturei sera-t-elle jamais séparable

des circonstances politiques et sociales

qui lø conditionnent ? >&gt;

NOTRE action ne se situe donc passur le terrain où les hommessont accoutumés à voir les diplo-

mates bâtir les assises juridiques de lapaix. Notre labeur est moins specta-culaire. Nous travaillons dans la subs-tance de la culture. Mais la culturesera-t-elle jamais séparable des cir-constances politiques et sociales qui laconditionnent ? Pour nous, la paixn'est pas une donnée, la compréhen-sion internationale n'est pas un postu-lat. Au contraire dans l'une et dansl'autre, nous distinguons le résultatd'une suite d'efforts qui doivent secomposer pour satisfaire la soif dejustice dont l'humanité est tour-mentée.

Comme chaque année, le sort denotre Organisation se trouve entre vosmains. Vous avez sous les yeux troisdocuments fondamentaux. L'un con-dense en résolutions spécifiques le pro-gramme que le Conseil exécutif vouspropose pour 1951. L'autre chiffre lescrédits que le Secrétariat estime néces-saires à la réalisation des résolutionsproposées par le Conseil. Le troisième,le programme de base, justifie et ex-plique les deux premiers.

Le programme de 1951 nous donnedans une certaine mesure l'image dece qu'est actuellement l'UNESCO. Leprogramme de base devrait nous don-ner une idée de ce Que l'UNESCO peutdevenir. Celui-là limite et circonscritnotre action. Celui-ci doit définir notreambition et, de ce fait même, l'encou-rager.

Je ne voudrais pas m'abstenir de

vous signaler que la distance qui sé-pare ces deux sommets demeure encoreénorme. Cette distance, le Secrétariatne la comblera jamais par ses seulsefforts. Ce sont les pays, Messieurs, cesont les peuples qui la combleront àforce de ténacité et de désintéresse-ment.

J'ignore les jugements que vous por-terez sur le programme que vous sou-mettra le président du Conseil exécu-tif. Mais je me crois tenu de vous fairesavoir que, si concret et cohérent qu'ilvous paraisse au sortir de vos délibé-rations, il restera fragile tant que nousne reconnaîtrons pas honnêtement quele mal dont souffre l'UNESCO ne pro-vient pas tant d'un excès de « résolu-tions >&gt; internationales que d'un man-que de résolution nationale pour lesmettre en pratique en chaque pays.

Il est urgent, à mon sens, d'associereffectivement dans le cadre du pro-gramme, l'action réalisatrice qui in-combe aux Etats membres et les ser-vices de liaison, de stimulation et decoordination qu'il appartient au Secré-tariat d'assurer. De même, il serait op-portun, pour apprécier la situationréelle de l'UNESCO, non seulement dela juger d'après le rapport du Direc-teur générale, mais d'éclairer les con-clusions de celui-ci par une étude ob-jective des rapports que les Etats mem-bres adressent ? 1. l'Organisation. LesEtats membres et le Secrétariat se-raient ainsi plus étroitement liés parle programme et par les comptes ren-dus d'activité.

Les véritables agents de l"llNESCO sont les Etats

qui l"ont eréée et qui la soutiennent

TANT que ces deux conditions nej. seront pas remplies, l'opinion pu-blique risque de ne voir dans nos

réunions annuelles que l'occasion d'undialogue administratif entre les gou-vernements et le Secrétariat. Si indis-pensable et si concluant que soit, pourmes collaborateurs et pour moi, un teldialogue, l'oeuvre de l'UNESCO ne sau-rait se mesurer aux efforts du seulSecrétariat. C'est pourquoi il importeau pluS haut point que ces débatsgénéraux fournissent aussi l'occasiond'une autre confrontation extrême-ment féconde : qu'ils mettent en pré-sence de l'Organisation dans sonensemble les véritables agents de notreprogramme, les Etats qui ont créél'UNESCO et qui la soutiennent. Seule,une confrontation de cette envergurepermettra à tout programme, présentou futur, de plonger ses racines dansla réalité internationale. La concen-tration que nous souhaitons, demeure-rait sans effet si elle ne répondait pasaux besoins des peuples tels qu'ilspourraient s'exprimer dans les rap-ports des Etats membres. Pour êtreutiles dans la pratique, les résolutionsdoivent se fonder sur l'étude de cesrapports. Mais pour cela-pardonnez-moi de vous le dire-il faudrait qu'ilsfussent plus précis et plus completsque la plupart de ceux-d'ailleurspeu nombreux-qui nous sont par-venus jusqu'à présent.

L'étude de ce que chaque pays faitpour l'UNESCO, de la manière dont ilapplique les recommandations de laConférence, des réponses qu'il enregis-tre, de la part des hommes pour quinous travaillons, offrirait à nos débatsune base élargie d'observations prati-ques : ce qui nous aiderait à dissiperl'impression que notre ponctions'exerce sur un plan trop théorique, cequi nous permettrait surtout d'ajusterplus efficacement nos résolutions etncs moyens d'action.

On présentera sans doute dans cette

conférence de nombreux projets. Tousceux qui signifieront un bien pourl'UNESCO seront assurément accueil-lis avec sympathie. Cependant, je mehâte de le dire, avant de les connaître- car plus tard vous fourriez croireque j'exprime une objection spécialecontre un projet déterminé-avantde présenter de nouvelles propositions,demandez-vous sincèrement : « Lesdélégations qui approuvent telle outelle initiative, pourront-elles obtenirde leurs gouvernements tout l'effortindispensable pour que l'initiative enquestion ne soit pas rendue vaine parune exécution trop mesquine ?))

L'effort dont je parle doit êtred'abord économique. Un programmesans budget est un prêche dans ledésert. Un jour viendra-je l'espèrepour mes successeurs-où les criti-ques s'étonneront qu'au mois de mai1950, des hommes qui croyaient àl'UNESCO n'aient demandé qu'un peuplus de huit millions de dollars pourdévelopper durant un an et en unesoixantaine de pays une oeuvre inter-nationale de culture, de science etd'éducation.

Mais le budget que vous allezdiscuter devait correspondre auxrésolutions proposées par le Conseilexécutif. Il devait tenir compte del'esprit des discussions de la Confé-rence générale. Il ne pouvait ignorer,enfin, la situation financière créée parle défaut de paiement de certainescontributions. Si, à Paris, en faced'une augmentation de 220. 000 dollars,on a pu parler de la volonté d' « ex-pansion ? des administrateurs del'UNESCO, quelles expressions auraientmérité une augmentation plus grandeque celle que je suis tenu de vous pro-poser ? Mais, d'autre part, cette aug-mentation comment ne pas la recom-mander vigoureusement quand je sensque, dans les circonstances présentes,un affaiblissement de l'action confiée

Jaime Torres Bodet

au Secrétariat retarderait de plusieursannées la mise en oeuvre de cetteUNESCO vivante dont le Secrétariatne devra être, à l'avenir, que le centreorganique de liaison ?

Certes, il n'est pas question seule-ment des crédits alloués au Secrétariat.De nombreuses Commissions nationa-les n'existeront que sur le papier tantqu'elles ne disposeront pas, elles nonplus, d'un budget qui leur permette demener à bien les études et les travauxd'information, de consultation et, danscertains cas, d'exécution que notreOrganisation leur demande avec insis-tance.

Aussi bien semble-t-il que le momentsoit venu de redoubler d'efforts pourpasser résolument à une actionconstructive. Le développement atteintpar l'Organisation, l'expérience acquiseau cours de ces premières années, ladocumentation réunie et les étudespoursuivies sur de nombreuses ques-tions, le réseau des organisationsinternationales non gouvernementalesqui collaborent avec nous, mettentdésormais l'UNESCO en mesure d'as-sumer des tâches dépassant le cadredes suggestions et des services symbo-liques où elle s'est jusqu'ici cantonnée :je veux dire des tâches comportant,dans un certain domaine et pour unerégion déterminée, un changementeffectif des conditions existantes. Nouscontenterons-nous à jamais d'être unlaboratoire de techniques exemplaires ?Ce ne sont pas des formules qui tou-chent les peuples, mais des réalisa-tions. Et pour que la collaborationinternationale s'impose de plus en plusaux Etats, il importe avant toutqu'elle fasse la preuve de non efficacité.

Conviendra-t-il peut-être d'essayerde nouvelles méthodes permettantd'engager plus immédiatement l'actioncollective de l'UNESCO dans des réa-lisations effectives touchant des pro-

blèmes précis d'une importance inter-nationale.

Mais, cutre ces services permanents,on pourrait envisager, suivant la for-mule qui a été mise au point pourl'Assistance technique en faveur dudéveloppement économique, des entre-prises collectives des Etats membrespour résoudre certains problèmes quise posent dans telle ou. telle région dumonde avec une acuité particulière etqui* constituent un obstacle au pro-grès général de l'humanité, voire unemenace potentielle pour la paix.Comme pour l'Assistance techniques ils'agirait de dreSser un plan dont lesobjectifs devraient être atteints en unnombre d'années déterminé. La parti-èipation à l'exécution de ce plan seraitvolontaire, la contribution deys Etatspouvant s'effectuer sous forme de donsen argent, de fournitures de matérielou de services. Il serait entendu, ausurplus, que les Etats directement bé-néficiaires s'engageraient là prendre lesmesures propres à réaliser les condi-tions nécessaires au succès de l'assis-tance internationale.

Celle-ci disposerait de l'ensemble desservices du Secrétariat et des concoursextérieurs sur lesquels il peut comp-ter, les uns et les autres désormaisréunis suivant les exigences d'uneaction concrète, et non plus dissocies,comme c'est trop souvent le casaujourd'hui, d'après la spécialisationdes disciplines. Ainsi se réaliseraitdans l'action l'unité de l'UNESCO. enmême temps que s'affirmerait sa véri-table vocation. En tout cas, je ne vois,pour ma part, d'autres moyens de fairepasser l'Organisation du stade desétudes et des encouragements à celuides réalisations, tant que son budgetordinaire se maintiendra au niveauactuel ou que la participation desEtats membres à l'exécution du pro-gramme ne sera pas très considéra-blement développée.

J'ai parlé de l'effort économique quiIncombe aux Etats membres. Mais jene saurais passer sous silence l'effortmoral, sans lequel le premier perdraittoute signification pour l'UNESCO.Participez à notre oeuvre ne peutconsister exclusivement à déposer unecotisation au compte de notre Secré-tariat. Sans la contribution moraledes peuples, la contribution financièredes gouvernements serait inefficace.Ne devons-nous pas reconnaître queles conditions spirituelles de travail del'UNESCO ont changé depuis 1945 ?

L'amour de la paix et du progrès

doit être plus clairvoyaøt que la haine

A PLUSIEURS points de vue, lasituation est aujourd'hui plusgrave que celle qu'on a connue à

la fin de la première guerre mondiale.Jamais, en temps de paix, les

voyages n'ont été si nécessaires, maté-riellement si faciles et, administrati-vement si difficiles et si compliqués.Les frontières, que la guerre hérissade barbelés, restent garnies de doua-nes inexpugnables et de contrôlesépuisants de devises et de visas. Au-trefois, c'était les marchands decanons qui étaient suspects. Aujour-d'hui, jusqu'aux savants, jusqu'auxdiètes sont regardés avec méfiance.Tout est combat ou invitation aucombat entre idéologies qui s'estimentirréductibles. Nous nous efforçons desupprimer des manuels d'histoire àl'usage des enfants quelques pagestendancieuses, quelques interprétationspassionnées. Et nous n'avons pas l'airde nous alarmer particulièrement devoir les adultes continuer d'applaudirdans les journaux et sur l'écran, dansles livres ou sur scène, tout ce quiflatte un nationalisme qui doit fata-lement blesser le nationalisme desautres.

De par les domaines où elle s'exerceet la nature de ses méthodes, l'oeuvrede la paix de l'UNESCO est essentiel-lement tournée vers l'avenir. Plus elleest fondamentale, plus ses résultatssont lents à se manifester, car leshabitudes de penser et de sentir quiconstituent à la fois l'objet et le modede son action requièrent une adapta-tion patiente et délicate. Or sommes-nous assurés de disposer de tout letemps nécessaire ? Telle est la questionqui se pose invinciblement à nosesprits. Et même si la paix est main-tenue, convient-il que ce soit sans quenous y ayons aidé ? L'avenir est filsdu présent. Ce n'est pas en nous abste-nant aujourd'hui que nous acquerronsl'autorité pour faire accepter demainnotre idéal.

Comme je vous l'ai dit à Beyrouthen prenant possession de la charge àlaquelle vous m'avez élu : notre tâcheest de faire de l'UNESCO la consciencedes Nations Unies ; seulement, il n'estpas de conscience en marge de l'his-toire. Pour que l'UNESCO soit laconscience des Nations Unies il fautqu'elle s'associe davantage à leursefforts. Assurément, sa compétence, decaractère strictement technique, estdifférente de celle de l'Organisationpolitique dont elle est une des institu-tions spécialisées. Mais cela ne devraitpas l'empêcher de prendre sa part dansla défense de la paix d'aujourd'hui, carjourd'hui, car, en fait, jamais Fëduca-tion, la science, la culture l'informa-tion des masses n'ont constitué des

facteurs plus importants des problèmeset de l'action politiques.

On a attribué à Léonard de Vincicette maxime désolante' ( « La haineest plus clairvoyante que l'amour >&gt;. Nenous laissons pas vaincre par ce pessi-misme que Léonard combattit lui-même avec tant d'ardeur. Les souriresmerveilleux de la Joconde et de lasainte Anne sont postérieurs à cettephrase. Nous nous demandons aujour-d'hui quelles souffrances furent néces-saires pour que fleurissent ces deuxsourires d'où rayonnent tant de sagesseet tant de pardon. Non, la haine n'apas été pour Léonard plus clairvoyanteque la bonté. Elle ne le sera pasdavantage pour nous. Après tout, sila civilisation se perpétue, c'est parceque, comme le so. urire des visagesinoubliables que je viens d'évoquer,chaque culture contient le messaged'une espérance affinée et trempéedans la douleur.

Si le progrès social ne l'accompagnepas, le progrès matériel entraine aveclui un risque immense. Et commentconcevoir le progrès social sansl'équité d'une éducation qui affran-chisse chacun, sans le réconfort d'uneculture d'où chacun puisse tirer sajoie ? Dans le nom de l'UNESCO, troisautres sont indissolublement associés :science, culture, éducation. Les réalitésqui correspondent à ces mots récla-ment le même zèle. Dans un monded'où la science serait absente, laculture redeviendrait une subordina-tion à la magie et l'enseignementaboutirait à un automatisme tyranni-que. D'autre part, dans un univers oùil n'y aurait que la science pour allerde l'avant, sans un développementhumain de l'éducation et une expan-sion plus généreuse et vivante de laculture, le pouvoir finissant par débor-der les capacités de l'esprit qui legouverne, les inventeurs ne seraientplus que les victimes de leurs inven-tions. Vaincu par ses victoires, conquispar ses conquêts, l'homme, placéentre l'empire de la technique et laresponsabilité de la liberté, ne sauraitplus choisir.

Par bonheur, l'humanité n'est pasdans l'obligation de renoncer à elle-même pour continuer son ascension.La paix à laquelle nous aspirons seraitfallacieuse et misérable si nous avionsl'intention de ! a bâtir sur une démis-sion de la science, une limitation del'enseignement, un dirigisme de laculture. Au contraire, l'UNESCO luttepour une solidarité d'hommes libres,je veux dire pour une solidarité d'êtrescapables de s'exprimer pleinement etde se réaliser valablement. Ce n'estqu'avec des hommes dignes de ce nomque nous parviendrons à assurer lapaix véritable.

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Page Il-LE COURRIER DE L'UNESCO

"VOTRE ROLE EST D'ALLER DÉPISTER LA MALADIE,

ET NON PLUS D'ATTENDRE QUE LES MALADESVIENNENT NOUS TROUVER".

Ces paroles étaient prononcées par le docteur Francis Bourrey, président dela Commission des affaires sociales à l'assemblée de l'Union française, où ilreprésente le Niger.

Nous étions dans un garage parisien : appuyé contre un énorme car argenté,le docteur Bourrez me raconta comment, après quatre ans de travail et d'efforts,l'assemblée du Niger avait voté les crédits nécessaires à l'achat de deux camions,

Pour un"Atlas médical"

du Niger

DANS celui des cars, où se trouvela salle de consultation, le doc-teur Bourrey s'arrêta devant

une énorme carte du Niger. <&lt; Notremission ne se propose pas de travaillerdans cette région-ci >&gt;, dit-il, en indi-quant du doigt le territoire qui bordela frontière de la Nigérie britannique.<&lt; Il y a là de nombreuses villes et bour-gades, et de bonnes routes ; la popu-lation est stable et nous connaissonsdéjà ses besoins en matière d'installa-tions sanitaires. >&gt;

<&lt; Mais c'est ici , dit-il, indiquantdes régions plus à l'intérieur, où, surla carte, les routes n'apparaissent plusqu'en pointillé, <&lt; c'est ici que notremission doit opérer. La région comptede 500 à 600. 000 habitants, des no-

Pour atteindre les régions les plus reculées du Niger français, la <&lt; Mission sanitaire mobile >&gt;disposera de 2 cars spécialement construits pour elle. Le premier (ci-dessus, à gauche) estune véritable clinique sur roues : il contient une <&lt; salle de consultation w, un appareil deradiographie et une table d'opération pour les cas les plus urgents. Les membres de laMission logeront dans 1. second car, véritable roulotte, dont le confort se compare avanta-

geusemel1t avec ce que l'on peut trouver dans UI1 appartement moderne.

mades pour la plupart. Nous nousproposons de faire de nouvelles cartesde la région, établies sur la base desbesoins a médicaux :) de la population.Nous serons alors à même de cons-truire des hôpitaux dans les régionsles plus nécessiteuses :).

Le premier objectif de cette missionradiologique est de combattre la tu-berculose et la syphilis. Elle dispose àcet effet d'une installation radiologiquecomparable à celles des hôpitaux lesplus modernes et d'importants stocksde pénicilline.

Dans l'accomplissement de sa tâche,la mission se heurtera, sans doute, à laméfiance traditionnelle des populationsnomades, hostiles à toute visite médi-cale. Pour surmonter cet obstacle, lesmédecins ont décidé d'utiliser la mé-thode déjà éprouvée du cinéma, maisen l'adaptant à leurs fins.

L'un des cars transporte un projec-

LES H OMMES ET LEUR NOURRITURE"

La Commission Américaine pour l'UNESCO organise

dans tous les États-Unis une vaste campagne éducative

L'un des buts les plus importants de laau ! Session semestrielle de la Commissionnationale des Etats-Unis pour l'UNESCO.a été le déclenchement d'une vaste cam-pagne destinée à mettre le public amé-ricain au courant des multiples aspectsdu problème mondial de la population etde l'alimentation. M. CJ. McLanahan.membre de la-Commission nationale etDirecteur des Services éducatifs du Mou-vement coopératif américain, a souligné,devant les délégués, le caractère et J'in-térêt des documents qui ont été préparéspour faciliter la discussion de ce pro-blème dans tous les milièux. A sa gau-che. l'on voit, ci-contre, M. Barclay Ache-son, du <&lt; Readers Digest >, et, à l'ex-trême-droite, M. Ellis Arnalï, anciengouverneur de la Géorgie et président dela Société des producteurs cinématogra-

phiques indépendants.

LA Commission nationale des Etats-Unis pourl'UNESCO vient de lancer une vaste campagneéducative consacrée au thème <&lt; les Hommes

et leur nourriture et destinée à convaincre lepublic américain de la nécessité de relever leniveau de vie de la moitié de la population duglobe. L'objectif principal de cette nouvelle campa-gne est de stimuler dans toutes les villes et villagesdes Etats-Unis, des discussions portant sur l'ur-gence d'une action à la fois nationale et interna-tionale pour résoudre le problème angoissant del'alimentation dans un monde où la populations'accroît sans cesse mais où la production alimen-taire est encore insuffisant.

Cette campagne, officiellement ouverte lors de larécente réunion semestrielle, à Washington, de laCommission nationale américaine, sera menéeavec le concours de l'Organisation des NationsUnies pour l'Alimentation et l'Agriculture, celle dudépartement d'Etat, du ministère américain del'Agriculture, de la Commission américaine pourl'O. A. A., d'écoles et d'universités à travers tous les

Etats-Unis, d'organisations et d'associations muni-cipales, confédérales et privées représentant fer-miers, ouvriers, consommateurs et autres groupes.

Pour faciliter la tâche des organisateurs, laCommission américaine a distribué à travers lesEtats-Unis plus de 3. 000 dossiers de travail conte-nant chacun dix-huit brochures, notices et feuillesde renseignements pouvant servir à mener les dis-cussions dont le thème sera <&lt; Seule la coopérationinternationale peut résoudre le problème DESHOMMES ET DE LEUR NOURRITURE. >&gt;

L'un de ces documents rappelle qu' « un tiersseulement de la population mondiale mange à safaim et selon les règles de l'hygiène. Il consomme,à lui seul, trois-quarts de la production alimen-taire du globe. Près de la moitié de la populationdu monde a faim, et la famine sévit encore de nos.jours dans de nombreuses parties du monde.

Six brochures de l'UNESCO présentent diversaspects au problème créé par l'alimentation d'unepopulation qui, selon certaines statistiques, s'ac-croîtrait tous les jours de 68. 000 âme.

teur cinématographique et un stock defilms, des dessins animés pour la plu-part, traitant de questions d'hygièneet de santé.

Lorsque les cars arriveront dans unvillage, on commencera par montrerces films au chef de district, qui enre-gistrera un commentaire en dialectelocal. Cette méthode permettra à lapopulation indigène de comprendre lescommentaires, qui auront été enregis-trés dans leur langue par l'un de leursnotables.

Après chaque projection, la visitemédicale : radiographie et analyse dusang. Les médecins de la missioncomptent radiographier cette annéeplus de cent mille personnes.

Il faudra, selon le docteur Bourrey,deux ans et demi pour visiter toutela région, à la cadence de quelque40. 000 km. par an. Pendant la saisondes pluies, époque à laquelle lesroutes sont impraticables, la missions'établira dans les villes pour exami-ner la population urbaine.

Les cars ont été construits spéciale-ment, selon les instructions des méde-cins ; l'un d'eux est équipé en labo-ratoire, l'autre comprend deux cham-bres pour le personnel de la mission.

Savoir lire... et vivre

LE car-clinique comprend deux piè-ces principales : salle d'examenradiologique et salle de consul-

tation. Il comprend également unetable d'opération pour les cas urgentsbien que la chirurgie n'entre pas dansle cadre de la mission.

Le deuxième car est aménagécomme une petite maison sur roues :dans l'une des pièces, deux couchettes,un poêle électrique, un frigidaire, unedouche et des armoires. Il y a égale-ment une chambre noire pour le dé-veloppement des clichés radiologiqueset un générateur de 10 kilowatts.

Quatre parois isolantes permettrontau personnel de la mission de tra-vailler à l'aise, quelle que soit la cha-leur qui atteint parfois dans ces ré-gions 46 degrés centigrade.

Chaque car comporte, à l'avant, une<&lt; impériale t, pouvant contenir quatrepersonnes assises ou deux personnescouchées.

Pendant les arrêts, on étendraentre les deux cars une tente qui ser-vira de salle d'attente.

c : Notre mission actuelle, a déclaréle docteur Bourrey, n'englobe que leseul territoire du Niger. Nous espé-rons cependant que d'autres pays afri-cains suivront bientôt notre exemple.

c : notre campagne s'inspire desmêmes principes qui sont à la base duprogramme de culture populaire pré-conisé par l'UNESCO : il imported'enseigner l'hygiène et la santé aumême titre que le calcul ou l'écriture. :.

Un des tout premiers objectifs de la Missionest d'enrayer les progrès de la tuberculosedans le Niger français. Le car-clinique adonc été équipé d'un appareil de radio-graphie ultra-moderne. C'est dans l'autrecar, où une chambre noire a été aménagéeà cette non, que les clichés seront développés

(ci-dessous).

ainsi qu'à celui de l'équipement d'unlaboratoire radiologique et d'une sallede consultation.

Dirigée par le docteur Claude Vigan,cette mission radiologique a quittéParis en avril pour passer deux ans etdemi sur les routes et dans la broussedu Niger. Elle arrivera à pied d'oeu-vre fin mai ou début juin.

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LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 12

La Bolivie et le Pérou

créent dans les Andes

CULTURELLE"POUR LES DESCENDANTS DES INCAS

Sur les hauts plateaux de laCordillère des Andes, laville de Cuzco, qui vientd'être victime d'un désas-

treux séisme, garde encore lestraces de l'empire des Incasdont eUe fut la capitale. Toutautour de la ville, ce ne sontpas seulement les ruines destemples qui témoignent decette civilisation disparue ;d'autres vestiges, plus modes-tes, mais peut-être plus signi-ficatifs-terrasses de cultu-res, travaux d'irrigation-montrent à quel degré d'ac-complissement elle était par-venue.

Sur ces haute. s terres, main-tenant désolées, vivent dansune misère profonde les des-cendants des Incas. Ils consti-tuent un groupe ethnique im-portant puisqu'ils représentent46 % de la population duPérou.

Mais la gloire et la richessede l'empire des Incas n'estplus qu'un souvenir. Analpha-bètes pour la plupart, ignorantles rudiments des connais-sance3 les plus élémentaires, lesdescendants des Incas ont ou-blié les arts de leurs ancêtreset n'ont pas acquis les techni-ques modernes qui pourraientles aider à vivre décemment.Aussi bien cet état d'abandondans lequel ils se trouventpose-t-il des problèmes qui neconcernent pas seulement leurpropre dignité. Dans un pays

mières réalisations ont déjàété accomplies.

Le problème consistait d'a-bord à améliorer le systèmescolaire. En effet, on constateque dans certaines régions duPérou, comme celle de Cuzcopar exemple, 88 % des enfantsne fréquentent pas l'école.Cette situation a pour pre-mière cause la grande disper-sion des communautés et lemanque de voies de communi-cation. Mais certaines imper-fections propres à l'organisa-tion scolaire elle-méme l'ag-gravent encore : insuffisance

et de la conservation du sol,hygiène et organisation sani-taire, et de l'espagnol. Ces spé-cialistes sont formés au coursde stages d'études organisésen commun par les gouverne-ments du Pérou et de la Boli-vie, avec le concours du Ser-vice de Coopération Interamé-ricain de Production Alimen-taire. Leur rôle consiste d'a-bord à construire réellementces NOYAUX SCOLAIRESpâtis selon les procédés en usa-ge dans ces régions, couvertsen chaume mais largement ou-verts à l'air et au soleil, ces lo-

caux sont en premier lieu desécoles. Mais, outre leur rôled'instituteur, chacun des mem-bres de l'équipe a pour tâchede surveiller tous les établisse-ments scolaires situés dans larégion au centre de laquelle le<&lt; noyau s a été établi. De lessurveiller, mais surtout dechercher à les transformer.

Il est évident que la seuleéducation des enfants ne peutsuffire à modifier les condi-tions de vie d'un si grandnombre d'individus. Aussil'éducation des adultes entre-t-elle pour une grande partdans la tâche des NOYAUXSCOLAIRES et des éducateursqui leur sont affectés. Et ceciparticulièrement en ce quiconcerne la conservation dusol et l'enseignement destechniques agricoles et domes-tiques.

Il faudrait beaucoup deplace pour exposer tous lesobstacles que ces pionniersrencontrent sur leur chemin.Des obstacles naturels d'a-bord : on imagine mal le tra-vail épuisant que représententdes inspections scolaires dansun pays démuni de routes ; oùil faut se déplacer à cheval ouà pied pour atteindre des vil-lages dont beaucoup sont si-tués entre 2. 000 et 4. 000 mètresd'altitude.

Mais bientôt, en Bolivie etau Pérou, édifiés en commun,de nouveaux NOYAUX SCO-LAIRES donneront aux In-diens une chance de sortir dela misère où, depuis plusieurssiècles, l'histoire les a réduits.L'Amérique du Sud arriveraainsi à se donner une richesse

joue, seule, elle peut acquérir,puisque, seule, elle peut réunirles caractères de deux desplus anciennes et des plusdifférentes civilisations dumonde.

... <&lt; D'autres ruines encore, ces terrasses plantées d'arbres, étagées surle flanc des montagnes, ces ingénieux systèmes d'irrigation, nous mon-trent à quelle haute civilisation les Incas étaient parvenus. >&gt; Parmi cesétonnants monuments de leur grandeur, les Incas n'en ont peut-êtrelaissés aucun qui soit plus saisissant que cette ville de Machupicchu(ci-dessus), qui domine de ses jardins suspendus et de ses forteressesune des vallées les plus profondes de la Cordillère des Andes. Les gou-vernements du Pérou et de la Bolivie s'efforcent, aujourd'hui, de venir enaide aux descendants de ces prestigieux Indiens, et de leur donner unechance de sortir de la misère où, depuis plusieurs siècles, l'histoire les

a réduits.

comme le Pérou, où 64 % de lapopuiation est exclusivementoccupée à des travaux agrico-les, la plupart des produitsalimentaires doivent néan-moins être importés.

Or, il est évident que l'étatd'abaissement où vivent beau-coup d'Indiens de l'Amériquedu Sud est dû à des circons-tances historiques aujourd'huidépassées. Les réalisations ac-complies par leurs ancêtresprouvent les dons et les capa-cités de leur race. Ce qui im-porte donc, c'est de les mettreà même de réaliser ce dont ilssont capables. Pour y parvenir,il faut d'abord les instruire,leur apprendre d'abord à lire,puis à cultiver leur sol, à sesoigner, à se nourrir.

Un tel effort vient d'être en-trepris d'une façon particuliè-rement intéressante par le Pé-rou et la Bolivie. Se trouvanten présence de problèmesidentiques, ils ont décidé deles résoudre ensemble. Les mi-nistères de l'Education, desAffaires sociales et de l'Agri-culture des deux pays, avecl'aide du Service de Coopéra-tion Interaméricain de Pro-duction Alimentaire, ont misau point un programme d'édu-cation de base dont les pre-

et inconfort d's locaux scolai-res, mauvaise préparation desmaîtres dont la plupart ensei-gnent en espagnol alors que lesenfants indiens ignorent cettelangue et ne parlent que leurspropres idiomes : le Quecha étl'Aimara.

La première et la plus im-portante mesure qui a marquéle début de cette campagne aété la création de NOYAUXSCOLAIRES. Un personnelspécialement formé leur est af-fecté. Il est constitué par desinstituteurs parlant les idio-mes des aborigènes et connais-sant bien leurs conditions devie. Sous les ordres d'un di-recteur, chaque « noyau comporte une équipe d'éduca-teurs spécialisés dans des dis-ciplines diverses : enseigne-ment des techniques agricoles

Clnnio

IL y CIl juste un an aujourd'hui... Il y acent ans... Il y a mille ans...)) Chaquejour de cannée, un anniversaire, une

/ête/am. familiale ou publique confirment liaprofonde vérité de cette pensée d'AugusteCotn-ts : « Avant d'être Oooptration, laSociété est commémoration.)) Il faut pour-tant choisir. Choix arbitraire : aux quel-ques dates que nous proposons pour Juin,sixième mois du Calendrier Grégorien, lelecteur ajoutera d'autres fêtes : il médi-tera sur d'autres expériences.

PIONNIERS DE LA RADIO

Parmi la foule des < inventeurs * de la radio,obscurs ou illustres, tous objet. s de quelquefierté nationale, le calendrier invite aujour-d'hui à célébrer la mémoire d'un Allemand etd'un Russe. Le premier, Karl Ferdinand Braun,naquit à Fuira, le 6 juin 1850. Ses recherchessur les rayons cathodiques et les problèmesgénéraux de la T. S. F. lui valurent en 1909, enmême temps que Marconi, le prix Nobel dephysique. Quant à Alexandre Stépanovitch Po-pov, 1l nt, au mois de juin 1900, une communi-cation très remarquée au Congrès de l'Electrl-cité de Paris : 1l y relatait ses expériences surl'application du récepteur radio-électrique à lamétéorologie, et faisait état d'une de ses in-ventions : l'antenne de radio.

CHARLES DICKENS

Le 9 juin 1870, CharlesDickens mourut subitement,épuisé <1e fatigue. à l'âge decinquante-huit ans. On l'en-terra dans lie. coin despoètes Þ, à 1'IIIbbaye deWestminster. n laissait untestament pour recomman-der son âme à iD1eu et, à lamiséricorde de Jésus-Christ.et abandonner son oeuvre aujugement de la postérité. SiG. K. Chesterton peut re-présenter cette postérité, lejugement est tavoraMe.. L'importance de [) Ickens est celle d'unegrande page de l'histoire humaine... flamme nued'un génie purement naturel... qui Jette unelumière toute neuve, celle du moins desombres fantastiques qu'elle arrache aux chosesles plus communes...

LE PREMIER INSTITUT D'ÉGYPTE

Peu d'organes accomplirent, en si peu detemps, une si grande oeuvre culturelle, quel'institut créé au moment de l'expédition fran-çaise de 1798 en Egypte, et qui dut fermer sesportes, lorsque, le 15 Juin 1800, Kléber aban-donné par Bonaparte fut assassiné. Savants, in-génieurs, administrateurs et militaires se lan-cèrent à la découverte d'une civilisation ou-bllée : Ils étudièrent aussi les institutions etles moeurs de l'Egypte moderne, è laquelle Ilsfirent en échange connaître les leurs en luiapportant l'imprimerie. Mais le plus beau ré-sultat de l'expédition fut sans doute la dé-couverte de lia. pierre de Rosette >, dont les

inscriptions trilingues allaient permettre à Jean-François Champollion de déchitIrer enfin lestextes hiéroglyphiques et de ressusciter, aprèsvingt siècles, toute la littérature égyptienne.

! VAN VASOV

Poète, dramaturge et romancier, Ivan Vasov,né le 27 juin 1850, voulut être <&lt; la voix quidonnerait au sentiment bulgare une expressionartistique.. n y réussit pleinement de sonvivant ; et aujourd'hui 11 reste dans son paysun des écrivains les plus populaires. L'oeuvrede cet homme si pleinement dévoué à sa patriene soutIre d'aucun nationalisme. Lorsque Vasovécrivit un grand poème d'hommages à Goethe.à Hugo, à Byron, à SchiUer, à He1n. eut à Léo-pardi, 11 voulait montrer qu'aucune nation n'ale droit de se dire libre, si elle n'accepte lesliens qui l'unissent la culture universelle.Après les guerres balkaniques, au cours des-quelles 11 avait fait de sa poésie un arsenal depatriotisme enthousiaste, 11 se hâta de charterla paix : c Ni la mort, ni la tombe, ni le mas-sacre ne font vivre les nations... *

ANTOINE DE SAINT-EXUPRY

Il était né 10 29 juin 1900. Il a disparu enmission aérienne. le 31 juillet 1944, Ce poètede l'avion ne s'était pas donné, pour elles-mêmes, à l'aviation ni à la littérature ; il avaitvu en elles des moyens privilégiés de servirl'homme. Elles n'épuisaient pas les ressourcesde sa. personnalité : 11 faut mentionner ses re-cherches dans le domaine du radio-guidage, dela sécurité de vol et des propulseurs à réaction,et ajouter que Saint-Exupéry excellait enmusique comme en mathématiques. <&lt; Cita-delle * son livre posthume, rayonne un opti-misme grave qui exige de l'homme un engage-ment sans retour : 11 n'y a, selon Saint-Exupéry,de salut que dans la restauration du sens de laresponsabilité collective et du sacrifice. Et cesacrlftce ne peut être exigé qu'au nom del'homme et de sa dignité.

LE PREMIER COLLGE FMININDE MÉDECINE

C'est l'Etat de Pennsylvanie qui eut l'hon-neur, voilà juste un siècle, de promulguer laloi qui devait fonder la première école pourles études médicales des folles.. Le NewYork Trimes. écrivait à ce propos : c On affirmeque miss Elizabeth Blackwell. qui a reçu legrade de docteur en médecine et a poursuividepuis ses études à Parls, sera candidate à lachaire de chirurgie. C'est là le premier collègeféminin de médecine qui ait jamais été fondé,et 11 est permis de voir dans cet événement unintéressant signe des temps... t

DES"CENTRES DE RENAISSANCE

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NOUS POUVONS TOUS FAIRE QUELQUE

CINQ jeunes gens partiront de Bordeaux en mai pour accomplir le tour du mondesur un « catamaran u de 14 mètres 50, bateau à double coque en tôle d'acier, dontla construction s'inspire des antiques double-pirogues polynésiennes d'il y a plus

de 2. 000 ans. Tous les cinq travaillent pour la science. Ils ne reviendront que dans cinqans de ce voyage à bord de leur trois-mâts, le <&lt; Copula : Þ.

Ils espèrent, au cours de ces années, arriver à démontrer que nous pouvons touscontribuer aux progrès de la science. Car dans la vie de tous les jours, ces voyageurssont respectivement commerçant, sculpteur, ingénieur, architecte et technicien dufilm. En dehors de l'ingé-

Page 13-LE COURRIER DE L'UNESCO

nieur, tous sont des scienti-fiques amateurs. Et les voicisoudain devenus pour lessavants d'estimables collè-gues.

Ils vont faire des recher-ches pour plusieurs institu-tions scientifiques françaisesqui les ont brièvement misau courant des servicesqu'ils pouvaient rendre etles ont pourvus d'instru-ments simples. Ils vonts'instruire eux-mêmes etrecueillir en même tempsdes renseignements utilespour les savants.

Voici un passage de leursinstructions :

( Le bateau caréné dans cesconditions, l'équipage seratenu :

de noter sa route et sesdifférentes vitesses de marche,

- de mesurer la températurede l'eau de nær en surface tousles jours,

et de noter les escales etles diurées de stationnementdans les ports, et d'indiquer lesconditions (à sec, échoué, àHot))).

par

Maurice GOLDSMITH

Département des SciencesNaturel de l'UNESCO

Francs-tireursde la Science

BCEN qu'amateurs. s'ils pro-cèdent avec application, ilsagiront en savants et iln'est pas impossible qu'ils

fassent des découvertes. Ils ontde nombreux prédécesseurs :Isaac Newton était un simplefonctionnaire ; Leeuwenhoek,le père de la microscopie, étaitun commerçant hollandais ;Benjamin Frankiin, un impri-meur ; Christian Sprengler, quifut des premiers à étudier lafécondation chez les insectes,était ministre ; Hershel étaitorganiste ; Joseph Priestleyétait un « gentleman-farmer >&gt; ;Gregor Mendel, pionnier de lagénétique, était moine ; etHenri Fabre, le grand investi-gateur du monde des insectes,était instituteur dans une pe-tite ville de France.

De même, la <&lt; British RoyalSociety ? qui connaît aujour-d'hui une renommée mondiale,est née des efforts d'un grouped'amateurs. Au Xi !' et auXIX'siècles, seul l'amateurpouvait s'adonner à la science,car la science était l'apanagedes désoeuvrés, l'activité réser-vée aux nobles. C'est là ce quia contribué en grande partie àcréer la légende selon laquellele savant est un être à part,un faiseur de miracles, vivantdans un monde mystérieux.

Cette vue erropée a été ren-forcée en notre siècle par lespuissantes machines que néces-sitent la plupart des recher-ches ; comme le microscopeélectronique et le spectomètre,l'isotope radio-actif et le cyclo-tron. Il est de fait que larecherche scientifique demandede nos jours un appareillageimr : ; o. rtant et que notre époqueest celle du travailleur scien-tifique organisé. Ce n'est quedepuis la première guerre mon-diale qu'un nombre considéra-ble de techniciens gagnent leurvie en travaillant dans deslaboratoires de recherches.Mais l'amateur doit encoreapporter sa contribution, sansavoir besoin pour cela d'unéquipement plus compliqué que

<&lt;CINQ'AMATEURS'EN BATEAU >&gt;.-Sur ce catcuncuan à doublecoque, cinq jeunes gens s'apprêtent à quitter, ces jours-ci. le port deBordeaux, pour un voyage de cinq ans autour du monde. Ces navigua.teur. sont aussi des dilettantes éclairés de la science, et il. entendentprofiter de leur voyage pour faire un certain nombre d'observations dont1. programme CI été fixe, à leur demande, par diverses institutions scien-

tifiques françaises.

celui du Dr. Wollaston, legrand chimiste et physicienqui fut président de la « RoyalSociety)) en, 1820. Dans unlivre charmant, « Discovery a,Sir Richard Gregory nousraconte comment un savantétranger vint voir Wollastonet lui demanda à visiter son

M. Pascal ayant quitté fort jeune l'estude des mathé-matiques, de la physique et des autres sciences profanes...,il commença vers la trentième année de son âge à s'ap-pliquer à des choses plus sérieuses et. plus relevées...(Le <c Pensées a, préface à l'édition de 1670.)

irais les organisateurs de l'Ex-position ont voulu faire davan-tage. Autour de chacune des in-ventions de Pascal, de nombreusessalles développent un panoramades découvertes et des techniquesmodernes qui peuvent légttime-

calculer électroniques modernesne fait qu'ajouter à la gloire del'inventeur de la c machine arith-métique >&gt;.

L'exposition du Palais de laDécouverte apporte un hommagesilencieux aux aspects purement

TELLE était l'opinion que sefaisaient sur l'étude desmathématiques et des autres

sciences profanes >&gt;, huit ansaprès la mort d'un de ces hom-mes qui, dans le monde, furent àla fois savants et philosophes, laplupart des esprits cultivés.

Et, sans doute, n'est-ce pasentièrement à tort que, entretant d'images de ce prodigieuxesprit, la postérité ait surtoutretenu celle du moraliste philo-sophe de Port-Royal, qui a pudire : c Voilà bien des connais-sances que j'ai possédées ; enpuis-je nommer une qui me ren-dra plus juste, plus sage, plushumain, ou seulement pluscontent ? >&gt;

A deux pas de l'UNESCO, uneremarquSible exposition. organiséepar l'Université de Paris au c Pa-lais de la Découverte , nous lerappelle actuellement-en évo-quant l'c æuvre scientifique deBlaise Pascal et ses prolonge-ments trois siècles après . Pas-cal n'a pu aller si loin dansl'étude de la condition humaineque, parce que, dans d'autresdomaines, Il avait déjà exercéun esprit singulièrement libre etinventif.

c Il quitta fort jeune l'étudedes sciences profanes , dit lapréface de l'édition de 1670. ilest vrai. Mais 11 était aussi fortjeune lorsqu'il commença à s'in-téresser à la science, si jeunemême que son père, Etienne Pas-cal, tenta délibérément de letenir dans l'ignorance de la géo-métrie.

Un jour, pourtant, le bravehomme, c épouvante. surpritson nJa en train de démontrersur le parquet, au moyen d'unerigure grossièrement tracée auchafbon, une proposition qUI cor-respondait à la trente-deuxièmedu lU Livre d'Euclide (la. sommedes angles d'un triange égale 2angles droits).

Pascal avait 12 ans.A 16 ans, 11 écrit un. vessai sur

les Coniques"c le plUB savanttraité sur le sujet qu'on eût vudepuis l'antiquité *. n a 19 ans,lorsque-pour permettre à sonpère, intendant des taUles en Nor-mandie. de faire plus rapidementsa oomptabUlté-11 invente lac machine arithmétique"l'an-cêtre des machines à calculerélectroniques. Quatre ans plustard, à 23 ans, 11 réduit à néantun principe de physique quel'humanité tenait pour sacro-saint depuis Aristote : c na. tura.horret vaeuum x. Il démontre lesphénomènes de la pesanteur del'air. Il a même l'idée d'une en-treprise de transports en communpour les Parisiens, les carrosses acinq sols, et Paris lui doit ainsil'organisation de son premier ré-Aeau d'omnibus !...

Tout cela que l'on apprend dis-tracement a l'école, que l'on saltassez mériter à Pascal une placed'honneur dans l'histoire de lapensée scientinque, est admira-blement illustre et minutieuse-ment précisé par les nombreuxdocuments, les manuscrits pré-cieux, les machines et appareilsde l'époque qui ont été réunis au< Palais de la Découvert'.

Pascal fut le premier à faire exécuter une opération arithmétique parune machine. La machine, dont nous publions ci-dessus la photo, estune de celles dont Pascal approuva la construction. L'idée géniale dujeune savant fut de considérer que le calcul demandait, à l'intelligence.une fois seulement, le choix d'un mode d'exécution, et que le resteétait automatisme mental, et que l'on pouvait, dès lors, édifier d'autresmodes d'exécution qui puissent se prêter à des automatismes matériels.Le principe de son dispositif reste celui de la quasi totalité des

machines arithmétiques construites après lui.

ment être considérées comme desprolongements de l'oeuvre scien-tifique de celui que Voltaire aquall1ié de c fou sublima-, néun siècle trop t8t s.

Dans la préface qu'il a écriteau catalogue de l'Exposition.l'éminent savant français, Louisde Bogue. nous invite è méditersur l'étonnante fécondité spiral-tuelle de ce c génial adolescent *à la fois théoricien, penseur etexpérimentateur. c Son apport audéveloppement des mathémati-ques fut considérable-, nousrappelle-t-tl ; li lui a méritéd'être appelé l'un des pères ducalcul des probabilité. En physi-que, son oeuvre, ne fut pas moin-dre, car ce fut lui qui constituaen une science cohérente les con-naissances de son temps surl'hydrostatique..., et qui, pourvérifier ses idées sur l'existencede la pression atmosphérique,effectua, avec des moyens rudi-mentaires, des expériences qui.de nos jours, ne peuvent qu'ex-citer la plus vive admiration...La complexité des machines à

matériels de l'oeuvre de Pascal, enmontrant les derniers perfection-nements dans les domalnes destransports urbains, de la météo-rologie, des casques de scaphan-driers, des appareils de sauvetagecontre l'asphyxie, des freinshydrauliques, des lampes deradio, des cabines d'avion à pres-sion constante et de nombreuxobjets qui, tous, doivent quelquechose à ce penseur du XVII''siècle. Citons, encore une fois,Louis de Broglie : < Ce pen-seur, d'une si émouvante har-diesse, a été, avant tout, un grandsavant. Je dis < avant tout *.car la formation scientifique dePascal et les qualités d'esprit ex-ceptionnelles, dont Il fit preuvedans ses recherches de mathéma-tiques et de physique peuventseules expliquer le reste de sonoeuvra. Sans elles, il n'eût pus'élever aussi haut dans ses médi-tatlons : à chaque page des< Pensées * on sent l'homme quia longuement réfiéchl aux pro-priétés des nombres et aux loisde la Nature. a

laboratoire. <&lt; (Certainement)),répondit Wollaston, et ilsonna. <&lt;John, dit-il à sonvalet, apportez mon labora-toire. » Sur quoi, John sortit etrevint quelques minutes plustard avec l'équipement deWollaston sur un plateau.

Ii Et même les enfants ontleur rôle ?. nous dit BenjaminFranklin. <&lt; Une grande partie.de la science entre dans lescapacités de tous, même desenfants. Il faut observer soi-gneusement tes objets quenous offre la nature et admi-rer leurs beautés... Je penseque même les enfants sontcapables d'étudier la nature,car ils ont des yeux et nemanquent pas de curiosité ; ilsposent des questions et aimentqu'on leur explique les choses ;nous n'avons qu'à éveilleret à conserver en eux le désird'apprendre et de savoir, quiest naturel à toute l'humanité.De plus, cette étude-si ondoit la nommer <&lt; étude))-est plaisante au lieu d'êtrepénible et ennuyeuse et peutmême tenir lieu de récréation.Il est difficile d'imaginer toutce dont les enfants sont capa-bles si on leur donne toutes lesoccasions de s'instruire, qu'ilsnous fournissent d'ailleurs eux-mêmes. Un jardin, la campa-gne, les plantes, sont autantde livres qui leur sont ouverts,mais il faut leur enseigner à leslire, et les habituer à le faire, a

.. La chose la mieux

partagée du monde ?..."

E révérend J.-G. Wood.pasteur anglais amateurd'histoire naturelle"fit en

1861 une déclaration en-core valable dé nos jours :( Si un esprit observateur semettait au travail et entrepre-nait simplement l'étude de laplante la plus commune, ou del'insecte le plus familier, il estsans aucun doute qu'au bout dequelques années de travailpatient, ! il donnerait à lascience une oeuvre des plusprécieuses.

M. Edmond W. Sinnot, an-cien président de I' « AmericanAssociation for the Advance-ment lof Science ? appuyavigoureusement cette déclara-tin, en décembre dernier :<&lt;Nous oublions parfois lesvastes domaines où l'on pour-rait découvrir des-faits et desprincipes d'une grande valeurscientifique avec des instru-ments et des techniques à laportée du profane'<&lt; intelli-gent s.

<&lt; En voici une liste incom-plète parce que trop longuepour qu'on puissse la donneren entier ici : la distributionexacte des espèces animales etvégétales, les années de florai-son, l'âge des arbres d'après lescouches annuelles de leurtronc ; l'inconstance des espè-ces sauvages, le recensementdes oiseaux et leurs migra-tions, l'étude des tourbes, lacollection et l'identificationdes fossiles, la distribution desdifférents minéraux, la météo-rologie, l'enregistrement desmétéores et la liste des étoilesvariables ; le cinéma accéléréou ralenti, les problèmes de latransmission radiophonique...L'observation intelligente est àla base de toute recherche etles champs de recherche sontpresque illimités. >&gt;

Les machines à calculer électroniques, comme la Mark III de l'Universitéde Harvard (ci-dessus), rappellent d'énormes postes de T. S. F, extrême-ment compliqués : elles ont une a mémoire magnétique bu qui se présentesous la forme de cylindres d'aluminium en notation très rapide. Ellespeuvent réaliser des opérations qui dépassent les capacités humaines :l'une d'elles a résolu en 103 heures un problème dont un être humain

aurait mis 100 ans à trouver la solution. (Photo rime Magazine.)

! MSE POUR LA-S-

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LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 14

Au coeur des Landes brûlées unvillage va renaître. Des volon-taires des chantiers interna-

tionaux iront cet été à Saugnac-et-Muret aider la population locale àreconstruire ses foyers détruits.

Saugnac-et-Muret, qui comptaitnaguère 1. 800 habitants, s'est rapide-ment dépeuplé depuis les incendiesdes dernières années. On l'a choisipour site du plus grand chantier devolontaires qui ait jamais été consti-tué. Des jeunes gens de tous les paysvont s'y réunir pour reconstruire lesmaisons détruites, les fermes, lesroutes, pour travailler le sol brûlé,pour faire de Saugnac un villagemodèle.

A l'origine de ce projet, entreprissous les auspices de la CommissionNationale Française pour l'UNESCO,avec l'appui de l'UNESCO, et financépar le Rotary Internationale, il y aJean Guichot, Landais dynamique,aux cheveux noirs bouclés et auvisage buriné par le vent. Agé de24 ans, il dirige toutes les entreprisesprogressistes de son village et lesyeux de milliers de Landais sontfixés sur lui.

<&lt; Plus me plaît le séjour

qu'ont bâti mes aïeux... >&gt;

C'TEST Jean Guichot qui, par sonexemple personnel donna l'im-pulsion à la renaissance de

Saugnac. S'il était resté à Agen aulieu de retourner au village chez sagrand-mère, s'il avait continué sesétudes de médecine comme son pèreet son grand-père, le village desLandes serait resté inconnu du restedu monde et aurait sombré peu àpeu dans l'abandon et les ruines.

Mais en 1942, Guichot et sa familleretournèrent dans la ferme ances-trale. Cette année-là, l'incendie ra-vagea le village, puis de nouveaul'année suivante. Des milliers de pinsfurent détruits, des centaines d'hec-tares dévastés, et en même temps setrouvaient cruellement touchées denombreuses familles dont la récoltede la résine constituait le principalgagne-pain. Devant lu destruction deleurs foyers et de leurs terres, lespaysans partaient vers la ville à larecherche d'une vie nouvelle.

Parcourant à cheval les terresbrûlées, le jeune Guichot cherchaitsans cesse des solutions au problème.Il décida que, pour mettre fin auxincendies, ses compatriotes devaientrecourir aux méthodes de leurs an-cêtres. Il fallait, pensait-il, consacrerà la culture environ 20 % des terres,faire davantage d'élevage (car lesmoutons broutent la dangereusebroussaille des sous-bois), espacerles arbres et construire des pare-feu.

L'an dernier, de vastes étenduesdes Landes furent à nouveau rava-gées par de terribles incendies etJean Guichot qui, avec ses compa-triotes, passa trois semaines à com-battre le feu, décida que l'heure étaitvenue de mettre ses projets à exécu-tion. Il réunit la population du vil-lage et, avec le concours des autoritéslocales, réussit à convaincre les pro-priétaires de la nécessité de formerune coopérative, de mettre les res-sources en commun pour une périodede cinquante ans, et de travaillerensemble selon un plan. On tombad'accord. La coopérative achetad'autres terres aux environs de Sau-gnac, fit le plan des terres à cultiveret des régions à reboiser.

Pour s'assurer le concours de lajeunesse on fonda un Foyer rural. Cecentre culturel compte aujourd'hui60 membres. Mais pour les 650 ha-bitants de Saugnac, la tâche était, etreste encore immense. Avant d'ense-mencer les champs, ou même deplanter des arbres, il faut défricher,désoueher et restaurer le sol. Il fautfaire des routes, réparer les fermes,les maisons détruites, et construireun centre pour la jeunesse.

Bans le cadre du Pro-

gramme f r a n ç ais deReconstruction.

JEAN GUICHET a soumis son projetau Département de la Recons-truction de l'UNESCO et à la

Commission nationale française.<&lt;Avec le concours de la jeùnesseinternationale, a-t-il dit, nous pour-rons accomplir notre tâche beaucoupplus rapidement. Vous pouvez nousaider considérablement en nous ert-voyant des volontaires et des fondset en nous dotant de facilités cultu-relles. >

Le projet a été présenté à la troi-sième conférence des organisateursde Chantiers de volontaires réunie lemois dernier à l'UNESCO. Le Comitéde Coordination, créé par l'UNESCO,a proposé que toutes les organisa-tions participent à cette entrepriseet la motion a été acceptée avecenthousiasme, à l'unanimité. Cesprojets ont non seulement le méritede s'inscrire dans le cadre du pro-gramme de reconstruction mis aupoint par les autorités françaises ;ils ouvrent, en outre, d'intéressantes

perspectives pour le développementdes Landes dans les domaines aux-quels s'intéresse l'UNESCO. Le campde cet été est conçu comme la pre-mière étape d'une vaste campagne derelèvement qui utilisera les <&lt; biblio-bus , les expositions scientifiques etdes films éducatifs.

'Les modalités d'exécution sont en-core à l'étude mais d'ores et déjà ila été décidé d'organiser cet été àSaugnac trois chantiers de volon-taires. Trois groupements français :Jeunesse et Reconstruction, PaxRomana et le Service Civil Interna-tional, se sont offerts pour organiserces camps. D'autres groupes commele Comité des Quakers américains, laFédération Internationale des Au-berges de Jeunesse, des associationsd'étudiants anglais, danois, suédois,suisses et allemands y enverront desvolontaires.

Jean Guichot qui vint à Paris audébut de mai pour soumettre sonprojet aux organisateurs, est rentré àSaugnac heureux et rassuré. La vierenaîtra bientôt dans son village, oùen cinq ou six langues vont retentirde jeunes voix. L'espoir revit dansles Landes.

M. KENNETH HOLLAND

qui était jusqu'ici délégué permanent des Etats-Unis

auprès de l'UNESCO, est nommé PRÉSIDENT

DE L'INSTITUE INTERNATIONAL DE L'éDUCATION

Autorité internationale en matière d'éducation, M. Kenneth Holland vient dequitter le poste de délégué permanent des Etats-Unis auprès de l'UNESCO qu'iloccupait à Paris depuis février 1948, pour accepter la présidence de l'Institut

International de l'Education. Il prendra ses fonctions à New-York à partir dejuillet prochain.

Avant de quitter l'UNESCO, M. Holland, dans l'interview qu'il a accordée au« Courrier ?. a tenu à adresser un message d'encouragement à tous les collabora-teurs de l'Organisation : « Il faudra peut-être de nombreuses années pour menerà bien la tâche de l'UNESCO ; mais les buts de l'Organisation, tels qu'ils ont étédéfinis dans la Constitution élaborée à Londres en 1945, sont touiours valables etdignes d'être poursuivis par les Etats membres, les organisations non gouvernemen-tales et par ceux qui se consacrent à la paix par la compréhension internationale. ?

« (Depuis 1945, a déclaré M. Hol-land, j'ai vu le nombre des Etatsmembres croître de 39 à 55. J'aivu l'Organisation s'enrichir d'expé-rience, j'ai vu des hommes et desfemmes de pays différents travaillerensemble aux mêmes problèmes, s

Parlant ensuite de l'avenir, M. Hol-land a déclaré qu'il ne quittait pascomplètement l'UNESCO puisque sesnouvelles fonctions lui permettraientde collaborer au programme del'Organisation en organisant deséchanges de personnes et en s'occu-pant des boursiers de l'UNESCO auxEtats-Unis.

Lors d'une récente réunion àWashingïon de la Commission Na-tionale des Etats-Unis, M. Holland ainsisté sur l'importance d'un examen

et d'une révision du programme del'UNESCO.

Estimant qu'il devenait nécessaire,après quatre ans de travail, de revoirle programme et les objectifs del'Organisation, la Commission Natio-nale américaine avait choisi commethème de discussion « Nouveauxregards sur l'UNESCO, ses méthodes,sa portée, son influence >&gt;, en insis-tant en particulier sur les projetsintéressant l'Organisation dans sonensemble et destinés à coordonnerles travaux entrepris dans tous lesdomaines par les différents services.

La Commission a cité commeexemples de ces nouvelles méthodesde travail la mise en oeuvre du pro-gramme d'assistance technique au-

quel coopéreront tous les services del'Organisation, grâce à l'action d'unservice de coordination. Deux projetsont été examinés par la Commission :

1) un programme d'action plusétendu pour l'Allemagne, et

2) un programme plus étendu dansle domaine des Droits de l'Homme.

M. Holland, qui a assisté à toutesles Conférences Générale del'UNESCO depuis sa création, a dé-*claré qu'il garderait un excellent sou-venir des amitiés qu'il s'était faitesparmi les délégués et au sein duSecrétariat. Avant de prendre sesnouvelles fonctions à l'Institut Inter-national d'Education, il se rendra àFlorence pour assister à la cinquièmeConférence Générale de l'UNESCO.

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Ptge) 15-LE COURRIER DE L'UNESCO

"lA ROUTE DE, IURVANDI','

La mission éducative du cinéma indiens,

LORSQUE la nouvelle route vint relier Kurvandi au monde extérieur, elle fit bienplus que modifier le paysage. Elle provoqua d'innombrables transformations dansles us et coutumes de ce petit village indien, où la vie n'avait pour ainsi dire

pas changé depuis des siècles. Les gens de Kurvandi vinrent bientôt à comprendrel'importance de cette route. Mais non pas ceux des autres villages.

Enseigner le sens de ces changements à des millions de paysans, tel est l'un desbuts principaux que s'est fixé le gouvernement indien. La tâche est urgente, certes,mais combien difficile. Il faut décider d'immenses populations à abandonner leursvieilles habitudes, coutumes et superstitions pour adopter un mode de vie mieux adaptéà notre époque. Parmi les méthodes qu'utilise le gouvernement de l'Inde pour résoudrece problème, il convient deciter les projections de do-cumentaires éducatifs-films humains et très sim-ples, d'un rythme plus lentque les films ordinaires,adaptés au goût et auxbesoins des populationsrurales.

C'est une équipe des ser-vices cinématographiquesdes Nations Unies, équipedirigée par M. Paul Zils, quia tourné pour le gouverne-ment de l'Inde le film inti-tulé <&lt; La Route de Kur-vandi >&gt;. Grâce à des appa-reils mobiles montés surcamions, ce documentairepourra être projeté dansd'innombrables villages. Laprésentation des images etle commentaire ont étéconçus de manière à con-vaincre des gens simples del'importance pratique de lacoopération et de l'entraide.

Les paysansde Kurvandi

se font applaudirau Ille Festival

cinémato ! Jraphiqucd'Edimbourg

LES villageois ont d'ailleurscollaboré à ce film. Lors-que Zils vint avec son

équipe à Kurvandi, il demandaconseil aux villageois qui pro-posèrent certaines idées, firentcertaines suggestions qui per-mirent d'améliorer le scénarioprimitif.

Lors de sa projection autroisième festival du film do-cumentaire à Edimbourg, « LaRoute de Kurvandi >&gt; souleval'enthousiasme général.

Dans sa campagne d'éduca-tion rurale par le film, le gou-vernement de l'Inde distribueégalement un autre documen-taire tourné par l'équipe deZils : ( A Tiny Thing BringsDeath x (Un insecte apporte lamort). Ce film, qui traite desdangers du paludisme, illustre,par le truchement d'une sim-ple histoire villageoise, lescauses de cette maladie et lesmoyens de s'en prémunir. Ici,point de dessins ni de graphi-ques comme dans la plupartdes films scientifiques.

Mais la plupart des bandessont tournées pour le gouver-nement de l'Inde par uneéquipe de la Direction du Ci-néma au Ministère de l'Infor-mation et de la Radio, quedirige M. Bhavnani, l'une despersonnalités les plus en vuede l'industrie cinématographi-que indienne. Produits enquatre versions : hindoustani,gujerati. bengali et tamis. ces

films traitent de divers pro-blèmes sociaux et économi-ques.

Le stockage des réserves ali-mentaires est le sujet d'unfilm intitulé'< War on Waste (Lutte contre le gaspillage). Ilsouligne la nécessité de préser-

contre les serpents, tandis que( Notre Constitution n faitl'historique de la Constitutionde l'Inde et explique en ter-mes simples la portée de cedocument.

La Direction du Cinémaindien produit, outre tes docu-

Cette photo ut tirée du film c L'Enfant >&gt;, l'un des documentairestournés par les services cinématographiques des Nations Unies pouraider l'Inde dans l'exécution de son programme d'assistance sociale.Dans ce film, l'on assiste à l'organisation d'une garderie pour lesenfants des mères qui sont éloignée. s de leurs foyers par les travauxdes champs. Devi, un <&lt; volontaire s de l'Assistance sociale indienne,que l'on voit ci-dessus en train de recueillir de. dons pour la garderie.s'est également donné pour but de convaincre les villageois que laseule protection efficace contre la variole est la vaccination des enfants.

ver les denrées alimentairesafin d'éviter une perte an-nuelle de plus de deux mil-lions de tonnes de céréales,permettant ainsi au gouverne-ment de réduire ses importa-tions. Ce documentaire illustreles méthodes les plus moder-nes pour la conservation et lestockage des aliments, ainsique des méthodes plus simplesà la portée de tous les villa-geois.

Certains de ces films per-mettront aux paysans indiensd'acquérir des notions de lagéographie et des coutumesdes autres pays d'Asie ; telssont « Ceytan, ! te enchantée))et ( Le Pays de Boudha o.

Les sujets de ces films sonttrès différents les uns desautres : un documentairecomme « Fright and Preju-dice o (La peur et les préju-gés) a pour but d'informer lapopulation des nouvelles mé-thodes scientifiques employées

mentaires proprement éduca-tifs, des actualités, un journalparlé, des documentaires d'in-térêt général, tandis qu'unecinquième équipe tourne desfilms réservés à l'exportationet destinés à faire connaîtrel'Inde dans le reste du monde.Sa production cinématographi-que est extrêmement vaste, etbien que la plupart de sesfilms ne soient pas destinés àl'exportation, l'Inde est, aprèsles Etats-Unis, le plus grandproducteur de longs métragesdu monde.

La plupart des documen-taires produits par l'LD. F.sont d'une durée d'environ dixminutes. Chaque cinéma in-dien est tenu d'inclure aumoins un documentaire danschaque programme. Il y aactuellement en Inde 2. 060 ci-némas et 900 cinémas mobiles.Il y a èi1 moyenne 1. 600. 000spectateurs quotidiens et plusde 600, 000, 000 tous les ans.

Dans usa des documentaires produits par les Nations Uniesl <&lt; La Com-munauté B. des villageois indiens enseignent par l'exemple la nécessitéde la coopération et de l'entraide entre les membres d'une même nom-munauté. On les voit ici procédant à un nettoyage à fond d. leur.

maisons et du Til-lage tout entier.

M. Paul Zils, (ci-contre, à gauche),a dirigé la produc-tion. de trois docu-mentaires que 1..services cinémato-graphiques desNations Unies onttournés dans ledistrict de Satara.au sud-est deBomhay :'. LaMère a, te L'En-fant >&gt; et. LaCommunauté ?.Dans les villagesde ce district, il atrouvé des pay-

[stes collaborateurs.

Environ 300 productions sor-tent chaque année des 60 stu-dios indieris,-lesquels disposentde 138 plateaux et de 38 labo-ratoires. D'autre part, plu-sieurs gouvernements provin-ciaux sont sur le point decréer leurs propres servicescinématographiques.

Sans négliger le côté diver-tissement, le gouvernementconsidère que, pendant la pé-riode actuelle, la majeure par-tie de sa production devraitêtre consacrée aux films édu-catifs, et qu'ils doivent toutd'abord contribuer au succès

de ses efforts pour améliorerles conditions de vie de lapopulation. Lors d'une confé-rence nationale de professeurset d'assistantes sociales, réu-nie à la Nouvelle-Delhi, il aété décidé d'incorporer lesfilms dans les programmes desécoles et des collèges et, danscertains cas, dans les program-mes d'éducation des adultes.A cet effet, l'I. D. F. a déjàcommencé à tourner une sériede documentaires, de 15 minu-tes chacun, qui viendronts'ajouter à sa production habi-tur-1h\

LE THÉA THE..."Ce lien solide de la compréhension entre les peuples"

Il LE THEATRE DE L'AVENIR n.-Te) que le conçoit un architecte américain. M. FrankLloyd Wright, le « théâtre de l'avenir x (v. maquette ci-dessus) doit non seulement êtreparfait du point de vue de l'acoustique, mais aussi mettre en oeuvre les ressources du machi-msme le plus moderne afin de faciliter la tâche de tous ceux qui concourent à la productiondu spectacle. Le { New Théâtre o est de forme octogonale ; il n'a pas de balcon. La disposi-tion de l'amphithéâtre et de ses gradins a été conçue de façon à permettre aux spectateursde voir et d'entendre ce qui se passe sur la scène dans les meilleures conditions possibles.

T E théâtre- ce lien solide de la compréhension entre les peupLes >&gt;,comme l'a appelé J.-B. Priestley-connaît aujourd'hui une véritablerenaissance. En Europe dévastée, les théâtres se relèvent de leurs

ruines et dans le monde entier de nouveaux théâtres se créent.C'est pourquoi, comme prélude au troisième congrès de l'Institut Inter-

national du Théâtre, doit se tenir à Paris, du 19 au 21 juin prochain, uneexposition doublée d'une conférence sur l'architecture théâtrale.

Des architectes de tous les pays viendront mettre en eommunconnais-sances et techniques afin que dans chaque théâtre l'efficacité de l'acous-tique et la disposition des sièges permettent au public d'apprécier aumieux la mise en scène et le jeu des acteurs.

Au cours de cette conférence seront traitées des questions telles queles dimensions et la disposition des théâtres, l'acoustique, l'éclairage, l'uti-lisation des machines, la sécurité des locaux, etc. Des orateurs de plus dedix pays exposeront pour un public d'architectes, d'acteurs, de metteursen scène, de techniciens et de dessinateurs, leurs théories et leurs projetsen matière de construction théâtrale.

Le texte des conférences et des débats sera distribué par la suite sousforme de brochures.

L'Institut International du Théâtre a été fondé dans le but <&lt; d'encou-rager les échanges internationaux de renseignements théoriques et pra-tiques >&gt;. La Conférence de l'Architecture théâtrale vient s'inscrire dansle cadre de ce programme.

Car, pour citer encore une fois J.-B. Priestley, <&lt; ce qui compte, enpremier lieu, c'est la pièce ; celle-cri nous montre des êtres concrets, réels,avec leurs espoirs, leurs craintes, leurs doutes, leurs rêvez, et nous libè-re de nos abstractions politiques et économiques dont la plupart sontd'ailleurs périmées >&gt;.

sans qui se sont révzlés de précieux et enthousic

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LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 16

re #Diuio.. d'R. . des nø. io... u.....

L'INDONÉSIE CONSCIENTE

DE SES RESPONSABILITÉS

INTERNATIONALES

m FIN d'aider ses Etats membres à

obtenir l'assistance technique néces-saire à leur développement écono-

mique, l'Organisation des NationsUnies et ses institutions spécialisées ontassumé des responsabilités qui s'étendent àdes domaines aussi nombreux que divers.Pour exécuter cette tâche, ces organisationsont mis sur pied des services, entrepris desétudes, et, à diverses reprises, fourni lesconseils techniques qui leur étaient de-mandés.

Les Nations Unies et leurs agences spé-cialigéeg uréuarent actuellement un pro--gramme plus étendu d'assistance technique aux paysinsuffisamment développés. L'envoi à Djakarta, à lademande du gouvernement indonésien, d'une mission

composée de spécialistes des Nations Unies et de trois deses Institutions, marque le début d'exécution de ce nou-veau programme.

Sous la direction du Dr Ansgar Rosenborg, conseiller

spécial du Secrétaire général adjoint des Nations Unieschargé des affaires économiques, les membres de la mis-sion se sont entretenus le mois dernier avec les diri-

geants indonésiens afin de déterminer les domaines où lebesoin d'une assistance technique est le plus urgent.

Le représentant de l'UNESCO au sein de cette mis-sion est M. Akrawi, ancien haut fonctionnaire du Minis-tère de l'Education d'Iraq, qui collabora, entre 1945 et

L'emblème national de la Répu-blique indonésienne.

publique indique que ces problèmesfigurent au premier plan de nospréoccupations et sont intimementliés au développement économique.

<&lt; Le choix de l'Indonésie commel'un des premiers terrains d'enquêted'une mission d'assistance techniquedes Nations Unies aux pays insuffi-samment développés, est particuliè-rement heureux. La question indoné-sienne fut l'un des premiersproblèmes portés devant le conseilde Sécurité qui, par l'entremise desa Commissions des Bons Offices,continue à s'intéresser au dévelop-pement du jeune Etat à la naissance.duquel il a contribué dans une silarge mesure.

<&lt;Vous avez pu vous rendre comptepar vous-mêmes, a, poursuivi If.

M. Mohammed Hatta. Pre-mier ministre de l'Indonésie.

M. Soekarno, président dela République.

L'étendue du champ d'action ques'est fixé cette mission a été souli-gnée par le premier ministre d'Indo-nésie, M. Mohammad Hatta.

<&lt; Nous reconnaissons, a-t-il dé-claré, que la paix et la prospériténe peuvent être assurées que par unecollaboration poursuivie à l'échellemondiale.

(< Votre première tâche ici, a-t-ilpoursuivi, consiste à examiner lespossibilités de mettre cette collabo-ration en oeuvre dans le domaineéconomique. Mais la présence parmivous de spécialistes des questionsd'agriculture, d'éducation et de santé

Premier ministre, que nous avonbesoin d'une aide considérable. Pen-dant près de dix ans, de vastesrégions d'Indonésie ont été virtuelle-ment coupées de tous contacts avecle monde extérieur et ont subi, enuutre, de graves destructions. Unbesoin urgent de réhabilitation etd'assistance technique se fait sentirdans les domaines de l'industrie, del'agriculture, de l'éducation, de lasanté publique et dans tout ce qui,d'une manière générale, intéresse lebien-être et le progrès de la commu-sauté.

« L'Indonésie a la chance de pos-

ALIMENT A TION L culture du riz fournit à l'Indonésie la base de son alimen-.... tation. Mais d'année en année la a soudure s'avère plusdifficile à réaliser : la solution réside notamment dans une extension considérable des sys-tèmes d'irrigation et dans la modernisation de l'agriculture. Cette situation, à dire vrai, n'estpas particulière à l'Indonésie ; il s'agit là d'un problème véritablement universel. L'un desrapports de l'Organisation de l'Alimentation et de l'Agriculture souligne, par exemple, quedans le Sud-Est astatique. la production du riz si a augmenté entre les deux guerres que de

10'}'. alors que la population s'est accrue de 20'}'..

mET POPULA TION. i 0 n :mentaire de l'Indonésie est devenue particu-lièrement critique et souvent même tragiquependant la guerre et la période troublée qUIl'a suivie. Cette photo bouleversante, prisependant cette période, nous montre uneIndonésienne tendant ses bras décharnés versle bol de riz que lui tendent des volontaires

d'un service mobile d'assistance sociale.

séder d'immenses ressources natu-relles. Notre tâche actuelle consiste àutiliser ces ressources pour le bien,non d'une minorité, mais de la popu-lation tout entière. Notre but est derelever le niveau de vie du peupleindonésien afin de lui permettre demener une existence compatibleavec les exigences de notre époque.

<&lt; Nous sommes conscients, a dit enterminant M. Hatta, de nos respon-sabilités en tant que membre, jeuneet peu expérimenté certes, de lagrande famille des peuples. Nousespérons qu'avec le temps, nouspourrons apporter une contributionde plus en plus importante au bien-être de nos voisins et de tous lesautres membres de la communautémondiale.

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* C'est un ethnologue européen quiinventa le mot «/KdoMesie pour dési-gner les milliers d'Ues qui s'échelonnentle long de l'équateur entre le continentasiatique et l'Australie. Ce nom estaujourd'hui celui de l"Etat qui s'estformé dans ce que l'on appelait aupara-vant les Indes orientales néerlandaises.

* Il Y a cent cinquante ans, la popula-tion des territoires qui constituent l'In-donésie actuelle ne s'élevait qu'si10 millions ; celle de l'file de Java n'étaitque de 3 millions et demi. L'Indoné8iecompte aujourd'lui plus de 77 maillionsd'habitants, dont 55 millions viventdans l'ils de Java. Celle-ci est !'Me dMmonde qui compte le plus d'habitantsau kilomètre carré.

* Dans l'ensemble du pays, il se parleenviron 25 langues différentes, et plusde 250 dialectes. Le gouvernement indo-nésien s'e/'/'orce actuellement de répan-dre l'usage du malais, la <&lt; behassaindonesia >&gt;, pour en faire plus que lalangue officielle du pays : sa véritabll'lingua franca.

* L'île la plus riche de l'archipel est. lava, dont la superficie, avec celle del'3le voisine de JJfadoura, est de 12 mil-lions 960. 000 hectares. 3. 240. 000 hecto.-l'es'sont en forêts ; les terres fertiles ettle nombreux lacs poissonneux couvrentplus de 8 millions d'hectares. Avantguerre, l'lise nourrissait une populationrie 50 millions d'habitants et exportait1IJ (1me une partie de ses produits.

* Les trois quarts des habitants del'Indonésie'L'iL'ent de la terre.

1947, à une vaste enquête sur lessystèmes d'éducation des paysarabes. M. Akrawi a égalementfait partie de la mission éducativeque l'UNESCO envoya l'an dernieren Afghanistan.

En consultation avec le gouverne-ment indonésien, et dans le cadre dela mission des Nations Unies, ilétudie actuellement les modalitésd'application d'un programme d'as-sistance s'étendant aux domaines del'éducation de base, des sciencesnaturelles et appliquées, de l'infor-mation des masses, et de la formationd'experts indonésiens spécialisésdans chacune de ces branches.