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PSICO
NA
UTA
SUN
E FABLE A
NIM
ÉE DE A
LBERTO
V
ÁZQ
UEZ ET P
EDR
O R
IVER
O
ES
PAG
NE
/ 2
01
5 /
1H
15
SOR
TIE LE 24 MA
I 2017
PROD
UC
TION
ZIRCOZIN
E, BASQ
UEFILM
S
DISTRIBU
TION
EURO
ZOO
Mw
ww
.eurozoomcine.com
ww
w.facebook.com
/psiconautaslefilm
LISTE TECH
NIQ
UE
Scénario et réalisation .................... Alberto Vazquez, Pedro Rivero
D’après la ban
de-dessinée «Psych
onau
tes» d’Alberto Vazqu
ez (édition
s Rackham
)D
irection artistique ...................................................... Alberto Vazquez
Direction de l’anim
ation ................................................. Khris Cembe
Montage ............................................................................ Iván M
iñambres
Son ................................................................................................ Iñaki Alonso
Musique ............................................................................ A
ranzazu CallejaA
vec les voix de ......................... An
drea Alzu
ri (Din
ky), Eva O
jangu
ren (San
dra), Josu C
ubero (Zorrito)
FESTIVALS ET PRIX
Goya 2017 - M
eilleur long métrage d’anim
ation
Festival In
ternation
al de
films
Fantasia
2016 -
Meilleu
r
long-métrage d’anim
ationFestival de San Sebastian 2015 - Prix Lurra-G
reenpeaceFestival d’A
nnecy 2016 - Compétition officielle
DIEG
O G
OV
ERNA
TORI
CIN
ÉASTE M
EMBRE D
E L’AC
ID
Sur une île ravagée par un désastre écologique, deux adolescents
ont décidé de fuir leur entourage et leur quotidien : l’étrange B
irdboy en se coupant du monde et en affrontant ses dém
ons intérieurs, la tém
éraire Dinky en préparant un voyage dangereux,
avec l’espoir secret que Birdboy l’accom
pagne.
CEUX Q
UIFO
NT
ALBER
TO VA
ZQU
EZ & PED
RO RIV
EROC
INÉA
STES
INV
ITATION
S AU
SPECTA
TEUR
Voici
qu
elqu
es th
èmes
qu
e n
ous
vous
prop
osons
d’aborder
lors des
rencon
tres avec
les cin
éastesqui accom
pagneront le film.
Sur une île dévastée, deux adolescents cherchent l’issue, la lumière,
la liberté, tout ce qu
i pourrait les affran
chir du
mal-être qu
i lesh
ante. Pour cela, Birdboy et D
inky doivent s’abstraire de leu
rréalité en poursuivant le rêve chim
érique d’un voyage sans retour. M
ais leur île est une ogresse qui dévore ses petits, et l’appel du large va vite se retourner contre eux. Leur salut ressem
ble alors à une boule de feu tournoyant dans le ciel, et leurs espoirs à des orbites vidées de leu
r sang. D
’un
e rougeoyante inten
sité, Psiconautasdépeint u
ne société où
ne su
bsistent plus qu
e les spectres dum
onde d’antan, véritables rebuts grouillant dans les gravas d’une hum
anité disparue, bestiaire effrayant dont on ne saura jamais s’il
est une excroissance psychique ou bien la résultante d’un monde
qui a périclité. Éclaté en un réseau de lianes narratives, le récitexplore un m
onde
rongé
de l’in
térieur.
Explosion
s d’im
ageset de vision
s, le dessin trem
ble, caresse, déch
ire la page. C
en’est
pas
un
film
d’anim
ation, c’est
un film
d’anim
aux-sang.M
ais de cette coulée de lave naissent aussi des élans satiriques,et la drôlerie soudaine est une secousse électrique : l’hum
ournoir
nous fait
soudain rire
jaune. Film
h
allucin
atoireau
x con
fins
de la
conscien
ce, il
décharn
e la
splendeu
r en
fantine
de ses
airs in
souciants,
sculptant
au
vitriolu
ne
poétique
du
chaos.
Psiconautas effraie
autant
qu’il
fascine,
en
extrayant
du
plus
profond
de l’âm
e les
mon
stres de nos cau
chem
ars d’enfan
t.
CELUI Q
UIREG
ARD
ED
inky la souris, Birdboy l’oiseau et Zacharie le cochon auraientpu faire partie d’une histoire pour enfants m
ais c’est dans unterrible conte pour adultes et adolescents qu’ils nous font pénétrer.Et com
me dans tous les contes, ces personnages vont tenter de
trouver leur chemin, traversant des épreuves et des paysages tantôt
magiques, tantôt terrifiants.
On retrouve l’île dévastée par un accident industriel qui avait été si
marquante dans leur précédent court-m
étrage Birdboy. Alberto
Vazquez et Pedro Rivero en étoffent l’intrigue en usant de dessins troublants, au caractère am
bivalent. Et si une brume rosée baigne
l’ensemble du film
, c’est pour mieux contraster avec la noirceur de
certaines scènes.
Un hum
our noir surgit aux mom
ents les plus inattendus et vient sans
cesse surprendre
le spectateur.
Des
jouets attendrissants
prenn
ent vie sous n
os yeux, pou
r être malm
enés en
suite ; et les
parents, tou
s irradiés,
semblent
être h
abités par
des esprits
maléfiques. O
n nage en plein cauchemar, m
ais Dinky et ses acolytes
font face, esquivent et, déterminés, poursuivront leur route vers
un avenir plus verdoyant. Car derrière cet univers sombre et cynique,
se cache le plus beau des témoignages écologiques. Les arbres sont
détruits pour une raison absurde. Soit ! Des graines seront plantées,
coûte que coûte, pour en faire naître d’autres.
Viennent alors en résonance ces paroles de Decorado (court m
étrage de A
lberto Vazquez) : « Le monde est un m
erveilleux théâtre, mais
le casting est déplorable ». Une belle claque, ce Psiconautas, dont on
ressort comm
e d’un étrange rêve.
CELLE Q
UIM
ON
TREH
ÉLÈNE H
OËL,
CO
ORD
INA
TRICE JEU
NE PU
BLIC ET SC
OLA
IRES, C
INÉM
A LE C
ON
CO
RDE - LA
ROC
HE-SU
R-YON
Alberto, le film
est adapté de votre bande dessinée originale : comm
ent vous est venue l’idée de Psiconautas ?
J’aime l’idée de développer u
n u
nivers avec m
on propre im
aginaire tou
t en gardant u
n pied bien
ancré dan
s la réalité.Bien
sûr dan
s Psiconautas, il y a un
e grande part d’im
agination
, avec un
bestiaire et des règles qui lu
i appartienn
ent,m
ais tout cela trou
ve sa source dan
s la réalité. Il n’y a rien de bien
nou
veau, les contes et les fables ont tou
jours
utilisé cela pou
r prévenir les en
fants des dangers et pou
r parler aussi de la réalité sou
s un
e forme détou
rnée. Les th
èmes
abordés dans le film
sont tout à fait actu
els : la nécessité pou
r les adolescents de fuir le contrôle parental, la drogu
ecom
me m
oyen d’évasion
, la pollution
, le chôm
age... mais à cela se m
êle un
e forte dimen
sion fantastiqu
e... les démon
s,les objets qu
i parlent, les esprits des oiseaux m
orts...
Pedro, comm
ent avez-vous découvert le monde d’A
lberto ?
J’ai découvert les ban
des dessinées d’A
lberto grâce à son éditeu
r. Après avoir lu
“l’Evangile selon Judas”, il m’a recom
man
dé“Psychonautes” et cela m
’a tellement im
pressionn
é que je lu
i ai deman
dé de me présenter A
lberto... J’avais dans l’idée
de lui proposer de faire u
n travail en
anim
ation au
tour de son
oeuvre. N
ous n
ous som
mes décou
vert beaucou
p de pointscom
mu
ns, tant artistiqu
es que m
usicau
x, et cela nou
s a convaincu
de travailler ensem
ble. Je venais de term
iner u
nlon
g m
étrage en
an
imation
en
tant
que
producteu
r, réalisateu
r et
scénariste,
et sortais
totalement
épuisé
de cette
expérience.
J’avais besoin
de
m’appu
yer su
r u
ne
oeuvre
suffisam
ment
solide pou
r m
e lan
cer dan
s u
ne
nou
velle production
. Ce que je ven
ais de tenter de faire avec ce long m
étrage recoupait certain
s thèm
es, comm
e la fable avec des an
imau
x et les problématiqu
es adultes, dan
s ce cas, politiques. J’ai été sidéré de voir avec qu
elle facilitéA
lberto tirait
parti d’u
ne
iconograph
ie assez
similaire
avec au
tant de
réussite
et de
sensibilité.
Ses person
nages,
l’utilisation
du tem
ps, de l’ellipse, de la psychologie m
ontrait là un
e œu
vre très aboutie, bien
que l’au
teur soit très jeu
ne.
UN
CON
TE ICON
OCLA
STE
Si Psiconautas possède les caractéristiques du
conte, ses éléments con
stitutifs sont em
ployés de man
ière iconoclaste,
laissant u
ne gran
de part à l’in
attendu
. An
imau
x anth
ropom
orph
es doués de p
arole, lieux in
détermin
és, situation
s
familiales com
plexes et épreuves à su
rmonter pou
r amorcer le passage de l’en
fance à l’âge adu
lte, tous les in
grédients
sont là… A
cela près que l’en
chantem
ent cède ici la place à un
un
ivers dystopique résolu
ment désen
chanté, où
les codes
visuels em
pruntés au
x dessins an
imés classiqu
es sont détourn
és pour m
ieux sou
ligner la n
oirceur régn
ant dans l’île
de Birdboy et de Din
ky. Toute l’h
istoire est ainsi affaire de contrastes, opposant u
ne esth
étique plaisante au
x couleu
rs
vives (absentes de la BD
originale) à u
n récit m
ettant en scèn
e des personn
ages pour la plu
part dysfonction
nels,
consom
mateu
rs de drogues licites ou
illicites, seuls rem
èdes pour affronter la réalité. Les person
nages se font ain
si
voyageurs de l’esprit (psych
onau
tes), vivant de sensation
s passées ou d’ém
otions dissociées…
Il en ressort u
ne
esthétiqu
e de la ruptu
re et de la distorsion, faisant de Psiconautas u
n anti-conte d’u
ne origin
alité réjouissante.
RESILIENCE
Le désastre écologique, l’absen
ce de perpectives et le trafic de stupéfiants qu
i affligent l’île ne sont pas san
s rappeler
les mau
x de notre m
onde contem
porain. La destru
ction de la n
ature con
stitue l’u
n des prin
cipaux axes du
film, la
contamin
ation des eau
x et des sols se propageant aux esprits, intoxiqu
és à leur tou
r, en proie à u
ne folie collective.
Alberto Vazqu
ez a notam
ment pu
isé son in
spiration dan
s l’histoire récente de l’Espagn
e, touch
ée par un
e grave crise
de la pêche, et victim
e dans les an
nées 80 de la recru
descence de la con
somm
ation de drogu
es, en particu
lier de l’héroïn
e.
Si de ce point de vue Psiconautas peu
t être perçu com
me u
ne critiqu
e virulente de n
otre société, le film d’A
lberto Vazquez
et Pedro Rivero est aussi et su
rtout u
n form
idable hymn
e à l’amitié et à la résistan
ce. Face à cet horizon
terne, D
inky et ses
amis font preu
ve d’un
e prodigieuse résilien
ce, et portent en eu
x le souffle et l’espoir de len
demain
s meilleu
rs.
ASSOCIATION DU
CINEMAINDEPENDANTPOUR SA DIFFUSION
CO
PROD
UC
TION
ABRA
KAM
ESTUD
IO, LA
COM
PETENCIA
Producteurs associés :AU
TOU
R DE M
INU
IT, UN
IKO
ASSO
CIA
TION
DU
CIN
EMA
IND
EPEND
AN
TPO
UR SA D
IFFUSION
ACID - 14, Rue A
lexandre Parodi - 75010 Paris / Tél : + (33) 1 44 89 99 74
POUR PLUS D
’INFO
S : ww
w.la
cid
.org
L’AC
ID est u
ne association
de cinéastes q
ui dep
uis 25 an
ssoutient la diffusion en salles de film
s indépendants et œuvre à
la rencontre entre ces films, leurs auteurs et le public.
La force du travail de l’AC
ID repose sur son idée fondatrice : le
soutien par des cinéastes de films d’autres cinéastes, français ou
étrangers.
Ch
aqu
e ann
ée, les cinéastes de l’A
CID
accomp
agnen
t un
etren
taine
de lon
gs-métrages,
dans
plu
s de
350 salles
indépendantes et dans les festivals, lieux culturels et universités de 20 pays. Parallèlem
ent à la promotion et la program
mation
des films, à l’édition de docum
ents d’accompagnem
ent, l’AC
ID
renforce la visibilité de ces films par l’organisation de nom
breux événem
ents. Près de 400 rencontres, ateliers, ciné-concerts, offren
t ainsi la p
ossibilité au
x spectateu
rs et aux p
ub
licsscolaires de rencontrer ceux qui fabriquent les film
s.
Afin d’offrir une vitrine aux jeunes talents, l’A
CID
est également
présente depuis 1993 au Festival de Cannes avec une program-
mation parallèle de 9 film
s pour la plupart sans distributeur, qu’elle accom
pagne ensuite jusqu’à leur sortie.
Qu’est-ce que le film
amène que la bande dessinée n’introduisait pas ?
Il y
a dan
s le
film
beau
coup
de
flashb
acks et
davantage
de p
ersonn
ages, m
ême
si la
trame
prin
cipale
estidentiqu
e. Le film com
porte des intrigues parallèles qu
i n’existaient pas dans la ban
de dessinée, ou
d’autres qu
i ont étédavantage développées, com
me par exem
ple toute ces “affaires” à propos des ordu
res et des gaspillages de la société, ouen
core l’amplification
de l’histoire de Birdboy et sa relation
avec l’oiseau psych
o. Bien qu
’il y ait deux person
nages
centraux très identifiés - D
inky et Birdboy qu
i entreprenn
ent chacu
n à leu
r man
ière un
voyage dans le m
onde qu
i lesentou
re -, il s’agit en réalité d’u
ne œ
uvre ch
orale, puisqu
e les vrais protagonistes sont l’île et ses h
abitants. De fait,
le film a u
n systèm
e narratif qu
i lui est propre pu
isqu’il du
re 72 min
utes et qu
’il y a plus de 40 scèn
es avec de nom
breux
sauts dan
s la narration
, beaucou
p de micros récits... C
’est un
puzzle qu
e le spectateur doit su
ivre, l’histoire passant d’u
nperson
nage à l’au
tre assez rapidement. N
ous avon
s utilisé cela pou
r imprim
er un
e dynam
ique et pou
r donn
er saperson
nalité à u
ne n
arration qu
i n’a rien de classiqu
e.